texte - Le Porche

horizontal. Ce sont : Shema (« Écoute ! ») et Haggadah (« récit du passage de la mort à la vie ») 221 , les deux
constituant une « mise en œuvre » de la situation existentielle et spirituelle de l’auteur, telles deux faces
de son propre cheminement 222 .
On peut donc étudier Le Porche en tant qu’une méditation, une rumination de la Parole de Dieu et
comme un récit, une mise en scène du passage pascal, dont la traversée se déroule entre la création et
l’éternité, en passant par la mort. C’est dans le creux entre ces deux lieux (et deux dynamiques), dans
une tension féconde où la contemplation et l’action se heurtent et se complètent, que se situe un espace
pour l’Espérance, deuxième vertu théologale.
221 « Terme hébreu [...] qui désigne spécifiquement le texte utilisé pour la célébration domestique de Pessah [...]. Le terme
Haggadah, tout comme l’obligation faite aux Juifs de relater la sortie d’Égypte et les événements miraculeux qui ont
accompagné l’Exode ont leur origine dans l’Écriture : « En ce jour-là tu expliqueras à ton fils, en disant : C’est à cause de ce que
m’a fait l’Éternel quand je sortais d’Égypte... » (Ex 13:8 ; Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Laffont, 1996, p. 409).
222 Péguy a écrit à son ami Joseph Lotte : « Notre-Dame m’a sauvé du désespoir. C’était le plus grand danger. Des gens
comme nous ont toujours autant de foi et autant de charité qu’il faut. Mais c’est l’espoir qui peut manquer. J’en suis sorti en
écrivant mon Porche. » (Marcel Péguy, Lettres et entretiens, Éditions de Paris, 1954, p. 171).
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