f2ges d'Egy. - L'esprit des pierres

ETHNO-HERPETOLOGIE et MITHOLOGIE
conservée par la suite au Musée du Pilori 44,47,48. Il est à noter que le Dragon de la porte St-Jean se posait
parfois sur le clocher de Notre-Dame (oeuvre de Mélusine) et qu'il venait se laver dans les eaux de la
Sèvre, au pied du donjon (autre construction de Mélusine) 44.
On peut rappeler que le Crocodile de l'église d'Oiron (dont on grattait la mâchoire pour obtenir
un fébrifuge) pourrait bien être en rapport avec la légende du Dragon vivant dans un souterrain du pays,
et qui fut mis à mort par un chevalier qui obtint ainsi la main de la fille du seigneur d'Oiron 44. Selon
G. Pillard, "ce Dragon, en réalité, pourrait bien être celui que combattait saint Jouin dans les marais de
la Dive avec l'aide de saint Hilaire" 44.
Vrim d'eau: Les crapauds et les salamandres purifient les eaux dans lesquelles ils vivent, et Léo
Desaivre affirme avoir vu "des malades mettre un crapaud dans une cruche après l'avoir remplie d'eau,
et se servir de cette eau en guise de tisane. Les plus difficiles se contentent de suspendre un crapaud par
la patte près de leur lit" 112.
111- VIENNE
Noms gcnenques : serpent (fém.) et silant (masc.) désignent les serpents quelle qu'en soit
l'espèce; vermin (masc.) et vermine (fém.) sont les noms donnés à tous les reptiles en général 39.
Les serpents: dans le lexique, on distingue: le vipaere (masc.) (vipère), la barbote et le sanllar,
alan ou sanllàu (couleuvre) et l'angUille de palisse (anguille de buisson, i.e. : couleuvre vivant dans les
haies) 39. Pour la couleuvre, on dit aussi couleuve, li, serpent, c/eréte, vj;mine grise, et grousse vrmine 66.
A Savigné, 1.-1. Chevrier a récemment recueilli le témoignage de Monsieur Alcide Guinaud,
selon lequel "le vipère se promène pour ramasser le venin de la terre", et à Brion, on lui a appris qu'il ne
faut pas ramasser les premiers champignons qui poussent car "le sont pleins du venin de la terre" 39. On
recommandait toujours aux enfants : "quand qu'on buvait à une fontaine ou à une flaque, valait mieux
boire derrière une serpent qui ramassait tout le venin qu'après un beù qu'en déposait" 40. Un témoignage
de St-Romain-en-Charroux explique que: "Quant que lés serpents sortant de la taere au printenp, a
sanl heaucoup pus danjherc/Ises pace qu'a san! plénes du venin de la (aere, putout qu'a la fin apràes,
quant qu'a vont y entràe" (lorsqu'au printemps les vipères sortent de la terre, elles sont beaucoup plus
dangereuses qu'au moment où elles vont y rentrer, car elles sont pleines du venin de la terre) 40. Cette
notion de "venin de la terre" est rapprochée par 1.-1. Chevrier du décor particulier d'une houe provenant
de Secondigny (cf. la partie consacrée aux Deux-Sèvres).
A Naintré, E. Rolland note qu'une dépouille de serpent trouvée et conservée à la maison porte
bonheur, mais que si quelque décès survient dans cette maison, il faut s'en débarrasser, car l'âme du
mort pourrait bien se loger dans cette mue 107. Au même lieu, on prend garde à ne point porter de
vêtement "couleur de serpent" : les reptiles se jetteraient sur l'imprudent qui le ferait 107.
Le Muscari à toupet [Muscari comosum] et l'Ail sauvage [Allium vineale L. (?)] sont appelés
"ail à la serpent" ou "ail à la vermine": les serpents s'en nourrissent et l'on interdit aux enfants d'en
manger 39. La viperine [Echium vulgare] est appelée "vinipère" à Naintré, où l'on précise que les petites
filles qui touchent à cette plante sont condamnées à mourir jeunes 125.
De nombreux informateurs affirment que "le vipère connaît ni père ni mère", et qu'après l'accouplement,
la femelle "pique" le mâle qui crève. Du reste, les petits sont délivrès par le déchirement du
ventre de la mère, opération qui entraîne sa mort 39.
Il ne fallait pas dire sous la laIe (à la maison) qu'on avait trouvé un nid, sinon le serpent
mangeait les oeufs 40. Dans tout le Civraisien, lorsqu'on découvre un oeuf dont la coquille vide est percée
d'un petit trou, on accuse les reptiles de l'avoir percé avec leur fissun (dard. i.e. : "langue") pour en
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