Périnée antérieur féminin

Périnée antérieur féminin
1 Définition :
Comme chez l’homme, le périnée est l’ensemble de des parties molles situées au-dessous du
diaphragme pelvien.
2 Pathologie :
Chez la femme, le périnée antérieur est le siège des prolapsus génito-urinaires (élytrocèles,
des utérocèles et colpocèles, des cystocèles). Il est le siège de possible déchirement durant
l’accouchement et le lieu des épisiotomies. Les infections sont très fréquentes (vulvite,
mycoses, bathilinites,…)
3 Constitution :
Comme chez l’homme, le périnée est divisé en périnée antérieur ou uro-génital et périnée
postérieur ou anal (fig 1). Il comprend deux espaces superficiel et profond (fig 2).
Figure 1 : Vie périnéale, limites et territoires sensitifs du périnée féminin

Figure 2 Coupe sagittale du périnée féminin montrant les limites
des périnées superficiel et profond.
4 Espace superficiel du périnée :
Il est limité en bas par le fascia superficiel du périnée qui se prolonge en avant par le fascia
superficiel de l’abdomen et qui s’accole au fascia inférieur du diaphragme uro-génital en
arrière. En bas, ce fascia émet des fibres vers les replis des grandes et petites lèvres (fig 3).
Il contient :
4.1 Les muscles ichio-caverneux :
Ce sont des muscles pairs, en forme de demi-cornet qui accompagnent les corps caverneux.
Ils s’insèrent sur la face interne des branches ischio-pubiennes en recouvrant le corps
caverneux se dirige vers l’avant et se termine sur l’albuginée du corps caverneux. Les fibres
les plus médiales se mêlent aux fibres des muscles bulbo-spongieux. Ils compriment ainsi le
corps caverneux.
4.2 Les muscles bulbo-spongieux :
Ce sont des muscles pairs qui accompagnent le corps spongieux. Chacun naît sur le centre
tendineux du périnée et s’unit à son homologue controlatéral. Chaque muscle recouvre la
glande vestibulaire majeure et le bulbe pour donner deux faisceaux. Le faisceau inférieur
s’insère sur la face inférieure du corps du clitoris pour l’attirer vers l’arrière. Le faisceau
supérieur passe en avant et au dessus du clitoris. Ce dernier comprime ainsi la veine dorsale
du clitoris et décalotte le clitoris (fig 4).

4.3 Les muscles transverses superficiels du périnée :
Ils sont minces et inconstants. Ils s’insèrent sur la face interne de la tubérosité ischiatique
pour se terminer sur le centre tendineux du périnée.
4.4 Les glandes vestibulaires majeures :
Appelées aussi glandes de Bartholin, elles ont de forme ovalaire de 10 millimètres de
longueur pour 8 millimètres de hauteur. Elles sécrètent un liquide qui participe peu à la
lubrification du vestibule vaginal. Leur infection définit la Bartholinite.
Figure 3 : Vue périnéale du périnée superficiel féminin
Figure 4 : Insertions distales des muscles bulbospongieux en deux faisceaux clitoridiens

5 Espace profond du périnée :
Comme chez l’homme, il est limité en bas par les fascias supérieur et inférieur du
diaphragme uro-génital (fig 5 et 6). En avant, il est renforcé pour former le ligament périnéal
transverse (traversé par la veine dorsale du clitoris). Cet espace contient le diaphragme urogénital
(muscle sphincter de l’urètre et muscle transverse profond du périnée) (fig 7 et 8).
5.1 Le muscle sphincter:
Il est constitué de fibres annulaires qui entourent l’urètre et de fibres arciforme qui se
perdent sur les faces latérales du vagin formant ainsi le sphincter du vagin.
5.2 Les muscles transverses profonds du périnée :
Ils sont tendus des faces internes des tubérosités ischiatiques au centre tendineux du
périnée et aux faces latérales du vagin avec le muscle sphincter.
Figure 5 : Vue périnéale du périnée profond féminin

Figure 6 : Coupe sagittale du périnée féminin montrant les contenus des deux espaces
périnéaux profond et superficiel.
Figure 7 : Coupe frontale du périnée féminin passant par l’urètre

Figure 8 : Coupe frontale du périnée féminin passant par le vestibule vaginal

La vulve
1 Définition :
La vulve est l’organe sexuel externe féminin (fig 9). C’est un repli cutané érogène recouvrant
l’espace superficiel du périnée.
2 Pathologie :
La vulve est le siège de nombreuses pathologies inflammatoires et infectieuses, notamment
des infections sexuellement transmissibles.
Figure 9 : Vue périnéale de la vulve

3 Constitution :
3.1 Les grandes lèvres :
Ce sont deux replis cutanés qui limitent la fente vulvaire. Elles ont une longueur moyenne
de 8 centimètres, une épaisseur de 2 centimètres et une hauteur de 1,5 centimètre. La
commissure antérieure est arrondie. La commissure postérieure (ou fourchette) est plus
mince, marquée par une dépression (la fossette du vestibule vaginal) et séparée de l’anus de
2,5 centimètres en moyenne. Le derme est doublé en profondeur de fibres musculaires lisses
(dartos labial). Les grandes lèvres contiennent un corps adipeux autonome. Les faces
externes des grandes lèvres contiennent de nombreuses glandes sébacées et sudoripares (à
l’origine de furoncles). Les faces internes sont lisses et glabres et sécrète le smegma vulvae.
Elles sont le siège des vulvites, d’ulcérations ou des papillomes.
3.2 Les petites lèvres :
Ce sont deux replis cutanés, d’apparence muqueuse qui limitent le vestibule. Elles sont
dépourvues de poils. Elles ont séparées des grandes lèvres par le sillon interlabial qui
répond à la racine du clitoris en avant. Elles ont une longueur moyenne de 3 centimètres
pour une hauteur de 1,5 centimètres et une épaisseur de 4 millimètres. L’extrémité
antérieure forme le prépuce clitoridien en avant et le frein du clitoris en arrière L’extrémité
postérieure forme le frein vulvaire.
3.3 Le vestibule :
C’est l’espace situé entre les deux petites lèvres. Il est divisé en vestibule urétral qui
présente l’ostium urétral externe entouré des ostiums des glandes para-urétrales et en
vestibule vaginal. Ce dernier est fermé par l’hymen chez la femme vierge et présente les
orifices des glandes vestibulaires majeures dans le sillon vestibulaire. Normalement, l’hymen
se perfore chez l’adolescente. La persistance d’un hymen complet explique les hématocolpos.
3.4 Le clitoris :
Homologue du pénis, il est formé par deux racines, un corps et un gland. Le corps est
suspendu au pubis par le ligament suspenseur du clitoris.
4 Vascularisation – innervation :
La vascularisation suit les mêmes principes que chez l’homme avec un réseau pudendal
(honteux interne dépendant du réseau iliaque interne) et un réseau honteux externe
(dépendant des vaisseaux fémoraux). Le réseau lymphatique se draine surtout vers les
nœuds lymphatiques inguinaux.
L’innervation périnéale est parallèle à l’homme, comme l’innervation senstitive (dépendante
du nerf pudendal des racines S2 à S4 en arrière et des nerfs ilio-inguinal et génito-fémoral
des racines L1 et L2).