Electromagnetisme Propagation
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Jean-Luc Dion<br />
Électromagnétisme<br />
propagation<br />
lignes électriques<br />
L D<br />
Loze-Dion éditeur
Copyright Loze Dion éditeur inc.<br />
Loze Dion éditeur<br />
95, Saint Sylvestre<br />
Longueuil (Québec) J4H 2W1<br />
Téléphone : (450) 679 1955<br />
fax : (450) 679 6339<br />
Tous droits réservés. On ne peut reproduire, enregistrer, ni diffuser aucune partie du présent ouvrage sous<br />
quelque forme ou par quelque procédé que ce soit sans avoir une autorisation écrite de l'éditeur.<br />
ISBN 978-2-923565-20-0
Cet ouvrage sur la propagation des ondes électromagnétiques s’adresse aux<br />
étudiants en génie électrique et en physique des universités et des écoles<br />
d’ingénieurs. Il sera aussi utile à tous les praticiens qui veulent rafraîchir ou<br />
approfondir leurs connaissances. On y trouvera un traitement relativement<br />
complet du sujet par rapport à de nombreux livres dans le domaine.<br />
Il fait suite au tome 1 traitant des phénomènes d’induction électromagnétiques.<br />
Toutefois, le présent tome peut être utilisé avantageusement<br />
par tous ceux qui ont déjà les bases requises. L’ouvrage se divise en deux<br />
parties assez étroitement intégrées : la propagation libre, et la propagation<br />
guidée. L’ensemble vise l’acquisition d’une connaissance rigoureuse et<br />
pratique des phénomènes de propagation électromagnétique dans différents<br />
milieux.<br />
Il suppose au départ une bonne maîtrise de l’électromagnétisme<br />
fondamental, du calcul vectoriel et du calcul des variables complexes,<br />
essentiellement l’usage du théorème d’Euler et de la fonction exponentielle<br />
complexe pour décrire les vibrations.<br />
L’auteur a choisi l’approche la plus intuitive possible en utilisant de<br />
nombreuses illustrations et exemples numériques. Il a aussi privilégié les<br />
démonstrations claires où beaucoup d’étapes intermédiaires sont<br />
volontairement conservées pour faciliter la compréhension en évitant de se<br />
buter sur des difficultés mathématiques secondaires. Lors d'une première<br />
lecture, on peut facilement sauter ces étapes pour saisir l’ensemble d’un<br />
sujet donné. Tous les chapitres se terminent par une série d’exercices<br />
identifiés permettant de pratiquer les diverses notions introduites.<br />
La première partie comporte une brève introduction à la propagation et au<br />
mode de production des ondes électromagnétiques sur la base des équations<br />
de Maxwell. La notion de vecteur complexe en régime harmonique est<br />
introduite pour faciliter le traitement mathématique dans tout ce qui suit, en<br />
faisant bien ressortir que la partie réelle d’un vecteur complexe correspond<br />
au champ réel.<br />
On traite ensuite à fond de la propagation des ondes planes dans différents<br />
milieux illimités : vide et diélectrique parfaits, diélectriques réels et<br />
conducteurs. L’atténuation des ondes en cours de propagation est<br />
démontrée comme un effet général des pertes diélectriques et de la<br />
conductivité du milieu. La relation est ensuite établie entre le champ électromagnétique<br />
et la puissance transportée par une onde.
iv Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
La transmission de l’énergie électromagnétique à l’interface de deux milieux<br />
se retrouve dans les deux chapitres suivants. Le premier traite du cas simple<br />
de l’incidence perpendiculaire ou normale à l’interface, en introduisant les<br />
concepts de coefficients de réflexion et de transmission. Il comporte aussi<br />
une introduction aux ondes stationnaires. Le chapitre 3 traite de l’incidence<br />
oblique en distinguant le cas d’une onde polarisée perpendiculairement au<br />
plan d’incidence et celui de l’onde polarisée parallèlement. On introduit<br />
l’expression générale d’une onde qui se propage dans une direction<br />
quelconque. Les expressions exactes des coefficients de réflexion et de<br />
transmission dans les deux cas y sont démontrées : les formules de Fresnel.<br />
Ce chapitre se termine par une introduction au concept d’onde évanescente<br />
qui prend toute son importance pratique dans les nouveaux dispositifs de<br />
communication optique, y compris les fibres optiques. Le dernier chapitre de<br />
cette première partie est une brève mais rigoureuse introduction au<br />
rayonnement électromagnétique produit par des charges et courants<br />
oscillants.<br />
La deuxième partie de l’ouvrage traite de la propagation guidée des ondes<br />
électromagnétiques. Le chapitre 5 étudie les conditions de propagation entre<br />
des plans conducteurs ou guides d’ondes « ouverts ». Cette approche permet<br />
d’introduire de façon relativement simple les notions de mode de<br />
propagation, de fréquence de coupure, de vitesse de phase et de vitesse de<br />
groupe. Ce qui est traité dans ce chapitre s’applique assez directement à la<br />
propagation dans les « microrubans » utilisés dans les circuits<br />
hyperfréquences. On y démontre particulièrement les expressions de<br />
l’atténuation dans les différents modes. Les méthodes et les concepts<br />
développés devraient aussi beaucoup faciliter l’étude ultérieure des guides<br />
d’ondes « fermés », rectangulaires, circulaires ou autres.<br />
Les chapitres suivants sur les lignes électriques pourraient être abordés, si<br />
on le désire, sans avoir étudié la propagation guidée au chapitre précédent,<br />
l’ordre proposé ici est préférable sans être essentiel. En effet, on y développe<br />
le concept de paramètres localisés d’une ligne qui permet d’une façon<br />
classique d’utiliser la méthode des circuits électriques pour développer les<br />
équations de propagation de la tension et du courant électrique sur la ligne.<br />
On commence par étudier le cas des lignes semi-infinies sans pertes pour<br />
introduire certains concepts comme ceux d’impédance caractéristique et de<br />
coefficient de réflexion. La propagation et la réflexion des ondes en échelon y<br />
sont étudiées pour illustrer les problèmes qui peuvent se poser en pratique<br />
dans le cas de réflexions multiples sur la ligne. L’introduction de
théorèmes des interrupteurs permet de résoudre le problème des lignes<br />
initialement chargées ou parcourues par un courant qui sont ensuite<br />
fermées sur une charge. L’auteur a délibérément choisi de ne pas utiliser le<br />
formalisme de la transformée de Laplace pour décrire les ondes en échelon,<br />
de façon à ne pas obscurcir l’essentiel qui est de bien comprendre les<br />
phénomènes de propagation et de réflexion.<br />
Au chapitre 7, on aborde la propagation sur les lignes semi-infinies avec<br />
pertes en régime harmonique, en utilisant systématiquement la fonction<br />
exponentielle complexe pour décrire les vibrations et les ondes. On analyse<br />
l’effet de la fréquence sur la fonction de propagation et l’impédance<br />
caractéristique qui sont des grandeurs complexes. On y étudie aussi la<br />
variation des paramètres linéiques en fonction de la fréquence pour en tirer<br />
des expressions du coefficient d’atténuation d’une ligne quelconque en<br />
fonction de la fréquence, en rapport avec l’effet pelliculaire vu précédemment.<br />
Le chapitre 8 traite finalement de la ligne réelle comme liaison entre une<br />
source et un récepteur en régime harmonique. Les notions précédentes y<br />
sont intégrées pour élaborer des expressions générales et rigoureuses<br />
servant à la solution de problèmes concrets dans le domaine des<br />
communications et de la transmission de l’énergie électrique en général. On<br />
y développe le concept de coefficient de réflexion généralisé et sa relation avec<br />
celui d’impédance électrique, sur la ligne pour établir clairement les relations<br />
entre les grandeurs d’entrée et de sortie, en relation avec la fréquence et les<br />
paramètres de la ligne. Ces différents concepts sont clarifiés par de<br />
nombreux graphiques et figures réalisés par ordinateur. On y décrit<br />
particulièrement des méthodes simples et vérifiées en laboratoire pour<br />
déterminer les paramètres essentiels d’une ligne que sont la vitesse de<br />
phase, l’impédance caractéristique et le coefficient d’atténuation. L’outil<br />
graphique appelé abaque de Smith est décrit avec des exemples<br />
d’application, particulièrement pour le problème d’adaptation de l’impédance<br />
d’une charge au récepteur à celle de la ligne.<br />
Au terme de cette étude, l’auteur espère que l’étudiant ou l’étudiante aura<br />
acquis une solide connaissance des phénomènes de propagation<br />
électromagnétique lui permettant à la fois de résoudre divers problèmes<br />
pratiques et d’approfondir le sujet par lui-même s’il le désire.<br />
v<br />
Mars 2002
Introduction<br />
Table des matières<br />
Première partie <strong>Propagation</strong> libre 1<br />
1 Ondes électromagnétiques planes 3<br />
1.1 Généralités 3<br />
1.2 Production des ondes électromagnétiques 6<br />
1.3 Le régime harmonique 7<br />
1.4 Onde plane dans un diélectrique parfait 10<br />
1.5 Polarisation d'une onde 19<br />
1.6 Expression du champ magnétique H 24<br />
1.7 <strong>Propagation</strong> dans un diélectrique avec perte 26<br />
1.8 <strong>Propagation</strong> dans un conducteur 32<br />
1.9 Théorème de Poynting 35<br />
2 Réflexion d'une onde plane - Incidence normale 51<br />
2.1 Interface de deux diélectriques parfaits 52<br />
2.2 Interface diélectrique - conducteur 56<br />
2.3 Ondes stationnaires 59<br />
3 Réflexion d'une onde plane • Incidence oblique 69<br />
3.1 Onde plane - Direction quelconque 69<br />
3.2 Réflexion oblique 72<br />
3.3 Lois de Descartes et Snell 73<br />
3.4 Réflexion en polarisation perpendiculaire 76<br />
3.5 Polarisation parallèle 82<br />
3.6 Onde évanescente 87<br />
4 Rayonnement électromagnétique 98<br />
4.1 Potentiels retardés 99<br />
4.2 Régime harmonique 104
viii Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
4.3 Rayonnement d'un dipôle oscillant - Ondes sphériques 105<br />
4.4 Vecteur de Poynting, intensité, puissance 110<br />
Deuxième partie <strong>Propagation</strong> guidée 113<br />
5 Guides d'onde conducteurs 115<br />
5.1 Généralités 115<br />
5.2 Types d'ondes et modes de propagation 119<br />
5.3 Plans conducteurs parallèles - Mode TEM 120<br />
5.4 Mode TM 126<br />
5.5 Mode TE 135<br />
5.6 Types de vitesse 143<br />
6 Lignes électriques sans perte 150<br />
6.1 Généralités 150<br />
6.2 Bases du modèle 159<br />
6.3 Équation et fonction d'onde 161<br />
6.4 Impédance caractéristique 169<br />
6.5 Source avec résistance interne 172<br />
6.6 Réflexion 172<br />
6.7 Théorèmes des interrupteurs 180<br />
7 Lignes semi infinies avec perte 198<br />
7.1 Équation d'onde - Amplitude complexe 198<br />
7.2 Fonctions d'onde - Atténuation 200<br />
7.3 Analyse de la fonction 204<br />
7.4 Paramètres linéiques - Effet de la fréquence 211<br />
7.5 Impédance caractéristique 220<br />
7.6 Impédance caractéristiques et paramètres géométriques 222<br />
8 Lignes finies avec perte 235<br />
8.1 Fonctions d'onde 235<br />
8.2 Changement de coordonnées 236
8.3 Coefficient de réflexion 236<br />
8.4 Ondes stationnaires 240<br />
8.5 Impédance sur la ligne 245<br />
8.6 Mesures d'une ligne 257<br />
8.7 Relations entrée/sortie 260<br />
8.8 Propriété des lignes avec charge capacitive 269<br />
8.9 L'abaque de smith 272<br />
8.10 Adaptation d'impédances 278<br />
Annexe 291<br />
Index 295<br />
ix
Partie 1<br />
<strong>Propagation</strong> libre
1<br />
Ondes électromagnétiques<br />
planes<br />
1.1 Généralités<br />
Concept de propagation<br />
Considérons une région E de l’espace (Figure 1.1.1) où se trouve un courant<br />
variable i(t) ou une charge Q ayant une accélération a(t). Si un observateur<br />
se trouve dans une région R éloignée d’une distance moyenne r de la<br />
première, l’expérience montre qu’il pourra alors mesurer une tension v aux<br />
bornes d’un circuit, ou encore une force F déplaçant une charge d’épreuve<br />
Q’. De plus, cette tension ou cette force apparaissent avec un certain retard t<br />
par rapport à i(t) ou a(t), et ce retard augmente proportionnellement à la<br />
séparation r des régions E et R. On doit donc conclure qu’il y a transmission<br />
d’énergie de la région E (émettrice) à la région R (réceptrice).<br />
On sait depuis les travaux de J.C. Maxwell 1 que des courants variables et<br />
des charges accélérées sont à l’origine d’un champ électromagnétique qui<br />
se propage dans le vide à la vitesse de lumière désignée par c, et à une<br />
vitesse inférieure dans les milieux matériels. Cette vitesse est aujourd’hui<br />
connue avec précision :<br />
c = 2,997925... · 10 8 m/s ≈ 3 · 10 8 m/s (1.1.1)<br />
Il s’ensuit que le retard mentionné plus haut est donné par τ ≈ r/c .<br />
1 James Clerk MAXWELL, physicien écossais (1831-1879). Dans un mémoire publié en 1864, il exposa sa théorie<br />
électromagnétique de la lumière dans laquelle figurent les équations générales du champ électromagnétique.
4 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Ce champ électromagnétique est décrit par les équations de Maxwell que<br />
nous avons vues précédemment :<br />
Le théorème de Gauss ∇ · D ρ (1.1.2)<br />
La loi de conservation du flux magnétique<br />
∇ · B 0<br />
L’équation de Maxwell-Faraday ∇ ∧ E ∂B<br />
∂t<br />
L’équation de Maxwell-Ampère ∇ ∧ H J + ∂D<br />
∂t<br />
(1.1.3)<br />
(1.1.4)<br />
(1.1.5)<br />
En tous points de l'espace et en tout temps, les champs E et H doivent<br />
satisfaire ces équations. Ces champs sont indissociables et constituent le<br />
champ électromagnétique.<br />
Dans ce qui suit, nous allons particulièrement voir comment la solution de<br />
ces équations fait apparaître un champ électromagnétique qui se propage.<br />
Q<br />
i(t)<br />
a<br />
- Courant variable i (t )<br />
- Charge Q accélérée<br />
E<br />
Espace<br />
vide<br />
r<br />
R<br />
Énergie<br />
Figure 1.1.1<br />
F<br />
Q'<br />
v<br />
- Tension induite v<br />
- Force F sur Q'<br />
Transmission d’énergie par onde électromagnétique
Le spectre électromagnétique<br />
1 Ondes électromagnétiques planes 5<br />
Une charge ou un courant oscillant à une fréquence f font apparaître un<br />
champ électromagnétique à la même fréquence pour un observateur<br />
immobile par rapport à la source. Ce champ se propage à une vitesse c dans<br />
le vide et parcourt une distance λ, appelée longueur d'onde au cours d'une<br />
période d'oscillation. Donc, λ = c/f, une relation fondamentale.<br />
L'étendue des fréquences ou des longueurs d'ondes dans le vide des ondes<br />
électromagnétiques connues s'appelle le spectre électromagnétique. Ce<br />
spectre n'a pas de limites théoriques, mais les modes de production et de<br />
détection de ces ondes varient considérablement avec la fréquence. Il est<br />
remarquable que les équations de Maxwell s'appliquent essentiellement à<br />
toutes. Rappelons que c'est vers 1862 que ce dernier a prédit l'existence de<br />
ces ondes et a établi la nature électromagnétique de la lumière. Les<br />
expériences de Hertz (1888) ont confirmé brillamment l'oeuvre théorique de<br />
Maxwell et il a laissé son nom à ce type d'ondes 2 : les ondes hertziennes. Les<br />
importants travaux de Branly 3 sur la détection des ondes électromagnétiques<br />
ont par la suite permis les premières applications par Popov 4 et Marconi 5 . La<br />
figure 2 est une représentation du spectre électromagnétique.<br />
2<br />
Heinrich HERTZ. Physicien allemand (1857-1894). Après avoir conçu son résonateur et son oscillateur, il découvrit les ondes<br />
électromagnétiques qui portent son nom (1888) et montra qu'elles suivent les mêmes lois que la lumière. Il découvrit en outre<br />
l'effet photoélectrique (1887), établissant un nouveau lien entre l'optique et l'électricité (Petit Robert 2).<br />
3<br />
Édouard BRANLY. Universitaire et physicien français (1844 - 1940) surtout connu pour son invention d'un radioconducteur<br />
ou « cohéreur » à limaille en 1890, organe principal des appareils de réception de la télégraphie sans fil (Le Petit Robert 2). Au<br />
cours de l’année 1890, il fit de nombreuses expériences démontrant l’action à distance d’une décharge électrique, jusqu’à 20 m,<br />
sur son « radioconducteur ». Il fut le premier à attribuer cet effet, cette transmission d’un « signal », à des ondes de nature<br />
électrique. Il fut l’un des tout premiers à utiliser le mot « radio » associé à ce genre de phénomènes. «Tous les pionniers de la<br />
T.S.F., Popov, Ducretet, Marconi et bien d’autres construiront leurs appareils récepteurs autour du tube à limaille de Branly... »<br />
(« Branly - Au temps des ondes et des limailles », P. Monod-Broca, Belin, Paris, 1990, p. 178). Membre de l’Académie des<br />
Sciences de Paris.<br />
4<br />
Aleksandre Stepanovitch POPOV. Ingénieur russe (1859 - 1906). Il eut l'idée d'utiliser les ondes électromagnétiques<br />
découvertes par Hertz pour transmettre des signaux. Il inventa l'antenne en combinant l'éclateur de Hertz et le cohéreur de<br />
Branly, remarquant que leurs sensibilités respectives augmentaient si on les reliait à un fil conducteur formant un condensateur<br />
avec la terre. Il construisit le premier système de télégraphie sans fil (1896) permettant la transmission d'un message en morse à<br />
250 m (Le Petit Robert 2).<br />
5<br />
Guglielmo MARCONI. Physicien italien (1874 - 1937). Avec l'éclateur de Hertz, le cohéreur de Branly et l'antenne de Popov<br />
il construisit, à 22 ans, un poste qui permettait des transmissions par télégraphie sans fil sur quelques centaines de mètres. (...) Il<br />
augmenta progressivement la longueur de ses transmissions et réussit, en 1901, la liaison Cornouailles - Terre-Neuve, au-dessus<br />
de l'Atlantique (Prix Nobel, 1909) (Le Petit Robert 2).
2<br />
10<br />
6<br />
10<br />
10<br />
10<br />
14<br />
10<br />
18<br />
10<br />
Fréquence (hertz)<br />
Longueur d'onde (mètre)<br />
10 6<br />
Transmission d'énergie<br />
Ondes longues<br />
10 2<br />
R A D I O<br />
Ondes moyennes<br />
Ondes hertziennes<br />
Ondes courtes<br />
TÉLÉVISION<br />
10 -2<br />
Micro-ondes<br />
(hyper-fréquences<br />
10 -6<br />
Infrarouge<br />
Figure 1.1.2<br />
Visible<br />
Ultraviolet<br />
10 -10<br />
Rayons X<br />
Rayons gamma<br />
10 22<br />
10 -14<br />
Représentation du spectre électromagnétique<br />
Rayons cosmiques<br />
1.2 Production des ondes électromagnétiques<br />
Les potentiels retardés<br />
D'une façon générale, les ondes électromagnétiques sont produites par des<br />
charges et des courants variables. On sait que le potentiel électrique V d'une<br />
distribution continue statique de charges de densité r dans le vide est donné<br />
par l'expression suivante : V 1<br />
4πεo<br />
ρ<br />
r dv<br />
v<br />
(1.2.1)<br />
De même, dans le vide, le potentiel-vecteur A d'une densité de courant J<br />
stationnaire s'exprime comme :<br />
μ J 0<br />
A= d<br />
4π r v ∫<br />
v<br />
(1.2.2)<br />
Les intégrales sont calculées sur tout volume englobant toutes les charges et<br />
tous les courants. Mais, si les densités sont variables dans la région E de la<br />
figure 1.1.1, ρ(t) et J(t), l'effet de ces variations se fera sentir avec un retard τ<br />
dans la région R. Il est donc naturel de penser que les potentiels dans R
1 Ondes électromagnétiques planes 7<br />
peuvent s'écrire comme si les densités de charge et de courant étaient<br />
retardés, c'est-à-dire de la forme ρ(t - r/v) et J(t - r/v), où v est la vitesse de<br />
propagation. De façon générale :<br />
[V](t)<br />
1<br />
4πε o<br />
[A](t) μo<br />
4π<br />
v<br />
v<br />
ρ(t r/v )<br />
r<br />
J(t r/v )<br />
r<br />
dv<br />
dv<br />
(1.2.3)<br />
(1.2.4)<br />
Ce sont les potentiels retardés. Ils représentent les potentiels en un point P<br />
de l’espace à l’instant t, mais calculés avec les densités de charge et de<br />
courant telles qu’elles étaient à l’instant précédent t - r/v. L’intervalle r/v est<br />
le temps que met la perturbation ou l’onde à franchir la distance de la<br />
source au point P. Remarquons que ces perturbations se produisent<br />
sensiblement au même instant à très grande distance de R, sur une surface<br />
sphérique centrée sur R dans un milieu homogène et isotrope, c'est-à-dire<br />
un milieu de même composition en tous points où la vitesse est la même<br />
dans toutes les directions.<br />
Connaissant ces potentiels, on peut en tirer les expressions du champ E et<br />
du champ H, à partir des équations connues :<br />
et H B μo<br />
1.3 Le régime harmonique<br />
Champ complexe<br />
E ∇V ∂A<br />
∂t<br />
1 μo<br />
(1.2.5)<br />
∇ ∧ A (1.2.6)<br />
Dans le cas de variations sinusoïdales de pulsation ω = 2π f, f étant la<br />
fréquence, il est pratique d'exprimer les diverses grandeurs sous forme de<br />
fonctions exponentielles complexes dont la partie réelle est la grandeur<br />
réelle :<br />
ρ t r/v ρ e jω t - r/v ρ e -jωr/v e jωt t<br />
(1.3.1)
8 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
jw( t−r/ v) -jwr/<br />
v jwt<br />
J( t− r/ v)<br />
= Je= Je<br />
e (1.3.2)<br />
jω t<br />
V(t) = V e<br />
jω t<br />
A(t) = A e<br />
(1.3.3)<br />
(1.3.4)<br />
où ρ, J , V et A sont les amplitudes complexes des diverses grandeurs. Plus<br />
particulièrement, J et A sont des vecteurs complexes, des vecteurs dont les<br />
composantes sont des nombres complexes. On a, par exemple :<br />
Pour le potentiel réel V(t) = Ré {V (t)} = |V | cos (ω t) = V cos (ω t) (1.3.5)<br />
Pour le champ A = A x x + A y y + A z z (1.3.6)<br />
A = Ax e ja x + Aye jb y + Az e jc z = A xe ja x + A ye jb y + A ze jc z (1.3.7)<br />
où Ax, Ay, Az sont les amplitudes réelles. On obtient le champ en fonction du<br />
temps en multipliant par ejω t :<br />
A(t) Ae jω t A xe j(ω t + a) x + A ye j(ω t + b) y + A ze j(ω t + c) z (1.3.8)<br />
La composante sur x du champ réel est alors :<br />
A x(t) Ré{A xe j(ω t + a)} A x cos (ω t + a) etc. (1.3.9)<br />
Potentiels retardés – Rayonnement<br />
Portant les relations (1.3.1) à (1.3.4) dans (1.2.3) et (1.2.4), on obtient les<br />
amplitudes complexes des potentiels retardés produits par les charges et les<br />
courants au point P de l'espace :<br />
[V ](r)<br />
1<br />
4πεo<br />
[A](r) μo<br />
4π<br />
v<br />
v<br />
J e<br />
ρ e<br />
r<br />
-jω r/v<br />
r<br />
-jω r/v<br />
dv<br />
dv μo<br />
4π<br />
1<br />
4πεo<br />
v<br />
v<br />
J e -jkr<br />
r<br />
ρ e -jkr<br />
r<br />
dv (1.3.10)<br />
dv (1.3.11)
1 Ondes électromagnétiques planes 9<br />
où k = ω/v est la constante de propagation, ou encore la constante de phase.<br />
C'est aussi le module du vecteur d'onde 6 . On place les potentiels entre<br />
crochets pour bien indiquer ici que ce sont des potentiels retardés. Ces<br />
crochets peuvent être supprimés par la suite. La substitution de ces<br />
dernières relations dans (1.2.5) et (1.2.6) permet de trouver les expressions<br />
du champ électromagnétique en tous points de l'espace : c'est le phénomène<br />
de rayonnement. On peut ensuite trouver la puissance rayonnée dans<br />
toutes les directions.<br />
Production d’une onde plane<br />
Ici toutefois, nous allons limiter l'étude à celle du cas où la région d'émission<br />
E est extrêmement loin du point d'observation P sur l'axe 0-Z passant par le<br />
centre de E. À cette condition, il est évident qu'à un instant donné, le champ<br />
a la même valeur en tous points d'un plan XY perpendiculaire à 0-Z, car la<br />
distance à E est essentiellement la même en tous points du plan (Figure<br />
1.3.1). Nous allons démontrer que dans ce cas simple, les solutions des<br />
équations de Maxwell sont des fonctions d'onde relativement simples et que<br />
le champ électromagnétique est sous forme d'une onde plane qui se propage<br />
en s'éloignant de la région E.<br />
Énergie<br />
Source<br />
0<br />
Y<br />
Figure 1.3.1<br />
Cas d'une source à l'infini sur 0-Z : tous les points d'un plan normal XY sont à la même<br />
distance de la source<br />
6 Cette grandeur est aussi désignée par la lettre grecque β .<br />
X<br />
Z
10 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
1.4 Onde plane dans un diélectrique parfait<br />
Expression générale de l’équation de<br />
propagation du champ électromagnétique<br />
On peut partir des équations (1.1.4) et (1.1.5) pour obtenir une équation en z<br />
et t qui s'applique à la propagation dans le vide ou dans un diélectrique<br />
parfait où la densité de charge et la densité de courant sont nuls<br />
ρ 0, J 0 . Voyons comment le faire. Ces équations deviennent :<br />
∇ ∧ E μo ∂H<br />
∂t<br />
∇ ∧ H ε ∂E<br />
∂t<br />
(1.4.1)<br />
(1.4.2)<br />
Il s'agit d'éliminer une des inconnues, H en l'occurrence. Prenons le<br />
rotationnel des deux membres de la première équation :<br />
∇ ∧ ∇ ∧ E μo ∂<br />
∂t<br />
∇ ∧ H<br />
En substituant l'expression précédente de ∇ ∧ H dans cette dernière, on<br />
obtient :<br />
∇ ∧ ∇ ∧ E μoε ∂2E ∂t 2<br />
Mais, on sait que ∇ ∧ ∇ ∧ E ∇(∇·E) ∇ 2 E, où ∇(∇·E) 0, car il n'y<br />
a pas de charges dans l'espace, par hypothèse. Donc :<br />
∇ 2 E μoε ∂2 E<br />
∂t 2<br />
(1.4.3)<br />
Mais, si on admet que la source est à l'infini, l'onde est plane et on peut<br />
supposer qu'elle n'a qu'une composante selon x, fonction de z et t seulement.<br />
Cette dernière équation devient alors simplement :
∂2 Ex<br />
∂z 2 μοε ∂2 Ex<br />
∂t 2<br />
C'est une équation d'onde qui admet des solutions de la forme :<br />
(1.4.4)<br />
Ex(z,t) = f(z ± ut) (1.4.5)<br />
ce qu’on vérifie facilement par substitution. De telles fonctions sont des<br />
fonctions d'onde.<br />
On retrouve des équations de forme identique qui décrivent la propagation<br />
des ondes acoustiques et des ondes mécaniques en général. Par exemple, la<br />
propagation d'une déformation transversale y (z,t) le long d'une corde tendue<br />
est décrite par l'équation suivante :<br />
∂ 2 y ρ<br />
∂z2 T ∂2y ∂t 2<br />
où ρ est la masse de la corde par unité de longueur et T est la force de<br />
tension dans la corde 7 . La pression acoustique étant la variation de pression<br />
dans un fluide au passage d'une onde, son équation de propagation est :<br />
∂ 2 p ρ<br />
∂z2 K ∂2p ∂t2 où ρ est la masse volumique du fluide, et K sa compressibilité adiabatique 8 .<br />
On a une équation identique pour le déplacement s du fluide au passage de<br />
l'onde.<br />
Équation de propagation en régime harmonique<br />
Équation de Helmholtz<br />
Supposons que l'espace de la figure 1.3.1 est plein d'un diélectrique<br />
homogène et isotrope parfait, sans pertes, de permittivité électrique ε et de<br />
perméabilité magnétique μ o . Supposons de plus que les charges et les<br />
7<br />
Ondes et vibrations, par Jean-Luc Dion, C.É.C. Montréal 1974, p. 115.<br />
8<br />
Ibid., p. 120.
12 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
courants sont nuls partout sauf dans la région source E qui se trouve<br />
infiniment loin de la région d'observation (région R). On suppose que ces<br />
charges et courants varient de façon sinusoïdale. Dans ce cas, les équations<br />
de Maxwell (1.1.2) à (1.1.5) deviennent :<br />
∇ · D 0 (1.4.6)<br />
∇ · B 0 (1.4.7)<br />
∇ ∧ E ∂B<br />
∂t<br />
∇ ∧ H ∂D<br />
∂t<br />
(1.4.8)<br />
(1.4.9)<br />
On s'intéresse ici à trouver des expressions de E et H qui satisfont ces<br />
équations, ainsi que la relation entre ces deux champs. Cela revient<br />
essentiellement à résoudre ces deux dernières équations qui sont des<br />
équations aux dérivées partielles. Mais, on sait que D = εE et B = μoH, de<br />
sorte que les deux dernières du groupe se réduisent à un système de deux<br />
équations à deux inconnues E et H :<br />
∇ ∧ E μo ∂H<br />
∂t<br />
∇ ∧ H ε ∂E<br />
∂t<br />
(1.4.10)<br />
(1.4.11)<br />
Or, si les sources varient sinusoïdalement, les champs doivent aussi varier<br />
sinusoïdalement. On peut donc les exprimer sous forme d'exponentielles<br />
complexes :<br />
E(z,t) E(z) ejω t E ejω t (1.4.12)<br />
H(z,t) H(z) ejω t H ejω t (1.4.13)<br />
où les amplitudes complexes sont fonction de z seulement, à cause de<br />
l'hypothèse initiale. En dérivant H(z,t) par rapport au temps et en portant le<br />
résultat dans (1.4.10), on obtient,<br />
∇ ∧ E(z,t) ∇∧(E ejω t) ejω t ∇∧E(z) jω μoH(z) ejω t<br />
Vu que les exponentielles complexes se simplifient dans les deux derniers<br />
termes, on n’a plus qu’une équation indépendante du temps :
1 Ondes électromagnétiques planes 13<br />
∇ ∧ E(z) j ω μo H(z) (1.4.14)<br />
En faisant de même pour l’équation (1.4.11), on obtient :<br />
ou simplement ∇∧ E = −jwμ<br />
H 0<br />
∇ ∧ H(z) jω ε E(z) (1.4.15)<br />
et ∇ ∧ H jω ε E (1.4.16)<br />
En tirant de (1.4.14) l’expression de H qu’on porte dans (1.4.15), on obtient :<br />
∇ ∧ ∇ ∧ E ω 2 μoε E (1.4.17)<br />
De même pour H : ∇ × ∇ × H = ω 2 μoε H (1.4.18)<br />
Vu l’identité de forme de ces équations, les solutions pour E et H doivent être<br />
identiques. Posons k2 = ω 2 μ oε. Alors :<br />
∇ ∧ ∇ ∧ E k 2 E (1.4.19)<br />
Mais, ∇ ∧ ∇ ∧ E ∇(∇·E) ∇ 2 E et, dans le cas présent, ∇·E 0<br />
(éq. 1.1.2), de sorte que :<br />
∇ 2<br />
E k 2 E (1.4.20)<br />
De même : ∇ 2 H k 2 H (1.4.21)<br />
Les équations de ce type s’appellent équations de Helmholtz 9 . Or, comme la<br />
source est à l’infini, on sait déjà que l’amplitude complexe du champ ne peut<br />
dépendre que de z. Le laplacien se réduit donc à une simple dérivée seconde<br />
par rapport à z :<br />
∂ 2 E<br />
∂z 2 ∂2 Ex<br />
∂z 2 + ∂2 Ey<br />
∂z 2 + ∂2 Ez<br />
∂z 2 k 2 E (1.4.22)<br />
Mais, la composante Ez est nulle dans le cas présent. En effet, d’après<br />
l’équation (1.4.6), avec D = εE, le champ étant indépendant de x et de y :<br />
9 Herman Ludwig von HELMHOLTZ, physicien et physiologiste allemand (1821-1894). Il fit d’importants travaux dans<br />
plusieurs domaines de la physique. Il énonça le principe de conservation de l’énergie. En acoustique, il interpréta le timbre des<br />
sons par l’existence d’harmoniques superposées (Petit Robert 2).
14 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
∇ · E ∂Ex<br />
∂x<br />
+ ∂Ey<br />
∂y<br />
+ ∂Ez<br />
∂z<br />
0 (1.4.23)<br />
Mais les deux premières dérivées sont nulles, vu que le champ est<br />
indépendant de x et de y. Donc, E z ne peut pas dépendre de z : il peut être<br />
constant ou nul. Choisissons E z = 0, une composante constante ne<br />
présentant pas d’intérêt. De même, H z = 0.<br />
On arrive ainsi à l’importante conclusion que, dans le cas d’une source à<br />
l’infini, le champ électromagnétique est transversal, c’est-à-dire<br />
perpendiculaire à la direction de propagation. Supposons une seule<br />
composante, pour simplifier :<br />
Fonctions d’onde<br />
E = E x x (1.4.24)<br />
L’équation (1.4.20) se réduit à l’équation différentielle ordinaire du second<br />
ordre :<br />
d2 Ex(z)<br />
dz 2<br />
+ k 2 Ex(z) 0<br />
(1.4.25)<br />
C'est l'équation de Helmholtz : l’équation d'onde de l'amplitude complexe du<br />
champ E. Une telle équation admet comme solution une fonction<br />
exponentielle complexe ou une somme d’exponentielles. Soit, par exemple,<br />
Ex(z) E1 e -jkz + E2 e +jkz (1.4.26)<br />
où E 1 et E 2 sont des constantes complexes à déterminer. On peut poser :<br />
et<br />
E1 = E1 e jφ1 = E1 e jφ1<br />
E2 = E2 e jφ2 = E2 e jφ2<br />
où E 1 et E 2 sont des constantes réelles. Rappelons que :<br />
k = ω εμo<br />
(1.4.27)<br />
(1.4.28)<br />
Le champ magnétique H est nécessairement de la même forme. Nous verrons<br />
plus loin comment il est relié au champ électrique.
1 Ondes électromagnétiques planes 15<br />
La fonction d'onde complexe Ex(z) avec l'exposant négatif peut donc s'écrire :<br />
Ex(z) = E1oe jkz = E1oe jφ1 e jkz = E1oe j(kz φ1) = E1o exp –j( kz – φ1) (1.4.29)<br />
où l'indice o est utilisé pour bien signifier qu'il s'agit de l'amplitude à l'origine<br />
(z = 0). On peut s'en dispenser selon la clarté du contexte. De plus, on peut<br />
poser E1o Exo dans ce cas.<br />
On définit la longueur d'onde comme la distance Δz = λ sur laquelle la<br />
phase du champ varie de 2π radians à un instant donné :<br />
k Δz k λ 2π (rd)<br />
d'où la relation utile : k 2π<br />
λ<br />
(rd/m) (1.4.30)<br />
D'une façon générale, la grandeur kΔz = Δφ est le déphasage des vibrations<br />
à l'instant t en deux points espacés de Δz .<br />
La figure 1.4.1 représente une superposition de l'axe de propagation Z et du<br />
plan complexe, montrant comment évolue l'amplitude complexe E 1 (ou<br />
phaseur) du champ avec la position z à un instant quelconque t. Elle est<br />
représentée à des positions espacées d'un quart de longueur d'onde (λ/4).<br />
On voit la phase initiale à l'origine φ<br />
1<br />
. On observe qu'au cours d'un tel<br />
déplacement, le vecteur tourne d'un quart de tour (π/2 radians).<br />
ω<br />
Ε 1ο<br />
0 φ<br />
1<br />
Ε 1<br />
φ 1<br />
Ε 1<br />
PLAN COMPLEXE<br />
φ 1<br />
Ε<br />
Ε<br />
1<br />
1<br />
φ φ<br />
1<br />
1<br />
kz kz kz<br />
0 λ/4 λ/2 3λ/4 λ 5λ/4<br />
Figure 1.4.1<br />
Variation de l'amplitude complexe du champ le long de l'axe de propagation<br />
En un point donné au cours du temps, le vecteur phase tourne à la vitesse ω<br />
dans le sens positif, car la fonction d’onde complète est obtenue en<br />
multipliant la précédente par l’exponentielle e jω t (voir équation 1.4.12).<br />
Ε 1<br />
φ 1<br />
Z
16 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Rappelons que la multiplication d'une grandeur complexe A par<br />
l'exponentielle complexe e jθ fait tourner le vecteur A d'un angle θ dans le<br />
plan complexe.<br />
Champ réel et vitesse de phase<br />
Pour obtenir la forme réelle du champ E, multiplions les deux membres de<br />
(1.4.26) par e jωt et prenons la partie réelle :<br />
ou<br />
Donc,<br />
Ex(z,t) Ré Ex(z)e jω t Ré E1 e j(ω t kz) j(ω t + kz)<br />
+ E2 e<br />
(1.4.31)<br />
E x(z,t) Ré E x(z)e jω t Ré E 1 e j(ω t kz + φ 1) + E2 e j(ω t + kz + φ 2)<br />
Ex(z,t) E1 cos ωt kz + φ1 + E2 cos ω t + kz + φ2<br />
(1.4.32)<br />
L’expression entre parenthèses est la phase de la vibration ; la constante φ1<br />
(ou φ2) est la phase initiale (à t = 0) à l’origine (z = 0). Le premier terme<br />
représente une onde qui se propage dans le sens positif de z, tandis que le<br />
deuxième représente une onde dans le sens négatif. Pour voir cela,<br />
considérons le premier terme qui peut se réécrire comme suit :<br />
Ex + (z,t) Exo cos ω (t kz /ω + φ1/ω ) (1.4.33)<br />
ou<br />
Ex + (z,t) Exo cos ω t τ + C1<br />
où E<br />
xo<br />
est l'amplitude du champ à l'origine (z = 0), où τ = kz/ω et la constante<br />
C<br />
1<br />
= φ<br />
1<br />
/ω. À l’origine (z = 0), le champ est donc décrit par la vibration :<br />
Ex + (0,t) = Exo cos ω (t + C1)(1.4.34)<br />
qu’on a représentée par la courbe A à la figure 1.4.2. La période est T = 1/f.<br />
Le champ passe pas un maximum en S A quand t = -C 1 , car cos 0 = 1. La<br />
vibration en z, en un point supposé près de l’origine, est décrite par la<br />
courbe B, (équation 1.4.33). On remarque qu’elle passe par un maximum S<br />
B<br />
avec un retard τ : c’est le temps que met la perturbation à franchir la<br />
distance z et ce temps est directement proportionnel à z comme le montre la<br />
relation τ = kz/ω. La vitesse de propagation de l’onde se déduit alors de cette<br />
dernière :<br />
z ω τ v τ<br />
k
d’où, considérant (1.4.28) :<br />
v ω<br />
k<br />
1<br />
εμο<br />
1 Ondes électromagnétiques planes 17<br />
c<br />
εr<br />
(1.4.35)<br />
La vitesse donnée par la relation (1.4.35) est la vitesse de phase, la vitesse<br />
de propagation d’une onde sinusoïdale de fréquence f = ω /2π. Dans un<br />
diélectrique considéré comme parfait, elle ne dépend que de la valeur de la<br />
permittivité ε.<br />
Sachant qu’en unités SI la perméabilité magnétique du vide est définie<br />
comme μο = 4π 10 7 , et connaissant la vitesse de la lumière (équation 1.1.1), la<br />
relation (1.4.35) permet de calculer la permittivité du vide :<br />
εo<br />
1<br />
μoc 2 8,85418·10-12 farad/mètre (1.4.36)<br />
E x<br />
E xo<br />
0<br />
E xo<br />
C 1<br />
τ<br />
A B<br />
SA SB T<br />
T/2 T 3T/2<br />
Figure 1.4.2<br />
Variation du champ électrique avec le temps à l’origine (courbe A) et au point d’abcisse z<br />
positive (courbe B) où la vibration est retardée de t<br />
Représentons maintenant le champ en fonction de z en deux instants<br />
successifs, afin de mettre la propagation en évidence d’une autre façon. À cet<br />
effet, factorisons k dans (1.4.33) :<br />
Ex(z,t) = Exo cos [-k z - ω t/k - φ1/k ] = Exo cos [-k z - vt - D1 ]<br />
Ex(z,t) = Exo cos k z - vt - D1<br />
t<br />
(1.4.37)<br />
À t = 0 on a donc : Ex(z,t) Exo cos k z D1 (1.4.38)<br />
Cette dernière fonction est représentée par la courbe M de la figure 1.4.3 qui<br />
passe par un premier maximum S M en z = D 1 . À l’instant ultérieur t, par<br />
exemple, le champ est décrit par la fonction (1.4.37) (courbe N), le maximum<br />
s’est déplacé de vt jusqu’en S N . La figure sert à définir la longueur d’onde λ.
18 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Les figures 1.4.4 et 1.4.5 montrent deux représentations du champ<br />
électrique à un instant donné t. La première montre comment le module et le<br />
sens du champ varient le long de l’axe Z. Elle fait apparaître la longueur<br />
d’onde λ comme la distance minimale entre deux points où le champ passe<br />
par un maximum. La deuxième fait ressortir le fait que le champ a la même<br />
valeur en tous points d’un plan perpendiculaire à l’axe de propagation Z.<br />
On constate aussi que la longueur d’onde est en fait la distance parcourue<br />
par le champ ou l’onde au cours d’une période de vibration. Donc : λ = v<br />
T = v/f<br />
Ou encore : λ f v (1.4.39)<br />
une relation fondamentale entre ces trois grandeurs pour les ondes planes.<br />
On en tire aussi une autre expression utile de la constante de phase k :<br />
k ω<br />
v 2πf<br />
v<br />
E x<br />
Ex o<br />
0<br />
-E xo<br />
D 1<br />
M<br />
S M<br />
N<br />
vt<br />
S N<br />
À t = 0<br />
λ<br />
À t > 0<br />
2π<br />
λ<br />
λ/2 λ 3λ/2<br />
Figure 1.4.3 Déplacement à la vitesse v du champ électrique au cours de l’intervalle de 0 à t<br />
E x λ<br />
0<br />
λ/2<br />
λ<br />
3λ/2<br />
Figure 1.4.4 Représentation du champ électrique sur l’axe 0Z à l’instant t<br />
v<br />
z<br />
Z<br />
(1.4.40)
x<br />
0<br />
E<br />
λ<br />
E<br />
Figure 1.4.5 Représentation du champ électrique dans l’espace à l’instant t<br />
1.5 Polarisation d’une onde<br />
On désigne par le terme polarisation d'une onde électromagnétique la<br />
direction dans laquelle vibre le champ électrique. Il existe deux types de<br />
polarisation : la polarisation plane ou rectiligne et la polarisation elliptique.<br />
Polarisation rectiligne ou dans le plan<br />
La polarisation d’une onde électromagnétique plane est rectiligne ou dans un<br />
plan quand sa composante électrique vibre dans une direction et un plan<br />
définis. C’est la direction de ce plan qui détermine la polarisation de l’onde<br />
dans ce cas. L’onde électromagnétique E(z,t) représentée dans la figure 1.5.1<br />
est polarisée dans le plan Π qui fait un angle θ avec le plan x0z et se propage<br />
suivant 0z. Ses expressions sous forme complexe sont :<br />
E z,t Eo z e jωt Eo z e jωta Eoe jφe -jkz e jωta Eoe j φ - kz e jωta (1.5.1)<br />
où Eo est l’amplitude réelle du champ à l’origine, k est la constante de phase,<br />
ω est la pulsation, φ est la phase initiale à l’origine (elle peut être nulle) et a<br />
est un vecteur unitaire perpendiculaire à l’axe 0z dans le plan de<br />
polarisation (Figure 1.5.1). On sait que sa forme réelle est la partie réelle de<br />
cette dernière expression :<br />
E<br />
E z,t Eo cos ωt kz + φ a (1.5.2)<br />
La figure 1.5.1 montre que cette onde peut être considérée comme ayant<br />
deux composantes en phase E1 et E2 :<br />
E1 z,t E1o cos ωt kz + φ x (1.5.3)<br />
E<br />
v<br />
z
E 2<br />
E<br />
Π<br />
E 1<br />
x<br />
0<br />
E 1<br />
θ<br />
E<br />
E 2<br />
E 2<br />
E<br />
a<br />
E 1<br />
y<br />
Figure 1.5.1 Onde de polarisation rectiligne et ses composantes<br />
z<br />
E2 z,t E2o cos ωt kz + φ y (1.5.4)<br />
avec : E1o Eo cos θ et E2o Eo sin θ (1.5.5)<br />
Une onde électromagnétique plane peut toujours se décomposer en deux<br />
autres ondes planes dans des plans mutuellement perpendiculaires ou des<br />
plans ayant un angle fini entre eux. La direction du champ en tous points<br />
est donc constante.<br />
Leur forme complexe correspondante est :<br />
E1 z,t E1oe j ωt - kz + φ x (1.5.6)<br />
E2 z,t E2oe j ωt - kz + φ y (1.5.7)<br />
Polar isation ellipt ique et polar isat ion cir culair e<br />
Deux ondes planes superposées dans la direction 0z et polarisées dans des<br />
plans différents donnent une onde de polarisation elliptique dans le cas où<br />
elles sont déphasées. Cela est représenté dans la figure 1.5.2, dans le cas<br />
particulier où les plans sont mutuellement perpendiculaires. Les<br />
composantes sont :<br />
E1 z,t E1o cos ωt kz x (1.5.8)<br />
E2 z,t E2o cos ωt kz + φ y (1.5.9)<br />
Π<br />
0<br />
E 1<br />
x<br />
θ<br />
E 2<br />
E<br />
y
1 Ondes électromagnétiques planes 21<br />
où φ est le déphasage entre les champs. Dans le cas où ce déphasage est nul<br />
ou un multiple entier de π, on retrouve le cas précédent de polarisation<br />
rectiligne. Dans le plan z = 0, on obtient :<br />
E1 z,t E1o cos ωt x E1o cos 2π t x<br />
T<br />
(1.5.10)<br />
et E2 z,t E2o cos 2π t + φ y<br />
T<br />
(1.5.11)<br />
E 2<br />
E<br />
E 1<br />
x<br />
E<br />
0<br />
E 1<br />
E<br />
E 2<br />
E<br />
E<br />
E 2<br />
E<br />
E 1<br />
Figure 1.5.2 Onde de polarisation elliptique<br />
L a co mpo sitio n de ces deu x vect eurs dans le plan z = 0 do nne u n cha mp<br />
résulta nt E dont la po int e décrit une ellipse au co urs d’u ne période de<br />
vibra tio n T . Son grand a xe est incliné d’u n a ngle θ su r l’a xe 0x. Ceci est<br />
représenté da ns la figure 1.5.3, dans le ca s o ù le dépha sa ge φ = +45˚, en<br />
u tilisa nt les vecteu rs t o urna nt s de Fresnel da ns le pla n com plexe po ur décrire<br />
le cham p dans cha qu e direct io n. Les vecteurs sont ici a u point 1 à t = 0.<br />
Si les amplitudes des champs E1 et E2 sont égales, avec un déphasage de<br />
90˚, on obtient alors une onde de polarisation circulaire.<br />
Examinons maintenant le champ à un instant donné (Figure 1.5.2), par<br />
exemple à t = 0. Les champs sont alors comme suit en posant t = 0 dans les<br />
équations (8) et (9) :<br />
⎧ ⎫<br />
E ( z, 0)<br />
= E cos( −kz)√<br />
x = E cos kz x √ = E cos z x√<br />
1 1o 1o 1o<br />
⎨ ⎬<br />
⎩ ⎭<br />
2π<br />
λ<br />
E<br />
y<br />
E 1<br />
z<br />
E 2<br />
(1.5.12)<br />
⎧ ⎫<br />
E ( z, 0)<br />
= E cos( − kz+ )√ x = E cos( kz− ) x √ = E cos z−<br />
x√<br />
2 2o 2o 2o<br />
⎨ ⎬<br />
⎩ ⎭<br />
2π<br />
φ φ<br />
φ (1.5.13)<br />
λ
3<br />
Im<br />
ORIGINE DE LA<br />
POLARISATION<br />
ELLIPTIQUE<br />
2<br />
4<br />
Vibration dans la<br />
direction de l'axe 0y<br />
Vibration dans la<br />
direction de l'axe 0x<br />
Ré<br />
ω 1<br />
E 1<br />
5<br />
8<br />
6<br />
7<br />
4<br />
3<br />
5<br />
ω<br />
x<br />
Im<br />
2<br />
Figure 1.5.3 Production d’une onde de polarisation elliptique<br />
On voit ainsi que le champ E résultant fait un tour complet autour de l’axe<br />
0z sur une distance λ, la longueur d’onde. Son extrémité décrit une hélice de<br />
période spatiale λ (Figure 2). La forme complexe de ces champs est la<br />
suivante :<br />
4<br />
3<br />
5<br />
2<br />
0<br />
6<br />
θ<br />
E<br />
6<br />
E1 z E1oe -jkz x (1.5.14)<br />
E2 z E2oe j-kz + φ y E2oe -j kz - φ y (1.5.15)<br />
Polarisations circulaires droite et gauche<br />
Dans la figure 1.5.2, on observe que le champ résultant E tourne dans le<br />
sens «antihoraire» et que, en plaçant les doigts de la main gauche dans ce<br />
sens, le pouce pointe dans la direction de propagation. On dit alors que la<br />
polarisation est circulaire (ou elliptique, 0 < φ ≤ 90˚ ) gauche. Si la condition<br />
est satisfaite par la main droite, on parle de polarisation circulaire (ou<br />
elliptique, 0 > φ ≥ 90˚ ) droite.<br />
E 2<br />
φ<br />
1<br />
1<br />
7<br />
7<br />
8<br />
8<br />
Ré<br />
y
1 Ondes électromagnétiques planes 23<br />
Une onde de polarisation circulaire gauche est donc décrite par :<br />
E z E1oe -jkz x + E1oe j-kz + π/2 y E1oe -jkz x + j E1oe -jkz y<br />
ou Ecg z E1o x + j y e -jkz (1.5.16)<br />
Si la polarisation est circulaire droite, alors :<br />
Ecd z E1o x j y e -jkz (1.5.17)<br />
La superposition d’une onde de polarisation circulaire gauche à une onde de<br />
polarisation circulaire droite dans la même direction donne une onde de<br />
polarisation rectiligne. En effet, en additionnant ces deux expressions on<br />
obtient :<br />
Ecg z + Ecd z 2E1o e -jkz x (1.5.18)<br />
c’est-à-dire une onde plane polarisée dans la direction 0x.<br />
Considérations pratiques<br />
La polarisation des ondes électromagnétiques joue un rôle important dans le<br />
domaine des communications en pratique. Par exemple, une antenne<br />
dipolaire A1 (Figure 1.5.4) dans la direction 0x émet une onde E1 polarisée<br />
dans la même direction. L’antenne E2 émet une onde E2 polarisée suivant<br />
0y. Les signaux sont amenés aux antennes par les lignes L1, L2. Plus loin,<br />
sur l’axe 0z par exemple, des antennes identiques peuvent agir comme<br />
réceptrices de ces ondes. Toutefois, l’antenne dans la direction 0x ne sera<br />
sensible qu’aux ondes polarisées dans cette direction. De même pour celle<br />
dans la direction 0y. Une antenne de ce type est donc insensible aux ondes<br />
polarisées perpendiculairement à l’antenne. De telles antennes ne sont pas<br />
indiquées pour des sources qui changent d’orientation au cours du temps,<br />
telles que des satellites ou des vaisseaux de l’espace.<br />
En déphasant de 90˚ les signaux électriques des lignes L1, L2, on produit<br />
une onde de polarisation circulaire, gauche ou droite selon le cas. Dans ce<br />
cas, la sensibilité d’une antenne de réception dipolaire ne dépend pas de son<br />
orientation autour de l’axe 0z. Les émetteurs de satellites utilisent donc<br />
généralement ce type de polarisation.
A2<br />
L2<br />
A1<br />
L1<br />
E1<br />
x<br />
E2<br />
Figure 1.5.4 Antennes et polarisation<br />
1.6 Expression du champ magnétique H<br />
F o n c t i o n d ' o n d e - O r t h o g o n a l i t é d e s c h a m p s E e t H<br />
Supposons que le champ électrique qui se propage dans le sens positif de Z,<br />
avec une seule composante selon X est décrit comme précédemment par son<br />
amplitude complexe<br />
E(z) Ex(z) Exo e -jkz x ,<br />
y<br />
z<br />
(1.6.1)<br />
L’expression du champ magnétique H se déduit simplement de l’équation<br />
(1.4.14) :<br />
H<br />
j<br />
ω μο<br />
∇ ∧ E (1.6.2)<br />
Le calcul de cette expression en coordonnées cartésiennes donne aisément<br />
H(z)<br />
k Exo e<br />
ω μο<br />
-jkz y (1.6.3)<br />
Donc, le champ magnétique n’a qu’une composante selon Y, avec une<br />
amplitude complexe :<br />
H y<br />
k<br />
ω μ ο E x<br />
. (1.6.4)
1 Ondes électromagnétiques planes 25<br />
Les composantes électrique et magnétique du champ électromagnétique sont<br />
mutuellement perpendiculaires ou orthogonales et se trouvent dans un<br />
plan normal à la direction de propagation : le champ électromagnétique est<br />
transversal. La relation entre ces deux composantes du champ<br />
électromagnétique est montrée dans la figure 1.6.1.<br />
Y<br />
X<br />
0<br />
H<br />
E<br />
Figure 1.6.1<br />
Composantes E et H du champ électromagnétique d’une onde plane<br />
qui se propage dans la direction +Z.<br />
Impédance caractéristique du milieu<br />
(impédance d'onde)<br />
On sait que k = ω /v, avec v 1/ εμo . Il s’ensuit que la relation (1.6.4) peut<br />
s’écrire comme suit :<br />
Ex<br />
μo<br />
ε Hy<br />
v<br />
Z<br />
(1.6.5)<br />
ou encore: Ex η Hy (1.6.6)<br />
Ces composantes sont étroitement liées par la grandeur η (êta) :<br />
η =<br />
μo<br />
ε =<br />
μo<br />
εrεo<br />
= ηo<br />
εr<br />
(1.6.7)
26 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
définie comme l’impédance caractéristique ou l’impédance d’onde du<br />
milieu. Cette appellation vient du fait que l’unité de η est l’ohm, car E est en<br />
V/m et H en A/m. L’équation (1.6.6) est donc de la forme V = ZI. L’impédance<br />
caractéristique du vide η 0 est alors :<br />
ηo ≈ 377 ohms (1.6.8)<br />
1.7 <strong>Propagation</strong> dans un diélectrique avec perte<br />
Constante de propagation complexe<br />
On sait qu’un diélectrique réel s’échauffe sous l’action d’un champ électrique<br />
alternatif : l’énergie électrique se dissipe en chaleur. Ce phénomène a deux<br />
causes essentielles : premièrement l’hystérésis, c’est-à-dire le déphasage<br />
entre le champ E et le champ D puis, deuxièmement, la conductivité σ du<br />
milieu. On doit donc s’attendre à ce que l’amplitude d’une onde<br />
électromagnétique plane diminue en cours de propagation. C’est ce que nous<br />
allons maintenant démontrer en trouvant la fonction d’onde dans ce cas.<br />
On sait que la permittivité électrique d’un tel diélectrique est un nombre<br />
complexe, la permittivité complexe :<br />
Supposons aussi que: σ ≠ 0, μ = μ ο<br />
ε ε' j ε" (1.7.1)<br />
et la densité de charge ρ = 0 (1.7.2)<br />
En régime harmonique de pulsation ω, les équations de Maxwell (1.1.4) et<br />
(1.1.5) deviennent, considérant (1.4.10) et (1.4.11) :<br />
∇ ∧ E j ω μο H (1.7.3)<br />
et ∇ ∧ H σ E + j ω ε E (σ + jω ε) E (1.7.4)<br />
ou ∇ ∧ H σ + ω ε" + j ω ε' E σ' + j ω ε' E σ E (1.7.5)<br />
ou encore ∇ ∧ H jω ε j σ ω E jω εe E (1.7.6)
Ce qui permet de définir:<br />
1 Ondes électromagnétiques planes 27<br />
La conductivité effective σ’ = σ + ωε" (1.7.7)<br />
La conductivité complexe effective σ = σ’ + jωε’ (1.7.8)<br />
La permittivité complexe effective εe ε jσ/ω (1.7.9)<br />
On constate que l’équation (1.7.6) est tout à fait de la même forme que<br />
l'équation vue précédemment pour les diélectriques sans pertes (1.4.16) que<br />
nous reproduisons ici:<br />
∇ ∧ H jω ε E (1.7.10)<br />
sauf que la permittivité réelle ε est remplacée par la permittivité complexe<br />
effective ε e . Par conséquent, la solution du système d’équations (1.7.3) et<br />
(1.7.6) doit être exactement de la même forme que celle des équations<br />
(1.4.14) et (1.4.15). Sauf que l’expression (1.4.28) de la constante de phase k<br />
devient une grandeur complexe:<br />
k = ω εeμo<br />
(1.7.11)<br />
C'est la constante ou fonction de propagation complexe. En substituant ε<br />
e<br />
, on<br />
obtient facilement:<br />
k = ω ε' μo 1 j σ'<br />
(1.7.12)<br />
ω ε'<br />
On sait que δ est l’angle de pertes du milieu et que le facteur de pertes<br />
tg δ est<br />
tg δ = σ'<br />
ω ε'<br />
On peut donc poser k = k’ + jk” (1.7.14)<br />
Avec : k' ≡ k ω ε'μο 1 + σ' 2 1/4<br />
cos δ /2<br />
ω ε'<br />
et :<br />
k" ≡ –α = –ω ε' μo 1 + σ'<br />
ωε'<br />
2 1/4<br />
sin δ /2<br />
(1.7.13)<br />
(1.7.15)<br />
(1.7.16)<br />
Ce dernier terme, α ou -k ” s’appelle coefficient d’atténuation ou<br />
d’affaiblissement pour une raison qui deviendra évidente. La grandeur k' ou<br />
k est la constante de phase, comme avant.
28 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Cas des bons diélectriques<br />
Si la conductivité effective σ’ est faible devant ω ε’, alors cos δ/2 ≈ 1 et<br />
sin δ/2 ≈ tg δ/2 ≈ δ/2 ≈ σ’/(2ω ε’). Dans ce cas, celui des bons diélectriques,<br />
on a de plus σ
1 Ondes électromagnétiques planes 29<br />
Il suffit de multiplier par l’exponentielle e jω t et de réarranger pour avoir<br />
l’expression complexe en fonction de la position et du temps :<br />
Ex(z) E1 e-αz ej(ω t - kz + φ1) + E2 e +αz ej(ω t + kz + φ2)<br />
On obtient le champ réel en prenant la partie réelle de cette dernière<br />
expression :<br />
Ex(z) E+ e-αz cos (ωt kz + φ1 ) + E- e +αz cos (ωt + kz + φ2 ) (1.7.24)<br />
où E+ = E1 et E = E2 sont des amplitudes à l'origine du référentiel choisi<br />
(z = 0). Nous savons déjà que le premier terme représente une onde qui se<br />
propage dans le sens positif de z, et l’autre, une onde dans le sens négatif.<br />
La vitesse de phase est toujours donnée par la relation k = ω/v. D'après<br />
(1.7.15), cette vitesse doit dépendre de la conductivité effective σ’ et de la<br />
fréquence. Un milieu où la vitesse de phase des ondes dépend de la<br />
fréquence est appelé milieu dispersif. C'est le phénomène de dispersion.<br />
La figure 1.7.1 représente à deux instants successifs t et t + Δt l’onde qui se<br />
propage dans le sens positif de z et dont l’amplitude diminue<br />
exponentiellement avec z. On obtient une représentation du second terme<br />
(onde dans le sens négatif) en faisant faire un demi-tour aux courbes autour<br />
d’un axe vertical. L’enveloppe supérieure est décrite par la fonction E+ e αz<br />
et l’enveloppe inférieure par -E+ e αz .<br />
100<br />
(Unités arbitraires)<br />
Valeur du champ<br />
100<br />
0<br />
t<br />
20<br />
t + Δt<br />
Enveloppe<br />
de l'amplitude<br />
40<br />
v<br />
60<br />
Z: unités<br />
arbitraires<br />
Figure 1.7.1 Champ électrique d'une onde dans le sens positif de z dans un milieu avec pertes.<br />
Z
30 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Le champ magnétique H - Impédance d'onde<br />
La composante magnétique du champ électromagnétique se trouve de la<br />
même façon que dans le cas d’un diélectrique parfait en remplaçant<br />
simplement la permittivité réelle ε par la permittivité complexe effective<br />
ε ε dans l'équation (1.6.5) :<br />
Ex<br />
μo<br />
εe Hy<br />
(1.7.28)<br />
ou encore: Ex η Hy<br />
(1.7.29)<br />
L’impédance caractéristique η du milieu est alors une grandeur complexe.<br />
Dans ce cas, le champ magnétique est déphasé par rapport au champ<br />
électrique : les deux champs ne s’annulent pas au même instant en un<br />
point. En substituant dans (1.7.28) l’expression (1.7.9) de ε<br />
ε<br />
, et en utilisant<br />
(1.7.7), on obtient l’expression exacte suivante pour l’impédance<br />
caractéristique complexe d’un milieu avec pertes :<br />
ou encore :<br />
η =<br />
η =<br />
η<br />
1 + σ'<br />
ωε'<br />
μo/ε'<br />
1 j σ'<br />
ωε'<br />
=<br />
2 1/4 ejθ = ηo<br />
ε'r<br />
η<br />
1 j σ'<br />
ωε'<br />
e jθ<br />
1 + σ'<br />
ω ε'<br />
= η e jθ (1.7.30)<br />
2 1/4 = ηR + jηI (1.7.31)<br />
où θ = (1/2) arctg (σ’/ω ε’ ) (1.7.32)<br />
ou encore : η C ηo<br />
ε' r<br />
e jθ = η e jθ = η e jδ/2 (1.7.33)<br />
avec C 1 + (σ'/ω ε') 2 1/4 , η0 ≈ 377 ohms, où l'on reconnaît le facteur de<br />
pertes tg δ = tg(2θ) = σ'/ωε' .<br />
Cas de bons diélectriques<br />
Dans le cas des diélectriques de bonne qualité, la conductivité σ est<br />
relativement négligeable devant ωε” et le facteur de pertes se réduit à ε"/ε'.<br />
Si, par exemple, tg δ = 0,02 , ce qui est relativement élevé pour un
1 Ondes électromagnétiques planes 31<br />
diélectrique, on calcule C = 0,99980 et δ ≈ 0,02 rd ≈ 1,15°. On peut donc<br />
conclure que dans tous les « bons » diélectriques, l'impédance caractéristique<br />
est pratiquement réelle et essentiellement déterminée par la permittivité<br />
relative réelle ε' r .<br />
Dans ce cas, ηR ≈ η ≈ ηo<br />
ε' r<br />
et ηI ≈ η sin δ/2 ≈<br />
Exemple 1.7.1 <strong>Propagation</strong> dans le polystyrène<br />
η δ<br />
2<br />
(1.7.34)<br />
(1.7.35)<br />
Considérons un morceau de polystyrène dans lequel se propage une onde<br />
plane de fréquence égale à 1000 MHz. Sa permittivité relative réelle est ε' r =<br />
2,2, et son facteur de pertes tg δ ≈ 0,001 ≈ δ, avec σ ≈ 10 15 S m 1 . Alors,<br />
avec la relation (6.20),<br />
ε" ≈ δ ε' rεo ≈ 0,001 × 2,2 × 8,854 ·10 12 ≈ 1,95 × 10 14 F/m<br />
Puis, ω ε" = 2π·10 9 × 1,95 ·10 14 = 1,22 ·10 4 S/m<br />
La conductivité σ est donc négligeable devant cette dernière grandeur. Cela<br />
est vrai jusqu'à des fréquences très supérieures à celle de la lumière visible :<br />
environ 6 x 10 14 Hz. Alors σ ' = ω ε" = 1.22 x 10 4 S/m. Il s'agit donc d'un<br />
bon diélectrique. Dans ce cas, la vitesse de phase est donnée par (1.7.21):<br />
v =<br />
1<br />
2,2 × 8,854·10 12 × 4π·10 7<br />
La constante de phase : k ≈ k' ≈ ω<br />
v<br />
L'impédance caractéristique est donnée par (7.34, 7.35) :<br />
η ≈ ηR ≈<br />
4π·10 7<br />
2,2 × 8,854· 10 12<br />
et ηI ≈ 254,0 × 0,001/2 = 0,127 ohms<br />
= 2,021·10 8 m/s<br />
2π·109<br />
≈ = 31,09 rd/m<br />
2.021·108 1/2<br />
= 254,0 ohms<br />
L'impédance caractéristique est donc pratiquement réelle : par conséquent,<br />
le champ magnétique est pratiquement en phase avec le champ électrique.
32 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Une des formes de la relation (1.7.20) sert à trouver le coefficient<br />
d'atténuation (avec σ '):<br />
α ≈ 1.22 × 10 4 × 254<br />
= 0.0155 Np/m<br />
2<br />
Vu que 1 néper = 8,854 décibels, α = 0,137 dB/m. Il s'ensuit qu'en parcourant<br />
une distance de 1/0,0155 = 64,5 m, l'amplitude du champ électrique ou du<br />
champ magnétique diminue par le facteur e 1 ≈ 0,368.<br />
La longueur d’onde est alors :<br />
λ v<br />
f 2,021⋅108 m/s<br />
10 9 Hz<br />
20,21 cm<br />
1.8 <strong>Propagation</strong> dans un conducteur<br />
Les bons conducteurs tels que les métaux sont caractérisés par une<br />
conductivité électrique très élevée et une permittivité qui est essentiellement<br />
celle du vide. Quant à leur perméabilité magnétique, elle est pratiquement<br />
égale à celle du vide pour les métaux diamagnétiques et les métaux<br />
paramagnétiques. Elle peut en différer beaucoup pour les métaux<br />
ferromagnétiques. Finalement, il ne peut y avoir de charges libres dans un<br />
conducteur. Il faut donc retenir les grandeurs suivantes :<br />
ε = ε ο , μ ≠ μ ο , σ' = σ , ρ = 0 (1.8.1)<br />
Dans un bon conducteur, σ >> ω ε ο<br />
Constante de propagation<br />
Les premières expressions des diverses constantes de propagation (k, v, α...)<br />
dérivées plus haut pour les diélectriques avec pertes peuvent servir<br />
directement ici, en les adaptant, car les équations de Maxwell qui<br />
s'appliquent ont exactement la même forme (éq. 1.7.3, .6). Donc :<br />
et<br />
∇ ∧ E jω μ H<br />
∇ ∧ H jω εe E<br />
(1.8.2)<br />
(1.8.3)
1 Ondes électromagnétiques planes 33<br />
L'équation (1.7.11) permet alors de trouver la constante de propagation k .<br />
Or, vu que σ >> ωεο, la permittivité complexe effective εe (1.7.9) se réduit à<br />
−jσ/ω, de sorte que :<br />
Donc:<br />
k ω<br />
jσμ<br />
ω<br />
k ω σμ e -jπ/4 =<br />
Vu que k = k – jα , il s'ensuit que :<br />
k α =<br />
La vitesse de phase est alors :<br />
v ω /k<br />
= jω σμ = j ω σμ<br />
ω σμ<br />
2<br />
ω σμ<br />
2<br />
j<br />
ω σμ<br />
2<br />
(1.8.4)<br />
(1.8.5)<br />
(m 1 ) (1.8.6)<br />
2ω<br />
σμ (m s 1 ) (1.8.7)<br />
Il faut remarquer que cette vitesse tend vers zéro avec la fréquence: un tel<br />
milieu est fortement dispersif.<br />
Exemple 1.8.1 <strong>Propagation</strong> dans le cuivre<br />
À 100 Hz dans le cuivre (σ = 5,7·10 7 S m 1 ), cette vitesse est seulement de<br />
4,15 m/s ! Il faut comparer à 300 000 km/s dans le vide ! On calcule d’autre<br />
part α = 150 Np/m, ce qui est énorme : la pénétration de cette onde dans le<br />
cuivre est donc très faible.<br />
L'impédance caractéristique du conducteur est déduite de l'expression<br />
(1.7.28) en substituant la perméabilité et la permittivité appropriées:<br />
η =<br />
ou η =<br />
μ<br />
εe =<br />
ω μ<br />
2σ<br />
μ<br />
–jσ /ω =<br />
+ j ω μ<br />
2σ = ηR + j ηI<br />
ω μ<br />
e<br />
σ<br />
jπ/4 (1.8.8)<br />
(1.8.9)
34 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Fonction d'onde<br />
On obtient l'expression d'une onde plane de champ électrique qui se propage<br />
dans un conducteur simplement en portant l'expression (1.8.5) de k dans la<br />
fonction d'onde :<br />
Ex(z) Exo e-j(k - jα)z Exo e-αz e-jk z (1.8.10)<br />
Champ magnétique<br />
D'après (1.6.5), en y substituant (1.8.9), on obtient la relation entre les<br />
composantes électrique et magnétique du champ électromagnétique dans un<br />
conducteur :<br />
Ex<br />
ω μ<br />
σ<br />
e jπ/4 Hy<br />
(1.8.11)<br />
Le champ électrique a donc un avance de phase de π/4 radians (45°) sur le<br />
champ magnétique et le rapport de leurs modules dépend fortement de la<br />
fréquence.<br />
Pénétration - Effet pelliculaire<br />
Si l'on suppose qu'une onde dans l'air rencontre la surface plane d'un<br />
conducteur, il y a un phénomène de réflexion dans l'air et de transmission<br />
dans le conducteur qui seront étudiés plus loin. Toutefois, admettons que<br />
l'amplitude du champ dans le conducteur, infiniment près de la surface, soit<br />
réelle Exo. D'après la relation (1.8.10), le module de l'amplitude du champ<br />
électrique est donc :<br />
Ex(z) Exo e-αz (1.8.12)<br />
La diminution du champ avec la profondeur est énorme. La profondeur z à<br />
laquelle l'amplitude est réduite à la fraction e 1 porte le nom particulier de<br />
pénétration 10 . On la désigne par le symbole δ : pour ne pas le confondre<br />
avec l'angle de pertes, ajoutons un indice « o » pour « onde ». On a donc :<br />
δo = 1 α =<br />
2<br />
ω σμ<br />
10 En anglais cela porte le nom de skin depth et le phénomène est appelé skin effect.<br />
(1.8.13)
De sorte que l'équation (1.8.12) devient:<br />
1 Ondes électromagnétiques planes 35<br />
Ex(z) = Exo e z /δo (1.8.14)<br />
Cette pénétration est relativement faible dans les bons conducteurs, comme<br />
le montre le tableau 1.8.1.<br />
TABLEAU 1.8.1<br />
Pénétration δ 0<br />
Conducteur<br />
Conductivité<br />
(10 7 S/m)<br />
Perméabilité<br />
relative<br />
60 Hz<br />
(mm)<br />
1 kHz<br />
(mm)<br />
1 MHz<br />
(mm)<br />
Aluminium 3,54 1,00 11 2,7 85<br />
Cuivre 5,80 1,00 8,5 2,1 66<br />
Or 4,50 1,00 9,7 2,38 75<br />
Argent 6,15 1,00 8,3 2,03 64<br />
Fer doux 1,0 ≈2000 1,4 0,35 11<br />
Graphite 0,010 1,00 2 000 50 1 600<br />
Eau de mer ≈ 5·10 7 1,00 30 000 7 000 2·1<br />
Il est intéressant de constater que l'atténuation sur une distance égale à une<br />
longueur d'onde est une constante, et qu'elle est de<br />
En effet d'après (7.7) :<br />
λ v<br />
f<br />
= 2πv<br />
ω<br />
E x (λ)/E xo = e 2π ≈ 1,87·10 3 (1.8.15)<br />
= 2π<br />
ω<br />
2ω<br />
σμ 2π<br />
2<br />
ω σμ<br />
2πδ (1.8.16)<br />
En portant z = λ dans (1.8.14) on obtient donc cette valeur d'atténuation de<br />
2πNp qui indique bien l'importance du phénomène. Notons que ce résultat<br />
est indépendant de la fréquence.<br />
1.9 Théorème de Poynting<br />
Flux d'énergie électromagnétique<br />
Les ondes électromagnétiques transportent de l'énergie. En un point de<br />
l'espace, la puissance instantanée d'une onde par unité de surface<br />
perpendiculaire à la direction de propagation est donnée par le vecteur de<br />
Poynting
36 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
S = E ∧ H (1.9.1)<br />
Ceci se démontre de la façon suivante. Considérons une région v de l'espace<br />
limitée par une surface fermée S où existe une champ électromagnétique<br />
(fig. 1.9.1). Partout les équations de Maxwell s'appliquent :<br />
L’équation de Maxwell-Faraday ∇ ∧ E = – ∂B<br />
∂t<br />
(1.9.2)<br />
L’équation de Maxwell-Ampère ∇ ∧ H = J + ∂D<br />
∂t<br />
(1.9.3)<br />
Multiplions la première par H⋅ et la deuxième par E⋅, puis soustrayons l'une<br />
de l'autre :<br />
H· ∇ ∧ E – E· ∇ ∧ H = – H· ∂B<br />
∂t<br />
– E· J – E· ∂D<br />
∂t<br />
(1.9.4)<br />
Or, le membre de gauche est égal à ∇· (E ∧ H) et, si le milieu est linéaire,<br />
B = μ H et D = ε E. Il s'ensuit que :<br />
H· ∂B ∂H ∂<br />
= μ H· =<br />
∂t ∂t ∂t 1<br />
∂<br />
μ H·H =<br />
2 ∂t 1<br />
2 μH 2 (1.9.5)<br />
De même: E· ∂D ∂<br />
=<br />
∂t ∂t 1 ε E2<br />
2<br />
(1.9.6)<br />
Les termes entre parenthèses sont respectivement la densité d'énergie<br />
magnétique et la densité d'énergie électrique. Or, on sait que la densité de<br />
courant J est reliée au champ électrique E et au champ électromoteur ε par<br />
la loi d'Ohm généralisée :<br />
J = σ (E + ε) 1.9.7)<br />
Alors, E = J/σ - ε<br />
d'où: E · J = J 2 /σ - ε · J (1.9.8)<br />
En portant ces dernières grandeurs dans (1.9.4) on obtient :<br />
∇· (E ∧ H) = – ∂<br />
∂t (1<br />
2 μH 2 + 1<br />
2 εE2 ) – J2 + ε · J (1.9.9)<br />
σ
Isolons le dernier terme :<br />
ε ⋅ J = ∂<br />
∂t 1<br />
2 μH 2 + 1<br />
2 εE2 + J2<br />
σ<br />
S<br />
H<br />
V<br />
E<br />
1 Ondes électromagnétiques planes 37<br />
dA<br />
Figure 1.9.1 Démonstration du théorème de Poynting.<br />
n<br />
+ ∇· E ∧ H (1.9.10)<br />
Signification des termes : (8)<br />
ε⋅J: La puissance fournie<br />
par les sources par<br />
unité de volume.<br />
∂<br />
∂t 1<br />
2 μH 2 + 1<br />
2 εE2 :<br />
J 2<br />
σ<br />
:<br />
S<br />
Le taux de variation de<br />
la densité d'énergie<br />
totale.<br />
La puissance dissipée<br />
par effet Joule par unité<br />
de volume.<br />
et ∇· (E ∧ H) : Un terme inconnu qui<br />
sera associé au<br />
rayonnement d'énergie<br />
hors du volume.<br />
(1.9.11)<br />
(1.9.12)<br />
(1.9.13)<br />
(1.9.14)
38 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Intégrons sur tout le volume l'expression (1.9.10) :<br />
v<br />
ε·J dv<br />
=<br />
∂<br />
∂t 1<br />
2 μH 2 + 1<br />
2 εE2<br />
v<br />
dv +<br />
J 2<br />
σ dv<br />
v<br />
+ ∇·(E∧H) dv (1.9.15)<br />
v<br />
Le terme de gauche est alors la puissance totale développée par les sources<br />
dans le volume. Le premier terme de droite est le taux de variation des<br />
énergies électrique et magnétique dans le volume, tandis que le deuxième est<br />
la puissance totale dissipée par effet Joule. Le troisième ne peut être que la<br />
puissance électromagnétique sortant du volume V. Il peut se transformer en<br />
une intégrale sur la surface S du volume considéré au moyen du théorème<br />
de Green-Ostrogradsky :<br />
∇ · (E ∧ H) dv = (E ∧ H) · dS = S · dS<br />
v<br />
s<br />
s<br />
On voit ainsi que cette puissance est égale au flux du vecteur<br />
(1.9.16)<br />
S = E ∧ H (watts/m2) (1.9.17)<br />
à travers la surface. C'est le vecteur de Poynting. Ce vecteur est dans le<br />
sens de propagation de l'énergie rayonnante et son module est celui de la<br />
puissance par unité de surface (fig. 1.9.1).<br />
Exemple 1.9.1 Application du théorème de Poynting dans un champ<br />
constant<br />
La validité de ce théorème est générale. Montrons qu'il s'applique<br />
particulièrement dans le cas où les champs sont constants. Considérons la<br />
portion de conducteur cylindrique (fig. 1.9.2) de rayon a et longueur b<br />
portant un courant constant I de densité uniforme J. Le module du champ<br />
électrique peut s'exprimer comme suit :<br />
E = J<br />
σ =<br />
I<br />
πa 2 σ<br />
Le champ H sur la surface latérale est en tous points perpendiculaire à E, et<br />
son module est donné par :<br />
H(a) = I<br />
2πa
a<br />
n<br />
S<br />
S<br />
E<br />
J<br />
Figure 1.9.2<br />
b<br />
Application du théorème de Poynting à une portion de conducteur parcouru par un courant<br />
H<br />
de densité uniforme J<br />
Le vecteur de Poynting P = E ∧ H est donc radial et pointe vers l'intérieur du<br />
conducteur. Introduisant le vecteur unitaire n perpendiculaire à la surface<br />
vers l'extérieur, le vecteur élément de surface dS = ndS , de sorte que:<br />
I2 (-n)<br />
2π2σa3 · n dS = – I<br />
S<br />
2<br />
2π2σa3 dS<br />
S<br />
= – I2 2π2 2πab = – bI2<br />
σa3 πσa2 Sur les extrémités, le vecteur n est axial et perpendiculaire à P : le flux est<br />
donc nul. La dernière expression étant négative, il s'agit donc d'une<br />
puissance reçue par le conducteur. Mais, la grandeur b/(πa 2 σ) représente la<br />
résistance électrique R de cette section de conducteur et RI 2 est la puissance<br />
dissipée dans le conducteur par effet Joule qui est égale en module au flux<br />
du vecteur de Poynting.<br />
Le vecteur Pointing en régime harmonique<br />
En régime variable sinusoïdal, S(t) = E (t)∧H(t). Or, en vertu du théorème<br />
d'Euler, ces deux derniers termes peuvent s'écrire sous la forme d'une<br />
somme de vecteurs complexes :<br />
E(t) 1<br />
2 E ejω t + E * e -jω t (1.9.18)<br />
H(t) 1<br />
2 H ejω t + H * e -jω t (1.9.19)
40 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
d'où : S(t) = 1<br />
4 [E ∧ H ej2ω t + E * H * e 2jω t + E ∧ H * + E * ∧ H] (1.9.20)<br />
La puissance moyenne ou le vecteur de Poynting moyen est obtenue en<br />
intégrant cette dernière expression sur une période T et en divisant par T :<br />
< S > = 1<br />
T<br />
0<br />
T<br />
S(t) dt<br />
(1.9.21)<br />
Mais, la moyenne des termes exponentiels est nulle sur une période. Il reste<br />
donc :<br />
< S > = 1<br />
4 E ∧ H* + E * ∧ H = 1<br />
4 E ∧ H* + E ∧ H * * (1.9.22)<br />
On sait aussi que Ré{A} = 1<br />
2 A + A* , de sorte que:<br />
< S > = 1<br />
2 Ré E ∧ H* = 1<br />
2 Ré H ∧ E* (W/ m 2 ) (1.9.23)<br />
Cas d'une onde plane<br />
La figure 1.9.3 illustre le cas d'une onde plane qui se propage suivant l'axe Z<br />
dans un milieu quelconque d'impédance caractéristique complexe η (milieu<br />
avec pertes). Sa polarisation est dans le plan XZ. Alors:<br />
E = Ex e jkz x (1.9.24)<br />
H = Hy e jkz y (1.9.25)<br />
Alors, E ∧ H * = Ex e jkz x ∧ Hy e +jkz y = Ex Hy z (1.9.26)<br />
Or, d'après (1.7.29), E x = η H y = η H y e jθ (1.9.27)<br />
De plus, par un simple choix d'origine, on peut faire H y = H y , un nombre<br />
réel. Alors, E ∧ H * = η Hy 2 e jθ z (1.9.28)<br />
Le vecteur de Poynting moyen est donc:<br />
= Pu z = I z = 1<br />
2 η H 2<br />
y cos θ z = 1<br />
2 Ex η<br />
2<br />
cos θ z<br />
(1.9.29)
Y<br />
X<br />
0<br />
H<br />
E<br />
Figure 1.9.3 Vecteur de Poynting d'une onde plane suivant 0Z.<br />
Ce vecteur mesure la puissance moyenne P u transportée par l'onde par<br />
unité de surface en W/m 2 . Cette grandeur est souvent appelée l'intensité de<br />
l'onde et désignée par le symbole I.<br />
Exemple 1.9.2 Vecteur de Poynting • Régime harmonique<br />
Considérons un polymère (plastique) assez spécial contenant des additifs qui<br />
le rendent faiblement conducteur, avec une conductivité effective de 10 mS<br />
(millisiemens) à 1000 MHz. En courant continu, sa conductivité mesurée σ<br />
est de 5 mS/m. On a déterminé la permittivité électrique relative réelle : elle<br />
est de 4. On peut ainsi calculer diverses grandeurs en rapport avec une onde<br />
plane de cette fréquence qui se propagerait dans un tel milieu avec un<br />
champ électrique d’amplitude égale à 100 V/m.<br />
On peut donc calculer le facteur de pertes :<br />
tg δ = σ' = σ'<br />
ωε' 2πfε' =<br />
0,01<br />
2π × 10 9 = 0,04494<br />
12<br />
× 4 × 8,854⋅10<br />
D’où : δ = 0,04491 radians = 2,57˚. La constante de propagation réelle k :<br />
k = 2πf ε'r εoμo 1 + σ'<br />
2 1/4<br />
cos δ /2 =<br />
ωε'<br />
k = 2π × 109 4<br />
3⋅10 8<br />
k = 41,92 rd/m<br />
S<br />
2πf ε'r<br />
c<br />
v<br />
Z<br />
1 + σ'<br />
2 1/4<br />
cos δ /2<br />
ωε'<br />
1 + 0,04494 2 1/4 cos 0,02246 rd = 41,89 × 1,001 × 0,9997
42 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On observe que les deux derniers termes ont un effet négligeable dans le cas<br />
présent. Ce milieu peut encore être considéré comme un « bon diélectrique ».<br />
Le coefficient d’atténuation est alors :<br />
α = 41,89 × 1,001 × sin 0,02246 rd = 0,9417 Np/m<br />
Comme 1 Np = 8,686 dB, α = 8,18 dB/m<br />
Le module de l’impédance d’onde :<br />
η = ηo 1<br />
ε'r 1 + σ'<br />
= 337 × 1 = 168,3 ohms<br />
2 1/4 4 1,001<br />
ω ε'<br />
Son argument : θ = (1/2) arctg (σ’/ω ε’) = δ/2 = 0,02246 rd = 1,29˚.<br />
D’où :<br />
et<br />
ηR = η cos δ/2 = 168,3 × 0,9997 ≈ 168,3 ohms<br />
ηI = η sin δ/2 = 168,3 × 0,02246 ≈ 3,78 ohms<br />
Donc l’impédance d’onde est pratiquement réelle : l’avance de phase du<br />
champ électrique sur le champ magnétique n’est que de 1,29˚.<br />
L’intensité de l’onde, ou module du vecteur de Poynting, est alors :<br />
E x<br />
2<br />
1<br />
100<br />
I = cos θ = = 29 71<br />
2 η<br />
168 3<br />
1<br />
,<br />
2 ,<br />
2<br />
W/m 2<br />
Après un parcours de 1 mètre (z = 1 m) dans ce matériau, l’intensité de<br />
l’onde est réduite à :<br />
I = Ioe 2αz = 29,71 × exp -2 × 0,9417 × 1 = 4,52 W/m2 L’atténuation de cette onde est donc assez importante.<br />
Vitesse de propagation de l'énergie<br />
Considérons une surface élémentaire dS perpendiculaire à une onde plane<br />
qui se propage suivant l'axe Z. On constate que l'énergie qui traverse la<br />
surface dS dans l'intervalle dt occupe le volume de longueur v dt (fig. 8.4).<br />
Si on désigne par Pu = < S > , le module de la valeur moyenne du vecteur<br />
de Poynting (puissance par unité de surface), et par w la densité d'énergie<br />
électromagnétique dans le volume dV ainsi défini, on obtient :<br />
Pu dS dt = w dV = w dS v dt
1 Ondes électromagnétiques planes 43<br />
On en tire une relation utile: Pu v w (1.9.30)<br />
dS<br />
S<br />
dV<br />
v dt<br />
Figure 1.9.4 Relation entre la densité<br />
d'énergie et le vecteur de<br />
Poynting.<br />
Résistance de surface<br />
Z<br />
Y<br />
0<br />
Hyo H (z)<br />
y<br />
Figure 1.9.5 Résistance de surface d'un<br />
conducteur.<br />
Considérons une onde électromagnétique plane E<br />
x<br />
(z,t) et H<br />
y<br />
(z,t) qui se<br />
propage dans un conducteur de conductivité σ (fig. 8.5). Les amplitudes des<br />
champs E et H à la surface, dans le conducteur, étant E<br />
xo<br />
,et H<br />
yo<br />
, la<br />
puissance effective moyenne Ps transportée par l'onde par unité de surface,<br />
d'après (8.29) et (7.9), est :<br />
Ps = 1<br />
2 η H 2<br />
yo cos θ = 1<br />
2<br />
ω μ 2<br />
H yo cos (π/4) = 1<br />
σ<br />
2<br />
dz<br />
v<br />
Z<br />
ω μ<br />
2σ H 2<br />
yo (1.9.31)<br />
ou encore: Ps = 1<br />
2 ηR H 2<br />
yo = 1<br />
2 Rs H 2<br />
yo (W/m2 ) (1.9.32)<br />
On note que cette dernière expression a la même forme que la loi de Joule.<br />
On appelle résistance de surface du conducteur (ou du milieu en général) la<br />
grandeur R s = η R , la partie réelle de l'impédance caractéristique du milieu.<br />
Or, cette puissance doit être entièrement dissipée dans le milieu à droite de<br />
l'origine. Pour le vérifier, calculons la puissance dissipée dans un cylindre de<br />
section unitaire allant de z = 0 à l'infini. On sait que la densité de courant<br />
dans le milieu est donnée par la loi d'Ohm :<br />
Jx(z) σ Ex(z) σ Exo e αz e jkz (A/m 2) (1.9.33)
44 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
La puissance dissipée par effet Joule en un point d'abcisse z, par unité de<br />
volume, est donnée par<br />
Pv 1<br />
2<br />
D'où : Pv 1 σ Exo<br />
2<br />
ou : Pv 1<br />
2 σ η2 Hyo<br />
2 e<br />
2<br />
Jx(z)<br />
σ 1<br />
2 σ Ex(z) 2 (1.9.34)<br />
2 e 2αz (W/m 3) (1.9.35)<br />
2αz 1 ω μ Hyo<br />
2 2 e 2αz (1.9.36)<br />
La puissance dissipée dans la tranche d'épaisseur dz et de surface<br />
A 1 m 2 est:<br />
dP Pv dv 1<br />
2 ω μ H yo<br />
2 e 2αz ·1·dz (W) (1.9.37)<br />
En intégrant cette expression de z = 0 à l'infini, on obtient<br />
P 1<br />
4α<br />
2<br />
ω μ Hyo<br />
1<br />
4<br />
ω μ<br />
ωσμ/2 Hyo<br />
2 1<br />
2<br />
ω μ<br />
2ω Hyo<br />
2 (1.9.38)<br />
Ce résultat est bien identique à celui de l'équation (1.9.31), comme il doit y<br />
avoir conservation de l'énergie. On peut vérifier que la résistance de surface<br />
R s est reliée à la pénétration δ ο par la relation suivante:<br />
RS ηR<br />
1<br />
σ δo<br />
(1.9.39)<br />
En effet, considérons la figure 1.9.6 qui représente une portion de surface<br />
carrée (a = b = 1 unité) d’épaisseur δ ο. La résistance électrique entre les faces<br />
opposées M et N est donnée par l’expression<br />
qui se réduit à la précédente.<br />
δ ο<br />
a 1<br />
M<br />
R 1 σ a<br />
bδo<br />
b 1<br />
Figure 1.9.6<br />
N
EXERCICES<br />
Questions de revue<br />
1 Ondes électromagnétiques planes 45<br />
R-1 Quel scientifique français a jeté les bases de l'électromagnétisme au<br />
début du 19 e<br />
siècle, avant J.C. Maxwell ?<br />
R-2 Quel scientifique allemand a démontré l'existence des ondes électromagnétiques<br />
? En quelle année ?<br />
R-3 Énoncer les équations que doit satisfaire le champ électromagnétique<br />
en tout temps et en tous points.<br />
R-4 Décrire les principales parties du spectre électromagnétique en fonction<br />
de la fréquence.<br />
R-5 Qu'est-ce qu'un champ vectoriel complexe. Donner un exemple.<br />
Discuter.<br />
R-6 Qu'est-ce qu'une onde plane ? Comment est-elle produite en principe ?<br />
R-7 À partir des équations de Maxwell, démontrer que l'équation de<br />
propagation suivant l'axe Z dans un diélectrique parfait, de la<br />
composante électrique du champ électromagnétique est<br />
∇ 2 E + k 2 E = 0 , où k 2 = ω 2 μo ε E<br />
étant l'amplitude complexe du champ, un phaseur. Dans le cas de la<br />
propagation en une dimension, quelle est une forme de fonction<br />
pouvant satisfaire cette équation ?<br />
R-8 Si la propagation d'une onde est selon l'axe Z, pourquoi la composante<br />
E z du champ électrique est-elle nulle ? Démontrer.<br />
R-9 Comment est définie la polarisation d'une onde électromagnétique ?<br />
R-10 Représenter le long de l'axe Z l'amplitude complexe d'une onde plane<br />
qui se propage dans le sens positif de cet axe. Même question pour une<br />
onde dans le sens négatif.<br />
R-11 Établir clairement la relation entre la forme complexe générale et la<br />
forme réelle de la fonction d'onde décrivant une onde plane de<br />
fréquence f = ω/2π qui se propage dans le sens positif de l'axe Z. Dans le<br />
sens négatif ?
46 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
R-12 Comment peut-on définir la longueur d'onde ? Quelle est sa relation<br />
avec la constante de phase.<br />
R-13 Déterminer la relation entre les composantes électrique et magnétique<br />
d'une onde électromagnétique plane, premièrement dans un<br />
diélectrique parfait ou le vide, puis dans un milieu quelconque y<br />
compris dans un conducteur. Trouver l'expression de l'impédance<br />
d'onde ou impédance caractéristique dans chaque cas.<br />
R-14 Discuter de la signification de la constante de propagation complexe k<br />
d’une onde électromagnétique plane qui se propage dans un milieu<br />
quelconque. Montrer comment l'utilisation d'une permittivité complexe<br />
effective ε e permet de trouver facilement l'expression de k à partir de<br />
sa forme dans le vide ou un diélectrique réel.<br />
R-15 Trouver l'expression du coefficient d'atténuation α d'une onde<br />
électromagnétique plane dans un diélectrique à faibles pertes, faisant<br />
intervenir l'impédance caractéristique et le facteur de pertes du milieu.<br />
R-16 Déterminer l'expression de l'impédance caractéristique ou impédance<br />
d’onde d'un diélectrique à faibles pertes. Quelle est la particularité de<br />
cette grandeur, par rapport à celle d'un milieu à pertes élevées ?<br />
R-17 Trouver l'expression de la constante de propagation complexe dans un<br />
bon conducteur, ainsi que celle de la vitesse de phase et du coefficient<br />
d'atténuation.<br />
R-18 Trouver l'expression de l'impédance caractéristique ou impédance<br />
d’onde d'un bon conducteur.<br />
R-19 Établir l'expression de la pénétration d'une onde électromagnétique<br />
dans un milieu conducteur. Quelle relation y a-t-il entre la pénétration<br />
et la résistance de surface?<br />
R-20 Qu'est-ce que le vecteur de Poynting? Que mesure la valeur moyenne<br />
du vecteur de Poynting dont le module est l'intensité de l'onde?<br />
R-21 Qu'est-ce que la résistance de surface d'un conducteur? À quoi peut<br />
servir ce concept?<br />
1.1 Équation d'onde<br />
Vérifier que toute fonction du genre E<br />
x<br />
= f(t ± z/v) satisfait l'équation<br />
de propagation du champ électromagnétique suivante :
1 Ondes électromagnétiques planes 47<br />
∇ 2<br />
E – 1<br />
v 2 ∂2E = 0 où v = 1<br />
2<br />
∂t<br />
εμ avec Ey = Ez Suggestion : vérifier par substitution. Qu'est-ce que représente la<br />
fonction E x ?<br />
1.2 Équation d'onde<br />
En régime harmonique de fréquence f = ω/2π, l'équation de propagation<br />
de la composante électrique du champ électromagnétique est la<br />
suivante :<br />
∇ 2 E – k 2 E = 0<br />
où E est l'amplitude complexe du champ électrique, k est une<br />
constante généralement complexe : k = ω εμ . Vérifier que cette<br />
équation est satisfaite par une fonction de la forme<br />
Ex(z) = Exo exp (±k z) Supposer nulles les composantes sur Y et Z.<br />
1.3 Paramètres d'une onde<br />
Une onde plane décrite par E(z, t) = 50 exp (10 10 t - kz + 1) x V/m se<br />
propage dans du polypropylène (ε<br />
r<br />
= 2,25) supposé sans pertes.<br />
Déterminer :<br />
a) La valeur de k.<br />
Rép.: 50 m 1<br />
(b) La longueur d'onde.<br />
Rép.: 0,1257 m<br />
c) L'expression du champ magnétique.<br />
Rép.: 0, 199 cos(1010t − 50z<br />
+ 1)y√ A/m<br />
1.4 Onde - Propriétés diverses<br />
Une onde plane dont l'amplitude du champ élecrique est de 100 V/m<br />
se propage selon l'axe Z dans un milieu sans pertes dont μ<br />
r<br />
= 1 et<br />
ε<br />
r<br />
= 3. L'onde est polarisée selon Y et sa fréquence est de 50 MHz.<br />
Trouver :<br />
a) Sa vitesse de propagation (vitesse de phase).<br />
Rép.: 1,732· 10 8 m/s<br />
= 0
48 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
b) Sa pulsation, sa constante de propagation (ou constante de phase)<br />
et sa longueur d'onde.<br />
Rép.: ω = 3,1416·10 8 rd/s; k = 1,814 rd/m; λ = 3,64 m<br />
c) Les expressions complexe et réelle du champ E(z,t), dans le cas où<br />
le champ est de 40 V/m à l'origine à l'instant t = 2 ns<br />
(nanosecondes).<br />
8<br />
Rép.: E( zt , ) = 100cos( π × 10 t− 1, 814z+ 0, 531)√<br />
y<br />
d) L'impédance caractéristique du milieu. Rép.: η = 217,5 ohms<br />
e) Les expressions correspondantes du champ magnétique.<br />
Rép.: H = -0,460 √x ... etc.<br />
f) Le vecteur de Poynting complexe.<br />
Rép.: S = 46,0 √z W/m2<br />
g) Le vecteur de Poynting moyen et l'intensité moyenne de l'onde.<br />
1.5 Énergie<br />
Rép.: < S > = 23,0 z W/m 2 ; I = 23,0 W/m 2<br />
Démontrer que dans une onde électromagnétique plane les densités<br />
maximales d'énergie électrique et d'énergie magnétique sont égales.<br />
1.6 Onde - Phase<br />
Une onde plane de 20 MHz se propage parallèlement au sol suivant<br />
l'axe Z et on a placé le long de celui-ci, aux points A et B, des antennes<br />
captant de l'énergie envoyée au point d'observation P par des lignes<br />
d'égales longueurs AP et BP. Évaluer la différence de phase qu'on<br />
pourra mesurer n P entre les signaux arrivant en P sur les lignes si la<br />
distance AB = 25 m.<br />
Rép.: ± 120°<br />
1.7 Milieu spécial<br />
Une certaine onde plane a une longueur d'onde dans le vide égale à 12<br />
cm. Or, quand elle se propage dans un matériau diélectrique sans<br />
pertes aux caractéristique inconnues (μr ≠ 1 et εr ≠ 1), sa vitesse de<br />
phase est de 1,5·10 8 m/s, l'amplitude du champ E est 50 V/m, celle
1 Ondes électromagnétiques planes 49<br />
du champ H, 0,10 A/m. Trouver la fréquence de l'onde, la permittivité<br />
électrique et la perméabilité magnétique du milieu, ainsi que l'intensité<br />
de l'onde dans ce dernier.<br />
Rép.: 2,5 GHz; ε<br />
r<br />
= 1,508 ; μ<br />
r<br />
= 2,653 ; I = 2,5 W/m 2<br />
1.8 Déphasage<br />
Une onde plane de 3 GHz est incidente perpendiculairement sur une<br />
plaque de polystyrène (ε r = 2,7) percée d'un trou. Quelle doit être<br />
l'épaisseur de la plaque afin que la portion de l'onde qui passe par le<br />
trou acquière une avance de phase de 180° sur l'autre partie qui<br />
traverse le diélectrique. On ne tiendra pas compte du phénomène de<br />
réflexions multiples sur les faces du diélectrique ; la solution est donc<br />
approximative.<br />
Rép.: 7,77 cm<br />
1.9 Milieu avec pertes<br />
Une onde plane de 1 GHz se propage dans un diélectrique à faibles<br />
pertes avec une vitesse de phase de 200 000 km/s. Si on constate une<br />
diminution d'amplitude de 5% sur un parcours de 2 mètres, évaluer :<br />
a) Le coefficient d'atténuation du milieu.<br />
Rép.: 25,65 Np/km<br />
b) La conductivité effective du diélectrique.<br />
Rép.: 204 μS/m<br />
c) Le facteur de pertes du diélectrique.<br />
Rép.: 0,00163<br />
d) La diminution relative d'intensité par longueur d'onde de parcours.<br />
Rép.: 1,03%<br />
1.10 Milieu avec pertes<br />
Un certain milieu diélectrique est caractérisé par une permittivité<br />
relative complexe ε r = 5 - j0,006. Il s'y propage une onde<br />
électromagnétique plane de fréquence égale à 200 MHz suivant l'axe Z<br />
dont l'amplitude à l'origine choisie est de 100 V/m. Elle est polarisée<br />
suivant l'axe X. Évaluer :
50 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
a) La vitesse de phase.<br />
Rép.: 1,342·10 8 m/s<br />
b) L'impédance caractéristique du milieu.<br />
Rép.: 168,6 ohms<br />
c) La conductivité effective et le facteur de pertes du milieu.<br />
Rép.: 66,76 μS/m ; 0,0012<br />
d) Le coefficient d'atténuation.<br />
Rép.: 5,628 mNp/m<br />
e) La fonction d'onde réelle telle que la phase initiale à l'origine soit<br />
nulle.<br />
Rép.: E x(z, t) = 100 exp (-5,628· 10 3z ) cos (1,257*10 9 t - 9,366 z ) V/m<br />
f) La distance de propagation telle que l'intensité de l'onde tombe à<br />
1 % de sa valeur à l'origine. (409 m)<br />
g) Quel devrait être le facteur de pertes du milieu afin que l'amplitude<br />
de l'onde ne diminue que de 1% sur la même distance que<br />
précédemment ?<br />
Rép.: 5,24⋅ 10 6<br />
1.11 Milieu avec pertes<br />
Une onde électromagnétique plane à fréquence très élevée se propage<br />
dans un milieu diélectrique solide relativement étendu dont la<br />
permittivité relative réelle est de 2,5 avec un facteur de pertes de 0,01.<br />
Des mesures ont permis de déterminer la longueur d'onde dans ce<br />
milieu et l'amplitude du champ électrique : λ = 10 cm, E = 100 V/m.<br />
a) Évaluer la vitesse de propagation de l'onde et sa fréquence.<br />
b) Déterminer l'impédance d'onde du milieu et son coefficient<br />
d'atténuation.<br />
c) Établir l'expression réelle de cette onde le long de l'axe 0z, la phase<br />
initiale à l'origine étant nulle.
2<br />
Réflexion d’une onde plane<br />
Incidence normale<br />
Un problème pratique important est celui qui se pose à l'interface de deux<br />
milieux où se propagent des ondes électromagnétiques. Il s'agit de<br />
déterminer les relations entre les valeurs des divers champs de chaque côté.<br />
Dès les années 1820, ce problème a été largement résolu pour la lumière par<br />
le grand ingénieur et physicien français Augustin Fresnel 1 . Il a en effet<br />
trouvé les lois exactes de la réflexion et de la transmission de la lumière par<br />
la surface d'un diélectrique pour un angle d'incidence quelconque.<br />
Dans ce chapitre, nous traiterons seulement du problème de l'onde incidente<br />
perpendiculairement sur une surface plane : l'incidence normale. Nous allons<br />
premièrement considérer le cas de l'incidence sur l'interface de deux<br />
diélectriques à faibles pertes, puis ensuite celui de l'incidence sur une<br />
surface conductrice.<br />
1 Augustin FRESNEL, physicien et ingénieur français (1788-1827). Il est le créateur de l'optique vibratoire et de l'optique<br />
cristalline. Il établit solidement la nature ondulatoire de la lumière et expliqua les phénomènes d'interférence et de polarisation.<br />
La théorie de Fresnel établie pour les phénomènes d'optique put s'appliquer par la suite aux autres rayonnements<br />
électromagnétiques. On lui doit l'invention des lentilles qui portent son nom qui servirent initialement à augmenter<br />
considérablement le pouvoir éclairant des phares et qui sont couramment utilisées aujourd'hui dans les rétroprojecteurs, pour<br />
concentrer la lumière sur l'objectif.
52 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
2.1 Interface de deux diélectriques parfaits<br />
Fonctions d’onde<br />
La figure 2.1.1 représente deux milieux quelconques ayant une interface<br />
plane sur laquelle est incidente une onde plane provenant d'une source<br />
à -∞. Dans le cas considéré ici, ce sont des diélectriques parfaits ; alors,<br />
μ<br />
1<br />
= μ<br />
2<br />
= μ<br />
o<br />
et les permittivités ε<br />
1<br />
, ε<br />
2<br />
sont réelles. On constate alors qu'une<br />
partie de l'énergie incidente est réfléchie dans la direction -Z et qu'une autre<br />
partie est transmise (ou réfractée) dans le deuxième milieu suivant Z. Si<br />
l'onde incidente est polarisée suivant X, les autres le sont nécessairement. Il<br />
s'agit de trouver des relations entre les divers champs. Définissons à cet<br />
effet :<br />
– L'onde incidente E1x<br />
+ +<br />
(z) E1xo exp ( j k 1z ) x (2.1.1)<br />
– L'onde réfléchie E 1x (z) E 1xo exp (+j k 1z ) x (2.1.2)<br />
– L'onde transmise E2x<br />
+ +<br />
(z) E2xo exp ( jk 2z ) x (2.1.3)<br />
Vu que la polarisation est connue, on peut utiliser la forme scalaire et se<br />
dispenser de l'indice x :<br />
E1 + (z) E1o<br />
+ exp ( j k 1z ) (2.1.4)<br />
v 1<br />
v 1<br />
ε 1<br />
X<br />
1 2<br />
μ 1<br />
E 1+<br />
E 1–<br />
0<br />
E 2+<br />
ε 2<br />
μ 2<br />
v 2<br />
Z<br />
X<br />
Polyéthylène Air<br />
Figure 2.1.1 Réflexion et transmission d'une onde<br />
l'interface de deux milieux<br />
Figure 2.1.2 Exemple électromagnétique à<br />
1<br />
v 1<br />
ε 1<br />
v 1<br />
μ 1<br />
E 1+<br />
E 1–<br />
0<br />
E 2+<br />
ε 2<br />
μ2<br />
v 2<br />
2<br />
Z
E 1 (z) E 1o exp (+j k 1z ) (2.1.5)<br />
E2 + (z) E2o<br />
+ exp ( jk 2z ) (2.1.6)<br />
S'il n'y a pas de charges électriques sur l'interface, on sait que la composante<br />
tangentielle du champ électrique est continue à l'interface (même valeur de<br />
part et d'autre) :<br />
E1o<br />
+ + E1o E2o<br />
+ (2.1.7)<br />
De même pour le champ magnétique H, qui est dans le plan YZ comme on le<br />
sait, s'il n'y a pas de courant superficiel :<br />
+ +<br />
H1yo + H1yo H2yo<br />
(2.1.8)<br />
ou, plus simplement H1o<br />
+ + H1o H2o<br />
+ (2.1.9)<br />
Coefficients de réflexion et de transmission<br />
On sait d'après la relation (1.6.6) entre le champ électrique et le champ<br />
magnétique que la relation (2.1.7) peut s'exprimer à partir du champ<br />
magnétique et des impédances caractéristiques des milieux :<br />
η1 H1o<br />
+ – η1 H1o = η2 H2o<br />
+ (2.1.10)<br />
En effet, pour une onde dans le sens négatif, on démontre aisément que<br />
E 1xo η1 H 1yo . L'amplitude de l'onde incidente étant connue, on peut<br />
alors résoudre ces deux dernières équations pour les inconnues :<br />
H1o ≡ H1yo = – η2 – η1<br />
η2 + η1 H1o<br />
+ (2.1.11)<br />
H2o<br />
+ +<br />
≡ H2yo =<br />
2 η1<br />
η2 + η1 H1o<br />
+ (2.1.12)<br />
Pour le champ électrique, on vérifie aisément par substitution que :<br />
E1o ≡ E1xo = η2 – η1<br />
η2 + η1 E1o<br />
+ (2.1.13)
E2o<br />
+ + 2 η2<br />
≡ E2yo =<br />
η2 + η1 E1yo<br />
+ (2.1.14)<br />
On convient de définir les coefficients de réflexion et de transmission<br />
comme :<br />
R E1xo +<br />
E1xo<br />
et T E2xo<br />
On en tire les importantes expressions suivantes :<br />
– Le coefficient de réflexion R = η 2 – η 1<br />
η 2 + η 1<br />
– Le coefficient de transmission T = 2 η 2<br />
η 2 + η 1<br />
+<br />
+<br />
E1xo<br />
(2.1.15)<br />
= 1 + R<br />
(2.1.17)<br />
On voit que T = 1 + R et :<br />
Si η2 > η1 , 0 ≤ R ≤ +1 et 1 ≤ T ≤ 2<br />
Si η2 < η1 , -1 ≤ R ≤ 0 et 0 ≤ T ≤ 1<br />
(2.1.16)<br />
Un coefficient de réflexion négatif correspond à une inversion de phase du<br />
champ à la réflexion.<br />
Exemple 2.1.1 Calculs de R et T. Intensité<br />
Supposons que les milieux 1 et 2 sont respectivement de l'air et du<br />
polyéthylène et que l'onde plane incidente a une amplitude électrique de 10<br />
V/m avec une fréquence de 100 MHz. On a ε1 ≈ ο, ε ε2 ≈ 2,2εo. Si l'on<br />
considère cette amplitude comme réelle à l'interface, la fonction d'onde s'écrit<br />
comme suit :<br />
+<br />
E1x(z) = 10 exp (–jk1z ) V/m<br />
avec k1 = ω v1<br />
2π·108<br />
= = 2,094 rd/m<br />
3·108
2 Réflexion d'une onde plane 55<br />
Dans le deuxième milieu, k2 = ω /v2 = ω εr2/c = εr2 k1 = 3,106 rd/m . Puis,<br />
η1 ≈ ηo ≈ 377 ohms, et η2 = 377/ 2,2 = 254,17 ohms (ici, θ = 0).<br />
Évaluons les coefficients R et T :<br />
R =<br />
T =<br />
254,2 - 377<br />
254,2 + 377<br />
2 × 254,2<br />
254,2 + 377<br />
= 0,8054<br />
= – 0,1946 et<br />
Dans ce cas, il y a donc inversion de phase du vecteur électrique à la<br />
réflexion ; par contre le vecteur magnétique se réfléchit sans déphasage<br />
selon (2.1.11). Les ondes réfléchies et transmises ont ainsi les amplitudes<br />
complexes :<br />
+<br />
E1x (z) = –1,946 exp (+jk1z ) et E2x(z) = 8,054 exp (-jk2z ) V/m<br />
Si les milieux sont dans l'ordre inverse (Figure 2.1.2) l'onde incidente est<br />
dans le polyéthylène et on calcule R = +0,1946 et T = 1,1946. Le vecteur<br />
électrique n'est donc pas déphasé à la réflexion. Dans ce dernier cas,<br />
l'amplitude du champ électrique transmis est supérieure à celle du champ<br />
dans le premier milieu, mais la puissance transmise ne peut l'être en vertu<br />
de la loi de conservation de l'énergie. Vérifions-le.<br />
L'intensité de l'onde dans l'air (milieu 2) est donnée par l'expression (1.9.29) :<br />
I 2 + = 1<br />
2 E 2 2<br />
η2<br />
= 1<br />
2 T 2 E 1 2+<br />
η2<br />
= T 2 η1<br />
η2<br />
1<br />
2 E1 2+<br />
η1<br />
= T 2 η1<br />
η2<br />
Ce qui donne l'intensité dans l'air I2 = 0,962I1, qui est inférieure à celle dans<br />
le polyéthylène, comme il fallait s'y attendre. La fraction (1 – 0,962) = 0,038<br />
doit donc être réfléchie à l'interface. Vérifions :<br />
I1 = 1<br />
2 E 2<br />
1<br />
η1<br />
= 1<br />
2 R 2 E 1 2+<br />
η1<br />
= R 2 I 1 + ≈ 0,038 I1 +<br />
La loi de conservation de l'énergie est donc vérifiée.<br />
I 1 +
56 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
2.2 Interface diélectrique - Conducteur<br />
Dans le cas où les milieux 1 et 2 (Figures 2.1.1, 2.1.2) sont respectivement<br />
un diélectrique et un conducteur, on pose les mêmes raisonnements que<br />
dans le cas précédent et on trouve aisément des coefficients de réflexion et<br />
de transmission de la même forme (équations 2.1.15, 2.1.16) quand il n'y a<br />
ni charge ni courant superficiels. Il suffit d'utiliser l'expression (1.8.9) de<br />
l'impédance caractéristique d'un conducteur :<br />
η =<br />
ω μ<br />
2σ<br />
+ j<br />
Alors : R = ηR2 + jηI2 – η1<br />
ηR2 + jηI2 + η1<br />
ω μ<br />
2σ = ηR + j ηI<br />
et T =<br />
2ηR2 + j2ηI2<br />
ηR2 + jηI2 + η1<br />
(2.2.1)<br />
(2.2.2)<br />
On note que les coefficients R et T sont complexes. Il s’ensuit que le<br />
déphasage à la réflexion peut être compris entre -180˚ et +180˚.<br />
Dans le cas d’un bon conducteur, l’impédance caractéristique a un module<br />
très inférieur à 1. Il s’ensuit, comme nous allons le voir, que le module de R<br />
est voisin de 1 et que celui de T est très inférieur à 1.<br />
Exemple 2.1.2 Calculs divers<br />
Une onde plane à 500 MHz dans l'air d'intensité égale à 1 W/m 2 rencontre<br />
une surface de cuivre (σ = 5,75 x 10 7 S/m) à incidence normale. Trouvons<br />
premièrement l'impédance caractéristique ou impédance d’onde d'après<br />
(2.2.1), ce qui permet l'évaluation des coefficients de réflexion et de<br />
transmission :<br />
ηR2 = ηI2 = 2π × 5·108 × 4π·10 7<br />
2 × 5,75· 107 1/2<br />
= 5,859· 10 3 ohm = η2 cos π/4<br />
(a)
2 Réflexion d'une onde plane 57<br />
On calcule η2 = 8,286· 10 3 ohms . On sait déjà que η1 ≈ ηo ≈ 377 ohms .<br />
Alors :<br />
R = 5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3 – 377<br />
5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3 + 377<br />
≈ 376,994 ∠ 179,99911°<br />
377,0059 ∠ 0,00089°<br />
R ≈ 0,999968 ∠ 179,998° ≈ – 1 (b)<br />
Le coefficient de réflexion de l'intensité (ou de la puissance) est alors<br />
RI = R2 = 0,999936 ≈ 1. La réflexion est donc quasi parfaite, avec inversion<br />
de phase du vecteur électrique. Puis, la transmission :<br />
T = 2 × 5,859· 10 3 + j 2 × 5,859· 10 3<br />
5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3 + 377 ≈<br />
1,6572· 10 2 ∠ 45°<br />
377,0059 ∠ 0,00089°<br />
T ≈ 4,396· 10 5 ∠45° = T ∠ 45° = T exp (jπ/4) (c)<br />
Par définition, T = E 2 + / E1 + . Le coefficient de transmission de l'intensité<br />
est donc, d'après l'exemple précédent et la relation (1.9.29) :<br />
TI = I 2 +<br />
I 1 + =<br />
η1 E2+ 2<br />
=<br />
2 η2 E1+<br />
2 η1<br />
TI = 377 × (4,396· 10 5 ) 2<br />
2 × 8,286· 10 3<br />
2 η2<br />
T 2<br />
= 6,217· 10 5 (d)<br />
Donc, à peine 6 parties sur 100 000 de la puissance incidente sont<br />
transmises dans le métal.<br />
Sachant que l'intensité dans l'air est de 1 W/m2 , on peut calculer le module<br />
du champ électrique :<br />
I1 = 1<br />
2 E1 +2<br />
cos θ =<br />
η1<br />
1<br />
2 E1+ 2<br />
+<br />
cos 0°, d'où E1 = 2η1I1 = 27,459 V/m (e)<br />
η1<br />
Alors, H 1 + = E1 + /377 = 0,0728 A/m . La phase du champ électrique<br />
incident à l'interface est prise comme référence : il est réel.
58 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
D'après (c), le champ électrique transmis est, à la surface :<br />
+ +<br />
E2o = T E1o = 4,396· 10 5 ∠45° × 27,459 = 1,2071· 10 3 ∠45°<br />
ou encore E2o + = 1,2071· 10 3 exp (jπ/4) V/m (f)<br />
On en tire l'expression du champ magnétique :<br />
+<br />
H2o =<br />
+<br />
E2o η2 ∠45°<br />
= 1,2071· 10 3 ∠45°<br />
8,286· 10 3 ∠45°<br />
= 0,1457 A/m (g)<br />
On observe que ce champ est en phase avec le champ électrique incident à<br />
l'interface. On peut en déduire la puissance transmise dans le métal :<br />
I2 = 1<br />
2 Ré {E ∧ H* } = 1 E2<br />
2<br />
cos π/4<br />
2 η2<br />
= 1 2 E2 H2 cos π/4 = 0,5 × (1,2071· 10 3 ) 2<br />
8,286· 10 3<br />
I2 = TI I2 = 6,217· 10 5 W/m 2 (h)<br />
ce qui correspond bien au résultat en (d).<br />
Si on désire écrire les expressions des champs réfléchis et incidents, il faut<br />
connaître les constantes de phase :<br />
Dans le premier milieu (air) : k1 =<br />
Dans le deuxième :<br />
2π × 500·106<br />
3·10 8<br />
1<br />
2<br />
= 10,47 rd/m<br />
k2 = Ré{k2} = α2 = 2π × 500·106 × 5,75· 107 × 4π·10 7 1/2<br />
= 3,369· 10<br />
2<br />
5 m 1 (j)<br />
La vitesse de phase : v2 = ω /k2 = 9322 m/s (k)<br />
Si l'on suppose que l'onde est polarisée suivant l'axe vertical X, le champ<br />
électrique de l'onde incidente peut s'écrire :<br />
E 1 + (z) = 27,46 exp (-j 10,47 z) x V/m (l)<br />
Puis, E 1 (z) = –27,46 exp (+j 10,47z) x V/m (m)<br />
E 2 + (z) = 1,207· 10 3 exp (-3,37· 10 5 z) exp -j(3,37· 10 5 z – π/4) x V/m (n)<br />
(i)
2 Réflexion d'une onde plane 59<br />
H 1 (z) = 0,0728 exp (+j 10,47z) y A/m (o)<br />
H 2 + (z) = 0,1457 exp (-3,37· 10 5 z) exp (-j 3,37· 10 5 z ) y V/m (p)<br />
Finalement, le champ électrique réel dans le conducteur s'obtient en<br />
multipliant (n) par exp (jωt) et en prenant la partie réelle du résultat :<br />
E 2 + (z,t) = 1,207 ⋅ 10 3 exp (-3,37 ⋅ 10 5 z) cos (ω t – 3,37 ⋅ 10 5 z + π/4) x V/m (q)<br />
où ω = 2πf . La pénétration δο = 1/α2 = 2,968 μm.<br />
On peut aussi calculer la résistance de surface (équation 1.9.39):<br />
Rs = η R = 1/(σδo ) = 5,859· 10 3 Ω<br />
On peut remarquer que cette valeur est la résistance entre les extrémités<br />
d'une feuille de cuivre carrée de 1 m de côté dont l'épaisseur est égale à δο la<br />
pénétration du champ !<br />
2.3 Ondes stationnaires<br />
La superposition de l'onde incidente sur une surface et de l'onde réfléchie<br />
fait apparaître un phénomène d'interférence entre les deux ondes qu'on<br />
appelle une onde stationnaire : On constate dans ce cas que l'amplitude du<br />
champ résultant varie périodiquement dans l'espace le long de la normale à<br />
la surface.<br />
Réflexion sur un conducteur parfait<br />
La figure 2.3.1 illustre le phénomène dans le cas d'une onde plane incidente<br />
normalement sur la surface d'un conducteur supposé parfait dans un milieu<br />
sans pertes. Elle montre les amplitudes complexes du champ (les phaseurs)<br />
de l'onde incidente en fonction de la position dans l'espace :<br />
Ex + +<br />
(z) E1xo exp ( j k 1z ) (2.3.1)<br />
de l'onde réfléchie Ex – –<br />
+<br />
(z) E1xo exp +j k 1z R E1xo exp +j k 1z (2.3.2)<br />
et du champ résultant à un instant quelconque :<br />
+<br />
Ex(z) E1xo exp ( j k 1z) + R exp (+j k 1z) (2.3.3)
60 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
+ +<br />
où E1xo E1xo exp jφ1 . Dans le cas présent, R = -1, alors :<br />
+<br />
Ex(z) E1xo exp j k 1z exp +jk1z (2.3.4)<br />
Le phaseur de l'onde incidente tourne dans le sens négatif quand on se<br />
déplace de gauche à droite, tandis que celui de l'onde réfléchie tourne en<br />
sens inverse ; la rotation de ce dernier est indiquée comme on la perçoit en<br />
se déplaçant dans le sens négatif de Z.<br />
Dans ce cas particulier, l'amplitude de l'onde réfléchie est égale et sa phase<br />
est opposée à celle de l'onde incidente à l’interface. L'amplitude résultante du<br />
champ électrique est donc nulle à la surface et l'on observe qu'elle s'annule<br />
également aux points d’abcisse -λ/2, -λ, -3λ/2, etc. Le champ résultant<br />
passe par un maximum aux points intermédiaires, en -λ/4, -3λ/4, etc. et sa<br />
phase varie de π radians d'un tel point à l'autre. La figure 2.3.2 est une autre<br />
représentation qui montre l'évolution des champs avec z. Elle permet de<br />
trouver une expression du module du champ résultant au moyen de la loi du<br />
cosinus, en simplifiant la notation :<br />
E 2 E+ 2 + E 2 + 2E+E cos θ (2.3.5)<br />
où θ = π + 2kz (signe + du fait que z est négatif ici). Donc :<br />
E 2 E+ 2 + E 2 + 2E +E cos (π + 2kz ) E + 2 + E 2 2E+E cos 2kz (2.3.6)<br />
Vu que k = 2π/λ, E E+ 2 + E 2 2E+E cos 4π<br />
λ z 1/2 (2.3.7)<br />
Dans le cas présent, les modules étant égaux :<br />
E(z) E+ 2 1 cos 4π<br />
λ<br />
z 1/2<br />
(2.3.8)<br />
La figure 2.3.3 montre cette fonction : cas de la réflexion sur un conducteur<br />
parfait, R = –1. On appelle plan nodal un plan où la résultante est minimale,<br />
et plan ventral celui où la résultante E est maximale. Un plan ventral se<br />
trouve à mi-chemin entre deux plans nodaux et vice-versa. La figure 2.3.4<br />
montre ces plans.<br />
Exemple d’application Les parois d'un four à micro-ondes sont faites d'un<br />
bon conducteur de façon qu'elles absorbent une fraction négligeable de<br />
l'énergie électromagnétique. D'une façon générale, il existe dans le four un<br />
système d'ondes stationnaires en trois dimensions, de sorte que si la
2 Réflexion d'une onde plane 61<br />
fréquence est constante, il y a un ensemble de zones où l'amplitude du<br />
champ électromagnétique est maximale et un autre où l'amplitude est<br />
minimale. Par conséquent, le chauffage d'un substance diélectrique telle<br />
qu'un aliment ne sera pas uniforme dans la masse : certaines parties<br />
chauffent beaucoup plus fortement que d'autres. Ce problème est résolu de<br />
deux façons :<br />
1° À fréquence constante, on injecte l'énergie dans le four par un tourniquet<br />
qui en uniformise la distribution ou on place l’objet à chauffer sur une table<br />
tournante.<br />
2° On utilise une source (magnétron) à fréquence modulée, ce qui produit le<br />
même effet, car à chaque fréquence correspond une distribution d'énergie<br />
particulière. Toutefois, la variation de fréquence doit être relativement<br />
importante, de l’ordre de ±15 %.<br />
E +<br />
−λ<br />
−λ<br />
−λ<br />
E -<br />
E<br />
Onde incidente<br />
−3λ/4<br />
3π/2<br />
E +<br />
E- −3λ/4<br />
−3π/2<br />
−3λ/4<br />
−3π/2<br />
π<br />
−λ/2<br />
E +<br />
Onde réfléchie<br />
E<br />
E- −λ/2<br />
−π<br />
−λ/2<br />
π/2<br />
E -<br />
−λ/4<br />
E +<br />
−λ/4<br />
−π/2<br />
Champ résultant<br />
−λ/4<br />
−π/2<br />
Figure 2.3.1 Onde stationnaire. Superposition de l'onde plane incidente et de l’onde<br />
réfléchie. On montre une superposition du plan complexe et de l'espace réel.<br />
E<br />
E<br />
E o+<br />
π<br />
0<br />
0<br />
0<br />
φ 1<br />
SURFACE<br />
φ 1<br />
φ 1<br />
Eo-
h/λ<br />
1.25<br />
E +<br />
E<br />
k z<br />
θ<br />
E<br />
Imaginaire<br />
+ k z<br />
φ 1<br />
Réel<br />
Figure 2.3.2 Composition des champs<br />
incident et réfléchi à la surface d'un conducteur : E + ≈ E<br />
1<br />
0.75<br />
R = 1<br />
0.5<br />
0.25<br />
Figure 2.3.3 Module du champ devant la surface conductrice<br />
N<br />
Min.<br />
−3λ/2<br />
V N V N<br />
Max.<br />
−5λ/4<br />
Min.<br />
−λ<br />
Max.<br />
−3λ/4<br />
Min.<br />
−λ/2<br />
V<br />
Max.<br />
−λ/4<br />
0 z<br />
E(z)<br />
Figure 2.3.4 Réflexion sur un conducteur. Plans nodaux et plans ventraux.<br />
2Eo +<br />
Eo +<br />
0
Réflexion sur un diélectrique<br />
2 Réflexion d'une onde plane 63<br />
On considère une onde plane incidente perpendiculairement sur la surface<br />
plane séparant deux diélectriques 1 et 2 supposés parfaits (Figure 2.1.1). Vu<br />
que la réflexion n’est pas totale, les minimums de l’onde stationnaire ne<br />
peuvent être nuls. Les résultats s’appliquent assez exactement aux<br />
diélectriques réels à faibles pertes.<br />
Forme complexe de l’onde stationnaire<br />
En se reportant à la figure 2.1.1, le champ électrique résultant dans le<br />
milieu de gauche (1) est la somme du champ incident et du réfléchi. À partir<br />
des expressions 2.1.1, 2.1.2, laissant tomber l’indice x superflu, on a donc :<br />
E(z) E1 + (z) + E1o (z) E1o<br />
+ exp j k 1z + E1o exp +j k 1z (2.3.9)<br />
Considérant la définition du coefficient de réflexion (équation 2.1.15), on<br />
peut donc écrire :<br />
E(z) E1o<br />
+ exp j k 1z + R exp +jk 1z (2.3.10)<br />
ou encore : E(z) E1o<br />
+ exp j k 1z 1 + R exp +j2k 1z (2.3.11)<br />
ou : E(z) E1 + (z) + E1 + (z)R exp +j 2k 1z (2.3.12)<br />
Champ incident ↑ ↑ Champ réfléchi<br />
où E1o<br />
+ E1o<br />
+ exp jφ1 E1o<br />
+ exp jφ1 . Cette somme est représentée dans<br />
la figure 2.3.5, où le module E RE + , avec R < 0, en faisant φ1 = 0 pour<br />
simplifier. On observe qu'au cours d'une variation de z, les vecteurs tournent<br />
en sens opposés des angles -kz et +k z respectivement, de sorte que le<br />
vecteur E 1 z fait un angle π – |2kz | = π + 2kz avec la direction de E1 + z .<br />
Mais il faut noter que z est négatif ici, de sorte que +2kz l'est également.<br />
Quand z = –λ/4, ces angles sont –kz = +π /2 et +kz = –π /2, l'amplitude<br />
résultante E est minimale. Avec z = –λ/2, on a +π et –π et la résultante est de<br />
nouveau maximale, etc. Remarquons que l’expression 2.3.12 montre que le<br />
champ réfléchi E 1 z est obtenu en multipliant le champ incident E1 + z par<br />
la grandeur R exp +j 2k 1z .
64 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Taux d'onde stationnaire<br />
On définit le taux d'onde stationnaire comme le rapport du module du<br />
champ résultant maximal et du module du champ résultant minimal.<br />
E 1o<br />
TOS E max.<br />
E min.<br />
Im<br />
0<br />
+<br />
E1o<br />
Ré<br />
E+(z) + E (z)<br />
E+(z) E (z)<br />
E (z)<br />
1<br />
+kz<br />
Im<br />
0<br />
E(z)<br />
-kz<br />
+<br />
E (z) 1<br />
Figure 2.3.5 Addition du champ incident et du champ réfléchi devant un diélectrique<br />
dans le cas où R = -0,5, à incidence normale<br />
Ce qui peut s’écrire comme suit :<br />
TOS<br />
1 + R<br />
1 R<br />
Ré<br />
(2.3.13)<br />
(2.3.14)<br />
C'est une constante si les modules sont indépendant de z. Sa valeur est<br />
l'infini quand les champs ont des amplitudes égales, c'est-à-dire quand<br />
R = ±1. Elle est nulle quand R = 0.<br />
Forme réelle de l’onde stationnaire<br />
Pour obtenir la forme réelle, multiplions l'expression (2.3.11) par e jω t :<br />
+<br />
E(z,t) E1oexp j φ+ exp j k 1z ωt + R exp (jθ) exp +j k 1z + ωt (2.3.15)<br />
La phase φ+ à l'origine de l'onde incidente étant arbitraire, on peut l'annuler :<br />
φ+ = 0. L'angle θ est l'argument du coefficient de réflexion, qui est égal au<br />
déphasage à la réflexion. Le champ réel est donc :
2 Réflexion d'une onde plane 65<br />
E(z,t) E1o<br />
+ cos k 1z ωt + E1o<br />
+ R cos k 1z + ωt + θ (2.3.16)<br />
Au moyen de relations trigonométriques 2 , on transforme cette dernière pour<br />
obtenir :<br />
E(z,t)<br />
1 + R cos θ cos k 1z R sin θ sin k 1z cos ωt +<br />
1 R cos θ sin k 1z R sin θ cos k 1z sin ωt<br />
Dans le cas où R est réel avec θ = 0, on a :<br />
E(z,t) = 1 + R cos k 1z cos ωt + 1 R sin k 1z sin ωt E1o<br />
+<br />
Si θ = -180˚= -π radians,<br />
E(z,t) = 1 R cos k 1z cos ωt + 1 + R sin k 1z sin ωt E1o<br />
+<br />
Dans le cas particulier où |R| = 1, avec E1o = 1 volt, θ = 0 :<br />
E1o<br />
+ (2.3.17)<br />
(2.3.18)<br />
(2.3.19)<br />
E(z,t) 2 cos k 1z cos ωt (2.3.20)<br />
Si |R| = 1, avec θ = π rd (réflexion sur un conducteur parfait) :<br />
E(z,t) 2 sin k 1z sin ωt (2.3.21)<br />
Ce dernier cas est représenté à la figure 2.3.3 qui est le graphique de |2 sin<br />
k1z|. Ces derniers sont des cas limites. La figure 2.3.6 montre l'amplitude de<br />
la vibration résultante quand R = –0,6. La courbe A se rapporte au cas où le<br />
premier milieu est sans pertes, les maximums et les minimums ont partout<br />
la même valeur. S’il s’agit d’un milieu avec pertes, la valeur des maximums<br />
et des minimums se rapprochent de 1 à mesure qu’on s’éloigne de la surface<br />
de réflexion en effet, très loin de la surface, l’onde réfléchie a une amplitude<br />
qui tend vers zéro.<br />
E<br />
Figure 2.3.6 Amplitude de l’onde stationnaire quand R = -0,6 - A : sans pertes ; B : avec pertes.<br />
2 cos (A – B) = cos A cos B + sin A sin B ; cos (A + B) = cos A cos B – sin A sin B
66 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
EXERCICES<br />
QUESTIONS DE REVUE<br />
R-1 Démontrer les expressions du coefficient de réflexion et du coefficient<br />
de transmission d'une onde plane incidente normalement sur<br />
l'interface de deux milieux différents.<br />
R-2 Qu'est-ce qu'un plan nodal ? Un plan ventral ?<br />
R-3 Dans le cas de la réflexion d'une onde plane incidente normalement<br />
sur la surface d'un deuxième milieu d'impédance caractéristique<br />
quelconque, trouver l'expression de l'amplitude réelle du champ<br />
électrique résultant dans le premier milieu en fonction de la position<br />
z relative à l'interface. Et celle de l'amplitude complexe résultante ?<br />
R-4 Qu'est-ce que le taux d'ondes stationnaires ? Comment est-il relié au<br />
coefficient de réflexion ?<br />
R-5 Discuter du problème posé par les ondes stationnaires dans un four<br />
à micro-ondes et des façons de le résoudre.<br />
2.1 Coefficients de réflexion et de transmission<br />
Vérifier que dans le cas des bons diélectriques, c’est-à-dire des<br />
milieux de faible conductivité effective, les coefficients de réflexion et<br />
de transmission à incidence normale sont de la forme :<br />
R<br />
,<br />
εr1 ,<br />
εr1 ,<br />
εr2 ,<br />
+ εr2 T<br />
,<br />
2 εr1 ,<br />
εr1 ,<br />
+ εr2 , ,<br />
où εr1 et εr2 sont les permittivités électriques relatives réelles des<br />
milieux 1 et 2.<br />
2.2 Réflexion et transmission<br />
Une onde électromagnétique plane dans l'air est décrite par<br />
l'expression complexe suivante :<br />
E(z) = 50 exp (–j5z)x V/m . Elle rencontre à incidence normale la<br />
surface plane d'un diélectrique prise comme référence. Ce dernier a<br />
une permittivité relative égale à 4 – j0 et on le considère comme<br />
illimité.<br />
a) Évaluer les coefficients de réflexion et de transmission.<br />
Rép. : R = -1/3 T = 2/3
2 Réflexion d'une onde plane 67<br />
b) Trouver l'expression de l'onde réfléchie et celle de l'onde<br />
transmise sous forme complexe, en fonction de z et t.<br />
2.3 Réfraction<br />
Rép. : E2+(z,t ) = 33.3 exp j(15 ⋅ 10 8 t –10z) x V/m<br />
E1 (z,t ) = –(50/3) exp j(15 ⋅ 10 8 t +5z) x V/m<br />
Une onde plane dans l'air a un champ électrique dont la valeur<br />
efficace est de 100 V/m et rencontre perpendiculairement une<br />
surface d'eau salée caractérisée par σ = 3 S/m, μ r = 1, ε r = 80. Si ces<br />
paramètres sont indépendants de la fréquence, évaluer les<br />
profondeurs où le champ sera de 1 μV/m aux fréquences suivantes :<br />
(a) 10 kHz ; (b) 1 MHz. Que pouvez-vous conclure quant à la<br />
possibilité de communiquer par radio avec un sous-marin, sachant<br />
que 1 μV/m correspond à la limite de détection approximative ?<br />
Rép. : (a) 33 m (b) 3,8 m<br />
2.4 Couche antireflet<br />
Un mélange de ferrite à haute perméabilité (complexe) et de titanate<br />
de baryum (grande permittivité complexe) donne un matériau<br />
remarquable utilisé pour absorber fortement les ondes<br />
électromagnétiques dans certaines applications. Un tel matériau sert,<br />
par exemple, à rendre invisible un avion pour les radars, car il<br />
réfléchit une très faible fraction de l'énergie incidente. Si, à la<br />
fréquence de 1000 MHz, il est caractérisé par μ r = ε r = 60 (2 - j1) et<br />
une conductivité pratiquement nulle, trouver :<br />
a) Le niveau d'intensité de l'onde réfléchie en décibels (dB) par<br />
rapport à l'onde incidente si l'épaisseur du composé est très<br />
élevée.<br />
b) Le coefficient d'atténuation.<br />
Rép. : 126 Np/m = 1092 dB/m<br />
2.5 Réflexion - Ondes stationnaires<br />
Vous placez en P dans l’air libre un récepteur pouvant mesurer le<br />
champ électrique sur le parcours d’une onde d’une source très
68 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
éloignée émettant à 100 MHz. L’onde est polarisée dans le plan de la<br />
figure. En l’absence de tout obstacle ou réflecteur, vous mesurez un<br />
champ de 500 μV/m. Si vous placez maintenant une plaque de cuivre<br />
M sur le parcours de l’onde tel qu’indiqué, à quelle distance d près de<br />
M allez-vous détecter un maximum et quelle sera sa valeur ? Justifiez<br />
clairement votre réponse.<br />
Onde plane<br />
2.6 Réflexion - Ondes stationnaires<br />
P<br />
x<br />
0<br />
d z<br />
Plaque M<br />
de cuivre<br />
Une onde plane provenant d'une antenne de radar à 5 GHz ayant une<br />
intensité de 1000 W/m 2 est incidente dans l'air perpendiculairement<br />
sur un bloc de polyéthylène. Il y a donc production d'une onde<br />
stationnaire dans l'air à cause de la réflexion.<br />
a) Évaluer les densités maximale et minimale d'énergie<br />
électromagnétique dans l'air, ainsi que le rapport des deux.<br />
Comparer à la densité d'énergie s'il n'y a pas de réflexion.<br />
Rép. : 9,526 ·10 6 J/m 3 , 1,640 ·10 7 J/m 3<br />
b) Déterminer la position des nœuds de champ électrique au<br />
voisinage de l'interface.<br />
c) Écrire une expression du champ électrique dans l'air sous forme<br />
complexe.<br />
Remarque : Dans une onde électromagnétique progressive,<br />
l'énergie est également répartie entre la forme<br />
électrique et la forme magnétique, ce qui entraîne :<br />
w = 1<br />
2 εE2 eff + 1<br />
2 μH 2<br />
eff = 1<br />
2 εEmax<br />
2
3<br />
Réflexion d’une onde plane<br />
Incidence oblique<br />
3.1 Onde plane – Direction quelconque<br />
La solution du problème de la réflexion et de la transmission d’une onde<br />
électromagnétique incidente obliquement sur l’interface de deux milieux<br />
exige de pouvoir décrire cette onde convenablement. C’est ce que nous ferons<br />
premièrement.<br />
Fonction d’onde<br />
La fonction représentant une onde plane qui se propage dans une direction<br />
quelconque est relativement simple. Considérons un milieu sans pertes et<br />
l’onde représentée dans la figure 3.1.1 qui se propage dans la direction de<br />
l’axe s, qui fait un angle A avec l’axe 0x, un angle B avec l’axe 0y (non<br />
représenté) et un angle C avec l’axe 0z. Il s’agit d’une onde électromagnétique<br />
dont la polarisation (vecteur E) est dans le plan x0z : c’est la polarisation<br />
parallèle à ce plan. Il existe diverses façons de décrire cette onde. On sait que<br />
d’une façon générale, par rapport à l’axe de propagation s, sa fonction d’onde<br />
réelle est :<br />
E(s,t) Eo cos (ω t ks + φ ) (3.1.1)<br />
où ω est la pulsation, k est la constante de phase et φ est la phase initiale à<br />
l’origine (φ = 0 par un choix convenable du référentiel). Le vecteur r illustré
70 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
indique la position d’un point quelconque P d’une surface d’onde Ω et n est<br />
le vecteur unitaire normal au même plan d’onde : n indique la direction de<br />
propagation. On constate que :<br />
s r · n r cos β (3.1.2)<br />
Supposons φ = 0 pour simplifier l’écriture. Alors :<br />
E(r,t) Eo cos (ω t k n·r) (3.1.3)<br />
C’est la valeur du champ électrique au temps t en tous points repérée par le<br />
vecteur position r. On sait que r x x + y y + z z et, de plus,<br />
n · x cos A n · y cos B n · z cos C (3.1.4)<br />
où cos A, cos B et cos C sont les cosinus directeurs du vecteur n. Alors,<br />
n ⋅ r x cos A + x cos B + z cos C (3.1.5)<br />
La fonction d’onde complexe est alors :<br />
x<br />
0<br />
Ω<br />
r<br />
β<br />
A<br />
P<br />
C<br />
v<br />
n<br />
E C<br />
s<br />
Surface d'onde<br />
ou de phase<br />
Figure 3.1.1 Onde plane - Direction quelconque<br />
E(r,t) E o exp j(ω t k n·r) E o e -jkn·r e jωt (3.1.6)<br />
L’amplitude complexe du champ est :<br />
E(r) E o exp ( j k n·r) E o e -jkn·r (3.1.7)<br />
Ω<br />
z
3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 71<br />
Le champ E a des composantes selon z et x (Figure 3.1.1) :<br />
E x E cos C et E z E sin C (3.1.8)<br />
Alors : E E x cos C z sin C E x sin A z cos A (3.1.9)<br />
Vecteur d’onde<br />
Le concept de vecteur d’onde est utile en rapport avec la description d’une<br />
onde quelconque. Ce vecteur est simplement le vecteur k dans la direction n<br />
dont le module est k (Figure 3.1.2), c’est-à-dire :<br />
k k n xk cos A + yk cos B + zk cos C (3.1.10)<br />
k k n xk x + yk y + zk z<br />
On a aussi : k 2π<br />
λ<br />
car : λx λ<br />
cos A<br />
n x 2π<br />
λx<br />
+ y 2π<br />
La fonction d’onde (3.1.7) devient ainsi :<br />
λy<br />
+ z 2π<br />
λz<br />
(3.1.11)<br />
(3.1.12)<br />
= ... etc. (3.1.13)<br />
E(r) Eo exp ( j k⋅ r) Eo e -jk ⋅r (3.1.14)<br />
D’après (3.1.9), cela peut s’écrire ainsi :<br />
E(r) Eo exp ( j k⋅ r) Eo e -jk⋅ r Eo e -jφe -jk⋅ r (3.1.15)<br />
où φ est la phase initiale à l’origine choisie.
λ x<br />
0<br />
x<br />
r<br />
C<br />
β<br />
Composantes du champ<br />
Ω<br />
k<br />
P<br />
λ C<br />
s<br />
λ z<br />
v<br />
G vz<br />
Figure 3.1.2 Vecteur d’onde et longueurs d’onde<br />
Dans le cas illustré (Figures 3.1.1, 3.1.2), le champ magnétique H n’a qu’une<br />
composante sur Z qu’on peut désigner par une des formes suivantes :<br />
H(r) Ho exp ( j k⋅ r) Ho e -jk⋅ r Ho e -jφ' e -jk ⋅r Ho e -jφ'e -jk⋅ r z<br />
(3.1.16)<br />
où φ’ est la phase initiale à l’origine : on sait que si le milieu est plus ou<br />
moins conducteur, cette phase est différente de celle du champ électrique.<br />
Par contre le champ électrique a des composantes selon X et Z. D’après<br />
(3.1.9) :<br />
3.2 Réflexion oblique<br />
E(r) E o x cos C z sin C e -jφ e -jk·r (3.1.17)<br />
Quand une onde électromagnétique plane rencontre l'interface de milieux<br />
différents, dans une direction faisant un angle θ1 avec la normale à<br />
l'interface, il se passe deux choses :<br />
z
3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 73<br />
• Une fraction de l'énergie se réfléchit dans le premier milieu sous forme<br />
d'une onde plane dans une direction symétrique de la première par<br />
rapport à la normale.<br />
• Une fraction de l'énergie est transmise ou réfractée dans le deuxième<br />
milieu dans une direction qui dépend de la permittivité des milieux, avec<br />
une intensité qui dépend aussi de ces derniers.<br />
Il faut distinguer deux cas selon que la polarisation est perpendiculaire ou<br />
parallèle au plan d’incidence. De plus, la vitesse de propagation dans le<br />
deuxième milieu peut être inférieure ou supérieure à celle dans le premier.<br />
Les coefficients de réflexion et de transmission sont différents dans ces<br />
divers cas comme nous le verrons.<br />
3.3 Lois de Descartes et Snell<br />
Démonstration<br />
On peut établir les relations entre les directions des ondes incidente,<br />
réfléchie et transmise, sans faire appel à leur caractère électromagnétique.<br />
Le raisonnement que nous allons faire est le même pour tous types d’onde.<br />
Les surfaces d’onde incidente, réfléchie et transmise (ou réfractée) sont<br />
représentées respectivement (Figure 3.3.1) par Ωi, Ωr et Ωt qui sont<br />
perpendiculaires aux vecteurs vitesse correspondants. Au cours d’un<br />
intervalle Δt le point M de l’onde incidente avec l’angle θi parcourt la<br />
distance MP. Or, pendant le même temps, l’onde réfléchie parcourt la<br />
distance ON qui est nécessairement égale à MP. Il s’ensuit que :<br />
θi θr<br />
(3.3.1)<br />
C'est la première loi de Descartes et Snell 1 , 2 . Les angles θ sont mesurés à<br />
partir de la normale 0y au plan d’incidence x0y.<br />
1 René DESCARTES. Philosophe et savant français (1596 - 1650). Il formula en philosophie des méthodes d'inspiration<br />
mathématique. Il fut le créateur de la géométrie analytique. Il établit les lois de réflexion et de réfraction de la lumière. Il est<br />
considéré comme le père de l'idéalisme moderne et celui du matérialisme mécaniste et géométrique. Auteur de plusieurs traités<br />
philosophiques dont le «Discours de la méthode».<br />
2 Willebrord SNELL VAN ROYEN, dit Villebrordus Snellius. Astronome et mathématicien hollandais (1580 - 1626). Il mit au<br />
point une méthode de triangulation pour la détermination de la longueur d'un arc de méridien. Il découvrit également la loi de<br />
réfraction de la lumière indépendemment de René Descartes.
74 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Note importante : Dans tout ce qui suit, les angles sont mesurés en valeur<br />
absolue.<br />
D’autre part, la distance OP est l’hypothénuse commune aux deux triangles<br />
ONP et ORP. On a donc :<br />
OP MP<br />
sin θi<br />
v 1 Δt<br />
OR<br />
v 2 Δt<br />
sin θi sin θt sin θt<br />
Par conséquent : v 1<br />
sin θi<br />
v 2<br />
sin θt<br />
C’est la deuxième loi de Descartes et Snell.<br />
1<br />
2<br />
Ωr<br />
v 1<br />
Ωt<br />
θi<br />
y<br />
0<br />
θ t<br />
θ r<br />
Ωr<br />
R<br />
M<br />
v 2<br />
θi θ r<br />
Figure 3.3.1 Relations entre les ondes incidente, transmise et réfléchie<br />
Indice de réfraction<br />
θt<br />
Ω i<br />
N<br />
P<br />
v 1<br />
Ωi<br />
v 1<br />
x<br />
(3.3.2)<br />
(3.3.3)<br />
On définit l’indice de réfraction n d’un milieu comme ; le rapport entre la<br />
vitesse v 0 des ondes en question dans un milieu de référence et la vitesse v<br />
dans le milieu considéré :<br />
n v o<br />
v<br />
(3.3.4)
3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 75<br />
Dans le cas des ondes électromagnétiques, le milieu de référence utilisé est<br />
le vide où vo = c ≈ 300 000 km/s.<br />
La deuxième loi de Descartes s’écrit alors comme suit :<br />
n 1 sin θi n 2 sin θt<br />
Angle d’incidence critique<br />
Considérons le cas où v2 > v1 (ou n2 < n1). Il existe alors un angle<br />
d’incidence particulier dit angle critique pour lequel l’angle de transmission<br />
ou de réfraction est de 90˚. D’après la relation (3.3.3) :<br />
sin θc = v 1<br />
v 2 sin 90˚ = v 1<br />
v 2<br />
Nous verrons plus loin que l’énergie ondulatoire incidente est totalement<br />
réfléchie dans ce cas.<br />
Directions et paramètres physiques<br />
(3.3.5)<br />
(3.3.6)<br />
On connaît l’expression de la vitesse de phase des ondes électromagnétiques<br />
dans un milieu diélectrique quelconque :<br />
v ω<br />
k' =<br />
1<br />
μoε'<br />
1<br />
1 + σ' 2 1/4<br />
cos δ/2<br />
ωε'<br />
où : ε’ est la partie réelle de la permittivité complexe du milieu ;<br />
σ’ = σ + ωε” est la conductivité effective du milieu ;<br />
μο<br />
est la perméabilité magnétique ;<br />
δ est l’angle de pertes,<br />
(3.3.7)<br />
avec tg δ = σ’/ωε’ , le facteur de pertes.<br />
L’utilisation de cette relation dans l’équation 3.2.4, permet de calculer l’angle<br />
de transmission (ou de réfraction) θt en fonction de l’angle d’incidence θi<br />
dans tout milieu.
76 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Cas de bons diélectriques<br />
Dans le cas des milieux qui sont de bons diélectriques (faible facteur de<br />
pertes, tg δ
,<br />
k1 Hr<br />
Hi<br />
θi<br />
Er<br />
θr<br />
E i<br />
k 1<br />
X<br />
1<br />
ε1 ε2 μ1<br />
μ2<br />
η ηη<br />
1<br />
0<br />
2<br />
2<br />
Ht<br />
θt + 180˚<br />
Figure 3.4.1 Onde é.m. incidente obliquement sur l’interface de deux milieux : réflexion et transmission<br />
Mais on sait que Eio η1 Hio , où η1 est l’impédance caractéristique (ou<br />
impédance d’onde) du milieu 1 (nombre complexe dans les milieux avec<br />
pertes). Alors :<br />
Hi(r) Eio<br />
η1<br />
(x cos θi – z sin θi) exp ( j k1⋅ r) (3.4.3)<br />
Vu que θr = θi, les champs réfléchis et transmis sont respectivement :<br />
Er(r) Ero exp ( j k'1⋅ r) y (3.4.4)<br />
Hr(r) Ero<br />
η1<br />
( x cos θi – z sin θi) exp ( j k'1⋅ r) (3.4.5)<br />
Et(r) Eto exp ( j k2⋅ r) y (3.4.6)<br />
Ht(r) Eto<br />
η2<br />
(+x cos θt – z sin θt) exp ( j k2⋅ r) (3.4.7)<br />
Coefficients de réflexion et de transmission<br />
Or, les composantes tangentielles (selon 0x) du champ électrique et du<br />
champ magnétique doivent être continues à l’interface (r = 0), d’où :<br />
Eio + Ero Eto<br />
θt<br />
E t<br />
Z<br />
k 2<br />
(3.4.8)
d’où Eio<br />
η1<br />
Hio cos θi – Hro cos θi = Hto cos θt<br />
cos θi Ero<br />
η1<br />
cos θi Eto<br />
η2<br />
cos θt<br />
(3.4.9)<br />
(3.4.10)<br />
où les inconnues sont Ero, Eto et cos θt. On sait déjà qu’entre les<br />
composantes tangentielles du champ électrique existent les relations :<br />
Ero R⊥ Eio et Eto T⊥ Eio<br />
(3.4.8) donne : T⊥ 1 + R⊥<br />
(3.4.11)<br />
(3.4.12)<br />
où R⊥ et T⊥ sont respectivement le coefficient de réflexion et le coefficient de<br />
transmission de Fresnel pour une onde polarisée perpendiculairement au<br />
plan d’incidence. En portant ces expressions dans (3.4.8) et (3.4.10) on<br />
obtient facilement :<br />
R⊥ η2 cos θi – η1 cos θt<br />
T⊥<br />
η2 cos θi + η1 cos θt<br />
2η2 cos θi<br />
η2 cos θi + η1 cos θt<br />
(3.4.13)<br />
(3.4.14)<br />
Ces diverses grandeurs sont généralement complexes pour des ondes<br />
sinusoïdales de fréquence f. Rappelons que les impédances caractéristiques<br />
ou impédances d’onde des milieux sont données par :<br />
η1<br />
μ1<br />
ε1<br />
et η2<br />
μ2<br />
Cas des bons diélectriques<br />
ε2<br />
(3.4.15)<br />
Dans les diélectriques, la perméabilité magnétique est essentiellement celle<br />
du vide μo. De plus, si les pertes sont relativement très faibles, la<br />
permittivité électrique se réduit à sa partie réelle ε , . On obtient alors :<br />
R⊥ cos θi – ε'2/ε' 1 cos θt<br />
cos θi + ε'2/ε' 1 cos θt<br />
Vu que cos θt 1 sin 2 θt et que sin θt<br />
(3.4.16)<br />
, ,<br />
ε1/ε2<br />
sin θi, on a aussi :
R⊥ cos θi – ε' 2/ε'1 sin 2 θi<br />
cos θi + ε' 2/ε'1 sin 2 θi<br />
T⊥<br />
2 cos θi<br />
cos θi + ε' 2/ε'1 sin 2 θi<br />
Réflexion totale<br />
(3.4.17)<br />
(3.4.18)<br />
Considérons le cas où ε' 2/ε' 1 < 1 ou η2/η1 > 1. On note alors que le radical<br />
de l’équation (3.4.17) s’annule pour une valeur particulière θc de l’angle<br />
d’incidence telle que :<br />
sin θc =<br />
ε' 2<br />
ε' 1<br />
(3.4.19)<br />
C’est l’angle critique d’incidence, pour lequel l’angle de réfraction est de 90˚<br />
et la réflexion est totale : R⊥ +1. La figure 3.4.2 illustre ce phénomène.<br />
θ t<br />
θ i = θc<br />
X<br />
1 2<br />
ε 1<br />
0<br />
ε 2<br />
μ 1 μ 2<br />
η 1 η 2<br />
θ t = 90˚<br />
Figure 3.4.2 Réflexion totale et angle d’incidence critique<br />
Z
80 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Exemple 3.4.1 Réflexion en polarisation perpendiculaire<br />
La figure 3.4.3a illustre le cas où n2/n1 = v1/v2 = ε2/ε1 = η1/η2 = 2. C’est<br />
celui, par exemple, de la réflexion de la lumière sur du verre à haute densité<br />
dont l’indice de réfraction est d’environ 2 (par rapport au vide) : le coefficient<br />
de réflexion est négatif pour toutes les valeurs de θi ; à incidence normale<br />
(θi = 0), R =−0,<br />
333.<br />
La figure (b) montre le cas où les milieux sont<br />
⊥ 0<br />
inversés. Il y a alors réflexion totale pour un angle d’incidence critique de<br />
30˚.<br />
1<br />
R<br />
⊥<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Angle d'incidence [dg]<br />
Figure 3.4.3 (a)
1<br />
R⊥ 0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
0 20 40 60 80 100<br />
Angle d'incidence [dg]<br />
Figure 3.4.3 (b) Coefficient de réflexion, interface de deux diélectriques<br />
Onde évanescente<br />
(a) n2/n1 = ε2/ε1 2 (b) n1/n2 = ε1/ε2 2<br />
Quand l’angle d’incidence dépasse l’angle critique, le coefficient de<br />
transmission devient complexe d’après<br />
sin<br />
(3.4.14 ou 3.4.18) car<br />
2 , ,<br />
θi > ε2/ε1<br />
, de sorte qu’on peut écrire :<br />
, , 2<br />
cos θt = j ε1/ε2<br />
sin θi – 1 jF θi ≥ θc<br />
Le coefficient de transmission devient alors :<br />
T⊥<br />
2 cos θi<br />
, ,<br />
cos θi + j F ε2/ε1<br />
θi > θc<br />
(3.4.20)<br />
Cela est lié au fait qu’il existe un champ électromagnétique dans le deuxième<br />
milieu : c’est l’onde évanescente. C’est une onde qui se propage sans<br />
atténuation le long de l’interface (axe 0X), mais dont l’amplitude diminue<br />
exponentiellement dans le deuxième milieu. Il n’y a pas de propagation dans<br />
la direction de z dans ce dernier : on peut démontrer que les composantes
82 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
électrique et magnétique du champ sont déphasées de 90˚, de sorte que la<br />
puissance transportée est nulle d’après le théorème de Poynting. Il s’agit<br />
d’une onde de surface. L’existence de cette onde est mise à profit dans les<br />
coupleurs directionnels à fibres optiques et autres. La question est discutée<br />
plus en détail dans une prochaine section.<br />
3.5 Polarisation parallèle<br />
Composantes du champ électromagnétique<br />
Dans le cas où la polarisation de l’onde incidente est parallèle au plan<br />
d’incidence (figure 3.5.1), l’application de la relation (3.1.17) donne, en<br />
tenant compte de l’orientation du champ et du fait que θr θi :<br />
Ei(r) Eio + x cos θi z sin θi exp ( jk1⋅ r) (3.5.1)<br />
Er(r) Ero x cos θi + z sin θi exp ( jk'1⋅ r) (3.5.2)<br />
Et(r) Eto + x cos θt z sin θt exp ( jk2⋅ r) (3.5.3)<br />
Hi(r) Hio exp ( j k1⋅ r) y (3.5.4)<br />
Hr(r) Hro exp ( j k'1⋅ r) y (3.5.5)<br />
Ht(r) Hto exp ( j k2⋅ r) y (3.5.6)<br />
Le soulignement a été supprimé pour simplifier la notation, mais les champs<br />
sont complexes quand même.
1<br />
k'1<br />
E i<br />
H r<br />
θr<br />
θi<br />
k 1<br />
E r<br />
H i<br />
0<br />
X<br />
ε ε 1 2<br />
μ μ2<br />
1<br />
η1 ηη 2<br />
Figure 3.5.1 Réflexion et transmission d’une onde polarisée parallèlement au plan d’incidence<br />
Coefficients de réflexion et de transmission<br />
À l’interface (r = 0) et exp ( j k⋅ r) 1. De plus, les composantes<br />
tangentielles (axe Ox) du champ magnétique et du champ électrique y sont<br />
continues en l’absence de charge et de courant superficiels :<br />
Hio + H ro Hto<br />
θt<br />
E t<br />
2<br />
H t<br />
k 2<br />
Z<br />
(3.5.7)<br />
et : Eio cos θi + Ero cos θi = Eto cos θt (3.5.8)<br />
Vu que E = η H ( 3 ) : Eio<br />
η1<br />
+ Ero<br />
η1<br />
Définissons le coefficient de réflexion R|| en polarisation parallèle comme :<br />
R|| Ero<br />
Eio<br />
Eto<br />
η2<br />
(3.5.9)<br />
(3.5.10)<br />
Alors : Eio cos θi + R||Eio cos θi = Eto cos θt (3.5.11)<br />
Eio<br />
η1<br />
+ R||Eio<br />
η1<br />
Eto<br />
η2<br />
(3.5.12)<br />
3 Les impédances d’onde peuvent être des grandeurs complexes en général. Pour simplifier la notation, les grandeurs complexes<br />
ne sont pas soulignées.
84 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Résolvant ces deux dernières équations pour R|| on obtient :<br />
R|| η2 cos θt – η1 cos θi<br />
η2 cos θt + η1 cos θi<br />
Puis, résolvant pour Eto T||Eio, on trouve facilement que :<br />
T||<br />
cos θi<br />
cos θt<br />
1 + R||<br />
2 η2 cos θi<br />
η2 cos θt + η1 cos θi<br />
(3.5.13)<br />
(3.5.14)<br />
Ce sont les formules de Fresnel pour la polarisation parallèle au plan<br />
d’incidence.<br />
Cas des bons diélectriques<br />
Dans les diélectriques à faibles pertes η2/η1 n 2/n 1 ≈ ε' 1/ε'2 . Utilisant le<br />
fait que : cos θt = 1 – sin 2 θt et sin θt = ε1/ε2 sin θi, on obtient<br />
par substitution, en simplifiant la notation (ε' 1 ε1, etc.) :<br />
R|| – ε2/ε1 cos θi + ε2/ε1 – sin 2 θi<br />
ε2/ε1 cos θi + ε2/ε1 – sin 2 θi<br />
Angle d’incidence critique<br />
(3.5.15)<br />
Comme précédemment, dans le cas où l’impédance d’onde du deuxième<br />
milieu est supérieure à celle du premier, il y a réflexion totale pour un angle<br />
d’incidence critique défini par la même expression (Équation. 3.4.19).<br />
Angle de Brewster<br />
L’examen de l’expression de R|| montre une propriété remarquable des<br />
ondes électromagnétiques de polarisation parallèle. En effet, pour toute<br />
valeur du rapport des permittivités, il existe un angle d’incidence particulier
3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 85<br />
θB pour lequel la réflexion est nulle et l’énergie totalement transmise dans le<br />
deuxième milieu : c’est l’angle de Brewster. En posant R|| = 0, on démontre<br />
que cet angle est donné par l’expression suivante :<br />
tg θB<br />
ε2<br />
ε1 n2<br />
n1<br />
EXEMPLE 3.5.1 Angle critique - Angle de Brewster<br />
(3.5.16)<br />
Considérons le cas de deux milieux diélectriques dont le rapport des<br />
permittivités ε2/ε1 est égal à 4. La courbe 1 du graphique de la figure 3.5.2<br />
montre la valeur absolue de R|| dans ce cas. La courbe 2 est le cas où<br />
ε2/ε1 = 0,25. Quand l’angle d’incidence est égal à l’angle de Brewster θB la<br />
réflexion est nulle. On calcule dans le premier cas θB = 63,4˚ et, dans le<br />
deuxième cas θB = 26,6˚.<br />
(a)<br />
R ||<br />
0<br />
1<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
θ B<br />
0 20 40 60 80100 Angle d'incidence [dg]
86 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
(b)<br />
R ||<br />
1<br />
0.8<br />
0.6<br />
0.4<br />
0.2<br />
0<br />
θ<br />
B<br />
0 20θC40 60 80 100<br />
Angled'incidence [dg]<br />
Figure 3.5.2 Réflexion en polarisation parallèle. Angle de Brewster<br />
(a) ε2/ε1 4 (b) ε1/ε2 4<br />
Exemple 3.5.2 Angle critique - Angle de Brewster<br />
Ce phénomène a certaines applications, dans les lasers, par exemple. Les<br />
lasers conçus pour donner un faisceau de lumière polarisée dans une<br />
direction particulière comportent, insérée dans le faisceau, une lame de verre<br />
inclinée d’un angle égal à l’angle de Brewster qui laisse passer totalement la<br />
composante de la lumière polarisée dans le plan d’incidence sur la lame : la<br />
direction de ce plan détermine celle de la polarisation du faisceau produit.<br />
L’indice de réfraction n du verre étant d’environ 1,5, l’angle de Brewster θ B<br />
est alors voisin de 56˚.<br />
Une autre application est l’utilisation de verres ou de filtres polarisants pour<br />
réduire l’éblouissement produit par la réflexion sur les surfaces diélectriques<br />
telles que l’eau, le verre, les plastiques... Par exemple, en portant des verres<br />
polarisants dont l’axe de polarisation est vertical, la lumière réfléchie sur<br />
l’eau ou une route mouillée (n ≈ 1,33, θ B ≈ 53˚) est plus fortement bloquée<br />
que la lumière venant d’ailleurs. En effet, la lumière réfléchie sur une<br />
surface horizontale a une composante de polarisation horizontale plus<br />
intense que celle de polarisation verticale.
3.6 Onde évanescente<br />
Incidence surcritique<br />
3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 87<br />
Quand l’angle d’incidence dépasse l’angle critique et qu’il y a réflexion totale,<br />
un champ électromagnétique existe quand même dans le second milieu :<br />
c’est l’onde évanescente. Cette onde joue un rôle important dans le domaine<br />
des guides d’ondes diélectriques tels que les fibres optiques.<br />
Considérons l’incidence sur un bon diélectrique en polarisation<br />
perpendiculaire vue plus haut, dans le cas où ε2 < ε1, ou<br />
n 2 < n1 ou η2 > η1, avec l’angle d’incidence supérieur à l’angle critique :<br />
θi > θc (Figure 3.6.1). Mathématiquement, l’équation de Descartes-Snell<br />
s’applique toujours :<br />
n 1 sin θi n 2 sin θt<br />
Dans le cas présent : sin θt n 1<br />
sin θi > 1<br />
n 2<br />
Il s’ensuit que cos θt est alors purement imaginaire :<br />
k' 1<br />
H r<br />
Hi<br />
E 1<br />
Er<br />
θ r<br />
θ i<br />
k 1<br />
X<br />
1<br />
ε1<br />
μ<br />
0<br />
1 2<br />
η1 ηη<br />
2<br />
k 2<br />
Ht Et ε2<br />
μ<br />
θ i<br />
Figure 3.6.1<br />
2<br />
θ t<br />
Z<br />
(3.6.1)
88 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
cos θt ± 1 sin 2 θt ±j sin 2 θt 1 ±j<br />
n 2<br />
1<br />
n 2<br />
sin 2 θi 1 (3.6.2)<br />
Pour simplifier, posons : cos θt ±j F (3.6.3)<br />
Pour le moment, le signe à conserver est indéterminé et ce choix doit s’avérer<br />
important.<br />
Champ transmis<br />
On a vu plus haut l’expression générale du champ électrique transmis:<br />
Et(r) Eto exp ( j k2⋅ r) y (3.6.4)<br />
D’après (1-1.10), le vecteur d’onde k2 dans le cas présent est:<br />
k2 xk 2 sin θt + zk 2 cos θt xk 2 sin θt ± jzk 2F (3.6.5)<br />
Alors, vu que r x x + z z : k2⋅ r k 2x sin θt ± jk 2z F (3.6.6)<br />
Posons sin θt G n1/n 2 sin θi, et = k2F. Alors:<br />
,<br />
k2⋅ r k 2Gx ± jαz k 2x<br />
± jαz (3.6.7)<br />
L’expression du champ électrique transmis devient :<br />
Et(r) T⊥Eio exp ±α z exp j k 2Gx y<br />
Il faut rejeter le signe + devant αz, car il correspond à une amplitude qui<br />
augmenterait sans limite avec z, ce qui est physiquement impossible : il faut<br />
choisir cos θt +j F. On obtient finalement :<br />
Et(r) Eto exp α z exp j k 2Gx y (3.6.8)<br />
Cette fonction représente une onde qui se propage sans atténuation le long<br />
de l’interface (axe 0x), mais dont l’amplitude diminue exponentiellement<br />
dans le deuxième milieu, avec z. Il n’y a pas de propagation dans la direction<br />
de z dans ce dernier. Il s’agit d’une onde de surface qu’on appelle<br />
généralement onde évanescente. L’existence de cette onde est mise à profit<br />
dans les coupleurs directionnels à fibres optiques et autres.<br />
Le champ magnétique transmis (3.4.7) dans le deuxième milieu diélectrique,<br />
si on le suppose sans pertes (η2 réel), est alors :
Ht(r) Eto<br />
η2<br />
j F x – G z exp α z exp j k 2Gx (3.6.9)<br />
D’autre part, le coefficient de transmission devient complexe d’après (3.4.18)<br />
car sin 2 θi > n2/n 1 :<br />
T⊥<br />
2 cos θi<br />
cos θi + j sin 2 θi n 2/n 1 2<br />
ou encore : T ⊥<br />
avec tg φT n 2/n 1 F<br />
2 cos θi<br />
cos θi + j n 2/n 1 F<br />
cos θi<br />
2 cos θi<br />
cos θi + j n 2/n 1 n 1/n 2 2 sin 2 θi 1<br />
T⊥ ∠φT<br />
(3.6.10)<br />
(3.6.11)<br />
Comme le coefficient de transmission est complexe, le champ transmis est<br />
déphasé par rapport au champ incident à l’interface.<br />
Champ réfléchi<br />
Le coefficient de réflexion est de même :<br />
R ⊥ cos θi j n 2/n 1 F<br />
cos θi + j n 2/n 1 F<br />
1 ∠φR<br />
(3.6.12)<br />
où : φR 2φT . Cet angle est le déphasage entre l’onde réfléchie et l’onde<br />
incidente dans le plan z = 0 : il se produit un retard de phase à la réflexion.<br />
Il se produirait le même retard de phase si, comme illustré dans la figure<br />
3.3.2, le milieu 1 s’étendait jusqu’au plan conducteur P, causant un<br />
parcours supplémentaire OAB 2d/cos θi et un déphasage total :<br />
2k 1d<br />
+ π<br />
cos θi<br />
car il se produit un déphasage de π radians à la réflexion sur une surface<br />
conductrice. Or, ce déphasage doit être égal à celui sur le parcours OD qui<br />
est φr – 2k1e. Constatant que e 2d sin 2 θ i/cos θi, on a :
2k 1d<br />
cos θi<br />
d’où : d<br />
+ π φR 2k 1d sin 2 θi<br />
cos θi<br />
φR + π<br />
2k 1 cos θi<br />
2<br />
1<br />
E<br />
P<br />
Σ i<br />
k 1<br />
θi<br />
Z<br />
0<br />
θi<br />
A<br />
d<br />
e Σr<br />
Figure 3.6.2 Incidence surcritique - Plan conducteur équivalent P<br />
Mais tg φR + π tg φR tg φR. Il s’ensuit que :<br />
d<br />
φR<br />
2k 1 cos θi<br />
D<br />
B<br />
k' 1<br />
X<br />
(3.6.13)<br />
C’est l’effet Goos-Hanchen 5 . Cette relation prend toute son importance quand<br />
on traite de propagation guidée dans un diélectrique, comme dans les fibres<br />
optiques.<br />
Intensité transmise<br />
Le vecteur de Poynting complexe est :<br />
5<br />
2<br />
* Eto S Et ∧ Ht e<br />
η2<br />
-2αzy ∧ +j F x G z<br />
Pierre LECOY, Télécommunications optiques, Traité des Nouvelles Technologies, p. 32,<br />
Hermès, Paris, 1992.<br />
Eto 2<br />
η2<br />
e -2αz jF z G x
2<br />
* Eto<br />
S Et ∧ Ht<br />
η2<br />
e -2αz jF z + G x (3.6.14)<br />
Comme il est formé d’une partie purement imaginaire selon l’axe Z, la<br />
puissance transmise dans cette direction est donc nulle. Ceci découle du fait<br />
qu’il n’y a pas de propagation selon Z. Par contre, l’onde de surface qui se<br />
propage selon X transporte une puissance qui diminue rapidement avec<br />
l’éloignement de l’interface. Son intensité est donnée par :<br />
Ix 1<br />
2 Ré Et<br />
2<br />
*<br />
∧ Ht<br />
1 G Eto<br />
2 η2<br />
<strong>Propagation</strong> guidée<br />
e -2αz (3.6.15)<br />
D’après ce que nous venons de voir, il devient évident qu’une onde<br />
électromagnétique peut se propager dans une lame diélectrique (Figure<br />
3.6.3). Une onde plane pénétrant dans une lame diélectrique en 0 subit des<br />
réflexions multiples dans la lame si l’angle θi est supérieur à l’angle critique<br />
de l’interface air-diélectrique. Le même principe s’applique dans le cas d’un<br />
tube diélectrique de section rectangulaire ou circulaire. Une fibre optique<br />
est essentiellement un tube diélectrique où une onde lumineuse peut se<br />
propager sur de grandes distances par réflexions internes multiples. Dans<br />
les communications modernes, les fibres optiques servent à transmettre sur<br />
de grandes distances des signaux lumineux infrarouges (télévision, radio,<br />
données numériques...).<br />
0<br />
θ i<br />
Air<br />
Figure 3.6.3<br />
Diélectrique
92 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Transmission par onde évanescente<br />
Si un troisième milieu (3, Figure 3.6.4) comparable au milieu 1 est approché<br />
de l’interface 1-2 à une distance b inférieure à une longueur d’onde λ2, on<br />
observe qu’une onde se propage dans le milieu 3 dans la direction indiquée.<br />
Il se produit un couplage du milieu 1 au milieu 3 par l’intermédiaire de<br />
l’onde évanescente dans le milieu 2, même si l’angle d’incidence θι est<br />
supérieur à l’angle critique. Ce phénomène de transmission est mis à profit<br />
dans certains dispositifs d’optique intégrée modernes, tels que les coupleurs<br />
directionnels. Notons que ce phénomène s'apparente à l'effet tunnel qui est<br />
mis à profit dans certains dispositifs à semi-conducteurs modernes.<br />
3<br />
2 0<br />
1<br />
E<br />
k 1<br />
θc<br />
Z Énergie transmise<br />
θi<br />
Figure 3.6.4 Transmission par onde évanescente<br />
Exemple 3.6.1 Calcul d'une onde évanescente<br />
Supposons une onde plane à 1 GHz dans un diélectrique parfait (milieu 1)<br />
dont l’impédance d’onde est η1 = ηo/2 = 188,5 ohms (ε'1r 4), incidente à<br />
45˚ sur l’interface plan séparant le diélectrique du vide. Le champ électrique<br />
est perpendiculaire au plan d’incidence, avec une intensité de 100 V/m.<br />
θr<br />
b<br />
X
Cet angle dépasse l’incidence critique qui est de 30˚ :<br />
sin θc = η1<br />
η2<br />
=<br />
3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 93<br />
ε2<br />
ε2<br />
= n2<br />
n1<br />
= 0,5<br />
Trouvons les caractéristiques de l’onde évanescente dans le milieu 2. Les<br />
facteurs F et G :<br />
F = 377 2<br />
sin 45˚ – 1 = 1,3522<br />
188,5<br />
G = 377 sin 45˚ = 2 = 1,4142<br />
188,5<br />
La vitesse de phase dans le deuxième milieu étant c (vitesse dans le vide), la<br />
constante de phase k2 est :<br />
k2 = 2πf<br />
c<br />
Le coefficient α est alors :<br />
= 20,944 rd/m<br />
α = k2 F = 20,944 × 1,3522 = 28,320 Np/m<br />
Puis, le facteur de phase : k' 2 = k2G = 20,944 × 2 = 29,619 rd/m<br />
Calculons le coefficient de transmission :<br />
T⊥ =<br />
2 × (1/ 2)<br />
(1/ 2) + j(1/2) × 1,3522<br />
= 1,446 ∠-43,72˚ = 1,446 ∠-0,7631 rd<br />
On observe que son module est supérieur à 1 ! Le module du champ<br />
transmis est ainsi E to = 144,6 V/m et sa phase à l’interface φ T = -0,7631 rd.<br />
Le champ électrique dans le deuxième milieu a donc l’amplitude complexe<br />
suivante, en substituant les valeurs numériques :<br />
Eto = -144,6 exp (-28,32z) exp (-j29,619x) y [V/m]<br />
La longueur d’onde dans le deuxième milieu est λ2 = c/f = 0,3 m. À la<br />
distance z = λ2/4 de l’interface, l’amplitude du champ tombe à une faible<br />
fraction (0,1195) de sa valeur en surface :<br />
E t(λ/4) = 144,6 × exp(-28,32 × 0,3/4) = 144,6 × 0,1195 = 17,29 V/m
94 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
L’expression numérique du champ magnétique suit :<br />
Hto = 144,6<br />
377<br />
-j1,3522x – 2z exp (-28,32z) exp (-j29,619x) [A/m]<br />
La distance du plan réflecteur fictif équivalent est alors :<br />
φR<br />
d = –<br />
2k1 cos θi<br />
d =<br />
où φ R = 2φ T = -1,526 rd.<br />
EXERCICES<br />
3.1 Onde oblique<br />
1,526 × 1,5· 108<br />
4π × 10 9 1/ 2<br />
φRv1<br />
= –<br />
4πf cos θi<br />
= 2,58 cm<br />
Si l’expression complexe d’une certaine onde électromagnétique dans l’air est<br />
la suivante : Ei(x,z) = y 10 exp –j(6x + 8z) [volts/m] et qu’elle est incidente<br />
sur une surface parfaitement conductrice en z = 0 :<br />
a) Déterminer sa fréquence et sa longueur d’onde.<br />
b) Écrire l’expression de Hi(x,z,t), le champ magnétique en fonction du<br />
temps.<br />
c) Évaluer l’angle d’incidence.<br />
d) Déterminer les ondes réfléchies Er(x,z) et Hr(x,z).<br />
e) Trouver l’expression du vecteur de Poynting complexe de l’onde<br />
incidente.<br />
3.2 Onde oblique<br />
Si l’onde de l’exercice B-1.1 est incidente sur la surface d’un diélectrique<br />
supposé parfait dont la permittivité relative est égale à 4, trouver :<br />
a) Les modules des champs électrique et magnétique transmis et réfléchis.<br />
b) L’expression du champ électrique réfléchi Er(x,z) et celle du champ<br />
magnétique transmis H ( x, z)<br />
t
c) Évaluer l’angle de transmission ou de réfraction.<br />
3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 95<br />
d) Dans ce cas, y a-t-il un angle d’incidence tel que la réflexion soit nulle ?<br />
3.3 Onde oblique<br />
a) Écrire l’expression de l’amplitude complexe de la composante électrique<br />
d’une onde électromagnétique plane à 100 MHz incidente à 30˚ sur<br />
l’interface plane entre l’air et un milieu diélectrique de permittivité égale<br />
à 4εo. L’amplitude du champ électrique est de 10 V/m. L’axe 0x point<br />
vers le haut, l’axe 0z vers la droite (direction de l’onde incidente) et<br />
l’origine 0 est sur l’interface.<br />
Rép. : H(x,z) = 2,653· 10 5 exp -j 1,047 x + 1,814 z y A m 1<br />
b) Trouver l’expression complexe du champ électrique dans le diélectrique.<br />
3.4 Vecteur de Poynting - Incidence oblique<br />
Le vecteur de Poynting moyen d’une certaine onde plane étant<br />
= 4 z W m 2 , trouver :<br />
a) L’intensité à travers le plan x = 2 m.<br />
b) La puissance moyenne qui traverse la surface plane de 2 m 2 définie par<br />
les trois points suivants : O(0,0,0), M(0,4,0), N(3,0,2), les coordonnées<br />
étant en mètres.<br />
Rép. : R: P = 166,4 W<br />
3.5 Prisme à réflexion totale<br />
Le type de prisme illustré ci-contre est<br />
utilisé dans les instruments d’optique<br />
tels que les jumelles. Si la permittivité<br />
relative du verre pour la lumière visible<br />
est de 4, évaluer la fraction de<br />
l’intensité incidente qui est perdue dans<br />
le faisceau émergent.<br />
Air<br />
Verre
96 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
3.6 Fibre optique<br />
La figure ci-contre représente un rayon de<br />
lumière incident sur la face d'entrée polie<br />
d'une fibre optique formée d'un coeur en<br />
verre d'indice de réfraction n1 = 1,65 et<br />
d'une gaine optique d'indice n2 = 1,45. Le<br />
milieu extérieur est de l'air d'indice n0 = 1.<br />
Évaluer l'angle d'incidence maximal tel que<br />
le rayon réfracté soit encore totalement<br />
réfléchi par la paroi latérale interne du<br />
coeur de la fibre. On doit faire une<br />
démonstration claire, avec une figure à la<br />
règle.<br />
3.7 Angle critique - Angle de Brewster<br />
θi<br />
n 0<br />
Gaine optique<br />
n 2 = 1,45<br />
Coeur (verre)<br />
n1 = 1,65<br />
La permittivité relative de l'eau aux fréquences de la lumière visible est<br />
d'environ 1,77, ce qui correspond à un indice de réfraction de 1,33.<br />
Supposez que vous êtes au fond d'une piscine d'eau douce avec un laser<br />
étanche qui produit un faisceau de lumière polarisée. Si vous dirigez le<br />
faisceau vers la surface avec une polarisation parallèle au plan d'incidence :<br />
a) Pour quel angle d'incidence la réflexion sera-t-elle totale ?<br />
Rép. : 48,7˚<br />
b) Quelle valeur doit-on donner à l'angle d'incidence afin que la réflexion<br />
soit nulle ? Comment s'appelle cet angle? Quel est alors le coefficient de<br />
transmission ?<br />
3.8 Incidence oblique - Milieu avec pertes<br />
Une onde électromagnétique plane de 10 kHz est incidente dans l'air sur la<br />
surface de la mer calme avec une polarisation parallèle et une incidence<br />
rasante de 85˚. On sait que les paramètres électriques de l'eau de mer sont :<br />
εr = 81, μr = 1 et σ = 4 S m 1 . Évaluer :<br />
a) L'angle de réfraction (ou de transmission).<br />
b) Le coefficient de réflexion R // et le coefficient de transmission T//.<br />
Rép. : R/ / = 0,9939 ∠179,6˚ T // = 7,436· 10 4 ∠45˚
3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 97<br />
c) Le rapport It/Ii de l'intensité transmise et de l'intensité incidente.<br />
Rép. : 1,048· 10 3<br />
d) Trouver les expressions complexe et réelle des champs E et H transmis.<br />
e) S'il faut que le champ électrique sous l'eau soit d'au moins 100 μV/m à<br />
10 mètres sous la surface pour servir à la communication par radio avec<br />
un sous-marin, quel doit être le champ électrique dans l'air et son<br />
intensité ? Cela démontre la difficulté de ce type de communication, qui<br />
doit se faire à très basses fréquences, car l'atténuation dans l'eau de mer<br />
augmente rapidement avec la fréquence.<br />
Rép. : I1o = 67,9 mW/m 2<br />
Question supplémentaire : si l’émetteur se trouve à 1000 km du<br />
récepteur, pouvez-vous en déduire la puissance requise de l’émetteur en<br />
faisant l’hypothèse d’une émission isotrope ? La valeur trouvée est-elle<br />
réaliste ?
4<br />
Rayonnement<br />
électromagnétique<br />
Dès que la densité de charge ou la densité de courant varie dans un région<br />
de l’espace, on observe l’apparition d’un champ électromagnétique qui se<br />
propage hors de cette région avec une vitesse caractéristique du milieu. C’est<br />
le phénomène de rayonnement.<br />
Les antennes d’émission utilisées en radioélectricité sont des dispositifs qui<br />
produisent un champ électromagnétique rayonnant dans tout l’espace du<br />
fait qu’elles sont parcourues par des courants oscillants. La figure suivante<br />
montre une antenne simple constituée d’un fil conducteur vertical au-dessus<br />
d’un plan conducteur dans lequel on force un courant alternatif à circuler au<br />
moyen d’une ligne électrique reliée à une source ou à un émetteur.<br />
Forcément, ce courant s’annule au bout de l’antenne. Le problème qui se<br />
pose alors est celui de la détermination du champ électromatique produit<br />
par une certaine distribution de courant dans l’antenne. Nous<br />
commencerons par déterminer le champ produit par un élément de courant<br />
tel que Idz. Le champ produit par l’antenne sera alors la somme des champs<br />
produits par tous les éléments de l’antenne, en tenant compte de l’effet du<br />
plan conducteur.
Antenne<br />
I dz<br />
Surface<br />
conductrice<br />
4.1 Potentiels retardés<br />
θ<br />
I<br />
r<br />
Ligne<br />
électrique<br />
Antenne simple<br />
Nous cherchons ici à relier les potentiels V et A à leurs sources, soit la<br />
densité de charge ρ et la densité de courant J. On pourra ensuite calculer les<br />
champs E et B en fonction des potentiels au moyen des expressions<br />
connues :<br />
E – ∇V – ∂A<br />
∂t<br />
B ∇ × A<br />
Rappelons les équations de Maxwell :<br />
∇ × E ∂B<br />
∂t<br />
∇ × H J + ∂D<br />
∂t<br />
∇⋅ D ρ<br />
∇⋅ B 0<br />
P<br />
(4.1.1)<br />
(4.1.2)<br />
(4.1.3)<br />
(4.1.4)<br />
(4.1.5)<br />
(4.1.6)
100 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Si on porte (4.1.1) dans (4.1.3), on constate que l’équation est vérifiée. En<br />
effet :<br />
∇ × E = –∇ × (∇V) – ∇ × ∂A<br />
∂t<br />
= 0 – ∂∇×A<br />
∂t<br />
= – ∂B<br />
∂t<br />
car le rotationnnel d’un gradient est toujours nul. De même, si l’on porte<br />
(4.1.2) dans (4.1.6), on constate que cette dernière est vérifiée, car la<br />
divergence d’un rotationnel est toujours nulle. C’est en portant (4.1.1, 4.1.2)<br />
dans (4.1.4, 4.1.5) que nous pourrons relier les potentiels aux sources.<br />
Supposons que le milieu est linéaire, avec une permittivité ε et une<br />
perméabilité μ :<br />
et :<br />
Or,<br />
∇⋅ ∇V = – ρ<br />
ε<br />
∇× ∇×A<br />
μ<br />
∇ × ∇×A = μ J – μ ε ∂E<br />
∂t<br />
∇⋅ ∂A<br />
∂t<br />
= – ρ<br />
ε<br />
= J – ∇ ×<br />
∂(ε E)<br />
∂t<br />
∂∇⋅ A<br />
∂t<br />
= μ J – μ ε ∂∇V<br />
∂t<br />
– μ ε ∂2 A<br />
∂t 2<br />
(4.1.7)<br />
(4.1.8)<br />
(4.1.9)<br />
∇ × ∇×A = ∇ ∇⋅A – ∇⋅ ∇A = grad (div A) – div (grad A) (4.1.10)<br />
(4.1.9) devient alors :<br />
∇⋅ ∇A = –μ J + μ ε ∇ ∂V<br />
∂t + μ ε ∂2A + ∇∇⋅A (4.1.11)<br />
2<br />
∂t<br />
Or, toute expression de V ou de A qui donne correctement les champs E et B<br />
est acceptable. Ainsi, la divergence de A, ∇⋅ A, peut être n’importe quelle<br />
fonction. Si on la choisit comme suit,<br />
∇⋅ A μ ε ∂V<br />
∂t<br />
(condition de Lorentz) (4.1.12)
4 Rayonnement électromagnétique 101<br />
l’équation (4.1.11) se simplifie et devient, avec la relation (4.1.7) :<br />
∇⋅ ∇A μ ε ∂2 A<br />
μ J<br />
2<br />
∂t<br />
∇⋅ ∇V – με ∂2V ρ<br />
2<br />
∂t ε<br />
(4.1.13)<br />
(4.1.14)<br />
En introduisant le laplacien qui est la divergence du gradient, on peut aussi<br />
écrire :<br />
∇ 2 A μ ε ∂2A μ J<br />
2<br />
∂t<br />
∇ 2 V – με ∂2V ρ<br />
2<br />
∂t ε<br />
(4.1.13)<br />
(4.1.14)<br />
A et V sont des fonctions de la position et du temps : A(r,t) et V(r,t). Dans le<br />
cas où il n’y a pas de variation au cours du temps (électrostatique,<br />
magnétostatique), ces deux équations se ramènent aux équations bien<br />
connues établies précédemment :<br />
∇ 2 A μ J<br />
∇ 2 V ρ<br />
ε<br />
qui sont les équations de Poisson du potentiel-vecteur magnétique et du<br />
potentiel électrique.<br />
En coordonnées cartésiennes, l’équation (4.1.13) représente une équation<br />
comme la suivante pour chaque composante :<br />
∇ 2 Ax μ ε ∂2Ax μ Jx<br />
(4.1.15)<br />
2<br />
∂t<br />
Si on peut trouver la solution des équations (4.1.14, 4.1.15) pour une charge<br />
ponctuelle et un élément de courant variables, on peut ensuite résoudre tous<br />
les cas, pour toutes les distributions de charge et de courant. Comme ces<br />
équations sont de même forme, leurs solutions doivent l’être aussi.
102 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Dans le cas d’un élément de charge dq considéré comme une charge<br />
ponctuelle, le potentiel dV qu’il produit partout ailleurs en un point N hors<br />
de la distribution de charges (Figure. 4.1.1) ne peut dépendre que de r et t :<br />
dV = f (r,t). Pour simplifier la notation, appelons-le simplement V. En<br />
coordonnées sphériques, le laplacien s’écrit :<br />
∇ 2 V 1 ∂<br />
r 2 ∂r<br />
L’équation (4.1.14) devient alors :<br />
En faisant le changement de<br />
variable V(r,t) = W(r,t)/r, cette<br />
équation se simplifie :<br />
∂ 2 W<br />
∂r 2 – με ∂2 W<br />
∂t 2 0 (4.1.17)<br />
Or, cette dernière est une équation<br />
d’onde, dont la solution est toute<br />
fonction de la variable (t – r/c) ou<br />
(t + r/c), où :<br />
∂V<br />
r 2<br />
∂r ∂2V ∂r 2 + 2 r ∂V<br />
∂r<br />
∂ 2 V<br />
∂r 2 + 2 r ∂V<br />
∂r – με ∂2V 0 (4.1.16)<br />
2<br />
∂t<br />
c 1<br />
με<br />
dq r<br />
dg<br />
Figure 4.1.1<br />
N<br />
(4.1.18)<br />
Dans le vide, cette vitesse est d’environ 300 000 km/s : c’est la vitesse des<br />
ondes électromagnétiques dans le vide. On peut donc poser :<br />
V(r,t)<br />
W(t – r/c)<br />
r<br />
(4.1.19)<br />
Considérons un point très près de la charge, de sorte que le retard soit<br />
négligeable. Le potentiel d’une charge dq dans le milieu supposé homogène<br />
est alors donné par :<br />
dV(r,t) dq(t)<br />
4πε r<br />
(4.1.20)
4 Rayonnement électromagnétique 103<br />
En comparant les deux dernières expressions, on constate que<br />
W (t r/c) dq(t r/c)/4πε. Par conséquent, le potentiel produit par une<br />
charge ponctuelle dq variable est de la forme :<br />
dV(r,t)<br />
dq(t r/c)<br />
4πε r<br />
ρ(t r/c) dg<br />
4πε r<br />
(4.1.21)<br />
D’après notre conclusion précédente, le potentiel-vecteur produit par un<br />
élément de courant doit avoir la même forme, c’est-à-dire :<br />
dA(r,t) μ dJ(t r/c)<br />
4π r<br />
μ J(t r/c) dg<br />
4π r<br />
où ρ est la densité de charge et dg est le volume élémentaire.<br />
(4.1.22)<br />
Cela signifie que la variation du potentiel à la distance r de la charge dq se<br />
fait avec un retard τ = r/c par rapport à la variation de la charge dQ, comme<br />
l’indique la figure 4.1.2 dans le cas d’une variation quelconque.<br />
Le potentiel produit par un volume g de charges de densité variable ρ est<br />
donc donné par :<br />
dq<br />
V(r,t) 1<br />
4πε<br />
g<br />
ρ(t r/c)<br />
r<br />
V(r,t)<br />
dg<br />
avec c μ ε 1/2<br />
t 0<br />
t<br />
Figure 4.1.2<br />
τ<br />
(4.1.23)<br />
C’est le potentiel électrique retardé. Or, chaque composante du potentielvecteur<br />
magnétique est régi par une équation différentielle de même type que<br />
celle du potentiel électrique (Équation 4.1.15). Ainsi, devons-nous avoir :<br />
A(r,t)<br />
μ<br />
4π<br />
g<br />
J(t r/c)<br />
r<br />
dg<br />
avec c μ ε −1/2<br />
C‘est l’expression du potentiel-vecteur magnétique retardé.<br />
(4.1.24)
104 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Ce résultat met en évidence le phénomène de propagation du champ<br />
électromagnétique : quand une variation de charge ou de courant se produit<br />
dans une région de l’espace, les variations du champ en un point éloigné se<br />
produisent avec un retard proportionnel à la distance. Or, dans<br />
l’approximation quasistationnaire, on suppose que les dimensions du<br />
système sont assez petites, de sorte que les temps de propagation sont<br />
négligeables devant la période des variations. Le régime quasistationnaire est<br />
donc un cas limite, une approximation.<br />
Exemple<br />
Si la plus grande dimension d’un circuit électronique est de 30 cm, le temps<br />
de propagation du champ électromagnétique dans l’air sur cette distance est<br />
τ = 0,3 m/3 * 108 m/s = 10-9 s. Si la fréquence la plus élevée des signaux<br />
dans le circuit est de 10 MHz, correspondant à une période de 10-7 s, on<br />
peut alors dire que l’approximation du régime stationnaire s’applique assez<br />
exactement, car le temps de propagation à travers le circuit est cent fois plus<br />
court que la période de variation du signal.<br />
4.2 Régime harmonique<br />
Un cas particulier très important est celui où les charges et les courants<br />
varient de façon sinusoïdale, en cos ωt avec des amplitudes ρm et Jm. On<br />
sait que ces grandeurs réelles sont les parties réelles d’exponentielles<br />
complexes :<br />
ρ(t) ρm ejω t et J(t) Jm ejω t (4.2.1)<br />
De même : Vr,t V r e jω t et A r,t A r e jω t (4.2.2)<br />
En remplaçant t par t – r/c on obtient :<br />
ρ(t r/c) ρm ejωte jω r/c et J(t) Jm ejωte jω r/c (4.2.3)<br />
Comme les potentiels varient en e jωt , cette exponentielle disparaît dans les<br />
deux membres des équations (4.1.23, 4.1.24), et on obtient l’amplitude<br />
complexe des potentiels pour des distributions continues de charge et de<br />
courant :
V(r) 1<br />
4πε ρm e jω r/c<br />
r<br />
A(r) μ o<br />
4π<br />
g<br />
g<br />
J m e jωr/c<br />
r<br />
dg<br />
dg<br />
4 Rayonnement électromagnétique 105<br />
= 1<br />
4πε<br />
μ o<br />
4π<br />
g<br />
g<br />
ρm e<br />
r<br />
Jm e<br />
r<br />
jβ r<br />
jβ r<br />
dg<br />
dg<br />
(4.2.4)<br />
(4.2.5)<br />
où β = ω/c est la constante de propagation ou constante de phase. On obtient<br />
les potentiels réels en prenant les parties réelles de ces expressions. Si<br />
ωr/c
106 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
(a > a, on a alors r1 ≈ r Δr et r1 ≈ r + Δr avec Δr a cos θ /2<br />
Or,<br />
e<br />
jβ r1<br />
r1<br />
– e jβ r2<br />
r2<br />
N<br />
(4.3.4)<br />
= F(r – Δr) F(r + Δr) F(r + Δr) F(r – Δr)
et, à partir de la définition de la dérivée :<br />
Or,<br />
F(r + Δr) F(r Δr) ≈ 2 dF<br />
dr Δr<br />
dF<br />
dr<br />
= – d<br />
dr<br />
L’expression (4.3.4) devient ainsi :<br />
V(r)<br />
e-jβ r<br />
r<br />
I a cos θ<br />
jω 4πε jβ<br />
r<br />
4 Rayonnement électromagnétique 107<br />
jβ<br />
r<br />
+ 1 e-jβ r<br />
r 2<br />
+ 1<br />
r 2 e-jβ r ( r >> a ) (4.3.5)<br />
Vu la relation entre la charge et le courant, on peut aussi écrire :<br />
V(r)<br />
Qa cos θ<br />
4πε<br />
jβ<br />
r<br />
+ 1 e-jβ r<br />
r 2<br />
Remarquons que Qa est la valeur maximale du moment dipolaire électrique<br />
p m . D’autre part, le courant circule ici dans la direction de l’axe 0-z et<br />
J dg > I dz z. Si r >> a, le terme e -jβ r/r est pratiquement constant. Alors,<br />
l’expression (4.2.5) se réduit au potentiel-vecteur d’un dipôle élémentaire :<br />
A A z z<br />
μ Ia<br />
4π<br />
e-jβ r<br />
r<br />
z ( r >> a ) (4.3.6)<br />
Connaissant les expression de V et de A, on peut dès lors trouver celles des<br />
champs E et H = B/μ o . Comme nous avons un dipôle supposé ponctuel dans<br />
la direction z, il est naturel d’utiliser un référentiel sphérique dans lequel les<br />
composantes de A sont :<br />
A r = A z cos θ = μ o<br />
Ia cos θ<br />
4π<br />
e-jβ<br />
r<br />
r<br />
(4.3.7)<br />
A θ = – A z sin θ = – μo Ia sin θ e-jβ<br />
r<br />
4π r<br />
(4.3.8)<br />
A φ = 0 (4.3.9)<br />
La figure 4.3.2 montre le référentiel utilisé ; p Qa z représente le moment<br />
dipolaire électrique. À partir de l’expression du rotationnel en coordonnées<br />
sphériques, on détermine H ∇×A /μ :
108 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On peut aussi écrire :<br />
Hr = 0 , Hθ = 0 , Hφ =<br />
Ia sin θ<br />
4π<br />
jβ<br />
r + 1<br />
r 2 e jβ r (4.3.10a)<br />
Hφ = – Ia β 2 sin θ<br />
4π<br />
1 +<br />
jβr<br />
1<br />
jβr 2 e jβ r (4.3.10b)<br />
Le champ magnétique n’a donc qu’une composante azimutale H φ . Le champ<br />
électrique se trouve à partir de la relation générale E ∇V ∂A/∂t qui<br />
devient, en régime sinusoïdal : E ∇V jωA. Au moyen du gradient en<br />
coordonnées sphériques et des expressions 4.3.5, 4.3.7, 4.3.8, en regroupant<br />
les termes et utilisant la relation β 2π/λ ω/v , on obtient les<br />
composantes du champ électrique :<br />
qu’on peut écrire :<br />
De même :<br />
Puis,<br />
Er =<br />
Ia cos θ<br />
2π<br />
Er = – ηoβ 2 Ia cos θ<br />
2π<br />
Eθ = – ηoβ 2 Ia sin θ<br />
4π<br />
μo<br />
εo<br />
1<br />
jβr<br />
1<br />
jβr<br />
1 –<br />
r 2<br />
j<br />
βr 3<br />
e<br />
jβ r<br />
2 + 1<br />
jβr 3 e jβ r (4.3.11)<br />
+ 1 + 1<br />
2<br />
jβr jβr 3 e jβ r (4.3.12)<br />
Eφ 0 (4.3.13)
On sait que ηo μo/εo ≈ 376,7 ohms<br />
est l’impédance d’onde du vide. Les<br />
expression 4.3.10 à 4.3.13 décrivent le<br />
champ électromagnétique produit par<br />
une dipôle supposée ponctuelle.<br />
Si βr >> 1 c’est la zone éloignée, et les<br />
termes du second et du troisième degré<br />
sont négligeables devant celui en 1/βr.<br />
On peut donc les négliger, comme la<br />
composante Er devant la composante<br />
Eθ . Alors il ne reste plus que les<br />
composantes suivantes du champ<br />
électromagnétique :<br />
Eθ jηoβIa<br />
4π<br />
H φ jβIa<br />
4π<br />
e-jβ r<br />
r<br />
e-jβ r<br />
r<br />
sin θ [V/m]<br />
sin θ [A/m]<br />
Remarquons les particularités du champ en zone éloignée :<br />
4 Rayonnement électromagnétique 109<br />
X<br />
Z<br />
p<br />
θ<br />
φ N<br />
r<br />
Figure 4.3.2<br />
(βr >> 1 ; λ >> a) (4.3.14)<br />
(βr >> 1 ; λ >> a) (4.3.15)<br />
– Le champ électrique et le champ magnétique sont à angle droit.<br />
– Ces deux composantes du champ électromagnétique sont en phase.<br />
– Le rapport Hφ/Eθ ηo, l’impédance d’onde du vide, comme pour une<br />
onde plane. C’est normal, car à grande distance du dipôle, l’onde est<br />
quasiplane.<br />
– Le champ électromagnétique varie en 1/r, alors que le champ<br />
électrostatique d’un dipôle varie en 1/r 3 . .<br />
On obtient une expression utile de E θ en observant que<br />
ηo ≈ 376,7 ≈ 120π ohms , avec β = 2π /λ :<br />
r<br />
θ<br />
φ
110 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
E θ ≈ j60πIa<br />
λ<br />
e-jβ<br />
r<br />
r<br />
sin θ [V/m] (4.3.16)<br />
Le champ électromagnétique à grande distance forme une onde sphérique.<br />
On peut aussi exprimer le champ en fonction du moment dipolaire électrique<br />
d’amplitude p m : Ia = jωQa = jωp m . Alors :<br />
Eθ – ηoωβpm<br />
4π<br />
H φ – ωβp m<br />
4π<br />
e-jβ r<br />
r<br />
e-jβ r<br />
r<br />
La figure 4.3.3 représente une<br />
une surface d’onde sphérique<br />
dans le plan du dipôle p à<br />
deux instants successifs. À<br />
l’instant t, elle est en Ω ; une<br />
demi-période plus tard, elle<br />
s’est propagée jusqu’en Ω’ sur<br />
une distance égale à une demilongueur<br />
d’onde. Sur cette<br />
dernière surface d’onde, la<br />
direction du champ E est donc<br />
opposée à celle aux points<br />
correspondants sur Ω.<br />
sin θ [V/m] (4.3.17)<br />
sin θ [A/m]<br />
N 5<br />
E 5<br />
E 5<br />
P 5<br />
P 4<br />
E 4<br />
Ω'<br />
Ω<br />
p<br />
P 3<br />
θ<br />
E2 P2 Figure 4.3.3 Onde sphérique .<br />
4.4 Vecteur de Poynting, intensité, puissance<br />
En zone éloignée, le vecteur de Poynting moyen a la forme suivante :<br />
N 2<br />
E 1<br />
P 1<br />
(4.3.18)<br />
S 1<br />
2 Ré E θθ ∧ φH φ * η o β 2 I 2 a 2<br />
2 4πr 2 sin 2 θ r [W/m 2 ] (4.4.1)<br />
E 2<br />
N 1<br />
E 1
4 Rayonnement électromagnétique 111<br />
Son module est montré dans le diagramme polaire de la figure 4.4.1 : c’est le<br />
diagramme de rayonnement. On trouve la puissance totale rayonnée en<br />
intégrant le vecteur de Poynting moyen sur une sphère de rayon r (Figure<br />
4.4.2) :<br />
P S ⋅ dΣ<br />
Σ<br />
Σ<br />
S dΣ<br />
0<br />
π<br />
0<br />
2π<br />
S r 2 sin θ dθ dφ<br />
(4.4.2)<br />
où dΣ est le vecteur élément de surface qui est parallèle à . Après<br />
substitution :<br />
P ηoβ 2 I 2 a 2<br />
Finalement :<br />
32π 2<br />
0<br />
π<br />
0<br />
2π<br />
sin 3 θ dθ dφ<br />
P ηoβ 2 I 2 a 2<br />
12π<br />
Vu que β = ω/c, = 2πf/c : P ηoπf 2 I 2 a 2<br />
Rappelons que I 2 Ieff<br />
0<br />
z<br />
3c 2<br />
θ<br />
ηoβ 2 I 2 a 2<br />
16π<br />
0<br />
π<br />
sin 3 θ dθ<br />
[W] (4.4.3)<br />
<br />
Figure 4.4.1 Diagramme de rayonnement d’un dipôle oscillant<br />
[W] (4.4.4)
sinθ<br />
z<br />
0<br />
θ<br />
r<br />
dΣ<br />
dθ<br />
dr<br />
<br />
Figure 4.4.2 Calcul de la puissance rayonnée<br />
Résistance de rayonnement<br />
Vu qu’il n’y a aucune perte dans le milieu par hypothèse (le vide), la<br />
puissance fournie au dipôle (doublet) est égale à la puissance P qu’on vient<br />
de calculer, la puissance traversant une grande sphère concentrique. On<br />
peut supposer que cette puissance est celle fournie par la source de la figure<br />
4.4.1 à une résistance R, soit P = (1/2)RI 2 . On obtient ainsi :<br />
R 2πηo<br />
3 a 2<br />
≈ 80π2 a 2<br />
[Ω]<br />
λ<br />
λ<br />
(4.4.5)<br />
Cette expression est valide seulement si a
Deuxième partie<br />
<strong>Propagation</strong> guidée<br />
INTRODUCTION<br />
Une onde véritablement plane ne peut exister que dans un milieu homogène<br />
infini. En pratique, la propagation se fait dans des milieux inhomogènes et<br />
finis. D’autre part, les ondes électromagnétiques émises à proximité de<br />
milieux conducteurs ou diélectriques étendus ont tendance à se propager<br />
parallèlement aux surfaces de ces milieux. Ceux-ci agissent comme des<br />
guides servant à transporter l’énergie électromagnétique d’un point à un<br />
autre. Cette propriété est appliquée dans une foule de dispositifs de grande<br />
importance :<br />
• lignes téléphoniques,<br />
• lignes de transport d’énergie électrique,<br />
• câbles coaxiaux et guides d’onde pour signaux à haute fréquence,<br />
• fibres optiques, etc.<br />
Les cordons d’alimentation des appareils électriques sont des guides ou<br />
lignes électriques, de même que les interconnexions de circuits électriques<br />
en général. C’est pourquoi leur étude est de première importance, afin de les<br />
utiliser correctement, particulièrement aux fréquences élevées où les temps<br />
de propagation deviennent relativement appréciables comparés à la période.<br />
La figure suivante illustre quelques-uns de ces dispositifs. On peut les<br />
classer de diverses façons. On distingue :<br />
• les guides ou lignes comportant des conducteurs et des diélectriques<br />
(a - d),
• les guides purement diélectriques tels que les fibres optiques (e).<br />
Ces dispositifs trouvent maintenant des applications très importantes dans<br />
le domaine des communications. On peut aussi distinguer entre :<br />
• les guides pouvant propager des ondes électromagnétiques transversales<br />
(mode TEM, a - c) et<br />
• ceux qui ne le peuvent pas (d - e).<br />
Les premiers sont caractérisés par au moins deux conducteurs isolés<br />
généralement parallèles, les deuxièmes sont essentiellement en forme de<br />
tube conducteur ou diélectrique selon le cas. Ceux en forme de tube<br />
conducteur sont communément appelés guides d’onde. On réserve le nom de<br />
lignes électriques aux dispositifs des types (a) à (c).<br />
Ligne bifilaire<br />
V Z<br />
V<br />
Câble coaxial<br />
V Z<br />
V<br />
Microruban<br />
Guide d'onde<br />
Fibre optique<br />
Émetteur Récepteur<br />
Quelques dispositifs de propagation guidée<br />
Z<br />
Z<br />
COUPE<br />
(a)<br />
(b)<br />
(c)<br />
(d)<br />
(e)
5<br />
Guides d'onde<br />
conducteurs<br />
5.1 Généralités<br />
Dans ce chapitre, nous traiterons de la propagation des ondes<br />
électromagnétiques dans des tubes conducteurs remplis d’un diélectrique<br />
qu’on appelle guides d’onde (Figure 5.1.1). On supposera des conducteurs<br />
parfaits (σ = ∞). Le diélectrique est le plus souvent de l’air. Ces structures<br />
jouent un rôle de première importance dans la transmission de l’énergie<br />
électromagnétique à des fréquences supérieures à 1 gigahertz (GHz), le<br />
domaine des hyperfréquences ou des micro-ondes, particulièrement pour le<br />
radar, les télécommunications et le chauffage diélectrique (fours microondes).<br />
Dans la pratique, on utilise surtout des guides d’onde de section<br />
rectangulaire ou circulaire. Toutefois, en guise d’introduction et pour mieux<br />
comprendre les principes en jeu, nous commencerons par traiter de la<br />
propagation entre deux plans conducteurs parallèles. Plusieurs des résultats<br />
obtenus ici s’appliquent assez directement aux autres types de guides<br />
d’ondes. Dès le départ, nous pouvons faire les quelques constatations<br />
générales qui suivent.
Hypothèses<br />
Nous savons déjà que :<br />
x<br />
0<br />
ε μ<br />
y<br />
Figure 5.1.1 Guide d'onde cylindrique quelconque<br />
1. Le champ électromagnétique doit satisfaire partout les équations de<br />
Maxwell.<br />
2. La composante tangentielle du champ E à la surface d’un conducteur<br />
parfait est nulle, sinon la densité de courant J serait infinie. Le champ E<br />
est partout nul dans le conducteur vu que la conductivité est supposée<br />
infinie.<br />
3. La composante normale du champ E à la surface est égale à la densité<br />
surfacique de charges ρs divisée par la permittivité ε du milieu.<br />
4. La composante normale de H à la surface est nécessairement nulle, car<br />
ce champ, comme le champ électrique, est nul dans un conducteur<br />
parfait.<br />
5. Le champ magnétique H à la surface n’a qu’une composante tangentielle<br />
d'intensité égale à celle de la densité surfacique de courant K.<br />
Nous allons voir qu’un guide d’onde formé de conducteurs parallèles où les<br />
pertes sont négligeables a diverses propriétés aux conséquences pratiques<br />
importantes :<br />
- Dans un guide en forme de cylindre (Figure 5.1.1), le champ E et le<br />
champ H ne peuvent être simultanément perpendiculaires à la direction<br />
de propagation z en tous points : une onde électromagnétique purement<br />
transversale ne peut s’y propager. Par contre, c’est possible entre des<br />
conducteurs isolés l’un de l’autre.<br />
z
5 Guides d'onde conducteurs 117<br />
- Il existe différentes modes de propagation où le champ E ou le champ H<br />
peuvent avoir une composante dans la direction de propagation.<br />
- Dans tous les modes, il existe une fréquence minimale f c sous laquelle la<br />
propagation est impossible : c’est la fréquence de coupure.<br />
- L’amplitude réelle du champ électromagnétique ne dépend pas de z, mais<br />
seulement de x et y dans le cas où les pertes sont négligeables.<br />
Équations de base<br />
Supposons qu’il existe une distribution de courant variant sinusoïdalement<br />
dans une certaine région du cylindre conducteur de la figure 5.1.1. Ce<br />
courant produit nécessairement un champ électromagnétique oscillant dans<br />
l’espace adjacent. Il est alors raisonnable d’admettre que ce champ se<br />
propagera dans le cylindre et que, loin de la source, sa structure ne devrait<br />
pratiquement pas dépendre de la distance : l’expérience le vérifie bien.<br />
D’après ce que nous avons vu précédemment, dans le cas où on néglige les<br />
pertes diélectriques dans l’espace et les pertes Joule dans les parois, le<br />
champ électrique devrait avoir une amplitude indépendante de z, et son<br />
expression complexe dans le guide devrait être de la forme :<br />
E( x, y, z, t) = E ( x, y) exp j( ω −β<br />
)<br />
0 t z<br />
(5.1.1)<br />
où β est la constante de phase : β = ω/v 1<br />
p , vp étant la vitesse de phase. La<br />
direction du vecteur amplitude complexe E (phaseur) est quelconque à priori.<br />
Son amplitude complexe en fonction de z est ainsi :<br />
E( x, y, z) = E ( x, y) exp( −jβ<br />
)<br />
(5.1.2)<br />
0<br />
z<br />
où le champ complexe Eo(x,y) en z = 0 ne dépend que de x et y. Le champ<br />
doit satisfaire l’équation d’onde dite équation de Helmholtz que nous avons<br />
vue dès le début :<br />
∇ 2 E(x,y,z) + k 2 E(x,y,z) = 0 (5.1.3)<br />
1 Si on veut tenir compte des pertes, jβ sera remplacé par la fonction de propagation γ = α + jβ.
118 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
où k ω εμo sera appelé le nombre d’onde avec ε et μ ο qui sont<br />
respectivement la permittivité électrique et la perméabilité magnétique du<br />
diélectrique. Or, on sait que la vitesse de propagation en champ libre est<br />
donnée par v o 1/ εμo , Alors k = ω /v o .<br />
On a des expressions de forme identique pour le champ magnétique H. La<br />
dernière équation peut se développer ainsi :<br />
∂ 2<br />
∂2<br />
+<br />
∂x2 ∂y2<br />
2<br />
E(x,y,z) +<br />
∂<br />
∂z2 E(x,y,z) + k2E(x,y,z) 0<br />
D’après (5.1.2), le deuxième terme de cette dernière est :<br />
∂ 2<br />
∂z 2 E(x,y,z) β 2 E(x,y,z)<br />
2 ∂<br />
Posant ∇xy = 2<br />
∂2<br />
+ ,2<br />
2 2<br />
∂x ∂y<br />
2<br />
on obtient : ∇xy E + –β 2 + k 2 E 0 (5.1.4)<br />
Pour simplifier encore, posons<br />
h est le nombre d'onde transverse.<br />
Alors,<br />
De même :<br />
h 2 β 2 + k 2 (5.1.5)<br />
∇xy<br />
2 E + h 2 E 0 (5.1.6a)<br />
2 2<br />
∇xy H + h H 0 (5.1.6b)<br />
Chacune de ces équations vectorielles est en fait la condensation de trois<br />
équations avec les composantes sur x y et z des champs E(x,y,z) et H(x,y,z).<br />
2 Cet opérateur est aussi désigné par ∇t . C'est le laplacien transverse.
5 Guides d'onde conducteurs 119<br />
De plus, les composantes de ces champs ne sont pas indépendantes. Elles<br />
sont reliées par les équations déjà vues :<br />
∇ × H = j ωε E et ∇ × E = –j ωμ H (5.1.7)<br />
Ces dernières constituent un système de six équations entre les<br />
composantes des champs E et H dont la manipulation permet d’obtenir<br />
l’expression des composantes du champ suivant x et y en fonction des seules<br />
composantes Ez(x,y,z ) et H z(x,y,z). Ces dernières sont des amplitudes<br />
complexes de la forme :<br />
Ez(x,y,z) Ezo(x,y) e jβz Hz(x,y,z) Hzo(x,y) e jβz<br />
Admettons le résultat sans démonstration :<br />
Hx(x,y,z) j ∂Hz<br />
β<br />
2<br />
h ∂x<br />
Hy(x,y,z) j ∂Hz<br />
β<br />
2<br />
h ∂y<br />
Ex(x,y,z) j ∂Ez<br />
β<br />
2<br />
h ∂x<br />
Ey(x,y,z) j ∂Ez<br />
β<br />
2<br />
h ∂y<br />
– ωε ∂Ez<br />
∂y<br />
+ ωε ∂Ez<br />
∂x<br />
+ ωμ ∂Hz<br />
∂y<br />
– ωμ ∂Hz<br />
∂x<br />
(5.1.8a)<br />
(5.1.8b)<br />
(5.1.8c)<br />
(5.1.8d)<br />
On obtient le champ dans le guide d’onde en résolvant l'équation 5.1.6, en<br />
imposant les conditions aux interfaces, ce qui donne Ez (x,y,z) et Hz (x,y,z).<br />
Les autres composantes sont tirées des relations (5.1.8).<br />
5.2 Types d'ondes et modes de propagation<br />
Il est pratique de classifier comme suit les types d’ondes qui peuvent se<br />
propager dans un guide d’onde en général :<br />
1. Ondes transversales électromagnétiques ou mode TEM : ondes qui n’ont<br />
pas de composantes E z et H z (dans la direction de propagation).
120 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
2. Ondes transversales magnétiques ou modes TM : ondes dont la<br />
composante H z est nulle, mais qui ont une composante E z ; la<br />
composante magnétique est transversale, c’est-à-dire perpendiculaire à<br />
la direction de propagation.<br />
3. Ondes transversales électriques ou modes TE : ondes dont la composante<br />
électrique est transversale, avec une composante H z non nulle.<br />
5.3 Plans conducteurs parallèles - Mode TEM<br />
Le traitement de la propagation des ondes électromagnétiques entre des<br />
plans conducteurs parallèles est relativement facile et permet de faire<br />
ressortir les principes qui s’appliquent dans les guides d’onde rectangulaires<br />
et autres. En particulier, les propriétés du mode TM de propagation que<br />
nous allons établir ici sont les mêmes dans les guides d’onde rectangulaires<br />
utilisés couramment. Nous allons premièrement étudier le mode de<br />
transmissions TEM qui est possible entre plans conducteurs parallèles, et<br />
entre toute paire de conducteurs isolés parallèles en général.<br />
Type de polarisation permis<br />
Considérons deux plans conducteurs parallèles de grandes dimensions<br />
espacés d’une distance b (Figure 5.3.1). On néglige les effets de bord.<br />
Supposons des conducteurs parfaits. Une onde transversale<br />
électromagnétique (TEM) polarisée selon Oy (onde plane) peut se propager<br />
entre les plans dans la direction de z : Ez et Hz sont alors nuls. En effet, les<br />
deux conditions suivantes sont alors satisfaites : (a) le champ électrique est<br />
perpendiculaire aux conducteurs et (b) le champ magnétique est parallèle<br />
aux conducteurs. D’après les équations 5.1.8, les composantes Ex , Hx , Ey et<br />
Hy seront nulles à moins que h soit nul :<br />
h 2 β 2 + k 2 0 (5.3.1)<br />
d’où : β k ω ε μo (5.3.2)
z<br />
y<br />
x<br />
Figure 5.3.1 Guide d'onde en forme de plans conducteurs parallèles<br />
La fonction d’onde du champ E est alors la même qu’en champ libre :<br />
E(z) Eo e jkz y (5.3.3)<br />
Le champ magnétique suivant l’axe Ox est donné par :<br />
H(z) Eo<br />
η e jkz x (5.3.4)<br />
où η = μo/ε est l’impédance d’onde (caractéristique) du diélectrique entre<br />
les plans conducteurs. Le signe (-) découle du fait que l’onde se propage ici<br />
dans le sens positif de z. Selon le théorème de Poynting : S E ∧ H, où le<br />
vecteur de Poynting S indique la direction de propagation. Cela est<br />
représenté dans la figure 5.3.2 où l’axe 0-z et S pointent hors de la figure : le<br />
champ E est perpendiculaire aux faces conductrices où se trouvent des<br />
charges superficielles de densité ρs ; le champ H est parallèle aux faces et<br />
correspond à une densité surfacique de courant K. On sait que :<br />
E ρs/ε et H K (5.3.5)
H<br />
σ s<br />
σ s<br />
E<br />
K<br />
K<br />
+ + + + +<br />
a<br />
Figure 5.3.2 Onde TEM entre deux plans conducteurs parallèles<br />
Par contre, une onde TEM polarisée suivant l’axe 0x ne peut exister. En effet,<br />
le champ d’une onde plane doit être le même en tous points d’une surface<br />
d’onde dans le plan x0y. Or, le champ électrique suivant 0x doit être nul à la<br />
surface des conducteurs. Par conséquent, il ne peut qu’être nul partout et<br />
une telle onde est impossible.<br />
En pratique, les plans conducteurs ont des dimensions finies, de sorte qu’il y<br />
a des effets de bord. La figure 5.3.3 montre l’allure du champ<br />
électromagnétique qui se propage alors dans le mode TEM.<br />
H<br />
0<br />
y<br />
E<br />
– – –<br />
+ + + +<br />
0<br />
y<br />
Figure 5.3.3 Champ TEM entre des plans parallèles de dimensions finies. Effets de bord<br />
E<br />
E<br />
S<br />
x<br />
x
<strong>Propagation</strong> avec atténuation<br />
5 Guides d'onde conducteurs 123<br />
En pratique, la propagation est accompagnée de deux types de pertes :<br />
pertes dans le diélectrique entre les plans et, pertes Joule causées par le<br />
courant électrique à la surface des plans. Le champ électromagnétique subit<br />
une diminution d’amplitude qui varie exponentiellement avec la distance<br />
dans le cas d’une onde plane. De plus, le champ électrique a alors une<br />
composante dans la direction de propagation à cause de la conductivité finie<br />
des parois. Dans ce cas, un coefficient d’atténuation α intervient qui dépend<br />
du diélectrique et du conducteur, puis jβ = jk doit être remplacé par la<br />
fonction de propagation γ = α + jβ. La solution théorique exacte de ce<br />
problème est assez compliquée, mais si les pertes sont relativement faibles<br />
comme c’est le cas dans les guides d’onde pratiques, la composante axiale Ez du champ est très inférieure à la composante transversale Ey . On peut donc<br />
considérer le champ électromagnétique comme essentiellement transversal,<br />
ce qui simplifie la solution du problème. L’expression du champ électrique<br />
sous forme complexe est alors, par exemple :<br />
E(z) ≈ Eo e γz y ≈ Eo e αz e jβz y (5.3.6)<br />
la puissance transportée par unité de surface ou intensité est donnée par le<br />
module du vecteur de Poynting moyen :<br />
S P1 I = 1<br />
2 E2<br />
η<br />
2<br />
= 1 2<br />
ηH 1 Eo<br />
2 2 η e 2αz Io e 2αz (5.3.7)<br />
où η est l’impédance d’onde du diélectrique, qui est pratiquement réelle si les<br />
pertes sont faibles 3 . Notons que dans le cas présent l’intensité est constante<br />
sur la section. La variation d’intensité ΔIu par unité de distance parcourue<br />
par l’onde est donnée par la dérivée :<br />
dI<br />
dz = αΔIu 2α Io e 2αz 2α I (5.3.8)<br />
On en tire l’expression du coefficient d’atténuation:<br />
α ΔI u<br />
2I ΔI um<br />
2I + ΔI ud<br />
2I ΔP um<br />
2P + ΔP ud<br />
2P α m + α d (5.3.9)<br />
3 D’une façon rigoureuse, la valeur de η introduite ici dépend faiblement de la conductivité des parois. Mais, à toutes fins<br />
pratiques, sa valeur est celle du diélectrique.
124 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
où α m est le coefficient relié aux pertes dans les conducteurs et αd est celui<br />
relié aux pertes dans le diélectrique. Or, on connaît déjà l’expression de ce<br />
dernier 4 :<br />
αd ≈ σ'η<br />
2<br />
≈ ωε'η<br />
2 tg δp (5.3.10)<br />
où σ’, η, ε’ et δp sont respectivement la conductivité effective, l’impédance<br />
d’onde, la permittivité électrique (partie réelle) et l’angle de pertes du<br />
diélectrique.<br />
Pour trouver la diminution de puissance par unité de distance parcourue<br />
ΔPuc causée par les conducteurs considérons, dans la figure 5.3.4, une<br />
surface mesurant a par b traversée par l’onde avec une puissance P = Iab.<br />
Au cours d’un court intervalle Δt, cette onde parcourt la distance voΔt. Les<br />
pertes se produisent sur les deux surfaces de dimension avoΔt avec une<br />
densité de puissance donnée par l'équation 1.9.32 :<br />
Ps = 1<br />
2 RsHx 2 = 1<br />
2 RsK 2 = 1<br />
2<br />
RsEy<br />
(5.3.11)<br />
2 η2 où Rs est la résistance de surface, la résistance entre les bords d’une lame<br />
carrée de surface unité et d’épaisseur δm , δm étant la pénétration du champ<br />
électromagnétique dans le métal de conductivité σm et perméabilité<br />
magnétique μm :<br />
4 Section 1.7.<br />
Rs 1<br />
σm<br />
δm<br />
1<br />
δm × 1<br />
2<br />
ωσmμm<br />
1<br />
σm δm<br />
ω μm<br />
2σm<br />
(5.3.12)<br />
(5.3.13)
P<br />
a<br />
vo Δt<br />
x<br />
y<br />
Figure 5.3.4 Calcul des pertes de propagation<br />
Sur la distance v o Δt, l’onde de section ab subit une diminution d’énergie<br />
ΔU m 2P s av o Δt qui est égale aux pertes sur les deux surfaces av o Δt. La<br />
puissance perdue par unité de distance parcourue est donc :<br />
ΔPum 2Psav oΔt<br />
v oΔt<br />
La puissance de l’onde sur la section ab est donnée par :<br />
z<br />
2Psa aRsHx 2 (5.3.14)<br />
P abI 1<br />
2 ab ηHx 2 (5.3.15)<br />
Finalement, d’après (5.3.9), le coefficient relié aux pertes dans le conducteur<br />
s’exprime comme suit :<br />
ou encore :<br />
αm 1<br />
ηb<br />
αm ΔPum<br />
2P Rs<br />
b η<br />
ω μm<br />
2σm<br />
1<br />
ηb<br />
Exemple 5.3.1 Coefficients d’atténuation<br />
πfμm<br />
σm<br />
(5.3.16a)<br />
Np/m (5.3.16b)<br />
Suppo so ns un gu ide d’o ndes fo rm é de deu x pla qu es de cuivre parallèles<br />
espacées de 5 cm ent re lesq uelles se propage u ne onde électro ma gnét iqu e<br />
pla ne en m ode TEM de fréq uence éga le à 500 M Hz . L e milieu int ermédia ire est<br />
du po lyéthylène de permit tivité rela t ive 2,2, avec un fa ct eu r de pertes de 0,001<br />
à cet te fréq u ence. O n co nna ît la conductivit é du cu ivre : σ = 5,75 · 10 7 S m 1 .
126 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On peut alors calculer la pénétration :<br />
δm =<br />
2<br />
ωσμo<br />
=<br />
2<br />
2π × 5·10 8 × 5,75·107 × 4π × 10-7 1/2<br />
= 2,97 μm<br />
On en tire la résistance de surface : Rs = 1<br />
σδ = 5,86· 10 3 ohm<br />
L’impédance d’onde :<br />
η<br />
μo<br />
ε<br />
4π × 10 7<br />
2,2 × 8,854· 10 12<br />
1/2<br />
= ηo<br />
εr<br />
Le coefficient d’atténuation associé au conducteur est alors :<br />
αm Rs 5,86· 10 3<br />
=<br />
b η 0,05 × 254 = 4,61· 10 4 Np/m<br />
Le coefficient d’atténuation associé au diélectrique est :<br />
αd ≈<br />
ωε' η<br />
2 tg δ = 2π × 500·106 × 2,2 × 8,854· 10 12 × 254 × 0,001<br />
2<br />
= 254 ohms<br />
= 7,77· 10 3 Np/m<br />
On observe que les pertes dans le diélectriques sont dominantes dans le cas<br />
présent. Si le diélectrique est simplement de l’air sec 6 , c’est l’inverse qui se<br />
produit.<br />
5.4 Mode TM<br />
Expression du champ<br />
Dans le mode TM la composante Hz est nulle : le champ magnétique est<br />
purement transversal, d’où le nom du mode. On peut obtenir Ez en résolvant<br />
l’équation d’onde (5.1.6a) qui devient pour cette composante :<br />
6 Les pertes diélectriques augmentent avec le taux d’humidité de l’air.<br />
∇xy<br />
2 Ez + h 2 Ez 0<br />
∂2 ∂2<br />
+<br />
∂x2 ∂y2 Ez + h 2 Ez 0 (5.4.1)
5 Guides d'onde conducteurs 127<br />
Mais, vu que les plans sont très grands E z ne doit pas dépendre de x<br />
(figure 5.3.1) :<br />
L’équation d’onde se simplifie alors :<br />
Ez(y,z) Ezo(y) e jβz (5.4.2)<br />
d 2 Ez<br />
dy 2 + h 2 Ez 0 (5.4.3)<br />
La fonction E z (y,z) qui est solution de cette équation doit satisfaire la<br />
condition :<br />
Ez 0 en y 0 et y b (5.4.4)<br />
On vérifie facilement par substitution que la fonction qui satisfait ces<br />
conditions est de la forme suivante :<br />
avec :<br />
Ez(y,z) Eon sin hy e jβz (5.4.5)<br />
h<br />
n π<br />
b<br />
où n est le numéro du mode. À l’origine (z = 0), on a alors :<br />
n 1, 2, 3, ... (5.4.6)<br />
Ez(y,0) Ezo y Eon sin hy (5.4.7)<br />
et Eon est une constante, l’amplitude réelle du champ dans le mode n. On<br />
tire les expressions des autres composantes non nulles du champ des<br />
équations 5.1.8 :<br />
Eyo(y) jβ<br />
h Eon cos hy (5.4.8)<br />
Hxo(y) jωε<br />
h Eon cos hy (5.4.9)
128 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On observe que les composantes transversales E y et H x du champ sont<br />
maximales sur les plans conducteurs en y = 0 et y = b. L’expression<br />
complète de la composante du champ en fonction de z et de t est obtenue en<br />
multipliant les termes précédents par exp j(ωt - βz). Par exemple :<br />
Hx(y,z,t) jωε<br />
h Eon<br />
j(ωt βz) ωε<br />
cos hy e<br />
h Eon cos hy e j(ωt βz + π/2) (5.4.10)<br />
De (5.1.5) on tire l’expression de la constante de phase β :<br />
β k 2 h 2 ω 2 εμ<br />
n π<br />
b<br />
2 (5.4.11)<br />
La figure 5.4.1 montre la distribution du champ électromagnétique entre les<br />
plans conducteurs dans le mode n = 1 à un instant donné c’est le mode TM1 .<br />
On peut voir la distribution du champ dans le mode TM2à la figure 5.4.2.<br />
C’est l’aspect que présente le champ électromagnétique à un instant donné<br />
entre les plans conducteur. Le champ se déplace vers la droite à une vitesse<br />
qui est la vitesse de phase vp (voir plus loin).<br />
Fréquence de coupure<br />
On définit la fréquence de coupure fc = ωc /2π dans le mode n comme la<br />
fréquence où β = 0. D’après (5.4.11), k = h et :<br />
f c ω c<br />
2π<br />
h<br />
2π εμ o<br />
n<br />
2b εμ o<br />
nv o<br />
2b<br />
(5.4.12)<br />
Aux fréquences inférieures, la constante de phase β devient imaginaire et la<br />
propagation est impossible. Il faut remarquer qu’à la fréquence de coupure<br />
dans le mode numéro n, la longueur d’onde en champ libre est :<br />
λc 2b<br />
n<br />
(5.4.13)<br />
Cette importante relation prendra une signification particulière quand nous<br />
constaterons, un peu plus loin, que le champ entre les plans peut être<br />
considéré comme la superposition d’ondes planes qui font des réflexions<br />
multiples sur ces plans. Notons aussi que b = n(λc /2) : dans le mode numéro<br />
n, la séparation des plans conducteurs est égale à n demi-longueurs d’ondes<br />
de coupure.
Vitesse de phase<br />
5 Guides d'onde conducteurs 129<br />
La vitesse de phase v p est toujours donnée par ω/β, de sorte qu’à partir de<br />
l’expression (5.4.11) on obtient :<br />
v p<br />
εμ<br />
1<br />
n π<br />
ωb<br />
2<br />
pour f > fc<br />
(5.4.14)<br />
Cette vitesse est toujours supérieure à celle d’une onde plane en<br />
propagation libre v o dans un même milieu . Vu que ω = 2πf et v o 1/ εμ, on<br />
démontre facilement que :<br />
v<br />
v o<br />
p<br />
1 n v o<br />
2bf<br />
2<br />
v o<br />
1 fc/f 2<br />
pour f > fc (5.4.15)<br />
Figure 5.4.1 Champ électromagnétique entre deux plans conducteurs dans le mode TM 1
−π<br />
0<br />
y<br />
π<br />
Lignes de champ électrique E<br />
Lignes de champ magnétique H<br />
Figure 5.4.2 Mode TM 2 entre deux plans conducteurs<br />
La figure 5.4.3 montre comment varie la vitesse de phase avec la fréquence<br />
au-delà de la fréquence de coupure fc . On observe que cette vitesse vp est<br />
toujours supérieure à la vitesse vo en champ libre. Cela signifie que si le<br />
diélectrique entre les plans est le vide ou l’air, la vitesse de phase est<br />
supérieure à la vitesse limite c (3 · 108 m/s). Ce résultat surprenant est<br />
analysé dans la section suivante et ne contredit pas la théorie de la Relativité<br />
qui fait intervenir la vitesse c. Par contre, la vitesse de propagation de<br />
l’énergie électromagnétique qu’on appelle aussi vitesse de groupe est<br />
toujours inférieure ou égale à c, ce qui sera aussi expliqué. La constante de<br />
phase est alors :<br />
β ω v p ω<br />
v o 1 fc/f 2 (5.4.16)<br />
βz
3.5<br />
3<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
0 0 1 2 3 4 5 6<br />
f / f coupure<br />
Figure 5.4.3 Variation de la vitesse de phasev p avec la fréquence<br />
Longueur d'onde dans le guide<br />
La longueur d'onde λ dans le guide est la distance parcourue par l'onde au<br />
cours d'une période T 1/f à la vitesse de phase v p :<br />
Ou encore :<br />
λ v pT v p<br />
f<br />
λ f v p<br />
Exemple 5.4.1 Fréquence de coupure - vitesse de phase<br />
(5.4.17)<br />
Si deux plans conducteurs parallèles sont espacés de 5 cm dans l’air, la<br />
fréquence de coupure du mode TM 1 est alors:<br />
f c =<br />
n<br />
2b ε oμ o<br />
= 3⋅ 108<br />
2 × 5⋅ 10 2 = 3⋅ 109 Hz = 3 gigahertz (GHz)<br />
Dans le mode TM2 elle est donc de 6 GHz. La vitesse de phase dans le mode<br />
TM1 d’une onde de fréquence égale à 5 GHz est, par exemple, à partir de<br />
(5.4.14) :
132 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
vp = 8,854⋅ 10 12 ×4π×10 7 –<br />
1 × π<br />
2π × 5⋅ 10 9 × 0,05<br />
2 1/2<br />
= 3,746 ⋅ 10 8 m/s<br />
On obtient le même résultat, plus simplement avec la relation (5.4.15).<br />
Coefficient d’atténuation en mode TM<br />
Nous avons vu plus haut l’expression du champ E z (y,z) en l’absence de<br />
pertes :<br />
Ez(y,z) Eon sin<br />
n πy<br />
b<br />
e jβz (5.4.18)<br />
On sait que s’il y a des pertes de propagation, jβ doit être remplacé par γ = α<br />
+ jβ, où α est le coefficient d’atténuation. Comme dans le cas du mode TEM,<br />
l’atténuation a généralement deux causes : les pertes dans le diélectrique et<br />
les pertes Joule dans les conducteurs métalliques. Alors, α = αd + αm . Nous<br />
savons que dans un diélectrique avec pertes, la permittivité est complexe :<br />
ε = ε‘ - jε“. Nous supposerons que les pertes sont relativement faibles<br />
(ε“
jβ ≈<br />
jβ ≈ jω μoε' 1 ωc/ω 2 1 j ε" /ε'<br />
21 ωc/ω 2<br />
ω ε"/ε' μoε'<br />
2 1 ωc/ω 2 + jω μoε' 1 ωc/ω 2 αd + jβ' (5.4.19)<br />
Or, on sait que le facteur de perte d’un diélectrique est tg δp ε"/ε' où δ p<br />
est l’angle de perte. On sait aussi que v o 1/ μoε'. On obtient le coefficient<br />
d’atténuation α d dans le mode TM en fonction de la fréquence f = 2πω :<br />
αd<br />
π f tg δp<br />
v o 1 fc/f 2<br />
La constante de phase β’ dans le mode TM est ainsi :<br />
β' ω v o<br />
2πfε" η<br />
2 1 fc/f 2<br />
1 ωc/ω 2 ω<br />
v p<br />
(5.4.20)<br />
(5.4.21)<br />
Le coefficient d’atténuation associé aux pertes dans les conducteurs est<br />
défini de la même façon que pour le mode TEM vu plus haut :<br />
αm ΔPum<br />
2P<br />
où ΔP um est donné par la même expression que dans le mode TEM :<br />
(5.4.22)<br />
ΔPum 2Psa aRsHxo<br />
2 , (5.4.23)<br />
où H xo est la valeur du champ magnétique en surface (module). D’après<br />
5.4.9 :<br />
d’où :<br />
Hxo Hx(0) ωε'2<br />
h Eon<br />
ΔPum aRsω 2 ε' 2<br />
h 2<br />
Eon<br />
2 (5.4.24)
134 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Mais la puissance P est différente, vu que la composante E y dépend de y.<br />
Calculons cette puissance dans le mode TM, c’est-à-dire la puissance<br />
transmise à travers la surface ab (voir la figure 5.3.4). Il faut connaître<br />
l’intensité I, c’est-à-dire le module S du vecteur de Poynting moyen :<br />
S = S = 1<br />
2 Ré E∧H* = 1<br />
2 Ré Eyy∧xHx * = 1<br />
2 Ré –EyHx * z = 1<br />
2 Ré –EyHx * (5.4.25)<br />
Après substitution des expressions de Ey et Hx en remplaçant β par β ’:<br />
S 1 β'ωε' Eon<br />
2 2<br />
h 2<br />
cos2hy (5.4.26)<br />
La puissance dP transmise à travers une bande de largeur a et hauteur dy<br />
étant S a dy (figure 5.3.1),<br />
D’où :<br />
P S a dy<br />
0<br />
b<br />
a S dy<br />
P 1 aβ'ωε' Eon<br />
2 2<br />
h 2<br />
1<br />
h<br />
0<br />
b<br />
1 aβ'ωε' Eon<br />
2 2<br />
h 2<br />
hy<br />
2<br />
0<br />
b<br />
sin 2hy b<br />
+<br />
2h 0<br />
cos 2hy dy<br />
P 1 abβ'ωε' Eon<br />
4 2<br />
h 2<br />
À partir de la définition du coefficient d’atténuation lié au conducteur (5.4.22<br />
et 5.4.23), de l’expression de la résistance de surface Rs et des expressions<br />
précédantes, on obtient :<br />
ou encore :<br />
αm<br />
2ε' v o<br />
b fc/f 1 fc/f 2<br />
αm 2 f/f 3<br />
c πfcμm /σm 2<br />
bη f/f c 1<br />
πfcμm<br />
σm<br />
(5.4.27a)<br />
(5.4.27b)
5 Guides d'onde conducteurs 135<br />
où σ m , μ m et η sont respectivement la conductivité, la perméabilité<br />
magnétique des conducteurs et l’impédance d’onde du diélectrique.<br />
5.5 MODE TE<br />
Expression du champ<br />
Dans le mode TE la composante E z est nulle. Dans ce cas, la dérivation des<br />
composantes du champ se fait de façon semblable à celle du mode TM, mais<br />
en résolvant l’équation 5.1.6 b pour Hz . La composante tangentielle Ex doit<br />
s’annuler sur les plans conducteurs. On déduit les expressions suivantes<br />
des composantes du champ électromagnétique :<br />
En z = 0, d’après (5.1.8) :<br />
Hz(y,z) Hon cos<br />
Hy(y) jβ<br />
h Hon sin<br />
n πy<br />
b<br />
Ex(y) jωμo<br />
h Hon sin<br />
n πy<br />
b<br />
e -jβz<br />
n πy<br />
b<br />
(5.5.1)<br />
(5.5.2)<br />
(5.5.3)<br />
La constante de propagation β est la même que dans le mode TM et<br />
h n π<br />
. La vitesse de phase a donc la même expression. Comme<br />
b<br />
précédemment, la fréquence de coupure est celle où β = 0. On pourrait<br />
démontrer que cette fréquence a la même expression dans les modes TM et<br />
TE (Équation 5.4.12). La figure 5.5.1 montre le champ électromagnétique à<br />
un instant donné entre les plans dans le mode TE 1 (n = 1).
−π<br />
0<br />
y<br />
π<br />
Lignes de champ magnétique H<br />
Lignes de champ électrique E<br />
Figure 5.5.1 Champ électromagnétique entre deux plans conducteurs dans le mode TE 1<br />
Coefficient d’atténuation en mode TE<br />
Nous avons signalé plus haut que la constante de phase en mode TE est la<br />
même qu’en mode TM. Cela entraîne que le coefficient d’atténuation lié au<br />
diélectrique α d est aussi le même (Équation 5.4.20).<br />
On trouve le coefficient αm de la même façon qu’en mode TM en utilisant les<br />
expressions appropriées des composantes du champ électromagnétique. On<br />
démontre ainsi que :<br />
2 ωβ'μo Hon<br />
2<br />
S 1<br />
h 2<br />
On en tire la puissance sur la section ab :<br />
sin 2 nπy/b<br />
P 1<br />
4 abωβ'μo Hon<br />
2<br />
h 2<br />
La perte dans les deux plans conducteurs par unité de longueur a la même<br />
2<br />
expression que plus haut : ΔPcu 2Ps a a RsHon<br />
Alors :<br />
αcTE ΔPcu<br />
2P<br />
2Rsh 2<br />
bωβ'μo<br />
Finalement, dans le mode TE1 (n = 1), en introduisant l’impédance d’onde<br />
η μo/ ε' , puis h = π/b, avec β' (ω/v o) 1 fc/f 2 , on obtient :<br />
v p<br />
βz
α m<br />
2 f/f c<br />
πf cμ m<br />
σ m<br />
2<br />
bη f/f c 1<br />
Exemple 5.5.1 Coefficients d’atténuation<br />
(5.5.4)<br />
Considérons deux plans conducteurs en cuivre (σm = 5,75 · 10 7 S m 1 )<br />
espacés de b = 5 cm qui se trouvent dans l’air sec. Alors, ε’ ≈ ε ο , v o ≈ c ≈<br />
3 · 10 8 m/s et η ≈ 377 ohms. Les pertes diélectriques étant négligeables :<br />
α d ≈ 0. Dans les modes TM 1 et TE 1 , la fréquence de coupure est donnée par<br />
fc = ωc 2π = nvo 2b<br />
En mode TM1d’après l’expression (5.4.27b) :<br />
αmTM = 1,523 ·10 3<br />
Et, en mode TE1 :<br />
αmTE = 1,523 ·10 3<br />
f/fc 3<br />
f/fc 2 1<br />
f/fc<br />
f/fc 2 1<br />
= 1 × 3·108<br />
2 × 0,05 = 3·109 Hz<br />
1/2<br />
1/2<br />
1,523 ·10 3 g1 f Np/m<br />
1,523 ·10 3 g2 f Np/m<br />
La figure 5.5.2 montre ces fonctions. On observe que les pertes dans le mode<br />
TE sont toujours inférieures à celles dans le mode TM et qu'elles diminuent<br />
avec la fréquence. Il s'ensuite qu'il est préférable d'utiliser le mode TE dans<br />
la pratique si la distance à parcourir est importante.
4<br />
g(f)<br />
3<br />
2<br />
1<br />
g 1 (f) mode TM<br />
g 2 (f) mode TE<br />
0 0 1 2 3 4 5 6 7 8<br />
f/f c<br />
Figure 5.5.2 Variation de l’atténuation dans les modes TM1 et TE1<br />
Ondes planes composantes<br />
Le champ électromagnétique entre deux plans conducteurs parallèles en<br />
mode TE peut être reproduit par la superposition de deux ondes planes<br />
polarisées selon 0x qui se propagent obliquement par rapport à l’axe 0z, à la<br />
vitesse en champ libre vo qui est égale à 1/ εμ : on les appellera ondes<br />
composantes. La figure 5.5.3 montre deux groupes de surfaces d’onde 1 et 2<br />
polarisées selon l’axe 0x qui se propagent dans des directions faisant un<br />
angle Ω de part et d’autre de l’axe 0z. Les droites marquées «Max»<br />
représentent des surfaces d’onde où le champ est maximal (sortant du plan<br />
de la figure) ; celles marquées «Min» indiquent des surfaces d’onde où le<br />
champ est inversé par rapport aux précédentes. On voit qu’en tout point des<br />
plans AA’ et BB’ parallèles à l’axe 0z le champ résultant est nul. Par contre,<br />
le champ est maximal (sortant ou entrant) le long de l’axe 0z. Donc, si on<br />
place des plans conducteurs (supposés parfaits) en AA’ et BB’,<br />
perpendiculairement à la figure, le champ E ne doit pas être affecté, vu que<br />
la composante tangente aux plans est nécessairement nulle. On peut dire<br />
que les réflexions multiples de l’onde 1 donnent l’onde 2 et vice versa.<br />
L’interférence de ces deux ondes produit un champ électromagnétique en<br />
mode TE. La figure 5.5.3 montre le phénomène dans le mode TE1 (un seul<br />
maximum entre les plans). On peut faire un raisonnement semblable pour<br />
représenter un mode TM au moyen de la superposition de deux ondes<br />
planes.
A A'<br />
2<br />
vo E<br />
B<br />
y<br />
Ω<br />
v o<br />
v o<br />
1<br />
Max.<br />
Max.<br />
E<br />
Min.<br />
Min.<br />
Figure 5.5.3 Interférence de deux ondes planes obliques donnant un champ nul le long des plans AA’ et<br />
Max.<br />
1<br />
Min.<br />
BB’ et maximal le long de l’axe z<br />
Pour un guide d’onde donné, nous savons déjà qu’il existe une fréquence<br />
critique fc sous laquelle la propagation est impossible. À cette fréquence<br />
correspond une longueur d’onde maximale des ondes composantes en<br />
champ libre qu’on appelle longueur d’onde critique λoc . Elle est reliée à la<br />
fréquence de coupure et à la vitesse en champ libre vo par la relation :<br />
λoc = v o<br />
fc<br />
2<br />
Max.<br />
Min.<br />
z<br />
B'<br />
(5.5.5)<br />
Il existe une relation simple entre la séparation b des plans conducteurs, le<br />
numéro n du mode, l’inclinaison Ω des rayons et la longueur d’onde λ o des<br />
composantes. Considérons la figure 5.5.4 où le champ électrique résultant<br />
est partout nul sur les surfaces conductrices, en particulier aux points 0 et<br />
M. Un point quelconque est repéré par le vecteur r y y + z z . On voit que<br />
les vecteurs d’onde s’expriment comme suit:<br />
ki yk sin Ω + zk cos Ω (5.5.6a)<br />
kr yk sin Ω + zk cos Ω (5.5.6b)
A<br />
Conducteur G<br />
A'<br />
b<br />
B<br />
1<br />
E<br />
Max.<br />
Ω<br />
2<br />
v o<br />
Min.<br />
Min.<br />
Max.<br />
Max.<br />
Conducteur<br />
Figure 5.5.4 Production du mode TE 1 par réflexion d’ondes planes entre deux plans conducteurs<br />
Vu que |k i | = |k r | = k = 2π /λ. On a vu précédemment que les champs<br />
incident et réfléchi par une surface conductrice parfaite sont décrits en tout<br />
point par :<br />
Où :<br />
Ei x Eo exp ( j ki⋅ r) Er x Eo exp ( j kr⋅ r) (5.5.7)<br />
ki·r ky sin Ω + kz cos Ω kr·r ky sin Ω + kz cos Ω<br />
Le champ résultant E = Ei + Er est clairement nul pour r = 0. Son expression<br />
dans le plan z = 0 est la suivante :<br />
E i<br />
Ω<br />
y<br />
0<br />
y = b<br />
θi M<br />
Σ<br />
ki<br />
r<br />
Σ'<br />
r i<br />
θ = θ = θ<br />
Figure 5.5.5<br />
E(y) Eo exp [ j( ky sin Ω)] + Eo exp ( j ky sin Ω)<br />
E<br />
Er<br />
v o<br />
Min.<br />
kr<br />
z<br />
z<br />
B'
D’où :<br />
5 Guides d'onde conducteurs 141<br />
E(y) 2j Eo sin (ky sin Ω) (5.5.8)<br />
Le champ s’annule en y = b dans le plan z = 0 quand la condition suivante<br />
est satisfaite :<br />
kb sin Ω n π (n 1, 2, 3, ... ) (5.5.9)<br />
Alors, k sin Ω = nπ/b. En portant cette dernière dans l’expression du champ<br />
(5.5.8) :<br />
E(y) Ex(y) 2j Eo sin nπy<br />
b<br />
(5.5.10)<br />
C’est précisément la forme du champ électrique dans le mode TE que nous<br />
avons vu plus haut (Équation 5.5.3). On prouve ainsi que le mode TE peut<br />
être considéré comme le résultat de la superposition de deux ondes planes<br />
dans une direction particulière Ω. Vu que k = 2π/λ ο et λ ο = v o /f, on obtient :<br />
sin Ω<br />
n λo<br />
2b = n v o<br />
2bf fc<br />
f<br />
(5.5.11)<br />
Rappelons que λ ο est la longueur d'onde en champ libre. On voit<br />
immédiatement que la longueur d’onde maximale possible dans le premier<br />
mode (n = 1), la longueur d’onde de coupure, est λoc = 2b, ce qui correspond<br />
à Ω = 90˚ : les ondes composantes se propagent alors perpendiculairement<br />
aux plans et il n’y a pas de propagation suivant 0z. Dans le mode n = 2,<br />
λo = λoc = 2b/2 = b, etc. pour les modes supérieurs. On peut démontrer la<br />
même relation dans le mode TM. En général, pour les modes TE ou TM :<br />
λoc 2b<br />
n<br />
(5.5.12)<br />
La figure 5.5.6 montre comment on pourrait produire un mode TE entre<br />
deux plans conducteurs parallèles à partir d’une onde plane : la propagation<br />
entre les plans est possible seulement si l’angle Ω satisfait la condition<br />
(5.5.11).
Exemple 5.5.2<br />
E<br />
Σ<br />
Plans conducteurs parallèles<br />
Onde plane<br />
Ω<br />
Une façon de produire<br />
le mode TE.<br />
Figure 5.5.6 Production d’un des modes TE au moyen d’ondes planes<br />
Considérons les plans conducteurs de l’exemple 5.3.1 espacés de 5 cm dans<br />
l’air. D’après l’équation précédente (5.5.12), la longueur d’onde de coupure<br />
du premier mode transverse électrique (TE 1 ) est :<br />
λ oc =<br />
La fréquence de coupure est donc :<br />
2 × 5<br />
1<br />
= 10 cm<br />
f c = 3⋅ 108 m/s<br />
0,1 m = 3⋅ 109 Hz = 3 GHz<br />
Cette fréquence est bien la même que celle calculée dans l’exemple 5.3.1. Si<br />
la fréquence est de 5 GHz, l’inclinaison Ω des ondes composantes dans le<br />
mode 1 sera alors :<br />
Ω = arcsin<br />
n λo<br />
2b<br />
= arcsin<br />
n vo<br />
1 × 3⋅ 10<br />
= arcsin<br />
2fb 8<br />
2 × 5⋅ 109 × 0,05<br />
Ω = 36,87˚<br />
À cette fréquence, les modes supérieurs à 1 sont interdits.<br />
z<br />
= arcsin 0,6
5.6 Types de vitesse<br />
Relation géométrique<br />
5 Guides d'onde conducteurs 143<br />
Nous avons vu que la vitesse de phase v p est la vitesse avec laquelle se<br />
propage le champ électromagnétique dans le guide d’onde dans les modes TE<br />
ou TM (Figures 5.4.1, 5.4.2, 5.4.3). Cette vitesse est toujours supérieure à la<br />
vitesse vo des ondes planes composantes en champ libre. La figure 5.6.1<br />
montre la relation qui existe entre ces deux vitesses. Considérons la surface<br />
d’onde composante Σ qui se propagage à la vitesse vo dans la direction<br />
faisant un angle Ω avec la surface conductrice AA’. Dans l’intervalle Δt, le<br />
point F de Σ passe en G’, et le point de contact G se déplace en G’. Il existe<br />
donc la relation suivante entre la vitesse de phase et la vitesse en champ<br />
libre :<br />
cos Ω v o<br />
v p<br />
v p<br />
G G'<br />
A<br />
Ω<br />
A'<br />
Σ<br />
vo Ω<br />
F<br />
v g<br />
Figure 5.6.1 Relation entre v p , v o et v g<br />
z<br />
(5.6.1)<br />
Il est alors évident que vp tend vers l’infini quand l’angle Ω tend vers 90˚.<br />
Cette vitesse a un sens purement géométrique. Il en est de même pour une<br />
vague Σ qui s’abat sur un rivage AA’ : la vitesse du point de contact G<br />
devient très grande quand l’incidence est voisine de 90˚, tandis que la vitesse<br />
vo de la vague est relativement faible.
144 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
D’autre part, la vitesse de propagation v g de l’énergie électromagnétique dans<br />
le guide d’onde est inférieure ou égale à v o . C’est la vitesse de groupe égale à<br />
la projection de v o sur la direction de propagation qui s’annule à f c :<br />
De ces deux dernières, on tire l’importante relation :<br />
v g v o cos Ω (5.6.2)<br />
v p v g v o 2 (5.6.3)<br />
Vitesse de groupe : Expression générale<br />
Nous allons démontrer que la vitesse de groupe d’une onde peut s’exprimer<br />
d’une façon générale par la relation suivante entre la constante de phase et<br />
la pulsation :<br />
v g<br />
1<br />
dβ/dω<br />
(5.6.4)<br />
On peut dire que la notion de vitesse de groupe intervient dès que la vitesse<br />
d’une onde dans un milieu dépend de sa fréquence : un milieu dispersif.<br />
Dans ce cas, si une onde est formée de plusieurs composantes de fréquences<br />
différentes, ces composantes se propagent à des vitesses plus ou moins<br />
différentes, de sorte que l’onde résultante se déforme.<br />
Considérons deux ondes de même amplitude Eo avec des pulsations ω1 = ωo – Δω et ω2 = ωo + Δω, et des constantes de phase β1 = βo – Δβ et β2 = βo + Δβ.<br />
Elles sont superposées et se propagent dans la même direction 0Z. Les<br />
vitesses de phase de chacune sont vp1 = vpo – Δvp et vp2 = vpo + Δvp .<br />
Alors les valeurs moyennes sont : ω o = (ω 1 + ω 2 )/2 , β o = (β 1 + β 2 )/2<br />
v po = (v p1 + v p2 )/2 et Δω = (ω 2 – ω 1 )/2<br />
Le champ résultant est, sous forme complexe :<br />
E(z,t) Eo exp j ωo – Δω t – βo – Δβ z + Eo exp j ωo + Δω t – βo + Δβ z
En développant et regroupant, on obtient:<br />
E(z,t) 2Eo exp ωot βoz<br />
Donc :<br />
Le champ réel est ainsi:<br />
5 Guides d'onde conducteurs 145<br />
exp j Δω t Δβ z + exp +j Δω t Δβ z<br />
2<br />
E(z,t) 2Eo cos Δω t Δβ z exp ωot βoz<br />
E(z,t) 2Eo cos Δω t Δβ z cos ωot βoz (5.6.5)<br />
On voit que c’est une onde d’amplitude 2Eo cos Δω t Δβ z et pulsation ω o<br />
qui se propage avec une vitesse de phase :<br />
v po ωo<br />
βo<br />
(5.6.6)<br />
On constate que l’amplitude est aussi de la forme d’une onde, mais de<br />
pulsation Δω et constante de phase Δβ. Sa vitesse de propagation est définie<br />
comme la vitesse de groupe :<br />
v g Δω<br />
Δβ<br />
En faisant tendre Δω vers zéro, on a finalement :<br />
v g<br />
1<br />
dβ/dω<br />
1<br />
Δβ/Δω<br />
2π<br />
dβ/df<br />
(5.6.7)<br />
(5.6.8)<br />
vu que dω 2π df . Sachant que β ω/v p de façon générale, on obtient<br />
aussi :<br />
dβ<br />
dω d ω/v p<br />
dω 1<br />
v p ω<br />
v p 2 dv p<br />
dω<br />
En portant dans (5.6.7), on obtient une autre relation utile :<br />
v g<br />
v p<br />
1 ω/v p dv p<br />
dω<br />
v p<br />
1 f/v p dv p<br />
df<br />
(5.6.9)
146 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On voit ainsi que si la vitesse de phase augmente avec la fréquence (dv p /df ><br />
0), la vitesse de groupe est alors supérieure à la vitesse de phase, et<br />
inversement.<br />
Exemple 5.6.1 Vitesse de phase et vitesse de groupe<br />
Considérons le guide d'onde de l'exemple 5.5.2 où la séparation des plans<br />
conducteurs dans l'air est de 5 cm, ce qui donne une fréquence de coupure<br />
du premier mode de 3 GHz. Trouvons l'expression de la vitesse de groupe<br />
dans ce guide (modes TM ou TE) au moyen de l'expression 5.6.9. On sait que<br />
la vitesse de phase est donnée par la relation 5.4.14 :<br />
vo Sa dérivée est :<br />
Puis,<br />
v p =<br />
dv p<br />
df =<br />
f<br />
vp<br />
dv p<br />
df =<br />
1 – f c /f 2<br />
2 3<br />
–vof c /f<br />
1 – f c/f<br />
– f c/f 2<br />
2 3/2<br />
1 – f c /f 2<br />
On en tire finalement : v g = v o 1 – f c /f 2<br />
Ainsi, à 6 GHz, la vitesse de phase est v p = 1,1547 v o ≈ 3,464 ⋅ 10 8 m/s. La<br />
vitesse de groupe est v g = 0,8660 v o ≈ 2,498 ⋅ 10 8 m/s<br />
Supposons maintenant qu'il se propage dans le guide deux ondes<br />
d'amplitude réelle Eo dans le mode TE dont les fréquences sont de 5,9 GHz<br />
et 6,1 GHz. Déterminons l'aspect du champ électrique résultant au centre du<br />
guide (Figure 5.5.1) en fonction de z à deux instants consécutifs. On sait que<br />
l'intensité du champ est maximale au centre du guide (y = b/2).<br />
En z = 0, d'après (5.5.3) : E x 0 = jωμ o H o1<br />
h<br />
= E o<br />
L'amplitude complexe des ondes 1 et 2 en fonction de z est donc :<br />
E x1 0, z = E o e jβ 1z et Ex2 0, z = E o e jβ 2z
5 Guides d'onde conducteurs 147<br />
Comme on l'a vu plus haut, l'onde résultante sous forme complexe est alors :<br />
Puis, sous forme réelle :<br />
E xr 0, z = 2E o cos Δωt – Δβz e j ω ot β oz<br />
E xr 0, z = 2E o cos Δωt – Δβz cos ω ot – β oz<br />
La fréquence moyenne f o est donc de 6 GHz, Δf = 0,1 GHz,<br />
Δω 2π Δf = 6,283· 10 8 rd/s, β o ω o /v po 108,8 rd/m,<br />
Δβ ≈ Δω/v g ≈ 2,515 rd/m<br />
La figure 5.6.2 montre l'intensité du champ électrique au centre du guide<br />
(y = b/2) en fonction de z à deux instants consécutifs espacés d'une demipériode.<br />
Le déplacement du point A et de l'enveloppe se fait à la vitesse de<br />
groupe, tandis que celui du champ dans l'enveloppe (point B) se fait à la<br />
vitesse de phase. On peut voir que le déplacement Δz2 de B est supérieur à<br />
Δz1 , celui de A. On calcule une longueur d'onde moyenne dans le guide de<br />
5,773 cm.<br />
2E o<br />
0<br />
2E o<br />
2E o<br />
0<br />
2E o<br />
t = 0<br />
0 02 0,4 06 08 1 1,2 14<br />
t = 0,0833 ns<br />
A<br />
A'<br />
Δz 1<br />
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4<br />
z [mètres]<br />
Figure 5.6.2 Intensité du champ E au centre du guide à deux instants successifs<br />
Δz 2<br />
B<br />
B'
148 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
EXERCICES<br />
5.1 <strong>Propagation</strong> entre des lames parallèles<br />
Considérez un ensemble de grandes feuilles de cuivre minces tendues<br />
parallèlement l'une à l'autre dans le plan y-0-z, avec une séparation<br />
a = 50 cm. Au moyen d'une antenne très éloignée sur l'axe 0z à<br />
gauche, vous produisez dans l'air une onde électromagnétique quasi<br />
plane à l’entrée de l’ensemble, avec la polarisation indiquée dont la<br />
fréquence est de 100 MHz.<br />
a) Discutez de la pénétration et de la propagation du champ<br />
électromagnétique entre les lames dans ces conditions.<br />
b) Que se passe-t-il si vous augmentez progressivement la fréquence<br />
de l'onde jusqu'à quelques centaines de MHz ?<br />
c) Que se passe-t-il si, à 100 MHz, vous changez la polarisation de 0y<br />
en 0x ?<br />
5.2 Communication dans un édifice<br />
h<br />
v<br />
0<br />
x<br />
E<br />
z<br />
Lames conductrices<br />
La figure ci-dessus représente un grand hangar d’avions de quelques<br />
centaines de mètres de profondeur dont le plafond et le plancher<br />
peuvent être considérés comme d’assez bons conducteurs électriques.<br />
La hauteur h du plafond est de 6 mètres. Vous désirez utiliser un<br />
système de communication dans la direction z utilisant une<br />
polarisation parallèle au plancher.<br />
y<br />
z
5 Guides d'onde conducteurs 149<br />
a) Déterminez la fréquence de transmission minimale fmin qui sera<br />
utilisée si elle doit être le double de la fréquence de coupure.<br />
Rép. : 25 MHz<br />
b) Comment s’appelle alors le mode de propagation, loin de l’émetteur<br />
dans le plan de la figure ?<br />
c) Si vous choisissez une polarisation perpendiculaire au plancher, y<br />
a-t-il une limite inférieure à la fréquence que vous pouvez utiliser ?
6<br />
Lignes électriques<br />
6.1 Généralités<br />
Les lignes électriques servent essentiellement à transmettre de l’énergie<br />
électrique d’une source à un récepteur. Cette énergie peut être très faible<br />
dans certains systèmes électroniques comme les ordinateurs, ou<br />
extrêmement grande dans les réseaux de distribution électrique. De même,<br />
la fréquence peut être nulle dans le cas des lignes à courant continu, ou très<br />
élevée dans les systèmes micro-ondes ou les systèmes de télévision par<br />
câble.<br />
Si les fibres optiques doivent graduellement remplacer les liaisons de<br />
télécommunication locales, interurbaines et transcontinentales par lignes<br />
électriques, ces dernières doivent continuer de servir dans divers domaines,<br />
particulièrement ceux des circuits électroniques, des communications<br />
locales et de la transmission de l’énergie électrique.<br />
Une solide connaissance de la théorie des lignes électriques est, et restera,<br />
d’une grande importance pour l’ingénieur électricien. Le texte qui suit vise à<br />
donner au futur ingénieur une connaissance assez complète et rigoureuse de<br />
cette théorie qui lui permettra de résoudre la plupart des problèmes qui se<br />
posent en pratique. Il doit permettre de répondre à de nombreuses questions<br />
qui se posent dans le domaine. Voici quelques-unes de ces questions :<br />
* Comment les caractéristiques d’une ligne sont-elles reliées à ses<br />
paramètres physiques : dimensions, résistance, capacité, inductance,<br />
etc. ?<br />
* Comment varient la vitesse de propagation et le coefficient d’atténuation<br />
d’un signal sur une ligne avec la fréquence ?<br />
* Comment s’expriment la tension et le courant électriques sur une ligne et<br />
quelle relation y a-t-il entre eux ?<br />
* Qu’est-ce que l’impédance caractéristique d’une ligne électrique ?<br />
* Comment varie l’impédance d’entrée d’une ligne en fonction de ses<br />
caractéristiques et de l’impédance de la charge ?
6 Lignes électriques sans perte 151<br />
* Comment réaliser le transfert du maximum d’énergie d’une source à un<br />
récepteur ?<br />
* Quelles sont les causes de la perte d’énergie sur une ligne électrique ?<br />
* Pourquoi l’atténuation du signal transmis par une ligne augmente-t-elle<br />
rapidement avec la fréquence ? Comment trouver la loi de variation de<br />
cette atténuation ?<br />
* Quelle est la relation générale entre la tension d’entrée et la tension de<br />
sortie d’une ligne en fonction des paramètres de la ligne, ainsi que des<br />
impédances de source et de récepteur ?<br />
* Comment adapter le mieux possible une source à un récepteur au moyen<br />
d’une ligne électrique ?<br />
* Comment choisir la ligne optimale pour un usage donné ?<br />
* Etc.<br />
Lignes électriques : Quelques dates…<br />
1729 Découverte par Stephen Gray en Grande-Bretagne de la transmission<br />
du “fluide électrique” le long d’un fil.<br />
1730 Découverte par Charles DuFay en France de l’existence de deux<br />
sortes d’électricité (résineuse et vitreuse) et de la distinction entre<br />
conducteurs et isolants. Plus tard, Benjamin Franklin (États-Unis)<br />
parlera d’électricité positive et négative.<br />
1753 Premières propositions de systèmes de communication électriques<br />
(France et Suisse).<br />
1800 - 1830 Invention de la pile électrique par Volta ; travaux d’Oersted,<br />
Ampère, Laplace, Gauss etc.<br />
1839 Premier télégraphe électrique commercial par Wheatstone (Grande-<br />
Bretagne) ; invention parallèle par Morse en 1844 (États-Unis).<br />
1841 Invention de la bobine d’induction, ancêtre du transformateur, par<br />
Bréguet et Masson (France) ; perfectionnements par Ruhmkorff<br />
(Allemagne).
152 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
1851 Premier câble télégraphique sous-marin entre la France et<br />
l’Angleterre ; travaux théoriques de William Thomson (Lord Kelvin)<br />
sur la propagation.<br />
1857 Première tentative de pose d’un câble transatlantique : il se brisa.<br />
1858 Premier câble transatlantique mis en fonction entre l’Irlande et Terre-<br />
Neuve (3 700 km); fonctionna pendant quatre semaines; quatre cents<br />
messages envoyés avant la panne.<br />
1865 Nouvelle tentative infructueuse de dérouler un câble entre l’Irlande et<br />
Terre-Neuve; il était enroulé dans les cales d’un seul navire, le Great<br />
Eastern. La masse du câble était de 5 000 tonnes.<br />
Publication de la théorie électromagnétique de J.C. Maxwell (Écosse).<br />
1866 Réussite de la pose d’un nouveau câble transatlantique qui<br />
fonctionna pendant plusieurs années entre l’Europe et l’Amérique du<br />
Nord.<br />
1870 Invention de la dynamo, la première génératrice de courant, par<br />
Zénobe Gramme (Belgique).<br />
1876 Invention du téléphone par Alexander Graham Bell (États-Unis),<br />
précédée des travaux du Français Bourseul.<br />
1877 Premiers tramways électriques mis en fonction.<br />
1880 Publication d’une théorie des lignes électriques par Oliver Heaviside<br />
(Grande-Bretagne).<br />
1882 Premiers brevets de transformateurs appliqués à l’éclairage par<br />
Gaulard, Zipernowsky, Dhéry et Blathy (France).<br />
1882 Réalisations de Marcel Deprez en transmission du courant continu à<br />
distance sous haute tension, 6 000 volts (France).<br />
1888 Découverte des ondes électromagnétiques par Heinrich Hertz<br />
(Allemagne).<br />
1890 Première communication par ondes hertziennes par Édouard Branly<br />
après son invention du cohéreur (France).<br />
1891 Premier transport d’énergie électrique en courant triphasé sur une<br />
distance de 175 km, réalisé par Nicolas Tesla, ingénieur d’origine<br />
croate (États-Unis). Travaux de Steinmetz sur le même sujet.
6 Lignes électriques sans perte 153<br />
1895 Première transmission d’un message en code morse au moyen<br />
d’ondes électromagnétiques par Aleksander Popov (Russie) : la<br />
télégraphie sans fil (TSF).<br />
1899 Première communication par ondes électromagnétiques entre la<br />
France et l’Angleterre par Guglielmo Marconi (Italie).<br />
1907 Invention de la triode à vide par Lee DeForest (États-Unis).<br />
1911 Brève liaison téléphonique à grande distance entre New-York et<br />
Denver (3200 km) sans amplificateur : conclusions pessimistes.<br />
1912 Réalisation du premier amplificateur par DeForest.<br />
1915 Première liaison téléphonique intercontinentale entre l’Amérique et<br />
l’Europe.<br />
1919 Première transmission de conversations simultanées sur une seule<br />
paire de fils par translation de fréquence (multiplexage).<br />
1920 Débuts de la radiodiffusion ; fréquences d’environ 1 MHz.<br />
1925 Premiers systèmes de télévision imaginés ; radiodiffusion<br />
transcontinentale et intercontinentale sur ondes courtes.<br />
1940 Premières utilisations des micro-ondes ou hyperfréquences : radar,<br />
communication.<br />
1948 Invention du transistor par Bardeen, Shockley et Brattain (É.U.A.).<br />
1950 Premiers réseaux de télévision et de télécommunications utilisant les<br />
hyperfréquences.<br />
1960 Communications par satellites et faisceaux laser ; développement des<br />
circuits intégrés et des micro-ordinateurs, etc.<br />
1980 Essor des communications par fibre optique et de l’optique intégrée.<br />
1988 décembre : Mise en service du nouveau câble optique transatlantique<br />
TAT-8, une coopération de AT & T, British Telecom et France Télécom.<br />
Longueur : 6 750 km ; 4 fibres actives, 2 de réserve ; 109 répétitrices<br />
espacées de 70 km ; téléphonie (40 000 conversation simultanées),<br />
données, vidéo.<br />
1991 octobre : Mise en service d’un câble optique de 175 km sans<br />
répétitrice dans le détroit de Cabot; le plus long de ce type au monde.<br />
1999 L’utilisation des câbles optiques est en progression fulgurante.
154 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Dans ce chapitre, nous ferons l’étude des lignes électriques à partir du<br />
concept de paramètres répartis et des méthodes des circuits électriques.<br />
Cette étude sera relativement approfondie ce qui permettra de considérer des<br />
applications variées dans divers domaines. Nous aurons l'occasion de mettre<br />
en évidence certains phénomènes inattendus propres à la propagation des<br />
ondes sur une ligne.<br />
Définitions<br />
Une ligne électrique est un dispositif généralement formé d'au moins deux<br />
conducteurs parallèles destiné à transmettre ou à guider l'énergie<br />
électromagnétique d'un point à un autre. Les lignes électriques servent dans<br />
deux domaines essentiellement, couvrant des gammes de fréquences et de<br />
puissances très étendues (voir le tableau 6.1.1) :<br />
• La transmission d'énergie électrique pour l’éclairage et l’alimentation des<br />
machines et autres dispositifs en général.<br />
• La transmission d'information sous forme de signaux électriques de<br />
faible puissance, basse tension à des fréquences couvrant un large<br />
spectre, dans le domaine des communicationsde l’électronique, etc.<br />
Comme les lignes électriques continuent de jouer un rôle capital dans<br />
l’électrotechnique et l’électronique modernes, il importe d’en développer une<br />
théorie rigoureuse et pratique. La figure 6.1.0 est la représentation générale<br />
d'une ligne et de sa fonction, qui est de relier une source d'énergie électrique<br />
à un récepteur. Or, la forme du signal transmis au récepteur et sa puissance<br />
dépendent de plusieurs facteurs dont la fréquence, les paramètres physiques<br />
de la ligne et l’impédance du récepteur. Dans ce qui suit, nous verrons
6 Lignes électriques sans perte 155<br />
comment interviennent ces facteurs et nous développerons un ensemble de<br />
relations permettant de résoudre divers problèmes pratiques d’une façon<br />
exacte. On comprendra finalement pourquoi les fibres optiques sont appelées<br />
à remplacer les lignes électriques dans plusieurs applications en démontrant<br />
la cause de l’atténuation relativement élevée de la puissance transportée par<br />
les lignes.<br />
LIGNE<br />
Source Récepteur<br />
Énergie<br />
Figure 6.1.1<br />
Représentation d'une ligne électrique transportant de l'énergie d'une source à un récepteur<br />
Transmission et distribution<br />
d'énergie<br />
Transmission d'information<br />
Téléphonie<br />
Distribution vidéo, etc.<br />
Types de lignes<br />
Tableau 6.1.1 Domaines d’utilisation des lignes électriques<br />
Puissance : du kilowatt au gigawatt<br />
Tension : du volt au mégavolt<br />
Fréquence : 50 ou 60 Hz généralement<br />
Puissance : du microwatt au watt<br />
Tension : quelques volts<br />
Fréquence : du hertz au gigahertz<br />
Les lignes sont le plus souvent formées de conducteurs parallèles ayant<br />
diverses formes. La figure 6.1.1 en montre quatre formes courantes :
156 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
a) La ligne bifilaire formée de deux fils parallèles, avec ou sans<br />
diélectrique solide autour. Une variante est la ligne bifilaire tortillée, très<br />
utilisée comme ligne téléphonique.<br />
b) La ligne coaxial formée d'un conducteur central concentrique à un<br />
deuxième, l'espace intermédiaire étant généralement rempli d'un<br />
diélectrique solide. Le conducteur extérieur souvent appelé blindage<br />
constitue un écran pour le conducteur intérieur: les signaux transmis<br />
sont relativement à l’abri des champs électromagnétiques extérieurs<br />
(voir aussi la figure 6.1.2).<br />
c) La microruban constituée de deux bandes conductrices appliquées sur<br />
une plaquette isolante. Elle sert dans les circuits à très haute fréquence.<br />
d) La ligne triphasée à trois conducteurs pour la transmission à haute<br />
tension.<br />
I<br />
1 2<br />
I<br />
(a) (b)<br />
I<br />
1<br />
I<br />
2<br />
(c)<br />
P<br />
2<br />
I<br />
I<br />
1 2<br />
Figure 6.1.2 a) Ligne bifilaire b) Ligne coaxiale<br />
c) Microruban d) Ligne triphasée<br />
a) b) c)<br />
Figure 6.1.3 Câbles divers<br />
3<br />
1<br />
I<br />
I<br />
I<br />
(d)
6 Lignes électriques sans perte 157<br />
a) Coaxial pour la transmission de grande puissance sous terre à 50 ou<br />
60 Hz (document Alcatel).<br />
b) Coaxiaux pour les signaux de haute fréquence et puissances modérées<br />
(document Alpha).<br />
c) Paire de fils avec écran (paire de fils blindée) (document Belden).<br />
La propagation guidée<br />
Les lignes électriques servent essentiellement de support ou de guide pour<br />
l’énergie électromagnétique qui se propage sous forme d’ondes.<br />
Par exemple, deux plans conducteurs parallèles espacés de d constituent<br />
une ligne électrique. La figure 6.1.4(a) représente une portion de tels plans<br />
dont les bords MM' et NN' sont reliés à des sources de même tension variable<br />
V en parallèle, dont une seule est montrée : les lignes MM' et NN' sont ainsi<br />
des équipotentielles. Des courants de densité surfaciques K vont circuler sur<br />
la surface interne des plans, tel qu'indiqué. Or, comme les perturbations<br />
électriques se propagent à vitesse finie, une onde de courant doit donc se<br />
propager dans le sens positif de z, accompagnée d'une onde de tension<br />
électrique entre les plans. Une onde électromagnétique se propage dans<br />
l'espace entre les plans, comme le montre la figure 6.1.4(b). Loin des bords,<br />
cette onde doit être une onde électromagnétique plane transversale telle que<br />
H = K, et E = V/d = σ/ε, où σ est la densité surfacique de charges<br />
électriques, avec ε la permittivité du milieu.
M<br />
N<br />
(a)<br />
1<br />
2<br />
V<br />
K<br />
K<br />
M'<br />
N'<br />
z<br />
V<br />
K<br />
K<br />
Figure 6.1.4<br />
a) Ligne électrique en forme de plans parallèles avec source de tension entre les bords MM' et NN'.<br />
b) Champ électromagnétique E-H entre les plans. Relation avec la différence de potentiel V et la densité<br />
E<br />
E<br />
H<br />
(a)<br />
(c)<br />
E<br />
1<br />
(b)<br />
surfacique de courant K sur les faces internes des plans.<br />
E<br />
I<br />
– +<br />
H<br />
E<br />
I<br />
E<br />
E<br />
H<br />
Figure 6.1.5<br />
E<br />
(b)<br />
a) Champ électromagnétique autour d'une ligne bifilaire.<br />
b) Champ électromagnétique d'une ligne coaxiale.<br />
c) Champ électrique d’une ligne microruban : symétrique et asymétrique.<br />
2<br />
H<br />
E<br />
H<br />
H
6 Lignes électriques sans perte 159<br />
Il s’agit d’une propagation électromagnétique guidée par les plans<br />
conducteurs. Dans le cas d'une ligne bifilaire, le champ guidé est représenté<br />
à la figure 6.1.5(a), et dans celui d'une ligne coaxiale à la figure 6.1.5(b).<br />
Cette approche permet d’arriver aux équations de propagation de la tension<br />
et du courant, à partir de celles du champ électrique et du champ<br />
magnétique, comme nous l’avons fait précédemment. Mais, il est plus simple<br />
et efficace de faire plutôt appel à la théorie des réseaux électriques à cette<br />
fin, comme nous le ferons plus loin.<br />
6.2 Bases du modèle<br />
Hypothèses<br />
L'analyse des lignes électriques peut se faire en appliquant les lois des<br />
réseaux électriques, en admettant les hypothèses ou postulats suivants :<br />
1. Les lignes sont homogènes. Une ligne homogèneest constituée d'au<br />
moins deux conducteurs parallèles dont les paramètresgéométriques et<br />
physiques sont constants le long de la ligne : dimensions constantes,<br />
milieu homogène autour, etc.<br />
2. Les courants circulent dans la direction de la ligne : on n'admet pas de<br />
courants dans le plan d'une section droite, tel que le plan P de la<br />
figure 1. Une telle section est donc équipotentielle.<br />
3. À l'intersection d'une ligne par un plan transversal, la somme algébrique<br />
des courants instantanés dans les conducteurs est nulle (Figure 6.2.1) :<br />
N<br />
∑<br />
j = 1<br />
ij<br />
= 0<br />
4. La séparation des conducteurs et leurs dimensions sont faibles par<br />
rapport à la longueur d'onde, ou par rapport à la distance parcourue par<br />
l’onde au cours d’une période caractéristique.
160 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
5. Le comportement d'une ligne est<br />
complètement décrit au moyen de<br />
quatre paramètres de réseau<br />
électrique répartis et uniformes le<br />
long de la ligne. Ces paramètres<br />
ne dépendent que des dimensions,<br />
de la nature, des<br />
conducteurs, du milieu ambiant<br />
et de la fréquence.<br />
Paramètres répartis ou linéiques<br />
i 1<br />
i 2<br />
1<br />
Π<br />
Figure 6.2.1<br />
Le comportement d’une ligne électrique conforme aux hypothèses<br />
précédentes est décrit au moyen des paramètres répartis ou linéiques. Voici<br />
leur définition :<br />
Résistance linéique : C'est la résistance totale de la ligne par unité de<br />
longueur. Pour une ligne bifilaire c'est, en principe, la résistance mesurée à<br />
l'entrée d'une ligne de longueur unité quand l'autre extrémité est terminée<br />
par un court-circuit parfait.<br />
Symbole : R. Unité : l'ohm/mètre (Ω/m).<br />
Inductance linéique : L'inductance linéique est l'inductance propre de la<br />
ligne par unité de longueur. C’est, en principe, l’inductance mesurée à<br />
l’entrée d’une ligne court-circuitée à l’autre extrémité quand sa longueur<br />
tend vers zéro ou, d'une façon plus pratique, quand la fréquence du signal<br />
de mesure tend vers zéro.<br />
Symbole : L. Unité : le henry/mètre (H/m).<br />
Capacité linéique : La capacité électrique de la ligne par unité de longueur.<br />
Symbole : C. Unité: le farad/mètre.<br />
Conductance linéique : C'est la conductance entre les conducteurs, ou<br />
conductance transversale par unité de longueur. Elle résulte de l'imperfection<br />
du diélectrique.<br />
Symbole : G. Unité : le siemens/mètre (S/m).<br />
2
6 Lignes électriques sans perte 161<br />
On étudiera ces paramètres plus loin en fonction de la géométrie et de la<br />
fréquence.<br />
Courant et tension<br />
Le courant et la tension sur une ligne sont fonctions de la position que nous<br />
désignerons par x et du temps t. Donc :<br />
i = I (x,t) v = v (x,t)<br />
En régime harmonique, on utilise les amplitudes complexes ou phaseurs I(x)<br />
et V(x).<br />
Cela est représenté dans la figure 6.2.2 où l'origine 0 est à l'entrée de la ligne<br />
de longueur a, du côté de la source ; la position est indiquée par x. On<br />
utilisera aussi l'origine 0' placée au récepteur en repérant une position<br />
par h : On a donc h = a – x<br />
Source<br />
0<br />
x<br />
i (x,t )<br />
v (x,t )<br />
i<br />
a<br />
Figure 6.2.2 Notation utilisée<br />
6.3 Équation et fonction d'onde<br />
Équation d'onde<br />
h<br />
0'<br />
Récepteur<br />
On peut assimiler un élément de longueur dx d'une ligne à deux<br />
conducteurs à un quadripôle constitué d'éléments dérivés des paramètres<br />
localisés comme dans la figure 6.3.1a, si les conducteurs sont identiques.<br />
C'est une représentation symétrique. On peut faire de même si les<br />
conducteurs sont différents en ayant des éléments de valeurs différentes.<br />
Mais, la forme de la figure 6.3.1b est équivalente et simplifie la dérivation<br />
des équations de propagation. Appliquons maintenant les lois des réseaux<br />
électriques à l'élément (b). On voit que :
162 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
dv R i dx L ∂i<br />
dx (6.3.1)<br />
∂t<br />
et : di Gv dx C ∂v<br />
∂t<br />
dx (6.3.2)<br />
Le signe négatif des seconds membres vient de la convention adoptée : la<br />
tension de sortie (à droite) est v + dv et non pas v - dv, etc.<br />
Divisant les deux membres par dx, et considérant que la tension et le<br />
courant sont fonctions de deux variables, v (x,t) et I (x,t), on obtient les deux<br />
équations suivantes :<br />
∂v<br />
∂x<br />
∂i<br />
∂x<br />
R i L ∂i<br />
∂t<br />
Gv C ∂v<br />
∂t<br />
(6.3.3)<br />
(6.3.4)<br />
C'est un système de deux équations linéaires aux dérivées partielles dont les<br />
solutions sont le courant et la tension sur la ligne en tous points et en tout<br />
temps. Utilisons une méthode de substitution pour les résoudre. Dérivons<br />
les deux membres de la première par rapport à x :<br />
∂ 2 v ∂i<br />
R<br />
∂x2 ∂x<br />
L ∂<br />
∂t ∂i<br />
∂x<br />
Portons maintenant (6.3.4) dans cette dernière et regroupons les termes :<br />
v<br />
i<br />
R dx /2<br />
R dx /2<br />
∂2v ∂v<br />
R G v + (RC + L G)<br />
∂x2 ∂t + LC ∂2v ∂t 2<br />
L dx /2<br />
C dx G dx<br />
L dx /2<br />
(a)<br />
i + di<br />
v + dv<br />
R dx<br />
L dx<br />
C dx G dx<br />
Figure 6.3.1 Modèles d'une portion de ligne de longueur dx<br />
v<br />
i<br />
(b)<br />
i + di<br />
(6.3.5)<br />
v + dv
De la même façon, on obtiendrait pour le courant :<br />
∂ 2 i<br />
∂i<br />
R G i + (RC + L G)<br />
∂x2 ∂t + LC ∂2i ∂t 2<br />
6 Lignes électriques sans perte 163<br />
(6.3.6)<br />
Ce sont deux équations différentielles linéaires du deuxième ordre aux<br />
dérivées partielles 1. On les appelle équations d'onde. Leur forme étant la<br />
même pour le courant et la tension, il s'ensuit que leurs solutions sont<br />
nécessairement de la même forme. Du point de vue physique, c'est logique<br />
car le courant est proportionnel à la tension sur la ligne. Dans le cas général,<br />
il y a une infinité de solutions possibles à ces équations. Nous allons<br />
maintenant examiner le cas particulier des lignes où l'on peut considérer<br />
comme négligeables la résistance et la conductance linéiques. On les appelle<br />
lignes sans pertes.<br />
Fonction d'onde<br />
Dans le cas d'une ligne où R et G seraient nuls, les pertes Joule le seraient<br />
également. Il s'ensuit qu'une onde doit se propager sur une telle ligne sans<br />
changement d'amplitude. Précisons que de telles lignes n'existent pas en<br />
pratique, mais que dans plusieurs cas on peut négliger les pertes, ce qui<br />
simplifie passablement les solutions. Dans ce cas, l'équation (6.3.5) devient :<br />
Posons :<br />
∂ 2 v<br />
∂x2 LC ∂2v ∂t 2<br />
LC 1<br />
u 2<br />
Alors : ∂2v 1<br />
2<br />
∂x<br />
u 2 ∂2v ∂t 2<br />
(6.3.7)<br />
(6.3.8)<br />
Cette dernière est une équation d'onde qui décrit la propagation d'une onde<br />
de tension électrique le long de la ligne. Cette équation est de forme<br />
identique à celle associée à une onde électromagnétique plane, comme vu<br />
précédemment. Elle admet des solutions de la forme :<br />
1 Cette équation est dite équation des télégraphistes pour des raisons historiques.
164 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
v (x,t) f(x ± ut) ou g(t ± x/u) (6.3.9)<br />
Une solution possible est la suivante :<br />
v (x,t) f 1 (x ut) + f 2 (x + ut) (6.3.10a)<br />
ou : v (x,t) g 1 (t x/u) + g 2 (t + x/u) (6.3.10b)<br />
Cela se vérifie simplement par substitution. Chaque fonction du membre de<br />
droite est individuellement une solution. Toute fonction de cette forme est<br />
une fonction d’onde, c’est-à-dire une fonction qui satisfait l’équation d’onde<br />
(6.3.8). Nous savons déjà que f1(x ut) ou g1(t x/u) décrit une onde qui<br />
se propage dans le sens positif de X, et f2(x + ut) et g2(t + x/u) une onde<br />
dans le sens négatif à la vitesse u. Vu que l’équation de propagation du<br />
courant est de la même forme, la solution est nécessairement :<br />
i(x,t) p1(x ut) + p2(x + ut) (6.3.11a)<br />
i(x,t) q1(t x/u) + q2(t + x/u) (6.3.11b)<br />
Sur une ligne sans perte, il peut donc se propager des ondes de tension et de<br />
courant électriques à une vitesse u qui ne dépend que des paramètres<br />
linéiques L et C :<br />
Ondes en échelon<br />
u<br />
1<br />
LC<br />
(6.3.12)<br />
Un premier cas simple à étudier est celui des ondes produites par une<br />
source de tension ou de courant en échelon raccordée à l’entrée d’une ligne<br />
semi-infinie sans perte. La situation n'est pas aussi simple sur une ligne de<br />
résistance et conductance linéiques finies. Supposons que la tension<br />
électrique appliquée à la ligne de la figure 6.3.2 soit un échelon de la forme :<br />
v(t) = Vo U(t) volts (6.3.13)<br />
Ce signal est représenté à la figure 6.3.3. À l’instant t = 0, une tension V o
6 Lignes électriques sans perte 165<br />
apparaît à l’entrée de la ligne et un front d’onde part sur la ligne avec une<br />
vitesse u. À l’instant particulier t, il a franchi une distance x 1 = ut et la<br />
tension V o apparaît en ce point. Ceci est représenté à la figure 6.3.4 : la<br />
tension est V o de l’origine jusqu’à cette valeur particulière de x.<br />
En x 1 , le même signal qu’à l’entrée apparaît donc avec un retard τ = x 1 /u, de<br />
sorte que son expression s’écrit comme suit à partir de (6.3.13) :<br />
v (x 1 ,t) V o U(t τ) V o U(t x 1 /u) volts<br />
C’est ce que représente la figure 6.3.5. En un point d’abscisse quelconque x,<br />
à l’instant quelconque t, l’expression de la tension est donc :<br />
v(x,τ)<br />
V o<br />
v (t)<br />
0<br />
0<br />
v (x,t) Vo U(t x/u) volts (6.3.14)<br />
+ ∞<br />
x 1<br />
v(0,t)<br />
Vo Figure 6.3.2 Ligne semi-infinie Figure 6.3.3 Signal en échelon à<br />
l’entrée<br />
x 1<br />
u<br />
x<br />
0<br />
v(x 1 ,t)<br />
Figure 6.3.4 Tension sur la ligne à l’instant τ. Figure 6.3.5 Tension en x 1 en fonction de t<br />
C’est effectivement la fonction d’onde qui est de la forme vue plus haut<br />
(premier terme de l’équation 6.3.10b). Il s’agit ici d’une onde qui se propage<br />
dans le sens positif de x, d’où le signe –. Le signe + est associé à une onde<br />
dans le sens négatif de x. En factorisant -1/u, on obtient la forme (6.3.10a) :<br />
V o<br />
v (x,t) V o U[ 1 (x ut)] volts (6.3.15)<br />
u<br />
0<br />
τ<br />
t<br />
t
166 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On tire une importante conclusion en examinant l’expression (6.3.14) :<br />
Dans le cas d’une ligne semi-infinie sans pertes, quand on connaît<br />
l’expression f(t) de la tension appliquée à l’entrée, on obtient la<br />
tension en tout point d’abcisse x et en tout temps t en remplaçant f(t)<br />
par f(t - x/u), où x/u = τ est le temps que met l’onde à franchir la<br />
distance x à partir de l’entrée.<br />
Exemple 6.3.1 <strong>Propagation</strong> d'une impulsion<br />
On applique à l'entrée d'une ligne représentée dans la figure 6.3.2 une<br />
tension v(0, t) en forme d'impulsion comme celle de la figure 6.3.6a. Cette<br />
tension peut se représenter comme la somme de deux échelons montrés<br />
dans la figure 6.3.6b :<br />
v(0, t) = v1(t) + v2(t) = V U(t) - V U(t - to)<br />
Cette impulsion met un temps τ à parvenir au point d'abcisse x1 : x1 = uτ. La<br />
figure 6.3.6c montre la tension en ce point. D'après ce que nous venons de<br />
voir, la fonction d'onde sur la ligne s'exprime comme suit :<br />
v(x,t) = V U(t - x/u) – V U(t - x/u - to)<br />
À l'instant t = 3to, elle est:<br />
v(x,t) = V U(3to - x/u) – V U(2to - x/u)<br />
La figure 6.3.7(a) montre ces fonctions et la figure 6.3.7(b) représente leur<br />
superposition, c'est-à-dire la tension sur la ligne à cet instant. Noter que la<br />
fonction U(a) est nulle pour a < 0, où a est l'argument de la fonction.<br />
v(0,t)<br />
V<br />
0 t o t<br />
(a)<br />
v(0,t)<br />
V<br />
0<br />
(b)<br />
-V<br />
v 1(t)<br />
t o<br />
v 2(t)<br />
t<br />
Figure 6.3.6<br />
v(x1 ,t)<br />
V<br />
t o<br />
0 t<br />
τ = x1/u (c)
a) b)<br />
v(x, 3t0) v(x, 3t0) V<br />
0<br />
-V<br />
2ut 0<br />
3ut 0<br />
u<br />
x<br />
u<br />
Figure 6.3.7<br />
Exemple 6.3.2 Fonction d'onde sinusoïdale<br />
Considérons une ligne très longue (semi-infinie) supposée sans pertes, à<br />
l’entrée de laquelle est raccordée une source de tension décrite par :<br />
vs(t) = 10 sin(10 8 t) U(t) volts<br />
où U(t) est la fonction échelon unité. À t = 0, une onde de tension sinusoïdale<br />
commence donc à se propager sur la ligne avec une vitesse u qu’on<br />
supposera égale à 2·10 8 m/s. L’onde partie à t = 0 de l’origine atteindra donc<br />
un point d’abscisse x à l’instant x/u, sans se déformer car la ligne est sans<br />
pertes. Les vibrations qui atteignent x ont donc la même forme qu’à l’origine,<br />
mais avec un retard τ = x/u. La fonction d’onde s’écrit donc comme suit :<br />
v+(x,t) = 10 sin 10 8 (t - x/u) U(t - x/u) volts<br />
avec u = 2 · 10 8 m/s. La figure ci-dessous montre la tension électrique sur la<br />
ligne à l’instant t, alors que le front d’onde A a parcouru la distance ut à<br />
partir de la source en 0.<br />
V<br />
0<br />
3ut 0<br />
ut 0<br />
x<br />
u
V<br />
10<br />
0<br />
-10<br />
ut<br />
Figure 6.3.8<br />
La longueur d’onde λ = u/f = 2πu/ ω = 12,57 m. Sur la figure, la distance ut<br />
est à peu près égale à 2,25 longueurs d’ondes, soit environ 28,3 mètres.<br />
Cette distance est franchie dans un temps t ≈ 141 nanosecondes.<br />
Impulsions sur une ligne avec pertes<br />
Nous verrons plus loin que l'affaiblissement ou l'atténuation d'une onde<br />
sinusoïdale qui se propage sur une ligne réelle augmente avec sa fréquence.<br />
Dans le cas de signaux impulsifs, c'est-à-dire à montée et à descente<br />
rapides, l'atténuation augmente avec la rapidité de variation.<br />
Il s'ensuit que le traitement rigoureux de la propagation des impulsions sur<br />
une ligne réelle est assez difficile. Mais, heureusement, une description<br />
qualitative du phénomène suffit le plus souvent pour comprendre les<br />
observations. La figure 6.3.9(a) montre une impulsion rectangulaire<br />
appliquée à l’entrée d’une ligne, d’une durée to de quelques dizaines de<br />
nanosecondes. Après un parcours x1 d'une centaine de mètres sur une ligne<br />
coaxiale typique, l’impulsion s’est déformée comme on peut le voir<br />
approximativement en (b) 3.<br />
3<br />
v(0, t)<br />
V<br />
t o<br />
v(x1,t) V<br />
0 t<br />
0 t<br />
τ = x<br />
(a) (b)<br />
1/u to Figure 6.3.9 Déformation d’une impulsion sur une ligne réelle<br />
Le logiciel “RÉFLEX” de Rémy Simard (UQTR, Génie électrique, 1993) permet de simuler très correctement la propagation<br />
d'impulsions sur une ligne avec pertes.<br />
λ<br />
u<br />
A<br />
X
6.4 Impédance caractéristique<br />
6 Lignes électriques sans perte 169<br />
L'impédance caractéristique d'une ligne détermine essentiellement la relation<br />
entre la tension et le courant électriques qui se propagent sur la ligne. Nous<br />
allons ici trouver son expression pour une ligne sans perte.<br />
Expression • Lignes sans perte<br />
Supposons que sur une ligne sans perte se propage une onde de tension<br />
dans le sens positif de X. Nous la désignerons par :<br />
v +(x,t) f1(x ut) (6.4.1)<br />
Nous avons vu que l'équation de propagation du courant est de la même<br />
forme que celle de la tension. Il s'ensuit que l'onde de courant correspondant<br />
à la précédente est nécessairement de la forme :<br />
i+(x,t) g1(x ut) (6.4.2)<br />
Nous cherchons une relation entre la tension et le courant. Nous avons vu<br />
plus haut les équations différentielles (6.3.3, 6.3.4) reliant les deux. Vu que<br />
R = 0, l'équation (6.3.3) se réduit à :<br />
∂v +<br />
∂x<br />
En posant w = (x - ut), on obtient :<br />
et :<br />
L ∂i +<br />
∂t<br />
∂v +<br />
∂x df<br />
dw ∂w<br />
∂x df<br />
dw<br />
∂i +<br />
∂t dg1 dw ∂w<br />
∂t dg1 dw<br />
Puis on porte le résultat dans (6.4.3) :<br />
(6.4.3)<br />
· 1 (6.4.4)<br />
u (6.4.5)<br />
df1 dw · 1 L dg1 dw · ( u) Lu dg1 dw<br />
(6.4.6)<br />
d'où : df1 Lu dg1 (6.4.7)<br />
En intégrant, on obtient f 1 x,t Lu g 1 x,t + constante<br />
ou encore : v +(x,t) Lu i+(x,t) + constante (6.4.8)
170 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
La constante correspond à une tension constante partout sur la ligne, ce qui<br />
est possible en pratique. On peut donc arbitrairement annuler cette<br />
constante. On observe que Lu est une constante qui a les dimensions d'une<br />
résistance. On convient d'appeler cette constante l'impédance<br />
caractéristique Zo de la ligne :<br />
et, vu l'expression (6.3.12) de la vitesse :<br />
v + (x,t) Z o i + (x,t) (6.4.9)<br />
Z o Lu<br />
L<br />
C<br />
(6.4.10)<br />
Donc, l’impédance caractéristique d’une ligne est une grandeur qui relie les<br />
valeurs du courant et de la tension électriques qui se propagent sur une<br />
ligne.<br />
Dans le cas d’une onde qui se propage dans le sens négatif de x, on vérifie de<br />
la même façon que :<br />
v - (x,t) Z o i - (x,t) (6.4.11)<br />
Exemple 6.4.1 Impédance caractéristique et courant<br />
Un câble coaxial de type RG-58C/U a une capacité linéique de 101 pF/m et<br />
la vitesse de propagation des ondes y est de 2,10·10 8 m/s (voir le tableau<br />
6.4.1 et l'annexe). Ces deux grandeurs permettent de calculer l’inductance<br />
linéique L à partir de l’équation 6.3.12 :<br />
L = 1<br />
u 2 C<br />
= 224,5 nH/m<br />
On obtient Zo à partir de (6.4.10) : Z o =<br />
2,245· 10 7<br />
= 47,1 ohms<br />
10<br />
1,01· 10<br />
ce qui est près de la valeur nominale de 50 ohms donnée par le fabricant.<br />
Si la ligne de l’exemple 6.3.2 est un tel câble, l’onde de courant sera donc<br />
décrite par :<br />
i + (x,t) = 10<br />
47,1 sin(108 t - x/u) U(t - x/u) ampères
6 Lignes électriques sans perte 171<br />
Valeur des paramètres • Lignes coaxiales<br />
La figure 6.4.1 montre la structure d’une ligne coaxiale typique (voir aussi<br />
figure 6.1.4). Le conducteur central est ici formé de brins tressés, mais c’est<br />
souvent un fil solide. Le diélectrique est généralement du polyéthylène solide,<br />
mais c’est parfois un fil de polyéthylène enroulé autour du conducteur<br />
central avec un grand pas d’hélice, ou encore une mousse de polyéthylène<br />
pour réaliser une permittivité plus faible (capacité linéique plus faible) et une<br />
plus grande vitesse de propagation. Le blindage représenté est fait de fils fins<br />
tressés, mais on utilise souvent une feuille d’aluminium enroulée autour du<br />
diélectrique. L’enveloppe ou gaine est aussi faite d’une variété de matériaux<br />
plus ou moins résistants aux conditions ambiantes, polyéthylène, chlorure<br />
de polyvinyl, etc. On trouvera plus de détails à l’annexe A.<br />
No<br />
RG/U<br />
6/U<br />
8/U<br />
58/U<br />
58C/U<br />
59B/U<br />
62A/U<br />
178B/U<br />
Diamètre<br />
gaine<br />
[mm]<br />
6,86<br />
10,3<br />
4,95<br />
4,78<br />
5,46<br />
5,72<br />
Gaine ou<br />
enveloppe<br />
Écran ou<br />
blindage<br />
Diélectrique Conducteur<br />
central<br />
Figure 6.4.1 Structure d’un câble coaxial typique (multibrins)<br />
Tableau 6.4.1 Caractéristiques diverses de lignes coaxiales<br />
Conducteur<br />
central, diam.<br />
[μm]<br />
1022<br />
7 x 73 (*)<br />
814<br />
19 x 180 (*)<br />
575<br />
638<br />
Impédance<br />
caractérist.<br />
[ohms]<br />
75<br />
52<br />
53<br />
50<br />
75<br />
93<br />
Capacité<br />
linéique<br />
[pF/m]<br />
56,8<br />
96,8<br />
92,4<br />
Vitesse<br />
propag.<br />
[km/s]<br />
Tension<br />
maximale<br />
[Veff]<br />
2,54 7 x 160 50 98,4 197 700 1 500<br />
(*) Formé de 7 ou 19 brins cylindriques de 73 μm, etc.<br />
101<br />
68,9<br />
44,3<br />
234 000<br />
198 000<br />
198 000<br />
210 000<br />
210 000<br />
252 000<br />
2 500<br />
5 000<br />
1 600<br />
1 600<br />
2 100<br />
1 500<br />
Atténuation<br />
à 1 MHz<br />
(dB/km)<br />
6,2<br />
5,2<br />
9,5<br />
9,5<br />
8,9<br />
8,0<br />
75
172 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
6.5 Source avec résistance interne<br />
Considérons une source de tension V s de résistance interne R s = R Th<br />
(résistance de Thévenin), V s étant la tension en circuit ouvert. Raccordons-la<br />
à l’entrée d’une ligne semi-infinie d’impédance caractéristique Z o . (Figure<br />
6.5.1). Vu que la ligne est très longue, une seule onde se propage dans le<br />
sens positif de x. L’impédance “vue” à l’entrée de la ligne est donc égale à<br />
l’impédance caractéristique Zo . Le système équivalent est tel que représenté<br />
à la figure 6.5.2. La tension à l’entrée de la ligne est donc :<br />
Z<br />
V ( t)<br />
V ( t)<br />
e<br />
R Z =<br />
0<br />
S<br />
+<br />
S<br />
0<br />
(6.5.1)<br />
Ainsi, d’après la règle énoncée plus haut, on obtient la fonction d’onde<br />
simplement en remplaçant t par t – x/u :<br />
v +(x,t)<br />
Zo<br />
(6.5.2)<br />
v s(t x/u)<br />
R s + Zo<br />
Cela est exact pour une ligne considérée comme sans perte avec des<br />
impédances réelles. En réalité, la situation est plus complexe, mais ce qui<br />
précède est une bonne approximation.<br />
v s<br />
+<br />
0<br />
R s<br />
6.6 Réflexion<br />
2<br />
1<br />
ve<br />
Zo u<br />
x<br />
∞<br />
Figure 6.5.1 Figure 6.5.2 Système équivalent<br />
En pratique, une ligne électrique est nécessairement finie. Il peut aussi y<br />
avoir un élément quelconque ou une autre ligne raccordée en un point. On<br />
considère maintenant ce qui se passe quand une onde rencontre une telle<br />
discontinuité.<br />
v(t)<br />
+<br />
0<br />
R s<br />
1<br />
v e<br />
2<br />
Z o
Coefficient de réflexion<br />
6 Lignes électriques sans perte 173<br />
La figure 6.6.1 montre une source de résistance interne R s raccordée à une<br />
ligne sans pertes de longueur a, d’impédance caractéristique Z o avec une<br />
vitesse de propagation v, laquelle est terminée par un récepteurde résistance<br />
R r . Dans ce cas, il faut admettre que des ondes se propagent dans les deux<br />
sens : v + et v - , car la tension qui apparaît aux bornes du récepteur constitue<br />
une source d’ondes vers la gauche. En général, il y a réflexion de l’énergie<br />
ondulatoire sur le récepteur.<br />
Nous cherchons ici la relation entre l’onde de tension incidente et l’onde<br />
réfléchie. La tension électrique sur la ligne peut donc s’écrire comme suit :<br />
v (x,t) v +(x,t) + v -(x,t) (6.6.1)<br />
et le courant : i (x,t) i+(x,t) + i-(x,t) (6.6.2)<br />
Or, on sait que: v + +Zo i+ et v - Zo i- (6.6.3)<br />
v s(t)<br />
+<br />
0<br />
R s<br />
2<br />
1<br />
v e<br />
Z o<br />
u<br />
x<br />
v +<br />
v-<br />
x = a<br />
Figure 6.6.1 Ligne terminée par un récepteur de résistance R r<br />
On porte ces dernières dans (6.6.2) :<br />
V V<br />
i( x, t)<br />
= −<br />
Z Z<br />
+ −<br />
0 0<br />
R r<br />
(6.6.4)<br />
Au récepteur (x = a), la loi d’Ohm s’applique : v (a,t) Rr i (a,t) . Au moyen<br />
de (6.6.1) et (6.6.4), cette dernière relation devient :<br />
v +(a,t) + v -(a,t) Rr v +(a,t)<br />
Zo<br />
v -(a,t)<br />
On en tire le rapport de la tension réfléchie et de la tension incidente qui est<br />
le coefficient de réflexion ρvr, par définition :<br />
Zo
ρvr v -(a,t)<br />
v +(a,t) Rr Zo<br />
Rr + Zo<br />
(6.6.5)<br />
Le tableau 6.6.1 donne les limites de variations du coefficient de réflexion de<br />
la tension en fonction de la résistance du récepteur.<br />
On vérifie facilement que le coefficient de réflexion du courant au récepteur<br />
s’exprime comme suit :<br />
ρir i-(a,t)<br />
i+(a,t) ρvr (6.6.6)<br />
En général, on n’utilisera que le coefficient de réflexion de la tension.<br />
Dorénavant, ρr désignera ce coefficient.<br />
Rr<br />
Tableau 6.6.1<br />
0 Zo ∞<br />
ρr 1 0 1<br />
Fonction d’onde réfléchie<br />
On vient de voir que la tension réfléchie au récepteur est de la forme :<br />
v -(a,t) ρr v +(a,t)<br />
où on sait comment la tension v +(a,t) en x = a est reliée à la tension à<br />
l’entrée v e(t) :<br />
v +(a,t) v e(t a/u)<br />
L’onde qui part du récepteur vers l’entrée de la ligne (sens négatif) parvient<br />
au point d’abcisse x avec un retard (a - x)/u (Figure 6.6.1). Son expression<br />
est donc :<br />
v -(x,t) ρr v e t a u<br />
a x<br />
u<br />
ρr v e t + x u 2a<br />
u<br />
(6.6.7)<br />
Or, a/u = τ , le temps que met l’onde pour aller d’un bout à l’autre de la<br />
ligne. On peut donc écrire :<br />
v -(x,t) ρr v e t + x/u 2τ (6.6.8)
6 Lignes électriques sans perte 175<br />
Ce qui est bien la forme d’une onde dans le sens négatif. À son tour, cette<br />
dernière onde se réfléchit sur la source. En appliquant le même<br />
raisonnement qu’au récepteur, considérant que la source présente une<br />
résistance Rs pour l’onde v -(x,t) , le coefficient de réflexion à la source<br />
s'exprime comme :<br />
ρs Rs Zo<br />
Rs + Zo<br />
(6.6.9)<br />
Donc, de façon générale, une autre onde partira vers la droite qui se<br />
réfléchira au récepteur, etc. En principe, cela se répète à l’infini et la tension<br />
résultante sur la ligne est la somme de toutes ces ondes.<br />
Exemple 6.6.1 Réflexions multiples lignes sans perte<br />
Supposons que la source du système de la figure 6.6.1 donne une tension en<br />
circuit ouvert qui a la forme d’un échelon : vs(t) = Vo U(t) . La tension<br />
initiale à l’entrée est alors donnée par :<br />
ve(t) =<br />
Zo<br />
Zo + Rs<br />
Vo U(t) = Ve U(t)<br />
Supposons de plus que Zo = 50 ohms, Rs = Zo/6, Rr = 7Zo , u = 2·10 8 m/s et<br />
a = 5 mètres. On en tire :<br />
Ve =<br />
Zo<br />
Zo + Zo/6 Vo = 6<br />
7 Vo = V+1<br />
La première onde v +1 qui part sur la ligne est représentée dans la figure cidessous<br />
à l’instant t1 < τ. Son expression est :<br />
v+1(x,t1) = 6 7 Vo U(t - x/u) = Ve U(t - x/u) = V+1 U(t - x/u)<br />
Les coefficients de réflexion au récepteur et à la source sont respectivement :<br />
ρr = 7Zo - Zo<br />
7Zo + Zo<br />
et : ρs = Zo/6 - Zo<br />
Zo/6 + Zo<br />
= + 3<br />
4<br />
= – 5 7<br />
Le temps de propagation d’une onde d’un bout à l’autre de la ligne est :<br />
τ = a u =<br />
5<br />
2⋅ 10 8 = 25⋅ 10 9 = 25 ns
v(x,t 1 )<br />
V e<br />
0<br />
v +1<br />
t 1 < τ<br />
ut 1<br />
Figure 6.6.2<br />
L a prem ière o nde réfléchie au récept eur est V - 1 ( x ,t ) = V 1 U(t + x/u - 2τ) , o ù :<br />
V 1 = ρrV+1 = 3 4 Ve = 3 4 6 7 Vo = 9 14 Vo<br />
Cette onde est représentée dans la figure ci-dessous à l’instant t 2 compris<br />
entre τ et 2τ. On voit la tension v (x,t 2 ) résultant de la superposition de<br />
v+1 et de v 1. À cet instant, le front A de l’onde v+1(x,t) se trouve<br />
virtuellement au-delà de x = a. Le front A’ de l’onde réfléchie se trouve alors à<br />
la même distance de x = a.<br />
À son tour, l’onde v -1 (x,t) se réfléchit sur la source et produit :<br />
v+2(x,t) = V+2 U(t - x/u - 2τ) ,<br />
car le front d’onde A’ parvient en x = 0 à l’instant 2τ. Puis,<br />
V+2 = ρsV 1 = – 5 7 3 4 V+1 = – 15<br />
28 6 7 Vo = – 45<br />
98 Vo<br />
Et ainsi de suite. On voit que ces réflexions multiples doivent créer en<br />
pratique une situation relativement complexe sur la ligne si les coefficients<br />
de réflexion diffèrent de 0.<br />
En pratique, on s’intéresse surtout à l’effet produit sur la tension à<br />
l’émetteur ou au récepteur.<br />
Pour réduire l’importance de ce phénomène qui affecte la qualité des signaux<br />
transmis sur une ligne, il importe donc de rendre les coefficients de réflexion<br />
aussi près de 0 que possible. C’est particulièrement important dans les<br />
systèmes de communication par impulsions codées, les ordinateurs, etc.<br />
Cela se fait en adaptant la source et le récepteur à la ligne ou vice versa,<br />
c’est-à-dire en égalisant autant que possible les impédances de source, de<br />
récepteur et de ligne.<br />
u<br />
a<br />
x
v(x,t 1)<br />
Vo V +1<br />
0<br />
t < t 2 < 2τ<br />
Diagramme en zigzag<br />
u<br />
u<br />
A'<br />
Figure 6.6.3<br />
6 Lignes électriques sans perte 177<br />
Il existe une façon simple de déterminer la tension (ou le courant) sur la<br />
ligne sans pertes par suite des réflexions multiples d’une onde en échelon. Il<br />
s’agit du graphique qu’on peut désigner comme le diagramme en zigzag,<br />
représenté dans la figure 6.6.4. Ce diagramme représente simplement la<br />
position du front d’onde au cours du temps. Il a été tracé au moyen des<br />
données de l’exemple précédent. On s’en sert pour déterminer la tension sur<br />
la ligne en tous points et en tout temps dans le cas d’ondes en échelon.<br />
Voyons, par exemple, comment varie la tension au récepteur, en x = a. Le<br />
front d’onde initial part de l’entrée de la ligne à t = 0 avec une amplitude V +1 .<br />
Sa réflexion au récepteur à l’instant τ donne le front d’onde d’amplitude<br />
V 1 = ρrV +1 . La tension en ce point devient alors (à τ + ) la somme des deux<br />
ondes :<br />
v (a,τ +) = V +1 + V 1 = V +1 + ρrV +1 = 7<br />
4 V +1<br />
v (a,τ+) = 7<br />
4 6<br />
7 Vo = 3<br />
2 Vo = 1,5 Vo<br />
Cette situation est aussi représentée dans la figure 6.6.3. Le front d’onde V 1<br />
va se réfléchir à la source où il devient V +2 = ρsV 1 . Ce dernier parvient au<br />
récepteur à l’instant 3τ et se réfléchit pour donner V 2 = ρrV +2 . Juste après<br />
la réflexion, à l’instant 3τ + , la tension électrique est la somme des quatre<br />
ondes successives :<br />
v (a,3τ+) = V+1 + V 1 + V+2 + V 2<br />
2<br />
v (a,3τ +) = = V +1 + ρrV +1 + ρsρrV +1 + ρsρr V +1 (6.6.10)<br />
v 1<br />
a<br />
v +1<br />
A<br />
u<br />
x
178 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
v (a,3τ+) = 1 + 3 - 5<br />
4 7 3 - 5<br />
4 7 3 2<br />
V+1<br />
4<br />
= 13<br />
16 V +1 = 39<br />
56 Vo = 0,6964 Vo<br />
À l’instant 5τ, deux termes s’ajoutent :<br />
V +3 = ρs 2 ρr 2 V +1 et V -3 ρs 2 ρr 3 V +1 . On calcule<br />
v (a,5τ+) 3759 V+1<br />
11277<br />
3136 10976 Vo 1,0274 Vo .<br />
De même, à l’instant 7τ , s’ajoutent les termes V +4 ρs 3 ρr 3 V +1 et<br />
V -4 ρs 3 ρr 4 V +1, de sorte que :<br />
v (a,7τ+) 81627<br />
87808 V+1 0,7968 Vo<br />
Les termes qui s’ajoutent sont de plus en plus faibles. La figure 6.6.5 montre<br />
comment varie la tension au récepteur v(a,t). À la fin de ce régime transitoire,<br />
la ligne étant supposée sans perte, la situation est essentiellement celle<br />
représentée à la figure 6.6.6. La tension à l’entrée et partout sur la ligne est<br />
alors v e (42/43) Vo , la valeur donnée par la théorie élémentaire qui ne<br />
tient pas compte des phénomènes de propagation et de réflexions multiples.<br />
t<br />
5τ<br />
4τ<br />
3τ<br />
2τ<br />
τ<br />
V = ρ V<br />
+3 s -2<br />
V = ρ V<br />
V = ρ V<br />
-2 r +2<br />
+2 s -1<br />
V = ρ V<br />
-1 r +1<br />
V = (6/7)V<br />
+1 o<br />
5τ<br />
τ<br />
3τ<br />
0<br />
x<br />
1<br />
a x<br />
Figure 6.6.4 Diagramme en zigzag<br />
E<br />
D<br />
C<br />
B<br />
A<br />
v(a,t)<br />
1,5V o<br />
V o<br />
0<br />
v (t) +<br />
τ 3τ 5τ 7τ t<br />
Figure 6.6.5<br />
0<br />
Z /6<br />
o<br />
1<br />
v e<br />
2<br />
Figure 6.6.6<br />
7Z o
Coefficient de transmission<br />
6 Lignes électriques sans perte 179<br />
Considérons deux lignes d’impédances caractéristiques différentes Z o1 et Z o2<br />
raccordées en série et une onde en échelon V 1+ (x,t) qui se propage vers la<br />
jonction AB à la vitesse u 1 . ( En arrivant à la jonction, l’onde se réfléchit<br />
partiellement pour donner l’onde V 1– (x,t) vers la gauche, et se transmet<br />
partiellement sur la deuxième ligne sous la forme d’une onde V 2+ (x,t) à la<br />
vitesse u 2 . On définit le coefficient de réflexion sur la ligne 1 à la jonction<br />
comme :<br />
ρ11 V 1<br />
V 1+<br />
Zo2 Zo1<br />
Zo2 + Zo1<br />
(6.6.11)<br />
Le coefficient de transmission est défini comme le rapport de la tension<br />
transmise et de la tension incidente à la jonction:<br />
ρ12 V 2+(0,t)<br />
V 1+(0,t)<br />
(6.6.12)<br />
Or, la tension de l’onde transmise est celle qui existe à la jonction, laquelle<br />
est la somme V 1+ (0,t) + V 1– (0,t). Alors :<br />
V 2+(0,t) V 1+(0,t) + V1 (0,t) (1 + ρ11) V 1+(0,t)<br />
Ici, Z o2 < Z o1 (figure 6.6.7).<br />
V 1-<br />
V 1+<br />
Zo1<br />
ρ 11<br />
A<br />
B<br />
ρ 12<br />
Z o2<br />
V 2+<br />
Figure 6.6.7 Réflexion et transmission à une jonction<br />
On a donc : ρ12 1 + ρ11<br />
(6.6.13)
180 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Avec l’origine en AB, les fonctions d’onde réfléchie et transmise sont les<br />
suivantes dans le cas présent où les pertes sont supposées nulles :<br />
V 1 (x,t) V(0,t) U(x + vt ) ρ11 V1+(0,t) U(x + vt ) (6.6.14)<br />
V 2+(x,t) V(0,t) U(x vt ) ρ12 V1+(0,t) U(x vt ) (6.6.15)<br />
6.7 Théorème des interrupteurs<br />
Voyons maintenant deux théorèmes simples qui permettent de résoudre<br />
facilement certains problèmes où les lignes ont une tension initiale ou un<br />
courant initial non nuls sur toute leur longueur.<br />
Interrupteur initialement ouvert<br />
La figure 6.7.1(a) représente un réseau électrique H et deux bornes A, B de<br />
numéro j entre lesquelles existe une tension constante Vj , avec un<br />
interrupteur K. Il est évident que rien n’est changé entre les bornes si une<br />
source de tension de valeur Vj remplace K comme en (b).<br />
Si, à l’instant t = 0, l’interrupteur est fermé comme en (c), la tension<br />
s’annule. On constate alors que cette situation peut être simulée en ajoutant<br />
en série avec la source Vj , la figure (b) une source de tension en échelon<br />
–VjU(t) comme dans la figure (d). Le premier théorème des interrupteurs est<br />
simplement l’énoncé de cette évidence.
K<br />
K<br />
A<br />
V j<br />
B<br />
A<br />
0<br />
B<br />
H<br />
B<br />
(a) (b)<br />
H<br />
B<br />
(c) (d)<br />
V j<br />
+<br />
+<br />
+<br />
-V jU(t)<br />
Figure 6.7.1<br />
Théorème des interrupteurs. Sources de tension équivalentes.<br />
A<br />
V j<br />
A<br />
Interrupteur initialement ouvert.<br />
Interrupteur initialement fermé<br />
Dans la figure 6.7.2(a), l’interrupteur entre les bornes A, B du réseau H est<br />
fermé et un courant continu Ij circule. Sans rien changer, on peut donc<br />
remplacer l’interrupteur fermé K par une source de courant Ij .<br />
Si l’interrupteur est ouvert à t = 0, le courant s’annule (fig. c). On peut<br />
constater à la figure (d) que cette situation peut être simulée en ajoutant en<br />
parallèle avec la source de la figure (b) une source de courant en échelon –I j<br />
U(t). Cet énoncé traduit le deuxième théorème des interrupteurs, celui des<br />
interrupteurs initialement fermés.<br />
0<br />
H<br />
H
I j<br />
K<br />
K<br />
t = 0<br />
A<br />
B<br />
A<br />
B<br />
H<br />
B<br />
(a) (b)<br />
Ij = 0 H<br />
-IjU(t) Ij B<br />
(c) (d)<br />
Figure 6.7.2<br />
Théorème des interrupteurs. Sources de courant équivalentes : interrupteur initialement fermé.<br />
Applications<br />
Ligne initialement chargée<br />
Considérons une ligne sans perte qui a été chargée au potentiel V o et qu’on<br />
relie à une résistance R1 à l’instant t = 0 en fermant l’interrupteur K<br />
(fig. 6.7.3a). Comment évoluera la tension sur la ligne? On peut répondre<br />
facilement à cette question en appliquant le théorème des interrupteurs<br />
initialement ouverts.<br />
I j<br />
A<br />
A<br />
H<br />
H
6 Lignes électriques sans perte 183<br />
En effet, comme la tension V o qui existe entre les bornes de K s’annule à<br />
t = 0, on peut remplacer ce dernier par une source de tension constante V o<br />
en série avec une source de tension en échelon -V o U(t) comme dans la figure<br />
6.7.3b. À t = 0, cette dernière produit à l’entrée de la ligne une tension:<br />
V e<br />
Zo<br />
V o<br />
R1 + Zo<br />
et une première onde v +1 (x,t) part sur la ligne dont l’amplitude V +1 = V e :<br />
v +1 Ve U(t x/u)<br />
Le front d’onde atteint l’autre extrémité à l’instant τ = a/u. Vu que la ligne<br />
est ouverte, le coefficient de réflexion ρ r y est égal à +1. L’onde réfléchie est<br />
ainsi:<br />
K<br />
v 1 +V e U(t + x/u 2τ)<br />
t = 0<br />
Vo -VoU(t) +<br />
+ + +<br />
R1 Vo Zo u<br />
R1 Vo Figure 6.7.3 a) Ligne initialement chargée<br />
au potentiel V o<br />
(a) (b)<br />
Z o<br />
b) Système équivalent<br />
Considérons le cas où R1 Zo (ligne adaptée), alors V e V o/2 , À<br />
l’instant t 1 compris entre τ et 2τ, la situation sur la ligne est représentée<br />
dans la figure 6.7.4. Le front d’onde v +1 est rendu virtuellement en A’ et le<br />
front d’onde v 1 est en A, à égale distance de l’extrémité de la ligne. La<br />
tension résultante est la somme:<br />
v (x,t1) Vo + v +1(x,t1) + v 1(x,t1)<br />
Elle est représentée en trait gras dans la figure. On observe que l’onde<br />
réfléchie efface en quelque sorte, à la vitesse u, la tension sur la ligne.<br />
Comme la résistance R1 est adaptée à la ligne, l’onde v 1 est complètement<br />
absorbée et la tension devient nulle partout sur la ligne à l’instant 2τ.<br />
u<br />
+
V o<br />
V o /2<br />
0<br />
-V o /2<br />
t<br />
2τ<br />
τ<br />
0<br />
u<br />
A<br />
a<br />
V 1 (x,t 1 )<br />
Figure 6.7.4 Tension sur la ligne<br />
-V o /2<br />
-V o/2<br />
V o<br />
Figure 6.7.5 à l’instant t 1 : τ < t 1 < 2τ<br />
a<br />
A'<br />
V +1(x,t 1)<br />
Le diagramme en zigzag permet de déterminer simplement la tension sur la<br />
ligne, particulièrement à l’entrée. Dans le cas présent, il se réduit à celui de<br />
la figure 6.7.5. On note la tension constante Vo sur le graphique afin de ne<br />
pas l’oublier dans l’addition.<br />
Si la résistance n’était pas adaptée à la ligne, il y aurait une infinité de<br />
réflexions d’amplitude décroissante aux deux extrémités. Le diagramme en<br />
zigzag permettrait de déterminer l’évolution de la tension sur la ligne.<br />
Ligne avec courant initial<br />
Dans la figure 6.7.6, l’interrupteur K est fermé depuis longtemps, de sorte<br />
qu’un courant continu Io s’est établi dans la ligne supposée sans pertes<br />
court-circuitée à son extrémité de droite. Le courant dans la résistance R1 est alors nul, car elle est en parallèle avec le court-circuit. Alors, Io = Vo /R2 .<br />
Comme l’interrupteur s’ouvre à t = 0, on sait que le deuxième théorème des<br />
interrupteurs s’applique et qu’on peut le remplacer par deux sources de<br />
2τ<br />
τ<br />
x<br />
u<br />
X
6 Lignes électriques sans perte 185<br />
courant en parallèle, l’une constante de valeur I o , l’autre fournissant un<br />
échelon de valeur -I o U (t), comme illustré dans la figure 6.7.7. Mais, par<br />
définition d’une source de courant, ces sources imposent un courant dans<br />
la branche formée de la source de tension et de R 2 . On peut donc les<br />
remplacer par un court-circuit, comme dans la figure 6.7.8, où les sources<br />
de courant sont simplement déplacées. Notons que la tension initiale sur la<br />
ligne est nulle.<br />
R K<br />
t = 0<br />
2 Io +<br />
Vo V o<br />
+<br />
-I oU(t)<br />
R 2<br />
I o<br />
R1<br />
I oU(t)<br />
R 1<br />
Figure 6.7.6<br />
I o<br />
Z o<br />
Z o<br />
Figure 6.7.7 Sources équivalentes<br />
I o<br />
I o<br />
u<br />
u<br />
I o<br />
R1 Zo u Io<br />
Figure 6.7.8 Système équivalent<br />
À t = 0, l’échelon de courant –Io apparaît et ce courant se répartit entre la<br />
résistance R1 et l’impédance d’entrée Zo de la ligne qui est résistive (R1 ||<br />
Zo ). Le courant qui part sur la ligne a donc une amplitude I +1 :<br />
I+1<br />
1/Zo<br />
1/Zo + 1/R1<br />
Io<br />
I o
186 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
EXERCICES<br />
Cette onde de courant i +1 (x,t) = I +1 U(t - x/u) commence à se réfléchir sur le<br />
court-circuit à l’instant τ. Le coefficient de réflexion pour le courant est de<br />
signe opposé à celui de la tension: ρi = –ρv = +1.<br />
L’onde réfléchie est donc i –1 (x,t) = I +1 U(t + x/u – 2τ). Si R 1 = Z o , il n’y aura<br />
pas d’autres réflexions, sinon il y aura réflexions multiples d’amplitudes<br />
décroissantes. Comme dans le cas précédent, un diagramme en zigzag<br />
facilitera le calcul de la variation du courant en un point donné au cours du<br />
temps<br />
Questions de revue<br />
1. Donner la définition d'une ligne électrique.<br />
2. Quelles sont les hypothèses qui permettent de dériver les équations de<br />
propagation du courant et de la tension sur les lignes électriques à partir<br />
de la théorie des réseaux électriques ?<br />
3. À partir du modèle quadripolaire d'un élément de ligne électrique de<br />
longueur dx, trouver l'équation générale de propagation de la tension<br />
électrique sur la ligne.<br />
4. Démontrer que l'équation de propagation de la tension sur une ligne<br />
sans perte est satisfaite par toute fonction de la forme<br />
v(x,t) = f(x ± vt) , une fonction d'onde, où v est la vitesse de<br />
propagation. Quelle est l'expression de cette dernière ? Quelle est la<br />
limite physique de v ? Dans quel cas est-elle atteinte ?<br />
5. Trouver l'expression de l'impédance caractéristique d'une ligne sans<br />
perte en fonction des paramètres distribués.<br />
6. Trouver l'expression de l'impédance caractéristique d'une ligne coaxiale<br />
supposée sans perte où le conducteur interne a un rayon a, et le<br />
conducteur externe un rayon interne b.<br />
7. Trouver l'expression du coefficient de réflexion de la tension électrique à<br />
l'extrémité d'une ligne d'impédance caractéristique Z<br />
o<br />
terminée par une<br />
impédance Z<br />
1<br />
, les deux impédances étant réelles.
6 Lignes électriques sans perte 187<br />
8. Démontrer que l'expression du coefficient de transmission de tension<br />
électrique à la jonction de deux lignes d'impédances caractéristiques Z o1<br />
et Z o2 , pour des ondes allant de 1 vers 2 est: T =<br />
2 Zo2<br />
Zo2 + Zo1<br />
9. Démontrer que la relation entre les ondes de courant et de tension qui se<br />
propagent dans le sens négatif de x sur une ligne électrique sans perte<br />
est : v(x,t) = –Zo i(x,t) .<br />
6.1 Fonctions d'onde<br />
Lesquelles parmi les fonctions suivantes peuvent décrire une onde de<br />
tension électrique v(x,t) se propageant sur une ligne ? A et B sont des<br />
constantes, x une coordonnée, u une vitesse et t un temps. Justifier ses<br />
réponses.<br />
a) v = A/ (x - ut) b) v = A/ (x – ut)2<br />
c) v = A sinh B(t – x/u) d) v = A cos2B(x + ut)<br />
e) v = A ln B(x + ut) f) v = A exp jB (x - ut)2<br />
g) v = A f(x2 – ut)<br />
6.2 Fonctions d'onde<br />
Si on applique à l'entrée d'une ligne électrique semi-infinie une tension de la<br />
forme :<br />
v(t) = v(0, t) =<br />
100<br />
2 + 10 16 t 2 ,<br />
déterminer la fonction qui décrit l'onde de tension qui se propage (la fonction<br />
d'onde), sachant que sa vitesse est de 2,5·10 8 m/s. Faire un graphique de la<br />
fonction d'onde en fonction de l'abscisse x aux instants t1 = 10 ns et t2 =<br />
20 ns.<br />
Rép.: v(x,t) =<br />
100<br />
2 + 10 16 (t – 4·10 9 x)2
188 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
6.3 Fonction d'onde<br />
On a une ligne sur laquelle les ondes de tension ou de courant se propagent<br />
à la vitesse u = 2,5·10 8 m/s. Si l'on applique à l'entrée une tension telle que<br />
dans le référentiel (0'x') lié à l'onde on ait: v(x' ) = 50 volts ,<br />
2<br />
1 + 0.2x'<br />
déterminer la fonction d'onde. On considère la ligne comme semi-infinie.<br />
Représenter cette fonction à l'instant t = 40 ns.<br />
Rép.: v(x,t) =<br />
6.4 Onde en échelon<br />
50<br />
1 + 0,2(x - 2,5· 10 8 t)<br />
2 volts<br />
La source de tension électrique dans le système ci-contre est décrite par<br />
l'échelon v s t = 2 Ut volts. Trouver l'expression de l'onde de courant qui<br />
part sur la ligne et celle de l'onde de tension réfléchie.<br />
6.5 Onde sinusoïdale<br />
+<br />
vs (t)<br />
50 Ω<br />
Zo = 50 Ω<br />
u = c<br />
0 x = 30 m<br />
Rt =<br />
25 Ω<br />
On applique à l'entrée d'une ligne bifilaire semi-infinie dans l'air, une tension<br />
de la forme<br />
v(t) = 100 cos (4π·10 8 t) volts .<br />
a) Évaluer la pulsation, la fréquence et la période de l'excitation.<br />
Rép.: f = 200 MHz<br />
b) Déterminer la fonction d'onde.<br />
Rép.: v(x,t) = 100 cos (4π·10 8 t – 4.19x) volts
c) Calculer la longueur d'onde.<br />
Rép.: 1.5 mètre<br />
6.6 Calcul de paramètres linéiques<br />
6 Lignes électriques sans perte 189<br />
Calculer les paramètres linéiques d'une ligne aux pertes négligeables dont<br />
l'impédance caractéristique est de 50 ohms, avec une vitesse de propagation<br />
des ondes de 200 000 km/s.<br />
Rép.: 100 pF/m, 250 nH/m...<br />
6.7 Fonctions d'onde. Énergie<br />
On applique à l'entrée d'une ligne semi-infinie un échelon de tension v(t) =<br />
v(0,t) = 10 U(t) volts. Si l'impédance caractéristique est 50 ohms et la vitesse<br />
de propagation 200 000 km/s,<br />
a) Déterminer la fonction d'onde de tension électrique. Faire un graphique<br />
de la tension sur la ligne à t = 1 et 2 μ s. Dans une autre figure,<br />
représenter la tension en x = 2 et 5 mètres en fonction du temps.<br />
Rép.: v (x,t) = 10 U(t – 5·10 9 x) volts<br />
b) Trouver la fonction d'onde de courant.<br />
c) Écrire l'expression de la puissance P(x,t), et décrire la distribution<br />
d'énergie sur la ligne à t = 1 μs.<br />
Rép.: P (x,t) = 2 U(t – 5·10 9 x) watts . Distribution uniforme<br />
d'énergie sur 200 m de ligne, avec une densité de 10 nJ/m.<br />
d) Démontrer que la densité d'énergie électrique sur la ligne est égale à la<br />
densité d'énergie magnétique. La densité d'énergie est l'énergie par unité<br />
de longueur de la ligne.<br />
6.8 Onde de courant et onde de tension<br />
Considérer une ligne coaxiale RG-58C/U (Z o = 50 ohms, u = 2c/3) très<br />
longue à l’entrée de laquelle on applique une tension décrite par<br />
v(0, t) = 10 12 2t volts. Si on suppose les pertes négligeables, déterminer la<br />
fonction décrivant l’onde de courant sur la ligne, et faire le graphique de cette<br />
fonction à l’instant t = 1 μs.
190 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
6.9 Fonctions d'onde. Puissance<br />
À l'extrémité x = 0 d'une ligne semi-infinie sans perte, d'impédance<br />
caractéristique Z o = 50 ohms, on applique une tension<br />
v (t) = 5 U(t ) – 5 U(t – 10 8 ) volts , où t est en secondes.<br />
a) Représenter cette fonction. La vitesse de propagation u = c, celle dans le<br />
vide.<br />
b) Déterminer la fonction d'onde de tension sur la ligne. Faire une figure.<br />
c) Écrire la fonction d'onde de courant.<br />
Rép.: i (x,t) = 0.1 U(t – 3.33· 10 9 x) – 0.1 U(t – 3.33· 10 9 x – 10 8 ) A<br />
d) Établir l'expression de la puissance fournie par la source et celle de la<br />
puissance sur la ligne.<br />
Rép.: PS = 0.5 U(t) – 0.5 U(t – 10 8 ) W<br />
P (x,t) = 0.5 U(t – x/v) – 0.5 U(t – x/v – 10 8 ) W<br />
6.10 Décharge d’un condensateur dans une ligne<br />
La figure ci-contre représente un condensateur C chargé initialement à la<br />
tension Vo qui est relié à l’entrée d’une ligne RG-58C/U très longue par<br />
l’intermédiaire d’un interrupteur analogique K dont la résistance interne est<br />
négligeable à l’état «fermé», et extrêmement élevée à l’état «ouvert».<br />
+<br />
V o<br />
K<br />
RG-58C/U<br />
C Z o u<br />
x = 0<br />
a) Si l’interrupteur est fermé à l’instant t = 0, trouver l’expression complète<br />
de la tension sur la ligne en tout temps, c’est-à-dire la fonction d’onde.<br />
Exposer clairement la méthode et les hypothèses utilisées.<br />
b) Faire le graphique de la tension à l’entrée de la ligne en fonction du<br />
temps, ainsi que celui de la tension sur la ligne à l’instant 2τ, où τ est la<br />
constante de temps du système. Vous exprimerez celle-ci en fonction des<br />
paramètres donnés.<br />
c) Quelle est l'expression de l'onde de courant ?
6.11 Onde de courant et onde de tension<br />
6 Lignes électriques sans perte 191<br />
Le système représenté ci-contre est formé d'une bobine d'inductance L sans<br />
résistance, parcourue par un courant initial Io et placée à l'entrée d'une ligne<br />
électrique très longue d'impédance caractéristique Zo. Le courant est fourni<br />
par une source de courant en parallèle avec une résistance R non nulle. Si<br />
l'interrupteur K s'ouvre à l'instant t = 0, décrire l'onde<br />
I o<br />
t = 0<br />
K<br />
A<br />
R L<br />
de courant qui se propage sur la ligne.<br />
Application numérique: Z o = 50 ohms, u = 2c/3, I o = 1 A, R = 10 ohms,<br />
L = 1 μH<br />
6.12 Réflexions multiples<br />
Considérer la ligne sans pertes représentée ci-contre qui est initialement non<br />
chargée.<br />
a) Évaluer les coefficients de réflexion de tension et de courant aux deux<br />
extrémités.<br />
R: ρsv = –ρsi = –0,667<br />
b) Écrire la fonction décrivant la première onde de tension partant de<br />
l'origine et celle de la première onde réfléchie au récepteur.<br />
Rép.: V 1 x,t = 0,833 Ut + 3,33· 10 9 x – 2·10 6 V<br />
c) Quelle est l'expression générale de la ne onde de tension partant de la<br />
source?<br />
15 Ω<br />
+<br />
2 V<br />
B<br />
Z = 75 Ω<br />
o<br />
8<br />
v = 3·10 m/s<br />
0 d = 300 m<br />
Z o<br />
u<br />
R =<br />
r<br />
225 Ω
192 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
n 1 n 1<br />
Rép.: Vn+ (x,t) = ρs ρr U [t – x/v – 2(n – 1)τ ] V où τ est le temps<br />
que met une onde à parcourir la ligne.<br />
d) Faire le graphique en zigzag de la tension sur la ligne jusqu'au temps<br />
t = 8t .<br />
e) Faire le graphique de v(0,t) et de v(300,t) de t = 0 à t = 8τ.<br />
6.13 Réflexions multiples. Lignes raccordées<br />
+<br />
2Z o1<br />
t = 0<br />
V o Z o1 Z o2 = 2Z o1<br />
0<br />
A<br />
B<br />
3Z o1<br />
La ligne de transmission ci-dessus est formée de deux lignes sans perte<br />
d'égale longueur et d'impédances caractéristiques différentes raccordées en<br />
série. Le temps de propagation sur chaque section est le même.<br />
a) Évaluer les coefficients de réflexion de tension et de courant à chaque<br />
extrémité.<br />
b) Trouver les coefficients de réflexion et de transmission à la jonction des<br />
deux lignes pour les ondes :<br />
1. allant de gauche à droite<br />
2. allant de droite à gauche.<br />
Rép.: ρ11 = –ρ22 = 1/3 ρ21 = 2/3<br />
6.14 Mesure d’impulsions au laboratoire<br />
On réalise au laboratoire le dispositif illustré ci-dessous pour étudier la<br />
propagation des impulsions sur les lignes électriques; la deuxième ligne est<br />
ouverte en C. La tension vo (t) illustrée est mesurée à la sortie du générateur<br />
G avant de le raccorder à la ligne. La période de répétition T des impulsions<br />
rectangulaires est très supérieure aux temps de propagation sur les lignes.<br />
L’oscilloscope permet de voir et de mesurer la tension électrique ve (t) à<br />
l’entrée A de la première ligne, et l’impédance d’entrée de l’oscilloscope est de<br />
l’ordre de 10 MΩ.
6 Lignes électriques sans perte 193<br />
Déterminer la tension qu’on doit voir et mesurer à l’oscilloscope dans un<br />
intervalle d’environ 500 ns. Décrire clairement les étapes du raisonnement et<br />
les calculs. Faire un graphique à l’échelle.<br />
G<br />
R g = 50 ohms<br />
vo(t) 4<br />
(volts)<br />
0<br />
A<br />
20 ns<br />
Oscilloscope<br />
RG-58C/U<br />
u 1 = 2c/3<br />
a 1 = 10 m<br />
T<br />
B RG-59/U C<br />
Z o1 = 50 ohms Z o2 = 75 ohms<br />
6.15 Trois lignes raccordées - Réflexions multiples<br />
u 2 = 2c/3<br />
a 2 = 15 m<br />
Une ligne téléphonique en deux parties 1 et 2 de même longueur a, est reliée<br />
à une source de tension en échelon vs(t) = VoU(t). Une ligne 3 de même<br />
longueur a, mais d’impédance caractéristique double (2Z o ) est branchée au<br />
point milieu B. La ligne 3 étant terminée par une résistance de valeur Zo ,<br />
déterminer la tension en C en fonction du temps (graphique) jusqu’à l’arrivée<br />
du premier écho (t = 5τ + ), utilisant particulièrement un diagramme en zigzag.<br />
Bien décrire les différentes étapes de la solution.<br />
Z s= Z o<br />
v s(t)<br />
A<br />
1 2<br />
Z o<br />
u a<br />
Z o<br />
u<br />
B C<br />
2Z o<br />
a<br />
3<br />
Z o<br />
u a<br />
t<br />
Z r = Z o
194 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
6.16 Adaptation d'impédances<br />
On raccorde une première ligne de transmission sans perte, d'impédance<br />
caractéristique Zo1 à une deuxième d'impédance Zo2 par l'intermédiaire d'un<br />
adaptateur d'impédance formé de deux résistances R1 et R2 comme illustré.<br />
Notons que R1 se place du côté de la ligne d'impédance la plus élevée.<br />
L'excitation vs appliquée à l'origine est de la forme: vs(t) = Vs U(t) volts ,<br />
où U(t) est la fonction échelon unité.<br />
a) Évaluer les résistances R 1 et R 2 qui réalisent l'adaptation des deux<br />
lignes.<br />
Rép.: 86,60 et 43,30 ohms.<br />
b) Démontrer que l'adaptateur produit une atténuation de 5,71 décibels<br />
(dB) de la puissance d'une onde incidente d'un côté ou de l'autre.<br />
c) Faire le graphique en zigzag de la tension sur les lignes.<br />
d) Faire le graphique de la tension aux bornes AB de la source en fonction<br />
du temps, ainsi que celui de la tension à l'extrémité ouverte, directement<br />
sous le premier.<br />
Rs +<br />
vs A<br />
B<br />
x = 0<br />
6.17 Lignes multiples<br />
Zo1 u1 R1 R2 x = d 1<br />
Zo2 < Zo1 u2 Rs = Zo1 = 75 ohms u1 = 2·10 8 m/s<br />
d1 = 80 m d2 = 125 mètres<br />
u2 = 1.25 u1 Zo2 = 50 ohms<br />
x = d 2<br />
La ligne sans perte 1 est raccordée de la façon illustrée à deux autres lignes<br />
d'inégale longueur et de même impédance caractéristique. Déterminer la<br />
tension à l'entrée AB dans l'intervalle 0 < t < 6 τ.
Suggestion :<br />
Considérer trois diagrammes en zigzag côte à côte.<br />
Z o /2<br />
+<br />
vs A<br />
B<br />
x = 0<br />
6.18 Récepteurs réactifs<br />
Z o = 50 Ω<br />
u<br />
1<br />
τ 1 = τ 2 = 0.75τ 3<br />
6 Lignes électriques sans perte 195<br />
3<br />
2<br />
Zo u<br />
u<br />
Z o<br />
200 Ω<br />
100 Ω<br />
Décrire de façon qualitative, avec des figures, la réflexion d'une onde de<br />
tension électrique sur une ligne, une impulsion par exemple, par :<br />
a) Un récepteur purement capacitif de capacité électrique C.<br />
b) Un récepteur purement inductif d’inductance L.<br />
c) Un récepteur formé d'un condensateur C en parallèle avec une résistance<br />
R.<br />
d) Un récepteur formé d'une condensateur C en série avec une résistance R.<br />
e) Un récepteur formé d'une inductance L en série avec une résistance R.<br />
f) Discuter de la technique appelée réflectométrie à partir des analyses<br />
précédentes.
196 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
6.19 Ligne avec condensateur<br />
Un condensateur initialement déchargé de capacité C se trouve en parallèle<br />
sur une ligne comme illustré ci-dessous qui relie deux appareils: v(0,0) = 0.<br />
Si une onde de tension en échelon v(x,t) = VoU(t - x/u) venant de la gauche<br />
arrive en 0 à t = 0, décrire qualitativement et graphiquement la tension sur<br />
la ligne au voisinage du condensateur à t > 0.<br />
Z o<br />
V o<br />
6.20 Ligne avec courant initial<br />
u<br />
0<br />
u C Zo u<br />
L'interrupteur K à l'entrée de la ligne illustrée ci-dessous est fermé depuis<br />
longtemps, de sorte qu'un courant continu a pu s'établir. Si la ligne est<br />
supposée sans pertes :<br />
a) Décrire ce qui se passe après l'ouverture de K à t = 0 .<br />
b) Faire un graphique de la tension en fonction du temps en x = 0.<br />
c) Faire un graphique du courant en fonction du temps en x = 200 km.<br />
+<br />
100 kV<br />
K<br />
t = 0<br />
Z o = 300 Ω<br />
u = c<br />
x = 200 km<br />
50 Ω<br />
Cette analyse illustre le phénomène important qui se produit à l’ouverture<br />
du disjoncteur d’une ligne à haute tension.
6.21 Ligne initialement chargée • Générateur d'impulsions<br />
6 Lignes électriques sans perte 197<br />
Analysez le générateur d'impulsions courtes représenté dans la figure cicontre.<br />
Il représente une ligne de longueur a qui est continuellement chargée<br />
par une source de tension Vs à travers une résistance R2 qui est très grande<br />
par rapport à la résistance de charge R1 et à l'impédance caractéristique Zo.<br />
K est un interrupteur électronique (analogique) qui présente une résistance<br />
négligeable quand il est fermé et une résistance quasi-infinie à l'état ouvert.<br />
V s = +10 V<br />
R1 =<br />
50 Ω<br />
K<br />
R 2 = 100 kΩ<br />
A<br />
B<br />
Zo = 50 Ω<br />
u = 2c/3<br />
a = 2 m<br />
Les temps de fermeture et d'ouverture de K sont égaux et sa période cyclique<br />
est T. La capacité linéique de la ligne est C = 100 pF/m. Discutez des<br />
avantages et des inconvénients d'un tel générateur d'impulsions courtes.<br />
Proposez des améliorations si vous en voyez.<br />
6.22 Ligne avec courant initial • Générateur d'impulsions<br />
Le système illustré ci-dessous est formé d'une ligne électrique terminée à<br />
chaque extrémité par une résistance égale au double de son impédance<br />
caractéristique. Une source de tension de résistance interne égale à Zo est<br />
reliée depuis longtemps à la ligne. L'interrupteur K est ouvert à t = 0.<br />
Z o<br />
V s<br />
K<br />
+<br />
2Z o<br />
x = 0<br />
u<br />
Zo α ≈ 0<br />
x = a<br />
a) Trouver l'expression du courant initial fourni par la source Iso et celle du<br />
courant initial circulant sur la ligne Io.<br />
b) Faire un diagramme en zigzag de la tension sur la ligne en y inscrivant<br />
les valeurs en fonction de Vs. On aura évalué les coefficients de réflexion.<br />
c) Faire la graphique de la tension à l'entrée dans un intervalle de 6T.<br />
2Z o
7<br />
Lignes semi-infinies avec pertes<br />
Régime harmonique<br />
Nous considérons ici les lignes de longueur infinie avec une entrée où se<br />
raccorde une source : on les appelle lignes semi-infinies pour cette raison.<br />
L’étude est faite en régime harmonique pour des lignes ayant des pertes,<br />
c'est-à-dire dont la résistance linéique et la conductance linéique ne sont pas<br />
nulles.<br />
7.1 Équation d'onde - Amplitude complexe<br />
Nous avons vu plus haut que l'équation générale décrivant la tension sur<br />
une ligne était de la forme suivante :<br />
∂ 2 v<br />
∂v<br />
R G v + (RC + L G)<br />
∂x2 ∂t + LC ∂2v ∂t 2<br />
(7.1.1)<br />
Or, nous savons qu'en régime harmonique, à la fréquence f = ω /2π, la<br />
tension v peut être considérée comme la partie réelle d'une fonction<br />
exponentielle complexe, en vertu du théorème d'Euler :<br />
v (x,t) Ré v (x,t) Ré V (x) e jω t Ré V(x) e j(ω t + φ) (7.1.2)<br />
où V(x) est l’amplitude complexe de l’onde en fonction de x. Remplaçons v (x,t)<br />
dans (7.1.1) par la fonction complexe v (x,t) V (x) e jω t . Alors :<br />
d 2 V<br />
dx 2 ejω t = R G V e jω t + j ω RC + L G V e jω t – ω 2 LC V e jw t (7.1.3)<br />
divisant les deux membres par e jω t et regroupant :
Ou encore :<br />
d 2 V<br />
dx 2 R G ω2 LC + j ω RC + L G V (7.1.4)<br />
d 2 V<br />
R + j ω L G + j ω C V (7.1.5)<br />
2<br />
dx<br />
Pour simplifier, posons γ R + j ω L G + j ω C<br />
(7.1.6)<br />
C'est la fonction de propagation complexe. On voit qu’elle dépend de la<br />
fréquence.<br />
Définissons :<br />
Z R + j ω L, l'impédance linéique de la ligne. (7.1.7)<br />
et Y G + jω C, l'admittance linéique de la ligne. (7.1.8)<br />
Alors :<br />
Puis :<br />
γ Z Y (7.1.9)<br />
d2 V<br />
dx 2 γ2 V 0 (7.1.10)<br />
C'est l'équation de propagation de l'amplitude complexe de la tension<br />
électrique.<br />
Autre approche<br />
En régime harmonique, un élément de ligne peut se représenter comme dans<br />
la figure 7.1.1(a) ou (b). Il est alors facile d'en tirer cette dernière équation de<br />
propagation. En effet, d'après cette figure,<br />
dV = – Z I dx (7.1.11)<br />
dI = – Y V dx (7.1.12)
D'où :<br />
I<br />
R dx jωL dx<br />
I + dI<br />
I Z dx I + dI<br />
V jωC dx G dx V + dV V Y dx V + dV<br />
(a) (b)<br />
Figure 7.1.1 Élément de ligne en régime harmonique<br />
Dérivons (7.1.13) par rapport à x :<br />
dV<br />
dx Z I (7.1.13)<br />
dI<br />
dx YV (7.1.14)<br />
d 2 V<br />
dx2<br />
En portant (7.1.14) dans cette dernière, on obtient :<br />
-dI<br />
Z dI<br />
dx<br />
d 2 V<br />
dx2 Z Y V γ 2 V (7.1.15)<br />
7.2 Fonctions d'onde - Atténuation<br />
Cette dernière équation est de la forme rencontrée précédemment dans le cas<br />
des ondes planes sauf pour le signe. Elle peut donc avoir une solution de la<br />
même forme :<br />
V (x) V + e γ x + V- e +γ x<br />
(7.2.1)<br />
ce qui se vérifie facilement par substitution. Cette fonction décrit les<br />
amplitudes complexes de deux ondes : une dans le sens positif de x, l’autre<br />
dans le sens négatif. Les constantes V + et V- sont des grandeurs complexes<br />
de façon générale, les amplitudes complexes à l’origine (phaseurs) :<br />
V + V + e jφ + et V - V -e jφ – .
Comme γ est complexe, on peut poser :<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 201<br />
γ = α + j k 1 (7.2.2)<br />
où α est le coefficient d’atténuation de la ligne ; k est la constante de<br />
phase. Notons que γ est une grandeur semblable à la fonction de<br />
propagation complexe k vue dans le cas des ondes planes se propageant<br />
dans un milieu avec pertes 2 . L'expression (7.2.1) devient alors :<br />
V (x) V + e α x e j( kx + φ+) + V- e +α xe j(kx + φ ) (7.2.3)<br />
Chaque terme du second membre représente une amplitude complexe<br />
fonction de x. Les constantes V + et V – sont les amplitudes complexes à<br />
l’origine (x = 0) : on écrit également V + (0) et V (0), ou encore Vo+ et Vo– pour<br />
éviter toute confusion. On obtient l'expression de la fonction d'onde complexe,<br />
une fonction de x et t, en multipliant cette dernière par ejω t , d’après la<br />
relation (7.1.4) :<br />
v (x,t) V o+ e α x e j(ω t kx + φ +) + V o e +α x e j(ω t + kx + φ ) (7.2.4)<br />
Puis, sous forme réelle :<br />
v (x,t) = V o+ e α x cos (ω t – kx + φ + ) + V o e +α x cos (ω t + kx + φ ) (7.2.5)<br />
Nous reconnaissons la somme ou la superposition d'une onde qui se propage<br />
dans le sens positif de X et d'une autre dans le sens négatif (2e terme). Les<br />
phases initiales à l’origine φ + et φ− dépendent du choix du référentiel et des<br />
conditions particulières du problème à traiter.<br />
Vitesse de phase<br />
O n sa it déjà qu e la vitesse de pro pa gat io n o u vit esse de phase de cett e o nde u<br />
(ou u p) est donnée par :<br />
u ω<br />
k<br />
1 Au lieu du symbole k, on utilise aussi souvent la lettre grecque β.<br />
2 On peut vérifier facilement que jk = γ.<br />
(7.2.6)
202 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Onde dans le sens positif<br />
Examinons l’amplitude complexe d’une onde sinusoïdale qui se propage<br />
dans le sens positif. C’est le premier terme de l’expression (7.2.3) :<br />
V+(x) V+(0) e α x e j( kx + φ+) (7.2.7)<br />
On voit que son module diminue exponentiellement avec x : V +(0) e αx . On<br />
sait déjà que k = 2π /λ. Donc, à chaque fois que x augmente d’une longueur<br />
d’onde λ, le phaseur tourne de 2π radians dans le plan complexe et dans le<br />
sens négatif. Son module diminue à cause de l’atténuation. La figure 7.2.1<br />
illustre ce fait à l’instant t = 0, montrant que φ + est la phase initiale de la<br />
vibration : c’est la représentation du phaseur V à un instant donné en<br />
différents points de l’axe X espacés d’un quart de longueur d’onde. La<br />
pulsation ω est la vitesse de rotation du vecteur de Fresnel ou phaseur en un<br />
point donné. Rappelons que :<br />
k 2π/λ λf u f 1/T ω 2πf k ω/u (7.2.8)<br />
où u est la vitesse de phase de l’onde, T est la période de la vibration.<br />
PLAN COMPLEXE<br />
ω V<br />
+<br />
(x)<br />
ω ω<br />
φ +<br />
φ<br />
− kz 1 V (x) X<br />
+<br />
− kz + φ +<br />
0 λ/4 λ/2 3λ/4 λ 5λ/4<br />
Figure 7.2.1 Variation de l’amplitude complexe de la tension avec x<br />
La tension électrique réelle sur la ligne à l’instant t est donnée par la<br />
fonction d’onde<br />
v + (x,t) V+(0) e α x cos (ω t kx + φ+) (7.2.9)
7 Lignes semi-infinies avec pertes 203<br />
laquelle est représentée à la figure 7.2.2 pour des valeurs quelconques de t,<br />
α, ω, k et φ + .<br />
Népers et décibels<br />
Il est pratique de mesurer le rapport de deux grandeurs au moyen du<br />
logarithme de ce rapport. On obtient alors des nombres moins élevés d’une<br />
part, et cela simplifie certaines opérations comme le calcul du gain d’une<br />
chaîne d’appareils.<br />
Considérons deux valeurs A1 et A 2 d’une certaine grandeur A. Cela peut<br />
être, par exemple, l’amplitude d’une onde de tension électrique en deux<br />
points d’une ligne. Le rapport en népers (Np) 3 de A2 à A1 est défini comme :<br />
de sorte que :<br />
rNp ln A 2<br />
A 1<br />
(7.2.10)<br />
A 2 A 1 e rNp ou A 1 A 2 e -rNp (7.2.11)<br />
Si A 2 < A 1 , r Np est négatif.<br />
v(x,t)<br />
1<br />
Amplitude de la tension<br />
(unités arbitraire)<br />
0<br />
1<br />
t<br />
t + Δt<br />
Enveloppe supérieure<br />
λ<br />
Figure 7.2.2 Onde atténuée dans le sens positif de x<br />
v<br />
Enveloppe inférieure<br />
3 D’après John NAPIER ou NEPER, mathématicien écossais (1550 - 1617) qui inventa les logarithmes dits népériens qui<br />
trouvèrent une application immédiate dans divers calculs, particulièrement en astronomie.<br />
x
204 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Nous avons vu plus haut que l’amplitude d’une onde qui se propage dans un<br />
milieu avec pertes décroît exponentiellement : V(x) Vo e-αx . On voit<br />
ainsi que -αx est le rapport en népers de V(x)/Vo , x étant la distance entre<br />
l’origine et un certain point sur la ligne. C’est pourquoi le coefficient<br />
d’atténuation α se mesure en Np/m. D’autre part le rapport A2 /A1 de deux<br />
tensions ou de deux courant électriques (ou de deux valeurs de champ<br />
électrique, etc.) en décibel (dB) 4 , est défini au moyen du logarithme<br />
décimal :<br />
d’où : A 2 A 1 10 rdB/20<br />
rdB 20 log10 A 2<br />
A 1<br />
(7.2.12)<br />
Le rapport de deux puissances P2/P1 en décibels est alors défini comme<br />
suit : rdB 10 log10 P2<br />
P1<br />
(7.2.13)<br />
On obtient facilement la correspondance entre décibels et népers en portant<br />
la relation (7.2.11) dans (7.2.12) :<br />
rdB 20 log10 e rNp 20rNp log10e<br />
7.3 Analyse de la fonction γ<br />
Ligne sans perte<br />
r dB 8,686 r Np<br />
(7.2.14)<br />
Dans ce cas, R = 0, G = 0, et γ (R + j ω L) (G + j ω C) (Équation<br />
7.1.6) se réduit à :<br />
γ jω LC j ω u<br />
j k (7.3.1)<br />
4 1 décibel (dB) = 0,1 bel (B), cette dernière unité, le bel, qui n’est pas utilisée, est nommée d’après Alexander Graham BELL<br />
(1847 - 1922), l’inventeur du téléphone.
7 Lignes semi-infinies avec pertes 205<br />
Mais une ligne vraiment sans perte n’existe pas. Toutefois, dans le cas de<br />
lignes relativement courtes, on peut souvent faire cette approximation.<br />
Ligne avec pertes<br />
En général, on calcule la fonction de propagation γ à partir de son expression<br />
exacte (7.1.6) :<br />
γ (R + j ω L) (G + j ω C) (7.1.6)<br />
Sa partie réelle est le coefficient d'atténuation α et sa partie imaginaire<br />
donne la constante de phase k. C'est un calcul facile à faire avec toute<br />
calculatrice scientifique ou ordinateur.<br />
Fréquence de transition<br />
La fréquence de transition ft est celle à laquelle R = ω tL : ft = ωt/2π. D’autre<br />
part, en pratique, la conductance linéique G est généralement négligeable<br />
devant jωC, sauf aux très hautes fréquences. Pour une ligne donnée, on peut<br />
dire que le domaine des «hautes fréquences» commence vers 10ft. Exemple 7.3.1 Fonction γ et vitesse de phase<br />
Considérons un câble coaxial RG-58C/U (voir tableau 6.4.1 et annexe)<br />
utilisé dans l’intervalle de fréquence allant de 100 Hz à 100 kHz. En<br />
pratique, la résistance linéique change sensiblement dans cet intervalle,<br />
mais nous supposerons pour le moment une valeur constante de 0,04<br />
ohms/m. On connaît la capacité linéique : C = 92,4 pF/m. La conductance<br />
linéique est essentiellement nulle. On tire l’inductance linéique de<br />
l’expression de l’impédance caractéristique à haute fréquence, Zo = L/C :<br />
L = Zo 2 C = 53 2 × 92,4· 10 12 = 260 nH/m<br />
On porte ces valeurs de paramètres dans l’expression de γ (7.1.6) pour<br />
l’évaluer. On peut calculer la fréquence de transition :<br />
ft = ωt = R<br />
2π 2πL<br />
= 24,5 kHz
206 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On remarque la variation considérable de la vitesse de phase dans cet<br />
intervalle : c’est un milieu dispersif. Les conséquences sont importantes en<br />
téléphonie : distorsion de phase.
d)<br />
10- 8 u [m/s]<br />
0<br />
2<br />
1<br />
10 2<br />
Approximations<br />
Vitesse de phase<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 207<br />
10<br />
Fréquence [Hz]<br />
3 104 105 Figure 7.3.1 Fonction de propagation et vitesse de phase<br />
Approximations utiles en hautes fréquences<br />
Les pertes en cours de propagation le long d’une ligne sont causés par les<br />
paramètres linéiques R et G. Or ceux-ci dépendent de la fréquence en<br />
pratique : on ne peut généralement pas les considérer comme constants,<br />
sauf dans un intervalle de fréquence limité. Il importe d’examiner comment<br />
varient les paramètres linéiques avec la fréquence. Trouvons premièrement<br />
quelques approximations utiles de γ en fonction des paramètres R, L, G et C.<br />
Vu que γ = α + jk, il s’ensuit que α et k sont fonctions de la fréquence et des<br />
paramètres répartis. Pour obtenir ces deux grandeurs, on doit calculer γ et<br />
en tirer ses parties réelle et imaginaire. Il est intéressant de considérer une<br />
approximation qu’on peut faire quand f > 2ft . Dans l’expression (7.1.6), après<br />
avoir mis en facteurs jωL et jωC sous le radical, on obtient :<br />
γ = jω LC 1 + R<br />
jω L<br />
1 + G<br />
jω C<br />
D’après la formule du binôme de Newton :<br />
1/2<br />
= jω LC 1 + R +<br />
jω L G – RG<br />
jω C ω2 1/2<br />
(7.3.2)<br />
LC<br />
(1 ± x) n = 1 ± nx +<br />
n(n - 1)<br />
2!<br />
x 2 ± ... ,
208 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
en posant x = 1<br />
jω R L + G C<br />
– RG<br />
ω2LC qui est > ωt)<br />
C<br />
D’où on tire des expressions approximatives de α et k . La précision est<br />
supérieure à 0,5 % en négligeant les termes d’ordre supérieur à 2, pour<br />
f ≥ 2ft :<br />
α ≈ LC<br />
2 R L + G C 1 + 1 2 RG<br />
ω 2LC<br />
k ≈ ω LC 1 + 1 R<br />
8ω2 L<br />
– G 2<br />
(ω ≥ 2ωt)<br />
C<br />
(7.3.3)<br />
(7.3.4)<br />
Cette dernière expression montre particulièrement qu’à haute fréquence, la<br />
constante de phase k tend vers sa valeur sur une ligne sans perte ω LC. À<br />
haute fréquence (2f t < f ), le coefficient d’atténuation tend vers la valeur :<br />
α ≈ LC<br />
2 R L + G C (ω >> ωt) (7.3.5)<br />
Or, on vérifie qu’en pratique R/L >> G/C dans une gamme étendue de<br />
fréquences comprises approximativement entre 2ft et 10 000ft , dans le cas<br />
de bons diélectriques comme le polyéthylène, de sorte que :<br />
α ≈ R<br />
2 C<br />
L ≈<br />
R<br />
2 L/C<br />
≈ R<br />
2Zo<br />
2ft < f < 10 000ft (7.3.6)<br />
On peut souligner l’analogie entre cette expression et celle du coefficient<br />
d’atténuation d’une onde plane dans un diélectrique à faibles pertes vue<br />
σ' η<br />
précédemment : α = , où σ' et η sont respectivement la conductivité<br />
2<br />
effective et l’impédance caractéristique du diélectrique.<br />
Comme k = ω /u , on obtient une expression approximative de la vitesse de<br />
phase u en haute fréquence à partir de l’équation 7.9.4 :
u ≈<br />
1<br />
LC 1 + 1 R<br />
2<br />
8ω L G<br />
C<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 209<br />
2 (ω > 2ωt) (7.3.7)<br />
En pratique, pour les lignes courantes, G/C 2ωt) (7.3.8)<br />
Ce résultat est comparé celui de la formule exacte (supposant R, L, G et C<br />
constants) dans la figure 7.3.2, avec les données de l’exemple précédent. À<br />
des fréquences relativement élevées, la vitesse de phase tend vers une limite<br />
essentiellement déterminée par la capacité et l’inductance distribuées,<br />
indépendante des pertes :<br />
10 8 u [m/s]<br />
2.5<br />
2<br />
1.5<br />
1<br />
0.5<br />
u ≈ 1<br />
LC ω ≥ 2ω t<br />
Vitesse de phase<br />
Exact<br />
Approximatif<br />
(7.3.9)<br />
0<br />
102 103 104 105 Fréquence [Hz]<br />
Figure 7.3.2 Comparaison des calculs exact et approximatif de u. (voir exemple 7.3.1)
210 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Approximations utiles en basses fréquences<br />
Mettons en facteurs R et G dans l’expression γ = (R + jω L) (G + jω C) :<br />
jω L<br />
γ = RG 1 +<br />
R<br />
1/2<br />
jω C<br />
1 +<br />
G<br />
1/2<br />
En développant par le binôme de Newton et en retenant seulement les<br />
termes d’ordre 1 et 2, on obtient l’approximation suivante :<br />
γ ≈ RG 1 + ω2<br />
8 L<br />
R<br />
– C<br />
G<br />
2 + j ω 2 L<br />
R<br />
+ C<br />
G<br />
1 + ω2<br />
8 LC<br />
RG (7.3.10)<br />
D’où les expressions approximatives du coefficient d’atténuation et de la<br />
vitesse de phase :<br />
α ≈ RG 1 + ω2<br />
8 L R<br />
2<br />
u ≈<br />
RG L R + C G<br />
– C 2<br />
G ω < ωt/5 (7.3.11)<br />
1 + ω2<br />
8 LC<br />
RG<br />
ω < ωt/5 (7.3.12)<br />
Quand la fréquence tend vers zéro, considérant qu’en pratique C/G >> L/R,<br />
les limites sont :<br />
α ≈ RG (7.3.13)<br />
u ≈ 2 C G R (7.3.14)<br />
C’est un résultat remarquable en ce sens que l’atténuation et la vitesse de<br />
phase tendent vers zéro quand la conductance linéique G s’annule ! Mais il<br />
faut remarquer que la conductance linéique G est une grandeur qui fluctue<br />
beaucoup en pratique, car elle dépend particulièrement de la température et<br />
de l’humidité ambiante. L’atténuation et la vitesse de phase aux très basses<br />
fréquences sont donc mal définies. Mais cela n’a pas d’importance en<br />
pratique dans les systèmes de communication modernes où on utilise des<br />
signaux à hautes fréquences.
7.4 Paramètres linéiques<br />
Effet de la fréquence<br />
Résistance linéique<br />
Conducteur cylindrique<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 211<br />
La résistance linéique dépend de la fréquence à cause de l’effet<br />
pelliculaire : le courant est repoussé vers la surface des conducteurs à<br />
mesure que la fréquence augmente. Donc, la section de passage du courant<br />
diminue, d’où l’augmentation de la résistance.<br />
La figure 7.4.1 ci-contre représente une portion de conducteur cylindrique<br />
de rayon a parcouru par un courant alternatif de fréquence f perpendiculaire<br />
au plan de la figure. L’étude de l’effet pelliculaire a permis de démontrer que<br />
la pénétration du courant et du champ électromagnétique à la surface d’un<br />
conducteur est la grandeur δ définie comme :<br />
δ =<br />
où σ et μ sont respectivement la<br />
conductivité électrique et la perméabilité<br />
magnétique du conducteur. Dans<br />
le cas où le rayon de courbure a du<br />
conducteur est grand devant δ, on<br />
démontre que la densité de courant J<br />
varie exponentiellement avec la<br />
profondeur p à partir de la surface :<br />
2<br />
ωσμ<br />
p<br />
Figure 7.4.1<br />
δ<br />
(7.4.1)<br />
J(p) JS e -p/δ (7.4.2)
212 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
À la profondeur p = δ, J(δ) JS e -1 ≈ 0,368 JS . Rappelons que les modules du<br />
champ électrique E et du champ magnétique H varient de la même façon<br />
avec la profondeur p. On démontre également que si δ
Ligne bifilaire<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 213<br />
Ce dernier raisonnement s’applique en haute fréquence à une ligne bifilaire<br />
(fig. 7.4.3) dont les conducteurs sont de faible diamètre 2a devant leur<br />
séparation 2d. Autour de chaque conducteur, le champ électrique est<br />
pratiquement radial, et la pénétration δ du courant pratiquement uniforme<br />
sur la circonférence 5 . La résistance linéique d’une telle ligne s’exprime alors<br />
comme :<br />
R ≈<br />
1<br />
πσ aδ<br />
≈ 1<br />
πa<br />
ωμ<br />
2σ<br />
≈ 1<br />
πa<br />
πfμ<br />
σ<br />
(7.4.7)<br />
Ce qui montre que la résistance linéique de la ligne augmente comme la<br />
racine carrée de la fréquence f de l’onde qui se propage. À très basse<br />
fréquence, la résistance se réduit à celle en courant continu :<br />
D’où le rapport :<br />
c<br />
a<br />
b<br />
δ<br />
ε<br />
μ<br />
Ro<br />
R<br />
Ro<br />
1<br />
2πa 2 σ<br />
≈ 2a<br />
δ<br />
a<br />
δ δ<br />
ε<br />
μ<br />
a<br />
2d<br />
Figure 7.4.2 Ligne coaxiale Figure 7.4.3 Ligne bifilaire<br />
(7.4.8)<br />
(7.4.9)<br />
5 Dans la figure, les conducteurs sont relativement près l’un de l’autre : dans ce cas, il y a un effet de proximité qui cause une plus<br />
grande densité de courant sur les surfaces adjacentes, tel qu’illustré. Cet effet est causé par une plus grande intensité du champ<br />
électromagnétique au voisinage des surfaces adjacentes.
214 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Exemple 7.4.1 Résistance linéique<br />
VARIATION AVEC LA FRÉQUENCE.<br />
La conductivité du cuivre est de 5,7·107 S/m et sa perméabilité magnétique<br />
μ ≈μο = 4π·107 H/m. À 1 MHz, la pénétration du courant est donc :<br />
δ =<br />
2<br />
2π × 10 6 × 5,7⋅ 10 7 × 4π⋅ 10 7<br />
1/2 = 6,67⋅ 10 5 m = 66,7 μm<br />
ce qui est moins du sixième du rayon du conducteur central ou de<br />
l’épaisseur d’écran de la plupart des câbles coaxiaux, de sorte que<br />
l’approximation précédente s’applique. Par exemple, pour le câble RG-58/U,<br />
a = 0,407 mm, b = 1,475 mm. Au moyen de l’expression (7.4.4), on obtient<br />
sa résistance linéique :<br />
R =<br />
(1 + 0,407/1.475)<br />
2π × 5,7 ⋅ 107 × 0,407 ⋅ 10 3 ≈ 0,131 ohms/m<br />
× 66,7 ⋅ 10 6<br />
Vu la loi en f , cette résistance sera, par exemple, 4 fois plus grande à 16<br />
MHz, 10 fois plus grande à 100 MHz, etc. Les conséquences pratiques de ce<br />
phénomènes posent un des problèmes les plus importants dans le domaine<br />
de la transmission des signaux par lignes électriques, celui de leur<br />
atténuation considérable aux fréquences élevées.<br />
La résistance linéique à très basse fréquence ou en courant continu peut<br />
être calculée connaissant le rayon a du conducteur central, le rayon interne<br />
b de l’écran (conducteur externe) et son épaisseur. En supposant cette<br />
dernière égale à 0,3 mm, ce qui est près de la réalité, avec l’expression<br />
(7.4.5) :<br />
Ro =<br />
1<br />
π × 5,7 ⋅ 107 +<br />
1<br />
× 4,07 ⋅ 10 4 2<br />
π × 5,7 ⋅ 107 × 1,775 ⋅ 10 3 2 – 1,475 ⋅ 10 3 2<br />
Ro = 3,944 ⋅ 10 2 ohm/m<br />
On notera que cette valeur est environ 3 fois plus faible que celle calculée à<br />
1 MHz, ce qui démontre bien l’importance de l’effet pelliculaire.
Inductance linéique<br />
Ligne coaxiale<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 215<br />
L’inductance linéique est formée de deux termes, l’inductance interne et<br />
l’inductance externe :<br />
L Lint + Lext<br />
(7.4.10)<br />
Le premier terme est associé au flux magnétique dans les conducteurs, et le<br />
deuxième est associé au flux entre les conducteurs, hors des conducteurs.<br />
Pour un câble coaxial (fig 7.4.2), à une fréquence qui tend vers zéro, on<br />
démontre que :<br />
L μ<br />
2π 1<br />
4 +<br />
c4 (c2 b 2 ln ( c<br />
2<br />
) b ) 3c2 b 2<br />
4(c2 b 2 )<br />
+ μo<br />
2π ln b a (7.4.11)<br />
où μ est la perméabilité magnétique du conducteur. Si, par exemple, μ = μ o ,<br />
avec b/a = 2,71818 = e, et b ≈ c, on a Lext ≈ 4Lint.<br />
Quand l’effet pelliculaire augmente avec la fréquence, le courant est<br />
repoussé vers les surfaces des conducteurs qui se font face et le flux<br />
magnétique interne diminue. Donc, l’inductance interne diminue avec la<br />
fréquence. L’inductance externe reste constante. À très haute fréquence,<br />
quand la pellicule δ est très inférieure aux rayons et aux épaisseurs des<br />
conducteurs, l’inductance linéique devient pratiquement égale à l’inductance<br />
linéique externe :<br />
Ligne bifilaire<br />
L ≈ Lext ≈ μο<br />
2π<br />
ln ( b) [H/m] (7.4.12)<br />
a<br />
Dans le cas où les deux fils sont relativement éloignés (d >> a, voir fig. 7.4.3),<br />
l'inductance interne linéique à très basses fréquences est donnée par :<br />
L i = μ<br />
8π [H m -1 ] (7.4.13)
216 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On démontre aussi que l'inductance linéique externe est donnée par :<br />
L e μ<br />
π cosh-1d a<br />
≈ μ<br />
π ln 2d a<br />
[H/m] si d >> a<br />
À hautes fréquences, l'inductance interne devient négligeable devant Le, de<br />
sorte que l'inductance linéique se réduit à :<br />
On démontre aussi que :<br />
L ≈ μ<br />
π ln 2d a<br />
cosh -1d a ln K avec K d a<br />
[H/m] si d >> a (7.4.14a)<br />
1 (a/d)<br />
On en tire une expression valide pour tout rapport de d/a à hautes<br />
fréquences :<br />
Capacité linéique<br />
Ligne coaxiale<br />
L μ<br />
ln K [H/m] exactement (7.4.14b)<br />
π<br />
Considérons le cas de la ligne coaxiale (fig. 7.4.2). La capacité linéique à<br />
haute fréquence est donnée par la même expression qu’en courant continu :<br />
C<br />
2πε'<br />
ln (b/a)<br />
F/m (7.4.15)<br />
où la permittivité ε ' du diélectrique est pratiquement indépendante de la<br />
fréquence pour les diélectriques utilisés couramment.
Ligne bifilaire<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 217<br />
Pour une ligne bifilaire (fig. 7.4.3), la capacité linéique est celle démontrée en<br />
électrostatique :<br />
C<br />
πε'<br />
cosh -1 (d/a)<br />
L’approximation est valide si d >> a.<br />
Conductance linéique<br />
πε'<br />
ln K ≈<br />
πε'<br />
ln(2 d/a) [F/m] (7.4.16)<br />
En régime sinusoïdal, le diélectrique est caractérisé par sa conductivité<br />
effective :<br />
σe = σ + ω ε" (7.4.17)<br />
où ε” est la partie imaginaire de la permittivité complexe : ε = ε’ - jε”. Elle est<br />
reliée aux pertes par hystérésis dans le diélectrique. En pratique, la<br />
conductivité σ du diélectrique est négligeable devant ωε" , de sorte que<br />
σe ≈ ω ε" . Dans ce cas, le facteur de pertes FP ≈ tg δ p = σe/ω ε' ≈ ε”/ε’ 7 . δp est l’angle de pertes ici. Il s’ensuit que la conductivité effective peut s’écrire<br />
comme suit :<br />
σ e ≈ ω ε' tg δ p<br />
Or, on sait qu’il existe la relation fondamentale suivante entre la capacité<br />
d’un système de deux conducteurs et la conductance entre ces deux mêmes<br />
conducteurs quand le diélectrique de permittivité ε’ est remplacé par un<br />
milieu conducteur de conductivité σe :<br />
6<br />
G/C = σ e /ε’<br />
Ne pas confondre ici la pénétration du courant δ avec l’angle de pertes δ p .
218 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Pour une ligne coaxiale, on a par conséquent :<br />
G<br />
2πσe<br />
ln (b/a)<br />
= 2πωε' tg δp<br />
ln (b/a)<br />
Mais, vu que la capacité a comme expression C 2πε'<br />
ln ( b/a)<br />
finalement :<br />
G ω C tg δ p<br />
Atténuation en fonction de la fréquence<br />
(7.4.18)<br />
, on a<br />
(7.4.19)<br />
À la section 7.3, on a vu que le coefficient d’atténuation des ondes sur une<br />
ligne électrique avait une expression particulièrement simple en pratique<br />
quand la fréquence est très supérieure à la fréquence de transition ft<br />
(équation 7.3.6) :<br />
α ≈ R<br />
2Zo (7.4.20)<br />
Dans la section suivante, il est démontré que l’impédance caractéristique Zo<br />
se réduit à celle d’une ligne sans pertes dans ce cas : elle est résistive et<br />
constante. D’autre part, la résistance linéique R à haute fréquence (faible<br />
pénétration ) est donnée par les expressions 7.4.5 et 7.4.7 pour une ligne<br />
coaxiale et une ligne bifilaire respectivement. Dans ces expressions, seule la<br />
fréquence f est variable. On peut donc écrire :<br />
et<br />
R ≈ 1 + a/b<br />
2πa<br />
R ≈ 1<br />
πa πμ<br />
σ<br />
πμ<br />
σ f ≈ A f (cable coaxial) (7.4.21)<br />
f ≈ B f<br />
(ligne bifilaire) (7.4.22)<br />
Le coefficient d’atténuation d’une ligne coaxiale peut donc s’écrire comme<br />
suit :<br />
Et celui d’une ligne bifilaire :<br />
α ≈ A<br />
2Zo<br />
α ≈ B<br />
2Zo<br />
f ≈ A' f<br />
f ≈ B' f<br />
(7.4.23)<br />
(7.4.24)
7 Lignes semi-infinies avec pertes 219<br />
Cette loi simple permet de calculer l’atténuation à toute fréquence élevée<br />
connaissant sa valeur α à une fréquence de référence fo. En effet, pour le<br />
o<br />
câble coaxial à cette dernière fréquence :<br />
αo ≈ A' fo<br />
Divisons l’expression 7.4.23 par cette dernière :<br />
α<br />
αo<br />
D’où, finalement la loi très simple :<br />
≈ A' f<br />
A' fo<br />
=<br />
α ≈ αo f/fo<br />
De même pour la ligne bifilaire ou toute autre ligne électrique.<br />
f<br />
fo<br />
(7.4.25)<br />
En général, l’effet de la conductance linéique est faible devant celui de la<br />
résistance linéique, de sorte qu’il est négligé le plus souvent.<br />
Exemple 7.4.2 Calcul d'atténuation<br />
Si le fabricant du câble RG-58/U donne la valeur de 92,4 pF/m pour la<br />
capacité linéique (annexe A), on peut déduire la permittivité relative<br />
ε' r = ε'/εo du diélectrique :<br />
ε' r =<br />
C ln (b/a)<br />
2πεo<br />
= 92,4 ⋅ 10 12 × ln (1,475/0,407)<br />
2π × 8,854 ⋅ 10 12<br />
= 2,139<br />
ce qui correspond bien à la valeur connue pour le diélectrique utilisé, le<br />
polyéthylène.<br />
On sait que le facteur de pertes du polyéthylène est d’environ 0,0005 sur<br />
une très grande étendue de fréquence jusqu’aux gigahertz. L’expression<br />
(7.4.19) nous fournit une valeur de la conductance linéique à 1 MHz :<br />
G = ω C tg δp = 2π × 10 6 × 92,4 ⋅ 10 12 × 0,0005 = 2,903 ⋅ 10 7 S/m<br />
On a calculé plus haut qu’à 1 MHz, R = 0,131 ohm/m, L = 260 nH/m et<br />
C = 92,4 pF/m. Calculons le coefficient d’atténuation au moyen de<br />
l’expression 7.3.3. Auparavant, évaluons R/L et G/C :<br />
R L = 5,038 ⋅ 10 5 G C<br />
= 3,142 ⋅ 103
220 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Alors, α = 2,60 ⋅ 10 7 × 92,4 ⋅ 10 12<br />
2<br />
α = 1,242 ⋅ 10 3 Np/m<br />
× 5,038 ⋅ 10 5 + 3,142 ⋅ 10 3<br />
si on néglige G/C devant R/L, on calcule α = 1,235 ⋅ 10 3 Np/m , soit une<br />
différence d’environ 0,6% seulement. L’expression approximative (7.3.6) peut<br />
donc s’appliquer dans le cas présent<br />
7.5 Impédance caractéristique<br />
D’après l’équation (7.2.16), l’amplitude complexe de l’onde de tension dans le<br />
sens positif de z est V +(x) V + e γ x . On obtient l’expression de<br />
l’amplitude complexe du courant en portant cette dernière expression dans<br />
l’équation 7.1.13 qui relie la tension et le courant :<br />
I +(x) 1<br />
Z dV +<br />
dx γ<br />
Z V γ x<br />
+ e Y<br />
Z V + e γ x I + e γ x (7.5.1)<br />
Ou encore :<br />
En inversant :<br />
V +(x)<br />
I+(x)<br />
Ceci définit l’impédance caractéristique Zo de la ligne :<br />
Zo<br />
Z<br />
Y<br />
Y<br />
Z V +(x) (7.5.2)<br />
Z<br />
Y I+(x) Zo I+(x) (7.5.3)<br />
R + jωL<br />
G + jωC<br />
(7.5.4)<br />
On voit que cette grandeur complexe dépend des paramètres linéiques ainsi<br />
que de la pulsation de l’onde. Elle varie de façon importante au voisinage de<br />
la fréquence de transition ft. C’est le cas des lignes téléphoniques<br />
fonctionnant aux fréquences inférieures à 20 kHz, ce qui pose des problèmes<br />
importants sur de grandes distances.
Cas des hautes fréquences<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 221<br />
À des fréquences très supérieures à la fréquence de transition f t (celle à<br />
laquelle R = ω t L), l’impédance caractéristique devient indépendante de la<br />
fréquence. Dans ces conditions, elle tend vers la valeur des lignes sans<br />
pertes :<br />
Zo ≈<br />
Cas des basses fréquences<br />
L<br />
C (f >> ft) (7.5.5)<br />
Quand la fréquence est très inférieure à la fréquence de transitions :<br />
Zo ≈ R G (f
Zo<br />
Arg (Zo) [dg]<br />
1000<br />
800<br />
600<br />
400<br />
200<br />
0<br />
0<br />
10<br />
20<br />
30<br />
40<br />
50<br />
10 1<br />
10 1<br />
10 2<br />
10 2<br />
Module de Zo [ohms]<br />
10 3<br />
10 4<br />
Fréquence [Hz]<br />
Argument de Zo<br />
10 3<br />
10 4<br />
Fréquence [Hz]<br />
10 5<br />
10 5<br />
Figure7.5.1 Variation de Zo du coaxial RG-58/U avec la fréquence<br />
7.6 Impédance caractéristique et<br />
paramètres géométriques<br />
Voyons comment l'impédance caractéristique d'une ligne aux pertes<br />
négligeables ou d’une ligne à haute fréquence dépend des paramètres<br />
géométriques, c'est-à-dire des dimensions, dans le cas de la ligne coaxiale et<br />
dans celui de la ligne bifilaire (fig. 7.6.1, 7.6.2). Pour le câble coaxial, le<br />
rayon externe c de l’écran est sans importance, vu que le courant circule sur<br />
la surface interne.<br />
10 6<br />
10 6
Ligne coaxiale<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 223<br />
On sait que, à ces conditions, l'impédance caractéristique d'une telle ligne<br />
(fig. 7.6.1) est donnée par l’expression précédente (7.5.5), où L et C sont<br />
respectivement l'inductance et la capacité linéiques. Or, on connaît les<br />
expressions de ces dernières vues plus haut (éq. 7.4.12, 7.4.15) :<br />
L μ<br />
2π ln b a C 2πε<br />
ln ( b/a)<br />
Par substitution dans l’expression (7.5.5), on obtient :<br />
ε<br />
μ<br />
a<br />
b<br />
Zo 1<br />
2π<br />
μ<br />
ε ln b a<br />
(7.6.1)<br />
(7.6.2)<br />
a ε<br />
μ<br />
a<br />
Figure 7.6.1 Ligne coaxiale Figure 7.6.2 Ligne bifilaire<br />
Ligne bifilaire<br />
À partir des expressions HF de C et L vues plus haut, on obtient :<br />
ou<br />
Zo 1<br />
π<br />
Zo ≈ 1<br />
π<br />
μ<br />
ε cosh-1 d a<br />
μ<br />
ε ln 2d a<br />
2d<br />
[Ω] (7.6.3)<br />
si d >> a (7.6.4)
224 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Exemple 7.6.1 Calcul de paramètres divers<br />
Soit une ligne coaxiale de type RG-58/U comme dans l’exemple précédent.<br />
D’après la fiche technique d’un fabricant (Amphenol), a = 0,406 mm,<br />
b = 1,505 mm (fig. 7.6.1), εr = 2,20 (polyéthylène). Au moyen de l’expression<br />
(7.6.2), on peut vérifier que son impédance caractéristique à haute fréquence<br />
(f >> ft ) est bien voisine de 53 ohms :<br />
Zo = 1<br />
2π<br />
4π⋅ 10 7<br />
ln (1,505/0,406) = 53,0 ohms<br />
2,2 × 8,854⋅ 10 12<br />
Le fabricant donne la capacité linéique C = 93,5 pF/m et précise que la<br />
vitesse de propagation des ondes sur ce câble est de 65,9 % de celle de la<br />
lumière dans le vide (≈ 3·10 8 m/s). Donc, u = 1,977·10 8 m/s. Au moyen de<br />
la relation (6.4.10), on peut calculer l’inductance linéique :<br />
L = Zo<br />
u =<br />
53,0<br />
= 268,1 nH/m<br />
1,977⋅ 108 À partir de l’expression (7.6.1), on doit donc trouver une valeur voisine,<br />
sinon exactement égale :<br />
L ≈ L ext ≈<br />
4π⋅ 10 7<br />
2π<br />
ln 1,505<br />
0,406<br />
= 262,0 nH/m<br />
La fréquence de transition est une fréquence relativement basse. Pour la<br />
calculer, il nous faut trouver une valeur approximative de la résistance<br />
linéique : on prendra la valeur en courant continu calculée dans l’exemple<br />
7.4.1 : R o = 3,944 ⋅ 10 2 ohm/m . Alors :<br />
ft = ωt<br />
2π<br />
= R<br />
2πL =<br />
3,944⋅10 2<br />
≈ 23 kHz<br />
2π × 268,1⋅10 9<br />
On calcule aussi qu’à cette fréquence, la valeur de δ est d’environ 0,43 mm,<br />
soit comparable au rayon du conducteur central. L’effet pelliculaire est alors<br />
effectivement peu important dans un câble ayant ces dimensions.
Exemple 7.6.2 Détermination de fonctions d'ondes<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 225<br />
Considérons une ligne semi-infinie (figure ci-dessous) supposée sans perte, à<br />
l’entrée de laquelle est raccordée une source de tension décrite par :<br />
vs(t) = 10 sin(10 8 t) U(t) volts<br />
où U(t) est la fonction échelon unité. À t = 0, une onde de tension sinusoïdale<br />
commence donc à se propager sur la ligne avec une vitesse u qu’on<br />
supposera égale à 2 ·10 8 m/s. Dans la figure ci-dessous, on voit la tension<br />
sur la ligne quand le front d’onde A a franchi la distance ut.<br />
v(t)<br />
0 x<br />
L = Zo<br />
u =<br />
53,0<br />
= 268,1 nH/m<br />
1,977⋅ 108
V<br />
10<br />
0<br />
-10<br />
ut<br />
Figure 7.6.3<br />
Supposons qu’il s’agisse d’un câble RG-58C/U. Son impédance<br />
caractéristique étant de 50 ohms, l’amplitude de l’onde de courant sera<br />
Im = Vm /Zo = 10/50 = 0,2 ampères. Faisant l’hypothèse que les pertes sont<br />
négligeables, la fonction d’onde du courant est donc :<br />
i+(x,t) = 0,2 sin 10 8 (t - x/u) U(t - x/u) ampères<br />
C’est une onde qui est de forme identique à celle de la tension et en phase<br />
avec celle-ci, car l’impédance caractéristique est réelle ici.<br />
Exemple 7.6.3 Calculs à la fréquence de transition<br />
Calculons l’impédance caractéristique du câble RG-58/U à la fréquence de<br />
transition<br />
f t = 23,45 kHz (exemple 7.6.1) au moyen de l’expression (7.5.4). On utilisera<br />
R ≈ Ro = 3,95 ⋅ 10 2 ohm/m , L = 268,1 nH/m, C = 93,5 pF/m et la valeur<br />
de G calculée à cette fréquence avec un facteur de pertes de 0,005 :<br />
G = 2π × 23,45 10 3 × 93,5⋅ 10 12 × 0,005 = 6,89 ⋅ 10 8 S/m<br />
Zo =<br />
R + jωL<br />
G + jωC = 3,95 ⋅ 10 2 + j2π × 23,45 ⋅ 103 × 268,1 ⋅ 10 9<br />
6,89 ⋅ 10 8 + j2π × 23,45 ⋅ 103 × 93,5 ⋅ 10 12<br />
Z o = 3,95 ⋅ 10 2 + j3,95⋅ 10 2<br />
6,89 ⋅ 10 8 + j1,378⋅ 10 5<br />
1/2<br />
Zo = 63,7∠-22,36° = 58,9 – j24,2 ohms<br />
=<br />
λ<br />
u<br />
A<br />
5,586 ⋅ 10 2 ∠45°<br />
X<br />
1,378 ⋅ 10 5 ∠89,71 °<br />
1/2<br />
1/2
7 Lignes semi-infinies avec pertes 227<br />
On voit que l’impédance caractéristique a un module supérieur à 53 ohms et<br />
qu’elle est capacitive. En fait, celle-ci est toujours capacitive pour les lignes<br />
courantes. On constate aussi que la conductance linéique joue un rôle<br />
négligeable, particulièrement à haute fréquence : c’est pratiquement toujours<br />
le cas.<br />
Si l’impédance caract éristique est complexe, il s’ensuit que les ondes de courant<br />
et de tension q ui se propagent su r une ligne semi-infinie (sans réflexion) sont<br />
déphasées. Rema rquons aussi que l’impédance d’entrée d’une telle ligne infinie<br />
est égale à Z o . Si la source à l’entrée impose une tension alternative de 10 volts<br />
d’a mplitu de à 23,45 kHz, alors V o + = 10 volts, et :<br />
Io+ = Vo+<br />
Zo<br />
=<br />
10 = 157,0∠+22,36° mA<br />
63,7∠-22,36 o<br />
L’onde de courant est donc en avance de phase de 22,36° sur celle de<br />
tension en tout point de la ligne. D’après ce que nous avons vu plus haut, vu<br />
que ω = 2π f = 1,473 ·105 rd/s (ωt ), si les pertes étaient négligeables, la<br />
fonction d’onde réelle de tension s’écrirait comme suit en régime permanent :<br />
v + (x,t) = 10 sin(1,473 ⋅ 10 5 t - kx ) volts<br />
ou encore : v+(x,t) = 10 cos(1,473 ⋅ 10 5 t - kx - π/2) volts<br />
Mais, en réalité, il y a atténuation de l’onde en cours de propagation, de<br />
sorte que cette dernière expression n’est approximativement valide qu’à<br />
courte distance de la source. Il faut plus exactement utiliser une expression<br />
de la forme vue plus haut (éq. 7.2.6) :<br />
v+ (x,t) = V+(0) e αx cos (ωt – kx + φ+) .<br />
Dans le cas présent : v+(x,t) = 10 e αx cos(1,473 ⋅ 10 5 t - kx - π/2) volts<br />
Il reste à trouver les valeurs de α et de k. On doit donc évaluer la fonction de<br />
propagation γ. Utilisant les mêmes paramètres que précédemment :<br />
γ = (R + jωL) (G + jωC)<br />
γ = [(3,951 ⋅ 10-2 + j1,473⋅ 105 × 2,681 ⋅ 10-7 ) × (6,89 ⋅ 10-8 + j1,473⋅ 105 × 93,5 ⋅ 10-12 )] 1/2<br />
γ = [(5,586⋅ 10-2∠45,0°) × (1,378⋅ 10-5∠89,71°)] 1/2 = 8,774⋅ 10-4∠67,36° γ = 3,377⋅ 10 4 + j8,097 ⋅ 10 4 m 1
228 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
D’où : α = 3,377 ⋅ 10 4 Np/m et k = 8,097 ⋅ 10 4 rd m 1<br />
Ceci montre que l’atténuation atteint 1 néper (Np) après un parcours de<br />
2,96 km, ce qui est relativement faible. De k, on tire la vitesse de phase :<br />
u = ω k =<br />
33830<br />
1,853 ⋅ 10 4 = 1,826 ⋅ 108 m/s<br />
Remarquons que cette vitesse, la vitesse de phase, est inférieure à celle à<br />
haute fréquence (1,98 ·10 8 m/s) : elle l’est de 7,6 %. On a vu plus haut que<br />
la vitesse de phase diminue régulièrement avec la fréquence.<br />
Cette variation de vitesse avec la fréquence, cause un problème très<br />
important dans la transmission à grande distance de signaux dans la bande<br />
audio (20 Hz à 20 kHz environ). Comme les composantes de différentes<br />
fréquences d’un signal complexe se propagent à des vitesses différentes, ce<br />
signal est plus ou moins déformé à la réception : c’est la distorsion de<br />
phase. Ce problème est réglé par la translation de fréquence qui porte toutes<br />
ces composantes à des fréquences très supérieures à la fréquence de<br />
transition.<br />
Exemple 7.6.4 Variation de l'atténuation avec la fréquence<br />
À 1 MHz, c’est le domaine des hautes fréquences. Par conséquent, pour le<br />
câble RG-58/U, la vitesse de phase est 1,98 ·10 8 m/s. L’impédance<br />
caractéristique est alors réelle et égale à 53 ohms environ. Le coefficient<br />
d’atténuation est donné approximativement par l’expression (7.3.6) :<br />
α = R<br />
2Zo<br />
= 0,1311<br />
2 × 53 = 1,237⋅ 10 3 Np/m<br />
Notons que cette valeur est près de 4 fois supérieure à celle à la fréquence de<br />
transition (24,5 kHz). D’après la fiche technique d’un fabricant, le coefficient<br />
de cette ligne à 1 MHz devrait être d’environ 1,24 ·10 -3 Np/m. Le résultat de<br />
ce calcul est donc remarquable.<br />
En supposant une conductivité linéique G de 10-7 S/m aux basses<br />
fréquences, on trouve une atténuation de 0,125 ·10-4 Np/m quand f –> 0.<br />
Aux fréquences élevées, on vérifiera que le coefficient d’atténuation est donné<br />
par α = 1,237⋅ 10 6 f Np/m. Le graphique qui suit montre la variation<br />
approximative de α sur une étendue de fréquence de sept décades.
7 Lignes semi-infinies avec pertes 229<br />
Avec les méthodes de calcul modernes, il est facile de calculer α et u à partir<br />
de l’expression exacte de γ en séparant les parties réelle et imaginaire. Les<br />
formules que nous venons de voir permettent une évaluation approximative<br />
rapidement.<br />
10 4α [Np/m]<br />
100<br />
10<br />
1<br />
0,1<br />
10 0<br />
Coefficient d'atténuation<br />
câble RG-58/U<br />
Variation<br />
en f<br />
10<br />
Fréquence (Hz)<br />
2 104 Figure 7.6.4<br />
Variation approximative du coefficient d’atténuation avec la fréquence pour le câble RG-58/U dans<br />
l’hypothèse où G = 10-7 S/m<br />
EXERCICES<br />
Questions diverses<br />
a) Qu'y a-t-il de particulier à la fréquence de transition d'une ligne<br />
électrique ?<br />
b) Quelle est la règle pour établir l’expression de la tension en tout point<br />
d'une ligne infinie et en tout temps connaissant la tension à l'entrée ?<br />
10 6
230 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
c) À quelle condition le coefficient de réflexion sur le récepteur au bout<br />
d'une ligne RG -58C/U (Zo = 50 ohms) est-il négatif et réel ?<br />
d) Comment l'impédance caractéristique d'une ligne est-elle reliée à son<br />
impédance linéique et à son admittance linéique ?<br />
e) Comment évolue la vitesse de phase d'une onde sur une ligne quand la<br />
fréquence augmente ?<br />
7.1 Fonction d’onde - Équation d’onde<br />
Démontrer qu'en régime harmonique l'amplitude complexe de la tension<br />
électrique sur une ligne avec pertes satisfait l'équation de propagation<br />
suivante :<br />
d 2 V<br />
dx 2 – γ2 V = 0 avec γ 2 =ZY Z = R + jωL Y = G + jωC<br />
7.2 Ligne téléphonique<br />
Les paires de fils dans un câble téléphonique ont les caractéristiques<br />
suivantes à 10 kHz : Z o = 600 ohms u = 2,0 · 10 8 m/s α = 1 dB/km<br />
Vous raccordez à l'entrée d'une de ces paires un générateur de signaux<br />
ayant une impédance interne de 600 ohms donnant une tension de 1 volt<br />
d'amplitude en circuit ouvert (Vo ) à 10 kHz. L'autre extrémité qui se trouve à<br />
5 km est raccordée à une autre paire de fils dans le même câble, et vous la<br />
terminez où vous êtes par une charge adaptée Rc . Il s'agit donc d'une<br />
longueur totale de 10 km. Vous savez que 1 néper (Np) = 8,686 décibels (dB).<br />
a) Si vous regardez simultanément à l'oscilloscope le signal d'entrée et celui<br />
de sortie (en Rc ), quel est l'amplitude de ce dernier et quel déphasage<br />
entre les deux pourrez-vous observer et mesurer, en degrés ? Faites un<br />
croquis représentant correctement ces signaux.<br />
b) Établir une expression réelle exacte du courant sur la ligne en fonction<br />
de la position et du temps à partir de l'entrée. Note : Utiliser la variable s<br />
pour indiquer la position sur la ligne.<br />
7.3 Onde sinusoïdale sur une ligne<br />
Une ligne téléphonique de 50 km terminée par son impédance<br />
caractéristique égale à 600 ohms a une vitesse de phase de 2c/3 et une<br />
atténuation de 0,5 dB/km a 1 kHz. Si on raccorde à l’entrée un générateur<br />
d’impédance interne égale à 600 ohms dont la tension en circuit ouvert est<br />
donnée par : v s (t) = 2 cos (2000πt) volts :
7 Lignes semi-infinies avec pertes 231<br />
a) Déterminer et représenter dans une figure à l’échelle l’amplitude<br />
complexe de la tension à tous les 10 kilomètres sur une distance de 50<br />
km, ainsi que l’expression de la tension réelle au récepteur.<br />
b) Évaluer la puissance fournie à l’entrée de la ligne et celle qui est<br />
absorbée par le récepteur. Établir l’expression générale de la puissance<br />
en fonction de la position sur la ligne.<br />
R : Pe = Po = 833 μW Pr = 2,63 μW<br />
7.4 Paramètres d’un ligne coaxiale<br />
Une ligne coaxiale est constituée d'un conducteur central de rayon a = 2 mm<br />
et d'un écran de rayon interne b = 6 mm espacés par un diélectrique solide<br />
de permittivité relative égale à 2,2. Considérant les pertes comme<br />
négligeables, évaluer son impédance caractéristique et la vitesse de<br />
propagation. Rép. : Z o = 44,4 ohms u = 2,02 · 10 8 m/s<br />
7.5 Ligne à haute tension<br />
Une ligne à haute tension est faite d'une paire de câbles d'aluminium de<br />
1 cm de diamètre dont les centres sont espacés de 50 cm.<br />
a) Évaluer son impédance caractéristique.<br />
Rép. : 552 ohms<br />
b) Déterminer la tension maximale de fonctionnement si le champ<br />
électrique autour des câbles ne doit pas dépasser 10 6 V/m.<br />
Rép. : 78,2 kV<br />
7.6 Liaison par ligne adaptée avec pertes<br />
Deux stations répétitrices d'un réseau de communication sont reliées par un<br />
câble coaxial RG-8/U (Alpha 9008). Leur séparation est de 1 km. Le câble est<br />
terminé par un récepteur présentant une impédance d'entrée égale à<br />
l'impédance caractéristique Zo de la ligne. Pour faire des essais, on utilise<br />
comme source un générateur de tension sinusoïdale à 50 MHz et<br />
d'impédance interne égale à Zo donnant une tension de 2 V d'amplitude en<br />
circuit ouvert.
232 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
a) Déterminer la fonction d'onde décrivant la tension sur la ligne en tous<br />
points et en tout temps.<br />
b) Évaluer la puissance injectée dans la ligne et celle au récepteur.<br />
7.7 Variation des paramètres - Ligne téléphonique<br />
Une paire de fils dans un câble téléphonique est constituée de conducteur<br />
B&S # 20. On suppose que dans la gamme de fréquences allant de 200 à<br />
30 000 Hz, ses paramètres distribués sont approximativement constants :<br />
R = 35 Ω km, / L = 530 μH/km, C = 35 nF/km, G = 500 nS/km.<br />
Sa longueur est de 3 km et on la suppose terminée par une impédance égale<br />
à son impédance caractéristique à toute fréquence.<br />
a) Faire le graphique en fonction du logarithme de la fréquence des<br />
grandeurs suivantes :<br />
– La vitesse de phase.<br />
– Le coefficient d'atténuation.<br />
– La partie réelle R<br />
o<br />
et la partie imaginaire X<br />
o<br />
de l'impédance<br />
caractéristique.<br />
b) Évaluer la fréquence de transition de cette ligne.<br />
Rép. : ft = 10,5 kHz<br />
c) À partir de quelle fréquence l'erreur faite en utilisant la formule HF de la<br />
vitesse de phase est-elle inférieure à 2 % ?<br />
Rép. : ≈ 26 kHz<br />
d) À 5 kHz, évaluer le rapport de la tension de sortie à la tension d'entrée en<br />
décibels.<br />
Rép. : 2,87 dB<br />
e) À 5 kHz, évaluer le déphasage entre le courant et la tension sur la ligne.<br />
Rép. : 32,3° (I en avance)<br />
7.8 Paramètres HF<br />
Démontrer qu'aux fréquences très supérieures à la fréquence de transition<br />
f t , la vitesse de phase, le coefficient d'atténuation et l'impédance<br />
caractéristique d'une ligne électrique sont donnés par les expressions<br />
suivantes : u = 1<br />
LC<br />
, α = R<br />
2Zo<br />
, Zo =<br />
L C
7.9 Paramètres BF<br />
7 Lignes semi-infinies avec pertes 233<br />
Démontrer que, dans le cas où la fréquence du signal tend vers zéro, la<br />
vitesse de phase, le coefficient d'atténuation et l'impédance caractéristique<br />
d'une ligne électrique sont donnés par les expressions suivantes :<br />
u = 2/[L C R + C R G ] , α = RG , Zo = R G<br />
7.10 Népers et décibels<br />
Démontrer que 1 néper (Np) ≈ 8,686 décibels (dB).<br />
7.11 Effet pelliculaire et résistance linéique<br />
Démontrer que, à cause de l'effet pelliculaire, la résistance linéique d'une<br />
ligne électrique coaxiale à hautes fréquences est donnée par l'expression<br />
1/2<br />
R = Rs<br />
2bσ (1 + b a ) où Rs = μω<br />
2σ<br />
la résistance de surface.<br />
a est le rayon du conducteur interne, b est le rayon interne du conducteur<br />
externe et σ est la conductivité du conducteur. Cela s'applique seulement<br />
dans le cas où le rayon ou l'épaisseur des conducteurs est très supérieur à<br />
la pénétration du champ électromagnétique.<br />
7.12 Paramètres HF d’une ligne coaxiale<br />
Une ligne coaxiale est faite d'un conducteur central ayant un rayon de<br />
0,5 mm et d'un écran de rayon interne égal à 3 mm, avec un rayon externe<br />
égal à 3,15 mm. Le conducteur est en cuivre dont la conductivité est<br />
5,7 · 10 7 S/m. L'espace entre les conducteurs est plein de polyéthylène<br />
ayant une permittivité relative de 2,2 et un facteur de pertes de 0,0005 à 100<br />
MHz. Évaluer les paramètres linéiques de cette ligne à cette fréquence, son<br />
impédance caractéristique et la vitesse de propagation des ondes.<br />
Rép. : R = 0,977 Ω /m ; C = 68,31 pF/m ; L = 358,3 nH/m ;<br />
G = 21,46 μS/m ; Z o = 72,4 Ω<br />
7.13 Variation des paramètres avec la fréquence<br />
Élaborer un logiciel pour l'ordinateur personnel de votre choix permettant de<br />
calculer et mettre en graphique (échelle logarithmique de fréquence) les<br />
caractéristiques suivantes d'une ligne coaxiale en fonction de la fréquence, à<br />
partir des paramètres linéiques. Le faire aussi au moyen du logiciel<br />
MathLab.
234 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
a) La fréquence de transition (pas de graphique).<br />
b) Les parties réelle et imaginaire de l'impédance caractéristique, ou le<br />
module et l'argument.<br />
c) La vitesse de phase.<br />
d) Le coefficient d'atténuation tenant compte de l'effet pelliculaire aux<br />
fréquences telles que la pénétration est faible par rapport au rayon ou à<br />
l'épaisseur des conducteurs.<br />
Note : Imaginer une transition logique entre les caractéristiques à basse<br />
fréquence et celles à haute fréquence.<br />
7.14 Variation des paramètres avec la fréquence<br />
Une ligne coaxiale a un conducteur central de rayon a = 0,5 mm et un écran<br />
de rayon interne b = 2 mm, rayon externe c = 2,5 mm, tous deux en cuivre<br />
de conductivité avec un diélectrique solide de permittivité relative égale à<br />
2,25 (polyéthylène), avec un angle de pertes constant et égal à 0,002 rd. Les<br />
conducteurs sont en cuivre de conductivité σ = 5,7· 10 7 S m 1 .<br />
a) Évaluer son impédance caractéristique et la vitesse de phase à haute<br />
fréquence.<br />
R. : u = 200 000 km/s Zo = 55,4 ohms<br />
b) Calculer les paramètres linéiques à basse fréquence et la fréquence de<br />
transition.<br />
R. : R = 24,4 milliohms/m ; L = 344 nH/m ; C = 90,3 pF/m ; G ≈ 0 S/m ;<br />
f t = 11,3 kHz<br />
c) Évaluer la résistance et la conductance linéiques à 10 MHz et à 50 MHz.<br />
R. : 10 MHz : R = 328 mΩ /m ; G = 11,35 μS/m<br />
50 MHz : R = 734 mΩ /m ; G = 56,7 μS/m<br />
c) Calculer le coefficient d'atténuation de la ligne à 10 et à 50 MHz. Est-ce<br />
que la perditance (conductance linéique) a un effet appréciable ?<br />
R. : 28,4 et 71,2 dB/km
8<br />
Lignes finies avec pertes<br />
8.1 Fonctions d'onde<br />
Considérons une source S de tension sinusoïdale V s (valeur en circuit<br />
ouvert) et d’impédance interne Z s reliée à un récepteur d’impédance Z r par<br />
une ligne électrique de longueur a. (fig. 8.1.1). Cette ligne est caractérisée<br />
par une impédance caractéristique Z o , une vitesse de phase u et une<br />
fonction de propagation γ. La source est en action depuis longtemps, de sorte<br />
qu’un régime stationnaire s’est établi. Au départ, l’onde sinusoïdale partie de<br />
la source a subi des réflexions multiples aux deux extrémités. Mais, toutes<br />
les ondes dans une direction donnée ayant la même fréquence, leur<br />
superposition est forcément une onde sinusoïdale. Appelons V + (x)<br />
l’amplitude complexe de l’onde qui se propage dans le sens positif de x et<br />
V (x) celle de l’onde dans le sens négatif. On sait que :<br />
V +(x) V +o e -γ x et V -(x) V-o e +γ x (8.1.1)<br />
où V +o et V o sont les amplitudes complexes à l’origine. Pour simplifier la<br />
notation, on ne les soulignera pas comme auparavant, sauf si le contexte<br />
l’exige. La tension sur la ligne est donc donnée par la somme de ces deux<br />
phaseurs :<br />
V(x) V+o e -γ x + V -o e +γ x (8.1.2)<br />
Mais, on peut affirmer que l’onde V (x) résulte de la réflexion de V + (x) au<br />
récepteur. La relation sera établie un peu plus loin. À cet effet, il convient de<br />
placer l’origine 0’ d’un nouveau référentiel au récepteur et de mesurer par la<br />
variable h la distance à ce point (fig.8.1.1).
Z s<br />
V + = V d<br />
Z o<br />
Vs S<br />
0<br />
γ u<br />
x<br />
V = V g<br />
h<br />
x = a<br />
Figure 8.1.1 Ligne électrique reliant une source à un<br />
0'<br />
récepteur dans le cas général<br />
8.2 Changement de coordonnées<br />
Vu que x = a - h, la fonction d’onde vers la droite peut s’écrire comme suit :<br />
V +(h ) V d(h ) V +o e-γ (a - h) V +o e-γ a e +γ h<br />
Mais, V+o e γ a est l’amplitude en 0’ (x = a). Convenons de la désigner par<br />
V do , l’indice d indiquant qu’il s’agit d’une onde vers la droite. Appliquant le<br />
même raisonnement à l’onde vers la gauche (avec l’indice g), ces ondes<br />
s’expriment alors ainsi :<br />
Vd(h) = Vdo e +γ h et Vg(h) = Vgo e γ h (8.2.1)<br />
où Vgo = V o e +γ a . Pour les ondes de courant, on a de même :<br />
On pourra vérifier que :<br />
Id(h ) Ido e +γ h et Ig(h ) Igo e -γ h (8.2.2)<br />
V d(h ) +Zo Id(h ) et V g(h ) Zo Ig(h ) (8.2.3)<br />
8.3 Coefficient de réflexion<br />
Définition<br />
On définit le coefficient de réflexion ρr de la tension électrique au récepteur<br />
comme le rapport de la tension réfléchie à la tension incidente en ce point :<br />
ρr V go<br />
V do<br />
Z<br />
(8.3.1)
8 Lignes finies avec pertes 237<br />
Au récepteur, la tension et le courant sont donnés par la superposition<br />
des ondes incidentes et réfléchies :<br />
V(0) V d(0) + V g(0) Vdo + V go<br />
I(0) Id(0) + Ig(0) Ido + Igo<br />
D’après (8.2.3), cette dernière relation peut s’écrire :<br />
I(0) V do<br />
Zo<br />
V go<br />
Zo<br />
(8.3.2)<br />
(8.3.3)<br />
(8.3.4)<br />
Or, la tension et le courant au récepteur sont reliés par la loi d’Ohm :<br />
V(0) Zr I(0) . Combinant les dernières équations, on obtient :<br />
d’où on tire finalement<br />
V do + V go Zr I(0) Zr V do<br />
Zo<br />
ρr V go<br />
V do<br />
Zr Zo<br />
Zr + Zo<br />
V go<br />
Zo<br />
(8.3.5)<br />
On note que cette expression est identique à celle vue plus haut pour les<br />
lignes sans pertes avec des impédances réelles. Ici, le régime est sinusoïdal<br />
et les impédances généralement sont complexes. Donc, ce coefficient de<br />
réflexion est aussi généralement complexe.<br />
Inversement, on peut exprimer Zr en fonction de ρr :<br />
Zr<br />
1 + ρr<br />
1 ρr<br />
Zo<br />
(8.3..6)<br />
Ces relations montrent que l’impédance sur la ligne et le coefficient de<br />
réflexion sont intimement liées. Elles seront très utiles plus loin.<br />
Coefficient de réflexion généralisé<br />
Le coefficient de réflexion qu’on vient de définir l’a été pour un point<br />
particulier, le récepteur. Or, il s’avère pratique de le définir d’une façon<br />
générale comme ρ(h) le rapport du phaseur de l’onde réfléchie et du phaseur<br />
de l’onde incidente au point d’abscisse h :
d’où :<br />
ρ(h ) V g(h )<br />
V d(h ) V go e<br />
V do e<br />
-γ h<br />
+γ h<br />
(8.3.7)<br />
ρ(h ) V go<br />
e<br />
V do<br />
-2γ h ρr e-2γ h ρr ejφr e-2γ h (8.3.8)<br />
De cette façon, le coefficient de réflexion ρ r au récepteur est une valeur<br />
particulière de ρ(h) en h = 0. On obtient le coefficient en h simplement en<br />
multipliant ρ r par l’exponentielle e 2γ h . Or, on sait que γ = α + jk, de sorte<br />
qu’on obtient l’expression suivante :<br />
ρ(h ) ρr e -2α h e j(φr - 2k h) (8.3.9)<br />
C’est le coefficient de réflexion généralisé sur une ligne.<br />
A. Analyse de ρ(h) : cas où α = 0<br />
Si l’on peut négliger le coefficient d’atténuation sur la ligne, l’expression<br />
précédente devient :<br />
ρ(h) = ρr ej(φr 2k h ) = ρr ejφr e j2k h (8.3.10)<br />
La figure 8.3.1 montre les coefficients ρr et ρ(h) dans le plan complexe où l’on<br />
voit bien que le phaseur tourne d’un angle θ = –2kh à partir du récepteur.<br />
Or, on sait que k = 2π / λ , où λ est la longueur d’onde. Donc,<br />
d’où :<br />
θ 2kh 4πh<br />
λ<br />
ρ h = ρ r e jφ r e -j4πh/λ (8.3.11)<br />
Alors, quand on s’éloigne du récepteur d’une distance h = λ/2, le phaseur<br />
tourne de -2π radians, il fait un tour complet dans le sens négatif : le<br />
coefficient de réflexion reprend la même valeur à tous les points espacés l’un<br />
de l’autre de λ/2. Dans ce cas, le lieu de la pointe du phaseur (vecteur de<br />
Fresnel) est un cercle de rayon |ρ r | dans le plan complexe.
ρ(h)<br />
Im<br />
ρ r<br />
–2kh<br />
φ r<br />
Ré<br />
ρ(h)<br />
–2kh 1<br />
Im<br />
φ r<br />
= -26,57°<br />
Ré<br />
ρ r = 0,4472 ∠–26,57°<br />
Figure 8.3.1 Coefficient de réflexion dans le Figure 8.3.2 Exemple 8.3.1<br />
plan complexe ; ligne sans perte<br />
Exemple 8.3.1 Coefficient de réflexion<br />
Soit une ligne d’impédance caractéristique Z o = 50 ohms terminée par une<br />
impédance Z r = 100 – j50 ohms à une fréquence où la longueur d’onde est de<br />
1 mètre. Le coefficient de réflexion au récepteur est :<br />
ρr =<br />
100 – j50 – 50<br />
100 – j50 + 50<br />
= 70,71∠–45°<br />
158,1∠–18,43°<br />
= 0,4472∠–26,57°<br />
Il est représenté dans la figure 8.4.2. En s’éloignant du récepteur d’une<br />
certaine distance h 1 , le vecteur ρ r tourne d’un angle -2kh 1 et devient réel et<br />
égal à -0,4472. Évaluons cette distance. Or, ρ(h1) = ρr exp j(φr - 2k h1) ,<br />
où k = 2π/λ = 6,283 rd/m. On voit que (φr - 2k h1) = –π rd.<br />
On en tire :<br />
h1 =<br />
π + φr<br />
2k<br />
= π – 0,4637rd<br />
2 × 6,283<br />
= 0,2131 m<br />
On peut déjà affirmer que l’impédance “vue” de la gauche par l’onde<br />
incidente en ce point est réelle et inférieure à Zo , vu que le coefficient de<br />
réflexion est réel et négatif.
240 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
B. Analyse de ρ(h) : cas où α ≠ 0<br />
Dans ce cas, l’expression (8.3.9) s’applique et l’on voit que le module de ρ(h)<br />
diminue exponentiellement avec la distance h, comme le montre la figure<br />
8.3.3 pour une valeur arbitraire du coefficient d’affaiblissement α :<br />
ρ(h ) ρr e -2α h (8.3.12)<br />
Le coefficient de réflexion doit donc tendre vers 0 quand le point considéré<br />
est très loin du récepteur, vers l'entrée de la ligne. En ce point, l’amplitude<br />
de l’onde réfléchie est négligeable et il y a une seule onde dans le sens positif<br />
de x. L’impédance sur la ligne est alors égale à l’impédance caractéristique<br />
Z o .<br />
Le vecteur ρ fait toujours un tour complet dans le plan complexe quand h<br />
augmente d’une demi-longueur d’onde.<br />
ρ(h)<br />
8.4 Ondes stationnaires<br />
Im<br />
ρ r<br />
φ r<br />
Ré<br />
Figure 8.3.3 Coefficient de réflexion, Ligne avec pertes<br />
Considérons la ligne de la figure 8.1.1 où l’onde vers la droite est<br />
V d(h ) V do e +γ h et celle vers la gauche V g(h ) V go e-γ h .<br />
L’amplitude résultante est la somme de ces deux expressions :<br />
V(h ) V do e +γ h + V go e-γ h Vd(h ) + V g(h )<br />
Mais, d’après (8.3.7), V g(h ) ρ(h ) Vd(h ).
Alors :<br />
8 Lignes finies avec pertes 241<br />
V(h ) V d(h ) 1 + ρ(h ) V doe +γ h 1 + ρr e -2γ h (8.4.1)<br />
La partie réelle de cette expression de l’amplitude complexe sur la ligne<br />
donne l’amplitude réelle de la tension. Examinons le cas particulier où<br />
l’affaiblissement α est supposé négligeable :<br />
V(h ) V doe +jk h 1 + ρr e -j(2k h φr) (8.4.2)<br />
V(h ) V doe +jk h 1 + ρr cos (2kh φr) j sin (2 kh φr)<br />
Le module de V(h) est alors :<br />
V(h ) V do 1 + ρrcos (2kh φr) 2 + ρrsin (2 kh φr) 2 1/2 (8.4.3)<br />
Pour la mise en graphique, il est utile de remplacer k par 2π / λ et de mesurer<br />
h en unités de λ :<br />
V(h ) V do 1 + ρrcos (4πh /λ φr) 2 + ρrsin (4 πh /λ φr) 2 1/2 (8.4.4)<br />
La figure 8.4.1 montre quelques cas d’ondes stationnaires pour diverses<br />
valeurs de ρ r et du coefficient d'atténuation, en posant V do = 1 volt :<br />
(a) ρ r = +1 Ligne ouverte<br />
(b) ρ r = +0,6 Z r = R r > Z o : Rr =<br />
(c) ρ r = –0,6 = 0,6e jπ Z r = R r < Z o : Rr =<br />
(d) ρ r = 0,6e +jπ/4 Zr =<br />
(récepteur inductif)<br />
1 + ρr<br />
1 – ρr<br />
1 + ρr<br />
Zo = 4Zo<br />
1 – ρr<br />
1 + ρr<br />
Zo = 0,25Zo<br />
1 – ρr<br />
Zo = 2.078∠52,97° Zo<br />
On observe que les valeurs maximales et minimales de |V(h)| ne dépendent<br />
que du module de ρ r . L’argument de ρr détermine leurs positions. Cette<br />
observation est à la base d’une méthode relativement simple pour évaluer<br />
une impédance inconnue au moyen d’une ligne à fente1 .<br />
1 Ligne coaxiale courte et rigide, avec une fente longitudinale dans l'écran. Une courte sonde mobile peut être insérée dans cette<br />
fente permettant de mesurer l'intensité du champ électrique et de la tension électrique dans l'espace entre l'écran et le conducteur<br />
central. La ligne à fente sert particulièrement à la mesure de la longueur d'onde dans l'air et de l'impédance des récepteurs ou<br />
charges.
242 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
La figure 8.4.2 montre, à un instant quelconque, les phaseurs de l’onde<br />
incidente (a), de l’onde réfléchie (b) et de l’onde stationnaire résultante (c),<br />
dans le cas où le coefficient de réflexion est égal à –1 (réflexion sur un courtcircuit).<br />
On observe particulièrement que la phase de la tension résultante<br />
change brusquement de 180° à h = λ / 2, λ, 3 λ /2 ... Au cours du temps, tous<br />
ces vecteurs tournent à la vitesse ω dans le sens positif (sens inverse d’une<br />
horloge).<br />
Taux d’ondes stationnaires<br />
Le taux d’ondes stationnaires mesure l’importance des variations de tension<br />
ou de courant le long d’une ligne en présence d’ondes stationnaires. Il est<br />
défini comme le rapport du maximum au minimum de tension ou de courant<br />
électrique :<br />
T.O.S. Vmax<br />
Vmin<br />
Imax<br />
Imin<br />
(8.4.5)
Figure 8.4.1 Amplitude d’une onde stationnaire pour diverses valeurs du coefficient de réflexion au récepteur<br />
Paramètres : v = 2 · 10 8 m/s f = 10 MHz a = 1,8 = 36 mètres<br />
|V + | à l’entrée (h = 36 m) = 1 volt Z o = 50 ohms<br />
Courbe A : α = 0 Courbe B : α = 20 dB/km
h<br />
h<br />
V<br />
d<br />
h<br />
λ<br />
λ<br />
V = 0<br />
λ<br />
2π<br />
V g<br />
+π<br />
3π/2<br />
3λ/4<br />
3λ/4<br />
–3π/2<br />
3 λ/4<br />
Onde incidente<br />
V<br />
d<br />
V g<br />
π/2<br />
π<br />
V<br />
λ/2<br />
λ/2 -<br />
V<br />
d<br />
V<br />
π/2<br />
Onde réfléchie<br />
-<br />
V = 0<br />
λ/2<br />
V<br />
d<br />
Superposition des deux<br />
–π/2<br />
λ/4<br />
λ/4<br />
–π/2<br />
V<br />
g<br />
λ/4<br />
Figure 8.4.2 Réflexion sur un court-circuit<br />
V do<br />
−π<br />
0<br />
0<br />
φ r<br />
0<br />
φ r<br />
V go<br />
φ r<br />
(a)<br />
(b)<br />
(c)<br />
V = 0<br />
o<br />
(a) Phaseur de l’onde incidente, (b) Phaseur de l’onde réfléchie, c) Phaseur de l’onde stationnaire résultante.
8.5 Impédance sur la ligne<br />
Cas général<br />
8 Lignes finies avec pertes 245<br />
Nous allons maintenant trouver une expression très importante en pratique,<br />
celle de l’impédance sur la ligne (fig. 8.5.1), particulièrement à l’entrée (x = 0,<br />
h = a). L’impédance électrique en tout point d’abscisse h est définie comme le<br />
rapport de l’amplitude complexe de la tension et de celle du courant :<br />
Z(h )<br />
V(h )<br />
I(h )<br />
(8.5.1)<br />
Cette impédance dépend de tous les paramètres de la ligne (longueur a, Zo ,<br />
vitesse de phase u, etc.) et de l’impédance Zr , du récepteur. Or, comme nous<br />
l’avons vu plus haut, l’impédance en un point est étroitement reliée au<br />
coefficient de réflexion au même point :<br />
V s<br />
Z s<br />
Zr<br />
V + = V d<br />
1 + ρr<br />
1 ρr<br />
Zo<br />
V = V g<br />
S<br />
0<br />
γ Zo u<br />
x h<br />
x = a<br />
Figure 8.5.1 Ligne électrique reliant une source à un récepteur dans le cas général<br />
0'<br />
Z r<br />
(8.5.2)<br />
Il en est de même en tout autre point de la ligne d’abscisse h, où l’impédance<br />
est Z(h) et le coefficient de réflexion ρ(h ) :<br />
Z(h )<br />
1 + ρ(h )<br />
1 ρ(h ) Z o<br />
Remplaçons ρ(h ) par son expression en fonction de ρr (8.3.8) :<br />
(8.5.3)
246 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Z(h ) 1 + ρr e-2γ h<br />
1 ρr e-2γ h Zo e+γ h + ρr e γ h<br />
e +γ h Zo<br />
(8.5.4a)<br />
ρr e γ h<br />
Or, on sait que ρr Zr Zo<br />
d’où :<br />
Z(h )<br />
On peut réarranger comme suit :<br />
Zr + Zo<br />
Zr + Zo e +γ h + Zr Zo e γ h<br />
Zr + Zo e +γ h Zo<br />
(8.5.4b)<br />
Zr Zo e γ h<br />
Z(h ) Zr e +γ h + e γ h + Zo e +γ h e γ h<br />
Zr e +γ h e γ h + Zo e +γ h + e γ h<br />
Zo<br />
(8.5.5)<br />
Les relations cosh A = (e Α + e – Α )/2 et sinh A = (e Α – e –Α )/2 permettent<br />
d’écrire la dernière expression sous une forme plus compacte :<br />
Z(h ) Z r cosh γ h + Z o sinh γ h<br />
Z o cosh γ h + Z r sinh γ h Z o (8.5.6)<br />
L’impédance d’entrée est simplement une valeur particulière de<br />
l’impédance sur la ligne, pour h = a.<br />
Exemple 8.5.1 Variation de l'impédance d'entrée avec la fréquence<br />
La figure 8.5.2 montre comment varient la partie réelle et la partie<br />
imaginaire de l'impédance d'entrée d'une ligne avec la fréquence dans<br />
l'intervalle de 2 à 30 MHz. Les paramètres de la ligne sont les suivants :<br />
Longueur a = 30 mètres Vitesse de propagation u = 2 ·108 m/s = 2c/3<br />
Impédance caractéristique Zo = 50 Ω<br />
Impédance du récepteur Zr = 200 Ω (résistive)<br />
Courbe A : atténuation nulle<br />
Courbe B : α1 = 15 dB/km à 1 MHz<br />
On suppose une variation en f1/2 : α α1 f 1/2<br />
f1
8 Lignes finies avec pertes 247<br />
La figure 8.5.3 montre plus de détails dans l'intervalle de 50 à 64 MHz.<br />
Observons que la réactance (partie imaginaire) s'annule aux minimums et<br />
aux maximums de la partie réelle. La ligne est résonante à ces derniers<br />
points et son impédance d'entrée est purement résistive.<br />
Les calculs ont été faits avec le logiciel MatLab md et les résultats mis en<br />
graphique avec le logiciel SigmaPlot md . Une version simplifiée du programme<br />
MatLab suit : elle permet de calculer l'impédance d'entrée connaissant les<br />
divers paramètres de la ligne, l'impédance du récepteur et la fréquence.<br />
% Calcul de l'impédance d'entrée d'une ligne<br />
% en fonction de la fréquence.<br />
% Programme MatLab<br />
% Ce programme calcule l’impédance d’entrée d’une ligne connaissant<br />
% ses paramètres, la fréquence et l’impédance du récepteur.<br />
clear<br />
format compact<br />
clc<br />
hold off<br />
clg<br />
disp('')<br />
disp('')<br />
disp(' Calcul de l*impédance d*entrée d*une ligne')<br />
disp('')<br />
v=input('Vitesse de phase [m/s]: ');<br />
h=input('Longueur [m]: ');<br />
Zo=input('Impédance caractéristique [ohms]: ');<br />
f=input('Fréquence [Hz]: ');<br />
Attr=input('Atténuation [dB/m] à f réf., 1 MHz: ');<br />
Rr=input('Impédance du récepteur, partie réelle [ohms]: ');<br />
Xr=input('Impédance du récepteur, partie imaginaire: ');<br />
Zr = Rr + j*Xr; % Impédance du récepteur<br />
Att=Attr*(f*1E-6).^0.5/8.686; % Atténuation [Np/m] à la fréquence f.<br />
B=2*pi/v;<br />
k=B*f;<br />
g= Att + j*k; % Fonction de propagation.<br />
th = tanh(g*h);<br />
NumZ = Zr + Zo*th;<br />
DenZ = Zo + Zr*th;<br />
Ze = NumZ*Zo/DenZ;<br />
MZ=abs(Ze)
248 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
disp('Phase en degrés')<br />
PZ=angle(Ze)*180/pi<br />
%<br />
RZ=MZ.*cos(angle(Ze))<br />
IZ=MZ.*sin(angle(Ze))<br />
Figure 8.5.2<br />
Impédance d'entrée d'une ligne en fonction de la fréquence pour deux valeurs du coefficient d'atténuation<br />
A : sans atténuation ; B : α1 = 15 dB/km à 1 MHz (Exemple 8.5.1)
Figure 8.5.3<br />
Impédance d'entrée d'une ligne en fonction de la fréquence pour deux valeurs du coefficient d'atténuation<br />
A : sans atténuation ; B : α1 = 15 dB/km à 1 MHz (Exemple 8.5.1)
250 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Impédance normalisée<br />
On définit l’impédance normalisée comme le rapport de l’impédance en un<br />
point et de l’impédance caractéristique :<br />
z(h )<br />
Z(h )<br />
Zo<br />
L’expression (8.5.6) devient alors :<br />
, zr Zr<br />
Zo<br />
z(h ) z r cosh γ h + sinh γ h<br />
cosh γ h + z r sinh γ h<br />
(8.5.7)<br />
(8.5.8)<br />
On obtient une autre forme en divisant numérateur et dénominateur par<br />
cosh γ h, ce qui donne une expression facile à mémoriser :<br />
z(h )<br />
z r + tgh γ h<br />
1 + z r tgh γ h<br />
(8.5.9)<br />
Toutefois, si on ne dispose pas des outils permettant de calculer ces<br />
fonctions de variables complexes, on peut utiliser la forme précédente<br />
(8.5.5), où<br />
et<br />
e γ h e α he jkh e α h cos kh + j sin kh<br />
e -γ h e -α he -jkh e α h cos kh j sin kh<br />
De préférence, on peut encore utiliser l’expression (8.5.8), sachant que :<br />
cosh γ h cosh α h cos k h + j sinh α h sin k h (8.5.10a)<br />
sinh γ h sinh α h cos k h + j cosh α h sin k h (8.5.10b)<br />
On sait d’autre part que :<br />
cosh α h eα h + e<br />
2<br />
α h<br />
sinh α h eα h e<br />
2<br />
α h<br />
(8.5.11)
Lignes avec pertes négligeables<br />
Si α = 0, γ = jk , et alors :<br />
8 Lignes finies avec pertes 251<br />
sinh jkh = j sin kh cosh j kh = cos kh tgh jkh = j tg kh (8.5.12)<br />
Ce qui se démontre facilement, considérant que :<br />
cos kh ejkh + e jkh<br />
2<br />
sin kh ejkh e jkh<br />
2j<br />
(8.5.13)<br />
Par conséquent l’expression de l’impédance normalisée sur la ligne devient :<br />
z(h )<br />
z r + j tg kh<br />
1 + j z r tg kh<br />
On obtient l’impédance en multipliant par l’impédance caractéristique :<br />
Z(h ) z(h ) Zo<br />
Impédance d'entrée<br />
Cas particuliers divers<br />
A. Ligne avec pertes<br />
1- Ligne court-circuitée<br />
Ici, zr = 0, et (8.5.9) devient :<br />
(8.5.14)<br />
z(a) tgh γ a (8.5.15)<br />
Exemple 8.5.2 Impédance d'entrée en fonction de la fréquence<br />
Ligne court-circuité<br />
Considérons une ligne ayant les caractéristiques suivantes :<br />
u = 2·10 8 m/s a = 30 m Z o = 50 ohms<br />
Z r = 0 (ligne court-circuitée) α = 15 dB/km à 1 MHz.
252 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
En supposant que l’atténuation varie en f , la figure 8.5.4 (a) montre la<br />
variation du module |Z e | de l’impédance d’entrée dans l’intervalle de<br />
fréquence allant de 3 à 13 MHz. La variation de l’argument de Z e est montrée<br />
dans la figure 8.5.4 (b).<br />
2- Ligne ouverte<br />
C’est le cas où zr = ∞, avec h = a. L’expression (2-16.9) devient alors :<br />
z(a)<br />
1<br />
tgh γ a<br />
Exemple 8.5.3 Impédance d'entrée en fonction de la longueur<br />
Ligne ouverte<br />
(8.5.16)<br />
La figure 8.5.5 montre la variation du module |Z e | de l'impédance d'entrée<br />
d'une ligne de Z o = 50 ohms en fonction de sa longueur à 10 MHz.<br />
Courbe A : α = 20 dB/km à 1 MHz; 63,2 dB/km à 10 MHz<br />
Courbe B : α = 60 dB/km à 1 MHz; 190 dB/km à 10 MHz<br />
Remarquer que la mise en graphique utilisant comme unité de longueur la<br />
longueur d'onde simplifie la présente et démontre bien les particularités de<br />
l'impédance quand la longueur est un multiple entier de λ /4. À mesure que<br />
la longueur de la ligne augmente, son impédance d’entrée tend vers la valeur<br />
de l’impédance caractéristique, 50 ohms, du fait que l’amplitude de l’onde<br />
réfléchie tend vers zéro.<br />
B. Ligne sans perte<br />
1- Ligne ouverte<br />
Vu que γ = jk, on a alors :<br />
z(a)<br />
1<br />
j tg ka<br />
j cotg ka j X (8.5.17)<br />
L’impédance d’entrée est alors purement réactive. Vu que k = 2π / λ., cette<br />
réactance peut s’exprimer comme :<br />
X cotg 2πa<br />
λ<br />
(8.5.18)
|Z e | [ ohms ]<br />
Argument de |Z e | [ dg ]<br />
400<br />
300<br />
200<br />
100<br />
0<br />
80<br />
40<br />
0<br />
-40<br />
-80<br />
4 6 8 10 12<br />
Fréquence [ MHz ]<br />
4 6 8 10 12<br />
Fréquence [ MHz ]<br />
Figure 8.5.4 Impédance d'entrée, d'une ligne court-circuitée (exemple (8.5.2))<br />
(a)<br />
(b)
254 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
La courbe en traits hachurés de la figure 8.5.6 (B) montre le graphique de<br />
cette réactance. On voit qu’elle est alternativement positive ou négative selon<br />
la longueur de la ligne : une ligne de longueur inférieure à λ /4 est capacitive<br />
(X < 0). Mais elle est inductive (X > 0) si sa longueur est comprise entre λ /4<br />
et λ/2. On retrouve les mêmes valeurs à chaque fois que la longueur<br />
augmente d’une demi-longueur d’onde. Quand la ligne est quart d’onde et,<br />
de façon générale, de longueur égale à un multiple impair de λ/4,<br />
l’impédance est théoriquement nulle. En pratique, à cause des pertes, celleci<br />
est très faible et donnée par l’équation (8.5.16).<br />
2- Ligne court-circuitée<br />
Vu que les pertes sont nulles, l’expression (8.5.15) devient :<br />
z(a) j tg ka j tg 2πa<br />
λ<br />
(8.5.19)<br />
On observe dans ce cas (fig. 8.5.6) qu’une ligne quart d’onde court-circuitée<br />
présente une impédance théoriquement infinie.<br />
Dans ces divers cas, quand la longueur de la ligne est un multiple impair de<br />
λ/4,<br />
a = (2n + 1)λ /4, avec n = 1, 2, 3, ..., on dit que la ligne est résonante.
Figure 8.5.5<br />
Variation du module de l'impédance d'entrée d'une ligne ouverte en fonction de sa longueur<br />
(Exemple 8.5.3)<br />
Figure 8.5.6 Réactance d’entrée d’une ligne sans pertes en fonction de sa longueur<br />
Courbe A : ligne court-circuitée<br />
Courbe B : ligne ouverte
256 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Propriété d'un tronçon court<br />
A. Tronçon court-circuité<br />
On sait que l'impédance d'entrée d'une ligne de longueur a court-circuitée à<br />
l'autre extrémité (fig. 8.5.4) est donnée par :<br />
Ze Zo tgh γ a (8.5.20)<br />
Or, si a
B. Tronçon ouvert<br />
Dans ce cas,<br />
Ze<br />
L'admittance d'entrée est donc :<br />
Ye<br />
tgh γ a<br />
Zo<br />
D'où la conductance équivalente :<br />
Zo<br />
tgh γ a 1<br />
Ye<br />
Ge ≈<br />
et la susceptance équivalente :<br />
d'où :<br />
Be ≈ ka<br />
Zo<br />
Ce ≈ a<br />
Zou<br />
8.6 Mesures d'une ligne<br />
≈<br />
α a<br />
Zo<br />
α a<br />
Zo<br />
≈ ω Ce<br />
+ j ka<br />
Zo<br />
8 Lignes finies avec pertes 257<br />
(8.5.24)<br />
(8.5.25)<br />
(8.5.26)<br />
(8.5.27)<br />
≈ a ≈ a C (8.5.28)<br />
L u 2<br />
On obtient assez facilement les divers paramètres secondaires d'une ligne<br />
électrique tels que la vitesse de phase, l'impédance caractéristique,<br />
l'atténuation, par des mesures aux fréquences de résonance de la ligne. On<br />
peut ensuite en déduire les paramètres linéiques ou les paramètres<br />
primaires.<br />
Mesure de la vitesse de phase<br />
On peut faire la mesure simplement avec un générateur de signaux, un<br />
fréquencemètre et un voltmètre pour l'alternatif à haute fréquence. En effet,<br />
il suffit de détecter les minimums de tension à l'entrée, car ils correspondent<br />
aux minimums d'impédance quand la ligne est ouverte à l’autre extrémité :<br />
c'est une condition de résonance. La longueur a de la ligne est alors un<br />
multiple impair de λ/4 à cette fréquence :
258 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Alors :<br />
a 2n 1 λ<br />
4<br />
u<br />
4f n a<br />
(2n 1)<br />
2n 1 u<br />
4fn<br />
(n 1, 2, ... ) (8.6.1)<br />
n 1, 2, 3, ... (8.6.2)<br />
On peut ainsi trouver la vitesse de phase à diverses fréquences, avec une<br />
précision qui est essentiellement limitée en pratique par celle de la mesure<br />
de longueur, car la fréquence peut facilement être connue avec une précision<br />
supérieure à 1 partie sur 10 6 au moyen d'un fréquencemètre de laboratoire.<br />
On peut aussi mesurer la fréquence des minimums d’impédance d’une ligne<br />
court-circuitée : sa longueur est alors un multiple entier d’une demilongueur<br />
d’onde :<br />
a n λ<br />
2<br />
u 2fna<br />
n<br />
n u<br />
2fn<br />
(n 1, 2, ... )<br />
n 1, 2, 3, ... (8.6.3)<br />
Mesure de l'impédance caractéristique<br />
Deux mesures de l'impédance d'entrée d'une ligne suffisent pour déterminer<br />
son impédance caractéristique Zo : une première mesure Zlo avec l'autre<br />
extrémité ouverte et une deuxième Zcc quand cette dernière est courtcircuitée<br />
(figure 8.6.1). Soit a la longueur de la ligne. On sait que<br />
l'impédance d'entrée de la ligne ouverte est :<br />
Zlo ≈<br />
Celle de la ligne court-circuitée :<br />
Zo<br />
tgh γ a<br />
(8.6.4)<br />
Zcc ≈ Zo tgh γ a (8.6.5)<br />
En multipliant ces deux expressions l'une par l'autre et extrayant la racine<br />
carrée on obtient finalement :<br />
Zo ≈ Zlo Zcc<br />
Les impédances Z lo et Z cc peuvent être mesurées avec un impédancemètre.<br />
(8.6.6)
Z cc<br />
Z o<br />
γ<br />
Z lo<br />
Z o<br />
Figure 8.6.1 Mesure de l’impédance caractéristique<br />
On vérifie que la précision de la mesure est maximale quand la fréquence<br />
choisie est telle que la longueur a de la ligne est égale à un multiple impair de<br />
λ/8 :<br />
a 2n 1 λ<br />
8<br />
2n 1 u<br />
8f<br />
n 1, 2, 3, ...<br />
À cette condition, les modules de Zlo et Zcc doivent être égaux. En pratique,<br />
cette condition est réalisée aux fréquences qui se trouvent à mi-chemin entre<br />
un minimum et un maximum d’impédance adjacents.<br />
Mesure de coefficient d'atténuation<br />
Le coefficient d'atténuation α d'une ligne électrique se détermine facilement<br />
par la mesure d'impédance d'entrée quand la ligne est ouverte ou courtcircuitée,<br />
aux fréquences de résonance. On peut distinguer quatre cas :<br />
1- Ligne quart d'onde, ouverte ou court-circuitée.<br />
2- Ligne demi-onde, ouverte ou court-circuitée.<br />
Examinons le premier cas, celui d'une ligne quart d'onde ouverte.<br />
L'impédance d'entrée est alors :<br />
Zlo<br />
Zo<br />
tgh γ a eγa + e γa<br />
eγa e γa Zo e2γa + 1<br />
e2γa 1 Zo<br />
or, e 2γa e 2αa e j2ka e 2αa e j4πa /λ . Mais si a = (2n - 1)λ/4 :<br />
γ<br />
(8.6.7)<br />
e 2γa e 2αa e j(2n - 1)π e 2αa : l'impédance est réelle et minimale, comme<br />
on le sait déjà, de sorte que :<br />
Zlo e2α a 1<br />
e 2α a + 1 Zo<br />
(8.6.8)
260 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
On en tire :<br />
D'où finalement :<br />
α 1<br />
2a ln Z o + Z lo<br />
Z o Z lo<br />
e 2α a Zo + Zlo<br />
Zo Zlo<br />
(Ligne ouverte λ/4) (8.6.9)<br />
Si la ligne est demi-onde et ouverte, l'impédance d'entrée est maximale et<br />
réelle. Dans ce cas, on obtient :<br />
α 1<br />
2a ln Z lo + Z o<br />
Z lo Z o<br />
8.7 Relations entrée/sortie<br />
(ligne ouverte λ/2) (8.6.10)<br />
Considérons la ligne quelconque de longueur a terminée par l'impédance Z<br />
r<br />
représentée dans la figure (8.7.1) ci-dessous, dont la tension et le courant à<br />
l'entrée sont respectivement V<br />
e<br />
et I<br />
e<br />
. Il est intéressant de connaître les<br />
relations entre ces grandeurs à celles qu'on trouve au récepteur, V<br />
r<br />
et I<br />
r<br />
ou<br />
celles en tous points d’abscisse x.<br />
0<br />
I e<br />
V e<br />
Z o<br />
x<br />
γ<br />
V + (x)<br />
V (x)<br />
Figure 8.7.1<br />
On sait que la tension en x résulte de la superposition d'une onde V<br />
+<br />
(x) dans<br />
le sens positif de x et d'une onde V<br />
–<br />
(x) dans le sens négatif :<br />
V(x) V+(x) + V (x) V o+e γx + Vo e +γx (8.7.1)<br />
De même, pour le courant :<br />
h<br />
I(x) I+(x) + I (x) Io+e γx + Io e +γx (8.7.2)<br />
I r<br />
V r<br />
0'<br />
Z r
8 Lignes finies avec pertes 261<br />
Vu les relations entre les ondes de courant et de tension, cette dernière<br />
équation peut s'écrire :<br />
I(x) V o+<br />
Zo<br />
e γx V o<br />
Zo<br />
À l'entrée, x = 0, et ces grandeurs deviennent :<br />
V e Vo+ + V o<br />
e +γx (8.7.3)<br />
(8.7.4)<br />
Ie Vo+<br />
Zo<br />
V o<br />
(8.7.5)<br />
Zo<br />
En résolvant ces dernières équations pour les inconnues V<br />
o+<br />
et V<br />
o–<br />
, on<br />
obtient :<br />
et<br />
ou encore :<br />
et<br />
V o+ 1<br />
2 V e + ZoIe<br />
V o 1<br />
2 V e ZoIe<br />
V o+ 1<br />
2<br />
1 + Zo<br />
Ze<br />
V o 1<br />
2 1 Z o<br />
Z e<br />
Portant ces dernières dans (8.7.1) :<br />
ou<br />
ou<br />
Ve<br />
V e<br />
V(x) 1<br />
2 1 + Zo/Ze e γx + 1 Zo/Ze e +γx V e<br />
V(x) 1<br />
2Ze<br />
V(x) 1<br />
2Ze<br />
Ze + Zo e γx + Ze Zo e +γx V e<br />
Ze e +γx + e γx + Zo e +γx e γx V e<br />
(8.7.6)<br />
(8.7.7)<br />
(8.7.9)<br />
(8.7.10)<br />
(8.7.11)<br />
(8.7.12)
262 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Donc : V(x) Z e cosh γ x Z o sinh γ x V e<br />
Z e<br />
En particulier, la tension au récepteur (x = a) est donnée par :<br />
V r V(a) Z e cosh γ a Z o sinh γ a V e<br />
Z e<br />
(8.7.13)<br />
(8.7.14)<br />
On peut faire intervenir l'impédance du récepteur Z r plutôt que l'impédance<br />
d'entrée Z e . En effet, on sait que :<br />
Ze Zr cosh γ a + Zo sinh γ a<br />
Zo cosh γ a + Zr sinh γ a Zo<br />
(8.7.15)<br />
En portant cette dernière relation dans la précédente et utilisant la propriété<br />
cosh 2 γ a sinh 2 γ a 1, on obtient :<br />
Ve Zr cosh γ a + Zo sinh γ a Vr<br />
Zr<br />
(8.7.16)<br />
On obtient une expression de V(x) en fonction de Z r en portant l’expression<br />
de Z e dans (8.7.13) et en utilisant les relations connues entre les fonctions<br />
hyperboliques 2 :<br />
V(x) Z r cosh γ (a x) + Z o sinh γ (a x)<br />
Z r cosh γ a + Z o sinh γ a<br />
V e<br />
(8.7.17)<br />
Si les pertes sur la ligne peuvent être négligées (α = 0), cette expression se<br />
simplifie :<br />
2<br />
V(x) Zr cos k(a – x) + j Zo sin k (a – x)<br />
Zr cos ka + jZo sin ka<br />
sinh u cosh v = 1 sinh u + v + 1 sinh u – v<br />
2 2<br />
cosh u sinh v = 1<br />
2<br />
sinh u + v – 1<br />
2<br />
sinh u – v<br />
cosh u cosh v = 1 cosh u + v + 1 cosh u – v<br />
2 2<br />
sinh u sinh v = 1<br />
2<br />
cosh u + v – 1<br />
2<br />
cosh u – v<br />
V e (si α 0) (8.7.18)
Au récepteur, x = a et on en tire :<br />
Ve Zr cos ka + jZo sin ka Vr<br />
Zr<br />
8 Lignes finies avec pertes 263<br />
si α 0 (8.7.19)<br />
En factorisant Z o , on obtient l’expression suivante en fonction de<br />
l’impédance normalisée du récepteur :<br />
Ve zr cos ka + j sin ka Vr<br />
zr<br />
(si α 0) (8.7.20)<br />
De la même façon, on peut établir la relation entre le courant à l'entrée I e et<br />
celui au récepteur I r :<br />
et, si α = 0 :<br />
Ie cosh γ a + zr sinh γ a Ir<br />
Ie cos ka + jzr sin ka Ir<br />
Exemple 8.7.1 Tension d'entrée et tension de sortie<br />
Variation avec la fréquence<br />
(8.7.21)<br />
(8.7.22)<br />
Considérons une ligne ayant les paramètres suivants : Zo = 50 ohms, u = 2<br />
·108 m/s a = 30 m. On prendra une atténuation α nulle (courbes A, fig.<br />
8.7.2 et 8.7.3) ou égale à 40 dB/km à 1 MHz et variant en f (courbes B).<br />
Nous supposons à l'entrée une source qui donne en circuit ouvert une<br />
tension d'amplitude Vso = 1 volt. Examinons comment varient les tensions à<br />
l'entrée et à la sortie avec la fréquence selon la résistance interne Rs de la<br />
source et la résistance Rr du récepteur.<br />
Figure 8.7.2 Rs = 10 ohms ; Rr = 200 ohms<br />
La source et le récepteur ne sont pas adaptés à la ligne.<br />
Les courbes du haut montrent le module et la phase de la tension à l'entrée<br />
Ve. Celles du bas montrent ces grandeurs à la sortie (Vr). On observe des<br />
variations avec la fréquence à l'entrée et à la sortie. L'atténuation sur la ligne<br />
a pour effet de réduire les variations.<br />
NOTE : Il n'y a pas de discontinuité de la phase de la tension au récepteur Vr<br />
en réalité quand la fréquence varie : le retard de phase augmente<br />
continuellement avec la fréquence.
264 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Figure 8.7.3 Rs = Zo = 50 ohms (source adaptée à la ligne) ; Rr = 200 ohms<br />
Dans ce cas, on observe que la tension et la phase à l'entrée subissent des<br />
variations importantes avec la fréquence : entre 0,2 et 0,8 volt. Par contre, si<br />
l'atténuation est supposée nulle (courbe A), la tension à la sortie reste<br />
constante et égale à 0,8 V, ce qui est bien près de la tension de source en<br />
circuit ouvert (1 volt). Si on tient compte de l'atténuation qui augmente avec<br />
la fréquence, la tension de sortie diminue graduellement avec la fréquence à<br />
cause des pertes sur la ligne.<br />
Ces constations inattendues illustrent un principe d'une grande importance<br />
pratique :<br />
“ Pour éviter toute variation indésirable de l'amplitude du signal de sortie<br />
d'une ligne en fonction de sa fréquence, quelle que soit l'impédance du<br />
récepteur, il est essentiel que la source soit adaptée à la ligne : l'impédance<br />
interne (résistive) de la source doit être égale à l'impédance caractéristique de<br />
la ligne. ”<br />
D’une façon générale, le récepteur doit aussi être adapté à la ligne afin que le<br />
transfert de puissance soit maximal entre le générateur et le récepteur.<br />
Figure 8.7.4 Rs = 1 ohms ; Rr = 5 000 ohms<br />
C'est un cas de résonance assez forte de la ligne. Dans le cas où les pertes<br />
sont négligeables, les tensions d'entrée et de sortie subissent des variations<br />
considérables aux résonances. On pourra vérifier que ces résonances se<br />
produisent quand la longueur de la ligne est un multiple impair de λ /4. On<br />
observe que la tension de sortie devient près de 40 fois plus grande que la<br />
tension de source en circuit ouvert. On note également que l'atténuation sur<br />
la ligne a pour effet de réduire considérablement les variations à la<br />
résonance : A, atténuation nulle ; B, 40 dB/km.<br />
LOGICIEL MatLab CALCULANT LES TENSION D’ENTRÉE ET DE SORTIE D’UNE LIGNE<br />
% Calcul de la tension à l'entrée et à la sortie<br />
% d'une ligne en fonction de la fréquence.<br />
% Avec le logiciel EduMatLab pour Macintosh<br />
clg<br />
clear<br />
clc<br />
N=input('Nombre de points = ');<br />
v=input('Vitesse de propagation [m/s] = ');<br />
a=input('Longueur de la ligne [m] = ');<br />
Zo=input('Impédance caractéristique de la ligne [ohms] = ');
8 Lignes finies avec pertes 265<br />
Rs=input('Résistance interne de la source [ohms] = ');<br />
Zr=input('Impédance du récepteur [ohms] = ');<br />
FI=input('Fréquence inférieure [MHz] = ');<br />
FS=input('Fréquence supérieure [MHz] = ');<br />
FI = FI*1e6;<br />
FS = FS*1e6;<br />
Attr=input('Atténuation [dB/m] à la fréquence de référence, 1 MHz = ');<br />
%<br />
f=linspace(FI,FS,N)'; % Vecteur colonne des fréquences.<br />
Att=Attr*(f*1E-6).^0.5/8.686; % Atténuation [Np/m] à la fréquence f.<br />
B=2*pi/v;<br />
k=B*f; % Constante de phase.<br />
g= Att + j*k; % Fonction de propagation.<br />
th = tanh(g*a);<br />
NumZ = Zr + Zo*th;<br />
DenZ = Zo + Zr*th;<br />
Ze = NumZ*Zo./DenZ; % Impédance d'entrée.<br />
U1=ones(N,1);<br />
Ve=Ze./(Rs*U1 + Ze); % Tension à l'entrée.<br />
MVe=abs(Ve);<br />
maxe=max(MVe); % Valeur maximale du module de Ve.<br />
PHVe=angle(Ve)*180/pi; % Phase de Ve en degrés.<br />
axis([FI FS 0 maxe*1.05]); % Étendue des axes du graphique.<br />
plot(f,MVe) % Tracé du module de Ve en fonction de f.<br />
pause<br />
axis([FI FS -200 200]); % Étendue des axes du graphique.<br />
plot(f,PHVe) % Tracé de la phase de Ve en fonction de f.<br />
pause<br />
DVr = Zr*U1.*cosh(g*a) + Zo*U1.*sinh(g*a);<br />
Vr = (Zr*U1.*Ve)./DVr; % Tension Vr au récepteur.<br />
MVr=abs(Vr); % Module de Vr.<br />
maxs = max(MVr); % Valeur maximale du module de Vr.<br />
axis([FI FS 0 maxs*1.05]);<br />
plot(f,MVr) % Tracé du module de Vr en fonction de f.<br />
pause<br />
axis([FI FS -200 200]);<br />
PHVr = angle(Vr)*180/pi;<br />
plot(f,PHVr)<br />
G = [f*1e-6 MVe PHVe MVr PHVr]; % Matrice des résultats pour<br />
% la mise en graphique avec un<br />
% autre logiciel.
Figure 8.7.2 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne. Source et récepteur inadaptés à la ligne
Figure 8.7.3 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne<br />
Récepteur adapté à la ligne
Figure 8.7.4 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne<br />
Source et récepteur inadaptés à la ligne
8 Lignes finies avec pertes 269<br />
8.8 Propriété des lignes avec charge capacitive<br />
L’impédance d’entrée d’une ligne relativement courte par rapport à la<br />
longueur d’onde a un comportement assez inattendu quand le récepteur est<br />
capacitif : elle devient inductive à une fréquence relativement basse.<br />
Considérons, par exemple, le système illustré ci-dessous où Rr = 100 ohms,<br />
Cr = 50 nF. Le câble coaxial n’a que 1,5 m de longueur et sa capacité totale<br />
est d’environ 150 pF seulement : elle est 333 fois plus faible que Cr . Si l’on<br />
se demande, par exemple, quelle est l’impédance vue par la source à une<br />
fréquence de 2 MHz, un raisonnement élémentaire nous ferait conclure que<br />
l’impédance d’entrée Ze doit être pratiquement égale à celle de Cr en parallèle<br />
avec Rr , vu que la longueur de la ligne est très inférieure à λ/4 et sa capacité<br />
électrique très inférieure à celle de la charge. En effet, λ = 100 m à 2 MHz : la<br />
longueur de la ligne n’est que de 0,015λ Or, un tel raisonnement nous<br />
induirait sérieusement en erreur dans ce cas particulier : l’impédance<br />
d’entrée est en réalité fortement inductive à cette fréquence comme le<br />
montre la figure 8.8.2 !<br />
Source<br />
RG-58C/U<br />
a = 1,5 m<br />
α a ≈ 0<br />
Z o = 50 Ω<br />
Figure 8.8.1 Ligne courte avec charge capacitive<br />
On vérifie facilement que l’admittance d’entrée a la même forme que<br />
l’impédance en fonction de l’admittance au récepteur Y r :<br />
Y e Y r + j Y o tg ka<br />
Y o + j Y r tg ka Y o<br />
où Y r 1/R r + jω C r . L’impédance d’entrée est l’inverse de Y e :<br />
C r<br />
R r
270 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Z e 1/Z o + j Y r tg ka<br />
Y r + j 1/Z o tg ka Z o<br />
Le calcul de cette dernière fonction permet de faire le graphique de la<br />
figure 8.8.2 qui montre clairement que le module de Ze passe par un<br />
minimum résistif de 0,1679 ohms à 1,1611 MHz et que l’impédance<br />
devient inductive aux fréquences supérieures à cette dernière (argument<br />
θ positif). On observe qu’aux fréquences inférieures à environ 200 kHz,<br />
l’impédance d’entrée est essentiellement égale à l’impédance de la charge,<br />
conformément à la théorie élémentaire des circuits où l’on ne tient pas<br />
compte des phénomènes de propagation.<br />
Si le coaxial est remplacé par une ligne bifilaire de 300 ohms, cette<br />
singularité se produit à plus basse fréquence encore, comme on peut le voir<br />
à la figure 8.8.3.<br />
10 2<br />
|Z e |<br />
[ohms]<br />
10 1<br />
10 0<br />
10 1<br />
10 3<br />
Ze Zo Cr Rr |Z e |<br />
104 105 106 107 Fréquence [hertz]<br />
|Z r|
100<br />
θ<br />
[dg]<br />
50<br />
0<br />
-50<br />
-100<br />
10 3<br />
θ de Z e<br />
θ de Z r<br />
10 4 10 5 10 6 10 7<br />
Fréquence [hertz]<br />
Figure 8.8.2 Comparaison de l’impédance d’entrée et de l’impédance du récepteur<br />
Cet exemple assez spécial et peu connu démontre l’importance que peuvent<br />
prendre les phénomènes de propagation en pratique. Leur méconnaissance<br />
par l’ingénieur peut entraîner des erreurs et des coûts dans certaines<br />
circonstances.<br />
10 2<br />
|Z e |<br />
[ohms]<br />
10 1<br />
10 0<br />
10 1<br />
10 3<br />
Ze Zo Cr Rr 104 105 106 107 Fréquence [hertz]<br />
Figure 8.8.3 Impédance d’entrée quand Zo = 300 ohms<br />
|Z e |<br />
|Z r|
272 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
8.9 L'abaque de Smith<br />
Nous venons de voir diverses formules reliant les impédances d’entrée et de<br />
sortie d’une ligne, particulièrement celles reliant le coefficient de réflexion à<br />
l’impédance. Rappelons cette dernière sous sa forme générale :<br />
ρ h V g h<br />
V d h Z h Z o<br />
Zh + Z o<br />
(8.9.1)<br />
où h est la distance mesurée à partir du récepteur. Avec l’impédance<br />
normalisée :<br />
ρ h<br />
zh 1<br />
zh + 1<br />
(8.8.2)<br />
Ainsi, à chaque valeur du coefficient de réflexion corrrespond une seule<br />
valeur de l’impédance. Le coefficient de réflexion ρ h est relié à celui au<br />
récepteur ρ r par l’expression suivante :<br />
ρ(h ) V go<br />
e<br />
V do<br />
-2γ h ρr e-2γ h ρr ejφr e-2γ h (8.8.3)<br />
Nous avons constaté que les calculs associés sont ardus à moins de disposer<br />
d’un ordinateur ou d’une calculette programmable. Avant l’invention de ces<br />
derniers, on s’est ingénié à trouver des méthodes graphiques de calcul<br />
permettant de simplifier considérablement l’analyse des systèmes<br />
comportant des lignes et des guides d’ondes. L’abaque de Smith 3 est un des<br />
instruments conçus à cette fin. C’est le seul qui est encore utilisé<br />
couramment, car il permet de visualiser simplement la variation de<br />
l’impédance le long d’une ligne électrique.<br />
La figure 8.9.1 montre cette abaque. Essentiellement, c’est une<br />
représentation du plan complexe sur lequel est plaqué un système de<br />
coordonnées curvilignes des parties réelles et imaginaires de l’impédance<br />
normalisée ou de l’admittance normalisée sur une ligne électrique. L’origine<br />
du plan complexe est au centre. Le contour porte diverses graduations qui<br />
permettent de tracer facilement les vecteurs coefficient de réflexion. Les deux<br />
3 « Smith chart » en anglais.
8 Lignes finies avec pertes 273<br />
échelles circulaires extérieures portent des graduations en unités de<br />
longueur d’onde : un tour complet dans un sens ou dans l’autre correspond<br />
à un déplacement de λ/2 le long de la ligne. Une troisième est graduée en<br />
degrés : l’argument des coefficients de réflexion. Les échelles horizontales du<br />
bas servent particulièrement à relier le module du coefficient de réflexion au<br />
taux d’onde stationnaire (T.O.S.).<br />
Utilisons l’abaque simplifiée de la figure 8.9.2 pour détailler le principe<br />
d’utilisation.<br />
L’origine du plan complexe est en C. Les cercles dont le centre se trouve sur<br />
l’axe réel sont des lieux de résistance (ou de conductance) normalisée r (ou g)<br />
(partie réelle de z ou de y) constante. En tout point du cercle 1 qui passe par<br />
C, la partie réelle de l’impédance (ou l’admittance) normalisée est égale à 1,<br />
et ainsi de suite. Le grand cercle extérieur est le lieu de résistance (ou de<br />
conductance) nulle. Le point à l’extrême droite est l’infini ; celui de gauche<br />
est le zéro. Les cercles dont le centre se trouve sur la droite MN sont des<br />
lieux de réactance (ou de susceptance) normalisée x (ou y) constante. Alors,<br />
par exemple, si l’impédance normalisée au récepteur z(0) = zr = 2 - j2, elle est<br />
représentée par le point A à l’intersection du cercle de résistance 2 et du<br />
cercle de réactance -2. La droite CA représente alors le coefficient de<br />
réflexion au récepteur ρr ρ 0 . Si on prolonge ce vecteur, l’intercept sur le<br />
cercle extérieur gradué en degrés nous donne l’argument du coefficient de<br />
réflexion. Par calcul :<br />
ρ r = z r 1<br />
z r + 1<br />
1 j2<br />
3 j2<br />
0,6202∠ 29,74˚<br />
Si la ligne est sans perte (α = 0), un déplacement h vers la source fait tourner<br />
le vecteur coefficient de réflexion d’un angle -2kh en radians, dans le sens<br />
des aiguilles d’une montre («sens horaire»). La rotation en degrés se lit sur le<br />
cercle extérieur de la figure 8.9.1. Sa pointe se retrouve alors au point B, par<br />
exemple. Ce point est à l’intersection de deux cercles de coordonnées<br />
orthogonaux non représentés qui permettent de lire la valeur de l’impédance<br />
z(h) en ce point.
Figure 8.9.1 Abaque de Smith
0<br />
0,3<br />
-0,3<br />
B<br />
z(h)<br />
0,3<br />
ρ(h)<br />
C<br />
φ(h)<br />
-2kh<br />
1<br />
-1<br />
1<br />
0,3<br />
1<br />
0,3<br />
2<br />
ρ r<br />
1<br />
φ r<br />
-2<br />
2<br />
2<br />
A<br />
z(0)<br />
-2<br />
Figure 8.9.2 Principes de l’abaque de Smith<br />
Exemple 8.9.1 Utilisation de l’abaque de Smith<br />
Supposons qu’une ligne coaxiale RG-8U (Zo = 50 Ω) de 13 m de longueur se<br />
termine par une impédance Z r = 120 - j200 ohms à 10 MHz. On négligera les<br />
pertes (α = 0). Évaluons l’impédance d’entrée. On calcule premièrement<br />
l’impédance normalisée du récepteur, z r = 2,4 - j4, qu’on porte sur l’abaque<br />
(point A, figure 8.9.3). On prolonge cette droite jusqu’en B sur le contour. On<br />
trace le cercle de rayon 0A. Le module de ρ r est mesurée par la longueur 0A<br />
qu’on porte sur l’échelle du bas à droite («coeff. vol.»), 0A’. On lit ρ r ≈ 0,81 .<br />
Sur le contour (point B), on lit φ r ≈ -21˚. Sur l’échelle extérieure graduée en<br />
longueurs d’onde, on lit environ 0,279λ. La vitesse de phase sur cette ligne<br />
étant de 2 · 10 8 m/s, on calcule une longueur d’onde λ de 20 m. La longueur<br />
de la ligne en unités de longueur d’onde est ainsi a = 13/20 λ = 0,65 λ.<br />
2<br />
M<br />
N<br />
∞
276 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Donc, en allant du récepteur à l’entrée de la ligne, on doit partir du point B<br />
et tourner sur l’abaque d’une distance correspondante dans le sens horaire.<br />
Or, on sait qu’un déplacement de 0,5λ sur la ligne correspond à un tour<br />
complet sur l’abaque. La longueur de la ligne étant : 0,5λ + 0,15λ. Il suffit<br />
d’ajouter 0,15λ à la position initiale, 0,279λ, pour obtenir la position<br />
correspondant à l’entrée : 0,429λ, point C. On relie ce dernier au centre 0<br />
par une droite qui intercepte alors le cercle du coefficient de réflexion au<br />
point D où on lit l’impédance normalisée à l’entrée de la ligne : ze = 0,130 -<br />
j0,475. Le coefficient de réflexion y est égal à 0,81 ∠-129˚. Finalement,<br />
l’impédance d’entrée est Ze = 6,5 - j23,75 ohms. On peut lire le taux d’onde<br />
stationnaire sur l’échelle du bas à gauche en y portant la longueur OA qui<br />
détermine le point E : T.O.S. ≈ 9,4.<br />
Le calcul exact de l’impédance d’entrée au moyen de la formule vue plus<br />
haut donne, à quatre chiffres significatifs :<br />
Z e = 6,525 – j23,48 ohms<br />
On calcule la valeur suivante du coefficient de réflexion au récepteur :<br />
ρ r = z r – 1<br />
z r + 1<br />
= 0,807 ∠-21,1˚<br />
On peut aussi calculer le coefficient de réflexion à l’entrée à partir de<br />
l’expression connue :<br />
ρ e = ρ r e j 2ka + φ r<br />
Ici, ρe = ρr car α = 0. La constante de phase est : k = 2π<br />
λ<br />
Alors :<br />
= 0,31416 rd/m.<br />
2ka + φ r = 8,1682 + 21,1˚ × π/180˚ = 8,5365 rd = 2π 2,2533 rd = 360˚ 129,1˚<br />
On retrouve bien l’argument du coefficient de réflexion à l’entrée : -129,1˚.<br />
On peut en déduire la valeur de l’impédance d’entrée :<br />
Ze = 1 + ρe Zo =<br />
1 – ρe 1 + -0,5089 - j0,6263<br />
1 – -0,5089 - j0,6263<br />
On retrouve bien la valeur calculée autrement.<br />
× 50 = 6,53 - j23,46 ohms
J.L. Dion<br />
C<br />
D<br />
E T.O.S. = 9,36<br />
CALCUL D'IMPÉDANCE<br />
z e = 0,130 j0,475<br />
0<br />
z r = 2,4 j4<br />
Figure 8.9.3 Calculs avec l’abaque de Smith<br />
Mars 1996<br />
A<br />
B<br />
|ρr | = 0,807<br />
A'
278 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
8.10 Adaptation d'impédances<br />
Un problème qui se pose souvent en pratique des hautes fréquences est celui<br />
de la transmission d’énergie par une ligne d’impédance caractéristique<br />
donnée Zo à un récepteur ou charge d’impédance différente Zr. Si la ligne est<br />
simplement raccordée au récepteur, le taux d’ondes stationnaires est plus ou<br />
moins élevé selon le cas. Cela peut entraîner des surtensions qui causent le<br />
claquage de la ligne et des courants excessifs qui produisent la surchauffe<br />
en certains points de la ligne. Il s’impose par conséquent d’utiliser une<br />
technique permettant d’adapter la ligne à la charge, c’est-à-dire faire en sorte<br />
que celle-ci présente une impédance assez exactement égale à l’impédance<br />
caractéristique de la ligne.<br />
Adaptation par tronçon en parallèle<br />
Une technique simple en principe est celle de l’adaptation par tronçon en<br />
parallèle sur la ligne, près du récepteur. Considérons la ligne de la figure<br />
7.4.1 d’admittance caractéristique Yo = 1/Zo terminée par une admittance<br />
normalisée yr = Yr/Yo. = 2,4 + j1,6 [Yr = 0,048 + j0,032 siemens ; Zr =<br />
14,42 - j9,615 ohms]. L’admittance normalisée sur la ligne est donnée par<br />
l’expression suivante, de même forme que celle de l’impédance normalisée,<br />
dans le cas où les pertes sont négligeables, avec k = 2π/λ :<br />
y h y r<br />
+ j tg 2πh /λ<br />
1 + jy r tg 2πh /λ<br />
(8.10.1)<br />
La figure 8.10.1b montre la variation des parties réelle et imaginaire avec h,<br />
en mètres et en unités de λ. On constate qu’à la distance h 1 du récepteur la<br />
partie réelle de l’admittance devient égale à 1 :<br />
y h 1 1 + jb 1<br />
Alors, si on place en parallèle sur le ligne à cette position M-N une<br />
admittance -jb1 , l’admittance normalisée résultante devient égale à 1.<br />
L’admittance vue en M-N devient ainsi égale à Yo et il n’y a plus de<br />
réflexion : la ligne est donc adaptée au récepteur. En pratique, on réalise<br />
cette admittance -jb 1 au moyen d’un bout de ligne ou tronçon pouvant être<br />
ouvert ou court-circuité de longueur appropriée qu’on raccorde en M-N<br />
(fig. 8.10.1d,e).
8 Lignes finies avec pertes 279<br />
L’abaque de Smith (figure 2.10.3) permet de faire ces calculs facilement. On<br />
porte l’admittance normalisée du récepteur en A et on trace le cercle de<br />
rayon 0A. En se déplaçant sur le cercle à partir de A vers la source (sens<br />
horaire), on intercepte le cercle de conductance normalisée 1 en C où<br />
y C yh 1 1 j1,38. Ce déplacement est :<br />
y 1 0,3270λ 0,2175λ 0,1095λ 0,219 mètre<br />
Il suffira de placer en parallèle sur la ligne en cette position une admittance<br />
normalisée égale à +j1,38 pour réaliser l’adaptation. Cette admittance se<br />
trouve au point E de l’abaque. C’est l’admittance à l’entrée du tronçon. En<br />
tournant dans le sens antihoraire (vers l’autre extrémité du tronçon) d’une<br />
distance de 0,1502λ, on rencontre le point d’admittance 0 qui correspond à<br />
une ligne ouverte. Par conséquent, ce tronçon doit avoir une longueur de<br />
0,1502λ = 30,0 cm. En l’allongeant de 0,25λ, on arrive au point d’admittance<br />
∞. En pratique on choisira le tronçon le plus court, soit le tronçon ouvert.
Admittance normalisée<br />
y<br />
3<br />
2<br />
1<br />
0<br />
-1<br />
1.2<br />
5λ/8<br />
b<br />
(a) Y o<br />
1<br />
g<br />
λ/2<br />
M'<br />
h 2<br />
( c) Y o<br />
(b)<br />
0,75<br />
3λ/8<br />
h [m] 0,5<br />
h [λ]<br />
( d) Y o y(h 1 ) = 1<br />
( e) Y o y(h 1 ) = 1<br />
P<br />
Y(h)<br />
λ/4<br />
B<br />
y(h 1 ) = 1 +jb 1<br />
M<br />
N<br />
0,25<br />
λ/8<br />
M<br />
h 1<br />
h 1<br />
h1 M<br />
N<br />
G<br />
y r = 2,4 + j1,6<br />
y r = 2,4 + j1,6<br />
y r = 2,4 + j1,6<br />
0<br />
0<br />
Y<br />
[S]<br />
0,06<br />
G r<br />
0,04<br />
B r<br />
0,02<br />
0<br />
-0,02<br />
B 1<br />
0<br />
yr = 2,4 + j1,6<br />
Figure 8.10.1 Principe de l’adaptation d’impédances par tronçon en parallèle<br />
N<br />
Admittance
J.L. Dion<br />
H<br />
B<br />
T.O.S. = 3,801<br />
ADAPTATION D'IMPÉDANCE<br />
z r = 0,2885 j0,1923<br />
0<br />
E<br />
C<br />
0,1502λ<br />
A<br />
y C = 1 j1,38<br />
y r = 2,4 + j1,6<br />
Mars 1996<br />
0,3270λ<br />
E<br />
|ρ<br />
G r | 0,566<br />
Figure 8.10.2 Adaptation d’impédances par tronçon en parallèle<br />
23,6˚<br />
0,2175λ<br />
D
282 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
EXERCICES<br />
Question<br />
Quelle est la définition du taux d'ondes stationnaires sur une ligne<br />
électrique ?<br />
8.1 Mesures en régime harmonique<br />
On réalise au laboratoire le système illustré ci-dessous où G est un<br />
générateur de tension sinusoïdale à fréquence variable qui donne une<br />
tension de sortie en circuit ouvert d'amplitude V m = 1 volt indépendante de<br />
la fréquence. L'oscilloscope permet de lire la tension à l'entrée de la ligne<br />
sans charger celle-ci : il a une très grande impédance d'entrée (typiquement<br />
10 MΩ en parallèle avec 10 pF).<br />
a) Faire le graphique de la tension lue à l'oscilloscope quand la fréquence<br />
varie de 1 MHz à 20 MHz.<br />
b) Si l'on fixe ensuite la fréquence à 12,4 MHz et si l'on termine la ligne<br />
par une impédance Zr = 50 - j50 ohms à cette fréquence, évaluer<br />
l'amplitude de tension qu'on doit mesurer à l'oscilloscope.<br />
Rép. : Ve = 315 mV<br />
G<br />
R g = 50 ohms<br />
A<br />
Oscilloscope<br />
RG 58C/U<br />
Zo1 = 50 ohms<br />
u 1 = 2c/3<br />
a1 = 10 m<br />
B<br />
Ligne<br />
ouverte<br />
8.2 Ondes sur une ligne<br />
Vous raccordez un émetteur à une antenne par un câble RG8/U (Zo =<br />
50 ohms) de 100 m de longueur. On sait que la longueur d'onde du signal<br />
est de 20 m et que l'atténuation correspondante est de 20 dB/km. On sait<br />
aussi que l'antenne présente une impédance égale à 100 - j20 ohms.<br />
Sachant que la tension à l'entrée du câble a une amplitude de 30 volts,
8 Lignes finies avec pertes 283<br />
a) Trouvez l'amplitude complexe en ce point des ondes qui se propagent<br />
dans les deux sens sur la ligne. Faire une figure montrant les différents<br />
phaseurs à l'échelle.<br />
Rép. : V +o = 24,61 ∠2,6˚ volts V o = 5,55 ∠-11,5˚ volts<br />
b) À partir de ces tensions, trouvez l'expression des courants et celle de<br />
l'impédance d'entrée de la ligne.<br />
8.3 Ligne avec charge réactive - diagrammes vectoriels<br />
Une ligne de 100 m de longueur a et d'impédance caractéristique Zo = 50∠0°<br />
ohms supposée sans pertes est terminée par une impédance égale à 100 -<br />
j20 ohms. On raccorde à l'entrée une source qui maintient une tension<br />
sinusoïdale de 30 volts d'amplitude. Sachant que la longueur d’onde sur la<br />
ligne est de 382,2 m :<br />
a) Déterminer l'amplitude complexe à l'entrée des deux ondes qu'on peut<br />
imaginer se propageant sur la ligne (sens + et –) Faire le diagramme<br />
vectoriel de ces tensions à l'échelle.<br />
Rép. : V + (0) = 43,783∠11,51° volts ; V – (0) = 15,581∠−214,09° volts<br />
b) Évaluer le courant aux deux extrémités de la ligne. Porter ces courants<br />
sur le diagramme précédent.<br />
Rép. : I(0) = 1,169∠-17,4° A ; I(a) = 0,5786∠−98,1° A<br />
c) Calculer l'impédance d'entrée de la ligne à partir des réponses<br />
précédentes.<br />
Rép. : Ze = 24,48 + j7,662 ohms<br />
d) Vérifier que dans l’hypothèse où la ligne est un câble RG-58U, la<br />
fréquence de fonctionnement est de 523 kHz environ.<br />
8.4 Ligne avec charge capacitive<br />
Un câble coaxial de type RG-58C/U (Zo = 50 ohms) est terminé par un<br />
condensateur de 200 pF, en parallèle avec une résistance de 100 ohms. Sa<br />
longueur est de 10 mètres.<br />
a) Évaluer le coefficient de réflexion sur cette terminaison à 30 MHz.<br />
Rép. : ρt = 0,809∠ −127,7°<br />
b) Calculer l'impédance d'entrée. Utiliser le logiciel MatLab de préférence.
284 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
c) Évaluer la fréquence à laquelle l’impédance d’entrée devient purement<br />
résistive et la valeur de cette impédance.<br />
8.5 Système de communication<br />
Supposons que l'antenne de votre émetteur de SRG (service de radio général,<br />
f = 28 MHz) soit considérée comme équivalente à une résistance de 100<br />
ohms en parallèle avec un condensateur de 200 pF, reliée à l'émetteur par<br />
un câble coaxial RG-58C/U (Z o = 50 ohms) de 12,50 mètres de longueur.<br />
NOTE : On fera les calculs par ordinateur. Ce programme doit<br />
particulièrement pouvoir calculer l'impédance d'entrée de la ligne dans tous<br />
les cas :<br />
a) Vérifier que la longueur de la ligne est ici un multiple impair de quarts<br />
de longueur d'onde et calculer son impédance d'entrée.<br />
Rép. : 91,39 ∠ 74,13° ohms<br />
b) Supposant celui-ci sans pertes, quelle puissance est rayonnée par<br />
l'antenne quand la tension mesurée à la sortie de l'émetteur est de<br />
50 V eff ? Cette puissance est-elle différente de celle injectée à l'entrée ?<br />
Rép. : 7,480 watts<br />
c) 1° Quelle valeur de réactance ou susceptance devriez-vous ajouter en<br />
bout de ligne pour annuler la partie réactive de l'impédance de<br />
l'antenne, et quelle est alors la puissance émise pour la même tension à<br />
l'entrée ? L'impédance d'entrée est-elle purement résistive ?<br />
Rép. : P = 100 watts<br />
2° Si l'émetteur peut être considéré comme une source de résistance<br />
interne égale à 50 ohms donnant 80 Veff en circuit ouvert, quelle<br />
puissance est envoyée sur la ligne et à l'antenne dans le cas initial ?<br />
Rép. : 11,98 W<br />
d) Si, dans les conditions premières en (b), vous allongez la ligne de 1,76<br />
mètre, que devient la puissance rayonnée ? Vous allez ainsi constater<br />
un effet important de la longueur dans le cas où le récepteur n'est pas<br />
adapté.<br />
Rép. : 24,97 W
8.6 Système de communication<br />
Le système illustré est formé d'un<br />
émetteur dans le poste E relié à une<br />
antenne dipolaire A par une ligne<br />
bifilaire L de longueur a = 30 m. On<br />
sait que l'émetteur fournit une tension<br />
en circuit ouvert décrite par<br />
vs()= t 200cos 3⋅10 8 ( t)volts.<br />
L’impédance caractéristique de la ligne<br />
qui est adaptée à l’impédance de sortie<br />
de l’émetteur est de 150 ohms et ses<br />
pertes sont supposées négligeables. La<br />
vitesse de phase sur la ligne est voisine<br />
de 3·10 8 m/s.<br />
8 Lignes finies avec pertes 285<br />
D'autres mesures ont permis de déterminer que l'antenne est assimilable à<br />
une résistance de 75 ohms en parallèle avec un condensateur de 50 pF.<br />
Déterminer par calcul en décrivant les étapes :<br />
a) Le coefficient de réflexion à l'antenne. Représenter dans le plan<br />
complexe.<br />
Rép. : ρa 0,657∠-150,8˚<br />
b) La position près de l'antenne où le coefficient de réflexion devient réel et<br />
la valeur de l’admittance et de l'impédance en ce point.<br />
Rép. : h1 0,254 m, Zh1 31,09 ohms<br />
c) Le taux d'onde stationnaire sur la ligne.<br />
Rép. : T.O.S. = 2,494<br />
d) L'impédance d'entrée de la ligne (à l'émetteur).<br />
Rép. : Ze 651,9 24,56˚ ohms<br />
e) La puissance efficace rayonnée par l'antenne.<br />
Rép. : Pa 20,78 W<br />
f) En vous aidant de l'abaque de Smith, faites la conception du tronçon<br />
mis en parallèle sur la ligne, près de l'antenne, qui réalisera<br />
l'adaptation. Justifier clairement les étapes.<br />
Rép. : had 685 mm Longueur : 1,045 m<br />
E<br />
L<br />
A
286 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
8.7 Système de communication<br />
Vous devez, comme ingénieur, relier rapidement un émetteur radio<br />
fonctionnant à 20 MHz dont l'impédance de sortie est de 50 ohms à une<br />
antenne qui se trouve à 27 mètres de l'émetteur. Vous savez que l'impédance<br />
d'entrée de l'antenne est également de 50 ohms. Or vous ne disposez que<br />
d'une grande longueur de câble coaxial de type RG-6/U dont vous<br />
connaissez les caractéristiques suivantes : Zo = 75 ohms, u = 2c/3.<br />
a) Décrire clairement votre solution au problème en la justifiant, afin<br />
d'adapter l'émetteur à l'antenne et ainsi maximiser la puissance<br />
transmise.<br />
b) Vous savez que la tension de sortie de l'émetteur a une amplitude de<br />
50 V quand il est terminé dans une impédance de 50 Ω. Calculer la<br />
puissance approximative transmise à l'antenne dans ces conditions :<br />
précisez l'hypothèse que vous devez faire.<br />
c) Si vous reliez l'émetteur à l'antenne par une longueur de 27 m de RG-<br />
6/U, quelle sera alors la puissance effective reçue par l'antenne. Est-ce<br />
mieux ou moins bien que dans le cas précédent ?<br />
d) Dans un cas comme dans l'autre, quelle est la valeur du coefficient de<br />
réflexion à l'antenne et à 27 m de celle-ci sur un câble RG-6/U<br />
8.8 Ligne avec pertes - Calcul du coefficient d’atténuation<br />
On détermine que l'impédance d'entrée d'un câble de 91,44 m ouvert à<br />
l'autre bout est de 96,8 + j0 ohms à 17,4 MHz et que sa longueur est égale à<br />
8 longueurs d'onde exactement. Si l'impédance caractéristique de cette ligne<br />
est 50∠0° ohms, évaluer son coefficient d'atténuation.<br />
Rép. : 54,3 dB/km<br />
8.9 Tensions d’entrée et de sortie d’une ligne<br />
Un câble coaxial RG-8 de 5 m est terminé par un impédance égale à<br />
25 + j100 Ω à 21 MHz. Si la tension à l'entrée a une amplitude de 2 volts,<br />
quelle est sont amplitude et sa phase au récepteur ?<br />
Rép. : 1,87∠178,8° V<br />
8.10 Radio amateur<br />
Comme radio amateur utilisant la bande des 21 mètres à 14,2 MHz, vous<br />
avez un émetteur dont l’impédance de sortie est de 50 ohms que vous devez<br />
relier à votre antenne dont l’impédance d’entrée est de 50 ohms également
8 Lignes finies avec pertes 287<br />
qui se trouve à 23 m de l’émetteur par le plus court chemin. Or, vous ne<br />
disposez que d’une grande longueur de câble coaxial RG59B/U.<br />
a) Quelle est votre solution au problème de raccordement pour que le<br />
transfert de puissance soit maximal ?<br />
b) Dans ce cas, faire un graphique de l’amplitude de la tension sur la ligne.<br />
Est-elle constante ? Sinon, quelle est la valeur du taux d’ondes<br />
stationnaires (T.O.S.) ?<br />
8.11 Admittance<br />
Rép. : TOS = 1,5<br />
Démontrer que l'admittance d'entrée normalisée d'une ligne de longueur a a<br />
la même forme que celle de l'impédance normalisée, c'est-à-dire :<br />
ye = yr + tgh γa<br />
1 + yr tgh γa<br />
8.12 Communications<br />
Une ligne d'impédance caractéristique Zo = 50 ohms étant terminée par une<br />
impédance Zr = 25 + j100 ohms, évaluer le coefficient de réflexion à cette<br />
extrémité au moyen de l'abaque de Smith. Décrire les étapes de la méthode.<br />
Si la longueur de la ligne est de 5λ /8, évaluer l'impédance d'entrée.<br />
8.13 Communications<br />
Une ligne RG-58C/U (Zo = 50 ohms, u = 2c/3, α ≈ 0) de 8,7 m de longueur<br />
relie un générateur adapté à un récepteur d'impédance 10 - j100 ohms à<br />
50 MHz. Le générateur fournit une tension efficace de 10 volts en circuit<br />
ouvert.<br />
a) Évaluer la longueur de la ligne en unités de longueur d'onde.<br />
Rép. : 2,175λ<br />
b) Porter l'impédance normalisée du récepteur sur une abaque de Smith.<br />
En déduire le coefficient de réflexion en ce point et le vérifier par calcul.<br />
Bien décrire les diverses étapes.<br />
R : 0,923∠ -53˚<br />
c) Calculer l'impédance d'entrée de la ligne et vérifier avec l'abaque en<br />
décrivant la méthode.<br />
Rép. : 1,986 - j0,536 ohms
288 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
d) Évaluer la puissance efficace fournie au récepteur.<br />
Rép. : 73,45 mW<br />
e) Calculer le taux d'onde stationnaire (T.O.S.) et vérifier avec l'abaque en<br />
décrivant la méthode.<br />
f) À quelle fréquence la ligne serait-elle quart d'onde ? À cette fréquence, si<br />
l'impédance du récepteur était la même, quelle serait l'impédance<br />
d'entrée ?<br />
Rép. : 5,7471 MHz, 24,88∠84,3˚ ohms<br />
8.14 Abaque de Smith<br />
Le coefficient de réflexion au récepteur sur une ligne aux pertes négligeables<br />
étant 0,3 - j0,55 (mesure faite au réflectomètre), calculer le taux d'onde<br />
stationnaire (T.O.S.) sur la ligne et la position du premier noeud de tension<br />
du côté du récepteur. Décrire les étapes du calcul à l'abaque de Smith.<br />
8.15 Abaque de Smith<br />
Une ligne coaxiale à fente pleine d'air de Zo = 50 ohms à 700 MHz, est reliée<br />
à une récepteur et on mesure un T.O.S. de 2,50. On trouve aussi un noeud<br />
de tension à 10,0 cm du récepteur. Évaluer l'impédance du récepteur au<br />
moyen de l'abaque de Smith. Décrire la méthode utilisée.<br />
8.16 Ligne à fente<br />
Une ligne à fente de Zo = 75 ohms est reliée à une ligne aux caractéristiques<br />
identiques, longue de 3,75 m et terminée par une antenne. Sur la ligne à<br />
fente on mesure un T.O.S. de 2,0 et on trouve deux noeuds de tension<br />
successivement à 0,180 m et 0,530 m du raccord des lignes. On considère<br />
l'atténuation comme négligeable dans l'ensemble. Évaluer l'impédance de<br />
l'antenne à la fréquence de mesure au moyen de l'abaque de Smith. Quelle<br />
est la fréquence ?<br />
8.17 Communications<br />
On désire raccorder à une antenne par une ligne coaxiale RG-8 un émetteur<br />
à 50 MHz dont l'impédance interne est adaptée à la ligne. Celle-ci a une<br />
longueur de 10 mètres. On a déterminé un T.O.S. de 3 près de l'antenne<br />
quand la ligne est directement raccordée l'antenne.<br />
a) Calculer l'impédance de l'antenne.<br />
b) Calculer le puissance fournie par l'émetteur dans ces conditions, si on<br />
mesure une tension efficace de 70 volts à la sortie de l'émetteur.
8 Lignes finies avec pertes 289<br />
c) Adapter la ligne à l'antenne au moyen d'un tronçon parallèle près de<br />
l'antenne.<br />
d) Calculer la puissance fournie par l'émetteur dans ces nouvelles<br />
conditions.<br />
8.18 Mesure des paramètres d’une ligne<br />
Vous devez comme ingénieur mettre au point la liaison temporaire entre<br />
divers appareils à haute fréquence. Mais vous ne disposez que d’un câble<br />
bifilaire aux caractéristiques inconnues qu’il vous faut mesurer avec les<br />
différents appareils de base disponibles (générateur de signaux, oscilloscope,<br />
fréquencemètre). Comme vous avez bien profité de votre cours sur les lignes<br />
électriques, vous montez une «boîte de mesure» M d’impédance de sortie<br />
égale à 50 ohms que vous intégrez au système illustré ci-dessous.<br />
L’oscilloscope sert à mesurer les tensions à l’entrée et à la sortie de la boîte<br />
M. Ve est la tension à l’entrée de la ligne (sortie de la boîte).<br />
S<br />
M<br />
Oscilloscope<br />
a = 5,0 m<br />
Récepteur<br />
Zo = inconnue<br />
Source:<br />
VMo = 1 volt (amplitude à la sortie de M<br />
en circuit ouvert)<br />
RM = 50 ohms (résistance interne de la boite M)<br />
Puis, vous faites une série de mesures afin d’évaluer les caractéristiques<br />
secondaires essentielles de cette ligne. Vous avez inscrit les résultats dans le<br />
tableau ci-dessous.
290 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
f<br />
MHz<br />
Ve<br />
Volts<br />
|Ze|<br />
Ohms<br />
θ<br />
Observations<br />
11,50 ~ 0 ~ 0 Première fréquence de résonance de la ligne ouverte (R ∞).<br />
57,50 ~ 0 ~ 0 Troisième résonance de la ligne ouverte (R ∞).<br />
6,50 ~ 0,947 147,5 ~ +90˚ Ligne court circuitée (R 0).<br />
6,50 ~ 0,890 97,63 ~ 90˚ Ligne ouverte (R ∞).<br />
6,50 68,63 44,14˚ Impédance inconnue Z r du récepteur.<br />
a) Évaluez la vitesse de phase sur cette ligne en exposant clairement la<br />
méthode utilisée.<br />
Rép. : 2,23 · 10 8 m/s<br />
b) Calculez son impédance caractéristique en justifiant clairement la<br />
méthode.<br />
Rép. : 120 Ω<br />
c) Quel est à peu près |Ze| à 11,50 MHz ? À 57,5 MHz ? Justifiez.<br />
d) Cette ligne a-t-elle des pertes appréciables ? Justifiez votre réponse.<br />
e) Évaluez par calcul l'impédance inconnue dans le dernier cas et reprenez<br />
le même calcul au moyen de l’abaque de Smith.<br />
Rép. : Z r = 50 - j50 Ω<br />
f) Quelle devra être la résistance de sortie des appareils sources utilisés<br />
avec ce type de ligne afin que la transmission soit indépendante de la<br />
fréquence, quelle que soit la longueur de la ligne utilisée ? Discutez.
Annexe<br />
Tiré du catalogue «Câbles de données», ALPHA
292 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />
Tiré du catalogue «Câbles de données», ALPHA
Tiré du catalogue «Câbles de données», ALPHA<br />
Annexe 293
Bibliographie<br />
CHENG, D.K., Field and Wave Electromagnetics, Addison-Wesley, 1993.<br />
CHIPMAN, R.A., Transmission Lines, Schaum, McGraw-Hill.<br />
CROZE, Raymond, Simon, L et Caire, J.P, Transmission téléphonique :<br />
théorie des lignes, Eyrolles, 1968.<br />
DUBOST, Gérard , <strong>Propagation</strong> libre et guidée des ondes électromagnétiques:<br />
application aux guides et fibres optiques, Masson, Paris, 1995.<br />
DWORSKY, Lawrence N., Modern Transmission Line Theory and Applications,<br />
Wiley, 1979.<br />
FRÜHLING, A., Cours d'électricité, tomes 1 et 2, Dunod, Paris.<br />
GRIVET, Pierre, Physique des lignes de haute fréquence et d'ultra-haute<br />
fréquence, Masson, 1969.<br />
HAUS, H.A. et MELCHER, J.R., Electromagnetic Fields and Energy, Prentice-<br />
Hall, 1989.<br />
HAYT, William H. Jr., Engineering Electromagnetics, McGraw-Hill.<br />
LECERF, André, Physique des ondes et des vibrations, Technique et<br />
documentation - Lavoisier, Paris, 1993.<br />
LORRAIN, Paul et CORSON, D.R., Champs et ondes électromagnétiques,<br />
Armand Colin, Paris, 1979.<br />
PÉREZ, J.P., CARLES, R. et FLECKINGER, R., Électromagnétisme ; Vide et<br />
milieux matériels, Masson, Paris, 1991.<br />
ROUAULT, M., collab. de P. MERGAULT, Électricité, fascicules 1 et 2,<br />
Masson, Paris, 1967.<br />
SESHADRI, S.R., Fundamentals of Transmission Lines and Electromagnetic<br />
Fields, Addison-Wesley, 1971.
A<br />
Abaque de Smith 272<br />
Adaptation d'impédances<br />
278<br />
Adaptation par tronçon en<br />
parallèle 278<br />
Amplitude complexe 14<br />
Analyse de la fonction <br />
204<br />
Analyse de la fonction ,<br />
ligne avec perte 205<br />
ligne sans perte 204<br />
Angle de Brewster 84<br />
Angle d'incidence critique<br />
84<br />
Atténuation en fonction de<br />
la fréquence 218<br />
C<br />
Capacité linéique 160, 216<br />
Champ électrique 57<br />
Champ électromagnétique 4<br />
origine d'un 3<br />
Champ électromagnétique<br />
transversal 14, 25<br />
Champ magnétique 34<br />
Champ magnétique H,<br />
expression du 24<br />
Champ réel 16, 29<br />
Champ réflechi 89<br />
Champ transmis 88<br />
Coefficient<br />
d'affaiblissement 27<br />
d'atténuation 27<br />
d'atténuation en mode<br />
TE 136<br />
d'atténuation en mode<br />
TM 132<br />
de réflexion 53, 54, 77,<br />
83, 173<br />
de réflexion de<br />
l'intensité 57<br />
de transmission 53, 54,<br />
77, 83<br />
de transmission de<br />
l'intensité 57<br />
INDEX<br />
Composantes du champ 72<br />
Composantes du champ<br />
électromagnétique 76,<br />
82<br />
Concept de propagation 3<br />
Conductance linéique 160,<br />
217<br />
Conducteur 56<br />
Conducteur cylindrique 211<br />
Conductivité complexe<br />
effective 27<br />
Conductivité effective 27<br />
Constante de phase 9, 58<br />
Constante de propagation 9<br />
Constante de propagation<br />
complexe 26<br />
Courant 161<br />
D<br />
Décibels 204<br />
Déphasage 15<br />
Diagramme en zigzag 177<br />
E<br />
Effet pelliculaire 34<br />
Équation de Helmholtz 14<br />
Équation d'onde 161<br />
amplitude complexe<br />
198<br />
F<br />
Fibre optique 91<br />
Flux d'énergie<br />
électromagnétique 35<br />
Fonction d'onde 9, 24, 34,<br />
52, 161, 163<br />
atténuation 200<br />
changement de<br />
coordonnées 236<br />
réfléchie 174<br />
vitesse de phase 201<br />
Forme complexe de l'onde<br />
stationnaire 63<br />
Forme réelle de l'onde<br />
stationnaire 64<br />
Fréquence de coupure 128<br />
Fréquence de transition 205<br />
I<br />
Impédance caractéristique<br />
169, 170, 220<br />
du milieu 25<br />
du vide 26<br />
Impédance d'entrée 246<br />
Impédance d'onde 25, 26<br />
Impédance normalisée 250<br />
Impédance sur la ligne 245<br />
Impulsions sur une ligne<br />
avec pertes 168<br />
Incidence surcritique 87<br />
Indice de réfraction 74<br />
Inductance linéique 160,<br />
216<br />
Intensité 110<br />
Intensité de l'onde 41<br />
Intensité transmise 90<br />
Interface de deux<br />
diélectriques parfaits<br />
52<br />
Interface diélectrique 56<br />
Interrupteur initialement<br />
fermé 181<br />
Interrupteur initialement<br />
ouvert 180<br />
L<br />
Ligne bifilaire 156<br />
Ligne coaxiale 156, 171<br />
Ligne triphasée 156<br />
Lois de Descartes et Snell<br />
73<br />
Longueur d'onde 5, 15, 17<br />
dans le guide 131<br />
M<br />
Mesure de coefficient<br />
d'atténuation 259<br />
Mesure de la vitesse de<br />
phase 257<br />
Mesure de l'impédance<br />
caractéristique 258<br />
Mesure d'une ligne 257<br />
Microruban 156<br />
Milieu dispersif 29
Modes de propagation 119<br />
Mode TE 120, 135<br />
Mode TEM 119, 120<br />
Mode TM 120, 126<br />
Népers 203<br />
N<br />
O<br />
Onde dans le sens positif<br />
202<br />
Onde<br />
évanescente 81, 87<br />
incidente 52<br />
plane 9<br />
Onde plane<br />
direction quelconque<br />
69<br />
fonction d'onde 69<br />
composantes 138<br />
Onde réfléchie 52<br />
Onde transmise 52<br />
Ondes en échelon 164<br />
Ondes hertziennes 5<br />
Ondes sphériques 105<br />
Ondes stationnaires 59, 240<br />
Ondes transversales<br />
électriques 120<br />
électromagnétiques<br />
119<br />
magnétiques 120<br />
Orthogonalité des champs<br />
24<br />
P<br />
Pénétration 34<br />
Permittivité complexe 26<br />
effective 27<br />
Phase 16<br />
vitesse de 16, 17<br />
Plan(s)<br />
nodal 60<br />
ventral 60<br />
conducteurs parallèles<br />
120<br />
Polarisation circulaire 20<br />
droite 22<br />
gauche 22<br />
Polarisation dans le plan 19<br />
Polarisation d'une onde 19<br />
Polarisation elliptique 20<br />
Polarisation parallèle 82<br />
Polarisation rectiligne 19<br />
Potentiels retardés 6, 7, 99<br />
<strong>Propagation</strong> avec<br />
atténuation 123<br />
<strong>Propagation</strong> dans un<br />
conducteur 32<br />
<strong>Propagation</strong> dans un<br />
diélectrique avec perte<br />
26<br />
<strong>Propagation</strong> guidée 91, 157<br />
Propriété des lignes avec<br />
charge capacitive 269<br />
Propriété d'un tronçon court<br />
256<br />
Puissance 110<br />
instantanée 35<br />
moyenne 41<br />
transmise 58<br />
R<br />
Rayonnement 9<br />
d'un dipôle oscillant<br />
105<br />
Réflexion 172<br />
en polarisation<br />
perpendiculaire<br />
76<br />
oblique 72<br />
sur un conducteur<br />
parfait 59<br />
sur un diélectrique 63<br />
totale 79<br />
Régime harmonique 104<br />
Relations entrée / sortie 260<br />
Résistance de surface 43<br />
Résistance du rayonnement<br />
112<br />
Résistance linéique 160,<br />
211<br />
S<br />
Source avec résistance<br />
interne 172<br />
Spectre électromagnétique<br />
5<br />
T<br />
Taux d'onde stationnaire 64<br />
Tension 161<br />
Théorème de Poynting 35<br />
Théorème des interrupteurs<br />
180<br />
Transmission d'énergie 3<br />
Transmission par onde<br />
évanescente 92<br />
Tronçon court circuité 256<br />
Tronçon ouvert 257<br />
Type de polarisation permis<br />
120<br />
Types de lignes 155<br />
Types de vitesse 143<br />
Types de vitesse, relation<br />
géométrique 143<br />
Types d'ondes 119<br />
V<br />
Valeur des paramètres 171<br />
Vecteur de Poynting 38,<br />
110<br />
en régime harmonique<br />
39<br />
Vecteur d'onde 71<br />
Vitesse<br />
de groupe 144<br />
de phase 129<br />
de propagation de<br />
l'énergie 42