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Electromagnetisme Propagation

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Jean-Luc Dion<br />

Électromagnétisme<br />

propagation<br />

lignes électriques<br />

L D<br />

Loze-Dion éditeur


Copyright Loze Dion éditeur inc.<br />

Loze Dion éditeur<br />

95, Saint Sylvestre<br />

Longueuil (Québec) J4H 2W1<br />

Téléphone : (450) 679 1955<br />

fax : (450) 679 6339<br />

Tous droits réservés. On ne peut reproduire, enregistrer, ni diffuser aucune partie du présent ouvrage sous<br />

quelque forme ou par quelque procédé que ce soit sans avoir une autorisation écrite de l'éditeur.<br />

ISBN 978-2-923565-20-0


Cet ouvrage sur la propagation des ondes électromagnétiques s’adresse aux<br />

étudiants en génie électrique et en physique des universités et des écoles<br />

d’ingénieurs. Il sera aussi utile à tous les praticiens qui veulent rafraîchir ou<br />

approfondir leurs connaissances. On y trouvera un traitement relativement<br />

complet du sujet par rapport à de nombreux livres dans le domaine.<br />

Il fait suite au tome 1 traitant des phénomènes d’induction électromagnétiques.<br />

Toutefois, le présent tome peut être utilisé avantageusement<br />

par tous ceux qui ont déjà les bases requises. L’ouvrage se divise en deux<br />

parties assez étroitement intégrées : la propagation libre, et la propagation<br />

guidée. L’ensemble vise l’acquisition d’une connaissance rigoureuse et<br />

pratique des phénomènes de propagation électromagnétique dans différents<br />

milieux.<br />

Il suppose au départ une bonne maîtrise de l’électromagnétisme<br />

fondamental, du calcul vectoriel et du calcul des variables complexes,<br />

essentiellement l’usage du théorème d’Euler et de la fonction exponentielle<br />

complexe pour décrire les vibrations.<br />

L’auteur a choisi l’approche la plus intuitive possible en utilisant de<br />

nombreuses illustrations et exemples numériques. Il a aussi privilégié les<br />

démonstrations claires où beaucoup d’étapes intermédiaires sont<br />

volontairement conservées pour faciliter la compréhension en évitant de se<br />

buter sur des difficultés mathématiques secondaires. Lors d'une première<br />

lecture, on peut facilement sauter ces étapes pour saisir l’ensemble d’un<br />

sujet donné. Tous les chapitres se terminent par une série d’exercices<br />

identifiés permettant de pratiquer les diverses notions introduites.<br />

La première partie comporte une brève introduction à la propagation et au<br />

mode de production des ondes électromagnétiques sur la base des équations<br />

de Maxwell. La notion de vecteur complexe en régime harmonique est<br />

introduite pour faciliter le traitement mathématique dans tout ce qui suit, en<br />

faisant bien ressortir que la partie réelle d’un vecteur complexe correspond<br />

au champ réel.<br />

On traite ensuite à fond de la propagation des ondes planes dans différents<br />

milieux illimités : vide et diélectrique parfaits, diélectriques réels et<br />

conducteurs. L’atténuation des ondes en cours de propagation est<br />

démontrée comme un effet général des pertes diélectriques et de la<br />

conductivité du milieu. La relation est ensuite établie entre le champ électromagnétique<br />

et la puissance transportée par une onde.


iv Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

La transmission de l’énergie électromagnétique à l’interface de deux milieux<br />

se retrouve dans les deux chapitres suivants. Le premier traite du cas simple<br />

de l’incidence perpendiculaire ou normale à l’interface, en introduisant les<br />

concepts de coefficients de réflexion et de transmission. Il comporte aussi<br />

une introduction aux ondes stationnaires. Le chapitre 3 traite de l’incidence<br />

oblique en distinguant le cas d’une onde polarisée perpendiculairement au<br />

plan d’incidence et celui de l’onde polarisée parallèlement. On introduit<br />

l’expression générale d’une onde qui se propage dans une direction<br />

quelconque. Les expressions exactes des coefficients de réflexion et de<br />

transmission dans les deux cas y sont démontrées : les formules de Fresnel.<br />

Ce chapitre se termine par une introduction au concept d’onde évanescente<br />

qui prend toute son importance pratique dans les nouveaux dispositifs de<br />

communication optique, y compris les fibres optiques. Le dernier chapitre de<br />

cette première partie est une brève mais rigoureuse introduction au<br />

rayonnement électromagnétique produit par des charges et courants<br />

oscillants.<br />

La deuxième partie de l’ouvrage traite de la propagation guidée des ondes<br />

électromagnétiques. Le chapitre 5 étudie les conditions de propagation entre<br />

des plans conducteurs ou guides d’ondes « ouverts ». Cette approche permet<br />

d’introduire de façon relativement simple les notions de mode de<br />

propagation, de fréquence de coupure, de vitesse de phase et de vitesse de<br />

groupe. Ce qui est traité dans ce chapitre s’applique assez directement à la<br />

propagation dans les « microrubans » utilisés dans les circuits<br />

hyperfréquences. On y démontre particulièrement les expressions de<br />

l’atténuation dans les différents modes. Les méthodes et les concepts<br />

développés devraient aussi beaucoup faciliter l’étude ultérieure des guides<br />

d’ondes « fermés », rectangulaires, circulaires ou autres.<br />

Les chapitres suivants sur les lignes électriques pourraient être abordés, si<br />

on le désire, sans avoir étudié la propagation guidée au chapitre précédent,<br />

l’ordre proposé ici est préférable sans être essentiel. En effet, on y développe<br />

le concept de paramètres localisés d’une ligne qui permet d’une façon<br />

classique d’utiliser la méthode des circuits électriques pour développer les<br />

équations de propagation de la tension et du courant électrique sur la ligne.<br />

On commence par étudier le cas des lignes semi-infinies sans pertes pour<br />

introduire certains concepts comme ceux d’impédance caractéristique et de<br />

coefficient de réflexion. La propagation et la réflexion des ondes en échelon y<br />

sont étudiées pour illustrer les problèmes qui peuvent se poser en pratique<br />

dans le cas de réflexions multiples sur la ligne. L’introduction de


théorèmes des interrupteurs permet de résoudre le problème des lignes<br />

initialement chargées ou parcourues par un courant qui sont ensuite<br />

fermées sur une charge. L’auteur a délibérément choisi de ne pas utiliser le<br />

formalisme de la transformée de Laplace pour décrire les ondes en échelon,<br />

de façon à ne pas obscurcir l’essentiel qui est de bien comprendre les<br />

phénomènes de propagation et de réflexion.<br />

Au chapitre 7, on aborde la propagation sur les lignes semi-infinies avec<br />

pertes en régime harmonique, en utilisant systématiquement la fonction<br />

exponentielle complexe pour décrire les vibrations et les ondes. On analyse<br />

l’effet de la fréquence sur la fonction de propagation et l’impédance<br />

caractéristique qui sont des grandeurs complexes. On y étudie aussi la<br />

variation des paramètres linéiques en fonction de la fréquence pour en tirer<br />

des expressions du coefficient d’atténuation d’une ligne quelconque en<br />

fonction de la fréquence, en rapport avec l’effet pelliculaire vu précédemment.<br />

Le chapitre 8 traite finalement de la ligne réelle comme liaison entre une<br />

source et un récepteur en régime harmonique. Les notions précédentes y<br />

sont intégrées pour élaborer des expressions générales et rigoureuses<br />

servant à la solution de problèmes concrets dans le domaine des<br />

communications et de la transmission de l’énergie électrique en général. On<br />

y développe le concept de coefficient de réflexion généralisé et sa relation avec<br />

celui d’impédance électrique, sur la ligne pour établir clairement les relations<br />

entre les grandeurs d’entrée et de sortie, en relation avec la fréquence et les<br />

paramètres de la ligne. Ces différents concepts sont clarifiés par de<br />

nombreux graphiques et figures réalisés par ordinateur. On y décrit<br />

particulièrement des méthodes simples et vérifiées en laboratoire pour<br />

déterminer les paramètres essentiels d’une ligne que sont la vitesse de<br />

phase, l’impédance caractéristique et le coefficient d’atténuation. L’outil<br />

graphique appelé abaque de Smith est décrit avec des exemples<br />

d’application, particulièrement pour le problème d’adaptation de l’impédance<br />

d’une charge au récepteur à celle de la ligne.<br />

Au terme de cette étude, l’auteur espère que l’étudiant ou l’étudiante aura<br />

acquis une solide connaissance des phénomènes de propagation<br />

électromagnétique lui permettant à la fois de résoudre divers problèmes<br />

pratiques et d’approfondir le sujet par lui-même s’il le désire.<br />

v<br />

Mars 2002


Introduction<br />

Table des matières<br />

Première partie <strong>Propagation</strong> libre 1<br />

1 Ondes électromagnétiques planes 3<br />

1.1 Généralités 3<br />

1.2 Production des ondes électromagnétiques 6<br />

1.3 Le régime harmonique 7<br />

1.4 Onde plane dans un diélectrique parfait 10<br />

1.5 Polarisation d'une onde 19<br />

1.6 Expression du champ magnétique H 24<br />

1.7 <strong>Propagation</strong> dans un diélectrique avec perte 26<br />

1.8 <strong>Propagation</strong> dans un conducteur 32<br />

1.9 Théorème de Poynting 35<br />

2 Réflexion d'une onde plane - Incidence normale 51<br />

2.1 Interface de deux diélectriques parfaits 52<br />

2.2 Interface diélectrique - conducteur 56<br />

2.3 Ondes stationnaires 59<br />

3 Réflexion d'une onde plane • Incidence oblique 69<br />

3.1 Onde plane - Direction quelconque 69<br />

3.2 Réflexion oblique 72<br />

3.3 Lois de Descartes et Snell 73<br />

3.4 Réflexion en polarisation perpendiculaire 76<br />

3.5 Polarisation parallèle 82<br />

3.6 Onde évanescente 87<br />

4 Rayonnement électromagnétique 98<br />

4.1 Potentiels retardés 99<br />

4.2 Régime harmonique 104


viii Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

4.3 Rayonnement d'un dipôle oscillant - Ondes sphériques 105<br />

4.4 Vecteur de Poynting, intensité, puissance 110<br />

Deuxième partie <strong>Propagation</strong> guidée 113<br />

5 Guides d'onde conducteurs 115<br />

5.1 Généralités 115<br />

5.2 Types d'ondes et modes de propagation 119<br />

5.3 Plans conducteurs parallèles - Mode TEM 120<br />

5.4 Mode TM 126<br />

5.5 Mode TE 135<br />

5.6 Types de vitesse 143<br />

6 Lignes électriques sans perte 150<br />

6.1 Généralités 150<br />

6.2 Bases du modèle 159<br />

6.3 Équation et fonction d'onde 161<br />

6.4 Impédance caractéristique 169<br />

6.5 Source avec résistance interne 172<br />

6.6 Réflexion 172<br />

6.7 Théorèmes des interrupteurs 180<br />

7 Lignes semi infinies avec perte 198<br />

7.1 Équation d'onde - Amplitude complexe 198<br />

7.2 Fonctions d'onde - Atténuation 200<br />

7.3 Analyse de la fonction 204<br />

7.4 Paramètres linéiques - Effet de la fréquence 211<br />

7.5 Impédance caractéristique 220<br />

7.6 Impédance caractéristiques et paramètres géométriques 222<br />

8 Lignes finies avec perte 235<br />

8.1 Fonctions d'onde 235<br />

8.2 Changement de coordonnées 236


8.3 Coefficient de réflexion 236<br />

8.4 Ondes stationnaires 240<br />

8.5 Impédance sur la ligne 245<br />

8.6 Mesures d'une ligne 257<br />

8.7 Relations entrée/sortie 260<br />

8.8 Propriété des lignes avec charge capacitive 269<br />

8.9 L'abaque de smith 272<br />

8.10 Adaptation d'impédances 278<br />

Annexe 291<br />

Index 295<br />

ix


Partie 1<br />

<strong>Propagation</strong> libre


1<br />

Ondes électromagnétiques<br />

planes<br />

1.1 Généralités<br />

Concept de propagation<br />

Considérons une région E de l’espace (Figure 1.1.1) où se trouve un courant<br />

variable i(t) ou une charge Q ayant une accélération a(t). Si un observateur<br />

se trouve dans une région R éloignée d’une distance moyenne r de la<br />

première, l’expérience montre qu’il pourra alors mesurer une tension v aux<br />

bornes d’un circuit, ou encore une force F déplaçant une charge d’épreuve<br />

Q’. De plus, cette tension ou cette force apparaissent avec un certain retard t<br />

par rapport à i(t) ou a(t), et ce retard augmente proportionnellement à la<br />

séparation r des régions E et R. On doit donc conclure qu’il y a transmission<br />

d’énergie de la région E (émettrice) à la région R (réceptrice).<br />

On sait depuis les travaux de J.C. Maxwell 1 que des courants variables et<br />

des charges accélérées sont à l’origine d’un champ électromagnétique qui<br />

se propage dans le vide à la vitesse de lumière désignée par c, et à une<br />

vitesse inférieure dans les milieux matériels. Cette vitesse est aujourd’hui<br />

connue avec précision :<br />

c = 2,997925... · 10 8 m/s ≈ 3 · 10 8 m/s (1.1.1)<br />

Il s’ensuit que le retard mentionné plus haut est donné par τ ≈ r/c .<br />

1 James Clerk MAXWELL, physicien écossais (1831-1879). Dans un mémoire publié en 1864, il exposa sa théorie<br />

électromagnétique de la lumière dans laquelle figurent les équations générales du champ électromagnétique.


4 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Ce champ électromagnétique est décrit par les équations de Maxwell que<br />

nous avons vues précédemment :<br />

Le théorème de Gauss ∇ · D ρ (1.1.2)<br />

La loi de conservation du flux magnétique<br />

∇ · B 0<br />

L’équation de Maxwell-Faraday ∇ ∧ E ∂B<br />

∂t<br />

L’équation de Maxwell-Ampère ∇ ∧ H J + ∂D<br />

∂t<br />

(1.1.3)<br />

(1.1.4)<br />

(1.1.5)<br />

En tous points de l'espace et en tout temps, les champs E et H doivent<br />

satisfaire ces équations. Ces champs sont indissociables et constituent le<br />

champ électromagnétique.<br />

Dans ce qui suit, nous allons particulièrement voir comment la solution de<br />

ces équations fait apparaître un champ électromagnétique qui se propage.<br />

Q<br />

i(t)<br />

a<br />

- Courant variable i (t )<br />

- Charge Q accélérée<br />

E<br />

Espace<br />

vide<br />

r<br />

R<br />

Énergie<br />

Figure 1.1.1<br />

F<br />

Q'<br />

v<br />

- Tension induite v<br />

- Force F sur Q'<br />

Transmission d’énergie par onde électromagnétique


Le spectre électromagnétique<br />

1 Ondes électromagnétiques planes 5<br />

Une charge ou un courant oscillant à une fréquence f font apparaître un<br />

champ électromagnétique à la même fréquence pour un observateur<br />

immobile par rapport à la source. Ce champ se propage à une vitesse c dans<br />

le vide et parcourt une distance λ, appelée longueur d'onde au cours d'une<br />

période d'oscillation. Donc, λ = c/f, une relation fondamentale.<br />

L'étendue des fréquences ou des longueurs d'ondes dans le vide des ondes<br />

électromagnétiques connues s'appelle le spectre électromagnétique. Ce<br />

spectre n'a pas de limites théoriques, mais les modes de production et de<br />

détection de ces ondes varient considérablement avec la fréquence. Il est<br />

remarquable que les équations de Maxwell s'appliquent essentiellement à<br />

toutes. Rappelons que c'est vers 1862 que ce dernier a prédit l'existence de<br />

ces ondes et a établi la nature électromagnétique de la lumière. Les<br />

expériences de Hertz (1888) ont confirmé brillamment l'oeuvre théorique de<br />

Maxwell et il a laissé son nom à ce type d'ondes 2 : les ondes hertziennes. Les<br />

importants travaux de Branly 3 sur la détection des ondes électromagnétiques<br />

ont par la suite permis les premières applications par Popov 4 et Marconi 5 . La<br />

figure 2 est une représentation du spectre électromagnétique.<br />

2<br />

Heinrich HERTZ. Physicien allemand (1857-1894). Après avoir conçu son résonateur et son oscillateur, il découvrit les ondes<br />

électromagnétiques qui portent son nom (1888) et montra qu'elles suivent les mêmes lois que la lumière. Il découvrit en outre<br />

l'effet photoélectrique (1887), établissant un nouveau lien entre l'optique et l'électricité (Petit Robert 2).<br />

3<br />

Édouard BRANLY. Universitaire et physicien français (1844 - 1940) surtout connu pour son invention d'un radioconducteur<br />

ou « cohéreur » à limaille en 1890, organe principal des appareils de réception de la télégraphie sans fil (Le Petit Robert 2). Au<br />

cours de l’année 1890, il fit de nombreuses expériences démontrant l’action à distance d’une décharge électrique, jusqu’à 20 m,<br />

sur son « radioconducteur ». Il fut le premier à attribuer cet effet, cette transmission d’un « signal », à des ondes de nature<br />

électrique. Il fut l’un des tout premiers à utiliser le mot « radio » associé à ce genre de phénomènes. «Tous les pionniers de la<br />

T.S.F., Popov, Ducretet, Marconi et bien d’autres construiront leurs appareils récepteurs autour du tube à limaille de Branly... »<br />

(« Branly - Au temps des ondes et des limailles », P. Monod-Broca, Belin, Paris, 1990, p. 178). Membre de l’Académie des<br />

Sciences de Paris.<br />

4<br />

Aleksandre Stepanovitch POPOV. Ingénieur russe (1859 - 1906). Il eut l'idée d'utiliser les ondes électromagnétiques<br />

découvertes par Hertz pour transmettre des signaux. Il inventa l'antenne en combinant l'éclateur de Hertz et le cohéreur de<br />

Branly, remarquant que leurs sensibilités respectives augmentaient si on les reliait à un fil conducteur formant un condensateur<br />

avec la terre. Il construisit le premier système de télégraphie sans fil (1896) permettant la transmission d'un message en morse à<br />

250 m (Le Petit Robert 2).<br />

5<br />

Guglielmo MARCONI. Physicien italien (1874 - 1937). Avec l'éclateur de Hertz, le cohéreur de Branly et l'antenne de Popov<br />

il construisit, à 22 ans, un poste qui permettait des transmissions par télégraphie sans fil sur quelques centaines de mètres. (...) Il<br />

augmenta progressivement la longueur de ses transmissions et réussit, en 1901, la liaison Cornouailles - Terre-Neuve, au-dessus<br />

de l'Atlantique (Prix Nobel, 1909) (Le Petit Robert 2).


2<br />

10<br />

6<br />

10<br />

10<br />

10<br />

14<br />

10<br />

18<br />

10<br />

Fréquence (hertz)<br />

Longueur d'onde (mètre)<br />

10 6<br />

Transmission d'énergie<br />

Ondes longues<br />

10 2<br />

R A D I O<br />

Ondes moyennes<br />

Ondes hertziennes<br />

Ondes courtes<br />

TÉLÉVISION<br />

10 -2<br />

Micro-ondes<br />

(hyper-fréquences<br />

10 -6<br />

Infrarouge<br />

Figure 1.1.2<br />

Visible<br />

Ultraviolet<br />

10 -10<br />

Rayons X<br />

Rayons gamma<br />

10 22<br />

10 -14<br />

Représentation du spectre électromagnétique<br />

Rayons cosmiques<br />

1.2 Production des ondes électromagnétiques<br />

Les potentiels retardés<br />

D'une façon générale, les ondes électromagnétiques sont produites par des<br />

charges et des courants variables. On sait que le potentiel électrique V d'une<br />

distribution continue statique de charges de densité r dans le vide est donné<br />

par l'expression suivante : V 1<br />

4πεo<br />

ρ<br />

r dv<br />

v<br />

(1.2.1)<br />

De même, dans le vide, le potentiel-vecteur A d'une densité de courant J<br />

stationnaire s'exprime comme :<br />

μ J 0<br />

A= d<br />

4π r v ∫<br />

v<br />

(1.2.2)<br />

Les intégrales sont calculées sur tout volume englobant toutes les charges et<br />

tous les courants. Mais, si les densités sont variables dans la région E de la<br />

figure 1.1.1, ρ(t) et J(t), l'effet de ces variations se fera sentir avec un retard τ<br />

dans la région R. Il est donc naturel de penser que les potentiels dans R


1 Ondes électromagnétiques planes 7<br />

peuvent s'écrire comme si les densités de charge et de courant étaient<br />

retardés, c'est-à-dire de la forme ρ(t - r/v) et J(t - r/v), où v est la vitesse de<br />

propagation. De façon générale :<br />

[V](t)<br />

1<br />

4πε o<br />

[A](t) μo<br />

4π<br />

v<br />

v<br />

ρ(t r/v )<br />

r<br />

J(t r/v )<br />

r<br />

dv<br />

dv<br />

(1.2.3)<br />

(1.2.4)<br />

Ce sont les potentiels retardés. Ils représentent les potentiels en un point P<br />

de l’espace à l’instant t, mais calculés avec les densités de charge et de<br />

courant telles qu’elles étaient à l’instant précédent t - r/v. L’intervalle r/v est<br />

le temps que met la perturbation ou l’onde à franchir la distance de la<br />

source au point P. Remarquons que ces perturbations se produisent<br />

sensiblement au même instant à très grande distance de R, sur une surface<br />

sphérique centrée sur R dans un milieu homogène et isotrope, c'est-à-dire<br />

un milieu de même composition en tous points où la vitesse est la même<br />

dans toutes les directions.<br />

Connaissant ces potentiels, on peut en tirer les expressions du champ E et<br />

du champ H, à partir des équations connues :<br />

et H B μo<br />

1.3 Le régime harmonique<br />

Champ complexe<br />

E ∇V ∂A<br />

∂t<br />

1 μo<br />

(1.2.5)<br />

∇ ∧ A (1.2.6)<br />

Dans le cas de variations sinusoïdales de pulsation ω = 2π f, f étant la<br />

fréquence, il est pratique d'exprimer les diverses grandeurs sous forme de<br />

fonctions exponentielles complexes dont la partie réelle est la grandeur<br />

réelle :<br />

ρ t r/v ρ e jω t - r/v ρ e -jωr/v e jωt t<br />

(1.3.1)


8 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

jw( t−r/ v) -jwr/<br />

v jwt<br />

J( t− r/ v)<br />

= Je= Je<br />

e (1.3.2)<br />

jω t<br />

V(t) = V e<br />

jω t<br />

A(t) = A e<br />

(1.3.3)<br />

(1.3.4)<br />

où ρ, J , V et A sont les amplitudes complexes des diverses grandeurs. Plus<br />

particulièrement, J et A sont des vecteurs complexes, des vecteurs dont les<br />

composantes sont des nombres complexes. On a, par exemple :<br />

Pour le potentiel réel V(t) = Ré {V (t)} = |V | cos (ω t) = V cos (ω t) (1.3.5)<br />

Pour le champ A = A x x + A y y + A z z (1.3.6)<br />

A = Ax e ja x + Aye jb y + Az e jc z = A xe ja x + A ye jb y + A ze jc z (1.3.7)<br />

où Ax, Ay, Az sont les amplitudes réelles. On obtient le champ en fonction du<br />

temps en multipliant par ejω t :<br />

A(t) Ae jω t A xe j(ω t + a) x + A ye j(ω t + b) y + A ze j(ω t + c) z (1.3.8)<br />

La composante sur x du champ réel est alors :<br />

A x(t) Ré{A xe j(ω t + a)} A x cos (ω t + a) etc. (1.3.9)<br />

Potentiels retardés – Rayonnement<br />

Portant les relations (1.3.1) à (1.3.4) dans (1.2.3) et (1.2.4), on obtient les<br />

amplitudes complexes des potentiels retardés produits par les charges et les<br />

courants au point P de l'espace :<br />

[V ](r)<br />

1<br />

4πεo<br />

[A](r) μo<br />

4π<br />

v<br />

v<br />

J e<br />

ρ e<br />

r<br />

-jω r/v<br />

r<br />

-jω r/v<br />

dv<br />

dv μo<br />

4π<br />

1<br />

4πεo<br />

v<br />

v<br />

J e -jkr<br />

r<br />

ρ e -jkr<br />

r<br />

dv (1.3.10)<br />

dv (1.3.11)


1 Ondes électromagnétiques planes 9<br />

où k = ω/v est la constante de propagation, ou encore la constante de phase.<br />

C'est aussi le module du vecteur d'onde 6 . On place les potentiels entre<br />

crochets pour bien indiquer ici que ce sont des potentiels retardés. Ces<br />

crochets peuvent être supprimés par la suite. La substitution de ces<br />

dernières relations dans (1.2.5) et (1.2.6) permet de trouver les expressions<br />

du champ électromagnétique en tous points de l'espace : c'est le phénomène<br />

de rayonnement. On peut ensuite trouver la puissance rayonnée dans<br />

toutes les directions.<br />

Production d’une onde plane<br />

Ici toutefois, nous allons limiter l'étude à celle du cas où la région d'émission<br />

E est extrêmement loin du point d'observation P sur l'axe 0-Z passant par le<br />

centre de E. À cette condition, il est évident qu'à un instant donné, le champ<br />

a la même valeur en tous points d'un plan XY perpendiculaire à 0-Z, car la<br />

distance à E est essentiellement la même en tous points du plan (Figure<br />

1.3.1). Nous allons démontrer que dans ce cas simple, les solutions des<br />

équations de Maxwell sont des fonctions d'onde relativement simples et que<br />

le champ électromagnétique est sous forme d'une onde plane qui se propage<br />

en s'éloignant de la région E.<br />

Énergie<br />

Source<br />

0<br />

Y<br />

Figure 1.3.1<br />

Cas d'une source à l'infini sur 0-Z : tous les points d'un plan normal XY sont à la même<br />

distance de la source<br />

6 Cette grandeur est aussi désignée par la lettre grecque β .<br />

X<br />

Z


10 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

1.4 Onde plane dans un diélectrique parfait<br />

Expression générale de l’équation de<br />

propagation du champ électromagnétique<br />

On peut partir des équations (1.1.4) et (1.1.5) pour obtenir une équation en z<br />

et t qui s'applique à la propagation dans le vide ou dans un diélectrique<br />

parfait où la densité de charge et la densité de courant sont nuls<br />

ρ 0, J 0 . Voyons comment le faire. Ces équations deviennent :<br />

∇ ∧ E μo ∂H<br />

∂t<br />

∇ ∧ H ε ∂E<br />

∂t<br />

(1.4.1)<br />

(1.4.2)<br />

Il s'agit d'éliminer une des inconnues, H en l'occurrence. Prenons le<br />

rotationnel des deux membres de la première équation :<br />

∇ ∧ ∇ ∧ E μo ∂<br />

∂t<br />

∇ ∧ H<br />

En substituant l'expression précédente de ∇ ∧ H dans cette dernière, on<br />

obtient :<br />

∇ ∧ ∇ ∧ E μoε ∂2E ∂t 2<br />

Mais, on sait que ∇ ∧ ∇ ∧ E ∇(∇·E) ∇ 2 E, où ∇(∇·E) 0, car il n'y<br />

a pas de charges dans l'espace, par hypothèse. Donc :<br />

∇ 2 E μoε ∂2 E<br />

∂t 2<br />

(1.4.3)<br />

Mais, si on admet que la source est à l'infini, l'onde est plane et on peut<br />

supposer qu'elle n'a qu'une composante selon x, fonction de z et t seulement.<br />

Cette dernière équation devient alors simplement :


∂2 Ex<br />

∂z 2 μοε ∂2 Ex<br />

∂t 2<br />

C'est une équation d'onde qui admet des solutions de la forme :<br />

(1.4.4)<br />

Ex(z,t) = f(z ± ut) (1.4.5)<br />

ce qu’on vérifie facilement par substitution. De telles fonctions sont des<br />

fonctions d'onde.<br />

On retrouve des équations de forme identique qui décrivent la propagation<br />

des ondes acoustiques et des ondes mécaniques en général. Par exemple, la<br />

propagation d'une déformation transversale y (z,t) le long d'une corde tendue<br />

est décrite par l'équation suivante :<br />

∂ 2 y ρ<br />

∂z2 T ∂2y ∂t 2<br />

où ρ est la masse de la corde par unité de longueur et T est la force de<br />

tension dans la corde 7 . La pression acoustique étant la variation de pression<br />

dans un fluide au passage d'une onde, son équation de propagation est :<br />

∂ 2 p ρ<br />

∂z2 K ∂2p ∂t2 où ρ est la masse volumique du fluide, et K sa compressibilité adiabatique 8 .<br />

On a une équation identique pour le déplacement s du fluide au passage de<br />

l'onde.<br />

Équation de propagation en régime harmonique<br />

Équation de Helmholtz<br />

Supposons que l'espace de la figure 1.3.1 est plein d'un diélectrique<br />

homogène et isotrope parfait, sans pertes, de permittivité électrique ε et de<br />

perméabilité magnétique μ o . Supposons de plus que les charges et les<br />

7<br />

Ondes et vibrations, par Jean-Luc Dion, C.É.C. Montréal 1974, p. 115.<br />

8<br />

Ibid., p. 120.


12 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

courants sont nuls partout sauf dans la région source E qui se trouve<br />

infiniment loin de la région d'observation (région R). On suppose que ces<br />

charges et courants varient de façon sinusoïdale. Dans ce cas, les équations<br />

de Maxwell (1.1.2) à (1.1.5) deviennent :<br />

∇ · D 0 (1.4.6)<br />

∇ · B 0 (1.4.7)<br />

∇ ∧ E ∂B<br />

∂t<br />

∇ ∧ H ∂D<br />

∂t<br />

(1.4.8)<br />

(1.4.9)<br />

On s'intéresse ici à trouver des expressions de E et H qui satisfont ces<br />

équations, ainsi que la relation entre ces deux champs. Cela revient<br />

essentiellement à résoudre ces deux dernières équations qui sont des<br />

équations aux dérivées partielles. Mais, on sait que D = εE et B = μoH, de<br />

sorte que les deux dernières du groupe se réduisent à un système de deux<br />

équations à deux inconnues E et H :<br />

∇ ∧ E μo ∂H<br />

∂t<br />

∇ ∧ H ε ∂E<br />

∂t<br />

(1.4.10)<br />

(1.4.11)<br />

Or, si les sources varient sinusoïdalement, les champs doivent aussi varier<br />

sinusoïdalement. On peut donc les exprimer sous forme d'exponentielles<br />

complexes :<br />

E(z,t) E(z) ejω t E ejω t (1.4.12)<br />

H(z,t) H(z) ejω t H ejω t (1.4.13)<br />

où les amplitudes complexes sont fonction de z seulement, à cause de<br />

l'hypothèse initiale. En dérivant H(z,t) par rapport au temps et en portant le<br />

résultat dans (1.4.10), on obtient,<br />

∇ ∧ E(z,t) ∇∧(E ejω t) ejω t ∇∧E(z) jω μoH(z) ejω t<br />

Vu que les exponentielles complexes se simplifient dans les deux derniers<br />

termes, on n’a plus qu’une équation indépendante du temps :


1 Ondes électromagnétiques planes 13<br />

∇ ∧ E(z) j ω μo H(z) (1.4.14)<br />

En faisant de même pour l’équation (1.4.11), on obtient :<br />

ou simplement ∇∧ E = −jwμ<br />

H 0<br />

∇ ∧ H(z) jω ε E(z) (1.4.15)<br />

et ∇ ∧ H jω ε E (1.4.16)<br />

En tirant de (1.4.14) l’expression de H qu’on porte dans (1.4.15), on obtient :<br />

∇ ∧ ∇ ∧ E ω 2 μoε E (1.4.17)<br />

De même pour H : ∇ × ∇ × H = ω 2 μoε H (1.4.18)<br />

Vu l’identité de forme de ces équations, les solutions pour E et H doivent être<br />

identiques. Posons k2 = ω 2 μ oε. Alors :<br />

∇ ∧ ∇ ∧ E k 2 E (1.4.19)<br />

Mais, ∇ ∧ ∇ ∧ E ∇(∇·E) ∇ 2 E et, dans le cas présent, ∇·E 0<br />

(éq. 1.1.2), de sorte que :<br />

∇ 2<br />

E k 2 E (1.4.20)<br />

De même : ∇ 2 H k 2 H (1.4.21)<br />

Les équations de ce type s’appellent équations de Helmholtz 9 . Or, comme la<br />

source est à l’infini, on sait déjà que l’amplitude complexe du champ ne peut<br />

dépendre que de z. Le laplacien se réduit donc à une simple dérivée seconde<br />

par rapport à z :<br />

∂ 2 E<br />

∂z 2 ∂2 Ex<br />

∂z 2 + ∂2 Ey<br />

∂z 2 + ∂2 Ez<br />

∂z 2 k 2 E (1.4.22)<br />

Mais, la composante Ez est nulle dans le cas présent. En effet, d’après<br />

l’équation (1.4.6), avec D = εE, le champ étant indépendant de x et de y :<br />

9 Herman Ludwig von HELMHOLTZ, physicien et physiologiste allemand (1821-1894). Il fit d’importants travaux dans<br />

plusieurs domaines de la physique. Il énonça le principe de conservation de l’énergie. En acoustique, il interpréta le timbre des<br />

sons par l’existence d’harmoniques superposées (Petit Robert 2).


14 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

∇ · E ∂Ex<br />

∂x<br />

+ ∂Ey<br />

∂y<br />

+ ∂Ez<br />

∂z<br />

0 (1.4.23)<br />

Mais les deux premières dérivées sont nulles, vu que le champ est<br />

indépendant de x et de y. Donc, E z ne peut pas dépendre de z : il peut être<br />

constant ou nul. Choisissons E z = 0, une composante constante ne<br />

présentant pas d’intérêt. De même, H z = 0.<br />

On arrive ainsi à l’importante conclusion que, dans le cas d’une source à<br />

l’infini, le champ électromagnétique est transversal, c’est-à-dire<br />

perpendiculaire à la direction de propagation. Supposons une seule<br />

composante, pour simplifier :<br />

Fonctions d’onde<br />

E = E x x (1.4.24)<br />

L’équation (1.4.20) se réduit à l’équation différentielle ordinaire du second<br />

ordre :<br />

d2 Ex(z)<br />

dz 2<br />

+ k 2 Ex(z) 0<br />

(1.4.25)<br />

C'est l'équation de Helmholtz : l’équation d'onde de l'amplitude complexe du<br />

champ E. Une telle équation admet comme solution une fonction<br />

exponentielle complexe ou une somme d’exponentielles. Soit, par exemple,<br />

Ex(z) E1 e -jkz + E2 e +jkz (1.4.26)<br />

où E 1 et E 2 sont des constantes complexes à déterminer. On peut poser :<br />

et<br />

E1 = E1 e jφ1 = E1 e jφ1<br />

E2 = E2 e jφ2 = E2 e jφ2<br />

où E 1 et E 2 sont des constantes réelles. Rappelons que :<br />

k = ω εμo<br />

(1.4.27)<br />

(1.4.28)<br />

Le champ magnétique H est nécessairement de la même forme. Nous verrons<br />

plus loin comment il est relié au champ électrique.


1 Ondes électromagnétiques planes 15<br />

La fonction d'onde complexe Ex(z) avec l'exposant négatif peut donc s'écrire :<br />

Ex(z) = E1oe jkz = E1oe jφ1 e jkz = E1oe j(kz φ1) = E1o exp –j( kz – φ1) (1.4.29)<br />

où l'indice o est utilisé pour bien signifier qu'il s'agit de l'amplitude à l'origine<br />

(z = 0). On peut s'en dispenser selon la clarté du contexte. De plus, on peut<br />

poser E1o Exo dans ce cas.<br />

On définit la longueur d'onde comme la distance Δz = λ sur laquelle la<br />

phase du champ varie de 2π radians à un instant donné :<br />

k Δz k λ 2π (rd)<br />

d'où la relation utile : k 2π<br />

λ<br />

(rd/m) (1.4.30)<br />

D'une façon générale, la grandeur kΔz = Δφ est le déphasage des vibrations<br />

à l'instant t en deux points espacés de Δz .<br />

La figure 1.4.1 représente une superposition de l'axe de propagation Z et du<br />

plan complexe, montrant comment évolue l'amplitude complexe E 1 (ou<br />

phaseur) du champ avec la position z à un instant quelconque t. Elle est<br />

représentée à des positions espacées d'un quart de longueur d'onde (λ/4).<br />

On voit la phase initiale à l'origine φ<br />

1<br />

. On observe qu'au cours d'un tel<br />

déplacement, le vecteur tourne d'un quart de tour (π/2 radians).<br />

ω<br />

Ε 1ο<br />

0 φ<br />

1<br />

Ε 1<br />

φ 1<br />

Ε 1<br />

PLAN COMPLEXE<br />

φ 1<br />

Ε<br />

Ε<br />

1<br />

1<br />

φ φ<br />

1<br />

1<br />

kz kz kz<br />

0 λ/4 λ/2 3λ/4 λ 5λ/4<br />

Figure 1.4.1<br />

Variation de l'amplitude complexe du champ le long de l'axe de propagation<br />

En un point donné au cours du temps, le vecteur phase tourne à la vitesse ω<br />

dans le sens positif, car la fonction d’onde complète est obtenue en<br />

multipliant la précédente par l’exponentielle e jω t (voir équation 1.4.12).<br />

Ε 1<br />

φ 1<br />

Z


16 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Rappelons que la multiplication d'une grandeur complexe A par<br />

l'exponentielle complexe e jθ fait tourner le vecteur A d'un angle θ dans le<br />

plan complexe.<br />

Champ réel et vitesse de phase<br />

Pour obtenir la forme réelle du champ E, multiplions les deux membres de<br />

(1.4.26) par e jωt et prenons la partie réelle :<br />

ou<br />

Donc,<br />

Ex(z,t) Ré Ex(z)e jω t Ré E1 e j(ω t kz) j(ω t + kz)<br />

+ E2 e<br />

(1.4.31)<br />

E x(z,t) Ré E x(z)e jω t Ré E 1 e j(ω t kz + φ 1) + E2 e j(ω t + kz + φ 2)<br />

Ex(z,t) E1 cos ωt kz + φ1 + E2 cos ω t + kz + φ2<br />

(1.4.32)<br />

L’expression entre parenthèses est la phase de la vibration ; la constante φ1<br />

(ou φ2) est la phase initiale (à t = 0) à l’origine (z = 0). Le premier terme<br />

représente une onde qui se propage dans le sens positif de z, tandis que le<br />

deuxième représente une onde dans le sens négatif. Pour voir cela,<br />

considérons le premier terme qui peut se réécrire comme suit :<br />

Ex + (z,t) Exo cos ω (t kz /ω + φ1/ω ) (1.4.33)<br />

ou<br />

Ex + (z,t) Exo cos ω t τ + C1<br />

où E<br />

xo<br />

est l'amplitude du champ à l'origine (z = 0), où τ = kz/ω et la constante<br />

C<br />

1<br />

= φ<br />

1<br />

/ω. À l’origine (z = 0), le champ est donc décrit par la vibration :<br />

Ex + (0,t) = Exo cos ω (t + C1)(1.4.34)<br />

qu’on a représentée par la courbe A à la figure 1.4.2. La période est T = 1/f.<br />

Le champ passe pas un maximum en S A quand t = -C 1 , car cos 0 = 1. La<br />

vibration en z, en un point supposé près de l’origine, est décrite par la<br />

courbe B, (équation 1.4.33). On remarque qu’elle passe par un maximum S<br />

B<br />

avec un retard τ : c’est le temps que met la perturbation à franchir la<br />

distance z et ce temps est directement proportionnel à z comme le montre la<br />

relation τ = kz/ω. La vitesse de propagation de l’onde se déduit alors de cette<br />

dernière :<br />

z ω τ v τ<br />

k


d’où, considérant (1.4.28) :<br />

v ω<br />

k<br />

1<br />

εμο<br />

1 Ondes électromagnétiques planes 17<br />

c<br />

εr<br />

(1.4.35)<br />

La vitesse donnée par la relation (1.4.35) est la vitesse de phase, la vitesse<br />

de propagation d’une onde sinusoïdale de fréquence f = ω /2π. Dans un<br />

diélectrique considéré comme parfait, elle ne dépend que de la valeur de la<br />

permittivité ε.<br />

Sachant qu’en unités SI la perméabilité magnétique du vide est définie<br />

comme μο = 4π 10 7 , et connaissant la vitesse de la lumière (équation 1.1.1), la<br />

relation (1.4.35) permet de calculer la permittivité du vide :<br />

εo<br />

1<br />

μoc 2 8,85418·10-12 farad/mètre (1.4.36)<br />

E x<br />

E xo<br />

0<br />

E xo<br />

C 1<br />

τ<br />

A B<br />

SA SB T<br />

T/2 T 3T/2<br />

Figure 1.4.2<br />

Variation du champ électrique avec le temps à l’origine (courbe A) et au point d’abcisse z<br />

positive (courbe B) où la vibration est retardée de t<br />

Représentons maintenant le champ en fonction de z en deux instants<br />

successifs, afin de mettre la propagation en évidence d’une autre façon. À cet<br />

effet, factorisons k dans (1.4.33) :<br />

Ex(z,t) = Exo cos [-k z - ω t/k - φ1/k ] = Exo cos [-k z - vt - D1 ]<br />

Ex(z,t) = Exo cos k z - vt - D1<br />

t<br />

(1.4.37)<br />

À t = 0 on a donc : Ex(z,t) Exo cos k z D1 (1.4.38)<br />

Cette dernière fonction est représentée par la courbe M de la figure 1.4.3 qui<br />

passe par un premier maximum S M en z = D 1 . À l’instant ultérieur t, par<br />

exemple, le champ est décrit par la fonction (1.4.37) (courbe N), le maximum<br />

s’est déplacé de vt jusqu’en S N . La figure sert à définir la longueur d’onde λ.


18 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Les figures 1.4.4 et 1.4.5 montrent deux représentations du champ<br />

électrique à un instant donné t. La première montre comment le module et le<br />

sens du champ varient le long de l’axe Z. Elle fait apparaître la longueur<br />

d’onde λ comme la distance minimale entre deux points où le champ passe<br />

par un maximum. La deuxième fait ressortir le fait que le champ a la même<br />

valeur en tous points d’un plan perpendiculaire à l’axe de propagation Z.<br />

On constate aussi que la longueur d’onde est en fait la distance parcourue<br />

par le champ ou l’onde au cours d’une période de vibration. Donc : λ = v<br />

T = v/f<br />

Ou encore : λ f v (1.4.39)<br />

une relation fondamentale entre ces trois grandeurs pour les ondes planes.<br />

On en tire aussi une autre expression utile de la constante de phase k :<br />

k ω<br />

v 2πf<br />

v<br />

E x<br />

Ex o<br />

0<br />

-E xo<br />

D 1<br />

M<br />

S M<br />

N<br />

vt<br />

S N<br />

À t = 0<br />

λ<br />

À t > 0<br />

2π<br />

λ<br />

λ/2 λ 3λ/2<br />

Figure 1.4.3 Déplacement à la vitesse v du champ électrique au cours de l’intervalle de 0 à t<br />

E x λ<br />

0<br />

λ/2<br />

λ<br />

3λ/2<br />

Figure 1.4.4 Représentation du champ électrique sur l’axe 0Z à l’instant t<br />

v<br />

z<br />

Z<br />

(1.4.40)


x<br />

0<br />

E<br />

λ<br />

E<br />

Figure 1.4.5 Représentation du champ électrique dans l’espace à l’instant t<br />

1.5 Polarisation d’une onde<br />

On désigne par le terme polarisation d'une onde électromagnétique la<br />

direction dans laquelle vibre le champ électrique. Il existe deux types de<br />

polarisation : la polarisation plane ou rectiligne et la polarisation elliptique.<br />

Polarisation rectiligne ou dans le plan<br />

La polarisation d’une onde électromagnétique plane est rectiligne ou dans un<br />

plan quand sa composante électrique vibre dans une direction et un plan<br />

définis. C’est la direction de ce plan qui détermine la polarisation de l’onde<br />

dans ce cas. L’onde électromagnétique E(z,t) représentée dans la figure 1.5.1<br />

est polarisée dans le plan Π qui fait un angle θ avec le plan x0z et se propage<br />

suivant 0z. Ses expressions sous forme complexe sont :<br />

E z,t Eo z e jωt Eo z e jωta Eoe jφe -jkz e jωta Eoe j φ - kz e jωta (1.5.1)<br />

où Eo est l’amplitude réelle du champ à l’origine, k est la constante de phase,<br />

ω est la pulsation, φ est la phase initiale à l’origine (elle peut être nulle) et a<br />

est un vecteur unitaire perpendiculaire à l’axe 0z dans le plan de<br />

polarisation (Figure 1.5.1). On sait que sa forme réelle est la partie réelle de<br />

cette dernière expression :<br />

E<br />

E z,t Eo cos ωt kz + φ a (1.5.2)<br />

La figure 1.5.1 montre que cette onde peut être considérée comme ayant<br />

deux composantes en phase E1 et E2 :<br />

E1 z,t E1o cos ωt kz + φ x (1.5.3)<br />

E<br />

v<br />

z


E 2<br />

E<br />

Π<br />

E 1<br />

x<br />

0<br />

E 1<br />

θ<br />

E<br />

E 2<br />

E 2<br />

E<br />

a<br />

E 1<br />

y<br />

Figure 1.5.1 Onde de polarisation rectiligne et ses composantes<br />

z<br />

E2 z,t E2o cos ωt kz + φ y (1.5.4)<br />

avec : E1o Eo cos θ et E2o Eo sin θ (1.5.5)<br />

Une onde électromagnétique plane peut toujours se décomposer en deux<br />

autres ondes planes dans des plans mutuellement perpendiculaires ou des<br />

plans ayant un angle fini entre eux. La direction du champ en tous points<br />

est donc constante.<br />

Leur forme complexe correspondante est :<br />

E1 z,t E1oe j ωt - kz + φ x (1.5.6)<br />

E2 z,t E2oe j ωt - kz + φ y (1.5.7)<br />

Polar isation ellipt ique et polar isat ion cir culair e<br />

Deux ondes planes superposées dans la direction 0z et polarisées dans des<br />

plans différents donnent une onde de polarisation elliptique dans le cas où<br />

elles sont déphasées. Cela est représenté dans la figure 1.5.2, dans le cas<br />

particulier où les plans sont mutuellement perpendiculaires. Les<br />

composantes sont :<br />

E1 z,t E1o cos ωt kz x (1.5.8)<br />

E2 z,t E2o cos ωt kz + φ y (1.5.9)<br />

Π<br />

0<br />

E 1<br />

x<br />

θ<br />

E 2<br />

E<br />

y


1 Ondes électromagnétiques planes 21<br />

où φ est le déphasage entre les champs. Dans le cas où ce déphasage est nul<br />

ou un multiple entier de π, on retrouve le cas précédent de polarisation<br />

rectiligne. Dans le plan z = 0, on obtient :<br />

E1 z,t E1o cos ωt x E1o cos 2π t x<br />

T<br />

(1.5.10)<br />

et E2 z,t E2o cos 2π t + φ y<br />

T<br />

(1.5.11)<br />

E 2<br />

E<br />

E 1<br />

x<br />

E<br />

0<br />

E 1<br />

E<br />

E 2<br />

E<br />

E<br />

E 2<br />

E<br />

E 1<br />

Figure 1.5.2 Onde de polarisation elliptique<br />

L a co mpo sitio n de ces deu x vect eurs dans le plan z = 0 do nne u n cha mp<br />

résulta nt E dont la po int e décrit une ellipse au co urs d’u ne période de<br />

vibra tio n T . Son grand a xe est incliné d’u n a ngle θ su r l’a xe 0x. Ceci est<br />

représenté da ns la figure 1.5.3, dans le ca s o ù le dépha sa ge φ = +45˚, en<br />

u tilisa nt les vecteu rs t o urna nt s de Fresnel da ns le pla n com plexe po ur décrire<br />

le cham p dans cha qu e direct io n. Les vecteurs sont ici a u point 1 à t = 0.<br />

Si les amplitudes des champs E1 et E2 sont égales, avec un déphasage de<br />

90˚, on obtient alors une onde de polarisation circulaire.<br />

Examinons maintenant le champ à un instant donné (Figure 1.5.2), par<br />

exemple à t = 0. Les champs sont alors comme suit en posant t = 0 dans les<br />

équations (8) et (9) :<br />

⎧ ⎫<br />

E ( z, 0)<br />

= E cos( −kz)√<br />

x = E cos kz x √ = E cos z x√<br />

1 1o 1o 1o<br />

⎨ ⎬<br />

⎩ ⎭<br />

2π<br />

λ<br />

E<br />

y<br />

E 1<br />

z<br />

E 2<br />

(1.5.12)<br />

⎧ ⎫<br />

E ( z, 0)<br />

= E cos( − kz+ )√ x = E cos( kz− ) x √ = E cos z−<br />

x√<br />

2 2o 2o 2o<br />

⎨ ⎬<br />

⎩ ⎭<br />

2π<br />

φ φ<br />

φ (1.5.13)<br />

λ


3<br />

Im<br />

ORIGINE DE LA<br />

POLARISATION<br />

ELLIPTIQUE<br />

2<br />

4<br />

Vibration dans la<br />

direction de l'axe 0y<br />

Vibration dans la<br />

direction de l'axe 0x<br />

Ré<br />

ω 1<br />

E 1<br />

5<br />

8<br />

6<br />

7<br />

4<br />

3<br />

5<br />

ω<br />

x<br />

Im<br />

2<br />

Figure 1.5.3 Production d’une onde de polarisation elliptique<br />

On voit ainsi que le champ E résultant fait un tour complet autour de l’axe<br />

0z sur une distance λ, la longueur d’onde. Son extrémité décrit une hélice de<br />

période spatiale λ (Figure 2). La forme complexe de ces champs est la<br />

suivante :<br />

4<br />

3<br />

5<br />

2<br />

0<br />

6<br />

θ<br />

E<br />

6<br />

E1 z E1oe -jkz x (1.5.14)<br />

E2 z E2oe j-kz + φ y E2oe -j kz - φ y (1.5.15)<br />

Polarisations circulaires droite et gauche<br />

Dans la figure 1.5.2, on observe que le champ résultant E tourne dans le<br />

sens «antihoraire» et que, en plaçant les doigts de la main gauche dans ce<br />

sens, le pouce pointe dans la direction de propagation. On dit alors que la<br />

polarisation est circulaire (ou elliptique, 0 < φ ≤ 90˚ ) gauche. Si la condition<br />

est satisfaite par la main droite, on parle de polarisation circulaire (ou<br />

elliptique, 0 > φ ≥ 90˚ ) droite.<br />

E 2<br />

φ<br />

1<br />

1<br />

7<br />

7<br />

8<br />

8<br />

Ré<br />

y


1 Ondes électromagnétiques planes 23<br />

Une onde de polarisation circulaire gauche est donc décrite par :<br />

E z E1oe -jkz x + E1oe j-kz + π/2 y E1oe -jkz x + j E1oe -jkz y<br />

ou Ecg z E1o x + j y e -jkz (1.5.16)<br />

Si la polarisation est circulaire droite, alors :<br />

Ecd z E1o x j y e -jkz (1.5.17)<br />

La superposition d’une onde de polarisation circulaire gauche à une onde de<br />

polarisation circulaire droite dans la même direction donne une onde de<br />

polarisation rectiligne. En effet, en additionnant ces deux expressions on<br />

obtient :<br />

Ecg z + Ecd z 2E1o e -jkz x (1.5.18)<br />

c’est-à-dire une onde plane polarisée dans la direction 0x.<br />

Considérations pratiques<br />

La polarisation des ondes électromagnétiques joue un rôle important dans le<br />

domaine des communications en pratique. Par exemple, une antenne<br />

dipolaire A1 (Figure 1.5.4) dans la direction 0x émet une onde E1 polarisée<br />

dans la même direction. L’antenne E2 émet une onde E2 polarisée suivant<br />

0y. Les signaux sont amenés aux antennes par les lignes L1, L2. Plus loin,<br />

sur l’axe 0z par exemple, des antennes identiques peuvent agir comme<br />

réceptrices de ces ondes. Toutefois, l’antenne dans la direction 0x ne sera<br />

sensible qu’aux ondes polarisées dans cette direction. De même pour celle<br />

dans la direction 0y. Une antenne de ce type est donc insensible aux ondes<br />

polarisées perpendiculairement à l’antenne. De telles antennes ne sont pas<br />

indiquées pour des sources qui changent d’orientation au cours du temps,<br />

telles que des satellites ou des vaisseaux de l’espace.<br />

En déphasant de 90˚ les signaux électriques des lignes L1, L2, on produit<br />

une onde de polarisation circulaire, gauche ou droite selon le cas. Dans ce<br />

cas, la sensibilité d’une antenne de réception dipolaire ne dépend pas de son<br />

orientation autour de l’axe 0z. Les émetteurs de satellites utilisent donc<br />

généralement ce type de polarisation.


A2<br />

L2<br />

A1<br />

L1<br />

E1<br />

x<br />

E2<br />

Figure 1.5.4 Antennes et polarisation<br />

1.6 Expression du champ magnétique H<br />

F o n c t i o n d ' o n d e - O r t h o g o n a l i t é d e s c h a m p s E e t H<br />

Supposons que le champ électrique qui se propage dans le sens positif de Z,<br />

avec une seule composante selon X est décrit comme précédemment par son<br />

amplitude complexe<br />

E(z) Ex(z) Exo e -jkz x ,<br />

y<br />

z<br />

(1.6.1)<br />

L’expression du champ magnétique H se déduit simplement de l’équation<br />

(1.4.14) :<br />

H<br />

j<br />

ω μο<br />

∇ ∧ E (1.6.2)<br />

Le calcul de cette expression en coordonnées cartésiennes donne aisément<br />

H(z)<br />

k Exo e<br />

ω μο<br />

-jkz y (1.6.3)<br />

Donc, le champ magnétique n’a qu’une composante selon Y, avec une<br />

amplitude complexe :<br />

H y<br />

k<br />

ω μ ο E x<br />

. (1.6.4)


1 Ondes électromagnétiques planes 25<br />

Les composantes électrique et magnétique du champ électromagnétique sont<br />

mutuellement perpendiculaires ou orthogonales et se trouvent dans un<br />

plan normal à la direction de propagation : le champ électromagnétique est<br />

transversal. La relation entre ces deux composantes du champ<br />

électromagnétique est montrée dans la figure 1.6.1.<br />

Y<br />

X<br />

0<br />

H<br />

E<br />

Figure 1.6.1<br />

Composantes E et H du champ électromagnétique d’une onde plane<br />

qui se propage dans la direction +Z.<br />

Impédance caractéristique du milieu<br />

(impédance d'onde)<br />

On sait que k = ω /v, avec v 1/ εμo . Il s’ensuit que la relation (1.6.4) peut<br />

s’écrire comme suit :<br />

Ex<br />

μo<br />

ε Hy<br />

v<br />

Z<br />

(1.6.5)<br />

ou encore: Ex η Hy (1.6.6)<br />

Ces composantes sont étroitement liées par la grandeur η (êta) :<br />

η =<br />

μo<br />

ε =<br />

μo<br />

εrεo<br />

= ηo<br />

εr<br />

(1.6.7)


26 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

définie comme l’impédance caractéristique ou l’impédance d’onde du<br />

milieu. Cette appellation vient du fait que l’unité de η est l’ohm, car E est en<br />

V/m et H en A/m. L’équation (1.6.6) est donc de la forme V = ZI. L’impédance<br />

caractéristique du vide η 0 est alors :<br />

ηo ≈ 377 ohms (1.6.8)<br />

1.7 <strong>Propagation</strong> dans un diélectrique avec perte<br />

Constante de propagation complexe<br />

On sait qu’un diélectrique réel s’échauffe sous l’action d’un champ électrique<br />

alternatif : l’énergie électrique se dissipe en chaleur. Ce phénomène a deux<br />

causes essentielles : premièrement l’hystérésis, c’est-à-dire le déphasage<br />

entre le champ E et le champ D puis, deuxièmement, la conductivité σ du<br />

milieu. On doit donc s’attendre à ce que l’amplitude d’une onde<br />

électromagnétique plane diminue en cours de propagation. C’est ce que nous<br />

allons maintenant démontrer en trouvant la fonction d’onde dans ce cas.<br />

On sait que la permittivité électrique d’un tel diélectrique est un nombre<br />

complexe, la permittivité complexe :<br />

Supposons aussi que: σ ≠ 0, μ = μ ο<br />

ε ε' j ε" (1.7.1)<br />

et la densité de charge ρ = 0 (1.7.2)<br />

En régime harmonique de pulsation ω, les équations de Maxwell (1.1.4) et<br />

(1.1.5) deviennent, considérant (1.4.10) et (1.4.11) :<br />

∇ ∧ E j ω μο H (1.7.3)<br />

et ∇ ∧ H σ E + j ω ε E (σ + jω ε) E (1.7.4)<br />

ou ∇ ∧ H σ + ω ε" + j ω ε' E σ' + j ω ε' E σ E (1.7.5)<br />

ou encore ∇ ∧ H jω ε j σ ω E jω εe E (1.7.6)


Ce qui permet de définir:<br />

1 Ondes électromagnétiques planes 27<br />

La conductivité effective σ’ = σ + ωε" (1.7.7)<br />

La conductivité complexe effective σ = σ’ + jωε’ (1.7.8)<br />

La permittivité complexe effective εe ε jσ/ω (1.7.9)<br />

On constate que l’équation (1.7.6) est tout à fait de la même forme que<br />

l'équation vue précédemment pour les diélectriques sans pertes (1.4.16) que<br />

nous reproduisons ici:<br />

∇ ∧ H jω ε E (1.7.10)<br />

sauf que la permittivité réelle ε est remplacée par la permittivité complexe<br />

effective ε e . Par conséquent, la solution du système d’équations (1.7.3) et<br />

(1.7.6) doit être exactement de la même forme que celle des équations<br />

(1.4.14) et (1.4.15). Sauf que l’expression (1.4.28) de la constante de phase k<br />

devient une grandeur complexe:<br />

k = ω εeμo<br />

(1.7.11)<br />

C'est la constante ou fonction de propagation complexe. En substituant ε<br />

e<br />

, on<br />

obtient facilement:<br />

k = ω ε' μo 1 j σ'<br />

(1.7.12)<br />

ω ε'<br />

On sait que δ est l’angle de pertes du milieu et que le facteur de pertes<br />

tg δ est<br />

tg δ = σ'<br />

ω ε'<br />

On peut donc poser k = k’ + jk” (1.7.14)<br />

Avec : k' ≡ k ω ε'μο 1 + σ' 2 1/4<br />

cos δ /2<br />

ω ε'<br />

et :<br />

k" ≡ –α = –ω ε' μo 1 + σ'<br />

ωε'<br />

2 1/4<br />

sin δ /2<br />

(1.7.13)<br />

(1.7.15)<br />

(1.7.16)<br />

Ce dernier terme, α ou -k ” s’appelle coefficient d’atténuation ou<br />

d’affaiblissement pour une raison qui deviendra évidente. La grandeur k' ou<br />

k est la constante de phase, comme avant.


28 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Cas des bons diélectriques<br />

Si la conductivité effective σ’ est faible devant ω ε’, alors cos δ/2 ≈ 1 et<br />

sin δ/2 ≈ tg δ/2 ≈ δ/2 ≈ σ’/(2ω ε’). Dans ce cas, celui des bons diélectriques,<br />

on a de plus σ


1 Ondes électromagnétiques planes 29<br />

Il suffit de multiplier par l’exponentielle e jω t et de réarranger pour avoir<br />

l’expression complexe en fonction de la position et du temps :<br />

Ex(z) E1 e-αz ej(ω t - kz + φ1) + E2 e +αz ej(ω t + kz + φ2)<br />

On obtient le champ réel en prenant la partie réelle de cette dernière<br />

expression :<br />

Ex(z) E+ e-αz cos (ωt kz + φ1 ) + E- e +αz cos (ωt + kz + φ2 ) (1.7.24)<br />

où E+ = E1 et E = E2 sont des amplitudes à l'origine du référentiel choisi<br />

(z = 0). Nous savons déjà que le premier terme représente une onde qui se<br />

propage dans le sens positif de z, et l’autre, une onde dans le sens négatif.<br />

La vitesse de phase est toujours donnée par la relation k = ω/v. D'après<br />

(1.7.15), cette vitesse doit dépendre de la conductivité effective σ’ et de la<br />

fréquence. Un milieu où la vitesse de phase des ondes dépend de la<br />

fréquence est appelé milieu dispersif. C'est le phénomène de dispersion.<br />

La figure 1.7.1 représente à deux instants successifs t et t + Δt l’onde qui se<br />

propage dans le sens positif de z et dont l’amplitude diminue<br />

exponentiellement avec z. On obtient une représentation du second terme<br />

(onde dans le sens négatif) en faisant faire un demi-tour aux courbes autour<br />

d’un axe vertical. L’enveloppe supérieure est décrite par la fonction E+ e αz<br />

et l’enveloppe inférieure par -E+ e αz .<br />

100<br />

(Unités arbitraires)<br />

Valeur du champ<br />

100<br />

0<br />

t<br />

20<br />

t + Δt<br />

Enveloppe<br />

de l'amplitude<br />

40<br />

v<br />

60<br />

Z: unités<br />

arbitraires<br />

Figure 1.7.1 Champ électrique d'une onde dans le sens positif de z dans un milieu avec pertes.<br />

Z


30 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Le champ magnétique H - Impédance d'onde<br />

La composante magnétique du champ électromagnétique se trouve de la<br />

même façon que dans le cas d’un diélectrique parfait en remplaçant<br />

simplement la permittivité réelle ε par la permittivité complexe effective<br />

ε ε dans l'équation (1.6.5) :<br />

Ex<br />

μo<br />

εe Hy<br />

(1.7.28)<br />

ou encore: Ex η Hy<br />

(1.7.29)<br />

L’impédance caractéristique η du milieu est alors une grandeur complexe.<br />

Dans ce cas, le champ magnétique est déphasé par rapport au champ<br />

électrique : les deux champs ne s’annulent pas au même instant en un<br />

point. En substituant dans (1.7.28) l’expression (1.7.9) de ε<br />

ε<br />

, et en utilisant<br />

(1.7.7), on obtient l’expression exacte suivante pour l’impédance<br />

caractéristique complexe d’un milieu avec pertes :<br />

ou encore :<br />

η =<br />

η =<br />

η<br />

1 + σ'<br />

ωε'<br />

μo/ε'<br />

1 j σ'<br />

ωε'<br />

=<br />

2 1/4 ejθ = ηo<br />

ε'r<br />

η<br />

1 j σ'<br />

ωε'<br />

e jθ<br />

1 + σ'<br />

ω ε'<br />

= η e jθ (1.7.30)<br />

2 1/4 = ηR + jηI (1.7.31)<br />

où θ = (1/2) arctg (σ’/ω ε’ ) (1.7.32)<br />

ou encore : η C ηo<br />

ε' r<br />

e jθ = η e jθ = η e jδ/2 (1.7.33)<br />

avec C 1 + (σ'/ω ε') 2 1/4 , η0 ≈ 377 ohms, où l'on reconnaît le facteur de<br />

pertes tg δ = tg(2θ) = σ'/ωε' .<br />

Cas de bons diélectriques<br />

Dans le cas des diélectriques de bonne qualité, la conductivité σ est<br />

relativement négligeable devant ωε” et le facteur de pertes se réduit à ε"/ε'.<br />

Si, par exemple, tg δ = 0,02 , ce qui est relativement élevé pour un


1 Ondes électromagnétiques planes 31<br />

diélectrique, on calcule C = 0,99980 et δ ≈ 0,02 rd ≈ 1,15°. On peut donc<br />

conclure que dans tous les « bons » diélectriques, l'impédance caractéristique<br />

est pratiquement réelle et essentiellement déterminée par la permittivité<br />

relative réelle ε' r .<br />

Dans ce cas, ηR ≈ η ≈ ηo<br />

ε' r<br />

et ηI ≈ η sin δ/2 ≈<br />

Exemple 1.7.1 <strong>Propagation</strong> dans le polystyrène<br />

η δ<br />

2<br />

(1.7.34)<br />

(1.7.35)<br />

Considérons un morceau de polystyrène dans lequel se propage une onde<br />

plane de fréquence égale à 1000 MHz. Sa permittivité relative réelle est ε' r =<br />

2,2, et son facteur de pertes tg δ ≈ 0,001 ≈ δ, avec σ ≈ 10 15 S m 1 . Alors,<br />

avec la relation (6.20),<br />

ε" ≈ δ ε' rεo ≈ 0,001 × 2,2 × 8,854 ·10 12 ≈ 1,95 × 10 14 F/m<br />

Puis, ω ε" = 2π·10 9 × 1,95 ·10 14 = 1,22 ·10 4 S/m<br />

La conductivité σ est donc négligeable devant cette dernière grandeur. Cela<br />

est vrai jusqu'à des fréquences très supérieures à celle de la lumière visible :<br />

environ 6 x 10 14 Hz. Alors σ ' = ω ε" = 1.22 x 10 4 S/m. Il s'agit donc d'un<br />

bon diélectrique. Dans ce cas, la vitesse de phase est donnée par (1.7.21):<br />

v =<br />

1<br />

2,2 × 8,854·10 12 × 4π·10 7<br />

La constante de phase : k ≈ k' ≈ ω<br />

v<br />

L'impédance caractéristique est donnée par (7.34, 7.35) :<br />

η ≈ ηR ≈<br />

4π·10 7<br />

2,2 × 8,854· 10 12<br />

et ηI ≈ 254,0 × 0,001/2 = 0,127 ohms<br />

= 2,021·10 8 m/s<br />

2π·109<br />

≈ = 31,09 rd/m<br />

2.021·108 1/2<br />

= 254,0 ohms<br />

L'impédance caractéristique est donc pratiquement réelle : par conséquent,<br />

le champ magnétique est pratiquement en phase avec le champ électrique.


32 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Une des formes de la relation (1.7.20) sert à trouver le coefficient<br />

d'atténuation (avec σ '):<br />

α ≈ 1.22 × 10 4 × 254<br />

= 0.0155 Np/m<br />

2<br />

Vu que 1 néper = 8,854 décibels, α = 0,137 dB/m. Il s'ensuit qu'en parcourant<br />

une distance de 1/0,0155 = 64,5 m, l'amplitude du champ électrique ou du<br />

champ magnétique diminue par le facteur e 1 ≈ 0,368.<br />

La longueur d’onde est alors :<br />

λ v<br />

f 2,021⋅108 m/s<br />

10 9 Hz<br />

20,21 cm<br />

1.8 <strong>Propagation</strong> dans un conducteur<br />

Les bons conducteurs tels que les métaux sont caractérisés par une<br />

conductivité électrique très élevée et une permittivité qui est essentiellement<br />

celle du vide. Quant à leur perméabilité magnétique, elle est pratiquement<br />

égale à celle du vide pour les métaux diamagnétiques et les métaux<br />

paramagnétiques. Elle peut en différer beaucoup pour les métaux<br />

ferromagnétiques. Finalement, il ne peut y avoir de charges libres dans un<br />

conducteur. Il faut donc retenir les grandeurs suivantes :<br />

ε = ε ο , μ ≠ μ ο , σ' = σ , ρ = 0 (1.8.1)<br />

Dans un bon conducteur, σ >> ω ε ο<br />

Constante de propagation<br />

Les premières expressions des diverses constantes de propagation (k, v, α...)<br />

dérivées plus haut pour les diélectriques avec pertes peuvent servir<br />

directement ici, en les adaptant, car les équations de Maxwell qui<br />

s'appliquent ont exactement la même forme (éq. 1.7.3, .6). Donc :<br />

et<br />

∇ ∧ E jω μ H<br />

∇ ∧ H jω εe E<br />

(1.8.2)<br />

(1.8.3)


1 Ondes électromagnétiques planes 33<br />

L'équation (1.7.11) permet alors de trouver la constante de propagation k .<br />

Or, vu que σ >> ωεο, la permittivité complexe effective εe (1.7.9) se réduit à<br />

−jσ/ω, de sorte que :<br />

Donc:<br />

k ω<br />

jσμ<br />

ω<br />

k ω σμ e -jπ/4 =<br />

Vu que k = k – jα , il s'ensuit que :<br />

k α =<br />

La vitesse de phase est alors :<br />

v ω /k<br />

= jω σμ = j ω σμ<br />

ω σμ<br />

2<br />

ω σμ<br />

2<br />

j<br />

ω σμ<br />

2<br />

(1.8.4)<br />

(1.8.5)<br />

(m 1 ) (1.8.6)<br />

2ω<br />

σμ (m s 1 ) (1.8.7)<br />

Il faut remarquer que cette vitesse tend vers zéro avec la fréquence: un tel<br />

milieu est fortement dispersif.<br />

Exemple 1.8.1 <strong>Propagation</strong> dans le cuivre<br />

À 100 Hz dans le cuivre (σ = 5,7·10 7 S m 1 ), cette vitesse est seulement de<br />

4,15 m/s ! Il faut comparer à 300 000 km/s dans le vide ! On calcule d’autre<br />

part α = 150 Np/m, ce qui est énorme : la pénétration de cette onde dans le<br />

cuivre est donc très faible.<br />

L'impédance caractéristique du conducteur est déduite de l'expression<br />

(1.7.28) en substituant la perméabilité et la permittivité appropriées:<br />

η =<br />

ou η =<br />

μ<br />

εe =<br />

ω μ<br />

2σ<br />

μ<br />

–jσ /ω =<br />

+ j ω μ<br />

2σ = ηR + j ηI<br />

ω μ<br />

e<br />

σ<br />

jπ/4 (1.8.8)<br />

(1.8.9)


34 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Fonction d'onde<br />

On obtient l'expression d'une onde plane de champ électrique qui se propage<br />

dans un conducteur simplement en portant l'expression (1.8.5) de k dans la<br />

fonction d'onde :<br />

Ex(z) Exo e-j(k - jα)z Exo e-αz e-jk z (1.8.10)<br />

Champ magnétique<br />

D'après (1.6.5), en y substituant (1.8.9), on obtient la relation entre les<br />

composantes électrique et magnétique du champ électromagnétique dans un<br />

conducteur :<br />

Ex<br />

ω μ<br />

σ<br />

e jπ/4 Hy<br />

(1.8.11)<br />

Le champ électrique a donc un avance de phase de π/4 radians (45°) sur le<br />

champ magnétique et le rapport de leurs modules dépend fortement de la<br />

fréquence.<br />

Pénétration - Effet pelliculaire<br />

Si l'on suppose qu'une onde dans l'air rencontre la surface plane d'un<br />

conducteur, il y a un phénomène de réflexion dans l'air et de transmission<br />

dans le conducteur qui seront étudiés plus loin. Toutefois, admettons que<br />

l'amplitude du champ dans le conducteur, infiniment près de la surface, soit<br />

réelle Exo. D'après la relation (1.8.10), le module de l'amplitude du champ<br />

électrique est donc :<br />

Ex(z) Exo e-αz (1.8.12)<br />

La diminution du champ avec la profondeur est énorme. La profondeur z à<br />

laquelle l'amplitude est réduite à la fraction e 1 porte le nom particulier de<br />

pénétration 10 . On la désigne par le symbole δ : pour ne pas le confondre<br />

avec l'angle de pertes, ajoutons un indice « o » pour « onde ». On a donc :<br />

δo = 1 α =<br />

2<br />

ω σμ<br />

10 En anglais cela porte le nom de skin depth et le phénomène est appelé skin effect.<br />

(1.8.13)


De sorte que l'équation (1.8.12) devient:<br />

1 Ondes électromagnétiques planes 35<br />

Ex(z) = Exo e z /δo (1.8.14)<br />

Cette pénétration est relativement faible dans les bons conducteurs, comme<br />

le montre le tableau 1.8.1.<br />

TABLEAU 1.8.1<br />

Pénétration δ 0<br />

Conducteur<br />

Conductivité<br />

(10 7 S/m)<br />

Perméabilité<br />

relative<br />

60 Hz<br />

(mm)<br />

1 kHz<br />

(mm)<br />

1 MHz<br />

(mm)<br />

Aluminium 3,54 1,00 11 2,7 85<br />

Cuivre 5,80 1,00 8,5 2,1 66<br />

Or 4,50 1,00 9,7 2,38 75<br />

Argent 6,15 1,00 8,3 2,03 64<br />

Fer doux 1,0 ≈2000 1,4 0,35 11<br />

Graphite 0,010 1,00 2 000 50 1 600<br />

Eau de mer ≈ 5·10 7 1,00 30 000 7 000 2·1<br />

Il est intéressant de constater que l'atténuation sur une distance égale à une<br />

longueur d'onde est une constante, et qu'elle est de<br />

En effet d'après (7.7) :<br />

λ v<br />

f<br />

= 2πv<br />

ω<br />

E x (λ)/E xo = e 2π ≈ 1,87·10 3 (1.8.15)<br />

= 2π<br />

ω<br />

2ω<br />

σμ 2π<br />

2<br />

ω σμ<br />

2πδ (1.8.16)<br />

En portant z = λ dans (1.8.14) on obtient donc cette valeur d'atténuation de<br />

2πNp qui indique bien l'importance du phénomène. Notons que ce résultat<br />

est indépendant de la fréquence.<br />

1.9 Théorème de Poynting<br />

Flux d'énergie électromagnétique<br />

Les ondes électromagnétiques transportent de l'énergie. En un point de<br />

l'espace, la puissance instantanée d'une onde par unité de surface<br />

perpendiculaire à la direction de propagation est donnée par le vecteur de<br />

Poynting


36 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

S = E ∧ H (1.9.1)<br />

Ceci se démontre de la façon suivante. Considérons une région v de l'espace<br />

limitée par une surface fermée S où existe une champ électromagnétique<br />

(fig. 1.9.1). Partout les équations de Maxwell s'appliquent :<br />

L’équation de Maxwell-Faraday ∇ ∧ E = – ∂B<br />

∂t<br />

(1.9.2)<br />

L’équation de Maxwell-Ampère ∇ ∧ H = J + ∂D<br />

∂t<br />

(1.9.3)<br />

Multiplions la première par H⋅ et la deuxième par E⋅, puis soustrayons l'une<br />

de l'autre :<br />

H· ∇ ∧ E – E· ∇ ∧ H = – H· ∂B<br />

∂t<br />

– E· J – E· ∂D<br />

∂t<br />

(1.9.4)<br />

Or, le membre de gauche est égal à ∇· (E ∧ H) et, si le milieu est linéaire,<br />

B = μ H et D = ε E. Il s'ensuit que :<br />

H· ∂B ∂H ∂<br />

= μ H· =<br />

∂t ∂t ∂t 1<br />

∂<br />

μ H·H =<br />

2 ∂t 1<br />

2 μH 2 (1.9.5)<br />

De même: E· ∂D ∂<br />

=<br />

∂t ∂t 1 ε E2<br />

2<br />

(1.9.6)<br />

Les termes entre parenthèses sont respectivement la densité d'énergie<br />

magnétique et la densité d'énergie électrique. Or, on sait que la densité de<br />

courant J est reliée au champ électrique E et au champ électromoteur ε par<br />

la loi d'Ohm généralisée :<br />

J = σ (E + ε) 1.9.7)<br />

Alors, E = J/σ - ε<br />

d'où: E · J = J 2 /σ - ε · J (1.9.8)<br />

En portant ces dernières grandeurs dans (1.9.4) on obtient :<br />

∇· (E ∧ H) = – ∂<br />

∂t (1<br />

2 μH 2 + 1<br />

2 εE2 ) – J2 + ε · J (1.9.9)<br />

σ


Isolons le dernier terme :<br />

ε ⋅ J = ∂<br />

∂t 1<br />

2 μH 2 + 1<br />

2 εE2 + J2<br />

σ<br />

S<br />

H<br />

V<br />

E<br />

1 Ondes électromagnétiques planes 37<br />

dA<br />

Figure 1.9.1 Démonstration du théorème de Poynting.<br />

n<br />

+ ∇· E ∧ H (1.9.10)<br />

Signification des termes : (8)<br />

ε⋅J: La puissance fournie<br />

par les sources par<br />

unité de volume.<br />

∂<br />

∂t 1<br />

2 μH 2 + 1<br />

2 εE2 :<br />

J 2<br />

σ<br />

:<br />

S<br />

Le taux de variation de<br />

la densité d'énergie<br />

totale.<br />

La puissance dissipée<br />

par effet Joule par unité<br />

de volume.<br />

et ∇· (E ∧ H) : Un terme inconnu qui<br />

sera associé au<br />

rayonnement d'énergie<br />

hors du volume.<br />

(1.9.11)<br />

(1.9.12)<br />

(1.9.13)<br />

(1.9.14)


38 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Intégrons sur tout le volume l'expression (1.9.10) :<br />

v<br />

ε·J dv<br />

=<br />

∂<br />

∂t 1<br />

2 μH 2 + 1<br />

2 εE2<br />

v<br />

dv +<br />

J 2<br />

σ dv<br />

v<br />

+ ∇·(E∧H) dv (1.9.15)<br />

v<br />

Le terme de gauche est alors la puissance totale développée par les sources<br />

dans le volume. Le premier terme de droite est le taux de variation des<br />

énergies électrique et magnétique dans le volume, tandis que le deuxième est<br />

la puissance totale dissipée par effet Joule. Le troisième ne peut être que la<br />

puissance électromagnétique sortant du volume V. Il peut se transformer en<br />

une intégrale sur la surface S du volume considéré au moyen du théorème<br />

de Green-Ostrogradsky :<br />

∇ · (E ∧ H) dv = (E ∧ H) · dS = S · dS<br />

v<br />

s<br />

s<br />

On voit ainsi que cette puissance est égale au flux du vecteur<br />

(1.9.16)<br />

S = E ∧ H (watts/m2) (1.9.17)<br />

à travers la surface. C'est le vecteur de Poynting. Ce vecteur est dans le<br />

sens de propagation de l'énergie rayonnante et son module est celui de la<br />

puissance par unité de surface (fig. 1.9.1).<br />

Exemple 1.9.1 Application du théorème de Poynting dans un champ<br />

constant<br />

La validité de ce théorème est générale. Montrons qu'il s'applique<br />

particulièrement dans le cas où les champs sont constants. Considérons la<br />

portion de conducteur cylindrique (fig. 1.9.2) de rayon a et longueur b<br />

portant un courant constant I de densité uniforme J. Le module du champ<br />

électrique peut s'exprimer comme suit :<br />

E = J<br />

σ =<br />

I<br />

πa 2 σ<br />

Le champ H sur la surface latérale est en tous points perpendiculaire à E, et<br />

son module est donné par :<br />

H(a) = I<br />

2πa


a<br />

n<br />

S<br />

S<br />

E<br />

J<br />

Figure 1.9.2<br />

b<br />

Application du théorème de Poynting à une portion de conducteur parcouru par un courant<br />

H<br />

de densité uniforme J<br />

Le vecteur de Poynting P = E ∧ H est donc radial et pointe vers l'intérieur du<br />

conducteur. Introduisant le vecteur unitaire n perpendiculaire à la surface<br />

vers l'extérieur, le vecteur élément de surface dS = ndS , de sorte que:<br />

I2 (-n)<br />

2π2σa3 · n dS = – I<br />

S<br />

2<br />

2π2σa3 dS<br />

S<br />

= – I2 2π2 2πab = – bI2<br />

σa3 πσa2 Sur les extrémités, le vecteur n est axial et perpendiculaire à P : le flux est<br />

donc nul. La dernière expression étant négative, il s'agit donc d'une<br />

puissance reçue par le conducteur. Mais, la grandeur b/(πa 2 σ) représente la<br />

résistance électrique R de cette section de conducteur et RI 2 est la puissance<br />

dissipée dans le conducteur par effet Joule qui est égale en module au flux<br />

du vecteur de Poynting.<br />

Le vecteur Pointing en régime harmonique<br />

En régime variable sinusoïdal, S(t) = E (t)∧H(t). Or, en vertu du théorème<br />

d'Euler, ces deux derniers termes peuvent s'écrire sous la forme d'une<br />

somme de vecteurs complexes :<br />

E(t) 1<br />

2 E ejω t + E * e -jω t (1.9.18)<br />

H(t) 1<br />

2 H ejω t + H * e -jω t (1.9.19)


40 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

d'où : S(t) = 1<br />

4 [E ∧ H ej2ω t + E * H * e 2jω t + E ∧ H * + E * ∧ H] (1.9.20)<br />

La puissance moyenne ou le vecteur de Poynting moyen est obtenue en<br />

intégrant cette dernière expression sur une période T et en divisant par T :<br />

< S > = 1<br />

T<br />

0<br />

T<br />

S(t) dt<br />

(1.9.21)<br />

Mais, la moyenne des termes exponentiels est nulle sur une période. Il reste<br />

donc :<br />

< S > = 1<br />

4 E ∧ H* + E * ∧ H = 1<br />

4 E ∧ H* + E ∧ H * * (1.9.22)<br />

On sait aussi que Ré{A} = 1<br />

2 A + A* , de sorte que:<br />

< S > = 1<br />

2 Ré E ∧ H* = 1<br />

2 Ré H ∧ E* (W/ m 2 ) (1.9.23)<br />

Cas d'une onde plane<br />

La figure 1.9.3 illustre le cas d'une onde plane qui se propage suivant l'axe Z<br />

dans un milieu quelconque d'impédance caractéristique complexe η (milieu<br />

avec pertes). Sa polarisation est dans le plan XZ. Alors:<br />

E = Ex e jkz x (1.9.24)<br />

H = Hy e jkz y (1.9.25)<br />

Alors, E ∧ H * = Ex e jkz x ∧ Hy e +jkz y = Ex Hy z (1.9.26)<br />

Or, d'après (1.7.29), E x = η H y = η H y e jθ (1.9.27)<br />

De plus, par un simple choix d'origine, on peut faire H y = H y , un nombre<br />

réel. Alors, E ∧ H * = η Hy 2 e jθ z (1.9.28)<br />

Le vecteur de Poynting moyen est donc:<br />

= Pu z = I z = 1<br />

2 η H 2<br />

y cos θ z = 1<br />

2 Ex η<br />

2<br />

cos θ z<br />

(1.9.29)


Y<br />

X<br />

0<br />

H<br />

E<br />

Figure 1.9.3 Vecteur de Poynting d'une onde plane suivant 0Z.<br />

Ce vecteur mesure la puissance moyenne P u transportée par l'onde par<br />

unité de surface en W/m 2 . Cette grandeur est souvent appelée l'intensité de<br />

l'onde et désignée par le symbole I.<br />

Exemple 1.9.2 Vecteur de Poynting • Régime harmonique<br />

Considérons un polymère (plastique) assez spécial contenant des additifs qui<br />

le rendent faiblement conducteur, avec une conductivité effective de 10 mS<br />

(millisiemens) à 1000 MHz. En courant continu, sa conductivité mesurée σ<br />

est de 5 mS/m. On a déterminé la permittivité électrique relative réelle : elle<br />

est de 4. On peut ainsi calculer diverses grandeurs en rapport avec une onde<br />

plane de cette fréquence qui se propagerait dans un tel milieu avec un<br />

champ électrique d’amplitude égale à 100 V/m.<br />

On peut donc calculer le facteur de pertes :<br />

tg δ = σ' = σ'<br />

ωε' 2πfε' =<br />

0,01<br />

2π × 10 9 = 0,04494<br />

12<br />

× 4 × 8,854⋅10<br />

D’où : δ = 0,04491 radians = 2,57˚. La constante de propagation réelle k :<br />

k = 2πf ε'r εoμo 1 + σ'<br />

2 1/4<br />

cos δ /2 =<br />

ωε'<br />

k = 2π × 109 4<br />

3⋅10 8<br />

k = 41,92 rd/m<br />

S<br />

2πf ε'r<br />

c<br />

v<br />

Z<br />

1 + σ'<br />

2 1/4<br />

cos δ /2<br />

ωε'<br />

1 + 0,04494 2 1/4 cos 0,02246 rd = 41,89 × 1,001 × 0,9997


42 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On observe que les deux derniers termes ont un effet négligeable dans le cas<br />

présent. Ce milieu peut encore être considéré comme un « bon diélectrique ».<br />

Le coefficient d’atténuation est alors :<br />

α = 41,89 × 1,001 × sin 0,02246 rd = 0,9417 Np/m<br />

Comme 1 Np = 8,686 dB, α = 8,18 dB/m<br />

Le module de l’impédance d’onde :<br />

η = ηo 1<br />

ε'r 1 + σ'<br />

= 337 × 1 = 168,3 ohms<br />

2 1/4 4 1,001<br />

ω ε'<br />

Son argument : θ = (1/2) arctg (σ’/ω ε’) = δ/2 = 0,02246 rd = 1,29˚.<br />

D’où :<br />

et<br />

ηR = η cos δ/2 = 168,3 × 0,9997 ≈ 168,3 ohms<br />

ηI = η sin δ/2 = 168,3 × 0,02246 ≈ 3,78 ohms<br />

Donc l’impédance d’onde est pratiquement réelle : l’avance de phase du<br />

champ électrique sur le champ magnétique n’est que de 1,29˚.<br />

L’intensité de l’onde, ou module du vecteur de Poynting, est alors :<br />

E x<br />

2<br />

1<br />

100<br />

I = cos θ = = 29 71<br />

2 η<br />

168 3<br />

1<br />

,<br />

2 ,<br />

2<br />

W/m 2<br />

Après un parcours de 1 mètre (z = 1 m) dans ce matériau, l’intensité de<br />

l’onde est réduite à :<br />

I = Ioe 2αz = 29,71 × exp -2 × 0,9417 × 1 = 4,52 W/m2 L’atténuation de cette onde est donc assez importante.<br />

Vitesse de propagation de l'énergie<br />

Considérons une surface élémentaire dS perpendiculaire à une onde plane<br />

qui se propage suivant l'axe Z. On constate que l'énergie qui traverse la<br />

surface dS dans l'intervalle dt occupe le volume de longueur v dt (fig. 8.4).<br />

Si on désigne par Pu = < S > , le module de la valeur moyenne du vecteur<br />

de Poynting (puissance par unité de surface), et par w la densité d'énergie<br />

électromagnétique dans le volume dV ainsi défini, on obtient :<br />

Pu dS dt = w dV = w dS v dt


1 Ondes électromagnétiques planes 43<br />

On en tire une relation utile: Pu v w (1.9.30)<br />

dS<br />

S<br />

dV<br />

v dt<br />

Figure 1.9.4 Relation entre la densité<br />

d'énergie et le vecteur de<br />

Poynting.<br />

Résistance de surface<br />

Z<br />

Y<br />

0<br />

Hyo H (z)<br />

y<br />

Figure 1.9.5 Résistance de surface d'un<br />

conducteur.<br />

Considérons une onde électromagnétique plane E<br />

x<br />

(z,t) et H<br />

y<br />

(z,t) qui se<br />

propage dans un conducteur de conductivité σ (fig. 8.5). Les amplitudes des<br />

champs E et H à la surface, dans le conducteur, étant E<br />

xo<br />

,et H<br />

yo<br />

, la<br />

puissance effective moyenne Ps transportée par l'onde par unité de surface,<br />

d'après (8.29) et (7.9), est :<br />

Ps = 1<br />

2 η H 2<br />

yo cos θ = 1<br />

2<br />

ω μ 2<br />

H yo cos (π/4) = 1<br />

σ<br />

2<br />

dz<br />

v<br />

Z<br />

ω μ<br />

2σ H 2<br />

yo (1.9.31)<br />

ou encore: Ps = 1<br />

2 ηR H 2<br />

yo = 1<br />

2 Rs H 2<br />

yo (W/m2 ) (1.9.32)<br />

On note que cette dernière expression a la même forme que la loi de Joule.<br />

On appelle résistance de surface du conducteur (ou du milieu en général) la<br />

grandeur R s = η R , la partie réelle de l'impédance caractéristique du milieu.<br />

Or, cette puissance doit être entièrement dissipée dans le milieu à droite de<br />

l'origine. Pour le vérifier, calculons la puissance dissipée dans un cylindre de<br />

section unitaire allant de z = 0 à l'infini. On sait que la densité de courant<br />

dans le milieu est donnée par la loi d'Ohm :<br />

Jx(z) σ Ex(z) σ Exo e αz e jkz (A/m 2) (1.9.33)


44 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

La puissance dissipée par effet Joule en un point d'abcisse z, par unité de<br />

volume, est donnée par<br />

Pv 1<br />

2<br />

D'où : Pv 1 σ Exo<br />

2<br />

ou : Pv 1<br />

2 σ η2 Hyo<br />

2 e<br />

2<br />

Jx(z)<br />

σ 1<br />

2 σ Ex(z) 2 (1.9.34)<br />

2 e 2αz (W/m 3) (1.9.35)<br />

2αz 1 ω μ Hyo<br />

2 2 e 2αz (1.9.36)<br />

La puissance dissipée dans la tranche d'épaisseur dz et de surface<br />

A 1 m 2 est:<br />

dP Pv dv 1<br />

2 ω μ H yo<br />

2 e 2αz ·1·dz (W) (1.9.37)<br />

En intégrant cette expression de z = 0 à l'infini, on obtient<br />

P 1<br />

4α<br />

2<br />

ω μ Hyo<br />

1<br />

4<br />

ω μ<br />

ωσμ/2 Hyo<br />

2 1<br />

2<br />

ω μ<br />

2ω Hyo<br />

2 (1.9.38)<br />

Ce résultat est bien identique à celui de l'équation (1.9.31), comme il doit y<br />

avoir conservation de l'énergie. On peut vérifier que la résistance de surface<br />

R s est reliée à la pénétration δ ο par la relation suivante:<br />

RS ηR<br />

1<br />

σ δo<br />

(1.9.39)<br />

En effet, considérons la figure 1.9.6 qui représente une portion de surface<br />

carrée (a = b = 1 unité) d’épaisseur δ ο. La résistance électrique entre les faces<br />

opposées M et N est donnée par l’expression<br />

qui se réduit à la précédente.<br />

δ ο<br />

a 1<br />

M<br />

R 1 σ a<br />

bδo<br />

b 1<br />

Figure 1.9.6<br />

N


EXERCICES<br />

Questions de revue<br />

1 Ondes électromagnétiques planes 45<br />

R-1 Quel scientifique français a jeté les bases de l'électromagnétisme au<br />

début du 19 e<br />

siècle, avant J.C. Maxwell ?<br />

R-2 Quel scientifique allemand a démontré l'existence des ondes électromagnétiques<br />

? En quelle année ?<br />

R-3 Énoncer les équations que doit satisfaire le champ électromagnétique<br />

en tout temps et en tous points.<br />

R-4 Décrire les principales parties du spectre électromagnétique en fonction<br />

de la fréquence.<br />

R-5 Qu'est-ce qu'un champ vectoriel complexe. Donner un exemple.<br />

Discuter.<br />

R-6 Qu'est-ce qu'une onde plane ? Comment est-elle produite en principe ?<br />

R-7 À partir des équations de Maxwell, démontrer que l'équation de<br />

propagation suivant l'axe Z dans un diélectrique parfait, de la<br />

composante électrique du champ électromagnétique est<br />

∇ 2 E + k 2 E = 0 , où k 2 = ω 2 μo ε E<br />

étant l'amplitude complexe du champ, un phaseur. Dans le cas de la<br />

propagation en une dimension, quelle est une forme de fonction<br />

pouvant satisfaire cette équation ?<br />

R-8 Si la propagation d'une onde est selon l'axe Z, pourquoi la composante<br />

E z du champ électrique est-elle nulle ? Démontrer.<br />

R-9 Comment est définie la polarisation d'une onde électromagnétique ?<br />

R-10 Représenter le long de l'axe Z l'amplitude complexe d'une onde plane<br />

qui se propage dans le sens positif de cet axe. Même question pour une<br />

onde dans le sens négatif.<br />

R-11 Établir clairement la relation entre la forme complexe générale et la<br />

forme réelle de la fonction d'onde décrivant une onde plane de<br />

fréquence f = ω/2π qui se propage dans le sens positif de l'axe Z. Dans le<br />

sens négatif ?


46 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

R-12 Comment peut-on définir la longueur d'onde ? Quelle est sa relation<br />

avec la constante de phase.<br />

R-13 Déterminer la relation entre les composantes électrique et magnétique<br />

d'une onde électromagnétique plane, premièrement dans un<br />

diélectrique parfait ou le vide, puis dans un milieu quelconque y<br />

compris dans un conducteur. Trouver l'expression de l'impédance<br />

d'onde ou impédance caractéristique dans chaque cas.<br />

R-14 Discuter de la signification de la constante de propagation complexe k<br />

d’une onde électromagnétique plane qui se propage dans un milieu<br />

quelconque. Montrer comment l'utilisation d'une permittivité complexe<br />

effective ε e permet de trouver facilement l'expression de k à partir de<br />

sa forme dans le vide ou un diélectrique réel.<br />

R-15 Trouver l'expression du coefficient d'atténuation α d'une onde<br />

électromagnétique plane dans un diélectrique à faibles pertes, faisant<br />

intervenir l'impédance caractéristique et le facteur de pertes du milieu.<br />

R-16 Déterminer l'expression de l'impédance caractéristique ou impédance<br />

d’onde d'un diélectrique à faibles pertes. Quelle est la particularité de<br />

cette grandeur, par rapport à celle d'un milieu à pertes élevées ?<br />

R-17 Trouver l'expression de la constante de propagation complexe dans un<br />

bon conducteur, ainsi que celle de la vitesse de phase et du coefficient<br />

d'atténuation.<br />

R-18 Trouver l'expression de l'impédance caractéristique ou impédance<br />

d’onde d'un bon conducteur.<br />

R-19 Établir l'expression de la pénétration d'une onde électromagnétique<br />

dans un milieu conducteur. Quelle relation y a-t-il entre la pénétration<br />

et la résistance de surface?<br />

R-20 Qu'est-ce que le vecteur de Poynting? Que mesure la valeur moyenne<br />

du vecteur de Poynting dont le module est l'intensité de l'onde?<br />

R-21 Qu'est-ce que la résistance de surface d'un conducteur? À quoi peut<br />

servir ce concept?<br />

1.1 Équation d'onde<br />

Vérifier que toute fonction du genre E<br />

x<br />

= f(t ± z/v) satisfait l'équation<br />

de propagation du champ électromagnétique suivante :


1 Ondes électromagnétiques planes 47<br />

∇ 2<br />

E – 1<br />

v 2 ∂2E = 0 où v = 1<br />

2<br />

∂t<br />

εμ avec Ey = Ez Suggestion : vérifier par substitution. Qu'est-ce que représente la<br />

fonction E x ?<br />

1.2 Équation d'onde<br />

En régime harmonique de fréquence f = ω/2π, l'équation de propagation<br />

de la composante électrique du champ électromagnétique est la<br />

suivante :<br />

∇ 2 E – k 2 E = 0<br />

où E est l'amplitude complexe du champ électrique, k est une<br />

constante généralement complexe : k = ω εμ . Vérifier que cette<br />

équation est satisfaite par une fonction de la forme<br />

Ex(z) = Exo exp (±k z) Supposer nulles les composantes sur Y et Z.<br />

1.3 Paramètres d'une onde<br />

Une onde plane décrite par E(z, t) = 50 exp (10 10 t - kz + 1) x V/m se<br />

propage dans du polypropylène (ε<br />

r<br />

= 2,25) supposé sans pertes.<br />

Déterminer :<br />

a) La valeur de k.<br />

Rép.: 50 m 1<br />

(b) La longueur d'onde.<br />

Rép.: 0,1257 m<br />

c) L'expression du champ magnétique.<br />

Rép.: 0, 199 cos(1010t − 50z<br />

+ 1)y√ A/m<br />

1.4 Onde - Propriétés diverses<br />

Une onde plane dont l'amplitude du champ élecrique est de 100 V/m<br />

se propage selon l'axe Z dans un milieu sans pertes dont μ<br />

r<br />

= 1 et<br />

ε<br />

r<br />

= 3. L'onde est polarisée selon Y et sa fréquence est de 50 MHz.<br />

Trouver :<br />

a) Sa vitesse de propagation (vitesse de phase).<br />

Rép.: 1,732· 10 8 m/s<br />

= 0


48 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

b) Sa pulsation, sa constante de propagation (ou constante de phase)<br />

et sa longueur d'onde.<br />

Rép.: ω = 3,1416·10 8 rd/s; k = 1,814 rd/m; λ = 3,64 m<br />

c) Les expressions complexe et réelle du champ E(z,t), dans le cas où<br />

le champ est de 40 V/m à l'origine à l'instant t = 2 ns<br />

(nanosecondes).<br />

8<br />

Rép.: E( zt , ) = 100cos( π × 10 t− 1, 814z+ 0, 531)√<br />

y<br />

d) L'impédance caractéristique du milieu. Rép.: η = 217,5 ohms<br />

e) Les expressions correspondantes du champ magnétique.<br />

Rép.: H = -0,460 √x ... etc.<br />

f) Le vecteur de Poynting complexe.<br />

Rép.: S = 46,0 √z W/m2<br />

g) Le vecteur de Poynting moyen et l'intensité moyenne de l'onde.<br />

1.5 Énergie<br />

Rép.: < S > = 23,0 z W/m 2 ; I = 23,0 W/m 2<br />

Démontrer que dans une onde électromagnétique plane les densités<br />

maximales d'énergie électrique et d'énergie magnétique sont égales.<br />

1.6 Onde - Phase<br />

Une onde plane de 20 MHz se propage parallèlement au sol suivant<br />

l'axe Z et on a placé le long de celui-ci, aux points A et B, des antennes<br />

captant de l'énergie envoyée au point d'observation P par des lignes<br />

d'égales longueurs AP et BP. Évaluer la différence de phase qu'on<br />

pourra mesurer n P entre les signaux arrivant en P sur les lignes si la<br />

distance AB = 25 m.<br />

Rép.: ± 120°<br />

1.7 Milieu spécial<br />

Une certaine onde plane a une longueur d'onde dans le vide égale à 12<br />

cm. Or, quand elle se propage dans un matériau diélectrique sans<br />

pertes aux caractéristique inconnues (μr ≠ 1 et εr ≠ 1), sa vitesse de<br />

phase est de 1,5·10 8 m/s, l'amplitude du champ E est 50 V/m, celle


1 Ondes électromagnétiques planes 49<br />

du champ H, 0,10 A/m. Trouver la fréquence de l'onde, la permittivité<br />

électrique et la perméabilité magnétique du milieu, ainsi que l'intensité<br />

de l'onde dans ce dernier.<br />

Rép.: 2,5 GHz; ε<br />

r<br />

= 1,508 ; μ<br />

r<br />

= 2,653 ; I = 2,5 W/m 2<br />

1.8 Déphasage<br />

Une onde plane de 3 GHz est incidente perpendiculairement sur une<br />

plaque de polystyrène (ε r = 2,7) percée d'un trou. Quelle doit être<br />

l'épaisseur de la plaque afin que la portion de l'onde qui passe par le<br />

trou acquière une avance de phase de 180° sur l'autre partie qui<br />

traverse le diélectrique. On ne tiendra pas compte du phénomène de<br />

réflexions multiples sur les faces du diélectrique ; la solution est donc<br />

approximative.<br />

Rép.: 7,77 cm<br />

1.9 Milieu avec pertes<br />

Une onde plane de 1 GHz se propage dans un diélectrique à faibles<br />

pertes avec une vitesse de phase de 200 000 km/s. Si on constate une<br />

diminution d'amplitude de 5% sur un parcours de 2 mètres, évaluer :<br />

a) Le coefficient d'atténuation du milieu.<br />

Rép.: 25,65 Np/km<br />

b) La conductivité effective du diélectrique.<br />

Rép.: 204 μS/m<br />

c) Le facteur de pertes du diélectrique.<br />

Rép.: 0,00163<br />

d) La diminution relative d'intensité par longueur d'onde de parcours.<br />

Rép.: 1,03%<br />

1.10 Milieu avec pertes<br />

Un certain milieu diélectrique est caractérisé par une permittivité<br />

relative complexe ε r = 5 - j0,006. Il s'y propage une onde<br />

électromagnétique plane de fréquence égale à 200 MHz suivant l'axe Z<br />

dont l'amplitude à l'origine choisie est de 100 V/m. Elle est polarisée<br />

suivant l'axe X. Évaluer :


50 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

a) La vitesse de phase.<br />

Rép.: 1,342·10 8 m/s<br />

b) L'impédance caractéristique du milieu.<br />

Rép.: 168,6 ohms<br />

c) La conductivité effective et le facteur de pertes du milieu.<br />

Rép.: 66,76 μS/m ; 0,0012<br />

d) Le coefficient d'atténuation.<br />

Rép.: 5,628 mNp/m<br />

e) La fonction d'onde réelle telle que la phase initiale à l'origine soit<br />

nulle.<br />

Rép.: E x(z, t) = 100 exp (-5,628· 10 3z ) cos (1,257*10 9 t - 9,366 z ) V/m<br />

f) La distance de propagation telle que l'intensité de l'onde tombe à<br />

1 % de sa valeur à l'origine. (409 m)<br />

g) Quel devrait être le facteur de pertes du milieu afin que l'amplitude<br />

de l'onde ne diminue que de 1% sur la même distance que<br />

précédemment ?<br />

Rép.: 5,24⋅ 10 6<br />

1.11 Milieu avec pertes<br />

Une onde électromagnétique plane à fréquence très élevée se propage<br />

dans un milieu diélectrique solide relativement étendu dont la<br />

permittivité relative réelle est de 2,5 avec un facteur de pertes de 0,01.<br />

Des mesures ont permis de déterminer la longueur d'onde dans ce<br />

milieu et l'amplitude du champ électrique : λ = 10 cm, E = 100 V/m.<br />

a) Évaluer la vitesse de propagation de l'onde et sa fréquence.<br />

b) Déterminer l'impédance d'onde du milieu et son coefficient<br />

d'atténuation.<br />

c) Établir l'expression réelle de cette onde le long de l'axe 0z, la phase<br />

initiale à l'origine étant nulle.


2<br />

Réflexion d’une onde plane<br />

Incidence normale<br />

Un problème pratique important est celui qui se pose à l'interface de deux<br />

milieux où se propagent des ondes électromagnétiques. Il s'agit de<br />

déterminer les relations entre les valeurs des divers champs de chaque côté.<br />

Dès les années 1820, ce problème a été largement résolu pour la lumière par<br />

le grand ingénieur et physicien français Augustin Fresnel 1 . Il a en effet<br />

trouvé les lois exactes de la réflexion et de la transmission de la lumière par<br />

la surface d'un diélectrique pour un angle d'incidence quelconque.<br />

Dans ce chapitre, nous traiterons seulement du problème de l'onde incidente<br />

perpendiculairement sur une surface plane : l'incidence normale. Nous allons<br />

premièrement considérer le cas de l'incidence sur l'interface de deux<br />

diélectriques à faibles pertes, puis ensuite celui de l'incidence sur une<br />

surface conductrice.<br />

1 Augustin FRESNEL, physicien et ingénieur français (1788-1827). Il est le créateur de l'optique vibratoire et de l'optique<br />

cristalline. Il établit solidement la nature ondulatoire de la lumière et expliqua les phénomènes d'interférence et de polarisation.<br />

La théorie de Fresnel établie pour les phénomènes d'optique put s'appliquer par la suite aux autres rayonnements<br />

électromagnétiques. On lui doit l'invention des lentilles qui portent son nom qui servirent initialement à augmenter<br />

considérablement le pouvoir éclairant des phares et qui sont couramment utilisées aujourd'hui dans les rétroprojecteurs, pour<br />

concentrer la lumière sur l'objectif.


52 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

2.1 Interface de deux diélectriques parfaits<br />

Fonctions d’onde<br />

La figure 2.1.1 représente deux milieux quelconques ayant une interface<br />

plane sur laquelle est incidente une onde plane provenant d'une source<br />

à -∞. Dans le cas considéré ici, ce sont des diélectriques parfaits ; alors,<br />

μ<br />

1<br />

= μ<br />

2<br />

= μ<br />

o<br />

et les permittivités ε<br />

1<br />

, ε<br />

2<br />

sont réelles. On constate alors qu'une<br />

partie de l'énergie incidente est réfléchie dans la direction -Z et qu'une autre<br />

partie est transmise (ou réfractée) dans le deuxième milieu suivant Z. Si<br />

l'onde incidente est polarisée suivant X, les autres le sont nécessairement. Il<br />

s'agit de trouver des relations entre les divers champs. Définissons à cet<br />

effet :<br />

– L'onde incidente E1x<br />

+ +<br />

(z) E1xo exp ( j k 1z ) x (2.1.1)<br />

– L'onde réfléchie E 1x (z) E 1xo exp (+j k 1z ) x (2.1.2)<br />

– L'onde transmise E2x<br />

+ +<br />

(z) E2xo exp ( jk 2z ) x (2.1.3)<br />

Vu que la polarisation est connue, on peut utiliser la forme scalaire et se<br />

dispenser de l'indice x :<br />

E1 + (z) E1o<br />

+ exp ( j k 1z ) (2.1.4)<br />

v 1<br />

v 1<br />

ε 1<br />

X<br />

1 2<br />

μ 1<br />

E 1+<br />

E 1–<br />

0<br />

E 2+<br />

ε 2<br />

μ 2<br />

v 2<br />

Z<br />

X<br />

Polyéthylène Air<br />

Figure 2.1.1 Réflexion et transmission d'une onde<br />

l'interface de deux milieux<br />

Figure 2.1.2 Exemple électromagnétique à<br />

1<br />

v 1<br />

ε 1<br />

v 1<br />

μ 1<br />

E 1+<br />

E 1–<br />

0<br />

E 2+<br />

ε 2<br />

μ2<br />

v 2<br />

2<br />

Z


E 1 (z) E 1o exp (+j k 1z ) (2.1.5)<br />

E2 + (z) E2o<br />

+ exp ( jk 2z ) (2.1.6)<br />

S'il n'y a pas de charges électriques sur l'interface, on sait que la composante<br />

tangentielle du champ électrique est continue à l'interface (même valeur de<br />

part et d'autre) :<br />

E1o<br />

+ + E1o E2o<br />

+ (2.1.7)<br />

De même pour le champ magnétique H, qui est dans le plan YZ comme on le<br />

sait, s'il n'y a pas de courant superficiel :<br />

+ +<br />

H1yo + H1yo H2yo<br />

(2.1.8)<br />

ou, plus simplement H1o<br />

+ + H1o H2o<br />

+ (2.1.9)<br />

Coefficients de réflexion et de transmission<br />

On sait d'après la relation (1.6.6) entre le champ électrique et le champ<br />

magnétique que la relation (2.1.7) peut s'exprimer à partir du champ<br />

magnétique et des impédances caractéristiques des milieux :<br />

η1 H1o<br />

+ – η1 H1o = η2 H2o<br />

+ (2.1.10)<br />

En effet, pour une onde dans le sens négatif, on démontre aisément que<br />

E 1xo η1 H 1yo . L'amplitude de l'onde incidente étant connue, on peut<br />

alors résoudre ces deux dernières équations pour les inconnues :<br />

H1o ≡ H1yo = – η2 – η1<br />

η2 + η1 H1o<br />

+ (2.1.11)<br />

H2o<br />

+ +<br />

≡ H2yo =<br />

2 η1<br />

η2 + η1 H1o<br />

+ (2.1.12)<br />

Pour le champ électrique, on vérifie aisément par substitution que :<br />

E1o ≡ E1xo = η2 – η1<br />

η2 + η1 E1o<br />

+ (2.1.13)


E2o<br />

+ + 2 η2<br />

≡ E2yo =<br />

η2 + η1 E1yo<br />

+ (2.1.14)<br />

On convient de définir les coefficients de réflexion et de transmission<br />

comme :<br />

R E1xo +<br />

E1xo<br />

et T E2xo<br />

On en tire les importantes expressions suivantes :<br />

– Le coefficient de réflexion R = η 2 – η 1<br />

η 2 + η 1<br />

– Le coefficient de transmission T = 2 η 2<br />

η 2 + η 1<br />

+<br />

+<br />

E1xo<br />

(2.1.15)<br />

= 1 + R<br />

(2.1.17)<br />

On voit que T = 1 + R et :<br />

Si η2 > η1 , 0 ≤ R ≤ +1 et 1 ≤ T ≤ 2<br />

Si η2 < η1 , -1 ≤ R ≤ 0 et 0 ≤ T ≤ 1<br />

(2.1.16)<br />

Un coefficient de réflexion négatif correspond à une inversion de phase du<br />

champ à la réflexion.<br />

Exemple 2.1.1 Calculs de R et T. Intensité<br />

Supposons que les milieux 1 et 2 sont respectivement de l'air et du<br />

polyéthylène et que l'onde plane incidente a une amplitude électrique de 10<br />

V/m avec une fréquence de 100 MHz. On a ε1 ≈ ο, ε ε2 ≈ 2,2εo. Si l'on<br />

considère cette amplitude comme réelle à l'interface, la fonction d'onde s'écrit<br />

comme suit :<br />

+<br />

E1x(z) = 10 exp (–jk1z ) V/m<br />

avec k1 = ω v1<br />

2π·108<br />

= = 2,094 rd/m<br />

3·108


2 Réflexion d'une onde plane 55<br />

Dans le deuxième milieu, k2 = ω /v2 = ω εr2/c = εr2 k1 = 3,106 rd/m . Puis,<br />

η1 ≈ ηo ≈ 377 ohms, et η2 = 377/ 2,2 = 254,17 ohms (ici, θ = 0).<br />

Évaluons les coefficients R et T :<br />

R =<br />

T =<br />

254,2 - 377<br />

254,2 + 377<br />

2 × 254,2<br />

254,2 + 377<br />

= 0,8054<br />

= – 0,1946 et<br />

Dans ce cas, il y a donc inversion de phase du vecteur électrique à la<br />

réflexion ; par contre le vecteur magnétique se réfléchit sans déphasage<br />

selon (2.1.11). Les ondes réfléchies et transmises ont ainsi les amplitudes<br />

complexes :<br />

+<br />

E1x (z) = –1,946 exp (+jk1z ) et E2x(z) = 8,054 exp (-jk2z ) V/m<br />

Si les milieux sont dans l'ordre inverse (Figure 2.1.2) l'onde incidente est<br />

dans le polyéthylène et on calcule R = +0,1946 et T = 1,1946. Le vecteur<br />

électrique n'est donc pas déphasé à la réflexion. Dans ce dernier cas,<br />

l'amplitude du champ électrique transmis est supérieure à celle du champ<br />

dans le premier milieu, mais la puissance transmise ne peut l'être en vertu<br />

de la loi de conservation de l'énergie. Vérifions-le.<br />

L'intensité de l'onde dans l'air (milieu 2) est donnée par l'expression (1.9.29) :<br />

I 2 + = 1<br />

2 E 2 2<br />

η2<br />

= 1<br />

2 T 2 E 1 2+<br />

η2<br />

= T 2 η1<br />

η2<br />

1<br />

2 E1 2+<br />

η1<br />

= T 2 η1<br />

η2<br />

Ce qui donne l'intensité dans l'air I2 = 0,962I1, qui est inférieure à celle dans<br />

le polyéthylène, comme il fallait s'y attendre. La fraction (1 – 0,962) = 0,038<br />

doit donc être réfléchie à l'interface. Vérifions :<br />

I1 = 1<br />

2 E 2<br />

1<br />

η1<br />

= 1<br />

2 R 2 E 1 2+<br />

η1<br />

= R 2 I 1 + ≈ 0,038 I1 +<br />

La loi de conservation de l'énergie est donc vérifiée.<br />

I 1 +


56 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

2.2 Interface diélectrique - Conducteur<br />

Dans le cas où les milieux 1 et 2 (Figures 2.1.1, 2.1.2) sont respectivement<br />

un diélectrique et un conducteur, on pose les mêmes raisonnements que<br />

dans le cas précédent et on trouve aisément des coefficients de réflexion et<br />

de transmission de la même forme (équations 2.1.15, 2.1.16) quand il n'y a<br />

ni charge ni courant superficiels. Il suffit d'utiliser l'expression (1.8.9) de<br />

l'impédance caractéristique d'un conducteur :<br />

η =<br />

ω μ<br />

2σ<br />

+ j<br />

Alors : R = ηR2 + jηI2 – η1<br />

ηR2 + jηI2 + η1<br />

ω μ<br />

2σ = ηR + j ηI<br />

et T =<br />

2ηR2 + j2ηI2<br />

ηR2 + jηI2 + η1<br />

(2.2.1)<br />

(2.2.2)<br />

On note que les coefficients R et T sont complexes. Il s’ensuit que le<br />

déphasage à la réflexion peut être compris entre -180˚ et +180˚.<br />

Dans le cas d’un bon conducteur, l’impédance caractéristique a un module<br />

très inférieur à 1. Il s’ensuit, comme nous allons le voir, que le module de R<br />

est voisin de 1 et que celui de T est très inférieur à 1.<br />

Exemple 2.1.2 Calculs divers<br />

Une onde plane à 500 MHz dans l'air d'intensité égale à 1 W/m 2 rencontre<br />

une surface de cuivre (σ = 5,75 x 10 7 S/m) à incidence normale. Trouvons<br />

premièrement l'impédance caractéristique ou impédance d’onde d'après<br />

(2.2.1), ce qui permet l'évaluation des coefficients de réflexion et de<br />

transmission :<br />

ηR2 = ηI2 = 2π × 5·108 × 4π·10 7<br />

2 × 5,75· 107 1/2<br />

= 5,859· 10 3 ohm = η2 cos π/4<br />

(a)


2 Réflexion d'une onde plane 57<br />

On calcule η2 = 8,286· 10 3 ohms . On sait déjà que η1 ≈ ηo ≈ 377 ohms .<br />

Alors :<br />

R = 5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3 – 377<br />

5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3 + 377<br />

≈ 376,994 ∠ 179,99911°<br />

377,0059 ∠ 0,00089°<br />

R ≈ 0,999968 ∠ 179,998° ≈ – 1 (b)<br />

Le coefficient de réflexion de l'intensité (ou de la puissance) est alors<br />

RI = R2 = 0,999936 ≈ 1. La réflexion est donc quasi parfaite, avec inversion<br />

de phase du vecteur électrique. Puis, la transmission :<br />

T = 2 × 5,859· 10 3 + j 2 × 5,859· 10 3<br />

5,859· 10 3 + j 5,859· 10 3 + 377 ≈<br />

1,6572· 10 2 ∠ 45°<br />

377,0059 ∠ 0,00089°<br />

T ≈ 4,396· 10 5 ∠45° = T ∠ 45° = T exp (jπ/4) (c)<br />

Par définition, T = E 2 + / E1 + . Le coefficient de transmission de l'intensité<br />

est donc, d'après l'exemple précédent et la relation (1.9.29) :<br />

TI = I 2 +<br />

I 1 + =<br />

η1 E2+ 2<br />

=<br />

2 η2 E1+<br />

2 η1<br />

TI = 377 × (4,396· 10 5 ) 2<br />

2 × 8,286· 10 3<br />

2 η2<br />

T 2<br />

= 6,217· 10 5 (d)<br />

Donc, à peine 6 parties sur 100 000 de la puissance incidente sont<br />

transmises dans le métal.<br />

Sachant que l'intensité dans l'air est de 1 W/m2 , on peut calculer le module<br />

du champ électrique :<br />

I1 = 1<br />

2 E1 +2<br />

cos θ =<br />

η1<br />

1<br />

2 E1+ 2<br />

+<br />

cos 0°, d'où E1 = 2η1I1 = 27,459 V/m (e)<br />

η1<br />

Alors, H 1 + = E1 + /377 = 0,0728 A/m . La phase du champ électrique<br />

incident à l'interface est prise comme référence : il est réel.


58 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

D'après (c), le champ électrique transmis est, à la surface :<br />

+ +<br />

E2o = T E1o = 4,396· 10 5 ∠45° × 27,459 = 1,2071· 10 3 ∠45°<br />

ou encore E2o + = 1,2071· 10 3 exp (jπ/4) V/m (f)<br />

On en tire l'expression du champ magnétique :<br />

+<br />

H2o =<br />

+<br />

E2o η2 ∠45°<br />

= 1,2071· 10 3 ∠45°<br />

8,286· 10 3 ∠45°<br />

= 0,1457 A/m (g)<br />

On observe que ce champ est en phase avec le champ électrique incident à<br />

l'interface. On peut en déduire la puissance transmise dans le métal :<br />

I2 = 1<br />

2 Ré {E ∧ H* } = 1 E2<br />

2<br />

cos π/4<br />

2 η2<br />

= 1 2 E2 H2 cos π/4 = 0,5 × (1,2071· 10 3 ) 2<br />

8,286· 10 3<br />

I2 = TI I2 = 6,217· 10 5 W/m 2 (h)<br />

ce qui correspond bien au résultat en (d).<br />

Si on désire écrire les expressions des champs réfléchis et incidents, il faut<br />

connaître les constantes de phase :<br />

Dans le premier milieu (air) : k1 =<br />

Dans le deuxième :<br />

2π × 500·106<br />

3·10 8<br />

1<br />

2<br />

= 10,47 rd/m<br />

k2 = Ré{k2} = α2 = 2π × 500·106 × 5,75· 107 × 4π·10 7 1/2<br />

= 3,369· 10<br />

2<br />

5 m 1 (j)<br />

La vitesse de phase : v2 = ω /k2 = 9322 m/s (k)<br />

Si l'on suppose que l'onde est polarisée suivant l'axe vertical X, le champ<br />

électrique de l'onde incidente peut s'écrire :<br />

E 1 + (z) = 27,46 exp (-j 10,47 z) x V/m (l)<br />

Puis, E 1 (z) = –27,46 exp (+j 10,47z) x V/m (m)<br />

E 2 + (z) = 1,207· 10 3 exp (-3,37· 10 5 z) exp -j(3,37· 10 5 z – π/4) x V/m (n)<br />

(i)


2 Réflexion d'une onde plane 59<br />

H 1 (z) = 0,0728 exp (+j 10,47z) y A/m (o)<br />

H 2 + (z) = 0,1457 exp (-3,37· 10 5 z) exp (-j 3,37· 10 5 z ) y V/m (p)<br />

Finalement, le champ électrique réel dans le conducteur s'obtient en<br />

multipliant (n) par exp (jωt) et en prenant la partie réelle du résultat :<br />

E 2 + (z,t) = 1,207 ⋅ 10 3 exp (-3,37 ⋅ 10 5 z) cos (ω t – 3,37 ⋅ 10 5 z + π/4) x V/m (q)<br />

où ω = 2πf . La pénétration δο = 1/α2 = 2,968 μm.<br />

On peut aussi calculer la résistance de surface (équation 1.9.39):<br />

Rs = η R = 1/(σδo ) = 5,859· 10 3 Ω<br />

On peut remarquer que cette valeur est la résistance entre les extrémités<br />

d'une feuille de cuivre carrée de 1 m de côté dont l'épaisseur est égale à δο la<br />

pénétration du champ !<br />

2.3 Ondes stationnaires<br />

La superposition de l'onde incidente sur une surface et de l'onde réfléchie<br />

fait apparaître un phénomène d'interférence entre les deux ondes qu'on<br />

appelle une onde stationnaire : On constate dans ce cas que l'amplitude du<br />

champ résultant varie périodiquement dans l'espace le long de la normale à<br />

la surface.<br />

Réflexion sur un conducteur parfait<br />

La figure 2.3.1 illustre le phénomène dans le cas d'une onde plane incidente<br />

normalement sur la surface d'un conducteur supposé parfait dans un milieu<br />

sans pertes. Elle montre les amplitudes complexes du champ (les phaseurs)<br />

de l'onde incidente en fonction de la position dans l'espace :<br />

Ex + +<br />

(z) E1xo exp ( j k 1z ) (2.3.1)<br />

de l'onde réfléchie Ex – –<br />

+<br />

(z) E1xo exp +j k 1z R E1xo exp +j k 1z (2.3.2)<br />

et du champ résultant à un instant quelconque :<br />

+<br />

Ex(z) E1xo exp ( j k 1z) + R exp (+j k 1z) (2.3.3)


60 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

+ +<br />

où E1xo E1xo exp jφ1 . Dans le cas présent, R = -1, alors :<br />

+<br />

Ex(z) E1xo exp j k 1z exp +jk1z (2.3.4)<br />

Le phaseur de l'onde incidente tourne dans le sens négatif quand on se<br />

déplace de gauche à droite, tandis que celui de l'onde réfléchie tourne en<br />

sens inverse ; la rotation de ce dernier est indiquée comme on la perçoit en<br />

se déplaçant dans le sens négatif de Z.<br />

Dans ce cas particulier, l'amplitude de l'onde réfléchie est égale et sa phase<br />

est opposée à celle de l'onde incidente à l’interface. L'amplitude résultante du<br />

champ électrique est donc nulle à la surface et l'on observe qu'elle s'annule<br />

également aux points d’abcisse -λ/2, -λ, -3λ/2, etc. Le champ résultant<br />

passe par un maximum aux points intermédiaires, en -λ/4, -3λ/4, etc. et sa<br />

phase varie de π radians d'un tel point à l'autre. La figure 2.3.2 est une autre<br />

représentation qui montre l'évolution des champs avec z. Elle permet de<br />

trouver une expression du module du champ résultant au moyen de la loi du<br />

cosinus, en simplifiant la notation :<br />

E 2 E+ 2 + E 2 + 2E+E cos θ (2.3.5)<br />

où θ = π + 2kz (signe + du fait que z est négatif ici). Donc :<br />

E 2 E+ 2 + E 2 + 2E +E cos (π + 2kz ) E + 2 + E 2 2E+E cos 2kz (2.3.6)<br />

Vu que k = 2π/λ, E E+ 2 + E 2 2E+E cos 4π<br />

λ z 1/2 (2.3.7)<br />

Dans le cas présent, les modules étant égaux :<br />

E(z) E+ 2 1 cos 4π<br />

λ<br />

z 1/2<br />

(2.3.8)<br />

La figure 2.3.3 montre cette fonction : cas de la réflexion sur un conducteur<br />

parfait, R = –1. On appelle plan nodal un plan où la résultante est minimale,<br />

et plan ventral celui où la résultante E est maximale. Un plan ventral se<br />

trouve à mi-chemin entre deux plans nodaux et vice-versa. La figure 2.3.4<br />

montre ces plans.<br />

Exemple d’application Les parois d'un four à micro-ondes sont faites d'un<br />

bon conducteur de façon qu'elles absorbent une fraction négligeable de<br />

l'énergie électromagnétique. D'une façon générale, il existe dans le four un<br />

système d'ondes stationnaires en trois dimensions, de sorte que si la


2 Réflexion d'une onde plane 61<br />

fréquence est constante, il y a un ensemble de zones où l'amplitude du<br />

champ électromagnétique est maximale et un autre où l'amplitude est<br />

minimale. Par conséquent, le chauffage d'un substance diélectrique telle<br />

qu'un aliment ne sera pas uniforme dans la masse : certaines parties<br />

chauffent beaucoup plus fortement que d'autres. Ce problème est résolu de<br />

deux façons :<br />

1° À fréquence constante, on injecte l'énergie dans le four par un tourniquet<br />

qui en uniformise la distribution ou on place l’objet à chauffer sur une table<br />

tournante.<br />

2° On utilise une source (magnétron) à fréquence modulée, ce qui produit le<br />

même effet, car à chaque fréquence correspond une distribution d'énergie<br />

particulière. Toutefois, la variation de fréquence doit être relativement<br />

importante, de l’ordre de ±15 %.<br />

E +<br />

−λ<br />

−λ<br />

−λ<br />

E -<br />

E<br />

Onde incidente<br />

−3λ/4<br />

3π/2<br />

E +<br />

E- −3λ/4<br />

−3π/2<br />

−3λ/4<br />

−3π/2<br />

π<br />

−λ/2<br />

E +<br />

Onde réfléchie<br />

E<br />

E- −λ/2<br />

−π<br />

−λ/2<br />

π/2<br />

E -<br />

−λ/4<br />

E +<br />

−λ/4<br />

−π/2<br />

Champ résultant<br />

−λ/4<br />

−π/2<br />

Figure 2.3.1 Onde stationnaire. Superposition de l'onde plane incidente et de l’onde<br />

réfléchie. On montre une superposition du plan complexe et de l'espace réel.<br />

E<br />

E<br />

E o+<br />

π<br />

0<br />

0<br />

0<br />

φ 1<br />

SURFACE<br />

φ 1<br />

φ 1<br />

Eo-


h/λ<br />

1.25<br />

E +<br />

E<br />

k z<br />

θ<br />

E<br />

Imaginaire<br />

+ k z<br />

φ 1<br />

Réel<br />

Figure 2.3.2 Composition des champs<br />

incident et réfléchi à la surface d'un conducteur : E + ≈ E<br />

1<br />

0.75<br />

R = 1<br />

0.5<br />

0.25<br />

Figure 2.3.3 Module du champ devant la surface conductrice<br />

N<br />

Min.<br />

−3λ/2<br />

V N V N<br />

Max.<br />

−5λ/4<br />

Min.<br />

−λ<br />

Max.<br />

−3λ/4<br />

Min.<br />

−λ/2<br />

V<br />

Max.<br />

−λ/4<br />

0 z<br />

E(z)<br />

Figure 2.3.4 Réflexion sur un conducteur. Plans nodaux et plans ventraux.<br />

2Eo +<br />

Eo +<br />

0


Réflexion sur un diélectrique<br />

2 Réflexion d'une onde plane 63<br />

On considère une onde plane incidente perpendiculairement sur la surface<br />

plane séparant deux diélectriques 1 et 2 supposés parfaits (Figure 2.1.1). Vu<br />

que la réflexion n’est pas totale, les minimums de l’onde stationnaire ne<br />

peuvent être nuls. Les résultats s’appliquent assez exactement aux<br />

diélectriques réels à faibles pertes.<br />

Forme complexe de l’onde stationnaire<br />

En se reportant à la figure 2.1.1, le champ électrique résultant dans le<br />

milieu de gauche (1) est la somme du champ incident et du réfléchi. À partir<br />

des expressions 2.1.1, 2.1.2, laissant tomber l’indice x superflu, on a donc :<br />

E(z) E1 + (z) + E1o (z) E1o<br />

+ exp j k 1z + E1o exp +j k 1z (2.3.9)<br />

Considérant la définition du coefficient de réflexion (équation 2.1.15), on<br />

peut donc écrire :<br />

E(z) E1o<br />

+ exp j k 1z + R exp +jk 1z (2.3.10)<br />

ou encore : E(z) E1o<br />

+ exp j k 1z 1 + R exp +j2k 1z (2.3.11)<br />

ou : E(z) E1 + (z) + E1 + (z)R exp +j 2k 1z (2.3.12)<br />

Champ incident ↑ ↑ Champ réfléchi<br />

où E1o<br />

+ E1o<br />

+ exp jφ1 E1o<br />

+ exp jφ1 . Cette somme est représentée dans<br />

la figure 2.3.5, où le module E RE + , avec R < 0, en faisant φ1 = 0 pour<br />

simplifier. On observe qu'au cours d'une variation de z, les vecteurs tournent<br />

en sens opposés des angles -kz et +k z respectivement, de sorte que le<br />

vecteur E 1 z fait un angle π – |2kz | = π + 2kz avec la direction de E1 + z .<br />

Mais il faut noter que z est négatif ici, de sorte que +2kz l'est également.<br />

Quand z = –λ/4, ces angles sont –kz = +π /2 et +kz = –π /2, l'amplitude<br />

résultante E est minimale. Avec z = –λ/2, on a +π et –π et la résultante est de<br />

nouveau maximale, etc. Remarquons que l’expression 2.3.12 montre que le<br />

champ réfléchi E 1 z est obtenu en multipliant le champ incident E1 + z par<br />

la grandeur R exp +j 2k 1z .


64 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Taux d'onde stationnaire<br />

On définit le taux d'onde stationnaire comme le rapport du module du<br />

champ résultant maximal et du module du champ résultant minimal.<br />

E 1o<br />

TOS E max.<br />

E min.<br />

Im<br />

0<br />

+<br />

E1o<br />

Ré<br />

E+(z) + E (z)<br />

E+(z) E (z)<br />

E (z)<br />

1<br />

+kz<br />

Im<br />

0<br />

E(z)<br />

-kz<br />

+<br />

E (z) 1<br />

Figure 2.3.5 Addition du champ incident et du champ réfléchi devant un diélectrique<br />

dans le cas où R = -0,5, à incidence normale<br />

Ce qui peut s’écrire comme suit :<br />

TOS<br />

1 + R<br />

1 R<br />

Ré<br />

(2.3.13)<br />

(2.3.14)<br />

C'est une constante si les modules sont indépendant de z. Sa valeur est<br />

l'infini quand les champs ont des amplitudes égales, c'est-à-dire quand<br />

R = ±1. Elle est nulle quand R = 0.<br />

Forme réelle de l’onde stationnaire<br />

Pour obtenir la forme réelle, multiplions l'expression (2.3.11) par e jω t :<br />

+<br />

E(z,t) E1oexp j φ+ exp j k 1z ωt + R exp (jθ) exp +j k 1z + ωt (2.3.15)<br />

La phase φ+ à l'origine de l'onde incidente étant arbitraire, on peut l'annuler :<br />

φ+ = 0. L'angle θ est l'argument du coefficient de réflexion, qui est égal au<br />

déphasage à la réflexion. Le champ réel est donc :


2 Réflexion d'une onde plane 65<br />

E(z,t) E1o<br />

+ cos k 1z ωt + E1o<br />

+ R cos k 1z + ωt + θ (2.3.16)<br />

Au moyen de relations trigonométriques 2 , on transforme cette dernière pour<br />

obtenir :<br />

E(z,t)<br />

1 + R cos θ cos k 1z R sin θ sin k 1z cos ωt +<br />

1 R cos θ sin k 1z R sin θ cos k 1z sin ωt<br />

Dans le cas où R est réel avec θ = 0, on a :<br />

E(z,t) = 1 + R cos k 1z cos ωt + 1 R sin k 1z sin ωt E1o<br />

+<br />

Si θ = -180˚= -π radians,<br />

E(z,t) = 1 R cos k 1z cos ωt + 1 + R sin k 1z sin ωt E1o<br />

+<br />

Dans le cas particulier où |R| = 1, avec E1o = 1 volt, θ = 0 :<br />

E1o<br />

+ (2.3.17)<br />

(2.3.18)<br />

(2.3.19)<br />

E(z,t) 2 cos k 1z cos ωt (2.3.20)<br />

Si |R| = 1, avec θ = π rd (réflexion sur un conducteur parfait) :<br />

E(z,t) 2 sin k 1z sin ωt (2.3.21)<br />

Ce dernier cas est représenté à la figure 2.3.3 qui est le graphique de |2 sin<br />

k1z|. Ces derniers sont des cas limites. La figure 2.3.6 montre l'amplitude de<br />

la vibration résultante quand R = –0,6. La courbe A se rapporte au cas où le<br />

premier milieu est sans pertes, les maximums et les minimums ont partout<br />

la même valeur. S’il s’agit d’un milieu avec pertes, la valeur des maximums<br />

et des minimums se rapprochent de 1 à mesure qu’on s’éloigne de la surface<br />

de réflexion en effet, très loin de la surface, l’onde réfléchie a une amplitude<br />

qui tend vers zéro.<br />

E<br />

Figure 2.3.6 Amplitude de l’onde stationnaire quand R = -0,6 - A : sans pertes ; B : avec pertes.<br />

2 cos (A – B) = cos A cos B + sin A sin B ; cos (A + B) = cos A cos B – sin A sin B


66 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

EXERCICES<br />

QUESTIONS DE REVUE<br />

R-1 Démontrer les expressions du coefficient de réflexion et du coefficient<br />

de transmission d'une onde plane incidente normalement sur<br />

l'interface de deux milieux différents.<br />

R-2 Qu'est-ce qu'un plan nodal ? Un plan ventral ?<br />

R-3 Dans le cas de la réflexion d'une onde plane incidente normalement<br />

sur la surface d'un deuxième milieu d'impédance caractéristique<br />

quelconque, trouver l'expression de l'amplitude réelle du champ<br />

électrique résultant dans le premier milieu en fonction de la position<br />

z relative à l'interface. Et celle de l'amplitude complexe résultante ?<br />

R-4 Qu'est-ce que le taux d'ondes stationnaires ? Comment est-il relié au<br />

coefficient de réflexion ?<br />

R-5 Discuter du problème posé par les ondes stationnaires dans un four<br />

à micro-ondes et des façons de le résoudre.<br />

2.1 Coefficients de réflexion et de transmission<br />

Vérifier que dans le cas des bons diélectriques, c’est-à-dire des<br />

milieux de faible conductivité effective, les coefficients de réflexion et<br />

de transmission à incidence normale sont de la forme :<br />

R<br />

,<br />

εr1 ,<br />

εr1 ,<br />

εr2 ,<br />

+ εr2 T<br />

,<br />

2 εr1 ,<br />

εr1 ,<br />

+ εr2 , ,<br />

où εr1 et εr2 sont les permittivités électriques relatives réelles des<br />

milieux 1 et 2.<br />

2.2 Réflexion et transmission<br />

Une onde électromagnétique plane dans l'air est décrite par<br />

l'expression complexe suivante :<br />

E(z) = 50 exp (–j5z)x V/m . Elle rencontre à incidence normale la<br />

surface plane d'un diélectrique prise comme référence. Ce dernier a<br />

une permittivité relative égale à 4 – j0 et on le considère comme<br />

illimité.<br />

a) Évaluer les coefficients de réflexion et de transmission.<br />

Rép. : R = -1/3 T = 2/3


2 Réflexion d'une onde plane 67<br />

b) Trouver l'expression de l'onde réfléchie et celle de l'onde<br />

transmise sous forme complexe, en fonction de z et t.<br />

2.3 Réfraction<br />

Rép. : E2+(z,t ) = 33.3 exp j(15 ⋅ 10 8 t –10z) x V/m<br />

E1 (z,t ) = –(50/3) exp j(15 ⋅ 10 8 t +5z) x V/m<br />

Une onde plane dans l'air a un champ électrique dont la valeur<br />

efficace est de 100 V/m et rencontre perpendiculairement une<br />

surface d'eau salée caractérisée par σ = 3 S/m, μ r = 1, ε r = 80. Si ces<br />

paramètres sont indépendants de la fréquence, évaluer les<br />

profondeurs où le champ sera de 1 μV/m aux fréquences suivantes :<br />

(a) 10 kHz ; (b) 1 MHz. Que pouvez-vous conclure quant à la<br />

possibilité de communiquer par radio avec un sous-marin, sachant<br />

que 1 μV/m correspond à la limite de détection approximative ?<br />

Rép. : (a) 33 m (b) 3,8 m<br />

2.4 Couche antireflet<br />

Un mélange de ferrite à haute perméabilité (complexe) et de titanate<br />

de baryum (grande permittivité complexe) donne un matériau<br />

remarquable utilisé pour absorber fortement les ondes<br />

électromagnétiques dans certaines applications. Un tel matériau sert,<br />

par exemple, à rendre invisible un avion pour les radars, car il<br />

réfléchit une très faible fraction de l'énergie incidente. Si, à la<br />

fréquence de 1000 MHz, il est caractérisé par μ r = ε r = 60 (2 - j1) et<br />

une conductivité pratiquement nulle, trouver :<br />

a) Le niveau d'intensité de l'onde réfléchie en décibels (dB) par<br />

rapport à l'onde incidente si l'épaisseur du composé est très<br />

élevée.<br />

b) Le coefficient d'atténuation.<br />

Rép. : 126 Np/m = 1092 dB/m<br />

2.5 Réflexion - Ondes stationnaires<br />

Vous placez en P dans l’air libre un récepteur pouvant mesurer le<br />

champ électrique sur le parcours d’une onde d’une source très


68 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

éloignée émettant à 100 MHz. L’onde est polarisée dans le plan de la<br />

figure. En l’absence de tout obstacle ou réflecteur, vous mesurez un<br />

champ de 500 μV/m. Si vous placez maintenant une plaque de cuivre<br />

M sur le parcours de l’onde tel qu’indiqué, à quelle distance d près de<br />

M allez-vous détecter un maximum et quelle sera sa valeur ? Justifiez<br />

clairement votre réponse.<br />

Onde plane<br />

2.6 Réflexion - Ondes stationnaires<br />

P<br />

x<br />

0<br />

d z<br />

Plaque M<br />

de cuivre<br />

Une onde plane provenant d'une antenne de radar à 5 GHz ayant une<br />

intensité de 1000 W/m 2 est incidente dans l'air perpendiculairement<br />

sur un bloc de polyéthylène. Il y a donc production d'une onde<br />

stationnaire dans l'air à cause de la réflexion.<br />

a) Évaluer les densités maximale et minimale d'énergie<br />

électromagnétique dans l'air, ainsi que le rapport des deux.<br />

Comparer à la densité d'énergie s'il n'y a pas de réflexion.<br />

Rép. : 9,526 ·10 6 J/m 3 , 1,640 ·10 7 J/m 3<br />

b) Déterminer la position des nœuds de champ électrique au<br />

voisinage de l'interface.<br />

c) Écrire une expression du champ électrique dans l'air sous forme<br />

complexe.<br />

Remarque : Dans une onde électromagnétique progressive,<br />

l'énergie est également répartie entre la forme<br />

électrique et la forme magnétique, ce qui entraîne :<br />

w = 1<br />

2 εE2 eff + 1<br />

2 μH 2<br />

eff = 1<br />

2 εEmax<br />

2


3<br />

Réflexion d’une onde plane<br />

Incidence oblique<br />

3.1 Onde plane – Direction quelconque<br />

La solution du problème de la réflexion et de la transmission d’une onde<br />

électromagnétique incidente obliquement sur l’interface de deux milieux<br />

exige de pouvoir décrire cette onde convenablement. C’est ce que nous ferons<br />

premièrement.<br />

Fonction d’onde<br />

La fonction représentant une onde plane qui se propage dans une direction<br />

quelconque est relativement simple. Considérons un milieu sans pertes et<br />

l’onde représentée dans la figure 3.1.1 qui se propage dans la direction de<br />

l’axe s, qui fait un angle A avec l’axe 0x, un angle B avec l’axe 0y (non<br />

représenté) et un angle C avec l’axe 0z. Il s’agit d’une onde électromagnétique<br />

dont la polarisation (vecteur E) est dans le plan x0z : c’est la polarisation<br />

parallèle à ce plan. Il existe diverses façons de décrire cette onde. On sait que<br />

d’une façon générale, par rapport à l’axe de propagation s, sa fonction d’onde<br />

réelle est :<br />

E(s,t) Eo cos (ω t ks + φ ) (3.1.1)<br />

où ω est la pulsation, k est la constante de phase et φ est la phase initiale à<br />

l’origine (φ = 0 par un choix convenable du référentiel). Le vecteur r illustré


70 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

indique la position d’un point quelconque P d’une surface d’onde Ω et n est<br />

le vecteur unitaire normal au même plan d’onde : n indique la direction de<br />

propagation. On constate que :<br />

s r · n r cos β (3.1.2)<br />

Supposons φ = 0 pour simplifier l’écriture. Alors :<br />

E(r,t) Eo cos (ω t k n·r) (3.1.3)<br />

C’est la valeur du champ électrique au temps t en tous points repérée par le<br />

vecteur position r. On sait que r x x + y y + z z et, de plus,<br />

n · x cos A n · y cos B n · z cos C (3.1.4)<br />

où cos A, cos B et cos C sont les cosinus directeurs du vecteur n. Alors,<br />

n ⋅ r x cos A + x cos B + z cos C (3.1.5)<br />

La fonction d’onde complexe est alors :<br />

x<br />

0<br />

Ω<br />

r<br />

β<br />

A<br />

P<br />

C<br />

v<br />

n<br />

E C<br />

s<br />

Surface d'onde<br />

ou de phase<br />

Figure 3.1.1 Onde plane - Direction quelconque<br />

E(r,t) E o exp j(ω t k n·r) E o e -jkn·r e jωt (3.1.6)<br />

L’amplitude complexe du champ est :<br />

E(r) E o exp ( j k n·r) E o e -jkn·r (3.1.7)<br />

Ω<br />

z


3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 71<br />

Le champ E a des composantes selon z et x (Figure 3.1.1) :<br />

E x E cos C et E z E sin C (3.1.8)<br />

Alors : E E x cos C z sin C E x sin A z cos A (3.1.9)<br />

Vecteur d’onde<br />

Le concept de vecteur d’onde est utile en rapport avec la description d’une<br />

onde quelconque. Ce vecteur est simplement le vecteur k dans la direction n<br />

dont le module est k (Figure 3.1.2), c’est-à-dire :<br />

k k n xk cos A + yk cos B + zk cos C (3.1.10)<br />

k k n xk x + yk y + zk z<br />

On a aussi : k 2π<br />

λ<br />

car : λx λ<br />

cos A<br />

n x 2π<br />

λx<br />

+ y 2π<br />

La fonction d’onde (3.1.7) devient ainsi :<br />

λy<br />

+ z 2π<br />

λz<br />

(3.1.11)<br />

(3.1.12)<br />

= ... etc. (3.1.13)<br />

E(r) Eo exp ( j k⋅ r) Eo e -jk ⋅r (3.1.14)<br />

D’après (3.1.9), cela peut s’écrire ainsi :<br />

E(r) Eo exp ( j k⋅ r) Eo e -jk⋅ r Eo e -jφe -jk⋅ r (3.1.15)<br />

où φ est la phase initiale à l’origine choisie.


λ x<br />

0<br />

x<br />

r<br />

C<br />

β<br />

Composantes du champ<br />

Ω<br />

k<br />

P<br />

λ C<br />

s<br />

λ z<br />

v<br />

G vz<br />

Figure 3.1.2 Vecteur d’onde et longueurs d’onde<br />

Dans le cas illustré (Figures 3.1.1, 3.1.2), le champ magnétique H n’a qu’une<br />

composante sur Z qu’on peut désigner par une des formes suivantes :<br />

H(r) Ho exp ( j k⋅ r) Ho e -jk⋅ r Ho e -jφ' e -jk ⋅r Ho e -jφ'e -jk⋅ r z<br />

(3.1.16)<br />

où φ’ est la phase initiale à l’origine : on sait que si le milieu est plus ou<br />

moins conducteur, cette phase est différente de celle du champ électrique.<br />

Par contre le champ électrique a des composantes selon X et Z. D’après<br />

(3.1.9) :<br />

3.2 Réflexion oblique<br />

E(r) E o x cos C z sin C e -jφ e -jk·r (3.1.17)<br />

Quand une onde électromagnétique plane rencontre l'interface de milieux<br />

différents, dans une direction faisant un angle θ1 avec la normale à<br />

l'interface, il se passe deux choses :<br />

z


3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 73<br />

• Une fraction de l'énergie se réfléchit dans le premier milieu sous forme<br />

d'une onde plane dans une direction symétrique de la première par<br />

rapport à la normale.<br />

• Une fraction de l'énergie est transmise ou réfractée dans le deuxième<br />

milieu dans une direction qui dépend de la permittivité des milieux, avec<br />

une intensité qui dépend aussi de ces derniers.<br />

Il faut distinguer deux cas selon que la polarisation est perpendiculaire ou<br />

parallèle au plan d’incidence. De plus, la vitesse de propagation dans le<br />

deuxième milieu peut être inférieure ou supérieure à celle dans le premier.<br />

Les coefficients de réflexion et de transmission sont différents dans ces<br />

divers cas comme nous le verrons.<br />

3.3 Lois de Descartes et Snell<br />

Démonstration<br />

On peut établir les relations entre les directions des ondes incidente,<br />

réfléchie et transmise, sans faire appel à leur caractère électromagnétique.<br />

Le raisonnement que nous allons faire est le même pour tous types d’onde.<br />

Les surfaces d’onde incidente, réfléchie et transmise (ou réfractée) sont<br />

représentées respectivement (Figure 3.3.1) par Ωi, Ωr et Ωt qui sont<br />

perpendiculaires aux vecteurs vitesse correspondants. Au cours d’un<br />

intervalle Δt le point M de l’onde incidente avec l’angle θi parcourt la<br />

distance MP. Or, pendant le même temps, l’onde réfléchie parcourt la<br />

distance ON qui est nécessairement égale à MP. Il s’ensuit que :<br />

θi θr<br />

(3.3.1)<br />

C'est la première loi de Descartes et Snell 1 , 2 . Les angles θ sont mesurés à<br />

partir de la normale 0y au plan d’incidence x0y.<br />

1 René DESCARTES. Philosophe et savant français (1596 - 1650). Il formula en philosophie des méthodes d'inspiration<br />

mathématique. Il fut le créateur de la géométrie analytique. Il établit les lois de réflexion et de réfraction de la lumière. Il est<br />

considéré comme le père de l'idéalisme moderne et celui du matérialisme mécaniste et géométrique. Auteur de plusieurs traités<br />

philosophiques dont le «Discours de la méthode».<br />

2 Willebrord SNELL VAN ROYEN, dit Villebrordus Snellius. Astronome et mathématicien hollandais (1580 - 1626). Il mit au<br />

point une méthode de triangulation pour la détermination de la longueur d'un arc de méridien. Il découvrit également la loi de<br />

réfraction de la lumière indépendemment de René Descartes.


74 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Note importante : Dans tout ce qui suit, les angles sont mesurés en valeur<br />

absolue.<br />

D’autre part, la distance OP est l’hypothénuse commune aux deux triangles<br />

ONP et ORP. On a donc :<br />

OP MP<br />

sin θi<br />

v 1 Δt<br />

OR<br />

v 2 Δt<br />

sin θi sin θt sin θt<br />

Par conséquent : v 1<br />

sin θi<br />

v 2<br />

sin θt<br />

C’est la deuxième loi de Descartes et Snell.<br />

1<br />

2<br />

Ωr<br />

v 1<br />

Ωt<br />

θi<br />

y<br />

0<br />

θ t<br />

θ r<br />

Ωr<br />

R<br />

M<br />

v 2<br />

θi θ r<br />

Figure 3.3.1 Relations entre les ondes incidente, transmise et réfléchie<br />

Indice de réfraction<br />

θt<br />

Ω i<br />

N<br />

P<br />

v 1<br />

Ωi<br />

v 1<br />

x<br />

(3.3.2)<br />

(3.3.3)<br />

On définit l’indice de réfraction n d’un milieu comme ; le rapport entre la<br />

vitesse v 0 des ondes en question dans un milieu de référence et la vitesse v<br />

dans le milieu considéré :<br />

n v o<br />

v<br />

(3.3.4)


3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 75<br />

Dans le cas des ondes électromagnétiques, le milieu de référence utilisé est<br />

le vide où vo = c ≈ 300 000 km/s.<br />

La deuxième loi de Descartes s’écrit alors comme suit :<br />

n 1 sin θi n 2 sin θt<br />

Angle d’incidence critique<br />

Considérons le cas où v2 > v1 (ou n2 < n1). Il existe alors un angle<br />

d’incidence particulier dit angle critique pour lequel l’angle de transmission<br />

ou de réfraction est de 90˚. D’après la relation (3.3.3) :<br />

sin θc = v 1<br />

v 2 sin 90˚ = v 1<br />

v 2<br />

Nous verrons plus loin que l’énergie ondulatoire incidente est totalement<br />

réfléchie dans ce cas.<br />

Directions et paramètres physiques<br />

(3.3.5)<br />

(3.3.6)<br />

On connaît l’expression de la vitesse de phase des ondes électromagnétiques<br />

dans un milieu diélectrique quelconque :<br />

v ω<br />

k' =<br />

1<br />

μoε'<br />

1<br />

1 + σ' 2 1/4<br />

cos δ/2<br />

ωε'<br />

où : ε’ est la partie réelle de la permittivité complexe du milieu ;<br />

σ’ = σ + ωε” est la conductivité effective du milieu ;<br />

μο<br />

est la perméabilité magnétique ;<br />

δ est l’angle de pertes,<br />

(3.3.7)<br />

avec tg δ = σ’/ωε’ , le facteur de pertes.<br />

L’utilisation de cette relation dans l’équation 3.2.4, permet de calculer l’angle<br />

de transmission (ou de réfraction) θt en fonction de l’angle d’incidence θi<br />

dans tout milieu.


76 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Cas de bons diélectriques<br />

Dans le cas des milieux qui sont de bons diélectriques (faible facteur de<br />

pertes, tg δ


,<br />

k1 Hr<br />

Hi<br />

θi<br />

Er<br />

θr<br />

E i<br />

k 1<br />

X<br />

1<br />

ε1 ε2 μ1<br />

μ2<br />

η ηη<br />

1<br />

0<br />

2<br />

2<br />

Ht<br />

θt + 180˚<br />

Figure 3.4.1 Onde é.m. incidente obliquement sur l’interface de deux milieux : réflexion et transmission<br />

Mais on sait que Eio η1 Hio , où η1 est l’impédance caractéristique (ou<br />

impédance d’onde) du milieu 1 (nombre complexe dans les milieux avec<br />

pertes). Alors :<br />

Hi(r) Eio<br />

η1<br />

(x cos θi – z sin θi) exp ( j k1⋅ r) (3.4.3)<br />

Vu que θr = θi, les champs réfléchis et transmis sont respectivement :<br />

Er(r) Ero exp ( j k'1⋅ r) y (3.4.4)<br />

Hr(r) Ero<br />

η1<br />

( x cos θi – z sin θi) exp ( j k'1⋅ r) (3.4.5)<br />

Et(r) Eto exp ( j k2⋅ r) y (3.4.6)<br />

Ht(r) Eto<br />

η2<br />

(+x cos θt – z sin θt) exp ( j k2⋅ r) (3.4.7)<br />

Coefficients de réflexion et de transmission<br />

Or, les composantes tangentielles (selon 0x) du champ électrique et du<br />

champ magnétique doivent être continues à l’interface (r = 0), d’où :<br />

Eio + Ero Eto<br />

θt<br />

E t<br />

Z<br />

k 2<br />

(3.4.8)


d’où Eio<br />

η1<br />

Hio cos θi – Hro cos θi = Hto cos θt<br />

cos θi Ero<br />

η1<br />

cos θi Eto<br />

η2<br />

cos θt<br />

(3.4.9)<br />

(3.4.10)<br />

où les inconnues sont Ero, Eto et cos θt. On sait déjà qu’entre les<br />

composantes tangentielles du champ électrique existent les relations :<br />

Ero R⊥ Eio et Eto T⊥ Eio<br />

(3.4.8) donne : T⊥ 1 + R⊥<br />

(3.4.11)<br />

(3.4.12)<br />

où R⊥ et T⊥ sont respectivement le coefficient de réflexion et le coefficient de<br />

transmission de Fresnel pour une onde polarisée perpendiculairement au<br />

plan d’incidence. En portant ces expressions dans (3.4.8) et (3.4.10) on<br />

obtient facilement :<br />

R⊥ η2 cos θi – η1 cos θt<br />

T⊥<br />

η2 cos θi + η1 cos θt<br />

2η2 cos θi<br />

η2 cos θi + η1 cos θt<br />

(3.4.13)<br />

(3.4.14)<br />

Ces diverses grandeurs sont généralement complexes pour des ondes<br />

sinusoïdales de fréquence f. Rappelons que les impédances caractéristiques<br />

ou impédances d’onde des milieux sont données par :<br />

η1<br />

μ1<br />

ε1<br />

et η2<br />

μ2<br />

Cas des bons diélectriques<br />

ε2<br />

(3.4.15)<br />

Dans les diélectriques, la perméabilité magnétique est essentiellement celle<br />

du vide μo. De plus, si les pertes sont relativement très faibles, la<br />

permittivité électrique se réduit à sa partie réelle ε , . On obtient alors :<br />

R⊥ cos θi – ε'2/ε' 1 cos θt<br />

cos θi + ε'2/ε' 1 cos θt<br />

Vu que cos θt 1 sin 2 θt et que sin θt<br />

(3.4.16)<br />

, ,<br />

ε1/ε2<br />

sin θi, on a aussi :


R⊥ cos θi – ε' 2/ε'1 sin 2 θi<br />

cos θi + ε' 2/ε'1 sin 2 θi<br />

T⊥<br />

2 cos θi<br />

cos θi + ε' 2/ε'1 sin 2 θi<br />

Réflexion totale<br />

(3.4.17)<br />

(3.4.18)<br />

Considérons le cas où ε' 2/ε' 1 < 1 ou η2/η1 > 1. On note alors que le radical<br />

de l’équation (3.4.17) s’annule pour une valeur particulière θc de l’angle<br />

d’incidence telle que :<br />

sin θc =<br />

ε' 2<br />

ε' 1<br />

(3.4.19)<br />

C’est l’angle critique d’incidence, pour lequel l’angle de réfraction est de 90˚<br />

et la réflexion est totale : R⊥ +1. La figure 3.4.2 illustre ce phénomène.<br />

θ t<br />

θ i = θc<br />

X<br />

1 2<br />

ε 1<br />

0<br />

ε 2<br />

μ 1 μ 2<br />

η 1 η 2<br />

θ t = 90˚<br />

Figure 3.4.2 Réflexion totale et angle d’incidence critique<br />

Z


80 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Exemple 3.4.1 Réflexion en polarisation perpendiculaire<br />

La figure 3.4.3a illustre le cas où n2/n1 = v1/v2 = ε2/ε1 = η1/η2 = 2. C’est<br />

celui, par exemple, de la réflexion de la lumière sur du verre à haute densité<br />

dont l’indice de réfraction est d’environ 2 (par rapport au vide) : le coefficient<br />

de réflexion est négatif pour toutes les valeurs de θi ; à incidence normale<br />

(θi = 0), R =−0,<br />

333.<br />

La figure (b) montre le cas où les milieux sont<br />

⊥ 0<br />

inversés. Il y a alors réflexion totale pour un angle d’incidence critique de<br />

30˚.<br />

1<br />

R<br />

⊥<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

0 20 40 60 80 100<br />

Angle d'incidence [dg]<br />

Figure 3.4.3 (a)


1<br />

R⊥ 0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

0 20 40 60 80 100<br />

Angle d'incidence [dg]<br />

Figure 3.4.3 (b) Coefficient de réflexion, interface de deux diélectriques<br />

Onde évanescente<br />

(a) n2/n1 = ε2/ε1 2 (b) n1/n2 = ε1/ε2 2<br />

Quand l’angle d’incidence dépasse l’angle critique, le coefficient de<br />

transmission devient complexe d’après<br />

sin<br />

(3.4.14 ou 3.4.18) car<br />

2 , ,<br />

θi > ε2/ε1<br />

, de sorte qu’on peut écrire :<br />

, , 2<br />

cos θt = j ε1/ε2<br />

sin θi – 1 jF θi ≥ θc<br />

Le coefficient de transmission devient alors :<br />

T⊥<br />

2 cos θi<br />

, ,<br />

cos θi + j F ε2/ε1<br />

θi > θc<br />

(3.4.20)<br />

Cela est lié au fait qu’il existe un champ électromagnétique dans le deuxième<br />

milieu : c’est l’onde évanescente. C’est une onde qui se propage sans<br />

atténuation le long de l’interface (axe 0X), mais dont l’amplitude diminue<br />

exponentiellement dans le deuxième milieu. Il n’y a pas de propagation dans<br />

la direction de z dans ce dernier : on peut démontrer que les composantes


82 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

électrique et magnétique du champ sont déphasées de 90˚, de sorte que la<br />

puissance transportée est nulle d’après le théorème de Poynting. Il s’agit<br />

d’une onde de surface. L’existence de cette onde est mise à profit dans les<br />

coupleurs directionnels à fibres optiques et autres. La question est discutée<br />

plus en détail dans une prochaine section.<br />

3.5 Polarisation parallèle<br />

Composantes du champ électromagnétique<br />

Dans le cas où la polarisation de l’onde incidente est parallèle au plan<br />

d’incidence (figure 3.5.1), l’application de la relation (3.1.17) donne, en<br />

tenant compte de l’orientation du champ et du fait que θr θi :<br />

Ei(r) Eio + x cos θi z sin θi exp ( jk1⋅ r) (3.5.1)<br />

Er(r) Ero x cos θi + z sin θi exp ( jk'1⋅ r) (3.5.2)<br />

Et(r) Eto + x cos θt z sin θt exp ( jk2⋅ r) (3.5.3)<br />

Hi(r) Hio exp ( j k1⋅ r) y (3.5.4)<br />

Hr(r) Hro exp ( j k'1⋅ r) y (3.5.5)<br />

Ht(r) Hto exp ( j k2⋅ r) y (3.5.6)<br />

Le soulignement a été supprimé pour simplifier la notation, mais les champs<br />

sont complexes quand même.


1<br />

k'1<br />

E i<br />

H r<br />

θr<br />

θi<br />

k 1<br />

E r<br />

H i<br />

0<br />

X<br />

ε ε 1 2<br />

μ μ2<br />

1<br />

η1 ηη 2<br />

Figure 3.5.1 Réflexion et transmission d’une onde polarisée parallèlement au plan d’incidence<br />

Coefficients de réflexion et de transmission<br />

À l’interface (r = 0) et exp ( j k⋅ r) 1. De plus, les composantes<br />

tangentielles (axe Ox) du champ magnétique et du champ électrique y sont<br />

continues en l’absence de charge et de courant superficiels :<br />

Hio + H ro Hto<br />

θt<br />

E t<br />

2<br />

H t<br />

k 2<br />

Z<br />

(3.5.7)<br />

et : Eio cos θi + Ero cos θi = Eto cos θt (3.5.8)<br />

Vu que E = η H ( 3 ) : Eio<br />

η1<br />

+ Ero<br />

η1<br />

Définissons le coefficient de réflexion R|| en polarisation parallèle comme :<br />

R|| Ero<br />

Eio<br />

Eto<br />

η2<br />

(3.5.9)<br />

(3.5.10)<br />

Alors : Eio cos θi + R||Eio cos θi = Eto cos θt (3.5.11)<br />

Eio<br />

η1<br />

+ R||Eio<br />

η1<br />

Eto<br />

η2<br />

(3.5.12)<br />

3 Les impédances d’onde peuvent être des grandeurs complexes en général. Pour simplifier la notation, les grandeurs complexes<br />

ne sont pas soulignées.


84 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Résolvant ces deux dernières équations pour R|| on obtient :<br />

R|| η2 cos θt – η1 cos θi<br />

η2 cos θt + η1 cos θi<br />

Puis, résolvant pour Eto T||Eio, on trouve facilement que :<br />

T||<br />

cos θi<br />

cos θt<br />

1 + R||<br />

2 η2 cos θi<br />

η2 cos θt + η1 cos θi<br />

(3.5.13)<br />

(3.5.14)<br />

Ce sont les formules de Fresnel pour la polarisation parallèle au plan<br />

d’incidence.<br />

Cas des bons diélectriques<br />

Dans les diélectriques à faibles pertes η2/η1 n 2/n 1 ≈ ε' 1/ε'2 . Utilisant le<br />

fait que : cos θt = 1 – sin 2 θt et sin θt = ε1/ε2 sin θi, on obtient<br />

par substitution, en simplifiant la notation (ε' 1 ε1, etc.) :<br />

R|| – ε2/ε1 cos θi + ε2/ε1 – sin 2 θi<br />

ε2/ε1 cos θi + ε2/ε1 – sin 2 θi<br />

Angle d’incidence critique<br />

(3.5.15)<br />

Comme précédemment, dans le cas où l’impédance d’onde du deuxième<br />

milieu est supérieure à celle du premier, il y a réflexion totale pour un angle<br />

d’incidence critique défini par la même expression (Équation. 3.4.19).<br />

Angle de Brewster<br />

L’examen de l’expression de R|| montre une propriété remarquable des<br />

ondes électromagnétiques de polarisation parallèle. En effet, pour toute<br />

valeur du rapport des permittivités, il existe un angle d’incidence particulier


3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 85<br />

θB pour lequel la réflexion est nulle et l’énergie totalement transmise dans le<br />

deuxième milieu : c’est l’angle de Brewster. En posant R|| = 0, on démontre<br />

que cet angle est donné par l’expression suivante :<br />

tg θB<br />

ε2<br />

ε1 n2<br />

n1<br />

EXEMPLE 3.5.1 Angle critique - Angle de Brewster<br />

(3.5.16)<br />

Considérons le cas de deux milieux diélectriques dont le rapport des<br />

permittivités ε2/ε1 est égal à 4. La courbe 1 du graphique de la figure 3.5.2<br />

montre la valeur absolue de R|| dans ce cas. La courbe 2 est le cas où<br />

ε2/ε1 = 0,25. Quand l’angle d’incidence est égal à l’angle de Brewster θB la<br />

réflexion est nulle. On calcule dans le premier cas θB = 63,4˚ et, dans le<br />

deuxième cas θB = 26,6˚.<br />

(a)<br />

R ||<br />

0<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

θ B<br />

0 20 40 60 80100 Angle d'incidence [dg]


86 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

(b)<br />

R ||<br />

1<br />

0.8<br />

0.6<br />

0.4<br />

0.2<br />

0<br />

θ<br />

B<br />

0 20θC40 60 80 100<br />

Angled'incidence [dg]<br />

Figure 3.5.2 Réflexion en polarisation parallèle. Angle de Brewster<br />

(a) ε2/ε1 4 (b) ε1/ε2 4<br />

Exemple 3.5.2 Angle critique - Angle de Brewster<br />

Ce phénomène a certaines applications, dans les lasers, par exemple. Les<br />

lasers conçus pour donner un faisceau de lumière polarisée dans une<br />

direction particulière comportent, insérée dans le faisceau, une lame de verre<br />

inclinée d’un angle égal à l’angle de Brewster qui laisse passer totalement la<br />

composante de la lumière polarisée dans le plan d’incidence sur la lame : la<br />

direction de ce plan détermine celle de la polarisation du faisceau produit.<br />

L’indice de réfraction n du verre étant d’environ 1,5, l’angle de Brewster θ B<br />

est alors voisin de 56˚.<br />

Une autre application est l’utilisation de verres ou de filtres polarisants pour<br />

réduire l’éblouissement produit par la réflexion sur les surfaces diélectriques<br />

telles que l’eau, le verre, les plastiques... Par exemple, en portant des verres<br />

polarisants dont l’axe de polarisation est vertical, la lumière réfléchie sur<br />

l’eau ou une route mouillée (n ≈ 1,33, θ B ≈ 53˚) est plus fortement bloquée<br />

que la lumière venant d’ailleurs. En effet, la lumière réfléchie sur une<br />

surface horizontale a une composante de polarisation horizontale plus<br />

intense que celle de polarisation verticale.


3.6 Onde évanescente<br />

Incidence surcritique<br />

3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 87<br />

Quand l’angle d’incidence dépasse l’angle critique et qu’il y a réflexion totale,<br />

un champ électromagnétique existe quand même dans le second milieu :<br />

c’est l’onde évanescente. Cette onde joue un rôle important dans le domaine<br />

des guides d’ondes diélectriques tels que les fibres optiques.<br />

Considérons l’incidence sur un bon diélectrique en polarisation<br />

perpendiculaire vue plus haut, dans le cas où ε2 < ε1, ou<br />

n 2 < n1 ou η2 > η1, avec l’angle d’incidence supérieur à l’angle critique :<br />

θi > θc (Figure 3.6.1). Mathématiquement, l’équation de Descartes-Snell<br />

s’applique toujours :<br />

n 1 sin θi n 2 sin θt<br />

Dans le cas présent : sin θt n 1<br />

sin θi > 1<br />

n 2<br />

Il s’ensuit que cos θt est alors purement imaginaire :<br />

k' 1<br />

H r<br />

Hi<br />

E 1<br />

Er<br />

θ r<br />

θ i<br />

k 1<br />

X<br />

1<br />

ε1<br />

μ<br />

0<br />

1 2<br />

η1 ηη<br />

2<br />

k 2<br />

Ht Et ε2<br />

μ<br />

θ i<br />

Figure 3.6.1<br />

2<br />

θ t<br />

Z<br />

(3.6.1)


88 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

cos θt ± 1 sin 2 θt ±j sin 2 θt 1 ±j<br />

n 2<br />

1<br />

n 2<br />

sin 2 θi 1 (3.6.2)<br />

Pour simplifier, posons : cos θt ±j F (3.6.3)<br />

Pour le moment, le signe à conserver est indéterminé et ce choix doit s’avérer<br />

important.<br />

Champ transmis<br />

On a vu plus haut l’expression générale du champ électrique transmis:<br />

Et(r) Eto exp ( j k2⋅ r) y (3.6.4)<br />

D’après (1-1.10), le vecteur d’onde k2 dans le cas présent est:<br />

k2 xk 2 sin θt + zk 2 cos θt xk 2 sin θt ± jzk 2F (3.6.5)<br />

Alors, vu que r x x + z z : k2⋅ r k 2x sin θt ± jk 2z F (3.6.6)<br />

Posons sin θt G n1/n 2 sin θi, et = k2F. Alors:<br />

,<br />

k2⋅ r k 2Gx ± jαz k 2x<br />

± jαz (3.6.7)<br />

L’expression du champ électrique transmis devient :<br />

Et(r) T⊥Eio exp ±α z exp j k 2Gx y<br />

Il faut rejeter le signe + devant αz, car il correspond à une amplitude qui<br />

augmenterait sans limite avec z, ce qui est physiquement impossible : il faut<br />

choisir cos θt +j F. On obtient finalement :<br />

Et(r) Eto exp α z exp j k 2Gx y (3.6.8)<br />

Cette fonction représente une onde qui se propage sans atténuation le long<br />

de l’interface (axe 0x), mais dont l’amplitude diminue exponentiellement<br />

dans le deuxième milieu, avec z. Il n’y a pas de propagation dans la direction<br />

de z dans ce dernier. Il s’agit d’une onde de surface qu’on appelle<br />

généralement onde évanescente. L’existence de cette onde est mise à profit<br />

dans les coupleurs directionnels à fibres optiques et autres.<br />

Le champ magnétique transmis (3.4.7) dans le deuxième milieu diélectrique,<br />

si on le suppose sans pertes (η2 réel), est alors :


Ht(r) Eto<br />

η2<br />

j F x – G z exp α z exp j k 2Gx (3.6.9)<br />

D’autre part, le coefficient de transmission devient complexe d’après (3.4.18)<br />

car sin 2 θi > n2/n 1 :<br />

T⊥<br />

2 cos θi<br />

cos θi + j sin 2 θi n 2/n 1 2<br />

ou encore : T ⊥<br />

avec tg φT n 2/n 1 F<br />

2 cos θi<br />

cos θi + j n 2/n 1 F<br />

cos θi<br />

2 cos θi<br />

cos θi + j n 2/n 1 n 1/n 2 2 sin 2 θi 1<br />

T⊥ ∠φT<br />

(3.6.10)<br />

(3.6.11)<br />

Comme le coefficient de transmission est complexe, le champ transmis est<br />

déphasé par rapport au champ incident à l’interface.<br />

Champ réfléchi<br />

Le coefficient de réflexion est de même :<br />

R ⊥ cos θi j n 2/n 1 F<br />

cos θi + j n 2/n 1 F<br />

1 ∠φR<br />

(3.6.12)<br />

où : φR 2φT . Cet angle est le déphasage entre l’onde réfléchie et l’onde<br />

incidente dans le plan z = 0 : il se produit un retard de phase à la réflexion.<br />

Il se produirait le même retard de phase si, comme illustré dans la figure<br />

3.3.2, le milieu 1 s’étendait jusqu’au plan conducteur P, causant un<br />

parcours supplémentaire OAB 2d/cos θi et un déphasage total :<br />

2k 1d<br />

+ π<br />

cos θi<br />

car il se produit un déphasage de π radians à la réflexion sur une surface<br />

conductrice. Or, ce déphasage doit être égal à celui sur le parcours OD qui<br />

est φr – 2k1e. Constatant que e 2d sin 2 θ i/cos θi, on a :


2k 1d<br />

cos θi<br />

d’où : d<br />

+ π φR 2k 1d sin 2 θi<br />

cos θi<br />

φR + π<br />

2k 1 cos θi<br />

2<br />

1<br />

E<br />

P<br />

Σ i<br />

k 1<br />

θi<br />

Z<br />

0<br />

θi<br />

A<br />

d<br />

e Σr<br />

Figure 3.6.2 Incidence surcritique - Plan conducteur équivalent P<br />

Mais tg φR + π tg φR tg φR. Il s’ensuit que :<br />

d<br />

φR<br />

2k 1 cos θi<br />

D<br />

B<br />

k' 1<br />

X<br />

(3.6.13)<br />

C’est l’effet Goos-Hanchen 5 . Cette relation prend toute son importance quand<br />

on traite de propagation guidée dans un diélectrique, comme dans les fibres<br />

optiques.<br />

Intensité transmise<br />

Le vecteur de Poynting complexe est :<br />

5<br />

2<br />

* Eto S Et ∧ Ht e<br />

η2<br />

-2αzy ∧ +j F x G z<br />

Pierre LECOY, Télécommunications optiques, Traité des Nouvelles Technologies, p. 32,<br />

Hermès, Paris, 1992.<br />

Eto 2<br />

η2<br />

e -2αz jF z G x


2<br />

* Eto<br />

S Et ∧ Ht<br />

η2<br />

e -2αz jF z + G x (3.6.14)<br />

Comme il est formé d’une partie purement imaginaire selon l’axe Z, la<br />

puissance transmise dans cette direction est donc nulle. Ceci découle du fait<br />

qu’il n’y a pas de propagation selon Z. Par contre, l’onde de surface qui se<br />

propage selon X transporte une puissance qui diminue rapidement avec<br />

l’éloignement de l’interface. Son intensité est donnée par :<br />

Ix 1<br />

2 Ré Et<br />

2<br />

*<br />

∧ Ht<br />

1 G Eto<br />

2 η2<br />

<strong>Propagation</strong> guidée<br />

e -2αz (3.6.15)<br />

D’après ce que nous venons de voir, il devient évident qu’une onde<br />

électromagnétique peut se propager dans une lame diélectrique (Figure<br />

3.6.3). Une onde plane pénétrant dans une lame diélectrique en 0 subit des<br />

réflexions multiples dans la lame si l’angle θi est supérieur à l’angle critique<br />

de l’interface air-diélectrique. Le même principe s’applique dans le cas d’un<br />

tube diélectrique de section rectangulaire ou circulaire. Une fibre optique<br />

est essentiellement un tube diélectrique où une onde lumineuse peut se<br />

propager sur de grandes distances par réflexions internes multiples. Dans<br />

les communications modernes, les fibres optiques servent à transmettre sur<br />

de grandes distances des signaux lumineux infrarouges (télévision, radio,<br />

données numériques...).<br />

0<br />

θ i<br />

Air<br />

Figure 3.6.3<br />

Diélectrique


92 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Transmission par onde évanescente<br />

Si un troisième milieu (3, Figure 3.6.4) comparable au milieu 1 est approché<br />

de l’interface 1-2 à une distance b inférieure à une longueur d’onde λ2, on<br />

observe qu’une onde se propage dans le milieu 3 dans la direction indiquée.<br />

Il se produit un couplage du milieu 1 au milieu 3 par l’intermédiaire de<br />

l’onde évanescente dans le milieu 2, même si l’angle d’incidence θι est<br />

supérieur à l’angle critique. Ce phénomène de transmission est mis à profit<br />

dans certains dispositifs d’optique intégrée modernes, tels que les coupleurs<br />

directionnels. Notons que ce phénomène s'apparente à l'effet tunnel qui est<br />

mis à profit dans certains dispositifs à semi-conducteurs modernes.<br />

3<br />

2 0<br />

1<br />

E<br />

k 1<br />

θc<br />

Z Énergie transmise<br />

θi<br />

Figure 3.6.4 Transmission par onde évanescente<br />

Exemple 3.6.1 Calcul d'une onde évanescente<br />

Supposons une onde plane à 1 GHz dans un diélectrique parfait (milieu 1)<br />

dont l’impédance d’onde est η1 = ηo/2 = 188,5 ohms (ε'1r 4), incidente à<br />

45˚ sur l’interface plan séparant le diélectrique du vide. Le champ électrique<br />

est perpendiculaire au plan d’incidence, avec une intensité de 100 V/m.<br />

θr<br />

b<br />

X


Cet angle dépasse l’incidence critique qui est de 30˚ :<br />

sin θc = η1<br />

η2<br />

=<br />

3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 93<br />

ε2<br />

ε2<br />

= n2<br />

n1<br />

= 0,5<br />

Trouvons les caractéristiques de l’onde évanescente dans le milieu 2. Les<br />

facteurs F et G :<br />

F = 377 2<br />

sin 45˚ – 1 = 1,3522<br />

188,5<br />

G = 377 sin 45˚ = 2 = 1,4142<br />

188,5<br />

La vitesse de phase dans le deuxième milieu étant c (vitesse dans le vide), la<br />

constante de phase k2 est :<br />

k2 = 2πf<br />

c<br />

Le coefficient α est alors :<br />

= 20,944 rd/m<br />

α = k2 F = 20,944 × 1,3522 = 28,320 Np/m<br />

Puis, le facteur de phase : k' 2 = k2G = 20,944 × 2 = 29,619 rd/m<br />

Calculons le coefficient de transmission :<br />

T⊥ =<br />

2 × (1/ 2)<br />

(1/ 2) + j(1/2) × 1,3522<br />

= 1,446 ∠-43,72˚ = 1,446 ∠-0,7631 rd<br />

On observe que son module est supérieur à 1 ! Le module du champ<br />

transmis est ainsi E to = 144,6 V/m et sa phase à l’interface φ T = -0,7631 rd.<br />

Le champ électrique dans le deuxième milieu a donc l’amplitude complexe<br />

suivante, en substituant les valeurs numériques :<br />

Eto = -144,6 exp (-28,32z) exp (-j29,619x) y [V/m]<br />

La longueur d’onde dans le deuxième milieu est λ2 = c/f = 0,3 m. À la<br />

distance z = λ2/4 de l’interface, l’amplitude du champ tombe à une faible<br />

fraction (0,1195) de sa valeur en surface :<br />

E t(λ/4) = 144,6 × exp(-28,32 × 0,3/4) = 144,6 × 0,1195 = 17,29 V/m


94 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

L’expression numérique du champ magnétique suit :<br />

Hto = 144,6<br />

377<br />

-j1,3522x – 2z exp (-28,32z) exp (-j29,619x) [A/m]<br />

La distance du plan réflecteur fictif équivalent est alors :<br />

φR<br />

d = –<br />

2k1 cos θi<br />

d =<br />

où φ R = 2φ T = -1,526 rd.<br />

EXERCICES<br />

3.1 Onde oblique<br />

1,526 × 1,5· 108<br />

4π × 10 9 1/ 2<br />

φRv1<br />

= –<br />

4πf cos θi<br />

= 2,58 cm<br />

Si l’expression complexe d’une certaine onde électromagnétique dans l’air est<br />

la suivante : Ei(x,z) = y 10 exp –j(6x + 8z) [volts/m] et qu’elle est incidente<br />

sur une surface parfaitement conductrice en z = 0 :<br />

a) Déterminer sa fréquence et sa longueur d’onde.<br />

b) Écrire l’expression de Hi(x,z,t), le champ magnétique en fonction du<br />

temps.<br />

c) Évaluer l’angle d’incidence.<br />

d) Déterminer les ondes réfléchies Er(x,z) et Hr(x,z).<br />

e) Trouver l’expression du vecteur de Poynting complexe de l’onde<br />

incidente.<br />

3.2 Onde oblique<br />

Si l’onde de l’exercice B-1.1 est incidente sur la surface d’un diélectrique<br />

supposé parfait dont la permittivité relative est égale à 4, trouver :<br />

a) Les modules des champs électrique et magnétique transmis et réfléchis.<br />

b) L’expression du champ électrique réfléchi Er(x,z) et celle du champ<br />

magnétique transmis H ( x, z)<br />

t


c) Évaluer l’angle de transmission ou de réfraction.<br />

3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 95<br />

d) Dans ce cas, y a-t-il un angle d’incidence tel que la réflexion soit nulle ?<br />

3.3 Onde oblique<br />

a) Écrire l’expression de l’amplitude complexe de la composante électrique<br />

d’une onde électromagnétique plane à 100 MHz incidente à 30˚ sur<br />

l’interface plane entre l’air et un milieu diélectrique de permittivité égale<br />

à 4εo. L’amplitude du champ électrique est de 10 V/m. L’axe 0x point<br />

vers le haut, l’axe 0z vers la droite (direction de l’onde incidente) et<br />

l’origine 0 est sur l’interface.<br />

Rép. : H(x,z) = 2,653· 10 5 exp -j 1,047 x + 1,814 z y A m 1<br />

b) Trouver l’expression complexe du champ électrique dans le diélectrique.<br />

3.4 Vecteur de Poynting - Incidence oblique<br />

Le vecteur de Poynting moyen d’une certaine onde plane étant<br />

= 4 z W m 2 , trouver :<br />

a) L’intensité à travers le plan x = 2 m.<br />

b) La puissance moyenne qui traverse la surface plane de 2 m 2 définie par<br />

les trois points suivants : O(0,0,0), M(0,4,0), N(3,0,2), les coordonnées<br />

étant en mètres.<br />

Rép. : R: P = 166,4 W<br />

3.5 Prisme à réflexion totale<br />

Le type de prisme illustré ci-contre est<br />

utilisé dans les instruments d’optique<br />

tels que les jumelles. Si la permittivité<br />

relative du verre pour la lumière visible<br />

est de 4, évaluer la fraction de<br />

l’intensité incidente qui est perdue dans<br />

le faisceau émergent.<br />

Air<br />

Verre


96 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

3.6 Fibre optique<br />

La figure ci-contre représente un rayon de<br />

lumière incident sur la face d'entrée polie<br />

d'une fibre optique formée d'un coeur en<br />

verre d'indice de réfraction n1 = 1,65 et<br />

d'une gaine optique d'indice n2 = 1,45. Le<br />

milieu extérieur est de l'air d'indice n0 = 1.<br />

Évaluer l'angle d'incidence maximal tel que<br />

le rayon réfracté soit encore totalement<br />

réfléchi par la paroi latérale interne du<br />

coeur de la fibre. On doit faire une<br />

démonstration claire, avec une figure à la<br />

règle.<br />

3.7 Angle critique - Angle de Brewster<br />

θi<br />

n 0<br />

Gaine optique<br />

n 2 = 1,45<br />

Coeur (verre)<br />

n1 = 1,65<br />

La permittivité relative de l'eau aux fréquences de la lumière visible est<br />

d'environ 1,77, ce qui correspond à un indice de réfraction de 1,33.<br />

Supposez que vous êtes au fond d'une piscine d'eau douce avec un laser<br />

étanche qui produit un faisceau de lumière polarisée. Si vous dirigez le<br />

faisceau vers la surface avec une polarisation parallèle au plan d'incidence :<br />

a) Pour quel angle d'incidence la réflexion sera-t-elle totale ?<br />

Rép. : 48,7˚<br />

b) Quelle valeur doit-on donner à l'angle d'incidence afin que la réflexion<br />

soit nulle ? Comment s'appelle cet angle? Quel est alors le coefficient de<br />

transmission ?<br />

3.8 Incidence oblique - Milieu avec pertes<br />

Une onde électromagnétique plane de 10 kHz est incidente dans l'air sur la<br />

surface de la mer calme avec une polarisation parallèle et une incidence<br />

rasante de 85˚. On sait que les paramètres électriques de l'eau de mer sont :<br />

εr = 81, μr = 1 et σ = 4 S m 1 . Évaluer :<br />

a) L'angle de réfraction (ou de transmission).<br />

b) Le coefficient de réflexion R // et le coefficient de transmission T//.<br />

Rép. : R/ / = 0,9939 ∠179,6˚ T // = 7,436· 10 4 ∠45˚


3 Réflexion d'une onde plane - Incidence oblique 97<br />

c) Le rapport It/Ii de l'intensité transmise et de l'intensité incidente.<br />

Rép. : 1,048· 10 3<br />

d) Trouver les expressions complexe et réelle des champs E et H transmis.<br />

e) S'il faut que le champ électrique sous l'eau soit d'au moins 100 μV/m à<br />

10 mètres sous la surface pour servir à la communication par radio avec<br />

un sous-marin, quel doit être le champ électrique dans l'air et son<br />

intensité ? Cela démontre la difficulté de ce type de communication, qui<br />

doit se faire à très basses fréquences, car l'atténuation dans l'eau de mer<br />

augmente rapidement avec la fréquence.<br />

Rép. : I1o = 67,9 mW/m 2<br />

Question supplémentaire : si l’émetteur se trouve à 1000 km du<br />

récepteur, pouvez-vous en déduire la puissance requise de l’émetteur en<br />

faisant l’hypothèse d’une émission isotrope ? La valeur trouvée est-elle<br />

réaliste ?


4<br />

Rayonnement<br />

électromagnétique<br />

Dès que la densité de charge ou la densité de courant varie dans un région<br />

de l’espace, on observe l’apparition d’un champ électromagnétique qui se<br />

propage hors de cette région avec une vitesse caractéristique du milieu. C’est<br />

le phénomène de rayonnement.<br />

Les antennes d’émission utilisées en radioélectricité sont des dispositifs qui<br />

produisent un champ électromagnétique rayonnant dans tout l’espace du<br />

fait qu’elles sont parcourues par des courants oscillants. La figure suivante<br />

montre une antenne simple constituée d’un fil conducteur vertical au-dessus<br />

d’un plan conducteur dans lequel on force un courant alternatif à circuler au<br />

moyen d’une ligne électrique reliée à une source ou à un émetteur.<br />

Forcément, ce courant s’annule au bout de l’antenne. Le problème qui se<br />

pose alors est celui de la détermination du champ électromatique produit<br />

par une certaine distribution de courant dans l’antenne. Nous<br />

commencerons par déterminer le champ produit par un élément de courant<br />

tel que Idz. Le champ produit par l’antenne sera alors la somme des champs<br />

produits par tous les éléments de l’antenne, en tenant compte de l’effet du<br />

plan conducteur.


Antenne<br />

I dz<br />

Surface<br />

conductrice<br />

4.1 Potentiels retardés<br />

θ<br />

I<br />

r<br />

Ligne<br />

électrique<br />

Antenne simple<br />

Nous cherchons ici à relier les potentiels V et A à leurs sources, soit la<br />

densité de charge ρ et la densité de courant J. On pourra ensuite calculer les<br />

champs E et B en fonction des potentiels au moyen des expressions<br />

connues :<br />

E – ∇V – ∂A<br />

∂t<br />

B ∇ × A<br />

Rappelons les équations de Maxwell :<br />

∇ × E ∂B<br />

∂t<br />

∇ × H J + ∂D<br />

∂t<br />

∇⋅ D ρ<br />

∇⋅ B 0<br />

P<br />

(4.1.1)<br />

(4.1.2)<br />

(4.1.3)<br />

(4.1.4)<br />

(4.1.5)<br />

(4.1.6)


100 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Si on porte (4.1.1) dans (4.1.3), on constate que l’équation est vérifiée. En<br />

effet :<br />

∇ × E = –∇ × (∇V) – ∇ × ∂A<br />

∂t<br />

= 0 – ∂∇×A<br />

∂t<br />

= – ∂B<br />

∂t<br />

car le rotationnnel d’un gradient est toujours nul. De même, si l’on porte<br />

(4.1.2) dans (4.1.6), on constate que cette dernière est vérifiée, car la<br />

divergence d’un rotationnel est toujours nulle. C’est en portant (4.1.1, 4.1.2)<br />

dans (4.1.4, 4.1.5) que nous pourrons relier les potentiels aux sources.<br />

Supposons que le milieu est linéaire, avec une permittivité ε et une<br />

perméabilité μ :<br />

et :<br />

Or,<br />

∇⋅ ∇V = – ρ<br />

ε<br />

∇× ∇×A<br />

μ<br />

∇ × ∇×A = μ J – μ ε ∂E<br />

∂t<br />

∇⋅ ∂A<br />

∂t<br />

= – ρ<br />

ε<br />

= J – ∇ ×<br />

∂(ε E)<br />

∂t<br />

∂∇⋅ A<br />

∂t<br />

= μ J – μ ε ∂∇V<br />

∂t<br />

– μ ε ∂2 A<br />

∂t 2<br />

(4.1.7)<br />

(4.1.8)<br />

(4.1.9)<br />

∇ × ∇×A = ∇ ∇⋅A – ∇⋅ ∇A = grad (div A) – div (grad A) (4.1.10)<br />

(4.1.9) devient alors :<br />

∇⋅ ∇A = –μ J + μ ε ∇ ∂V<br />

∂t + μ ε ∂2A + ∇∇⋅A (4.1.11)<br />

2<br />

∂t<br />

Or, toute expression de V ou de A qui donne correctement les champs E et B<br />

est acceptable. Ainsi, la divergence de A, ∇⋅ A, peut être n’importe quelle<br />

fonction. Si on la choisit comme suit,<br />

∇⋅ A μ ε ∂V<br />

∂t<br />

(condition de Lorentz) (4.1.12)


4 Rayonnement électromagnétique 101<br />

l’équation (4.1.11) se simplifie et devient, avec la relation (4.1.7) :<br />

∇⋅ ∇A μ ε ∂2 A<br />

μ J<br />

2<br />

∂t<br />

∇⋅ ∇V – με ∂2V ρ<br />

2<br />

∂t ε<br />

(4.1.13)<br />

(4.1.14)<br />

En introduisant le laplacien qui est la divergence du gradient, on peut aussi<br />

écrire :<br />

∇ 2 A μ ε ∂2A μ J<br />

2<br />

∂t<br />

∇ 2 V – με ∂2V ρ<br />

2<br />

∂t ε<br />

(4.1.13)<br />

(4.1.14)<br />

A et V sont des fonctions de la position et du temps : A(r,t) et V(r,t). Dans le<br />

cas où il n’y a pas de variation au cours du temps (électrostatique,<br />

magnétostatique), ces deux équations se ramènent aux équations bien<br />

connues établies précédemment :<br />

∇ 2 A μ J<br />

∇ 2 V ρ<br />

ε<br />

qui sont les équations de Poisson du potentiel-vecteur magnétique et du<br />

potentiel électrique.<br />

En coordonnées cartésiennes, l’équation (4.1.13) représente une équation<br />

comme la suivante pour chaque composante :<br />

∇ 2 Ax μ ε ∂2Ax μ Jx<br />

(4.1.15)<br />

2<br />

∂t<br />

Si on peut trouver la solution des équations (4.1.14, 4.1.15) pour une charge<br />

ponctuelle et un élément de courant variables, on peut ensuite résoudre tous<br />

les cas, pour toutes les distributions de charge et de courant. Comme ces<br />

équations sont de même forme, leurs solutions doivent l’être aussi.


102 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Dans le cas d’un élément de charge dq considéré comme une charge<br />

ponctuelle, le potentiel dV qu’il produit partout ailleurs en un point N hors<br />

de la distribution de charges (Figure. 4.1.1) ne peut dépendre que de r et t :<br />

dV = f (r,t). Pour simplifier la notation, appelons-le simplement V. En<br />

coordonnées sphériques, le laplacien s’écrit :<br />

∇ 2 V 1 ∂<br />

r 2 ∂r<br />

L’équation (4.1.14) devient alors :<br />

En faisant le changement de<br />

variable V(r,t) = W(r,t)/r, cette<br />

équation se simplifie :<br />

∂ 2 W<br />

∂r 2 – με ∂2 W<br />

∂t 2 0 (4.1.17)<br />

Or, cette dernière est une équation<br />

d’onde, dont la solution est toute<br />

fonction de la variable (t – r/c) ou<br />

(t + r/c), où :<br />

∂V<br />

r 2<br />

∂r ∂2V ∂r 2 + 2 r ∂V<br />

∂r<br />

∂ 2 V<br />

∂r 2 + 2 r ∂V<br />

∂r – με ∂2V 0 (4.1.16)<br />

2<br />

∂t<br />

c 1<br />

με<br />

dq r<br />

dg<br />

Figure 4.1.1<br />

N<br />

(4.1.18)<br />

Dans le vide, cette vitesse est d’environ 300 000 km/s : c’est la vitesse des<br />

ondes électromagnétiques dans le vide. On peut donc poser :<br />

V(r,t)<br />

W(t – r/c)<br />

r<br />

(4.1.19)<br />

Considérons un point très près de la charge, de sorte que le retard soit<br />

négligeable. Le potentiel d’une charge dq dans le milieu supposé homogène<br />

est alors donné par :<br />

dV(r,t) dq(t)<br />

4πε r<br />

(4.1.20)


4 Rayonnement électromagnétique 103<br />

En comparant les deux dernières expressions, on constate que<br />

W (t r/c) dq(t r/c)/4πε. Par conséquent, le potentiel produit par une<br />

charge ponctuelle dq variable est de la forme :<br />

dV(r,t)<br />

dq(t r/c)<br />

4πε r<br />

ρ(t r/c) dg<br />

4πε r<br />

(4.1.21)<br />

D’après notre conclusion précédente, le potentiel-vecteur produit par un<br />

élément de courant doit avoir la même forme, c’est-à-dire :<br />

dA(r,t) μ dJ(t r/c)<br />

4π r<br />

μ J(t r/c) dg<br />

4π r<br />

où ρ est la densité de charge et dg est le volume élémentaire.<br />

(4.1.22)<br />

Cela signifie que la variation du potentiel à la distance r de la charge dq se<br />

fait avec un retard τ = r/c par rapport à la variation de la charge dQ, comme<br />

l’indique la figure 4.1.2 dans le cas d’une variation quelconque.<br />

Le potentiel produit par un volume g de charges de densité variable ρ est<br />

donc donné par :<br />

dq<br />

V(r,t) 1<br />

4πε<br />

g<br />

ρ(t r/c)<br />

r<br />

V(r,t)<br />

dg<br />

avec c μ ε 1/2<br />

t 0<br />

t<br />

Figure 4.1.2<br />

τ<br />

(4.1.23)<br />

C’est le potentiel électrique retardé. Or, chaque composante du potentielvecteur<br />

magnétique est régi par une équation différentielle de même type que<br />

celle du potentiel électrique (Équation 4.1.15). Ainsi, devons-nous avoir :<br />

A(r,t)<br />

μ<br />

4π<br />

g<br />

J(t r/c)<br />

r<br />

dg<br />

avec c μ ε −1/2<br />

C‘est l’expression du potentiel-vecteur magnétique retardé.<br />

(4.1.24)


104 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Ce résultat met en évidence le phénomène de propagation du champ<br />

électromagnétique : quand une variation de charge ou de courant se produit<br />

dans une région de l’espace, les variations du champ en un point éloigné se<br />

produisent avec un retard proportionnel à la distance. Or, dans<br />

l’approximation quasistationnaire, on suppose que les dimensions du<br />

système sont assez petites, de sorte que les temps de propagation sont<br />

négligeables devant la période des variations. Le régime quasistationnaire est<br />

donc un cas limite, une approximation.<br />

Exemple<br />

Si la plus grande dimension d’un circuit électronique est de 30 cm, le temps<br />

de propagation du champ électromagnétique dans l’air sur cette distance est<br />

τ = 0,3 m/3 * 108 m/s = 10-9 s. Si la fréquence la plus élevée des signaux<br />

dans le circuit est de 10 MHz, correspondant à une période de 10-7 s, on<br />

peut alors dire que l’approximation du régime stationnaire s’applique assez<br />

exactement, car le temps de propagation à travers le circuit est cent fois plus<br />

court que la période de variation du signal.<br />

4.2 Régime harmonique<br />

Un cas particulier très important est celui où les charges et les courants<br />

varient de façon sinusoïdale, en cos ωt avec des amplitudes ρm et Jm. On<br />

sait que ces grandeurs réelles sont les parties réelles d’exponentielles<br />

complexes :<br />

ρ(t) ρm ejω t et J(t) Jm ejω t (4.2.1)<br />

De même : Vr,t V r e jω t et A r,t A r e jω t (4.2.2)<br />

En remplaçant t par t – r/c on obtient :<br />

ρ(t r/c) ρm ejωte jω r/c et J(t) Jm ejωte jω r/c (4.2.3)<br />

Comme les potentiels varient en e jωt , cette exponentielle disparaît dans les<br />

deux membres des équations (4.1.23, 4.1.24), et on obtient l’amplitude<br />

complexe des potentiels pour des distributions continues de charge et de<br />

courant :


V(r) 1<br />

4πε ρm e jω r/c<br />

r<br />

A(r) μ o<br />

4π<br />

g<br />

g<br />

J m e jωr/c<br />

r<br />

dg<br />

dg<br />

4 Rayonnement électromagnétique 105<br />

= 1<br />

4πε<br />

μ o<br />

4π<br />

g<br />

g<br />

ρm e<br />

r<br />

Jm e<br />

r<br />

jβ r<br />

jβ r<br />

dg<br />

dg<br />

(4.2.4)<br />

(4.2.5)<br />

où β = ω/c est la constante de propagation ou constante de phase. On obtient<br />

les potentiels réels en prenant les parties réelles de ces expressions. Si<br />

ωr/c


106 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

(a > a, on a alors r1 ≈ r Δr et r1 ≈ r + Δr avec Δr a cos θ /2<br />

Or,<br />

e<br />

jβ r1<br />

r1<br />

– e jβ r2<br />

r2<br />

N<br />

(4.3.4)<br />

= F(r – Δr) F(r + Δr) F(r + Δr) F(r – Δr)


et, à partir de la définition de la dérivée :<br />

Or,<br />

F(r + Δr) F(r Δr) ≈ 2 dF<br />

dr Δr<br />

dF<br />

dr<br />

= – d<br />

dr<br />

L’expression (4.3.4) devient ainsi :<br />

V(r)<br />

e-jβ r<br />

r<br />

I a cos θ<br />

jω 4πε jβ<br />

r<br />

4 Rayonnement électromagnétique 107<br />

jβ<br />

r<br />

+ 1 e-jβ r<br />

r 2<br />

+ 1<br />

r 2 e-jβ r ( r >> a ) (4.3.5)<br />

Vu la relation entre la charge et le courant, on peut aussi écrire :<br />

V(r)<br />

Qa cos θ<br />

4πε<br />

jβ<br />

r<br />

+ 1 e-jβ r<br />

r 2<br />

Remarquons que Qa est la valeur maximale du moment dipolaire électrique<br />

p m . D’autre part, le courant circule ici dans la direction de l’axe 0-z et<br />

J dg > I dz z. Si r >> a, le terme e -jβ r/r est pratiquement constant. Alors,<br />

l’expression (4.2.5) se réduit au potentiel-vecteur d’un dipôle élémentaire :<br />

A A z z<br />

μ Ia<br />

4π<br />

e-jβ r<br />

r<br />

z ( r >> a ) (4.3.6)<br />

Connaissant les expression de V et de A, on peut dès lors trouver celles des<br />

champs E et H = B/μ o . Comme nous avons un dipôle supposé ponctuel dans<br />

la direction z, il est naturel d’utiliser un référentiel sphérique dans lequel les<br />

composantes de A sont :<br />

A r = A z cos θ = μ o<br />

Ia cos θ<br />

4π<br />

e-jβ<br />

r<br />

r<br />

(4.3.7)<br />

A θ = – A z sin θ = – μo Ia sin θ e-jβ<br />

r<br />

4π r<br />

(4.3.8)<br />

A φ = 0 (4.3.9)<br />

La figure 4.3.2 montre le référentiel utilisé ; p Qa z représente le moment<br />

dipolaire électrique. À partir de l’expression du rotationnel en coordonnées<br />

sphériques, on détermine H ∇×A /μ :


108 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On peut aussi écrire :<br />

Hr = 0 , Hθ = 0 , Hφ =<br />

Ia sin θ<br />

4π<br />

jβ<br />

r + 1<br />

r 2 e jβ r (4.3.10a)<br />

Hφ = – Ia β 2 sin θ<br />

4π<br />

1 +<br />

jβr<br />

1<br />

jβr 2 e jβ r (4.3.10b)<br />

Le champ magnétique n’a donc qu’une composante azimutale H φ . Le champ<br />

électrique se trouve à partir de la relation générale E ∇V ∂A/∂t qui<br />

devient, en régime sinusoïdal : E ∇V jωA. Au moyen du gradient en<br />

coordonnées sphériques et des expressions 4.3.5, 4.3.7, 4.3.8, en regroupant<br />

les termes et utilisant la relation β 2π/λ ω/v , on obtient les<br />

composantes du champ électrique :<br />

qu’on peut écrire :<br />

De même :<br />

Puis,<br />

Er =<br />

Ia cos θ<br />

2π<br />

Er = – ηoβ 2 Ia cos θ<br />

2π<br />

Eθ = – ηoβ 2 Ia sin θ<br />

4π<br />

μo<br />

εo<br />

1<br />

jβr<br />

1<br />

jβr<br />

1 –<br />

r 2<br />

j<br />

βr 3<br />

e<br />

jβ r<br />

2 + 1<br />

jβr 3 e jβ r (4.3.11)<br />

+ 1 + 1<br />

2<br />

jβr jβr 3 e jβ r (4.3.12)<br />

Eφ 0 (4.3.13)


On sait que ηo μo/εo ≈ 376,7 ohms<br />

est l’impédance d’onde du vide. Les<br />

expression 4.3.10 à 4.3.13 décrivent le<br />

champ électromagnétique produit par<br />

une dipôle supposée ponctuelle.<br />

Si βr >> 1 c’est la zone éloignée, et les<br />

termes du second et du troisième degré<br />

sont négligeables devant celui en 1/βr.<br />

On peut donc les négliger, comme la<br />

composante Er devant la composante<br />

Eθ . Alors il ne reste plus que les<br />

composantes suivantes du champ<br />

électromagnétique :<br />

Eθ jηoβIa<br />

4π<br />

H φ jβIa<br />

4π<br />

e-jβ r<br />

r<br />

e-jβ r<br />

r<br />

sin θ [V/m]<br />

sin θ [A/m]<br />

Remarquons les particularités du champ en zone éloignée :<br />

4 Rayonnement électromagnétique 109<br />

X<br />

Z<br />

p<br />

θ<br />

φ N<br />

r<br />

Figure 4.3.2<br />

(βr >> 1 ; λ >> a) (4.3.14)<br />

(βr >> 1 ; λ >> a) (4.3.15)<br />

– Le champ électrique et le champ magnétique sont à angle droit.<br />

– Ces deux composantes du champ électromagnétique sont en phase.<br />

– Le rapport Hφ/Eθ ηo, l’impédance d’onde du vide, comme pour une<br />

onde plane. C’est normal, car à grande distance du dipôle, l’onde est<br />

quasiplane.<br />

– Le champ électromagnétique varie en 1/r, alors que le champ<br />

électrostatique d’un dipôle varie en 1/r 3 . .<br />

On obtient une expression utile de E θ en observant que<br />

ηo ≈ 376,7 ≈ 120π ohms , avec β = 2π /λ :<br />

r<br />

θ<br />

φ


110 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

E θ ≈ j60πIa<br />

λ<br />

e-jβ<br />

r<br />

r<br />

sin θ [V/m] (4.3.16)<br />

Le champ électromagnétique à grande distance forme une onde sphérique.<br />

On peut aussi exprimer le champ en fonction du moment dipolaire électrique<br />

d’amplitude p m : Ia = jωQa = jωp m . Alors :<br />

Eθ – ηoωβpm<br />

4π<br />

H φ – ωβp m<br />

4π<br />

e-jβ r<br />

r<br />

e-jβ r<br />

r<br />

La figure 4.3.3 représente une<br />

une surface d’onde sphérique<br />

dans le plan du dipôle p à<br />

deux instants successifs. À<br />

l’instant t, elle est en Ω ; une<br />

demi-période plus tard, elle<br />

s’est propagée jusqu’en Ω’ sur<br />

une distance égale à une demilongueur<br />

d’onde. Sur cette<br />

dernière surface d’onde, la<br />

direction du champ E est donc<br />

opposée à celle aux points<br />

correspondants sur Ω.<br />

sin θ [V/m] (4.3.17)<br />

sin θ [A/m]<br />

N 5<br />

E 5<br />

E 5<br />

P 5<br />

P 4<br />

E 4<br />

Ω'<br />

Ω<br />

p<br />

P 3<br />

θ<br />

E2 P2 Figure 4.3.3 Onde sphérique .<br />

4.4 Vecteur de Poynting, intensité, puissance<br />

En zone éloignée, le vecteur de Poynting moyen a la forme suivante :<br />

N 2<br />

E 1<br />

P 1<br />

(4.3.18)<br />

S 1<br />

2 Ré E θθ ∧ φH φ * η o β 2 I 2 a 2<br />

2 4πr 2 sin 2 θ r [W/m 2 ] (4.4.1)<br />

E 2<br />

N 1<br />

E 1


4 Rayonnement électromagnétique 111<br />

Son module est montré dans le diagramme polaire de la figure 4.4.1 : c’est le<br />

diagramme de rayonnement. On trouve la puissance totale rayonnée en<br />

intégrant le vecteur de Poynting moyen sur une sphère de rayon r (Figure<br />

4.4.2) :<br />

P S ⋅ dΣ<br />

Σ<br />

Σ<br />

S dΣ<br />

0<br />

π<br />

0<br />

2π<br />

S r 2 sin θ dθ dφ<br />

(4.4.2)<br />

où dΣ est le vecteur élément de surface qui est parallèle à . Après<br />

substitution :<br />

P ηoβ 2 I 2 a 2<br />

Finalement :<br />

32π 2<br />

0<br />

π<br />

0<br />

2π<br />

sin 3 θ dθ dφ<br />

P ηoβ 2 I 2 a 2<br />

12π<br />

Vu que β = ω/c, = 2πf/c : P ηoπf 2 I 2 a 2<br />

Rappelons que I 2 Ieff<br />

0<br />

z<br />

3c 2<br />

θ<br />

ηoβ 2 I 2 a 2<br />

16π<br />

0<br />

π<br />

sin 3 θ dθ<br />

[W] (4.4.3)<br />

<br />

Figure 4.4.1 Diagramme de rayonnement d’un dipôle oscillant<br />

[W] (4.4.4)


sinθ<br />

z<br />

0<br />

θ<br />

r<br />

dΣ<br />

dθ<br />

dr<br />

<br />

Figure 4.4.2 Calcul de la puissance rayonnée<br />

Résistance de rayonnement<br />

Vu qu’il n’y a aucune perte dans le milieu par hypothèse (le vide), la<br />

puissance fournie au dipôle (doublet) est égale à la puissance P qu’on vient<br />

de calculer, la puissance traversant une grande sphère concentrique. On<br />

peut supposer que cette puissance est celle fournie par la source de la figure<br />

4.4.1 à une résistance R, soit P = (1/2)RI 2 . On obtient ainsi :<br />

R 2πηo<br />

3 a 2<br />

≈ 80π2 a 2<br />

[Ω]<br />

λ<br />

λ<br />

(4.4.5)<br />

Cette expression est valide seulement si a


Deuxième partie<br />

<strong>Propagation</strong> guidée<br />

INTRODUCTION<br />

Une onde véritablement plane ne peut exister que dans un milieu homogène<br />

infini. En pratique, la propagation se fait dans des milieux inhomogènes et<br />

finis. D’autre part, les ondes électromagnétiques émises à proximité de<br />

milieux conducteurs ou diélectriques étendus ont tendance à se propager<br />

parallèlement aux surfaces de ces milieux. Ceux-ci agissent comme des<br />

guides servant à transporter l’énergie électromagnétique d’un point à un<br />

autre. Cette propriété est appliquée dans une foule de dispositifs de grande<br />

importance :<br />

• lignes téléphoniques,<br />

• lignes de transport d’énergie électrique,<br />

• câbles coaxiaux et guides d’onde pour signaux à haute fréquence,<br />

• fibres optiques, etc.<br />

Les cordons d’alimentation des appareils électriques sont des guides ou<br />

lignes électriques, de même que les interconnexions de circuits électriques<br />

en général. C’est pourquoi leur étude est de première importance, afin de les<br />

utiliser correctement, particulièrement aux fréquences élevées où les temps<br />

de propagation deviennent relativement appréciables comparés à la période.<br />

La figure suivante illustre quelques-uns de ces dispositifs. On peut les<br />

classer de diverses façons. On distingue :<br />

• les guides ou lignes comportant des conducteurs et des diélectriques<br />

(a - d),


• les guides purement diélectriques tels que les fibres optiques (e).<br />

Ces dispositifs trouvent maintenant des applications très importantes dans<br />

le domaine des communications. On peut aussi distinguer entre :<br />

• les guides pouvant propager des ondes électromagnétiques transversales<br />

(mode TEM, a - c) et<br />

• ceux qui ne le peuvent pas (d - e).<br />

Les premiers sont caractérisés par au moins deux conducteurs isolés<br />

généralement parallèles, les deuxièmes sont essentiellement en forme de<br />

tube conducteur ou diélectrique selon le cas. Ceux en forme de tube<br />

conducteur sont communément appelés guides d’onde. On réserve le nom de<br />

lignes électriques aux dispositifs des types (a) à (c).<br />

Ligne bifilaire<br />

V Z<br />

V<br />

Câble coaxial<br />

V Z<br />

V<br />

Microruban<br />

Guide d'onde<br />

Fibre optique<br />

Émetteur Récepteur<br />

Quelques dispositifs de propagation guidée<br />

Z<br />

Z<br />

COUPE<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

(d)<br />

(e)


5<br />

Guides d'onde<br />

conducteurs<br />

5.1 Généralités<br />

Dans ce chapitre, nous traiterons de la propagation des ondes<br />

électromagnétiques dans des tubes conducteurs remplis d’un diélectrique<br />

qu’on appelle guides d’onde (Figure 5.1.1). On supposera des conducteurs<br />

parfaits (σ = ∞). Le diélectrique est le plus souvent de l’air. Ces structures<br />

jouent un rôle de première importance dans la transmission de l’énergie<br />

électromagnétique à des fréquences supérieures à 1 gigahertz (GHz), le<br />

domaine des hyperfréquences ou des micro-ondes, particulièrement pour le<br />

radar, les télécommunications et le chauffage diélectrique (fours microondes).<br />

Dans la pratique, on utilise surtout des guides d’onde de section<br />

rectangulaire ou circulaire. Toutefois, en guise d’introduction et pour mieux<br />

comprendre les principes en jeu, nous commencerons par traiter de la<br />

propagation entre deux plans conducteurs parallèles. Plusieurs des résultats<br />

obtenus ici s’appliquent assez directement aux autres types de guides<br />

d’ondes. Dès le départ, nous pouvons faire les quelques constatations<br />

générales qui suivent.


Hypothèses<br />

Nous savons déjà que :<br />

x<br />

0<br />

ε μ<br />

y<br />

Figure 5.1.1 Guide d'onde cylindrique quelconque<br />

1. Le champ électromagnétique doit satisfaire partout les équations de<br />

Maxwell.<br />

2. La composante tangentielle du champ E à la surface d’un conducteur<br />

parfait est nulle, sinon la densité de courant J serait infinie. Le champ E<br />

est partout nul dans le conducteur vu que la conductivité est supposée<br />

infinie.<br />

3. La composante normale du champ E à la surface est égale à la densité<br />

surfacique de charges ρs divisée par la permittivité ε du milieu.<br />

4. La composante normale de H à la surface est nécessairement nulle, car<br />

ce champ, comme le champ électrique, est nul dans un conducteur<br />

parfait.<br />

5. Le champ magnétique H à la surface n’a qu’une composante tangentielle<br />

d'intensité égale à celle de la densité surfacique de courant K.<br />

Nous allons voir qu’un guide d’onde formé de conducteurs parallèles où les<br />

pertes sont négligeables a diverses propriétés aux conséquences pratiques<br />

importantes :<br />

- Dans un guide en forme de cylindre (Figure 5.1.1), le champ E et le<br />

champ H ne peuvent être simultanément perpendiculaires à la direction<br />

de propagation z en tous points : une onde électromagnétique purement<br />

transversale ne peut s’y propager. Par contre, c’est possible entre des<br />

conducteurs isolés l’un de l’autre.<br />

z


5 Guides d'onde conducteurs 117<br />

- Il existe différentes modes de propagation où le champ E ou le champ H<br />

peuvent avoir une composante dans la direction de propagation.<br />

- Dans tous les modes, il existe une fréquence minimale f c sous laquelle la<br />

propagation est impossible : c’est la fréquence de coupure.<br />

- L’amplitude réelle du champ électromagnétique ne dépend pas de z, mais<br />

seulement de x et y dans le cas où les pertes sont négligeables.<br />

Équations de base<br />

Supposons qu’il existe une distribution de courant variant sinusoïdalement<br />

dans une certaine région du cylindre conducteur de la figure 5.1.1. Ce<br />

courant produit nécessairement un champ électromagnétique oscillant dans<br />

l’espace adjacent. Il est alors raisonnable d’admettre que ce champ se<br />

propagera dans le cylindre et que, loin de la source, sa structure ne devrait<br />

pratiquement pas dépendre de la distance : l’expérience le vérifie bien.<br />

D’après ce que nous avons vu précédemment, dans le cas où on néglige les<br />

pertes diélectriques dans l’espace et les pertes Joule dans les parois, le<br />

champ électrique devrait avoir une amplitude indépendante de z, et son<br />

expression complexe dans le guide devrait être de la forme :<br />

E( x, y, z, t) = E ( x, y) exp j( ω −β<br />

)<br />

0 t z<br />

(5.1.1)<br />

où β est la constante de phase : β = ω/v 1<br />

p , vp étant la vitesse de phase. La<br />

direction du vecteur amplitude complexe E (phaseur) est quelconque à priori.<br />

Son amplitude complexe en fonction de z est ainsi :<br />

E( x, y, z) = E ( x, y) exp( −jβ<br />

)<br />

(5.1.2)<br />

0<br />

z<br />

où le champ complexe Eo(x,y) en z = 0 ne dépend que de x et y. Le champ<br />

doit satisfaire l’équation d’onde dite équation de Helmholtz que nous avons<br />

vue dès le début :<br />

∇ 2 E(x,y,z) + k 2 E(x,y,z) = 0 (5.1.3)<br />

1 Si on veut tenir compte des pertes, jβ sera remplacé par la fonction de propagation γ = α + jβ.


118 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

où k ω εμo sera appelé le nombre d’onde avec ε et μ ο qui sont<br />

respectivement la permittivité électrique et la perméabilité magnétique du<br />

diélectrique. Or, on sait que la vitesse de propagation en champ libre est<br />

donnée par v o 1/ εμo , Alors k = ω /v o .<br />

On a des expressions de forme identique pour le champ magnétique H. La<br />

dernière équation peut se développer ainsi :<br />

∂ 2<br />

∂2<br />

+<br />

∂x2 ∂y2<br />

2<br />

E(x,y,z) +<br />

∂<br />

∂z2 E(x,y,z) + k2E(x,y,z) 0<br />

D’après (5.1.2), le deuxième terme de cette dernière est :<br />

∂ 2<br />

∂z 2 E(x,y,z) β 2 E(x,y,z)<br />

2 ∂<br />

Posant ∇xy = 2<br />

∂2<br />

+ ,2<br />

2 2<br />

∂x ∂y<br />

2<br />

on obtient : ∇xy E + –β 2 + k 2 E 0 (5.1.4)<br />

Pour simplifier encore, posons<br />

h est le nombre d'onde transverse.<br />

Alors,<br />

De même :<br />

h 2 β 2 + k 2 (5.1.5)<br />

∇xy<br />

2 E + h 2 E 0 (5.1.6a)<br />

2 2<br />

∇xy H + h H 0 (5.1.6b)<br />

Chacune de ces équations vectorielles est en fait la condensation de trois<br />

équations avec les composantes sur x y et z des champs E(x,y,z) et H(x,y,z).<br />

2 Cet opérateur est aussi désigné par ∇t . C'est le laplacien transverse.


5 Guides d'onde conducteurs 119<br />

De plus, les composantes de ces champs ne sont pas indépendantes. Elles<br />

sont reliées par les équations déjà vues :<br />

∇ × H = j ωε E et ∇ × E = –j ωμ H (5.1.7)<br />

Ces dernières constituent un système de six équations entre les<br />

composantes des champs E et H dont la manipulation permet d’obtenir<br />

l’expression des composantes du champ suivant x et y en fonction des seules<br />

composantes Ez(x,y,z ) et H z(x,y,z). Ces dernières sont des amplitudes<br />

complexes de la forme :<br />

Ez(x,y,z) Ezo(x,y) e jβz Hz(x,y,z) Hzo(x,y) e jβz<br />

Admettons le résultat sans démonstration :<br />

Hx(x,y,z) j ∂Hz<br />

β<br />

2<br />

h ∂x<br />

Hy(x,y,z) j ∂Hz<br />

β<br />

2<br />

h ∂y<br />

Ex(x,y,z) j ∂Ez<br />

β<br />

2<br />

h ∂x<br />

Ey(x,y,z) j ∂Ez<br />

β<br />

2<br />

h ∂y<br />

– ωε ∂Ez<br />

∂y<br />

+ ωε ∂Ez<br />

∂x<br />

+ ωμ ∂Hz<br />

∂y<br />

– ωμ ∂Hz<br />

∂x<br />

(5.1.8a)<br />

(5.1.8b)<br />

(5.1.8c)<br />

(5.1.8d)<br />

On obtient le champ dans le guide d’onde en résolvant l'équation 5.1.6, en<br />

imposant les conditions aux interfaces, ce qui donne Ez (x,y,z) et Hz (x,y,z).<br />

Les autres composantes sont tirées des relations (5.1.8).<br />

5.2 Types d'ondes et modes de propagation<br />

Il est pratique de classifier comme suit les types d’ondes qui peuvent se<br />

propager dans un guide d’onde en général :<br />

1. Ondes transversales électromagnétiques ou mode TEM : ondes qui n’ont<br />

pas de composantes E z et H z (dans la direction de propagation).


120 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

2. Ondes transversales magnétiques ou modes TM : ondes dont la<br />

composante H z est nulle, mais qui ont une composante E z ; la<br />

composante magnétique est transversale, c’est-à-dire perpendiculaire à<br />

la direction de propagation.<br />

3. Ondes transversales électriques ou modes TE : ondes dont la composante<br />

électrique est transversale, avec une composante H z non nulle.<br />

5.3 Plans conducteurs parallèles - Mode TEM<br />

Le traitement de la propagation des ondes électromagnétiques entre des<br />

plans conducteurs parallèles est relativement facile et permet de faire<br />

ressortir les principes qui s’appliquent dans les guides d’onde rectangulaires<br />

et autres. En particulier, les propriétés du mode TM de propagation que<br />

nous allons établir ici sont les mêmes dans les guides d’onde rectangulaires<br />

utilisés couramment. Nous allons premièrement étudier le mode de<br />

transmissions TEM qui est possible entre plans conducteurs parallèles, et<br />

entre toute paire de conducteurs isolés parallèles en général.<br />

Type de polarisation permis<br />

Considérons deux plans conducteurs parallèles de grandes dimensions<br />

espacés d’une distance b (Figure 5.3.1). On néglige les effets de bord.<br />

Supposons des conducteurs parfaits. Une onde transversale<br />

électromagnétique (TEM) polarisée selon Oy (onde plane) peut se propager<br />

entre les plans dans la direction de z : Ez et Hz sont alors nuls. En effet, les<br />

deux conditions suivantes sont alors satisfaites : (a) le champ électrique est<br />

perpendiculaire aux conducteurs et (b) le champ magnétique est parallèle<br />

aux conducteurs. D’après les équations 5.1.8, les composantes Ex , Hx , Ey et<br />

Hy seront nulles à moins que h soit nul :<br />

h 2 β 2 + k 2 0 (5.3.1)<br />

d’où : β k ω ε μo (5.3.2)


z<br />

y<br />

x<br />

Figure 5.3.1 Guide d'onde en forme de plans conducteurs parallèles<br />

La fonction d’onde du champ E est alors la même qu’en champ libre :<br />

E(z) Eo e jkz y (5.3.3)<br />

Le champ magnétique suivant l’axe Ox est donné par :<br />

H(z) Eo<br />

η e jkz x (5.3.4)<br />

où η = μo/ε est l’impédance d’onde (caractéristique) du diélectrique entre<br />

les plans conducteurs. Le signe (-) découle du fait que l’onde se propage ici<br />

dans le sens positif de z. Selon le théorème de Poynting : S E ∧ H, où le<br />

vecteur de Poynting S indique la direction de propagation. Cela est<br />

représenté dans la figure 5.3.2 où l’axe 0-z et S pointent hors de la figure : le<br />

champ E est perpendiculaire aux faces conductrices où se trouvent des<br />

charges superficielles de densité ρs ; le champ H est parallèle aux faces et<br />

correspond à une densité surfacique de courant K. On sait que :<br />

E ρs/ε et H K (5.3.5)


H<br />

σ s<br />

σ s<br />

E<br />

K<br />

K<br />

+ + + + +<br />

a<br />

Figure 5.3.2 Onde TEM entre deux plans conducteurs parallèles<br />

Par contre, une onde TEM polarisée suivant l’axe 0x ne peut exister. En effet,<br />

le champ d’une onde plane doit être le même en tous points d’une surface<br />

d’onde dans le plan x0y. Or, le champ électrique suivant 0x doit être nul à la<br />

surface des conducteurs. Par conséquent, il ne peut qu’être nul partout et<br />

une telle onde est impossible.<br />

En pratique, les plans conducteurs ont des dimensions finies, de sorte qu’il y<br />

a des effets de bord. La figure 5.3.3 montre l’allure du champ<br />

électromagnétique qui se propage alors dans le mode TEM.<br />

H<br />

0<br />

y<br />

E<br />

– – –<br />

+ + + +<br />

0<br />

y<br />

Figure 5.3.3 Champ TEM entre des plans parallèles de dimensions finies. Effets de bord<br />

E<br />

E<br />

S<br />

x<br />

x


<strong>Propagation</strong> avec atténuation<br />

5 Guides d'onde conducteurs 123<br />

En pratique, la propagation est accompagnée de deux types de pertes :<br />

pertes dans le diélectrique entre les plans et, pertes Joule causées par le<br />

courant électrique à la surface des plans. Le champ électromagnétique subit<br />

une diminution d’amplitude qui varie exponentiellement avec la distance<br />

dans le cas d’une onde plane. De plus, le champ électrique a alors une<br />

composante dans la direction de propagation à cause de la conductivité finie<br />

des parois. Dans ce cas, un coefficient d’atténuation α intervient qui dépend<br />

du diélectrique et du conducteur, puis jβ = jk doit être remplacé par la<br />

fonction de propagation γ = α + jβ. La solution théorique exacte de ce<br />

problème est assez compliquée, mais si les pertes sont relativement faibles<br />

comme c’est le cas dans les guides d’onde pratiques, la composante axiale Ez du champ est très inférieure à la composante transversale Ey . On peut donc<br />

considérer le champ électromagnétique comme essentiellement transversal,<br />

ce qui simplifie la solution du problème. L’expression du champ électrique<br />

sous forme complexe est alors, par exemple :<br />

E(z) ≈ Eo e γz y ≈ Eo e αz e jβz y (5.3.6)<br />

la puissance transportée par unité de surface ou intensité est donnée par le<br />

module du vecteur de Poynting moyen :<br />

S P1 I = 1<br />

2 E2<br />

η<br />

2<br />

= 1 2<br />

ηH 1 Eo<br />

2 2 η e 2αz Io e 2αz (5.3.7)<br />

où η est l’impédance d’onde du diélectrique, qui est pratiquement réelle si les<br />

pertes sont faibles 3 . Notons que dans le cas présent l’intensité est constante<br />

sur la section. La variation d’intensité ΔIu par unité de distance parcourue<br />

par l’onde est donnée par la dérivée :<br />

dI<br />

dz = αΔIu 2α Io e 2αz 2α I (5.3.8)<br />

On en tire l’expression du coefficient d’atténuation:<br />

α ΔI u<br />

2I ΔI um<br />

2I + ΔI ud<br />

2I ΔP um<br />

2P + ΔP ud<br />

2P α m + α d (5.3.9)<br />

3 D’une façon rigoureuse, la valeur de η introduite ici dépend faiblement de la conductivité des parois. Mais, à toutes fins<br />

pratiques, sa valeur est celle du diélectrique.


124 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

où α m est le coefficient relié aux pertes dans les conducteurs et αd est celui<br />

relié aux pertes dans le diélectrique. Or, on connaît déjà l’expression de ce<br />

dernier 4 :<br />

αd ≈ σ'η<br />

2<br />

≈ ωε'η<br />

2 tg δp (5.3.10)<br />

où σ’, η, ε’ et δp sont respectivement la conductivité effective, l’impédance<br />

d’onde, la permittivité électrique (partie réelle) et l’angle de pertes du<br />

diélectrique.<br />

Pour trouver la diminution de puissance par unité de distance parcourue<br />

ΔPuc causée par les conducteurs considérons, dans la figure 5.3.4, une<br />

surface mesurant a par b traversée par l’onde avec une puissance P = Iab.<br />

Au cours d’un court intervalle Δt, cette onde parcourt la distance voΔt. Les<br />

pertes se produisent sur les deux surfaces de dimension avoΔt avec une<br />

densité de puissance donnée par l'équation 1.9.32 :<br />

Ps = 1<br />

2 RsHx 2 = 1<br />

2 RsK 2 = 1<br />

2<br />

RsEy<br />

(5.3.11)<br />

2 η2 où Rs est la résistance de surface, la résistance entre les bords d’une lame<br />

carrée de surface unité et d’épaisseur δm , δm étant la pénétration du champ<br />

électromagnétique dans le métal de conductivité σm et perméabilité<br />

magnétique μm :<br />

4 Section 1.7.<br />

Rs 1<br />

σm<br />

δm<br />

1<br />

δm × 1<br />

2<br />

ωσmμm<br />

1<br />

σm δm<br />

ω μm<br />

2σm<br />

(5.3.12)<br />

(5.3.13)


P<br />

a<br />

vo Δt<br />

x<br />

y<br />

Figure 5.3.4 Calcul des pertes de propagation<br />

Sur la distance v o Δt, l’onde de section ab subit une diminution d’énergie<br />

ΔU m 2P s av o Δt qui est égale aux pertes sur les deux surfaces av o Δt. La<br />

puissance perdue par unité de distance parcourue est donc :<br />

ΔPum 2Psav oΔt<br />

v oΔt<br />

La puissance de l’onde sur la section ab est donnée par :<br />

z<br />

2Psa aRsHx 2 (5.3.14)<br />

P abI 1<br />

2 ab ηHx 2 (5.3.15)<br />

Finalement, d’après (5.3.9), le coefficient relié aux pertes dans le conducteur<br />

s’exprime comme suit :<br />

ou encore :<br />

αm 1<br />

ηb<br />

αm ΔPum<br />

2P Rs<br />

b η<br />

ω μm<br />

2σm<br />

1<br />

ηb<br />

Exemple 5.3.1 Coefficients d’atténuation<br />

πfμm<br />

σm<br />

(5.3.16a)<br />

Np/m (5.3.16b)<br />

Suppo so ns un gu ide d’o ndes fo rm é de deu x pla qu es de cuivre parallèles<br />

espacées de 5 cm ent re lesq uelles se propage u ne onde électro ma gnét iqu e<br />

pla ne en m ode TEM de fréq uence éga le à 500 M Hz . L e milieu int ermédia ire est<br />

du po lyéthylène de permit tivité rela t ive 2,2, avec un fa ct eu r de pertes de 0,001<br />

à cet te fréq u ence. O n co nna ît la conductivit é du cu ivre : σ = 5,75 · 10 7 S m 1 .


126 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On peut alors calculer la pénétration :<br />

δm =<br />

2<br />

ωσμo<br />

=<br />

2<br />

2π × 5·10 8 × 5,75·107 × 4π × 10-7 1/2<br />

= 2,97 μm<br />

On en tire la résistance de surface : Rs = 1<br />

σδ = 5,86· 10 3 ohm<br />

L’impédance d’onde :<br />

η<br />

μo<br />

ε<br />

4π × 10 7<br />

2,2 × 8,854· 10 12<br />

1/2<br />

= ηo<br />

εr<br />

Le coefficient d’atténuation associé au conducteur est alors :<br />

αm Rs 5,86· 10 3<br />

=<br />

b η 0,05 × 254 = 4,61· 10 4 Np/m<br />

Le coefficient d’atténuation associé au diélectrique est :<br />

αd ≈<br />

ωε' η<br />

2 tg δ = 2π × 500·106 × 2,2 × 8,854· 10 12 × 254 × 0,001<br />

2<br />

= 254 ohms<br />

= 7,77· 10 3 Np/m<br />

On observe que les pertes dans le diélectriques sont dominantes dans le cas<br />

présent. Si le diélectrique est simplement de l’air sec 6 , c’est l’inverse qui se<br />

produit.<br />

5.4 Mode TM<br />

Expression du champ<br />

Dans le mode TM la composante Hz est nulle : le champ magnétique est<br />

purement transversal, d’où le nom du mode. On peut obtenir Ez en résolvant<br />

l’équation d’onde (5.1.6a) qui devient pour cette composante :<br />

6 Les pertes diélectriques augmentent avec le taux d’humidité de l’air.<br />

∇xy<br />

2 Ez + h 2 Ez 0<br />

∂2 ∂2<br />

+<br />

∂x2 ∂y2 Ez + h 2 Ez 0 (5.4.1)


5 Guides d'onde conducteurs 127<br />

Mais, vu que les plans sont très grands E z ne doit pas dépendre de x<br />

(figure 5.3.1) :<br />

L’équation d’onde se simplifie alors :<br />

Ez(y,z) Ezo(y) e jβz (5.4.2)<br />

d 2 Ez<br />

dy 2 + h 2 Ez 0 (5.4.3)<br />

La fonction E z (y,z) qui est solution de cette équation doit satisfaire la<br />

condition :<br />

Ez 0 en y 0 et y b (5.4.4)<br />

On vérifie facilement par substitution que la fonction qui satisfait ces<br />

conditions est de la forme suivante :<br />

avec :<br />

Ez(y,z) Eon sin hy e jβz (5.4.5)<br />

h<br />

n π<br />

b<br />

où n est le numéro du mode. À l’origine (z = 0), on a alors :<br />

n 1, 2, 3, ... (5.4.6)<br />

Ez(y,0) Ezo y Eon sin hy (5.4.7)<br />

et Eon est une constante, l’amplitude réelle du champ dans le mode n. On<br />

tire les expressions des autres composantes non nulles du champ des<br />

équations 5.1.8 :<br />

Eyo(y) jβ<br />

h Eon cos hy (5.4.8)<br />

Hxo(y) jωε<br />

h Eon cos hy (5.4.9)


128 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On observe que les composantes transversales E y et H x du champ sont<br />

maximales sur les plans conducteurs en y = 0 et y = b. L’expression<br />

complète de la composante du champ en fonction de z et de t est obtenue en<br />

multipliant les termes précédents par exp j(ωt - βz). Par exemple :<br />

Hx(y,z,t) jωε<br />

h Eon<br />

j(ωt βz) ωε<br />

cos hy e<br />

h Eon cos hy e j(ωt βz + π/2) (5.4.10)<br />

De (5.1.5) on tire l’expression de la constante de phase β :<br />

β k 2 h 2 ω 2 εμ<br />

n π<br />

b<br />

2 (5.4.11)<br />

La figure 5.4.1 montre la distribution du champ électromagnétique entre les<br />

plans conducteurs dans le mode n = 1 à un instant donné c’est le mode TM1 .<br />

On peut voir la distribution du champ dans le mode TM2à la figure 5.4.2.<br />

C’est l’aspect que présente le champ électromagnétique à un instant donné<br />

entre les plans conducteur. Le champ se déplace vers la droite à une vitesse<br />

qui est la vitesse de phase vp (voir plus loin).<br />

Fréquence de coupure<br />

On définit la fréquence de coupure fc = ωc /2π dans le mode n comme la<br />

fréquence où β = 0. D’après (5.4.11), k = h et :<br />

f c ω c<br />

2π<br />

h<br />

2π εμ o<br />

n<br />

2b εμ o<br />

nv o<br />

2b<br />

(5.4.12)<br />

Aux fréquences inférieures, la constante de phase β devient imaginaire et la<br />

propagation est impossible. Il faut remarquer qu’à la fréquence de coupure<br />

dans le mode numéro n, la longueur d’onde en champ libre est :<br />

λc 2b<br />

n<br />

(5.4.13)<br />

Cette importante relation prendra une signification particulière quand nous<br />

constaterons, un peu plus loin, que le champ entre les plans peut être<br />

considéré comme la superposition d’ondes planes qui font des réflexions<br />

multiples sur ces plans. Notons aussi que b = n(λc /2) : dans le mode numéro<br />

n, la séparation des plans conducteurs est égale à n demi-longueurs d’ondes<br />

de coupure.


Vitesse de phase<br />

5 Guides d'onde conducteurs 129<br />

La vitesse de phase v p est toujours donnée par ω/β, de sorte qu’à partir de<br />

l’expression (5.4.11) on obtient :<br />

v p<br />

εμ<br />

1<br />

n π<br />

ωb<br />

2<br />

pour f > fc<br />

(5.4.14)<br />

Cette vitesse est toujours supérieure à celle d’une onde plane en<br />

propagation libre v o dans un même milieu . Vu que ω = 2πf et v o 1/ εμ, on<br />

démontre facilement que :<br />

v<br />

v o<br />

p<br />

1 n v o<br />

2bf<br />

2<br />

v o<br />

1 fc/f 2<br />

pour f > fc (5.4.15)<br />

Figure 5.4.1 Champ électromagnétique entre deux plans conducteurs dans le mode TM 1


−π<br />

0<br />

y<br />

π<br />

Lignes de champ électrique E<br />

Lignes de champ magnétique H<br />

Figure 5.4.2 Mode TM 2 entre deux plans conducteurs<br />

La figure 5.4.3 montre comment varie la vitesse de phase avec la fréquence<br />

au-delà de la fréquence de coupure fc . On observe que cette vitesse vp est<br />

toujours supérieure à la vitesse vo en champ libre. Cela signifie que si le<br />

diélectrique entre les plans est le vide ou l’air, la vitesse de phase est<br />

supérieure à la vitesse limite c (3 · 108 m/s). Ce résultat surprenant est<br />

analysé dans la section suivante et ne contredit pas la théorie de la Relativité<br />

qui fait intervenir la vitesse c. Par contre, la vitesse de propagation de<br />

l’énergie électromagnétique qu’on appelle aussi vitesse de groupe est<br />

toujours inférieure ou égale à c, ce qui sera aussi expliqué. La constante de<br />

phase est alors :<br />

β ω v p ω<br />

v o 1 fc/f 2 (5.4.16)<br />

βz


3.5<br />

3<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

0 0 1 2 3 4 5 6<br />

f / f coupure<br />

Figure 5.4.3 Variation de la vitesse de phasev p avec la fréquence<br />

Longueur d'onde dans le guide<br />

La longueur d'onde λ dans le guide est la distance parcourue par l'onde au<br />

cours d'une période T 1/f à la vitesse de phase v p :<br />

Ou encore :<br />

λ v pT v p<br />

f<br />

λ f v p<br />

Exemple 5.4.1 Fréquence de coupure - vitesse de phase<br />

(5.4.17)<br />

Si deux plans conducteurs parallèles sont espacés de 5 cm dans l’air, la<br />

fréquence de coupure du mode TM 1 est alors:<br />

f c =<br />

n<br />

2b ε oμ o<br />

= 3⋅ 108<br />

2 × 5⋅ 10 2 = 3⋅ 109 Hz = 3 gigahertz (GHz)<br />

Dans le mode TM2 elle est donc de 6 GHz. La vitesse de phase dans le mode<br />

TM1 d’une onde de fréquence égale à 5 GHz est, par exemple, à partir de<br />

(5.4.14) :


132 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

vp = 8,854⋅ 10 12 ×4π×10 7 –<br />

1 × π<br />

2π × 5⋅ 10 9 × 0,05<br />

2 1/2<br />

= 3,746 ⋅ 10 8 m/s<br />

On obtient le même résultat, plus simplement avec la relation (5.4.15).<br />

Coefficient d’atténuation en mode TM<br />

Nous avons vu plus haut l’expression du champ E z (y,z) en l’absence de<br />

pertes :<br />

Ez(y,z) Eon sin<br />

n πy<br />

b<br />

e jβz (5.4.18)<br />

On sait que s’il y a des pertes de propagation, jβ doit être remplacé par γ = α<br />

+ jβ, où α est le coefficient d’atténuation. Comme dans le cas du mode TEM,<br />

l’atténuation a généralement deux causes : les pertes dans le diélectrique et<br />

les pertes Joule dans les conducteurs métalliques. Alors, α = αd + αm . Nous<br />

savons que dans un diélectrique avec pertes, la permittivité est complexe :<br />

ε = ε‘ - jε“. Nous supposerons que les pertes sont relativement faibles<br />

(ε“


jβ ≈<br />

jβ ≈ jω μoε' 1 ωc/ω 2 1 j ε" /ε'<br />

21 ωc/ω 2<br />

ω ε"/ε' μoε'<br />

2 1 ωc/ω 2 + jω μoε' 1 ωc/ω 2 αd + jβ' (5.4.19)<br />

Or, on sait que le facteur de perte d’un diélectrique est tg δp ε"/ε' où δ p<br />

est l’angle de perte. On sait aussi que v o 1/ μoε'. On obtient le coefficient<br />

d’atténuation α d dans le mode TM en fonction de la fréquence f = 2πω :<br />

αd<br />

π f tg δp<br />

v o 1 fc/f 2<br />

La constante de phase β’ dans le mode TM est ainsi :<br />

β' ω v o<br />

2πfε" η<br />

2 1 fc/f 2<br />

1 ωc/ω 2 ω<br />

v p<br />

(5.4.20)<br />

(5.4.21)<br />

Le coefficient d’atténuation associé aux pertes dans les conducteurs est<br />

défini de la même façon que pour le mode TEM vu plus haut :<br />

αm ΔPum<br />

2P<br />

où ΔP um est donné par la même expression que dans le mode TEM :<br />

(5.4.22)<br />

ΔPum 2Psa aRsHxo<br />

2 , (5.4.23)<br />

où H xo est la valeur du champ magnétique en surface (module). D’après<br />

5.4.9 :<br />

d’où :<br />

Hxo Hx(0) ωε'2<br />

h Eon<br />

ΔPum aRsω 2 ε' 2<br />

h 2<br />

Eon<br />

2 (5.4.24)


134 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Mais la puissance P est différente, vu que la composante E y dépend de y.<br />

Calculons cette puissance dans le mode TM, c’est-à-dire la puissance<br />

transmise à travers la surface ab (voir la figure 5.3.4). Il faut connaître<br />

l’intensité I, c’est-à-dire le module S du vecteur de Poynting moyen :<br />

S = S = 1<br />

2 Ré E∧H* = 1<br />

2 Ré Eyy∧xHx * = 1<br />

2 Ré –EyHx * z = 1<br />

2 Ré –EyHx * (5.4.25)<br />

Après substitution des expressions de Ey et Hx en remplaçant β par β ’:<br />

S 1 β'ωε' Eon<br />

2 2<br />

h 2<br />

cos2hy (5.4.26)<br />

La puissance dP transmise à travers une bande de largeur a et hauteur dy<br />

étant S a dy (figure 5.3.1),<br />

D’où :<br />

P S a dy<br />

0<br />

b<br />

a S dy<br />

P 1 aβ'ωε' Eon<br />

2 2<br />

h 2<br />

1<br />

h<br />

0<br />

b<br />

1 aβ'ωε' Eon<br />

2 2<br />

h 2<br />

hy<br />

2<br />

0<br />

b<br />

sin 2hy b<br />

+<br />

2h 0<br />

cos 2hy dy<br />

P 1 abβ'ωε' Eon<br />

4 2<br />

h 2<br />

À partir de la définition du coefficient d’atténuation lié au conducteur (5.4.22<br />

et 5.4.23), de l’expression de la résistance de surface Rs et des expressions<br />

précédantes, on obtient :<br />

ou encore :<br />

αm<br />

2ε' v o<br />

b fc/f 1 fc/f 2<br />

αm 2 f/f 3<br />

c πfcμm /σm 2<br />

bη f/f c 1<br />

πfcμm<br />

σm<br />

(5.4.27a)<br />

(5.4.27b)


5 Guides d'onde conducteurs 135<br />

où σ m , μ m et η sont respectivement la conductivité, la perméabilité<br />

magnétique des conducteurs et l’impédance d’onde du diélectrique.<br />

5.5 MODE TE<br />

Expression du champ<br />

Dans le mode TE la composante E z est nulle. Dans ce cas, la dérivation des<br />

composantes du champ se fait de façon semblable à celle du mode TM, mais<br />

en résolvant l’équation 5.1.6 b pour Hz . La composante tangentielle Ex doit<br />

s’annuler sur les plans conducteurs. On déduit les expressions suivantes<br />

des composantes du champ électromagnétique :<br />

En z = 0, d’après (5.1.8) :<br />

Hz(y,z) Hon cos<br />

Hy(y) jβ<br />

h Hon sin<br />

n πy<br />

b<br />

Ex(y) jωμo<br />

h Hon sin<br />

n πy<br />

b<br />

e -jβz<br />

n πy<br />

b<br />

(5.5.1)<br />

(5.5.2)<br />

(5.5.3)<br />

La constante de propagation β est la même que dans le mode TM et<br />

h n π<br />

. La vitesse de phase a donc la même expression. Comme<br />

b<br />

précédemment, la fréquence de coupure est celle où β = 0. On pourrait<br />

démontrer que cette fréquence a la même expression dans les modes TM et<br />

TE (Équation 5.4.12). La figure 5.5.1 montre le champ électromagnétique à<br />

un instant donné entre les plans dans le mode TE 1 (n = 1).


−π<br />

0<br />

y<br />

π<br />

Lignes de champ magnétique H<br />

Lignes de champ électrique E<br />

Figure 5.5.1 Champ électromagnétique entre deux plans conducteurs dans le mode TE 1<br />

Coefficient d’atténuation en mode TE<br />

Nous avons signalé plus haut que la constante de phase en mode TE est la<br />

même qu’en mode TM. Cela entraîne que le coefficient d’atténuation lié au<br />

diélectrique α d est aussi le même (Équation 5.4.20).<br />

On trouve le coefficient αm de la même façon qu’en mode TM en utilisant les<br />

expressions appropriées des composantes du champ électromagnétique. On<br />

démontre ainsi que :<br />

2 ωβ'μo Hon<br />

2<br />

S 1<br />

h 2<br />

On en tire la puissance sur la section ab :<br />

sin 2 nπy/b<br />

P 1<br />

4 abωβ'μo Hon<br />

2<br />

h 2<br />

La perte dans les deux plans conducteurs par unité de longueur a la même<br />

2<br />

expression que plus haut : ΔPcu 2Ps a a RsHon<br />

Alors :<br />

αcTE ΔPcu<br />

2P<br />

2Rsh 2<br />

bωβ'μo<br />

Finalement, dans le mode TE1 (n = 1), en introduisant l’impédance d’onde<br />

η μo/ ε' , puis h = π/b, avec β' (ω/v o) 1 fc/f 2 , on obtient :<br />

v p<br />

βz


α m<br />

2 f/f c<br />

πf cμ m<br />

σ m<br />

2<br />

bη f/f c 1<br />

Exemple 5.5.1 Coefficients d’atténuation<br />

(5.5.4)<br />

Considérons deux plans conducteurs en cuivre (σm = 5,75 · 10 7 S m 1 )<br />

espacés de b = 5 cm qui se trouvent dans l’air sec. Alors, ε’ ≈ ε ο , v o ≈ c ≈<br />

3 · 10 8 m/s et η ≈ 377 ohms. Les pertes diélectriques étant négligeables :<br />

α d ≈ 0. Dans les modes TM 1 et TE 1 , la fréquence de coupure est donnée par<br />

fc = ωc 2π = nvo 2b<br />

En mode TM1d’après l’expression (5.4.27b) :<br />

αmTM = 1,523 ·10 3<br />

Et, en mode TE1 :<br />

αmTE = 1,523 ·10 3<br />

f/fc 3<br />

f/fc 2 1<br />

f/fc<br />

f/fc 2 1<br />

= 1 × 3·108<br />

2 × 0,05 = 3·109 Hz<br />

1/2<br />

1/2<br />

1,523 ·10 3 g1 f Np/m<br />

1,523 ·10 3 g2 f Np/m<br />

La figure 5.5.2 montre ces fonctions. On observe que les pertes dans le mode<br />

TE sont toujours inférieures à celles dans le mode TM et qu'elles diminuent<br />

avec la fréquence. Il s'ensuite qu'il est préférable d'utiliser le mode TE dans<br />

la pratique si la distance à parcourir est importante.


4<br />

g(f)<br />

3<br />

2<br />

1<br />

g 1 (f) mode TM<br />

g 2 (f) mode TE<br />

0 0 1 2 3 4 5 6 7 8<br />

f/f c<br />

Figure 5.5.2 Variation de l’atténuation dans les modes TM1 et TE1<br />

Ondes planes composantes<br />

Le champ électromagnétique entre deux plans conducteurs parallèles en<br />

mode TE peut être reproduit par la superposition de deux ondes planes<br />

polarisées selon 0x qui se propagent obliquement par rapport à l’axe 0z, à la<br />

vitesse en champ libre vo qui est égale à 1/ εμ : on les appellera ondes<br />

composantes. La figure 5.5.3 montre deux groupes de surfaces d’onde 1 et 2<br />

polarisées selon l’axe 0x qui se propagent dans des directions faisant un<br />

angle Ω de part et d’autre de l’axe 0z. Les droites marquées «Max»<br />

représentent des surfaces d’onde où le champ est maximal (sortant du plan<br />

de la figure) ; celles marquées «Min» indiquent des surfaces d’onde où le<br />

champ est inversé par rapport aux précédentes. On voit qu’en tout point des<br />

plans AA’ et BB’ parallèles à l’axe 0z le champ résultant est nul. Par contre,<br />

le champ est maximal (sortant ou entrant) le long de l’axe 0z. Donc, si on<br />

place des plans conducteurs (supposés parfaits) en AA’ et BB’,<br />

perpendiculairement à la figure, le champ E ne doit pas être affecté, vu que<br />

la composante tangente aux plans est nécessairement nulle. On peut dire<br />

que les réflexions multiples de l’onde 1 donnent l’onde 2 et vice versa.<br />

L’interférence de ces deux ondes produit un champ électromagnétique en<br />

mode TE. La figure 5.5.3 montre le phénomène dans le mode TE1 (un seul<br />

maximum entre les plans). On peut faire un raisonnement semblable pour<br />

représenter un mode TM au moyen de la superposition de deux ondes<br />

planes.


A A'<br />

2<br />

vo E<br />

B<br />

y<br />

Ω<br />

v o<br />

v o<br />

1<br />

Max.<br />

Max.<br />

E<br />

Min.<br />

Min.<br />

Figure 5.5.3 Interférence de deux ondes planes obliques donnant un champ nul le long des plans AA’ et<br />

Max.<br />

1<br />

Min.<br />

BB’ et maximal le long de l’axe z<br />

Pour un guide d’onde donné, nous savons déjà qu’il existe une fréquence<br />

critique fc sous laquelle la propagation est impossible. À cette fréquence<br />

correspond une longueur d’onde maximale des ondes composantes en<br />

champ libre qu’on appelle longueur d’onde critique λoc . Elle est reliée à la<br />

fréquence de coupure et à la vitesse en champ libre vo par la relation :<br />

λoc = v o<br />

fc<br />

2<br />

Max.<br />

Min.<br />

z<br />

B'<br />

(5.5.5)<br />

Il existe une relation simple entre la séparation b des plans conducteurs, le<br />

numéro n du mode, l’inclinaison Ω des rayons et la longueur d’onde λ o des<br />

composantes. Considérons la figure 5.5.4 où le champ électrique résultant<br />

est partout nul sur les surfaces conductrices, en particulier aux points 0 et<br />

M. Un point quelconque est repéré par le vecteur r y y + z z . On voit que<br />

les vecteurs d’onde s’expriment comme suit:<br />

ki yk sin Ω + zk cos Ω (5.5.6a)<br />

kr yk sin Ω + zk cos Ω (5.5.6b)


A<br />

Conducteur G<br />

A'<br />

b<br />

B<br />

1<br />

E<br />

Max.<br />

Ω<br />

2<br />

v o<br />

Min.<br />

Min.<br />

Max.<br />

Max.<br />

Conducteur<br />

Figure 5.5.4 Production du mode TE 1 par réflexion d’ondes planes entre deux plans conducteurs<br />

Vu que |k i | = |k r | = k = 2π /λ. On a vu précédemment que les champs<br />

incident et réfléchi par une surface conductrice parfaite sont décrits en tout<br />

point par :<br />

Où :<br />

Ei x Eo exp ( j ki⋅ r) Er x Eo exp ( j kr⋅ r) (5.5.7)<br />

ki·r ky sin Ω + kz cos Ω kr·r ky sin Ω + kz cos Ω<br />

Le champ résultant E = Ei + Er est clairement nul pour r = 0. Son expression<br />

dans le plan z = 0 est la suivante :<br />

E i<br />

Ω<br />

y<br />

0<br />

y = b<br />

θi M<br />

Σ<br />

ki<br />

r<br />

Σ'<br />

r i<br />

θ = θ = θ<br />

Figure 5.5.5<br />

E(y) Eo exp [ j( ky sin Ω)] + Eo exp ( j ky sin Ω)<br />

E<br />

Er<br />

v o<br />

Min.<br />

kr<br />

z<br />

z<br />

B'


D’où :<br />

5 Guides d'onde conducteurs 141<br />

E(y) 2j Eo sin (ky sin Ω) (5.5.8)<br />

Le champ s’annule en y = b dans le plan z = 0 quand la condition suivante<br />

est satisfaite :<br />

kb sin Ω n π (n 1, 2, 3, ... ) (5.5.9)<br />

Alors, k sin Ω = nπ/b. En portant cette dernière dans l’expression du champ<br />

(5.5.8) :<br />

E(y) Ex(y) 2j Eo sin nπy<br />

b<br />

(5.5.10)<br />

C’est précisément la forme du champ électrique dans le mode TE que nous<br />

avons vu plus haut (Équation 5.5.3). On prouve ainsi que le mode TE peut<br />

être considéré comme le résultat de la superposition de deux ondes planes<br />

dans une direction particulière Ω. Vu que k = 2π/λ ο et λ ο = v o /f, on obtient :<br />

sin Ω<br />

n λo<br />

2b = n v o<br />

2bf fc<br />

f<br />

(5.5.11)<br />

Rappelons que λ ο est la longueur d'onde en champ libre. On voit<br />

immédiatement que la longueur d’onde maximale possible dans le premier<br />

mode (n = 1), la longueur d’onde de coupure, est λoc = 2b, ce qui correspond<br />

à Ω = 90˚ : les ondes composantes se propagent alors perpendiculairement<br />

aux plans et il n’y a pas de propagation suivant 0z. Dans le mode n = 2,<br />

λo = λoc = 2b/2 = b, etc. pour les modes supérieurs. On peut démontrer la<br />

même relation dans le mode TM. En général, pour les modes TE ou TM :<br />

λoc 2b<br />

n<br />

(5.5.12)<br />

La figure 5.5.6 montre comment on pourrait produire un mode TE entre<br />

deux plans conducteurs parallèles à partir d’une onde plane : la propagation<br />

entre les plans est possible seulement si l’angle Ω satisfait la condition<br />

(5.5.11).


Exemple 5.5.2<br />

E<br />

Σ<br />

Plans conducteurs parallèles<br />

Onde plane<br />

Ω<br />

Une façon de produire<br />

le mode TE.<br />

Figure 5.5.6 Production d’un des modes TE au moyen d’ondes planes<br />

Considérons les plans conducteurs de l’exemple 5.3.1 espacés de 5 cm dans<br />

l’air. D’après l’équation précédente (5.5.12), la longueur d’onde de coupure<br />

du premier mode transverse électrique (TE 1 ) est :<br />

λ oc =<br />

La fréquence de coupure est donc :<br />

2 × 5<br />

1<br />

= 10 cm<br />

f c = 3⋅ 108 m/s<br />

0,1 m = 3⋅ 109 Hz = 3 GHz<br />

Cette fréquence est bien la même que celle calculée dans l’exemple 5.3.1. Si<br />

la fréquence est de 5 GHz, l’inclinaison Ω des ondes composantes dans le<br />

mode 1 sera alors :<br />

Ω = arcsin<br />

n λo<br />

2b<br />

= arcsin<br />

n vo<br />

1 × 3⋅ 10<br />

= arcsin<br />

2fb 8<br />

2 × 5⋅ 109 × 0,05<br />

Ω = 36,87˚<br />

À cette fréquence, les modes supérieurs à 1 sont interdits.<br />

z<br />

= arcsin 0,6


5.6 Types de vitesse<br />

Relation géométrique<br />

5 Guides d'onde conducteurs 143<br />

Nous avons vu que la vitesse de phase v p est la vitesse avec laquelle se<br />

propage le champ électromagnétique dans le guide d’onde dans les modes TE<br />

ou TM (Figures 5.4.1, 5.4.2, 5.4.3). Cette vitesse est toujours supérieure à la<br />

vitesse vo des ondes planes composantes en champ libre. La figure 5.6.1<br />

montre la relation qui existe entre ces deux vitesses. Considérons la surface<br />

d’onde composante Σ qui se propagage à la vitesse vo dans la direction<br />

faisant un angle Ω avec la surface conductrice AA’. Dans l’intervalle Δt, le<br />

point F de Σ passe en G’, et le point de contact G se déplace en G’. Il existe<br />

donc la relation suivante entre la vitesse de phase et la vitesse en champ<br />

libre :<br />

cos Ω v o<br />

v p<br />

v p<br />

G G'<br />

A<br />

Ω<br />

A'<br />

Σ<br />

vo Ω<br />

F<br />

v g<br />

Figure 5.6.1 Relation entre v p , v o et v g<br />

z<br />

(5.6.1)<br />

Il est alors évident que vp tend vers l’infini quand l’angle Ω tend vers 90˚.<br />

Cette vitesse a un sens purement géométrique. Il en est de même pour une<br />

vague Σ qui s’abat sur un rivage AA’ : la vitesse du point de contact G<br />

devient très grande quand l’incidence est voisine de 90˚, tandis que la vitesse<br />

vo de la vague est relativement faible.


144 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

D’autre part, la vitesse de propagation v g de l’énergie électromagnétique dans<br />

le guide d’onde est inférieure ou égale à v o . C’est la vitesse de groupe égale à<br />

la projection de v o sur la direction de propagation qui s’annule à f c :<br />

De ces deux dernières, on tire l’importante relation :<br />

v g v o cos Ω (5.6.2)<br />

v p v g v o 2 (5.6.3)<br />

Vitesse de groupe : Expression générale<br />

Nous allons démontrer que la vitesse de groupe d’une onde peut s’exprimer<br />

d’une façon générale par la relation suivante entre la constante de phase et<br />

la pulsation :<br />

v g<br />

1<br />

dβ/dω<br />

(5.6.4)<br />

On peut dire que la notion de vitesse de groupe intervient dès que la vitesse<br />

d’une onde dans un milieu dépend de sa fréquence : un milieu dispersif.<br />

Dans ce cas, si une onde est formée de plusieurs composantes de fréquences<br />

différentes, ces composantes se propagent à des vitesses plus ou moins<br />

différentes, de sorte que l’onde résultante se déforme.<br />

Considérons deux ondes de même amplitude Eo avec des pulsations ω1 = ωo – Δω et ω2 = ωo + Δω, et des constantes de phase β1 = βo – Δβ et β2 = βo + Δβ.<br />

Elles sont superposées et se propagent dans la même direction 0Z. Les<br />

vitesses de phase de chacune sont vp1 = vpo – Δvp et vp2 = vpo + Δvp .<br />

Alors les valeurs moyennes sont : ω o = (ω 1 + ω 2 )/2 , β o = (β 1 + β 2 )/2<br />

v po = (v p1 + v p2 )/2 et Δω = (ω 2 – ω 1 )/2<br />

Le champ résultant est, sous forme complexe :<br />

E(z,t) Eo exp j ωo – Δω t – βo – Δβ z + Eo exp j ωo + Δω t – βo + Δβ z


En développant et regroupant, on obtient:<br />

E(z,t) 2Eo exp ωot βoz<br />

Donc :<br />

Le champ réel est ainsi:<br />

5 Guides d'onde conducteurs 145<br />

exp j Δω t Δβ z + exp +j Δω t Δβ z<br />

2<br />

E(z,t) 2Eo cos Δω t Δβ z exp ωot βoz<br />

E(z,t) 2Eo cos Δω t Δβ z cos ωot βoz (5.6.5)<br />

On voit que c’est une onde d’amplitude 2Eo cos Δω t Δβ z et pulsation ω o<br />

qui se propage avec une vitesse de phase :<br />

v po ωo<br />

βo<br />

(5.6.6)<br />

On constate que l’amplitude est aussi de la forme d’une onde, mais de<br />

pulsation Δω et constante de phase Δβ. Sa vitesse de propagation est définie<br />

comme la vitesse de groupe :<br />

v g Δω<br />

Δβ<br />

En faisant tendre Δω vers zéro, on a finalement :<br />

v g<br />

1<br />

dβ/dω<br />

1<br />

Δβ/Δω<br />

2π<br />

dβ/df<br />

(5.6.7)<br />

(5.6.8)<br />

vu que dω 2π df . Sachant que β ω/v p de façon générale, on obtient<br />

aussi :<br />

dβ<br />

dω d ω/v p<br />

dω 1<br />

v p ω<br />

v p 2 dv p<br />

dω<br />

En portant dans (5.6.7), on obtient une autre relation utile :<br />

v g<br />

v p<br />

1 ω/v p dv p<br />

dω<br />

v p<br />

1 f/v p dv p<br />

df<br />

(5.6.9)


146 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On voit ainsi que si la vitesse de phase augmente avec la fréquence (dv p /df ><br />

0), la vitesse de groupe est alors supérieure à la vitesse de phase, et<br />

inversement.<br />

Exemple 5.6.1 Vitesse de phase et vitesse de groupe<br />

Considérons le guide d'onde de l'exemple 5.5.2 où la séparation des plans<br />

conducteurs dans l'air est de 5 cm, ce qui donne une fréquence de coupure<br />

du premier mode de 3 GHz. Trouvons l'expression de la vitesse de groupe<br />

dans ce guide (modes TM ou TE) au moyen de l'expression 5.6.9. On sait que<br />

la vitesse de phase est donnée par la relation 5.4.14 :<br />

vo Sa dérivée est :<br />

Puis,<br />

v p =<br />

dv p<br />

df =<br />

f<br />

vp<br />

dv p<br />

df =<br />

1 – f c /f 2<br />

2 3<br />

–vof c /f<br />

1 – f c/f<br />

– f c/f 2<br />

2 3/2<br />

1 – f c /f 2<br />

On en tire finalement : v g = v o 1 – f c /f 2<br />

Ainsi, à 6 GHz, la vitesse de phase est v p = 1,1547 v o ≈ 3,464 ⋅ 10 8 m/s. La<br />

vitesse de groupe est v g = 0,8660 v o ≈ 2,498 ⋅ 10 8 m/s<br />

Supposons maintenant qu'il se propage dans le guide deux ondes<br />

d'amplitude réelle Eo dans le mode TE dont les fréquences sont de 5,9 GHz<br />

et 6,1 GHz. Déterminons l'aspect du champ électrique résultant au centre du<br />

guide (Figure 5.5.1) en fonction de z à deux instants consécutifs. On sait que<br />

l'intensité du champ est maximale au centre du guide (y = b/2).<br />

En z = 0, d'après (5.5.3) : E x 0 = jωμ o H o1<br />

h<br />

= E o<br />

L'amplitude complexe des ondes 1 et 2 en fonction de z est donc :<br />

E x1 0, z = E o e jβ 1z et Ex2 0, z = E o e jβ 2z


5 Guides d'onde conducteurs 147<br />

Comme on l'a vu plus haut, l'onde résultante sous forme complexe est alors :<br />

Puis, sous forme réelle :<br />

E xr 0, z = 2E o cos Δωt – Δβz e j ω ot β oz<br />

E xr 0, z = 2E o cos Δωt – Δβz cos ω ot – β oz<br />

La fréquence moyenne f o est donc de 6 GHz, Δf = 0,1 GHz,<br />

Δω 2π Δf = 6,283· 10 8 rd/s, β o ω o /v po 108,8 rd/m,<br />

Δβ ≈ Δω/v g ≈ 2,515 rd/m<br />

La figure 5.6.2 montre l'intensité du champ électrique au centre du guide<br />

(y = b/2) en fonction de z à deux instants consécutifs espacés d'une demipériode.<br />

Le déplacement du point A et de l'enveloppe se fait à la vitesse de<br />

groupe, tandis que celui du champ dans l'enveloppe (point B) se fait à la<br />

vitesse de phase. On peut voir que le déplacement Δz2 de B est supérieur à<br />

Δz1 , celui de A. On calcule une longueur d'onde moyenne dans le guide de<br />

5,773 cm.<br />

2E o<br />

0<br />

2E o<br />

2E o<br />

0<br />

2E o<br />

t = 0<br />

0 02 0,4 06 08 1 1,2 14<br />

t = 0,0833 ns<br />

A<br />

A'<br />

Δz 1<br />

0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4<br />

z [mètres]<br />

Figure 5.6.2 Intensité du champ E au centre du guide à deux instants successifs<br />

Δz 2<br />

B<br />

B'


148 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

EXERCICES<br />

5.1 <strong>Propagation</strong> entre des lames parallèles<br />

Considérez un ensemble de grandes feuilles de cuivre minces tendues<br />

parallèlement l'une à l'autre dans le plan y-0-z, avec une séparation<br />

a = 50 cm. Au moyen d'une antenne très éloignée sur l'axe 0z à<br />

gauche, vous produisez dans l'air une onde électromagnétique quasi<br />

plane à l’entrée de l’ensemble, avec la polarisation indiquée dont la<br />

fréquence est de 100 MHz.<br />

a) Discutez de la pénétration et de la propagation du champ<br />

électromagnétique entre les lames dans ces conditions.<br />

b) Que se passe-t-il si vous augmentez progressivement la fréquence<br />

de l'onde jusqu'à quelques centaines de MHz ?<br />

c) Que se passe-t-il si, à 100 MHz, vous changez la polarisation de 0y<br />

en 0x ?<br />

5.2 Communication dans un édifice<br />

h<br />

v<br />

0<br />

x<br />

E<br />

z<br />

Lames conductrices<br />

La figure ci-dessus représente un grand hangar d’avions de quelques<br />

centaines de mètres de profondeur dont le plafond et le plancher<br />

peuvent être considérés comme d’assez bons conducteurs électriques.<br />

La hauteur h du plafond est de 6 mètres. Vous désirez utiliser un<br />

système de communication dans la direction z utilisant une<br />

polarisation parallèle au plancher.<br />

y<br />

z


5 Guides d'onde conducteurs 149<br />

a) Déterminez la fréquence de transmission minimale fmin qui sera<br />

utilisée si elle doit être le double de la fréquence de coupure.<br />

Rép. : 25 MHz<br />

b) Comment s’appelle alors le mode de propagation, loin de l’émetteur<br />

dans le plan de la figure ?<br />

c) Si vous choisissez une polarisation perpendiculaire au plancher, y<br />

a-t-il une limite inférieure à la fréquence que vous pouvez utiliser ?


6<br />

Lignes électriques<br />

6.1 Généralités<br />

Les lignes électriques servent essentiellement à transmettre de l’énergie<br />

électrique d’une source à un récepteur. Cette énergie peut être très faible<br />

dans certains systèmes électroniques comme les ordinateurs, ou<br />

extrêmement grande dans les réseaux de distribution électrique. De même,<br />

la fréquence peut être nulle dans le cas des lignes à courant continu, ou très<br />

élevée dans les systèmes micro-ondes ou les systèmes de télévision par<br />

câble.<br />

Si les fibres optiques doivent graduellement remplacer les liaisons de<br />

télécommunication locales, interurbaines et transcontinentales par lignes<br />

électriques, ces dernières doivent continuer de servir dans divers domaines,<br />

particulièrement ceux des circuits électroniques, des communications<br />

locales et de la transmission de l’énergie électrique.<br />

Une solide connaissance de la théorie des lignes électriques est, et restera,<br />

d’une grande importance pour l’ingénieur électricien. Le texte qui suit vise à<br />

donner au futur ingénieur une connaissance assez complète et rigoureuse de<br />

cette théorie qui lui permettra de résoudre la plupart des problèmes qui se<br />

posent en pratique. Il doit permettre de répondre à de nombreuses questions<br />

qui se posent dans le domaine. Voici quelques-unes de ces questions :<br />

* Comment les caractéristiques d’une ligne sont-elles reliées à ses<br />

paramètres physiques : dimensions, résistance, capacité, inductance,<br />

etc. ?<br />

* Comment varient la vitesse de propagation et le coefficient d’atténuation<br />

d’un signal sur une ligne avec la fréquence ?<br />

* Comment s’expriment la tension et le courant électriques sur une ligne et<br />

quelle relation y a-t-il entre eux ?<br />

* Qu’est-ce que l’impédance caractéristique d’une ligne électrique ?<br />

* Comment varie l’impédance d’entrée d’une ligne en fonction de ses<br />

caractéristiques et de l’impédance de la charge ?


6 Lignes électriques sans perte 151<br />

* Comment réaliser le transfert du maximum d’énergie d’une source à un<br />

récepteur ?<br />

* Quelles sont les causes de la perte d’énergie sur une ligne électrique ?<br />

* Pourquoi l’atténuation du signal transmis par une ligne augmente-t-elle<br />

rapidement avec la fréquence ? Comment trouver la loi de variation de<br />

cette atténuation ?<br />

* Quelle est la relation générale entre la tension d’entrée et la tension de<br />

sortie d’une ligne en fonction des paramètres de la ligne, ainsi que des<br />

impédances de source et de récepteur ?<br />

* Comment adapter le mieux possible une source à un récepteur au moyen<br />

d’une ligne électrique ?<br />

* Comment choisir la ligne optimale pour un usage donné ?<br />

* Etc.<br />

Lignes électriques : Quelques dates…<br />

1729 Découverte par Stephen Gray en Grande-Bretagne de la transmission<br />

du “fluide électrique” le long d’un fil.<br />

1730 Découverte par Charles DuFay en France de l’existence de deux<br />

sortes d’électricité (résineuse et vitreuse) et de la distinction entre<br />

conducteurs et isolants. Plus tard, Benjamin Franklin (États-Unis)<br />

parlera d’électricité positive et négative.<br />

1753 Premières propositions de systèmes de communication électriques<br />

(France et Suisse).<br />

1800 - 1830 Invention de la pile électrique par Volta ; travaux d’Oersted,<br />

Ampère, Laplace, Gauss etc.<br />

1839 Premier télégraphe électrique commercial par Wheatstone (Grande-<br />

Bretagne) ; invention parallèle par Morse en 1844 (États-Unis).<br />

1841 Invention de la bobine d’induction, ancêtre du transformateur, par<br />

Bréguet et Masson (France) ; perfectionnements par Ruhmkorff<br />

(Allemagne).


152 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

1851 Premier câble télégraphique sous-marin entre la France et<br />

l’Angleterre ; travaux théoriques de William Thomson (Lord Kelvin)<br />

sur la propagation.<br />

1857 Première tentative de pose d’un câble transatlantique : il se brisa.<br />

1858 Premier câble transatlantique mis en fonction entre l’Irlande et Terre-<br />

Neuve (3 700 km); fonctionna pendant quatre semaines; quatre cents<br />

messages envoyés avant la panne.<br />

1865 Nouvelle tentative infructueuse de dérouler un câble entre l’Irlande et<br />

Terre-Neuve; il était enroulé dans les cales d’un seul navire, le Great<br />

Eastern. La masse du câble était de 5 000 tonnes.<br />

Publication de la théorie électromagnétique de J.C. Maxwell (Écosse).<br />

1866 Réussite de la pose d’un nouveau câble transatlantique qui<br />

fonctionna pendant plusieurs années entre l’Europe et l’Amérique du<br />

Nord.<br />

1870 Invention de la dynamo, la première génératrice de courant, par<br />

Zénobe Gramme (Belgique).<br />

1876 Invention du téléphone par Alexander Graham Bell (États-Unis),<br />

précédée des travaux du Français Bourseul.<br />

1877 Premiers tramways électriques mis en fonction.<br />

1880 Publication d’une théorie des lignes électriques par Oliver Heaviside<br />

(Grande-Bretagne).<br />

1882 Premiers brevets de transformateurs appliqués à l’éclairage par<br />

Gaulard, Zipernowsky, Dhéry et Blathy (France).<br />

1882 Réalisations de Marcel Deprez en transmission du courant continu à<br />

distance sous haute tension, 6 000 volts (France).<br />

1888 Découverte des ondes électromagnétiques par Heinrich Hertz<br />

(Allemagne).<br />

1890 Première communication par ondes hertziennes par Édouard Branly<br />

après son invention du cohéreur (France).<br />

1891 Premier transport d’énergie électrique en courant triphasé sur une<br />

distance de 175 km, réalisé par Nicolas Tesla, ingénieur d’origine<br />

croate (États-Unis). Travaux de Steinmetz sur le même sujet.


6 Lignes électriques sans perte 153<br />

1895 Première transmission d’un message en code morse au moyen<br />

d’ondes électromagnétiques par Aleksander Popov (Russie) : la<br />

télégraphie sans fil (TSF).<br />

1899 Première communication par ondes électromagnétiques entre la<br />

France et l’Angleterre par Guglielmo Marconi (Italie).<br />

1907 Invention de la triode à vide par Lee DeForest (États-Unis).<br />

1911 Brève liaison téléphonique à grande distance entre New-York et<br />

Denver (3200 km) sans amplificateur : conclusions pessimistes.<br />

1912 Réalisation du premier amplificateur par DeForest.<br />

1915 Première liaison téléphonique intercontinentale entre l’Amérique et<br />

l’Europe.<br />

1919 Première transmission de conversations simultanées sur une seule<br />

paire de fils par translation de fréquence (multiplexage).<br />

1920 Débuts de la radiodiffusion ; fréquences d’environ 1 MHz.<br />

1925 Premiers systèmes de télévision imaginés ; radiodiffusion<br />

transcontinentale et intercontinentale sur ondes courtes.<br />

1940 Premières utilisations des micro-ondes ou hyperfréquences : radar,<br />

communication.<br />

1948 Invention du transistor par Bardeen, Shockley et Brattain (É.U.A.).<br />

1950 Premiers réseaux de télévision et de télécommunications utilisant les<br />

hyperfréquences.<br />

1960 Communications par satellites et faisceaux laser ; développement des<br />

circuits intégrés et des micro-ordinateurs, etc.<br />

1980 Essor des communications par fibre optique et de l’optique intégrée.<br />

1988 décembre : Mise en service du nouveau câble optique transatlantique<br />

TAT-8, une coopération de AT & T, British Telecom et France Télécom.<br />

Longueur : 6 750 km ; 4 fibres actives, 2 de réserve ; 109 répétitrices<br />

espacées de 70 km ; téléphonie (40 000 conversation simultanées),<br />

données, vidéo.<br />

1991 octobre : Mise en service d’un câble optique de 175 km sans<br />

répétitrice dans le détroit de Cabot; le plus long de ce type au monde.<br />

1999 L’utilisation des câbles optiques est en progression fulgurante.


154 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Dans ce chapitre, nous ferons l’étude des lignes électriques à partir du<br />

concept de paramètres répartis et des méthodes des circuits électriques.<br />

Cette étude sera relativement approfondie ce qui permettra de considérer des<br />

applications variées dans divers domaines. Nous aurons l'occasion de mettre<br />

en évidence certains phénomènes inattendus propres à la propagation des<br />

ondes sur une ligne.<br />

Définitions<br />

Une ligne électrique est un dispositif généralement formé d'au moins deux<br />

conducteurs parallèles destiné à transmettre ou à guider l'énergie<br />

électromagnétique d'un point à un autre. Les lignes électriques servent dans<br />

deux domaines essentiellement, couvrant des gammes de fréquences et de<br />

puissances très étendues (voir le tableau 6.1.1) :<br />

• La transmission d'énergie électrique pour l’éclairage et l’alimentation des<br />

machines et autres dispositifs en général.<br />

• La transmission d'information sous forme de signaux électriques de<br />

faible puissance, basse tension à des fréquences couvrant un large<br />

spectre, dans le domaine des communicationsde l’électronique, etc.<br />

Comme les lignes électriques continuent de jouer un rôle capital dans<br />

l’électrotechnique et l’électronique modernes, il importe d’en développer une<br />

théorie rigoureuse et pratique. La figure 6.1.0 est la représentation générale<br />

d'une ligne et de sa fonction, qui est de relier une source d'énergie électrique<br />

à un récepteur. Or, la forme du signal transmis au récepteur et sa puissance<br />

dépendent de plusieurs facteurs dont la fréquence, les paramètres physiques<br />

de la ligne et l’impédance du récepteur. Dans ce qui suit, nous verrons


6 Lignes électriques sans perte 155<br />

comment interviennent ces facteurs et nous développerons un ensemble de<br />

relations permettant de résoudre divers problèmes pratiques d’une façon<br />

exacte. On comprendra finalement pourquoi les fibres optiques sont appelées<br />

à remplacer les lignes électriques dans plusieurs applications en démontrant<br />

la cause de l’atténuation relativement élevée de la puissance transportée par<br />

les lignes.<br />

LIGNE<br />

Source Récepteur<br />

Énergie<br />

Figure 6.1.1<br />

Représentation d'une ligne électrique transportant de l'énergie d'une source à un récepteur<br />

Transmission et distribution<br />

d'énergie<br />

Transmission d'information<br />

Téléphonie<br />

Distribution vidéo, etc.<br />

Types de lignes<br />

Tableau 6.1.1 Domaines d’utilisation des lignes électriques<br />

Puissance : du kilowatt au gigawatt<br />

Tension : du volt au mégavolt<br />

Fréquence : 50 ou 60 Hz généralement<br />

Puissance : du microwatt au watt<br />

Tension : quelques volts<br />

Fréquence : du hertz au gigahertz<br />

Les lignes sont le plus souvent formées de conducteurs parallèles ayant<br />

diverses formes. La figure 6.1.1 en montre quatre formes courantes :


156 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

a) La ligne bifilaire formée de deux fils parallèles, avec ou sans<br />

diélectrique solide autour. Une variante est la ligne bifilaire tortillée, très<br />

utilisée comme ligne téléphonique.<br />

b) La ligne coaxial formée d'un conducteur central concentrique à un<br />

deuxième, l'espace intermédiaire étant généralement rempli d'un<br />

diélectrique solide. Le conducteur extérieur souvent appelé blindage<br />

constitue un écran pour le conducteur intérieur: les signaux transmis<br />

sont relativement à l’abri des champs électromagnétiques extérieurs<br />

(voir aussi la figure 6.1.2).<br />

c) La microruban constituée de deux bandes conductrices appliquées sur<br />

une plaquette isolante. Elle sert dans les circuits à très haute fréquence.<br />

d) La ligne triphasée à trois conducteurs pour la transmission à haute<br />

tension.<br />

I<br />

1 2<br />

I<br />

(a) (b)<br />

I<br />

1<br />

I<br />

2<br />

(c)<br />

P<br />

2<br />

I<br />

I<br />

1 2<br />

Figure 6.1.2 a) Ligne bifilaire b) Ligne coaxiale<br />

c) Microruban d) Ligne triphasée<br />

a) b) c)<br />

Figure 6.1.3 Câbles divers<br />

3<br />

1<br />

I<br />

I<br />

I<br />

(d)


6 Lignes électriques sans perte 157<br />

a) Coaxial pour la transmission de grande puissance sous terre à 50 ou<br />

60 Hz (document Alcatel).<br />

b) Coaxiaux pour les signaux de haute fréquence et puissances modérées<br />

(document Alpha).<br />

c) Paire de fils avec écran (paire de fils blindée) (document Belden).<br />

La propagation guidée<br />

Les lignes électriques servent essentiellement de support ou de guide pour<br />

l’énergie électromagnétique qui se propage sous forme d’ondes.<br />

Par exemple, deux plans conducteurs parallèles espacés de d constituent<br />

une ligne électrique. La figure 6.1.4(a) représente une portion de tels plans<br />

dont les bords MM' et NN' sont reliés à des sources de même tension variable<br />

V en parallèle, dont une seule est montrée : les lignes MM' et NN' sont ainsi<br />

des équipotentielles. Des courants de densité surfaciques K vont circuler sur<br />

la surface interne des plans, tel qu'indiqué. Or, comme les perturbations<br />

électriques se propagent à vitesse finie, une onde de courant doit donc se<br />

propager dans le sens positif de z, accompagnée d'une onde de tension<br />

électrique entre les plans. Une onde électromagnétique se propage dans<br />

l'espace entre les plans, comme le montre la figure 6.1.4(b). Loin des bords,<br />

cette onde doit être une onde électromagnétique plane transversale telle que<br />

H = K, et E = V/d = σ/ε, où σ est la densité surfacique de charges<br />

électriques, avec ε la permittivité du milieu.


M<br />

N<br />

(a)<br />

1<br />

2<br />

V<br />

K<br />

K<br />

M'<br />

N'<br />

z<br />

V<br />

K<br />

K<br />

Figure 6.1.4<br />

a) Ligne électrique en forme de plans parallèles avec source de tension entre les bords MM' et NN'.<br />

b) Champ électromagnétique E-H entre les plans. Relation avec la différence de potentiel V et la densité<br />

E<br />

E<br />

H<br />

(a)<br />

(c)<br />

E<br />

1<br />

(b)<br />

surfacique de courant K sur les faces internes des plans.<br />

E<br />

I<br />

– +<br />

H<br />

E<br />

I<br />

E<br />

E<br />

H<br />

Figure 6.1.5<br />

E<br />

(b)<br />

a) Champ électromagnétique autour d'une ligne bifilaire.<br />

b) Champ électromagnétique d'une ligne coaxiale.<br />

c) Champ électrique d’une ligne microruban : symétrique et asymétrique.<br />

2<br />

H<br />

E<br />

H<br />

H


6 Lignes électriques sans perte 159<br />

Il s’agit d’une propagation électromagnétique guidée par les plans<br />

conducteurs. Dans le cas d'une ligne bifilaire, le champ guidé est représenté<br />

à la figure 6.1.5(a), et dans celui d'une ligne coaxiale à la figure 6.1.5(b).<br />

Cette approche permet d’arriver aux équations de propagation de la tension<br />

et du courant, à partir de celles du champ électrique et du champ<br />

magnétique, comme nous l’avons fait précédemment. Mais, il est plus simple<br />

et efficace de faire plutôt appel à la théorie des réseaux électriques à cette<br />

fin, comme nous le ferons plus loin.<br />

6.2 Bases du modèle<br />

Hypothèses<br />

L'analyse des lignes électriques peut se faire en appliquant les lois des<br />

réseaux électriques, en admettant les hypothèses ou postulats suivants :<br />

1. Les lignes sont homogènes. Une ligne homogèneest constituée d'au<br />

moins deux conducteurs parallèles dont les paramètresgéométriques et<br />

physiques sont constants le long de la ligne : dimensions constantes,<br />

milieu homogène autour, etc.<br />

2. Les courants circulent dans la direction de la ligne : on n'admet pas de<br />

courants dans le plan d'une section droite, tel que le plan P de la<br />

figure 1. Une telle section est donc équipotentielle.<br />

3. À l'intersection d'une ligne par un plan transversal, la somme algébrique<br />

des courants instantanés dans les conducteurs est nulle (Figure 6.2.1) :<br />

N<br />

∑<br />

j = 1<br />

ij<br />

= 0<br />

4. La séparation des conducteurs et leurs dimensions sont faibles par<br />

rapport à la longueur d'onde, ou par rapport à la distance parcourue par<br />

l’onde au cours d’une période caractéristique.


160 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

5. Le comportement d'une ligne est<br />

complètement décrit au moyen de<br />

quatre paramètres de réseau<br />

électrique répartis et uniformes le<br />

long de la ligne. Ces paramètres<br />

ne dépendent que des dimensions,<br />

de la nature, des<br />

conducteurs, du milieu ambiant<br />

et de la fréquence.<br />

Paramètres répartis ou linéiques<br />

i 1<br />

i 2<br />

1<br />

Π<br />

Figure 6.2.1<br />

Le comportement d’une ligne électrique conforme aux hypothèses<br />

précédentes est décrit au moyen des paramètres répartis ou linéiques. Voici<br />

leur définition :<br />

Résistance linéique : C'est la résistance totale de la ligne par unité de<br />

longueur. Pour une ligne bifilaire c'est, en principe, la résistance mesurée à<br />

l'entrée d'une ligne de longueur unité quand l'autre extrémité est terminée<br />

par un court-circuit parfait.<br />

Symbole : R. Unité : l'ohm/mètre (Ω/m).<br />

Inductance linéique : L'inductance linéique est l'inductance propre de la<br />

ligne par unité de longueur. C’est, en principe, l’inductance mesurée à<br />

l’entrée d’une ligne court-circuitée à l’autre extrémité quand sa longueur<br />

tend vers zéro ou, d'une façon plus pratique, quand la fréquence du signal<br />

de mesure tend vers zéro.<br />

Symbole : L. Unité : le henry/mètre (H/m).<br />

Capacité linéique : La capacité électrique de la ligne par unité de longueur.<br />

Symbole : C. Unité: le farad/mètre.<br />

Conductance linéique : C'est la conductance entre les conducteurs, ou<br />

conductance transversale par unité de longueur. Elle résulte de l'imperfection<br />

du diélectrique.<br />

Symbole : G. Unité : le siemens/mètre (S/m).<br />

2


6 Lignes électriques sans perte 161<br />

On étudiera ces paramètres plus loin en fonction de la géométrie et de la<br />

fréquence.<br />

Courant et tension<br />

Le courant et la tension sur une ligne sont fonctions de la position que nous<br />

désignerons par x et du temps t. Donc :<br />

i = I (x,t) v = v (x,t)<br />

En régime harmonique, on utilise les amplitudes complexes ou phaseurs I(x)<br />

et V(x).<br />

Cela est représenté dans la figure 6.2.2 où l'origine 0 est à l'entrée de la ligne<br />

de longueur a, du côté de la source ; la position est indiquée par x. On<br />

utilisera aussi l'origine 0' placée au récepteur en repérant une position<br />

par h : On a donc h = a – x<br />

Source<br />

0<br />

x<br />

i (x,t )<br />

v (x,t )<br />

i<br />

a<br />

Figure 6.2.2 Notation utilisée<br />

6.3 Équation et fonction d'onde<br />

Équation d'onde<br />

h<br />

0'<br />

Récepteur<br />

On peut assimiler un élément de longueur dx d'une ligne à deux<br />

conducteurs à un quadripôle constitué d'éléments dérivés des paramètres<br />

localisés comme dans la figure 6.3.1a, si les conducteurs sont identiques.<br />

C'est une représentation symétrique. On peut faire de même si les<br />

conducteurs sont différents en ayant des éléments de valeurs différentes.<br />

Mais, la forme de la figure 6.3.1b est équivalente et simplifie la dérivation<br />

des équations de propagation. Appliquons maintenant les lois des réseaux<br />

électriques à l'élément (b). On voit que :


162 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

dv R i dx L ∂i<br />

dx (6.3.1)<br />

∂t<br />

et : di Gv dx C ∂v<br />

∂t<br />

dx (6.3.2)<br />

Le signe négatif des seconds membres vient de la convention adoptée : la<br />

tension de sortie (à droite) est v + dv et non pas v - dv, etc.<br />

Divisant les deux membres par dx, et considérant que la tension et le<br />

courant sont fonctions de deux variables, v (x,t) et I (x,t), on obtient les deux<br />

équations suivantes :<br />

∂v<br />

∂x<br />

∂i<br />

∂x<br />

R i L ∂i<br />

∂t<br />

Gv C ∂v<br />

∂t<br />

(6.3.3)<br />

(6.3.4)<br />

C'est un système de deux équations linéaires aux dérivées partielles dont les<br />

solutions sont le courant et la tension sur la ligne en tous points et en tout<br />

temps. Utilisons une méthode de substitution pour les résoudre. Dérivons<br />

les deux membres de la première par rapport à x :<br />

∂ 2 v ∂i<br />

R<br />

∂x2 ∂x<br />

L ∂<br />

∂t ∂i<br />

∂x<br />

Portons maintenant (6.3.4) dans cette dernière et regroupons les termes :<br />

v<br />

i<br />

R dx /2<br />

R dx /2<br />

∂2v ∂v<br />

R G v + (RC + L G)<br />

∂x2 ∂t + LC ∂2v ∂t 2<br />

L dx /2<br />

C dx G dx<br />

L dx /2<br />

(a)<br />

i + di<br />

v + dv<br />

R dx<br />

L dx<br />

C dx G dx<br />

Figure 6.3.1 Modèles d'une portion de ligne de longueur dx<br />

v<br />

i<br />

(b)<br />

i + di<br />

(6.3.5)<br />

v + dv


De la même façon, on obtiendrait pour le courant :<br />

∂ 2 i<br />

∂i<br />

R G i + (RC + L G)<br />

∂x2 ∂t + LC ∂2i ∂t 2<br />

6 Lignes électriques sans perte 163<br />

(6.3.6)<br />

Ce sont deux équations différentielles linéaires du deuxième ordre aux<br />

dérivées partielles 1. On les appelle équations d'onde. Leur forme étant la<br />

même pour le courant et la tension, il s'ensuit que leurs solutions sont<br />

nécessairement de la même forme. Du point de vue physique, c'est logique<br />

car le courant est proportionnel à la tension sur la ligne. Dans le cas général,<br />

il y a une infinité de solutions possibles à ces équations. Nous allons<br />

maintenant examiner le cas particulier des lignes où l'on peut considérer<br />

comme négligeables la résistance et la conductance linéiques. On les appelle<br />

lignes sans pertes.<br />

Fonction d'onde<br />

Dans le cas d'une ligne où R et G seraient nuls, les pertes Joule le seraient<br />

également. Il s'ensuit qu'une onde doit se propager sur une telle ligne sans<br />

changement d'amplitude. Précisons que de telles lignes n'existent pas en<br />

pratique, mais que dans plusieurs cas on peut négliger les pertes, ce qui<br />

simplifie passablement les solutions. Dans ce cas, l'équation (6.3.5) devient :<br />

Posons :<br />

∂ 2 v<br />

∂x2 LC ∂2v ∂t 2<br />

LC 1<br />

u 2<br />

Alors : ∂2v 1<br />

2<br />

∂x<br />

u 2 ∂2v ∂t 2<br />

(6.3.7)<br />

(6.3.8)<br />

Cette dernière est une équation d'onde qui décrit la propagation d'une onde<br />

de tension électrique le long de la ligne. Cette équation est de forme<br />

identique à celle associée à une onde électromagnétique plane, comme vu<br />

précédemment. Elle admet des solutions de la forme :<br />

1 Cette équation est dite équation des télégraphistes pour des raisons historiques.


164 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

v (x,t) f(x ± ut) ou g(t ± x/u) (6.3.9)<br />

Une solution possible est la suivante :<br />

v (x,t) f 1 (x ut) + f 2 (x + ut) (6.3.10a)<br />

ou : v (x,t) g 1 (t x/u) + g 2 (t + x/u) (6.3.10b)<br />

Cela se vérifie simplement par substitution. Chaque fonction du membre de<br />

droite est individuellement une solution. Toute fonction de cette forme est<br />

une fonction d’onde, c’est-à-dire une fonction qui satisfait l’équation d’onde<br />

(6.3.8). Nous savons déjà que f1(x ut) ou g1(t x/u) décrit une onde qui<br />

se propage dans le sens positif de X, et f2(x + ut) et g2(t + x/u) une onde<br />

dans le sens négatif à la vitesse u. Vu que l’équation de propagation du<br />

courant est de la même forme, la solution est nécessairement :<br />

i(x,t) p1(x ut) + p2(x + ut) (6.3.11a)<br />

i(x,t) q1(t x/u) + q2(t + x/u) (6.3.11b)<br />

Sur une ligne sans perte, il peut donc se propager des ondes de tension et de<br />

courant électriques à une vitesse u qui ne dépend que des paramètres<br />

linéiques L et C :<br />

Ondes en échelon<br />

u<br />

1<br />

LC<br />

(6.3.12)<br />

Un premier cas simple à étudier est celui des ondes produites par une<br />

source de tension ou de courant en échelon raccordée à l’entrée d’une ligne<br />

semi-infinie sans perte. La situation n'est pas aussi simple sur une ligne de<br />

résistance et conductance linéiques finies. Supposons que la tension<br />

électrique appliquée à la ligne de la figure 6.3.2 soit un échelon de la forme :<br />

v(t) = Vo U(t) volts (6.3.13)<br />

Ce signal est représenté à la figure 6.3.3. À l’instant t = 0, une tension V o


6 Lignes électriques sans perte 165<br />

apparaît à l’entrée de la ligne et un front d’onde part sur la ligne avec une<br />

vitesse u. À l’instant particulier t, il a franchi une distance x 1 = ut et la<br />

tension V o apparaît en ce point. Ceci est représenté à la figure 6.3.4 : la<br />

tension est V o de l’origine jusqu’à cette valeur particulière de x.<br />

En x 1 , le même signal qu’à l’entrée apparaît donc avec un retard τ = x 1 /u, de<br />

sorte que son expression s’écrit comme suit à partir de (6.3.13) :<br />

v (x 1 ,t) V o U(t τ) V o U(t x 1 /u) volts<br />

C’est ce que représente la figure 6.3.5. En un point d’abscisse quelconque x,<br />

à l’instant quelconque t, l’expression de la tension est donc :<br />

v(x,τ)<br />

V o<br />

v (t)<br />

0<br />

0<br />

v (x,t) Vo U(t x/u) volts (6.3.14)<br />

+ ∞<br />

x 1<br />

v(0,t)<br />

Vo Figure 6.3.2 Ligne semi-infinie Figure 6.3.3 Signal en échelon à<br />

l’entrée<br />

x 1<br />

u<br />

x<br />

0<br />

v(x 1 ,t)<br />

Figure 6.3.4 Tension sur la ligne à l’instant τ. Figure 6.3.5 Tension en x 1 en fonction de t<br />

C’est effectivement la fonction d’onde qui est de la forme vue plus haut<br />

(premier terme de l’équation 6.3.10b). Il s’agit ici d’une onde qui se propage<br />

dans le sens positif de x, d’où le signe –. Le signe + est associé à une onde<br />

dans le sens négatif de x. En factorisant -1/u, on obtient la forme (6.3.10a) :<br />

V o<br />

v (x,t) V o U[ 1 (x ut)] volts (6.3.15)<br />

u<br />

0<br />

τ<br />

t<br />

t


166 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On tire une importante conclusion en examinant l’expression (6.3.14) :<br />

Dans le cas d’une ligne semi-infinie sans pertes, quand on connaît<br />

l’expression f(t) de la tension appliquée à l’entrée, on obtient la<br />

tension en tout point d’abcisse x et en tout temps t en remplaçant f(t)<br />

par f(t - x/u), où x/u = τ est le temps que met l’onde à franchir la<br />

distance x à partir de l’entrée.<br />

Exemple 6.3.1 <strong>Propagation</strong> d'une impulsion<br />

On applique à l'entrée d'une ligne représentée dans la figure 6.3.2 une<br />

tension v(0, t) en forme d'impulsion comme celle de la figure 6.3.6a. Cette<br />

tension peut se représenter comme la somme de deux échelons montrés<br />

dans la figure 6.3.6b :<br />

v(0, t) = v1(t) + v2(t) = V U(t) - V U(t - to)<br />

Cette impulsion met un temps τ à parvenir au point d'abcisse x1 : x1 = uτ. La<br />

figure 6.3.6c montre la tension en ce point. D'après ce que nous venons de<br />

voir, la fonction d'onde sur la ligne s'exprime comme suit :<br />

v(x,t) = V U(t - x/u) – V U(t - x/u - to)<br />

À l'instant t = 3to, elle est:<br />

v(x,t) = V U(3to - x/u) – V U(2to - x/u)<br />

La figure 6.3.7(a) montre ces fonctions et la figure 6.3.7(b) représente leur<br />

superposition, c'est-à-dire la tension sur la ligne à cet instant. Noter que la<br />

fonction U(a) est nulle pour a < 0, où a est l'argument de la fonction.<br />

v(0,t)<br />

V<br />

0 t o t<br />

(a)<br />

v(0,t)<br />

V<br />

0<br />

(b)<br />

-V<br />

v 1(t)<br />

t o<br />

v 2(t)<br />

t<br />

Figure 6.3.6<br />

v(x1 ,t)<br />

V<br />

t o<br />

0 t<br />

τ = x1/u (c)


a) b)<br />

v(x, 3t0) v(x, 3t0) V<br />

0<br />

-V<br />

2ut 0<br />

3ut 0<br />

u<br />

x<br />

u<br />

Figure 6.3.7<br />

Exemple 6.3.2 Fonction d'onde sinusoïdale<br />

Considérons une ligne très longue (semi-infinie) supposée sans pertes, à<br />

l’entrée de laquelle est raccordée une source de tension décrite par :<br />

vs(t) = 10 sin(10 8 t) U(t) volts<br />

où U(t) est la fonction échelon unité. À t = 0, une onde de tension sinusoïdale<br />

commence donc à se propager sur la ligne avec une vitesse u qu’on<br />

supposera égale à 2·10 8 m/s. L’onde partie à t = 0 de l’origine atteindra donc<br />

un point d’abscisse x à l’instant x/u, sans se déformer car la ligne est sans<br />

pertes. Les vibrations qui atteignent x ont donc la même forme qu’à l’origine,<br />

mais avec un retard τ = x/u. La fonction d’onde s’écrit donc comme suit :<br />

v+(x,t) = 10 sin 10 8 (t - x/u) U(t - x/u) volts<br />

avec u = 2 · 10 8 m/s. La figure ci-dessous montre la tension électrique sur la<br />

ligne à l’instant t, alors que le front d’onde A a parcouru la distance ut à<br />

partir de la source en 0.<br />

V<br />

0<br />

3ut 0<br />

ut 0<br />

x<br />

u


V<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

ut<br />

Figure 6.3.8<br />

La longueur d’onde λ = u/f = 2πu/ ω = 12,57 m. Sur la figure, la distance ut<br />

est à peu près égale à 2,25 longueurs d’ondes, soit environ 28,3 mètres.<br />

Cette distance est franchie dans un temps t ≈ 141 nanosecondes.<br />

Impulsions sur une ligne avec pertes<br />

Nous verrons plus loin que l'affaiblissement ou l'atténuation d'une onde<br />

sinusoïdale qui se propage sur une ligne réelle augmente avec sa fréquence.<br />

Dans le cas de signaux impulsifs, c'est-à-dire à montée et à descente<br />

rapides, l'atténuation augmente avec la rapidité de variation.<br />

Il s'ensuit que le traitement rigoureux de la propagation des impulsions sur<br />

une ligne réelle est assez difficile. Mais, heureusement, une description<br />

qualitative du phénomène suffit le plus souvent pour comprendre les<br />

observations. La figure 6.3.9(a) montre une impulsion rectangulaire<br />

appliquée à l’entrée d’une ligne, d’une durée to de quelques dizaines de<br />

nanosecondes. Après un parcours x1 d'une centaine de mètres sur une ligne<br />

coaxiale typique, l’impulsion s’est déformée comme on peut le voir<br />

approximativement en (b) 3.<br />

3<br />

v(0, t)<br />

V<br />

t o<br />

v(x1,t) V<br />

0 t<br />

0 t<br />

τ = x<br />

(a) (b)<br />

1/u to Figure 6.3.9 Déformation d’une impulsion sur une ligne réelle<br />

Le logiciel “RÉFLEX” de Rémy Simard (UQTR, Génie électrique, 1993) permet de simuler très correctement la propagation<br />

d'impulsions sur une ligne avec pertes.<br />

λ<br />

u<br />

A<br />

X


6.4 Impédance caractéristique<br />

6 Lignes électriques sans perte 169<br />

L'impédance caractéristique d'une ligne détermine essentiellement la relation<br />

entre la tension et le courant électriques qui se propagent sur la ligne. Nous<br />

allons ici trouver son expression pour une ligne sans perte.<br />

Expression • Lignes sans perte<br />

Supposons que sur une ligne sans perte se propage une onde de tension<br />

dans le sens positif de X. Nous la désignerons par :<br />

v +(x,t) f1(x ut) (6.4.1)<br />

Nous avons vu que l'équation de propagation du courant est de la même<br />

forme que celle de la tension. Il s'ensuit que l'onde de courant correspondant<br />

à la précédente est nécessairement de la forme :<br />

i+(x,t) g1(x ut) (6.4.2)<br />

Nous cherchons une relation entre la tension et le courant. Nous avons vu<br />

plus haut les équations différentielles (6.3.3, 6.3.4) reliant les deux. Vu que<br />

R = 0, l'équation (6.3.3) se réduit à :<br />

∂v +<br />

∂x<br />

En posant w = (x - ut), on obtient :<br />

et :<br />

L ∂i +<br />

∂t<br />

∂v +<br />

∂x df<br />

dw ∂w<br />

∂x df<br />

dw<br />

∂i +<br />

∂t dg1 dw ∂w<br />

∂t dg1 dw<br />

Puis on porte le résultat dans (6.4.3) :<br />

(6.4.3)<br />

· 1 (6.4.4)<br />

u (6.4.5)<br />

df1 dw · 1 L dg1 dw · ( u) Lu dg1 dw<br />

(6.4.6)<br />

d'où : df1 Lu dg1 (6.4.7)<br />

En intégrant, on obtient f 1 x,t Lu g 1 x,t + constante<br />

ou encore : v +(x,t) Lu i+(x,t) + constante (6.4.8)


170 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

La constante correspond à une tension constante partout sur la ligne, ce qui<br />

est possible en pratique. On peut donc arbitrairement annuler cette<br />

constante. On observe que Lu est une constante qui a les dimensions d'une<br />

résistance. On convient d'appeler cette constante l'impédance<br />

caractéristique Zo de la ligne :<br />

et, vu l'expression (6.3.12) de la vitesse :<br />

v + (x,t) Z o i + (x,t) (6.4.9)<br />

Z o Lu<br />

L<br />

C<br />

(6.4.10)<br />

Donc, l’impédance caractéristique d’une ligne est une grandeur qui relie les<br />

valeurs du courant et de la tension électriques qui se propagent sur une<br />

ligne.<br />

Dans le cas d’une onde qui se propage dans le sens négatif de x, on vérifie de<br />

la même façon que :<br />

v - (x,t) Z o i - (x,t) (6.4.11)<br />

Exemple 6.4.1 Impédance caractéristique et courant<br />

Un câble coaxial de type RG-58C/U a une capacité linéique de 101 pF/m et<br />

la vitesse de propagation des ondes y est de 2,10·10 8 m/s (voir le tableau<br />

6.4.1 et l'annexe). Ces deux grandeurs permettent de calculer l’inductance<br />

linéique L à partir de l’équation 6.3.12 :<br />

L = 1<br />

u 2 C<br />

= 224,5 nH/m<br />

On obtient Zo à partir de (6.4.10) : Z o =<br />

2,245· 10 7<br />

= 47,1 ohms<br />

10<br />

1,01· 10<br />

ce qui est près de la valeur nominale de 50 ohms donnée par le fabricant.<br />

Si la ligne de l’exemple 6.3.2 est un tel câble, l’onde de courant sera donc<br />

décrite par :<br />

i + (x,t) = 10<br />

47,1 sin(108 t - x/u) U(t - x/u) ampères


6 Lignes électriques sans perte 171<br />

Valeur des paramètres • Lignes coaxiales<br />

La figure 6.4.1 montre la structure d’une ligne coaxiale typique (voir aussi<br />

figure 6.1.4). Le conducteur central est ici formé de brins tressés, mais c’est<br />

souvent un fil solide. Le diélectrique est généralement du polyéthylène solide,<br />

mais c’est parfois un fil de polyéthylène enroulé autour du conducteur<br />

central avec un grand pas d’hélice, ou encore une mousse de polyéthylène<br />

pour réaliser une permittivité plus faible (capacité linéique plus faible) et une<br />

plus grande vitesse de propagation. Le blindage représenté est fait de fils fins<br />

tressés, mais on utilise souvent une feuille d’aluminium enroulée autour du<br />

diélectrique. L’enveloppe ou gaine est aussi faite d’une variété de matériaux<br />

plus ou moins résistants aux conditions ambiantes, polyéthylène, chlorure<br />

de polyvinyl, etc. On trouvera plus de détails à l’annexe A.<br />

No<br />

RG/U<br />

6/U<br />

8/U<br />

58/U<br />

58C/U<br />

59B/U<br />

62A/U<br />

178B/U<br />

Diamètre<br />

gaine<br />

[mm]<br />

6,86<br />

10,3<br />

4,95<br />

4,78<br />

5,46<br />

5,72<br />

Gaine ou<br />

enveloppe<br />

Écran ou<br />

blindage<br />

Diélectrique Conducteur<br />

central<br />

Figure 6.4.1 Structure d’un câble coaxial typique (multibrins)<br />

Tableau 6.4.1 Caractéristiques diverses de lignes coaxiales<br />

Conducteur<br />

central, diam.<br />

[μm]<br />

1022<br />

7 x 73 (*)<br />

814<br />

19 x 180 (*)<br />

575<br />

638<br />

Impédance<br />

caractérist.<br />

[ohms]<br />

75<br />

52<br />

53<br />

50<br />

75<br />

93<br />

Capacité<br />

linéique<br />

[pF/m]<br />

56,8<br />

96,8<br />

92,4<br />

Vitesse<br />

propag.<br />

[km/s]<br />

Tension<br />

maximale<br />

[Veff]<br />

2,54 7 x 160 50 98,4 197 700 1 500<br />

(*) Formé de 7 ou 19 brins cylindriques de 73 μm, etc.<br />

101<br />

68,9<br />

44,3<br />

234 000<br />

198 000<br />

198 000<br />

210 000<br />

210 000<br />

252 000<br />

2 500<br />

5 000<br />

1 600<br />

1 600<br />

2 100<br />

1 500<br />

Atténuation<br />

à 1 MHz<br />

(dB/km)<br />

6,2<br />

5,2<br />

9,5<br />

9,5<br />

8,9<br />

8,0<br />

75


172 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

6.5 Source avec résistance interne<br />

Considérons une source de tension V s de résistance interne R s = R Th<br />

(résistance de Thévenin), V s étant la tension en circuit ouvert. Raccordons-la<br />

à l’entrée d’une ligne semi-infinie d’impédance caractéristique Z o . (Figure<br />

6.5.1). Vu que la ligne est très longue, une seule onde se propage dans le<br />

sens positif de x. L’impédance “vue” à l’entrée de la ligne est donc égale à<br />

l’impédance caractéristique Zo . Le système équivalent est tel que représenté<br />

à la figure 6.5.2. La tension à l’entrée de la ligne est donc :<br />

Z<br />

V ( t)<br />

V ( t)<br />

e<br />

R Z =<br />

0<br />

S<br />

+<br />

S<br />

0<br />

(6.5.1)<br />

Ainsi, d’après la règle énoncée plus haut, on obtient la fonction d’onde<br />

simplement en remplaçant t par t – x/u :<br />

v +(x,t)<br />

Zo<br />

(6.5.2)<br />

v s(t x/u)<br />

R s + Zo<br />

Cela est exact pour une ligne considérée comme sans perte avec des<br />

impédances réelles. En réalité, la situation est plus complexe, mais ce qui<br />

précède est une bonne approximation.<br />

v s<br />

+<br />

0<br />

R s<br />

6.6 Réflexion<br />

2<br />

1<br />

ve<br />

Zo u<br />

x<br />

∞<br />

Figure 6.5.1 Figure 6.5.2 Système équivalent<br />

En pratique, une ligne électrique est nécessairement finie. Il peut aussi y<br />

avoir un élément quelconque ou une autre ligne raccordée en un point. On<br />

considère maintenant ce qui se passe quand une onde rencontre une telle<br />

discontinuité.<br />

v(t)<br />

+<br />

0<br />

R s<br />

1<br />

v e<br />

2<br />

Z o


Coefficient de réflexion<br />

6 Lignes électriques sans perte 173<br />

La figure 6.6.1 montre une source de résistance interne R s raccordée à une<br />

ligne sans pertes de longueur a, d’impédance caractéristique Z o avec une<br />

vitesse de propagation v, laquelle est terminée par un récepteurde résistance<br />

R r . Dans ce cas, il faut admettre que des ondes se propagent dans les deux<br />

sens : v + et v - , car la tension qui apparaît aux bornes du récepteur constitue<br />

une source d’ondes vers la gauche. En général, il y a réflexion de l’énergie<br />

ondulatoire sur le récepteur.<br />

Nous cherchons ici la relation entre l’onde de tension incidente et l’onde<br />

réfléchie. La tension électrique sur la ligne peut donc s’écrire comme suit :<br />

v (x,t) v +(x,t) + v -(x,t) (6.6.1)<br />

et le courant : i (x,t) i+(x,t) + i-(x,t) (6.6.2)<br />

Or, on sait que: v + +Zo i+ et v - Zo i- (6.6.3)<br />

v s(t)<br />

+<br />

0<br />

R s<br />

2<br />

1<br />

v e<br />

Z o<br />

u<br />

x<br />

v +<br />

v-<br />

x = a<br />

Figure 6.6.1 Ligne terminée par un récepteur de résistance R r<br />

On porte ces dernières dans (6.6.2) :<br />

V V<br />

i( x, t)<br />

= −<br />

Z Z<br />

+ −<br />

0 0<br />

R r<br />

(6.6.4)<br />

Au récepteur (x = a), la loi d’Ohm s’applique : v (a,t) Rr i (a,t) . Au moyen<br />

de (6.6.1) et (6.6.4), cette dernière relation devient :<br />

v +(a,t) + v -(a,t) Rr v +(a,t)<br />

Zo<br />

v -(a,t)<br />

On en tire le rapport de la tension réfléchie et de la tension incidente qui est<br />

le coefficient de réflexion ρvr, par définition :<br />

Zo


ρvr v -(a,t)<br />

v +(a,t) Rr Zo<br />

Rr + Zo<br />

(6.6.5)<br />

Le tableau 6.6.1 donne les limites de variations du coefficient de réflexion de<br />

la tension en fonction de la résistance du récepteur.<br />

On vérifie facilement que le coefficient de réflexion du courant au récepteur<br />

s’exprime comme suit :<br />

ρir i-(a,t)<br />

i+(a,t) ρvr (6.6.6)<br />

En général, on n’utilisera que le coefficient de réflexion de la tension.<br />

Dorénavant, ρr désignera ce coefficient.<br />

Rr<br />

Tableau 6.6.1<br />

0 Zo ∞<br />

ρr 1 0 1<br />

Fonction d’onde réfléchie<br />

On vient de voir que la tension réfléchie au récepteur est de la forme :<br />

v -(a,t) ρr v +(a,t)<br />

où on sait comment la tension v +(a,t) en x = a est reliée à la tension à<br />

l’entrée v e(t) :<br />

v +(a,t) v e(t a/u)<br />

L’onde qui part du récepteur vers l’entrée de la ligne (sens négatif) parvient<br />

au point d’abcisse x avec un retard (a - x)/u (Figure 6.6.1). Son expression<br />

est donc :<br />

v -(x,t) ρr v e t a u<br />

a x<br />

u<br />

ρr v e t + x u 2a<br />

u<br />

(6.6.7)<br />

Or, a/u = τ , le temps que met l’onde pour aller d’un bout à l’autre de la<br />

ligne. On peut donc écrire :<br />

v -(x,t) ρr v e t + x/u 2τ (6.6.8)


6 Lignes électriques sans perte 175<br />

Ce qui est bien la forme d’une onde dans le sens négatif. À son tour, cette<br />

dernière onde se réfléchit sur la source. En appliquant le même<br />

raisonnement qu’au récepteur, considérant que la source présente une<br />

résistance Rs pour l’onde v -(x,t) , le coefficient de réflexion à la source<br />

s'exprime comme :<br />

ρs Rs Zo<br />

Rs + Zo<br />

(6.6.9)<br />

Donc, de façon générale, une autre onde partira vers la droite qui se<br />

réfléchira au récepteur, etc. En principe, cela se répète à l’infini et la tension<br />

résultante sur la ligne est la somme de toutes ces ondes.<br />

Exemple 6.6.1 Réflexions multiples lignes sans perte<br />

Supposons que la source du système de la figure 6.6.1 donne une tension en<br />

circuit ouvert qui a la forme d’un échelon : vs(t) = Vo U(t) . La tension<br />

initiale à l’entrée est alors donnée par :<br />

ve(t) =<br />

Zo<br />

Zo + Rs<br />

Vo U(t) = Ve U(t)<br />

Supposons de plus que Zo = 50 ohms, Rs = Zo/6, Rr = 7Zo , u = 2·10 8 m/s et<br />

a = 5 mètres. On en tire :<br />

Ve =<br />

Zo<br />

Zo + Zo/6 Vo = 6<br />

7 Vo = V+1<br />

La première onde v +1 qui part sur la ligne est représentée dans la figure cidessous<br />

à l’instant t1 < τ. Son expression est :<br />

v+1(x,t1) = 6 7 Vo U(t - x/u) = Ve U(t - x/u) = V+1 U(t - x/u)<br />

Les coefficients de réflexion au récepteur et à la source sont respectivement :<br />

ρr = 7Zo - Zo<br />

7Zo + Zo<br />

et : ρs = Zo/6 - Zo<br />

Zo/6 + Zo<br />

= + 3<br />

4<br />

= – 5 7<br />

Le temps de propagation d’une onde d’un bout à l’autre de la ligne est :<br />

τ = a u =<br />

5<br />

2⋅ 10 8 = 25⋅ 10 9 = 25 ns


v(x,t 1 )<br />

V e<br />

0<br />

v +1<br />

t 1 < τ<br />

ut 1<br />

Figure 6.6.2<br />

L a prem ière o nde réfléchie au récept eur est V - 1 ( x ,t ) = V 1 U(t + x/u - 2τ) , o ù :<br />

V 1 = ρrV+1 = 3 4 Ve = 3 4 6 7 Vo = 9 14 Vo<br />

Cette onde est représentée dans la figure ci-dessous à l’instant t 2 compris<br />

entre τ et 2τ. On voit la tension v (x,t 2 ) résultant de la superposition de<br />

v+1 et de v 1. À cet instant, le front A de l’onde v+1(x,t) se trouve<br />

virtuellement au-delà de x = a. Le front A’ de l’onde réfléchie se trouve alors à<br />

la même distance de x = a.<br />

À son tour, l’onde v -1 (x,t) se réfléchit sur la source et produit :<br />

v+2(x,t) = V+2 U(t - x/u - 2τ) ,<br />

car le front d’onde A’ parvient en x = 0 à l’instant 2τ. Puis,<br />

V+2 = ρsV 1 = – 5 7 3 4 V+1 = – 15<br />

28 6 7 Vo = – 45<br />

98 Vo<br />

Et ainsi de suite. On voit que ces réflexions multiples doivent créer en<br />

pratique une situation relativement complexe sur la ligne si les coefficients<br />

de réflexion diffèrent de 0.<br />

En pratique, on s’intéresse surtout à l’effet produit sur la tension à<br />

l’émetteur ou au récepteur.<br />

Pour réduire l’importance de ce phénomène qui affecte la qualité des signaux<br />

transmis sur une ligne, il importe donc de rendre les coefficients de réflexion<br />

aussi près de 0 que possible. C’est particulièrement important dans les<br />

systèmes de communication par impulsions codées, les ordinateurs, etc.<br />

Cela se fait en adaptant la source et le récepteur à la ligne ou vice versa,<br />

c’est-à-dire en égalisant autant que possible les impédances de source, de<br />

récepteur et de ligne.<br />

u<br />

a<br />

x


v(x,t 1)<br />

Vo V +1<br />

0<br />

t < t 2 < 2τ<br />

Diagramme en zigzag<br />

u<br />

u<br />

A'<br />

Figure 6.6.3<br />

6 Lignes électriques sans perte 177<br />

Il existe une façon simple de déterminer la tension (ou le courant) sur la<br />

ligne sans pertes par suite des réflexions multiples d’une onde en échelon. Il<br />

s’agit du graphique qu’on peut désigner comme le diagramme en zigzag,<br />

représenté dans la figure 6.6.4. Ce diagramme représente simplement la<br />

position du front d’onde au cours du temps. Il a été tracé au moyen des<br />

données de l’exemple précédent. On s’en sert pour déterminer la tension sur<br />

la ligne en tous points et en tout temps dans le cas d’ondes en échelon.<br />

Voyons, par exemple, comment varie la tension au récepteur, en x = a. Le<br />

front d’onde initial part de l’entrée de la ligne à t = 0 avec une amplitude V +1 .<br />

Sa réflexion au récepteur à l’instant τ donne le front d’onde d’amplitude<br />

V 1 = ρrV +1 . La tension en ce point devient alors (à τ + ) la somme des deux<br />

ondes :<br />

v (a,τ +) = V +1 + V 1 = V +1 + ρrV +1 = 7<br />

4 V +1<br />

v (a,τ+) = 7<br />

4 6<br />

7 Vo = 3<br />

2 Vo = 1,5 Vo<br />

Cette situation est aussi représentée dans la figure 6.6.3. Le front d’onde V 1<br />

va se réfléchir à la source où il devient V +2 = ρsV 1 . Ce dernier parvient au<br />

récepteur à l’instant 3τ et se réfléchit pour donner V 2 = ρrV +2 . Juste après<br />

la réflexion, à l’instant 3τ + , la tension électrique est la somme des quatre<br />

ondes successives :<br />

v (a,3τ+) = V+1 + V 1 + V+2 + V 2<br />

2<br />

v (a,3τ +) = = V +1 + ρrV +1 + ρsρrV +1 + ρsρr V +1 (6.6.10)<br />

v 1<br />

a<br />

v +1<br />

A<br />

u<br />

x


178 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

v (a,3τ+) = 1 + 3 - 5<br />

4 7 3 - 5<br />

4 7 3 2<br />

V+1<br />

4<br />

= 13<br />

16 V +1 = 39<br />

56 Vo = 0,6964 Vo<br />

À l’instant 5τ, deux termes s’ajoutent :<br />

V +3 = ρs 2 ρr 2 V +1 et V -3 ρs 2 ρr 3 V +1 . On calcule<br />

v (a,5τ+) 3759 V+1<br />

11277<br />

3136 10976 Vo 1,0274 Vo .<br />

De même, à l’instant 7τ , s’ajoutent les termes V +4 ρs 3 ρr 3 V +1 et<br />

V -4 ρs 3 ρr 4 V +1, de sorte que :<br />

v (a,7τ+) 81627<br />

87808 V+1 0,7968 Vo<br />

Les termes qui s’ajoutent sont de plus en plus faibles. La figure 6.6.5 montre<br />

comment varie la tension au récepteur v(a,t). À la fin de ce régime transitoire,<br />

la ligne étant supposée sans perte, la situation est essentiellement celle<br />

représentée à la figure 6.6.6. La tension à l’entrée et partout sur la ligne est<br />

alors v e (42/43) Vo , la valeur donnée par la théorie élémentaire qui ne<br />

tient pas compte des phénomènes de propagation et de réflexions multiples.<br />

t<br />

5τ<br />

4τ<br />

3τ<br />

2τ<br />

τ<br />

V = ρ V<br />

+3 s -2<br />

V = ρ V<br />

V = ρ V<br />

-2 r +2<br />

+2 s -1<br />

V = ρ V<br />

-1 r +1<br />

V = (6/7)V<br />

+1 o<br />

5τ<br />

τ<br />

3τ<br />

0<br />

x<br />

1<br />

a x<br />

Figure 6.6.4 Diagramme en zigzag<br />

E<br />

D<br />

C<br />

B<br />

A<br />

v(a,t)<br />

1,5V o<br />

V o<br />

0<br />

v (t) +<br />

τ 3τ 5τ 7τ t<br />

Figure 6.6.5<br />

0<br />

Z /6<br />

o<br />

1<br />

v e<br />

2<br />

Figure 6.6.6<br />

7Z o


Coefficient de transmission<br />

6 Lignes électriques sans perte 179<br />

Considérons deux lignes d’impédances caractéristiques différentes Z o1 et Z o2<br />

raccordées en série et une onde en échelon V 1+ (x,t) qui se propage vers la<br />

jonction AB à la vitesse u 1 . ( En arrivant à la jonction, l’onde se réfléchit<br />

partiellement pour donner l’onde V 1– (x,t) vers la gauche, et se transmet<br />

partiellement sur la deuxième ligne sous la forme d’une onde V 2+ (x,t) à la<br />

vitesse u 2 . On définit le coefficient de réflexion sur la ligne 1 à la jonction<br />

comme :<br />

ρ11 V 1<br />

V 1+<br />

Zo2 Zo1<br />

Zo2 + Zo1<br />

(6.6.11)<br />

Le coefficient de transmission est défini comme le rapport de la tension<br />

transmise et de la tension incidente à la jonction:<br />

ρ12 V 2+(0,t)<br />

V 1+(0,t)<br />

(6.6.12)<br />

Or, la tension de l’onde transmise est celle qui existe à la jonction, laquelle<br />

est la somme V 1+ (0,t) + V 1– (0,t). Alors :<br />

V 2+(0,t) V 1+(0,t) + V1 (0,t) (1 + ρ11) V 1+(0,t)<br />

Ici, Z o2 < Z o1 (figure 6.6.7).<br />

V 1-<br />

V 1+<br />

Zo1<br />

ρ 11<br />

A<br />

B<br />

ρ 12<br />

Z o2<br />

V 2+<br />

Figure 6.6.7 Réflexion et transmission à une jonction<br />

On a donc : ρ12 1 + ρ11<br />

(6.6.13)


180 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Avec l’origine en AB, les fonctions d’onde réfléchie et transmise sont les<br />

suivantes dans le cas présent où les pertes sont supposées nulles :<br />

V 1 (x,t) V(0,t) U(x + vt ) ρ11 V1+(0,t) U(x + vt ) (6.6.14)<br />

V 2+(x,t) V(0,t) U(x vt ) ρ12 V1+(0,t) U(x vt ) (6.6.15)<br />

6.7 Théorème des interrupteurs<br />

Voyons maintenant deux théorèmes simples qui permettent de résoudre<br />

facilement certains problèmes où les lignes ont une tension initiale ou un<br />

courant initial non nuls sur toute leur longueur.<br />

Interrupteur initialement ouvert<br />

La figure 6.7.1(a) représente un réseau électrique H et deux bornes A, B de<br />

numéro j entre lesquelles existe une tension constante Vj , avec un<br />

interrupteur K. Il est évident que rien n’est changé entre les bornes si une<br />

source de tension de valeur Vj remplace K comme en (b).<br />

Si, à l’instant t = 0, l’interrupteur est fermé comme en (c), la tension<br />

s’annule. On constate alors que cette situation peut être simulée en ajoutant<br />

en série avec la source Vj , la figure (b) une source de tension en échelon<br />

–VjU(t) comme dans la figure (d). Le premier théorème des interrupteurs est<br />

simplement l’énoncé de cette évidence.


K<br />

K<br />

A<br />

V j<br />

B<br />

A<br />

0<br />

B<br />

H<br />

B<br />

(a) (b)<br />

H<br />

B<br />

(c) (d)<br />

V j<br />

+<br />

+<br />

+<br />

-V jU(t)<br />

Figure 6.7.1<br />

Théorème des interrupteurs. Sources de tension équivalentes.<br />

A<br />

V j<br />

A<br />

Interrupteur initialement ouvert.<br />

Interrupteur initialement fermé<br />

Dans la figure 6.7.2(a), l’interrupteur entre les bornes A, B du réseau H est<br />

fermé et un courant continu Ij circule. Sans rien changer, on peut donc<br />

remplacer l’interrupteur fermé K par une source de courant Ij .<br />

Si l’interrupteur est ouvert à t = 0, le courant s’annule (fig. c). On peut<br />

constater à la figure (d) que cette situation peut être simulée en ajoutant en<br />

parallèle avec la source de la figure (b) une source de courant en échelon –I j<br />

U(t). Cet énoncé traduit le deuxième théorème des interrupteurs, celui des<br />

interrupteurs initialement fermés.<br />

0<br />

H<br />

H


I j<br />

K<br />

K<br />

t = 0<br />

A<br />

B<br />

A<br />

B<br />

H<br />

B<br />

(a) (b)<br />

Ij = 0 H<br />

-IjU(t) Ij B<br />

(c) (d)<br />

Figure 6.7.2<br />

Théorème des interrupteurs. Sources de courant équivalentes : interrupteur initialement fermé.<br />

Applications<br />

Ligne initialement chargée<br />

Considérons une ligne sans perte qui a été chargée au potentiel V o et qu’on<br />

relie à une résistance R1 à l’instant t = 0 en fermant l’interrupteur K<br />

(fig. 6.7.3a). Comment évoluera la tension sur la ligne? On peut répondre<br />

facilement à cette question en appliquant le théorème des interrupteurs<br />

initialement ouverts.<br />

I j<br />

A<br />

A<br />

H<br />

H


6 Lignes électriques sans perte 183<br />

En effet, comme la tension V o qui existe entre les bornes de K s’annule à<br />

t = 0, on peut remplacer ce dernier par une source de tension constante V o<br />

en série avec une source de tension en échelon -V o U(t) comme dans la figure<br />

6.7.3b. À t = 0, cette dernière produit à l’entrée de la ligne une tension:<br />

V e<br />

Zo<br />

V o<br />

R1 + Zo<br />

et une première onde v +1 (x,t) part sur la ligne dont l’amplitude V +1 = V e :<br />

v +1 Ve U(t x/u)<br />

Le front d’onde atteint l’autre extrémité à l’instant τ = a/u. Vu que la ligne<br />

est ouverte, le coefficient de réflexion ρ r y est égal à +1. L’onde réfléchie est<br />

ainsi:<br />

K<br />

v 1 +V e U(t + x/u 2τ)<br />

t = 0<br />

Vo -VoU(t) +<br />

+ + +<br />

R1 Vo Zo u<br />

R1 Vo Figure 6.7.3 a) Ligne initialement chargée<br />

au potentiel V o<br />

(a) (b)<br />

Z o<br />

b) Système équivalent<br />

Considérons le cas où R1 Zo (ligne adaptée), alors V e V o/2 , À<br />

l’instant t 1 compris entre τ et 2τ, la situation sur la ligne est représentée<br />

dans la figure 6.7.4. Le front d’onde v +1 est rendu virtuellement en A’ et le<br />

front d’onde v 1 est en A, à égale distance de l’extrémité de la ligne. La<br />

tension résultante est la somme:<br />

v (x,t1) Vo + v +1(x,t1) + v 1(x,t1)<br />

Elle est représentée en trait gras dans la figure. On observe que l’onde<br />

réfléchie efface en quelque sorte, à la vitesse u, la tension sur la ligne.<br />

Comme la résistance R1 est adaptée à la ligne, l’onde v 1 est complètement<br />

absorbée et la tension devient nulle partout sur la ligne à l’instant 2τ.<br />

u<br />

+


V o<br />

V o /2<br />

0<br />

-V o /2<br />

t<br />

2τ<br />

τ<br />

0<br />

u<br />

A<br />

a<br />

V 1 (x,t 1 )<br />

Figure 6.7.4 Tension sur la ligne<br />

-V o /2<br />

-V o/2<br />

V o<br />

Figure 6.7.5 à l’instant t 1 : τ < t 1 < 2τ<br />

a<br />

A'<br />

V +1(x,t 1)<br />

Le diagramme en zigzag permet de déterminer simplement la tension sur la<br />

ligne, particulièrement à l’entrée. Dans le cas présent, il se réduit à celui de<br />

la figure 6.7.5. On note la tension constante Vo sur le graphique afin de ne<br />

pas l’oublier dans l’addition.<br />

Si la résistance n’était pas adaptée à la ligne, il y aurait une infinité de<br />

réflexions d’amplitude décroissante aux deux extrémités. Le diagramme en<br />

zigzag permettrait de déterminer l’évolution de la tension sur la ligne.<br />

Ligne avec courant initial<br />

Dans la figure 6.7.6, l’interrupteur K est fermé depuis longtemps, de sorte<br />

qu’un courant continu Io s’est établi dans la ligne supposée sans pertes<br />

court-circuitée à son extrémité de droite. Le courant dans la résistance R1 est alors nul, car elle est en parallèle avec le court-circuit. Alors, Io = Vo /R2 .<br />

Comme l’interrupteur s’ouvre à t = 0, on sait que le deuxième théorème des<br />

interrupteurs s’applique et qu’on peut le remplacer par deux sources de<br />

2τ<br />

τ<br />

x<br />

u<br />

X


6 Lignes électriques sans perte 185<br />

courant en parallèle, l’une constante de valeur I o , l’autre fournissant un<br />

échelon de valeur -I o U (t), comme illustré dans la figure 6.7.7. Mais, par<br />

définition d’une source de courant, ces sources imposent un courant dans<br />

la branche formée de la source de tension et de R 2 . On peut donc les<br />

remplacer par un court-circuit, comme dans la figure 6.7.8, où les sources<br />

de courant sont simplement déplacées. Notons que la tension initiale sur la<br />

ligne est nulle.<br />

R K<br />

t = 0<br />

2 Io +<br />

Vo V o<br />

+<br />

-I oU(t)<br />

R 2<br />

I o<br />

R1<br />

I oU(t)<br />

R 1<br />

Figure 6.7.6<br />

I o<br />

Z o<br />

Z o<br />

Figure 6.7.7 Sources équivalentes<br />

I o<br />

I o<br />

u<br />

u<br />

I o<br />

R1 Zo u Io<br />

Figure 6.7.8 Système équivalent<br />

À t = 0, l’échelon de courant –Io apparaît et ce courant se répartit entre la<br />

résistance R1 et l’impédance d’entrée Zo de la ligne qui est résistive (R1 ||<br />

Zo ). Le courant qui part sur la ligne a donc une amplitude I +1 :<br />

I+1<br />

1/Zo<br />

1/Zo + 1/R1<br />

Io<br />

I o


186 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

EXERCICES<br />

Cette onde de courant i +1 (x,t) = I +1 U(t - x/u) commence à se réfléchir sur le<br />

court-circuit à l’instant τ. Le coefficient de réflexion pour le courant est de<br />

signe opposé à celui de la tension: ρi = –ρv = +1.<br />

L’onde réfléchie est donc i –1 (x,t) = I +1 U(t + x/u – 2τ). Si R 1 = Z o , il n’y aura<br />

pas d’autres réflexions, sinon il y aura réflexions multiples d’amplitudes<br />

décroissantes. Comme dans le cas précédent, un diagramme en zigzag<br />

facilitera le calcul de la variation du courant en un point donné au cours du<br />

temps<br />

Questions de revue<br />

1. Donner la définition d'une ligne électrique.<br />

2. Quelles sont les hypothèses qui permettent de dériver les équations de<br />

propagation du courant et de la tension sur les lignes électriques à partir<br />

de la théorie des réseaux électriques ?<br />

3. À partir du modèle quadripolaire d'un élément de ligne électrique de<br />

longueur dx, trouver l'équation générale de propagation de la tension<br />

électrique sur la ligne.<br />

4. Démontrer que l'équation de propagation de la tension sur une ligne<br />

sans perte est satisfaite par toute fonction de la forme<br />

v(x,t) = f(x ± vt) , une fonction d'onde, où v est la vitesse de<br />

propagation. Quelle est l'expression de cette dernière ? Quelle est la<br />

limite physique de v ? Dans quel cas est-elle atteinte ?<br />

5. Trouver l'expression de l'impédance caractéristique d'une ligne sans<br />

perte en fonction des paramètres distribués.<br />

6. Trouver l'expression de l'impédance caractéristique d'une ligne coaxiale<br />

supposée sans perte où le conducteur interne a un rayon a, et le<br />

conducteur externe un rayon interne b.<br />

7. Trouver l'expression du coefficient de réflexion de la tension électrique à<br />

l'extrémité d'une ligne d'impédance caractéristique Z<br />

o<br />

terminée par une<br />

impédance Z<br />

1<br />

, les deux impédances étant réelles.


6 Lignes électriques sans perte 187<br />

8. Démontrer que l'expression du coefficient de transmission de tension<br />

électrique à la jonction de deux lignes d'impédances caractéristiques Z o1<br />

et Z o2 , pour des ondes allant de 1 vers 2 est: T =<br />

2 Zo2<br />

Zo2 + Zo1<br />

9. Démontrer que la relation entre les ondes de courant et de tension qui se<br />

propagent dans le sens négatif de x sur une ligne électrique sans perte<br />

est : v(x,t) = –Zo i(x,t) .<br />

6.1 Fonctions d'onde<br />

Lesquelles parmi les fonctions suivantes peuvent décrire une onde de<br />

tension électrique v(x,t) se propageant sur une ligne ? A et B sont des<br />

constantes, x une coordonnée, u une vitesse et t un temps. Justifier ses<br />

réponses.<br />

a) v = A/ (x - ut) b) v = A/ (x – ut)2<br />

c) v = A sinh B(t – x/u) d) v = A cos2B(x + ut)<br />

e) v = A ln B(x + ut) f) v = A exp jB (x - ut)2<br />

g) v = A f(x2 – ut)<br />

6.2 Fonctions d'onde<br />

Si on applique à l'entrée d'une ligne électrique semi-infinie une tension de la<br />

forme :<br />

v(t) = v(0, t) =<br />

100<br />

2 + 10 16 t 2 ,<br />

déterminer la fonction qui décrit l'onde de tension qui se propage (la fonction<br />

d'onde), sachant que sa vitesse est de 2,5·10 8 m/s. Faire un graphique de la<br />

fonction d'onde en fonction de l'abscisse x aux instants t1 = 10 ns et t2 =<br />

20 ns.<br />

Rép.: v(x,t) =<br />

100<br />

2 + 10 16 (t – 4·10 9 x)2


188 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

6.3 Fonction d'onde<br />

On a une ligne sur laquelle les ondes de tension ou de courant se propagent<br />

à la vitesse u = 2,5·10 8 m/s. Si l'on applique à l'entrée une tension telle que<br />

dans le référentiel (0'x') lié à l'onde on ait: v(x' ) = 50 volts ,<br />

2<br />

1 + 0.2x'<br />

déterminer la fonction d'onde. On considère la ligne comme semi-infinie.<br />

Représenter cette fonction à l'instant t = 40 ns.<br />

Rép.: v(x,t) =<br />

6.4 Onde en échelon<br />

50<br />

1 + 0,2(x - 2,5· 10 8 t)<br />

2 volts<br />

La source de tension électrique dans le système ci-contre est décrite par<br />

l'échelon v s t = 2 Ut volts. Trouver l'expression de l'onde de courant qui<br />

part sur la ligne et celle de l'onde de tension réfléchie.<br />

6.5 Onde sinusoïdale<br />

+<br />

vs (t)<br />

50 Ω<br />

Zo = 50 Ω<br />

u = c<br />

0 x = 30 m<br />

Rt =<br />

25 Ω<br />

On applique à l'entrée d'une ligne bifilaire semi-infinie dans l'air, une tension<br />

de la forme<br />

v(t) = 100 cos (4π·10 8 t) volts .<br />

a) Évaluer la pulsation, la fréquence et la période de l'excitation.<br />

Rép.: f = 200 MHz<br />

b) Déterminer la fonction d'onde.<br />

Rép.: v(x,t) = 100 cos (4π·10 8 t – 4.19x) volts


c) Calculer la longueur d'onde.<br />

Rép.: 1.5 mètre<br />

6.6 Calcul de paramètres linéiques<br />

6 Lignes électriques sans perte 189<br />

Calculer les paramètres linéiques d'une ligne aux pertes négligeables dont<br />

l'impédance caractéristique est de 50 ohms, avec une vitesse de propagation<br />

des ondes de 200 000 km/s.<br />

Rép.: 100 pF/m, 250 nH/m...<br />

6.7 Fonctions d'onde. Énergie<br />

On applique à l'entrée d'une ligne semi-infinie un échelon de tension v(t) =<br />

v(0,t) = 10 U(t) volts. Si l'impédance caractéristique est 50 ohms et la vitesse<br />

de propagation 200 000 km/s,<br />

a) Déterminer la fonction d'onde de tension électrique. Faire un graphique<br />

de la tension sur la ligne à t = 1 et 2 μ s. Dans une autre figure,<br />

représenter la tension en x = 2 et 5 mètres en fonction du temps.<br />

Rép.: v (x,t) = 10 U(t – 5·10 9 x) volts<br />

b) Trouver la fonction d'onde de courant.<br />

c) Écrire l'expression de la puissance P(x,t), et décrire la distribution<br />

d'énergie sur la ligne à t = 1 μs.<br />

Rép.: P (x,t) = 2 U(t – 5·10 9 x) watts . Distribution uniforme<br />

d'énergie sur 200 m de ligne, avec une densité de 10 nJ/m.<br />

d) Démontrer que la densité d'énergie électrique sur la ligne est égale à la<br />

densité d'énergie magnétique. La densité d'énergie est l'énergie par unité<br />

de longueur de la ligne.<br />

6.8 Onde de courant et onde de tension<br />

Considérer une ligne coaxiale RG-58C/U (Z o = 50 ohms, u = 2c/3) très<br />

longue à l’entrée de laquelle on applique une tension décrite par<br />

v(0, t) = 10 12 2t volts. Si on suppose les pertes négligeables, déterminer la<br />

fonction décrivant l’onde de courant sur la ligne, et faire le graphique de cette<br />

fonction à l’instant t = 1 μs.


190 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

6.9 Fonctions d'onde. Puissance<br />

À l'extrémité x = 0 d'une ligne semi-infinie sans perte, d'impédance<br />

caractéristique Z o = 50 ohms, on applique une tension<br />

v (t) = 5 U(t ) – 5 U(t – 10 8 ) volts , où t est en secondes.<br />

a) Représenter cette fonction. La vitesse de propagation u = c, celle dans le<br />

vide.<br />

b) Déterminer la fonction d'onde de tension sur la ligne. Faire une figure.<br />

c) Écrire la fonction d'onde de courant.<br />

Rép.: i (x,t) = 0.1 U(t – 3.33· 10 9 x) – 0.1 U(t – 3.33· 10 9 x – 10 8 ) A<br />

d) Établir l'expression de la puissance fournie par la source et celle de la<br />

puissance sur la ligne.<br />

Rép.: PS = 0.5 U(t) – 0.5 U(t – 10 8 ) W<br />

P (x,t) = 0.5 U(t – x/v) – 0.5 U(t – x/v – 10 8 ) W<br />

6.10 Décharge d’un condensateur dans une ligne<br />

La figure ci-contre représente un condensateur C chargé initialement à la<br />

tension Vo qui est relié à l’entrée d’une ligne RG-58C/U très longue par<br />

l’intermédiaire d’un interrupteur analogique K dont la résistance interne est<br />

négligeable à l’état «fermé», et extrêmement élevée à l’état «ouvert».<br />

+<br />

V o<br />

K<br />

RG-58C/U<br />

C Z o u<br />

x = 0<br />

a) Si l’interrupteur est fermé à l’instant t = 0, trouver l’expression complète<br />

de la tension sur la ligne en tout temps, c’est-à-dire la fonction d’onde.<br />

Exposer clairement la méthode et les hypothèses utilisées.<br />

b) Faire le graphique de la tension à l’entrée de la ligne en fonction du<br />

temps, ainsi que celui de la tension sur la ligne à l’instant 2τ, où τ est la<br />

constante de temps du système. Vous exprimerez celle-ci en fonction des<br />

paramètres donnés.<br />

c) Quelle est l'expression de l'onde de courant ?


6.11 Onde de courant et onde de tension<br />

6 Lignes électriques sans perte 191<br />

Le système représenté ci-contre est formé d'une bobine d'inductance L sans<br />

résistance, parcourue par un courant initial Io et placée à l'entrée d'une ligne<br />

électrique très longue d'impédance caractéristique Zo. Le courant est fourni<br />

par une source de courant en parallèle avec une résistance R non nulle. Si<br />

l'interrupteur K s'ouvre à l'instant t = 0, décrire l'onde<br />

I o<br />

t = 0<br />

K<br />

A<br />

R L<br />

de courant qui se propage sur la ligne.<br />

Application numérique: Z o = 50 ohms, u = 2c/3, I o = 1 A, R = 10 ohms,<br />

L = 1 μH<br />

6.12 Réflexions multiples<br />

Considérer la ligne sans pertes représentée ci-contre qui est initialement non<br />

chargée.<br />

a) Évaluer les coefficients de réflexion de tension et de courant aux deux<br />

extrémités.<br />

R: ρsv = –ρsi = –0,667<br />

b) Écrire la fonction décrivant la première onde de tension partant de<br />

l'origine et celle de la première onde réfléchie au récepteur.<br />

Rép.: V 1 x,t = 0,833 Ut + 3,33· 10 9 x – 2·10 6 V<br />

c) Quelle est l'expression générale de la ne onde de tension partant de la<br />

source?<br />

15 Ω<br />

+<br />

2 V<br />

B<br />

Z = 75 Ω<br />

o<br />

8<br />

v = 3·10 m/s<br />

0 d = 300 m<br />

Z o<br />

u<br />

R =<br />

r<br />

225 Ω


192 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

n 1 n 1<br />

Rép.: Vn+ (x,t) = ρs ρr U [t – x/v – 2(n – 1)τ ] V où τ est le temps<br />

que met une onde à parcourir la ligne.<br />

d) Faire le graphique en zigzag de la tension sur la ligne jusqu'au temps<br />

t = 8t .<br />

e) Faire le graphique de v(0,t) et de v(300,t) de t = 0 à t = 8τ.<br />

6.13 Réflexions multiples. Lignes raccordées<br />

+<br />

2Z o1<br />

t = 0<br />

V o Z o1 Z o2 = 2Z o1<br />

0<br />

A<br />

B<br />

3Z o1<br />

La ligne de transmission ci-dessus est formée de deux lignes sans perte<br />

d'égale longueur et d'impédances caractéristiques différentes raccordées en<br />

série. Le temps de propagation sur chaque section est le même.<br />

a) Évaluer les coefficients de réflexion de tension et de courant à chaque<br />

extrémité.<br />

b) Trouver les coefficients de réflexion et de transmission à la jonction des<br />

deux lignes pour les ondes :<br />

1. allant de gauche à droite<br />

2. allant de droite à gauche.<br />

Rép.: ρ11 = –ρ22 = 1/3 ρ21 = 2/3<br />

6.14 Mesure d’impulsions au laboratoire<br />

On réalise au laboratoire le dispositif illustré ci-dessous pour étudier la<br />

propagation des impulsions sur les lignes électriques; la deuxième ligne est<br />

ouverte en C. La tension vo (t) illustrée est mesurée à la sortie du générateur<br />

G avant de le raccorder à la ligne. La période de répétition T des impulsions<br />

rectangulaires est très supérieure aux temps de propagation sur les lignes.<br />

L’oscilloscope permet de voir et de mesurer la tension électrique ve (t) à<br />

l’entrée A de la première ligne, et l’impédance d’entrée de l’oscilloscope est de<br />

l’ordre de 10 MΩ.


6 Lignes électriques sans perte 193<br />

Déterminer la tension qu’on doit voir et mesurer à l’oscilloscope dans un<br />

intervalle d’environ 500 ns. Décrire clairement les étapes du raisonnement et<br />

les calculs. Faire un graphique à l’échelle.<br />

G<br />

R g = 50 ohms<br />

vo(t) 4<br />

(volts)<br />

0<br />

A<br />

20 ns<br />

Oscilloscope<br />

RG-58C/U<br />

u 1 = 2c/3<br />

a 1 = 10 m<br />

T<br />

B RG-59/U C<br />

Z o1 = 50 ohms Z o2 = 75 ohms<br />

6.15 Trois lignes raccordées - Réflexions multiples<br />

u 2 = 2c/3<br />

a 2 = 15 m<br />

Une ligne téléphonique en deux parties 1 et 2 de même longueur a, est reliée<br />

à une source de tension en échelon vs(t) = VoU(t). Une ligne 3 de même<br />

longueur a, mais d’impédance caractéristique double (2Z o ) est branchée au<br />

point milieu B. La ligne 3 étant terminée par une résistance de valeur Zo ,<br />

déterminer la tension en C en fonction du temps (graphique) jusqu’à l’arrivée<br />

du premier écho (t = 5τ + ), utilisant particulièrement un diagramme en zigzag.<br />

Bien décrire les différentes étapes de la solution.<br />

Z s= Z o<br />

v s(t)<br />

A<br />

1 2<br />

Z o<br />

u a<br />

Z o<br />

u<br />

B C<br />

2Z o<br />

a<br />

3<br />

Z o<br />

u a<br />

t<br />

Z r = Z o


194 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

6.16 Adaptation d'impédances<br />

On raccorde une première ligne de transmission sans perte, d'impédance<br />

caractéristique Zo1 à une deuxième d'impédance Zo2 par l'intermédiaire d'un<br />

adaptateur d'impédance formé de deux résistances R1 et R2 comme illustré.<br />

Notons que R1 se place du côté de la ligne d'impédance la plus élevée.<br />

L'excitation vs appliquée à l'origine est de la forme: vs(t) = Vs U(t) volts ,<br />

où U(t) est la fonction échelon unité.<br />

a) Évaluer les résistances R 1 et R 2 qui réalisent l'adaptation des deux<br />

lignes.<br />

Rép.: 86,60 et 43,30 ohms.<br />

b) Démontrer que l'adaptateur produit une atténuation de 5,71 décibels<br />

(dB) de la puissance d'une onde incidente d'un côté ou de l'autre.<br />

c) Faire le graphique en zigzag de la tension sur les lignes.<br />

d) Faire le graphique de la tension aux bornes AB de la source en fonction<br />

du temps, ainsi que celui de la tension à l'extrémité ouverte, directement<br />

sous le premier.<br />

Rs +<br />

vs A<br />

B<br />

x = 0<br />

6.17 Lignes multiples<br />

Zo1 u1 R1 R2 x = d 1<br />

Zo2 < Zo1 u2 Rs = Zo1 = 75 ohms u1 = 2·10 8 m/s<br />

d1 = 80 m d2 = 125 mètres<br />

u2 = 1.25 u1 Zo2 = 50 ohms<br />

x = d 2<br />

La ligne sans perte 1 est raccordée de la façon illustrée à deux autres lignes<br />

d'inégale longueur et de même impédance caractéristique. Déterminer la<br />

tension à l'entrée AB dans l'intervalle 0 < t < 6 τ.


Suggestion :<br />

Considérer trois diagrammes en zigzag côte à côte.<br />

Z o /2<br />

+<br />

vs A<br />

B<br />

x = 0<br />

6.18 Récepteurs réactifs<br />

Z o = 50 Ω<br />

u<br />

1<br />

τ 1 = τ 2 = 0.75τ 3<br />

6 Lignes électriques sans perte 195<br />

3<br />

2<br />

Zo u<br />

u<br />

Z o<br />

200 Ω<br />

100 Ω<br />

Décrire de façon qualitative, avec des figures, la réflexion d'une onde de<br />

tension électrique sur une ligne, une impulsion par exemple, par :<br />

a) Un récepteur purement capacitif de capacité électrique C.<br />

b) Un récepteur purement inductif d’inductance L.<br />

c) Un récepteur formé d'un condensateur C en parallèle avec une résistance<br />

R.<br />

d) Un récepteur formé d'une condensateur C en série avec une résistance R.<br />

e) Un récepteur formé d'une inductance L en série avec une résistance R.<br />

f) Discuter de la technique appelée réflectométrie à partir des analyses<br />

précédentes.


196 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

6.19 Ligne avec condensateur<br />

Un condensateur initialement déchargé de capacité C se trouve en parallèle<br />

sur une ligne comme illustré ci-dessous qui relie deux appareils: v(0,0) = 0.<br />

Si une onde de tension en échelon v(x,t) = VoU(t - x/u) venant de la gauche<br />

arrive en 0 à t = 0, décrire qualitativement et graphiquement la tension sur<br />

la ligne au voisinage du condensateur à t > 0.<br />

Z o<br />

V o<br />

6.20 Ligne avec courant initial<br />

u<br />

0<br />

u C Zo u<br />

L'interrupteur K à l'entrée de la ligne illustrée ci-dessous est fermé depuis<br />

longtemps, de sorte qu'un courant continu a pu s'établir. Si la ligne est<br />

supposée sans pertes :<br />

a) Décrire ce qui se passe après l'ouverture de K à t = 0 .<br />

b) Faire un graphique de la tension en fonction du temps en x = 0.<br />

c) Faire un graphique du courant en fonction du temps en x = 200 km.<br />

+<br />

100 kV<br />

K<br />

t = 0<br />

Z o = 300 Ω<br />

u = c<br />

x = 200 km<br />

50 Ω<br />

Cette analyse illustre le phénomène important qui se produit à l’ouverture<br />

du disjoncteur d’une ligne à haute tension.


6.21 Ligne initialement chargée • Générateur d'impulsions<br />

6 Lignes électriques sans perte 197<br />

Analysez le générateur d'impulsions courtes représenté dans la figure cicontre.<br />

Il représente une ligne de longueur a qui est continuellement chargée<br />

par une source de tension Vs à travers une résistance R2 qui est très grande<br />

par rapport à la résistance de charge R1 et à l'impédance caractéristique Zo.<br />

K est un interrupteur électronique (analogique) qui présente une résistance<br />

négligeable quand il est fermé et une résistance quasi-infinie à l'état ouvert.<br />

V s = +10 V<br />

R1 =<br />

50 Ω<br />

K<br />

R 2 = 100 kΩ<br />

A<br />

B<br />

Zo = 50 Ω<br />

u = 2c/3<br />

a = 2 m<br />

Les temps de fermeture et d'ouverture de K sont égaux et sa période cyclique<br />

est T. La capacité linéique de la ligne est C = 100 pF/m. Discutez des<br />

avantages et des inconvénients d'un tel générateur d'impulsions courtes.<br />

Proposez des améliorations si vous en voyez.<br />

6.22 Ligne avec courant initial • Générateur d'impulsions<br />

Le système illustré ci-dessous est formé d'une ligne électrique terminée à<br />

chaque extrémité par une résistance égale au double de son impédance<br />

caractéristique. Une source de tension de résistance interne égale à Zo est<br />

reliée depuis longtemps à la ligne. L'interrupteur K est ouvert à t = 0.<br />

Z o<br />

V s<br />

K<br />

+<br />

2Z o<br />

x = 0<br />

u<br />

Zo α ≈ 0<br />

x = a<br />

a) Trouver l'expression du courant initial fourni par la source Iso et celle du<br />

courant initial circulant sur la ligne Io.<br />

b) Faire un diagramme en zigzag de la tension sur la ligne en y inscrivant<br />

les valeurs en fonction de Vs. On aura évalué les coefficients de réflexion.<br />

c) Faire la graphique de la tension à l'entrée dans un intervalle de 6T.<br />

2Z o


7<br />

Lignes semi-infinies avec pertes<br />

Régime harmonique<br />

Nous considérons ici les lignes de longueur infinie avec une entrée où se<br />

raccorde une source : on les appelle lignes semi-infinies pour cette raison.<br />

L’étude est faite en régime harmonique pour des lignes ayant des pertes,<br />

c'est-à-dire dont la résistance linéique et la conductance linéique ne sont pas<br />

nulles.<br />

7.1 Équation d'onde - Amplitude complexe<br />

Nous avons vu plus haut que l'équation générale décrivant la tension sur<br />

une ligne était de la forme suivante :<br />

∂ 2 v<br />

∂v<br />

R G v + (RC + L G)<br />

∂x2 ∂t + LC ∂2v ∂t 2<br />

(7.1.1)<br />

Or, nous savons qu'en régime harmonique, à la fréquence f = ω /2π, la<br />

tension v peut être considérée comme la partie réelle d'une fonction<br />

exponentielle complexe, en vertu du théorème d'Euler :<br />

v (x,t) Ré v (x,t) Ré V (x) e jω t Ré V(x) e j(ω t + φ) (7.1.2)<br />

où V(x) est l’amplitude complexe de l’onde en fonction de x. Remplaçons v (x,t)<br />

dans (7.1.1) par la fonction complexe v (x,t) V (x) e jω t . Alors :<br />

d 2 V<br />

dx 2 ejω t = R G V e jω t + j ω RC + L G V e jω t – ω 2 LC V e jw t (7.1.3)<br />

divisant les deux membres par e jω t et regroupant :


Ou encore :<br />

d 2 V<br />

dx 2 R G ω2 LC + j ω RC + L G V (7.1.4)<br />

d 2 V<br />

R + j ω L G + j ω C V (7.1.5)<br />

2<br />

dx<br />

Pour simplifier, posons γ R + j ω L G + j ω C<br />

(7.1.6)<br />

C'est la fonction de propagation complexe. On voit qu’elle dépend de la<br />

fréquence.<br />

Définissons :<br />

Z R + j ω L, l'impédance linéique de la ligne. (7.1.7)<br />

et Y G + jω C, l'admittance linéique de la ligne. (7.1.8)<br />

Alors :<br />

Puis :<br />

γ Z Y (7.1.9)<br />

d2 V<br />

dx 2 γ2 V 0 (7.1.10)<br />

C'est l'équation de propagation de l'amplitude complexe de la tension<br />

électrique.<br />

Autre approche<br />

En régime harmonique, un élément de ligne peut se représenter comme dans<br />

la figure 7.1.1(a) ou (b). Il est alors facile d'en tirer cette dernière équation de<br />

propagation. En effet, d'après cette figure,<br />

dV = – Z I dx (7.1.11)<br />

dI = – Y V dx (7.1.12)


D'où :<br />

I<br />

R dx jωL dx<br />

I + dI<br />

I Z dx I + dI<br />

V jωC dx G dx V + dV V Y dx V + dV<br />

(a) (b)<br />

Figure 7.1.1 Élément de ligne en régime harmonique<br />

Dérivons (7.1.13) par rapport à x :<br />

dV<br />

dx Z I (7.1.13)<br />

dI<br />

dx YV (7.1.14)<br />

d 2 V<br />

dx2<br />

En portant (7.1.14) dans cette dernière, on obtient :<br />

-dI<br />

Z dI<br />

dx<br />

d 2 V<br />

dx2 Z Y V γ 2 V (7.1.15)<br />

7.2 Fonctions d'onde - Atténuation<br />

Cette dernière équation est de la forme rencontrée précédemment dans le cas<br />

des ondes planes sauf pour le signe. Elle peut donc avoir une solution de la<br />

même forme :<br />

V (x) V + e γ x + V- e +γ x<br />

(7.2.1)<br />

ce qui se vérifie facilement par substitution. Cette fonction décrit les<br />

amplitudes complexes de deux ondes : une dans le sens positif de x, l’autre<br />

dans le sens négatif. Les constantes V + et V- sont des grandeurs complexes<br />

de façon générale, les amplitudes complexes à l’origine (phaseurs) :<br />

V + V + e jφ + et V - V -e jφ – .


Comme γ est complexe, on peut poser :<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 201<br />

γ = α + j k 1 (7.2.2)<br />

où α est le coefficient d’atténuation de la ligne ; k est la constante de<br />

phase. Notons que γ est une grandeur semblable à la fonction de<br />

propagation complexe k vue dans le cas des ondes planes se propageant<br />

dans un milieu avec pertes 2 . L'expression (7.2.1) devient alors :<br />

V (x) V + e α x e j( kx + φ+) + V- e +α xe j(kx + φ ) (7.2.3)<br />

Chaque terme du second membre représente une amplitude complexe<br />

fonction de x. Les constantes V + et V – sont les amplitudes complexes à<br />

l’origine (x = 0) : on écrit également V + (0) et V (0), ou encore Vo+ et Vo– pour<br />

éviter toute confusion. On obtient l'expression de la fonction d'onde complexe,<br />

une fonction de x et t, en multipliant cette dernière par ejω t , d’après la<br />

relation (7.1.4) :<br />

v (x,t) V o+ e α x e j(ω t kx + φ +) + V o e +α x e j(ω t + kx + φ ) (7.2.4)<br />

Puis, sous forme réelle :<br />

v (x,t) = V o+ e α x cos (ω t – kx + φ + ) + V o e +α x cos (ω t + kx + φ ) (7.2.5)<br />

Nous reconnaissons la somme ou la superposition d'une onde qui se propage<br />

dans le sens positif de X et d'une autre dans le sens négatif (2e terme). Les<br />

phases initiales à l’origine φ + et φ− dépendent du choix du référentiel et des<br />

conditions particulières du problème à traiter.<br />

Vitesse de phase<br />

O n sa it déjà qu e la vitesse de pro pa gat io n o u vit esse de phase de cett e o nde u<br />

(ou u p) est donnée par :<br />

u ω<br />

k<br />

1 Au lieu du symbole k, on utilise aussi souvent la lettre grecque β.<br />

2 On peut vérifier facilement que jk = γ.<br />

(7.2.6)


202 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Onde dans le sens positif<br />

Examinons l’amplitude complexe d’une onde sinusoïdale qui se propage<br />

dans le sens positif. C’est le premier terme de l’expression (7.2.3) :<br />

V+(x) V+(0) e α x e j( kx + φ+) (7.2.7)<br />

On voit que son module diminue exponentiellement avec x : V +(0) e αx . On<br />

sait déjà que k = 2π /λ. Donc, à chaque fois que x augmente d’une longueur<br />

d’onde λ, le phaseur tourne de 2π radians dans le plan complexe et dans le<br />

sens négatif. Son module diminue à cause de l’atténuation. La figure 7.2.1<br />

illustre ce fait à l’instant t = 0, montrant que φ + est la phase initiale de la<br />

vibration : c’est la représentation du phaseur V à un instant donné en<br />

différents points de l’axe X espacés d’un quart de longueur d’onde. La<br />

pulsation ω est la vitesse de rotation du vecteur de Fresnel ou phaseur en un<br />

point donné. Rappelons que :<br />

k 2π/λ λf u f 1/T ω 2πf k ω/u (7.2.8)<br />

où u est la vitesse de phase de l’onde, T est la période de la vibration.<br />

PLAN COMPLEXE<br />

ω V<br />

+<br />

(x)<br />

ω ω<br />

φ +<br />

φ<br />

− kz 1 V (x) X<br />

+<br />

− kz + φ +<br />

0 λ/4 λ/2 3λ/4 λ 5λ/4<br />

Figure 7.2.1 Variation de l’amplitude complexe de la tension avec x<br />

La tension électrique réelle sur la ligne à l’instant t est donnée par la<br />

fonction d’onde<br />

v + (x,t) V+(0) e α x cos (ω t kx + φ+) (7.2.9)


7 Lignes semi-infinies avec pertes 203<br />

laquelle est représentée à la figure 7.2.2 pour des valeurs quelconques de t,<br />

α, ω, k et φ + .<br />

Népers et décibels<br />

Il est pratique de mesurer le rapport de deux grandeurs au moyen du<br />

logarithme de ce rapport. On obtient alors des nombres moins élevés d’une<br />

part, et cela simplifie certaines opérations comme le calcul du gain d’une<br />

chaîne d’appareils.<br />

Considérons deux valeurs A1 et A 2 d’une certaine grandeur A. Cela peut<br />

être, par exemple, l’amplitude d’une onde de tension électrique en deux<br />

points d’une ligne. Le rapport en népers (Np) 3 de A2 à A1 est défini comme :<br />

de sorte que :<br />

rNp ln A 2<br />

A 1<br />

(7.2.10)<br />

A 2 A 1 e rNp ou A 1 A 2 e -rNp (7.2.11)<br />

Si A 2 < A 1 , r Np est négatif.<br />

v(x,t)<br />

1<br />

Amplitude de la tension<br />

(unités arbitraire)<br />

0<br />

1<br />

t<br />

t + Δt<br />

Enveloppe supérieure<br />

λ<br />

Figure 7.2.2 Onde atténuée dans le sens positif de x<br />

v<br />

Enveloppe inférieure<br />

3 D’après John NAPIER ou NEPER, mathématicien écossais (1550 - 1617) qui inventa les logarithmes dits népériens qui<br />

trouvèrent une application immédiate dans divers calculs, particulièrement en astronomie.<br />

x


204 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Nous avons vu plus haut que l’amplitude d’une onde qui se propage dans un<br />

milieu avec pertes décroît exponentiellement : V(x) Vo e-αx . On voit<br />

ainsi que -αx est le rapport en népers de V(x)/Vo , x étant la distance entre<br />

l’origine et un certain point sur la ligne. C’est pourquoi le coefficient<br />

d’atténuation α se mesure en Np/m. D’autre part le rapport A2 /A1 de deux<br />

tensions ou de deux courant électriques (ou de deux valeurs de champ<br />

électrique, etc.) en décibel (dB) 4 , est défini au moyen du logarithme<br />

décimal :<br />

d’où : A 2 A 1 10 rdB/20<br />

rdB 20 log10 A 2<br />

A 1<br />

(7.2.12)<br />

Le rapport de deux puissances P2/P1 en décibels est alors défini comme<br />

suit : rdB 10 log10 P2<br />

P1<br />

(7.2.13)<br />

On obtient facilement la correspondance entre décibels et népers en portant<br />

la relation (7.2.11) dans (7.2.12) :<br />

rdB 20 log10 e rNp 20rNp log10e<br />

7.3 Analyse de la fonction γ<br />

Ligne sans perte<br />

r dB 8,686 r Np<br />

(7.2.14)<br />

Dans ce cas, R = 0, G = 0, et γ (R + j ω L) (G + j ω C) (Équation<br />

7.1.6) se réduit à :<br />

γ jω LC j ω u<br />

j k (7.3.1)<br />

4 1 décibel (dB) = 0,1 bel (B), cette dernière unité, le bel, qui n’est pas utilisée, est nommée d’après Alexander Graham BELL<br />

(1847 - 1922), l’inventeur du téléphone.


7 Lignes semi-infinies avec pertes 205<br />

Mais une ligne vraiment sans perte n’existe pas. Toutefois, dans le cas de<br />

lignes relativement courtes, on peut souvent faire cette approximation.<br />

Ligne avec pertes<br />

En général, on calcule la fonction de propagation γ à partir de son expression<br />

exacte (7.1.6) :<br />

γ (R + j ω L) (G + j ω C) (7.1.6)<br />

Sa partie réelle est le coefficient d'atténuation α et sa partie imaginaire<br />

donne la constante de phase k. C'est un calcul facile à faire avec toute<br />

calculatrice scientifique ou ordinateur.<br />

Fréquence de transition<br />

La fréquence de transition ft est celle à laquelle R = ω tL : ft = ωt/2π. D’autre<br />

part, en pratique, la conductance linéique G est généralement négligeable<br />

devant jωC, sauf aux très hautes fréquences. Pour une ligne donnée, on peut<br />

dire que le domaine des «hautes fréquences» commence vers 10ft. Exemple 7.3.1 Fonction γ et vitesse de phase<br />

Considérons un câble coaxial RG-58C/U (voir tableau 6.4.1 et annexe)<br />

utilisé dans l’intervalle de fréquence allant de 100 Hz à 100 kHz. En<br />

pratique, la résistance linéique change sensiblement dans cet intervalle,<br />

mais nous supposerons pour le moment une valeur constante de 0,04<br />

ohms/m. On connaît la capacité linéique : C = 92,4 pF/m. La conductance<br />

linéique est essentiellement nulle. On tire l’inductance linéique de<br />

l’expression de l’impédance caractéristique à haute fréquence, Zo = L/C :<br />

L = Zo 2 C = 53 2 × 92,4· 10 12 = 260 nH/m<br />

On porte ces valeurs de paramètres dans l’expression de γ (7.1.6) pour<br />

l’évaluer. On peut calculer la fréquence de transition :<br />

ft = ωt = R<br />

2π 2πL<br />

= 24,5 kHz


206 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On remarque la variation considérable de la vitesse de phase dans cet<br />

intervalle : c’est un milieu dispersif. Les conséquences sont importantes en<br />

téléphonie : distorsion de phase.


d)<br />

10- 8 u [m/s]<br />

0<br />

2<br />

1<br />

10 2<br />

Approximations<br />

Vitesse de phase<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 207<br />

10<br />

Fréquence [Hz]<br />

3 104 105 Figure 7.3.1 Fonction de propagation et vitesse de phase<br />

Approximations utiles en hautes fréquences<br />

Les pertes en cours de propagation le long d’une ligne sont causés par les<br />

paramètres linéiques R et G. Or ceux-ci dépendent de la fréquence en<br />

pratique : on ne peut généralement pas les considérer comme constants,<br />

sauf dans un intervalle de fréquence limité. Il importe d’examiner comment<br />

varient les paramètres linéiques avec la fréquence. Trouvons premièrement<br />

quelques approximations utiles de γ en fonction des paramètres R, L, G et C.<br />

Vu que γ = α + jk, il s’ensuit que α et k sont fonctions de la fréquence et des<br />

paramètres répartis. Pour obtenir ces deux grandeurs, on doit calculer γ et<br />

en tirer ses parties réelle et imaginaire. Il est intéressant de considérer une<br />

approximation qu’on peut faire quand f > 2ft . Dans l’expression (7.1.6), après<br />

avoir mis en facteurs jωL et jωC sous le radical, on obtient :<br />

γ = jω LC 1 + R<br />

jω L<br />

1 + G<br />

jω C<br />

D’après la formule du binôme de Newton :<br />

1/2<br />

= jω LC 1 + R +<br />

jω L G – RG<br />

jω C ω2 1/2<br />

(7.3.2)<br />

LC<br />

(1 ± x) n = 1 ± nx +<br />

n(n - 1)<br />

2!<br />

x 2 ± ... ,


208 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

en posant x = 1<br />

jω R L + G C<br />

– RG<br />

ω2LC qui est > ωt)<br />

C<br />

D’où on tire des expressions approximatives de α et k . La précision est<br />

supérieure à 0,5 % en négligeant les termes d’ordre supérieur à 2, pour<br />

f ≥ 2ft :<br />

α ≈ LC<br />

2 R L + G C 1 + 1 2 RG<br />

ω 2LC<br />

k ≈ ω LC 1 + 1 R<br />

8ω2 L<br />

– G 2<br />

(ω ≥ 2ωt)<br />

C<br />

(7.3.3)<br />

(7.3.4)<br />

Cette dernière expression montre particulièrement qu’à haute fréquence, la<br />

constante de phase k tend vers sa valeur sur une ligne sans perte ω LC. À<br />

haute fréquence (2f t < f ), le coefficient d’atténuation tend vers la valeur :<br />

α ≈ LC<br />

2 R L + G C (ω >> ωt) (7.3.5)<br />

Or, on vérifie qu’en pratique R/L >> G/C dans une gamme étendue de<br />

fréquences comprises approximativement entre 2ft et 10 000ft , dans le cas<br />

de bons diélectriques comme le polyéthylène, de sorte que :<br />

α ≈ R<br />

2 C<br />

L ≈<br />

R<br />

2 L/C<br />

≈ R<br />

2Zo<br />

2ft < f < 10 000ft (7.3.6)<br />

On peut souligner l’analogie entre cette expression et celle du coefficient<br />

d’atténuation d’une onde plane dans un diélectrique à faibles pertes vue<br />

σ' η<br />

précédemment : α = , où σ' et η sont respectivement la conductivité<br />

2<br />

effective et l’impédance caractéristique du diélectrique.<br />

Comme k = ω /u , on obtient une expression approximative de la vitesse de<br />

phase u en haute fréquence à partir de l’équation 7.9.4 :


u ≈<br />

1<br />

LC 1 + 1 R<br />

2<br />

8ω L G<br />

C<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 209<br />

2 (ω > 2ωt) (7.3.7)<br />

En pratique, pour les lignes courantes, G/C 2ωt) (7.3.8)<br />

Ce résultat est comparé celui de la formule exacte (supposant R, L, G et C<br />

constants) dans la figure 7.3.2, avec les données de l’exemple précédent. À<br />

des fréquences relativement élevées, la vitesse de phase tend vers une limite<br />

essentiellement déterminée par la capacité et l’inductance distribuées,<br />

indépendante des pertes :<br />

10 8 u [m/s]<br />

2.5<br />

2<br />

1.5<br />

1<br />

0.5<br />

u ≈ 1<br />

LC ω ≥ 2ω t<br />

Vitesse de phase<br />

Exact<br />

Approximatif<br />

(7.3.9)<br />

0<br />

102 103 104 105 Fréquence [Hz]<br />

Figure 7.3.2 Comparaison des calculs exact et approximatif de u. (voir exemple 7.3.1)


210 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Approximations utiles en basses fréquences<br />

Mettons en facteurs R et G dans l’expression γ = (R + jω L) (G + jω C) :<br />

jω L<br />

γ = RG 1 +<br />

R<br />

1/2<br />

jω C<br />

1 +<br />

G<br />

1/2<br />

En développant par le binôme de Newton et en retenant seulement les<br />

termes d’ordre 1 et 2, on obtient l’approximation suivante :<br />

γ ≈ RG 1 + ω2<br />

8 L<br />

R<br />

– C<br />

G<br />

2 + j ω 2 L<br />

R<br />

+ C<br />

G<br />

1 + ω2<br />

8 LC<br />

RG (7.3.10)<br />

D’où les expressions approximatives du coefficient d’atténuation et de la<br />

vitesse de phase :<br />

α ≈ RG 1 + ω2<br />

8 L R<br />

2<br />

u ≈<br />

RG L R + C G<br />

– C 2<br />

G ω < ωt/5 (7.3.11)<br />

1 + ω2<br />

8 LC<br />

RG<br />

ω < ωt/5 (7.3.12)<br />

Quand la fréquence tend vers zéro, considérant qu’en pratique C/G >> L/R,<br />

les limites sont :<br />

α ≈ RG (7.3.13)<br />

u ≈ 2 C G R (7.3.14)<br />

C’est un résultat remarquable en ce sens que l’atténuation et la vitesse de<br />

phase tendent vers zéro quand la conductance linéique G s’annule ! Mais il<br />

faut remarquer que la conductance linéique G est une grandeur qui fluctue<br />

beaucoup en pratique, car elle dépend particulièrement de la température et<br />

de l’humidité ambiante. L’atténuation et la vitesse de phase aux très basses<br />

fréquences sont donc mal définies. Mais cela n’a pas d’importance en<br />

pratique dans les systèmes de communication modernes où on utilise des<br />

signaux à hautes fréquences.


7.4 Paramètres linéiques<br />

Effet de la fréquence<br />

Résistance linéique<br />

Conducteur cylindrique<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 211<br />

La résistance linéique dépend de la fréquence à cause de l’effet<br />

pelliculaire : le courant est repoussé vers la surface des conducteurs à<br />

mesure que la fréquence augmente. Donc, la section de passage du courant<br />

diminue, d’où l’augmentation de la résistance.<br />

La figure 7.4.1 ci-contre représente une portion de conducteur cylindrique<br />

de rayon a parcouru par un courant alternatif de fréquence f perpendiculaire<br />

au plan de la figure. L’étude de l’effet pelliculaire a permis de démontrer que<br />

la pénétration du courant et du champ électromagnétique à la surface d’un<br />

conducteur est la grandeur δ définie comme :<br />

δ =<br />

où σ et μ sont respectivement la<br />

conductivité électrique et la perméabilité<br />

magnétique du conducteur. Dans<br />

le cas où le rayon de courbure a du<br />

conducteur est grand devant δ, on<br />

démontre que la densité de courant J<br />

varie exponentiellement avec la<br />

profondeur p à partir de la surface :<br />

2<br />

ωσμ<br />

p<br />

Figure 7.4.1<br />

δ<br />

(7.4.1)<br />

J(p) JS e -p/δ (7.4.2)


212 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

À la profondeur p = δ, J(δ) JS e -1 ≈ 0,368 JS . Rappelons que les modules du<br />

champ électrique E et du champ magnétique H varient de la même façon<br />

avec la profondeur p. On démontre également que si δ


Ligne bifilaire<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 213<br />

Ce dernier raisonnement s’applique en haute fréquence à une ligne bifilaire<br />

(fig. 7.4.3) dont les conducteurs sont de faible diamètre 2a devant leur<br />

séparation 2d. Autour de chaque conducteur, le champ électrique est<br />

pratiquement radial, et la pénétration δ du courant pratiquement uniforme<br />

sur la circonférence 5 . La résistance linéique d’une telle ligne s’exprime alors<br />

comme :<br />

R ≈<br />

1<br />

πσ aδ<br />

≈ 1<br />

πa<br />

ωμ<br />

2σ<br />

≈ 1<br />

πa<br />

πfμ<br />

σ<br />

(7.4.7)<br />

Ce qui montre que la résistance linéique de la ligne augmente comme la<br />

racine carrée de la fréquence f de l’onde qui se propage. À très basse<br />

fréquence, la résistance se réduit à celle en courant continu :<br />

D’où le rapport :<br />

c<br />

a<br />

b<br />

δ<br />

ε<br />

μ<br />

Ro<br />

R<br />

Ro<br />

1<br />

2πa 2 σ<br />

≈ 2a<br />

δ<br />

a<br />

δ δ<br />

ε<br />

μ<br />

a<br />

2d<br />

Figure 7.4.2 Ligne coaxiale Figure 7.4.3 Ligne bifilaire<br />

(7.4.8)<br />

(7.4.9)<br />

5 Dans la figure, les conducteurs sont relativement près l’un de l’autre : dans ce cas, il y a un effet de proximité qui cause une plus<br />

grande densité de courant sur les surfaces adjacentes, tel qu’illustré. Cet effet est causé par une plus grande intensité du champ<br />

électromagnétique au voisinage des surfaces adjacentes.


214 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Exemple 7.4.1 Résistance linéique<br />

VARIATION AVEC LA FRÉQUENCE.<br />

La conductivité du cuivre est de 5,7·107 S/m et sa perméabilité magnétique<br />

μ ≈μο = 4π·107 H/m. À 1 MHz, la pénétration du courant est donc :<br />

δ =<br />

2<br />

2π × 10 6 × 5,7⋅ 10 7 × 4π⋅ 10 7<br />

1/2 = 6,67⋅ 10 5 m = 66,7 μm<br />

ce qui est moins du sixième du rayon du conducteur central ou de<br />

l’épaisseur d’écran de la plupart des câbles coaxiaux, de sorte que<br />

l’approximation précédente s’applique. Par exemple, pour le câble RG-58/U,<br />

a = 0,407 mm, b = 1,475 mm. Au moyen de l’expression (7.4.4), on obtient<br />

sa résistance linéique :<br />

R =<br />

(1 + 0,407/1.475)<br />

2π × 5,7 ⋅ 107 × 0,407 ⋅ 10 3 ≈ 0,131 ohms/m<br />

× 66,7 ⋅ 10 6<br />

Vu la loi en f , cette résistance sera, par exemple, 4 fois plus grande à 16<br />

MHz, 10 fois plus grande à 100 MHz, etc. Les conséquences pratiques de ce<br />

phénomènes posent un des problèmes les plus importants dans le domaine<br />

de la transmission des signaux par lignes électriques, celui de leur<br />

atténuation considérable aux fréquences élevées.<br />

La résistance linéique à très basse fréquence ou en courant continu peut<br />

être calculée connaissant le rayon a du conducteur central, le rayon interne<br />

b de l’écran (conducteur externe) et son épaisseur. En supposant cette<br />

dernière égale à 0,3 mm, ce qui est près de la réalité, avec l’expression<br />

(7.4.5) :<br />

Ro =<br />

1<br />

π × 5,7 ⋅ 107 +<br />

1<br />

× 4,07 ⋅ 10 4 2<br />

π × 5,7 ⋅ 107 × 1,775 ⋅ 10 3 2 – 1,475 ⋅ 10 3 2<br />

Ro = 3,944 ⋅ 10 2 ohm/m<br />

On notera que cette valeur est environ 3 fois plus faible que celle calculée à<br />

1 MHz, ce qui démontre bien l’importance de l’effet pelliculaire.


Inductance linéique<br />

Ligne coaxiale<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 215<br />

L’inductance linéique est formée de deux termes, l’inductance interne et<br />

l’inductance externe :<br />

L Lint + Lext<br />

(7.4.10)<br />

Le premier terme est associé au flux magnétique dans les conducteurs, et le<br />

deuxième est associé au flux entre les conducteurs, hors des conducteurs.<br />

Pour un câble coaxial (fig 7.4.2), à une fréquence qui tend vers zéro, on<br />

démontre que :<br />

L μ<br />

2π 1<br />

4 +<br />

c4 (c2 b 2 ln ( c<br />

2<br />

) b ) 3c2 b 2<br />

4(c2 b 2 )<br />

+ μo<br />

2π ln b a (7.4.11)<br />

où μ est la perméabilité magnétique du conducteur. Si, par exemple, μ = μ o ,<br />

avec b/a = 2,71818 = e, et b ≈ c, on a Lext ≈ 4Lint.<br />

Quand l’effet pelliculaire augmente avec la fréquence, le courant est<br />

repoussé vers les surfaces des conducteurs qui se font face et le flux<br />

magnétique interne diminue. Donc, l’inductance interne diminue avec la<br />

fréquence. L’inductance externe reste constante. À très haute fréquence,<br />

quand la pellicule δ est très inférieure aux rayons et aux épaisseurs des<br />

conducteurs, l’inductance linéique devient pratiquement égale à l’inductance<br />

linéique externe :<br />

Ligne bifilaire<br />

L ≈ Lext ≈ μο<br />

2π<br />

ln ( b) [H/m] (7.4.12)<br />

a<br />

Dans le cas où les deux fils sont relativement éloignés (d >> a, voir fig. 7.4.3),<br />

l'inductance interne linéique à très basses fréquences est donnée par :<br />

L i = μ<br />

8π [H m -1 ] (7.4.13)


216 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On démontre aussi que l'inductance linéique externe est donnée par :<br />

L e μ<br />

π cosh-1d a<br />

≈ μ<br />

π ln 2d a<br />

[H/m] si d >> a<br />

À hautes fréquences, l'inductance interne devient négligeable devant Le, de<br />

sorte que l'inductance linéique se réduit à :<br />

On démontre aussi que :<br />

L ≈ μ<br />

π ln 2d a<br />

cosh -1d a ln K avec K d a<br />

[H/m] si d >> a (7.4.14a)<br />

1 (a/d)<br />

On en tire une expression valide pour tout rapport de d/a à hautes<br />

fréquences :<br />

Capacité linéique<br />

Ligne coaxiale<br />

L μ<br />

ln K [H/m] exactement (7.4.14b)<br />

π<br />

Considérons le cas de la ligne coaxiale (fig. 7.4.2). La capacité linéique à<br />

haute fréquence est donnée par la même expression qu’en courant continu :<br />

C<br />

2πε'<br />

ln (b/a)<br />

F/m (7.4.15)<br />

où la permittivité ε ' du diélectrique est pratiquement indépendante de la<br />

fréquence pour les diélectriques utilisés couramment.


Ligne bifilaire<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 217<br />

Pour une ligne bifilaire (fig. 7.4.3), la capacité linéique est celle démontrée en<br />

électrostatique :<br />

C<br />

πε'<br />

cosh -1 (d/a)<br />

L’approximation est valide si d >> a.<br />

Conductance linéique<br />

πε'<br />

ln K ≈<br />

πε'<br />

ln(2 d/a) [F/m] (7.4.16)<br />

En régime sinusoïdal, le diélectrique est caractérisé par sa conductivité<br />

effective :<br />

σe = σ + ω ε" (7.4.17)<br />

où ε” est la partie imaginaire de la permittivité complexe : ε = ε’ - jε”. Elle est<br />

reliée aux pertes par hystérésis dans le diélectrique. En pratique, la<br />

conductivité σ du diélectrique est négligeable devant ωε" , de sorte que<br />

σe ≈ ω ε" . Dans ce cas, le facteur de pertes FP ≈ tg δ p = σe/ω ε' ≈ ε”/ε’ 7 . δp est l’angle de pertes ici. Il s’ensuit que la conductivité effective peut s’écrire<br />

comme suit :<br />

σ e ≈ ω ε' tg δ p<br />

Or, on sait qu’il existe la relation fondamentale suivante entre la capacité<br />

d’un système de deux conducteurs et la conductance entre ces deux mêmes<br />

conducteurs quand le diélectrique de permittivité ε’ est remplacé par un<br />

milieu conducteur de conductivité σe :<br />

6<br />

G/C = σ e /ε’<br />

Ne pas confondre ici la pénétration du courant δ avec l’angle de pertes δ p .


218 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Pour une ligne coaxiale, on a par conséquent :<br />

G<br />

2πσe<br />

ln (b/a)<br />

= 2πωε' tg δp<br />

ln (b/a)<br />

Mais, vu que la capacité a comme expression C 2πε'<br />

ln ( b/a)<br />

finalement :<br />

G ω C tg δ p<br />

Atténuation en fonction de la fréquence<br />

(7.4.18)<br />

, on a<br />

(7.4.19)<br />

À la section 7.3, on a vu que le coefficient d’atténuation des ondes sur une<br />

ligne électrique avait une expression particulièrement simple en pratique<br />

quand la fréquence est très supérieure à la fréquence de transition ft<br />

(équation 7.3.6) :<br />

α ≈ R<br />

2Zo (7.4.20)<br />

Dans la section suivante, il est démontré que l’impédance caractéristique Zo<br />

se réduit à celle d’une ligne sans pertes dans ce cas : elle est résistive et<br />

constante. D’autre part, la résistance linéique R à haute fréquence (faible<br />

pénétration ) est donnée par les expressions 7.4.5 et 7.4.7 pour une ligne<br />

coaxiale et une ligne bifilaire respectivement. Dans ces expressions, seule la<br />

fréquence f est variable. On peut donc écrire :<br />

et<br />

R ≈ 1 + a/b<br />

2πa<br />

R ≈ 1<br />

πa πμ<br />

σ<br />

πμ<br />

σ f ≈ A f (cable coaxial) (7.4.21)<br />

f ≈ B f<br />

(ligne bifilaire) (7.4.22)<br />

Le coefficient d’atténuation d’une ligne coaxiale peut donc s’écrire comme<br />

suit :<br />

Et celui d’une ligne bifilaire :<br />

α ≈ A<br />

2Zo<br />

α ≈ B<br />

2Zo<br />

f ≈ A' f<br />

f ≈ B' f<br />

(7.4.23)<br />

(7.4.24)


7 Lignes semi-infinies avec pertes 219<br />

Cette loi simple permet de calculer l’atténuation à toute fréquence élevée<br />

connaissant sa valeur α à une fréquence de référence fo. En effet, pour le<br />

o<br />

câble coaxial à cette dernière fréquence :<br />

αo ≈ A' fo<br />

Divisons l’expression 7.4.23 par cette dernière :<br />

α<br />

αo<br />

D’où, finalement la loi très simple :<br />

≈ A' f<br />

A' fo<br />

=<br />

α ≈ αo f/fo<br />

De même pour la ligne bifilaire ou toute autre ligne électrique.<br />

f<br />

fo<br />

(7.4.25)<br />

En général, l’effet de la conductance linéique est faible devant celui de la<br />

résistance linéique, de sorte qu’il est négligé le plus souvent.<br />

Exemple 7.4.2 Calcul d'atténuation<br />

Si le fabricant du câble RG-58/U donne la valeur de 92,4 pF/m pour la<br />

capacité linéique (annexe A), on peut déduire la permittivité relative<br />

ε' r = ε'/εo du diélectrique :<br />

ε' r =<br />

C ln (b/a)<br />

2πεo<br />

= 92,4 ⋅ 10 12 × ln (1,475/0,407)<br />

2π × 8,854 ⋅ 10 12<br />

= 2,139<br />

ce qui correspond bien à la valeur connue pour le diélectrique utilisé, le<br />

polyéthylène.<br />

On sait que le facteur de pertes du polyéthylène est d’environ 0,0005 sur<br />

une très grande étendue de fréquence jusqu’aux gigahertz. L’expression<br />

(7.4.19) nous fournit une valeur de la conductance linéique à 1 MHz :<br />

G = ω C tg δp = 2π × 10 6 × 92,4 ⋅ 10 12 × 0,0005 = 2,903 ⋅ 10 7 S/m<br />

On a calculé plus haut qu’à 1 MHz, R = 0,131 ohm/m, L = 260 nH/m et<br />

C = 92,4 pF/m. Calculons le coefficient d’atténuation au moyen de<br />

l’expression 7.3.3. Auparavant, évaluons R/L et G/C :<br />

R L = 5,038 ⋅ 10 5 G C<br />

= 3,142 ⋅ 103


220 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Alors, α = 2,60 ⋅ 10 7 × 92,4 ⋅ 10 12<br />

2<br />

α = 1,242 ⋅ 10 3 Np/m<br />

× 5,038 ⋅ 10 5 + 3,142 ⋅ 10 3<br />

si on néglige G/C devant R/L, on calcule α = 1,235 ⋅ 10 3 Np/m , soit une<br />

différence d’environ 0,6% seulement. L’expression approximative (7.3.6) peut<br />

donc s’appliquer dans le cas présent<br />

7.5 Impédance caractéristique<br />

D’après l’équation (7.2.16), l’amplitude complexe de l’onde de tension dans le<br />

sens positif de z est V +(x) V + e γ x . On obtient l’expression de<br />

l’amplitude complexe du courant en portant cette dernière expression dans<br />

l’équation 7.1.13 qui relie la tension et le courant :<br />

I +(x) 1<br />

Z dV +<br />

dx γ<br />

Z V γ x<br />

+ e Y<br />

Z V + e γ x I + e γ x (7.5.1)<br />

Ou encore :<br />

En inversant :<br />

V +(x)<br />

I+(x)<br />

Ceci définit l’impédance caractéristique Zo de la ligne :<br />

Zo<br />

Z<br />

Y<br />

Y<br />

Z V +(x) (7.5.2)<br />

Z<br />

Y I+(x) Zo I+(x) (7.5.3)<br />

R + jωL<br />

G + jωC<br />

(7.5.4)<br />

On voit que cette grandeur complexe dépend des paramètres linéiques ainsi<br />

que de la pulsation de l’onde. Elle varie de façon importante au voisinage de<br />

la fréquence de transition ft. C’est le cas des lignes téléphoniques<br />

fonctionnant aux fréquences inférieures à 20 kHz, ce qui pose des problèmes<br />

importants sur de grandes distances.


Cas des hautes fréquences<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 221<br />

À des fréquences très supérieures à la fréquence de transition f t (celle à<br />

laquelle R = ω t L), l’impédance caractéristique devient indépendante de la<br />

fréquence. Dans ces conditions, elle tend vers la valeur des lignes sans<br />

pertes :<br />

Zo ≈<br />

Cas des basses fréquences<br />

L<br />

C (f >> ft) (7.5.5)<br />

Quand la fréquence est très inférieure à la fréquence de transitions :<br />

Zo ≈ R G (f


Zo<br />

Arg (Zo) [dg]<br />

1000<br />

800<br />

600<br />

400<br />

200<br />

0<br />

0<br />

10<br />

20<br />

30<br />

40<br />

50<br />

10 1<br />

10 1<br />

10 2<br />

10 2<br />

Module de Zo [ohms]<br />

10 3<br />

10 4<br />

Fréquence [Hz]<br />

Argument de Zo<br />

10 3<br />

10 4<br />

Fréquence [Hz]<br />

10 5<br />

10 5<br />

Figure7.5.1 Variation de Zo du coaxial RG-58/U avec la fréquence<br />

7.6 Impédance caractéristique et<br />

paramètres géométriques<br />

Voyons comment l'impédance caractéristique d'une ligne aux pertes<br />

négligeables ou d’une ligne à haute fréquence dépend des paramètres<br />

géométriques, c'est-à-dire des dimensions, dans le cas de la ligne coaxiale et<br />

dans celui de la ligne bifilaire (fig. 7.6.1, 7.6.2). Pour le câble coaxial, le<br />

rayon externe c de l’écran est sans importance, vu que le courant circule sur<br />

la surface interne.<br />

10 6<br />

10 6


Ligne coaxiale<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 223<br />

On sait que, à ces conditions, l'impédance caractéristique d'une telle ligne<br />

(fig. 7.6.1) est donnée par l’expression précédente (7.5.5), où L et C sont<br />

respectivement l'inductance et la capacité linéiques. Or, on connaît les<br />

expressions de ces dernières vues plus haut (éq. 7.4.12, 7.4.15) :<br />

L μ<br />

2π ln b a C 2πε<br />

ln ( b/a)<br />

Par substitution dans l’expression (7.5.5), on obtient :<br />

ε<br />

μ<br />

a<br />

b<br />

Zo 1<br />

2π<br />

μ<br />

ε ln b a<br />

(7.6.1)<br />

(7.6.2)<br />

a ε<br />

μ<br />

a<br />

Figure 7.6.1 Ligne coaxiale Figure 7.6.2 Ligne bifilaire<br />

Ligne bifilaire<br />

À partir des expressions HF de C et L vues plus haut, on obtient :<br />

ou<br />

Zo 1<br />

π<br />

Zo ≈ 1<br />

π<br />

μ<br />

ε cosh-1 d a<br />

μ<br />

ε ln 2d a<br />

2d<br />

[Ω] (7.6.3)<br />

si d >> a (7.6.4)


224 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Exemple 7.6.1 Calcul de paramètres divers<br />

Soit une ligne coaxiale de type RG-58/U comme dans l’exemple précédent.<br />

D’après la fiche technique d’un fabricant (Amphenol), a = 0,406 mm,<br />

b = 1,505 mm (fig. 7.6.1), εr = 2,20 (polyéthylène). Au moyen de l’expression<br />

(7.6.2), on peut vérifier que son impédance caractéristique à haute fréquence<br />

(f >> ft ) est bien voisine de 53 ohms :<br />

Zo = 1<br />

2π<br />

4π⋅ 10 7<br />

ln (1,505/0,406) = 53,0 ohms<br />

2,2 × 8,854⋅ 10 12<br />

Le fabricant donne la capacité linéique C = 93,5 pF/m et précise que la<br />

vitesse de propagation des ondes sur ce câble est de 65,9 % de celle de la<br />

lumière dans le vide (≈ 3·10 8 m/s). Donc, u = 1,977·10 8 m/s. Au moyen de<br />

la relation (6.4.10), on peut calculer l’inductance linéique :<br />

L = Zo<br />

u =<br />

53,0<br />

= 268,1 nH/m<br />

1,977⋅ 108 À partir de l’expression (7.6.1), on doit donc trouver une valeur voisine,<br />

sinon exactement égale :<br />

L ≈ L ext ≈<br />

4π⋅ 10 7<br />

2π<br />

ln 1,505<br />

0,406<br />

= 262,0 nH/m<br />

La fréquence de transition est une fréquence relativement basse. Pour la<br />

calculer, il nous faut trouver une valeur approximative de la résistance<br />

linéique : on prendra la valeur en courant continu calculée dans l’exemple<br />

7.4.1 : R o = 3,944 ⋅ 10 2 ohm/m . Alors :<br />

ft = ωt<br />

2π<br />

= R<br />

2πL =<br />

3,944⋅10 2<br />

≈ 23 kHz<br />

2π × 268,1⋅10 9<br />

On calcule aussi qu’à cette fréquence, la valeur de δ est d’environ 0,43 mm,<br />

soit comparable au rayon du conducteur central. L’effet pelliculaire est alors<br />

effectivement peu important dans un câble ayant ces dimensions.


Exemple 7.6.2 Détermination de fonctions d'ondes<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 225<br />

Considérons une ligne semi-infinie (figure ci-dessous) supposée sans perte, à<br />

l’entrée de laquelle est raccordée une source de tension décrite par :<br />

vs(t) = 10 sin(10 8 t) U(t) volts<br />

où U(t) est la fonction échelon unité. À t = 0, une onde de tension sinusoïdale<br />

commence donc à se propager sur la ligne avec une vitesse u qu’on<br />

supposera égale à 2 ·10 8 m/s. Dans la figure ci-dessous, on voit la tension<br />

sur la ligne quand le front d’onde A a franchi la distance ut.<br />

v(t)<br />

0 x<br />

L = Zo<br />

u =<br />

53,0<br />

= 268,1 nH/m<br />

1,977⋅ 108


V<br />

10<br />

0<br />

-10<br />

ut<br />

Figure 7.6.3<br />

Supposons qu’il s’agisse d’un câble RG-58C/U. Son impédance<br />

caractéristique étant de 50 ohms, l’amplitude de l’onde de courant sera<br />

Im = Vm /Zo = 10/50 = 0,2 ampères. Faisant l’hypothèse que les pertes sont<br />

négligeables, la fonction d’onde du courant est donc :<br />

i+(x,t) = 0,2 sin 10 8 (t - x/u) U(t - x/u) ampères<br />

C’est une onde qui est de forme identique à celle de la tension et en phase<br />

avec celle-ci, car l’impédance caractéristique est réelle ici.<br />

Exemple 7.6.3 Calculs à la fréquence de transition<br />

Calculons l’impédance caractéristique du câble RG-58/U à la fréquence de<br />

transition<br />

f t = 23,45 kHz (exemple 7.6.1) au moyen de l’expression (7.5.4). On utilisera<br />

R ≈ Ro = 3,95 ⋅ 10 2 ohm/m , L = 268,1 nH/m, C = 93,5 pF/m et la valeur<br />

de G calculée à cette fréquence avec un facteur de pertes de 0,005 :<br />

G = 2π × 23,45 10 3 × 93,5⋅ 10 12 × 0,005 = 6,89 ⋅ 10 8 S/m<br />

Zo =<br />

R + jωL<br />

G + jωC = 3,95 ⋅ 10 2 + j2π × 23,45 ⋅ 103 × 268,1 ⋅ 10 9<br />

6,89 ⋅ 10 8 + j2π × 23,45 ⋅ 103 × 93,5 ⋅ 10 12<br />

Z o = 3,95 ⋅ 10 2 + j3,95⋅ 10 2<br />

6,89 ⋅ 10 8 + j1,378⋅ 10 5<br />

1/2<br />

Zo = 63,7∠-22,36° = 58,9 – j24,2 ohms<br />

=<br />

λ<br />

u<br />

A<br />

5,586 ⋅ 10 2 ∠45°<br />

X<br />

1,378 ⋅ 10 5 ∠89,71 °<br />

1/2<br />

1/2


7 Lignes semi-infinies avec pertes 227<br />

On voit que l’impédance caractéristique a un module supérieur à 53 ohms et<br />

qu’elle est capacitive. En fait, celle-ci est toujours capacitive pour les lignes<br />

courantes. On constate aussi que la conductance linéique joue un rôle<br />

négligeable, particulièrement à haute fréquence : c’est pratiquement toujours<br />

le cas.<br />

Si l’impédance caract éristique est complexe, il s’ensuit que les ondes de courant<br />

et de tension q ui se propagent su r une ligne semi-infinie (sans réflexion) sont<br />

déphasées. Rema rquons aussi que l’impédance d’entrée d’une telle ligne infinie<br />

est égale à Z o . Si la source à l’entrée impose une tension alternative de 10 volts<br />

d’a mplitu de à 23,45 kHz, alors V o + = 10 volts, et :<br />

Io+ = Vo+<br />

Zo<br />

=<br />

10 = 157,0∠+22,36° mA<br />

63,7∠-22,36 o<br />

L’onde de courant est donc en avance de phase de 22,36° sur celle de<br />

tension en tout point de la ligne. D’après ce que nous avons vu plus haut, vu<br />

que ω = 2π f = 1,473 ·105 rd/s (ωt ), si les pertes étaient négligeables, la<br />

fonction d’onde réelle de tension s’écrirait comme suit en régime permanent :<br />

v + (x,t) = 10 sin(1,473 ⋅ 10 5 t - kx ) volts<br />

ou encore : v+(x,t) = 10 cos(1,473 ⋅ 10 5 t - kx - π/2) volts<br />

Mais, en réalité, il y a atténuation de l’onde en cours de propagation, de<br />

sorte que cette dernière expression n’est approximativement valide qu’à<br />

courte distance de la source. Il faut plus exactement utiliser une expression<br />

de la forme vue plus haut (éq. 7.2.6) :<br />

v+ (x,t) = V+(0) e αx cos (ωt – kx + φ+) .<br />

Dans le cas présent : v+(x,t) = 10 e αx cos(1,473 ⋅ 10 5 t - kx - π/2) volts<br />

Il reste à trouver les valeurs de α et de k. On doit donc évaluer la fonction de<br />

propagation γ. Utilisant les mêmes paramètres que précédemment :<br />

γ = (R + jωL) (G + jωC)<br />

γ = [(3,951 ⋅ 10-2 + j1,473⋅ 105 × 2,681 ⋅ 10-7 ) × (6,89 ⋅ 10-8 + j1,473⋅ 105 × 93,5 ⋅ 10-12 )] 1/2<br />

γ = [(5,586⋅ 10-2∠45,0°) × (1,378⋅ 10-5∠89,71°)] 1/2 = 8,774⋅ 10-4∠67,36° γ = 3,377⋅ 10 4 + j8,097 ⋅ 10 4 m 1


228 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

D’où : α = 3,377 ⋅ 10 4 Np/m et k = 8,097 ⋅ 10 4 rd m 1<br />

Ceci montre que l’atténuation atteint 1 néper (Np) après un parcours de<br />

2,96 km, ce qui est relativement faible. De k, on tire la vitesse de phase :<br />

u = ω k =<br />

33830<br />

1,853 ⋅ 10 4 = 1,826 ⋅ 108 m/s<br />

Remarquons que cette vitesse, la vitesse de phase, est inférieure à celle à<br />

haute fréquence (1,98 ·10 8 m/s) : elle l’est de 7,6 %. On a vu plus haut que<br />

la vitesse de phase diminue régulièrement avec la fréquence.<br />

Cette variation de vitesse avec la fréquence, cause un problème très<br />

important dans la transmission à grande distance de signaux dans la bande<br />

audio (20 Hz à 20 kHz environ). Comme les composantes de différentes<br />

fréquences d’un signal complexe se propagent à des vitesses différentes, ce<br />

signal est plus ou moins déformé à la réception : c’est la distorsion de<br />

phase. Ce problème est réglé par la translation de fréquence qui porte toutes<br />

ces composantes à des fréquences très supérieures à la fréquence de<br />

transition.<br />

Exemple 7.6.4 Variation de l'atténuation avec la fréquence<br />

À 1 MHz, c’est le domaine des hautes fréquences. Par conséquent, pour le<br />

câble RG-58/U, la vitesse de phase est 1,98 ·10 8 m/s. L’impédance<br />

caractéristique est alors réelle et égale à 53 ohms environ. Le coefficient<br />

d’atténuation est donné approximativement par l’expression (7.3.6) :<br />

α = R<br />

2Zo<br />

= 0,1311<br />

2 × 53 = 1,237⋅ 10 3 Np/m<br />

Notons que cette valeur est près de 4 fois supérieure à celle à la fréquence de<br />

transition (24,5 kHz). D’après la fiche technique d’un fabricant, le coefficient<br />

de cette ligne à 1 MHz devrait être d’environ 1,24 ·10 -3 Np/m. Le résultat de<br />

ce calcul est donc remarquable.<br />

En supposant une conductivité linéique G de 10-7 S/m aux basses<br />

fréquences, on trouve une atténuation de 0,125 ·10-4 Np/m quand f –> 0.<br />

Aux fréquences élevées, on vérifiera que le coefficient d’atténuation est donné<br />

par α = 1,237⋅ 10 6 f Np/m. Le graphique qui suit montre la variation<br />

approximative de α sur une étendue de fréquence de sept décades.


7 Lignes semi-infinies avec pertes 229<br />

Avec les méthodes de calcul modernes, il est facile de calculer α et u à partir<br />

de l’expression exacte de γ en séparant les parties réelle et imaginaire. Les<br />

formules que nous venons de voir permettent une évaluation approximative<br />

rapidement.<br />

10 4α [Np/m]<br />

100<br />

10<br />

1<br />

0,1<br />

10 0<br />

Coefficient d'atténuation<br />

câble RG-58/U<br />

Variation<br />

en f<br />

10<br />

Fréquence (Hz)<br />

2 104 Figure 7.6.4<br />

Variation approximative du coefficient d’atténuation avec la fréquence pour le câble RG-58/U dans<br />

l’hypothèse où G = 10-7 S/m<br />

EXERCICES<br />

Questions diverses<br />

a) Qu'y a-t-il de particulier à la fréquence de transition d'une ligne<br />

électrique ?<br />

b) Quelle est la règle pour établir l’expression de la tension en tout point<br />

d'une ligne infinie et en tout temps connaissant la tension à l'entrée ?<br />

10 6


230 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

c) À quelle condition le coefficient de réflexion sur le récepteur au bout<br />

d'une ligne RG -58C/U (Zo = 50 ohms) est-il négatif et réel ?<br />

d) Comment l'impédance caractéristique d'une ligne est-elle reliée à son<br />

impédance linéique et à son admittance linéique ?<br />

e) Comment évolue la vitesse de phase d'une onde sur une ligne quand la<br />

fréquence augmente ?<br />

7.1 Fonction d’onde - Équation d’onde<br />

Démontrer qu'en régime harmonique l'amplitude complexe de la tension<br />

électrique sur une ligne avec pertes satisfait l'équation de propagation<br />

suivante :<br />

d 2 V<br />

dx 2 – γ2 V = 0 avec γ 2 =ZY Z = R + jωL Y = G + jωC<br />

7.2 Ligne téléphonique<br />

Les paires de fils dans un câble téléphonique ont les caractéristiques<br />

suivantes à 10 kHz : Z o = 600 ohms u = 2,0 · 10 8 m/s α = 1 dB/km<br />

Vous raccordez à l'entrée d'une de ces paires un générateur de signaux<br />

ayant une impédance interne de 600 ohms donnant une tension de 1 volt<br />

d'amplitude en circuit ouvert (Vo ) à 10 kHz. L'autre extrémité qui se trouve à<br />

5 km est raccordée à une autre paire de fils dans le même câble, et vous la<br />

terminez où vous êtes par une charge adaptée Rc . Il s'agit donc d'une<br />

longueur totale de 10 km. Vous savez que 1 néper (Np) = 8,686 décibels (dB).<br />

a) Si vous regardez simultanément à l'oscilloscope le signal d'entrée et celui<br />

de sortie (en Rc ), quel est l'amplitude de ce dernier et quel déphasage<br />

entre les deux pourrez-vous observer et mesurer, en degrés ? Faites un<br />

croquis représentant correctement ces signaux.<br />

b) Établir une expression réelle exacte du courant sur la ligne en fonction<br />

de la position et du temps à partir de l'entrée. Note : Utiliser la variable s<br />

pour indiquer la position sur la ligne.<br />

7.3 Onde sinusoïdale sur une ligne<br />

Une ligne téléphonique de 50 km terminée par son impédance<br />

caractéristique égale à 600 ohms a une vitesse de phase de 2c/3 et une<br />

atténuation de 0,5 dB/km a 1 kHz. Si on raccorde à l’entrée un générateur<br />

d’impédance interne égale à 600 ohms dont la tension en circuit ouvert est<br />

donnée par : v s (t) = 2 cos (2000πt) volts :


7 Lignes semi-infinies avec pertes 231<br />

a) Déterminer et représenter dans une figure à l’échelle l’amplitude<br />

complexe de la tension à tous les 10 kilomètres sur une distance de 50<br />

km, ainsi que l’expression de la tension réelle au récepteur.<br />

b) Évaluer la puissance fournie à l’entrée de la ligne et celle qui est<br />

absorbée par le récepteur. Établir l’expression générale de la puissance<br />

en fonction de la position sur la ligne.<br />

R : Pe = Po = 833 μW Pr = 2,63 μW<br />

7.4 Paramètres d’un ligne coaxiale<br />

Une ligne coaxiale est constituée d'un conducteur central de rayon a = 2 mm<br />

et d'un écran de rayon interne b = 6 mm espacés par un diélectrique solide<br />

de permittivité relative égale à 2,2. Considérant les pertes comme<br />

négligeables, évaluer son impédance caractéristique et la vitesse de<br />

propagation. Rép. : Z o = 44,4 ohms u = 2,02 · 10 8 m/s<br />

7.5 Ligne à haute tension<br />

Une ligne à haute tension est faite d'une paire de câbles d'aluminium de<br />

1 cm de diamètre dont les centres sont espacés de 50 cm.<br />

a) Évaluer son impédance caractéristique.<br />

Rép. : 552 ohms<br />

b) Déterminer la tension maximale de fonctionnement si le champ<br />

électrique autour des câbles ne doit pas dépasser 10 6 V/m.<br />

Rép. : 78,2 kV<br />

7.6 Liaison par ligne adaptée avec pertes<br />

Deux stations répétitrices d'un réseau de communication sont reliées par un<br />

câble coaxial RG-8/U (Alpha 9008). Leur séparation est de 1 km. Le câble est<br />

terminé par un récepteur présentant une impédance d'entrée égale à<br />

l'impédance caractéristique Zo de la ligne. Pour faire des essais, on utilise<br />

comme source un générateur de tension sinusoïdale à 50 MHz et<br />

d'impédance interne égale à Zo donnant une tension de 2 V d'amplitude en<br />

circuit ouvert.


232 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

a) Déterminer la fonction d'onde décrivant la tension sur la ligne en tous<br />

points et en tout temps.<br />

b) Évaluer la puissance injectée dans la ligne et celle au récepteur.<br />

7.7 Variation des paramètres - Ligne téléphonique<br />

Une paire de fils dans un câble téléphonique est constituée de conducteur<br />

B&S # 20. On suppose que dans la gamme de fréquences allant de 200 à<br />

30 000 Hz, ses paramètres distribués sont approximativement constants :<br />

R = 35 Ω km, / L = 530 μH/km, C = 35 nF/km, G = 500 nS/km.<br />

Sa longueur est de 3 km et on la suppose terminée par une impédance égale<br />

à son impédance caractéristique à toute fréquence.<br />

a) Faire le graphique en fonction du logarithme de la fréquence des<br />

grandeurs suivantes :<br />

– La vitesse de phase.<br />

– Le coefficient d'atténuation.<br />

– La partie réelle R<br />

o<br />

et la partie imaginaire X<br />

o<br />

de l'impédance<br />

caractéristique.<br />

b) Évaluer la fréquence de transition de cette ligne.<br />

Rép. : ft = 10,5 kHz<br />

c) À partir de quelle fréquence l'erreur faite en utilisant la formule HF de la<br />

vitesse de phase est-elle inférieure à 2 % ?<br />

Rép. : ≈ 26 kHz<br />

d) À 5 kHz, évaluer le rapport de la tension de sortie à la tension d'entrée en<br />

décibels.<br />

Rép. : 2,87 dB<br />

e) À 5 kHz, évaluer le déphasage entre le courant et la tension sur la ligne.<br />

Rép. : 32,3° (I en avance)<br />

7.8 Paramètres HF<br />

Démontrer qu'aux fréquences très supérieures à la fréquence de transition<br />

f t , la vitesse de phase, le coefficient d'atténuation et l'impédance<br />

caractéristique d'une ligne électrique sont donnés par les expressions<br />

suivantes : u = 1<br />

LC<br />

, α = R<br />

2Zo<br />

, Zo =<br />

L C


7.9 Paramètres BF<br />

7 Lignes semi-infinies avec pertes 233<br />

Démontrer que, dans le cas où la fréquence du signal tend vers zéro, la<br />

vitesse de phase, le coefficient d'atténuation et l'impédance caractéristique<br />

d'une ligne électrique sont donnés par les expressions suivantes :<br />

u = 2/[L C R + C R G ] , α = RG , Zo = R G<br />

7.10 Népers et décibels<br />

Démontrer que 1 néper (Np) ≈ 8,686 décibels (dB).<br />

7.11 Effet pelliculaire et résistance linéique<br />

Démontrer que, à cause de l'effet pelliculaire, la résistance linéique d'une<br />

ligne électrique coaxiale à hautes fréquences est donnée par l'expression<br />

1/2<br />

R = Rs<br />

2bσ (1 + b a ) où Rs = μω<br />

2σ<br />

la résistance de surface.<br />

a est le rayon du conducteur interne, b est le rayon interne du conducteur<br />

externe et σ est la conductivité du conducteur. Cela s'applique seulement<br />

dans le cas où le rayon ou l'épaisseur des conducteurs est très supérieur à<br />

la pénétration du champ électromagnétique.<br />

7.12 Paramètres HF d’une ligne coaxiale<br />

Une ligne coaxiale est faite d'un conducteur central ayant un rayon de<br />

0,5 mm et d'un écran de rayon interne égal à 3 mm, avec un rayon externe<br />

égal à 3,15 mm. Le conducteur est en cuivre dont la conductivité est<br />

5,7 · 10 7 S/m. L'espace entre les conducteurs est plein de polyéthylène<br />

ayant une permittivité relative de 2,2 et un facteur de pertes de 0,0005 à 100<br />

MHz. Évaluer les paramètres linéiques de cette ligne à cette fréquence, son<br />

impédance caractéristique et la vitesse de propagation des ondes.<br />

Rép. : R = 0,977 Ω /m ; C = 68,31 pF/m ; L = 358,3 nH/m ;<br />

G = 21,46 μS/m ; Z o = 72,4 Ω<br />

7.13 Variation des paramètres avec la fréquence<br />

Élaborer un logiciel pour l'ordinateur personnel de votre choix permettant de<br />

calculer et mettre en graphique (échelle logarithmique de fréquence) les<br />

caractéristiques suivantes d'une ligne coaxiale en fonction de la fréquence, à<br />

partir des paramètres linéiques. Le faire aussi au moyen du logiciel<br />

MathLab.


234 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

a) La fréquence de transition (pas de graphique).<br />

b) Les parties réelle et imaginaire de l'impédance caractéristique, ou le<br />

module et l'argument.<br />

c) La vitesse de phase.<br />

d) Le coefficient d'atténuation tenant compte de l'effet pelliculaire aux<br />

fréquences telles que la pénétration est faible par rapport au rayon ou à<br />

l'épaisseur des conducteurs.<br />

Note : Imaginer une transition logique entre les caractéristiques à basse<br />

fréquence et celles à haute fréquence.<br />

7.14 Variation des paramètres avec la fréquence<br />

Une ligne coaxiale a un conducteur central de rayon a = 0,5 mm et un écran<br />

de rayon interne b = 2 mm, rayon externe c = 2,5 mm, tous deux en cuivre<br />

de conductivité avec un diélectrique solide de permittivité relative égale à<br />

2,25 (polyéthylène), avec un angle de pertes constant et égal à 0,002 rd. Les<br />

conducteurs sont en cuivre de conductivité σ = 5,7· 10 7 S m 1 .<br />

a) Évaluer son impédance caractéristique et la vitesse de phase à haute<br />

fréquence.<br />

R. : u = 200 000 km/s Zo = 55,4 ohms<br />

b) Calculer les paramètres linéiques à basse fréquence et la fréquence de<br />

transition.<br />

R. : R = 24,4 milliohms/m ; L = 344 nH/m ; C = 90,3 pF/m ; G ≈ 0 S/m ;<br />

f t = 11,3 kHz<br />

c) Évaluer la résistance et la conductance linéiques à 10 MHz et à 50 MHz.<br />

R. : 10 MHz : R = 328 mΩ /m ; G = 11,35 μS/m<br />

50 MHz : R = 734 mΩ /m ; G = 56,7 μS/m<br />

c) Calculer le coefficient d'atténuation de la ligne à 10 et à 50 MHz. Est-ce<br />

que la perditance (conductance linéique) a un effet appréciable ?<br />

R. : 28,4 et 71,2 dB/km


8<br />

Lignes finies avec pertes<br />

8.1 Fonctions d'onde<br />

Considérons une source S de tension sinusoïdale V s (valeur en circuit<br />

ouvert) et d’impédance interne Z s reliée à un récepteur d’impédance Z r par<br />

une ligne électrique de longueur a. (fig. 8.1.1). Cette ligne est caractérisée<br />

par une impédance caractéristique Z o , une vitesse de phase u et une<br />

fonction de propagation γ. La source est en action depuis longtemps, de sorte<br />

qu’un régime stationnaire s’est établi. Au départ, l’onde sinusoïdale partie de<br />

la source a subi des réflexions multiples aux deux extrémités. Mais, toutes<br />

les ondes dans une direction donnée ayant la même fréquence, leur<br />

superposition est forcément une onde sinusoïdale. Appelons V + (x)<br />

l’amplitude complexe de l’onde qui se propage dans le sens positif de x et<br />

V (x) celle de l’onde dans le sens négatif. On sait que :<br />

V +(x) V +o e -γ x et V -(x) V-o e +γ x (8.1.1)<br />

où V +o et V o sont les amplitudes complexes à l’origine. Pour simplifier la<br />

notation, on ne les soulignera pas comme auparavant, sauf si le contexte<br />

l’exige. La tension sur la ligne est donc donnée par la somme de ces deux<br />

phaseurs :<br />

V(x) V+o e -γ x + V -o e +γ x (8.1.2)<br />

Mais, on peut affirmer que l’onde V (x) résulte de la réflexion de V + (x) au<br />

récepteur. La relation sera établie un peu plus loin. À cet effet, il convient de<br />

placer l’origine 0’ d’un nouveau référentiel au récepteur et de mesurer par la<br />

variable h la distance à ce point (fig.8.1.1).


Z s<br />

V + = V d<br />

Z o<br />

Vs S<br />

0<br />

γ u<br />

x<br />

V = V g<br />

h<br />

x = a<br />

Figure 8.1.1 Ligne électrique reliant une source à un<br />

0'<br />

récepteur dans le cas général<br />

8.2 Changement de coordonnées<br />

Vu que x = a - h, la fonction d’onde vers la droite peut s’écrire comme suit :<br />

V +(h ) V d(h ) V +o e-γ (a - h) V +o e-γ a e +γ h<br />

Mais, V+o e γ a est l’amplitude en 0’ (x = a). Convenons de la désigner par<br />

V do , l’indice d indiquant qu’il s’agit d’une onde vers la droite. Appliquant le<br />

même raisonnement à l’onde vers la gauche (avec l’indice g), ces ondes<br />

s’expriment alors ainsi :<br />

Vd(h) = Vdo e +γ h et Vg(h) = Vgo e γ h (8.2.1)<br />

où Vgo = V o e +γ a . Pour les ondes de courant, on a de même :<br />

On pourra vérifier que :<br />

Id(h ) Ido e +γ h et Ig(h ) Igo e -γ h (8.2.2)<br />

V d(h ) +Zo Id(h ) et V g(h ) Zo Ig(h ) (8.2.3)<br />

8.3 Coefficient de réflexion<br />

Définition<br />

On définit le coefficient de réflexion ρr de la tension électrique au récepteur<br />

comme le rapport de la tension réfléchie à la tension incidente en ce point :<br />

ρr V go<br />

V do<br />

Z<br />

(8.3.1)


8 Lignes finies avec pertes 237<br />

Au récepteur, la tension et le courant sont donnés par la superposition<br />

des ondes incidentes et réfléchies :<br />

V(0) V d(0) + V g(0) Vdo + V go<br />

I(0) Id(0) + Ig(0) Ido + Igo<br />

D’après (8.2.3), cette dernière relation peut s’écrire :<br />

I(0) V do<br />

Zo<br />

V go<br />

Zo<br />

(8.3.2)<br />

(8.3.3)<br />

(8.3.4)<br />

Or, la tension et le courant au récepteur sont reliés par la loi d’Ohm :<br />

V(0) Zr I(0) . Combinant les dernières équations, on obtient :<br />

d’où on tire finalement<br />

V do + V go Zr I(0) Zr V do<br />

Zo<br />

ρr V go<br />

V do<br />

Zr Zo<br />

Zr + Zo<br />

V go<br />

Zo<br />

(8.3.5)<br />

On note que cette expression est identique à celle vue plus haut pour les<br />

lignes sans pertes avec des impédances réelles. Ici, le régime est sinusoïdal<br />

et les impédances généralement sont complexes. Donc, ce coefficient de<br />

réflexion est aussi généralement complexe.<br />

Inversement, on peut exprimer Zr en fonction de ρr :<br />

Zr<br />

1 + ρr<br />

1 ρr<br />

Zo<br />

(8.3..6)<br />

Ces relations montrent que l’impédance sur la ligne et le coefficient de<br />

réflexion sont intimement liées. Elles seront très utiles plus loin.<br />

Coefficient de réflexion généralisé<br />

Le coefficient de réflexion qu’on vient de définir l’a été pour un point<br />

particulier, le récepteur. Or, il s’avère pratique de le définir d’une façon<br />

générale comme ρ(h) le rapport du phaseur de l’onde réfléchie et du phaseur<br />

de l’onde incidente au point d’abscisse h :


d’où :<br />

ρ(h ) V g(h )<br />

V d(h ) V go e<br />

V do e<br />

-γ h<br />

+γ h<br />

(8.3.7)<br />

ρ(h ) V go<br />

e<br />

V do<br />

-2γ h ρr e-2γ h ρr ejφr e-2γ h (8.3.8)<br />

De cette façon, le coefficient de réflexion ρ r au récepteur est une valeur<br />

particulière de ρ(h) en h = 0. On obtient le coefficient en h simplement en<br />

multipliant ρ r par l’exponentielle e 2γ h . Or, on sait que γ = α + jk, de sorte<br />

qu’on obtient l’expression suivante :<br />

ρ(h ) ρr e -2α h e j(φr - 2k h) (8.3.9)<br />

C’est le coefficient de réflexion généralisé sur une ligne.<br />

A. Analyse de ρ(h) : cas où α = 0<br />

Si l’on peut négliger le coefficient d’atténuation sur la ligne, l’expression<br />

précédente devient :<br />

ρ(h) = ρr ej(φr 2k h ) = ρr ejφr e j2k h (8.3.10)<br />

La figure 8.3.1 montre les coefficients ρr et ρ(h) dans le plan complexe où l’on<br />

voit bien que le phaseur tourne d’un angle θ = –2kh à partir du récepteur.<br />

Or, on sait que k = 2π / λ , où λ est la longueur d’onde. Donc,<br />

d’où :<br />

θ 2kh 4πh<br />

λ<br />

ρ h = ρ r e jφ r e -j4πh/λ (8.3.11)<br />

Alors, quand on s’éloigne du récepteur d’une distance h = λ/2, le phaseur<br />

tourne de -2π radians, il fait un tour complet dans le sens négatif : le<br />

coefficient de réflexion reprend la même valeur à tous les points espacés l’un<br />

de l’autre de λ/2. Dans ce cas, le lieu de la pointe du phaseur (vecteur de<br />

Fresnel) est un cercle de rayon |ρ r | dans le plan complexe.


ρ(h)<br />

Im<br />

ρ r<br />

–2kh<br />

φ r<br />

Ré<br />

ρ(h)<br />

–2kh 1<br />

Im<br />

φ r<br />

= -26,57°<br />

Ré<br />

ρ r = 0,4472 ∠–26,57°<br />

Figure 8.3.1 Coefficient de réflexion dans le Figure 8.3.2 Exemple 8.3.1<br />

plan complexe ; ligne sans perte<br />

Exemple 8.3.1 Coefficient de réflexion<br />

Soit une ligne d’impédance caractéristique Z o = 50 ohms terminée par une<br />

impédance Z r = 100 – j50 ohms à une fréquence où la longueur d’onde est de<br />

1 mètre. Le coefficient de réflexion au récepteur est :<br />

ρr =<br />

100 – j50 – 50<br />

100 – j50 + 50<br />

= 70,71∠–45°<br />

158,1∠–18,43°<br />

= 0,4472∠–26,57°<br />

Il est représenté dans la figure 8.4.2. En s’éloignant du récepteur d’une<br />

certaine distance h 1 , le vecteur ρ r tourne d’un angle -2kh 1 et devient réel et<br />

égal à -0,4472. Évaluons cette distance. Or, ρ(h1) = ρr exp j(φr - 2k h1) ,<br />

où k = 2π/λ = 6,283 rd/m. On voit que (φr - 2k h1) = –π rd.<br />

On en tire :<br />

h1 =<br />

π + φr<br />

2k<br />

= π – 0,4637rd<br />

2 × 6,283<br />

= 0,2131 m<br />

On peut déjà affirmer que l’impédance “vue” de la gauche par l’onde<br />

incidente en ce point est réelle et inférieure à Zo , vu que le coefficient de<br />

réflexion est réel et négatif.


240 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

B. Analyse de ρ(h) : cas où α ≠ 0<br />

Dans ce cas, l’expression (8.3.9) s’applique et l’on voit que le module de ρ(h)<br />

diminue exponentiellement avec la distance h, comme le montre la figure<br />

8.3.3 pour une valeur arbitraire du coefficient d’affaiblissement α :<br />

ρ(h ) ρr e -2α h (8.3.12)<br />

Le coefficient de réflexion doit donc tendre vers 0 quand le point considéré<br />

est très loin du récepteur, vers l'entrée de la ligne. En ce point, l’amplitude<br />

de l’onde réfléchie est négligeable et il y a une seule onde dans le sens positif<br />

de x. L’impédance sur la ligne est alors égale à l’impédance caractéristique<br />

Z o .<br />

Le vecteur ρ fait toujours un tour complet dans le plan complexe quand h<br />

augmente d’une demi-longueur d’onde.<br />

ρ(h)<br />

8.4 Ondes stationnaires<br />

Im<br />

ρ r<br />

φ r<br />

Ré<br />

Figure 8.3.3 Coefficient de réflexion, Ligne avec pertes<br />

Considérons la ligne de la figure 8.1.1 où l’onde vers la droite est<br />

V d(h ) V do e +γ h et celle vers la gauche V g(h ) V go e-γ h .<br />

L’amplitude résultante est la somme de ces deux expressions :<br />

V(h ) V do e +γ h + V go e-γ h Vd(h ) + V g(h )<br />

Mais, d’après (8.3.7), V g(h ) ρ(h ) Vd(h ).


Alors :<br />

8 Lignes finies avec pertes 241<br />

V(h ) V d(h ) 1 + ρ(h ) V doe +γ h 1 + ρr e -2γ h (8.4.1)<br />

La partie réelle de cette expression de l’amplitude complexe sur la ligne<br />

donne l’amplitude réelle de la tension. Examinons le cas particulier où<br />

l’affaiblissement α est supposé négligeable :<br />

V(h ) V doe +jk h 1 + ρr e -j(2k h φr) (8.4.2)<br />

V(h ) V doe +jk h 1 + ρr cos (2kh φr) j sin (2 kh φr)<br />

Le module de V(h) est alors :<br />

V(h ) V do 1 + ρrcos (2kh φr) 2 + ρrsin (2 kh φr) 2 1/2 (8.4.3)<br />

Pour la mise en graphique, il est utile de remplacer k par 2π / λ et de mesurer<br />

h en unités de λ :<br />

V(h ) V do 1 + ρrcos (4πh /λ φr) 2 + ρrsin (4 πh /λ φr) 2 1/2 (8.4.4)<br />

La figure 8.4.1 montre quelques cas d’ondes stationnaires pour diverses<br />

valeurs de ρ r et du coefficient d'atténuation, en posant V do = 1 volt :<br />

(a) ρ r = +1 Ligne ouverte<br />

(b) ρ r = +0,6 Z r = R r > Z o : Rr =<br />

(c) ρ r = –0,6 = 0,6e jπ Z r = R r < Z o : Rr =<br />

(d) ρ r = 0,6e +jπ/4 Zr =<br />

(récepteur inductif)<br />

1 + ρr<br />

1 – ρr<br />

1 + ρr<br />

Zo = 4Zo<br />

1 – ρr<br />

1 + ρr<br />

Zo = 0,25Zo<br />

1 – ρr<br />

Zo = 2.078∠52,97° Zo<br />

On observe que les valeurs maximales et minimales de |V(h)| ne dépendent<br />

que du module de ρ r . L’argument de ρr détermine leurs positions. Cette<br />

observation est à la base d’une méthode relativement simple pour évaluer<br />

une impédance inconnue au moyen d’une ligne à fente1 .<br />

1 Ligne coaxiale courte et rigide, avec une fente longitudinale dans l'écran. Une courte sonde mobile peut être insérée dans cette<br />

fente permettant de mesurer l'intensité du champ électrique et de la tension électrique dans l'espace entre l'écran et le conducteur<br />

central. La ligne à fente sert particulièrement à la mesure de la longueur d'onde dans l'air et de l'impédance des récepteurs ou<br />

charges.


242 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

La figure 8.4.2 montre, à un instant quelconque, les phaseurs de l’onde<br />

incidente (a), de l’onde réfléchie (b) et de l’onde stationnaire résultante (c),<br />

dans le cas où le coefficient de réflexion est égal à –1 (réflexion sur un courtcircuit).<br />

On observe particulièrement que la phase de la tension résultante<br />

change brusquement de 180° à h = λ / 2, λ, 3 λ /2 ... Au cours du temps, tous<br />

ces vecteurs tournent à la vitesse ω dans le sens positif (sens inverse d’une<br />

horloge).<br />

Taux d’ondes stationnaires<br />

Le taux d’ondes stationnaires mesure l’importance des variations de tension<br />

ou de courant le long d’une ligne en présence d’ondes stationnaires. Il est<br />

défini comme le rapport du maximum au minimum de tension ou de courant<br />

électrique :<br />

T.O.S. Vmax<br />

Vmin<br />

Imax<br />

Imin<br />

(8.4.5)


Figure 8.4.1 Amplitude d’une onde stationnaire pour diverses valeurs du coefficient de réflexion au récepteur<br />

Paramètres : v = 2 · 10 8 m/s f = 10 MHz a = 1,8 = 36 mètres<br />

|V + | à l’entrée (h = 36 m) = 1 volt Z o = 50 ohms<br />

Courbe A : α = 0 Courbe B : α = 20 dB/km


h<br />

h<br />

V<br />

d<br />

h<br />

λ<br />

λ<br />

V = 0<br />

λ<br />

2π<br />

V g<br />

+π<br />

3π/2<br />

3λ/4<br />

3λ/4<br />

–3π/2<br />

3 λ/4<br />

Onde incidente<br />

V<br />

d<br />

V g<br />

π/2<br />

π<br />

V<br />

λ/2<br />

λ/2 -<br />

V<br />

d<br />

V<br />

π/2<br />

Onde réfléchie<br />

-<br />

V = 0<br />

λ/2<br />

V<br />

d<br />

Superposition des deux<br />

–π/2<br />

λ/4<br />

λ/4<br />

–π/2<br />

V<br />

g<br />

λ/4<br />

Figure 8.4.2 Réflexion sur un court-circuit<br />

V do<br />

−π<br />

0<br />

0<br />

φ r<br />

0<br />

φ r<br />

V go<br />

φ r<br />

(a)<br />

(b)<br />

(c)<br />

V = 0<br />

o<br />

(a) Phaseur de l’onde incidente, (b) Phaseur de l’onde réfléchie, c) Phaseur de l’onde stationnaire résultante.


8.5 Impédance sur la ligne<br />

Cas général<br />

8 Lignes finies avec pertes 245<br />

Nous allons maintenant trouver une expression très importante en pratique,<br />

celle de l’impédance sur la ligne (fig. 8.5.1), particulièrement à l’entrée (x = 0,<br />

h = a). L’impédance électrique en tout point d’abscisse h est définie comme le<br />

rapport de l’amplitude complexe de la tension et de celle du courant :<br />

Z(h )<br />

V(h )<br />

I(h )<br />

(8.5.1)<br />

Cette impédance dépend de tous les paramètres de la ligne (longueur a, Zo ,<br />

vitesse de phase u, etc.) et de l’impédance Zr , du récepteur. Or, comme nous<br />

l’avons vu plus haut, l’impédance en un point est étroitement reliée au<br />

coefficient de réflexion au même point :<br />

V s<br />

Z s<br />

Zr<br />

V + = V d<br />

1 + ρr<br />

1 ρr<br />

Zo<br />

V = V g<br />

S<br />

0<br />

γ Zo u<br />

x h<br />

x = a<br />

Figure 8.5.1 Ligne électrique reliant une source à un récepteur dans le cas général<br />

0'<br />

Z r<br />

(8.5.2)<br />

Il en est de même en tout autre point de la ligne d’abscisse h, où l’impédance<br />

est Z(h) et le coefficient de réflexion ρ(h ) :<br />

Z(h )<br />

1 + ρ(h )<br />

1 ρ(h ) Z o<br />

Remplaçons ρ(h ) par son expression en fonction de ρr (8.3.8) :<br />

(8.5.3)


246 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Z(h ) 1 + ρr e-2γ h<br />

1 ρr e-2γ h Zo e+γ h + ρr e γ h<br />

e +γ h Zo<br />

(8.5.4a)<br />

ρr e γ h<br />

Or, on sait que ρr Zr Zo<br />

d’où :<br />

Z(h )<br />

On peut réarranger comme suit :<br />

Zr + Zo<br />

Zr + Zo e +γ h + Zr Zo e γ h<br />

Zr + Zo e +γ h Zo<br />

(8.5.4b)<br />

Zr Zo e γ h<br />

Z(h ) Zr e +γ h + e γ h + Zo e +γ h e γ h<br />

Zr e +γ h e γ h + Zo e +γ h + e γ h<br />

Zo<br />

(8.5.5)<br />

Les relations cosh A = (e Α + e – Α )/2 et sinh A = (e Α – e –Α )/2 permettent<br />

d’écrire la dernière expression sous une forme plus compacte :<br />

Z(h ) Z r cosh γ h + Z o sinh γ h<br />

Z o cosh γ h + Z r sinh γ h Z o (8.5.6)<br />

L’impédance d’entrée est simplement une valeur particulière de<br />

l’impédance sur la ligne, pour h = a.<br />

Exemple 8.5.1 Variation de l'impédance d'entrée avec la fréquence<br />

La figure 8.5.2 montre comment varient la partie réelle et la partie<br />

imaginaire de l'impédance d'entrée d'une ligne avec la fréquence dans<br />

l'intervalle de 2 à 30 MHz. Les paramètres de la ligne sont les suivants :<br />

Longueur a = 30 mètres Vitesse de propagation u = 2 ·108 m/s = 2c/3<br />

Impédance caractéristique Zo = 50 Ω<br />

Impédance du récepteur Zr = 200 Ω (résistive)<br />

Courbe A : atténuation nulle<br />

Courbe B : α1 = 15 dB/km à 1 MHz<br />

On suppose une variation en f1/2 : α α1 f 1/2<br />

f1


8 Lignes finies avec pertes 247<br />

La figure 8.5.3 montre plus de détails dans l'intervalle de 50 à 64 MHz.<br />

Observons que la réactance (partie imaginaire) s'annule aux minimums et<br />

aux maximums de la partie réelle. La ligne est résonante à ces derniers<br />

points et son impédance d'entrée est purement résistive.<br />

Les calculs ont été faits avec le logiciel MatLab md et les résultats mis en<br />

graphique avec le logiciel SigmaPlot md . Une version simplifiée du programme<br />

MatLab suit : elle permet de calculer l'impédance d'entrée connaissant les<br />

divers paramètres de la ligne, l'impédance du récepteur et la fréquence.<br />

% Calcul de l'impédance d'entrée d'une ligne<br />

% en fonction de la fréquence.<br />

% Programme MatLab<br />

% Ce programme calcule l’impédance d’entrée d’une ligne connaissant<br />

% ses paramètres, la fréquence et l’impédance du récepteur.<br />

clear<br />

format compact<br />

clc<br />

hold off<br />

clg<br />

disp('')<br />

disp('')<br />

disp(' Calcul de l*impédance d*entrée d*une ligne')<br />

disp('')<br />

v=input('Vitesse de phase [m/s]: ');<br />

h=input('Longueur [m]: ');<br />

Zo=input('Impédance caractéristique [ohms]: ');<br />

f=input('Fréquence [Hz]: ');<br />

Attr=input('Atténuation [dB/m] à f réf., 1 MHz: ');<br />

Rr=input('Impédance du récepteur, partie réelle [ohms]: ');<br />

Xr=input('Impédance du récepteur, partie imaginaire: ');<br />

Zr = Rr + j*Xr; % Impédance du récepteur<br />

Att=Attr*(f*1E-6).^0.5/8.686; % Atténuation [Np/m] à la fréquence f.<br />

B=2*pi/v;<br />

k=B*f;<br />

g= Att + j*k; % Fonction de propagation.<br />

th = tanh(g*h);<br />

NumZ = Zr + Zo*th;<br />

DenZ = Zo + Zr*th;<br />

Ze = NumZ*Zo/DenZ;<br />

MZ=abs(Ze)


248 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

disp('Phase en degrés')<br />

PZ=angle(Ze)*180/pi<br />

%<br />

RZ=MZ.*cos(angle(Ze))<br />

IZ=MZ.*sin(angle(Ze))<br />

Figure 8.5.2<br />

Impédance d'entrée d'une ligne en fonction de la fréquence pour deux valeurs du coefficient d'atténuation<br />

A : sans atténuation ; B : α1 = 15 dB/km à 1 MHz (Exemple 8.5.1)


Figure 8.5.3<br />

Impédance d'entrée d'une ligne en fonction de la fréquence pour deux valeurs du coefficient d'atténuation<br />

A : sans atténuation ; B : α1 = 15 dB/km à 1 MHz (Exemple 8.5.1)


250 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Impédance normalisée<br />

On définit l’impédance normalisée comme le rapport de l’impédance en un<br />

point et de l’impédance caractéristique :<br />

z(h )<br />

Z(h )<br />

Zo<br />

L’expression (8.5.6) devient alors :<br />

, zr Zr<br />

Zo<br />

z(h ) z r cosh γ h + sinh γ h<br />

cosh γ h + z r sinh γ h<br />

(8.5.7)<br />

(8.5.8)<br />

On obtient une autre forme en divisant numérateur et dénominateur par<br />

cosh γ h, ce qui donne une expression facile à mémoriser :<br />

z(h )<br />

z r + tgh γ h<br />

1 + z r tgh γ h<br />

(8.5.9)<br />

Toutefois, si on ne dispose pas des outils permettant de calculer ces<br />

fonctions de variables complexes, on peut utiliser la forme précédente<br />

(8.5.5), où<br />

et<br />

e γ h e α he jkh e α h cos kh + j sin kh<br />

e -γ h e -α he -jkh e α h cos kh j sin kh<br />

De préférence, on peut encore utiliser l’expression (8.5.8), sachant que :<br />

cosh γ h cosh α h cos k h + j sinh α h sin k h (8.5.10a)<br />

sinh γ h sinh α h cos k h + j cosh α h sin k h (8.5.10b)<br />

On sait d’autre part que :<br />

cosh α h eα h + e<br />

2<br />

α h<br />

sinh α h eα h e<br />

2<br />

α h<br />

(8.5.11)


Lignes avec pertes négligeables<br />

Si α = 0, γ = jk , et alors :<br />

8 Lignes finies avec pertes 251<br />

sinh jkh = j sin kh cosh j kh = cos kh tgh jkh = j tg kh (8.5.12)<br />

Ce qui se démontre facilement, considérant que :<br />

cos kh ejkh + e jkh<br />

2<br />

sin kh ejkh e jkh<br />

2j<br />

(8.5.13)<br />

Par conséquent l’expression de l’impédance normalisée sur la ligne devient :<br />

z(h )<br />

z r + j tg kh<br />

1 + j z r tg kh<br />

On obtient l’impédance en multipliant par l’impédance caractéristique :<br />

Z(h ) z(h ) Zo<br />

Impédance d'entrée<br />

Cas particuliers divers<br />

A. Ligne avec pertes<br />

1- Ligne court-circuitée<br />

Ici, zr = 0, et (8.5.9) devient :<br />

(8.5.14)<br />

z(a) tgh γ a (8.5.15)<br />

Exemple 8.5.2 Impédance d'entrée en fonction de la fréquence<br />

Ligne court-circuité<br />

Considérons une ligne ayant les caractéristiques suivantes :<br />

u = 2·10 8 m/s a = 30 m Z o = 50 ohms<br />

Z r = 0 (ligne court-circuitée) α = 15 dB/km à 1 MHz.


252 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

En supposant que l’atténuation varie en f , la figure 8.5.4 (a) montre la<br />

variation du module |Z e | de l’impédance d’entrée dans l’intervalle de<br />

fréquence allant de 3 à 13 MHz. La variation de l’argument de Z e est montrée<br />

dans la figure 8.5.4 (b).<br />

2- Ligne ouverte<br />

C’est le cas où zr = ∞, avec h = a. L’expression (2-16.9) devient alors :<br />

z(a)<br />

1<br />

tgh γ a<br />

Exemple 8.5.3 Impédance d'entrée en fonction de la longueur<br />

Ligne ouverte<br />

(8.5.16)<br />

La figure 8.5.5 montre la variation du module |Z e | de l'impédance d'entrée<br />

d'une ligne de Z o = 50 ohms en fonction de sa longueur à 10 MHz.<br />

Courbe A : α = 20 dB/km à 1 MHz; 63,2 dB/km à 10 MHz<br />

Courbe B : α = 60 dB/km à 1 MHz; 190 dB/km à 10 MHz<br />

Remarquer que la mise en graphique utilisant comme unité de longueur la<br />

longueur d'onde simplifie la présente et démontre bien les particularités de<br />

l'impédance quand la longueur est un multiple entier de λ /4. À mesure que<br />

la longueur de la ligne augmente, son impédance d’entrée tend vers la valeur<br />

de l’impédance caractéristique, 50 ohms, du fait que l’amplitude de l’onde<br />

réfléchie tend vers zéro.<br />

B. Ligne sans perte<br />

1- Ligne ouverte<br />

Vu que γ = jk, on a alors :<br />

z(a)<br />

1<br />

j tg ka<br />

j cotg ka j X (8.5.17)<br />

L’impédance d’entrée est alors purement réactive. Vu que k = 2π / λ., cette<br />

réactance peut s’exprimer comme :<br />

X cotg 2πa<br />

λ<br />

(8.5.18)


|Z e | [ ohms ]<br />

Argument de |Z e | [ dg ]<br />

400<br />

300<br />

200<br />

100<br />

0<br />

80<br />

40<br />

0<br />

-40<br />

-80<br />

4 6 8 10 12<br />

Fréquence [ MHz ]<br />

4 6 8 10 12<br />

Fréquence [ MHz ]<br />

Figure 8.5.4 Impédance d'entrée, d'une ligne court-circuitée (exemple (8.5.2))<br />

(a)<br />

(b)


254 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

La courbe en traits hachurés de la figure 8.5.6 (B) montre le graphique de<br />

cette réactance. On voit qu’elle est alternativement positive ou négative selon<br />

la longueur de la ligne : une ligne de longueur inférieure à λ /4 est capacitive<br />

(X < 0). Mais elle est inductive (X > 0) si sa longueur est comprise entre λ /4<br />

et λ/2. On retrouve les mêmes valeurs à chaque fois que la longueur<br />

augmente d’une demi-longueur d’onde. Quand la ligne est quart d’onde et,<br />

de façon générale, de longueur égale à un multiple impair de λ/4,<br />

l’impédance est théoriquement nulle. En pratique, à cause des pertes, celleci<br />

est très faible et donnée par l’équation (8.5.16).<br />

2- Ligne court-circuitée<br />

Vu que les pertes sont nulles, l’expression (8.5.15) devient :<br />

z(a) j tg ka j tg 2πa<br />

λ<br />

(8.5.19)<br />

On observe dans ce cas (fig. 8.5.6) qu’une ligne quart d’onde court-circuitée<br />

présente une impédance théoriquement infinie.<br />

Dans ces divers cas, quand la longueur de la ligne est un multiple impair de<br />

λ/4,<br />

a = (2n + 1)λ /4, avec n = 1, 2, 3, ..., on dit que la ligne est résonante.


Figure 8.5.5<br />

Variation du module de l'impédance d'entrée d'une ligne ouverte en fonction de sa longueur<br />

(Exemple 8.5.3)<br />

Figure 8.5.6 Réactance d’entrée d’une ligne sans pertes en fonction de sa longueur<br />

Courbe A : ligne court-circuitée<br />

Courbe B : ligne ouverte


256 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Propriété d'un tronçon court<br />

A. Tronçon court-circuité<br />

On sait que l'impédance d'entrée d'une ligne de longueur a court-circuitée à<br />

l'autre extrémité (fig. 8.5.4) est donnée par :<br />

Ze Zo tgh γ a (8.5.20)<br />

Or, si a


B. Tronçon ouvert<br />

Dans ce cas,<br />

Ze<br />

L'admittance d'entrée est donc :<br />

Ye<br />

tgh γ a<br />

Zo<br />

D'où la conductance équivalente :<br />

Zo<br />

tgh γ a 1<br />

Ye<br />

Ge ≈<br />

et la susceptance équivalente :<br />

d'où :<br />

Be ≈ ka<br />

Zo<br />

Ce ≈ a<br />

Zou<br />

8.6 Mesures d'une ligne<br />

≈<br />

α a<br />

Zo<br />

α a<br />

Zo<br />

≈ ω Ce<br />

+ j ka<br />

Zo<br />

8 Lignes finies avec pertes 257<br />

(8.5.24)<br />

(8.5.25)<br />

(8.5.26)<br />

(8.5.27)<br />

≈ a ≈ a C (8.5.28)<br />

L u 2<br />

On obtient assez facilement les divers paramètres secondaires d'une ligne<br />

électrique tels que la vitesse de phase, l'impédance caractéristique,<br />

l'atténuation, par des mesures aux fréquences de résonance de la ligne. On<br />

peut ensuite en déduire les paramètres linéiques ou les paramètres<br />

primaires.<br />

Mesure de la vitesse de phase<br />

On peut faire la mesure simplement avec un générateur de signaux, un<br />

fréquencemètre et un voltmètre pour l'alternatif à haute fréquence. En effet,<br />

il suffit de détecter les minimums de tension à l'entrée, car ils correspondent<br />

aux minimums d'impédance quand la ligne est ouverte à l’autre extrémité :<br />

c'est une condition de résonance. La longueur a de la ligne est alors un<br />

multiple impair de λ/4 à cette fréquence :


258 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Alors :<br />

a 2n 1 λ<br />

4<br />

u<br />

4f n a<br />

(2n 1)<br />

2n 1 u<br />

4fn<br />

(n 1, 2, ... ) (8.6.1)<br />

n 1, 2, 3, ... (8.6.2)<br />

On peut ainsi trouver la vitesse de phase à diverses fréquences, avec une<br />

précision qui est essentiellement limitée en pratique par celle de la mesure<br />

de longueur, car la fréquence peut facilement être connue avec une précision<br />

supérieure à 1 partie sur 10 6 au moyen d'un fréquencemètre de laboratoire.<br />

On peut aussi mesurer la fréquence des minimums d’impédance d’une ligne<br />

court-circuitée : sa longueur est alors un multiple entier d’une demilongueur<br />

d’onde :<br />

a n λ<br />

2<br />

u 2fna<br />

n<br />

n u<br />

2fn<br />

(n 1, 2, ... )<br />

n 1, 2, 3, ... (8.6.3)<br />

Mesure de l'impédance caractéristique<br />

Deux mesures de l'impédance d'entrée d'une ligne suffisent pour déterminer<br />

son impédance caractéristique Zo : une première mesure Zlo avec l'autre<br />

extrémité ouverte et une deuxième Zcc quand cette dernière est courtcircuitée<br />

(figure 8.6.1). Soit a la longueur de la ligne. On sait que<br />

l'impédance d'entrée de la ligne ouverte est :<br />

Zlo ≈<br />

Celle de la ligne court-circuitée :<br />

Zo<br />

tgh γ a<br />

(8.6.4)<br />

Zcc ≈ Zo tgh γ a (8.6.5)<br />

En multipliant ces deux expressions l'une par l'autre et extrayant la racine<br />

carrée on obtient finalement :<br />

Zo ≈ Zlo Zcc<br />

Les impédances Z lo et Z cc peuvent être mesurées avec un impédancemètre.<br />

(8.6.6)


Z cc<br />

Z o<br />

γ<br />

Z lo<br />

Z o<br />

Figure 8.6.1 Mesure de l’impédance caractéristique<br />

On vérifie que la précision de la mesure est maximale quand la fréquence<br />

choisie est telle que la longueur a de la ligne est égale à un multiple impair de<br />

λ/8 :<br />

a 2n 1 λ<br />

8<br />

2n 1 u<br />

8f<br />

n 1, 2, 3, ...<br />

À cette condition, les modules de Zlo et Zcc doivent être égaux. En pratique,<br />

cette condition est réalisée aux fréquences qui se trouvent à mi-chemin entre<br />

un minimum et un maximum d’impédance adjacents.<br />

Mesure de coefficient d'atténuation<br />

Le coefficient d'atténuation α d'une ligne électrique se détermine facilement<br />

par la mesure d'impédance d'entrée quand la ligne est ouverte ou courtcircuitée,<br />

aux fréquences de résonance. On peut distinguer quatre cas :<br />

1- Ligne quart d'onde, ouverte ou court-circuitée.<br />

2- Ligne demi-onde, ouverte ou court-circuitée.<br />

Examinons le premier cas, celui d'une ligne quart d'onde ouverte.<br />

L'impédance d'entrée est alors :<br />

Zlo<br />

Zo<br />

tgh γ a eγa + e γa<br />

eγa e γa Zo e2γa + 1<br />

e2γa 1 Zo<br />

or, e 2γa e 2αa e j2ka e 2αa e j4πa /λ . Mais si a = (2n - 1)λ/4 :<br />

γ<br />

(8.6.7)<br />

e 2γa e 2αa e j(2n - 1)π e 2αa : l'impédance est réelle et minimale, comme<br />

on le sait déjà, de sorte que :<br />

Zlo e2α a 1<br />

e 2α a + 1 Zo<br />

(8.6.8)


260 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

On en tire :<br />

D'où finalement :<br />

α 1<br />

2a ln Z o + Z lo<br />

Z o Z lo<br />

e 2α a Zo + Zlo<br />

Zo Zlo<br />

(Ligne ouverte λ/4) (8.6.9)<br />

Si la ligne est demi-onde et ouverte, l'impédance d'entrée est maximale et<br />

réelle. Dans ce cas, on obtient :<br />

α 1<br />

2a ln Z lo + Z o<br />

Z lo Z o<br />

8.7 Relations entrée/sortie<br />

(ligne ouverte λ/2) (8.6.10)<br />

Considérons la ligne quelconque de longueur a terminée par l'impédance Z<br />

r<br />

représentée dans la figure (8.7.1) ci-dessous, dont la tension et le courant à<br />

l'entrée sont respectivement V<br />

e<br />

et I<br />

e<br />

. Il est intéressant de connaître les<br />

relations entre ces grandeurs à celles qu'on trouve au récepteur, V<br />

r<br />

et I<br />

r<br />

ou<br />

celles en tous points d’abscisse x.<br />

0<br />

I e<br />

V e<br />

Z o<br />

x<br />

γ<br />

V + (x)<br />

V (x)<br />

Figure 8.7.1<br />

On sait que la tension en x résulte de la superposition d'une onde V<br />

+<br />

(x) dans<br />

le sens positif de x et d'une onde V<br />

–<br />

(x) dans le sens négatif :<br />

V(x) V+(x) + V (x) V o+e γx + Vo e +γx (8.7.1)<br />

De même, pour le courant :<br />

h<br />

I(x) I+(x) + I (x) Io+e γx + Io e +γx (8.7.2)<br />

I r<br />

V r<br />

0'<br />

Z r


8 Lignes finies avec pertes 261<br />

Vu les relations entre les ondes de courant et de tension, cette dernière<br />

équation peut s'écrire :<br />

I(x) V o+<br />

Zo<br />

e γx V o<br />

Zo<br />

À l'entrée, x = 0, et ces grandeurs deviennent :<br />

V e Vo+ + V o<br />

e +γx (8.7.3)<br />

(8.7.4)<br />

Ie Vo+<br />

Zo<br />

V o<br />

(8.7.5)<br />

Zo<br />

En résolvant ces dernières équations pour les inconnues V<br />

o+<br />

et V<br />

o–<br />

, on<br />

obtient :<br />

et<br />

ou encore :<br />

et<br />

V o+ 1<br />

2 V e + ZoIe<br />

V o 1<br />

2 V e ZoIe<br />

V o+ 1<br />

2<br />

1 + Zo<br />

Ze<br />

V o 1<br />

2 1 Z o<br />

Z e<br />

Portant ces dernières dans (8.7.1) :<br />

ou<br />

ou<br />

Ve<br />

V e<br />

V(x) 1<br />

2 1 + Zo/Ze e γx + 1 Zo/Ze e +γx V e<br />

V(x) 1<br />

2Ze<br />

V(x) 1<br />

2Ze<br />

Ze + Zo e γx + Ze Zo e +γx V e<br />

Ze e +γx + e γx + Zo e +γx e γx V e<br />

(8.7.6)<br />

(8.7.7)<br />

(8.7.9)<br />

(8.7.10)<br />

(8.7.11)<br />

(8.7.12)


262 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Donc : V(x) Z e cosh γ x Z o sinh γ x V e<br />

Z e<br />

En particulier, la tension au récepteur (x = a) est donnée par :<br />

V r V(a) Z e cosh γ a Z o sinh γ a V e<br />

Z e<br />

(8.7.13)<br />

(8.7.14)<br />

On peut faire intervenir l'impédance du récepteur Z r plutôt que l'impédance<br />

d'entrée Z e . En effet, on sait que :<br />

Ze Zr cosh γ a + Zo sinh γ a<br />

Zo cosh γ a + Zr sinh γ a Zo<br />

(8.7.15)<br />

En portant cette dernière relation dans la précédente et utilisant la propriété<br />

cosh 2 γ a sinh 2 γ a 1, on obtient :<br />

Ve Zr cosh γ a + Zo sinh γ a Vr<br />

Zr<br />

(8.7.16)<br />

On obtient une expression de V(x) en fonction de Z r en portant l’expression<br />

de Z e dans (8.7.13) et en utilisant les relations connues entre les fonctions<br />

hyperboliques 2 :<br />

V(x) Z r cosh γ (a x) + Z o sinh γ (a x)<br />

Z r cosh γ a + Z o sinh γ a<br />

V e<br />

(8.7.17)<br />

Si les pertes sur la ligne peuvent être négligées (α = 0), cette expression se<br />

simplifie :<br />

2<br />

V(x) Zr cos k(a – x) + j Zo sin k (a – x)<br />

Zr cos ka + jZo sin ka<br />

sinh u cosh v = 1 sinh u + v + 1 sinh u – v<br />

2 2<br />

cosh u sinh v = 1<br />

2<br />

sinh u + v – 1<br />

2<br />

sinh u – v<br />

cosh u cosh v = 1 cosh u + v + 1 cosh u – v<br />

2 2<br />

sinh u sinh v = 1<br />

2<br />

cosh u + v – 1<br />

2<br />

cosh u – v<br />

V e (si α 0) (8.7.18)


Au récepteur, x = a et on en tire :<br />

Ve Zr cos ka + jZo sin ka Vr<br />

Zr<br />

8 Lignes finies avec pertes 263<br />

si α 0 (8.7.19)<br />

En factorisant Z o , on obtient l’expression suivante en fonction de<br />

l’impédance normalisée du récepteur :<br />

Ve zr cos ka + j sin ka Vr<br />

zr<br />

(si α 0) (8.7.20)<br />

De la même façon, on peut établir la relation entre le courant à l'entrée I e et<br />

celui au récepteur I r :<br />

et, si α = 0 :<br />

Ie cosh γ a + zr sinh γ a Ir<br />

Ie cos ka + jzr sin ka Ir<br />

Exemple 8.7.1 Tension d'entrée et tension de sortie<br />

Variation avec la fréquence<br />

(8.7.21)<br />

(8.7.22)<br />

Considérons une ligne ayant les paramètres suivants : Zo = 50 ohms, u = 2<br />

·108 m/s a = 30 m. On prendra une atténuation α nulle (courbes A, fig.<br />

8.7.2 et 8.7.3) ou égale à 40 dB/km à 1 MHz et variant en f (courbes B).<br />

Nous supposons à l'entrée une source qui donne en circuit ouvert une<br />

tension d'amplitude Vso = 1 volt. Examinons comment varient les tensions à<br />

l'entrée et à la sortie avec la fréquence selon la résistance interne Rs de la<br />

source et la résistance Rr du récepteur.<br />

Figure 8.7.2 Rs = 10 ohms ; Rr = 200 ohms<br />

La source et le récepteur ne sont pas adaptés à la ligne.<br />

Les courbes du haut montrent le module et la phase de la tension à l'entrée<br />

Ve. Celles du bas montrent ces grandeurs à la sortie (Vr). On observe des<br />

variations avec la fréquence à l'entrée et à la sortie. L'atténuation sur la ligne<br />

a pour effet de réduire les variations.<br />

NOTE : Il n'y a pas de discontinuité de la phase de la tension au récepteur Vr<br />

en réalité quand la fréquence varie : le retard de phase augmente<br />

continuellement avec la fréquence.


264 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Figure 8.7.3 Rs = Zo = 50 ohms (source adaptée à la ligne) ; Rr = 200 ohms<br />

Dans ce cas, on observe que la tension et la phase à l'entrée subissent des<br />

variations importantes avec la fréquence : entre 0,2 et 0,8 volt. Par contre, si<br />

l'atténuation est supposée nulle (courbe A), la tension à la sortie reste<br />

constante et égale à 0,8 V, ce qui est bien près de la tension de source en<br />

circuit ouvert (1 volt). Si on tient compte de l'atténuation qui augmente avec<br />

la fréquence, la tension de sortie diminue graduellement avec la fréquence à<br />

cause des pertes sur la ligne.<br />

Ces constations inattendues illustrent un principe d'une grande importance<br />

pratique :<br />

“ Pour éviter toute variation indésirable de l'amplitude du signal de sortie<br />

d'une ligne en fonction de sa fréquence, quelle que soit l'impédance du<br />

récepteur, il est essentiel que la source soit adaptée à la ligne : l'impédance<br />

interne (résistive) de la source doit être égale à l'impédance caractéristique de<br />

la ligne. ”<br />

D’une façon générale, le récepteur doit aussi être adapté à la ligne afin que le<br />

transfert de puissance soit maximal entre le générateur et le récepteur.<br />

Figure 8.7.4 Rs = 1 ohms ; Rr = 5 000 ohms<br />

C'est un cas de résonance assez forte de la ligne. Dans le cas où les pertes<br />

sont négligeables, les tensions d'entrée et de sortie subissent des variations<br />

considérables aux résonances. On pourra vérifier que ces résonances se<br />

produisent quand la longueur de la ligne est un multiple impair de λ /4. On<br />

observe que la tension de sortie devient près de 40 fois plus grande que la<br />

tension de source en circuit ouvert. On note également que l'atténuation sur<br />

la ligne a pour effet de réduire considérablement les variations à la<br />

résonance : A, atténuation nulle ; B, 40 dB/km.<br />

LOGICIEL MatLab CALCULANT LES TENSION D’ENTRÉE ET DE SORTIE D’UNE LIGNE<br />

% Calcul de la tension à l'entrée et à la sortie<br />

% d'une ligne en fonction de la fréquence.<br />

% Avec le logiciel EduMatLab pour Macintosh<br />

clg<br />

clear<br />

clc<br />

N=input('Nombre de points = ');<br />

v=input('Vitesse de propagation [m/s] = ');<br />

a=input('Longueur de la ligne [m] = ');<br />

Zo=input('Impédance caractéristique de la ligne [ohms] = ');


8 Lignes finies avec pertes 265<br />

Rs=input('Résistance interne de la source [ohms] = ');<br />

Zr=input('Impédance du récepteur [ohms] = ');<br />

FI=input('Fréquence inférieure [MHz] = ');<br />

FS=input('Fréquence supérieure [MHz] = ');<br />

FI = FI*1e6;<br />

FS = FS*1e6;<br />

Attr=input('Atténuation [dB/m] à la fréquence de référence, 1 MHz = ');<br />

%<br />

f=linspace(FI,FS,N)'; % Vecteur colonne des fréquences.<br />

Att=Attr*(f*1E-6).^0.5/8.686; % Atténuation [Np/m] à la fréquence f.<br />

B=2*pi/v;<br />

k=B*f; % Constante de phase.<br />

g= Att + j*k; % Fonction de propagation.<br />

th = tanh(g*a);<br />

NumZ = Zr + Zo*th;<br />

DenZ = Zo + Zr*th;<br />

Ze = NumZ*Zo./DenZ; % Impédance d'entrée.<br />

U1=ones(N,1);<br />

Ve=Ze./(Rs*U1 + Ze); % Tension à l'entrée.<br />

MVe=abs(Ve);<br />

maxe=max(MVe); % Valeur maximale du module de Ve.<br />

PHVe=angle(Ve)*180/pi; % Phase de Ve en degrés.<br />

axis([FI FS 0 maxe*1.05]); % Étendue des axes du graphique.<br />

plot(f,MVe) % Tracé du module de Ve en fonction de f.<br />

pause<br />

axis([FI FS -200 200]); % Étendue des axes du graphique.<br />

plot(f,PHVe) % Tracé de la phase de Ve en fonction de f.<br />

pause<br />

DVr = Zr*U1.*cosh(g*a) + Zo*U1.*sinh(g*a);<br />

Vr = (Zr*U1.*Ve)./DVr; % Tension Vr au récepteur.<br />

MVr=abs(Vr); % Module de Vr.<br />

maxs = max(MVr); % Valeur maximale du module de Vr.<br />

axis([FI FS 0 maxs*1.05]);<br />

plot(f,MVr) % Tracé du module de Vr en fonction de f.<br />

pause<br />

axis([FI FS -200 200]);<br />

PHVr = angle(Vr)*180/pi;<br />

plot(f,PHVr)<br />

G = [f*1e-6 MVe PHVe MVr PHVr]; % Matrice des résultats pour<br />

% la mise en graphique avec un<br />

% autre logiciel.


Figure 8.7.2 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne. Source et récepteur inadaptés à la ligne


Figure 8.7.3 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne<br />

Récepteur adapté à la ligne


Figure 8.7.4 Tension à l'entrée et à la sortie d'une ligne<br />

Source et récepteur inadaptés à la ligne


8 Lignes finies avec pertes 269<br />

8.8 Propriété des lignes avec charge capacitive<br />

L’impédance d’entrée d’une ligne relativement courte par rapport à la<br />

longueur d’onde a un comportement assez inattendu quand le récepteur est<br />

capacitif : elle devient inductive à une fréquence relativement basse.<br />

Considérons, par exemple, le système illustré ci-dessous où Rr = 100 ohms,<br />

Cr = 50 nF. Le câble coaxial n’a que 1,5 m de longueur et sa capacité totale<br />

est d’environ 150 pF seulement : elle est 333 fois plus faible que Cr . Si l’on<br />

se demande, par exemple, quelle est l’impédance vue par la source à une<br />

fréquence de 2 MHz, un raisonnement élémentaire nous ferait conclure que<br />

l’impédance d’entrée Ze doit être pratiquement égale à celle de Cr en parallèle<br />

avec Rr , vu que la longueur de la ligne est très inférieure à λ/4 et sa capacité<br />

électrique très inférieure à celle de la charge. En effet, λ = 100 m à 2 MHz : la<br />

longueur de la ligne n’est que de 0,015λ Or, un tel raisonnement nous<br />

induirait sérieusement en erreur dans ce cas particulier : l’impédance<br />

d’entrée est en réalité fortement inductive à cette fréquence comme le<br />

montre la figure 8.8.2 !<br />

Source<br />

RG-58C/U<br />

a = 1,5 m<br />

α a ≈ 0<br />

Z o = 50 Ω<br />

Figure 8.8.1 Ligne courte avec charge capacitive<br />

On vérifie facilement que l’admittance d’entrée a la même forme que<br />

l’impédance en fonction de l’admittance au récepteur Y r :<br />

Y e Y r + j Y o tg ka<br />

Y o + j Y r tg ka Y o<br />

où Y r 1/R r + jω C r . L’impédance d’entrée est l’inverse de Y e :<br />

C r<br />

R r


270 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Z e 1/Z o + j Y r tg ka<br />

Y r + j 1/Z o tg ka Z o<br />

Le calcul de cette dernière fonction permet de faire le graphique de la<br />

figure 8.8.2 qui montre clairement que le module de Ze passe par un<br />

minimum résistif de 0,1679 ohms à 1,1611 MHz et que l’impédance<br />

devient inductive aux fréquences supérieures à cette dernière (argument<br />

θ positif). On observe qu’aux fréquences inférieures à environ 200 kHz,<br />

l’impédance d’entrée est essentiellement égale à l’impédance de la charge,<br />

conformément à la théorie élémentaire des circuits où l’on ne tient pas<br />

compte des phénomènes de propagation.<br />

Si le coaxial est remplacé par une ligne bifilaire de 300 ohms, cette<br />

singularité se produit à plus basse fréquence encore, comme on peut le voir<br />

à la figure 8.8.3.<br />

10 2<br />

|Z e |<br />

[ohms]<br />

10 1<br />

10 0<br />

10 1<br />

10 3<br />

Ze Zo Cr Rr |Z e |<br />

104 105 106 107 Fréquence [hertz]<br />

|Z r|


100<br />

θ<br />

[dg]<br />

50<br />

0<br />

-50<br />

-100<br />

10 3<br />

θ de Z e<br />

θ de Z r<br />

10 4 10 5 10 6 10 7<br />

Fréquence [hertz]<br />

Figure 8.8.2 Comparaison de l’impédance d’entrée et de l’impédance du récepteur<br />

Cet exemple assez spécial et peu connu démontre l’importance que peuvent<br />

prendre les phénomènes de propagation en pratique. Leur méconnaissance<br />

par l’ingénieur peut entraîner des erreurs et des coûts dans certaines<br />

circonstances.<br />

10 2<br />

|Z e |<br />

[ohms]<br />

10 1<br />

10 0<br />

10 1<br />

10 3<br />

Ze Zo Cr Rr 104 105 106 107 Fréquence [hertz]<br />

Figure 8.8.3 Impédance d’entrée quand Zo = 300 ohms<br />

|Z e |<br />

|Z r|


272 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

8.9 L'abaque de Smith<br />

Nous venons de voir diverses formules reliant les impédances d’entrée et de<br />

sortie d’une ligne, particulièrement celles reliant le coefficient de réflexion à<br />

l’impédance. Rappelons cette dernière sous sa forme générale :<br />

ρ h V g h<br />

V d h Z h Z o<br />

Zh + Z o<br />

(8.9.1)<br />

où h est la distance mesurée à partir du récepteur. Avec l’impédance<br />

normalisée :<br />

ρ h<br />

zh 1<br />

zh + 1<br />

(8.8.2)<br />

Ainsi, à chaque valeur du coefficient de réflexion corrrespond une seule<br />

valeur de l’impédance. Le coefficient de réflexion ρ h est relié à celui au<br />

récepteur ρ r par l’expression suivante :<br />

ρ(h ) V go<br />

e<br />

V do<br />

-2γ h ρr e-2γ h ρr ejφr e-2γ h (8.8.3)<br />

Nous avons constaté que les calculs associés sont ardus à moins de disposer<br />

d’un ordinateur ou d’une calculette programmable. Avant l’invention de ces<br />

derniers, on s’est ingénié à trouver des méthodes graphiques de calcul<br />

permettant de simplifier considérablement l’analyse des systèmes<br />

comportant des lignes et des guides d’ondes. L’abaque de Smith 3 est un des<br />

instruments conçus à cette fin. C’est le seul qui est encore utilisé<br />

couramment, car il permet de visualiser simplement la variation de<br />

l’impédance le long d’une ligne électrique.<br />

La figure 8.9.1 montre cette abaque. Essentiellement, c’est une<br />

représentation du plan complexe sur lequel est plaqué un système de<br />

coordonnées curvilignes des parties réelles et imaginaires de l’impédance<br />

normalisée ou de l’admittance normalisée sur une ligne électrique. L’origine<br />

du plan complexe est au centre. Le contour porte diverses graduations qui<br />

permettent de tracer facilement les vecteurs coefficient de réflexion. Les deux<br />

3 « Smith chart » en anglais.


8 Lignes finies avec pertes 273<br />

échelles circulaires extérieures portent des graduations en unités de<br />

longueur d’onde : un tour complet dans un sens ou dans l’autre correspond<br />

à un déplacement de λ/2 le long de la ligne. Une troisième est graduée en<br />

degrés : l’argument des coefficients de réflexion. Les échelles horizontales du<br />

bas servent particulièrement à relier le module du coefficient de réflexion au<br />

taux d’onde stationnaire (T.O.S.).<br />

Utilisons l’abaque simplifiée de la figure 8.9.2 pour détailler le principe<br />

d’utilisation.<br />

L’origine du plan complexe est en C. Les cercles dont le centre se trouve sur<br />

l’axe réel sont des lieux de résistance (ou de conductance) normalisée r (ou g)<br />

(partie réelle de z ou de y) constante. En tout point du cercle 1 qui passe par<br />

C, la partie réelle de l’impédance (ou l’admittance) normalisée est égale à 1,<br />

et ainsi de suite. Le grand cercle extérieur est le lieu de résistance (ou de<br />

conductance) nulle. Le point à l’extrême droite est l’infini ; celui de gauche<br />

est le zéro. Les cercles dont le centre se trouve sur la droite MN sont des<br />

lieux de réactance (ou de susceptance) normalisée x (ou y) constante. Alors,<br />

par exemple, si l’impédance normalisée au récepteur z(0) = zr = 2 - j2, elle est<br />

représentée par le point A à l’intersection du cercle de résistance 2 et du<br />

cercle de réactance -2. La droite CA représente alors le coefficient de<br />

réflexion au récepteur ρr ρ 0 . Si on prolonge ce vecteur, l’intercept sur le<br />

cercle extérieur gradué en degrés nous donne l’argument du coefficient de<br />

réflexion. Par calcul :<br />

ρ r = z r 1<br />

z r + 1<br />

1 j2<br />

3 j2<br />

0,6202∠ 29,74˚<br />

Si la ligne est sans perte (α = 0), un déplacement h vers la source fait tourner<br />

le vecteur coefficient de réflexion d’un angle -2kh en radians, dans le sens<br />

des aiguilles d’une montre («sens horaire»). La rotation en degrés se lit sur le<br />

cercle extérieur de la figure 8.9.1. Sa pointe se retrouve alors au point B, par<br />

exemple. Ce point est à l’intersection de deux cercles de coordonnées<br />

orthogonaux non représentés qui permettent de lire la valeur de l’impédance<br />

z(h) en ce point.


Figure 8.9.1 Abaque de Smith


0<br />

0,3<br />

-0,3<br />

B<br />

z(h)<br />

0,3<br />

ρ(h)<br />

C<br />

φ(h)<br />

-2kh<br />

1<br />

-1<br />

1<br />

0,3<br />

1<br />

0,3<br />

2<br />

ρ r<br />

1<br />

φ r<br />

-2<br />

2<br />

2<br />

A<br />

z(0)<br />

-2<br />

Figure 8.9.2 Principes de l’abaque de Smith<br />

Exemple 8.9.1 Utilisation de l’abaque de Smith<br />

Supposons qu’une ligne coaxiale RG-8U (Zo = 50 Ω) de 13 m de longueur se<br />

termine par une impédance Z r = 120 - j200 ohms à 10 MHz. On négligera les<br />

pertes (α = 0). Évaluons l’impédance d’entrée. On calcule premièrement<br />

l’impédance normalisée du récepteur, z r = 2,4 - j4, qu’on porte sur l’abaque<br />

(point A, figure 8.9.3). On prolonge cette droite jusqu’en B sur le contour. On<br />

trace le cercle de rayon 0A. Le module de ρ r est mesurée par la longueur 0A<br />

qu’on porte sur l’échelle du bas à droite («coeff. vol.»), 0A’. On lit ρ r ≈ 0,81 .<br />

Sur le contour (point B), on lit φ r ≈ -21˚. Sur l’échelle extérieure graduée en<br />

longueurs d’onde, on lit environ 0,279λ. La vitesse de phase sur cette ligne<br />

étant de 2 · 10 8 m/s, on calcule une longueur d’onde λ de 20 m. La longueur<br />

de la ligne en unités de longueur d’onde est ainsi a = 13/20 λ = 0,65 λ.<br />

2<br />

M<br />

N<br />


276 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Donc, en allant du récepteur à l’entrée de la ligne, on doit partir du point B<br />

et tourner sur l’abaque d’une distance correspondante dans le sens horaire.<br />

Or, on sait qu’un déplacement de 0,5λ sur la ligne correspond à un tour<br />

complet sur l’abaque. La longueur de la ligne étant : 0,5λ + 0,15λ. Il suffit<br />

d’ajouter 0,15λ à la position initiale, 0,279λ, pour obtenir la position<br />

correspondant à l’entrée : 0,429λ, point C. On relie ce dernier au centre 0<br />

par une droite qui intercepte alors le cercle du coefficient de réflexion au<br />

point D où on lit l’impédance normalisée à l’entrée de la ligne : ze = 0,130 -<br />

j0,475. Le coefficient de réflexion y est égal à 0,81 ∠-129˚. Finalement,<br />

l’impédance d’entrée est Ze = 6,5 - j23,75 ohms. On peut lire le taux d’onde<br />

stationnaire sur l’échelle du bas à gauche en y portant la longueur OA qui<br />

détermine le point E : T.O.S. ≈ 9,4.<br />

Le calcul exact de l’impédance d’entrée au moyen de la formule vue plus<br />

haut donne, à quatre chiffres significatifs :<br />

Z e = 6,525 – j23,48 ohms<br />

On calcule la valeur suivante du coefficient de réflexion au récepteur :<br />

ρ r = z r – 1<br />

z r + 1<br />

= 0,807 ∠-21,1˚<br />

On peut aussi calculer le coefficient de réflexion à l’entrée à partir de<br />

l’expression connue :<br />

ρ e = ρ r e j 2ka + φ r<br />

Ici, ρe = ρr car α = 0. La constante de phase est : k = 2π<br />

λ<br />

Alors :<br />

= 0,31416 rd/m.<br />

2ka + φ r = 8,1682 + 21,1˚ × π/180˚ = 8,5365 rd = 2π 2,2533 rd = 360˚ 129,1˚<br />

On retrouve bien l’argument du coefficient de réflexion à l’entrée : -129,1˚.<br />

On peut en déduire la valeur de l’impédance d’entrée :<br />

Ze = 1 + ρe Zo =<br />

1 – ρe 1 + -0,5089 - j0,6263<br />

1 – -0,5089 - j0,6263<br />

On retrouve bien la valeur calculée autrement.<br />

× 50 = 6,53 - j23,46 ohms


J.L. Dion<br />

C<br />

D<br />

E T.O.S. = 9,36<br />

CALCUL D'IMPÉDANCE<br />

z e = 0,130 j0,475<br />

0<br />

z r = 2,4 j4<br />

Figure 8.9.3 Calculs avec l’abaque de Smith<br />

Mars 1996<br />

A<br />

B<br />

|ρr | = 0,807<br />

A'


278 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

8.10 Adaptation d'impédances<br />

Un problème qui se pose souvent en pratique des hautes fréquences est celui<br />

de la transmission d’énergie par une ligne d’impédance caractéristique<br />

donnée Zo à un récepteur ou charge d’impédance différente Zr. Si la ligne est<br />

simplement raccordée au récepteur, le taux d’ondes stationnaires est plus ou<br />

moins élevé selon le cas. Cela peut entraîner des surtensions qui causent le<br />

claquage de la ligne et des courants excessifs qui produisent la surchauffe<br />

en certains points de la ligne. Il s’impose par conséquent d’utiliser une<br />

technique permettant d’adapter la ligne à la charge, c’est-à-dire faire en sorte<br />

que celle-ci présente une impédance assez exactement égale à l’impédance<br />

caractéristique de la ligne.<br />

Adaptation par tronçon en parallèle<br />

Une technique simple en principe est celle de l’adaptation par tronçon en<br />

parallèle sur la ligne, près du récepteur. Considérons la ligne de la figure<br />

7.4.1 d’admittance caractéristique Yo = 1/Zo terminée par une admittance<br />

normalisée yr = Yr/Yo. = 2,4 + j1,6 [Yr = 0,048 + j0,032 siemens ; Zr =<br />

14,42 - j9,615 ohms]. L’admittance normalisée sur la ligne est donnée par<br />

l’expression suivante, de même forme que celle de l’impédance normalisée,<br />

dans le cas où les pertes sont négligeables, avec k = 2π/λ :<br />

y h y r<br />

+ j tg 2πh /λ<br />

1 + jy r tg 2πh /λ<br />

(8.10.1)<br />

La figure 8.10.1b montre la variation des parties réelle et imaginaire avec h,<br />

en mètres et en unités de λ. On constate qu’à la distance h 1 du récepteur la<br />

partie réelle de l’admittance devient égale à 1 :<br />

y h 1 1 + jb 1<br />

Alors, si on place en parallèle sur le ligne à cette position M-N une<br />

admittance -jb1 , l’admittance normalisée résultante devient égale à 1.<br />

L’admittance vue en M-N devient ainsi égale à Yo et il n’y a plus de<br />

réflexion : la ligne est donc adaptée au récepteur. En pratique, on réalise<br />

cette admittance -jb 1 au moyen d’un bout de ligne ou tronçon pouvant être<br />

ouvert ou court-circuité de longueur appropriée qu’on raccorde en M-N<br />

(fig. 8.10.1d,e).


8 Lignes finies avec pertes 279<br />

L’abaque de Smith (figure 2.10.3) permet de faire ces calculs facilement. On<br />

porte l’admittance normalisée du récepteur en A et on trace le cercle de<br />

rayon 0A. En se déplaçant sur le cercle à partir de A vers la source (sens<br />

horaire), on intercepte le cercle de conductance normalisée 1 en C où<br />

y C yh 1 1 j1,38. Ce déplacement est :<br />

y 1 0,3270λ 0,2175λ 0,1095λ 0,219 mètre<br />

Il suffira de placer en parallèle sur la ligne en cette position une admittance<br />

normalisée égale à +j1,38 pour réaliser l’adaptation. Cette admittance se<br />

trouve au point E de l’abaque. C’est l’admittance à l’entrée du tronçon. En<br />

tournant dans le sens antihoraire (vers l’autre extrémité du tronçon) d’une<br />

distance de 0,1502λ, on rencontre le point d’admittance 0 qui correspond à<br />

une ligne ouverte. Par conséquent, ce tronçon doit avoir une longueur de<br />

0,1502λ = 30,0 cm. En l’allongeant de 0,25λ, on arrive au point d’admittance<br />

∞. En pratique on choisira le tronçon le plus court, soit le tronçon ouvert.


Admittance normalisée<br />

y<br />

3<br />

2<br />

1<br />

0<br />

-1<br />

1.2<br />

5λ/8<br />

b<br />

(a) Y o<br />

1<br />

g<br />

λ/2<br />

M'<br />

h 2<br />

( c) Y o<br />

(b)<br />

0,75<br />

3λ/8<br />

h [m] 0,5<br />

h [λ]<br />

( d) Y o y(h 1 ) = 1<br />

( e) Y o y(h 1 ) = 1<br />

P<br />

Y(h)<br />

λ/4<br />

B<br />

y(h 1 ) = 1 +jb 1<br />

M<br />

N<br />

0,25<br />

λ/8<br />

M<br />

h 1<br />

h 1<br />

h1 M<br />

N<br />

G<br />

y r = 2,4 + j1,6<br />

y r = 2,4 + j1,6<br />

y r = 2,4 + j1,6<br />

0<br />

0<br />

Y<br />

[S]<br />

0,06<br />

G r<br />

0,04<br />

B r<br />

0,02<br />

0<br />

-0,02<br />

B 1<br />

0<br />

yr = 2,4 + j1,6<br />

Figure 8.10.1 Principe de l’adaptation d’impédances par tronçon en parallèle<br />

N<br />

Admittance


J.L. Dion<br />

H<br />

B<br />

T.O.S. = 3,801<br />

ADAPTATION D'IMPÉDANCE<br />

z r = 0,2885 j0,1923<br />

0<br />

E<br />

C<br />

0,1502λ<br />

A<br />

y C = 1 j1,38<br />

y r = 2,4 + j1,6<br />

Mars 1996<br />

0,3270λ<br />

E<br />

|ρ<br />

G r | 0,566<br />

Figure 8.10.2 Adaptation d’impédances par tronçon en parallèle<br />

23,6˚<br />

0,2175λ<br />

D


282 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

EXERCICES<br />

Question<br />

Quelle est la définition du taux d'ondes stationnaires sur une ligne<br />

électrique ?<br />

8.1 Mesures en régime harmonique<br />

On réalise au laboratoire le système illustré ci-dessous où G est un<br />

générateur de tension sinusoïdale à fréquence variable qui donne une<br />

tension de sortie en circuit ouvert d'amplitude V m = 1 volt indépendante de<br />

la fréquence. L'oscilloscope permet de lire la tension à l'entrée de la ligne<br />

sans charger celle-ci : il a une très grande impédance d'entrée (typiquement<br />

10 MΩ en parallèle avec 10 pF).<br />

a) Faire le graphique de la tension lue à l'oscilloscope quand la fréquence<br />

varie de 1 MHz à 20 MHz.<br />

b) Si l'on fixe ensuite la fréquence à 12,4 MHz et si l'on termine la ligne<br />

par une impédance Zr = 50 - j50 ohms à cette fréquence, évaluer<br />

l'amplitude de tension qu'on doit mesurer à l'oscilloscope.<br />

Rép. : Ve = 315 mV<br />

G<br />

R g = 50 ohms<br />

A<br />

Oscilloscope<br />

RG 58C/U<br />

Zo1 = 50 ohms<br />

u 1 = 2c/3<br />

a1 = 10 m<br />

B<br />

Ligne<br />

ouverte<br />

8.2 Ondes sur une ligne<br />

Vous raccordez un émetteur à une antenne par un câble RG8/U (Zo =<br />

50 ohms) de 100 m de longueur. On sait que la longueur d'onde du signal<br />

est de 20 m et que l'atténuation correspondante est de 20 dB/km. On sait<br />

aussi que l'antenne présente une impédance égale à 100 - j20 ohms.<br />

Sachant que la tension à l'entrée du câble a une amplitude de 30 volts,


8 Lignes finies avec pertes 283<br />

a) Trouvez l'amplitude complexe en ce point des ondes qui se propagent<br />

dans les deux sens sur la ligne. Faire une figure montrant les différents<br />

phaseurs à l'échelle.<br />

Rép. : V +o = 24,61 ∠2,6˚ volts V o = 5,55 ∠-11,5˚ volts<br />

b) À partir de ces tensions, trouvez l'expression des courants et celle de<br />

l'impédance d'entrée de la ligne.<br />

8.3 Ligne avec charge réactive - diagrammes vectoriels<br />

Une ligne de 100 m de longueur a et d'impédance caractéristique Zo = 50∠0°<br />

ohms supposée sans pertes est terminée par une impédance égale à 100 -<br />

j20 ohms. On raccorde à l'entrée une source qui maintient une tension<br />

sinusoïdale de 30 volts d'amplitude. Sachant que la longueur d’onde sur la<br />

ligne est de 382,2 m :<br />

a) Déterminer l'amplitude complexe à l'entrée des deux ondes qu'on peut<br />

imaginer se propageant sur la ligne (sens + et –) Faire le diagramme<br />

vectoriel de ces tensions à l'échelle.<br />

Rép. : V + (0) = 43,783∠11,51° volts ; V – (0) = 15,581∠−214,09° volts<br />

b) Évaluer le courant aux deux extrémités de la ligne. Porter ces courants<br />

sur le diagramme précédent.<br />

Rép. : I(0) = 1,169∠-17,4° A ; I(a) = 0,5786∠−98,1° A<br />

c) Calculer l'impédance d'entrée de la ligne à partir des réponses<br />

précédentes.<br />

Rép. : Ze = 24,48 + j7,662 ohms<br />

d) Vérifier que dans l’hypothèse où la ligne est un câble RG-58U, la<br />

fréquence de fonctionnement est de 523 kHz environ.<br />

8.4 Ligne avec charge capacitive<br />

Un câble coaxial de type RG-58C/U (Zo = 50 ohms) est terminé par un<br />

condensateur de 200 pF, en parallèle avec une résistance de 100 ohms. Sa<br />

longueur est de 10 mètres.<br />

a) Évaluer le coefficient de réflexion sur cette terminaison à 30 MHz.<br />

Rép. : ρt = 0,809∠ −127,7°<br />

b) Calculer l'impédance d'entrée. Utiliser le logiciel MatLab de préférence.


284 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

c) Évaluer la fréquence à laquelle l’impédance d’entrée devient purement<br />

résistive et la valeur de cette impédance.<br />

8.5 Système de communication<br />

Supposons que l'antenne de votre émetteur de SRG (service de radio général,<br />

f = 28 MHz) soit considérée comme équivalente à une résistance de 100<br />

ohms en parallèle avec un condensateur de 200 pF, reliée à l'émetteur par<br />

un câble coaxial RG-58C/U (Z o = 50 ohms) de 12,50 mètres de longueur.<br />

NOTE : On fera les calculs par ordinateur. Ce programme doit<br />

particulièrement pouvoir calculer l'impédance d'entrée de la ligne dans tous<br />

les cas :<br />

a) Vérifier que la longueur de la ligne est ici un multiple impair de quarts<br />

de longueur d'onde et calculer son impédance d'entrée.<br />

Rép. : 91,39 ∠ 74,13° ohms<br />

b) Supposant celui-ci sans pertes, quelle puissance est rayonnée par<br />

l'antenne quand la tension mesurée à la sortie de l'émetteur est de<br />

50 V eff ? Cette puissance est-elle différente de celle injectée à l'entrée ?<br />

Rép. : 7,480 watts<br />

c) 1° Quelle valeur de réactance ou susceptance devriez-vous ajouter en<br />

bout de ligne pour annuler la partie réactive de l'impédance de<br />

l'antenne, et quelle est alors la puissance émise pour la même tension à<br />

l'entrée ? L'impédance d'entrée est-elle purement résistive ?<br />

Rép. : P = 100 watts<br />

2° Si l'émetteur peut être considéré comme une source de résistance<br />

interne égale à 50 ohms donnant 80 Veff en circuit ouvert, quelle<br />

puissance est envoyée sur la ligne et à l'antenne dans le cas initial ?<br />

Rép. : 11,98 W<br />

d) Si, dans les conditions premières en (b), vous allongez la ligne de 1,76<br />

mètre, que devient la puissance rayonnée ? Vous allez ainsi constater<br />

un effet important de la longueur dans le cas où le récepteur n'est pas<br />

adapté.<br />

Rép. : 24,97 W


8.6 Système de communication<br />

Le système illustré est formé d'un<br />

émetteur dans le poste E relié à une<br />

antenne dipolaire A par une ligne<br />

bifilaire L de longueur a = 30 m. On<br />

sait que l'émetteur fournit une tension<br />

en circuit ouvert décrite par<br />

vs()= t 200cos 3⋅10 8 ( t)volts.<br />

L’impédance caractéristique de la ligne<br />

qui est adaptée à l’impédance de sortie<br />

de l’émetteur est de 150 ohms et ses<br />

pertes sont supposées négligeables. La<br />

vitesse de phase sur la ligne est voisine<br />

de 3·10 8 m/s.<br />

8 Lignes finies avec pertes 285<br />

D'autres mesures ont permis de déterminer que l'antenne est assimilable à<br />

une résistance de 75 ohms en parallèle avec un condensateur de 50 pF.<br />

Déterminer par calcul en décrivant les étapes :<br />

a) Le coefficient de réflexion à l'antenne. Représenter dans le plan<br />

complexe.<br />

Rép. : ρa 0,657∠-150,8˚<br />

b) La position près de l'antenne où le coefficient de réflexion devient réel et<br />

la valeur de l’admittance et de l'impédance en ce point.<br />

Rép. : h1 0,254 m, Zh1 31,09 ohms<br />

c) Le taux d'onde stationnaire sur la ligne.<br />

Rép. : T.O.S. = 2,494<br />

d) L'impédance d'entrée de la ligne (à l'émetteur).<br />

Rép. : Ze 651,9 24,56˚ ohms<br />

e) La puissance efficace rayonnée par l'antenne.<br />

Rép. : Pa 20,78 W<br />

f) En vous aidant de l'abaque de Smith, faites la conception du tronçon<br />

mis en parallèle sur la ligne, près de l'antenne, qui réalisera<br />

l'adaptation. Justifier clairement les étapes.<br />

Rép. : had 685 mm Longueur : 1,045 m<br />

E<br />

L<br />

A


286 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

8.7 Système de communication<br />

Vous devez, comme ingénieur, relier rapidement un émetteur radio<br />

fonctionnant à 20 MHz dont l'impédance de sortie est de 50 ohms à une<br />

antenne qui se trouve à 27 mètres de l'émetteur. Vous savez que l'impédance<br />

d'entrée de l'antenne est également de 50 ohms. Or vous ne disposez que<br />

d'une grande longueur de câble coaxial de type RG-6/U dont vous<br />

connaissez les caractéristiques suivantes : Zo = 75 ohms, u = 2c/3.<br />

a) Décrire clairement votre solution au problème en la justifiant, afin<br />

d'adapter l'émetteur à l'antenne et ainsi maximiser la puissance<br />

transmise.<br />

b) Vous savez que la tension de sortie de l'émetteur a une amplitude de<br />

50 V quand il est terminé dans une impédance de 50 Ω. Calculer la<br />

puissance approximative transmise à l'antenne dans ces conditions :<br />

précisez l'hypothèse que vous devez faire.<br />

c) Si vous reliez l'émetteur à l'antenne par une longueur de 27 m de RG-<br />

6/U, quelle sera alors la puissance effective reçue par l'antenne. Est-ce<br />

mieux ou moins bien que dans le cas précédent ?<br />

d) Dans un cas comme dans l'autre, quelle est la valeur du coefficient de<br />

réflexion à l'antenne et à 27 m de celle-ci sur un câble RG-6/U<br />

8.8 Ligne avec pertes - Calcul du coefficient d’atténuation<br />

On détermine que l'impédance d'entrée d'un câble de 91,44 m ouvert à<br />

l'autre bout est de 96,8 + j0 ohms à 17,4 MHz et que sa longueur est égale à<br />

8 longueurs d'onde exactement. Si l'impédance caractéristique de cette ligne<br />

est 50∠0° ohms, évaluer son coefficient d'atténuation.<br />

Rép. : 54,3 dB/km<br />

8.9 Tensions d’entrée et de sortie d’une ligne<br />

Un câble coaxial RG-8 de 5 m est terminé par un impédance égale à<br />

25 + j100 Ω à 21 MHz. Si la tension à l'entrée a une amplitude de 2 volts,<br />

quelle est sont amplitude et sa phase au récepteur ?<br />

Rép. : 1,87∠178,8° V<br />

8.10 Radio amateur<br />

Comme radio amateur utilisant la bande des 21 mètres à 14,2 MHz, vous<br />

avez un émetteur dont l’impédance de sortie est de 50 ohms que vous devez<br />

relier à votre antenne dont l’impédance d’entrée est de 50 ohms également


8 Lignes finies avec pertes 287<br />

qui se trouve à 23 m de l’émetteur par le plus court chemin. Or, vous ne<br />

disposez que d’une grande longueur de câble coaxial RG59B/U.<br />

a) Quelle est votre solution au problème de raccordement pour que le<br />

transfert de puissance soit maximal ?<br />

b) Dans ce cas, faire un graphique de l’amplitude de la tension sur la ligne.<br />

Est-elle constante ? Sinon, quelle est la valeur du taux d’ondes<br />

stationnaires (T.O.S.) ?<br />

8.11 Admittance<br />

Rép. : TOS = 1,5<br />

Démontrer que l'admittance d'entrée normalisée d'une ligne de longueur a a<br />

la même forme que celle de l'impédance normalisée, c'est-à-dire :<br />

ye = yr + tgh γa<br />

1 + yr tgh γa<br />

8.12 Communications<br />

Une ligne d'impédance caractéristique Zo = 50 ohms étant terminée par une<br />

impédance Zr = 25 + j100 ohms, évaluer le coefficient de réflexion à cette<br />

extrémité au moyen de l'abaque de Smith. Décrire les étapes de la méthode.<br />

Si la longueur de la ligne est de 5λ /8, évaluer l'impédance d'entrée.<br />

8.13 Communications<br />

Une ligne RG-58C/U (Zo = 50 ohms, u = 2c/3, α ≈ 0) de 8,7 m de longueur<br />

relie un générateur adapté à un récepteur d'impédance 10 - j100 ohms à<br />

50 MHz. Le générateur fournit une tension efficace de 10 volts en circuit<br />

ouvert.<br />

a) Évaluer la longueur de la ligne en unités de longueur d'onde.<br />

Rép. : 2,175λ<br />

b) Porter l'impédance normalisée du récepteur sur une abaque de Smith.<br />

En déduire le coefficient de réflexion en ce point et le vérifier par calcul.<br />

Bien décrire les diverses étapes.<br />

R : 0,923∠ -53˚<br />

c) Calculer l'impédance d'entrée de la ligne et vérifier avec l'abaque en<br />

décrivant la méthode.<br />

Rép. : 1,986 - j0,536 ohms


288 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

d) Évaluer la puissance efficace fournie au récepteur.<br />

Rép. : 73,45 mW<br />

e) Calculer le taux d'onde stationnaire (T.O.S.) et vérifier avec l'abaque en<br />

décrivant la méthode.<br />

f) À quelle fréquence la ligne serait-elle quart d'onde ? À cette fréquence, si<br />

l'impédance du récepteur était la même, quelle serait l'impédance<br />

d'entrée ?<br />

Rép. : 5,7471 MHz, 24,88∠84,3˚ ohms<br />

8.14 Abaque de Smith<br />

Le coefficient de réflexion au récepteur sur une ligne aux pertes négligeables<br />

étant 0,3 - j0,55 (mesure faite au réflectomètre), calculer le taux d'onde<br />

stationnaire (T.O.S.) sur la ligne et la position du premier noeud de tension<br />

du côté du récepteur. Décrire les étapes du calcul à l'abaque de Smith.<br />

8.15 Abaque de Smith<br />

Une ligne coaxiale à fente pleine d'air de Zo = 50 ohms à 700 MHz, est reliée<br />

à une récepteur et on mesure un T.O.S. de 2,50. On trouve aussi un noeud<br />

de tension à 10,0 cm du récepteur. Évaluer l'impédance du récepteur au<br />

moyen de l'abaque de Smith. Décrire la méthode utilisée.<br />

8.16 Ligne à fente<br />

Une ligne à fente de Zo = 75 ohms est reliée à une ligne aux caractéristiques<br />

identiques, longue de 3,75 m et terminée par une antenne. Sur la ligne à<br />

fente on mesure un T.O.S. de 2,0 et on trouve deux noeuds de tension<br />

successivement à 0,180 m et 0,530 m du raccord des lignes. On considère<br />

l'atténuation comme négligeable dans l'ensemble. Évaluer l'impédance de<br />

l'antenne à la fréquence de mesure au moyen de l'abaque de Smith. Quelle<br />

est la fréquence ?<br />

8.17 Communications<br />

On désire raccorder à une antenne par une ligne coaxiale RG-8 un émetteur<br />

à 50 MHz dont l'impédance interne est adaptée à la ligne. Celle-ci a une<br />

longueur de 10 mètres. On a déterminé un T.O.S. de 3 près de l'antenne<br />

quand la ligne est directement raccordée l'antenne.<br />

a) Calculer l'impédance de l'antenne.<br />

b) Calculer le puissance fournie par l'émetteur dans ces conditions, si on<br />

mesure une tension efficace de 70 volts à la sortie de l'émetteur.


8 Lignes finies avec pertes 289<br />

c) Adapter la ligne à l'antenne au moyen d'un tronçon parallèle près de<br />

l'antenne.<br />

d) Calculer la puissance fournie par l'émetteur dans ces nouvelles<br />

conditions.<br />

8.18 Mesure des paramètres d’une ligne<br />

Vous devez comme ingénieur mettre au point la liaison temporaire entre<br />

divers appareils à haute fréquence. Mais vous ne disposez que d’un câble<br />

bifilaire aux caractéristiques inconnues qu’il vous faut mesurer avec les<br />

différents appareils de base disponibles (générateur de signaux, oscilloscope,<br />

fréquencemètre). Comme vous avez bien profité de votre cours sur les lignes<br />

électriques, vous montez une «boîte de mesure» M d’impédance de sortie<br />

égale à 50 ohms que vous intégrez au système illustré ci-dessous.<br />

L’oscilloscope sert à mesurer les tensions à l’entrée et à la sortie de la boîte<br />

M. Ve est la tension à l’entrée de la ligne (sortie de la boîte).<br />

S<br />

M<br />

Oscilloscope<br />

a = 5,0 m<br />

Récepteur<br />

Zo = inconnue<br />

Source:<br />

VMo = 1 volt (amplitude à la sortie de M<br />

en circuit ouvert)<br />

RM = 50 ohms (résistance interne de la boite M)<br />

Puis, vous faites une série de mesures afin d’évaluer les caractéristiques<br />

secondaires essentielles de cette ligne. Vous avez inscrit les résultats dans le<br />

tableau ci-dessous.


290 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

f<br />

MHz<br />

Ve<br />

Volts<br />

|Ze|<br />

Ohms<br />

θ<br />

Observations<br />

11,50 ~ 0 ~ 0 Première fréquence de résonance de la ligne ouverte (R ∞).<br />

57,50 ~ 0 ~ 0 Troisième résonance de la ligne ouverte (R ∞).<br />

6,50 ~ 0,947 147,5 ~ +90˚ Ligne court circuitée (R 0).<br />

6,50 ~ 0,890 97,63 ~ 90˚ Ligne ouverte (R ∞).<br />

6,50 68,63 44,14˚ Impédance inconnue Z r du récepteur.<br />

a) Évaluez la vitesse de phase sur cette ligne en exposant clairement la<br />

méthode utilisée.<br />

Rép. : 2,23 · 10 8 m/s<br />

b) Calculez son impédance caractéristique en justifiant clairement la<br />

méthode.<br />

Rép. : 120 Ω<br />

c) Quel est à peu près |Ze| à 11,50 MHz ? À 57,5 MHz ? Justifiez.<br />

d) Cette ligne a-t-elle des pertes appréciables ? Justifiez votre réponse.<br />

e) Évaluez par calcul l'impédance inconnue dans le dernier cas et reprenez<br />

le même calcul au moyen de l’abaque de Smith.<br />

Rép. : Z r = 50 - j50 Ω<br />

f) Quelle devra être la résistance de sortie des appareils sources utilisés<br />

avec ce type de ligne afin que la transmission soit indépendante de la<br />

fréquence, quelle que soit la longueur de la ligne utilisée ? Discutez.


Annexe<br />

Tiré du catalogue «Câbles de données», ALPHA


292 Électromagnétisme : <strong>Propagation</strong> - Lignes électriques<br />

Tiré du catalogue «Câbles de données», ALPHA


Tiré du catalogue «Câbles de données», ALPHA<br />

Annexe 293


Bibliographie<br />

CHENG, D.K., Field and Wave Electromagnetics, Addison-Wesley, 1993.<br />

CHIPMAN, R.A., Transmission Lines, Schaum, McGraw-Hill.<br />

CROZE, Raymond, Simon, L et Caire, J.P, Transmission téléphonique :<br />

théorie des lignes, Eyrolles, 1968.<br />

DUBOST, Gérard , <strong>Propagation</strong> libre et guidée des ondes électromagnétiques:<br />

application aux guides et fibres optiques, Masson, Paris, 1995.<br />

DWORSKY, Lawrence N., Modern Transmission Line Theory and Applications,<br />

Wiley, 1979.<br />

FRÜHLING, A., Cours d'électricité, tomes 1 et 2, Dunod, Paris.<br />

GRIVET, Pierre, Physique des lignes de haute fréquence et d'ultra-haute<br />

fréquence, Masson, 1969.<br />

HAUS, H.A. et MELCHER, J.R., Electromagnetic Fields and Energy, Prentice-<br />

Hall, 1989.<br />

HAYT, William H. Jr., Engineering Electromagnetics, McGraw-Hill.<br />

LECERF, André, Physique des ondes et des vibrations, Technique et<br />

documentation - Lavoisier, Paris, 1993.<br />

LORRAIN, Paul et CORSON, D.R., Champs et ondes électromagnétiques,<br />

Armand Colin, Paris, 1979.<br />

PÉREZ, J.P., CARLES, R. et FLECKINGER, R., Électromagnétisme ; Vide et<br />

milieux matériels, Masson, Paris, 1991.<br />

ROUAULT, M., collab. de P. MERGAULT, Électricité, fascicules 1 et 2,<br />

Masson, Paris, 1967.<br />

SESHADRI, S.R., Fundamentals of Transmission Lines and Electromagnetic<br />

Fields, Addison-Wesley, 1971.


A<br />

Abaque de Smith 272<br />

Adaptation d'impédances<br />

278<br />

Adaptation par tronçon en<br />

parallèle 278<br />

Amplitude complexe 14<br />

Analyse de la fonction <br />

204<br />

Analyse de la fonction ,<br />

ligne avec perte 205<br />

ligne sans perte 204<br />

Angle de Brewster 84<br />

Angle d'incidence critique<br />

84<br />

Atténuation en fonction de<br />

la fréquence 218<br />

C<br />

Capacité linéique 160, 216<br />

Champ électrique 57<br />

Champ électromagnétique 4<br />

origine d'un 3<br />

Champ électromagnétique<br />

transversal 14, 25<br />

Champ magnétique 34<br />

Champ magnétique H,<br />

expression du 24<br />

Champ réel 16, 29<br />

Champ réflechi 89<br />

Champ transmis 88<br />

Coefficient<br />

d'affaiblissement 27<br />

d'atténuation 27<br />

d'atténuation en mode<br />

TE 136<br />

d'atténuation en mode<br />

TM 132<br />

de réflexion 53, 54, 77,<br />

83, 173<br />

de réflexion de<br />

l'intensité 57<br />

de transmission 53, 54,<br />

77, 83<br />

de transmission de<br />

l'intensité 57<br />

INDEX<br />

Composantes du champ 72<br />

Composantes du champ<br />

électromagnétique 76,<br />

82<br />

Concept de propagation 3<br />

Conductance linéique 160,<br />

217<br />

Conducteur 56<br />

Conducteur cylindrique 211<br />

Conductivité complexe<br />

effective 27<br />

Conductivité effective 27<br />

Constante de phase 9, 58<br />

Constante de propagation 9<br />

Constante de propagation<br />

complexe 26<br />

Courant 161<br />

D<br />

Décibels 204<br />

Déphasage 15<br />

Diagramme en zigzag 177<br />

E<br />

Effet pelliculaire 34<br />

Équation de Helmholtz 14<br />

Équation d'onde 161<br />

amplitude complexe<br />

198<br />

F<br />

Fibre optique 91<br />

Flux d'énergie<br />

électromagnétique 35<br />

Fonction d'onde 9, 24, 34,<br />

52, 161, 163<br />

atténuation 200<br />

changement de<br />

coordonnées 236<br />

réfléchie 174<br />

vitesse de phase 201<br />

Forme complexe de l'onde<br />

stationnaire 63<br />

Forme réelle de l'onde<br />

stationnaire 64<br />

Fréquence de coupure 128<br />

Fréquence de transition 205<br />

I<br />

Impédance caractéristique<br />

169, 170, 220<br />

du milieu 25<br />

du vide 26<br />

Impédance d'entrée 246<br />

Impédance d'onde 25, 26<br />

Impédance normalisée 250<br />

Impédance sur la ligne 245<br />

Impulsions sur une ligne<br />

avec pertes 168<br />

Incidence surcritique 87<br />

Indice de réfraction 74<br />

Inductance linéique 160,<br />

216<br />

Intensité 110<br />

Intensité de l'onde 41<br />

Intensité transmise 90<br />

Interface de deux<br />

diélectriques parfaits<br />

52<br />

Interface diélectrique 56<br />

Interrupteur initialement<br />

fermé 181<br />

Interrupteur initialement<br />

ouvert 180<br />

L<br />

Ligne bifilaire 156<br />

Ligne coaxiale 156, 171<br />

Ligne triphasée 156<br />

Lois de Descartes et Snell<br />

73<br />

Longueur d'onde 5, 15, 17<br />

dans le guide 131<br />

M<br />

Mesure de coefficient<br />

d'atténuation 259<br />

Mesure de la vitesse de<br />

phase 257<br />

Mesure de l'impédance<br />

caractéristique 258<br />

Mesure d'une ligne 257<br />

Microruban 156<br />

Milieu dispersif 29


Modes de propagation 119<br />

Mode TE 120, 135<br />

Mode TEM 119, 120<br />

Mode TM 120, 126<br />

Népers 203<br />

N<br />

O<br />

Onde dans le sens positif<br />

202<br />

Onde<br />

évanescente 81, 87<br />

incidente 52<br />

plane 9<br />

Onde plane<br />

direction quelconque<br />

69<br />

fonction d'onde 69<br />

composantes 138<br />

Onde réfléchie 52<br />

Onde transmise 52<br />

Ondes en échelon 164<br />

Ondes hertziennes 5<br />

Ondes sphériques 105<br />

Ondes stationnaires 59, 240<br />

Ondes transversales<br />

électriques 120<br />

électromagnétiques<br />

119<br />

magnétiques 120<br />

Orthogonalité des champs<br />

24<br />

P<br />

Pénétration 34<br />

Permittivité complexe 26<br />

effective 27<br />

Phase 16<br />

vitesse de 16, 17<br />

Plan(s)<br />

nodal 60<br />

ventral 60<br />

conducteurs parallèles<br />

120<br />

Polarisation circulaire 20<br />

droite 22<br />

gauche 22<br />

Polarisation dans le plan 19<br />

Polarisation d'une onde 19<br />

Polarisation elliptique 20<br />

Polarisation parallèle 82<br />

Polarisation rectiligne 19<br />

Potentiels retardés 6, 7, 99<br />

<strong>Propagation</strong> avec<br />

atténuation 123<br />

<strong>Propagation</strong> dans un<br />

conducteur 32<br />

<strong>Propagation</strong> dans un<br />

diélectrique avec perte<br />

26<br />

<strong>Propagation</strong> guidée 91, 157<br />

Propriété des lignes avec<br />

charge capacitive 269<br />

Propriété d'un tronçon court<br />

256<br />

Puissance 110<br />

instantanée 35<br />

moyenne 41<br />

transmise 58<br />

R<br />

Rayonnement 9<br />

d'un dipôle oscillant<br />

105<br />

Réflexion 172<br />

en polarisation<br />

perpendiculaire<br />

76<br />

oblique 72<br />

sur un conducteur<br />

parfait 59<br />

sur un diélectrique 63<br />

totale 79<br />

Régime harmonique 104<br />

Relations entrée / sortie 260<br />

Résistance de surface 43<br />

Résistance du rayonnement<br />

112<br />

Résistance linéique 160,<br />

211<br />

S<br />

Source avec résistance<br />

interne 172<br />

Spectre électromagnétique<br />

5<br />

T<br />

Taux d'onde stationnaire 64<br />

Tension 161<br />

Théorème de Poynting 35<br />

Théorème des interrupteurs<br />

180<br />

Transmission d'énergie 3<br />

Transmission par onde<br />

évanescente 92<br />

Tronçon court circuité 256<br />

Tronçon ouvert 257<br />

Type de polarisation permis<br />

120<br />

Types de lignes 155<br />

Types de vitesse 143<br />

Types de vitesse, relation<br />

géométrique 143<br />

Types d'ondes 119<br />

V<br />

Valeur des paramètres 171<br />

Vecteur de Poynting 38,<br />

110<br />

en régime harmonique<br />

39<br />

Vecteur d'onde 71<br />

Vitesse<br />

de groupe 144<br />

de phase 129<br />

de propagation de<br />

l'énergie 42

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