02.07.2013 Views

Ostracodes du Dévonien moyen et supérieur du Tafilalt (Maroc).

Ostracodes du Dévonien moyen et supérieur du Tafilalt (Maroc).

Ostracodes du Dévonien moyen et supérieur du Tafilalt (Maroc).

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

diloba en milieu nérétique (voir Bultynck <strong>et</strong> al., 1988). C<strong>et</strong>te<br />

zone a déjà été reconnue dans le somm<strong>et</strong> <strong>du</strong> Givétien de la<br />

Mes<strong>et</strong>a nord-occidentale <strong>du</strong> <strong>Maroc</strong> par Casier <strong>et</strong> al. (1997).<br />

Elle est aussi connue <strong>du</strong> Boulonnais, en France, au Massif<br />

Schisteux Rhénan, en Allemagne, <strong>et</strong> en Espagne (Michel,<br />

1972).<br />

6.2. Zonation basée sur les Entomozoacea<br />

Une zonation basée sur les Entomozoacea a été établie par<br />

Rabien (1954) pour le <strong>Dévonien</strong> <strong>supérieur</strong> <strong>et</strong> la base <strong>du</strong> Carbonifère.<br />

Entomozoe (Nehdentomis) nehdensis présent dans<br />

l’échantillon BT-76 de la coupe de Bout Tchrafine donne son<br />

nom à une zone établie sur ces Entomozoacea, dans l’extrême<br />

base <strong>du</strong> Famennien.<br />

7. Paléoécologie<br />

7.1. Le Méga-Assemblage de l’Eifel<br />

Hormis les ostracodes récoltés dans la base <strong>du</strong> Famennien<br />

de la coupe de Bou Tchrafine, les ostracodes extraits appartiennent<br />

au Méga-Assemblage de l’Eifel <strong>et</strong> plus précisément à<br />

l’Assemblage III de Casier (1987). Celui-ci indique un milieu<br />

marin franc sous la zone d’action des vagues de beau temps.<br />

Dans ce type d’assemblage, l’abondance relative des espèces<br />

appartenant aux M<strong>et</strong>acopina <strong>et</strong> aux Podocopina varie en fonction<br />

de la profondeur, elle-même liée à l’oxygénation <strong>et</strong> à l’agitation<br />

des eaux <strong>du</strong> fond. Dans le cas présent, la grande abondance des<br />

M<strong>et</strong>acopina par rapport aux Podocopina, <strong>et</strong> en particulier par<br />

rapport aux Bairdiacea, indique un milieu calme relativement<br />

profond, sous la zone d’action des vagues de tempêtes <strong>et</strong> présentant<br />

une tendance vers l’hypoxie. L’absence d’ostracodes dans<br />

de nombreux échantillons <strong>et</strong> la faible diversité observée, sont à<br />

m<strong>et</strong>tre en relation soit avec la grande profondeur <strong>du</strong> dépôt, soit<br />

avec la microsparitisation <strong>et</strong> l’abondance des éléments détritiques,<br />

comme c’est particulièrement le cas dans la coupe d’El<br />

Atrous.<br />

Bien que le nombre d’espèces appartenant aux Podocopina<br />

soit ré<strong>du</strong>it, deux espèces appartenant au genre Tubulibairdia<br />

abondent. La présence de tubules dans les carapaces de ces deux<br />

espèces pourrait soit faciliter les échanges gazeux <strong>et</strong> dans ce<br />

cas être interprétées comme une adaptation à la vie dans des<br />

milieux pauvres en oxygène dissous, soit pourrait servir à alléger<br />

les carapaces dans un milieu extrêmement calme. Olempska<br />

(1992) avait déjà fait de telles hypothèses pour les canaux longitudinaux<br />

qu’elle a pu m<strong>et</strong>tre en évidence chez quelques espèces<br />

d’Entomozoacea.<br />

7.2. Le Méga-Assemblage à Myodocopida<br />

Dans la base <strong>du</strong> Famennien de la coupe de Bou Tchrafine<br />

(échantillons BT-76, 77), les ostracodes appartiennent à la<br />

super-famille des Entomozoacea <strong>et</strong> par conséquent au Méga-<br />

Assemblage à Myodocopida. Ces ostracodes sont opportunistes<br />

<strong>et</strong> indicateur d’hypoxie (Casier, 2004).<br />

Author's personal copy<br />

J.-G. Casier <strong>et</strong> al. / Revue de micropaléontologie 53 (2010) 29–51 49<br />

7.3. Le Méga-Assemblage de Thuringe<br />

Le Méga-Assemblage de Thuringe caractérisé par des ostracodes<br />

présentant des expansions épineuses n’est pas reconnu<br />

dans les coupes étudiées. Néanmoins, de fines carapaces avec<br />

des expansions épineuses sont mises en évidence en lame mince<br />

à Bou Tchrafine. C<strong>et</strong>te absence pourrait donc en partie être liée<br />

au mode d’extraction des ostracodes utilisé ici qui détruirait les<br />

fines épines, voire même les fines carapaces. Ces ostracodes<br />

sont en eff<strong>et</strong> généralement trouvés, lorsqu’ils sont épigénisés en<br />

silice, dans les rési<strong>du</strong>s de dissolution obtenus lors de l’extraction<br />

des conodontes. Ils indiqueraient des milieux très calmes probablement<br />

plus profonds, peut-être plus froids mais bien oxygéné.<br />

La présence de Favulella lecomptei spissa, une sous-espèce<br />

caractérisée par des épines, dans la coupe d’El Atrous (échantillon<br />

EA-03), pourrait indiquer une tendance vers de telles<br />

conditions.<br />

La faune d’ostracode présente dans le <strong>Tafilalt</strong> présente de<br />

fortes similitudes avec celle signalée dans le somm<strong>et</strong> de la Formation<br />

de Téferguenite <strong>et</strong> dans la Formation de Marhouma de<br />

la coupe <strong>du</strong> km 30, près de Beni Abbes dans l’Ougarta, en Algérie<br />

(Le Fèvre, 1963, 1971 ; Casier, 1983, 1985, 1986) <strong>et</strong> celle<br />

décrite par Becker (1989) de l’Emsien <strong>et</strong> l’Eifélien <strong>du</strong> nord de<br />

l’Espagne.<br />

8. Discussion<br />

Le travail avait pour but de compléter l’inventaire des ostracodes<br />

au niveau de la limite Eifélien/Givétien <strong>et</strong> de faire celui<br />

des ostracodes frasniens <strong>et</strong> de la base <strong>du</strong> Famennien dans le<br />

<strong>Tafilalt</strong>. Ils sont rares dans les trois coupes étudiées <strong>et</strong> tout particulièrement<br />

dans la coupe d’El Atrous : seules 411 carapaces<br />

<strong>et</strong> valves d’ostracodes en tout ont été extraites. Dans le stratotype<br />

de la limite Eifélien/Givétien situé au Djebel Mech Irdane,<br />

nous avons reconnu 24 taxa dont huit espèces en nomenclature<br />

fermée. Des 23 taxa, dont trois espèces en nomenclature<br />

fermée, signalés par Milhau (1996) au Djebel Mech Irdane,<br />

nous en avons r<strong>et</strong>rouvé six avec certitude <strong>et</strong> trois avec doute<br />

(cf. chapitre taxonomie), mais tous n’ont pas été figurés par c<strong>et</strong><br />

auteur. Dans la coupe de Bou Tchrafine, dans laquelle Milhau<br />

(1996) avait mentionné la présence de trois taxa, notre étude<br />

en a reconnu 36, dont 13 espèces en nomenclature fermée.<br />

Finalement dans la coupe d’El Atrous, 12 taxa sont reconnus<br />

au cours de notre étude dont quatre espèces en nomenclature<br />

fermée.<br />

En tout, 44 taxa sont donc reconnus dont 14 espèces en<br />

nomenclature fermée. La faible diversité, compte tenu de<br />

l’importante tranche de temps étudiée qui va de l’Eifélien à<br />

la base <strong>du</strong> Famennien, ne peut pas résulter que <strong>du</strong> seul mauvais<br />

état de conservation de ces ostracodes ou de leur rar<strong>et</strong>é.<br />

Hormis la coupe d’El Atrous dont l’analyse sédimentologique<br />

montre une microsparitisation poussée, un index énergétique<br />

élevé <strong>et</strong> la présence d’une fraction détritique importante défavorable<br />

au développement <strong>et</strong>/ou à la préservation des organismes,<br />

<strong>et</strong> notamment des ostracodes, la faible diversité est principalement<br />

liée à la profondeur <strong>du</strong> dépôt. À l’exception des ostracodes<br />

appartenant au Méga-Assemblage à Myodocopida présents dans

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!