MEMOIRE MAFOUO RAISSA - L'ENS

1.2.2.2- Les thèmes
En plus de l’aspect ludique, nous constatons qu’il existe des thèmes inhérents à toutes les
cultures. En effet, ils n’appartiennent pas à une culture spécifique. De ce point de vue, tout lecteur
ou auditeur ne s’y sent pas complètement étranger. Les thèmes communs à plusieurs cultures sont
entre autres les suivants: l’amour – la violence – l’infidélité – la mort – la ruse – les conflits – le
bonheur.
1.2.2.3- Les isotopies
L’isotopie s’assimile à une redondance des unités linguistiques. Il existe des isotopies
discursives et des isotopies structurales et ces dernières sont celles qui nous intéressent. En fait, c’est
dans l’étude des structures que l’on observe que certains contes disposant des personnages ou encore
des thèmes différents peuvent être identiques du point de vue de la structure. Les contes ont
généralement de commun le fait qu’ils partent d’un méfait, d’un manque ou d’un contrat. Les
situations de stabilité sont très rares au début de ces récits. Cette instabilité pousse le héros à aller à
la quête d’un objet susceptible de combler ses manques. En situation finale, il est comblé ou non et
Denise PAULME confère respectivement à ces situations les qualificatifs d’«ascendant» et de
«descendant» 50 . On observera ainsi un rétablissement de l’harmonie ou tout simplement une rupture
de cette harmonie.
1.2.2.4- La morale
Chaque conte a une valeur éthique à transmettre. Ceci peut se faire de façon explicite ou
implicite. Mais il faut noter que la leçon de morale est généralement plus implicite dans ces récits.
C’est ainsi qu’un héros doté de qualités telles que la volonté, le courage, l’intelligence, est considéré
comme un modèle à suivre. L’enfant qui lit le conte, en voyant la situation d’un héros doté de ces
qualités, va comprendre le bien fondé de toute bonne action. Par contre, en ce qui concerne les
personnages tels que les monstres, la marâtre, le loup, le léopard, l’échec de leurs actions dans les
contes implique une sorte de mise en garde quant aux caractères tels que la vanité, la méchanceté,
l’avarice, la gourmandise. Pierre FONKOUA taxe ce type d’actant de «contre modèle» véhiculant
de ce fait des «contre valeurs.» 51 Ce qui est à l’encontre des valeurs éthiques ne l’est pas seulement
pour une culture. Ces vices ne sauraient donc être des qualités dans certaines sociétés. C’est pour
cette raison que les valeurs que sous-tendent ces récits s’appliquent à toutes les cultures. On se rend
50 D. Paulme, La Mère dévorante : Essai pour une morphologie des contes africains, op.cit., p. 44.
51 P. Fonkoua, (1999), Nouveaux défis de la littérature orale africaine, sous la direction d’E. Matateyou, Yaoundé, PUY,
p. 4.
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