MEMOIRE MAFOUO RAISSA - L'ENS
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personnages tels que: «l’orphelin», «la marâtre», «le roi», «une mère», «un forgeron», «un<br />
chasseur»…Ce choix résulte du fait que la situation sociale du personnage est étroitement liée à un<br />
caractère ou une idée de celui-ci qu’on voudrait véhiculer. «La marâtre» en l’occurrence laisse<br />
présager un personnage malveillant, injuste, voire sadique dont la jalousie à l’endroit de sa/son<br />
belle-fille/beau-fils et ses actes se répercutent souvent sur ses propres enfants.<br />
L’orphelin(e), quant à lui (elle), est un personnage essentiellement victime de répréhension.<br />
Il (elle) est toujours pauvre autant en affection qu’en moyens financiers, et n’a généralement pour<br />
richesse que sa grandeur d’âme, son humilité et sa générosité.<br />
Au-delà des personnages humains, les animaux brillent par leur présence. Ils sont pour ainsi<br />
dire personnalisés et se comportent en tout état de cause comme des humains. Ils vont à la chasse, se<br />
marient, consultent les devins, règlent leurs litiges.<br />
Par ailleurs, les personnages surnaturels sont fortement ressentis dans les contes. Ils ont<br />
généralement des pouvoirs extraordinaires et ce sont entre autres des génies, des fantômes, des<br />
vieilles femmes. Greimas les qualifie d’actants et les regroupe en six catégories suivant les différents<br />
rôles joués par chacun d’eux. Le destinateur est considéré comme un actant concret ou abstrait qui<br />
pousse le sujet à aller vers l’objet de valeur ; ce qui lui confère le qualificatif de manipulateur et le<br />
situe sur l’’axe du « faire-faire ». Contrairement à cet actant qui fait agir, le sujet opérateur agit pour<br />
être en conjonction avec l’objet. Il est, de ce fait, à l’origine des transformations dans le récit d’où sa<br />
place sur l’axe «du faire ». Le destinataire, quant à lui, est le bénéficiaire de l’action de ce dernier.<br />
En outre, l’adjuvant est une force agissante ou un être qui épaule le sujet dans sa quête alors que<br />
l’opposant lui fait obstacle. Algirdas Julien GREIMAS considère ces deux actants comme des<br />
personnages secondaires, liés aux circonstances, simple projection de la volonté d’action du sujet<br />
lui-même. 38 La relation entre le destinateur, le sujet, l’objet, le destinataire, l’adjuvant et l’opposant<br />
constitue, pour ce dernier, « l’énoncé narratif » et peut être représentée dans un schéma actanciel.<br />
Destinateur objet destinataire<br />
Adjuvant Sujet opposant<br />
38 A. J. Greimas, cité par V. Propp, (1970), in Morphologie du conte, Paris, Le Seuil.<br />
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