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MEMOIRE MAFOUO RAISSA - L'ENS

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En Afrique en général et en Afrique noire en particulier, la population établit généralement la<br />

communication et la transmission des connaissances sur la relation directe entre des personnes par le<br />

biais de la parole, ce qui explique la primauté de la littérature orale. Les contes appartiennent à cette<br />

littérature et, pour en augmenter la diffusion, ils sont de plus en plus transcrits. Samuel Martin ENO<br />

BELINGA reconnait à cet effet qu’une meilleure connaissance et un enseignement adéquat de la<br />

littérature orale permettront, sans aucun doute […] de renouer avec le passé culturel de l’Afrique<br />

traditionnelle et […] une nécessaire ouverture aux cultures des autres planètes. 21 « Conte » et<br />

« interculturalité » sont les termes essentiels de ce travail et il nous incombe d’étudier les aspects qui<br />

les caractérisent en profondeur. Dans ce chapitre liminaire, nous présenterons ainsi le conte aussi<br />

bien dans son contexte et ses étapes de production que dans sa structuration générale, car la<br />

compréhension de la structure profonde de ces récits passe par une connaissance adéquate des rites<br />

qui les caractérisent à l’oral. Par la suite, nous assignerons successivement des définitions aux<br />

termes «culture» et «interculturalité», puis, nous déterminerons les conditions d’identification et les<br />

enjeux de cette interculturalité dans les contes.<br />

1.1- Dynamisme des contes<br />

Le conte, qui est l'un des éléments clés de notre travail, vient du latin computare qui signifie<br />

à l’origine «compter», «énumérer». Au Moyen Age, il se rapporte à toute forme narrative en vers ou<br />

en prose. C’est ainsi que le Conte de Graal de Chrétien de TROYES au XII e siècle ne saurait être<br />

considéré comme un conte au sens moderne du terme. Au XVII e siècle, il est considéré comme un<br />

récit bref lié à la tradition orale et au plaisir de raconter. Aujourd’hui, le conte est appréhendé<br />

comme un récit plus ou moins bref qui rapporte des événements imaginaires et même parfois<br />

merveilleux. Bien que notre corpus soit constitué de récits transcrits, il est important de s’imprégner<br />

des rites qui l’entourent à l’oral et qui ne sont pas forcément perceptibles dans les textes, mais dont<br />

l’importance est notable car le conte ne peut être étudié avec des méthodes conçues pour des textes<br />

écrits et montrant la pensée d’un auteur individuel […] On ne peut vraiment comprendre celui-ci<br />

qu’en rapport avec la société qui l’a produit et qui le véhicule. 22<br />

21 S. M. Eno Belinga, (1978), Comprendre la littérature orale africaine, Yaoundé, Saint Paul, p. 8.<br />

22 J. Cauvin, (1992), Comprendre les contes, Yaoundé, Saint Paul, « Classiques africains », pp. 3-4.<br />

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