MEMOIRE MAFOUO RAISSA - L'ENS

Dans une perspective interculturelle, Maurice MAUVIEL, dans ses « études interculturelles en
sciences sociales », 11 montre qu’effectuer des études sur l’interculturalité consiste d’emblée à définir
ce phénomène ; ce qui signifie une identification psychologique avec un groupe et une croyance
subjective acceptée de l’identité présumée de ce groupe. 12 Il sera important de mesurer les écarts
entre les pratiques et comportements réels et le discours sur l’identité. Ces écarts montrent sans
doute que le phénomène d’interculturalité peut ne pas être avoué par le sujet mais observé dans son
comportement. Une telle étude implique donc la prise en compte du degré de correspondance ou
d’accord entre les éléments théoriques et les éléments pratiques car l’intégrité à la culture est
mesurée au degré de conformité entre ces deux éléments. L’observation des différents
comportements du sujet est donc à la base des travaux de Maurice MAUVIEL dans la mesure où
c’est un moyen adéquat pour remettre en cause le discours sur l’identité des sujets.
Louise Nadège BITEENE, quant à elle, prend conscience de la légèreté avec laquelle la
jeunesse appréhende les émissions portant sur les cultures camerounaises. C’est pour cette raison
qu’elle s’est attardée sur le système éducatif camerounais afin de rechercher une discipline dans
laquelle elle pouvait retrouver quelques éléments exploitables dans la transmission des savoirs
culturels aux apprenants. Elle s’est donc appuyée sur l’étude des contes au moyen de la lecture
suivie en 6 e en posant le problème de la portée culturelle de cette étude pour une transmission
efficace et une valorisation des cultures auprès des apprenants. Elle déduit de ce fait que le conte
regorge d’éléments tels que les aspects géographiques, les personnages, les pratiques
traditionnelles…qui peuvent faire l’objet d’analyses pertinentes. Le fait culturel est, selon elle, à la
base de la production du conte et son enseignement concourt à la restauration d’un équilibre
culturel effectif. À partir de ses investigations, elle montre qu’un regard nouveau doit être jeté sur la
place véritable de l’enseignement de la littérature orale et plus précisément du conte dans le but de
restaurer un équilibre certain du point de vue culturel. La cible idéale serait donc les élèves étant
entendu que son but réside dans la formation des individus libres, responsables, fiers de leur identité
tout en étant ouverts au monde.
En outre, Claire ZONGO 13 établit la relation entre l’interculturalité et l’enseignement du
français. Elle affirme à cet effet qu’en étudiant les œuvres telles que Trois prétendants un mari de
Guillaume OYONO MBIA, et Sous la cendre le feu de Evelyne MPOUDI NGOLLE, on peut
11
M. Mauviel, (1988), « Études interculturelles en sciences sociales » in Apprentissage et cultures : les manières
d’apprendre, Paris, Karthala.
12
Ibid., p. 15.
13
C. Zongo, (2011), Didactique de l’interculturalité en milieu scolaire dans l’enseignement du français au Cameroun,
Mémoire de DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, Inédit.
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