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MEMOIRE MAFOUO RAISSA - L'ENS

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l’expérimentation d’une méthodologie pour une transposition créatrice du récit oral. Elles montrent<br />

ainsi comment cette transposition n’altère en rien la singularité de chaque conteur et encore moins<br />

l’authenticité du style oral, mais communique plutôt au lecteur le plaisir des variantes. Ces variantes<br />

justifient le fait que les contes sont issus de cultures particulières à apprécier sans stigmatiser les<br />

différences. Elles sont donc d’avis que plus on a des formes diversifiées, plus l’extrême richesse du<br />

conte est mis en évidence et moins l’on s’attarde sur les particularités.<br />

En ce qui concerne Denise PAULME, elle part du principe de base de Vladimir PROPP, en<br />

considérant pour unité d’analyse les actions et les fonctions des personnages. De ce fait, elle<br />

s’écarte de la loi d’ordre immuable des séquences en s’ouvrant à tous les thèmes possibles et montre<br />

qu’une séquence élémentaire peut se développer à l’intérieur d’une narration pour donner des<br />

séquences plus ou moins complexes, ce qu’elle appelle «récit dans le récit.» Sa classification est<br />

susceptible de couvrir un dispositif plus large de contes africains. C’est ainsi qu’elle classe et obtient<br />

huit types de contes du point de vue du déploiement narratif dont les types ascendant, descendant, en<br />

miroir, en spirale, divergent, cyclique, en sablier et complexe. Elle montre donc que les contes<br />

peuvent être regroupés en différentes catégories du point de vue de leur structure. C’est ainsi que les<br />

récits apparemment différents peuvent avoir exactement la même structure significative en relation<br />

avec les personnages choisis. De ce point de vue, il ressort que les contes rapportés sur commande<br />

par un enfant comme simple devoir scolaire sont généralement insatisfaisants car, appartenant au<br />

folklore, ces récits subissent l’influence de la réalité historico-contemporaine des peuples<br />

environnants, de la littérature, des dogmes et croyances populaires locales.<br />

Dans le même sillage, EQUILBECQ 9 se donne pour tâche de collecter et de transcrire les<br />

contes africains pour en dégager les caractères généraux et principaux. Ses recherches liaient la<br />

forme du conte et ses exigences à la mentalité africaine. Selon lui, sont considérés comme contes<br />

essentiellement africains ceux dans lesquels on ne retrouverait pas les thèmes des littératures des<br />

autres pays. C’est ainsi qu’il met sur le compte de l’Europe tout ce qui fait l’originalité des cultures<br />

africaines. Toutefois, cette conception s’arrimait aux idées d’avant selon lesquelles l’Afrique n’était<br />

pas un producteur de culture, mais un consommateur de culture 10 , et restreint de ce fait le<br />

patrimoine culturel africain en général et camerounais en particulier.<br />

9<br />

Equilbecq, (1972), Essai sur la littérature merveilleuse des Noirs in Contes populaires de l’Afrique occidentale, Paris,<br />

Maison Neuve et Larose.<br />

10<br />

M. Kane, (1981), Essai sur les contes d’Amadou Coumba, Dakar, Nouvelles éditions africaines, p. 12.<br />

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