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MEMOIRE MAFOUO RAISSA - L'ENS

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Les sociétés africaines considèrent la parole comme un élément fondamental de cohésion des<br />

groupes sociaux. Cette dernière est un vecteur essentiel de la littérature orale, laquelle est liée en<br />

Afrique surtout à sa fonction sociale. C’est pour cette raison que les contes et les légendes ne se<br />

contentent plus uniquement de l’oralité pour se perpétuer. Ils sont de plus en plus transcrits<br />

probablement par souci de conservation et pour en augmenter la diffusion. Les contes transcrits ne<br />

présentent certainement pas le même intérêt que ceux débités pendant les veillées et encore moins la<br />

même ambiance culturelle, mais il y a lieu de constater que transcrire la tradition orale de ces<br />

sociétés, sous ses différents aspects, c’est sauver du néant tout un patrimoine culturel, héritage de<br />

l’expérience unique de chaque société à travers les siècles de son histoire particulière. 1 Ces récits<br />

permettent ainsi à une culture de s’ouvrir aux autres et constituent un support essentiel dans le<br />

processus enseignement/apprentissage du français en classe de 6 e au Cameroun. Ils contribuent de ce<br />

fait à l’acquisition des compétences aussi bien expressives, scripturales que culturelles des<br />

apprenants. Nous avons intitulé notre mémoire Didactique des contes et interculturalité. Le cas de :<br />

« Les Chants de la forêt » de Lucien ANYA NOA et « Contes et légendes de la mythologie grecque »<br />

de Claude POUZADOUX et plusieurs raisons ont motivé le choix de ce sujet.<br />

À l’heure où les valeurs culturelles véhiculées par les contes ne sont plus à démontrer, on<br />

comprend que les inculquer aux apprenants leur permettrait indéniablement de prendre conscience<br />

de leur identité. La formulation de notre sujet de recherche a résulté de l’intérêt que nous portons à<br />

la question des différences sociales, notamment à celles culturelles car en date du 29 novembre<br />

2001, l’on récence déjà au Cameroun 286 groupes ethniques et 279 langues locales. 2 La diversité<br />

des contes met en évidence ces différences et les relations réciproques entre ces dernières d’où le<br />

phénomène d’«interculturalité». Compte tenu du fait que la vie humaine consiste en la réalisation de<br />

certaines activités, [et étant donné] que l’éducation prépare à la vie, forcément elle prépare aussi à<br />

la réalisation de ces activités. 3 C’est fort de ce qui précède que nous avons jugé important<br />

d’amorcer la sous discipline de «lecture suivie» des livres de conte au programme de 6 e qui, à notre<br />

avis, sont propices à l’éducation à l’interculturalité. Les apprenants cibles amorcent un cycle<br />

nouveau, et de par leur jeunesse, leur enthousiasme et leur présence d’esprit, ils sont ouverts à<br />

l’enseignement que leur apporte le conte car, comme le souligne Denise PAULME, le conte n’existe<br />

1 L. Bourquieux in Contes peuls de Baba Zandou de D. Noye, (1982), Paris, Edicef, Coll. «Fleuve et Flamme».<br />

2 L. N. Biteene, (2009), L’Enseignement-apprentissage des cultures par le conte en classe de 6 e au secondaire, le cas de<br />

«Les contes du Cameroun» de C. Binam Bikoi et E. Soundjock et «Contes et légendes de la mythologie grecque» de C.<br />

Pouzadoux, Mémoire de DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, p. 14, Inédit.<br />

3 F. Bobbit, cité par E. W. Eisneir in «Educational objectives : help or hindrance», (1967), The school review, Vol. 75,<br />

N o 3, p. 250, traduit par S. Monchatre.<br />

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