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MEMOIRE MAFOUO RAISSA - L'ENS

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UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ I<br />

ÉCOLE NORMALE<br />

SUPÉRIEURE<br />

DÉPARTEMENT DE FRANÇAIS<br />

NNNNNN<br />

DIDACTIQUE DES CONTES ET<br />

INTERCULTURALITÉ. LE CAS DE: LES CHANTS<br />

DE LA FORÊT DE LUCIEN ANYA NOA ET<br />

CONTES ET LÉGENDES DE LA MYTHOLOGIE<br />

GRECQUE DE CLAUDE POUZADOUX.<br />

Mémoire présenté en vue de l’obtention du Diplôme de<br />

Professeur de l’enseignement secondaire deuxième grade<br />

(DI.P.E.S. II)<br />

par<br />

Raïssa MAFFOUO TAZANFFOUO<br />

Licenciée ès lettres modernes françaises<br />

sous la direction de<br />

M. Barnabé MBALA ZE<br />

Maître de Conférences<br />

THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I<br />

HIGHER TEACHER TRAINING<br />

COLLEGE<br />

DEPARTMENT OF FRENCH<br />

Année Année académique académique 2011 2011-201 2011 2011 201 2012 201


DÉDICACE<br />

- à notre feue mère, Lili Nadège FOUODJIÉ.<br />

i


Notre gratitude s’adresse particulièrement :<br />

REMERCIEMENTS<br />

- à notre directeur de mémoire, Pr. Barnabé MBALA ZE, qui, de par sa disponibilité et son<br />

soutien inestimable, n’a ménagé aucun effort pour la réalisation effective de ce travail;<br />

- au Pr. Emmanuel MATATEYOU de qui nous avons pleinement bénéficié des conseils et de<br />

l’expérience professionnelle;<br />

- aux responsables des lycées de la Cité verte, d’Éfoulan, de Nkolbisson et du CES bilingue<br />

d’Édéa 1 er qui nous ont inconditionnellement ouvert les portes de leurs établissements<br />

respectifs pour nos enquêtes;<br />

- à notre père, Pascal TAZANFFOUO, pour sa constante sollicitude et son soutien total ;<br />

- aux membres chers de notre famille dont Patricia Dahlia DIBA, Etienne Landry EBONGUE,<br />

Inadine DOUANLA, Platini NGUEYO, Mégane TIOMELA, Christian ETONDO SANAGA,<br />

Bertille FOMENE et Wilfried AWAMENE pour leurs encouragements sans cesse<br />

renouvelés ;<br />

- à tous ceux dont nous avons bénéficié d’une assistance aussi bien morale, matérielle que<br />

financière.<br />

ii


APC : Approche par compétence<br />

avr : avril<br />

LISTE DES SIGLES ET ABRÉVIATIONS<br />

CES : Collège d’enseignement secondaire<br />

jan : janvier<br />

LCV : Lycée de la Cité verte<br />

LE : Lycée d’Éfoulan<br />

nov : novembre<br />

oct : octobre<br />

OPI : Objectif pédagogique intermédiaire<br />

OPO : Objectif pédagogique opérationnel<br />

PPO : Pédagogie par objectifs<br />

sept : septembre<br />

iii


LISTE DES TABLEAUX<br />

Tableau 1 : récapulatif des établissements questionnés…………………………………….36<br />

Tableau 2 : récapulatif des tranches d’âge………………………………………………….36<br />

Tableau 3 : récapulatif des genres…………………………………………………………..36<br />

Tableau 4 : récapulatif des régions………………………………………………………….36<br />

Tableau 5 : estime des contes……………………………………………………………….37<br />

Tableau 6 : définition des contes……………………………………………………………37<br />

Tableau 7 : attitudes face aux contes………………………………………………………..37<br />

Tableau 8 : intérêt pour les contes…………………………………………………………..38<br />

Tableau 9 : valeur des contes………………………………………………………………..38<br />

Tableau 10 : aspects enseignés………………………………………………………………38<br />

Tableau 11 : attitudes face aux cultures étrangères………………………………………….39<br />

Tableau 12 : intérêt pour les aspects culturels……………………………………………….39<br />

Tableau 13 : estime pour l’enseignement des contes………………………………………..39<br />

Tableau 14 : aspect des contes enseignés……………………………………………………40<br />

Tableau 15 : intérêt des élèves pour l’enseignement des contes……………………………40<br />

Tableau 16 : aspects intéressants du cours pour les élèves………………………………….40<br />

Tableau 17 : étude des aspects culturels des contes…………………………………………40<br />

Tableau 18 : estime des élèves face aux cultures étrangères………………………………..40<br />

Tableau 19 : possibilité de susciter l’intérêt des élèves……………………………………...41<br />

Tableau 20 : moyens pour susciter l’intérêt des élèves……………………………………...41<br />

Tableau 21 : organisation des séquences…………………………………………………….47<br />

Tableau 22 : organisation des séances……………………………………………………….47<br />

Tableau 23 : adaptation des séances aux séquences………………………………………...48<br />

Tableau 24 : répartition des aspects culturels et interculturels dans le premier livre………..49<br />

Tableau 25 : répartition des aspects culturels et interculturels dans le second livre…………50<br />

iv


LISTE DES FIGURES<br />

FIGURE 1 : figure représentative de la première question………69<br />

FIGURE 2 : figure représentative de la deuxième question………70<br />

FIGURE 3 : figure représentative de la troisième question……….71<br />

FIGURE 4 : figure représentative de la quatrième question………72<br />

v


RÉSUMÉ<br />

La notion d’identité culturelle s’apparente, pour les uns, à l’appartenance à la même<br />

nation. Pour les autres, le partage d’une même religion et / ou d’une même classe sociale la<br />

définit. La présente situation orchestre parfois l’auto-survalorisation et, de ce fait, le rejet de<br />

l’altérité. Cette hiérarchisation n’est toutefois pas immuable et ce travail est le lieu de le faire<br />

remarquer. C’est la raison pour laquelle notre choix s’est porté vers les classes de 6 e dont<br />

l’enthousiasme des élèves peut être canalisé et orienté positivement. Les contes enseignés<br />

dans ces classes, de par leur statut de véritable socle des valeurs culturelles, se prêtent<br />

aisément aux objectifs qui sont les nôtres, c’est-à-dire ceux d’amener les apprenants à<br />

reconnaître les différences entre les groupes sociaux tout en relevant les valeurs ou aspects<br />

communs. Cette initiative nécessite de ce fait une élaboration de fiches pédagogiques prenant<br />

en compte non seulement les aspects culturels contenus dans ces récits, mais également de<br />

ceux relevant de l’interculturalité. Une telle étude permettra à l’apprenant de cultiver les<br />

notions de cosmopolitisme et d’universalisme dans la mesure où il existe un réseau<br />

d’interconnexion, une plate-forme de rencontre entre les peuples qui sont des réalités<br />

quotidiennes. Il pourra ainsi s’identifier dans les divers types de contes tout en découvrant des<br />

réalités nouvelles. Les apprenants tireront donc de cet apprentissage des intérêts aussi bien<br />

culturel, social qu’intellectuel, lesquels leur permettraient d’avoir une vision nouvelle de<br />

l’identité.<br />

Mots clés : identité culturelle, altérité, hiérarchisation, conte, fiches pédagogiques,<br />

interculturalité, cosmopolitisme, universalisme, interconnexion, apprentissage<br />

vi


ABSTRACT<br />

The notion of cultural identity appears to some people as belonging to the same nation.<br />

To others, it is the sharing of the same religion and/or the same defined social class. This<br />

situation orchestrates at times the over use of the above view points and rejects that of alterity.<br />

However, this hierarchisation is not unchangeable and this work is the way to make show it.<br />

This is the reason why our choice is based toward the classes of form one where the student’s<br />

enthusiasm can be positively canalized and oriented. The folktales taught in these classes are<br />

by virtue of their status real and veritable cradles of cultural values which easily bind with our<br />

objectives that is letting the learners know the different cultures among the social groups as<br />

well as taking note of the common values and aspects. This initiative necessitates as a matter<br />

of fact the elaboration of pedagogic forms while taking into account not only cultural aspects<br />

contained in these folktales, but equally the relevant aspects of interculturality. Such studies<br />

will permit learners to cultivate the notions of cosmopolitism and universalism in the fact that<br />

there is an interconnection of network, a meeting platform among people who are of daily<br />

realities. They would be able to identify themselves in the different types of folktales while<br />

discovering new realities. The learners will draw lessons from here ranging from good<br />

cultural, social and intellectual interest permitting them to have a new vision of cultural<br />

identity.<br />

Key words: cultural identity, alterity, hierarchisation, folktales, pedagogic forms,<br />

interculturality, cosmopolitism, universalism, interconnection, learning.<br />

vii


INTRODUCTION GÉNÉRALE<br />

1


Les sociétés africaines considèrent la parole comme un élément fondamental de cohésion des<br />

groupes sociaux. Cette dernière est un vecteur essentiel de la littérature orale, laquelle est liée en<br />

Afrique surtout à sa fonction sociale. C’est pour cette raison que les contes et les légendes ne se<br />

contentent plus uniquement de l’oralité pour se perpétuer. Ils sont de plus en plus transcrits<br />

probablement par souci de conservation et pour en augmenter la diffusion. Les contes transcrits ne<br />

présentent certainement pas le même intérêt que ceux débités pendant les veillées et encore moins la<br />

même ambiance culturelle, mais il y a lieu de constater que transcrire la tradition orale de ces<br />

sociétés, sous ses différents aspects, c’est sauver du néant tout un patrimoine culturel, héritage de<br />

l’expérience unique de chaque société à travers les siècles de son histoire particulière. 1 Ces récits<br />

permettent ainsi à une culture de s’ouvrir aux autres et constituent un support essentiel dans le<br />

processus enseignement/apprentissage du français en classe de 6 e au Cameroun. Ils contribuent de ce<br />

fait à l’acquisition des compétences aussi bien expressives, scripturales que culturelles des<br />

apprenants. Nous avons intitulé notre mémoire Didactique des contes et interculturalité. Le cas de :<br />

« Les Chants de la forêt » de Lucien ANYA NOA et « Contes et légendes de la mythologie grecque »<br />

de Claude POUZADOUX et plusieurs raisons ont motivé le choix de ce sujet.<br />

À l’heure où les valeurs culturelles véhiculées par les contes ne sont plus à démontrer, on<br />

comprend que les inculquer aux apprenants leur permettrait indéniablement de prendre conscience<br />

de leur identité. La formulation de notre sujet de recherche a résulté de l’intérêt que nous portons à<br />

la question des différences sociales, notamment à celles culturelles car en date du 29 novembre<br />

2001, l’on récence déjà au Cameroun 286 groupes ethniques et 279 langues locales. 2 La diversité<br />

des contes met en évidence ces différences et les relations réciproques entre ces dernières d’où le<br />

phénomène d’«interculturalité». Compte tenu du fait que la vie humaine consiste en la réalisation de<br />

certaines activités, [et étant donné] que l’éducation prépare à la vie, forcément elle prépare aussi à<br />

la réalisation de ces activités. 3 C’est fort de ce qui précède que nous avons jugé important<br />

d’amorcer la sous discipline de «lecture suivie» des livres de conte au programme de 6 e qui, à notre<br />

avis, sont propices à l’éducation à l’interculturalité. Les apprenants cibles amorcent un cycle<br />

nouveau, et de par leur jeunesse, leur enthousiasme et leur présence d’esprit, ils sont ouverts à<br />

l’enseignement que leur apporte le conte car, comme le souligne Denise PAULME, le conte n’existe<br />

1 L. Bourquieux in Contes peuls de Baba Zandou de D. Noye, (1982), Paris, Edicef, Coll. «Fleuve et Flamme».<br />

2 L. N. Biteene, (2009), L’Enseignement-apprentissage des cultures par le conte en classe de 6 e au secondaire, le cas de<br />

«Les contes du Cameroun» de C. Binam Bikoi et E. Soundjock et «Contes et légendes de la mythologie grecque» de C.<br />

Pouzadoux, Mémoire de DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, p. 14, Inédit.<br />

3 F. Bobbit, cité par E. W. Eisneir in «Educational objectives : help or hindrance», (1967), The school review, Vol. 75,<br />

N o 3, p. 250, traduit par S. Monchatre.<br />

2


qu’à partir du moment où un auditeur, l’ayant apprécié, décide de le communiquer à un nouvel<br />

auditoire. 4 Dans cette perspective, même si le transcripteur de ce récit le recrée toujours, il n’en reste<br />

pas moins que son étude rend possible une approche historique et thématique relative à<br />

l’environnement socioculturel en question. Plusieurs travaux ont précédé le nôtre dans le cadre de<br />

cette étude.<br />

D’une part, Nadine DECOURT et Michelle RAYMOND 5 montrent que le conte est un<br />

inépuisable objet de découverte anthropologique. Dans leur ouvrage, elles s’investissent d’emblée<br />

dans une présentation succincte de ce récit pour montrer par la suite comment les variations s’y<br />

opèrent à travers l’exploration «du même et de l’autre», c’est-à-dire que les auditeurs et lecteurs y<br />

prennent conscience de leur ancrage culturel, mais aussi de celui des autres. Les mouvances, le jeu<br />

des ressemblances et des différences résultent de la dynamique de cette anthropologie des contes.<br />

Elles en arrivent à la conclusion que cette variation ouvre le champ au comparatisme et à la<br />

réflexion sur l’articulation entre l’oralité et l’écriture.<br />

D’autre part, Magali BOURGUIGNON 6 spécifie les enjeux respectifs de l’interculturalité et du<br />

conte. Son objectif principal est de trouver un moyen susceptible de contribuer à ce que les citoyens<br />

soient ouverts au dialogue des cultures. À cet effet, elle part du principe de base que l’école qui est<br />

l’interlocutrice privilégiée des jeunes, semble être l’institution qui peut jouer ce rôle<br />

unificateur. 7 Elle veut découvrir, à travers ses enquêtes, si les activités pédagogiques autour de<br />

l’étude et l’écriture des contes ne peuvent pas contribuer à ce que les apprenants deviennent plus<br />

tolérants face aux différentes cultures, et pouvoir déterminer leur condition de mise en œuvre. Elle<br />

parvient de ce fait à la conclusion selon laquelle le conte est un moyen subtil d’éduquer à<br />

l’interculturalité en raison de son côté ludique qui captive et de son caractère évasif car le lecteur se<br />

laisse emporter par l’histoire et se trouve à s’identifier aux personnages. Ces derniers peuvent être<br />

d’une culture différente et le fait de se mettre à leur place et de vivre leurs expériences amène le<br />

lecteur à s’en rapprocher et donc à connaître et à apprécier des cultures différentes.<br />

Par ailleurs, Nadine DECOURT et Naïma Louali RAYNAL 8 montrent que la littérature orale<br />

peut devenir un merveilleux outil d’intercompréhension entre cultures. Elles s’investissent dans<br />

4 D. Paulme, (1976), La Mère dévorante : Essai pour une morphologie des contes africains, Paris, Gallimard, p.44.<br />

5 N. Decourt et M. Raymond, (1999), Contes et diversité des cultures : le jeu du même et de l’autre, Argos, Démarches,<br />

CRDP de l’académie de Lyon.<br />

6 M. Bourguignon, (2005), Éduquer à l’interculturalité à travers l’étude et l’écriture des contes, Bourgogne, Dossier<br />

N o 5-4.<br />

7 Id. p. 14.<br />

8 N. Decourt et N. L. Raynal, (1995), Contes maghrébins en situation interculturelle, Paris, Karthala, Coll. « Hommes et<br />

sociétés.»<br />

3


l’expérimentation d’une méthodologie pour une transposition créatrice du récit oral. Elles montrent<br />

ainsi comment cette transposition n’altère en rien la singularité de chaque conteur et encore moins<br />

l’authenticité du style oral, mais communique plutôt au lecteur le plaisir des variantes. Ces variantes<br />

justifient le fait que les contes sont issus de cultures particulières à apprécier sans stigmatiser les<br />

différences. Elles sont donc d’avis que plus on a des formes diversifiées, plus l’extrême richesse du<br />

conte est mis en évidence et moins l’on s’attarde sur les particularités.<br />

En ce qui concerne Denise PAULME, elle part du principe de base de Vladimir PROPP, en<br />

considérant pour unité d’analyse les actions et les fonctions des personnages. De ce fait, elle<br />

s’écarte de la loi d’ordre immuable des séquences en s’ouvrant à tous les thèmes possibles et montre<br />

qu’une séquence élémentaire peut se développer à l’intérieur d’une narration pour donner des<br />

séquences plus ou moins complexes, ce qu’elle appelle «récit dans le récit.» Sa classification est<br />

susceptible de couvrir un dispositif plus large de contes africains. C’est ainsi qu’elle classe et obtient<br />

huit types de contes du point de vue du déploiement narratif dont les types ascendant, descendant, en<br />

miroir, en spirale, divergent, cyclique, en sablier et complexe. Elle montre donc que les contes<br />

peuvent être regroupés en différentes catégories du point de vue de leur structure. C’est ainsi que les<br />

récits apparemment différents peuvent avoir exactement la même structure significative en relation<br />

avec les personnages choisis. De ce point de vue, il ressort que les contes rapportés sur commande<br />

par un enfant comme simple devoir scolaire sont généralement insatisfaisants car, appartenant au<br />

folklore, ces récits subissent l’influence de la réalité historico-contemporaine des peuples<br />

environnants, de la littérature, des dogmes et croyances populaires locales.<br />

Dans le même sillage, EQUILBECQ 9 se donne pour tâche de collecter et de transcrire les<br />

contes africains pour en dégager les caractères généraux et principaux. Ses recherches liaient la<br />

forme du conte et ses exigences à la mentalité africaine. Selon lui, sont considérés comme contes<br />

essentiellement africains ceux dans lesquels on ne retrouverait pas les thèmes des littératures des<br />

autres pays. C’est ainsi qu’il met sur le compte de l’Europe tout ce qui fait l’originalité des cultures<br />

africaines. Toutefois, cette conception s’arrimait aux idées d’avant selon lesquelles l’Afrique n’était<br />

pas un producteur de culture, mais un consommateur de culture 10 , et restreint de ce fait le<br />

patrimoine culturel africain en général et camerounais en particulier.<br />

9<br />

Equilbecq, (1972), Essai sur la littérature merveilleuse des Noirs in Contes populaires de l’Afrique occidentale, Paris,<br />

Maison Neuve et Larose.<br />

10<br />

M. Kane, (1981), Essai sur les contes d’Amadou Coumba, Dakar, Nouvelles éditions africaines, p. 12.<br />

4


Dans une perspective interculturelle, Maurice MAUVIEL, dans ses « études interculturelles en<br />

sciences sociales », 11 montre qu’effectuer des études sur l’interculturalité consiste d’emblée à définir<br />

ce phénomène ; ce qui signifie une identification psychologique avec un groupe et une croyance<br />

subjective acceptée de l’identité présumée de ce groupe. 12 Il sera important de mesurer les écarts<br />

entre les pratiques et comportements réels et le discours sur l’identité. Ces écarts montrent sans<br />

doute que le phénomène d’interculturalité peut ne pas être avoué par le sujet mais observé dans son<br />

comportement. Une telle étude implique donc la prise en compte du degré de correspondance ou<br />

d’accord entre les éléments théoriques et les éléments pratiques car l’intégrité à la culture est<br />

mesurée au degré de conformité entre ces deux éléments. L’observation des différents<br />

comportements du sujet est donc à la base des travaux de Maurice MAUVIEL dans la mesure où<br />

c’est un moyen adéquat pour remettre en cause le discours sur l’identité des sujets.<br />

Louise Nadège BITEENE, quant à elle, prend conscience de la légèreté avec laquelle la<br />

jeunesse appréhende les émissions portant sur les cultures camerounaises. C’est pour cette raison<br />

qu’elle s’est attardée sur le système éducatif camerounais afin de rechercher une discipline dans<br />

laquelle elle pouvait retrouver quelques éléments exploitables dans la transmission des savoirs<br />

culturels aux apprenants. Elle s’est donc appuyée sur l’étude des contes au moyen de la lecture<br />

suivie en 6 e en posant le problème de la portée culturelle de cette étude pour une transmission<br />

efficace et une valorisation des cultures auprès des apprenants. Elle déduit de ce fait que le conte<br />

regorge d’éléments tels que les aspects géographiques, les personnages, les pratiques<br />

traditionnelles…qui peuvent faire l’objet d’analyses pertinentes. Le fait culturel est, selon elle, à la<br />

base de la production du conte et son enseignement concourt à la restauration d’un équilibre<br />

culturel effectif. À partir de ses investigations, elle montre qu’un regard nouveau doit être jeté sur la<br />

place véritable de l’enseignement de la littérature orale et plus précisément du conte dans le but de<br />

restaurer un équilibre certain du point de vue culturel. La cible idéale serait donc les élèves étant<br />

entendu que son but réside dans la formation des individus libres, responsables, fiers de leur identité<br />

tout en étant ouverts au monde.<br />

En outre, Claire ZONGO 13 établit la relation entre l’interculturalité et l’enseignement du<br />

français. Elle affirme à cet effet qu’en étudiant les œuvres telles que Trois prétendants un mari de<br />

Guillaume OYONO MBIA, et Sous la cendre le feu de Evelyne MPOUDI NGOLLE, on peut<br />

11<br />

M. Mauviel, (1988), « Études interculturelles en sciences sociales » in Apprentissage et cultures : les manières<br />

d’apprendre, Paris, Karthala.<br />

12<br />

Ibid., p. 15.<br />

13<br />

C. Zongo, (2011), Didactique de l’interculturalité en milieu scolaire dans l’enseignement du français au Cameroun,<br />

Mémoire de DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, Inédit.<br />

5


amener l’élève à intégrer la notion d’interculturalité en tant que réalité impliquant la coexistence de<br />

plusieurs cultures dans un univers particulier dont celui camerounais. Elle déduit donc que<br />

l’enrichissement né du contact entre personnes de cultures différentes est assurée. L’impact<br />

immédiat de ce processus étant l’acceptation de l’autre, même s’il conduit plutôt parfois au rejet de<br />

l’autre en question.<br />

Les différences culturelles conduisent aux oppositions d’idées et de comportements. L’étude<br />

des textes d’inspiration orale se présente à cet effet comme un moyen pour les apprenants de<br />

découvrir la culture du peuple auquel ces récits appartiennent car […] nombreux sont les contes qui,<br />

reflétant la sensibilité et la mentalité d’un peuple donné, ne peuvent que procéder du génie propre<br />

de ce peuple. 14 En classe de 6 e au Cameroun, étudier Les Chants de la forêt d’ANYA NOA et les<br />

Contes et légendes de la mythologie grecque de Claude POUZADOUX s’accorde avec l’un des<br />

objectifs terminaux de l’enseignement en général qui stipule que le type d’homme à former sera un<br />

patriote […] enraciné dans sa culture et ouvert au monde. 15 Toutefois, nous pouvons relever que<br />

ces extraits, reflétant pour chacun d’eux la culture d’un peuple en particulier, ne sont pas forcément<br />

adaptés et reçus par des sujets venant d’horizons différents de celle en présence. Partant du fait que<br />

l’école ne se limite plus uniquement à transmettre des connaissances, mais aussi et surtout à intégrer<br />

une finalité ouverte aux apprentissages dans le cadre d’une redéfinition des objectifs terminaux en<br />

terme de compétence, 16 il y a lieu de s’interroger sur l’impact ou mieux l’influence de l’étude des<br />

aspects culturels contenus dans les contes sur certains apprenants. Ne manifestent-ils pas du<br />

désintéressement face à l’étude des cultures différentes des leurs? Comment pourrait procéder<br />

l’enseignant pour adapter cette étude de façon à permettre à ces derniers de concevoir l’unité dans la<br />

diversité culturelle? N’existe-t-il pas des moyens à mettre en œuvre ou des aspects à prendre en<br />

considération pour que les élèves perçoivent aisément l’intérêt de cet enseignement?<br />

Les interrogations précédentes permettent de formuler un ensemble de conjectures: comme<br />

hypothèse générale, nous posons qu’une étude orientée des contes et adaptée aux attentes des<br />

apprenants conduirait à un relativisme des différences culturelles ; Ce qui nous amène aux<br />

hypothèses secondaires suivantes:<br />

-les élèves de 6 e aiment les contes sans nécessairement maîtriser l’aboutissement ou la visée de son<br />

étude.<br />

14 M. Kane, Essai sur les contes d’Amadou Coumba, op.cit., p. 11.<br />

15 Les États généraux de l’éducation, (1995) p. 06.<br />

16 S. Monchatre in «L’Approche par compétence», technologie de rationalisation pédagogique, http// : www. Cirst.<br />

Uqam. ca. (13-09-2011 à 14h02).<br />

6


-l’étude des aspects culturels contenus dans ces récits désintéresse les apprenants qui<br />

n’appartiennent pas à la culture en question.<br />

Il convient de rappeler que le conte, qui est un véritable socle des valeurs d’une société,<br />

contribue à un enracinement culturel et à la découverte des cultures d’ailleurs. Nous visons à<br />

démontrer que la spécification adéquate et claire des objectifs du cours, la prise en compte des<br />

aspects relatifs à l’environnement et aux attentes des apprenants, et la mise en évidence des aspects<br />

relevant de l’universalité des contes, permettront à l’enseignant d’amener les partenaires de cultures<br />

différentes à reconnaître leurs différences tout en prenant conscience des valeurs communes. Cette<br />

activité pédagogique se résume ainsi à un projet d’éducation ou de formation comportant la<br />

spécification des résultats attendus, la définition des voies et des moyens à mettre en œuvre pour<br />

atteindre ces résultats et un plan d’évaluation des effets de l’action. 17 Compte tenu du fait que<br />

l’apprenant doit être plus que jamais impliqué dans le processus d’enseignement-apprentissage dans<br />

la perspective interculturelle, nous envisageons de les sensibiliser non seulement aux différences,<br />

mais aussi et surtout à la capacité de communiquer efficacement avec ceux qui sont différents. C’est<br />

pour cette raison que les méthodes et techniques à convoquer pour atteindre cet objectif doivent<br />

dépasser le cadre de la théorie car les savoirs ne garantissent pas le savoir-faire en face de la<br />

différence. 18<br />

Notre sujet cadre avec l’«approche par compétence» (APC) née de l’héritage behavioriste de<br />

la «pédagogie par objectifs» (PPO). Cette dernière pose que l’école se limite aux transferts des<br />

connaissances générales et que l’acquisition des performances relève de la formation qui se fait en<br />

cycle scolaire. L’approche par compétence, quant à elle, donne immédiatement la possibilité à<br />

l’élève d’utiliser les compétences acquises. Il doit, de ce fait, saisir immédiatement ce qu’on attend<br />

de lui. Alain CALOSCI dit à cet effet que l’approche par compétence va de la pratique à la théorie,<br />

c’est-à-dire que les savoirs doivent agir immédiatement et non ultérieurement. 19 L’élève devrait, de<br />

ce fait, savoir à quoi sert ce qu’il apprend pour que l’éducation ait un sens pour lui et afin que les<br />

connaissances acquises soient utilisées à bon escient.Suivant ce type d’approche, la formation en<br />

général et celle scolaire en particulier viserait les capacités de conception et d’action que devront<br />

acquérir les personnes formées pour pouvoir traiter de manière adéquate les situations qu’elles<br />

rencontreront dans leur vie sociale, dans leurs études, dans leur profession. 20 Dans le cadre de notre<br />

17 L. D’Hainaut, cité par Sylvie Monchatre in «L’Approche par compétence»,op.cit.,p.41.<br />

18 www. Aulaintercultural. org/article.php. 3 d-article=407, (22-11-2011 à 13h04).<br />

19 A. Calosci, cité par E. R. KONO, (2011), L’Enseignement de la lecture méthodique au lycée et l’approche par<br />

compétences, Mémoire de DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, p.14, Inédit.<br />

20 S. Monchatre, «L’Approche par compétence», op.cit., p.14.<br />

7


travail, il est question de s’assurer de l’habileté, pour l’apprenant, à exploiter les enseignements<br />

reçus pendant l’étude des contes pour prendre conscience des différences des autres, de les<br />

respecter, mais surtout de les intégrer. Pour parvenir à ces résultats, nous passerons par les méthodes<br />

statistico-descriptive et déductive. Nous élaborerons ainsi des fiches d’enquête à distribuer aussi<br />

bien aux élèves qu’aux enseignants de français des classes de 6 e de quelques établissements<br />

scolaires ; puis, nous procèderons à une description des statistiques effectuées pour aboutir à une<br />

analyse des faits décrits.<br />

Notre travail se structure en quatre chapitres. Le premier s’intitule «Dynamisme des contes et<br />

aperception du concept d’interculturalité» et il y sera question de partir de l’oralité pour présenter les<br />

conditions et les étapes de production du conte en contexte africain en général et camerounais en<br />

particulier. Nous étudierons par la suite ceux transcrits à travers la structure narrative et les fonctions<br />

axiologiques. Il s’agira de décrire tour à tour les différentes épreuves articulatoires suivant les<br />

actions fondamentales dans le déroulement de l’intrigue, les attributs des personnages, les thèmes et<br />

les fonctions des contes. Le concept d’«interculturalité» sera par ailleurs abordé en relation avec<br />

celui de «culture», puis, nous déterminerons les aspects qui permettent de l’identifier pour aboutir à<br />

ses enjeux respectifs.<br />

Le deuxième chapitre est relatif aux «Enquêtes sur l’enseignement des contes en 6 e :<br />

déroulement». Il s’agira de présenter succinctement les livres de conte au programme de 6 e du point<br />

de vue du contexte de production, de la structure interne et externe, de la thématique, des aspects<br />

culturels et de l’intérêt de chacun d’eux. Les résultats des enquêtes effectuées auprès des élèves et<br />

des enseignants seront par la suite exposés, analysés, puis interprétés.<br />

Le troisième chapitre de ce travail s’intitule «Didactisation: éducation à l’interculturalité par<br />

les contes». Nous nous inspirerons d’un projet pédagogique pour organiser les enseignements afin<br />

de présenter le nombre approximatif de séances de lecture suivie à la fin d’une séquence<br />

administrative et de toute l’année académique. Nous opérerons ainsi un choix de contes susceptibles<br />

d’être étudiés durant l’année scolaire et conformément aux différents objectifs séquentiels et<br />

intermédiaires fixés. Nous appliquerons de ce fait les concepts fondamentaux relatifs à<br />

l’interculturalité à quelques contes choisis via des fiches de préparation.<br />

« Intérêt de l’étude et perspectives » est le titre du dernier chapitre de ce travail. Compte tenu<br />

des différentes articulations qui précèdent, nous y dégagerons l’intérêt de la présente étude aussi<br />

bien sur les plans culturel, social qu’intellectuel. Nous vérifierons subséquemment les hypothèses<br />

formulées préalablement en opérant un choix de questionnaire dont les résultats contribueront à<br />

8


cette réalisation. Enfin, nous exposerons quelques suggestions propices à faciliter une éducation<br />

plus aisée à l’interculturalité. C’est ainsi que quelques avis seront donnés sur la structuration des<br />

cours et sur le choix des manuels.<br />

9


CHAPITRE 1-DYNAMISME DES CONTES ET<br />

APERCEPTION DU CONCEPT D’INTERCULTURALITÉ<br />

10


En Afrique en général et en Afrique noire en particulier, la population établit généralement la<br />

communication et la transmission des connaissances sur la relation directe entre des personnes par le<br />

biais de la parole, ce qui explique la primauté de la littérature orale. Les contes appartiennent à cette<br />

littérature et, pour en augmenter la diffusion, ils sont de plus en plus transcrits. Samuel Martin ENO<br />

BELINGA reconnait à cet effet qu’une meilleure connaissance et un enseignement adéquat de la<br />

littérature orale permettront, sans aucun doute […] de renouer avec le passé culturel de l’Afrique<br />

traditionnelle et […] une nécessaire ouverture aux cultures des autres planètes. 21 « Conte » et<br />

« interculturalité » sont les termes essentiels de ce travail et il nous incombe d’étudier les aspects qui<br />

les caractérisent en profondeur. Dans ce chapitre liminaire, nous présenterons ainsi le conte aussi<br />

bien dans son contexte et ses étapes de production que dans sa structuration générale, car la<br />

compréhension de la structure profonde de ces récits passe par une connaissance adéquate des rites<br />

qui les caractérisent à l’oral. Par la suite, nous assignerons successivement des définitions aux<br />

termes «culture» et «interculturalité», puis, nous déterminerons les conditions d’identification et les<br />

enjeux de cette interculturalité dans les contes.<br />

1.1- Dynamisme des contes<br />

Le conte, qui est l'un des éléments clés de notre travail, vient du latin computare qui signifie<br />

à l’origine «compter», «énumérer». Au Moyen Age, il se rapporte à toute forme narrative en vers ou<br />

en prose. C’est ainsi que le Conte de Graal de Chrétien de TROYES au XII e siècle ne saurait être<br />

considéré comme un conte au sens moderne du terme. Au XVII e siècle, il est considéré comme un<br />

récit bref lié à la tradition orale et au plaisir de raconter. Aujourd’hui, le conte est appréhendé<br />

comme un récit plus ou moins bref qui rapporte des événements imaginaires et même parfois<br />

merveilleux. Bien que notre corpus soit constitué de récits transcrits, il est important de s’imprégner<br />

des rites qui l’entourent à l’oral et qui ne sont pas forcément perceptibles dans les textes, mais dont<br />

l’importance est notable car le conte ne peut être étudié avec des méthodes conçues pour des textes<br />

écrits et montrant la pensée d’un auteur individuel […] On ne peut vraiment comprendre celui-ci<br />

qu’en rapport avec la société qui l’a produit et qui le véhicule. 22<br />

21 S. M. Eno Belinga, (1978), Comprendre la littérature orale africaine, Yaoundé, Saint Paul, p. 8.<br />

22 J. Cauvin, (1992), Comprendre les contes, Yaoundé, Saint Paul, « Classiques africains », pp. 3-4.<br />

11


1.1.1- Conditions de production<br />

La rituelle qui entoure le conte est assez particulière et rend le récit vivant et agréable à<br />

écouter. C’est ainsi que la nature de l’orateur et de l’auditoire, le cadre et le moment choisis pour<br />

dire le conte, les différentes étapes de son déroulement sont autant d’aspects significatifs.<br />

1.1.1.1- L’orateur<br />

Précisons d’emblée que l’orateur n’est pas l’auteur des contes. Il n’en est que l’interprète car<br />

on ne saurait parler d’auteur dans la littérature orale. Elle appartient au groupe social dans lequel elle<br />

a vu le jour et tout le monde est susceptible de dire les contes. Dans certaines veillées, ils se disent à<br />

tour de rôle, mais il faut préciser qu’en Afrique traditionnelle, les femmes et les enfants ne<br />

participent que rarement à cette diction. Si les premières sont généralement en retrait et s’activent<br />

dans la préparation du repas du soir, à décortiquer les arachides ou à effectuer une autre tâche<br />

ménagère, les seconds, quant à eux, sont plus à l’écoute pour en tirer des leçons. Ce sont donc les<br />

hommes qui les disent en général. Toutefois, il existe des initiés ou spécialistes en la matière, des<br />

vieillards en l’occurrence, qui maîtrisent cet art et sont chargés de transmettre l’héritage culturel de<br />

la race. 23 Pour captiver l’auditoire, l’orateur s’identifie parfois à un personnage du conte par le<br />

biaisdu changement de voix, de l’association des mimiques à la parole ; bref, l’intérêt de l’auditoire<br />

naît du pouvoir oratoire.<br />

1.1.1.2- L’auditoire<br />

Tout le monde est généralement convié à une veillée des contes, mais fidèlement au principe<br />

hiérarchique de l’Afrique traditionnelle, les hommes occupent une place de choix. La place des<br />

enfants est d’autant plus intéressante car la morale contenue dans ces récits leur est en partie<br />

destinée. Les femmes, quant à elles, constituent un auditoire passif.<br />

Bien que l’ambiance des veillées soit chaleureuse, l’auditoire ne se borne pas à écouter en<br />

récepteur inactif. En effet, on note parfois des mimiques de désapprobation, d’horreur ou de<br />

soulagement en relation avec l’action décrite par l’orateur. Ces réactions concourent à conforter le<br />

récit et à créer une ambiance de communion à laquelle se confondent tous les protagonistes de la<br />

veillée.<br />

1.1.1.3- L’espace<br />

S’il s’agit de déterminer le lieu où se disent les contes au moment où ceux-ci avaient le statut<br />

d’oralité primaire, c’est-à-dire telle qu’elle existe dans une société qui ignore totalement l’écriture<br />

23 Beling-Nkoumba, (1982), Contes du Cameroun II, Yaoundé, CLE, p.11.<br />

12


et dans laquelle l’ensemble de la tradition culturelle ne peut être transmise que par la mémoire 24 ,<br />

nous dirons que le conte se dit autour d’un grand feu de bois ou sous un arbre au clair de lune car<br />

cette position favorise la présence de plusieurs auditeurs et l’ambiance n’en est que plus belle.<br />

Cependant, les sociétés africaines ayant conservé l’organisation de ces moments de partage et<br />

de surcroit avec le décor sus-cité n’est plus considérable car ces rites tendent à se substituer aux<br />

méthodes modernes. C’est ainsi qu’on trouvera aisément des grands parents disant les contes à leurs<br />

petits enfants dans l’intimité familiale d’une case ou dans la chambre du plus petit pour l’endormir.<br />

Si le cadre du conte a subi des changements avec le temps, il n’en est pas de même avec le moment<br />

pendant lequel il est dit.<br />

1.1.1.4- Le temps<br />

En journée, tout le monde vaque généralement aux occupations qui lui incombent. La soirée<br />

est ainsi un moment approprié pour dire le conte car plusieurs personnes sont disposées à se relaxer<br />

et à oublier une dure journée de travail. Toutefois, il faut noter qu’en Afrique, le choix de ce<br />

moment de la journée est parfois lié à un ensemble d’interdits relatifs aux superstitions. Géneviève<br />

CLAME GRIAULE affirme à cet effet que raconter de nuit c’est aider le jour à succéder à la nuit<br />

et en même temps, c’est une sorte de naissance ; faire sortir la clarté de l’obscurité, c’est comme<br />

mettre au monde un enfant qui passe de l’obscurité du sein maternel à la clarté du jour. 25<br />

Par ailleurs, chez les Ewondos au Centre Cameroun, il est dit que le conteur risque de perdre<br />

sa maman s’il dit le conte en journée.<br />

Chez les Malinkés au Sénégal, les contes se disent également le soir, mais uniquement en<br />

saison sèche, quand le mil est au grenier car dire les contes durant la saison des pluies serait,<br />

[disent-ils], empêcher le mil de pousser. 26 Au-delà de ces aspects relatifs à sa situation<br />

d’énonciation, dire le conte comporte plusieurs étapes successives.<br />

1.1.2- Étapes de production<br />

À l’oral comme à l’écrit, il existe des étapes essentielles dotées parfois de formules<br />

stéréotypées qui reviennent à chaque fois que le conte se dit. C’est ainsi que les étapes peuvent se<br />

succéder de manière suivante : le préambule, la formule introductive, la narration proprement dite,<br />

puis, la formule finale.<br />

24 J.-M. Oswald Ducrot, (1995), Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage, Paris, Le Seuil, p. 620.<br />

25 G. Clame Griaule in www.Google.Cm /search?Hl=fr. source = hp& q = les+contes+africains (07/01/2011 à 09h43).<br />

26 G. Meyer, (1987), Contes du pays Malinké, Paris, Karthala, p.11.<br />

13


1.1.2.1- Le préambule<br />

Il convient de préciser que le préambule n’est pas perceptible dans les contes transcrits car il<br />

est régi par une interaction entre l’orateur et les auditeurs. Le premier a besoin de l’acquiescement<br />

des seconds pour continuer. Il s’agit en effet d’une sorte de prise de contact. Cet échange en fait se<br />

résume à la formule suivante :<br />

- Orateur: histoire!<br />

- Auditoire: raconte!<br />

Face à la diversité culturelle, on pourrait trouver des variantes suivant les différentes régions.<br />

C’est ainsi qu’en lieu et place de «raconte», on pourrait plutôt avoir «oui le père de l’homme»,<br />

«nous t’écoutons», «parles», «oui»…<br />

Par ailleurs, notons que certains transcripteurs manifestent le désir de présenter fidèlement le<br />

conte tel qu’il apparaît à l’oral. C’est ainsi qu’ils incluent dans leur récit ces formules. C’est le cas<br />

de Joseph DONG’ AROGA dans le conte « Le mariage du Kaiser » 27 :<br />

- Angingilaye!<br />

- Weeseee!<br />

- Bonne soirée!<br />

- Les mensonges de ma mère!<br />

- Voici un conte!<br />

- Oui!<br />

Toutes ces formules sont destinées à faire oublier le présent et à emporter l’auditoire dans<br />

un passé révolu. 28<br />

1.1.2.2- La formule introductive<br />

Cette formule se retrouve aussi bien à l’oral qu’à l’écrit. Elle permet d’emblée de démarquer le<br />

conte des autres types de récits. Généralement, ce récit commence par «il était une fois…».<br />

Toutefois, le conte n’est pas exempt de diversité, c’est pour cette raison qu’on notera des<br />

particularités telles que «un jour…», «voici ce qui arriva…», «il y avait…», «voici un conte».<br />

Nous pouvons le constater, la période ou la date pendant laquelle le conte a pris forme ou a<br />

vu le jour n’est jamais clairement spécifié, C’est toujours un lointain passé dans lequel le narrataire<br />

est généralement plongé dès le début par des formules. 29<br />

27 J. Dong’ Aroga, (2001), Au clair de lune. Les Contes du Cameroun, Yaoundé, PUY, Coll. « Plain chant », p. 134.<br />

28 P. N’da Kan, (1984), Le Conte africain et l’éducation, Paris, L’Harmattan, p. 183.<br />

29 F. Tsoungui, (1986), Clefs pour le conte africain et créole, Paris, CILF, Coll. «Fleuve et Flamme». p. 68.<br />

14


1.1.2.3- La narration proprement dite<br />

Le conte résulte rarement de l’inspiration du conteur. C’est généralement une histoire qu’il a<br />

déjà entendue; néanmoins, une seule et même histoire peut subir des altérations au fur et à mesure<br />

qu’elle est dite car l’interprète de l’œuvre la recrée toujours. 30<br />

À l’oral, le conteur associe toujours le geste à le parole car les mimiques rendent plus vivants<br />

et crédibles les contes; et parfois, sa voix est relayée par des instruments. En effet, le conte est<br />

parfois agrémenté de chants en relation avec l’intrigue et le refrain est repris en chœur par les<br />

auditeurs. Avant de continuer son récit, le conteur peut esquisser quelques pas de danse sous<br />

l’acclamation du public. Les textes transcrits ne reflètent pas toujours ces pratiques, mais on y<br />

décèle des proverbes et des onomatopées. S’il s’ouvre sur une formule, le récit s’achève également<br />

sur une formule.<br />

1.1.2.4- La formule finale<br />

Le conte s’achève généralement par une formule stable qui s’utilise pour tous les récits: «je<br />

remets ce conte là où je l’ai pris», «c’est cela que j’ai vu.» 31<br />

Elle peut cependant varier d’un récit à un autre en présentant par exemple la situation du héros<br />

ou celle de l’anti-héros: «Son père ne se maria jamais»; «Ils eurent beaucoup d’enfants et vécurent<br />

heureux»; «Ils nommèrent la jeune fille chef».<br />

En somme, c’est généralement au clair de lune, et autour d’un grand feu de bois, que les<br />

contes sont dits par n’importe qui. [Le conte est ainsi] fait pour plaire, et distraire, instruire et<br />

éduquer. 32 Ces aspects du conte que nous venons d’étudier nous ont permis d’avoir une idée sur le<br />

déroulement de ce type de récit dans le mode oral qui lui est originel. Toutefois, le conte ne se<br />

contente plus de la pratique orale pour se perpétuer d’où la nécessité de s’appuyer sur ceux<br />

transcrits, qui constituent d’ailleurs notre champ d’étude, pour en dégager la structure profonde.<br />

1.1.3- Structure narrative<br />

Les contes, contrairement à ce qu’on pourrait penser, ne sauraient plus longtemps être<br />

considérés comme un ensemble capricieux de modèles pris au hasard. 33 En effet, ils sont structurés<br />

et nous nous inspirerons de la sémiotique greimassienne pour mettre en évidence cette<br />

programmation narrative dans la mesure où il existe une armature relationnelle qui organise le récit<br />

aussi bien du point de vue apparent que du point de vue immanent. Cette dernière s’applique<br />

30 S. M. Eno Belinga, Comprendre la littérature orale africaine, op.cit., p. 31.<br />

31 G. Meyer, Contes du pays Malinké, op.cit., pp.16-17.<br />

32 Beling-Nkoumba, Contes du Cameroun II, op.cit., pp. 11-12.<br />

33 D. Paulme, La Mère dévorante : Essai pour une morphologie des contes africains, op.cit., p. 44.<br />

15


emarquablement aux contes en général et à ceux camerounais en particulier du fait que les<br />

dichotomies départ /arrivée, aller/retour ne sont pas seulement liées par contiguïté textuelle, mais par<br />

une relation paradigmatique régie par un conditionnement mutuel de cette combinatoire de signes.<br />

Cette architecture nous permettra de dégager les réalités sociales véhiculées par ces récits,<br />

lesquelles seront perceptibles dans les attributs des personnages, les thèmes et les fonctions desdits<br />

contes. Nous étudierons ainsi successivement les épreuves contractuelles, performancielles, et<br />

sanctionnantes pour présenter les solutions des rapports conflictuels qui passent par la<br />

transformation d’une situation généralement négative en celle positive.<br />

1.1.3.1- Épreuves contractuelles<br />

La structure interne des contes présente des situations significatives. En effet, les héros des<br />

contes sont toujours conditionnés soit par un manque spécifique, soit par un contrat qui les oblige<br />

par rapport à un autre actant ou encore à un sujet mandateur. Greimas 34 parle de la série négative des<br />

doubles fonctions à la partie initiale des contes en termes d’accumulation de malheurs/aliénations.<br />

Les héros des contes ne sont pas seulement tenus par un manque, un mandement, ou un contrat,<br />

mais ils peuvent aussi être motivés par un vice ou une qualité les caractérisant et devront être dotés<br />

de compétences nécessaires pour être performants dans leurs actions.<br />

1.1.3.2- Épreuves performancielles<br />

La réalisation effective ou mieux la concrétisation des épreuves contractuelles est du domaine<br />

de la performance. Il s’agit des actions des personnages régissant des péripéties qui s’apparentent à<br />

une succession de transformations aboutissant à des conjonctions ou des disjonctions des sujets avec<br />

des objets de valeur. C’est vu sous cet angle que Philippe HAMON affirme qu’un personnage est le<br />

support de conservation et de transformation du récit. 35 S’il existe des actants qui participent à la<br />

réussite des héros, d’autres, par contre, s’appliquent à les faire échouer. Il est important de préciser<br />

qu’une action bien menée ne contribue pas seulement à l’épanouissement du sujet, mais aussi<br />

parfois à celui d’une autre personne ou même d’une communauté. C’est pour cette raison que la<br />

réalisation de la performance constitue une épreuve décisive dont le succès implique une<br />

glorification.<br />

34 A. J. Greimas, (1968), Sémantique structurale, Paris, Larousse.<br />

35 P. Hamon, (1977), «Pour un statut sémiologique du personnage» in Poétique du récit, Paris, Le Seuil, p.125.<br />

16


1.1.3.3- Épreuves sanctionnantes<br />

Ces épreuves sont relatives au dénouement et perceptibles dans la manière avec laquelle le<br />

sujet célèbre ou est célébré après les épreuves décisives. La sanction implique un rétablissement de<br />

l’harmonie universelle ou plutôt une rupture de cette harmonie. Greimas définit la sanction<br />

pragmatique à cet effet comme un jugement épistémique porté par le destinateur judicateur sur la<br />

conformité des comportements et plus précisément du programme narratif du sujet performant par<br />

rapport au système axiologique (de justice, de bonnes manières, d’esthétique) implicite ou explicite,<br />

tel du moins qu’il a été actualisé dans le contrat initial 36 .L’étude de la structure narrative met en<br />

évidence les étapes traversées par les sujets des contes pour acquérir l’objet qu’ils convoitent. Le<br />

dénouement est dans cette mesure tributaire de la manière avec laquelle ces sujets accomplissent<br />

leurs actions. Cette structure reste néanmoins symbolique, car elle sous-tend d’autres valeurs.<br />

On peut déduire à cet effet que dans tout récit, il est possible de faire la distinction entre le<br />

niveau apparent de la narration (où les diverses manifestations de la narrativité sont soumises aux<br />

exigences spécifiques des substances linguistiques à travers lesquelles elles s’expriment) et le niveau<br />

immanent (où elle se trouve organisée antérieurement à sa manifestation). Néanmoins, la même<br />

structure immanente peut se manifester au moyen de diverses substances et techniques d’expression,<br />

c’est pour cette raison que la sémiotique postule l’appréhension de la signification par des approches<br />

diversifiées, c’est-à-dire selon les niveaux différents définis par l’ensemble des traits distinctifs<br />

dégagés des objets étudiés.<br />

1.1.4- Fonction axiologique<br />

L’explication historique du conte est généralement d’ordre mythologique, car il nous amène à<br />

une époque quelque peu extraordinaire où la cohabitation et le dialogue entre les hommes et les<br />

animaux sont effectifs. Toutefois, il faut préciser avec Pierre N’DA KAN que les personnages des<br />

contes africains sont généralement des personnages allégoriques, de véritables symboles, et par<br />

conséquent leur choix et les fonctions qu’on leur confie sont significatifs. 37 Nous montrerons de ce<br />

fait qu’au-delà de la valeur ludique qui lui est apparent, le conte véhicule, à travers ses personnages,<br />

ses fonctions et ses thèmes, des réalités symboliques.<br />

1.1.4.1- Attributs des personnages<br />

Les personnages des contes peuvent être d’apparence humaine et désignés soit par leurs noms<br />

propres, soit plutôt par leur situation ou rang social. C’est ainsi qu’il est courant de rencontrer des<br />

36 A. J. Greimas et Courtès, (1985), Sémiotique : dictionnaire raisonné de la théorie du langage, Paris, Hachette, p.297.<br />

37 P. N’da Kan, Le Conte africain et l’éducation, op.cit., pp.47-48.<br />

17


personnages tels que: «l’orphelin», «la marâtre», «le roi», «une mère», «un forgeron», «un<br />

chasseur»…Ce choix résulte du fait que la situation sociale du personnage est étroitement liée à un<br />

caractère ou une idée de celui-ci qu’on voudrait véhiculer. «La marâtre» en l’occurrence laisse<br />

présager un personnage malveillant, injuste, voire sadique dont la jalousie à l’endroit de sa/son<br />

belle-fille/beau-fils et ses actes se répercutent souvent sur ses propres enfants.<br />

L’orphelin(e), quant à lui (elle), est un personnage essentiellement victime de répréhension.<br />

Il (elle) est toujours pauvre autant en affection qu’en moyens financiers, et n’a généralement pour<br />

richesse que sa grandeur d’âme, son humilité et sa générosité.<br />

Au-delà des personnages humains, les animaux brillent par leur présence. Ils sont pour ainsi<br />

dire personnalisés et se comportent en tout état de cause comme des humains. Ils vont à la chasse, se<br />

marient, consultent les devins, règlent leurs litiges.<br />

Par ailleurs, les personnages surnaturels sont fortement ressentis dans les contes. Ils ont<br />

généralement des pouvoirs extraordinaires et ce sont entre autres des génies, des fantômes, des<br />

vieilles femmes. Greimas les qualifie d’actants et les regroupe en six catégories suivant les différents<br />

rôles joués par chacun d’eux. Le destinateur est considéré comme un actant concret ou abstrait qui<br />

pousse le sujet à aller vers l’objet de valeur ; ce qui lui confère le qualificatif de manipulateur et le<br />

situe sur l’’axe du « faire-faire ». Contrairement à cet actant qui fait agir, le sujet opérateur agit pour<br />

être en conjonction avec l’objet. Il est, de ce fait, à l’origine des transformations dans le récit d’où sa<br />

place sur l’axe «du faire ». Le destinataire, quant à lui, est le bénéficiaire de l’action de ce dernier.<br />

En outre, l’adjuvant est une force agissante ou un être qui épaule le sujet dans sa quête alors que<br />

l’opposant lui fait obstacle. Algirdas Julien GREIMAS considère ces deux actants comme des<br />

personnages secondaires, liés aux circonstances, simple projection de la volonté d’action du sujet<br />

lui-même. 38 La relation entre le destinateur, le sujet, l’objet, le destinataire, l’adjuvant et l’opposant<br />

constitue, pour ce dernier, « l’énoncé narratif » et peut être représentée dans un schéma actanciel.<br />

Destinateur objet destinataire<br />

Adjuvant Sujet opposant<br />

38 A. J. Greimas, cité par V. Propp, (1970), in Morphologie du conte, Paris, Le Seuil.<br />

18


L’accomplissement d’une action implique donc la présence d’actants spécifiques dont les<br />

attributions dépendent des rôles joués par chacun d’eux. Un actant pouvant néanmoins assumer<br />

plusieurs rôles, ou encore plusieurs actants pouvant se partager le même rôle actantiel. Le<br />

destinateur peut, de ce fait, être en même temps destinataire, c’est-à-dire qu’il est celui qui incite le<br />

sujet à agir et bénéficie de l’objet de la quête. De même, on peut en l’occurrence avoir plusieurs<br />

adjuvants ou opposants dans un conte. Dans cet ordre d’idées, tout ce qui entre dans le conte se<br />

soumet à ses lois et normes en se voyant attribuer une caractéristique suivant le rôle joué dans le<br />

récit. Ce schéma est donc une structure qui s’appuie sur ce que font les personnages en tant que<br />

force agissante, mais aussi sur les choses abstraites qui ont une influence visible sur ces derniers.<br />

Toutefois, ce n’est pas forcément le choix de la nature du personnage dans le conte qui<br />

importe, mais plutôt les croyances sociales liées au personnage en question. En effet, il est possible<br />

de prédire le sort d’un personnage juste en s’acquérant de sa nature. L’orphelin (e) réussit toujours à<br />

contourner toutes les injustices et finit riche ; la marâtre, quant à elle, reçoit un lourd châtiment. La<br />

tortue, qui est symbole de la sagesse au Centre du Cameroun, use généralement de ruse pour venir à<br />

bout de ses adversaires. Le choix des personnages a de ce fait une valeur essentiellement<br />

symbolique car ceux qui sont opprimés tels que la tortue, le lièvre, l’orphelin, finissent presque<br />

toujours par venir à bout de ceux qui représentent l’abus du pouvoir, la tyrannie, la cruauté (la<br />

panthère, la hyène, la marâtre…). Les contes ne reflètent pas uniquement les réalités d’autrefois,<br />

mais également celles d’aujourd’hui.<br />

1.1.4.2- Thématique des contes<br />

Comme nous l’avons mentionné au préalable, les personnages des contes sont toujours en<br />

situation de quête. Ceci relève de l’imperfection même de la nature humaine. Ces derniers sont<br />

généralement en quête entre autres de gibiers, de fétiches, de l’eau, de la richesse, d’un objet perdu,<br />

du pouvoir, de l’amour, des enfants, bref du bonheur selon les différentes aspirations. On observe<br />

dans ces récits presque toujours un lexique riche qui associe parfaitement le surnaturel aux thèmes et<br />

aspects propres au groupe social qui les prodiguent. Nous pouvons ainsi déduire que les thèmes les<br />

plus courants dans les contes sont les suivants:<br />

- le mariage; -le pouvoir; - l’avarice;<br />

- l’amour; - la haine; - le bonheur;<br />

- la mort - la cupidité; - la violence.<br />

Le choix des différents thèmes des contes est tributaire de l’univers des croyances de chaque<br />

peuple, défini comme l’ensemble des propositions que le locuteur, au moment où il s’exprime, tient<br />

19


pour vraies ou qu’il veut accréditer comme telles. [Ce qui revient à dire que] les informations et les<br />

connaissances acquises influent sur le contenu des mots. 39<br />

1.1.4.3- Fonctions des contes<br />

D’emblée, on pourrait attribuer au conte une valeur purement ludique. Il apparaît comme un<br />

divertissement dans la mesure où le merveilleux le caractérise essentiellement. C’est un récit qui<br />

invite au voyage, à l’évasion. Cette valeur est d’autant plus perceptible à l’oral car, accablés sous le<br />

poids d’une longue journée de travail, on se réunit et on se détend en disant des contes destinés à<br />

égayer la soirée.<br />

Toutefois, nous l’avons compris, ces récits ne se résument pas uniquement à une valeur<br />

ludique car à travers le monde fictif des contes, il s’agit en réalité de la société des hommes. 40 En<br />

effet, la fonction éducative est aussi inhérente aux contes, car partant des thèmes humains, ils<br />

proposent des explications plus ou moins réalistes, mais édifiantes sur certains faits. Par ailleurs, la<br />

morale que sous-tend le conte fait comprendre à un enfant en l’occurrence les impacts désobligeants<br />

de la désobéissance. Le sort presque toujours fatal des personnages cruels et mesquins montre que<br />

les méchants récoltent toujours le prix de leurs actions et qu’on gagne à faire le bien.<br />

La fonction psychanalytique n’est pas en marge du moment que le conte influence sur le<br />

comportement de certaines personnes. Face aux prouesses d’un héros, il est courant que les enfants<br />

se réclament son identité et, dans certaines situations, ils essayent d’imiter la bravoure de ce dernier.<br />

C’est à cet effet que Bruno BETTELHEIM 41 a montré comment les contes de fées peuvent<br />

permettre à un enfant d’équilibrer sa personnalité. Il explique comment un enfant pourrait<br />

s’assimiler à l’un des héros des «trois petits cochons» car il sait qu’en développant son intelligence,<br />

il peut venir à bout d’adversaires plus forts que lui. Ce psychanalyste montre ainsi que les contes de<br />

fées répondent aux angoisses des enfants ; ils constituent un enseignement subconscient, voire une<br />

thérapie.<br />

Le conte est également un lieu d’expression des cultures d’où sa valeur socioculturelle. Le<br />

conte permet ainsi pour l’émetteur comme pour le récepteur, à une prise de conscience d’appartenir<br />

à un même univers culturel. On observe en effet un lexique riche en termes et thèmes propres au<br />

groupe social qui prodigue ces contes. Denise PAULME affirme à ce effet que non moins troublante<br />

est la variété des interprétations qui permettent à ce même conte d’énoncer des problèmes, de poser<br />

des questions, de souligner des valeurs propres à chacun des milieux sociaux dans lesquels on le<br />

39 R. Martin, (1983), Pour une logique du sens, Paris, PUF, pp. 36-37.<br />

40 P. N’da Kan, Le Conte africain et l’éducation, op.cit., p.16.<br />

41 B. Bettelheim, (1979), Psychanalyse des contes de fées, Paris, Robert Laffont, Coll. « Pluriel. »<br />

20


etrouve. 42 De même, il existe une catégorie de contes dits étiologiques qui se démarquent des autres<br />

du fait qu’ils essayent de donner une explication rationnelle à un fait ou une réalité sociale, c'est-à-<br />

dire qu’ils expliquent le pourquoi des choses. Bila Roger KABORE pense à cet effet que ces<br />

explications sont judicieux car sur terre, il n’y a rien qui existe pour rien, tout fils a un père, toute<br />

fille a une mère, tout fleuve a une source, toute fin a un début, toute chose a une cause qui est la<br />

cause d’une autre. 43 Ce qui implique que tout ce qui se dit dans le conte ne l’est pas fortuitement.<br />

L’ancrage environnemental sur lequel nous nous sommes attardée nous a permis d’avoir une<br />

idée sur le contexte et les étapes du débitage du conte. On note ainsi l’importance de la réception des<br />

textes littéraires inspirés de la tradition orale. Même s’ils sont de plus en plus transcrits, les contes<br />

conservent des valeurs et les éléments qui les constituent sont significatifs. L’étude du contexte, des<br />

étapes de production, de la structure par le biais de l’organisation narrative et les aspects qui les<br />

caractérisent en profondeur nous a permis d’avoir une connaissance générale de ces récits; laquelle<br />

est nécessaire pour mettre en évidence et comprendre sa richesse et sa présence dans les<br />

programmes d’enseignement du français au Cameroun, ce qui nous facilite l’appréhension du sujet<br />

qui nous intéresse, c’est-à-dire celui de l’interculturalité.<br />

1.2- De l'interculturalité dans les contes<br />

Le monde ne peut être dit humain que dans la mesure où il signifie quelque chose 44 .C’est<br />

pour cette raison que le conte n’est plus considéré, selon les termes de Denise PAULME, comme un<br />

assemblage capricieux de modèles pris au hasard 45 , mais plutôt comme un tout dont les aspects<br />

sont assimilables aux réalités de la société à laquelle il appartient. Ceci s’applique notamment à la<br />

nature des personnages, aux rôles qui leurs sont assignés, aux habitudes alimentaires et<br />

vestimentaires. Il sera question pour nous de déterminer la nature réelle du mot «culture» et les<br />

différents éléments y relatifs dans le conte ; ce qui nous permettra de dire en quoi consiste le<br />

phénomène d’interculturalité et de relever les aspects par lesquels on l’identifie dans ce type de récit<br />

pour en dégager les enjeux.<br />

42 D. Paulme, La Mère dévorante : Essai pour une morphologie des contes africains, op.cit., p.31.<br />

43 Http : //www. Google. Cm/Search ?hl =fr source=hp& q= les+contes+africains (07/01/2011 à 09h43).<br />

44 A. J. Gréimas, (1968), Sémantique structurale, Paris, Larousse, p. 05.<br />

45 D. Paulme, La Mère dévorante : Essai pour une morphologie des contes africains, op.cit., p. 44.<br />

21


1.2.1- Appréhension des concepts<br />

1.2.1.1- Culture<br />

Le mot «culture» peut être appréhendé de plusieurs manières. Qu’il s’agisse de l’action de<br />

cultiver la terre, d’une technique de laboratoire qui consiste à faire vivre des tissus animaux ou<br />

végétaux sur des milieux synthétiques, du développement des facultés intellectuelles ou de<br />

l’ensemble des facultés acquises par un individu, on se rend compte que «culture», (quel que soit le<br />

domaine ou l’aspect auquel elle se rapporte) se résume en la modification d’un aspect naturel ou<br />

non. Néanmoins, le sens qui nous intéresse est celui où elle est prise comme ensemble des activités<br />

soumises à des normes socialement et historiquement différenciées, et des modèles de<br />

comportements transmissibles par l’éducation, propre à un groupe social donné. 46 Elle se rapporte<br />

ainsi à l’ensemble des valeurs, des traditions, de croyances relatives à une société. De ce point de<br />

vue, chaque société a sa propre culture, c’est ainsi que pourront se refléter dans les contes les aspects<br />

relatifs à l’identité culturelle d’un groupe à travers les idéaux, le cadre spatial, la nature et les actions<br />

des personnages, les pratiques culturelles ou parcimonieuses, les habitudes alimentaires et<br />

vestimentaires, les thèmes.<br />

Compte tenu des variétés de cultures, ces éléments se présentent de façons particulières d’un<br />

recueil de conte à un autre. Il convient de préciser que les différences de cultures renvoient soit à la<br />

différence entre deux ou plusieurs pays étrangers, soit entre générations. Les deux premiers cas sont<br />

ceux qui nous intéressent du fait que les échanges ou les contacts culturels entre les peuples ou la<br />

possibilité pour les gens ayant les mêmes aspirations et vivant des réalités plus ou moins identiques<br />

pourraient conduire au phénomène d’interculturalité.<br />

1.2.1.2- Interculturalité<br />

Ce terme, de par sa composante «inter»+«culture», renvoie à la rencontre de plusieurs cultures.<br />

De ce fait, l’interaction entre cultures induit l’interférence des aspects d’une culture dans une autre.<br />

Cette notion intègre ainsi non seulement la réciprocité dans les échanges, mais aussi la complexité<br />

même de ces relations. Le contact entre les peuples implique la coexistence de plusieurs cultures, ce<br />

qui concourt à cette réalité. C’est dans cette logique que C. CLANET affirme que lorsque des<br />

personnes de cultures différentes interagissent, elles vont mettre en commun pour communiquer des<br />

éléments culturels qui leur sont propres, tout comme certains qui leur sont communs, mais vont<br />

également faire appel à des apports culturels extérieurs à eux 47 . On se rend de ce fait compte qu’on<br />

46 Dictionnaire universel, (2002), Hachette, Edicef.<br />

22


ne saurait plus se contenter d’établir des distinctions entre cultures dans la société actuelle où les<br />

contacts sont récurrents.<br />

Il faut toutefois noter que ce phénomène n’advient pas aux premiers contacts. En effet, c’est un<br />

procédé lent et un temps considérable est nécessaire pour cet approvisionnement. C’est à partir de<br />

ces contacts culturels que se produisent le métissage et l’hybridation culturels. Plusieurs aspects du<br />

conte permettent de mettre en évidence ce phénomène.<br />

1.2.2.- Identification de l’interculturalité dans les contes<br />

Dans l’étude des contes, le phénomène d’interculturalité peut conduire à deux situations :d’une<br />

part, des aspects censés appartenir à une culture particulière s’interfèrent dans une autre. Cette<br />

réalité est compréhensible dans la mesure où le contact entre les peuples favorise les échanges et des<br />

interférences culturelles. D’autre part, au-delà des particularismes, certains éléments dans les contes<br />

concourent plutôt à montrer l’universalité de certaines pratiques. En effet, il existe des aspects<br />

communs à plusieurs cultures, lesquels se justifient par la possibilité pour les hommes vivant<br />

ensemble et faisant face aux mêmes difficultés et réalités d’avoir des pratiques communes. Ces<br />

éléments communs constituent des écarts s’il faut considérer le discours sur l’identité comme une<br />

norme. C’est ce deuxième cas qui sera appréhendé dans cette section, le premier n’étant étudié que<br />

plus loin en situation de classe car il dépend de ce que le conte qui fait l’objet d’étude présente.<br />

1.2.2.1- Aspects ludiques<br />

Le conte est avant tout une invitation au voyage, à l’évasion car, s’il est dans la nature de<br />

l’homme de toujours chercher à connaître l’origine des choses, aucune théorie à l’état actuel de nos<br />

connaissances, n’explique de façon convaincante la genèse des contes. 48 C’est pour cette raison que<br />

les lecteurs ou auditeurs, indépendamment des cultures, se laissent entraîner dans cet espace qu’ils<br />

ne peuvent délimiter ni situer. Ces récits sont ainsi destinés à faire oublier le présent et à emporter<br />

l’auditoire dans un passé révolu. 49 Au-delà des fonctions éducatives, socioculturelles…qui sont<br />

relatives à une société en particulier, l’aspect ludique s’applique à tous. C’est ainsi qu’on trouvera<br />

aisément des élèves se laissant entrainer au point de s’identifier aux héros, de s’émouvoir face à<br />

leurs échecs et réussites.<br />

47 C. Clanet in fr.wikipedia.org/wiki/intercultural, (22/11/2012 à 13h10).<br />

48 P. N’da kan, Le Conte africain et l’éducation, op.cit.., p.11.<br />

49 Ibid., p. 183.<br />

23


1.2.2.2- Les thèmes<br />

En plus de l’aspect ludique, nous constatons qu’il existe des thèmes inhérents à toutes les<br />

cultures. En effet, ils n’appartiennent pas à une culture spécifique. De ce point de vue, tout lecteur<br />

ou auditeur ne s’y sent pas complètement étranger. Les thèmes communs à plusieurs cultures sont<br />

entre autres les suivants: l’amour – la violence – l’infidélité – la mort – la ruse – les conflits – le<br />

bonheur.<br />

1.2.2.3- Les isotopies<br />

L’isotopie s’assimile à une redondance des unités linguistiques. Il existe des isotopies<br />

discursives et des isotopies structurales et ces dernières sont celles qui nous intéressent. En fait, c’est<br />

dans l’étude des structures que l’on observe que certains contes disposant des personnages ou encore<br />

des thèmes différents peuvent être identiques du point de vue de la structure. Les contes ont<br />

généralement de commun le fait qu’ils partent d’un méfait, d’un manque ou d’un contrat. Les<br />

situations de stabilité sont très rares au début de ces récits. Cette instabilité pousse le héros à aller à<br />

la quête d’un objet susceptible de combler ses manques. En situation finale, il est comblé ou non et<br />

Denise PAULME confère respectivement à ces situations les qualificatifs d’«ascendant» et de<br />

«descendant» 50 . On observera ainsi un rétablissement de l’harmonie ou tout simplement une rupture<br />

de cette harmonie.<br />

1.2.2.4- La morale<br />

Chaque conte a une valeur éthique à transmettre. Ceci peut se faire de façon explicite ou<br />

implicite. Mais il faut noter que la leçon de morale est généralement plus implicite dans ces récits.<br />

C’est ainsi qu’un héros doté de qualités telles que la volonté, le courage, l’intelligence, est considéré<br />

comme un modèle à suivre. L’enfant qui lit le conte, en voyant la situation d’un héros doté de ces<br />

qualités, va comprendre le bien fondé de toute bonne action. Par contre, en ce qui concerne les<br />

personnages tels que les monstres, la marâtre, le loup, le léopard, l’échec de leurs actions dans les<br />

contes implique une sorte de mise en garde quant aux caractères tels que la vanité, la méchanceté,<br />

l’avarice, la gourmandise. Pierre FONKOUA taxe ce type d’actant de «contre modèle» véhiculant<br />

de ce fait des «contre valeurs.» 51 Ce qui est à l’encontre des valeurs éthiques ne l’est pas seulement<br />

pour une culture. Ces vices ne sauraient donc être des qualités dans certaines sociétés. C’est pour<br />

cette raison que les valeurs que sous-tendent ces récits s’appliquent à toutes les cultures. On se rend<br />

50 D. Paulme, La Mère dévorante : Essai pour une morphologie des contes africains, op.cit., p. 44.<br />

51 P. Fonkoua, (1999), Nouveaux défis de la littérature orale africaine, sous la direction d’E. Matateyou, Yaoundé, PUY,<br />

p. 4.<br />

24


donc compte que le caractère identitaire ne s’applique pas à tous les aspects du conte et nous avons<br />

noté à cet effet que certaines réalités peuvent intégrer toutes les cultures dans la mesure où il<br />

n’existe pas absolument (uniquement) des barrières étanches entre celles-ci, sinon des similarités qui<br />

rapprochent davantage les hommes.<br />

1.2.3- Enjeux de l’interculturalité dans le conte<br />

1.2.3.1- Objectifs<br />

Les relations réciproques entre les cultures conduisent parfois au phénomène d’acculturation,<br />

c’est-à-dire qu’un groupe d’individus de cultures différentes, étant entré en contact continu et direct,<br />

subit des changements qui surviennent dans les modèles originaux de l’un ou l’autre des deux<br />

groupes.<br />

En fait, ce processus étant lent et continu, un groupe en arrive à s’adapter à une nouvelle<br />

culture, d’où le risque de perdre la sienne propre. Toutefois, il faut le signaler, les cas<br />

d’acculturation surviennent généralement lorsque les sujets en présence ne sont pas conscients de<br />

ces contacts et encore moins de l’influence qu’ils ont sur eux. Les objectifs que nous présenterons<br />

ici vont plutôt en droite ligne avec l’éducation à l’interculturalité en tant qu’action consciente et<br />

visant des comportements précis.<br />

En effet, s’ouvrir volontairement aux autres cultures en prenant soin de relever non pas les<br />

particularismes (dont l’existence est indéniable), mais plutôt ce qui nous identifie à elles, car à<br />

l’heure où la mondialisation se généralise, il est prioritaire de briser les frontières géographiques.<br />

Cette nécessité se perçoit d’autant plus que le contraire génère des tensions et frustrations qui<br />

conduisent à l’intolérance, à la discrimination, au racisme et parfois à l’ethnocentrisme. L’objectif<br />

majeur de l’éducation à l’interculturalité c’est d’appréhender toutes les différences comme une<br />

source de richesse humaine. Il s’agit en fait d’inculquer aux apprenants une nouvelle façon<br />

d’appréhender le monde.<br />

1.2.3.2- Fonctions<br />

L’éducation à l’interculturalité a un intérêt essentiellement humaniste et socioculturel car la<br />

prise en compte des aspects culturels dans l’enseignement d’une langue étrangère telle que le<br />

français est indispensable.<br />

En effet, cette étude représente un enjeu éthique et l’apprenant apprend à communiquer<br />

efficacement non seulement avec son entourage, mais également avec l’extérieur. La maitrise<br />

d’autres dimensions linguistiques et culturelles concourent à un enrichissement mutuel, au respect<br />

de l’autre, à l’ouverture à l’altérité et, de ce fait, la remise en cause des stéréotypes sociaux.<br />

25


L’interculturalité est une tentative de renoncement à l’ethnocentrisme en tant que principe<br />

d’ouverture. Ce type de comportement est décrit par le Trésor de la langue française comme un<br />

comportement social et [une] attitude inconsciemment motivée qui conduisent à privilégier et à<br />

surestimer le groupe racial, géographique ou national auquel il appartient, aboutissant parfois à<br />

des préjugés en ce qui concerne les autres peuples. 52 Il s’agit donc de l’élargissement d’un projet<br />

humaniste à l’échelle mondiale. L’article 5 de la Loi d’orientation de l’éducation 53 exprime la<br />

nécessité de prôner une éducation interculturelle par un enrichissement né du contact des personnes<br />

de différentes cultures.<br />

Comme nous l’avons constaté et mentionné, l’étude du conte est appropriée pour atteindre cet<br />

objectif dans la mesure où, non seulement il présente des aspects spécifiques de la société dans<br />

laquelle il a vu le jour, mais également, il fait ressortir le résultat des interférences culturelles. Nous<br />

avons donc observé qu’il y a des aspects des contes qui permettent aux apprenants, non pas de<br />

s’apitoyer sur les différences, mais plutôt sur les éléments qui les assimilent aux autres et réduisent<br />

de ce fait les barrières sociales. Les enjeux n’en sont qu’à dominance positive car, vu sous cet angle,<br />

les deux dimensions «citoyens enracinés dans leur culture» et «ouverts au monde» sont respectées et<br />

prises en considération. La nécessité d’évaluer les différentes représentations que se font les<br />

apprenants et les enseignants de l’étude des contes dans la sous discipline de lecture suivie est<br />

primordiale, dans le but de trouver un moyen adéquat d’arrimer le résultat de cet enseignement à la<br />

compétence attendue.<br />

Le premier chapitre de notre travail intitulé « Dynamisme des contes et aperception du concept<br />

d’interculturalité» a donc consisté en un aperçu général de ces récits d’une part et du phénomène<br />

d’interculturalité qui s’y apparente d’autre part. Le contexte et les différentes étapes de production<br />

des contes ont été mis en évidence, puis, nous avons dégagé les structures narratives qui leur sont<br />

inhérentes, suivies des différents attributs des personnages, des thèmes et les fonctions suivant les<br />

convergences idéologiques. À travers cette étude, nous avons démontré qu’au-delà de la valeur<br />

ludique qui lui est apparent, le conte est un récit structuré qui peut être étudié et qui véhicule en<br />

profondeur des valeurs socioculturelles d’une société particulière. La contigüité ou la coexistence de<br />

plusieurs cultures entraine le phénomène sus-mentionné. Nous avons ainsi montré comment les<br />

aspects d’une culture particulière peuvent se retrouver dans une autre, et comment on peut aisément<br />

retrouver des réalités communes à plusieurs cultures. Ces situations permettent donc d’associer aux<br />

52 Fr.wikipedia.org/wiki/interculturel, (22-11-2011 à 13h02).<br />

53 Loi d’orientation de l’éducation, op.cit.<br />

26


particularismes les universalismes nés du contact de plusieurs cultures d’où le besoin d’accorder une<br />

place de choix à l’étude des contes.<br />

27


CHAPITRE 2: ENQUÊTES SUR L’ENSEIGNEMENT DES<br />

CONTES EN 6 e : DÉROULEMENT<br />

28


Les contes sont inscrits aux programmes de l’enseignement général précisément en classe de<br />

6 e . Plusieurs exercices dans cette classe concourent en l’atteinte des objectifs spécifiques de cet<br />

enseignement ; il s’agit entre autres de permettre à l’élève :<br />

a) de lire à haute voix un texte nouveau. D’écouter et comprendre des propos qui lui sont<br />

adressés dans un français simple, de parler des sujets qui l’intéressent sans éprouver de<br />

difficultés majeures d’ordre linguistique ou psychologique […];<br />

f) de comprendre littéralement un texte simple. Devant ce texte, de réagir en fonction de son<br />

tempérament. De pouvoir trouver dans la lecture des aliments pour sa sensibilité, son<br />

imagination, sa vie morale. D’avoir le goût de l’effort et du progrès. 54<br />

Bien que l’enseignement du français soit décloisonné, il existe des exercices précis et des méthodes<br />

spécifiques pour chaque aspect de la langue à enseigner. C’est ainsi que la lecture suivie est<br />

l’exercice par lequel les élèves s’imprègnent de l’enchainement de l’action, la conduite des<br />

personnages, le sens et la tonalité de l’ensemble 55 . Les programmes prévoient à cet effet des textes<br />

camerounais dont un seul sera choisi dans l’établissement et un autre texte relatif à la littérature<br />

étrangère. Il se pose néanmoins le problème de l’impact de cette étude sur les apprenants. Les<br />

aspects culturels étrangers les intéressent-ils ? Notre corpus est constitué à cet effet de «Les Chants<br />

de la forêt» de Lucien ANYA NOA et des «Contes et légendes de la mythologie Grecque» de<br />

Claude POUZADOUX que nous présenterons succinctement, puis nous analyserons et<br />

interprèterons les résultats de nos enquêtes relatives à l’enseignement-apprentissage de ces contes.<br />

2.1- Présentation des livres de conte au programme de 6 e<br />

Il convient, avant d’entrer dans l’étude profonde des contes sus-mentionnés dans la perspective<br />

interculturelle, de les présenter sur plusieurs plans. Il s’agira en effet de spécifier leur contexte de<br />

production, de déterminer la structure interne et externe, la thématique, de relever les aspects<br />

culturels et l’intérêt de ces différentes œuvres.<br />

2.1.1- «Contes et légendes de la mythologie grecque»<br />

2.1.1.1- Contexte de production<br />

La mythologie grecque s’assimile à l’ensemble des mythes provenant de la Grèce antique.<br />

Claude POUZADOUX, professeur de grec, s’est progressivement tourné vers l’étude des<br />

représentations figurées envisagées dans leurs rapports avec les textes, mais aussi avec les<br />

54 Instructions ministérielles N° 135/D/40/MINEDUC/8G/IGP fixant les objectifs, principes, méthodes et programmes<br />

dans l’enseignement du français au premier et second cycle des Lycées et Collèges.<br />

55 Id.<br />

29


pratiques culturelles et sociales… 56 Elle établit une relation entre le mythe et l’histoire car elle prend<br />

conscience du fait que la nature et les activités humaines chez les anciens Grecs étaient représentées<br />

par des dieux et déesses et étaient en étroite relation avec ceux-ci.<br />

Cette œuvre véhicule et transmet ainsi la culture grecque et les récits dont elle regorge sont<br />

familiers à tous les anciens Grecs et forment à cet effet les fondements de leurs rites ainsi que la<br />

représentation qu’ils se faisaient du monde. Derrière les mythes se cachaient des évènements liés à<br />

la création du monde et à l’organisation des premiers hommes. 57 Ce recueil de contes dont l’auteur<br />

est Claude POUZADOUX a été édité à Nathan en France en 2003 et est inscrit au programme<br />

secondaire général du Cameroun.<br />

2.1.1.2- Structure externe et interne<br />

Du point de vue externe, cet extrait est constitué de deux parties principales dont la première<br />

traite des «légendes divines» et la deuxième des «héros». La première est subdivisée en deux dont<br />

«un monde chaotique» qui regroupe huit contes et «les dieux de l’olympe» dotés de neuf contes. La<br />

deuxième partie, quant à elle, est subdivisée en cinq. C’est ainsi qu’on y retrouve «Jason et la quête<br />

de la Toison d’or» constitué de six contes, puis «Les Exploits d’Héraclès» dotés de sept contes;<br />

«Persée l’Argien» ayant quatre contes; «Thésée l’Athénien» regroupant cinq contes et enfin «Œdipe<br />

le Thébain» avec trois contes, soit un total de quarante-deux contes. La première de couverture nous<br />

laisse déjà présager des récits avec des personnages extraordinaires car y figurent un être énorme à<br />

la tête de taureau, mais avec une main humaine et un anneau accroché à l’oreille droite. Ce dernier<br />

est en position de menace par rapport à un autre être, cette fois-ci humain et disposant d’un arc et<br />

d’une flèche. A l’extrême gauche, on observe des instruments appartenant à des personnages<br />

mythologiques dont «la caducée d’Hermès», la «massue d’Héraclès»…Les images tout autant<br />

surprenantes les unes que les autres accompagnent ces récits, ce qui laisse présager des rapports<br />

conflictuels entre personnages.<br />

Du point de vue interne, on note d’emblée que ce recueil est bien écrit et expliqué. La<br />

mythologie qui, à première vue pourrait susciter des réticences se trouve très simple et les images<br />

qui y sont associées sont adaptées aux attentes des enfants.<br />

Au début de l’œuvre figure un arbre généalogique où figurent les multiples liaisons de Zeus, ses<br />

enfants dont certains sont des dieux et d’autres des mortels. Les contes proprement dits suivent une<br />

architecture précise. Ils vont de légendes en légendes dans l’ordre du déroulement de l’histoire de la<br />

56 Http : //www.babelio.com/auteur/claude pouzadoux /970 (02/02/2012 à 14h 08).<br />

57 C. Pouzadoux, Contes et légendes de la mythologie grecque, op.cit., p.06. (Annexes).<br />

30


mythologie. Le vocabulaire y est parfois familier et enfantin. Un petit livret est proposé à la fin du<br />

recueil afin d’expliquer l’époque et l’univers des jeunes Grecs, leur religion. Les différents dieux<br />

olympiens, ainsi que leur caractère et leurs attributs. Y sont aussi définies les expressions que nous<br />

gardons en français et qui nous viennent de l’antiquité, les rituels. 58<br />

2.1.1.3- La thématique<br />

En examinant le questionnaire formulé à la quatrième de couverture dont «pourquoi Cronos<br />

dévora-t-il ses enfants? Quelle fut l’issue du combat de Thésée avec le minotaure, ce monstre à tête<br />

de taureau juché sur un corps d’homme? Comment Jason s’empara-t-il de la Toison d’or?», on<br />

constate aisément que ces récits sont fondés sur les rapports conflictuels entre les hommes et les<br />

dieux. On peut ainsi relever des thèmes tels que : la divinité, l’amour, la mort, le combat, la justice,<br />

le pouvoir, l’héroïsme…<br />

2.1.1.4- Les aspects culturels<br />

Les aspects culturels contenus dans ce recueil sont d’emblée ceux de la mythologie grecque<br />

dans la mesure où nous rencontrons des personnages y relatifs tels que : Zeus, Hermès, Héraclès,<br />

Artémis, Déméter, Héphaïstos…<br />

Par ailleurs, les différentes croyances populaires grecques y sont peintes. On a le cas de Zeus<br />

dont l’arme est la foudre et il s’en sert pour faire régner la justice. Aphrodite, quant à elle, se sert du<br />

miroir pour injecter l’amour dans les cœurs des mortels. À leur suite, on aura entre autres dieux :<br />

Dieux armes influence<br />

Hadès casque le monde souterrain/Enfers<br />

Artémis arcs la chasse/la nature<br />

Ares armes la guerre<br />

Athéna armes les arts/ la technique/la sagesse<br />

Apollon lyre, violon poésie/musique/beauté/lumière/art<br />

Déméter épi de blé l’agriculture/fertilité<br />

Héra paon mariage<br />

Poséidon trident mer<br />

Ces aspects qui tiennent lieu de croyances populaires agrémentent la culture grecque car ces<br />

mythes sont une projection de la réalité dans la mesure où les exploits qui étaient faits par les<br />

58 Http://sara.oropao.com.//2010/06/23/contes-et-legendes-la-mythologie-grecque-de-Claude-Pouzadoux, (02/02/2012 à<br />

14h 34).<br />

31


divinités sont aujourd’hui l’apanage des mortels qui combattent les fléaux et se mettent à l’abri des<br />

dangers. 59<br />

2.1.1.5 Intérêt de l’œuvre<br />

L’intérêt de ce recueil réside dans le plaisir que l’on prend à découvrir et à s’imprégner des<br />

récits les plus célèbres de la mythologie grecque. Les plus petits la découvrent et les plus grands la<br />

remémorent car ces histoires palpitantes et les aventures des héros entrainent le lecteur dans un<br />

monde surnaturel et merveilleux. À partir de ces récits, les Grecs s’imprègnent non seulement des<br />

origines de leur création, mais aussi de leur culture tout en nous permettant de les découvrir.<br />

2.1.2- « Les Chants de la forêt»<br />

2.1.2.1- Contexte de production<br />

Les Chants de la forêt est un recueil de contes et de chantes-fables de Lucien ANYA NOA. Ce<br />

dernier est considéré comme un patriarche béti qui a laissé à la postérité, à travers ses nombreuses<br />

réalisations, un héritage de plusieurs natures. Il a participé à la fondation du séminaire Saint Paul de<br />

Mbalmayo et il a fondé le collège Noa de cette même ville. Prêtre et écrivain de son état, il est<br />

considéré comme un intellectuel aussi bien par ses activités pastorales que par ses œuvres aussi<br />

nombreuses que variées. Nous avons entre autres Les énigmes béti, Les berceuses béti, Le cœur dans<br />

la culture béti, Les béti en quête de la mer… On se rend compte que ces œuvres ont en commun le<br />

terme «béti»; ce qui implique qu’elles présentent, sous ses différentes formes, les aspects relatifs à la<br />

culture de ce groupe ethnique. Les Chants de la forêt ne sont pas en marge. Les personnages, leurs<br />

actions, les lieux, et les différents attributs sont ceux de ce peuple dont ANYA NOA veut exprimer<br />

les aspects et valeurs culturelles. C’est pour cette raison que dans l’avant-propos de cette œuvre,<br />

Sévérin Cécile ABEGA affirme que:<br />

Ce sont là des animaux de la grande forêt équatoriale, parce que ces contes nous viennent des<br />

peuples de la forêt du Sud Cameroun. Ils nous familiarisent avec ces animaux que nous ne<br />

connaissons pas toujours, mais surtout ils les animent en leur donnant un aspect humain<br />

conforme au trait de caractère qu’ils personnifient. 60<br />

2.1.2.2- Structure externe et interne<br />

Du point de vue externe, on note la présence d’un schéma sur la première de couverture qui a<br />

la forme d’un carré, lequel est subdivisé en quatre dont deux en couleur noire symbolisant sans<br />

doute les mystères cachés de la forêt. Les deux autres tendent au beige et se rapprochent plus de la<br />

59 L. N. Biteene, L’Enseignement-apprentissage des cultures par le conte en classe de 6 e au secondaire, le cas de «Les<br />

contes du Cameroun» de C. Binam Bikoi et E. Soundjock et «Contes et légendes de la mythologie grecque» de C.<br />

Pouzadoux, op.cit., p. 42.<br />

60 S. C. Abega in Les Chants de la forêt de L. Anya Noa, Yaoundé, Afrédit, (Avant-propos).<br />

32


lumière. Ces derniers ont de part et d’autre des dessins d’un œil et d’une bouche. Ces indices<br />

associés pourraient être perçus comme les caractéristiques des récits en présence qui résultent des<br />

choses vues et racontées pour mettre en évidence les mystères de la vie. Il s’agit d’apporter de la<br />

lumière à tous les aspects et réalités obscurs. Cette œuvre débute par la présentation de quelques<br />

œuvres de cet auteur suivi de l’avant-propos fait par Sévérin Cécile ABEGA. Elle est constituée de<br />

dix-huit contes dotés de récits plus ou moins brefs (entre 2 à 5 lignes); lesquels sont suivis par des<br />

notes pédagogiques relatives successivement à l’origine des contes et des fables, à l’espace onirique,<br />

à des exemples de thèmes sur lesquels méditer, à la différenciation entre langue et langage et à<br />

quelques notes sur la morphologie des contes.<br />

Du point de vue interne, on note d’emblée que le titre de l’œuvre est significatif. «Les Chants<br />

de la forêt» laissent déjà présager le fait que ce sont les animaux qui en sont les principaux actants.<br />

Cette hypothèse se confirme dans la mesure où on note une coexistence parfaite entre les hommes et<br />

les animaux, chacun suivant plus ou moins les attributs de son apparence. On comprend dès lors que<br />

tout est possible dans le conte. C’est un univers purement imaginaire, mais le choix des personnages<br />

et leur nature implique un comportement particulier en fonction de la façon dont ils sont perçus dans<br />

la communauté en présence.<br />

2.1.2.3- La thématique<br />

Les contes de cette œuvre présentent en général le triomphe de l’intelligence des petits sur la<br />

force des grands incarnée par l’injustice, le mal. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, au-delà<br />

du fait que ces récits s’apparentent à ceux d’une époque lointaine, les thèmes et idées sont ceux de la<br />

société actuelle. C’est ainsi qu’on y retrouve des thèmes de la violence, de la justice, de la sagesse,<br />

de la mort, de l’amour, du désespoir…<br />

2.1.2.4- Les aspects culturels<br />

Le reflet de la culture béti est fortement perceptible dans ces récits. Le léopard est désigné par<br />

la dénomination bien connue de «Zee» dans la région du centre. Il est connu pour ses capacités<br />

physiques énormes, mais avec une intelligence moindre; ce qui traduit ses échecs. La tortue, quant à<br />

elle, est appelée «Kulu» et malgré ses faibles moyens physiques, elle vient généralement à bout des<br />

êtres plus puissants de par sa ruse, car elle est considérée comme le symbole de la sagesse. Les<br />

activités des personnages et leur habitude alimentaire n’est pas en reste ici. On se rend donc compte<br />

que ces contes reflètent la culture et les croyances béti.<br />

33


2.1.2.5- Intérêt de l’œuvre<br />

La société actuelle est caractérisée en permanence par un certain nombre de vices et les jeunes<br />

ont tendance à se laisser entrainer par la facilité et le goût du laisser-aller. Ces contes, en<br />

transmettant les valeurs sociales et culturelles, contribuent particulièrement à l’éducation civique et<br />

morale. Ce manuel encourage les jeunes à cultiver un ensemble de qualités. La dimension morale<br />

doit donc être mise en exergue via une thématique bien élaborée et adaptée aux différents niveaux<br />

en conformité avec les prescriptions ministérielles.<br />

À partir des aspects caractérisant les contes étudiés, on se rend compte que ces récits ne<br />

présentent pas uniquement des particularités relatives à chacune des cultures en présence, mais<br />

également des aspects qui réduisent les frontières entre celles-ci. Le choix de ces contes pour en<br />

faire des manuels scolaires est donc probablement tributaire de cette extrême richesse qu’on y<br />

retrouve.<br />

2.2- Résultats, Analyses et interprétations des enquêtes<br />

La lecture suivie est une pratique courante au premier cycle de l’enseignement secondaire<br />

général. En classe de 6 ème en l’occurrence, cet exercice vise d’emblée à conférer aux élèves le goût<br />

pour la lecture bien faite, la capacité de découvrir l’enseignement contenu dans ces récits, mais aussi<br />

l’acquisition d’une culture littéraire. Il sera question pour nous d’utiliser les méthodes statistico –<br />

descriptive et déductive pour effectuer des enquêtes en procédant par échantillonnage : le premier<br />

étant constitué des élèves de la classe de6 e et le second des enseignants de français. Les résultats<br />

seront présentés en fonction des questions posées et une analyse sera faite compte tenu des réponses<br />

obtenues.<br />

2.2.1- Type de questionnaire<br />

Le questionnaire relatif aux élèves de la classe de 6 e a été formulé en tenant compte d’un<br />

ensemble de paramètres dont le niveau de ces derniers, la problématique du travail de recherche et<br />

les différents objectifs visés. Il s’agissait notamment de poser des questions simples, sans<br />

ambigüités, mais toutes aussi importantes les unes que les autres. Nous pouvons les classer comme<br />

suit :<br />

-les questions fermées :ce sont celles auxquelles les réponses « oui » ou « non » étaient attendues.<br />

Elles portent essentiellement sur l’estime des apprenants pour ces récits et pour l’étude qui s’y<br />

applique.<br />

34


-les questions ouvertes : elles sont encore dites libres du fait que la possibilité est donnée aux élèves<br />

de formuler leurs propres réponses. Elles nous ont permis de nous enquérir de la valeur de cet<br />

enseignement et des aspects sur lesquels insistent les enseignants pendant le cours. Nous visions de<br />

ce fait à éviter de restreindre le champ de leurs répliques ou d’influencer leurs différents points de<br />

vue. Ils pourraient donc, suivant les différentes sensibilités, dire s’ils ont appris quelque chose de<br />

nouveau ou d’important en étudiant ces récits en classe.<br />

-les questions à choix multiple : des solutions sont présentées pour qu’un choix puisse être opéré.<br />

Nous avons eu recours à ce type de questionnement dans la mesure où nos interrogations pouvaient<br />

générer trop de réflexion et nous nous sommes assurée que les résultats que nous leur proposions<br />

saillent en grande partie avec leurs préoccupations et idées. Par ailleurs, nous avons évité de leur<br />

proposer un questionnaire trop long pour ne pas les surcharger<br />

2.2.2- Résultats des enquêtes<br />

2.2.2.1- Auprès des élèves de la classe de 6 e<br />

Des questionnaires relatifs à l’étude du conte ont été proposés aux élèves de 6 e et les<br />

réponses obtenues ont été d’un apport considérable car il y allait de l’objectivité de ce travail. Nous<br />

avons ainsi proposé 450 fiches dont 150 pour chacun des établissements suivants :<br />

- Lycée de la Cité verte<br />

- Lycée d’Éfoulan<br />

- CES Bilingue d’Édéa 1 er<br />

Le choix de ces établissements a été motivé au préalable par le fait que les deux œuvres que<br />

nous étudions y sont enseignées. Par ailleurs, nous avons jugé important d’associer aux<br />

établissements de Yaoundé un autre afin de vérifier si les points de vue n’étaient pas divergents<br />

compte tenu de la nature des apprenants que nous avions en face.<br />

Ces questionnaires ont été distribués aux élèves en salle de classe et les différentes questions<br />

leur ont été expliquées. Par souci de récupérer tous nos questionnaires et d’éviter des influences<br />

extérieures qui pouvaient conditionner les réponses des élèves, nous leur avons donné 30 minutes<br />

pour les remplir individuellement et de nous les remettre séance tenante. Les résultats seront<br />

présentés en fonction des établissements pour pouvoir en effectuer une analyse comparée suivant les<br />

sujets interrogés.<br />

35


Tableau 1: Récapitulatif des établissements questionnés<br />

Établissement Nombre de fiches<br />

Distribuées<br />

Nombre de fiches<br />

Récupérées<br />

Fréquence<br />

Lycée de la Cité verte 150 150 100%<br />

Lycée d’Éfoulan 150 150 100%<br />

CES Bilingue d’Édéa 1 er 150 150 100%<br />

Total 450 450 100%<br />

Tableau 2 : Récapitulatif des tranches d’âge<br />

Tranche d’âge Nombre cité Fréquence<br />

11 à 13 ans 438 97,33%<br />

14 à 13ans 8 1,78%<br />

8 à 10 ans 4 0,89%<br />

Total 450 100%<br />

Tableau 3: Récapitulatif des genres<br />

Genre Nombre cité Fréquence<br />

Féminin 247 54,89%<br />

Masculin 203 45,11%<br />

Total 450 100%<br />

Tableau 4:Récapitulatif des régions<br />

Région Lycée de la<br />

Cité verte<br />

Lycée<br />

d’Éfoulan<br />

CES Bilingue<br />

d’Édéa 1 er<br />

Total Fréquence<br />

Centre 79 82 12 173 38,44%<br />

Littoral 6 2 113 121 26,89%<br />

Ouest 23 36 17<br />

76 16;89%<br />

Sud 29 22 3 54 12%<br />

Est 9 6 1 16 3,56%<br />

Nord 2 1 2 5 1,11%<br />

36


Extrême-Nord 1 1 0 2 0,44%<br />

Adamaoua 1 0 1 2 0,44%<br />

Sud-Ouest 0 0 1 1 0,22%<br />

Nord-Ouest 0 0 0 0 0%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

Tableau 5: Aimez-vous les contes?<br />

Modalité<br />

Nombre cité<br />

LCV LE CES<br />

Total<br />

Fréquence<br />

1-Oui 148 149 141 138 97,33%<br />

2-Non 2 1 9 12 2, 67%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

Tableau 6 : Après avoir étudié les contes, comment pouvez-vous les définir ?<br />

Modalité<br />

Nombre cite<br />

LCV LE CES<br />

Total<br />

Fréquence<br />

1-Histoires amusanteset divertissantes 68 71 89 228 50,67%<br />

2-1 et 3 63 65 48 176 39,11%<br />

3-Histoires véhiculant des valeurs culturelles 17 13 8 38 8,44%<br />

4-Histoires sans importance 2 1 5 8 1,78%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

Tableau 7: Êtes- vous content de suivre le cours sur les contes?<br />

Modalité<br />

Nombre cité<br />

LCV LE CES<br />

Total<br />

Fréquence<br />

1- Oui 149 150 134 433 96,22%<br />

2- Non 1 0 16 17 3,78%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

37


Tableau 8: Qu’est-ce qui vous intéresse dans ces récits?<br />

Modalité Nombre cité<br />

LCV LE CES<br />

Total<br />

Fréquence<br />

1- Les exploits des personnages 59 56 25 140 31,11%<br />

2- Les actions surnaturelles 47 51 34 132 29,33%<br />

3- 1 et 2 30 28 57 115 25,56%<br />

4- La découverte d’autres cultures 12 15 29 56 12,44%<br />

5- Rien de particulier 2 0 5 7 1,56%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

Tableau 9: Qu’avez –vous appris de nouveau en étudiant les contes ?<br />

Modalité<br />

1-Les actions des<br />

personnages<br />

Nombre cité<br />

LCV LE CES<br />

Total<br />

Fréquence<br />

60 64 63 187 41.56%<br />

2-L’histoire 46 54 67 167 37.11%<br />

3-La leçon de morale 32 15 12 59 13.11%<br />

4-Les Chants de la forêt 12 17 8 37 08.22%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

Tableau 10: Sur quels aspects s’attardait votre professeur pendant les enseignements ?<br />

Modalité<br />

Nombre cité<br />

LCV LE CES<br />

Total<br />

Fréquence<br />

1-La lecture 55 58 59 172 38.22%<br />

2-Les leçons de morale 46 38 26 110 24.44%<br />

3-L’idée générale 26 39 33 98 21.78%<br />

4-Le vocabulaire 12 7 18 37 08.22%<br />

5-Le corpus 11 8 14 33 07.33%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

38


Tableau 11: Comment réagirez-vous si on vous demandait d’apprendre des cultures<br />

différentes de la vôtre ?<br />

Modalité<br />

Nombre cité<br />

LCV LE CES<br />

Total<br />

Fréquence<br />

1-A moins d’y être obligé 74 71 59 204 45,33%<br />

2-Pas intéressé 43 34 67 144 32%<br />

3-Avec plaisir 33 45 24 102 22,67%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

Tableau 12: Les aspects culturels contenus dans les contes au programme vous intéressent-ils?<br />

Modalité<br />

Nombre cité<br />

LCV LE CES<br />

Total<br />

Fréquence<br />

1-Oui 93 98 48 239 53,11%<br />

1-Non 57 52 102 211 46,89%<br />

Total 150 150 150 450 100%<br />

2.2.2.2 Auprès des enseignants de français<br />

Nous avons proposé un total de 30 questionnaires repartis en fonction du nombre<br />

d’enseignants disposés à les remplir soient 04 au CES Bilingue d’Édéa 1 er , 10 au Lycée de la Cité<br />

verte, 10 au Lycée d’Éfoulan et 06 au Lycée de Nkolbisson. Contrairement à ceux distribués aux<br />

élèves, les questionnaires attribués aux enseignants n’ont pas été reprises le même jour compte tenu<br />

de leurs programmes variés. Certains ont pu être retirés après 24 heures seulement et d’autres après<br />

48 heures. Dans ce cas, il n’est pas nécessaire de présenter les résultats suivant les établissements<br />

car les lieux d’enseignement n’ont pas d’impacts notables sur les réponses des enseignants et le<br />

genre de ces derniers encore moins.<br />

Tableau 13: Prenez-vous du plaisir à dispenser le cours de lecture suivie en classe de 6 e ?<br />

Modalité Nombre cité Fréquence<br />

1-Oui 30 100%<br />

2-Non 0 0%<br />

Total 30 100%<br />

39


Tableau 14: Sur quels aspects des contes insistez-vous pendant vos enseignements<br />

Modalité Nombre cité Fréquence<br />

1-La leçon de morale 12 40%<br />

2-Les actions des personnages 11 36, 67%<br />

3-La compréhension du récit 7 23,33%<br />

Total 30 100%<br />

Tableau 15:Les élèves manifestent –ils de l’enthousiasme pendant ces enseignements?<br />

Modalité Nombre cité Fréquence<br />

1-Oui 27 90%<br />

2-Non 03 10%<br />

Total 30 100%<br />

Tableau 16: Si oui, quels sont les aspects de votre cours qui les animent réellement ?<br />

Modalité Nombre cité Fréquence<br />

1-La lecture 13 43,33%<br />

2-La leçon de morale 10 33,33%<br />

3-Les actions des personnages 7 23,33%<br />

Total 30 100%<br />

Tableau 17: Étudiez-vous les aspects culturels contenus dans les contes pendant ce cours?<br />

Modalité Nombre cité Fréquence<br />

1-Oui 17 56,67%<br />

2-Non 13 43,33%<br />

Total 30 100%<br />

Tableau 18: Si oui, les élèves sont-ils particulièrement enthousiastes de découvrir des cultures<br />

différentes des leurs?<br />

Modalité Nombre cité Fréquence<br />

1-Non 22 73,33%<br />

2-Oui 8 26,67%<br />

Total 30 100%<br />

40


Tableau19: Pensez-vous qu’il soit possible de susciter leur intérêt pour ces différentes<br />

cultures?<br />

Modalité Nombre cité Fréquence<br />

1-Oui 30 100%<br />

2-Non 0 0%<br />

Total 30 100%<br />

Tableau 20: Si oui comment?<br />

Modalité Nombre cité Fréquence<br />

1-Leur en montrer le bien fondé 21 70%<br />

2-Insister sur ces aspects culturels 9 30%<br />

Total 30 100%<br />

2.2.3- Analyse et interprétation des résultats<br />

Les enquêtes ainsi effectuées, il nous importe d’observer les résultats, de les analyser et de les<br />

interpréter.<br />

2.2.3.1- Cas des élèves de la classe de 6 e<br />

Après observation des résultats, nous avons noté au préalable que les élèves ayant rempli nos<br />

fiches au CES Bilingue d’Édéa 1 er sont majoritairement originaires du Littoral (75.33%), ce qui<br />

revient à dire que les contes qu’ils étudient appartiennent aux cultures différentes de la leur, cet<br />

aspect ne s’assimile pas à ceux du Lycée d’Éfoulan et du Lycée de la Cité verte qui sont en majorité<br />

du Centre soient respectivement 54.66% et 52.66%. Cette situation aura des influences sur certaines<br />

réponses. Si la distinction faite sur les résultats obtenus dans chaque Lycée s’est avérée importante,<br />

celle faite sur l’approche genre ne l’a pas été. Il n’y a pas eu de réponses particulières aux filles et<br />

encore moins aux garçons ; ce qui justifie l’innocence de leur jeune âge dont la moyenne est de 12<br />

ans. Un nombre considérable d’élèves a manifesté son intérêt pour le conte (93.33%) et son<br />

enseignement en le qualifiant d’histoire amusante et divertissante (50.67 %). De ce point de vue, il<br />

n’est pas surprenant de se rendre compte que cet intérêt est lié simultanément aux exploits des<br />

personnages héros et aux actions surnaturelles (25.56%).<br />

Lorsqu’on se rend compte de la nature de l’intérêt que les élèves accordent aux contes, on<br />

comprend que pour eux, le cours est un instant de relaxation, un moment où on sort du cadre de<br />

l’enseignement pour se divertir. C’est donc à juste titre qu’à la question de savoir ce qu’ils ont<br />

appris de nouveau, ils donnent des réponses telles que : " j’ai appris des histoires" (37.11 %), " j’ai<br />

41


appris les chants de la forêt" (08.11 %) ou des réponses relatives aux caractères des animaux (le<br />

chat et la souris sont amusants ; certains animaux sont sages) (41.56%).<br />

On comprend que la majorité ne s’attarde ou ne retient que les aspects relatifs au<br />

déroulement de l’intrigue et très peu aux valeurs qu’elle véhicule. Les élèves ayant évoqués les<br />

aspects culturels sont presque inexistants. Les éléments sur lesquels les professeurs s’attardent, selon<br />

eux, sont le corpus (07.33%) le vocabulaire (08.22%), l’idée générale (21,78%), la leçon de morale<br />

(24,44%). Cette variété de réponses montre que chaque élève se fait sa propre idée du cours et que<br />

ce qui est évident pour l’enseignant ne l’est pas forcément pour eux, d’où la nécessité, de susciter<br />

leur intérêt pour l’appréhension des aspects fondamentaux contenus dans ces récits pour un ancrage<br />

culturel et une ouverture au monde. Cette nécessité s’impose d’autant plus que plusieurs élèves ne<br />

manifestent pas particulièrement d’enthousiasme à apprendre une culture qui n’est pas la leur<br />

(32%) ; d’autres ne pensent le faire que s’ils y sont obligés (45.33%), ce qui rejoint l’idée de<br />

l’absence de désir manifeste.<br />

Nous avons jugé important de séparer les résultats des statistiques obtenus par Lycée et les<br />

réponses obtenues à la dernière question nous ont donné raison.<br />

En effet, les élèves du CES Bilingue d’Edéa étant en majorité du Littoral, ont manifesté leur<br />

désintéressement face aux aspects culturels contenus dans les contes au programme (68%). L’écart<br />

entre ces résultats et ceux obtenus dans les autres Lycées dont les élèves sont en majorité du Centre<br />

est notable. Nous avons de ce fait obtenu respectivement 34, 66% et 38% dans les Lycée d’Éfoulan<br />

et de la Cité verte.<br />

Ces derniers manifestent un peu plus de plaisir à étudier les aspects culturels des contes et<br />

quelques-uns ont même précisé que leur intérêt ne s’applique qu’aux Chants de la forêt. Les<br />

statistiques effectuées auprès des élèves révèlent donc que leur enthousiasme à suivre les cours sur<br />

les contes est orienté ailleurs d’où la difficulté à atteindre les objectifs y afférant. En outre, l’intérêt<br />

accordé aux cultures d’ailleurs est amoindri considérablement.<br />

2.2.3.2- Cas des enseignants de français<br />

Comme celui que nous avons adressé aux élèves, le questionnaire des enseignants ne tient pas<br />

compte du genre car ce dernier n’a pas d’incidence directe sur les résultats attendus. Si nous avons<br />

également constaté que certaines des réponses des élèves variaient en fonction de leur région et par<br />

ricochet en fonction des établissements fréquentés, cette situation ne s’applique pas aux enseignants.<br />

En effet, il n’y a pas d’écart pertinent entre les réponses venant d’enseignants d’établissements<br />

différents. Ces derniers expriment en majorité leur plaisir à dispenser le cours de lecture suivie en 6 e<br />

42


(100%) en raison du fait qu’ils le considèrent comme un moment de relaxation et d’autant plus<br />

qu’ils affirment que les élèves manifestent de l’enthousiasme notable pendant ces<br />

enseignements(90%). Les caractères des personnages et les leçons de morale sont les aspects sur<br />

lesquels ils insistent, sans doute parce que les leçons sont dégagées en fonction des actions et des<br />

comportements de ces derniers. Toutefois, l’enthousiasme des élèves n’est pas toujours orchestré par<br />

ces aspects sur lesquels l’enseignant insiste. En effet, ils prennent un réel plaisir à incarner les<br />

personnages pendant les séances de lecture (53.33%). Un nombre considérable intervient également<br />

dans la formulation des leçons de morale(43.33%).<br />

En outre, plusieurs enseignants affirment s’attarder sur les aspects culturels contenus dans les<br />

contes(56.67%). Toutefois, comme nous l’avons noté, ces aspects ne sont pas considérés et<br />

appréciés à leur juste valeur par les apprenants. Les enseignants disent d’eux qu’ils ne manifestent<br />

pas d’intérêt perceptible à découvrir d’autres cultures lors de cette étude (73.30%). À cet effet, ils<br />

proposent comme solution de leur expliquer et de leur montrer le bien-fondé de la connaissance des<br />

cultures de chez soi et d’ailleurs (63.33%). Ces réponses des enseignants laissent clairement<br />

entrevoir que le plaisir est partagé entre les élèves et eux dans le cadre de cet enseignement; même si<br />

on note cependant que l’intérêt des apprenants n’est pas toujours en adéquation avec les objectifs<br />

spécifiques du cours en question. Les résultats obtenus auprès des élèves montrent d’ailleurs que ce<br />

qu’ils disent avoir appris de nouveau n’a presque rien à voir avec ces objectifs, d’où la nécessité de<br />

trouver un moyen de recentrer leur intérêt.<br />

Ce deuxième chapitre de notre travail intitulé «Enquête sur l’enseignement des contes en 6 e :<br />

déroulement» répondait à la problématique suivante : les apprenants ne manifestent-ils pas du<br />

désintéressement face à l’étude des cultures différentes des leurs ? Nous avons à cet effet présenté<br />

les œuvres au programme en étudiant tour à tour leur contexte de production, la structure externe et<br />

interne, les principaux thèmes, les aspects culturels et l’intérêt de chacune de ces œuvres. Nous<br />

avons ainsi pu nous familiariser avec les aspects qui caractérisent ces contes en profondeur; ce qui<br />

nous a permis de relever les particularités de chacun d’eux en adéquation avec la culture en<br />

présence, mais aussi les points communs qui contribuent à leur universalité. Par ailleurs, nous avons<br />

dépouillé nos questionnaires destinés à nous imprégner du déroulement des activités<br />

d’enseignement-apprentissage de ces récits dans la discipline de lecture suivie. Nous avons ainsi pu<br />

constater que ces cours sont aussi bien prisés par les enseignants que par les apprenants, même si la<br />

nature des intérêts n’est pas la même. Le côté ludique des contes est celui qui s’accommode le plus<br />

43


aux apprenants et les enseignants sont conscients du fait qu’il n’est pas toujours évident de susciter<br />

en eux le plaisir de la découverte d’autres cultures. Il est donc nécessaire de les mettre au centre de<br />

cet enseignement et de les amener à réaliser qu’en s’intéressant à l’interculturalité, il n’y a plus de<br />

barrières entre les cultures, même si chacune d’elles conserve ses traits particuliers.<br />

44


CHAPITRE 3 : DIDACTISATION : ÉDUCATION À<br />

L’INTERCULTURALITÉ PAR LES CONTES<br />

45


La nécessité de la lecture de nos jours est une évidence. Elle permet aussi bien de développer<br />

l’imaginaire, de maîtriser la langue, d’acquérir et d’améliorer le vocabulaire, de structurer la pensée<br />

que d’accéder au savoir. Celle dite « suivie » est faite en sixième au moyen des livres de contes,<br />

lesquels permettront à l’apprenant du cycle d’éveil de s’ouvrir au monde, et de faire de<br />

merveilleuses rencontres. Même si ces aventures sont celles qu’ils ne reconnaitront pas dans la vie<br />

de tous les jours, ils devront pouvoir, à l’aide de l’enseignant, dégager le message et développer des<br />

aptitudes telles que le respect de l’altérité, l’acceptation de l’autre et la prise de conscience des<br />

rapports ou relations réciproques entre différentes cultures. Comment pourrait procéder ce dernier<br />

pour permettre aux apprenants de concevoir l’unité dans la diversité culturelle ? Suivant le principe<br />

de l’approche par compétences, l’enseignement des contes aura pour point de départ la finalité<br />

définie en termes de valeur ; l’enjeu du processus portant sur les ressources à exploiter et que le<br />

sujet peut mobiliser pour traiter une situation avec succès 61 . Cette partie s’articulera à cet effet sur<br />

la présentation de l’organisation des enseignements suivant les séquences et les séances didactiques<br />

que nous adapterons. Nous opérerons ensuite un choix motivé de contes dont certains feront l’objet<br />

d’une didactisation organisée dans des fiches pédagogiques.<br />

3.1 Organisation des enseignements<br />

Les activités d’enseignement-apprentissage sont organisées de façon intégrée autour d’un<br />

projet pédagogique cohérent. Ce dernier est, de ce fait, considéré comme une organisation des<br />

enseignements sur l’ensemble de l’année scolaire en tenant compte des séquences et des séances<br />

didactiques. Il prend en compte le niveau général des apprenants et les différents objectifs que l’on<br />

veut atteindre. L’organisation et l’adaptation des séances aux séquences permettra ainsi de concevoir<br />

et d’orienter les enseignements suivant les contenus des contes préalablement choisis; ce qui nous<br />

permettra par la suite d’élaborer des fiches de préparation.<br />

3.1.1- Les Séquences<br />

La séquence didactique s’assimile à un ensemble d’activités qui concourent à l’atteinte d’un<br />

objectif dit séquentiel. Le choix des différents items entre en étroite ligne avec cet objectif. Nous<br />

nous sommes appuyée sur le projet pédagogique des classes de 6 e du Lycée de la Cité verte de<br />

l’année scolaire 2011-2012 pour faire ressortir l’organisation suivante :<br />

61 P. Jonnaert, (2002), Compétences et socioconstructivisme. Un Cadre théorique. Perspectives en éducation et en<br />

formation, Bruxelles, Labor, p. 31.<br />

46


Tableau 21<br />

Séquence Nombre de<br />

semaines<br />

Nombre de<br />

séances<br />

Nombre<br />

d’heures<br />

Période<br />

1 4 4 4 Sept – Oct<br />

2 5 5 5 Oct – Nov<br />

3 5 5 5 Nov – Jan<br />

4 5 5 5 Jan – Mars<br />

5 5 5 5 Mars – Avr<br />

6 3 3 3 Avr – Mai<br />

Total 27 27 27 Sept – Mai<br />

Comme nous pouvons le constater, le découpage administratif des séquences en six semaines<br />

n’implique pas forcément six semaines de cours. En effet, la première séance est généralement<br />

consacrée aux présentations, à l’évaluation diagnostique… Par ailleurs, une évaluation est prévue à<br />

la fin de chaque séquence.<br />

En outre, la sixième séquence n’est constituée que de trois semaines de cours. Il faut toutefois<br />

mentionner que ce découpage n’est qu’approximatif en raison des différentes journées décrétées<br />

fériés qui peuvent survenir pendant les jours de déroulement de ces cours. Compte tenu de tous ces<br />

paramètres qui influencent l’organisation administrative des enseignements, il est important pour<br />

l’enseignant de faire un planning annuel de ses cours suivant les objectifs de chaque étape.<br />

3.1.2- Les Séances<br />

Tableau 22<br />

Étapes Nombre de séances Nombre d’heures Périodes<br />

1 e livre 14 14 Sept – Janv<br />

2 e livre 13 13 Fév – Mai<br />

Total 27 27 Sept – Mai<br />

47


3.1.3- Adaptation des séances aux séquences<br />

Tableau 23<br />

Recueil<br />

Nombres de séquences<br />

Séances<br />

Cours Évaluation Prise de contact<br />

1 er Livre 3 14 3 1<br />

2 e livre 3 13 13 0<br />

Total 6 27 6 1<br />

Ce découpage permet ainsi de rendre compte du nombre de séances et de séquences dont nous<br />

disposons pour étudier les œuvres au programme. Il permet également de tenir compte de la courte<br />

durée du troisième trimestre et d’éviter ainsi de multiplier des séances pour le premier recueil au<br />

détriment de l’autre. Les contes à étudier seront choisis suivant des paramètres bien précis.<br />

3.2- Choix des contes<br />

De prime abord, notons que ce n’est nullement l’ampleur des contes étudiés qui justifie la<br />

valeur de l’étude. En effet, deux séances peuvent permettre de mieux faire ressortir tous les aspects<br />

sur lesquels l’enseignant veut insister. Le choix de ces derniers dépendra donc des différents<br />

objectifs séquentiels en général et des objectifs spécifiques en particulier. Par ailleurs, il sera<br />

également pris en compte le contenu même du conte car s’il faut faire ressortir les aspects relevant<br />

de l’identité culturelle et de l’universalité de ces récits à travers le phénomène d’interculturalité, le<br />

choix devra être tributaire des différents paramètres qu’ils présentent. Il est important de noter<br />

qu’adopter une même grille d’étude pour différents contes n’est pas indiqué dans la mesure où<br />

chacun de ces récits nous fait découvrir un aspect particulier de la culture en présence. Nous avons à<br />

cet effet opéré des choix de contes en tenant compte des différents paramètres susmentionnés et<br />

nous avons pu réaliser la grille d’étude suivante :<br />

3.2.1- Répartition des aspects culturels et interculturels dans « Les Chants de la<br />

forêt »<br />

48


Œuvre Objectifs<br />

séquentiels<br />

Les Chants<br />

de la forêt<br />

Séquence1<br />

L’élève<br />

devra être<br />

capable de<br />

produire de<br />

courts textes<br />

informatifs à<br />

l’oral<br />

comme à<br />

l’écrit dans<br />

le but de se<br />

présenter,<br />

d’informer<br />

et de<br />

s’informer<br />

Séquence 2<br />

Rendre<br />

l’élève<br />

capable de<br />

rédiger une<br />

lettre<br />

officielle et<br />

privée<br />

Objectifs<br />

intermédiaires<br />

Se présenter et<br />

présenter ses<br />

camarades.<br />

Identifier les<br />

différentes<br />

manières de<br />

communiquer.<br />

Informer et<br />

s’informer<br />

Lire et<br />

répondre à une<br />

consigne<br />

Identifier les<br />

buts d’écriture<br />

d’une lettre<br />

Rédiger des<br />

formules<br />

d’introduction /<br />

construire un<br />

paragraphe<br />

pour informer<br />

Rédiger les<br />

formules de<br />

politesse.<br />

Nombre<br />

de<br />

séances<br />

1<br />

1<br />

1<br />

2<br />

2<br />

2<br />

1<br />

Conte Aspects<br />

culturels et<br />

interculturels<br />

_<br />

Activités augurales<br />

« Si Dieu<br />

permet »(p.33)<br />

« Tromperie n’est pas<br />

amitié »(p.43)<br />

« La vérité vaux mieux<br />

que le<br />

mensonge »(p.43) et<br />

production individuelle<br />

des élèves.<br />

« Trop de cas conseils<br />

rendirent le varan<br />

sourd » (p.57) +<br />

production<br />

individuelle.<br />

« Il n’y a qu’une<br />

vérité »(p.55)<br />

_<br />

-auteur<br />

-titre<br />

-aspect du<br />

recueil<br />

-personnage<br />

- thème<br />

- morale<br />

- personnage<br />

- thème<br />

-morale<br />

- personnage<br />

-espace<br />

- morale<br />

- thème<br />

- personnage<br />

- thème<br />

- orale<br />

- thème<br />

- lexique<br />

49


Séquence 3<br />

Rendre<br />

l’élève<br />

capable de<br />

produire un<br />

texte<br />

descriptif<br />

Élaborer un<br />

lexique<br />

permettant de<br />

nommer l’objet<br />

décrit.<br />

Situer dans<br />

l’espace<br />

Produire un<br />

paragraphe<br />

descriptif.<br />

2<br />

2<br />

1<br />

« Le caméléon et le<br />

margouillat »(p.29)<br />

« Le mariage de<br />

Kulu »(p.25)<br />

Production<br />

individuelle<br />

- personnage<br />

- lexique<br />

-personnage<br />

-espace<br />

- morale<br />

3.2.2- Répartition des aspects culturels et interculturels dans « Contes et<br />

légendes de la mythologie grecque »<br />

Œuvre Objectifs<br />

séquentiels<br />

Contes<br />

et<br />

légende<br />

s de la<br />

mythol<br />

ogie<br />

grecque<br />

Séquence 4<br />

Rendre<br />

l’élève<br />

capable de<br />

produire un<br />

texte<br />

narratif<br />

Séquence 5<br />

Rendre<br />

l’élève<br />

capable de<br />

rédiger un<br />

Objectifs<br />

intermédiaires<br />

Identifier un<br />

texte narratif par<br />

ses<br />

caractéristiques<br />

Repérer les<br />

différentes<br />

étapes de la<br />

structure du récit<br />

Produire une<br />

situation initiale<br />

et insérer un<br />

élément<br />

perturbateur<br />

Relever les<br />

caractéristiques<br />

d’un dialogue<br />

Nombre<br />

de<br />

séances<br />

1 Activités<br />

augurales<br />

Conte Aspects<br />

culturels et inter<br />

2 « La création du<br />

monde » (p.09)<br />

2<br />

2<br />

« Les Dieux de<br />

l’olympe» : « Art<br />

émis » (p.47) +<br />

production<br />

individuelle.<br />

« Jason et la<br />

toison d’or » :<br />

« Le prix de la<br />

toison » (p.125)<br />

culturels<br />

-auteur<br />

-titre<br />

- personnage<br />

- lexique<br />

-espace<br />

- thème<br />

-personnage<br />

-structure du<br />

récit (interne<br />

+externe)<br />

- lexique<br />

-thème<br />

- personnage<br />

-structure du<br />

récit (interne +<br />

externe)<br />

-espace<br />

50


dialogue<br />

Séquence6<br />

Rendre<br />

l’élève<br />

capable de<br />

s’initier à la<br />

poésie.<br />

Intégrer un<br />

dialogue dans un<br />

récit<br />

Interpréter un<br />

dialogue<br />

Découvrir et<br />

reconnaitre les<br />

caractéristiques<br />

de la poésie<br />

Lire à haute<br />

voix un poème<br />

2<br />

1<br />

2<br />

« Les exploits<br />

d’Héraclès » :<br />

« Le fils de<br />

Zeus » +<br />

production<br />

individuelle<br />

(p.139)<br />

« Thésée<br />

l’Athénien » :<br />

« Des hommes de<br />

l’air » (p.219)<br />

« les Dieux de<br />

l’olympe » : « Les<br />

amours de Zeus »<br />

(p.35)<br />

1 Révisions<br />

- personnage<br />

-structure du<br />

récit (image)<br />

- thème<br />

- personnage<br />

- thème<br />

- personnage<br />

-structure du<br />

récit<br />

- thème<br />

Il convient de préciser qu’avant de relever ces aspects culturels et interculturels, l’exercice<br />

passe préalablement par des lectures dirigées à la suite desquelles l’enseignant amène<br />

méthodiquement les élèves à la compréhension du récit. Il s’agit notamment de déterminer la nature<br />

des principaux personnages, le(s) lieu(x) où ils se trouvent et leurs actions proprement dites. Ces<br />

aspects permettront de dégager l’idée générale et les mots difficiles seront expliqués si nécessaire<br />

pour pallier à une éventuelle incompréhension dudit texte. Un texte compris est ainsi propice à<br />

l’étude des aspects culturels et interculturels. C’est suivant cette procédure que nous allons proposer<br />

des fiches pédagogiques relatives à quelques leçons.<br />

3.3- Élaboration des fiches pédagogiques<br />

Nous allons produire trois fiches pédagogiques dont la première sera relative au dixième conte<br />

de Les Chants de la forêt. Il s’agit de « La vérité vaut mieux que le mensonge ».Les deux autres<br />

fiches seront consacrées successivement aux activités augurales des Contes et légendes de la<br />

mythologie grecque suivies du conte liminaire « La Création du monde » dans la rubrique « Un<br />

Monde chaotique ». Nous pensons qu’il est judicieux de présenter deux fiches relatives à ce<br />

deuxième conte car il est celui qui est étranger à tous les élèves et devra leur permettre de<br />

s’imprégner de la culture grecque et donc de relativiser les différences en exploitant les aspects<br />

51


interculturels. Le premier conte, quant à lui, bien qu’étant propre à une culture précise du Cameroun,<br />

il n’en reste pas moins qu’il est proche des autres car les élèves côtoient au quotidien des personnes<br />

de cultures différentes et rien dans ce qu’on en dit ne leur est complètement étranger.<br />

2.3.1- Fiche pédagogique N° 1<br />

- Établissement : Lycée de la Cité verte<br />

- Nom de l’enseignant : MAFFOUO TAZANFFOUO Raïssa<br />

- Classe : 6 e A<br />

- Effectif : 123 élèves<br />

- Date : 23 / 09 / 2011<br />

- Durée : 1 heure<br />

- Nature de la leçon : Lecture suivie<br />

-Titre de la leçon : « La vérité vaut mieux que le mensonge » dans Les Chants de la forêt de Lucien<br />

ANYA NOA.<br />

OPO : À partir d’une bonne lecture, l’élève devra être capable de présenter l’idée générale du texte<br />

et de dégager l’intérêt de dire la vérité.<br />

Auxiliaires pédagogiques : craie, tableau, torchon.<br />

52


OPI Durée Contenu Activités de<br />

l’enseignant<br />

Mise en train<br />

-Qu’est-ce qu’un bon<br />

élève ne doit pas faire ?<br />

OPI1 : L’élève devra<br />

être capable de bien<br />

lire le texte et de<br />

formulerl’idée<br />

générale<br />

OPI 2 :<br />

Résumer le texte et<br />

en dégager la leçon<br />

de morale<br />

25 mn<br />

30 mn<br />

I-Lecture<br />

II-Compréhension du texte<br />

-Les personnages : le Francolin,<br />

sa femme, Zée le Léopard<br />

-L’espace : la piste, la vallée<br />

-L’idée générale : le mensonge<br />

du Francolin leur coute la vie, à<br />

sa femme et à lui<br />

III-Résumé du texte<br />

Zée le léopard va à la chasse, il<br />

rencontre le Francolin qui le<br />

trompe en lui faisant croire que<br />

ses griffes servent à tuer les<br />

animaux. Plus loin, la femme de<br />

ce dernier affirme à Zee que<br />

leurs griffes ne servaient qu’à<br />

tuer des vers de terre. Zee la<br />

dévore ainsi que son mari. Il<br />

n’est pas bon de mentir, car le<br />

mensonge attire les ennuis.<br />

-L’enseignant indique le<br />

texte à étudier et<br />

désigne successivement<br />

deux élèves pour le lire.<br />

-Quels sont les<br />

personnages qui<br />

interviennent dans ce<br />

récit ?<br />

Où se trouvent-ils ? Que<br />

font-ils ?<br />

-L’enseignant demande<br />

aux élèves de résumer le<br />

conte et lit les meilleurs<br />

résumés.<br />

-Il les corrige et porte le<br />

meilleur au tableau.<br />

-Quelle leçon pouvonsnous<br />

dégager de ce<br />

conte ?<br />

Activités des élèves Évaluation<br />

-(Réponses attendues,<br />

voler, bagarrer,<br />

mentir…<br />

-Les élèves lisent le<br />

texte<br />

-Les élèves<br />

identifient les<br />

personnages du récit<br />

et les différents lieux<br />

qu’ils parcourent.<br />

Ils décrivent ensuite<br />

les actions de ces<br />

derniers.<br />

-Les élèves résument<br />

le texte.<br />

-Les élèves relèvent<br />

le résumé dans leurs<br />

cahiers.<br />

-Les élèves proposent<br />

des leçons de morale<br />

qui découlent du<br />

conte.<br />

De quoi est-il<br />

question dans ce<br />

conte ?<br />

Résumez le conte<br />

en 5 minutes.


Séance 2. OPO : L’élève devra être capable d’identifier les particularités culturelles et les aspects communs à plusieurs cultures dans le<br />

conte.<br />

OPI Durée Contenu Activités de<br />

l’enseignant<br />

Rappel<br />

-De quoi parlait le texte<br />

OPI 1 : Relever tous<br />

que nous avons lu la<br />

les aspects relatifs à<br />

la culture en présence<br />

I-Aspects Culturels<br />

dernière fois ?<br />

15 mn -Les personnages<br />

Dans le centre du Cameroun, le -Comment appelle-t-on<br />

Léopard est appelé Zee et il se le Léopard dans votre<br />

caractérise par sa force brute. Il<br />

incarne ainsi les hommes qui<br />

culture ?<br />

abusent de leurs pouvoirs -Dans quelle culture est-<br />

physiques pour dominer sur les il appelé Zee ?<br />

faibles.<br />

Quel est son caractère?<br />

OPI 2 : Déterminer<br />

les aspects communs<br />

à toutes les cultures<br />

25 mn<br />

II-Aspects interculturels<br />

-Les thèmes: le mensonge et la<br />

vérité sont les principaux thèmes<br />

développés dans ce conte. Ces<br />

thèmes n’appartiennent à aucune<br />

culture en particulier. Ils se<br />

retrouvent partout.<br />

-La morale : « Il n’est pas bon de<br />

mentir car le mensonge attire les<br />

ennuis »<br />

Cette leçon de morale n’est pas<br />

valable uniquement pour les<br />

Ewondos en l’occurrence, mais<br />

pour toutes les autres cultures.<br />

-Espace : La piste et la vallée ne<br />

-À partir du titre du<br />

conte, déterminez les<br />

aspects sur lesquels ce<br />

récit veut attirer notre<br />

attention.<br />

-Existe-t-il une culture<br />

particulièrement dans<br />

laquelle on dit le<br />

mensonge ou la vérité ?<br />

-Rappelez-nous la leçon<br />

de morale que nous<br />

avons tirée de ce conte<br />

-Y’a-t-il une société<br />

dans laquelle le<br />

mensonge est apprécié ?<br />

Activités des élèves Évaluation<br />

-Réponses attendues<br />

Du Francolin dont le<br />

mensonge a couté la<br />

vie à sa femme et à<br />

lui, tués par le<br />

Léopard.<br />

-Les élèves présentent<br />

le nom du Léopard<br />

dans leurs cultures.<br />

-Ils déterminent<br />

ensuite la culture qui<br />

l’appelle Zee et<br />

décrivent son<br />

caractère<br />

-Les élèves présentent<br />

les thèmes<br />

développés dans le<br />

conte.<br />

-Ils disent ensuite si<br />

ces thèmes sont<br />

particuliers à une<br />

culture.<br />

-Les élèves rappellent<br />

la leçon de morale.<br />

-Réponse attendue<br />

Non, le mensonge est<br />

une mauvaise chose<br />

dans toutes les<br />

Quel aspect dans<br />

ce conte nous<br />

permet de dire<br />

qu’il est du centre<br />

du Cameroun ?<br />

Quels sont donc<br />

les aspects que<br />

l’on peut<br />

retrouver dans<br />

toutes les<br />

cultures.


sont pas des particularités<br />

relatives au centre du Cameroun.<br />

On peut en trouver dans d’autres<br />

cultures.<br />

III-Conclusion<br />

Dans ce conte, le nom « Zee »<br />

attribué au léopard et son<br />

caractère brutal et agressif nous<br />

permettent de dire qu’il vient du<br />

centre du Cameroun. Toutefois,<br />

on constate qu’il existe des<br />

aspects qui n’appartiennent à<br />

aucune culture en particulier. Il<br />

s’agit de la leçon de morale, des<br />

thèmes et des espaces parcourus<br />

par les personnages.<br />

-Avez- vous des pistes et<br />

des vallées dans votre<br />

village ?<br />

-Tous les aspects que<br />

l’on retrouve dans ce<br />

conte appartiennent-ils à<br />

la culture du centre<br />

uniquement ?<br />

Que pouvez-vous<br />

déduire ?<br />

sociétés.<br />

-Les élèves répondent<br />

à cette question.<br />

-Les élèves dégagent<br />

la conclusion<br />

Lisez à la maison<br />

le conte « Trop<br />

de conseils<br />

rendirent le varan<br />

sourd » (p .57),<br />

puis identifiez les<br />

personnages et<br />

leur caractère


3.3.2- Fiche pédagogique N° 2<br />

- Établissement : Lycée de la Cité verte<br />

- Nom de l’enseignant : MAFFOUO TAZANFFOUO Raïssa<br />

- Classe : 6 e A<br />

- Effectif :123 élèves<br />

- Date : 12 / 01 / 2012<br />

- Durée : 1 heure<br />

- Nature de la leçon :Lecture suivie<br />

-Titre de la leçon : Activités augurales des Contes et légendes de la mythologie grecquede Claude<br />

POUZADOUX.<br />

OPO : l’élève devra être capable de caractériser un mythe, ses particularités et de présenter l’œuvre à<br />

étudier.<br />

Auxiliaires pédagogiques : craie, tableau, torchon.<br />

56


OPI Durée Contenu<br />

I-Définitions<br />

Support Activités de<br />

l’enseignant<br />

Conte : le conte est un récit plus ou<br />

-Qu’est-ce qu’un<br />

OPI1 :<br />

moins bref relatant des histoires<br />

conte ?<br />

Déterminer les<br />

imaginaires et même parfois<br />

-Qu’est-ce qu’une<br />

caractéristiques et<br />

merveilleux.<br />

légende ?<br />

les particularités 15 mn Légende : récit relatant les hauts<br />

-Qu’appelle-t-on<br />

des mythes<br />

faits et les exploits d’un héros pour<br />

son peuple.<br />

mythe ?<br />

Le mythe met généralement en scène<br />

-Connaissez-vous<br />

des personnages divins et traite de la Livre de des mythes ? Citez<br />

création, de l’origine et de conte les et dites à quel<br />

l’organisation de l’univers.<br />

peuple ils se réfèrent.<br />

OPI2 :<br />

Présenter l’œuvre<br />

15 mn<br />

15 mn<br />

II-Caractéristiques des mythes<br />

Les personnages des mythes sont<br />

essentiellement surnaturels et leurs<br />

actions le sont également. Ce sont<br />

généralement des dieux, des demidieux<br />

et des héros. Ils essayent de<br />

donner des réponses à toutes les<br />

questions concernant l’humanité ou<br />

les aspects d’une culture particulière.<br />

III-Présentation de l’œuvre<br />

-Titre : Contes et légendes de la<br />

mythologie grecque.<br />

-Auteur : Claude Pouzadoux<br />

-Année de publication : 1998<br />

-Lieu : Paris<br />

-Éditeur : Nathan<br />

-Genre : Contes et légendes<br />

mythiques<br />

Livre de<br />

conte<br />

-Comment sont les<br />

personnages de ce<br />

mythe ? Leurs<br />

actions ?<br />

-À quoi servent-ils ?<br />

-Présentez ce livre.<br />

Qui l’a écrit ? Quel<br />

en est le titre ? En<br />

quelle année et où<br />

l’a-t-on écrit ?<br />

-À partir du titre du<br />

texte, dites-nous à<br />

quel genre et peuple<br />

appartient cette<br />

Activités des<br />

élèves<br />

-Les élèves<br />

définissent<br />

successivement le<br />

conte, la légende,<br />

et le mythe.<br />

-Les élèves<br />

présentent les<br />

mythes qu’ils<br />

connaissent et la<br />

société à laquelle<br />

ils appartiennent.<br />

-Les élèves<br />

donnent les<br />

caractéristiques<br />

des personnages<br />

des mythes et leurs<br />

actions.<br />

Ils déterminent le<br />

rôle des mythes<br />

Les élèves<br />

présentent<br />

succinctement<br />

l’œuvre.<br />

-Les élèves<br />

déterminent le<br />

genre du texte.<br />

Évaluation<br />

En quoi les<br />

mythes sontils<br />

particuliers<br />

par rapport<br />

aux contes<br />

simples ?


OPI 3 : Formuler<br />

des hypothèses de<br />

sens<br />

10 mn<br />

-Culture : grecque.<br />

IV-Hypothèses de sens<br />

La première de couverture présente<br />

un être énorme à la tête de taureau et<br />

à la main humaine et un autre à<br />

l’apparence humaine avec un arc et<br />

une flèche. Avec ce qui est écrit à la<br />

quatrième de couverture, on<br />

comprend qu’on aura affaire à des<br />

conflits entre les dieux, les héros et<br />

les monstres, bref entre des êtres<br />

extraordinaires.<br />

œuvre.<br />

-Observez la<br />

couverture du texte.<br />

Décrivez-la.<br />

Retournez le livre et<br />

lisez le texte. A<br />

quels types de<br />

personnages et<br />

d’histoires auronsnous<br />

affaire ?<br />

-Les élèves<br />

décrivent la<br />

couverture du<br />

texte.<br />

Ils lisent les écrits<br />

de la quatrième de<br />

couverture et<br />

formulent des<br />

hypothèses de sens<br />

De quoi serat-il<br />

question<br />

dans les<br />

histoires de<br />

l’œuvre ?


3.3.3- Fiche pédagogique N° 03<br />

- Établissement : Lycée de la Cité verte<br />

- Nom de l’enseignant : MAFFOUO TAZANFFOUO Raïssa<br />

- Classe : 6 e A<br />

- Effectif : 123 élèves<br />

- Date : 19 / 01 / 2011<br />

- Durée : 1 heure<br />

- Nature de la leçon : Lecture suivie<br />

- Titre de la leçon : « La création du monde » : Contes et légendes de la mythologie grecque, p.09.<br />

OPO : L’élève devra être capable de bien lire le texte pour en dégager l’idée générale et de déterminer<br />

l’origine du monde selon les Grecs.<br />

Auxiliaires pédagogiques : craie, tableau, torchon.<br />

59


Séance 1<br />

OPI Durée Contenu Support Activités de<br />

l’enseignant<br />

Mise en train<br />

-Qui a créé le monde ?<br />

Quels étaient les<br />

I-Lecture<br />

premiers hommes ?<br />

OPI 1 : Bien lire<br />

le texte et<br />

dégager l’idée<br />

générale<br />

OPI 2 : Résumer<br />

le texte et<br />

souligner son<br />

intérêt<br />

30 mn<br />

15 mn<br />

II-Compréhension du texte<br />

-personnages : « un dieu »,<br />

« Ouranos »(le ciel),<br />

« Gaia »(la terre)<br />

-Temps : « À l’origine »<br />

-lieu : « Dans le monde » Ces<br />

personnages sont divins et<br />

extraordinaires.<br />

Dieu créa le monde, puis un<br />

couple Gaia la Terre et<br />

Ouranos(le ciel) qui mirent au<br />

monde un grand nombre<br />

d’êtres étranges.<br />

III-Résumé du texte<br />

Avant, le monde était en<br />

désordre et un Dieu vint tout<br />

mettre en ordre en séparant la<br />

terre du ciel, et de la mer ;<br />

ensuite, le ciel(Ouranos) et la<br />

terre(Gaia) furent désignés<br />

pour encadrer de nouveaux<br />

dieux.<br />

IV-Intérêt du texte<br />

On retient que les dieux ont<br />

aussi des pouvoirs<br />

extraordinaires chez les Grecs.<br />

Livre de<br />

conte<br />

Livre de<br />

conte<br />

-L’enseignant désigne<br />

des élèves pour lire le<br />

texte.<br />

-Quels sont les<br />

personnages de ce<br />

texte ? Où sont-ils ?<br />

Comment sont-ils ?<br />

-De quoi parle le<br />

texte ?<br />

-L’enseignant<br />

demande aux élèves<br />

de résumer le texte en<br />

quelques lignes.<br />

-Que pouvons-nous<br />

retenir de cette<br />

histoire ? Qu’avezvous<br />

appris de<br />

nouveau ?<br />

Activités des<br />

élèves<br />

-Les élèves<br />

déterminent le<br />

créateur du monde<br />

et l’identité des<br />

premiers hommes.<br />

-Ils lisent le texte.<br />

-Ils identifient les<br />

personnages du<br />

texte, l’espace<br />

spatio-temporel et<br />

l’apparence de ces<br />

derniers.<br />

-Les élèves<br />

déterminent l’idée<br />

générale du texte<br />

-Les élèves<br />

proposent un<br />

résumé du texte.<br />

-Les élèves<br />

présentent ce qu’ils<br />

ont appris de<br />

nouveau dans ce<br />

récit.<br />

Évaluation<br />

Devoir<br />

Relevez les<br />

aspects<br />

particuliers à la<br />

culture grecque et<br />

ceux qui<br />

caractérisent<br />

votrepropre<br />

culture


Les premiers êtres qui devaient<br />

prospérer et engendrer d’autres<br />

étaient Ouranos et Gaia chez<br />

les Grecs et non Adam et Eve.<br />

Séance 2.OPO : L’élève devra être capable d’identifier les aspects particuliers à la culture grecque et ceux communs à d’autres cultures<br />

OPI Durée Contenu Support Activités de<br />

l’enseignant<br />

OPI 1 : Identifier<br />

Rappel<br />

les aspects<br />

-De quoi était-il<br />

culturels<br />

I-Aspects culturels<br />

question dans le conte<br />

inhérents aux<br />

-Les personnages : Les<br />

étudié la dernière<br />

Grecs<br />

premiers hommes chez les<br />

fois ?<br />

Grecs portent des noms Livre de<br />

renvoyant à une planète. Ils<br />

s’appellent Ouranos, Gaia et<br />

conte<br />

25 mn ceci est relatif à la mythologie<br />

-Dans votre culture,<br />

grecque<br />

les premiers hommes<br />

-Le lexique<br />

sont-ils les mêmes que<br />

*Le chaos : Les Grecs<br />

chez les Grecs ?<br />

pensaient qu’avant que Dieu<br />

-À quoi renvoie le<br />

ne vienne tout ordonner, la<br />

« chaos » dans le<br />

terre était plate, encerclée par<br />

conte ?<br />

l’océan et recouverte par le<br />

-À quoi renvoie « la<br />

ciel. C’est ce désordre qu’ils<br />

voûte céleste »?<br />

appelaient « chaos »<br />

Que désigne-t-on par<br />

La voûte céleste s’assimile ici<br />

« voûte céleste » dans<br />

à un grand ravin qu’il creusa<br />

pour y classer les montagnes,<br />

les mers…Cette voûte serait<br />

ce que nous appelons « la<br />

Terre »<br />

le texte ?<br />

Activités des<br />

élèves<br />

-Les élèves<br />

rappellent<br />

brièvement ce dont<br />

il était question<br />

dans le conte.<br />

-Les élèves<br />

répondent à cette<br />

question<br />

-Les élèves<br />

expliquent le terme<br />

« chaos » et<br />

« voûte céleste » et<br />

les définissent à<br />

partir des aspects<br />

du texte<br />

Évaluation<br />

Quels sont les<br />

aspects propres à<br />

la culture<br />

grecque que vous<br />

relevez dans le<br />

texte ?


OPI 2 : Identifier<br />

les aspects<br />

communs à<br />

plusieurs<br />

cultures.<br />

OPI 3 : Dégager<br />

l’importance du<br />

texte<br />

20 mn<br />

10mn<br />

II-Aspects interculturels<br />

-Le thème<br />

Le thème principal ici est<br />

celui de la création. En effet,<br />

l’histoire de la création du<br />

monde est présente dans<br />

toutes les sociétés et la<br />

majorité, comme les Grecs,<br />

pense que c’est Dieu qui en<br />

est l’auteur.<br />

-L’espace<br />

Un ensemble de lieux évoqués<br />

rapproche ce mythe de la<br />

réalité des autres sociétés. Ce<br />

sont entre autres : le monde, la<br />

mer, le ciel, la terre,<br />

montagnes rocheuses…<br />

Ces aspects permettent de<br />

comprendre qu’il n’y a pas<br />

que du surnaturel dans les<br />

mythes.<br />

III-Importance du texte<br />

Ce texte nous a permis<br />

d’apprendre pourquoi et<br />

comment le monde fût créé<br />

selon les Grecs. Nous avons<br />

également noté que même s’il<br />

y a du surnaturel dans cette<br />

histoire, il s’y trouve<br />

également des aspects réels<br />

que nous rencontrons dans<br />

notre société.<br />

Livre de<br />

conte<br />

Livre de<br />

conte<br />

-Vous a-t-on déjà<br />

parlé de la création du<br />

monde ? Où ? N’a-ton<br />

créé le monde que<br />

chez les Grecs ?<br />

-Relevez tous les lieux<br />

évoqués dans ce texte.<br />

Les connaissez-vous ?<br />

Peut-on les trouver au<br />

Cameroun ?<br />

-À partir de ces<br />

éléments, peut-on<br />

encore dire qu’il n’y a<br />

que du surnaturel dans<br />

les mythes ?<br />

-Qu’avez-vous appris<br />

de nouveau à partir de<br />

ce texte ? Que<br />

pouvons-nous<br />

conclure ?<br />

Réponses attendues<br />

-Oui<br />

-Dans la Bible / à<br />

l’église<br />

-Non on a créé le<br />

monde partout.<br />

-Les élèves<br />

relèvent les lieux<br />

évoqués dans le<br />

texte.<br />

.<br />

-Il n’y a pas que du<br />

surnaturel dans les<br />

mythes. Il y a aussi<br />

des aspects vrais et<br />

connus des autres<br />

-Les élèves<br />

relèvent ce qui leur<br />

a paru nouveau et<br />

proposent une<br />

conclusion au récit.<br />

Quels sont donc<br />

les aspects que<br />

vous connaissez<br />

dans cette<br />

histoire ?<br />

Lisez le conte<br />

« Artémis » et<br />

relevez tous les<br />

aspects qu’on<br />

retrouve dans<br />

votre culture.


Si l’on reconnaît généralement l’école comme le lieu où la transmission des connaissances<br />

permet de combattre l’ignorance, il est notable que cette institution prépare l’individu à l’intégration<br />

sociale. La société reposant sur un système de fonctions spécifiques ou particulières, l’école est<br />

propice pour préparer les enfants à mieux s’accepter et s’adapter aux difficultés et changements<br />

relatifs au contact avec l’extérieur. Le recours à la notion de compétence renouvelle la définition des<br />

objectifs pédagogiques, lesquels s’inscrivent au confluent de la maîtrise des savoirs disciplinaires et<br />

d’un ensemble d’habiletés à mobiliser adéquatement suivant la compétence attendue et clairement<br />

spécifiée. À partir de ces fiches pédagogiques, nous voulons montrer que l’accent n’est plus à mettre<br />

sur l’acquisition des connaissances théoriques, mais sur une meilleure intégration des<br />

apprentissages. Au-delà de la connaissance que l’élève pourra avoir des particularités respectives<br />

des contes et des mythes, des aspects qui les caractérisent en profondeur, ils devront pouvoir<br />

explorer le volet culturel. Ce dernier ne leur permettra pas uniquement de s’ouvrir au monde en<br />

découvrant des pratiques relatives aux autres, mais aussi de se rendre compte qu’on peut s’identifier<br />

à travers des cultures considérées comme différentes des nôtres. Leur hiérarchisation devrait donc<br />

être remise en cause au profit du désir mutuel de s’enrichir et partager sans pour autant perdre les<br />

identités particulières.<br />

Ce troisième chapitre s’est essentiellement consacré sur les voies et moyens permettant aux<br />

élèves de concevoir l’unité dans la diversité culturelle. Comme nous l’avons mentionné<br />

précédemment, les cours de lecture suivie s’étendent sur environ 27 séances auxquelles s’ajoutent<br />

les différentes évaluations séquentielles. Bien que l’on ne dispose que d’une séance d’une heure par<br />

semaine, il n’est pas question de multiplier les contes à étudier, mais d’exploiter en profondeur<br />

chaque récit. Il a été constaté à cet effet que l’ampleur des contes étudiés n’en assure pas une<br />

meilleure exploitation chez les apprenants. Nous avons ainsi montré comment l’enseignant peut<br />

opérer un choix de contes et y appliquer une étude selon les aspects qu’ils présentent et<br />

conformément aux différents objectifs séquentiels et intermédiaires. Une séance est donc consacrée<br />

à la compréhension générale du conte, notamment à la détermination des différents personnages, de<br />

leurs actions, des différents lieux qu’ils parcourent. Ces éléments permettent ainsi de produire un<br />

résumé du conte pour en dégager éventuellement la leçon de morale. Ces exercices sont évidemment<br />

précédés d’une bonne lecture dirigée par l’enseignant. La deuxième séance, telle que nous l’avons<br />

organisée, s’investit dans l’étude des aspects culturels relatifs à la société dans laquelle le conte a vu<br />

le jour, car dans l’étude de ces récits, l’identité culturelle doit être mise en évidence. Par la suite,<br />

nous avons relevé les aspects communs à plusieurs cultures pour que les apprenants se sentent<br />

63


impliqués dans tous les types de contes et qu’ils relativisent les oppositions que peuvent orchestrer<br />

les différences culturelles. L’accent est donc mis sur l’apprentissage et non plus uniquement sur les<br />

voieset moyens pour parvenir à la compétence. Cette étude leur permet ainsi de circonscrire un<br />

conte dans son ère culturelle sans pour autant se priver de l’intégrer.<br />

64


CHAPITRE 4 : INTÉRÊT DE L’ÉTUDE ET<br />

PERSPECTIVES<br />

65


Si l’importance de l’enseignement réside dans le fait qu’il est sous-tendu par un ensemble<br />

d’objectifs nécessaires à l’épanouissement intellectuel des apprenants, savoir comment parvenir à<br />

les atteindre est encore plus important. On peut se demander s’il n’existe pas, à cet effet, des moyens<br />

à mettre en œuvre ou des aspects à prendre en considération pour que les élèves perçoivent aisément<br />

l’intérêt de cet enseignement. L’éducation à l’interculturalité s’arrime aux différents comportements<br />

et aptitudes que nous attendons des apprenants et elle passe par une démarche spécifique dans la<br />

mesure où le simple regroupement de personnes originaires de différentes cultures ne suffit pas à<br />

créer des apprentissages interculturels […] L’apprentissage interculturel se produit lorsque<br />

surgissent les difficultés des processus de différenciation, des antagonismes qui ne peuvent être<br />

surmontés qu’ensemble 62 . Le conte est propice à cette étude car il met en évidence les croyances<br />

populaires, religieuses, sociales et surtout culturelles du groupe auquel il appartient ; il est de ce fait<br />

un lieu d’expression des réalités communes aux hommes. Ces derniers faisant face généralement<br />

aux mêmes réalités et étant en contact perpétuellement. Ce dernier chapitre donne l’occasion de faire<br />

ressortir d’une part l’intérêt de l’éducation à l’interculturalité ; d’autre part, nous vérifierons nos<br />

différentes hypothèses de sens pour aboutir à la formulation de quelques perspectives.<br />

4.1- Intérêt de l’étude<br />

L’étude que nous avons menée sur le conte et le phénomène de l’interculturalité trouve sa<br />

valeur sur les plans culturels, sociaux et intellectuels.<br />

4.1.1- Sur le plan culturel<br />

Il a été noté que les contes sont en fait un ensemble d’idéaux, de pratiques qui constituent<br />

l’identité culturelle d’un peuple spécifique en permettant de se familiariser avec certaines de leurs<br />

croyances. Les personnages sont, de ce fait, de véritables symboles dont les actions et les sorts sont<br />

en adéquation avec l’étiquette qu’ils portent dans la culture en question. Dans ces récits, comme<br />

l’affirme Denise PAULME, les événements ne sortent pas de l’ordinaire, du cadre de vie<br />

quotidien 63 , il est donc évident que les contes reflètent l’univers des croyances de chaque peuple<br />

défini comme l’ensemble des propositions que le locuteur, au moment où il s’exprime, tient pour<br />

vraies ou qu’il veut accréditer comme telles 64 . On comprend ainsi que l’on peut se faire une idée<br />

d’une culture différente de la nôtre en exploitant les contes.<br />

62 G. Des prairies Florence et B. Müller in fr.wikipedia. Org/wiki/interculturel/ (22-11-2O11 à 13h02).<br />

63 D. Paulme, La Mère dévorante : Essai pour une morphologie des contes africains, op.cit., p.221.<br />

64 R. Martin, Pour une logique du sens, op.cit., p.36-37.<br />

66


Par ailleurs, l’étude que nous avons menée nous a permis de relever également que toute<br />

personne peut s’identifier dans un conte à travers des aspects qui n’appartiennent à aucune culture<br />

en particulier.<br />

Les actions des personnages, certains thèmes développés, et lieux évoqués, les enseignements<br />

reçus des leçons de morale sont ceux qui s’appliquent à tout le monde. Les hommes ont de commun<br />

le fait qu’ils peuvent être confrontés aux mêmes réalités de la vie ; et le fait qu’il n’y ait pas de<br />

frontières culturelles crée parfois des interférences, ce qui conduit de ce fait à la difficulté de ne<br />

relever dans les contes que les aspects relatifs à l’identité. C’est ainsi qu’un apprenant, quel qu’il<br />

soit, face au conte « Le mariage de Kulu » des Chants de la forêt de ANYA NOA (où Kulu la tortue<br />

use de ruse pour épouser la fille de Zameyo Mebenga au détriment des animaux les plus puissants de<br />

la forêt) comprend que La lutte contre les graves difficultés de la vie est inévitable et fait partie<br />

intrinsèque de l’existence humaine, mais que si au lieu de se dérober, on affronte fermement les<br />

épreuves inattendues et souvent injustes, on vient à bout de tous les obstacles et on finit par<br />

remporter la victoire 65 .<br />

L’éducation à l’interculturalité permet ainsi de considérer l’universalité du conte non sans en<br />

reconnaître l’identité culturelle.<br />

4.1.2- Sur le plan social<br />

L’étude des contes et des aspects interculturels permet de se rendre compte du fait que la<br />

nature des personnages est variée. C’est ainsi qu’on y trouve des hommes, des animaux, des dieux,<br />

des fantômes, des monstres, des devins, des génies… Toutefois, ils se comportent en tout état de<br />

cause comme des humains. Ils vont à la chasse, se marient, procréent, trouvent des moyens pour<br />

régler leurs litiges. Certains animaux surpassent même les hommes par leur intelligence,<br />

communiquent avec lui. Ces personnages se caractérisent par leur insécurité aussi bien financière,<br />

matérielle, psychologique que morale. Toutefois, les héros sont généralement dotés de qualités et le<br />

dénouement positif de leurs actions en font des exemples à suivre. D’autres par contre présentent<br />

des comportements peu recommandables ; ce sont en l’occurrence les monstres, le Léopard, la<br />

Panthère… dont les actions conduisent généralement à des dénouements négatifs. Ce qui montre que<br />

dans la société, bien qu’ayant de faibles moyens physiques, l’intelligence et la ruse peuvent<br />

permettre de venir à bout d’êtres plus puissants. Briser les barrières culturelles permet ainsi de se<br />

rendre compte que même si l’explication originelle des contes est généralement d’ordre<br />

mythologique, l’indexation sociale y est indéniable.<br />

65 B. Bettelheim, Psychanalyse des contes de fées, op.cit., pp.18-19.<br />

67


4.1.3- Sur le plan intellectuel<br />

Si les contes sont un univers qui peut être connu des apprenants, il faut noter que plusieurs<br />

obstacles de compréhension sont inhérents à la lecture des mythes. Pour cette raison, ils ne disposent<br />

pas d’assez de connaissances pour entrer de façon autonome dans ces récits. L’étude des aspects<br />

culturels et interculturels permet ainsi d’actualiser l’œuvre auprès des élèves et leur permettre de<br />

s’imprégner de la part du merveilleux, du réel et de l’imaginaire dans l’œuvre.<br />

Par ailleurs, les apprenants comprennent que si les histoires des contes se déroulent<br />

généralement à une époque lointaine, il n’en demeure pas moins qu’elles traitent des préoccupations<br />

actuelles et la nature des personnages et les espaces sont purement symboliques. Par contre, le<br />

mythe se situe dans un espace clairement défini ayant une valeur symbolique et se déroulant en<br />

dehors du temps historique. Ils sont de ce fait révélateurs des conflits qui bousculent la psyché<br />

humaine. Ils offrent une tentative de réponse aux questions universelles, une réponse d’ordre<br />

symbolique. 66 Ce qui permet donc à l’élève de faire la part des choses entre le réel et l’imaginaire.<br />

4.2- Vérification des hypothèses<br />

Notre étude a été faite à la suite d’un ensemble de questionnements, lesquels nous ont permis<br />

de formuler des hypothèses de recherche qu’il est nécessaire de rappeler pour déterminer si elles se<br />

vérifient ou non. Notre hypothèse principale était la suivante ;<br />

« Une étude orientée des contes adaptée aux attentes des apprenants conduirait à un relativisme des<br />

différences culturelles ». Cette hypothèse nous a permis d’en formuler d’autres dont :<br />

- « Les élèves de 6 e aiment les contes sans nécessairement maîtriser l’aboutissement ou la visée de<br />

son étude ».<br />

- « L’étude des aspects culturels contenus dans un conte désintéresse les apprenants qui<br />

n’appartiennent pas à la culture en question ».<br />

Pour vérifier ces hypothèses, nous avons convoqué le test du Chi-deux. Étant donné un<br />

échantillon de n observations, pouvons-nous dire qu’il soit issu d’une distribution théorique donnée<br />

? Le test du Chi-deux de Pearson permet de répondre à cette question. En général, la distribution<br />

observée s’écarte toujours plus ou moins de la distribution théorique. Le problème est alors de<br />

savoir dans quelle mesure les écarts entre la distribution observée et la distribution théorique<br />

peuvent être dû au seul fait du hasard. Si les écarts sont faibles, nous déciderons que l’échantillon de<br />

66 Http://sara.oropao.com.//2010/06/23/contes-et-legendes-la-mythologie-grecque-de-Claude-Pouzadoux, (02/02/2012 à<br />

14h16).<br />

68


n observations est issu de la distribution théorique ; mais s’ils sont relativement importants, cela<br />

signifie que l’échantillon n’est pas issu de la distribution théorique.<br />

Sous l’hypothèse que la distribution observée est tirée de la distribution théorique, x 2 cal est une<br />

réalisation d’une v.a.r qui suit la loi x 2 v, où ν est à déterminer.<br />

Soit x 2 α la valeur ayant la probabilité α d’être dépassée par x 2 v (v). Au seuil α, la règle de décision<br />

est la suivante :<br />

- Si x 2 cal > x 2 α, on décide que l’échantillon n’est pas tiré de la distribution théorique (avec le risque α<br />

de se tromper).<br />

- Si x 2 cal ⋜ x 2 α,, on décide que l’échantillon est tiré de la distribution théorique.<br />

On a ν = k −1, où k est le nombre de modalités ou de cellules. En général, on choisit α =0.05.<br />

4.2.1- Hypothèse 1<br />

- Question I : Aimez-vous les contes ?<br />

Figure représentative de la première question<br />

-Question II : Qu’avez-vous appris de nouveau en étudiant les contes ?<br />

Figure représentative de la deuxième question<br />

69


Les questions I et II sont en étroite relation dans la mesure où elles sont susceptibles de nous<br />

permettre de valider notre première hypothèse. Nous allons, de ce fait, donner les résultats du calcul<br />

de l’indicateur d’écart obtenus de façon informatisée à partir des résultats obtenus et des résultats<br />

théoriques.<br />

Question I<br />

4.2.1.1- Résultats obtenus : Questions I et II<br />

Modalité Oui Non<br />

Effectif(Oi) 97,83 2,67<br />

Question II<br />

Modalité Les Chants de la<br />

forêt<br />

L’histoire La leçon de<br />

morale<br />

Effectif(Oi) 8,22 37,11 11,11 41,56<br />

Question I<br />

4.2.1.2- Résultats théoriques : Question I et II<br />

Modalité Oui Non<br />

Effectif(Oi) 95 5<br />

Question II<br />

Les actions des<br />

personnages<br />

Modalité Les Chants de la L’histoire La leçon de Les actions des<br />

forêt<br />

morale personages<br />

Effectif(Oi) 5 10 45 40<br />

70


Question I:<br />

4.2.1.3- Indicateur d’écart<br />

Nous avons utilisé des paramètres suivant la formule permettant de vérifier le test en partant<br />

des résultats obtenus et des résultats théoriques et nous avons observé les résultats ci-dessous<br />

conformément à la formule suivante: x 2 cal = Σ 2 i=1 (Oi- Ei) 2<br />

x 2 cal= 1,17<br />

x 2 0,05= 3,84<br />

Ei<br />

On constate que x 2 cal ≤ x 2 cal et on décide que l’échantillon est tiré d’une distribution<br />

théorique. En conclusion, la population étudiée aime les contes.<br />

Question II<br />

x 2 cal= 101,1526<br />

x 2 0,05= 7,8147<br />

On relève que x 2 cal ≥ x 2 cal et on décide que l’échantillon n’est pas tiré de la distribution<br />

théorique avec le risque de α = 0,05 de se tromper. En conclusion, les élèves ne maîtrisent pas<br />

forcément la visée de cet enseignement.<br />

Ces deux questions nous permettent ainsi de vérifier notre première hypothèse selon laquelle<br />

les élèves aiment les contes, mais ne connaissent pas nécessairement la portée de son étude.<br />

4.2.2- Hypothèse 2<br />

- Question III : Quels sont les aspects de votre cours qui les animent réellement ?<br />

Figure représentative de la troisième question<br />

71


- Question IV : Les élèves sont-ils particulièrement enthousiastes de découvrir des cultures<br />

différentes des leurs ?<br />

Figure représentative de la quatrième question<br />

4.2.2.1- Résultats obtenus : Questions III et IV<br />

Question III<br />

Modalité Lecture Les actions des<br />

personnages<br />

La leçon de morale<br />

Effectif(Oi) 43,33 23,33 33,33<br />

Question IV<br />

Modalité Oui Non<br />

Effectif(Oi) 26,67 73,33<br />

Question III<br />

4.2.2.2- Résultats théoriques : Question III et IV<br />

Modalité Lecture Les actions des<br />

personnages<br />

Effectifs(Oi) 10 40 50<br />

Question IV<br />

Modalité Oui Non<br />

Effectif(Oi) 90 10<br />

La leçon de morale<br />

72


Question III<br />

suivants :<br />

4.2.2.3- Indicateur d’écart<br />

Les effectifs calculés et théoriques étant pris en compte, nous avons obtenu les résultats<br />

x 2 cal= 123,5938<br />

x 2 0,05= 5,9915<br />

On note que x 2 cal ≥ x 2 cal et on décide que l’échantillon n’est pas tiré de la distribution<br />

théorique avec le risque α=0,05 de se tromper. Par conséquent, on peut conclure que les élèves sont<br />

plus animés par des aspects les moins importants dans les contes.<br />

Question IV<br />

x 2 cal= 445,6321<br />

x 2 0,05= 3,8415<br />

On relève que x 2 cal ≥ x 2 cal ; on déduit que l’échantillon n’est pas tiré de la distribution<br />

théorique avec le risque α=0,05 de se tromper. On conclut que les aspects culturels contenus dans<br />

les contes n’intéressent que très peu les apprenants.<br />

À partir des résultats de ces deux questionnements, nous pouvons valider notre deuxième<br />

hypothèse selon laquelle les apprenants se désintéressent des aspects qui appartiennent à une culture<br />

différente de la leur.<br />

Les présents résultats nous permettent ainsi de valider notre hypothèse générale selon<br />

laquelle une étude orientée des contes et adaptée aux attentes des apprenants, c’est-à-dire en tenant<br />

compte aussi bien des aspects culturels que de ceux interculturels permettrait à ces derniers de<br />

relativiser les différences culturelles.<br />

4.3- Perspectives<br />

4.3.1 Structuration des cours<br />

La société évolue, les contes avec elle car, de plus en plus, on retrouve dans ces récits des<br />

éléments ou attitudes propres à l’homme moderne. Ceci peut se justifier par le fait que le conteur<br />

cherche à rendre son récit toujours plus actuel, et de créer, ce faisant, une forme de sympathie voire<br />

de participation de son auditoire. 67 Le dynamisme du conte est perceptible aussi bien dans sa<br />

67 M. Kane, Essai sur les contes d’Amadou Coumba, op.cit., p.17.<br />

73


structure propre que dans son intrigue. C’est pour cette raison qu’il entretient avec la réalité, les<br />

croyances populaires et religieuses de la société à laquelle il appartient une relation très étroite. Les<br />

peuples de différentes cultures étant perpétuellement en contact, les mutations qui s’y opèrent sont<br />

également perceptibles dans les contes. L’éducation à l’interculturalité s’apparente ainsi de nos jours<br />

beaucoup plus à une nécessité dans la mesure où elle contribue à l’unité. Elle est même parfois<br />

inconsciente car ce n’est pas toujours de façon volontaire qu’on est influencé par une culture<br />

étrangère. Un sujet peut clamer son identité culturelle mais laisser entrevoir, dans ses actes et son<br />

comportement, des aspects relatifs à une culture différente de la sienne. Il est de ce fait question de<br />

susciter l’intérêt des apprenants pour l’intégration volontaire des différentes cultures. L’importance<br />

de cette action réside dans le fait que le discours sur l’homme s’étant développé de manière<br />

différente dans les diverses anthropologies et ethnologies, il est compréhensible que les études<br />

interculturelles en pâtissent davantage. Dans le processus enseignant / apprentissage des contes, des<br />

efforts peuvent être fait aussi bien au niveau de la structuration des cours qu’au niveau du choix des<br />

manuels.<br />

Les cours de lecture suivie, comme nous l’avons mentionné tantôt, gagneraient à se défaire<br />

d’un plan arrêté que l’on appliquerait à tous les contes à étudier. Chaque conte présente des aspects<br />

spécifiques qu’il serait important de relever selon les objectifs à atteindre. La nature des personnages<br />

en l’occurrence peut être significative dans un conte sans forcément l’être dans un autre.<br />

Par ailleurs, faire ressortir toute la richesse d’un conte implique nécessairement une étude<br />

méthodique et approfondie. L’apprenant devra d’emblée s’exercer à la lecture, laquelle sera suivie<br />

de la compréhension du texte pour en dégager la leçon de morale. Une deuxième séance pourra ainsi<br />

s’investir à relever les aspects culturels pour justifier l’identité du conte lu d’une part, puis<br />

démontrer le décloisonnement des cultures en passant par une étude des aspects interculturels dans<br />

ces récits d’autre part.<br />

L’exercice ne s’arrête pas là car l’enseignant doit se demander : quel est le degré de<br />

correspondance ou d’accord entre les éléments théoriques et ceux pratiques ? Cette question trouve<br />

toute son importance dans la mesure où l’intégrité et la culture est mesurée au degré de conformité<br />

entre la théorie et la pratique, d’où la nécessité d’évaluer à la fin de chaque séance de cours. Dans<br />

une classe telle que la 6 e , il n’est pas nécessaire de demander de but en blanc à un enfant s’il a<br />

intégré l’éducation à l’interculturalité car parfois, ils n’en sont pas toujours conscients. Il s’agit de<br />

leur donner des exercices d’application pendant le cours et un devoir pour vérifier leur niveau de<br />

performance. C’est dans cette optique que Maurice MAUVIEL affirme que du point de vue de<br />

74


l’interculturel, il sera important de mesurer les écarts entre les pratiques et les comportements réels<br />

et le discours sur l’identité […] Ces écarts montrent sans doute que le phénomène d’interculturalité<br />

peut ne pas être avoué par le sujet, mais observé dans ses comportements. 68<br />

4.3.2- Choix des manuels<br />

Dans la mesure où les élèves sont au centre du processus enseignement / apprentissage, il est<br />

question de tenir compte de leurs besoins et attentes. C’est pour cette raison que le choix des<br />

manuels représentant une culture camerounaise gagnerait à prendre en compte le fait que la diversité<br />

culturelle y est une réalité indéniable. C’est la raison pour laquelle il serait plus approprié de mettre<br />

au programme un recueil regroupant des contes de plusieurs régions du Cameroun pour qu’un<br />

pourcentage considérable d’élèves se sente impliqué dans la mise en évidence de l’identité<br />

culturelle. Ce procédé est d’autant plus nécessaire que les élèves n’ont pas toujours une<br />

connaissance pratique ou du moins nécessaire pour participer à l’étude des aspects d’une culture<br />

différente de la leur.<br />

Par ailleurs, il est à noter que l’organisation des enseignements peut varier suivant les lieux où<br />

on se trouve. C’est ainsi qu’à travers un manuel cosmopolite, l’enseignant pourrait opérer un choix<br />

de contes suivant les lieux où il se trouve en tenant compte des groupes culturels dominant dans la<br />

classe.<br />

Ce dernier chapitre de notre travail répond à la problématique : « N’existe-t-il pas des moyens<br />

à mettre en œuvre ou des aspects à prendre en considération pour que les élèves perçoivent aisément<br />

l’intérêt de cet enseignement ? ». Nous nous sommes attelée d’emblée à mettre en évidence<br />

l’importance que revêt l’étude des aspects relevant de l’interculturalité dans les contes sur les plans<br />

social, culturel et intellectuel. Cet aspect du travail a permis de relever que le surnaturel qui<br />

caractérise essentiellement le conte ne remet nullement en cause les thèmes, les réalités et les<br />

valeurs qu’il véhicule. Bien qu’il reflète un groupe ethnique en particulier, il n’en reste pas moins<br />

un véritable symbole à partir duquel la vertu est célébrée et le vice fustigé, ce qui lui permet de<br />

transcender les particularismes pour prôner des qualités communes. Nous avons procédé ensuite à la<br />

vérification de nos hypothèses de recherche, lesquelles stipulaient le désintéressement des élèves<br />

face aux aspects culturels contenues dans les contes qui leur sont étrangers ; leur estime pour ce type<br />

de récit et la non maîtrise de l’aboutissement de cet enseignement. La validation de ces hypothèses<br />

nous a incitée à envisager des moyens pour s’assurer d’une bonne éducation à l’interculturalité à<br />

68 M. Mauviel, (1988), « Études interculturelles en sciences sociales», op. cit., p.45.<br />

75


travers une structuration du cours mettant l’accent sur les compétences attendues et non pas sur le<br />

nombre de récits à étudier. Nous avons également, dans le même sillage, suggéré des manuels qui<br />

intègrent différentes cultures du pays. Il est donc possible de susciter l’intérêt des élèves pour les<br />

autres cultures en leur montrant qu’il n’y a qu’un pas lorsqu’on passe d’une culture à une autre et<br />

que les aspects communs peuvent largement primer sur ceux individuels.<br />

76


CONCLUSION GÉNÉRALE<br />

77


En définitive, ce travail intitulé Didactique des contes et interculturalité. Le cas de : « Les<br />

Chants de la forêt » de Lucien ANYA NOA et « Contes et légendes de la mythologie grecque » de<br />

Claude POUZADOUX s’est inspiré principalement du fait que les différences culturelles engendrent<br />

des oppositions d’idées et de comportements. D’emblée, il importe de permettre aux apprenants de<br />

sauvegarder les valeurs morales et culturelles reçues en héritage et à les transmettre aux générations<br />

nouvelles. Cet héritage s’apparente aux normes, aux modèles et conduites qui leur permettraient de<br />

bien s’intégrer dans la société. Une réalité s’est ainsi imposée: l’école, de par son statut<br />

d’organisation sociale regroupant des personnes venant d’horizons divers, mais liées par des<br />

interactions permanentes, s’avère être important pour l’intériorisation de la notion d’interculturalité.<br />

Cette dernière est la résultante directe de ces échanges et le conte est propice à la mise en évidence<br />

des influences réciproques entre personnes de cultures différentes. Les œuvres au programme de 6 e<br />

en général et ceux utilisés dans les établissements sus-mentionnés appartiennent à des cultures<br />

particulières dont celle grecque d’une part, et celle béti d’autre part. Cette réalité a permis de<br />

s’interroger sur l’impact de l’étude des aspects culturels contenus dans les contes sur certains<br />

apprenants. Pour résoudre ce problème, notre travail est divisé en quatre chapitres dont le premier<br />

est intitulé : « Dynamisme des contes et aperception du concept d’interculturalité ». Il a été question,<br />

dans ce chapitre, de présenter le conte aussi bien dans son contexte de production que dans sa<br />

structure narrative. Par ailleurs, la notion d’interculturalité a été abordée en relevant ce qui permet<br />

de l’identifier dans un conte pour en dégager les différents enjeux.<br />

que :<br />

En abordant le contexte de production des contes, nous avons ainsi relevé avec Lili BOULAY<br />

Tout bon narrateur est né poète et magicien. Il semble n’avoir d’autre but que celui<br />

d’entraîner son auditoire dans le monde enchanté du conte qu’il revit en s’incarnant dans ses<br />

personnages. Ainsi peu à peu l’histoire contée cessant d’être le monopole d’un seul narrateur<br />

devient à la fois l’aventure commune et partagée de tous, et l’aventure redécouverte, puis<br />

réinventée par chacun à son univers personnel. Là se crée sa propre durée, son propre espace<br />

en laissant libre cours à ses rêveries et à ses fantasmes 69 .<br />

La structure narrative a permis d’étudier la distribution des rôles entre personnages compte tenu de<br />

leurs différentes natures, de mettre également en évidence l’instabilité, le déséquilibre en présence<br />

au début des contes ; le sujet doit, de ce fait, être doté des facultés ou des compétences nécessaires<br />

pour se procurer l’objet convoité. Toujours dans cette partie, il a été noté que le surnaturel qui<br />

caractérise essentiellement le conte ne remet nullement en cause les thèmes et les réalités sociales<br />

évoquées ; c’est la raison pour laquelle nous avons relevé les différents thèmes et fonctions des<br />

69 P. N’da Kan, Le Conte africain et l’éducation, op.cit., pp.18-19.<br />

78


contes. La déduction tirée à cet effet celle selon laquelle les contes peuvent se révéler très brefs ou<br />

très longs compte tenu des différentes péripéties imposées par la nature du message ou<br />

l’enseignement qu’ils veulent véhiculer. Toutes les actions des sujets sont ainsi influencées par des<br />

situations ou faits externes suivant une initiative libre ou non, lesquelles aboutissent à un<br />

dénouement positif ou négatif compte tenu des performances des héros, des moyens dont ils<br />

disposent et même de l’idéologie à laquelle leur nature renvoie. De ce point de vue, il est possible de<br />

prédire le dénouement d’un récit juste en s’enquérant de la nature des actants, en relation avec les<br />

croyances sociales du groupe en présence.<br />

L’appréhension de l’interculturalité dans le conte a constitué le deuxième volet de ce chapitre<br />

liminaire. Il en ressort que la contigüité de plusieurs cultures entraîne le phénomène de<br />

l’interculturalité qui implique que les réalités propres à une culture peuvent se retrouver dans une<br />

autre, ou encore qu’il existe des aspects communs à plusieurs cultures. Les particularismes peuvent,<br />

de ce fait, faire bon ménage avec les universalismes nés du contact de plusieurs cultures. Ce<br />

phénomène est donc perceptible dans les contes à travers les thèmes, les isotopies, la morale. Par la<br />

suite, dégager ses enjeux a permis de montrer la nécessité de prôner l’enrichissement mutuel qui<br />

découle du contact des personnes de différentes cultures.<br />

Le deuxième chapitre porte sur les enquêtes sur l’enseignement des contes en 6 e et répond à la<br />

problématique « Les apprenants ne manifestent-ils pas du désintéressement face à l’étude des<br />

cultures différentes des leurs ?» Dans le premier volet de ce chapitre, les livres de conte au<br />

programme de 6 e dans les établissements questionnés ont été présentés. Pour chacune de ces œuvres,<br />

nous avons déterminé le contexte de production, la structure externe et interne, la thématique, les<br />

aspects culturels et l’intérêt de l’œuvre en question. À travers cette étude, on comprend que c’est<br />

l’extrême richesse de ces contes qui leur a probablement conférés une place dans les œuvres au<br />

programme scolaire du Cameroun.<br />

Le deuxième volet de ce chapitre s’est consacré à l’analyse et à l’interprétation des résultats de<br />

nos enquêtes, lesquelles étaient constituées de questionnaires distribués aux élèves des Lycées de la<br />

Cité verte et d’Éfoulan et au CES bilingue d’Édéa 1 er . Des fiches ont également été distribuées aux<br />

enseignants de français dans les établissements susmentionnés et auxquels nous avons associé le<br />

lycée de Nkolbisson. Nous avons ainsi pu constater que l’enseignement-apprentissage des contes est<br />

aussi bien prisé par les enseignants que les apprenants sans pour autant que la nature des intérêts soit<br />

la même. Ces derniers sont plus attirés par le côté ludique de ces récits et les aspects relatifs à la<br />

culture ne les enchantent que partiellement et encore moins au CES Bilingue d’Edéa où la majorité<br />

79


se trouve étrangère du point de vue culturel aux contes étudiés. Il a été noté également que les<br />

enseignants sont conscients du manque d’enthousiasme des élèves à découvrir d’autres cultures et ils<br />

s’accordent avec nous sur la nécessité de briser cette glace en leur montrant le bien-fondé d’une telle<br />

étude, et surtout en les amenant à s’identifier dans des récits en répertoriant les réalités communes à<br />

plusieurs groupes.<br />

Le troisième chapitre quant à lui, est intitulé : « Didactisation : Éducation à l’interculturalité<br />

par les contes ». Ce chapitre répond à la problématique « comment pourrait procéder l’enseignant<br />

pour adapter cette étude de façon à permettre aux apprenants de concevoir l’unité dans la diversité<br />

culturelle ? »<br />

Nous nous sommes attelée d’emblée à organiser les enseignements en relevant<br />

approximativement le nombre de séances effectif de cours suivant les découpages séquentiels ;<br />

ensuite l’adaptation des séances aux séquences a facilité la détermination du nombre de cours<br />

pouvant être consacrés aux différents livres de contes, lesquels peuvent permettre une organisation<br />

annuelle des enseignements. L’enseignant peut, de ce fait, organiser ses cours sur toute l’année<br />

scolaire et le choix des contes à étudier et les aspects à mettre en évidence seront fait conformément<br />

aux objectifs à atteindre.<br />

Par la suite, le repérage des aspects culturels et interculturels dans les différents contes<br />

préalablement choisis dans les œuvres au programme a permis de mettre en évidence la réalité selon<br />

laquelle les aspects à étudier peuvent varier ou non d’un conte à un autre. Ce dernier doit pouvoir<br />

répondre aux attentes aussi bien de l’enseignant qui s’est fixé un but à atteindre, que de l’apprenant<br />

qui est au centre de ce processus.<br />

Enfin, nous avons proposé trois fiches pédagogiques relatives aux étapes essentielles<br />

suivantes : la lecture, la compréhension du texte, la leçon de morale, la mise en évidence des réalités<br />

culturelles et interculturelles, et enfin le soulignement de l’importance du texte. Deux séances de<br />

cours sont, à notre avis, nécessaires respectivement pour la compréhension effective du conte d’une<br />

part, et pour la répartition des éléments spécifiques et communs à plusieurs cultures d’autre part.<br />

Dans le dernier chapitre intitulé « Intérêt de l’étude et perspectives », nous résolvions la<br />

problématique suivante : « N’existe-t-il pas des moyens à mettre en œuvre ou des aspects à prendre<br />

en considération pour que les élèves perçoivent aisément l’intérêt de cet enseignement ? ». L’intérêt<br />

d’une telle éducation a été présenté sur les plans social, culturel et intellectuel. En outre, l’utilisation<br />

du test du Chi-deux tiré d’un logiciel scientifique et consistant en la détermination de l’écart entre<br />

les différents résultats théoriques et ceux obtenus a contribué en la vérification de nos hypothèses.<br />

80


Ce logiciel nous a ainsi permis de valider nos hypothèses secondaires qui stipulent que les élèves<br />

de 6 e aiment les contes sans nécessairement maîtriser l’aboutissement ou la visée de leur étude, et<br />

que les aspects culturels contenus dans ces récits désintéressent les apprenants qui n’appartiennent<br />

pas à la culture en question. Ces dernières ont conduit à la validation notre hypothèse générale qui<br />

était la suivante : « Une étude orientée des contes et adaptée aux attentes des apprenants conduirait à<br />

un relativisme des différences culturelles ». On comprend dès lors que si le conte contribue à une<br />

aperception de l’identité culturelle d’un groupe social, il n’en demeure pas moins qu’il regorge<br />

d’aspects qui ont tendance à réduire les barrières sociales. Ces aspects doivent donc être mis en<br />

évidence dans l’enseignement des contes afin que les apprenants se rendent compte du contact<br />

historique entre peuples et des possibilités identiques de création du génie de l’homme, de toute<br />

origine 70 . Ce qui implique donc forcément le décloisonnement des différentes cultures. Au final,<br />

nous avons formulé quelques suggestions pouvant permettre de faciliter l’éducation à<br />

l’interculturalité.<br />

Il s’agit notamment de structurer le cours de façon à avoir un enseignement approfondi et<br />

méthodique intégrant les aspects culturels et interculturels ; lesquels ne pourront réellement être<br />

effectifs que si deux séances de cours sont utilisées pour un conte à étudier.<br />

Par ailleurs, nous avons proposé l’utilisation des manuels intégrant différentes cultures et<br />

impliquant ainsi une représentation plus grande des groupes ethniques camerounais. Nous pouvons<br />

déduire avec François GUIYOBA que l’entre-culture est constituée des ressemblances entre les<br />

cultures, c’est-à-dire de ce qu’elles ont naturellement en commun. Ce qui implique que les<br />

différences sont, à priori, exclues de cette entre-culture, appréhendées qu’elles sont comme éléments<br />

rédhibitoires 71 .<br />

En définitive, on peut affirmer que la société évolue, et les contes avec elle. De plus en plus,<br />

on retrouve dans ces récits des aspects relatifs à l’homme contemporain entre autres les différentes<br />

actions des personnages, les thèmes évoqués, les valeurs culturelles en présence, les espaces<br />

parcourus et les habitudes alimentaires. Ces récits s’éloignent donc de plus en plus du temps<br />

mythique, c’est-à-dire une époque où le monde n’était pas encore ce qu’il est maintenant, le monde<br />

des origines. Ils se rapportent beaucoup plus à un passé récent et l’évocation des réalités<br />

invraisemblables témoignent juste du désir d’imposer ses propres règles à la réalité. Les influences<br />

70 P. N’da Kan, Le Conte africain et l’éducation, op.cit., pp.18-19.<br />

71 F. Guiyoba, (2011), «L’Intermédialité comme paradigme basique de l’aperception didactique de l’interculturalité», in<br />

Syllabus : Revue scientifique interdisciplinaire de l’ENS, Série Lettres, Numéro spécial, langue, culture et identité, p.<br />

226.<br />

81


ésultant des contacts culturels ne sont donc pas seulement perceptibles dans les comportements des<br />

uns et des autres, mais aussi dans les littératures des différentes sociétés. Le conte s’est avéré<br />

approprié à mettre en évidence ces interférences. De par son apparence évasive, l’intérêt d’un élève<br />

en cycle d’éveil est d’emblée suscité, ce qui facilite la transmission du message symbolique que ce<br />

récit sous-tend, dont celui de l’expression aussi bien des individualismes que des universalismes.<br />

82


RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES<br />

83


I- CORPUS<br />

-ANYA NOA, Lucien, (2009), Les Chants de la forêt, Yaoundé, Afrédit.<br />

-POUZADOUX, Claude, (1998), Contes et légendes de la mythologie grecque, Paris, Nathan.<br />

II- AUTRES RECUEILS<br />

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-DONG’ AROGA, Joseph, (2001), Au clair de lune .Les Contes du Cameroun, Yaoundé, PUY, coll.<br />

« Plain chant.»<br />

-MEYER, Gérard, (1987),Contes du pays Malinké, Paris, Karthala.<br />

-NOYE, Dominique, (1982), Contes Peuls de Baba Zandou, Paris, Edicef, coll. « Fleuve et<br />

Flamme.»<br />

III-OUVRAGES GÉNÉRAUX<br />

-BETTELHEIM, Bruno, (1979), Psychanalyse des contes de fées, Paris, Robert Laffont, coll.<br />

« Pluriel.»<br />

-BOULAY, Lily, (1977), Magie du conte. Ses rythmes, sa dynamique, Paris, Armand Colin.<br />

-BOURGUIGNON, Magali, (2005), Eduquer à l’interculturalité à travers l’étude et l’écriture des<br />

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-BREMOND, Claude, (1973), Logique du récit, Paris, Le Seuil, 1973.<br />

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-DECOURT, Nadine et RAYMOND, Michelle, (1999), Contes et diversité des cultures : le jeu du<br />

même et de l’autre, Argos, Démarche, CRDP de l’académie de Lyon.<br />

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interculturelle, Paris, Karthala, coll. « Hommes et sociétés ».<br />

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Saint Paul.<br />

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-FONKOUA, Pierre, (1999), Nouveaux défis de la littérature orale africaine, sous la direction<br />

MATATEYOU, Emmanuel, Yaoundé, PUY.<br />

84


-GREIMAS, Algirdas Julien et COURTÈS, Joseph, (1985), Sémiotique : dictionnaire raisonné de<br />

la théorie du langage, Paris, Hachette.<br />

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-HAMON, Philippe, (1977), «Pour un statut sémiologique du personnage» in Poétique du récit,<br />

Paris, Le Seuil.<br />

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-MBALA ZE, Barnabé, (1998), Sémiotique greimassienne et transposition didactique, Yaoundé,<br />

PUY.<br />

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Paris, Gallimard.<br />

-PROPP, Vladimir, (1970), Morphologie du conte, Paris, Le Seuil, 1970.<br />

-TSOUNGUI, Françoise, (1986), Clefs pour le conte africain et créole, Paris, CILF, coll. « Fleuve et<br />

Flamme. »<br />

IV- OUVRAGES DIDACTIQUES<br />

-BUREAU, René et DE SAIVRE, Denyse, (1998), Apprentissage et cultures : les manières<br />

d’apprendre, Paris, Karthala.<br />

-COLIN, Lucette et MULLER, Burkhard, (1996), La Pédagogie des rencontres interculturelles.<br />

Economica, Anthropos.<br />

-D’HAINAUT, Louis, (1977), Des fins aux objectifs en éducation, Paris, Nathan.<br />

-DENIZOT, Jean-Claude, (1995), Structure des contes et pédagogie, CNDP de Bourgogne, Dijon.<br />

-GIUST DES PRAIRIES, Florence et MULLER, Burkhard, (1997), Se former dans un contexte de<br />

rencontres interculturelles, Economica, Anthropos.<br />

-JONNAERT, P., (2002), Compétences et socioconstructivisme. Un cadre théorique. Perspectives<br />

en éducation et en formation, Bruxelles, Labor.<br />

-N’DA KAN, Pierre, (1984), Le Conte africain et l’éducation, Paris, L’Harmattan.<br />

85


V- ARTICLES<br />

-BOBBIT, Franklin,(1967), « Educational objective ; help or hindrance », in « L’Approche par<br />

compétence », technologie de rationalisation pédagogique, http//:www.cirst.uqam.ca.( 13/09/2011 à<br />

14h02).<br />

-GUIYOBA, François, (2011), « L’Intermédialité comme paradigme basique de l’aperception<br />

didactique de l’interculturel » in Syllabus : Revue scientifique interdisciplinaire de l’ENS, Série<br />

lettres, Numéro spécial, langue, culture et identité.<br />

-HOLM, Helge Vidar, (2011), «Maalouf, Fanon, Sartre et Obama : quatre approches de l’identité<br />

complexe » in Syllabus :Revue scientifique interdisciplinaire de l’ENS, Série lettres, Numéro<br />

spécial, langue, culture et identité.<br />

-MAUVIEL, Maurice, (1988), « Etudes interculturelles en sciences sociales » in Apprentissage et<br />

cultures : les manières d’apprendre, Paris, Karthala.<br />

-TABARY, Jean Claude, (1988), « Les Stratégies individuelles dans l’apprentissage » in<br />

Apprentissage et cultures : les manières d’apprendre, Paris, Karthala.<br />

VI- MÉMOIRES ET THÈSE<br />

-BITEENE, Louise Nadège, (2009), L’Enseignement-apprentissage des cultures par le conte en<br />

classe de sixième au secondaire, le cas de « Les Contes du Cameroun » de C. Binam Bikoi et E.<br />

Soundjock et « Contes et légendes de la mythologie grecque »de C. Pouzadoux, Mémoire de<br />

DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, Inédit.<br />

-ZONGO, Claire, (2011), Didactique de l’interculturalité en milieu scolaire dans l’enseignement du<br />

français au Cameroun, Mémoire de DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, Inédit.<br />

-KONO, Esther Rebecca, (2011), L’Enseignement de la lecture méthodique au lycée et l’approche<br />

par compétence, Mémoire de DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, Inédit.<br />

-NGO NKOU, Pétronille Carole Nicaise, (2011), Didactique de la lecture suivie et dirigée : une<br />

perspective maïeutique du processus d’automatisation des élèves en matière de lecture, Mémoire de<br />

DI.P.E.S. II, ENS, Yaoundé, Inédit.<br />

-ABENA BELLA, Paul Alain, (1999), Histoire racontée et stratégie discursive dans les récits<br />

folkloriques négro-africains. Analyse sémiotique des « Contes du Cameroun » D’Emmanuel<br />

Soundjock, des «Contes D’Amadou Coumba », de Birago Diop et du « Pagne noir » de Bernard<br />

Dadie, Doctorat, cycle 3, UYI.<br />

86


VII- TEXTES OFFICIELS<br />

-Instructions ministérielles numéro 135\0\40MINEDUC\8G\IGP fixant les objectifs, les principes,<br />

méthodes et programmes dans l’enseignement du français au premier et au second cycle des lycées<br />

et collèges.<br />

-Les états généraux de l’éducation,(1995).<br />

-Loi d’orientation de l’éducation au Cameroun, (1998).<br />

VIII- DICTIONNAIRES<br />

-Dictionnaire de la langue française, (1995), Paris, Larousse.<br />

-Dictionnaire universel, (2002), Hachette, Edicef.<br />

-DUCROT, Jean-Marie Oswald, (1995), Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du<br />

langage, Paris, Le Seuil.<br />

IX- WEBOGRAPHIE<br />

-« L’Approche par compétence», technologie de rationalisation pédagogique, http// :www.cirst<br />

.uqam.ca. consulté le 13/09/2011 à 14H02.<br />

-http :www. Google. Cm/Search hl =fr source=hp& q= les+contes+africains consulté le 07/01/2011<br />

à 09h43.<br />

-http://fr.Wikipedia.org/wiki/intercultural/ consulté le 22/11/2011 à 13h02.<br />

-http://sara.orapao.com//2010/06/23/contes-et-legendes-la-mythologie-grecque-de-Claude-<br />

Pouzadoux consulté le 02/02/2012 à 14h34.<br />

-http://www.babelio.com/auteur/claude pouzadoux/9705 consulté le 02/02/2012 à 14h08.<br />

-www.Aulaintercultureal.org/article.php3?d-article-407 consulté 22/11/2011 à 13h04.<br />

87


ANNEXES<br />

88


ANNEXE 1<br />

FICHE D’ENQUÊTE ADRESSÉE AUX ÉLÈVES DE LA CLASSE DE 6 e<br />

Chers élèves, le présent questionnaire vous est proposé dans le cadre de la réalisation d’un<br />

mémoire de fin de formation à l’École normale supérieure de Yaoundé. Il s’intitule Didactique des<br />

contes et interculturalité. Nous comptons sur votre sincérité car il y va de la scientificité de ce<br />

travail de recherche.<br />

Nom de l’établissement : ………………………………………………………. ………………<br />

Tranche d’âge : 8 à 10ans 11 à 13ans 14 à 16ans<br />

Sexe :…………………………………………………………………………………………….<br />

Région d’origine :……………………………………………………….. …………………......<br />

1-) Aimez-vous les contes ? a-Oui ; b-Non<br />

2-) Après avoir étudié le conte, comment pouvez-vous le définir ?<br />

a- C’est une histoire sans importance ; b- c’est une histoire amusante et divertissante ; c-<br />

c’est une histoire véhiculant des valeurs culturelles ;<br />

NB : il est possible de cocher 2 cases à la fois.<br />

3-) Êtes-vous content de suivre les cours sur les contes ? a-Oui. . ; b-Non . ;<br />

pourquoi ?.....................................................................................................................................<br />

4-) Qu’est-ce qui vous intéresse dans ces récits ? a- Les exploits des personnages héros ; b- les<br />

actions surnaturelles ; c- la découverte d’autres cultures ; d- rien de particulier ;<br />

5-) Qu’avez-vous appris de nouveau en étudiant les<br />

contes ?....................................................................................................................................................<br />

.............................................................................................................................................<br />

6-) Sur quels aspects s’attardait votre professeur pendant les<br />

enseignements ?............................................................................................................................<br />

7-) Comment réagirez-vous si on vous demandait d’apprendre des cultures différentes de la vôtre ?<br />

a- vous ne seriez pas intéressé car ce n’est pas votre culture ; b- vous l’apprendrez quand-même<br />

si vous vous sentiez obligé ; c- Vous le ferez avec plaisir car vous trouvez cela est important<br />

89


ANNEXE 2<br />

FICHE D’ENQUÊTE ADRESSÉE AUX ENSEIGNANTS DE FRANÇAIS DE LA CLASSE<br />

DE 6 e<br />

Monsieur / Madame, le présent questionnaire vous est proposé dans le cadre de la réalisation<br />

d’un mémoire de fin de formation à l’École normale supérieure de Yaoundé. Il s’intitule Didactique<br />

des contes et interculturalité. Nous comptons sur votre sincérité car il y va de la scientificité de ce<br />

travail de recherche.<br />

Nom de l’établissement : ………………………………………………………………………..<br />

1-) Prenez-vous du plaisir à dispenser le cours de lecture suivie en classe de 6 e ? a- Oui .; b-<br />

Non ;<br />

2-) Sur quels aspects des contes insistez-vous pendant vos enseignements?................................<br />

…………………………………………………………………………………….......................<br />

3-) Les élèves manifestent-ils de l’enthousiasme pendant ces enseignements ? a-oui ; b-non<br />

4-) Si oui, quels sont les aspects de votre cours qui les animent réellement ?..............................<br />

……………………………………………………………………………………………….......<br />

5-) Étudiez-vous les aspects culturels contenus dans les contes pendant ce cours ? a- oui ; b-<br />

non<br />

6-) Si oui, les élèves sont-ils particulièrement enthousiastes de découvrir des cultures différentes des<br />

leurs ? a- oui . ; b-non ;<br />

7-) Pensez-vous qu’il soit possible de susciter leur intérêt pour ces différentes cultures ? a- oui. . ;<br />

b- non<br />

8-) Si oui, comment ?....................................................................................................................<br />

…………………………………………………………………………………………………...<br />

90


ANNEXE 3<br />

« La vérité vaut mieux que le mensonge »<br />

Voici ce qui arriva. Un jour, Zee le léopard partit à la chasse comme il en avait l’habitude. Il<br />

trouva le Francolin debout au milieu de la piste et lui posa cette question : « Francolin, fils de mon<br />

père, à quoi vous servent au juste les griffes que vous portez aux pattes ? » Le Francolin dit à<br />

Zee : « Elles nous servent à attraper le gibier, comme toi, Léopard qui es là debout devant moi. Si tu<br />

n’avais pas été mon ami, je t’aurais déjà mangé. »<br />

À ces mots, Zee eut très peur. Il s’enfuit et descendit dans la vallée. Tout à coup, il vit la<br />

femme du Francolin debout sur la piste. Il s’arma de courage et alla lui poser la même question.<br />

- À quoi vous servent au juste les griffes que vous portez sur vos pattes ?<br />

- À rien de spécial, répondit la femme du Francolin. C’est juste pour attraper les vers de terre qui<br />

nous servent de nourriture.<br />

À ces mots, le Léopard se saisit de la femme du Francolin et le dévora. Puis, il rebroussa<br />

chemin vers le haut de la forêt septentrionale, attrapa Francolin lui-même et se mit à le manger.<br />

La vérité vaut mieux que le mensonge. Le mensonge attire des ennuis à lui-même et à sa<br />

famille.<br />

Lucien ANYA NOA, Les chants de la forêt, conte 10, page 49.<br />

91


ANNEXE 4<br />

UN MONDE CHAOTIQUE : « La création du monde »<br />

À l’origine, rien n’avait de forme dans l’univers. Tout était confondu et on ne distinguait pas<br />

la terre du ciel ni de la mer. Cet abîme brumeux s’appelait le Chaos. Combien de temps cela dura-t-<br />

il ? On l’ignore encore !<br />

Une puissance mystérieuse, un dieu peut-être, s’en mêla et entreprit d’y mettre de l’ordre. Il<br />

commença par rassembler de quoi façonner le disque terrestre, puis il le suspendit dans le vide. Au-<br />

dessus, il creusa la voûte céleste qu’il remplit d’air et de lumière. Des plaines verdoyantes<br />

s’étalèrent alors à la surface de la terre et des montagnes rocheuses se dressèrent au-dessus des<br />

vallées. Le flot des mers vint ceinturer les rivages. Obéissant au commandement divin, les eaux<br />

pénétrèrent dans les bassins pour former des étangs, des torrents dévalèrent les pentes et des fleuves<br />

serpentèrent entre les talus.<br />

Ainsi furent créées les parties essentielles de notre monde : elles n’attendaient plus que leurs<br />

habitants. Les astres et les dieux allaient bientôt occuper le ciel, puis, dans les fonds marins, les<br />

poissons aux luisantes écailles éliraient domicile, l’air serait réservé aux oiseaux et la terre à toutes<br />

les autres bêtes encore sauvages.<br />

Il fallait un couple de divinités pour engendrer de nouveaux dieux. Ce furent Ouranos, le<br />

Ciel, et Gaia, la Terre, qui mirent au monde toute une ribambelle d’êtres étranges.<br />

Claude POUZADOUX, Contes et légendes de la mythologie grecque, conte 1, page 11.<br />

92


TABLE DES MATIÈRES<br />

DÉDICACE ..................................................................................................................................... i<br />

REMERCIEMENTS ..................................................................................................................... ii<br />

LISTE DES ABRÉVIATIONS ................................................................................................... iii<br />

LISTE DES TABLEAUX ............................................................................................................ iv<br />

RÉSUMÉ ........................................................................................................................................ v<br />

ABSTRACT .................................................................................................................................. vi<br />

INTRODUCTION GÉNÉRALE .................................................................................................. 1<br />

CHAPITRE 1-DYNAMISME DES CONTES ET APERCEPTION DU CONCEPT<br />

D’INTERCULTURALITÉ ............................................................................................................. 10<br />

1.1- Dynamisme des contes ............................................................................................................. 11<br />

1.1.1- Conditions de production .............................................................................................................. 12<br />

1.1.1.1- L’orateur ................................................................................................................................ 12<br />

1.1.1.2- L’auditoire ............................................................................................................................. 12<br />

1.1.1.3- L’espace ................................................................................................................................. 12<br />

1.1.1.4- Le temps ................................................................................................................................ 13<br />

1.1.2- Étapes de production ..................................................................................................................... 13<br />

1.1.2.1- Le préambule ......................................................................................................................... 14<br />

1.1.2.2- La formule introductive .......................................................................................................... 14<br />

1.1.2.3- La narration proprement dite................................................................................................... 15<br />

1.1.2.4- La formule finale .................................................................................................................... 15<br />

1.1.3- Structure narrative ......................................................................................................................... 15<br />

1.1.3.1- Épreuves contractuelles .......................................................................................................... 16<br />

1.1.3.2- Épreuves performancielles ...................................................................................................... 16<br />

1.1.3.3- Épreuves sanctionnantes ......................................................................................................... 17<br />

1.1.4- Fonction axiologique ..................................................................................................................... 17<br />

1.1.4.1- Attributs des personnages ....................................................................................................... 17<br />

93


1.1.4.2- Thématique des contes............................................................................................................ 19<br />

1.1.4.3- Fonctions des contes ............................................................................................................... 20<br />

1.2- De l'interculturalité dans les contes ................................................................................ 21<br />

1.2.1- Appréhension des concepts ........................................................................................................... 22<br />

1.2.1.1- Culture ................................................................................................................................... 22<br />

1.2.1.2- Interculturalité ........................................................................................................................ 22<br />

1.2.2.- Identification de l’interculturalité dans les contes ......................................................................... 23<br />

1.2.2.1- Aspects ludiques ..................................................................................................................... 23<br />

1.2.2.2- Les thèmes ............................................................................................................................. 24<br />

1.2.2.3- Les isotopies .......................................................................................................................... 24<br />

1.2.2.4- La morale ............................................................................................................................... 24<br />

1.2.3- Enjeux de l’interculturalité dans le conte ....................................................................................... 25<br />

1.2.3.1- Objectifs................................................................................................................................. 25<br />

1.2.3.2- Fonctions ............................................................................................................................... 25<br />

CHAPITRE 2: ENQUÊTES SUR L’ENSEIGNEMENT DES CONTES EN 6 e :<br />

DÉROULEMENT ........................................................................................................................... 28<br />

2.1- Présentation des livres de conte au programme de 6 e ........................................................... 29<br />

2.1.1- «Contes et légendes de la mythologie grecque» ............................................................................. 29<br />

2.1.1.1- Contexte de production ........................................................................................................... 29<br />

2.1.1.2- Structure externe et interne ..................................................................................................... 30<br />

2.1.1.3- La thématique ......................................................................................................................... 31<br />

2.1.1.4- Les aspects culturels ............................................................................................................... 31<br />

2.1.1.5 Intérêt de l’œuvre .................................................................................................................... 32<br />

2.1.2- « Les Chants de la forêt» ............................................................................................................... 32<br />

2.1.2.1- Contexte de production ........................................................................................................... 32<br />

2.1.2.2- Structure externe et interne ..................................................................................................... 32<br />

2.1.2.3- La thématique ......................................................................................................................... 33<br />

2.1.2.4- Les aspects culturels ............................................................................................................... 33<br />

2.1.2.5- Intérêt de l’œuvre ................................................................................................................... 34<br />

2.2- Résultats, Analyses et interprétations des enquêtes .............................................................. 34<br />

2.2.1- Type de questionnaire ................................................................................................................... 34<br />

2.2.2- Résultats des enquêtes ................................................................................................................... 35<br />

94


2.2.2.1- Auprès des élèves de la classe de 6 e ........................................................................................ 35<br />

2.2.2.2 Auprès des enseignants de français .......................................................................................... 39<br />

2.2.3- Analyse et interprétation des résultats ........................................................................................... 41<br />

2.2.3.1- Cas des élèves de la classe de 6 e ............................................................................................. 41<br />

2.2.3.2- Cas des enseignants de français .............................................................................................. 42<br />

CHAPITRE 3 : DIDACTISATION : ÉDUCATION À L’INTERCULTURALITÉ PAR LES<br />

CONTES .......................................................................................................................................... 45<br />

3.1 Organisation des enseignements .............................................................................................. 46<br />

3.1.1- Les Séquences ............................................................................................................................... 46<br />

3.1.2- Les Séances .................................................................................................................................. 47<br />

3.1.3- Adaptation des séances aux séquences ........................................................................................... 48<br />

3.2- Choix des contes ....................................................................................................................... 48<br />

3.2.1- Répartition des aspects culturels et interculturels dans « Les Chants de la forêt » ........................... 48<br />

3.2.2- Répartition des aspects culturels et interculturels dans « Contes et légendes de la mythologie<br />

grecque » ................................................................................................................................................ 50<br />

3.3- Élaboration des fiches pédagogiques ...................................................................................... 51<br />

2.3.1- Fiche pédagogique N° 1 ................................................................................................................ 52<br />

3.3.2- Fiche pédagogique N° 2 ................................................................................................................ 56<br />

3.3.3- Fiche pédagogique N° 03 .............................................................................................................. 59<br />

CHAPITRE 4 : INTÉRÊT DE L’ÉTUDE ET PERSPECTIVES ............................................... 65<br />

4.1- Intérêt de l’étude ...................................................................................................................... 66<br />

4.1.1- Sur le plan culturel ........................................................................................................................ 66<br />

4.1.2- Sur le plan social ........................................................................................................................... 67<br />

4.1.3- Sur le plan intellectuel ................................................................................................................... 68<br />

4.2- Vérification des hypothèses ..................................................................................................... 68<br />

4.2.1- Hypothèse 1 .................................................................................................................................. 69<br />

4.2.1.1- Résultats obtenus : Questions I et II ........................................................................................ 70<br />

4.2.1.2- Résultats théoriques : Question I et II ..................................................................................... 70<br />

4.2.1.3- Indicateur d’écart.................................................................................................................... 71<br />

95


4.2.2- Hypothèse 2 .................................................................................................................................. 71<br />

4.2.2.1- Résultats obtenus : Questions III et IV .................................................................................... 72<br />

4.2.2.2- Résultats théoriques : Question III et IV ................................................................................. 72<br />

4.2.2.3- Indicateur d’écart.................................................................................................................... 73<br />

4.3- Perspectives ............................................................................................................................... 73<br />

4.3.1 Structuration des cours ................................................................................................................... 73<br />

4.3.2- Choix des manuels ........................................................................................................................ 75<br />

CONCLUSION GÉNÉRALE ......................................................................................................... 77<br />

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES ...................................................................................... 83<br />

ANNEXES ........................................................................................................................................ 88<br />

TABLE DES MATIÈRES .............................................................................................................. 93<br />

96

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