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Contract Cadre BENEF – Lot No.1<br />

Lettre <strong>de</strong> Contrat N° 2008/159339 – Version 2<br />

FAISABILITE D’UNE NOUVELLE<br />

ORGANISATION DU FINANCEMENT DE<br />

L’APPROVISIONNEMENT<br />

EN INTRANTS DE LA FILIERE COTON<br />

EN CÔTE D’IVOIRE<br />

RAPPORT DEFINITIF<br />

Mars 2009<br />

Préparé par :<br />

Joël LE TURIONER<br />

Expert marketing intrants coton<br />

in association with:


<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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REMERCIEMENTS<br />

Nous tenons à remercier vivement ici toutes les personnes qui ont contribué à cette étu<strong>de</strong><br />

relative à la « faisabilité d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong><br />

l’approvisionnement en intrants » pour le coton en Côte d’Ivoire ; pour le temps qu’elles<br />

nous ont consacré, pour les échanges très constructifs, pour les contributions et pour<br />

l’accueil toujours très chaleureux qui nous a été réservé lors <strong>de</strong> nos visites.<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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PREAMBULE<br />

Ce rapport est financé par la Commission Européenne et est présenté par monsieur<br />

Joël LE TURIONER pour le MINAGRI et la Commission Européenne. Il ne reflète pas<br />

nécessairement l’opinion <strong>du</strong> MINAGRI ou <strong>de</strong> la Commission.<br />

.<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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ACRONYMES :<br />

ACE Audit, contrôle et expertise<br />

AFFICOT-CI Association <strong>de</strong>s Faîtières <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

AIC Association interprofessionnelle <strong>du</strong> coton<br />

APROCOT-CI Association professionnelle <strong>de</strong>s sociétés cotonnières en Côte d’Ivoire<br />

ARECA Autorité <strong>de</strong> régulation <strong>du</strong> coton et <strong>de</strong> l’anacar<strong>de</strong><br />

BAIC Bon d’achat d’intrants coton<br />

BM Banque Mondiale<br />

CAGIA Coopérative d’approvisionnement et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s intrants agricoles<br />

CDA Calendrier décisionnel d’achat<br />

CEIC Compte épargne intrants coton<br />

CGM Coton génétiquement modifié<br />

CIDT Compagnie ivoirienne <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s textiles<br />

CNRA Centre <strong>de</strong> recherche agronomique<br />

COIC Compagnie ivoirienne <strong>du</strong> coton<br />

CROPLIFE-CI Association professionnelle <strong>de</strong>s fournisseurs d’intrants en Côte<br />

d’Ivoire (Ex UNIPHYTO)<br />

CSPR Centrale <strong>de</strong> sécurisation <strong>de</strong>s paiements et <strong>de</strong>s recouvrements<br />

DEC Délégation <strong>de</strong> la commission européenne<br />

DOPA Développement <strong>de</strong>s opérations agro-in<strong>du</strong>strielles<br />

EIG Epargne intrant garantie<br />

FIRCA Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole<br />

FISDES Fonds ivoiro-suisse <strong>de</strong> développement économique et social<br />

FSAEC Fonds <strong>de</strong> solidarité pour l’accès élargi à la culture <strong>du</strong> coton<br />

GI Groupement informel<br />

IC Ivoire Coton<br />

INTERCOTON Association interprofessionnelle <strong>de</strong> la filière coton<br />

LCCI La compagnie cotonnière ivoirienne<br />

MINAGRI Ministère <strong>de</strong> l’agriculture<br />

OPA Organisation professionnelle agricole<br />

SC Société cotonnière<br />

SICOSA Société in<strong>du</strong>strielle <strong>de</strong>s savanes<br />

SOFICOCI Société <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants coton en Côte d’Ivoire<br />

URECOS-CI Union régionale <strong>de</strong>s coopératives <strong>de</strong>s savanes en Côte d’Ivoire<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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SOMMAIRE :<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

1. Expériences comparables<br />

1.1. Etat <strong>de</strong>s lieux en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest et dans le mon<strong>de</strong><br />

1.2. Expériences comparables<br />

1.2.1. Cas <strong>de</strong> la Chine<br />

1.2.2. Cas <strong>de</strong> la Tanzanie<br />

1.2.3. Cas <strong>du</strong> Rwanda<br />

1.2.4. Cas <strong>de</strong> la Côte d’Ivoire<br />

1.3. Leçons tirées <strong>de</strong>s expériences comparables<br />

2. Le paiement comptant<br />

2.1. Définition<br />

2.2. Comparaison par rapport au crédit intrants<br />

2.2.1. En<strong>de</strong>ttement<br />

2.2.2. Coût <strong>de</strong>s intrants<br />

2.2.3. Relations pro<strong>du</strong>cteurs / SC<br />

2.2.4. Relations pro<strong>du</strong>cteurs / culture <strong>du</strong> coton<br />

2.2.5. Egreneurs<br />

2.2.6. Filière coton<br />

3. L’épargne intrants<br />

3.1. Définition<br />

3.2. Capacités d’épargne <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs<br />

3.3. Mise en œuvre<br />

3.3.1. Collecte <strong>de</strong> l’épargne<br />

3.3.2. Domiciliation <strong>de</strong> l’épargne<br />

3.3.3. Sécurisation <strong>de</strong> l’épargne<br />

3.4. Calendrier décisionnel d’achat<br />

4. Basculement d’un dispositif à crédit vers un dispositif achat comptant et épargne<br />

intrants<br />

4.1. Transition entre le système crédit intrants et le système achat comptant et<br />

épargne intrants :<br />

4.2. Coexistence <strong>de</strong> différents systèmes <strong>de</strong> <strong>financement</strong><br />

4.3. Financement <strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> superficie <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs et <strong>de</strong>s nouveaux<br />

pro<strong>du</strong>cteurs<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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5. Elaboration d’un schéma opérationnel <strong>de</strong> réforme<br />

5.1. Option 1 : Le compte épargne intrants coton (CEIC)<br />

5.1.1. Définition<br />

5.1.2. Sécurisation <strong>de</strong> l’épargne. Emission <strong>de</strong>s bons d’achat intrants coton<br />

(BAIC)<br />

5.1.3. Fonctionnement <strong>du</strong> CEIC et <strong>de</strong>s BAIC<br />

5.1.4. Propositions pour améliorer le cadre institutionnel<br />

5.1.5. Chiffrage <strong>du</strong> coût <strong>de</strong> mise en œuvre et <strong>de</strong> fonctionnement<br />

5.1.6. Avantages et inconvénients<br />

5.2. Option 2 : L’épargne intrants garantie (EIG)<br />

5.2.1. Définition<br />

5.2.2. Sécurisation <strong>de</strong> l’épargne. Caution bancaire<br />

5.2.3. Fonctionnement <strong>de</strong> l’EIG<br />

5.2.4. Propositions pour améliorer le cadre institutionnel<br />

5.2.5. Chiffrage <strong>du</strong> coût <strong>de</strong> mise en œuvre et <strong>de</strong> fonctionnement<br />

5.2.6. Avantages et inconvénients<br />

5.3. Le fonds <strong>de</strong> solidarité pour l’accès élargi à la culture cotonnière (FSAEC)<br />

5.3.1. Définition<br />

5.3.2. Fonctionnement <strong>du</strong> FSAEC<br />

5.3.3. Propositions pour améliorer le cadre institutionnel<br />

5.3.4. Avantages et inconvénients<br />

5.4. Information et sensibilisation ; projet pilote<br />

5.4.1. Information et sensibilisation<br />

5.4.2. Projet pilote<br />

5.5. Epargne intrants : volontaire ou imposée ?<br />

6. Conclusion<br />

Annexes :<br />

Liste <strong>de</strong>s personnes rencontrées<br />

Bibliographie<br />

Termes <strong>de</strong> référence<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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RESUME<br />

Depuis la naissance <strong>de</strong>s filières cotonnières en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, les intrants (pestici<strong>de</strong>s et<br />

engrais) <strong>de</strong>stinés à la culture <strong>du</strong> coton sont achetés par les sociétés cotonnières et distribués<br />

aux cotonculteurs à crédit, et remboursables par retenue sur le paiement <strong>de</strong> la récolte.<br />

La vague <strong>de</strong> privatisation et <strong>de</strong> libéralisation <strong>de</strong> la fin <strong>de</strong>s années 90 ne changea pas<br />

fondamentalement cette forme d’accès aux intrants pour les pro<strong>du</strong>cteurs. Ce n’est qu’au<br />

début <strong>de</strong>s années 2000 que la situation se détériora à cause <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong>s cours <strong>du</strong> coton<br />

fibre, conjuguée à une très forte hausse <strong>de</strong>s intrants et particulièrement <strong>de</strong>s engrais et à une<br />

stagnation <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments, provoquant un en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong>s cotonculteurs dans<br />

l’impossibilité <strong>de</strong> rembourser tout ou partie <strong>de</strong>s intrants ou <strong>de</strong> continuer à cultiver <strong>du</strong> coton.<br />

En Côte d’Ivoire, cette situation fut encore aggravée par la crise socio politique qui débuta<br />

en 2002 et qui affecta tout particulièrement la zone cotonnière.<br />

Une <strong>de</strong>s solutions envisageables pour sortir la filière ivoirienne <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement et <strong>de</strong><br />

rendre au pro<strong>du</strong>cteur sa place <strong>de</strong> libre entrepreneur dans la filière est la mise en place d’un<br />

système d’épargne intrants permettant le paiement comptant <strong>de</strong>s engrais et <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s.<br />

Le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants pour le coton a d’ailleurs cours dans certains pays<br />

pro<strong>du</strong>cteurs, et non <strong>de</strong>s moindres, comme par exemple la Chine, mais aussi plus près <strong>de</strong><br />

nous, la Tanzanie. Il a aussi cours en Côte d’Ivoire pour d’autres cultures que le coton<br />

comme le cacao, le riz ou les cultures maraîchères. Concernant l’épargne intrants, la<br />

Tanzanie (sur coton) a mis en place un système performant, effectif <strong>de</strong>puis 1999, et le<br />

Rwanda (sur cultures vivrières) vient <strong>de</strong> lancer un système lors <strong>de</strong> la <strong>de</strong>rnière campagne<br />

agricole.<br />

Le paiement comptant permet <strong>de</strong> rétablir <strong>de</strong>s relations strictement entrepreneuriales entre les<br />

SC et les pro<strong>du</strong>cteurs qui sont, en l’état actuel <strong>de</strong> la situation, plutôt <strong>de</strong>s relations <strong>de</strong><br />

dépendance réciproque par la <strong>de</strong>tte. Il a aussi une répercussion directe sur le prix <strong>de</strong>s<br />

intrants dans la mesure où les frais financiers <strong>du</strong>s au crédit disparaissent et où le pouvoir <strong>de</strong><br />

négociation se trouve gran<strong>de</strong>ment amélioré.<br />

Pour que les pro<strong>du</strong>cteurs aient la possibilité <strong>de</strong> payer leurs intrants au comptant, il est<br />

nécessaire qu’ils puissent épargner. La mise en place <strong>du</strong> système d’épargne doit donc être en<br />

adéquation avec le calendrier décisionnel <strong>de</strong>s achats <strong>de</strong>s intrants et le chronogramme <strong>de</strong> la<br />

campagne agricole.<br />

L’épargne intrants est un mo<strong>de</strong> d’<strong>organisation</strong> qui permet d’effectuer les achats <strong>de</strong>s engrais<br />

et <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s au comptant ce qui génère <strong>de</strong>s économies <strong>du</strong>es principalement à la<br />

suppression <strong>du</strong> coût <strong>du</strong> crédit et au pouvoir <strong>de</strong> négociation renforcé vos à vis <strong>de</strong>s<br />

fournisseurs tout en assurant la liberté au pro<strong>du</strong>cteur <strong>de</strong> choisir sa culture sans être lié à une<br />

structure pour le remboursement <strong>de</strong>s fournitures. Elle est en cela opposée à la situation<br />

actuelle <strong>du</strong> crédit intrants qui, au contraire, génère <strong>de</strong>s frais <strong>de</strong> crédit, bri<strong>de</strong> les négociations<br />

avec les fournisseurs, augmentant sensiblement le coût final <strong>de</strong>s intrants et lie le pro<strong>du</strong>cteur<br />

aux sociétés cotonnières par la <strong>de</strong>tte qui elles mêmes risquent <strong>de</strong> s’en<strong>de</strong>tter à leur tour<br />

auprès <strong>de</strong>s fournisseurs et <strong>du</strong> secteur bancaire.<br />

Mais comme il n’est pas réaliste <strong>de</strong> supporter une même année le remboursement <strong>de</strong>s crédits<br />

et l’effort d’épargne, se pose la question <strong>de</strong> la transition entre le crédit intrants <strong>de</strong> l’ancienne<br />

<strong>organisation</strong> et la <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> mettant en œuvre l’épargne intrants qui ne peut être<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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résolu que par l’intervention <strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fonds pour rembourser aux SC les montants<br />

relatifs aux intrants livrés à crédit.<br />

Pour assurer au mieux la transition entre les <strong>de</strong>ux <strong>organisation</strong>s, et bien que différentes<br />

métho<strong>de</strong>s d’épargne soient susceptibles d’être mises en place, il n’est pas envisageable <strong>de</strong><br />

faire cohabiter l’<strong>organisation</strong> <strong>du</strong> crédit et cellle <strong>de</strong> l’épargne dans la filière dans la mesure<br />

où le zonage n’est plus en vigueur. Au moment <strong>de</strong> la transition, il faut prévoir le<br />

<strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants relatifs aux augmentations <strong>de</strong> superficies <strong>de</strong>s cotonculteurs<br />

existants et <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong>s nouveaux entrants dans la filière.<br />

L’épargne intrants peut être mise en place à travers la création d’un compte épargne pour les<br />

intrants <strong>du</strong> coton (CEIC) géré par une banque commerciale et alimenté par l’épargne <strong>de</strong>s<br />

cotonculteurs réalisée au moment <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong> leur récolte <strong>de</strong> l’année N. Pour sécuriser<br />

les achats au comptant <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs aux fournisseurs d’intrants <strong>de</strong>s « bons d’achat<br />

intrants coton » (BAIC) sécurisés sont mis en circulation par les SC au niveau <strong>de</strong>s<br />

pro<strong>du</strong>cteurs qui achètent leurs intrants avec ces bons que les fournisseurs vont se faire payer<br />

par la banque une fois la livraison effectuée.<br />

Ce système présente l’avantage d’être géré par informatique sans que les différents acteurs<br />

puissent intervenir, mais il présente l’inconvénient d’être lourd à mettre en place et nécessite<br />

un réseau coopératif structuré et performant pour le regroupement <strong>de</strong>s BAIC et pour assurer<br />

les livraisons, ce qui n’est encore pas le cas aujourd’hui.<br />

Elle peut être aussi mise en place à travers une autre alternative : l’épargne intrants garantie<br />

(EIG), où les SC collectent et gèrent l’épargne <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs, réalisent les achats<br />

d’intrants auprès <strong>de</strong>s fournisseurs le tout étant garanti par une caution bancaire au bénéfice<br />

<strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs. De plus, elles offrent, en prestation <strong>de</strong> services, leurs compétences<br />

logistiques aux fournisseurs, pour assurer les livraisons jusqu’au niveau <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

L’avantage <strong>de</strong> cette solution rési<strong>de</strong> dans le fait que les relations SC / pro<strong>du</strong>cteurs sont<br />

sauvegardées tout en assurant à chacun la possibilité <strong>de</strong> remettre en cause leur partenariat<br />

chaque campagne et que les pro<strong>du</strong>cteurs sont garantis que leur épargne ne sera utilisée que<br />

pour l’achat <strong>de</strong>s intrants et sera récupérable en cas <strong>de</strong> défaillance <strong>de</strong> la SC grâce à la caution<br />

bancaire.<br />

La création d’un fonds <strong>de</strong> solidarité pour l’accès élargi à la culture cotonnière (FSAEC)<br />

permet <strong>de</strong> financer les intrants <strong>de</strong>s cotonculteurs désireux d’augmenter leurs superficies<br />

cultivée et ceux <strong>de</strong>s agriculteurs souhaitant rejoindre la filière cotonnière. Ce fonds pourra<br />

être alimenté par <strong>de</strong>s subventions <strong>de</strong> l’Etat ivoirien et <strong>de</strong>s cotisations professionnelles<br />

appropriées.<br />

Quelle que soit l’option d’épargne choisie (CEIC ou EIG), une importante campagne<br />

d’information et <strong>de</strong> sensibilisation doit être initiée par l’interprofession avant le démarrage<br />

<strong>de</strong> la <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants, une phase<br />

pilote n’étant pas envisageable dans la mesure où <strong>de</strong>ux systèmes différents <strong>de</strong> <strong>financement</strong><br />

ne peuvent coexister.<br />

Afin <strong>de</strong> mettre toutes les chances <strong>du</strong> côté <strong>de</strong> la filière, l’épargne intrants doit être<br />

obligatoire, au moins pour les premières années.<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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L’épargne intrants et le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants pour le coton sont une solution pour<br />

sortir la filière cotonnière ivoirienne <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement et pour assurer sa <strong>du</strong>rabilité par<br />

l’extension <strong>de</strong>s surfaces, l’augmentation <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments et la liberté retrouvée <strong>du</strong><br />

pro<strong>du</strong>cteur.<br />

Intro<strong>du</strong>ction<br />

Depuis leur création, les sociétés cotonnières Ouest Africaines ont toujours fourni les<br />

intrants (semences, engrais et pestici<strong>de</strong>s) nécessaires à la pro<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> coton aux<br />

pro<strong>du</strong>cteurs afin <strong>de</strong> s’assurer une quantité et une qualité <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> coton graine en<br />

adéquation avec leurs objectifs et leurs capacités d’égrenage. Ces intrants faisaient d’ailleurs<br />

partie d’un ensemble <strong>de</strong> services ren<strong>du</strong>s (encadrement) par la SC dans le système <strong>de</strong><br />

pro<strong>du</strong>ction intégrée en vigueur jusqu’aux privatisations.<br />

Les intrants étaient fournis à crédit aux pro<strong>du</strong>cteurs et étaient remboursés par ces <strong>de</strong>rniers<br />

aux SC lors <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong> leurs récoltes. Tant que les cours <strong>de</strong> la fibre se sont situés à <strong>de</strong>s<br />

niveaux acceptables, que le prix <strong>de</strong>s intrants était relativement accessible et que le niveau<br />

<strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments était satisfaisant, ce système d’achat <strong>de</strong>s intrants donna satisfaction à<br />

l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la filière coton.<br />

La situation commença à évoluer dans les années 90 lors <strong>du</strong> processus <strong>de</strong> privatisation <strong>de</strong>s<br />

filières cotonnières en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest et <strong>de</strong>s bouleversements majeurs <strong>de</strong> l’économie<br />

mondiale.<br />

En ce qui concerne la Côte d’Ivoire, la privatisation <strong>de</strong> la CIDT eut lieu en 1998, date à<br />

laquelle elle céda une partie <strong>de</strong> ces actifs à <strong>de</strong>ux opérateurs privés : IC et LCCI. Puis<br />

l’arrivée d’un nouvel acteur (SICOSA) en 2002 marqua la fin <strong>du</strong> droit d’exclusivité sur une<br />

zone géographique donnée, confirmée par l’arrivée <strong>de</strong> DOPA en 2004 et enfin, en 2006, <strong>de</strong><br />

YEBE YOGNON, aujourd’hui COIC pour son activité in<strong>du</strong>strielle.<br />

Durant cette pério<strong>de</strong>, le prix <strong>de</strong>s intrants, et en particulier celui <strong>de</strong>s engrais, augmenta très<br />

sensiblement (prix multiplié par 5 à 6 suivant les types d’engrais) sous la conjonction <strong>de</strong> : i)<br />

l’augmentation <strong>de</strong>s matières premières azotées dépendantes <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> gaz ; ii)<br />

l’augmentation <strong>de</strong> la consommation d’engrais dans le mon<strong>de</strong> <strong>du</strong>e au développement <strong>de</strong><br />

l’agriculture au Brésil, en In<strong>de</strong>, en Russie, en Iran et en Chine pour ne citer que les plus<br />

importants, et au développement <strong>de</strong>s cultures pour pro<strong>du</strong>ire les bio carburants, très grosses<br />

consommatrices d’engrais ; iii) l’augmentation <strong>du</strong> transport maritime et terrestre <strong>du</strong>e à la<br />

crise sur les prix <strong>du</strong> pétrole mais aussi au boum <strong>de</strong>s échanges mondiaux (Chine) rendant<br />

rares (et donc chères) les opportunités <strong>de</strong> transport maritime.<br />

Dans le même temps, les cours <strong>du</strong> coton fibre s’écroulèrent pour cause <strong>de</strong> surpro<strong>du</strong>ction<br />

(liée pour partie aux subventions accordées aux cotonculteurs américains et européens) et la<br />

chute spectaculaire <strong>du</strong> dollar américain contribua à accentuer encore le ressenti <strong>de</strong> cette<br />

dépréciation dans la zone Franc CFA arrimée à l’euro. C’est dans cette conjoncture peu<br />

favorable que survint la crise politique ivoirienne qui affecta l’ensemble <strong>de</strong> l’économie <strong>du</strong><br />

pays et, plus particulièrement, la zone cotonnière, ce qui aggrava, si besoin était, par une<br />

baisse sensible <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments et <strong>de</strong>s superficies cultivées, encore la situation, qui ne permit<br />

plus aux pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> rembourser les intrants, engendrant tout un flux <strong>de</strong> <strong>de</strong>ttes croisées<br />

entre les acteurs <strong>de</strong> la filière, certaines SC ne payant plus, ou que partiellement, le coton<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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graine récolté par le pro<strong>du</strong>cteur, et les pro<strong>du</strong>cteurs ne remboursant pas, ou que<br />

partiellement, leurs intrants aux SC.<br />

A l’heure où nous écrivons ce rapport, la filière coton ivoirienne n’offre plus la visibilité<br />

indispensable pour permettre aux différents acteurs <strong>de</strong> con<strong>du</strong>ire leurs activités: les<br />

pro<strong>du</strong>cteurs se détournent <strong>de</strong> la culture <strong>du</strong> coton ; les fournisseurs d’intrants renoncent à<br />

ouvrir <strong>de</strong>s crédits fournisseurs ; les banques se montrent réticentes à renouveler leurs lignes<br />

<strong>de</strong> crédit et les SC ré<strong>du</strong>isent les quantités d’intrants fournies à crédit aux pro<strong>du</strong>cteurs trop<br />

en<strong>de</strong>ttés.<br />

Il est donc temps <strong>de</strong> repenser dans sa globalité le système <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants<br />

<strong>de</strong>stinés à la culture <strong>du</strong> coton en Côte d’Ivoire afin <strong>de</strong> sortir la filière <strong>du</strong> cycle infernal <strong>de</strong><br />

l’en<strong>de</strong>ttement qui la menace <strong>de</strong> disparition.<br />

L’étu<strong>de</strong>, sujet <strong>du</strong> présent rapport, s’évertuera à vali<strong>de</strong>r la faisabilité <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong>s intrants<br />

coton au comptant et la mise en place d’un système d’épargne intrants, afin que la filière<br />

coton ivoirienne s’inscrive à nouveau dans un cercle vertueux <strong>de</strong> rentabilité pour tous et<br />

chacun <strong>de</strong>s acteurs <strong>de</strong> la filière.<br />

Pour le pro<strong>du</strong>cteur, ce dispositif doit permettre une plus gran<strong>de</strong> facilité d’accès aux intrants<br />

coton et une baisse <strong>de</strong> leur coût, ainsi qu’une plus gran<strong>de</strong> valorisation <strong>de</strong> sa pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong><br />

coton graine ; pour les SC, il doit permettre <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le risque <strong>de</strong> non remboursement et<br />

l’en<strong>de</strong>ttement lié aux intrants et <strong>de</strong> mobiliser la trésorerie liée à cette activité.<br />

1. Expériences comparables :<br />

1.1. Etat <strong>de</strong>s lieux en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest et dans le mon<strong>de</strong> :<br />

A quelques exceptions près, la fourniture aux pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong>stinés à la<br />

culture <strong>du</strong> coton se fait à crédit que ce soit dans les filières privatisées et libéralisées ou<br />

dans les filières semi ou totalement intégrées.<br />

En Afrique <strong>de</strong> l’Ouest, les différentes <strong>organisation</strong>s <strong>de</strong>s filières cotonnières ont pour<br />

constante la fourniture d’intrants à crédit aux cotonculteurs avec un remboursement à la<br />

récolte, que ce soit dans les filières intégrées étatiques <strong>du</strong> Mali et <strong>du</strong> Togo, ou dans les<br />

filières intégrées privatisées <strong>du</strong> Burkina-Faso, ou bien encore dans la filière privatisée<br />

« multipolaire » <strong>du</strong> Bénin.<br />

C’est ainsi qu’au cours <strong>de</strong>s années plusieurs systèmes ont été mis en place avec plus ou<br />

moins <strong>de</strong> succès. Pour ne retenir que les plus remarquables, nous pourrons citer<br />

l’URECOS-CI qui, en 2002, a ven<strong>du</strong> à terme aux égreneurs la moitié <strong>de</strong> la récolte <strong>de</strong> ses<br />

adhérents, ce qui lui a permis d’obtenir les crédits nécessaires à l’achat <strong>de</strong>s engrais qui<br />

représentent en moyenne 30% <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong> la récolte, soit 60% <strong>de</strong>s ventes à terme.<br />

Malheureusement, URECOS-CI s’est aussi heurtée au problème <strong>du</strong> remboursement <strong>de</strong>s<br />

intrants par ses adhérents, et ne put tenir ses engagements auprès <strong>de</strong> son fournisseur, ce<br />

qui, entre autres, provoqua sa disparition. En Côte d’Ivoire d’autres tentatives ont eu<br />

lieu, notamment avec la création <strong>de</strong> la SOFICOCI avec le support <strong>du</strong> FISDES, qui avait<br />

pour but <strong>de</strong> réunir tous les acteurs <strong>de</strong> la filière dans une structure proche d’une<br />

interprofession ; mais la SOFICOCI ne résista pas aux intérêts divergents <strong>de</strong>s différents<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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collèges la composant et aux événements socio-économiques qui affectèrent la zone<br />

cotonnière. En ce moment, le prêt BID coexiste avec le <strong>financement</strong> classique par les<br />

SC, mais rencontre aussi <strong>de</strong>s problèmes au niveau <strong>de</strong> la mise à disposition <strong>de</strong>s intrants<br />

au moment opportun et <strong>de</strong> recouvrement <strong>du</strong> prêt ; le crédit creusant encore plus la <strong>de</strong>tte<br />

<strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs et ayant l’effet inverse <strong>de</strong> l’effet escompté.<br />

Enfin, il est intéressant d’évoquer le cas <strong>du</strong> Bénin qui a misé sur la création d’une<br />

interprofession (AIC) et créé un organisme <strong>de</strong>stiné sécuriser les activités <strong>de</strong>s différents<br />

groupes professionnels (CSPR) et a accru les responsabilités <strong>de</strong> la CAGIA chargée <strong>de</strong><br />

lancer les appels d’offres pour la sélection <strong>de</strong>s distributeurs et l’achat <strong>de</strong>s intrants. Mais<br />

les frais inhérents au fonctionnement <strong>de</strong> toutes ces structures sont maintenant<br />

difficilement financés par la filière, et le système est tellement réglementé que la<br />

concurrence ne peut pas s’exprimer au niveau <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur puisque le prix <strong>de</strong> vente <strong>de</strong>s<br />

intrants, le prix d’achat <strong>du</strong> coton, le prix <strong>du</strong> transport <strong>du</strong> coton, sont uniformes à travers<br />

tout le pays et à travers l’ensemble <strong>de</strong>s distributeurs et <strong>de</strong>s égreneurs, ce qui provoque<br />

<strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> remboursement <strong>de</strong>s intrants par les pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

Ailleurs dans le mon<strong>de</strong>, par exemple en In<strong>de</strong>, les pro<strong>du</strong>cteurs achètent leurs intrants<br />

(CGM, pestici<strong>de</strong>s et engrais) à crédit auprès <strong>du</strong> réseau <strong>de</strong> fournisseurs / distributeurs via<br />

les organismes <strong>de</strong> microcrédit nombreux et accessibles.<br />

En Ouzbékistan, c’est un tout autre cas <strong>de</strong> figure, la filière étant une filière 100%<br />

étatique, y compris pour l’approvisionnement en intrants.<br />

En ce qui concerne l’Afrique <strong>du</strong> Sud, il s’agit <strong>du</strong> système <strong>de</strong> « contract farming » où les<br />

CGM, engrais et pestici<strong>de</strong>s sont fournis dans un package <strong>de</strong> fournitures pour mener à<br />

bien la culture <strong>du</strong> coton, la rémunération <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur étant connue à l’avance et<br />

s’apparentant plus dans ce cas, à un salaire auquel vient s’ajouter la location <strong>de</strong> sa terre<br />

à la société <strong>de</strong> « contract farming ».<br />

Enfin, en Zambie, le système en vigueur est une intégration contractuelle annuelle basée<br />

sur le résultat <strong>de</strong> l’année précé<strong>de</strong>nte où le tra<strong>de</strong>r intègre toutes les fonctions <strong>de</strong> la chaîne<br />

<strong>de</strong> valeur. Dans ce cas, les intrants sont remis à crédit au pro<strong>du</strong>cteur après avoir vérifié<br />

que le coton a bien été semé et sont payés au tra<strong>de</strong>r en dé<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la récolte.<br />

Tous ces exemples pourraient laisser penser que le paiement comptant et l’épargne<br />

intrants ne sont pas <strong>de</strong>s pratiques fréquentes ; il existe pourtant <strong>de</strong>s pays où ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

paiement est la règle.<br />

1.2. Expériences comparables :<br />

1.2.1. Cas <strong>de</strong> la Chine :<br />

En Chine, le marché <strong>de</strong>s intrants agricoles (<strong>de</strong>stinés au coton ou non) est libre et<br />

privé. De très nombreux reven<strong>de</strong>urs quadrillent les provinces agricoles (il y a<br />

toujours au moins un détaillant à moins <strong>de</strong> 2 Km à la ron<strong>de</strong> d’un agriculteur),<br />

certains agriculteurs étant eux-mêmes reven<strong>de</strong>urs-détaillants d’intrants, rendant ainsi<br />

largement accessibles les intrants nécessaires aux pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> coton. Les achats<br />

se font au fur et à mesure <strong>de</strong>s besoins tout au long <strong>de</strong> la saison culturale et sont<br />

effectués au comptant. Le coton graine est ensuite ven<strong>du</strong> à <strong>de</strong>s collecteurs qui payent<br />

cash « bord champ » et qui eux-mêmes, reven<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s égreneurs.<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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Bien que premier pro<strong>du</strong>cteur mondial, le paysan chinois ne cultive que 0,4 Ha <strong>de</strong><br />

coton en moyenne dans un système d’agriculture à temps partiel et à main d’œuvre<br />

féminine dans la mesure où dans la plupart <strong>de</strong>s cas l’homme travaille à l’extérieur en<br />

usine. Les intrants sont donc financés par l’activité hors exploitation agricole d’au<br />

moins un membre <strong>de</strong> la famille.<br />

1.2.2. Cas <strong>de</strong> la Tanzanie :<br />

Pour la campagne 2006/2007, 350.000 pro<strong>du</strong>cteurs ont récolté 163.000 T <strong>de</strong> coton.<br />

Les achats d’intrants se font grâce à un système d’épargne et <strong>de</strong> paiement comptant<br />

en place <strong>de</strong>puis 1999, dénommé « passbook » dont le principe <strong>de</strong> fonctionnement est<br />

le suivant :<br />

• Au moment <strong>de</strong> la vente <strong>de</strong> son coton graine, le pro<strong>du</strong>cteur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à<br />

l’acheteur <strong>de</strong> noter une certaine somme sur son « passbook » qui sera dé<strong>du</strong>ite<br />

<strong>de</strong> son règlement <strong>de</strong> récolte et qui sera <strong>de</strong>stinée à l’achat comptant <strong>de</strong>s<br />

intrants pour la campagne prochaine.<br />

• L’acheteur <strong>de</strong> coton regroupe alors toutes les contributions <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs et<br />

verse la somme correspondante dans un « fonds <strong>de</strong> développement <strong>du</strong><br />

coton ».<br />

• Une comman<strong>de</strong> d’intrants centralisée est ensuite passée au(x) fournisseur(s)<br />

et payée comptant via le fonds <strong>de</strong> développement <strong>du</strong> coton.<br />

• Enfin, lorsque les intrants sont livrés dans les différents points <strong>de</strong><br />

distribution, chaque pro<strong>du</strong>cteur va, avec son « passbook », retirer la quantité<br />

d’intrants correspondant à la valeur épargnée et notée sur son document.<br />

• Le « Cotton Board », qui est l’interprofession en Tanzanie, veille à la saine<br />

compétition entre les acheteurs <strong>de</strong> coton et au respect <strong>de</strong>s accords passés<br />

entre les acheteurs et les pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

Depuis 1999, la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> coton tanzanienne est passée <strong>de</strong> 42.000T à 163.000 T<br />

malgré l’insuffisance <strong>de</strong>s fonds collectés ne permettant que l’achat <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s et<br />

ne satisfaisant pas l’ensemble <strong>de</strong>s <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

Il est intéressant <strong>de</strong> noter que, si la priorité a été donnée à la fourniture <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s,<br />

c’est que les sols tanzaniens sont relativement riches (origine volcanique) par rapport<br />

aux sols ivoiriens et ne nécessitent pas d’apports massifs d’engrais dans l’immédiat,<br />

bien qu’une bonne et sage gestion intégrée <strong>de</strong> la fertilité <strong>de</strong>s sols comman<strong>de</strong>rait <strong>de</strong><br />

restituer au sol, via <strong>de</strong>s apports d’engrais minéraux et organiques, les éléments<br />

fertilisants exportés chaque campagne par le coton.<br />

1.2.3. Cas <strong>du</strong> Rwanda :<br />

Les achats au comptant <strong>de</strong>s intrants au Rwanda ont été mis en place cette campagne,<br />

dans le cadre d’une subvention <strong>de</strong>s engrais par la BM et sur cultures vivrières, afin<br />

<strong>de</strong> développer la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’engrais dans le pays pour assurer l’autosuffisance<br />

alimentaire.<br />

Des bons d’achats subventionnés à hauteur <strong>de</strong> 75% sont distribués aux pro<strong>du</strong>cteurs<br />

<strong>de</strong> maïs et <strong>de</strong> blé qui vont négocier ces bons dans les réseaux <strong>de</strong> distributions agréés<br />

par le MINAGRI, lesquels sont payés comptant par les pro<strong>du</strong>cteurs pour les 25%<br />

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non subventionnés <strong>de</strong> la valeur <strong>du</strong> bon et par les institutions <strong>de</strong> micro finances ayant<br />

adhéré au système pour les 75% restants.<br />

Il est encore trop tôt pour apprécier les résultats <strong>de</strong> l’opération, mais la mise en place<br />

effective <strong>de</strong>s bons d’achats est d’ores et déjà un succès avec une quantité d’engrais<br />

mise ainsi en place double <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> la campagne précé<strong>de</strong>nte.<br />

1.2.4. Cas <strong>de</strong> la Côte d’Ivoire :<br />

Mais plus près <strong>de</strong> nous, en Côte d’Ivoire (et dans la plupart <strong>de</strong>s pays d’Afrique <strong>de</strong><br />

l’Ouest), le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants existe pour d’autres cultures que le<br />

coton.<br />

Il en est ainsi pour les intrants <strong>de</strong>stinés au cacao et aux cultures maraîchères, pour<br />

lesquels les pro<strong>du</strong>cteurs font leurs achats au comptant auprès <strong>du</strong> réseau <strong>de</strong><br />

reven<strong>de</strong>urs détaillants <strong>de</strong> leur zone, au fur et à mesure <strong>de</strong> leurs besoins, grâce à<br />

l’épargne réalisée sur les revenus <strong>de</strong> leur exploitation agricole. C’est également le<br />

cas pour l’achat <strong>de</strong>s herbici<strong>de</strong>s…coton.<br />

1.3. Leçons tirées <strong>de</strong>s expériences comparables :<br />

Les expériences comparables <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants en Chine, en Tanzanie, ou<br />

même au Rwanda et en Côte d’Ivoire pour d’autres cultures que le coton, nous incitent à<br />

tirer certaines leçons qui <strong>de</strong>vront être prises en compte dans les propositions pour un<br />

nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants coton en Côte d’Ivoire.<br />

• Le paiement comptant n’est possible que lorsqu’une épargne au moins égale à la<br />

somme nécessaire pour le paiement comptant est réalisable.<br />

• La capacité d’épargne <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur peut être évaluée au niveau <strong>de</strong> la seule<br />

activité cotonnière <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier, mais aussi au niveau <strong>de</strong> son exploitation dans<br />

sa globalité, voire au niveau <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> ses activités agricoles et non<br />

agricoles.<br />

• La proximité <strong>du</strong> réseau <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s intrants est une <strong>de</strong>s conditions<br />

primordiales pour une bonne accessibilité <strong>de</strong>s intrants payés au comptant.<br />

• Enfin, pour assurer la pérennité et le développement <strong>du</strong> système (voir les<br />

insuffisances <strong>du</strong> cas tanzanien), une épargne supérieure aux besoins <strong>de</strong> l’année<br />

en intrants doit être réalisable et réalisée.<br />

2. Le paiement comptant :<br />

2.1. Définition :<br />

Le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants est un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> paiement qui permet <strong>de</strong> payer les<br />

marchandises à réception <strong>de</strong>s ces <strong>de</strong>rnières, soit à l’enlèvement par le client, soit à la<br />

livraison par le fournisseur.<br />

C’est la masse d’argent disponible au moment <strong>de</strong> l’achat qui permet le paiement<br />

comptant.<br />

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2.2. Comparaison par rapport au crédit intrants :<br />

Le paiement comptant présente un certain nombre d’avantages et d’inconvénients par<br />

rapport à l’achat à crédit. L’inconvénient majeur <strong>du</strong> paiement comptant est <strong>de</strong> ne pas<br />

pouvoir assurer la satisfaction <strong>de</strong>s besoins en engrais et pestici<strong>de</strong>s à un moment précis<br />

où ils sont absolument nécessaires pour s’assurer d’une bonne récolte.<br />

Par contre, <strong>de</strong> nombreux avantages sont à porter au crédit <strong>du</strong> paiement comptant :<br />

2.2.1. En<strong>de</strong>ttement :<br />

Par définition, le fait <strong>de</strong> payer comptant évite aux cotonculteurs <strong>de</strong> s’en<strong>de</strong>tter et, par<br />

ricochet, d’en<strong>de</strong>tter l’ensemble <strong>de</strong> la filière. A ce titre, c’est une <strong>de</strong>s solutions aux<br />

problèmes rencontrés à ce jour par la filière cotonnière ivoirienne.<br />

2.2.2. Coût <strong>de</strong>s intrants :<br />

Le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants permet d’éviter les frais financiers liés au crédit et<br />

aux risques d’impayés. Il a donc une influence directe et « mécanique » sur le prix<br />

<strong>de</strong>s engrais et <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s, sans parler <strong>du</strong> pouvoir <strong>de</strong> négociation commerciale qui<br />

se trouve renforcé avec ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> paiement, par le fait que les fournisseurs sont<br />

prêts à quelques sacrifices sur leurs marges s’ils sont sûrs d’être payés et s’ils<br />

génèrent <strong>de</strong> la trésorerie, qui leur fait si souvent défaut, pour mener à bien leurs<br />

activités en Côte d’Ivoire.<br />

Nous pouvons avancer ici que, toutes choses étant égales par ailleurs, le fait<br />

d’acheter les engrais et les pestici<strong>de</strong>s <strong>de</strong>stinés à la culture <strong>du</strong> coton au comptant,<br />

permet d’envisager une baisse <strong>de</strong>s prix <strong>de</strong> cession au pro<strong>du</strong>cteur <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 25%.<br />

Ce pourcentage se décompose comme suit :<br />

• 6% au titre <strong>de</strong>s frais financiers facturés par le fournisseur à la SC pour un<br />

paiement à 180 jours date <strong>de</strong> livraison sur la base d’un taux d’intérêt <strong>de</strong> 1%<br />

par mois<br />

• 8,6% au titre <strong>de</strong>s frais financiers facturés par la SC au pro<strong>du</strong>cteur (cf. étu<strong>de</strong>s<br />

structure <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s intrants ACE et INTERCOTON)<br />

• 5% au titre <strong>du</strong> « risque d’impayé » inclus par les fournisseurs dans leurs<br />

anciennes structures <strong>de</strong> prix<br />

• 5% au titre <strong>de</strong> la négociation commerciale gran<strong>de</strong>ment facilitée par ce mo<strong>de</strong><br />

<strong>de</strong> paiement (possibilité <strong>de</strong> mieux faire jouer la concurrence).<br />

Ces 25% d’économie, réalisés par le biais <strong>du</strong> paiement comptant, permettent, soit <strong>de</strong><br />

cultiver 25% <strong>de</strong> surfaces supplémentaires sans dépenser plus, soit d’intensifier la<br />

culture <strong>du</strong> coton pour revenir à <strong>de</strong>s seuils <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments rentables. Dans les <strong>de</strong>ux<br />

cas, ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> paiement a un impact direct sur la sortie <strong>de</strong> crise <strong>de</strong> la filière<br />

cotonnière.<br />

Bien enten<strong>du</strong>, il conviendra <strong>de</strong> dé<strong>du</strong>ire <strong>de</strong> ces économies réalisées grâce au paiement<br />

comptant, d’éventuels surcoûts comme les coûts <strong>de</strong> distribution à la charge <strong>de</strong>s<br />

fournisseurs d’intrants, si les SC ne sont pas impliquées dans celle-ci. Ces surcoûts<br />

seraient <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 5 à 8% pour les engrais et <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 3% pour les pestici<strong>de</strong>s.<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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2.2.3. Relations pro<strong>du</strong>cteurs / SC :<br />

Depuis que les SC livrent <strong>de</strong>s intrants à crédit aux pro<strong>du</strong>cteurs, les relations entre<br />

eux sont, en plus <strong>de</strong> la relation professionnelle normale, <strong>de</strong>venues <strong>de</strong>s relations <strong>de</strong><br />

dépendance financière qui sont nuisibles pour les <strong>de</strong>ux catégories d’acteurs dans la<br />

mesure où, pour s’assurer d’une quantité <strong>de</strong> coton à égrener, les SC s’en<strong>de</strong>ttent pour<br />

fournir <strong>de</strong>s intrants aux pro<strong>du</strong>cteurs qui, eux-mêmes, s’en<strong>de</strong>ttent en ne les<br />

remboursant pas ou partiellement.<br />

Le paiement comptant, par les frais financiers qu’il ré<strong>du</strong>it et par la trésorerie qu’il<br />

libère, ne génère aucune <strong>de</strong>tte annulant ainsi tout risque <strong>de</strong> non remboursement et<br />

permet <strong>de</strong> revenir à <strong>de</strong>s relations strictement professionnelles entre les pro<strong>du</strong>cteurs et<br />

les SC.<br />

2.2.4. Relations pro<strong>du</strong>cteurs / culture <strong>du</strong> coton :<br />

Le fait <strong>de</strong> payer comptant ses intrants est, pour le pro<strong>du</strong>cteur, un signal fort qui<br />

montre que, pour lui, le coton est une culture choisie et non subie.<br />

En effet, en recevant ses intrants à crédit grâce au coton, le pro<strong>du</strong>cteur voit <strong>de</strong> plus<br />

en plus le coton comme le seul moyen pour lui d’accé<strong>de</strong>r aux intrants agricoles pour<br />

l’ensemble <strong>de</strong> son exploitation, voire d’utiliser ces intrants comme monnaie<br />

d’échange lors d’évènements imprévus (mariages, funérailles,…). Au fil <strong>de</strong>s ans, la<br />

culture <strong>du</strong> coton est donc <strong>de</strong>venue un moyen d’accès aux intrants et non une finalité<br />

par laquelle la culture <strong>du</strong> coton doit être rentable pour lui.<br />

Avec le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants pour le coton, les incitations à adopter une<br />

démarche entrepreneuriale pour le pro<strong>du</strong>cteur sont plus fortes : il choisit<br />

délibérément cette culture et doit s’assurer <strong>de</strong> la rentabilité <strong>de</strong>s investissements qu’il<br />

y consacre en quantifiant mieux, par exemple, ses besoins en intrants spécifiques à la<br />

culture <strong>du</strong> coton.<br />

2.2.5. Egreneurs :<br />

La démarche entrepreneuriale <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs par le biais <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong>s intrants<br />

au comptant va donc, comme on vient <strong>de</strong> le voir, être aussi profitable pour les<br />

égreneurs qui vont recevoir dans leurs usines plus <strong>de</strong> coton et <strong>de</strong> meilleure qualité.<br />

A leur niveau, ce cercle vertueux <strong>du</strong> paiement comptant peut être dynamisé par la<br />

disponibilité <strong>de</strong> la trésorerie habituellement immobilisée à l’achat <strong>de</strong>s intrants à<br />

crédit, pour financer un meilleur conseil agricole et un encadrement technique plus<br />

<strong>de</strong>nse au niveau <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs, ce qui, à son tour, favorisera l’augmentation <strong>de</strong> la<br />

pro<strong>du</strong>ction en quantité et en qualité qui, elle-même, entraînera une bonne<br />

profitabilité pour les égreneurs leur permettant ainsi <strong>de</strong> réaliser <strong>de</strong>s profits tout en<br />

mo<strong>de</strong>rnisant l’outil in<strong>du</strong>striel.<br />

2.2.6. Filière coton :<br />

Le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants établissant <strong>de</strong>s <strong>nouvelle</strong>s relations entre les<br />

acteurs et entraînant une amélioration <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction et <strong>de</strong> la rentabilité, toute la<br />

filière va pouvoir s’inscrire dans la <strong>du</strong>rabilité, qui profitera aussi bien aux<br />

pro<strong>du</strong>cteurs (augmentation <strong>de</strong>s revenus et liberté <strong>de</strong> choix), qu’aux SC (bénéfices et<br />

mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> l’outil in<strong>du</strong>striel), qu’à l’interprofession (<strong>financement</strong> adéquat pour<br />

<strong>de</strong>s actions concrètes dans l’intérêt <strong>de</strong> la filière) et qu’à l’Etat (plus <strong>de</strong> taxes<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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prélevées, augmentation <strong>du</strong> PIB, équilibre socio économique). Il est, à ce titre, un<br />

élément à prendre en compte en priorité pour la relance <strong>du</strong> secteur cotonnier, parmi<br />

d’autres mesures tout aussi indispensables comme la refonte <strong>du</strong> système semencier,<br />

l’encadrement, la réforme <strong>du</strong> mécanisme <strong>de</strong> fixation <strong>de</strong>s prix <strong>du</strong> coton graine,<br />

l’équipement <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs pour la culture attelée, la gestion intégrée <strong>de</strong> la fertilité<br />

<strong>de</strong>s sols, pour ne citer que les plus importantes.<br />

3. L’épargne intrants :<br />

3.1. Définition :<br />

C’est une partie <strong>de</strong>s recettes <strong>de</strong> l’année N qui permet <strong>de</strong> financer les achats au comptant<br />

<strong>de</strong> l’année N+1.<br />

L’épargne intrants permet d’assurer un paiement comptant programmé, en valeur et dans<br />

le temps.<br />

3.2. Capacités d’épargne <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs :<br />

Avant d’aller plus avant dans la faisabilité <strong>de</strong> l’épargne intrants par les pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong><br />

coton en Côte d’Ivoire, il faut se poser la question <strong>de</strong> savoir si la culture <strong>du</strong> coton est<br />

rentable pour le pro<strong>du</strong>cteur et si, plus particulièrement, le coût <strong>de</strong> l’investissement en<br />

intrants crée suffisamment <strong>de</strong> valeur en récolte ; c’est la notion <strong>de</strong> « value cost ratio<br />

VCR » développée par V.Kelly et A. Mureseki (cf. bibliographie) et qui démontre qu’un<br />

VCR < 2 ne permet pas <strong>de</strong> rentabiliser les intrants apportés sur une culture donnée ;<br />

qu’un VCR = 2 permet d’obtenir l’équilibre et qu’avec un VCR > 2 l’usage d’intrants<br />

est d’autant plus rentable que le VCR est élevé.<br />

Plus le VCR sera élevé et plus le pro<strong>du</strong>cteur aura la capacité d’épargner :<br />

Ren<strong>de</strong>ment<br />

Kg/Ha<br />

Rdt moyen<br />

actuel : 1000<br />

Recette/Ha<br />

(FCFA)<br />

Base 185<br />

FCFA/kg*<br />

Coton graine<br />

Coût<br />

intrants/Ha<br />

(FCFA) aux<br />

doses<br />

recommandées<br />

(Source : ACE<br />

2008/2009)<br />

Ratio<br />

valeur/coût<br />

Rentabilité Capacité<br />

d’Epargne (CE)<br />

185.000 124.000 1,49 Pas rentable CE : faible<br />

1340 248.000 124.000 2 Equilibre<br />

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CE : Possible<br />

2010 372.000 124.000 3 Rentable CE : oui/normale<br />

2680 496.000 124.000 4 Très rentable CE : oui /forte<br />

Ratio V/C: V. Kelly & A.Mureseki,2000, MSU.<br />

Coût <strong>de</strong> revient / ha coton, campagne 08/09: 280.000 FCFA/Ha; soit un ren<strong>de</strong>ment nécessaire <strong>de</strong> 1513Kg/Ha<br />

(Source : ACE / Intercoton)<br />

*Hypothèse <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> coton graine inchangé par rapport à la campagne <strong>de</strong>rnière et sans subvention <strong>de</strong> l’Etat.<br />

Dans le système crédit-intrant, et avec un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 1000 Kg/ha, le planteur perçoit<br />

61.000 FCFA en acceptant qu’on lui retienne 124.000 FCFA pour les intrants, alors que<br />

dans le système épargne-intrants le planteur perçoit 61.000 FCFA et accepte qu’on lui<br />

retienne 124.000 FCFA pour les intrants <strong>de</strong> la prochaine campagne. Il ne s’agit donc<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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pas d’un effort supplémentaire à fournir par l’agriculteur, mais simplement d’une<br />

<strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> financière <strong>de</strong> la filière.<br />

Il est tout <strong>de</strong> même souhaitable que la mise en place <strong>de</strong> l’épargne intrants soit<br />

accompagnée d’un retour rapi<strong>de</strong> à <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 1400 à 2000 Kg /Ha<br />

comme nous les avons connus dans les années 80 et 90 pour assurer la rentabilité <strong>de</strong> la<br />

culture <strong>du</strong> coton. Ce retour à ces niveaux <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments doit être facilité par le paiement<br />

comptant et l’épargne intrants qui éviteront les détournements <strong>de</strong>s intrants vers d’autres<br />

cultures qui expliquent en partie les gran<strong>de</strong>s variations <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>ments qui ont cours<br />

actuellement entre les différents pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

Mais, comme il a été vu précé<strong>de</strong>mment, le paiement comptant, via la baisse <strong>du</strong> coût <strong>de</strong>s<br />

intrants <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 25%, doit ramener ce seuil d’épargne à un niveau plus accessible<br />

comme illustré dans le tableau suivant :<br />

Ren<strong>de</strong>ment<br />

Kg/Ha<br />

Rdt moyen<br />

actuel : 1000<br />

Recette/Ha<br />

(FCFA)<br />

Base 185<br />

Fcfa/Kg* coton<br />

graine<br />

pro<strong>du</strong>cteur<br />

Coût<br />

intrants/Ha<br />

paiement<br />

comptant<br />

- 25% par<br />

rapport coût à<br />

crédit (FCFA)<br />

Ratio<br />

valeur/coût<br />

Rentabilité Capacité<br />

d’épargne<br />

(CE)»<br />

185.000 93.000 1,98 Equilibre CE : possible<br />

1508 279.000 93.000 3 Rentable CE : oui<br />

2010 372.000 93.000 4 Très rentable CE : forte<br />

Ratio V/C : V. Kelly & A.Musereki,2000, MSU.<br />

Coût <strong>de</strong> revient / ha cotton, campagne 08/09: 280.000 FCFA/Ha; soit un ren<strong>de</strong>ment nécessaire <strong>de</strong> 1513Kg/Ha<br />

(Source : ACE / INTERCOTON)<br />

*Hypothèse <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> coton graine inchangé par rapport à la campagne <strong>de</strong>rnière et sans subvention <strong>de</strong> l’Etat.<br />

En effet, dans le cas <strong>de</strong> paiement comptant <strong>de</strong>s intrants (et <strong>de</strong> la baisse <strong>de</strong> prix <strong>de</strong>s<br />

intrants <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 25% qui en découle) le VCR est <strong>de</strong> 2 dès le ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 1000<br />

Kg/Ha, alors que 1340 Kg/Ha sont nécessaires dans le cas <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong>s intrants à<br />

crédit ; et il est <strong>de</strong> 3 pour un ren<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> 1508 Kg/Ha, alors que 2010 Kg/Ha sont<br />

nécessaires dans le cas d’achat <strong>de</strong>s intrants à crédit.<br />

Si en l’état actuel <strong>de</strong> la situation, la capacité d’épargne <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs paraît faible eu<br />

égard aux recettes / Ha générés par la culture <strong>du</strong> coton, l’achat <strong>de</strong>s intrants au comptant<br />

augmente instantanément et <strong>de</strong> façon très significative la capacité d’épargne <strong>de</strong>s<br />

cotonculteurs.<br />

3.3. Mise en œuvre :<br />

La mise en place <strong>de</strong> l’épargne intrants <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs passe par trois étapes<br />

incontournables qui sont : i) la collecte, ii) la domiciliation et iii) la sécurisation <strong>de</strong><br />

l’épargne.<br />

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3.3.1. Collecte <strong>de</strong> l’épargne :<br />

Le meilleur moment pour dégager une épargne intrants se situe au moment où le<br />

pro<strong>du</strong>cteur reçoit <strong>de</strong>s liquidités, c'est-à-dire lors <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong> sa récolte par<br />

l’acheteur. C’est donc l’acheteur qui est le mieux indiqué pour collecter l’épargne<br />

intrants <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur.<br />

3.3.2. Domiciliation <strong>de</strong> l’épargne :<br />

L’épargne ainsi collectée peut être domiciliée soit : i) chez le fournisseur d’intrants<br />

choisi par le pro<strong>du</strong>cteur, ii) dans un compte épargne intrants coton (CEIC) géré par<br />

une banque commerciale, ou iii) chez l’égreneur choisi par le pro<strong>du</strong>cteur.<br />

3.3.3. Sécurisation <strong>de</strong> l’épargne :<br />

Toute épargne se doit d’être sécurisée afin d’être disponible pour l’achat au<br />

comptant <strong>de</strong>s intrants.<br />

L’épargne domiciliée chez le fournisseur n’est pas sans risque, notamment<br />

concernant la possibilité <strong>de</strong> défaillance (faillite) <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier ; concernant également<br />

la pression commerciale que le fournisseur pourrait exercer au niveau <strong>du</strong><br />

pro<strong>du</strong>cteur ; et concernant enfin la quasi impossibilité <strong>de</strong> faire jouer la concurrence<br />

une fois l’épargne domiciliée chez un fournisseur donné.<br />

Mais elle peut très bien être envisagée comme une modalité particulière <strong>du</strong> paiement<br />

comptant, surtout lorsque les fournisseurs auront suffisamment développé leurs<br />

réseaux <strong>de</strong> distribution et qu’ils seront alors à même <strong>de</strong> livrer « ren<strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur »<br />

ou que les pro<strong>du</strong>cteurs auront à leur disposition <strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong> proximité gérés par<br />

les fournisseurs.<br />

La domiciliation <strong>de</strong> l’épargne dans un CEIC géré par une banque commerciale est<br />

par définition sécurisée et garantit la liberté <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur en termes <strong>de</strong> choix <strong>du</strong><br />

fournisseur d’intrants et <strong>de</strong> l’égreneur. C’est une option qui mérite d’être<br />

approfondie.<br />

Enfin, la domiciliation <strong>de</strong> l’épargne chez l’égreneur (qui est aussi le collecteur<br />

d’épargne) semble être une bonne option dans la mesure où ce <strong>de</strong>rnier est un<br />

professionnel <strong>de</strong> l’achat <strong>de</strong>s intrants et <strong>de</strong> toute la chaîne logistique relative à leur<br />

stockage et à leur livraison au niveau <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs, à condition que cette épargne<br />

soit garantie <strong>de</strong> manière appropriée afin <strong>de</strong> prévenir tout risque <strong>de</strong> défaillance ou <strong>de</strong><br />

faillite (cas <strong>de</strong> LCCI). Dans ce cadre, c’est également une option qui doit être<br />

étudiée.<br />

Ces <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières options seront développées dans les chapitres 4 (Basculement<br />

d’un dispositif à crédit vers un dispositif achat comptant et épargne intrants) et 5<br />

(Elaboration d’un schéma opérationnel <strong>de</strong> réforme) <strong>du</strong> présent rapport.<br />

3.4. Calendrier décisionnel d’achat :<br />

Pour que la mise en œuvre <strong>de</strong> l’épargne intrants soit effective et débouche sur la<br />

possibilité d’achat au comptant <strong>de</strong>s intrants pour la campagne suivante, il convient <strong>de</strong><br />

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revoir le « calendrier décisionnel d’achat <strong>de</strong>s intrants » (CDA) en fonction <strong>de</strong>s nouveaux<br />

impératifs issus <strong>de</strong> cette <strong>nouvelle</strong> démarche.<br />

Le CDA est le processus par lequel les intrants, en quantité et en qualité adéquates, sont<br />

livrés aux pro<strong>du</strong>cteurs à temps, à un prix loyal et marchand.<br />

La première étape <strong>du</strong> CDA est l’expression <strong>de</strong>s besoins, la <strong>de</strong>rnière est la livraison au<br />

niveau <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs, en passant par la négociation, l’achat proprement dit,<br />

l’enlèvement, et la livraison et le stockage sur les sites régionaux.<br />

Le CDA doit prendre en compte toutes les contraintes incontournables liées à la<br />

fabrication <strong>de</strong>s intrants, à leur transport, à la géographie <strong>de</strong>s zones <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction, au<br />

climat et au calendrier cultural.<br />

Si les contraintes liées au transport, à la spécificité <strong>de</strong>s zones, au climat et au calendrier<br />

cultural sont relativement bien maîtrisées par les acteurs <strong>de</strong> la filière, celles liées à la<br />

fabrication <strong>de</strong>s intrants sont, en général, moins connues surtout pour le temps nécessaire<br />

au fournisseur pour traiter une comman<strong>de</strong> reçue à un instant T.<br />

Le schéma ci-<strong>de</strong>ssous illustre le délai dont ont besoin les fournisseurs pour mettre à<br />

disposition les intrants qui leur ont été commandés.<br />

C<strong>de</strong><br />

10 J<br />

Import<br />

45 J<br />

Fabrication<br />

Schéma « De la réception <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> à la livraison. Temps nécessaire. Contraintes fournisseurs »<br />

Source : J. LE TURIONER « Elaboration d’un calendrier décisionnel d’achat <strong>de</strong>s intrants ». IFDC 2005.<br />

A réception <strong>de</strong> la comman<strong>de</strong> <strong>du</strong> client le fournisseur a besoin d’une dizaine <strong>de</strong> jours<br />

pour, à son tour, négocier et passer ses comman<strong>de</strong>s à ses fournisseurs <strong>de</strong> matières<br />

premières, d’emballages, d’étiquettes, <strong>de</strong> cartons etc.,..<br />

Ensuite 45 jours sont nécessaires pour l’importation par voie maritime <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s<br />

ingrédients nécessaires à la fabrication <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it fini.<br />

Pour fabriquer le pro<strong>du</strong>it fini sur place, 45 jours en moyenne sont nécessaires auxquels<br />

viennent s’ajouter 20 jours pour l’expédition par route <strong>de</strong>s fournitures avec les moyens<br />

<strong>de</strong> transport <strong>du</strong> client qui ne sont pas toujours totalement disponibles au moment<br />

opportun.<br />

Enfin 5 jours au minimum seront nécessaires pour la distribution <strong>du</strong> site régional<br />

jusqu’au niveau <strong>du</strong> village.<br />

Le délai total nécessaire se situe donc aux environs <strong>de</strong> quatre mois date <strong>de</strong> réception <strong>de</strong><br />

la comman<strong>de</strong>. Concrètement, si les intrants doivent être sur site au plus tard fin Mai <strong>de</strong><br />

l’année N, il sera impératif <strong>de</strong> passer les comman<strong>de</strong>s au plus tard fin Janvier <strong>de</strong> la même<br />

année.<br />

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45 J<br />

Expédition<br />

20 J<br />

Livr.<br />

5 J<br />

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Pour l’élaboration <strong>du</strong> CDA, l’épargne réalisée par le pro<strong>du</strong>cteur sert en même temps<br />

d’expression <strong>de</strong>s besoins puisque c’est avec elle que vont être passées les comman<strong>de</strong>s<br />

d’engrais et <strong>de</strong> pestici<strong>de</strong>s dont les quantités correspon<strong>de</strong>nt à <strong>de</strong>s superficies ; c’est aussi<br />

un <strong>de</strong>s avantages <strong>de</strong> ce système qui permet <strong>de</strong> sécuriser financièrement l’expression <strong>de</strong>s<br />

besoins.<br />

En conséquence, dans le cadre <strong>de</strong> la mise en œuvre <strong>de</strong> l’épargne intrants, le CDA<br />

suivant peut être proposé :<br />

01 / 04<br />

N<br />

Expression<br />

<strong>de</strong>s besoins<br />

01 / 04<br />

N-1<br />

Paiement<br />

Pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

EPARGNE<br />

01 / 04<br />

N<br />

Négociations<br />

fournisseurs<br />

P R O D U C T E U R S et / ou SC<br />

01 / 04<br />

N<br />

Comman<strong>de</strong>s<br />

I N T E R C O T O N<br />

01 / 04<br />

N<br />

Traitement<br />

comman<strong>de</strong>s<br />

03 / 04<br />

N<br />

Fabrication<br />

05 / 06<br />

N<br />

Mise à<br />

disposition<br />

F O U R N I S S E U R S<br />

06<br />

N<br />

Livraison<br />

sur site<br />

06<br />

N<br />

Livraison<br />

sur site<br />

06/…<br />

N<br />

Distribution<br />

Villages<br />

PAIEMENT<br />

COMPTANT<br />

Schéma : « Calendrier décisionnel d’achat type dans le cadre <strong>de</strong> la mise en place d’un système d’épargne intrants et <strong>de</strong> paiement<br />

comptant ».<br />

Comme le propose le schéma, l’interprofession, en l’occurrence INTERCOTON, peut<br />

superviser le bon déroulement <strong>du</strong> CDA.<br />

Ce calendrier a l’avantage <strong>de</strong> combiner à la fois une bonne expression <strong>de</strong>s besoins qui se<br />

fait au moment <strong>de</strong> l’épargne intrants (le montant <strong>de</strong> l’épargne définit <strong>de</strong> fait le nombre<br />

d’hectares envisagés par le pro<strong>du</strong>cteur) et respecte les contraintes <strong>de</strong>s fournisseurs liées<br />

aux délais nécessaires pour traiter les comman<strong>de</strong>s et livrer les intrants à temps.<br />

4. Basculement d’un dispositif à crédit vers un dispositif achats comptant et épargne<br />

intrants :<br />

4.1. Transition entre le système crédit intrants et le système achat comptant et épargne<br />

intrants :<br />

Comme nous l’avons vu précé<strong>de</strong>mment, le revenu actuel généré par le coton ne permet<br />

pas au cotonculteur, lors <strong>de</strong> la transition <strong>du</strong> passage (année N0) <strong>de</strong> l’année N à l’année<br />

N+1, à la fois, i) <strong>de</strong> rembourser les intrants <strong>de</strong> l’année N à la SC, et ii) d’épargner pour<br />

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les achats au comptant <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> l’année N+1. Il est donc nécessaire qu’une ai<strong>de</strong><br />

extérieure soit mise en place par les bailleurs <strong>de</strong> fonds afin <strong>de</strong> construire le nouveau<br />

système <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants sur <strong>de</strong>s bases soli<strong>de</strong>s et<br />

<strong>du</strong>rables. Cette ai<strong>de</strong> assurerait le remboursement intégral <strong>de</strong>s SC pour les intrants <strong>de</strong><br />

l’année N, ce qui permettrait aux SC <strong>de</strong> payer aux pro<strong>du</strong>cteurs l’intégralité <strong>de</strong> leur<br />

récolte (moins les retenues contractuelles), ceux-ci ayant alors un pouvoir d’épargne<br />

pour N+1 au moins égal à la retenue <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> N, comme le montre le schéma ci<strong>de</strong>ssous<br />

:<br />

Bailleur<br />

Coût<br />

Intrants<br />

N<br />

Ce remboursement par les bailleurs <strong>de</strong>s intrants N aux SC sera réalisé sur la base <strong>de</strong>s<br />

justificatifs <strong>de</strong>s retenues indivi<strong>du</strong>elles faites par les SC pour chacun <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs.<br />

Si nous nous référons aux <strong>de</strong>rnières estimations d’emblavement pour la campagne 2008<br />

/ 2009, soit 130.000 Ha (cf. INTERCOTON), et sur la base d’un coût d’intrants <strong>de</strong><br />

124.000 FCFA / Ha, représentant 200 kg NPK + 50 Kg urée + 8 litres d’insectici<strong>de</strong>s, le<br />

coût <strong>de</strong> l’opération serait <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 16,12 milliards FCFA. Si nous prenons comme<br />

base les quantités d’intrants réellement mises en œuvre (cf.ACE ; stocks début <strong>de</strong><br />

campagne + achats par SC – stocks <strong>de</strong> fin <strong>de</strong> campagne), seulement 100.000 ha <strong>de</strong> coton<br />

auraient reçu <strong>de</strong>s intrants ; le coût <strong>de</strong> l’opération serait alors estimé à 12,4 milliards<br />

FCFA.<br />

4.2. Coexistence <strong>de</strong> différents systèmes <strong>de</strong> <strong>financement</strong> :<br />

La coexistence <strong>de</strong> différents systèmes <strong>de</strong> <strong>financement</strong> est en théorie possible, s’il s’agit<br />

<strong>de</strong> systèmes basés sur l’épargne et sur le paiement comptant et, dans la mesure où la<br />

prise en charge <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> l’année N aux SC sera réalisée sur<br />

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SC<br />

% CASH<br />

Paiement<br />

Total Récolte<br />

Pro<strong>du</strong>cteur<br />

%<br />

Epargne<br />

= ou ><br />

Coût intrants N<br />

Achat<br />

Intrants<br />

N+1<br />

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l’ensemble <strong>du</strong> territoire ivoirien ; tous les systèmes <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> ce type étant<br />

compatibles entre eux, puisque leur seule différence rési<strong>de</strong> dans la domiciliation <strong>de</strong><br />

l’épargne.<br />

Par contre, il est impossible <strong>de</strong> faire coexister un système d’épargne / paiement<br />

comptant quel qu’il soit, avec le système à crédit tel que nous le connaissons<br />

actuellement, comme l’avaient suggéré certains interlocuteurs <strong>du</strong>rant la mission <strong>du</strong><br />

consultant, car cette coexistence pourrait favoriser une mauvaise compréhension <strong>du</strong><br />

système par les pro<strong>du</strong>cteurs retardant ainsi sa mise en place, sans parler <strong>de</strong>s risques <strong>de</strong><br />

frau<strong>de</strong>s et <strong>de</strong>s difficultés <strong>de</strong> gestion car le pro<strong>du</strong>cteur qui a la possibilité <strong>de</strong> livrer à la<br />

fois son coton à une SC qui va exiger un remboursement <strong>de</strong> crédit et à une autre qui<br />

fonctionne sur un système d’épargne intrants, va inéluctablement entraîner une fuite <strong>du</strong><br />

coton vers la SC appliquant l’épargne, dans la mesure où la notion <strong>de</strong> zone n’existe plus<br />

en Côte d’Ivoire <strong>de</strong>puis la promulgation <strong>de</strong> l’ordonnance N°2002-448 <strong>du</strong> 16 Septembre<br />

2002 (Article 5).<br />

Il est donc impossible d’envisager un projet pilote pour le nouveau système.<br />

4.3. Financement <strong>de</strong>s augmentations <strong>de</strong> superficie <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs et <strong>de</strong>s nouveaux<br />

pro<strong>du</strong>cteurs :<br />

Dans le cadre <strong>du</strong> passage <strong>de</strong> N à N+1, et dans le cadre d’un attrait renouvelé pour la<br />

culture <strong>du</strong> coton grâce au nouveau système mis en place, il est souhaitable <strong>de</strong> prévoir<br />

une source <strong>de</strong> <strong>financement</strong> pour les pro<strong>du</strong>cteurs désireux d’augmenter leur superficie<br />

dédiée à la culture cotonnière ou pour les pro<strong>du</strong>cteurs désireux d’intégrer la filière<br />

cotonnière.<br />

Plusieurs mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>financement</strong> sont envisageables :<br />

• Paiement comptant <strong>de</strong>s intrants supplémentaires par le pro<strong>du</strong>cteur<br />

• Epargne <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur générée par les revenus hors coton <strong>de</strong> son exploitation<br />

(anacar<strong>de</strong>, riz, autres,…) ou par d’autres activités<br />

• Création d’un fonds social pour subventionner l’accès à l’activité cotonnière<br />

qui pourrait être financé par <strong>de</strong>s cotisations professionnelles et/ou par <strong>de</strong>s<br />

subventions <strong>de</strong> l’Etat et géré par l’interprofession (INTERCOTON). Mais<br />

dans ce cas, il est indispensable que les acteurs concernés démontrent la<br />

faisabilité <strong>du</strong> montage et que les modalités <strong>de</strong> gestion soient clairement<br />

définies avant d’autoriser <strong>de</strong>s prélèvements pour le faire fonctionner.<br />

5. Elaboration d’un schéma opérationnel <strong>de</strong> réforme :<br />

Comme nous l’avons vu dans les chapitre 3.3.2 et 3.3.3, plusieurs options sont<br />

envisageables pour la mise en œuvre <strong>du</strong> paiement comptant <strong>de</strong>s intrants coton et <strong>de</strong><br />

l’épargne intrants coton.<br />

Si l’option <strong>de</strong> l’épargne domiciliée chez le fournisseur semble prématurée pour les raisons<br />

que nous avons évoquées, nous proposons d’étudier ici les <strong>de</strong>ux autres options, à savoir, le<br />

CEIC et l’EIG.<br />

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5.1. Option 1 : Le compte épargne intrants coton (CEIC) :<br />

5.1.1. Définition :<br />

Le CEIC est un compte domicilié dans une banque commerciale <strong>de</strong> premier ordre,<br />

alimenté par l’épargne <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs réalisée sur l’année N pour financer l’achat<br />

<strong>de</strong>s intrants au comptant <strong>de</strong> N+1. L’épargne est sécurisée et le paiement <strong>de</strong>s intrants<br />

est garanti au fournisseur, par l’émission <strong>de</strong> BAIC personnalisés, infalsifiables, et<br />

pourvus d’un système <strong>de</strong> traçabilité.<br />

5.1.2. Sécurisation <strong>de</strong> l’épargne. Emission <strong>de</strong>s bons d’achat intrants coton<br />

(BAIC) :<br />

Dans cette option <strong>de</strong> CEIC, un <strong>de</strong>s préliminaires est <strong>de</strong> sécuriser l’épargne <strong>de</strong>s<br />

pro<strong>du</strong>cteurs et <strong>de</strong> garantir aux fournisseurs un paiement comptant dès la livraison<br />

<strong>de</strong>s engrais et <strong>de</strong>s pestici<strong>de</strong>s. C’est pourquoi il est proposé, qu’au moment <strong>du</strong><br />

paiement <strong>de</strong> la récolte au pro<strong>du</strong>cteur par la SC, un BAIC soit remis au pro<strong>du</strong>cteur en<br />

contre valeur <strong>de</strong> la somme épargnée par ce <strong>de</strong>rnier. Le BAIC est nominatif<br />

(pro<strong>du</strong>cteur et/ou OPA), infalsifiable grâce à une i<strong>de</strong>ntification co<strong>de</strong> barre incluse<br />

lors <strong>de</strong> son émission par le SC, immédiatement débitée à la SC par la banque où est<br />

domicilié le CEIC et crédité au fournisseur choisi par le pro<strong>du</strong>cteur lorsqu’il est<br />

remis à la banque accompagné <strong>du</strong> bor<strong>de</strong>reau <strong>de</strong> livraison signé par les <strong>de</strong>ux parties.<br />

Les comptes <strong>du</strong> CEIC sont certifiés par un commissaire aux comptes.<br />

Si le BAIC est égaré ou malencontreusement détérioré par son titulaire, un nouveau<br />

BAIC peut être émis en entraînant l’éjection automatique <strong>de</strong> l’ancien <strong>du</strong> système <strong>de</strong><br />

gestion informatique <strong>de</strong>s BAIC.<br />

Pour s’assurer que les BAIC remis sont bien vali<strong>de</strong>s, les fournisseurs et la banque<br />

sont équipés <strong>de</strong> lecteurs lasers (scanners) capables <strong>de</strong> déchiffrer instantanément le<br />

co<strong>de</strong> barre <strong>du</strong> BAIC.<br />

Le BAIC se présente comme ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

Bon Achat Intrants Coton N° 000000000000000000<br />

Emis par: Nom <strong>de</strong> la SC<br />

Nom & Prénom: Pro<strong>du</strong>cteur<br />

Adresse: Village<br />

OPA: Nom <strong>de</strong> l’OPA <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur (facultatif)<br />

CNI N°: ……..<br />

50.000 FCFA<br />

Signature: (Cinquante mille francs CFA)<br />

Sans valeur après le ../../….<br />

Ou empreinte digitale: Campagne 2009 /2010<br />

NON CESSIBLE<br />

NON TRANSMISSIBLE<br />

Le BAIC n’est ni cessible ni transmissible (ce n’est pas <strong>de</strong> la monnaie) et doit être<br />

impérativement utilisé pour la campagne en cours.<br />

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5.1.3. Fonctionnement <strong>du</strong> CEIC et <strong>de</strong>s BAIC :<br />

Le fonctionnement <strong>du</strong> CEIC et <strong>de</strong>s BAIC sont illustrés dans le schéma page<br />

suivante.<br />

Dans cette option, ce sont les pro<strong>du</strong>cteurs eux-mêmes, seuls ou à travers leurs<br />

différentes <strong>organisation</strong>s, qui prennent en charge leurs achats.<br />

Si, la négociation avec les fournisseurs et les achats proprement dits peuvent être<br />

réellement effectués par les pro<strong>du</strong>cteurs ou leurs <strong>organisation</strong>s, la livraison <strong>de</strong>s<br />

comman<strong>de</strong>s peut être un goulot d’étranglement dans la mesure où les distributeurs<br />

d’intrants n’ont pas <strong>de</strong> réseaux <strong>de</strong> proximité à mettre à la disposition <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs<br />

et où ces <strong>de</strong>rniers ne sont pas suffisamment organisés pour assurer le transport <strong>de</strong>s<br />

intrants jusqu’au village. La solution, dans ce cas, pourrait être la livraison par le<br />

fournisseur jusqu’au niveau <strong>du</strong> centre d’égrenage, puis l’<strong>organisation</strong> <strong>de</strong>s livraisons<br />

par les pro<strong>du</strong>cteurs <strong>du</strong> centre d’égrenage au village.<br />

Commissaire<br />

aux comptes<br />

Débit<br />

SC<br />

CEIC<br />

Banque<br />

Traçabilité informatique<br />

Co<strong>de</strong> barre. Logiciel <strong>de</strong><br />

gestion.<br />

Emission <strong>du</strong> BAIC<br />

par SC<br />

Paiement fournisseur<br />

BAIC + BL<br />

Banque<br />

Schéma fonctionnement CEIC et BAIC<br />

5.1.4. Propositions pour améliorer le cadre institutionnel :<br />

Pour la mise en œuvre effective <strong>du</strong> CEIC/BAIC, et pour assurer son bon<br />

fonctionnement, plusieurs améliorations <strong>du</strong> cadre institutionnel s’avèrent<br />

indispensables.<br />

La première concerne l’interprofession qui <strong>de</strong>vra assurer un rôle <strong>de</strong> suivi et <strong>de</strong><br />

contrôle à tous les sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la procé<strong>du</strong>re, dans la mesure où, avec ce système <strong>de</strong><br />

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BAIC<br />

pro<strong>du</strong>cteur<br />

BAIC<br />

Fournisseur<br />

Livraison<br />

intrants<br />

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<strong>financement</strong> le pro<strong>du</strong>cteur (ou son OPA) est libre <strong>de</strong> choisir son égreneur et son<br />

fournisseur d’intrants. A cet effet INTERCOTON <strong>de</strong>vra procé<strong>de</strong>r, comme il l’est<br />

indiqué dans l’ « Elaboration d’une stratégie sectorielle coton : perspectives à<br />

moyen et long terme. Diagnostic et proposition d’orientation ». ITALTREND.<br />

F.BERTI ; J.P.PABANEL ; E. CANAL-FORGUES ; C.P.AMANI ; S.BANBA ; Z.H.SERY. Novembre<br />

2006. », à une étu<strong>de</strong> sur un éventuel changement <strong>de</strong> statut afin <strong>de</strong> pouvoir exercer<br />

ses <strong>nouvelle</strong>s fonctions :<br />

• Conception et mise en œuvre d’une campagne d’information et <strong>de</strong><br />

sensibilisation sur le nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants coton auprès<br />

<strong>de</strong>s OPA <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>cteurs<br />

• Supervision <strong>du</strong> CEIC en assurant la prési<strong>de</strong>nce d’un conseil <strong>de</strong> surveillance<br />

composé <strong>de</strong> l’ARECA, APROCOT, AFFICOT et, si besoin, d’ACE<br />

• Support au MINAGRI pour l’agrément <strong>de</strong>s fournisseurs d’intrants autorisés<br />

à participer à l’opération (membres <strong>de</strong> CropLife CI)<br />

• Veiller à ce que les pro<strong>du</strong>its proposés par les fournisseurs d’intrants sont<br />

bien ceux homologués par l’administration pour la culture <strong>du</strong> coton en Côte<br />

d’Ivoire (pestici<strong>de</strong>s), ou sont bien les formules recommandées par le CNRA<br />

pour la culture <strong>du</strong> coton (engrais)<br />

• Facilitation pour les contrats annuels passés entre les SC et les pro<strong>du</strong>cteurs<br />

(ou leurs OPA) et vérification qu’aucune entrave n’est faite à l’émission <strong>de</strong>s<br />

BAIC et à leur acceptation<br />

• Suivi évaluation <strong>du</strong> nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants mis en place<br />

• Etc. …<br />

La secon<strong>de</strong>, concerne l’élaboration d’un contrat annuel renouvelable par tacite<br />

recon<strong>du</strong>ction entre les SC et les pro<strong>du</strong>cteurs (ou leurs OPA), basé sur le<br />

professionnalisme, les services ren<strong>du</strong>s et la valeur ajoutée <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux parties :<br />

• Pour les SC :<br />

o Engagement sur les services à apporter (entretien <strong>de</strong>s pistes, collecte<br />

<strong>du</strong> coton,…)<br />

o Conseil agricole<br />

o Prix coton graine<br />

o …<br />

• Pour les pro<strong>du</strong>cteurs :<br />

o Engagement à livrer la totalité <strong>de</strong> la récolte à la SC<br />

o Suivi scrupuleux <strong>de</strong> l’itinéraire technique<br />

o …<br />

Si les SC ne sont pas en mesure d’offrir les services ci-<strong>de</strong>ssus énoncés, le contrat n’a<br />

plus lieu d’être.<br />

La troisième concerne le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> passation <strong>de</strong>s marchés d’intrants qui, dans ce cas,<br />

serait plutôt <strong>du</strong> gré à gré (et non plus par les traditionnels appels d’offres), pour<br />

lequel une charte déontologique <strong>de</strong>vra être rédigée ; le choix final <strong>de</strong> ce mo<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />

passation <strong>de</strong>s marchés restant in fine à l’acheteur.<br />

Enfin, la quatrième, et non <strong>de</strong>s moindres, serait l’augmentation <strong>de</strong>s capacités <strong>du</strong><br />

mon<strong>de</strong> coopératif afin que les coopératives et leurs unions puissent jouer leurs rôles<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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d’achat et <strong>de</strong> négociation pour les intrants, <strong>de</strong> manière professionnelle dans la cadre<br />

<strong>du</strong> système CEIC / BAIC.<br />

5.1.5. Chiffrage <strong>du</strong> coût <strong>de</strong> mise en œuvre et <strong>de</strong> fonctionnement :<br />

Comme il l’a été évoqué dans le chapitre 4.1, le coût principal pour la mise en place<br />

<strong>de</strong> la réforme <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants pour le coton est représenté par la prise en<br />

charge <strong>du</strong> remboursement <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> l’année N aux SC, sans lequel, le nouveau<br />

système ne peut être mis en place. Ce coût se situe entre 12,4 et 16,12 Milliards<br />

FCFA.<br />

Vient ensuite le coût <strong>de</strong> l’opération proprement dite. Les licences <strong>de</strong> co<strong>de</strong> barre, le<br />

logiciel <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s BAIC, les scanners et l’émission <strong>de</strong>s BAIC (150.000<br />

environ).<br />

Le CEIC étant un compte rémunéré, son coût d’exploitation et <strong>de</strong> gestion par la<br />

banque est compensé par les intérêts générés par l’encours moyen sur le compte.<br />

En ce qui concerne l’INTERCOTON, les tâches qui lui incomberaient dans le<br />

nouveau système, impliquent l’embauche <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux cadres.<br />

Enfin, pour la campagne d’information et <strong>de</strong> sensibilisation, il convient <strong>de</strong> prévoir le<br />

matériel didactique, les réunions d’information à travers toute la zone cotonnière, le<br />

personnel temporaire nécessaire ainsi que sa formation et les frais <strong>de</strong> déplacement y<br />

afférent.<br />

Une tentative <strong>de</strong> budget estimatif nécessaire à la mise en place <strong>de</strong> l’option 1, mis à<br />

part les 12 à 16 Milliards FCFA pour le remboursement <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> l’année N,<br />

est présentée dans le tableau suivant :<br />

OBJET DESIGNATION Quantité Coût total/an (FCFA)<br />

BAIC Licences séries barre co<strong>de</strong>s 5 560.000<br />

Logiciel 1 900.000<br />

Installation logiciel 1 5.000.000<br />

Scanners 50 4.000.000<br />

Impression (papier et cartouches) 150.000 3.000.000<br />

SOUS TOTAL BAIC 13.460.000<br />

INTERCOTON Cadres pour actions <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> suivi et<br />

d’évaluation<br />

2 20.000.000<br />

Campagne <strong>de</strong><br />

sensibilisation et<br />

d’information<br />

SOUS TOTAL INTERCOTON 20.000.000<br />

Réunion APPROCOT 1 1.000.000<br />

Réunion AFFICOT 1 1.000.000<br />

Réunions terrain SC 5 2.000.000<br />

Réunions terrain OPA 10 4.000.000<br />

Brochures 20.000 5.000.000<br />

Annonces journaux 10 5.000.000<br />

Messages radios (nationales et locales) 100 10.000.000<br />

Annonces télévisées 2 2.000.000<br />

20 personnes temporaires 200 jours 10.000.000<br />

SOUS TOTAL INFORMATION 40.000.000<br />

TOTAL 73.460.000<br />

Tableau : Chiffrage mise en place CEIC/BAIC<br />

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5.1.6. Avantages et inconvénients :<br />

Cette première option présente certains avantages :<br />

• Système géré par informatique « indépendant » <strong>de</strong>s acteurs concernés : SC ;<br />

fournisseurs et pro<strong>du</strong>cteurs, aisément exploitable<br />

• Sécurisation optimum <strong>de</strong>s BAIC<br />

• Traçabilité <strong>de</strong>s BAIC<br />

• Gestion <strong>du</strong> CEIC par une banque commerciale indépendante <strong>de</strong> la filière.<br />

Mais elle présente également <strong>de</strong>s inconvénients qu’il conviendra <strong>de</strong> ne pas négliger<br />

lors <strong>du</strong> choix final <strong>de</strong> l’option retenue :<br />

• Système relativement complexe à mettre en place<br />

• Nombre très élevé <strong>de</strong> BAIC mis en circulation<br />

• Risque <strong>de</strong> frau<strong>de</strong> et <strong>de</strong> contrefaçon malgré toutes les précautions mises en<br />

place<br />

• Multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong> clients à gérer pour les fournisseurs<br />

• Absence <strong>de</strong> réseau <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>nse <strong>de</strong> fournisseurs dans la zone<br />

cotonnière ; comment assurer les livraisons sur site <strong>de</strong>s comman<strong>de</strong>s ?<br />

• OPA pas prêtes à assurer la gestion <strong>de</strong>s BAIC <strong>de</strong> ses membres<br />

• Choix <strong>de</strong> la banque pour domicilier le CEIC<br />

• …<br />

pour ne citer que les plus importants.<br />

En fait, la principale difficulté <strong>de</strong> cette option est liée au fait que les coopératives ne<br />

sont pas prêtes à assumer leur rôle auprès <strong>de</strong> leurs adhérents en terme <strong>de</strong><br />

regroupement <strong>de</strong>s BAIC ; négociation avec les fournisseurs ; établissement <strong>de</strong>s<br />

marchés <strong>de</strong> gré à gré avec les fournisseurs ; livraison et stockage <strong>de</strong>s intrants sur site.<br />

Ce savoir- faire existe pourtant dans la filière au niveau <strong>de</strong>s SC, et <strong>de</strong> leur<br />

association l’APROCOT, et il serait dommage <strong>de</strong> s’en passer. Comment donc,<br />

intégrer les SC dans ce nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants coton ? C’est ce<br />

qui est proposé dans l’option 2 ci-<strong>de</strong>ssous : « l’épargne intrants garantie ».<br />

5.2. Option 2 : L’épargne intrants garantie (EIG) :<br />

5.2.1. Définition :<br />

L’EIG est un compte épargne indivi<strong>du</strong>el domicilié dans la SC où le pro<strong>du</strong>cteur livre<br />

son coton, alimenté par l’épargne <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur réalisée sur l’année N pour financer<br />

l’achat <strong>de</strong>s intrants au comptant <strong>de</strong> N+1. L’épargne est garantie pour le pro<strong>du</strong>cteur<br />

par une caution bancaire qui sécurise également le paiement au fournisseur.<br />

5.2.2. Sécurisation <strong>de</strong> l’épargne. Caution bancaire :<br />

Une caution bancaire établie par la banque <strong>de</strong> la SC, au profit <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur, garantit<br />

ce <strong>de</strong>rnier contre toute autre utilisation <strong>de</strong> son épargne par la SC et n’est levée que<br />

lorsque le pro<strong>du</strong>cteur a été effectivement et totalement livré.<br />

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5.2.3. Fonctionnement <strong>de</strong> l’EIG :<br />

Le principe <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l’EIG est illustré par le schéma ci-<strong>de</strong>ssous :<br />

BANQUE<br />

Caution<br />

bancaire<br />

PRODUCTEUR<br />

Circuit financier<br />

Circuit livraison<br />

Schéma : Fonctionnement <strong>de</strong> l’EIG.<br />

CASH<br />

EGRENEUR<br />

FOURNISSEUR<br />

La récolte <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur est payée par la SC pour une partie en cash et pour une<br />

autre partie en BAIC dont la valeur est basée sur la quantité <strong>de</strong> coton livrée et qui<br />

doit lui permettre <strong>de</strong> cultiver au moins la même superficie en N+1 qu’en N.<br />

La SC, en collectant l’épargne, peut élaborer son plan <strong>de</strong> campagne dans la mesure<br />

où l’épargne <strong>de</strong> chaque pro<strong>du</strong>cteur correspond à un nombre d’Ha qui seront<br />

emblavés en N+1.<br />

Une fois la collecte <strong>de</strong> l’épargne terminée, la SC négocie avec les fournisseurs le<br />

prix <strong>de</strong>s intrants ren<strong>du</strong>s site et le prix <strong>de</strong> la prestation « transport – stockage –<br />

livraison » <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its qu’elle va effectuer pour ces <strong>de</strong>rniers, puis passe sa<br />

comman<strong>de</strong> au fournisseur le mieux disant et, dans le même temps, le fournisseur<br />

d’intrants retenu passe un contrat <strong>de</strong> sous-traitance avec la SC pour le transport <strong>de</strong>s<br />

marchandises. A l’enlèvement <strong>de</strong>s marchandises par la SC paye le fournisseur au<br />

comptant, après quoi, la SC utilise son savoir-faire pour effectuer les livraisons <strong>de</strong>s<br />

intrants aux pro<strong>du</strong>cteurs à concurrence <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s BAIC, et facture le<br />

fournisseur pour la livraison <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>its sur site. Dès la livraison conforme, les<br />

pro<strong>du</strong>cteurs font la main levée <strong>de</strong> leur caution bancaire.<br />

Dans le cas <strong>de</strong> défaillance <strong>de</strong> la SC en ce qui concerne la livraison <strong>de</strong>s intrants et/ou<br />

la gestion <strong>de</strong> l’épargne intrants, le pro<strong>du</strong>cteur fait jouer la caution bancaire pour se<br />

faire rembourser.<br />

5.2.4. Propositions pour améliorer le cadre institutionnel :<br />

Bons pour<br />

valeur intrants basée<br />

sur qté coton livrée<br />

N<br />

Cette option fonctionnant avec les acteurs existants <strong>de</strong> la filière, il n’est pas<br />

nécessaire <strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à <strong>de</strong>s changements <strong>du</strong> cadre institutionnel pour la mettre en<br />

œuvre, si ce n’est la mise en œuvre d’une étu<strong>de</strong> concernant un éventuel changement<br />

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<strong>de</strong> statut <strong>de</strong> l’INTERCOTON qui, pour cette option, assurerait le suivi et le contrôle<br />

<strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> l’épargne <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs au sein <strong>de</strong>s SC et <strong>de</strong>s contrats passés entre<br />

les SC et les fournisseurs d’intrants et dont le rôle serait le même que pour l’option 1<br />

(cf. chapitre 5.1.4).<br />

5.2.5. Chiffrage <strong>du</strong> coût <strong>de</strong> mise en œuvre et <strong>de</strong> fonctionnement :<br />

Dans le cadre <strong>de</strong> l’EIG, la mise en circulation <strong>de</strong> BAIC sécurisés, onéreuse et lour<strong>de</strong><br />

à gérer peut être remplacée par un simple reçu émis par la SC, contresigné par le<br />

cotonculteur et accompagné d’une caution bancaire ; le coût <strong>de</strong> la mise en œuvre se<br />

limitera alors aux dépenses <strong>de</strong> fonctionnement <strong>de</strong> l’INTERCOTON liées à ses<br />

<strong>nouvelle</strong>s activités et aux dépenses relatives à la campagne d’information et <strong>de</strong><br />

sensibilisation nécessaire avant la mise ne place <strong>du</strong> système ainsi qu’aux frais <strong>de</strong><br />

cautions bancaires.<br />

De plus, le coût relatif à la gestion <strong>de</strong> l’épargne <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs par les SC étant<br />

largement compensé par :<br />

• La disparition <strong>de</strong>s frais financiers relatifs aux achats <strong>de</strong>s intrants à crédit<br />

(8,6% <strong>du</strong> montant <strong>de</strong>s intrants économisés)<br />

• La possibilité <strong>de</strong> faire fructifier l’épargne confiée par les pro<strong>du</strong>cteurs entre le<br />

moment où elle est domiciliée à la SC et le moment où les fournisseurs<br />

seront payés (environ 4 mois <strong>de</strong> placement à 1% par mois ; soit un ren<strong>de</strong>ment<br />

financier <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 4%)<br />

• La prestation <strong>de</strong> services pour le fournisseur en terme <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong>s<br />

intrants d’ex magasin fournisseur à ren<strong>du</strong> site qui <strong>de</strong>vient une source <strong>de</strong><br />

profit alors que c’était une charge par le passé il n’est pas nécessaire <strong>de</strong><br />

prévoir une ligne budgétaire <strong>de</strong> dépense à ce sujet.<br />

Une tentative <strong>de</strong> budget estimatif nécessaire à la mise en place <strong>de</strong> l’option 2, mis à<br />

part les 12 à 16 Milliards FCFA pour le remboursement <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> l’année N,<br />

est présentée dans le tableau suivant :<br />

OBJET DESIGNATION Quantité<br />

Coût total/an<br />

(FCFA)<br />

Garantie <strong>de</strong><br />

l’épargne<br />

Cautions bancaires sur montant <strong>de</strong>s intrants<br />

pendant 2 trimestres<br />

SOUS TOTAL CAUTION<br />

1,5% /an<br />

= 0,75%<br />

90.000.000<br />

90.000.000<br />

INTERCOTON<br />

Cadres pour actions <strong>de</strong> contrôle <strong>de</strong> suivi et<br />

d’évaluation<br />

2 20.000.000<br />

SOUS TOTAL INTERCOTON 20.000.000<br />

Réunion APPROCOT 1 1.000.000<br />

Réunion AFFICOT 1 1.000.000<br />

Réunions terrain SC 5 2.000.000<br />

Campagne <strong>de</strong><br />

sensibilisation et<br />

d’information<br />

Réunions terrain OPA<br />

Brochures<br />

Articles journaux<br />

Messages radios (nationales et locales)<br />

10<br />

20.000<br />

10<br />

100<br />

4.000.000<br />

5.000.000<br />

5.000.000<br />

10.000.000<br />

Annonces télévisées 2 2.000.000<br />

20 personnes temporaires 200 jours 10.000.000<br />

SOUS TOTAL INFORMATION 40.000.000<br />

TOTAL 150.000.000<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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5.2.6. Avantages et inconvénients :<br />

L’EIG présente <strong>de</strong> nombreux avantages, dont les plus significatifs sont les suivants :<br />

• Simplicité et facilité <strong>de</strong> mise en œuvre et <strong>de</strong> fonctionnement<br />

• Peut être mis en œuvre dès la prochaine campagne<br />

• Lien entre SC et pro<strong>du</strong>cteurs maintenu, sur <strong>de</strong>s bases strictement<br />

professionnelles, sans relation <strong>de</strong> dépendance par la <strong>de</strong>tte<br />

• Possibilité pour les pro<strong>du</strong>cteurs <strong>de</strong> remettre en cause leur choix <strong>de</strong> SC au<br />

début <strong>de</strong> chaque campagne (contrat annuel renouvelable par tacite<br />

recon<strong>du</strong>ction)<br />

• Facilitation <strong>de</strong> l’élaboration <strong>du</strong> plan <strong>de</strong> campagne <strong>de</strong>s SC<br />

• Pas <strong>de</strong> risque pour les SC <strong>de</strong> financer <strong>de</strong>s intrants sans être assurées <strong>de</strong><br />

récupérer le coton graine<br />

• En cas <strong>de</strong> défaillance <strong>de</strong> la SC, la caution bancaire permet aux pro<strong>du</strong>cteurs<br />

d’être remboursés <strong>du</strong> montant <strong>de</strong> leur épargne.<br />

De plus, l’EIG ne <strong>de</strong>man<strong>de</strong> aucun effort financier supplémentaire au pro<strong>du</strong>cteur en<br />

comparaison <strong>du</strong> système crédit intrants existant. Au contraire, grâce aux ré<strong>du</strong>ctions<br />

significatives <strong>de</strong> coûts avec l’EIG telles qu’exposées plus haut, l’effort financier <strong>du</strong><br />

pro<strong>du</strong>cteur sera moindre tout en ayant la possibilité <strong>de</strong> choisir librement son activité<br />

agricole (types <strong>de</strong> cultures) en étant déchargé <strong>de</strong> l’obligation <strong>de</strong> livraison <strong>de</strong> sa<br />

récolte <strong>de</strong> coton à l’organisme qui lui aurait fourni les intrants.<br />

Mais l’EIG présente aussi <strong>de</strong>s inconvénients qu’il sera souhaitable <strong>de</strong> prendre en<br />

compte au moment <strong>de</strong> faire un choix, comme par exemple le coût <strong>de</strong> la caution<br />

bancaire.<br />

5.3. Le fonds <strong>de</strong> solidarité pour l’accès élargi à la culture cotonnière (FSAEC) :<br />

5.3.1. Définition :<br />

Le fonds <strong>de</strong> solidarité pour l’accès élargi à la culture cotonnière (FSAEC) est un<br />

fonds <strong>de</strong>stiné à financer le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants en année N pour les<br />

nouveaux pro<strong>du</strong>cteurs désirant intégrer ou réintégrer la filière cotonnière et pour les<br />

cotonculteurs souhaitant augmenter leur superficie cultivée.<br />

5.3.2. Fonctionnement <strong>du</strong> FSAEC :<br />

L’accès aux intrants pour les nouveaux arrivants dans la culture <strong>du</strong> coton et pour<br />

ceux qui souhaitent agrandir leur surface dans cette culture, peut être financé par le<br />

FASAEC comme cela a été décrit dans le chapitre 4.3. Le principe <strong>de</strong><br />

fonctionnement <strong>du</strong> FASAEC est illustré par le schéma suivant, l’état ivoirien<br />

remboursant 50% <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s bailleurs (paiement <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> l’année N<br />

aux SC) sur trois campagnes sous forme <strong>de</strong> subventions alimentant le FSAEC. Ces<br />

subventions <strong>de</strong> l’Etat Ivoirien pour l’achat <strong>de</strong>s intrants <strong>du</strong> coton seraient la marque<br />

d’une volonté forte <strong>de</strong> soutien <strong>de</strong> la filière <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier par, entre autres,<br />

l’acceptation d’une charge financière supplémentaire non négligeable pour le budget<br />

national.<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

____________________________________________________________________________________________________________<br />

Bailleurs<br />

Intrants N<br />

124.000 Fcfa / HA<br />

SC remboursées<br />

Schéma <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants pour l’extension <strong>de</strong>s surfaces en coton et pour les nouveaux<br />

arrivants :FSAEC (fonds <strong>de</strong> solidarité pour l’accès élargi à la culture <strong>du</strong> coton)<br />

Le FSAEC pourrait être géré par l’INTERCOTON en collaboration avec<br />

l’APROCOT et l’AFFICOT pour la gestion <strong>de</strong>s nouveaux arrivants dans la filière<br />

(superficie maximale autorisée en année N) et pour ceux désireux d’augmenter leur<br />

superficie (% d’augmentation maximum autorisée en année N), et avec la<br />

participation <strong>de</strong> l’ARECA et, sur <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, <strong>de</strong> l’ACE.<br />

5.3.3. Propositions pour améliorer le cadre institutionnel :<br />

Ici aussi il s’agit principalement <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> concernant un éventuel changement <strong>de</strong><br />

statut <strong>de</strong> l’INTERCOTON et <strong>de</strong> l’augmentation <strong>de</strong>s capacités <strong>du</strong> secteur coopératif<br />

afin que l’AFFICOT puisse jouer pleinement son rôle dans la gestion <strong>du</strong> FSAEC.<br />

5.3.4. Avantages et inconvénients :<br />

Si le FSAEC présente l’avantage <strong>de</strong> financer les intrants nécessaires à<br />

l’augmentation <strong>de</strong>s superficies <strong>de</strong> coton cultivées, il présente l’inconvénient d’être<br />

lourd à gérer et <strong>de</strong> ne pas pouvoir être mis en œuvre en l’état actuel <strong>de</strong>s choses<br />

concernant l’INTERCOTON et l’AFFICOT. Et, en tout état <strong>de</strong> cause, comme nous<br />

l’avons déjà écrit au § 4.3, il est indispensable que les acteurs concernés démontrent<br />

la faisabilité <strong>du</strong> montage et que les modalités <strong>de</strong> gestion soient clairement définies<br />

avant d’autoriser <strong>de</strong>s prélèvements (cotisations professionnelles) pour le faire<br />

fonctionner.<br />

5.4. Information et sensibilisation ; projet pilote :<br />

5.4.1. Information et sensibilisation :<br />

Etat ivoirien<br />

Rembourse 50% sous forme <strong>de</strong> subvention<br />

(62.000 Fcfa / HA) sur 3 ans<br />

21.000 Fcfa<br />

N+1<br />

21.000 Fcfa<br />

N+2<br />

Fonds solidarité d’accès élargi à la culture <strong>du</strong> coton:<br />

2,1 Milliards/an sur 3 ans: 6,3 Milliards<br />

+ cotisations professionnelles<br />

21.000 Fcfa<br />

N+3<br />

Seules les réformes bien comprises sont adoptées et procurent les résultats<br />

escomptés.<br />

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Epargne<br />

Personnelle pro<strong>du</strong>cteur<br />

Générée hors coton<br />

Achat intrants<br />

comptant<br />

Nouveaux pro<strong>du</strong>cteurs<br />

et<br />

Extensions <strong>de</strong> surface<br />

30


<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

____________________________________________________________________________________________________________<br />

Pour recevoir l’adhésion indispensable <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong>s acteurs, la réforme <strong>de</strong>vra<br />

être expliquée sans relâche en s’assurant que l’information soit disponible à tous les<br />

niveaux. Tous les moyens <strong>de</strong> communication (réunions d’information et <strong>de</strong><br />

sensibilisation, brochures, messages radio, TV, journaux,…) et <strong>de</strong> sensibilisation<br />

<strong>de</strong>vront être mis en œuvre pour atteindre cet objectif. Comme nous l’avons vu dans<br />

les paragraphes précé<strong>de</strong>nts, INTERCOTON, en tant qu’interprofession, est toute<br />

désignée pour la mise en œuvre, l’exécution et le suivi évaluation <strong>de</strong> cette campagne<br />

selon un chronogramme d’activité qui pourrait être le suivant :<br />

Réunions infos et sensibilisation<br />

Niveau Direction<br />

SC OPA Institutionnels<br />

M1<br />

1<br />

Schéma : chronogramme d’activité campagne d’information et <strong>de</strong> sensibilisation pour le paiement comptant et l’épargne<br />

intrants.<br />

L’épargne intrants étant collectée au moment <strong>du</strong> paiement <strong>de</strong>s récoltes <strong>de</strong>s<br />

cotonculteurs par les SC <strong>de</strong> Janvier à Mars, il est primordial que la campagne<br />

d’information et <strong>de</strong> sensibilisation soit terminée avant cette pério<strong>de</strong>.<br />

En tenant compte que la <strong>du</strong>rée <strong>de</strong> la campagne d’information est <strong>de</strong> six mois<br />

(schéma ci-<strong>de</strong>ssus), cette <strong>de</strong>rnière pourrait débuter en Mai pour se terminer en<br />

Décembre ; la mise en place <strong>du</strong> nouveau système <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants<br />

commençant dès le mois qui suit.<br />

5.4.2. Projet pilote :<br />

M2<br />

2 Annonce<br />

s<br />

TV<br />

Radio<br />

Journaux<br />

Atelier<br />

National<br />

Information<br />

40 réunions terrain sensibilisation + info<br />

OPA SC Institutionnels<br />

M3 M4<br />

Beaucoup <strong>de</strong> réformes sont « testées » lors <strong>de</strong> phases ou <strong>de</strong> projets pilotes qui<br />

permettent <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r « sur le terrain » leur faisabilité et leur efficience.<br />

S’agissant <strong>du</strong> nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants pour le coton, nous avons<br />

vu que la coexistence <strong>de</strong> différents mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>financement</strong>s tels que l’épargne et le<br />

crédit était sinon impossible, <strong>du</strong> moins très difficile à mettre en place (cf. 4.2).<br />

C’est pourquoi, nous mettons plutôt l’accent sur une campagne <strong>de</strong> sensibilisation<br />

intense et professionnelle qui permette le passage au nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>financement</strong><br />

<strong>de</strong>s intrants sans difficultés majeures.<br />

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ITALTREND en association avec SOPEX, HYDRO R&D, MEP, IAK and ADAS<br />

4<br />

Distribution brochures<br />

Messages radio<br />

M5<br />

5<br />

Annonces<br />

TV<br />

Radio<br />

Journaux<br />

Atelier<br />

national<br />

Lancement<br />

opération.<br />

Elaboration brochures, messages TV, messages radio, articles journaux. Contacts presse.<br />

31<br />

M6<br />

6<br />

Suivi<br />

Evaluation


<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

____________________________________________________________________________________________________________<br />

5.5. Epargne intrants : volontaire ou imposée ? :<br />

Dans le contexte <strong>de</strong> libéralisation <strong>de</strong> la filière coton qui prévaut en Côte d’Ivoire, il<br />

aurait été logique <strong>de</strong> laisser le libre choix <strong>de</strong> l’épargne aux cotonculteurs. Mais<br />

s’agissant d’une filière où les acteurs sont interdépendants et où un effort collectif doit<br />

être entrepris pour le redressement <strong>de</strong> la filière, il est indispensable, au moins dans un<br />

premier temps (jusqu’au retour aux superficies et aux ren<strong>de</strong>ments dont la filière a besoin<br />

pour re<strong>de</strong>venir rentable), que l’épargne soit imposée au moins pour l’achat <strong>de</strong>s intrants<br />

nécessaires à une superficie cultivée égale à celle <strong>de</strong> l’année qui précè<strong>de</strong>.<br />

6. Conclusion :<br />

L’épargne intrants et le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants sont une solution pour sortir la<br />

filière cotonnière ivoirienne <strong>du</strong> cercle vicieux <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement dont elle est prisonnière et<br />

qui la fragilise au point <strong>de</strong> la voir disparaître dans les années qui viennent.<br />

Même les tentatives <strong>de</strong> vente à crédit <strong>de</strong>s intrants par le biais <strong>du</strong> prêt BID ne sont pas<br />

couronnées <strong>de</strong> succès tant la récupération <strong>de</strong>s créances est difficile. Au contraire <strong>du</strong> but<br />

recherché, le prêt BID participe à l’augmentation <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement <strong>de</strong> la filière et à<br />

accentuer encore la perte <strong>de</strong> confiance entre les principaux acteurs : cotonculteurs,<br />

égreneurs, fournisseurs d’intrants, et secteur bancaire.<br />

L’épargne et le paiement comptant intrants sont au contraire basés sur <strong>de</strong>s rapports<br />

d’entrepreneuriat susceptibles <strong>de</strong> faire retrouver la confiance qui fait si cruellement défaut<br />

aux différents partenaires.<br />

L’option <strong>de</strong> l’ « épargne intrants garantie » (EIG) est l’option qu’il serait judicieux<br />

d’adopter en l’état actuel <strong>de</strong> la situation <strong>du</strong> secteur coopératif, à la condition expresse que le<br />

rôle <strong>de</strong> l’INTERCOTON dans cette option puisse être pleinement assuré.<br />

En tout état <strong>de</strong> cause, l’EIG ne saurait être mise en œuvre sans une campagne d’information<br />

et <strong>de</strong> sensibilisation <strong>de</strong>nse, ciblée et efficace afin que chaque collège d’acteurs et que chaque<br />

indivi<strong>du</strong> travaillant dans la filière adhère pleinement à ce nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s<br />

intrants <strong>du</strong> coton.<br />

L’épargne intrants et le paiement comptant <strong>de</strong>s intrants pour le coton sous la forme <strong>de</strong><br />

l’EIG, sont une solution pour sortir la filière cotonnière ivoirienne <strong>de</strong> l’en<strong>de</strong>ttement et pour<br />

assurer sa <strong>du</strong>rabilité par l’extension <strong>de</strong>s surfaces, l’augmentation <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments et la liberté<br />

retrouvée <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur.<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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PERSONNES RENCONTREES :<br />

Mesdames :<br />

AMAN KOKO. MINAGRI<br />

DIBY Peggy. RMG CI<br />

KONE TOGUILA Nabindou. CCCCIEU<br />

KONE Vanessa. INTERCOTON<br />

TRAORE Assita. FIRCA<br />

Messieurs :<br />

ABA ACHI. Ivoire Coton & APROCOT<br />

BATTO. ARECA<br />

CAMALEONTE Jean-Clau<strong>de</strong>. YARA<br />

CHAUSSE Jean-Pierre. Banque Mondiale<br />

COULIBALY Adama. ARHOS CI<br />

COULIBALY Daouda. ACE<br />

COULIBALY Drissa. URECOOPAG<br />

COULIBALY Issa. ALM International<br />

COULIBALY Samba. Banque Atlantique<br />

DELAFOSSE. Retraité. Ancien SOFICO CI<br />

DIARRA Souba. Banque Atlantique<br />

DIOMANDE Mamadou. AFFICOT CI<br />

DUCROQUET Hubert. AT Coton, MINAGRI<br />

FRANCILLON Philippe. STABEX<br />

FAYE Jean-Pierre. AF-CHEM / SOFACO<br />

FILLON Emmanuel. CALLIVOIRE<br />

FIHOS Laurent. INTERCOTON<br />

GAUTHIER Philippe. STEPC<br />

HACCANOY Yao. MINAGRI<br />

KARAMOKO K. ACE<br />

KLA Pierre. ARECA<br />

KONE Allidou. CIDT<br />

KONE Kassoum. COIC<br />

KOUADIO François. AFFICOT CI<br />

KOUAKOU BROU. CIDT<br />

KOUANALAW Serge. APBEF<br />

KPOLO Mapri. ARECA<br />

LIABRA Guy. BAYER CropSciences<br />

MATRAY Henri. RMG Concept<br />

MEÏTE. URECOS CI<br />

NDA Kouame. CropLife CI<br />

N’DRI Christophe. Ivoire Coton & APROCOT<br />

N’GOLO Dirassouba. BFCD<br />

NGUETTA K. Nicolas. INTERCOTON<br />

NIERE Kofi. CIDT<br />

NOUGBE AKE Edouard. ACE<br />

RUEGG Daniel. RMG Concept<br />

SANOGO Malamine. ACE<br />

SELLEN Danien. Banque Mondiale<br />

SERY BI. ACE<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

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SIGNO Kouamé. Consultant, expert coton.<br />

SILUE Kassoum. AFFICOT CI<br />

SINDI Innocent. ANOPACI<br />

SORO Seydou. SICOSA<br />

SOUKPAFOLO K.D. COIC<br />

TIHERO. DOPA<br />

TRAORE Brahim. CALLIVOIRE & CropLife CI<br />

TUO Lacina. INTERCOTON<br />

VARLET Frédéric. DCE. Délégation Européenne<br />

VIAN. SICOSA & APROCOT CI<br />

YOBOUE Justin. SOFACO<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

____________________________________________________________________________________________________________<br />

BIBLIOGRAPHIE :<br />

« A part time and female management agriculture: an orientation not sufficient to catch<br />

up the income gap in China”. FOK A.C. Michel; Liang WEILI; Wang GUIYAN; WU<br />

YUHONG. 22-23 Avril 2004. 17 pages.<br />

ACE. Audit Control & Expertise :<br />

- « Rapport <strong>de</strong> la mission conjointe ARECA-INTERDOTON-ACE. 31/08/08 au<br />

10/09/08 ». 18 pages.<br />

- « Appréciation <strong>de</strong> la capacité <strong>de</strong> remboursement <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants BID.<br />

Campagne 2007 / 2008 et perspectives ». 14 Mars 2008. 7 pages.<br />

- Le taux <strong>de</strong> prélèvement intrant (campagne 2006/2007)<br />

- Les différentes évolutions <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments, <strong>du</strong> prix <strong>de</strong> coton graine et <strong>du</strong> prix<br />

mondial<br />

- Commentaire <strong>de</strong>s opérations BID au 1 er septembre 2008<br />

« All Africa review of experiences of commercial agriculture. Cotton case study”. Colin<br />

POULTON. Juin 2007. 32 pages.<br />

BNETD. Bureau national d’étu<strong>de</strong>s techniques et <strong>de</strong> développement. « Audit <strong>de</strong>s flux<br />

physiques et financiers dans la filière coton en Côte d’Ivoire ». Novembre 2006. 64 pages.<br />

CIDT. Compagnie ivoirienne pour le développement <strong>de</strong>s textiles. « Proposition <strong>de</strong><br />

<strong>financement</strong> syndiqué relative à la campagne <strong>de</strong> coton 08/09 en faveur <strong>de</strong> la CIDT ».<br />

Mars 2008. 7 pages.<br />

COS Coton. Séminaire d’Arusha, Tanzanie. « Cotton in Africa : trends, Incentives and<br />

institutions : what works, what doesn’t and why ? ». Septembre 2007. 28 pages.<br />

COWI. « Etu<strong>de</strong> sur le diagnostic <strong>de</strong>s prélèvements obligatoires et la révision <strong>du</strong><br />

mécanisme <strong>de</strong> fixation <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> coton graine ; Europaid/2007/147747. Rapport final ».<br />

Août 2008. Extrait.<br />

“Current world fertilizer trends and outlook to 2011/12”. FAO 2008. 57 pages.<br />

« Elaboration d’un stratégie sectorielle coton : perspectives à moyen et long terme.<br />

Diagnostic et proposition d’orientation ». ITALTREND. F.BERTI ; J.P.PABANEL ; E.<br />

CANAL-FORGUES ; C.P.AMANI ; S.BANBA ; Z.H.SERY. Novembre 2006. 144 pages +<br />

112 pages + 147 pages.<br />

«Étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s mesures d'urgence pour l'amélioration <strong>de</strong> la performance <strong>de</strong> la filière coton. »<br />

Délégation <strong>de</strong> la Commission européenne. Rapport final. Octobre 2004. 98 pages.<br />

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<strong>Faisabilité</strong> d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants <strong>de</strong> la filière coton en Côte d’Ivoire<br />

____________________________________________________________________________________________________________<br />

INTERCOTON. Association interprofessionnelle <strong>de</strong> la filière coton. « Plan <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong><br />

crise. Actions <strong>de</strong> relance et <strong>de</strong> développement <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction cotonnière en Côte<br />

d’Ivoire ». Octobre 2006. 109 pages.<br />

“Fertilizer response and profitability in Rwanda”. V. Kelly & A. Mureseki. Février 2000.<br />

46 pages<br />

FIRCA. Fonds interprofessionnel pour la recherche et le conseil agricole. « Actualisation<br />

<strong>de</strong>s projets <strong>de</strong> la filière coton. Document préparatoire ». Août 2008. 14 pages.<br />

« Out grower system through contract farming. Zambia » Grolink/Agro-eco. Edwin N.<br />

ABWINO & Haike RIEKS. Août 2006. 20 pages.<br />

“Réforme <strong>de</strong>s filières cotonnières en Afrique sub-saharienne ». L. GOREUX. 41 pages<br />

“Reforms for farmers prospective”. Lazaro NDUTA. Tanzania cotton growers<br />

association. Présentation Powerpoint.<br />

“Résumé et résultats <strong>de</strong> l’évaluation <strong>du</strong> secteur cotonnier en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest 25<br />

septembre – 14 octobre 2004 » USDA. 36 pages.<br />

« Stratégie régionale <strong>de</strong> promotion <strong>de</strong>s engrais en Afrique <strong>de</strong> l’Ouest ». CEDEAO ;<br />

UEMOA ; IFDC. Avril 2006. 75 pages.<br />

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<strong>Faisabilité</strong> <strong>d'une</strong> <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en<br />

intrants<br />

TERMES DE REFERENCE<br />

1. CONTEXTE ET JUSTIFICATION DE L’ETUDE<br />

1.1. Importance économique et sociale <strong>de</strong> la filière coton<br />

En développement continu <strong>de</strong>puis les années 1960, la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> coton a atteint<br />

400 000 tonnes au cours <strong>de</strong> la campagne 1999/2000. Cette pro<strong>du</strong>ction s’est stabilisée à ce<br />

niveau jusque la campagne 2002/2003. Depuis la campagne 2003/2004, par contre, la<br />

situation <strong>de</strong> la filière s’est considérablement détériorée malgré un rebond en 2004/2005,<br />

avec une pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> 145 000 tonnes au cours <strong>de</strong> la campagne 2006/2007. Les<br />

perspectives pour la campagne 2007/2008 ne sont guère meilleures. Cet effondrement <strong>de</strong><br />

la pro<strong>du</strong>ction est le résultat <strong>de</strong> l’effet conjugué <strong>de</strong> la crise sociopolitique que traverse notre<br />

pays, <strong>de</strong> l’effondrement <strong>de</strong>s prix sur le marché international et <strong>de</strong> la dépréciation <strong>de</strong> l’Euro<br />

et donc <strong>du</strong> Franc CFA par rapport au Dollar, et aussi d’une maîtrise insuffisante <strong>du</strong><br />

processus <strong>de</strong> réforme lié à la libéralisation <strong>du</strong> secteur. Certes, aucun pays <strong>de</strong> la sousrégion<br />

n’échappe à la crise <strong>du</strong> coton ; pour autant, la filière <strong>de</strong> Côte d’Ivoire paraît plus<br />

<strong>du</strong>rement affectée.<br />

Au cours <strong>de</strong> ses meilleures années, le secteur coton représentait <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 10% <strong>de</strong>s<br />

exportations <strong>du</strong> pays et générait annuellement <strong>de</strong> l’ordre <strong>de</strong> 120 Milliards FCFA <strong>de</strong> chiffre<br />

d’affaires dont 70 à 80% en <strong>de</strong>vises. Il représentait le poumon <strong>de</strong> l’économie rurale <strong>de</strong>s<br />

zones <strong>de</strong> savane et un important vecteur <strong>de</strong> lutte contre la pauvreté. Selon le<br />

Recensement National <strong>de</strong> l’Agriculture <strong>de</strong> 2001 (campagne 2001-2002), la culture <strong>du</strong> coton<br />

était pratiquée par environ 266 000 exploitations et procurait directement ou indirectement<br />

<strong>de</strong>s revenus, à 3,5 millions personnes. Elle a contribué à la mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong>s exploitations<br />

par la mécanisation et l’intensification <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction. Elle a contribué également à<br />

améliorer les conditions <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> la population (pistes rurales, écoles, dispensaires et<br />

hydraulique villageoise) et à la structuration <strong>du</strong> mon<strong>de</strong> rural (groupements, coopératives et<br />

unions régionales).<br />

Elle a permis un début d’in<strong>du</strong>strialisation <strong>de</strong> ces régions avec 13 usines d’égrenage dont la<br />

capacité totale est <strong>de</strong> 523 000 tonnes <strong>de</strong> coton-graine par campagne, 3 filatures (FTG à<br />

Bouaké, 7 500 tonnes/an, COTIVO à Agboville, 8 000 tonnes/an et UTEXI à Dimbokro<br />

7 000 tonnes/an) et une huilerie (TRITURAF à Bouaké) qui peut traiter la quasi-totalité <strong>de</strong>s<br />

graines <strong>de</strong> coton pro<strong>du</strong>ites en Côte d’Ivoire.<br />

1.2. La politique <strong>de</strong> privatisation et <strong>de</strong> libéralisation <strong>du</strong> secteur coton<br />

De 1973 à 1998, le développement <strong>de</strong> la filière a été assuré par la Compagnie Ivoirienne<br />

<strong>de</strong> Développement <strong>de</strong>s Textiles (CIDT) dont la majorité <strong>du</strong> capital était détenue par l’Etat.<br />

La CIDT opérait en tant que société cotonnière intégrant la plupart <strong>de</strong>s fonctions critiques<br />

liées à la pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> coton graine (pro<strong>du</strong>ction et fourniture <strong>de</strong> semences, fourniture<br />

d’intrants et <strong>du</strong> crédit y afférant, appui conseil, entretien <strong>de</strong>s pistes…) et <strong>de</strong>s fonctions en


« aval » <strong>de</strong> la filière (collecte <strong>du</strong> coton graine, égrenage, commercialisation <strong>de</strong> la fibre et<br />

mise à FOB) sans compter certaines missions <strong>de</strong> développement accessoires<br />

(diversification).<br />

En 1998, dans le cadre <strong>de</strong> la politique <strong>de</strong> privatisation <strong>de</strong>s activités in<strong>du</strong>strielles et<br />

commerciales et <strong>de</strong> libéralisation <strong>de</strong> l’économie, la CIDT a cédé une partie <strong>de</strong> ses actifs à<br />

<strong>de</strong>ux opérateurs privés. La société La Cotonnière <strong>de</strong> Côte d’Ivoire (LCCI) a alors acquis<br />

trois usines et le droit d’opérer dans une zone exclusive formant ainsi le bloc Nord-Est<br />

tandis que la société Ivoire-Coton acquérait trois autres usines et le droit d’opérer dans une<br />

zone exclusive formant le bloc Nord-Ouest. Les quatre autres usines sont restées dans le<br />

patrimoine <strong>de</strong> la CIDT, désormais dénommée Nouvelle-CIDT et appelée à être privatisée<br />

ultérieurement.<br />

L’ouverture <strong>de</strong> la filière aux opérateurs privés s’est poursuivie en 2002 avec la construction<br />

par LCCI d’une <strong>nouvelle</strong> usine à M’Bengué dans le bloc Nord-Est, puis avec la construction<br />

d’une autre usine à Korhogo par un nouvel opérateur privé, SICOSA (créée par un<br />

groupement d’actionnaires mené par l’URECOS-CI). L’arrivée <strong>de</strong> ce <strong>de</strong>rnier opérateur a<br />

marqué la fin <strong>du</strong> droit d’exclusivité sur une zone géographique donnée, reconnu<br />

initialement aux sociétés cotonnières. Enfin, en 2004, un nouvel opérateur, DOPA, a<br />

construit une usine à Bouaké dans le bloc Centre c'est-à-dire dans la zone qui relevait<br />

initialement <strong>de</strong> la CIDT.<br />

Parallèlement au processus <strong>de</strong> privatisation, l’Etat et les acteurs <strong>de</strong> la filière ont<br />

progressivement mis en place un nouveau dispositif <strong>organisation</strong>nel et fonctionnel <strong>de</strong> la<br />

filière pour assurer la régulation <strong>de</strong>s relations entre les acteurs dans le contexte <strong>de</strong> la<br />

libéralisation. Ce dispositif toujours en vigueur aujourd’hui comprend une interprofession<br />

(INTERCOTON) dont la création remonte au 22 novembre 2000 et d’une Autorité <strong>de</strong><br />

Régulation <strong>du</strong> Coton et <strong>de</strong> l’Anacar<strong>de</strong> (ARECA) mise en place en septembre 2002. Le<br />

<strong>financement</strong> <strong>de</strong> ces organes <strong>de</strong> régulation est assuré par un prélèvement <strong>de</strong> 2 FCFA/kg<br />

réparti à raison <strong>de</strong> 1,29 FCFA/kg (0,5 FCFA <strong>de</strong>puis la campagne 2006/2007) pour l’ARECA<br />

et 0,71 FCFA/kg pour l’INTERCOTON.<br />

Compte tenu <strong>de</strong>s retards ou <strong>de</strong>s défauts <strong>de</strong> règlement <strong>du</strong> prix <strong>du</strong> coton graine aux<br />

pro<strong>du</strong>cteurs et <strong>du</strong> non remboursement <strong>du</strong> crédit intrant par les pro<strong>du</strong>cteurs dans certaines<br />

zones, et pour permettre à l’ARECA d’assurer plus efficacement sa mission <strong>de</strong> régulation,<br />

l’Etat a conclu, en février 2005, une convention <strong>de</strong> service avec la société Audit Contrôle et<br />

Expertise (ACE) pour la collecte et le traitement <strong>de</strong> l’information sur les flux physiques<br />

(intrants, coton graine, fibre) et financiers (paiement <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs, recouvrement <strong>du</strong><br />

crédit intrant). En contrepartie <strong>de</strong> ses services, ACE perçoit une rémunération initialement<br />

fixée à 3,5 FCFA/kg et ramenée à 1,79 FCFA/kg pour la campagne 2006/2007.<br />

1.3. La crise <strong>de</strong> la filière coton<br />

Au cours <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières années, la pro<strong>du</strong>ction a varié <strong>de</strong> façon erratique passant <strong>de</strong><br />

396 000 t lors <strong>de</strong> la campagne 2002/2003 à 180 000 t en 2003/2004, puis remontant à 323<br />

000 t en 2004/2005 avant <strong>de</strong> retomber à 268 000 t en 2005/2006 et, enfin, à 146 000 t lors<br />

<strong>de</strong> la campagne 2006/2007. Des conditions climatiques défavorables ne suffisent pas à<br />

expliquer l’ampleur <strong>de</strong> cette chute <strong>de</strong> la pro<strong>du</strong>ction et, comme l’ont montré différents<br />

travaux con<strong>du</strong>its récemment avec le soutien <strong>de</strong> l’UE notamment 1 , cette chute paraît bien<br />

trouver son origine dans un affaiblissement continu <strong>de</strong> « l’<strong>organisation</strong> filière » dans un<br />

contexte marqué tout à la fois par la crise sociopolitique, par <strong>de</strong>s cours baissiers <strong>de</strong> la fibre<br />

1 1 Cf. notamment « Elaboration d’une stratégie sectorielle coton : perspectives à moyen et long<br />

terme – Diagnostic et propositions d’orientations » ; UE/Italtrend, 2006 et « Plan <strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> crise ;<br />

actions <strong>de</strong> relance et <strong>de</strong> développement <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> la filière cotonnière en Côte d’Ivoire » ;<br />

INTERCOTON, 2006<br />

1


et, surtout, par une dépréciation continue <strong>de</strong> l’US $ par rapport au FCFA et à l’€ auquel il<br />

est rattaché.<br />

Au fil <strong>du</strong> temps, le dispositif <strong>organisation</strong>nel et fonctionnel <strong>de</strong> la filière a per<strong>du</strong> <strong>de</strong> son<br />

efficacité, en ne sécurisant plus ni les pro<strong>du</strong>cteurs tant en ce qui concerne les<br />

approvisionnements en intrants, que l’enlèvement ou le paiement <strong>du</strong> coton graine, ni les<br />

égreneurs tant en ce qui concerne les approvisionnements en coton graine que le<br />

recouvrement <strong>du</strong> crédit intrant, ni même les autres acteurs comme les fournisseurs<br />

d’intrants ou les banques commerciales. Les « règles <strong>du</strong> jeu » <strong>de</strong> la filière coton qu’elles<br />

soient <strong>de</strong> nature réglementaire ou <strong>de</strong> nature contractuelle, ne sont plus respectées par la<br />

plupart <strong>de</strong>s acteurs.<br />

La filière n’offre plus la visibilité indispensable pour permettre aux différents acteurs <strong>de</strong><br />

con<strong>du</strong>ire leurs activités. La montée <strong>de</strong>s risques, jointe à la baisse <strong>de</strong>s revenus, con<strong>du</strong>it<br />

nombre <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>cteurs à se détourner <strong>du</strong> coton tandis que les banques commerciales se<br />

sont progressivement désengagées <strong>de</strong> la filière et que les fournisseurs d’intrants ont<br />

renoncé à ouvrir <strong>de</strong>s crédits fournisseurs.<br />

Depuis la crise, le système <strong>de</strong> crédit intrant s’est trouvé confronté a une montée en<br />

puissance <strong>de</strong>s impayés qui a con<strong>du</strong>it les institutions bancaires à être beaucoup plus<br />

sélectif dans le re<strong>nouvelle</strong>ment <strong>de</strong> leurs lignes <strong>de</strong> crédit. De même, les sociétés<br />

cotonnières ont été amenées à ré<strong>du</strong>ire les intrants fournis à crédit aux pro<strong>du</strong>cteurs trop<br />

en<strong>de</strong>ttés.<br />

Le retour à un cycle vertueux, implique la reconstitution d’un climat <strong>de</strong> confiance entre<br />

pro<strong>du</strong>cteurs et sociétés cotonnières. De nombreux pro<strong>du</strong>cteurs souhaiteraient éviter <strong>de</strong> se<br />

retrouver liés dans la <strong>du</strong>rée, à un partenaire donné qu’il s’agisse d’une société cotonnière<br />

ou d’une <strong>organisation</strong> coopérative, tant pour leurs approvisionnements en intrants que pour<br />

la livraison <strong>de</strong> leur coton graine. Or, dans le schéma <strong>du</strong> crédit-intrant, cette<br />

contractualisation est nécessaire pour sécuriser le remboursement, notamment par la voie<br />

<strong>du</strong> précompte <strong>du</strong> prix <strong>de</strong>s intrants par un tiers (<strong>organisation</strong> coopérative ou société<br />

cotonnière) sur les sommes <strong>du</strong>es au titre <strong>de</strong>s livraisons <strong>de</strong> coton graine. Le crédit-intrant<br />

enferme ainsi le pro<strong>du</strong>cteur dans un cadre juridique contraignant susceptible <strong>de</strong> le priver<br />

<strong>de</strong> certaines opportunités tant en ce qui concerne les intrants que le coton graine.<br />

Les pro<strong>du</strong>cteurs qui sont confrontés à une baisse <strong>de</strong> leurs revenus, sont d’autant plus<br />

facilement tentés d’ignorer les engagements souscrits, pour acheter ou vendre aux plus<br />

offrants que certaines sociétés cotonnières ou coopératives ne respectent pas ou ne sont<br />

pas en mesure <strong>de</strong> respecter les dispositions contractuelles relatives au règlement <strong>de</strong>s<br />

enlèvements <strong>de</strong> coton graine. Cette situation a favorisé l’apparition <strong>de</strong> nouveaux acteurs<br />

comme les pisteurs.<br />

Il en résulte nombre <strong>de</strong> désordres mis en évi<strong>de</strong>nce par les diagnostics précités qui, <strong>de</strong><br />

proche en proche, fragilisent la filière dans son ensemble.<br />

1.4. La réponse à la crise : la Déclaration <strong>de</strong> stratégie <strong>de</strong> relance <strong>de</strong> la<br />

filière coton<br />

Face au risque d’effondrement d’un secteur 2 essentiel pour l’économie rurale <strong>de</strong> la zone <strong>de</strong><br />

savane et qui par ailleurs présente <strong>de</strong> sérieux atouts, le gouvernement, avec l’appui <strong>de</strong><br />

l’Union européenne et dans le cadre <strong>de</strong>s engagements pris au titre <strong>du</strong> Cadre d’Obligations<br />

Mutuelles (COM) 99/2 signé le 2 juin 2006, a engagé une réflexion stratégique sur le<br />

2 De tous les opérateurs précités, seul Ivoire coton semble tirer son épingle <strong>du</strong> jeu tandis que LCCI est en cours<br />

<strong>de</strong> liquidation et que les autres opérateurs connaissent <strong>de</strong> très sérieuses difficultés financières.<br />

2


<strong>de</strong>venir <strong>de</strong> la filière coton. Celle-ci a notamment donné lieu à l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> stratégie précitée<br />

sur laquelle est fondée la Déclaration <strong>de</strong> stratégie <strong>de</strong> relance <strong>du</strong> secteur coton qui a été<br />

finalisée en novembre 2007 et qui est actuellement en cours d’approbation par le<br />

Gouvernement. Celle-ci constitue désormais le document <strong>de</strong> référence <strong>du</strong> partenariat entre<br />

les acteurs <strong>de</strong> la filière, les Pouvoirs Publics et les bailleurs <strong>de</strong> fonds. Pour la mise en<br />

œuvre <strong>de</strong> cette déclaration et en concertation avec les acteurs <strong>de</strong> la filière, il a été préparé<br />

un Plan d’actions triennal glissant qui sera présenté aux partenaires au développement<br />

lorsque la déclaration aura été approuvée. Ce plan d’actions donne un contenu<br />

opérationnel à Déclaration précitée en détaillant et en chiffrant une série d’actions<br />

regroupées dans trois volets principaux :<br />

<strong>du</strong> dispositif <strong>organisation</strong>nel et fonctionnel <strong>de</strong> la filière,<br />

<strong>de</strong> la compétitivité <strong>de</strong> la filière,<br />

<strong>de</strong> la vulnérabilité <strong>de</strong> la filière.<br />

refonte<br />

amélioration<br />

ré<strong>du</strong>ction<br />

Le premier volet regroupe les actions <strong>de</strong>stinées à accompagner le repositionnement<br />

stratégique <strong>de</strong> l’Etat dans la filière et à conforter le dispositif <strong>de</strong> gestion interprofessionnelle<br />

tandis que le second volet regroupe les actions visant à l’amélioration <strong>de</strong>s ren<strong>de</strong>ments<br />

agronomiques, à la ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong>s coûts dans tous les segments <strong>de</strong> la filière et à<br />

l’amélioration <strong>de</strong> la qualité.<br />

- La présente étu<strong>de</strong> qui s’inscrit dans ce plan d’actions vise à i<strong>de</strong>ntifier une alternative plus<br />

performante au traditionnel système d’approvisionnement en intrants qui n’est plus en<br />

mesure <strong>de</strong> répondre à l’ensemble <strong>de</strong>s besoins.<br />

1.5. Objet <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

La présente étu<strong>de</strong> a pour objet d’apprécier la faisabilité <strong>d'une</strong> <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>financement</strong> <strong>de</strong> l'approvisionnement en intrants coton et d’étudier les modalités d’un<br />

éventuel basculement total ou partiel <strong>de</strong> l’approvisionnement à crédit tel qu’il prévaut vers<br />

une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> sous l’une ou l’autre <strong>de</strong>s formes suivantes :<br />

le<br />

le - pro<strong>du</strong>cteur achète au comptant les intrants dont il a besoin pour la campagne en<br />

cours,<br />

pro<strong>du</strong>cteur déci<strong>de</strong> d’affecter une partie <strong>de</strong>s sommes qui lui sont <strong>du</strong>es au titre <strong>de</strong> ses<br />

livraisons <strong>de</strong> coton en année N à l’achat d’intrants pour la campagne N+1 sous forme<br />

d’une "Epargne-intrants"<br />

2. DESCRIPTION DE LA MISSION -<br />

2.1. Bénéficiaires<br />

Les pro<strong>du</strong>cteurs sont les bénéficiaires directs <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.<br />

2.2. Objectifs <strong>de</strong> la mission<br />

La mission a pour objectif général, dans le cadre <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> la<br />

pauvreté, <strong>de</strong> contribuer par l’amélioration <strong>de</strong> l’efficacité <strong>de</strong> son dispositif <strong>organisation</strong>nel et<br />

fonctionnel. à l’amélioration <strong>de</strong>s performances économiques <strong>de</strong> la filière en terme<br />

d’emplois et <strong>de</strong> revenus.<br />

3


Elle pour objectif spécifique la formulation <strong>d'une</strong> <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong><br />

l'approvisionnement en intrants qui soit viable. Pour le pro<strong>du</strong>cteur, ce dispositif doit<br />

permettre une plus gran<strong>de</strong> facilité d’accès aux intrants coton, une baisse <strong>de</strong> leur coût et<br />

une meilleure valorisation <strong>du</strong> coton graine en faisant jouer la concurrence entre les<br />

acheteurs, qu’il s’agisse d’intermédiaires ou d’égreneurs. Pour les sociétés cotonnières, il<br />

s'agit <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire le risque <strong>de</strong> non remboursement <strong>de</strong>s intrants et <strong>de</strong> faciliter la mobilisation<br />

<strong>de</strong> la trésorerie qui permet d'acheter les intrants.<br />

2.3. Résultats et effets atten<strong>du</strong>s<br />

Le résultat atten<strong>du</strong> <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est :<br />

acteurs <strong>de</strong> la filière ont une information circonstanciée sur l’existence d’une<br />

alternative aux intrants à crédit dans le contexte <strong>de</strong> la filière coton <strong>de</strong> Côte d’Ivoire.<br />

existe un schéma opérationnel <strong>de</strong> réforme <strong>du</strong> dispositif d’approvisionnement en<br />

intrants en faveur d’un dispositif d’approvisionnement au comptant ou assimilé.<br />

Les<br />

Il<br />

Les effets atten<strong>du</strong>s d’une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en<br />

intrants sont :<br />

- Les -<br />

Le -<br />

une<br />

une<br />

la<br />

-<br />

une<br />

- pro<strong>du</strong>cteurs peuvent opter pour :<br />

l’achat au comptant <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> la campagne à venir,<br />

l’affection d’une partie <strong>de</strong> leur revenu <strong>du</strong> coton <strong>de</strong> la campagne N au <strong>financement</strong><br />

<strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> la campagne N+1.<br />

développement <strong>de</strong> la concurrence à tous les niveaux <strong>de</strong> la filière<br />

concurrence lors <strong>de</strong>s achats <strong>du</strong> coton graine (n’étant plus lié par le crédit intrant à<br />

une société cotonnière, le pro<strong>du</strong>cteur pourra librement choisir son acheteur, société<br />

cotonnière, égreneur, pisteur)<br />

concurrence lors <strong>de</strong>s achats d’intrants (en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> toute contrainte liée au crédit<br />

intrant, le pro<strong>du</strong>cteur pourra librement choisir son fournisseur)<br />

baisse <strong>du</strong> coût <strong>de</strong>s intrants sous le double effet <strong>de</strong> la concurrence et <strong>de</strong> la<br />

suppression <strong>de</strong>s frais financiers<br />

hausse <strong>du</strong> prix d’achat relatif <strong>du</strong> coton graine au pro<strong>du</strong>cteur<br />

disparition <strong>du</strong> risque <strong>de</strong> non recouvrement <strong>de</strong> la valeur <strong>de</strong>s intrants pour les sociétés<br />

cotonnières<br />

simplification et une plus gran<strong>de</strong> efficience <strong>du</strong> cadre organique et fonctionnel <strong>de</strong> la<br />

filière.<br />

2.4. Démarche méthodologique<br />

i) Une approche participative<br />

Le consultant veillera à associer les <strong>organisation</strong>s <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>cteurs et les sociétés<br />

cotonnières à sa réflexion ainsi que les fournisseurs d’intrants pour apprécier s’ils sont en<br />

mesure <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s intrants au comptant. Le consultant rencontrera également les<br />

instances <strong>de</strong> régulation <strong>de</strong> la filière et notamment l’ARECA et l’INTERCOTON.<br />

Enfin, le consultant se rapprochera <strong>de</strong>s bailleurs <strong>de</strong> fonds qui s’intéressent à la filière afin<br />

<strong>de</strong> voir leur disponibilité éventuelle pour contribuer au <strong>financement</strong> <strong>de</strong> la réforme et quelles<br />

4


pourraient être les modalités <strong>de</strong> leurs appuis.<br />

ii) Coordination avec les autres volets <strong>de</strong> la stratégie <strong>de</strong> relance <strong>de</strong> la filière<br />

coton<br />

La présente intervention est partie d’un programme plus large <strong>de</strong> recomposition <strong>du</strong><br />

paysage institutionnel et fonctionnel <strong>de</strong> la filière (cf. volet n° 2 <strong>du</strong> Plan d’actions précité)<br />

lequel prévoit également :<br />

action portant amélioration <strong>du</strong> positionnement stratégique <strong>de</strong> l’Etat dans la filière,<br />

d’un projet <strong>de</strong> texte portant reconnaissance <strong>de</strong> la gestion<br />

interprofessionnelle dans les filières agricoles (incluant notamment l’adoption d’une<br />

procé<strong>du</strong>re d’extension <strong>de</strong>s accords interprofessionnels),<br />

diagnostic <strong>de</strong>s fonctions et services sujets à prélèvement obligatoire et révision <strong>du</strong><br />

mécanisme <strong>de</strong> détermination <strong>du</strong> prix d’achat <strong>du</strong> coton graine au pro<strong>du</strong>cteur.<br />

une<br />

l’élaboration -<br />

un<br />

Le consultant veillera en conséquence à bien articuler son intervention avec ces <strong>de</strong>rnières<br />

actions pour garantir la cohérence <strong>de</strong>s réformes.<br />

-<br />

iii) Valorisation <strong>de</strong>s expériences d’autres filières coton<br />

Le consultant prendra en compte différentes expériences en matière <strong>de</strong> fourniture<br />

d’intrants <strong>de</strong>stinés au coton ou non, en Afrique ou dans d’autres parties <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>.<br />

2.5. Prestations <strong>de</strong>mandées<br />

i) Leçons tirés d'expériences comparables<br />

Le consultant présentera certaines expériences comparables en matière d'<strong>organisation</strong> <strong>du</strong><br />

<strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants, en Afrique ou hors d’Afrique. Il détaillera le contexte dans lequel<br />

ces dispositifs ont été conçus en considérant notamment : le ratio coût <strong>de</strong>s intrants/prix <strong>de</strong><br />

vente <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it agricole bénéficiant <strong>de</strong>s intrants, la bancarisation <strong>du</strong> secteur rural (<strong>de</strong>nsité<br />

et performances <strong>du</strong> réseau bancaire et d’institutions <strong>de</strong> micro-finance en milieu rural),<br />

l’existence d’un réseau <strong>de</strong> distribution <strong>de</strong>s intrants, le sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> développement <strong>de</strong>s<br />

systèmes <strong>de</strong> pro<strong>du</strong>ction. Cette analyse permettra <strong>de</strong> mettre en évi<strong>de</strong>nce les critères <strong>de</strong><br />

succès <strong>de</strong> ce type <strong>de</strong> dispositif et son impact sur les revenus <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs et le<br />

développement agricole.<br />

ii) Etu<strong>de</strong> <strong>de</strong> faisabilité d’un dispositif alternatif d’approvisionnement en<br />

intrants<br />

Le consultant étudiera la faisabilité d’un dispositif alternatif d’approvisionnement <strong>de</strong>s<br />

pro<strong>du</strong>cteurs intrants sous l’une ou l’autre <strong>de</strong>s formes suivantes :<br />

le -<br />

pro<strong>du</strong>cteur achète les intrants au comptant,<br />

pro<strong>du</strong>cteur <strong>de</strong>man<strong>de</strong> à la société cotonnière d’affecter une partie <strong>de</strong>s montants qui<br />

lui sont <strong>du</strong>s au titre <strong>de</strong>s livraisons <strong>de</strong> coton graine <strong>de</strong> la campagne en cours (année N)<br />

au paiement <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> la campagne à venir (N+1)<br />

le<br />

Le consultant considérera particulièrement les points suivants :<br />

faiblesse <strong>de</strong>s revenus monétaires <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs par suite notamment <strong>de</strong> la baisse <strong>du</strong><br />

prix d’achat <strong>du</strong> coton graine et la difficulté pour ces <strong>de</strong>rniers <strong>de</strong> se constituer une<br />

épargne et <strong>de</strong> la sécuriser en recourant au réseau bancaire et <strong>de</strong> micro-finance,<br />

-<br />

5


problématique<br />

réversibilité<br />

capacité<br />

-<br />

possibilité -<br />

<strong>de</strong> l'information sur les prix au moment où les pro<strong>du</strong>cteurs doivent faire<br />

<strong>de</strong>s choix : prix <strong>du</strong> coton-graine <strong>de</strong> la campagne N+1, prix <strong>de</strong>s intrants acquis dans un<br />

système épargne-intrants, prix <strong>de</strong>s intrants à acquérir au comptant en cours <strong>de</strong><br />

campagne…<br />

<strong>du</strong> choix <strong>du</strong> pro<strong>du</strong>cteur : possibilité <strong>de</strong> transformer l'épargne-intrants en<br />

liquidité.<br />

<strong>de</strong>s fournisseurs d’intrants à positionner en temps et les intrants (spécificité<br />

<strong>de</strong>s intrants coton)<br />

<strong>de</strong> faire coexister dans une même filière plusieurs dispositifs<br />

d’approvisionnement en intrants : crédit-intrants, intrants au comptant et épargneintrants<br />

<strong>de</strong>s nouveaux pro<strong>du</strong>cteurs qui n’auraient pas d'épargne<br />

<strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs affectés au <strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants,<br />

pour le pro<strong>du</strong>cteur <strong>de</strong> choisir son fournisseur d’intrants.<br />

iii) Basculement d’un dispositif d’approvisionnement à crédit vers un<br />

dispositif d’approvisionnement au comptant ou vers un dispositif<br />

d'épargne-intrants<br />

situation<br />

sécurisation<br />

possibilité -<br />

Outre les points précités, le consultant détaillera les modalités <strong>de</strong> passage d’un dispositif<br />

d’approvisionnement en intrants à crédit à une <strong>nouvelle</strong> <strong>organisation</strong> <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong><br />

l’approvisionnement et estimera particulièrement le coût <strong>du</strong> basculement étant enten<strong>du</strong><br />

qu’en fonction <strong>du</strong> dispositif préconisé et au cours d’une même campagne les pro<strong>du</strong>cteurs<br />

pourraient être tenus non seulement <strong>de</strong> rembourser les intrants obtenus à crédit pour ladite<br />

-<br />

campagne mais aussi <strong>de</strong> renoncer à une partie <strong>du</strong> revenu rési<strong>du</strong>el pour « mettre <strong>de</strong><br />

-<br />

côté »ressources nécessaires à l’acquisition <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> la campagne suivante.<br />

A cet égard, le consultant pourra prévoir un étalement sur plusieurs campagnes <strong>du</strong><br />

remboursement <strong>du</strong> crédit initial. Il en estimera le coût en ayant recours à <strong>de</strong>s simulations. Il<br />

examinera les appuis que les bailleurs <strong>de</strong> fonds pourraient apporter au <strong>financement</strong> <strong>de</strong><br />

cette transition.<br />

iv) Elaboration <strong>du</strong> schéma opérationnel <strong>de</strong> réforme<br />

Dans le prolongement <strong>de</strong> ce qui précè<strong>de</strong>, le consultant élaborera un schéma opérationnel<br />

<strong>de</strong> mise en œuvre <strong>de</strong> la réforme <strong>du</strong> <strong>financement</strong> <strong>de</strong> l’approvisionnement en intrants en<br />

fonction <strong>de</strong> l’une ou l’autre <strong>de</strong>s options suivantes :<br />

Achat <strong>de</strong>s intrants au comptant par les pro<strong>du</strong>cteurs<br />

Considérant que les fournisseurs ont besoin d’un minimum <strong>de</strong> visibilité pour assurer les<br />

approvisionnements en intrants, le consultant détaillera les dispositions à prendre pour<br />

garantir leur disponibilité à bonne date.<br />

Financement <strong>de</strong>s intrants par affectation d’une partie <strong>du</strong> revenu <strong>de</strong> l’année N au<br />

<strong>financement</strong> <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> l’année N +1<br />

Considérant qu’en réservant une partie <strong>de</strong> son revenu pour le paiement <strong>de</strong>s intrants <strong>de</strong> la<br />

campagne à venir, le pro<strong>du</strong>cteur est en risque dans les <strong>de</strong>ux cas <strong>de</strong> figure suivant :<br />

risque d’insolvabilité <strong>de</strong> la société cotonnière qui a conservé les fonds par <strong>de</strong>vers elle<br />

(en tant que créancier chirographaire, le pro<strong>du</strong>cteur est mal protégé en cas d’ouverture<br />

d’une procé<strong>du</strong>re <strong>de</strong> règlement collectif),<br />

risque - <strong>de</strong> non livraison <strong>de</strong>s intrants si les fonds ont été transférés à un fournisseur<br />

d’intrants (là encore, le pro<strong>du</strong>cteur ne peut faire valoir aucun privilège)<br />

6


le consultant détaillera le cas échéant un dispositif <strong>de</strong> sécurisation <strong>de</strong>s fonds concernés :<br />

contrat <strong>de</strong> fi<strong>du</strong>cie<br />

émission - <strong>de</strong> titres négociables (vouchers) auprès d’un ou <strong>de</strong> plusieurs fournisseurs<br />

d’intrants.<br />

Toujours dans ce cas <strong>de</strong> figure, le consultant détaillera les dispositions à prendre avec les<br />

fournisseurs pour garantir la disponibilité <strong>de</strong>s intrants à bonne date.<br />

Par ailleurs, le consultant détaillera les réformes institutionnelles ainsi que les<br />

arrangements contractuels entre les pro<strong>du</strong>cteurs, les sociétés cotonnières et les<br />

fournisseurs d’intrants qui <strong>de</strong>vront accompagner la réforme.<br />

Enfin, et quelque soit le cas <strong>de</strong> figure, le consultant procé<strong>de</strong>ra au chiffrage <strong>de</strong> la réforme.<br />

2.6. Déroulement <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

L’étu<strong>de</strong> comprendra les phases suivantes :<br />

phase terrain : 32 jours ouvrables<br />

phase - <strong>de</strong> rédaction <strong>du</strong> rapport provisoire : 12 jours ouvrables<br />

<strong>de</strong> rédaction <strong>du</strong> rapport définitif : 6 jours ouvrables<br />

phase<br />

Le client disposera d’un délai <strong>de</strong> 4 semaines à compter <strong>de</strong> la réception <strong>du</strong> rapport<br />

provisoire pour faire valoir ses observations. -<br />

Le consultant disposera d’un délai <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines pour remettre le rapport définitif.<br />

2.7. Passation <strong>du</strong> contrat et suivi <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong><br />

L'étu<strong>de</strong> sera exécutée par un cabinet d’étu<strong>de</strong>s choisi après une consultation internationale<br />

selon la procé<strong>du</strong>re <strong>du</strong> contrat cadre BENEF <strong>de</strong> l’Union Européenne.<br />

Un Comité <strong>de</strong> pilotage sera mis en place pour suivre le déroulement <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> avec pour<br />

rôle d’examiner, d’orienter et <strong>de</strong> vali<strong>de</strong>r les travaux <strong>du</strong> prestataire. Ce comité comprendra<br />

<strong>de</strong>s représentants <strong>de</strong> l’administration, <strong>de</strong> la Délégation <strong>de</strong> la Commission Européenne, <strong>de</strong>s<br />

structures en charge <strong>de</strong> la gestion <strong>de</strong> la filière et <strong>de</strong>s acteurs les plus concernés. Il pourra<br />

cependant être élargi en tant que <strong>de</strong> besoin à <strong>de</strong>s personnes ressources et à d’autres<br />

partenaires au développement intéressés par la filière cotonnière ivoirienne.<br />

3. Profil <strong>de</strong>s experts<br />

3.1. Composition <strong>de</strong> l’équipe<br />

Le prestataire proposera un expert.<br />

L’offre <strong>de</strong>vra prévoir un minimum <strong>de</strong> 50 hommes/jour d’expertise.<br />

L’expert répondra au profil suivant :<br />

agroéconomiste -<br />

ou économiste, <strong>de</strong> catégorie 1, <strong>de</strong> formation BAC + 5, justifiant <strong>de</strong> 15<br />

années d’expérience, dans le domaine <strong>de</strong> l’économie <strong>de</strong>s filières et possédant une<br />

connaissance approfondie <strong>de</strong> l’<strong>organisation</strong> et <strong>du</strong> fonctionnement <strong>de</strong>s filières coton, <strong>de</strong>s<br />

dispositifs d’approvisionnement et <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s intrants agricoles coton et non coton<br />

dans différents contextes géographiques (Afrique ou autres parties <strong>du</strong> mon<strong>de</strong>).<br />

Une expérience spécifique <strong>de</strong>s dispositifs d’approvisionnement en intrants fondé sur un<br />

pré<strong>financement</strong> par l'épargne <strong>de</strong>s pro<strong>du</strong>cteurs serait un atout.<br />

Une expérience professionnelle en Côte d’Ivoire serait un atout supplémentaire.<br />

7


L’expert recruté doit être indépendant et les responsabilités qui lui seront confiées ne<br />

doivent pas le placer dans une situation <strong>de</strong> conflit d'intérêts.<br />

Il convient <strong>de</strong> préciser que les fonctionnaires ou toute autre personne travaillant dans<br />

l'administration publique <strong>du</strong> pays bénéficiaire ne peuvent être recrutés comme experts à<br />

moins qu’une autorisation écrite <strong>de</strong> la Commission Européenne n’ait été obtenue au<br />

préalable<br />

En fonction <strong>de</strong>s compétences qu’il aura i<strong>de</strong>ntifiées, le consultant pourra proposer une<br />

variante avec <strong>de</strong>ux experts, en indiquant les tâches confiées à chacun et les modifications<br />

à apporter au calendrier.<br />

Pour cette étu<strong>de</strong>, il est admis que l’expert ou les experts peuvent travailler pendant tous les<br />

jours ouvrables, soit six jours par semaine.<br />

3.2. Durée et lieu d’exécution<br />

La <strong>du</strong>rée maximale <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> est fixée à 16 (seize) semaines.<br />

Ce délai n’inclut pas la pério<strong>de</strong> nécessaire à la validation <strong>du</strong> rapport final.<br />

L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>vra démarrer dans un délai <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux (2) à quatre (4) semaines à compter <strong>de</strong> la<br />

signature <strong>du</strong> contrat.<br />

Les lieux d’exécution <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> sont Abidjan, où sont représentées les sociétés<br />

cotonnières et les fournisseurs d'intrants, ainsi que les bureaux <strong>du</strong> consultant et <strong>de</strong> ses<br />

experts.<br />

3.3. Rapports<br />

L’étu<strong>de</strong> comprendra <strong>de</strong>ux rapports rédigés en français :<br />

rapport provisoire<br />

rapport final<br />

le<br />

le<br />

Les <strong>de</strong>ux rapports précités seront :<br />

tirés à 20 (vingt) exemplaires qui seront répartis par l'autorité contractante comme suit :<br />

-<br />

13 exemplaires au MINAGRI,<br />

3 exemplaires à l’ON<br />

4 exemplaires à la DCE.<br />

en version électronique à l'autorité contractante qui les transmettra<br />

au MINAGRI<br />

à l’ON<br />

à la DCE<br />

pour examen au Comité <strong>de</strong> Suivi <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong>.<br />

transmis -<br />

soumis<br />

Ils comporteront un sommaire et un résumé présentant <strong>de</strong> manière succincte et claire les<br />

principales questions décrites dans le rapport et les recommandations prescrites. -<br />

Le résumé ne dépassera pas 6 pages.<br />

Le texte suivant sera mentionné en préambule <strong>de</strong>s rapports: « Ce rapport est financé par la<br />

Commission Européenne et est présenté par [nom <strong>du</strong> consultant] pour le MINAGRI et la<br />

Commission Européenne. Il ne reflète pas nécessairement l’opinion <strong>du</strong> MINAGRI ou <strong>de</strong> la<br />

Commission. »<br />

Les observations <strong>de</strong> la DCE, <strong>du</strong> MINAGRI, <strong>de</strong>s <strong>organisation</strong>s professionnelles et <strong>de</strong><br />

l’<strong>organisation</strong> interprofessionnelle <strong>de</strong> la filière sur les rapports seront transmis dans un<br />

8


délai maximum <strong>de</strong> quatre semaines. Au <strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce délai, les rapports seront considérés<br />

comme acceptés.<br />

3.4. Documentation<br />

Le secrétariat <strong>du</strong> Comité <strong>de</strong> Suivi <strong>de</strong> l’étu<strong>de</strong> tiendra à la disposition <strong>du</strong> consultant les<br />

travaux et étu<strong>de</strong>s suivants :<br />

d’une stratégie sectorielle coton : perspectives à moyen et long terme –<br />

Diagnostic et propositions d’orientations » ; UE/Italtrend, 2006<br />

<strong>de</strong> sortie <strong>de</strong> crise ; actions <strong>de</strong> relance et <strong>de</strong> développement <strong>du</strong>rable <strong>de</strong> la filière<br />

cotonnière en Côte d’Ivoire » ; Intercoton 2006<br />

<strong>de</strong> stratégie <strong>de</strong> relance <strong>de</strong> la filière coton et le plan d’actions pour la mise<br />

en œuvre <strong>de</strong> cette stratégie (MINAGRI, versions provisoires <strong>de</strong> novembre et décembre<br />

2007).<br />

Elaboration<br />

Plan -<br />

Déclaration<br />

Plus généralement, il facilitera l’accès <strong>du</strong> consultant, à tous les services ou <strong>organisation</strong>s<br />

publiques ou privées impliquées dans la filière coton ainsi qu’à tout document utile pour<br />

l’accomplissement <strong>de</strong> sa mission<br />

-<br />

3.5. Dispositions diverses<br />

Dans son offre, le soumissionnaire présentera :<br />

(i) une note méthodologique<br />

La note méthodologique ne dépassera pas 4 pages maximum. Elle indiquera la<br />

compréhension que le consultant a <strong>de</strong>s termes <strong>de</strong> référence et la démarche qu’il compte<br />

suivre pour mener à bien les prestations qui lui sont <strong>de</strong>mandées et atteindre le résultat<br />

atten<strong>du</strong> ;<br />

(ii) le budget estimatif<br />

Le budget estimatif sera présenté conformément au modèle <strong>du</strong> contrat-cadre<br />

"bénéficiaires".<br />

(iii) un chronogramme<br />

Le chronogramme <strong>de</strong>vra prendre en compte le délai maximum <strong>de</strong> 10 (dix) semaines pour<br />

la remise <strong>du</strong> rapport final provisoire.<br />

Le soumissionnaire proposera un chronogramme en fonction <strong>de</strong>s prestations <strong>de</strong>mandées,<br />

<strong>de</strong> sa compréhension <strong>de</strong>s présents TDR et <strong>de</strong>s moyens qu’il compte mobiliser pour<br />

chacune <strong>de</strong>s étapes <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong>. Il indiquera pour chacun <strong>de</strong>s experts le calendrier, le<br />

nombre <strong>de</strong> jours et le lieu d’intervention.<br />

Le chronogramme <strong>de</strong>vra tenir compte <strong>de</strong>s échéances indiquées dans la section 2.6 ci<strong>de</strong>ssus.<br />

9

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