Éditorial - Faculté de médecine - Université Laval

Le GGlobbe && MMed - mardi 24 octobre CRIAC
De l’Inde et de ses enfants (suite)
leur enfer et à voir une lueur d’espoir dans leurs yeux. Vous êtes
blancs comme l’étranger des panneaux publicitaires, un petit
quelque chose qui l’émerveille.
Plus tard, vous prenez votre repas du soir, bien confortable dans
le restaurant bon marché du quartier, en tâchant de garder bien
loin le spectre du bidonville que vous avez plus qu’aperçu : à sa
taille, vous ne pouviez le manquer ni vous empêcher d’imaginer
la quantité incalculable d’enfants qui essaient d’y avoir une
enfance. Vous payez la note et sortez. Une mère attend déjà à la
porte une main à la bouche, un signe pour montrer qu’elle a plus
que besoin des restes pour nourrir l’enfant de quelques mois
qu’elle a au bras. Il se fait tard, trop tard pour s’en tirer sains et
sauf de conscience jusqu’à l’hôtel : la misère vous éclate au nez.
Si vous êtes à Bombay, à Delhi, à Calcutta, à Jaipur, dans n’importe
quelle grande ville, les trottoirs sont aussi remplis que le
jour. Mais la nuit tombée, ils deviennent un dortoir continu. Des
enfants nus dorment un peu partout. Au coin de la rue, un bout
de chou tape de ses petits pieds sur sa mère endormie. Les statistiques
disent que ses chances de survie jusqu’à l’âge de 5 ans ne
sont pas reluisantes. La rationalité des chiffres nous parle parfois
de façon cruelle.
Si j’étais la pluie, j’irais à ceux qui n’ont pas d’eau. Je leur dirais
: j’arrive.
Sumitra, 12 ans, enfant de la rue
Voici donc l’enfant que l’on voit et revoit en Inde à tous les jours,
toutes les nuits, et même après son retour, on le voit et le revoit
encore. La mémoire est une faculté qui oublie, le cœur non. On
se couche au soir, on repense à lui, on se demande ce qu’il est
devenu, pourquoi Ça, pourquoi Lui. Il n’est plus un enfant «
invisible » pour nous, et l’autre bout du monde, ça ne l’est plus
vraiment. Nous l’avons côtoyé, nous l’avons touché, nous lui
avons parlé, nous savons mieux que jamais qui il est, qu’il y a
une vie quelque part loin d’ici qui se démène, qui importe autant
que n’importe quelle autre. Et, par chance, l’enfant existera toujours,
un monde à bâtir digne de son existence, toujours une
façon d’être ce que l’on est après tout.
Les enfants de Khajurao
Cette année, l’UNICEF fait campagne dans le cadre du programme
Des écoles pour l’Afrique pour la construction d’écoles
au Malawi. Ce sont quarante cinq millions d’enfants en Afrique
subsaharienne qui n’ont pas accès à l’éducation. Aidons-les à se
relever de leur pauvreté, à se donner la chance de suivre le
chemin vers l’égalité des chances. Des étudiantes et étudiants
participeront à la campagne de financement, laissez-vous porter
par le monde que nous ne voyons pas, par ses millions de
sourires et de larmes invisibles que nous appelons l’humanité.
Laissons-nous aller au rêve pour que les enfants le puissent aussi.
Il y a de ces espoirs qui se racontent mal; essayons tout de même.
Si vous avez des commentaires ou des questions quant à la situation
des enfants dans le monde, à la découverte de l’Inde ou tout
autre sujet, n’hésitez surtout pas à me contacter, il me fera le plus
grand des plaisirs d’échanger avec vous.
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