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Le burgus romanum au XI°siècle - Romans

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Zone de Protection du Patrimoine<br />

Architectural Urbain et Paysager<br />

Ville de <strong>Romans</strong><br />

Hôtel de Ville<br />

B.P. 1012<br />

26102 <strong>Romans</strong>-sur-Isère cedex<br />

tel : 04 75 05 51 51<br />

fax : 04 75 02 73 71<br />

Ville de <strong>Romans</strong><br />

(Drôme)<br />

HISTOIRE DE LA FORMATION DE LA VILLE<br />

Octobre 2004<br />

Direction Régionale des Affaires<br />

Culturelles Rhône-Alpes<br />

Service architecture<br />

6 quai Saint Vincent<br />

69283 Lyon cedex 01<br />

tel : 04 72 00 44 30<br />

fax : 04 72 00 43 30<br />

Service Départemental de<br />

l’Architecture et du Patrimoine<br />

57 Grande Rue<br />

26000 Valence<br />

tel : 04 75 82 37 70<br />

fax : 04 75 82 37 71<br />

Michèle Prax urbaniste - architecte, mandataire<br />

2 rue Menon 38000 GRENOBLE tel/fax : 04 76 51 32 88<br />

Patrick Bienvenu Paysagiste DPLG<br />

1 bis chemin Châte<strong>au</strong> Pilon 38700 CORENC tel : 04 38 86 68 46 fax : 04 38 86 68 47<br />

P<strong>au</strong>l Berron architecte<br />

agence ARIES 11 rue Louis Verdet 26000 VALENCE tel : 04 75 55 11 16 fax : 04 75 55 86 85<br />

Jean Dec<strong>au</strong>ville urbaniste<br />

<strong>Le</strong>s Fourches et Martinelles 26150 DIE tel : 04 75 22 11 70 fax : 04 75 22 27 34


Sommaire<br />

ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

<strong>Le</strong>s données du site de <strong>Romans</strong> 3<br />

Premiers témoignages d’habitat 3<br />

La fondation du monastère <strong>au</strong> IX°siècle 5<br />

La ville d’avant les murs : le <strong>burgus</strong> <strong>romanum</strong> <strong>au</strong> <strong>XI°siècle</strong> 6<br />

La construction des enceintes, du XII° <strong>au</strong> XIV°siècle 8<br />

<strong>Le</strong>s Temps Modernes : du XV°siècle à la fin du XVIII°siècle 13<br />

La ville dépasse son enceinte <strong>au</strong> XIX°siècle 21<br />

La formidable expansion urbaine de <strong>Romans</strong> <strong>au</strong> XX°siècle 27<br />

Sources bibliographiques 33<br />

page<br />

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<strong>Le</strong>s données du site de <strong>Romans</strong><br />

ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

L’Isère traverse ici la terrasse alluviale h<strong>au</strong>te de <strong>Romans</strong> et le banc de molasse de la<br />

colline des Chapeliers l’oblige à dévier sa trajectoire. <strong>Le</strong> cours d’e<strong>au</strong> creuse la rive<br />

droite et dépose ses alluvions sur la rive g<strong>au</strong>che, donnant un aspect différent <strong>au</strong>x<br />

deux berges : côté <strong>Romans</strong>, la terrasse h<strong>au</strong>te présente un escarpement alors qu’<strong>au</strong><br />

sud, côté Bourg-de-Péage, elle s’incline doucement vers la rive.<br />

A l’embouchure de la Savasse, des dépôts charriés par ce torrent se sont<br />

amoncelés. Aussi quand le nive<strong>au</strong> d’e<strong>au</strong> est bas, il est possible à cet endroit précis<br />

de passer l’Isère à gué.<br />

Premiers témoignages d’habitat<br />

Trésor de Chatuzange, II – III°siècle<br />

British muséum, Londres<br />

<strong>Le</strong>s romains ne se seraient pas vraiment installés sur ce site, mais ils se tiennent à<br />

proximité. On a retrouvé des vestiges de villas gallo-romaines à Saint P<strong>au</strong>l et à<br />

Génissieux, le long de l’ancienne voie romaine “ Meyanne ” qui reliait les Alpes à<br />

Vienne. Pour rejoindre Orange et le sud il fallait aller jusqu’à Châte<strong>au</strong>neuf pour<br />

traverser l’Isère sur le pont romain “ de la déesse ”. Plus près de <strong>Romans</strong>, un petit<br />

temple païen dédié à Mercure <strong>au</strong>rait été édifié sur la route de l’Allobrogie, <strong>au</strong> sommet<br />

de la colline des Chapeliers.<br />

<strong>Le</strong>s premiers témoignages d’occupation humaine sur le site remontent à l’époque<br />

mérovingienne. On connaît par les textes l’existence en 692 de grands domaines<br />

burgondes, gros villages possédés par de riches familles. <strong>Le</strong>s domaines de<br />

Gineciacum (Génissieux) et de Parthenis (Parnans ) qui s’étendaient jusqu’à l’Isère<br />

furent offerts à l’église de Vienne par leurs propriétaires.<br />

Puis les invasions commencent avec l’arrivée des sarrasins en 730.<br />

Pendant son règne Charlemagne amène ordre et tranquillité et réorganise<br />

administrativement son empire. L’Isère devient alors la limite séparative de deux<br />

comtés que l’empereur confie <strong>au</strong>x hommes d’église : l’archevêque de Vienne <strong>au</strong><br />

nord, l’évêque de Valence <strong>au</strong> sud.<br />

En 810, Rothman donne la terre de sa villa Conquerius située dans le comté de<br />

Vienne à Barnard, l’archevêque de Vienne. On sait <strong>au</strong>ssi que les terres de la villa<br />

Pisanciano, bien que situées rive g<strong>au</strong>che, dans le comté de l’évêque de Valence,<br />

furent également offertes par leur propriétaire à l’archevêque de Vienne.<br />

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ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

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La fondation du monastère <strong>au</strong> IX°siècle<br />

ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

En 837, sur les anciennes terres de Rothman, l’archevêque Barnard fonde un<br />

monastère constitué d’une église et d’un cloître (les bâtiments ne seront achevés<br />

qu’en 920, bien après sa mort). Il attribue à cette nouvelle abbaye ses possessions<br />

sur Pisançon. <strong>Le</strong> site est agréable et propice <strong>au</strong> recueillement, avec sa forme en<br />

coquille qui le coupe un peu du Monde. <strong>Le</strong> lieu est écarté et désert mais fréquenté<br />

par les gens de passage qui traversent la rivière à proximité.<br />

L’abbaye fondée par Barnard possédait donc un vaste territoire qui s’étendait de part<br />

et d’<strong>au</strong>tre de l’Isère que l’on traversait alors à gué ou en bac. Dans cette époque<br />

troublée, Barnard choisit de mettre son monastère sous la protection directe du<br />

Pape. Ce statut lui confère une certaine indépendance, mais ce domaine unifié<br />

étendu sur deux territoires administratifs différents, possédé par une abbaye<br />

indépendante, allait engendrer en réaction une série de luttes de pouvoir avec<br />

l’archevêque de Vienne, l’évêque de Valence et <strong>au</strong>ssi les puissants seigneurs voisins<br />

dont les terres s’étendaient de chaque côté de l’Isère.<br />

La succession de Barnard est un moment difficile pour l’abbaye qui porte désormais<br />

son nom. L’archevêque Sobon (927-950) transforme le monastère en collégiale<br />

dirigée par un chapitre de chanoines. Ce nouve<strong>au</strong> statut contribuera certainement à<br />

son succès et à son enrichissement. Mais le chapitre n’est plus indépendant, il doit<br />

en contrepartie partager sa seigneurie avec l’archevêque de Vienne. Sous son règne<br />

l’abbaye subit plusieurs attaques des seigneurs voisins qui s’approprient ses terres.<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

La ville d’avant les murs : <strong>Le</strong> <strong>burgus</strong> <strong>romanum</strong> <strong>au</strong> <strong>XI°siècle</strong><br />

Léger, abbé de Saint Barnard en 1025 devenu archevêque de Vienne (1030-1070)<br />

fut un véritable créateur pour <strong>Romans</strong>. On lui doit peut-être la construction du<br />

premier pont qui est mentionné dès 1033 dans le cartulaire de Saint Barnard (n°353).<br />

<strong>Le</strong> pont « génère » le carrefour des voies : à cette époque on fait un détour là où le<br />

passage est possible.<br />

En 1064 Léger fait reconstruire l’église ruinée après l’incendie de 1049 et la complète<br />

de deux cloîtres l’un joignant l’église, l’<strong>au</strong>tre situé vers le vivier (rue Pêcherie). Il<br />

fonde également pour les p<strong>au</strong>vres et les malades l’hôpital Sainte Foy (maison de<br />

l’Aumône et Hôtel Dieu) situé bien <strong>au</strong> nord de l’église, en h<strong>au</strong>t sur la terrasse.<br />

Il négocie avec les usurpateurs pour récupérer les territoires envahis, accorde des<br />

droits et des facilités à ceux qui viennent habiter <strong>au</strong>tour de la collégiale. <strong>Le</strong>s paysans<br />

se déplacent des collines vers la rive et en 1057 on parle déjà d’un <strong>burgus</strong> <strong>romanum</strong><br />

constitué <strong>au</strong>tour de Saint Barnard (en 1050, le pape avait accordé à Saint Barnard la<br />

liberté romaine, le nom vient peut-être de là).<br />

L’étendue du <strong>burgus</strong> <strong>romanum</strong> avant la construction de la première enceinte.<br />

Au <strong>XI°siècle</strong>, les maisons des chanoines étaient édifiées <strong>au</strong> nord de l’église (à l’ouest<br />

et <strong>au</strong> nord de l’actuelle place M<strong>au</strong>rice F<strong>au</strong>re). <strong>Le</strong>s habitants étaient venus s’installer<br />

<strong>au</strong>tour. <strong>Le</strong>s maisons furent construites en bois et en torchis dans un premier temps,<br />

en pierre ensuite. <strong>Le</strong>s seigneurs de Clérieux qui imposent leur protection à Saint<br />

Barnard avaient construit <strong>au</strong> <strong>XI°siècle</strong> près de l’église une maison forte avec un<br />

donjon. <strong>Le</strong>s chanoines donnent leurs terres à cultiver <strong>au</strong>x habitants : vignes, céréales<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

vergers, élevage ovins, forêts de chênes s’étendent <strong>au</strong>x alentours. <strong>Le</strong> commerce se<br />

développe et la population <strong>au</strong>gmente. Au début du XII°siècle des maisons atteignent<br />

déjà les pentes de la terrasse.<br />

<strong>Le</strong> canal que l’on appelle « la Martinette » serait construit depuis 940. Un<br />

arrangement (qui fut longtemps conflictuel) avait été conclu entre le seigneur de<br />

Peyrins qui souhaitait drainer ses marais et les moines qui avaient besoin de la force<br />

de l’e<strong>au</strong> pour actionner un moulin à farine. Sur les terres de Peyrins, les deux fossés<br />

collecteurs appelés les Choraches ont alimenté deux can<strong>au</strong>x : le béal Rochas<br />

destiné à l’irrigation qui se jette dans l’Isère à Granges les Be<strong>au</strong>mont et le canal de la<br />

Martinette qui grâce à sa pente peut développer une force motrice en traversant<br />

<strong>Romans</strong>. A l’extérieur du <strong>burgus</strong> une chapelle dédiée à Saint Romain trône en h<strong>au</strong>t<br />

de la colline du Chapelier, elle est connue comme paroisse dès 915.<br />

Fond : plan de Saint Barnard en 1830 extrait de l’ouvrage de Michel Germain, Nicolas Casimir, Jean<br />

Pierre Franchini, <strong>Romans</strong> sur Isère, Valence 1977.L’église du XI° siècle : la nef (c’est la nef actuelle)<br />

se terminait par une abside qui s’arrondissait <strong>au</strong> milieu du transept actuel (h<strong>au</strong>teur 12m, largeur 11m,<br />

longueur 44m). Elle était lambrissée, les fenêtres étaient petites, arrondies, de forme romane. La<br />

grande porte plein cintre, décorée de dix colonnes engagées était précédée d’un porche. Plusieurs<br />

chapelles étaient attenantes à l’église. <strong>Le</strong> cimetière se trouvait tout <strong>au</strong>tour. L’édifice primitif appartient<br />

à l’ordre roman. Au milieu du XIII°siècle l’archevêque Jean de Bernin fait édifier le chœur et le<br />

transept. Ces parties sont de style gothique. La nef sera reh<strong>au</strong>ssée plus tard. <strong>Le</strong>s voûtes ruinées en<br />

1562 sont réparées <strong>au</strong> début du XVIII°siècle. (source Ulysse Chevalier).<br />

La construction des enceintes, du XII°siècle <strong>au</strong> XIV°siècle.<br />

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Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

Dès la reconstruction de la collégiale, Léger exigea que les nouve<strong>au</strong>x bâtiments<br />

conventuels soient protégés par une muraille. Mais il fallut attendre longtemps<br />

l’accord des seigneurs voisins, surtout le seigneur de Peyrins et le comte d’Albon,<br />

pour que les trav<strong>au</strong>x puissent débuter.<br />

<strong>Le</strong> chapitre entreprend en 1130 de fortifier la collégiale et la petite bourgade qui<br />

s’était développée à ses côtés, provoquant l’irritation des seigneurs voisins. Ceux-ci<br />

entendaient garder libre le passage sur l’Isère pour pouvoir circuler sans entraves<br />

sur leurs domaines. Après négociation, la construction débute en 1132, elle est<br />

terminée vers 1174.<br />

La première enceinte est construite <strong>au</strong> XII°siècle<br />

Cette première enceinte était un mur bordé d’un fossé sec. Son tracé suivait<br />

approximativement les points suivants : rue Sabaton, côte des Cordeliers, Tour<br />

Jacquemart, place Jacquemart, côte des Poids et farines, la descente vers l’Isère<br />

suivait l’escarpement de la Presle.<br />

Etendue de la ville avant la construction de la deuxième enceinte<br />

La muraille était percée de plusieurs portes :<br />

La porte Pailherey (<strong>au</strong> début de la rue Saint Nicolas) était protégée par le châte<strong>au</strong><br />

Brunet. Elle menait à Grenoble.<br />

La porte de l’Aumône était protégée par l’actuelle tour de l’horloge. Elle menait à<br />

Peyrins et Génissieux.<br />

La porte de fer, devenue porte de Fere menait à Peyrins.<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

La porte Malot ou Lanterne gardée par une bastide située <strong>au</strong> dessus de la maison<br />

des Poids et farines et le châte<strong>au</strong> Gaillard, en face qui défendaient le passage de la<br />

rue de Clérieux, s’ouvrait vers Clérieux et Tain.<br />

La porte Solers ou Fonte Sort menait via le pont des Chapeliers vers les pentes très<br />

agricoles de la colline des Chapeliers .<br />

La porte du Pont fortifiée par une tour menait à Valence et à Crest<br />

La porte située <strong>au</strong> bout de la rue de l’Armillerie, protégée par une tour donnait accès<br />

<strong>au</strong>x terres agricoles. Elle fut ouverte vers 1240.<br />

La porte du pont<br />

La clôture de la ville, assortie de facilités accordées <strong>au</strong>x nouve<strong>au</strong>x habitants par un<br />

chapitre soucieux d’assurer sa défense, assura sa prospérité sa croissance. La ville<br />

capta une population attirée par une certaine tranquillité et des libertés rares: en<br />

1138 les habitants ont déjà obtenu des droits de la part du chapitre. <strong>Le</strong> pont devient<br />

le lien entre la Bourgogne et la Provence suite à la création par les rois<br />

Bourguignons d’une route entre Arles et Vienne passant par Be<strong>au</strong>repaire, <strong>Romans</strong> et<br />

Chabeuil. <strong>Le</strong> passage s’intensifie. L’empereur Barberousse accorde marchés et foire<br />

en 1157. <strong>Le</strong> bourg devient alors un centre commercial : on pouvait écouler là les<br />

denrées agricoles de la plaine fertile, l’élevage de la forêt de Bayanne et des<br />

pâturages des abbayes de Léoncel et de Bouvante.<br />

<strong>Le</strong> XIII°siècle est un siècle pacifié, l’économie prospère et la population <strong>au</strong>gmente. Si<br />

l’agriculture reste la base de l’activité, la tannerie est déjà importante avec ses<br />

métiers associés (mégisseurs, blanchiers, palissonneurs, parcheminiers, teinturiers).<br />

La draperie est déjà présente avec ses tanneurs d’étoffe et ses tisserands. En<br />

1355, elle occupera le premier rang avec 33 drapiers et 13 tondeurs. La ville regorge<br />

déjà d’artisans: boulangers, bouchers, ch<strong>au</strong>dronniers, selliers, boisseliers,<br />

cordonniers, sabotiers, orfèvres.<br />

Aussi <strong>Romans</strong> se trouve rapidement à l’étroit dans sa première enceinte. A l’intérieur<br />

de la muraille, la plupart des rues de la vieille ville d’<strong>au</strong>jourd’hui existent déjà. L’église<br />

collégiale est la paroisse du centre marchand et bourgeois. <strong>Le</strong>s quartiers de la Place<br />

et de Pêcherie sont denses. Certaines maisons sont connues <strong>au</strong> XIII°siècle comme<br />

la maison du Mouton (une ancienne <strong>au</strong>berge) ou la maison du Fuse<strong>au</strong>, démolie<br />

récemment. La forteresse de Montségur construite en 1282 par les chanoines à<br />

l’intérieur de la première enceinte s’était adossée à la muraille et à la tour de la porte<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

de l’Aumône. En 1343 Henri de Claveyson est gouverneur de <strong>Romans</strong>. Son hôtel<br />

des Allées devient le siège d’administration de la province.<br />

A l’extérieur de la muraille des f<strong>au</strong>bourgs se sont développés:<br />

- La Pavigne <strong>au</strong> nord-ouest de l’enceinte est un quartier très ancien de paysans qui<br />

est déjà relativement dense et peuplé.<br />

- La Presle, vallon agricole où coule la Savasse accueille à partir de 1170 et jusqu’en<br />

1300 les drapiers qui utilisent l’e<strong>au</strong> du canal de la Martinette. En aval prennent place<br />

les tanneurs et les teinturiers.<br />

- sur la colline des Chapeliers s’est formé le quartier Saint Romain près de sa<br />

paroisse connue depuis 995. Citée dans le cartulaire de Saint Barnard puis <strong>au</strong><br />

XIV°siècle, elle dépendait du chapitre (elle a été démolie en 1811). L’agriculture et la<br />

vigne y dominent.<br />

- <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de la porte Pailheray s’est crée le f<strong>au</strong>bourg du même nom. Là, entre<br />

l’Isère et la route de Grenoble se sont établis les gens de la rivière , mariniers et<br />

bateliers. <strong>Le</strong>ur paroisse est dédiée à Saint Nicolas, église existant en 1220, qui<br />

dépendait du chapitre. Près de l’église se trouve la première maison des frères<br />

mineurs (les Cordeliers) fondée <strong>au</strong> XIII°siècle par l’archevêque Jean de Bernin<br />

(1218-1266). Ces religieux exploitaient le chemin des bœufs (chemin de halage). <strong>Le</strong><br />

couvent de Saint Ruf s’y installera après leur départ.<br />

- <strong>Le</strong> nouve<strong>au</strong> couvent des Cordeliers a été fondé en 1231 par Aymar et Guill<strong>au</strong>me de<br />

Poitiers, seigneurs de Saint Vallier. Il trouve sa place à l’est du rempart et se<br />

développe sur deux hectares et demi. L’ensemble comprend une église, construite<br />

en 1252 (consacrée en 1279), un cimetière, un cloître et un couvent, un vaste vivier<br />

où l’on pouvait se promener en bate<strong>au</strong>, une vigne et des jardins. L’ensemble be<strong>au</strong> et<br />

spacieux deviendra rapidement le lieu de réception des <strong>au</strong>torités et des réunions<br />

importantes et concurrencera sérieusement la collégiale jusqu’à la fin du XVI°siècle.<br />

- <strong>Le</strong> petit quartier appelé « Villeneuve » situé <strong>au</strong> nord est de la muraille s’était formé<br />

<strong>au</strong>tour de l’hôpital Colombier, créé dès le <strong>XI°siècle</strong>. Ce quartier se rattache à la<br />

paroisse Saint Nicolas.<br />

- <strong>au</strong> nord du rempart les étrangers s’installent près de l’hôpital Sainte Foy fondé <strong>au</strong><br />

<strong>XI°siècle</strong>. Ils forment un quartier populeux, le f<strong>au</strong>bourg Ste Foy.<br />

Une période trouble entre les habitants et le chapitre avait été arbitrée par<br />

l’archevêque de Vienne : ce dernier avait permis <strong>au</strong>x chanoines de construire une<br />

forteresse (1282) pour assurer leur défense. Par préc<strong>au</strong>tion, les habitants avaient<br />

ensuite sollicité la bienveillance du D<strong>au</strong>phin, seigneur d’une partie de Pisançon. le<br />

D<strong>au</strong>phin Humbert II leur avait alors accordé en 1342 une charte définissant toute une<br />

organisation administrative qui allait profiter à la bourgeoisie. Il avait également<br />

assigné à la ville un territoire hors les murs qu’elle avait perdu <strong>au</strong> XIV°siècle (c’est<br />

celui de la commune actuelle), ce qui permettait <strong>au</strong>x habitants d’exploiter prés,<br />

labours et vignes. <strong>Le</strong>s hommes sortaient donc quotidiennement de la ville pour se<br />

rendre sur ces terres.<br />

Suite à un échange de biens avec le Pape, le D<strong>au</strong>phin se retrouve l’année suivante<br />

coseigneur de <strong>Romans</strong> avec le chapitre. Il entreprend en 1344, de faire construire un<br />

châte<strong>au</strong> fort sur le cote<strong>au</strong> de Chapelier. L’édifice restera inachevé. <strong>Le</strong> D<strong>au</strong>phin<br />

occupait une maison située devant le pont, construite à l’emplacement d’un des<br />

cloîtres de Saint Barnard. Après le transport du D<strong>au</strong>phiné à la France en 1349 le<br />

D<strong>au</strong>phin de France résidera à Pisançon et à <strong>Romans</strong><br />

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La deuxième enceinte, construite <strong>au</strong> XIV°siècle<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

<strong>Romans</strong> s’étant étendue <strong>au</strong> delà de ses murs, le d<strong>au</strong>phin Charles ordonna de faire<br />

clore la ville afin d’y inclure les paroisses de Saint Nicolas et de Saint Romain et les<br />

f<strong>au</strong>bourgs extérieurs (l’Hôpital Sainte Foy ou de l’Aumône se trouvera en partie<br />

intégré dans la nouvelle enceinte). La construction de la deuxième muraille<br />

commencée en 1357 est achevée en 1389. Son mur était h<strong>au</strong>t de 10m, épais de<br />

1,60m. Il était bordé de vingt tours et d’un fossé sec profond de 3m.<br />

La deuxième enceinte de <strong>Romans</strong>, fin du XIV°siècle<br />

<strong>Le</strong> tracé de la muraille suivait approximativement les points suivants : de l’est à partir<br />

de l’Isère, elle passait Place Massenet, le long de la côte Garenne, puis Place Jean<br />

J<strong>au</strong>rès, cours Pierre Didier, côte des Masses. Elle traversait la Savasse, suivait le<br />

mur du cimetière, et la rue Calixte Lafosse jusqu’à l’Isère.<br />

La nouvelle muraille était percée de plusieurs portes qui figurent encore sur le<br />

cadastre de 1819:<br />

La porte Saint Nicolas menait à Grenoble,<br />

La porte de l’Aumône (ou porte Jacquemart) menait à Peyrins,<br />

La porte des Donzelles (ou Bonnev<strong>au</strong>x) s’ouvrait vers Peyrins<br />

La porte des Ré<strong>au</strong>lx (réal : monnaie, péage) appelée de Clérieux menait à Tain,<br />

La porte Chapeliers menait <strong>au</strong>x terres agricoles<br />

La porte du Pont s’ouvrait sur la route du sud (Valence et Crest)<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

A l’intérieur de sa muraille la ville s’organise. En 1374 la maison commune s’installe<br />

rue de l’Armillerie. En 1385 la maison de justice de Paix se trouve <strong>au</strong> nord de la<br />

place <strong>au</strong>x herbes. Un collège existait en 1390 dans un local du quartier Saint Nicolas<br />

(il laissera plus tard sa place à l’Hôpital Pailheray). On le retrouvera ensuite dans les<br />

loc<strong>au</strong>x de l’Hôpital Rebatte : il en reste le nom, « rue des vieilles écoles ».<br />

Au XIV° siècle <strong>Romans</strong> se retrouve à la jonction de trois mondes : le sud d’où<br />

montent le sel, le blé, le vin, la laine, le nord qui apporte les mét<strong>au</strong>x et les toiles, les<br />

Alpes d’où viennent le bois et le fer. En 1350 elle compte entre 6000 et 7000<br />

habitants. C’est une grande ville par rapport à Grenoble qui affiche seulement 4000<br />

habitants à la même époque. <strong>Le</strong>s villes de référence sont Lyon (20 000 habitants) et<br />

Avignon, cité des Papes (30 000 habitants).<br />

La ville tiendra à l’intérieur de sa muraille pendant 5 siècles, les épidémies, la<br />

stagnation économique, ayant ralenti sa croissance. En effet, après la peste de 1348<br />

et celle de1361, il ne reste plus que 2700 habitants.<br />

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ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

<strong>Le</strong>s temps modernes : du XV°siècle à la fin du XVIII°siècle<br />

<strong>Le</strong> début du XV°siècle est une période de paix, favorable <strong>au</strong> développement de<br />

<strong>Romans</strong>. La ville affaiblie reprend sa croissance à l’intérieur de sa nouvelle muraille.<br />

La révision des feux de 1443 fait état de 227 maisons en ruine ou inhabitées. <strong>Le</strong>s<br />

anciens f<strong>au</strong>bourgs nord et est sont les plus p<strong>au</strong>vres.<br />

Au début du XVI°siècle <strong>Romans</strong> est redevenue une ville très peuplée. En 1557 elle a<br />

retrouvé son nive<strong>au</strong> d’avant la grande peste. Forte de 7000 à 8000 habitants, elle est<br />

toujours plus importante que Grenoble. C’est une ville prospère et riche, ce qui<br />

justifiera l’abondance du patrimoine datant de cette époque. Mais on constate qu’elle<br />

ne grandira plus jusqu’<strong>au</strong> XIX°siècle.<br />

<strong>Le</strong>s guerres de religion (1562-1585) marquent un réel ralentissement de la<br />

croissance urbaine. <strong>Le</strong>s idées de Calvin arrivent à <strong>Romans</strong> dès 1549, les réformés<br />

prêchent dans l’église des Cordeliers et les premiers désordres se manifestent en<br />

1561. En 1562 une première guerre éclate : des pillages et des dégâts sont commis<br />

dans les églises et chapelles de la ville. La paix est établie en 1563, mais la peste<br />

arrive l’année suivante : la population est décimée. <strong>Le</strong>s troubles reprennent en 1568 :<br />

le couvent des cordeliers est incendié, toutes les églises et les hôpit<strong>au</strong>x sont en<br />

ruine. <strong>Le</strong>s cartes de <strong>Romans</strong> de la fin du XVI°siècle témoignent bien de ces<br />

destructions. Dans ces périodes de troubles, la protection de la ville est renforcée :<br />

certaines portes sont fermées, certains points des remparts sont fortifiés, les maisons<br />

trop rapprochées de l’enceinte sont démolies.<br />

Après cette période douloureuse pour la ville, en 1587 le baron de la Roche est<br />

nommé gouverneur de <strong>Romans</strong>. Fort du soutien de <strong>Le</strong>sdiguières, il entreprend la<br />

construction d’une citadelle à six bastions sur le cote<strong>au</strong> des Chapeliers, là où se<br />

trouvaient en partie les fondations de la forteresse du D<strong>au</strong>phin qui n’avait jamais été<br />

achevée. On démolit alors 268 maisons du quartier des Chapeliers pour assurer la<br />

protection de la citadelle. Mais dix ans plus tard, devant la menace de la voir livrer<br />

<strong>au</strong>x seigneurs de Savoie par le baron de la Roche, les habitants se révoltent et<br />

détruisent la forteresse.<br />

<strong>Le</strong> début du XVII°siècle est caractérisé par la contre-réforme : de nombreux couvents<br />

et hôpit<strong>au</strong>x sont fondés à <strong>Romans</strong> dans les parties encore libres situées à l’intérieur<br />

de la muraille. <strong>Le</strong>s établissements religieux sont rest<strong>au</strong>rés. La ville reprend sa<br />

croissance, occupée par l’activité et le commerce, tout <strong>au</strong> long des XVII° et<br />

XVIII°siècles. Il y a 5606 habitants en 1769.<br />

<strong>Le</strong>s états génér<strong>au</strong>x du D<strong>au</strong>phiné ont lieu à <strong>Romans</strong> en 1788 dans l’église des<br />

Cordeliers. La Révolution qui suivit entraîna l’expulsion des religieux de leurs<br />

couvents, la vente des biens nation<strong>au</strong>x, des réquisitions mais peu de changements<br />

matériels pour la ville. La commun<strong>au</strong>té se porta acquéreur des biens du couvent des<br />

Cordeliers.<br />

13


Plan de <strong>Romans</strong>, 1572, Bibliothèque Nationale de France<br />

ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

Plan de <strong>Romans</strong>, Belleforest, 1575. <strong>Le</strong>s églises sont en ruine, le quartier Chapeliers est encore intact.<br />

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ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

Plan de <strong>Romans</strong>,<br />

Bibliothèque Nationale<br />

de France, 1582.<br />

<strong>Le</strong> plan est réalisé peu<br />

après la fin des guerres<br />

de religion. <strong>Le</strong>s églises<br />

ne sont pas dites<br />

ruinées comme sur le<br />

plan précédent . On<br />

distingue bien le<br />

quartier du Chapelier,<br />

et son église Saint<br />

Roman. Ce quartier a<br />

été entièrement détruit<br />

pour la construction de<br />

la citadelle de La<br />

Roche en 1588.<br />

vue de <strong>Romans</strong>,<br />

Jean de Beins,<br />

1609.<br />

On distingue à<br />

g<strong>au</strong>che de l’image<br />

les fortifications de<br />

la citadelle édifiée<br />

sur le cote<strong>au</strong> des<br />

Chapeliers.<br />

15


Activités et commerce<br />

ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

Au XV° et <strong>au</strong> XVI°siècle la vie rurale est encore importante : 40% de la population vit<br />

du travail de la terre. Mais la fabrication et le commerce des draps ainsi que des cuirs<br />

commencent à prospérer. De 1480 à 1560 la draperie romanaise connaît une grande<br />

notoriété. Il y a en ville 68 marchands qui organisent la production, en grande partie<br />

à l’extérieur de la ville. Du XVI° et <strong>au</strong> XVII°siècle <strong>Romans</strong> est une ville « drapante ».<br />

Marchands et drapiers se construisent des hôtels particuliers dans le centre ancien.<br />

La draperie déclinera à partir de 1654.<br />

<strong>Le</strong> vallon de la Presle où coulent la Savasse et le canal de la martinette accueillent<br />

depuis 1400 tanneurs et mégisseurs qui ont besoin d’e<strong>au</strong> pour leur activité. Ils<br />

construisent <strong>au</strong> bord du canal, des maisons spécifiques adaptées <strong>au</strong> lavage et <strong>au</strong><br />

séchage des pe<strong>au</strong>x. Il s’agit <strong>au</strong> début d’une production artisanale pour la<br />

consommation locale, mais cette activité va évoluer vers la cordonnerie, car <strong>Romans</strong><br />

compte 10 fabriques de galoches en 1530. Elle trouve sa matière première dans les<br />

élevages bovins du Vercors et des Chambarans et les élevages ovins du Diois et des<br />

Baronnies. Pour le tannage, on utilise les écorces de chênes et de châtaigniers des<br />

forêts environnantes.<br />

Plus en amont de la Presle, à l’extérieur de la porte de Clérieux, les religieux ont<br />

installé des usines sur le canal de la Martinette. On trouve <strong>au</strong> XV°siècle un martinet<br />

qui bat le fer, mais <strong>au</strong>ssi des usines à papier et en 1631 une fabrique de cartes à<br />

jouer. On trouve <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong> centre de la ville des fabriques et des moulins mus par des<br />

ruisse<strong>au</strong>x qui dégringolent vers l’Isère rue Bistour, rue de la Banque, rue Tortorel.<br />

<strong>Le</strong> XVII°siècle annonce le développement de la soie, le XVIII°siècle connaît son<br />

apogée. En 1604 il y a une manufacture de soie à <strong>Romans</strong>. <strong>Le</strong> premier moulin est<br />

créé en 1639 (moulin Lombard). Une manufacture royale ouvrira en 1773. En 1787 il<br />

y a 5 filatures-mouliniers qui emploient 200 ouvriers et 12 industries d’étoffes de soie.<br />

Maisons de tanneurs : maisons bâties en<br />

encorbellement sur le ruisse<strong>au</strong> qui baigne leur<br />

sous sol.<br />

A l’étage de grandes galeries à claire voie<br />

permettent l’étendage des pe<strong>au</strong>x qui devaient<br />

sécher pendant 3 mois<br />

16


Hôtel Nugues, rue de l’Armillerie, XV°-XVII°s<br />

La ville<br />

Maisons de drapiers : Il ne<br />

reste plus de témoins de<br />

l’activité du drap (bassins de<br />

rouissage, foulons à draps)<br />

mais il reste des bâtiments<br />

prestigieux, témoins de la<br />

richesse des marchands<br />

drapiers.<br />

ν ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

ν Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

Hôtel de Coursac, place M. F<strong>au</strong>re, XVI°-XVIII°s<br />

L’espace bâti de <strong>Romans</strong> se situe essentiellement à l’intérieur de la muraille. A la fin<br />

du XVI°siècle les maisons n’ont encore qu’un étage, leur rez-de-ch<strong>au</strong>ssée à arcade<br />

est occupé par un commerce ou une activité et leurs combles sont ouverts.<br />

En 1417 des immeubles en pierre ont été construits <strong>au</strong> nord de la collégiale. <strong>Le</strong>s<br />

seigneurs voisins s’établissent dans la ville où ils construisent de belles demeures.<br />

On connaît la composition de la ville du XVI°siècle grâce à l’étude approfondie de E.<br />

<strong>Le</strong> Roy Ladurie menée pour l’écriture de son livre « le carnaval de <strong>Romans</strong> ».<br />

La ville se compose de quartiers bourgeois :<br />

- dans le quartier de la Place et du Pont, <strong>au</strong>x abords de la collégiale se trouvent les<br />

notables, les juristes, les marchands, les propriétaires. La plupart des boutiques de<br />

drapiers étaient installées <strong>au</strong>tour de la collégiale.<br />

- le quartier Jacquemart qui va de l’hôpital Sainte Foy à la fontaine couverte est un<br />

quartier aisé qui comporte un important noy<strong>au</strong> artisanal. La rue de l’Armillerie était<br />

une rue principale, centre des affaires et du négoce.<br />

- dans le quartier des Cordeliers habitent les familles riches. <strong>Le</strong> couvent des<br />

Cordeliers accueille les grandes manifestations locales et les hôtes de marque.<br />

Après l’incendie, il est rest<strong>au</strong>ré en 1588. La côte des Cordeliers tracée sur le fossé<br />

des remparts de la première enceinte a attiré les notables et les activités bancaires.<br />

Au nord ouest des Cordeliers a été fondé le couvent Sainte Ursule vers 1608. A l’est<br />

des Cordeliers, <strong>au</strong> quartier Be<strong>au</strong>séjour resté jusque là non construit se sont installés<br />

plusieurs établissements religieux : les cisterciennes de l’abbaye Saint Just en 1600<br />

et le couvent de la Visitation fondé par le marquis de Claveyson en 1632.<br />

- le quartier du Temple et du Port de Morin (Merlin ?), <strong>au</strong> sud des Cordeliers est un<br />

quartier bourgeois élu par les drapiers, les tondeurs, les cardeurs. L’actuelle place<br />

Lally Tollendal a été créée en 1701, à l’occasion du passage à <strong>Romans</strong> de la famille<br />

du Roi. On y trouve la fabrique royale de soie.<br />

- le quartier Paradis, vers la l’ancienne porte Fere est <strong>au</strong>ssi un quartier riche.<br />

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ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

<strong>Le</strong>s <strong>au</strong>tres quartiers sont moins favorisés :<br />

- Au nord est, quartier de Villeneuve, les terrains agricoles ont été morcelés pour<br />

accueillir des petites maisons.<br />

- La Pavigne <strong>au</strong> nord ouest est un quartier de paysans. Bien que situé à l’intérieur du<br />

rempart, il est resté longtemps isolé par les vestiges de la première enceinte puis par<br />

la constitution après aplanissement, de la Côte des poids et farines. <strong>Le</strong> long de la<br />

Presle, le couvent Sainte Claire a été construit en 1620.<br />

- le quartier du Chapelier, très peuplé avant sa destruction en 1588 était un quartier<br />

artisanal et agraire : on y trouvait des cultivateurs et des vignerons qui exploitaient un<br />

vignoble de qualité. On y avait construit un hôpital Vieux dit des Infects en 1565 car il<br />

accueillait les malades de la peste. Après leur destruction, habitations et paroisse<br />

n’ont jamais été remontées. <strong>Le</strong> terrain de la citadelle de la Roche a été offert <strong>au</strong>x<br />

capucins qui y édifièrent un couvent en1609. Au pied du cote<strong>au</strong>, en bordure de<br />

l’Isère et de la Savasse a pris place en 1639 le séminaire des filles orphelines. Au<br />

nord du quartier, l’Hôpital Notre Dame de la Charité fut construit en 1642 dans le<br />

vallon de la Presle à la place d’une ancienne blanchisserie, sur 2 hectares.<br />

- Saint Nicolas (ou Pailherey) est un quartier populaire où l’on trouve des maisons de<br />

rapport. En 1728 on y construit une caserne d’infanterie sur l’emplacement de<br />

l’ancien hôpital Notre Dame de Pailherey ou Rebatte. C’est la caserne Servan<br />

démolie récemment. <strong>Le</strong> couvent de Saint Ruf est installé dans ce quartier depuis le<br />

XIII°siècle.<br />

A l’intérieur des quartiers princip<strong>au</strong>x, la ville est <strong>au</strong>ssi organisée selon les activités :<br />

les pêcheurs sont implantés rue Pêcherie, près du vivier à poissons installé par les<br />

moines, les bouchers <strong>au</strong>tour de la place Macel (il y avait une boucherie publique en<br />

1470), la préparation des pe<strong>au</strong>x se faisait rue de l’Ecosserie, les fourreurs étaient<br />

installés rue Pelisserie , la rue S<strong>au</strong>lnerie (actuelle rue Mathieu de la Drôme)<br />

accueillait l’entrepôt de sel et les marchands « sallatiers ». <strong>Le</strong>s teinturiers étaient<br />

installés sur le quai D<strong>au</strong>phin, rue des teinturiers, les tanneurs se trouvaient à la<br />

Presle, le long de la Martinette (actuelle place Sainte Claire).<br />

La ville de <strong>Romans</strong> telle qu’elle devait se présenter à la fin du XVIII°siècle<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

Des f<strong>au</strong>bourgs extérieurs existent, <strong>au</strong> delà des portes de la ville. <strong>Le</strong> f<strong>au</strong>bourg<br />

Jacquemart <strong>au</strong> nord de l’enceinte, existe déjà en 1618. Au delà de la porte Saint<br />

Nicolas, le f<strong>au</strong>bourg du même nom est mentionné dès 1643. <strong>Le</strong> f<strong>au</strong>bourg de Clérieux<br />

existe en 1648. Plus loin sur la route de Tain on rencontre le couvent des Récollets<br />

fondé par Romanet Boffin en 1517, aboutissement du chemin du Calvaire dont les<br />

stations ont été créées en 1515 par le même bienfaiteur. Ce sont pour ces trois cas,<br />

de petits f<strong>au</strong>bourgs linéaires dont les quelques constructions s’égrainent le long des<br />

voies.<br />

Plan de <strong>Romans</strong>, 1789. Au XVIII°siècle la ville s’est étoffée à l’intérieur de ses murailles. On distingue<br />

sur ce plan des îlots bâtis denses, des rues assez étroites, des places et des placettes. <strong>Le</strong>s<br />

f<strong>au</strong>bourgs de <strong>Romans</strong> ne sont pas très importants. Si le f<strong>au</strong>bourg de Clérieux est assez compact, les<br />

f<strong>au</strong>bourgs de la porte Jacquemart et de la porte Saint Nicolas ne comptent que quelques maisons.<br />

Mais le f<strong>au</strong>bourg principal de <strong>Romans</strong> est bien le bourg du Péage, qui s’est développé de l’<strong>au</strong>tre côté<br />

du pont sur l’Isère,<strong>au</strong> départ de la route du sud.<br />

19


<strong>Romans</strong> à la fin du XVIII°siècle<br />

Extrait de la carte de Cassini, dessinée vers 1770.<br />

ZPPAUP Ville de <strong>Romans</strong> (Drôme) octobre 2004<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

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La ville dépasse son enceinte <strong>au</strong> XIX°siècle<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

<strong>Le</strong> XIX°siècle marque à <strong>Romans</strong> l’extension de la ville <strong>au</strong>-delà de ses murs mais<br />

également la transformation de la ville sur elle même.<br />

La mutation n’est pas immédiate. Sur le cadastre de 1819 la muraille et ses portes<br />

sont encore en place, il n’y a pas d’extension <strong>au</strong> delà des portes, mis à part les petits<br />

f<strong>au</strong>bourgs développés <strong>au</strong> XVIII°siècle (f<strong>au</strong>bourgs de Clérieux, f<strong>au</strong>bourg Saint<br />

Nicolas, f<strong>au</strong>bourg de la porte Jaquemart). Seul changement notoire, l’administration<br />

communale s’est installée depuis 1802 à la place du couvent des Cordeliers. L’église<br />

et les bâtiments du cloître ont été rasés, l’hôtel de ville et une salle de spectacle ont<br />

pris leur place. La promenade des Allées a été rachetée <strong>au</strong> domaine voisin pour<br />

constituer la place de la commune. Au nord, le champ de Mars a été créé, là où<br />

poussait la vigne des Cordeliers.<br />

La période est calme. <strong>Romans</strong> se retrouve à l’écart des grandes voies de<br />

circulation car une nouvelle route a été créée dans la vallée du Rhône. Mais l’exode<br />

rural commence à atteindre la ville : pendant la première moitié du XIX°siècle, sa<br />

population va passer de 6860 habitants (1806) à 10869 habitants (1851).<br />

En 1820, <strong>Romans</strong> élabore son plan d’alignement. Pour l’embellissement de la ville,<br />

on prévoit des démolitions et des rectifications de tracés le long des rues et des<br />

places, des percements et des prolongements de rues. Dès 1832, les enceintes<br />

commencent à être démolies. <strong>Le</strong>s fossés remblayés font place à un « tour de ville »<br />

constitué de grands boulevards : côte Garenne, place d’Armes (<strong>au</strong>jourd’hui Jean<br />

J<strong>au</strong>rès), cours Bonnev<strong>au</strong>x (<strong>au</strong>jourd’hui Pierre Didier), côte des Masses. Cet espace<br />

libre et public est affecté <strong>au</strong>x manifestations collectives : marchés, foires, fêtes… <strong>Le</strong><br />

pont est rest<strong>au</strong>ré et élargi en 1856. En 1860, la ville construit des quais pour se<br />

préserver des atteintes de la rivière. Plusieurs bâtiments dont le cloître de la<br />

collégiale seront détruits et tous les quartiers bordant l’Isère seront surélevés. La ville<br />

se retrouve alors « coupée » de sa rivière : il n’y a plus de grève ni de port <strong>au</strong> bout<br />

des rues, mais une digue continue, h<strong>au</strong>te de plus de 2 m. Trois débarcadères sont<br />

aménagés, Saint Nicolas, Sabaton, et la Presle. Pour parfaire ces trav<strong>au</strong>x sur<br />

l’espace public, une usine à gaz est construite en 1844 afin d’assurer l’éclairage de<br />

la ville (démolie en 1965, elle se trouvait à l’emplacement France Télécom, avenue<br />

Adolphe Figuet).<br />

<strong>Le</strong> pont est élargi<br />

et surélevé,<br />

les quais sont<br />

construits. Au<br />

bout du quai,<br />

<strong>au</strong> bord de la<br />

Savasse,<br />

la caserne de la<br />

Presle s’installe<br />

en 1840 dans les<br />

bâtiments de<br />

l’hôpital général.<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

L’extension vers le nord : le quartier de la gare<br />

La ligne de chemin de fer Valence-Grenoble arrive à <strong>Romans</strong> en 1863. La gare<br />

construite en 1864 sur le plate<strong>au</strong>, à 700m du centre ancien, va redonner un essor à<br />

cette ville qui, écartée du grand axe de circulation, souffre <strong>au</strong>ssi de l’abandon de la<br />

pêche et de la navigation sur l’Isère. La présence de la gare accélèrera l’édification<br />

de nouve<strong>au</strong>x quartiers. A l’est de la rue Jacquemart (et du f<strong>au</strong>bourg du même nom)<br />

le champ de la Bolie est vendu par lots, sur un découpage orthogonal, et sa<br />

construction est rapide. Ce nouve<strong>au</strong> quartier est mixte, composé d’immeubles et de<br />

villas, d’usines et d’entrepôts d’activités de toutes sortes (charbon, vins, engrais,<br />

épicerie en gros)… Au sud de ce nouve<strong>au</strong> quartier, des cafés donnent sur la place<br />

d’Armes (<strong>au</strong>jourd’hui Jean J<strong>au</strong>rès) où ont lieu foires et marchés. Au nord, ce<br />

nouve<strong>au</strong> quartier donnant sur la gare est bordé de be<strong>au</strong>x hôtels et d’entrepôts.<br />

<strong>Le</strong> tramway arrive à <strong>Romans</strong> en 1894. Une ligne qui relie <strong>Romans</strong> à Tain l’Hermitage<br />

passe par le boulevard de l’Ouest (<strong>au</strong>jourd’hui de la Libération), la rue Duchesne et<br />

la rue Simone Abbat, voies créées ou aménagées pour le passage du tram. Ces<br />

tracés vont permettre le développement des quartiers Duchesne et Martinette.<br />

En 1908, <strong>au</strong> départ de la gare, un tracé urbain relie <strong>Romans</strong> à Bourg de Péage. <strong>Le</strong><br />

tramway empruntait le boulevard du nord (<strong>au</strong>jourd’hui Gabriel Péri), le boulevard de<br />

l’Est (<strong>au</strong>jourd’hui Marx-Dormoy), le boulevard Voltaire créé en 1906. Sa pente plus<br />

douce permettait <strong>au</strong> tramway de descendre vers l’Isère pour se diriger vers Bourg de<br />

Péage, via le pont neuf, construit la même année pour le passage de la ligne. Ce<br />

tracé va accompagner le développement de la partie Est de <strong>Romans</strong> (en 1935 toutes<br />

les lignes sont déposées).<br />

La gare est construite en 1864<br />

<strong>Le</strong> tramway arrive en 1894<br />

<strong>Le</strong>s grands<br />

boulevards<br />

remplacent les<br />

murailles : la place<br />

d’Armes (<strong>au</strong>jourd’hui<br />

place Jean J<strong>au</strong>rès)<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

L’extension vers l’Est : le quartier Gambetta<br />

L’avenue Gambetta est percée en 1883 en direction de Grenoble, court-circuitant en<br />

quelque sorte l’ancienne route de Grenoble, <strong>au</strong> départ de la porte Saint Nicolas<br />

(<strong>au</strong>jourd’hui avenue Ch. Jourdan et A. Figuet). La construction d’une nouvelle<br />

caserne, la caserne Bon (<strong>au</strong>jourd’hui Marques Avenue) date <strong>au</strong>ssi de 1883. Un<br />

collège est construit en 1889 sur cet axe principal et des usines de ch<strong>au</strong>ssure s’y<br />

installent (Eugène Frappat rue Gambetta, Juvin rue Ampère… ). La plupart de ces<br />

usines ont <strong>au</strong>jourd’hui été remplacées par des immeubles d’habitations.<br />

In<strong>au</strong>guration du Pont Neuf en 1908 pour le<br />

passage du tramway.<br />

<strong>Le</strong>s nouve<strong>au</strong>x quartiers de la fin du XIX°siècle:<br />

le quartier de la gare donnant sur le boulevard<br />

Jean J<strong>au</strong>rès et en h<strong>au</strong>t le quartier Gambetta avec<br />

la caserne Bon<br />

La fin du siècle est <strong>au</strong>ssi marquée par la construction d’une série de bâtiments<br />

publics sur l’ensemble de la ville. Dans le quartier de l’hôtel de Ville, on construit<br />

l’hôtel des Postes en 1822, le kiosque à musique en 1888, le cercle militaire en 1892,<br />

l’Eden concert en 1898, la Banque de France en1902. En 1885, un temple est<br />

construit boulevard de l’Ouest (<strong>au</strong>jourd’hui Libération).<br />

Des écoles sont construites partout dans la ville: écoles de la rue Jacquemart et de<br />

la rue Gaillard en 1882, école rue de la République, installée dans une villa en 1889,<br />

école Tortorel dans un ancien local des frères en 1890 (maison Derne), école rue<br />

Gaillard en 1892-93 dans les jardins de l’hoirie Sibilat, école place Jacquemart, face<br />

<strong>au</strong> champ de Mars en 1902.<br />

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Activités et transformation urbaine<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

L’invention de la ch<strong>au</strong>ssure montée sur bois en 1830 et le procédé de la ch<strong>au</strong>ssure<br />

clouée introduit par François Barthélemy Guill<strong>au</strong>me en 1854 vont permettre de faire<br />

passer l’activité de la ch<strong>au</strong>ssure de l’artisanat à l’industrie.<br />

1850 marque la fin de la production et du négoce du drap qui ne se remet pas d’une<br />

crise majeure. <strong>Le</strong>s teintureries périclitent <strong>au</strong>ssitôt. A ce moment là, la soierie est<br />

<strong>au</strong>ssi en perte de vitesse. L’activité de la ch<strong>au</strong>ssure qui se développe rapidement va<br />

utiliser la main d’œuvre existante, celle de la draperie, celle de la soie, mais <strong>au</strong>ssi<br />

l’apport de main d’œuvre de l’exode rural. Elle profitera également de la<br />

connaissance séculaire du travail de la tannerie. En 1856 elle repose sur deux<br />

fabriques de ch<strong>au</strong>ssure, sur de petits ateliers et sur le travail à domicile et emploie<br />

déjà 330 ouvriers.<br />

En 1868 le machinisme apporté par Blake dans la couture va faire évoluer la<br />

production. Parallèlement, l’arrivée du chemin de fer dans la ville va permettre<br />

l’acheminement des matières premières et l’expédition des produits finis.<br />

En 1870 il y a 8 fabriques de ch<strong>au</strong>ssures qui emploient 1060 ouvriers, à domicile ou<br />

dans de petits ateliers.<br />

De 1870 à 1914 la ch<strong>au</strong>ssure à <strong>Romans</strong> prend le tournant de l’industrie moderne.<br />

Dès 1890 les usines jusque-là basées dans la vieille ville commencent à s’installer<br />

sur le plate<strong>au</strong> où elles trouvent à proximité de la gare de grandes surfaces pour se<br />

Plan de <strong>Romans</strong> 1882.<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

développer (PA Grenier boulevard de l’Ouest, 1888 A . Figuet boulevard du Nord, J.<br />

Fenestrier en 1895 près de la gare, Alfred Gailly place d’Armes en 1900). A cette<br />

époque, l’urbanisation est déjà dense entre le boulevard de l’Ouest (<strong>au</strong>jourd’hui<br />

Libération) et la rue Jacquemart (<strong>au</strong>jourd’hui de la République). Entre 1880 et 1890,<br />

les tanneries bénéficient de l’élan de l’industrie de la ch<strong>au</strong>ssure. Elles abandonnent<br />

peu à peu le quartier de la Presle pour s’installer dans la ville h<strong>au</strong>te (1880 Ch. Cara,<br />

1897 Ulysse Roux rue Duchesne, Emile Roux rue Bruno Larat). A la fin du XIX°siècle<br />

les tanneries et usines de ch<strong>au</strong>ssures sont pour la plupart installées sur le plate<strong>au</strong>.<br />

En 1900 on parle de ville morte pour qualifier l’ancien quartier des tanneurs. <strong>Le</strong>s<br />

fabriques de formes, de tiges, de talons, et <strong>au</strong>tres activités liées à la ch<strong>au</strong>ssure sont<br />

venues rejoindre les usines. <strong>Le</strong>s toits en shed sont devenus un paysage commun.<br />

Dans un <strong>au</strong>tre domaine, une usine contribue à la renommée de <strong>Romans</strong> : en 1886,<br />

Louis Philippe Premier crée une distillerie d’absinthe <strong>au</strong> quartier de la Petite<br />

Martinette. En 1900 son fils fait construire un châte<strong>au</strong> dominant la distillerie (rue<br />

Premier).<br />

<strong>Le</strong>s propriétaires d’usines font habituellement édifier leurs maisons à proximité de<br />

leur activité. Mais contrairement à d’<strong>au</strong>tres secteurs industriels de cette époque<br />

comme la sidérurgie ou le charbon, ils ne prennent pas en charge le logement des<br />

ouvriers. La plupart du temps ces derniers logent dans la vieille ville, dans les<br />

quartiers populaires de la Pavigne, de la Presle, de Pêcherie ou de Saint Nicolas.<br />

<strong>Le</strong>s logements sont précaires, souvent insalubres et le mot de t<strong>au</strong>dis apparaît déjà<br />

pour qualifier certains quartiers. Au delà du pont sur la Savasse, le f<strong>au</strong>bourg de<br />

Clérieux accueille <strong>au</strong>ssi l’habitat des ouvriers : à la fin du XIX°siècle il compte 75<br />

maisons, 4 cafés et 1 <strong>au</strong>berge.<br />

Plan promotionnel de l’industrie de la ch<strong>au</strong>ssure, 1899.<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

<strong>Romans</strong> <strong>au</strong> début du XIX°siècle. Cadastre napoléonien de <strong>Romans</strong>, 1819, archives communales<br />

Extension de la ville à la fin du XIX°siècle<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

La formidable expansion urbaine de <strong>Romans</strong> <strong>au</strong> XX°siècle<br />

Dans le premier quart du XX°siècle, la grande industrie de la tannerie et de la<br />

ch<strong>au</strong>ssure est bien installée dans le quartier de la Gare, sur l’avenue Duchesne, le<br />

long du canal de la Martinette et dans le f<strong>au</strong>bourg Saint Nicolas. En 1911 une école<br />

pratique du commerce et de l’industrie est fondée rue Bouvet. La bourgeoisie habite<br />

sur le plate<strong>au</strong>, ou dans un f<strong>au</strong>bourg résidentiel situé entre la route de Grenoble et<br />

l’Isère. <strong>Le</strong>s ouvriers se logent dans des quartiers dégradés de la vieille ville ou dans<br />

des habitations modestes à proximité des ateliers. En 1914 il y a à <strong>Romans</strong> 20 000<br />

habitants.<br />

La guerre de 1914-1918 marque un temps d’arrêt, mais après la guerre, l’activité<br />

repart et la population <strong>au</strong>gmente encore. Charles Jourdan construit en 1921 son<br />

usine et sa villa boulevard Voltaire. D’<strong>au</strong>tres usines sont créées : usines de<br />

ch<strong>au</strong>ssures Atlas et Delphina rue Pouchelon, usine de formes rue Bouvet,<br />

ch<strong>au</strong>ssures Select rue Premier, usine Wills boulevard de l’Ouest, et quatre usines<br />

rue Dedelay <strong>au</strong> delà de la voie ferrée.<br />

De 1920 à 1945 la ville va continuer son développement <strong>au</strong> delà de la voie ferrée,<br />

sous forme de maisons individuelles, habitées par les couches moyennes de la<br />

population. En 1920 la crise du logement est forte et les industriels ne répondent<br />

toujours pas <strong>au</strong> manque de logement ouvrier et populaire.<br />

En 1924, <strong>Romans</strong> met en oeuvre son plan d’aménagement, d’embellissement et<br />

d’extension, rendu obligatoire pour les villes de plus de 10000 habitants.<br />

Plan d’aménagement et d’extension de <strong>Romans</strong>, 1924, Archives communales<br />

En rupture avec la mixité qui a toujours existé, le plan de l’architecte Fournier prévoit<br />

l’extension de <strong>Romans</strong> en trois zones distinctes : industrielle, commerciale, habitat.<br />

<strong>Le</strong> projet recompose la ville à partir de nouve<strong>au</strong>x axes de circulation : un boulevard<br />

planté couronne la ville, une promenade le long de l’Isère est prévue en aval du pont<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

vieux, conformément à cette époque hygiéniste qui introduit les arbres et les jardins<br />

dans la ville. Si la “ rocade ” envisagée par Fournier est restée dans les cartons,<br />

(même si on en retrouve certains tronçons parmi les rues de <strong>Romans</strong>) en revanche<br />

un projet phare du plan de 1925, porté par le maire Jules Nadi voit le jour : les<br />

maisons de la cité jardin sont in<strong>au</strong>gurées en 1928. Ces 112 logements, construits « à<br />

la campagne » par l’Office public d’habitations à bon marché sont le premier exemple<br />

d’habitat social de <strong>Romans</strong>.<br />

La cité Jules Nadi <strong>au</strong>jourd’hui. Elle a été construite en 1928 à l’extérieur de la ville sur le modèle des<br />

cités jardins.<br />

La crise de 29 et la seconde guerre mondiale ralentissent momentanément le<br />

développement de la ville. De 1940 à 1975 <strong>Romans</strong> connaît un nouve<strong>au</strong> bond<br />

démographique puisqu’elle passe de 20 000 à 33 000 habitants.<br />

Après la guerre, les besoins en logement s’aggravent. <strong>Le</strong>s industriels n’investissent<br />

toujours pas dans le logement ouvrier, mis à part quelques rares cas comme ces<br />

maisons jumelées du quartier des Etournelles, construites en 1948 par le<br />

groupement social interprofessionnel du cuir. La prise de conscience collective du<br />

problème du logement ouvrier débute en 1951 avec la création du foyer Romanais et<br />

Péageois, une coopérative de location-accession qui créera 1466 logements à partir<br />

de cette date et jusqu’en 1975. A la suite, une usine se mobilise en 1953: la tannerie<br />

Roux crée la Cité Momirée, 50 maisons pour ses employés, route de Saint Bardoux<br />

(rue saint Crépin) . Sur la route de Saint Donat, 16 logements de la cité Dop sortent<br />

de terre : c’est l’opération Million, lancée par l’Abbé Pierre en 1954.<br />

Vers 1956 une <strong>au</strong>tre forme d’habitat s’implante à <strong>Romans</strong> : le logement collectif. De<br />

1956 à 1963, sur la route de Grenoble les immeubles de la petite Monnaie vont<br />

accueillir les ouvriers issus des quartiers délabrés de Saint Nicolas, la Presle, et la<br />

Pavigne.<br />

<strong>Le</strong>s immeubles de la Monnaie, années 60<br />

L’ensemble des immeubles de la Monnaie,<br />

construits entre 1956 et 1974<br />

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<strong>Le</strong> Plan d’Aménagement Général de <strong>Romans</strong> est approuvé en 1956. On y affirme<br />

qu’à <strong>Romans</strong> l’industrie côtoyant l’habitat génère incommodité et insalubrité : une<br />

zone industrielle est prévue pas loin de la Monnaie, le nouve<strong>au</strong> quartier de<br />

logements ouvriers. <strong>Le</strong>s futures usines devraient-être bien desservies par la route, le<br />

chemin de fer et la ligne h<strong>au</strong>te tension. <strong>Le</strong>s quartiers du centre délabrés sont<br />

qualifiés d’insalubres.<br />

On programme dans tout le centre intra muros, exception faite de Saint-Barnard et<br />

de ses abords, la démolition des îlots anciens et la reconstruction de nouve<strong>au</strong>x<br />

immeubles donnant sur des espaces verts.<br />

Etendue de <strong>Romans</strong> en 1953<br />

A partir des années 60, les nouvelles entreprises s’implantent dans la zone<br />

industrielle, route de Grenoble. En 1962, à l’initiative de la Ville et du foyer romanaispéageois,<br />

les cités de la Royanne, de Martinette, des Chapeliers, de Pierottes, des<br />

Heures Claires et Robert Martin sont construites. La cité Jules Nadi est agrandie.<br />

Toutes ces initiatives sont constituées de maisons individuelles ou groupées sous<br />

forme de lotissements. Sur les 2000 romanais qui y prennent place 80% sont des<br />

ouvriers. A la même époque, entre 1962 et 1966, Charles Jourdan fait construire<br />

dans le quartier résidentiel de Châte<strong>au</strong>fleury 32 maisons pour ses cadres .<br />

La population continuant à croître (26 500 habitants en 1962, 31 500 en 1968),<br />

l’opération Grande Monnaie vient compléter les immeubles déjà construits :en 1966<br />

des barres d’immeubles sont édifiées, suivies de deux tours en 1973-74. <strong>Le</strong> quartier<br />

de la Monnaie qui s’étend maintenant jusqu’à la zone industrielle abritera jusqu’à<br />

10000 ouvriers.<br />

Parallèlement, la vieille ville continue sa p<strong>au</strong>périsation, habitée désormais par une<br />

population d’immigrés. Elle connaît des problèmes de circulation en raison de<br />

l’étroitesse de son rése<strong>au</strong> de rues et son commerce périclite. <strong>Le</strong>s quartiers des<br />

Terre<strong>au</strong>x (à l’intérieur de la première enceinte), de la Pavigne et de la Presle vont<br />

être les premiers à connaître les rénovations prévues dans le plan de 1956. Des<br />

immeubles neufs prennent la place des plus anciens f<strong>au</strong>bourgs de la ville. En lisière<br />

de ces quartiers, la Savasse avait été recouverte dès 1961.<br />

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La ville continue à se développer <strong>au</strong> delà de la voie ferrée vers le nord et vers l’est sous forme<br />

d’urbanisation individuelle, puis à l’est sous forme de grands ensembles. Dans le centre, les quartiers<br />

anciens des Terre<strong>au</strong>x, de la Pavigne et de la Presle sont rasés et reconstruits.<br />

<strong>Le</strong> Schéma Directeur d’Aménagement et d’Urbanisme (qui ne sera jamais validé)<br />

prévoyait de développer l’habitat individuel et de favoriser son implantation sur les<br />

communes périphériques, de rénover les centres anciens, de transférer les activités<br />

industrielles dans des zones adaptées et de créer une rocade.<br />

En 1975 <strong>Romans</strong> compte 34 207 habitants. A la fin des années 70, le troisième pont<br />

(pont-barrage) sur l’Isère est construit. <strong>Le</strong> tissu urbain de la ville a un développement<br />

radioconcentrique : le centre ancien est dense, la périphérie devient progressivement<br />

moins dense, puis l’urbanisation s’appuie sur les axes de circulation et progresse en<br />

doigts de gants. La construction pavillonnaire s’est accentuée massivement à la<br />

périphérie de la ville et sur les communes voisines. Elle attire les couches moyennes<br />

de la population. En contrepartie, le centre continue à se vider et le tissu ancien à se<br />

p<strong>au</strong>périser. En 1971 il est encore question de « remodeler » de nombreux îlots dans<br />

la ville intra-muros.<br />

Abandonnant les opérations de rénovations qui ne se sont pas révélées concluantes,<br />

la commune joue depuis 1977 la carte de la réhabilitation. 140 logements du centre<br />

ancien ont été acquis et cédés à l’OPHLM à charge de les rest<strong>au</strong>rer pour en faire du<br />

logement social. Pour renouer avec l’attractivité du centre ancien, la commune a<br />

lancé successivement des Opérations Programmées d’Amélioration de l’Habitat qui<br />

encouragent la réhabilitation privée. Une procédure de Résorption de l’Habitat<br />

insalubre est venue compléter le dispositif. Une opération façades est en cours.<br />

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Histoire de la formation de la ville<br />

<strong>Romans</strong> a <strong>au</strong>ssi pris conscience de la valeur patrimoniale de son centre historique.<br />

Une étude du site urbain de <strong>Romans</strong>-centre ancien avait été lancée par le<br />

Secrétariat d’Etat à la culture en 1976, peut être en préalable à un projet de secteur<br />

s<strong>au</strong>vegardé sur la ville intra-muros. Après les lois de décentralisation, la ville s’est<br />

plutôt tournée vers un projet de Zone de Protection du Patrimoine Architectural et<br />

Urbain. Mais l’étude engagée à la fin des années 80 n’a jamais abouti.<br />

L’étude de la Zone de Protection du Patrimoine Architectural Urbain et Paysager a<br />

été relancée en 2004.<br />

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Sources<br />

M. Argot, De la soie à l’atome, 100 ans d’économie drômoise, 1979<br />

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Michèle PRAX, Patrick BIENVENU, Jean DECAUVILLE, P<strong>au</strong>l BERRON (ARIES)<br />

Histoire de la formation de la ville<br />

ACCES université populaire, <strong>Romans</strong>, les romanais <strong>Romans</strong> et la ch<strong>au</strong>ssure, éditions Peuple libre<br />

et Notre Temps 2001<br />

J. Brun Durand, Dictionnaire topographique et historique de la Drôme , SASD 1891.<br />

CCI Valence, 100 ans d’économie drômoise, 1979<br />

Alain Chastel, Etude du site urbain de <strong>Romans</strong>- centre ancien, Secrétariat d’Etat à la culture 1976<br />

Ulysse Chevalier :<br />

- notice historique sur le couvent des Cordeliers de <strong>Romans</strong>, Valence 1868<br />

- la citadelle de <strong>Romans</strong>, Prudhomme, Grenoble 1867<br />

- notice historique sur le pont de <strong>Romans</strong>, Chenevier et Chavet, Valence 1868<br />

- notice historique sur la ville de <strong>Romans</strong>, Savigne, Vienne 1880<br />

DDE Drôme, évolution de l’aire urbaine de valence et <strong>Romans</strong>, 1989.<br />

M. Dochier, Mémoire sur la ville de <strong>Romans</strong>, 1813<br />

Michel Germain, Nicolas Casimir, Jean Pierre Franchini, <strong>Romans</strong> sur Isère, Valence 1977.<br />

André Lacroix, <strong>Romans</strong> et Bourg de Péage avant 1790, éd. Jules Céas, Valence, 1897.<br />

Annie Roche, La tannerie romanaise de 1403 à nos jours, La Manufacture, 1984<br />

Emmanuel <strong>Le</strong> Roy Ladurie, le carnaval de <strong>Romans</strong> 1579-1580, Gallimard, 1979<br />

Natacha Seigneuret, <strong>Romans</strong> du village à la ville, exposition <strong>Romans</strong>, 2000.<br />

Vinay, Essai sur les monuments et les anciens édifices de la ville de <strong>Romans</strong>, 1904<br />

Ludovic Viallet Bourgeois prêtres et cordeliers à <strong>Romans</strong> 1280-1530, CERCOR trav<strong>au</strong>x et<br />

recherches, université de Saint Etienne 2001<br />

<strong>Le</strong>s images, photos et cartes anciennes de ce document ont été pour la plupart communiquées par le<br />

service des archives communales et numérisées par le service communication de <strong>Romans</strong>.<br />

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