La suffixation en - Laboratoire de Linguistique Formelle - CNRS

Suffixation en -ette
combinabilité de l’unité en question (catégorie lexicale, classe de
déclinaison, sous-catégorisation, etc. voir (Fradin 2003 (à par.))). La
morphologie constructionnelle est la partie de la grammaire qui s’occupe de
la formation des expressions ayant vocation à devenir des unités lexicales.
Les règles de la morphologie constructionnelle, appelées aussi Règles
Morphologiques Lexicales (RML) (Stump 1991), seront décrites ici comme
des patrons mettant en correspondance un lexème base (lxmb) et un lexème
dérivé (lxmd), suivant le schéma (3), qui illustre le schéma de dérivation des
suffixés en -ET.
(3) LXMb LXMd
a (…) (…εt)
b cat:X ↔ cat:n
c Sb’ Sd’
Je ferai aussi l’hypothèse que le lexique est une organisation hiérarchisée de
types lexicaux et non une simple liste de lexèmes (Koenig 1998; Fradin
2003 (à par.); Koenig 1999). A chaque type sont associées des propriétés et
les nœuds des types fils héritent des propriétés des nœuds pères. Un des
objectifs de cette étude est de dégager les patrons permettant de construire
les lexèmes dérivés en -ET. Il s’agit de mettre au clair le système de cette
dérivation. Une autre étape serait de voir comment ces patrons se
manifestent dans la langue à travers l’étude de la répartition de ces formes
dans des corpus. La question de savoir comment les locuteurs perçoivent et
interprètent ces formes devra aussi faire l’objet d’une étude.
3. Analyses antérieures
3.1. Le traitement constructionniste
J’appelle constructionniste le modèle d'analyse morphologique dans lequel
la représentation sémantique du lexème dérivé (RSd) est conçue comme le
résultat de l’application d’une fonction à la représentation sémantique du
lexème-base (RSb). Ce modèle peut être schématisé par (4), où la fonction
est présentée comme associée à la sémantique de l’affixe :
(4) S AFX•RSb RSd
Ce modèle met l’accent sur l’input, c’est-à-dire sur les conditions que les
unités de départ doivent satisfaire pour que la dérivation soit correcte. Pour
chaque lexème-construit, il impose de répondre à la question suivante :
quelles propriétés sémantiques doit-on assigner aux éléments constitutifs
(base et affixe) pour que leur combinaison, modulo l'intervention éventuelle
de principes sémantiques généraux, permette d'identifier le référent du
construit mot attesté? Ce modèle est adopté par défaut par la plupart des
théories morphologiques, quelle soient morphématiques ou lexématiques 10 .
Il sous-tend aussi les travaux menés au sein de l’équipe SILEX (Corbin
10 Par exemple, pour les premières (Moortgat 1988). Pour les secondes : (Carrier 1979;
Anderson 1992 : 186; Beard 1995 : 164, 180; Plag 1999 : 120sq).
26/06/2003 6