02.07.2013 Views

La suffixation en - Laboratoire de Linguistique Formelle - CNRS

La suffixation en - Laboratoire de Linguistique Formelle - CNRS

La suffixation en - Laboratoire de Linguistique Formelle - CNRS

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Suffixation <strong>en</strong> -ette<br />

A titre d’illustration, la CML mise <strong>en</strong> jeu par (12a)(dérivés L1g) pourrait<br />

s’écrire comme (14) 41 :<br />

(14) (G) Xette<br />

(F) (…εt)<br />

(SX) cat:n ∩ ger:fem<br />

(S) (moy<strong>en</strong>-transport’•x 1 ∧ manœuvrer’•e•x 1•x 2 ∧ facile’•e)<br />

(14) est une condition sur les représ<strong>en</strong>tations. Elle énonce que les dérivés <strong>en</strong><br />

-ette qui dénot<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong> transport porteront aussi l’information<br />

qu’ils sont faciles à manœuvrer (conduire, etc.). <strong>La</strong> propriété ‘moy<strong>en</strong>-<strong>de</strong>transport’•x’<br />

étant associée à un type <strong>de</strong> N, tous les N <strong>en</strong> -ET héritant <strong>de</strong> ce<br />

type auront cette information. Parallèlem<strong>en</strong>t, les dérivés <strong>de</strong> L3 qui dénot<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s animaux ou <strong>de</strong>s plantes serai<strong>en</strong>t sous le coup <strong>de</strong> la condition (15) 42 :<br />

(15) XET<br />

{$1 (…εt) / (…ε)}<br />

cat:n ∩ {$1 ger:fem ∪ ger:mas}<br />

(espèce-nat’•x 1 ∧ inclus-dans’•x 1•x 2 ∧ sphère-<strong>de</strong>’•x 3•x 2 ∧<br />

locuteur’•x 3)<br />

Ces conditions conjoign<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s exig<strong>en</strong>ces qui sont <strong>de</strong>s informations héritées<br />

par le type du N et d’autres qui provi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t <strong>de</strong> la <strong>suffixation</strong> <strong>en</strong> -ET. Elles<br />

énonc<strong>en</strong>t qu’il existe <strong>de</strong>s signes bi<strong>en</strong> formés du français qui se termin<strong>en</strong>t<br />

phonologiquem<strong>en</strong>t par /εt/ et qui ont telle ou telle propriété sémantique. Non<br />

seulem<strong>en</strong>t ce résultat est atteint sans faire interv<strong>en</strong>ir la notion <strong>de</strong> morphème,<br />

mais on ne voit pas comm<strong>en</strong>t on pourrait l’atteindre si on l’avait 43 .<br />

6.3. Les Infér<strong>en</strong>ces Lexicales Générales<br />

Pour le pôle locuteur, la corrélation sémantique <strong>en</strong>tre le lexème-base et le<br />

lexème dérivé, quand elle existe, doit être établie indép<strong>en</strong>damm<strong>en</strong>t <strong>de</strong><br />

l’information apportée par la <strong>suffixation</strong> <strong>en</strong> -ET. Je fais l’hypothèse qu’elle<br />

l’est par un mécanisme d’infér<strong>en</strong>ce général qui fonctionne par défaut. <strong>La</strong><br />

condition nécessaire pour que la relation s’établisse est que le lexème dérivé<br />

soit analysable : la partie qui reste quand on a retranché le suffixe doit<br />

correspondre à la rubrique phonologique d’un lexème existant, que je<br />

nommerai aussi lexème-base (ou à un <strong>de</strong> ses thèmes supplétifs). Le<br />

mécanisme <strong>en</strong> question tire parti <strong>de</strong>s informations prés<strong>en</strong>tes dans la RS du<br />

lexème dérivé, ou inférables à partir <strong>de</strong> son type sémantique, et<br />

d’informations prés<strong>en</strong>tes dans la RS du lexème-base. Il s’agit <strong>de</strong> trouver un<br />

signe qui combine optimalem<strong>en</strong>t ces informations. Supposons que les<br />

dim<strong>en</strong>sions <strong>de</strong> <strong>de</strong>scription (16) soi<strong>en</strong>t associées aux types Espèce-naturelle<br />

41 Parallèlem<strong>en</strong>t à ‘facile à manœuvrer’ on peut avoir ‘simple à utiliser’ ou ‘bi<strong>en</strong> adapter à<br />

son usage’. Pour les outils, l’apport d’information serait ‘facile à manier’.<br />

42 <strong>La</strong> notation est adaptée <strong>de</strong> (Krieger & Nerbonne 1993 : 105) et indique que les élém<strong>en</strong>ts<br />

<strong>de</strong>s disjonctions $n portant le même numéro sont appariés suivant l’ordre <strong>de</strong> la liste.<br />

43 Outre la multiplication <strong>de</strong>s morphèmes homonymes pour -ET, l’approche morphématique<br />

aurait à faire face à tous les problèmes évoqués au §1.2.<br />

26/06/2003 26

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!