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La suffixation en - Laboratoire de Linguistique Formelle - CNRS

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Suffixation <strong>en</strong> -ette<br />

GOOD), (SMALL, BAD). Pour la <strong>suffixation</strong> <strong>en</strong> -ET, le classem<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s<br />

valeurs activées donne ceci : (SMALL) : R1, R2, R4, R5 ; (SMALL,<br />

GOOD) : L1, L3, L4 ; (SMALL, BAD) : R6. Pour intéressant et utile qu’il<br />

soit, ce classem<strong>en</strong>t ne pr<strong>en</strong>d pas <strong>en</strong> compte toutes les significations<br />

rec<strong>en</strong>sées pour -ET <strong>en</strong> français. Il semble complém<strong>en</strong>taire <strong>de</strong> celui exposé<br />

ici 25 .<br />

5. Analyse morphologique <strong>de</strong> la dérivation <strong>en</strong> -ET<br />

5.1. Hypothèses générales<br />

Un procédé morphologique dérivationnel doit répondre à <strong>de</strong>ux questions :<br />

(i) comm<strong>en</strong>t s’établit la relation <strong>en</strong>tre le lexème base (lxmb) et le lexème<br />

dérivé (lxmd) ? ; (ii) quel est l’apport sémantique du procédé ?<br />

Pour la première, la conception <strong>de</strong> la dérivation diminutive <strong>en</strong> -ET<br />

déf<strong>en</strong>due ici souti<strong>en</strong>t qu’il existe <strong>de</strong>ux possibilités. Soit cette relation est<br />

établie classiquem<strong>en</strong>t au moy<strong>en</strong> d’une Règle Morphologique Lexicale<br />

(RML). Soit la relation n’est pas établie par la morphologie mais par un<br />

mécanisme infér<strong>en</strong>tiel, dénommé Infér<strong>en</strong>ce <strong>Linguistique</strong> Générale (ILG),<br />

opérant à partir d’informations sémantiques associées à chacun <strong>de</strong>s lexèmes.<br />

Pour la secon<strong>de</strong>, la réponse est double aussi. L’apport sémantique du<br />

procédé peut se faire <strong>en</strong> mo<strong>de</strong> interne, la signification construite du dérivé<br />

résulte alors <strong>de</strong> l’application <strong>de</strong> la sémantique du suffixe à celle du lexème<br />

base. C’est ce qui se passe quand une Règle Morphologique Lexicale<br />

(RML) corrèle le lexème base et le lexème dérivé. Mais il peut aussi se faire<br />

<strong>en</strong> mo<strong>de</strong> externe. Dans ce cas, le procédé se limite à introduire une propriété<br />

sémantique sur la base d’informations associées au référ<strong>en</strong>t du nom dérivé 26 .<br />

<strong>La</strong> <strong>suffixation</strong> <strong>en</strong> -ET n’établit alors aucune corrélation sémantique <strong>en</strong>tre<br />

lexème base et lexème dérivé. Cette analyse suppose que l'information<br />

sémantique à laquelle est s<strong>en</strong>sible -ET n’est pas uniquem<strong>en</strong>t d’ordre<br />

lexématique mais relève aussi <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong> lexèmes. Ceci veut dire, par<br />

exemple, qu’un nom comme camionnette, héritera <strong>de</strong> la propriété générale<br />

‘commo<strong>de</strong> à manœuvrer’ apportée par la <strong>suffixation</strong> <strong>en</strong> -ette sur la base du<br />

fait que ce nom dénote une <strong>en</strong>tité relevant <strong>de</strong> la classe <strong>de</strong>s ‘moy<strong>en</strong>s <strong>de</strong><br />

transports’. Un conditionnem<strong>en</strong>t semblable se décl<strong>en</strong>chera pour tous les N<br />

héritant <strong>de</strong> cette propriété dans le lexique hiérarchique. Cette hypothèse<br />

permet <strong>de</strong> r<strong>en</strong>dre compte <strong>de</strong>s phénomènes <strong>de</strong> cumul et <strong>de</strong> surplus <strong>de</strong> s<strong>en</strong>s.<br />

L’information ajoutée par les conditions croisées <strong>en</strong> question pourra servir<br />

dans <strong>de</strong>s isotopies discursives.<br />

<strong>La</strong> répartition <strong>de</strong>s mécanismes qu’on vi<strong>en</strong>t d’expliciter se fait comme suit<br />

pour chacun <strong>de</strong>s pôles. Pôle Référ<strong>en</strong>t :<br />

— les lexèmes base et dérivé sont corrélés par une RML. Il y a donc une<br />

corrélation sémantique forte <strong>en</strong>tre RSb et RSd.<br />

— la <strong>suffixation</strong> <strong>en</strong> -ET marque uniformém<strong>en</strong>t la diminution.<br />

Pôle Locuteur :<br />

25 (Grandi 2002 : 55) décline les combinaisons <strong>de</strong> valeurs possibles a priori et les illustre. Il<br />

reste à voir pourquoi le français n’<strong>en</strong> possè<strong>de</strong> pas certaines et pourquoi il <strong>en</strong> a développé <strong>de</strong><br />

nombreuses qui échapp<strong>en</strong>t à cette combinatoire.<br />

26 Je parlerai <strong>de</strong> Condition Motivée Lexicalem<strong>en</strong>t (CML).<br />

26/06/2003 16

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