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075-080.qxp 2/11/07 7:40 Page 79<br />

TELECOMMUNICATIONS<br />

Réseaux haut débit<br />

et gestion du domaine public<br />

<strong>Le</strong>s questions juridiques relatives à la gestion du<br />

domaine public en matière de déploiement de<br />

réseaux haut/très haut débit suscitent de nombreux<br />

débats entre collectivités locales, opérateurs.<br />

Conseils pratiques.<br />

Qu’il s’agisse d’intervention directe d’un opérateur de télécommunication<br />

ou du déploiement d’un projet public (article<br />

L1425-1 du CGCT), <strong>des</strong> zones d’ombre subsistent encore aujourd’hui<br />

à différentes phases <strong>des</strong> projets de haut débit : intervention,<br />

remise en état du domaine public, propriété de l’infrastructures<br />

déployées, responsabilités…<br />

Afin d’apporter <strong>des</strong> réponses aux questions que se posent les<br />

décideurs publics, le ministère chargé de l’Equipement a mis<br />

en place un groupe spécialisé : le groupe Aménagement Numérique<br />

<strong>des</strong> Territoires (groupe ANT). Ce groupe est situé au Centre<br />

d’étu<strong>des</strong> techniques de l’équipement (CETE) de l’Ouest, à<br />

Nantes, et intervient au niveau national sur tout le territoire.<br />

Parmi ses nombreux travaux, ce groupe a publié, en juin 2007,<br />

un guide consacré à la gestion du domaine public au regard<br />

de l’aménagement numérique <strong>des</strong> territoires.<br />

En pratique, l’utilisation de la voirie publique, et plus largement<br />

du domaine public, constitue un véritable enjeu stratégique<br />

pour les projets haut/très haut débit, mais aussi le principal<br />

frein à ces mêmes projets. <strong>Le</strong>s raisons sont notamment<br />

liées au coût <strong>des</strong> infrastructures de génie civil à mettre en<br />

place pour accueillir les câbles et les équipements actifs. <strong>Le</strong> CETE<br />

évalue d’ailleurs ce coût à environ 80 % du coût de déploiement<br />

d’une infrastructure (tranchées, mise en place de fourreaux,<br />

chambres, remise en état de la voirie…).<br />

1. Mutualiser les infrastructures<br />

<strong>Le</strong>s infrastructures nécessaires à la <strong>des</strong>serte en fibre optique<br />

étant quasi inexistantes à ce jour, le coût de construction<br />

constitue souvent un frein considérable au déploiement <strong>des</strong><br />

opérateurs.<br />

Une première piste proposée par le ministère de l’Equipement<br />

consiste en l’utilisation partagée <strong>des</strong> infrastructures, tant au<br />

niveau de l’occupation que de l’exploitation. Cette mutualisation<br />

peut ainsi permettre de diminuer les coûts d’accès aux<br />

clients pour les opérateurs et surtout d’éviter la multiplication<br />

<strong>des</strong> réseaux sur le domaine public.<br />

Par ailleurs, en raison <strong>des</strong> cycles très courts de retour sur investissement<br />

qu’exigent les opérateurs pour déployer un réseau,<br />

seule la mutualisation semble à même de favoriser la concurrence<br />

sur le marché <strong>des</strong> communications électroniques.<br />

Concrètement, la mutualisation d’un réseau de communications<br />

électronique intervient à plusieurs niveaux.<br />

A. <strong>Le</strong>s infrastructures d’accueil<br />

Une même tranchée peut accueillir différents fourreaux et<br />

canalisations, correspondant à différents réseaux. Au sein d’un<br />

même fourreau, il est possible de mettre en place un partage<br />

pour accueillir deux ou trois câbles (généralement en utilisant<br />

<strong>fiche</strong>s techniques<br />

une technique de sous-tubage permettant de « subdiviser »<br />

l’espace). Il est également possible de mobiliser <strong>des</strong> infrastructures<br />

qui n’étaient pas initialement prévues pour les communications<br />

électroniques (conduites d’assainissement, anciennes<br />

canalisations de gaz…). Dès lors, une connaissance précise<br />

et en amont <strong>des</strong> infrastructures disponibles et <strong>des</strong> opérations<br />

de travaux à venir est capitale pour la conduite de ces projets.<br />

B. <strong>Le</strong>s câbles<br />

Un câble de fibres optiques peut être mutualisé en partageant<br />

ses différentes fibres entre plusieurs exploitants de réseau,<br />

sans risque de perturbations entre les transmissions véhiculées<br />

par les différentes fibres (ce qui n’est pas le cas avec les réseaux<br />

cuivre). On parle alors de mise à disposition de « fibre noire ».<br />

C. <strong>Le</strong>s équipements actifs<br />

<strong>Le</strong> partage <strong>des</strong> équipements actifs peut s’effectuer sous plusieurs<br />

formes (transport de données, partage de fréquences…).<br />

Techniquement, la mutualisation <strong>des</strong> équipements actifs signifie<br />

simplement qu’un opérateur « client » s’appuie sur les équipements<br />

actifs (équipements de transmission, routeurs, etc.)<br />

d’un opérateur d’opérateurs.<br />

D’une manière générale, les enjeux de la diminution du coût<br />

<strong>des</strong> infrastructures sont les suivants :<br />

• pour la collectivité, en charge du bon fonctionnement social<br />

de son territoire, il est important de réduire le coût social <strong>des</strong><br />

travaux : les chantiers doivent être aussi rares, légers et courts<br />

que possible ;<br />

• pour le gestionnaire de voirie, il s’agit de sauvegarder son<br />

patrimoine de voirie face à l’établissement de réseaux de communications<br />

électroniques, afin de réduire le coût indirect à<br />

supporter ;<br />

• pour l’opérateur, le coût direct à prendre en charge doit être<br />

le plus bas possible, afin que le déploiement du réseau sur le<br />

territoire considéré soit viable économiquement.<br />

2. Quelle mise en œuvre opérationnelle ?<br />

En pratique, la difficulté consiste souvent à tenir compte <strong>des</strong><br />

objectifs de chacune <strong>des</strong> parties intervenantes dans ce dossier.<br />

Plusieurs actions sont néanmoins possibles pour que la limitation<br />

de la fréquence <strong>des</strong> opérations de travaux, poussée par<br />

les acteurs du territoire, ne constitue pas un frein au déploiement<br />

du haut débit. Il s’agit notamment, par delà la mutualisation<br />

<strong>des</strong> infrastructures passives (tranchées, fourreaux…), de<br />

savoir anticiper les besoins.<br />

Formellement, la mise en place d’un projet de haut débit doit<br />

prévoir :<br />

> la réutilisation <strong>des</strong> infrastructures existantes,<br />

> une coordination <strong>des</strong> différentes opérations de travaux ayant<br />

un impact sur la voirie,<br />

suite page 80 ><br />

www.journal<strong>des</strong>maires.com – novembre 2007 – <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> <strong>Maires</strong> – 79


075-080.qxp 2/11/07 7:50 Page 80<br />

<strong>fiche</strong>s techniques<br />

> suite de la page 79<br />

> l’incitation au partage d’infrastructures entre les opérateurs,<br />

> un éventuel co-investissement, lors de travaux de tous types,<br />

en vue de poser <strong>des</strong> infrastructures à coût réduit,<br />

> la prise en compte du besoin de <strong>des</strong>serte numérique dans les<br />

projets de nouvelles zones urbaines.<br />

A. Valoriser les éléments du domaine<br />

S’agissant <strong>des</strong> infrastructures existantes, les collectivités locales<br />

peuvent valoriser <strong>des</strong> éléments de leur domaine tels que :<br />

> les réseaux d’assainissement (visitables ou non),<br />

> les conduites du réseau d’éclairage public,<br />

> les conduites de gaz désaffectées,<br />

> les fourreaux déployés le long <strong>des</strong> voies de transport en commun<br />

en site propre.<br />

De la même manière, une meilleure gestion de l’occupation<br />

du domaine public est à rechercher, au travers, par exemple,<br />

d’une politique de coordination <strong>des</strong> interventions sur la voirie<br />

dans le temps et l’espace.<br />

B. Partager les infrastructures entre opérateurs<br />

Une autre stratégie repose sur l’incitation au partage d’infrastructures<br />

entre différents opérateurs. A titre d’exemple,<br />

une telle politique a été mise en œuvre par le Grand Lyon dans<br />

Quatre recommandations pratiques<br />

1- Connaître<br />

<strong>Le</strong> gestionnaire du domaine doit disposer d'une<br />

connaissance aussi complète que possible <strong>des</strong> infrastructures<br />

présentes dans l'emprise de son domaine,<br />

qu'elles soient publiques ou privées.<br />

2- Equiper<br />

Que ce soit dans le cadre de projets propres au gestionnaire<br />

ou de projets d’autres acteurs, le gestionnaire<br />

du domaine public doit veiller à la pose de capacités<br />

excédentaires (fourreaux supplémentaires), soit en<br />

incitant à la pose par le premier à passer, soit par la mise<br />

en place par la collectivité elle-même.<br />

3- Maîtriser<br />

<strong>Le</strong> gestionnaire du domaine a tout intérêt à maîtriser les<br />

conditions d'accès et d'utilisation <strong>des</strong> infrastructures<br />

d'accueil présentes sur son domaine public.<br />

4- Valoriser<br />

La valorisation <strong>des</strong> infrastructures s’effectuera par<br />

différentes actions, telles que l’information <strong>des</strong> opérateurs<br />

sur les infrastructures disponibles (tracé, tarification…),<br />

la mise à disposition de ces infrastructures<br />

de façon transparente et non discriminatoire, ou<br />

encore par la simplification <strong>des</strong> relations entre les<br />

opérateurs et le gestionnaire du domaine (guichet<br />

unique).<br />

80 – <strong>Journal</strong> <strong>des</strong> <strong>Maires</strong> – novembre 2007 – www.journal<strong>des</strong>maires.com<br />

TELECOMMUNICATIONS<br />

le cadre du Réseau Mutualisé de Télécommunications (RMT),<br />

déployé à la fin <strong>des</strong> années 1990. Dans cet exemple, il s’agissait<br />

d’obliger l’opérateur « entrant » à se rapprocher du propriétaire<br />

<strong>des</strong> infrastructures situées sur le tracé cible afin de<br />

permettre aux deux entités de s’entendre sur les conditions<br />

techniques et financières de l’utilisation partagée <strong>des</strong> installations<br />

existantes.<br />

C. Anticiper les besoins<br />

Une collectivité peut également profiter <strong>des</strong> travaux de voirie<br />

qu’elle réalise pour déployer <strong>des</strong> fourreaux de réserve, anticipant<br />

ainsi <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> futures et enrichissant son patrimoine.<br />

Dans ce cadre, il est vivement conseillé d’archiver l’emplacement<br />

dans un système d’information géographique (SIG) afin<br />

de pouvoir retrouver facilement ces fourreaux (localisation,<br />

dimensions, …).<br />

De même, afin de diminuer les coûts d’entrée <strong>des</strong> opérateurs<br />

sur le territoire, la collectivité peut également lancer un projet<br />

de mise en place d’infrastructures publiques, neutres et<br />

mutualisables. Dans ce cas, la gestion et la valorisation <strong>des</strong><br />

infrastructures doivent être pensées et organisées dès le lancement<br />

du projet. Une étude d’opportunité incluant une<br />

consultation <strong>des</strong> opérateurs, futurs clients <strong>des</strong> infrastructures,<br />

permettra d’optimiser les investissements réalisés.<br />

3. Prévoir un schéma directeur<br />

Aujourd’hui, les collectivités locales sont invitées à adopter<br />

une véritable stratégie d’aménagement numérique de leurs<br />

territoires.<br />

En effet, plus la collectivité en charge de l’aménagement de<br />

son territoire sera à même de connaître le type d’infrastructure<br />

à mettre en place, sa localisation idéale au regard <strong>des</strong> différents<br />

besoins (zones résidentielles, zones d’activités...), plus<br />

elle sera efficace dans la conduite de ses politiques de coordination<br />

<strong>des</strong> travaux.<br />

La collectivité a tout intérêt à définir, le plus en amont possible,<br />

sa stratégie d’aménagement numérique (secteurs à<br />

<strong>des</strong>servir en priorité, actions d’accompagnement <strong>des</strong> réseaux,<br />

positionnement de la collectivité – déploiement d’un réseau<br />

d’initiative publique ou non, etc.).<br />

Une fois <strong>cette</strong> stratégie définie, il devient alors possible d’établir<br />

un schéma directeur <strong>des</strong> infrastructures haut débit sur le<br />

territoire. Ce schéma représentera l’architecture cible vers<br />

laquelle il s’agira de tendre, au gré <strong>des</strong> opportunités. Dès lors,<br />

il sera possible, pour le service gestionnaire de voirie, de se référer<br />

à ce schéma afin d’identifier les opportunités de co-investissement<br />

dans le cadre de la coordination <strong>des</strong> travaux de<br />

voirie et au moment de l’instruction <strong>des</strong> deman<strong>des</strong> de permission<br />

de voirie.<br />

Pour aller plus loin :<br />

http://extranet.ant.cete-ouest.equipement.gouv.fr<br />

www.arcep.fr<br />

David Barthe<br />

d.barthe@laposte.net

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