Liaisons 85 (format PDF - 5,12 Mo ) - Préfecture de Police de Paris ...

Première intervention des hommes de la BRB, le 27 février 1975 :
une prise d’otages d’une dizaine d’heures dans une succursale de
la Société Centrale de Banque.
Le 27 février 1975, avenue de la République,
dans une succursale de la
Société Centrale de Banque, se
déroule le premier hold-up avec prise
d’otages commis en France. Des dizaines
d’inspecteurs de police en civil prennent position
devant le bâtiment. Il faudra dix longues
heures pour connaître le dénouement de
cette situation délicate : libération des
otages, mais un caissier tué de sang-froid par
des malfaiteurs, dont l’un est abattu par la
Police, les deux autres réussissant à prendre
la fuite avec un butin de 200 000 francs… Ce
braquage constitue le baptême du feu de la
toute nouvelle BRB, Brigade de Répression du
Banditisme, créée quelques semaines plus tôt
à la Préfecture de Police.
A partir de cette date, l’unité sera chargée
des enquêtes les plus délicates concernant le
grand banditisme. De la traque du gang des
postiches à la mise en échec des braqueurs
de fourgons blindés, la BRB se forgera un
nom et une réputation, aux côtés de ceux de
la “crim” ou des “stups”, au sein des brigades
centrales de la PP. “Dès 1975, le ton est
donné par 3 interventions lors d’attaques de
banques avec prise d’otages”, raconte le
commissaire divisionnaire Jean-Jacques Herlem,
sous-directeur des services territoriaux
de la Direction Régionale de la Police Judi-
actualité
30 ans de lutte c
ciaire, ancien chef de la
BRB ; “La brigade luttera
contre une génération de
malfaiteurs ambitieux, organisant
des “gros coups”,
ultra-violents, inventant des
modes opératoires toujours
plus audacieux. Parallèlement
à cela, elle fera également
face à une délinquance
de haut vol de plus en plus inventive : experts
du cambriolage ou du vol à la tire, receleurs,
faussaires, trafiquants d’objets d’art, de véhicules
volés…”. Autant de domaines dans lesquels
elle va également acquérir ses lettres
de noblesse.
© Paris Match
L’enquête et la voie
publique
A sa création, la BRB reprend les attributions
de la Brigade de Voie Publique, héritière de la
Brigade Mobile, spécialisée durant l’entredeux-guerres
dans l’arrestation
des malfaiteurs
les plus violents, façon
bande à Bonnot. “Son
organisation repose sur
deux piliers, le travail
d’enquête classique et le
travail d’initiative sur le
terrain, la voie publique
(la «VP»)”, précise Jean-
Jacques Herlem ; “Elle
va devoir exceller dans
ces deux domaines pour
relever les défis qui l’attendent”.
En effet, entre 1975 et
1986, la première décennie
de la BRB est marquée
par le déchaînement
d’une criminalité très violente
qui fera, durant
Créée le 3 février 1975, la Brigade de
Répression du Banditisme est depuis
30 ans en première ligne du combat
contre la criminalité organisée.
cette période, 43 victimes - convoyeurs, commerçants,
passants, policiers et gendarmes.
Ce sont, en 1976, les trois premières attaques
de fourgons blindés, ou encore, en 1978, l’évasion
de la Santé et la cavale de l’ennemi public
n°1, Jacques Mesrine. La BRB réagit vivement
en passant de 35 auteurs de vols à main
armée interpellés en 1975 à plus de 200 en
1984. Elle est présente sur tous les fronts, se
dote de nouveaux groupes spécialisés
(groupes nuit, vol de fret, synthèse criminelle…),
démantèle des trafics d’automobiles,
arrête de nombreux receleurs… “La brigade
était sur le terrain jour et nuit. Sur la plupart
des affaires concernant un groupe, les autres
venaient en renfort pour limiter les risques, et
il y avait une très forte cohésion entre tous les
collègues. D’ailleurs, on entrait à la BRB par
cooptation”, se souvient le commandant Christian
Roux, depuis 25 ans à la BRB. En 1985,
lors de l’affaire Securicor, au terme de 4 mois
de surveillance et d’enquête, 13 malfaiteurs
sont interpellés les armes à la main alors
Au cours des trente dernières années, Paris connaît plusieurs
vagues d’attaques de fourgons. La BRB démantèle une à une les
équipes de braqueurs.
10 liaisons n°85 / avril - mai - juin 2005
© AFP