Liaisons 85 (format PDF - 5,12 Mo ) - Préfecture de Police de Paris ...
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avril - mai - juin - 2005 - N ° <strong>85</strong><br />
MINISTERE DE L'INTERIEUR,<br />
DE LA SECURITE INTERIEURE ET DES LIBERTES LOCALES<br />
PREFECTURE DE POLICE<br />
JO 20<strong>12</strong> :<br />
JO 20<strong>12</strong> :<br />
Acteur majeur <strong>de</strong> la sécurité,<br />
la PP accueille la commission<br />
d'évaluation<br />
Briga<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Protection<br />
<strong>de</strong>s Mineurs :<br />
une référence<br />
pour la création<br />
d'un office central<br />
Lutte contre le<br />
bruit à <strong>Paris</strong> :<br />
une action<br />
quotidienne<br />
conjuguant<br />
prévention<br />
et répression
JO 20<strong>12</strong> : acteur majeur<br />
<strong>de</strong> la sécurité, la PP accueille<br />
la commission d’évaluation<br />
© Roger Sam/DL<br />
2<br />
Sommaire<br />
actualité<br />
3 Sécurité <strong>de</strong>s Jeux Olympiques 20<strong>12</strong> : la PP dans les starting blocks<br />
7 Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Mineurs :<br />
une expertise unique en faveur <strong>de</strong> l’enfance en danger<br />
8 Une nouvelle génération <strong>de</strong> commissariats<br />
9 Démarches administratives : toujours plus au service du public<br />
10 30 ans <strong>de</strong> lutte contre le crime organisé<br />
<strong>12</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong>s transports : un dispositif en alerte permanente<br />
13 Brèves<br />
■ Un Picasso retrouvé par la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Répression du Banditisme<br />
■ Concerts <strong>de</strong> plein air<br />
■ Sondage auprès <strong>de</strong>s lecteurs <strong>de</strong> “<strong>Liaisons</strong>”<br />
■ Livres (Le festin <strong>de</strong>s anges - Sapeurs-pompiers <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>)<br />
technologies<br />
14 Véhicules mal stationnés : un système d’enlèvements amélioré<br />
réussir la mo<strong>de</strong>rnisation<br />
15 GIBUS : pour un meilleur pilotage budgétaire<br />
métier<br />
16 Delphine Gallet, femme démineur : la passion du terrain<br />
tranches <strong>de</strong> vie<br />
17 Drames et actes héroïques<br />
mission<br />
18 Lutte contre le bruit : un concert <strong>de</strong> mesures<br />
zoom sur ...<br />
21 Une action forte contre les délits routiers<br />
micro-trottoir<br />
22 Contrôles et dépôts <strong>de</strong> plainte<br />
la PP en chiffres<br />
23 D’un record à l’autre<br />
objectif sécurité<br />
24 Agressions en <strong>de</strong>ux-roues : les réponses <strong>de</strong> la PP<br />
partenariat<br />
25 La lutte contre les violences scolaires<br />
reportage<br />
26 La vie <strong>de</strong>s commissariats : le 10ème arrondissement<br />
rétro-police<br />
31 Histoire du portrait-robot<br />
32 Agent <strong>de</strong> Surveillance <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> : <strong>de</strong>s missions élargies<br />
© Mickaël Bougouin<br />
ISSN : 1165-9831<br />
Directeur <strong>de</strong> la publication : Gérard Dubois<br />
Rédactrice en chef : Agnès Canavélis<br />
Rédacteur en chef adjoint : Nicolas Vey<br />
Secrétaire <strong>de</strong> rédaction : Marlène Loizon<br />
Conception graphique : Emmanuel Pires<br />
Conception couverture : Sylvaine Boisson<br />
Vignettes : © Denis Lesage/DL, © Roger Sam/DL<br />
Illustrations : Hervé Pinel, Eric Chérioux<br />
Diffusion : Gilles Aubin<br />
Tarif du numéro : 1,95 euro<br />
Conception et réalisation :<br />
Cabinet du Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>,<br />
Service <strong>de</strong> la Communication et <strong>de</strong>s Relations Publiques<br />
9, boulevard du Palais 75195 <strong>Paris</strong> Ce<strong>de</strong>x 04<br />
cabcom.prefecturepoliceparis@interieur.gouv.fr<br />
Impression, photogravure :<br />
Documentation Française, 75 007 <strong>Paris</strong><br />
N° <strong>de</strong> commission paritaire N° 3060 AD
Sécurité <strong>de</strong>s J.O. 20<strong>12</strong><br />
La PP dans les starting blocks<br />
Après Madrid, Londres, New York, et<br />
avant <strong>Mo</strong>scou, la commission d’évaluation<br />
<strong>de</strong>s JO 20<strong>12</strong> est venue passer<br />
notre capitale au crible afin d’estimer sa<br />
capacité à organiser cet événement mondial<br />
à travers 17 thèmes, <strong>de</strong> la structure et du climat<br />
politique et économique à la technologie<br />
en passant par les équipements, l’hébergement,<br />
les transports et naturellement la<br />
sécurité. Au programme, <strong>de</strong> nombreuses<br />
visites sur les sites olympiques entrecoupées<br />
d’auditions, <strong>de</strong> discussions et <strong>de</strong> réflexions,<br />
<strong>de</strong>vant se traduire par un rapport remis par<br />
la commission d’évaluation au Comité International<br />
Olympique, chargé <strong>de</strong> désigner la<br />
ville gagnante le 6 juillet à Singapour.<br />
Au cours <strong>de</strong> cette semaine, la commission<br />
d’évaluation, présidée par la championne<br />
olympique marocaine Nawal-El-<strong>Mo</strong>utawakil,<br />
a visité tous les sites envisagés pour<br />
accueillir les épreuves <strong>de</strong>s Jeux Olympiques<br />
et Paralympiques à <strong>Paris</strong> et en banlieue. Elle<br />
était accompagnée par les membres du comité<br />
fondateur <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> 20<strong>12</strong> parmi lesquels<br />
M. Jean-François Lamour, Ministre <strong>de</strong> la Jeunesse,<br />
<strong>de</strong>s Sports et <strong>de</strong> la Vie Associative, et<br />
M. Bertrand Delanoë, Maire <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et Prési<strong>de</strong>nt<br />
<strong>de</strong> <strong>Paris</strong> 20<strong>12</strong>, auxquels s’étaient<br />
joints le Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, M. Pierre Mutz,<br />
ainsi que <strong>de</strong> nombreux spécialistes prêts à<br />
répondre aux questions <strong>de</strong> la commission.<br />
Sur place, à travers la présentation <strong>de</strong><br />
maquettes et <strong>de</strong> projections vidéo, tous ont<br />
pu vérifier la compacité <strong>de</strong>s sites <strong>de</strong> compétitions<br />
au sein <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux noyaux, l’un au Nord,<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
actualité<br />
C’est avec un réel enthousiasme que <strong>Paris</strong> a accueilli,<br />
du 8 au <strong>12</strong> mars, la commission d’évaluation <strong>de</strong>s Jeux<br />
Olympiques et Paralympiques 20<strong>12</strong>, venue juger <strong>de</strong><br />
la qualité du dossier <strong>de</strong> candidature <strong>de</strong> la capitale.<br />
Parmi les enjeux-clés du dossier : le dispositif conçu<br />
pour sécuriser l’événement. Présenté à la commission<br />
dans ses moindres détails, celui-ci a fortement<br />
mobilisé la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>.<br />
l’autre à l’Ouest <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, à proximité immédiate<br />
du futur village Olympique qu’il est<br />
prévu d’aménager dans le quartier <strong>de</strong>s Batignolles<br />
(17 ème arrondissement). La commission<br />
a également pu “tester” la future voie<br />
olympique qui sera aménagée sur le boulevard<br />
périphérique pendant les Jeux.<br />
Elle s’est également rendue sur les autres<br />
sites parisiens appelés à accueillir <strong>de</strong>s<br />
épreuves sportives (Tour Eiffel, POPB <strong>de</strong><br />
Bercy) et ainsi que sur ceux <strong>de</strong> la région parisienne<br />
: Vaires-sur-Marne (77), Saint-Quentin<br />
en Yvelines, Versailles (78) et Colombes<br />
(92). Au cours <strong>de</strong> ces journées « marathon »,<br />
les membres <strong>de</strong> la commission d’évaluation<br />
ont également visité les salles d’in<strong>format</strong>ion<br />
et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Police</strong>, dédiées à la gestion centralisée<br />
<strong>de</strong> la circulation et à la sécurité<br />
<strong>de</strong>s événements se déroulant sur la voie<br />
publique à <strong>Paris</strong>.<br />
événement<br />
Autre volet <strong>de</strong> l’évaluation : dix-huit auditions<br />
menées auprès d’une cinquantaine<br />
d’experts chargés <strong>de</strong> défendre le dossier<br />
parisien et <strong>de</strong> répondre aux questions <strong>de</strong> la<br />
commission sur chaque thème. Le dispositif<br />
<strong>de</strong> sécurité conçu par la France pour les<br />
Jeux Olympiques et Paralympiques a été<br />
présenté par M. Dominique <strong>de</strong> Villepin,<br />
Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur, <strong>de</strong> la Sécurité Intérieure<br />
et <strong>de</strong>s Libertés Locales, qui a précisé<br />
que la sécurité était « un enjeu-clé » et<br />
décrit l’esprit du dispositif français, avant<br />
d’en dévoiler la teneur. “Les Jeux sont une<br />
gran<strong>de</strong> fête pour le mon<strong>de</strong> entier. Ma première<br />
préoccupation comme Ministre <strong>de</strong><br />
l’Intérieur, c’est <strong>de</strong> vous présenter un projet<br />
où la sécurité est au service <strong>de</strong> l’esprit olympique”<br />
a-t-il souligné. En conclusion <strong>de</strong> son<br />
intervention, M. Dominique <strong>de</strong> Villepin a souligné<br />
que la préparation et le déroulement<br />
<strong>de</strong>s Jeux Olympiques et Paralympiques<br />
3
4<br />
événement<br />
23<br />
22<br />
25<br />
A <strong>Paris</strong>, les sites <strong>de</strong> compétition sont rassemblés au<br />
sein <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux noyaux, l’un au Nord, l’autre à l’Ouest.<br />
seraient un travail d’équipe : “C’est l’esprit<br />
dans lequel nous voulons œuvrer : nous<br />
ferons équipe avec le Comité International<br />
Olympique et l’ensemble <strong>de</strong> ses partenaires.<br />
Équipe avec les sportifs, ceux qui les accompagnent<br />
et ceux qui viendront les encourager.<br />
Équipe avec les <strong>Paris</strong>iens, équipe avec<br />
tous les Français qui mettront au service du<br />
sport et <strong>de</strong> la fête leur enthousiasme, leur<br />
sens <strong>de</strong> l’hospitalité et leur travail. Au carrefour<br />
<strong>de</strong>s cultures, la France sait qu’il n’est<br />
<strong>de</strong> succès que collectif, <strong>de</strong> fête que partagée.<br />
C’est pourquoi mon pays veut croire<br />
dans la mo<strong>de</strong>rnité <strong>de</strong>s valeurs d’amitié, <strong>de</strong><br />
solidarité et <strong>de</strong> tolérance. Il veut accueillir la<br />
jeunesse du mon<strong>de</strong> sportif pour partager<br />
avec elle cet idéal”.<br />
Un effort<br />
<strong>de</strong> maîtrise permanente<br />
<strong>de</strong>s risques<br />
Premier axe évoqué : une vigilance spécifique<br />
pour chaque type <strong>de</strong> risque. Les menaces<br />
d’ordre naturel et acci<strong>de</strong>ntel, bien que d’ampleur<br />
limitée en Ile-<strong>de</strong>-France, font l’objet <strong>de</strong><br />
plans d’intervention régulièrement testés sur<br />
le terrain, et la région dispose <strong>de</strong> services<br />
d’incendie et <strong>de</strong> secours à la fois très entraînés<br />
et à la pointe <strong>de</strong> la technologie.<br />
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A<br />
actualité<br />
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, BMX)<br />
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Reprenant <strong>de</strong>vant la presse internationale, le<br />
len<strong>de</strong>main, l’intervention <strong>de</strong> M. <strong>de</strong> Villepin,<br />
M. Pierre Mutz, Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, Préfet <strong>de</strong> la<br />
Zone <strong>de</strong> Défense <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> - territoire couvrant<br />
les huit départements <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-France<br />
- a apporté quelques précisions sur le rôle<br />
<strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>.<br />
“Les risques liés à l’ordre et la sécurité<br />
publics sont gérés par la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>,<br />
chargée d’encadrer chaque année environ<br />
3000 événements à caractère revendicatif,<br />
festif ou sportif dans la capitale<br />
et forte d’une expérience acquise lors<br />
<strong>de</strong> grands ren<strong>de</strong>z-vous internationaux<br />
comme les Journées <strong>Mo</strong>ndiales <strong>de</strong> la<br />
Jeunesse en 1997, la Coupe du mon<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> football en 1998 ou encore le <strong>Mo</strong>ndial<br />
d’athlétisme en 2003”. Par<br />
ailleurs, M. Mutz a souligné les résultats<br />
exceptionnels enregistrés par la<br />
<strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong> dans son combat<br />
contre la délinquance avec une régression<br />
<strong>de</strong> 30% <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> délinquance<br />
<strong>de</strong> voie publique à <strong>Paris</strong> en trois ans.<br />
Enfin, la lutte contre le risque terroriste,<br />
qui fait déjà l’objet d’une mobilisation<br />
<strong>de</strong> tous dans le cadre du plan<br />
Vigipirate, bénéficiera d’une coordination<br />
renforcée au niveau national et<br />
international.<br />
Voll<br />
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Un comman<strong>de</strong>ment<br />
adapté à l’organisation<br />
<strong>de</strong>s Jeux<br />
Autre atout du dossier « sécurité » <strong>de</strong> la<br />
France : une chaîne <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment clairement<br />
structurée sur trois niveaux hiérarchiques,<br />
conçue pour permettre une réactivité<br />
immédiate et faciliter la prise <strong>de</strong> décision.<br />
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Chaîne <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment conçue<br />
pour la sécurité <strong>de</strong>s JO.<br />
Schéma du comman<strong>de</strong>ment<br />
24<br />
25<br />
26<br />
Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur<br />
Centre stratégique <strong>de</strong> sécurité olympique<br />
Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong><br />
Centre <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la sécurité olympique<br />
Centre <strong>de</strong> circulation<br />
et du transport olympique<br />
(incluant le CRICR <strong>de</strong> Créteil)<br />
Salle d’Etat-Major<br />
Trois salles opérationnelles<br />
Centre <strong>de</strong> sécurité<br />
olympique<br />
Centres <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> chaque site (Etat-Cojo)<br />
21<br />
Centre <strong>de</strong> secours<br />
olympique<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
Le Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur définira la stratégie<br />
<strong>de</strong> la sécurité.<br />
Sous son autorité, un Centre stratégique <strong>de</strong><br />
sécurité olympique, en liaison avec les services<br />
spécialisés étrangers, sera chargé <strong>de</strong><br />
collecter, d’analyser et <strong>de</strong> diffuser les renseignements<br />
vers les services concernés.<br />
Le Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, sous l’autorité<br />
du Ministre, assurera la responsabilité<br />
opérationnelle <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong> l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s Jeux Olympiques et Paralympiques.<br />
Il disposera, à la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, d’un<br />
Centre <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la sécurité<br />
Le 11 mars, dans le cadre <strong>de</strong> sa mission<br />
dans la capitale, la commission<br />
d’évaluation du CIO, accompagnée<br />
du comité fondateur <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> 20<strong>12</strong> et <strong>de</strong>s<br />
préfets <strong>de</strong>s départements d’Ile-<strong>de</strong>-France<br />
<strong>de</strong>vant accueillir une partie <strong>de</strong>s futurs sites<br />
olympiques, s’est rendue à la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Police</strong> afin d’y visiter les salles <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment<br />
dédiées à la gestion centralisée <strong>de</strong><br />
la circulation et <strong>de</strong> la sécurité à <strong>Paris</strong> et en<br />
Ile-<strong>de</strong>-France.<br />
Le Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, M. Pierre Mutz, a précisé<br />
que la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong> était “le<br />
centre nerveux <strong>de</strong> la sécurité à <strong>Paris</strong> et en<br />
Ile-<strong>de</strong>-France”.<br />
Dans cette salle du Centre Opérationnel <strong>de</strong><br />
Zone, <strong>de</strong>puis laquelle sont gérées, sous son<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
actualité<br />
Projet <strong>de</strong> Centre <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la sécurité olympique (ci-<strong>de</strong>ssus : salle d'Etat-Major du Préfet<br />
<strong>de</strong> <strong>Police</strong> et, en haut à droite, salle du Centre <strong>de</strong> sécurité olympique).<br />
olympique responsable <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s<br />
jeux sur tout le territoire et dans toutes ses<br />
dimensions : sécurité publique, sécurité civile,<br />
assistance et secours, transport et circulation.<br />
Outre une salle d’État-major, ce centre comportera<br />
trois salles opérationnelles dédiées<br />
respectivement aux transports, à la circulation,<br />
à la sécurité et aux secours. Elles seront<br />
dotées <strong>de</strong>s <strong>de</strong>rnières technologies dans le<br />
domaine <strong>de</strong>s transmissions, <strong>de</strong> la vidéosurveillance,<br />
<strong>de</strong> la géolocalisation...<br />
Tous les acteurs <strong>de</strong> la sécurité <strong>de</strong>s Jeux Olympiques<br />
y seront représentés, et notamment<br />
événement<br />
les membres du Comité d’Organisation <strong>de</strong>s<br />
Jeux Olympiques (“Cojo”), qui seront totalement<br />
associés à la gestion opérationnelle.<br />
Sur chaque site, un poste <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment<br />
<strong>de</strong> proximité placé sous la responsabilité<br />
du préfet du département prendra en<br />
compte l’événement local.<br />
Ces PC <strong>de</strong> site rendront compte au centre<br />
national <strong>de</strong> la sécurité olympique du Préfet<br />
<strong>de</strong> <strong>Police</strong>.<br />
Des moyens exceptionnels<br />
Enfin, le Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur a indiqué à la<br />
commission d’évaluation que les Jeux Olympiques<br />
et Paralympiques mobiliseront 41 000<br />
policiers, gendarmes et militaires sous l’autorité<br />
du Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>. Pour les secours,<br />
3200 pompiers et 2500 secouristes sont prévus,<br />
auxquels s’adjoindront les services <strong>de</strong><br />
mé<strong>de</strong>cine d’urgence et <strong>de</strong>s hôpitaux. En outre,<br />
<strong>de</strong>s mesures particulières <strong>de</strong> surveillance et<br />
<strong>de</strong> protection aérienne et maritime seront<br />
prises par les autorités militaires.<br />
Les Salles <strong>de</strong> Comman<strong>de</strong>ment et d’In<strong>format</strong>ion<br />
au cœur du dispositif <strong>de</strong> sécurité<br />
En visite à la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, le 11 mars <strong>de</strong>rnier, la commission d'évaluation a découvert les<br />
fonctionnalités <strong>de</strong>s salles d 'in<strong>format</strong>ion et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment, qui lui ont été présentées par le Préfet<br />
<strong>de</strong> <strong>Police</strong>, Préfet <strong>de</strong> la Zone <strong>de</strong> Défense <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, M. Pierre Mutz.<br />
© Philippe Gresle/DL<br />
5
événement<br />
Présidée par Mme Nawal-El-<strong>Mo</strong>utawakil, la commission<br />
d'évaluation a suivi les explications détaillées <strong>de</strong> M. Pierre<br />
Mure, Directeur <strong>de</strong> l'Ordre Public et <strong>de</strong> la Circulation, sur la<br />
gestion centralisée <strong>de</strong> la circulation et <strong>de</strong>s services d'ordre.<br />
autorité, les crises relevant <strong>de</strong> la sécurité<br />
civile et sanitaire en Ile-<strong>de</strong>-France, le Préfet<br />
<strong>de</strong> <strong>Police</strong> a présenté, à travers une projection<br />
sur grand écran, le projet <strong>de</strong> Centre<br />
<strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> la sécurité olympique<br />
qui serait réalisé si la France<br />
accueillait les J.O.<br />
Le Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong> a annoncé qu’un échéancier<br />
précis avait été défini pour que ce dispositif<br />
soit opérationnel en 2011.<br />
M. Mutz a ensuite convié les membres <strong>de</strong> la<br />
commission à se rendre dans la salle d’in<strong>format</strong>ion<br />
et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment « Ordre<br />
public », <strong>de</strong>puis laquelle sont gérés, 7 jours<br />
sur 7 et 24h sur 24, les quelque 3000 événements<br />
sportifs, festifs, culturels, cérémonies<br />
officielles et manifestations revendicatives<br />
se déroulant chaque année à <strong>Paris</strong>.<br />
M. Pierre Mure, Directeur <strong>de</strong> l’Ordre Public<br />
et <strong>de</strong> la Circulation <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>,<br />
a présenté à la commission d’évaluation<br />
cette salle qui dispose d’une technologie <strong>de</strong><br />
pointe en matière <strong>de</strong> communication (système<br />
radio Acropol, radio et téléphone sur<br />
écrans tactiles, moyens vidéo) permettant<br />
<strong>de</strong> mettre tous les opérateurs en liaison<br />
avec les forces <strong>de</strong> l’ordre chargées d’assurer,<br />
sur le terrain, le bon déroulement <strong>de</strong>s<br />
événements survenant sur la voie publique<br />
parisienne. Ses <strong>de</strong>ux murs d’écrans permettent<br />
<strong>de</strong> visualiser les images filmées par les<br />
332 caméras disposées dans les rues <strong>de</strong><br />
<strong>Paris</strong> et <strong>de</strong> suivre chacun d’entre eux en<br />
temps réel. “Le nombre <strong>de</strong> caméras triplera<br />
d’ici 5 ans <strong>de</strong> manière à obtenir un millier<br />
<strong>de</strong> caméras à <strong>Paris</strong>”.<br />
La commission d’évaluation a également pu<br />
découvrir la salle « Circulation », <strong>de</strong>puis<br />
laquelle sont coordonnées les forces <strong>de</strong> police<br />
chargées <strong>de</strong> réguler le trafic routier dans<br />
la capitale. Quelque 1 600 000 véhicules<br />
entrent et sortent chaque jour <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />
actualité<br />
© Philippe Gresle/DL<br />
La priorité : sécuriser chaque site<br />
Le Service In<strong>format</strong>ion-Sécurité a conçu les mesures nécessaires<br />
à la protection du village olympique <strong>de</strong>s Batignolles (ici en maquette).<br />
A l’occasion <strong>de</strong> sa mission parisienne, la commission d’évaluation <strong>de</strong>s JO 20<strong>12</strong> a<br />
reçu, en complément du dossier <strong>de</strong> candidature français préalablement transmis<br />
en novembre 2004, un « livre blanc », préfigurant l’élaboration du plan stratégique<br />
<strong>de</strong> sécurité français (<strong>de</strong> la chaîne <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment aux effectifs mobilisés)<br />
ainsi que les différents plans <strong>de</strong> sécurité opérationnelle pour chaque site,<br />
qui seront étoffés si la France est choisie pour l’organisation <strong>de</strong>s Jeux. Les<br />
mesures <strong>de</strong> sécurité qui y sont décrites mobilisent toutes les directions <strong>de</strong> la<br />
<strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>.<br />
Point capital <strong>de</strong> ce « livre blanc » : les mesures <strong>de</strong> sécurité propres à sécuriser<br />
chaque site.<br />
Depuis les attentats <strong>de</strong>s Jeux Olympiques <strong>de</strong> Munich en 1972, le Comité International<br />
Olympique intègre en effet la notion <strong>de</strong> « prévention situationnelle » (prévention<br />
technique <strong>de</strong> la malveillance) dans la configuration et la structure <strong>de</strong>s<br />
lieux accueillant les épreuves.<br />
Rattaché au Cabinet du Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, le Service In<strong>format</strong>ion-Sécurité (SIS) <strong>de</strong><br />
la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong> a, à ce titre, élaboré un cahier <strong>de</strong>s charges « sécuritésûreté<br />
» préalable à la conception <strong>de</strong> la maquette du village olympique <strong>de</strong>s Batignolles<br />
et mené une expertise sur la maquette <strong>de</strong>s 25 autres sites sportifs à<br />
construire à <strong>Paris</strong>, en banlieue ou en province. Objectif : “Rendre le plus difficile<br />
possible un acte <strong>de</strong> malveillance sur ces sites”, explique le commissaire divisionnaire<br />
Alain Beaujard, chef du SIS. “Nous avons principalement travaillé sur<br />
trois risques : le terrorisme, la présence d’un mala<strong>de</strong> mental au comportement<br />
imprévisible, et les violences urbaines”.<br />
Parmi les préconisations du SIS : un travail sur l’enceinte <strong>de</strong> chaque site <strong>de</strong><br />
manière à le protéger d’une attaque à distance ainsi que différentes mesures<br />
<strong>de</strong>stinées à empêcher la pénétration <strong>de</strong> malfaiteurs sur les lieux <strong>de</strong>s épreuves<br />
(carte d’accréditation pour les rési<strong>de</strong>nts, contrôles aux points d’accès, mise en<br />
place d’une vidéosurveillance, installation d’un poste <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment supervisant<br />
la sécurité <strong>de</strong> tous les bâtiments présents sur un site…).<br />
Dotée <strong>de</strong> 40 écrans muraux, cette salle permet<br />
<strong>de</strong> visionner, en temps réel, l’état <strong>de</strong> la<br />
circulation (en particulier ses points névralgiques)<br />
grâce aux caméras installées à <strong>Paris</strong><br />
et <strong>de</strong> réagir aux embouteillages et aux acci<strong>de</strong>nts<br />
dans les meilleurs délais. M. Mure a<br />
également décrit le système « Surf » gérant<br />
1 300 feux tricolores à <strong>Paris</strong> et permettant <strong>de</strong><br />
donner si nécessaire la priorité à certains<br />
axes routiers, ainsi que le système in<strong>format</strong>ique<br />
« Sytadin », capable <strong>de</strong> calculer les<br />
temps <strong>de</strong> parcours d’un point à un autre.<br />
6 liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
protection <strong>de</strong>s personnes vulnérables,<br />
et en particulier <strong>de</strong>s mineurs,<br />
“La<br />
se trouve au cœur <strong>de</strong>s priorités que<br />
j’ai fixées afin d’orienter la lutte contre la<br />
délinquance”, a rappelé M. Dominique <strong>de</strong> Villepin<br />
lors <strong>de</strong> sa visite dans les locaux <strong>de</strong> la<br />
Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Mineurs (BPM) <strong>de</strong><br />
la Direction Régionale <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Judiciaire,<br />
le 21 avril. “C’est un combat difficile mais<br />
d’une importance capitale”, a-t-il précisé, en<br />
rappelant l’ampleur du phénomène <strong>de</strong>s<br />
atteintes visant les plus jeunes : chaque<br />
année, 70 000 mineurs sont victimes <strong>de</strong> la<br />
délinquance sous toutes ses formes et, entre<br />
2001 et 2004, il a été constaté une hausse <strong>de</strong><br />
17% <strong>de</strong>s violences et <strong>de</strong>s mauvais traitements<br />
à enfants, ainsi qu’une progression <strong>de</strong><br />
21% <strong>de</strong>s viols <strong>de</strong> mineurs.<br />
Une action exemplaire<br />
Dans ce contexte difficile, le Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur,<br />
<strong>de</strong> la Sécurité Intérieure et <strong>de</strong>s Libertés<br />
Locales a souligné l’exemplarité du travail<br />
réalisé par la BPM dans la réponse judiciaire<br />
apportée dans les affaires concernant <strong>de</strong>s<br />
mineurs victimes d’infractions - pour l’essentiel<br />
<strong>de</strong>s cas d’exploitation, <strong>de</strong> maltraitance ou<br />
<strong>de</strong> violences sexuelles. La BPM assure également,<br />
24 heures sur 24, une mission <strong>de</strong> protection<br />
<strong>de</strong> l’enfance. A ce titre, elle traite<br />
toutes les affaires <strong>de</strong> fugues et <strong>de</strong> disparitions<br />
inquiétantes, ainsi que la première prise<br />
actualité<br />
Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Protection<br />
<strong>de</strong>s Mineurs<br />
Le 21 avril, le Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur, <strong>de</strong> la Sécurité<br />
Intérieure et les Libertés Locales, M. Dominique <strong>de</strong><br />
Villepin, s’est rendu, en présence du Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>,<br />
à la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s Mineurs <strong>de</strong> la PP.<br />
Il a félicité les personnels et annoncé que leur<br />
professionnalisme servirait <strong>de</strong> référence pour la<br />
création d’un Office Central <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s<br />
Mineurs et <strong>de</strong>s Personnes Vulnérables<br />
une expertise unique<br />
en faveur <strong>de</strong> l’enfance en danger<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
© Roger Sam/DL<br />
en charge <strong>de</strong>s mineurs en errance dans <strong>Paris</strong>.<br />
En 2004, elle a ainsi instruit 1143 affaires<br />
pénales et accueilli 1349 mineurs en danger.<br />
Accompagné du Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, M. Pierre<br />
Mutz, et <strong>de</strong> M. François Jaspart, Directeur<br />
Régional <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Judiciaire, le Ministre <strong>de</strong><br />
l’Intérieur s’est fait présenter les moyens<br />
dont disposent les 88 policiers <strong>de</strong> la Briga<strong>de</strong>,<br />
ainsi que les métho<strong>de</strong>s qu’ils utilisent. Lors <strong>de</strong><br />
sa visite <strong>de</strong> la salle d’audition <strong>de</strong>s mineurs victimes<br />
<strong>de</strong> violences sexuelles, M. <strong>de</strong> Villepin a<br />
constaté qu’une préoccupation constante animait<br />
les enquêteurs, celle <strong>de</strong> concilier les<br />
impératifs d’une enquête efficace et la nécessité<br />
<strong>de</strong> préserver la sensibilité <strong>de</strong>s jeunes<br />
enfants. Il a également évoqué, en dialoguant<br />
avec les policiers et avec la psychologue exerçant<br />
au sein <strong>de</strong> la BMP, l’importance <strong>de</strong> la<br />
reconnaissance, pour le jeune, <strong>de</strong> son statut<br />
<strong>de</strong> victime, <strong>de</strong> sa prise en charge psychologique<br />
et <strong>de</strong> celle <strong>de</strong> sa famille.<br />
Le Ministre s’est également fait expliquer le<br />
travail <strong>de</strong> la cellule <strong>de</strong> documentation et <strong>de</strong><br />
synthèse, chargée d’effectuer <strong>de</strong>s recoupements<br />
sur la base <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoires utilisés<br />
afin d’i<strong>de</strong>ntifier les auteurs d’agressions<br />
sexuelles non encore élucidées, et celui du<br />
groupe Internet, <strong>de</strong> plus en plus présent dans<br />
la lutte contre la « cyber-pédophilie ». Opérationnel<br />
<strong>de</strong>puis 1998, ce groupe connaît une<br />
activité croissante. En 2004, il a traité <strong>de</strong>ux<br />
fois plus <strong>de</strong> dossiers qu’en 2003 et interpellé<br />
58 individus diffusant <strong>de</strong> la pédopornographie<br />
M. Dominique <strong>de</strong> Villepin, accompagné par<br />
M. Pierre Mutz, a pu découvrir les moyens<br />
techniques <strong>de</strong>s policiers <strong>de</strong> la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Protection <strong>de</strong>s Mineurs pour i<strong>de</strong>ntifier les<br />
délinquants sexuels.<br />
sur le Net ou recherchant <strong>de</strong> jeunes<br />
« proies » sur les forums <strong>de</strong> discussion.<br />
Un dispositif national<br />
Soulignant que “la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s<br />
Mineurs <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong> est<br />
l’unique service en France traitant <strong>de</strong> façon<br />
globale la problématique <strong>de</strong>s mineurs victimes”,<br />
M. <strong>de</strong> Villepin a fait part, lors <strong>de</strong> sa<br />
visite, <strong>de</strong> sa volonté <strong>de</strong> voir cette expertise se<br />
généraliser à l’ensemble du territoire national<br />
et servir <strong>de</strong> modèle à la création d’une nouvelle<br />
structure au sein <strong>de</strong> la Direction Centrale<br />
<strong>de</strong> la Sécurité Publique du Ministère <strong>de</strong> l’Intérieur.<br />
Appelant à la mobilisation <strong>de</strong> tous<br />
pour combattre les atteintes faites aux plus<br />
jeunes, il a ainsi annoncé la mise en place prochaine<br />
d’un Office Central <strong>de</strong> Protection <strong>de</strong>s<br />
Mineurs et <strong>de</strong>s Personnes Vulnérables qui<br />
aura pour mission <strong>de</strong> coordonner et <strong>de</strong> soutenir<br />
l’action <strong>de</strong>s services spécialisés locaux,<br />
d’animer les coopérations interministérielles<br />
- notamment avec les Ministères <strong>de</strong> la Justice<br />
et <strong>de</strong> l’Éducation nationale - et internationales,<br />
ainsi que <strong>de</strong> proposer <strong>de</strong>s évolutions<br />
réglementaires et législatives dans le domaine<br />
<strong>de</strong> la protection <strong>de</strong>s mineurs.<br />
7
Respectivement installés sur <strong>de</strong>ux<br />
nouveaux sites au 27, boulevard<br />
Bourdon et au <strong>12</strong>/14, passage Dallery,<br />
les nouveaux commissariats centraux<br />
<strong>de</strong>s 4 ème et 11 ème arrondissements ont récemment<br />
ouvert leurs portes au public. Quelques<br />
mois seulement après l’inauguration <strong>de</strong>s<br />
13 000 m 2 du centre <strong>de</strong> police <strong>de</strong> la rue Albert<br />
dans le 13 ème arrondissement (voir <strong>Liaisons</strong><br />
n°84), ces réalisations, effectuées en un<br />
temps record, représentent pour le Service<br />
<strong>de</strong>s Affaires Immobilières <strong>de</strong> la PP (SAI) une<br />
réelle performance. Evaluées chacune à près<br />
<strong>de</strong> 9,5 millions d’euros, celles-ci s’inscrivent<br />
dans le vaste programme immobilier <strong>de</strong> 320<br />
millions d’euros engagé par la PP sur les crédits<br />
du Ministère <strong>de</strong> l’Intérieur et comportant<br />
23 grands projets échelonnés sur dix ans.<br />
Qualité <strong>de</strong> l’accueil,<br />
sécurité, conditions<br />
<strong>de</strong> travail…<br />
En tous domaines, ces <strong>de</strong>ux commissariats<br />
représentent une toute nouvelle génération<br />
<strong>de</strong> locaux <strong>de</strong> police, comme en témoigne<br />
Jean-Pierre Mérouze, commissaire central<br />
du 4 ème arrondissement : “Le bâtiment dont<br />
nous disposons aujourd’hui a été conçu pour<br />
faciliter et concilier la gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong><br />
nos missions. Il réunit toutes les caractéristiques<br />
permettant d’offrir le meilleur accueil<br />
au public, <strong>de</strong> répondre aux nombreux impératifs<br />
<strong>de</strong> sécurité, <strong>de</strong> prendre en compte les victimes<br />
avec tous les égards qui leur sont dus,<br />
<strong>de</strong> faire fonctionner dans <strong>de</strong>s conditions optimales<br />
un service opérationnel 24 heures sur<br />
24 et <strong>de</strong> fournir aux fonctionnaires un environnement<br />
et <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> travail sans<br />
précé<strong>de</strong>nt…”. Le commissariat du 4 ème pré-<br />
actualité<br />
Une nouvelle génération<br />
<strong>de</strong> commissariats<br />
Ouverts au public respectivement en février et<br />
en mai, les nouveaux commissariats centraux du<br />
4 ème et du 11 ème sont les <strong>de</strong>rniers-nés <strong>de</strong> la<br />
stratégie immobilière <strong>de</strong> gran<strong>de</strong> ampleur<br />
engagée par la PP. Visite guidée.<br />
sente un ratio <strong>de</strong> 7,<strong>85</strong> m 2 par<br />
fonctionnaire, soit le double <strong>de</strong><br />
ce qui existait auparavant, et<br />
dispose <strong>de</strong> plusieurs salles <strong>de</strong><br />
conférence et <strong>de</strong> réunion, ainsi<br />
qu’un espace exclusivement<br />
dévolu à la <strong>format</strong>ion.<br />
Confort et respect<br />
<strong>de</strong>s normes<br />
Les travaux, dont la partie dédiée à l’accueil<br />
est cofinancée par le Conseil Régional, ont<br />
été conduits dans le respect <strong>de</strong>s normes<br />
récemment entrées en vigueur. Concernant<br />
la charte Marianne et ses engagements en<br />
faveur du public, le choix <strong>de</strong>s matériaux ou<br />
l’utilisation <strong>de</strong> la lumière et <strong>de</strong> l’espace font<br />
<strong>de</strong>s halls d’accueil <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux commissariats<br />
<strong>de</strong>s lieux à la fois fonctionnels et chaleureux.<br />
Concernant l’attention accordée aux<br />
victimes, <strong>de</strong>s pièces sont dédiées exclusivement<br />
aux prises <strong>de</strong> plaintes pour une plus<br />
gran<strong>de</strong> confi<strong>de</strong>ntialité et la configuration<br />
<strong>de</strong>s locaux est étudiée pour éviter que les<br />
victimes ne rencontrent inopinément leurs<br />
agresseurs (entrées différentes, cheminements<br />
clos…).<br />
Fonctionnel et chaleureux, le hall d’accueil du commissariat<br />
central du 4 ème arrondissement offre également toutes les<br />
garanties <strong>de</strong> sécurité dont doivent disposer <strong>de</strong>s locaux <strong>de</strong><br />
police mo<strong>de</strong>rnes.<br />
Les opérations immobilières mettent en<br />
application les dispositions réglementaires<br />
prescrites par la circulaire du 11 mars 2003<br />
du Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur, <strong>de</strong> la Sécurité Intérieure<br />
et <strong>de</strong>s Libertés Locales relative à<br />
l’amélioration <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> à vue,<br />
pour lesquelles le SAI a mis au point un référentiel<br />
aujourd’hui reconnu nationalement.<br />
Les locaux permettent <strong>de</strong> façon systématique<br />
la détention en cellule individuelle dotée <strong>de</strong><br />
sanitaires et d’eau courante. Une pièce équipée<br />
est réservée à la préparation <strong>de</strong>s repas<br />
chauds qui doivent obligatoirement être distribués.<br />
Enfin, <strong>de</strong> nombreux efforts ont été<br />
accomplis en matière <strong>de</strong> sécurité : installation<br />
<strong>de</strong> châssis et <strong>de</strong> vitrages armés pareballe<br />
à toutes les fenêtres du rez-<strong>de</strong>-chaussée,<br />
sécurisation <strong>de</strong>s ouvrants pour éviter<br />
toute tentative d’évasion ou <strong>de</strong> suici<strong>de</strong>,<br />
recours important à la vidéo-surveillance…<br />
Le commissariat central du 4 ème arrondissement accueille :<br />
• les 367 policiers dédiés à la sécurité <strong>de</strong> l’arrondissement (auparavant répartis<br />
sur 2 sites).<br />
• les 40 fonctionnaires constituant l’état-major du 2 ème secteur <strong>de</strong> la DPUP, service<br />
territorial coordonnant l’action <strong>de</strong>s commissariats centraux <strong>de</strong>s 1 er , 2 ème , 3 ème ,<br />
4 ème , 10 ème , 18 ème et 19 ème arrondissements.<br />
• les 35 fonctionnaires <strong>de</strong> l’Unité In<strong>format</strong>ique et Bureautique <strong>de</strong> la DPUP (auparavant<br />
répartis sur 3 sites).<br />
Le commissariat central du 11 ème arrondissement regroupe 530 policiers auparavant<br />
répartis sur 4 sites.<br />
8 liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
© Michèle Sanchez/DL
© Dominique Mathieu/DL<br />
P our<br />
Mieux gérer<br />
les files d’attente<br />
la Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Générale<br />
(DPG), la réduction du temps d’attente<br />
<strong>de</strong>s usagers aux guichets constitue une priorité.<br />
A cet effet, elle multiplie les dispositifs<br />
concrets comme la généralisation du préaccueil<br />
permettant <strong>de</strong> mieux orienter chaque<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>, la plus gran<strong>de</strong> polyvalence <strong>de</strong>s guichets,<br />
ou encore les modalités <strong>de</strong> prise <strong>de</strong><br />
ren<strong>de</strong>z-vous. Une autre solution rési<strong>de</strong> dans<br />
l’installation <strong>de</strong> systèmes in<strong>format</strong>iques <strong>de</strong><br />
gestion <strong>de</strong>s files d’attentes.<br />
Ces dispositifs présentent trois avantages.<br />
Tout d’abord, les usagers sont informés sur<br />
le temps d’attente estimé et leur rang <strong>de</strong> passage,<br />
grâce à un panneau d’affichage électronique<br />
et un ticket. D’autre part, un logiciel<br />
intégré enregistre en temps réel l’évolution<br />
du délai d’attente ; il constitue un outil d’ai<strong>de</strong><br />
à la décision pour le responsable du site <strong>de</strong><br />
réception qui peut ainsi adapter le nombre<br />
<strong>de</strong>s agents à affecter aux guichets afin <strong>de</strong><br />
résorber les flux du public trop importants.<br />
Enfin, une fonction d’analyse statistique,<br />
selon la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> la journée ou <strong>de</strong> l’année,<br />
liaisons liaisons n°<strong>85</strong> n°<strong>85</strong> / avril / mars - mai - avril - juin - mai 2005 2005<br />
actualité<br />
Démarches administratives<br />
toujours plus au service du public<br />
Le nouveau centre <strong>de</strong> réception <strong>de</strong>s étrangers<br />
<strong>de</strong> la rue du Delta présente, sur une surface <strong>de</strong><br />
450 m 2 , <strong>de</strong> nombreuses améliorations pour<br />
l’accueil du public.<br />
Conformément aux engagements <strong>de</strong> la Charte<br />
Marianne en faveur <strong>de</strong>s usagers <strong>de</strong> l’administration<br />
(cf. <strong>Liaisons</strong> n°84), la PP, à travers sa Direction <strong>de</strong> la<br />
<strong>Police</strong> Générale, multiplie les initiatives concrètes pour<br />
améliorer l’accueil du public. Zoom sur les réalisations<br />
les plus récentes…<br />
fournit <strong>de</strong> nombreuses indications sur l’activité<br />
du site en termes <strong>de</strong> fréquentation, <strong>de</strong><br />
temps d’attente, <strong>de</strong> démarches permettant<br />
<strong>de</strong> délivrer une meilleure in<strong>format</strong>ion au<br />
public et d’améliorer la qualité du service<br />
rendu à l’usager.<br />
Equipant aujourd’hui les centres <strong>de</strong> réception<br />
<strong>de</strong>s étrangers <strong>de</strong> la rue Miollis et <strong>de</strong> la rue du<br />
Delta, l’antenne <strong>de</strong> police administrative du<br />
19 ème arrondissement et la salle d’accueil centrale<br />
<strong>de</strong>s cartes grises, les systèmes <strong>de</strong> gestion<br />
<strong>de</strong> files d’attente seront progressivement étendus<br />
aux principaux lieux d’accueil <strong>de</strong> la DPG.<br />
A vec<br />
Une plus gran<strong>de</strong><br />
proximité<br />
314 828 titres délivrés en 2004, les<br />
cartes grises constituent les documents<br />
administratifs les plus <strong>de</strong>mandés par les <strong>Paris</strong>iens.<br />
Afin <strong>de</strong> faciliter ce type <strong>de</strong> démarche<br />
Ouvert <strong>de</strong>puis le 17 mars, le centre <strong>de</strong><br />
réception <strong>de</strong>s étrangers (CRE) situé au<br />
6, rue du Delta dans le 9ème arrondissement,<br />
offre aux ressortissants étrangers souhaitant<br />
renouveler leur carte <strong>de</strong> séjour un cadre<br />
entièrement rénové, en remplacement <strong>de</strong>s<br />
anciens locaux du boulevard <strong>de</strong> Sébastopol.<br />
Conçu par le Service <strong>de</strong>s Affaires Immobilières<br />
en concertation avec la Direction <strong>de</strong> la<br />
<strong>Police</strong> Générale, ce nouveau site présente,<br />
sur une surface <strong>de</strong> près <strong>de</strong> 450 m2 , <strong>de</strong> nombreuses<br />
améliorations pour un accueil<br />
mo<strong>de</strong>rne et efficace : un sas d’entrée spa-<br />
administrative, la PP propose <strong>de</strong> nouveaux<br />
services aux usagers. Depuis le 1 er février, les<br />
<strong>Paris</strong>iens ont la possibilité d’effectuer certaines<br />
formalités concernant les cartes<br />
grises dans les antennes <strong>de</strong> police administrative,<br />
sans se rendre sur le site <strong>de</strong> l’Ile <strong>de</strong><br />
la Cité. Les particuliers peuvent ainsi obtenir<br />
une attestation d’i<strong>de</strong>ntification lorsque leur<br />
carte grise est perdue ou volée et qu’un<br />
contrôle technique doit être effectué. Ils peuvent<br />
obtenir aussi un certificat d’immatriculation<br />
en cas <strong>de</strong> modification ou <strong>de</strong> changement<br />
du nom du propriétaire suite à un jugement<br />
<strong>de</strong> divorce. Les sociétés peuvent pour leur<br />
part enregistrer un changement d’adresse<br />
dans <strong>Paris</strong> et <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r un duplicata pour<br />
leurs véhicules immatriculés à <strong>Paris</strong>.<br />
Par ailleurs, dans ce même esprit <strong>de</strong> proximité,<br />
les antennes <strong>de</strong> police administrative délivrent<br />
également, <strong>de</strong>puis le 1 er mai, les duplicata<br />
du permis <strong>de</strong> conduire. Ces titres sont<br />
délivrés dans un délai <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux semaines<br />
après le dépôt <strong>de</strong> la <strong>de</strong>man<strong>de</strong>.<br />
Un nouveau centre <strong>de</strong> réception <strong>de</strong>s étrangers<br />
cieux, <strong>de</strong>ux salles d’attente d’une capacité <strong>de</strong><br />
16 places munies <strong>de</strong> téléviseurs, un espace<br />
<strong>de</strong> jeux pour les enfants…<br />
Le centre possè<strong>de</strong> une capacité d’accueil<br />
d’environ 150 personnes par jour et, afin <strong>de</strong><br />
limiter au maximum les temps d’attente, la<br />
réception du public a lieu exclusivement sur<br />
ren<strong>de</strong>z-vous. Pour ce faire, un standard téléphonique<br />
<strong>de</strong> 16 postes a été mis en place. Cet<br />
ensemble constitue un site pilote dans le but<br />
<strong>de</strong> généraliser la prise <strong>de</strong> ren<strong>de</strong>z-vous téléphonique<br />
aux autres centres <strong>de</strong> réception <strong>de</strong>s<br />
étrangers <strong>de</strong> la capitale.<br />
9
Première intervention <strong>de</strong>s hommes <strong>de</strong> la BRB, le 27 février 1975 :<br />
une prise d’otages d’une dizaine d’heures dans une succursale <strong>de</strong><br />
la Société Centrale <strong>de</strong> Banque.<br />
Le 27 février 1975, avenue <strong>de</strong> la République,<br />
dans une succursale <strong>de</strong> la<br />
Société Centrale <strong>de</strong> Banque, se<br />
déroule le premier hold-up avec prise<br />
d’otages commis en France. Des dizaines<br />
d’inspecteurs <strong>de</strong> police en civil prennent position<br />
<strong>de</strong>vant le bâtiment. Il faudra dix longues<br />
heures pour connaître le dénouement <strong>de</strong><br />
cette situation délicate : libération <strong>de</strong>s<br />
otages, mais un caissier tué <strong>de</strong> sang-froid par<br />
<strong>de</strong>s malfaiteurs, dont l’un est abattu par la<br />
<strong>Police</strong>, les <strong>de</strong>ux autres réussissant à prendre<br />
la fuite avec un butin <strong>de</strong> 200 000 francs… Ce<br />
braquage constitue le baptême du feu <strong>de</strong> la<br />
toute nouvelle BRB, Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Répression du<br />
Banditisme, créée quelques semaines plus tôt<br />
à la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>.<br />
A partir <strong>de</strong> cette date, l’unité sera chargée<br />
<strong>de</strong>s enquêtes les plus délicates concernant le<br />
grand banditisme. De la traque du gang <strong>de</strong>s<br />
postiches à la mise en échec <strong>de</strong>s braqueurs<br />
<strong>de</strong> fourgons blindés, la BRB se forgera un<br />
nom et une réputation, aux côtés <strong>de</strong> ceux <strong>de</strong><br />
la “crim” ou <strong>de</strong>s “stups”, au sein <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s<br />
centrales <strong>de</strong> la PP. “Dès 1975, le ton est<br />
donné par 3 interventions lors d’attaques <strong>de</strong><br />
banques avec prise d’otages”, raconte le<br />
commissaire divisionnaire Jean-Jacques Herlem,<br />
sous-directeur <strong>de</strong>s services territoriaux<br />
<strong>de</strong> la Direction Régionale <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Judi-<br />
actualité<br />
30 ans <strong>de</strong> lutte c<br />
ciaire, ancien chef <strong>de</strong> la<br />
BRB ; “La briga<strong>de</strong> luttera<br />
contre une génération <strong>de</strong><br />
malfaiteurs ambitieux, organisant<br />
<strong>de</strong>s “gros coups”,<br />
ultra-violents, inventant <strong>de</strong>s<br />
mo<strong>de</strong>s opératoires toujours<br />
plus audacieux. Parallèlement<br />
à cela, elle fera également<br />
face à une délinquance<br />
<strong>de</strong> haut vol <strong>de</strong> plus en plus inventive : experts<br />
du cambriolage ou du vol à la tire, receleurs,<br />
faussaires, trafiquants d’objets d’art, <strong>de</strong> véhicules<br />
volés…”. Autant <strong>de</strong> domaines dans lesquels<br />
elle va également acquérir ses lettres<br />
<strong>de</strong> noblesse.<br />
© <strong>Paris</strong> Match<br />
L’enquête et la voie<br />
publique<br />
A sa création, la BRB reprend les attributions<br />
<strong>de</strong> la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Voie Publique, héritière <strong>de</strong> la<br />
Briga<strong>de</strong> <strong>Mo</strong>bile, spécialisée durant l’entre<strong>de</strong>ux-guerres<br />
dans l’arrestation<br />
<strong>de</strong>s malfaiteurs<br />
les plus violents, façon<br />
ban<strong>de</strong> à Bonnot. “Son<br />
organisation repose sur<br />
<strong>de</strong>ux piliers, le travail<br />
d’enquête classique et le<br />
travail d’initiative sur le<br />
terrain, la voie publique<br />
(la «VP»)”, précise Jean-<br />
Jacques Herlem ; “Elle<br />
va <strong>de</strong>voir exceller dans<br />
ces <strong>de</strong>ux domaines pour<br />
relever les défis qui l’atten<strong>de</strong>nt”.<br />
En effet, entre 1975 et<br />
1986, la première décennie<br />
<strong>de</strong> la BRB est marquée<br />
par le déchaînement<br />
d’une criminalité très violente<br />
qui fera, durant<br />
Créée le 3 février 1975, la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Répression du Banditisme est <strong>de</strong>puis<br />
30 ans en première ligne du combat<br />
contre la criminalité organisée.<br />
cette pério<strong>de</strong>, 43 victimes - convoyeurs, commerçants,<br />
passants, policiers et gendarmes.<br />
Ce sont, en 1976, les trois premières attaques<br />
<strong>de</strong> fourgons blindés, ou encore, en 1978, l’évasion<br />
<strong>de</strong> la Santé et la cavale <strong>de</strong> l’ennemi public<br />
n°1, Jacques Mesrine. La BRB réagit vivement<br />
en passant <strong>de</strong> 35 auteurs <strong>de</strong> vols à main<br />
armée interpellés en 1975 à plus <strong>de</strong> 200 en<br />
1984. Elle est présente sur tous les fronts, se<br />
dote <strong>de</strong> nouveaux groupes spécialisés<br />
(groupes nuit, vol <strong>de</strong> fret, synthèse criminelle…),<br />
démantèle <strong>de</strong>s trafics d’automobiles,<br />
arrête <strong>de</strong> nombreux receleurs… “La briga<strong>de</strong><br />
était sur le terrain jour et nuit. Sur la plupart<br />
<strong>de</strong>s affaires concernant un groupe, les autres<br />
venaient en renfort pour limiter les risques, et<br />
il y avait une très forte cohésion entre tous les<br />
collègues. D’ailleurs, on entrait à la BRB par<br />
cooptation”, se souvient le commandant Christian<br />
Roux, <strong>de</strong>puis 25 ans à la BRB. En 19<strong>85</strong>,<br />
lors <strong>de</strong> l’affaire Securicor, au terme <strong>de</strong> 4 mois<br />
<strong>de</strong> surveillance et d’enquête, 13 malfaiteurs<br />
sont interpellés les armes à la main alors<br />
Au cours <strong>de</strong>s trente <strong>de</strong>rnières années, <strong>Paris</strong> connaît plusieurs<br />
vagues d’attaques <strong>de</strong> fourgons. La BRB démantèle une à une les<br />
équipes <strong>de</strong> braqueurs.<br />
10 liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
© AFP
qu’ils s’apprêtent à attaquer un centre-fort à<br />
Courbevoie.<br />
La BRB se spécialise<br />
Ce coup <strong>de</strong> filet magistral marque le début<br />
d’une époque plus calme. L’action <strong>de</strong> la PJ<br />
parisienne et <strong>de</strong> la BRB a visiblement porté<br />
ses fruits. Durant une longue pério<strong>de</strong>, le rythme<br />
<strong>de</strong>s braquages sanglants se ralentit considérablement,<br />
malgré quelques affaires dramatiques<br />
comme celle <strong>de</strong> Champigny en 1987,<br />
qui coûte la vie à une fillette et à un convoyeur.<br />
A ce moment, les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la BRB évoluent.<br />
La briga<strong>de</strong> combat une délinquance <strong>de</strong><br />
plus en plus sophistiquée, à l’image <strong>de</strong> son<br />
groupe “vol à la tire” qui se spécialise dans la<br />
traque <strong>de</strong>s équipes internationales et notamment<br />
sud-américaines.<br />
C’est pourtant durant cette pério<strong>de</strong> clémente<br />
que va se dérouler un épiso<strong>de</strong> tragique. Le 9<br />
juillet 1986, une bombe est déposée dans un<br />
bâtiment <strong>de</strong> la PP par Max Frérot, l’artificier<br />
d’Action Directe. Elle fait un mort, le chef inspecteur<br />
divisionnaire Marcel Bas<strong>de</strong>vant, et<br />
une vingtaine <strong>de</strong> blessés graves. Ce lâche<br />
attentat, incompréhensible sur le moment,<br />
peut apparaître comme le fruit bien amer <strong>de</strong> la<br />
réussite <strong>de</strong> la BRB, <strong>de</strong>venue un symbole <strong>de</strong> la<br />
lutte contre la criminalité et <strong>de</strong> l’État <strong>de</strong> droit.<br />
Parmi les faits marquants <strong>de</strong>s année 90, cette<br />
découverte effectué en 1994 par le groupe <strong>de</strong><br />
répression <strong>de</strong>s vols d’objets d’art : plus d’un<br />
millier <strong>de</strong> violons, dont la restitution à leurs<br />
actualité<br />
ontre le crime organisé<br />
© BRB<br />
Dans les années 80, le groupe “Vols à la tire” <strong>de</strong><br />
la BRB interpelle <strong>de</strong> nombreux délinquants<br />
d’envergure internationale, notamment sudaméricains.<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
propriétaires légitimes donnera lieu à une<br />
exposition dans une gran<strong>de</strong> salle <strong>de</strong>s ventes<br />
parisienne. En 1996, les attaques <strong>de</strong> fourgons<br />
blindés et <strong>de</strong> centres-forts reprennent <strong>de</strong><br />
façon inquiétante. Jusqu’en 2000, on en compte<br />
28. Elles font 6 morts parmi les convoyeurs.<br />
“Il s’agit d’opérations spectaculaires, montées<br />
par <strong>de</strong>s équipes organisées en commando<br />
et lour<strong>de</strong>ment armées”, explique le commandant<br />
Michel Marszewski, 20 ans <strong>de</strong> BRB et<br />
aujourd’hui chef du groupe <strong>de</strong> répression <strong>de</strong>s<br />
vols à main armée. “Leurs métho<strong>de</strong>s ont évolué,<br />
entre autres avec l’emploi d’explosifs”.<br />
Avec détermination, à la suite d’enquêtes<br />
longues et minutieuses, la BRB i<strong>de</strong>ntifie et<br />
interpelle une à une ces nouvelles équipes. La<br />
<strong>de</strong>rnière tombe en mai 2003.<br />
Toujours en pointe<br />
Par ailleurs, le début <strong>de</strong>s années 2000 voit se<br />
développer <strong>de</strong>s mo<strong>de</strong>s opératoires aussi violents<br />
qu’expéditifs : agression avec séquestration<br />
à domicile (le<br />
saucissonnage), prise<br />
en otage <strong>de</strong>s techniciens<br />
<strong>de</strong> maintenance <strong>de</strong>s distributeursautomatiques,<br />
attaque <strong>de</strong>s<br />
bureaux <strong>de</strong> change à la<br />
masse ou à la voiture<br />
bélier… “Ces affaires<br />
ont révélé la montée en<br />
puissance <strong>de</strong> malfaiteurs<br />
jeunes, issus <strong>de</strong>s<br />
quartier difficiles, plus<br />
imprévisibles et impulsifs<br />
que leurs aînés”,<br />
commente le commandant Patrick Canner,<br />
chef du groupe <strong>de</strong>s enquêtes générales et<br />
<strong>de</strong>puis 15 ans à la BRB. “Nous avons modifié<br />
nos métho<strong>de</strong>s d’investigation pour contrer<br />
ces nouveaux truands, moins ancrés dans le<br />
“milieu”, plus volatiles. Le travail technique<br />
comme celui <strong>de</strong> la police scientifique et l’analyse<br />
<strong>de</strong> la téléphonie sont désormais tout<br />
aussi importants que la traque sur le terrain.”<br />
La réussite rési<strong>de</strong> également dans <strong>de</strong> nouveaux<br />
mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> collaboration entre services.<br />
Ainsi, <strong>de</strong>puis décembre 2002, le Préfet <strong>de</strong><br />
<strong>Police</strong>, Préfet <strong>de</strong> la Zone <strong>de</strong> Défense <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />
(qui couvre le territoire <strong>de</strong> l’Ile-<strong>de</strong>-France), a<br />
confié à la BRB l’animation d’une cellule<br />
régionale <strong>de</strong> coordination <strong>de</strong> l’in<strong>format</strong>ion<br />
opérationnelle concernant les attaques à<br />
main armée. A ce jour, celle-ci a permis d’interpeller<br />
plus <strong>de</strong> 150 délinquants.<br />
En 2005, la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Répression du Banditisme<br />
est plus que jamais à la pointe du combat<br />
contre la délinquance. Elle accueille en son<br />
sein <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong> jeunes policiers. Ceuxci<br />
ont à cœur “d’apprendre, <strong>de</strong> faire leurs<br />
preuves afin <strong>de</strong> marcher dans les traces <strong>de</strong>s<br />
plus anciens”, selon les mots d’un jeune brigadier<br />
dont l’âge, 28 ans, n’est même pas celui<br />
<strong>de</strong> la briga<strong>de</strong>. Des propos que ne peut qu’encourager<br />
Jean-Jacques Herlem : “La gran<strong>de</strong><br />
force <strong>de</strong> la BRB est la motivation et la disponibilité<br />
<strong>de</strong> ses fonctionnaires. Ils savent que,<br />
dans ce métier, on a toujours quelque chose à<br />
prouver. La lutte contre le grand banditisme,<br />
c’est avant tout une perpétuelle réinvention <strong>de</strong><br />
ses métho<strong>de</strong>s”, conclut-il.<br />
En mai 2003, la BRB interpelle 7 malfaiteurs<br />
alors qu’ils s’apprêtent à braquer un fourgon. La<br />
quantité d’armes et d’explosifs saisie est<br />
impressionnante.<br />
© BRB<br />
11
© Magalie Decatoire/DL<br />
Créé le 2 octobre 2003 pour faire reculer<br />
la délinquance dans les réseaux<br />
ferrés d’Ile-<strong>de</strong>-France, le Service<br />
Régional <strong>de</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong>s Transports a pour<br />
vocation <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>r, sous l’autorité<br />
unique du Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, l’ensemble <strong>de</strong>s<br />
services <strong>de</strong> l’Etat et <strong>de</strong>s transporteurs (RATP<br />
et SNCF) concourant à la sécurité <strong>de</strong>s transports<br />
en commun d’Ile-<strong>de</strong>-France. Relevant<br />
<strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong> Proximité<br />
<strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, il se compose<br />
aujourd’hui <strong>de</strong> 1 300 policiers dirigés par<br />
le commissaire divisionnaire Frédéric<br />
Dupuch. Un effectif qui lui permet <strong>de</strong> dépêcher<br />
chaque jour 166 équipes <strong>de</strong> trois policiers<br />
en patrouille dans plus <strong>de</strong> 1 000 rames<br />
<strong>de</strong> métro, trains <strong>de</strong> banlieue ou RER et <strong>de</strong><br />
sécuriser plus <strong>de</strong> 1 200 gares, avec le<br />
concours d’escadrons <strong>de</strong> gendarmerie mobile<br />
et d’unités <strong>de</strong> CRS et <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> sécurité<br />
interne <strong>de</strong> la RATP et <strong>de</strong> la SNCF. Le SRPT,<br />
qui a largement prouvé son efficacité avec<br />
une stabilisation ou une baisse, en Ile-<strong>de</strong>-<br />
France, <strong>de</strong> la plupart <strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> délinquance<br />
dans les transports publics en 2003 et en<br />
2004, poursuit sur sa lancée avec une régression,<br />
au cours <strong>de</strong>s trois premiers mois <strong>de</strong><br />
2005, <strong>de</strong> - <strong>12</strong>,4% <strong>de</strong>s vols à la tire, -3,3%<br />
d’agressions <strong>de</strong> voyageurs et -32,5% <strong>de</strong>s violences<br />
aux agents RATP ou SNCF.<br />
<strong>Mo</strong>ntée en puissance<br />
Grâce au renfort récent <strong>de</strong> <strong>12</strong>0 gardiens <strong>de</strong> la<br />
paix, le SRPT envisage d’accroître fortement<br />
actualité<br />
<strong>Police</strong> <strong>de</strong>s transports<br />
un dispositif en alerte permanente<br />
la sécurisation <strong>de</strong>s trains et <strong>de</strong>s gares posant<br />
le plus <strong>de</strong> problèmes. Parallèlement, il comporte<br />
un Service d’Accueil, <strong>de</strong> Recherche et<br />
d’Investigation Judiciaires (SARIJ) <strong>de</strong> 2<strong>85</strong><br />
fonctionnaires chargés d’enregistrer les<br />
plaintes <strong>de</strong>s voyageurs, d’interpeller les<br />
délinquants, <strong>de</strong> rédiger les procédures judiciaires<br />
à leur encontre et d’effectuer <strong>de</strong>s<br />
enquêtes. Au sein du SARIJ, passant <strong>de</strong> <strong>12</strong>0<br />
à 150 fonctionnaires en civil, la briga<strong>de</strong> anticriminalité<br />
du service intensifie pour sa part<br />
sa lutte contre les vols à la tire et toutes les<br />
formes <strong>de</strong> violence. Enfin, le développement<br />
du groupe <strong>de</strong> recherche et d’investigation<br />
permettra <strong>de</strong> lutter contre la délinquance<br />
organisée, notamment les réseaux d’adultes<br />
incitant <strong>de</strong>s centaines <strong>de</strong> mineurs <strong>de</strong>s pays<br />
<strong>de</strong> l’est à commettre <strong>de</strong>s délits dans tout le<br />
réseau ferré francilien.<br />
Un recours croissant<br />
à la technologie<br />
Pour assurer le comman<strong>de</strong>ment régional <strong>de</strong>s<br />
interventions, la Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine<br />
<strong>de</strong> Proximité dispose, <strong>de</strong>puis fin décembre<br />
2004, d’une salle dotée d’un pôle opérationnel<br />
régional “transports” assurant une liaison<br />
permanente entre les patrouilles du<br />
SRPT et les services territoriaux <strong>de</strong> police et<br />
<strong>de</strong> gendarmerie d’lle-<strong>de</strong>-France. Cette salle<br />
est reliée aux <strong>de</strong>ux postes <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment<br />
gérés par le SRPT, respectivement<br />
dédiés au pilotage <strong>de</strong>s effectifs sur le réseau<br />
RATP, “TN Métro” (contiguë au PC Sécurité <strong>de</strong><br />
Avec chaque jour plus <strong>de</strong><br />
7 millions <strong>de</strong> voyageurs en<br />
Ile-<strong>de</strong>-France, la sécurité <strong>de</strong>s<br />
transports en commun est<br />
un défi auquel le Service<br />
Régional <strong>de</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong>s<br />
Transports adapte son<br />
organisation et ses moyens.<br />
A l’occasion <strong>de</strong> sa visite au Service Régional <strong>de</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong>s Transports (SRPT), le 31 mars, M. Dominique <strong>de</strong> Villepin, Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur, <strong>de</strong> la Sécurité<br />
Intérieure et <strong>de</strong>s Libertés Locales, accompagné du Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, M. Pierre Mutz, a visité la salle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment “TN Métro” du SRPT (ci-<strong>de</strong>ssus)<br />
reliée au PC Sécurité <strong>de</strong> la RATP, que lui a présentée M. Eric Le Douaron, Directeur <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong> Proximité.<br />
la RATP) et sur le réseau SNCF, le “PC<br />
Corail”. Le regroupement, d’ici un an, <strong>de</strong> ces<br />
<strong>de</strong>ux salles au 54 quai <strong>de</strong> la Rapée, permettra<br />
<strong>de</strong> mieux gérer les inci<strong>de</strong>nts survenant sur la<br />
totalité du réseau ferroviaire et <strong>de</strong> réaffecter<br />
les effectifs excé<strong>de</strong>ntaires à <strong>de</strong>s patrouilles.<br />
Ces salles bénéficieront progressivement <strong>de</strong><br />
la technologie <strong>de</strong> pointe Acropol. Enfin, grâce<br />
au développement <strong>de</strong> la vidéosurveillance<br />
dans les quais, couloirs, stations et gares <strong>de</strong><br />
la RATP (6500 caméras) et <strong>de</strong> la SNCF (4000<br />
caméras) à l’horizon 2007, le SRPT disposera<br />
<strong>de</strong>s enregistrements nécessaires au suivi<br />
<strong>de</strong>s groupes <strong>de</strong> délinquants, à la surveillance<br />
<strong>de</strong>s lieux les plus exposés et à la recherche<br />
<strong>de</strong> preuves judiciaires. Constatant, lors <strong>de</strong> sa<br />
visite au SRPT le 31 mars, l’efficacité croissante<br />
<strong>de</strong> ce dispositif régional, M. Dominique<br />
<strong>de</strong> Villepin, Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur, <strong>de</strong> la Sécurité<br />
Intérieure et <strong>de</strong>s Libertés Locales, a<br />
annoncé la création <strong>de</strong> “services régionaux<br />
<strong>de</strong> transports” dans trois autres gran<strong>de</strong>s<br />
villes <strong>de</strong> France : Lille, Lyon et Marseille.<br />
En complément <strong>de</strong>s caméras progressivement<br />
installées dans les stations et<br />
les gares d’Ile-<strong>de</strong>-France, la vidéosurveillance<br />
dans les bus (actuellement<br />
en test à la RATP) offrira aux services <strong>de</strong><br />
police <strong>de</strong>s enregistrements visuels <strong>de</strong>s<br />
actes <strong>de</strong> délinquance et leur permettra<br />
<strong>de</strong> mieux lutter contre l’insécurité dans<br />
les transports en commun.<br />
<strong>12</strong> liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
© Franck Eynard/DL<br />
Un Picasso retrouvé<br />
par la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Répression du Banditisme<br />
Le 8 avril <strong>de</strong>rnier, le Directeur <strong>de</strong> la <strong>Police</strong><br />
Judiciaire, M. François Jaspart, a remis le<br />
tableau <strong>de</strong> Picasso retrouvé par la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Répression du Banditisme à M. Bruno Racine,<br />
Prési<strong>de</strong>nt du Centre Georges Pompidou.<br />
Tableaux, objets d’art, meubles, céramiques,<br />
livres anciens, manuscrits,<br />
timbres, antiquités <strong>de</strong> valeur… Lorsqu’ils font<br />
l’objet <strong>de</strong> vols, <strong>de</strong> recel, d’escroqueries ou<br />
d’abus <strong>de</strong> confiance, les objets d’art et les<br />
œuvres intellectuelles s’inscrivent dans les<br />
Selon le sondage effectué auprès <strong>de</strong>s personnels<br />
<strong>de</strong> la PP par le Service <strong>de</strong> la Communication<br />
et <strong>de</strong>s Relations Publiques, le<br />
magazine <strong>Liaisons</strong> est lu entièrement ou partiellement<br />
par plus <strong>de</strong> 80% <strong>de</strong>s personnes sondées.<br />
Sur la forme, 88% <strong>de</strong>s interviewés<br />
jugent la présentation plus claire et plus<br />
attrayante que lors du sondage précé<strong>de</strong>nt, en<br />
2000. Sur le fond, l’intérêt <strong>de</strong>s personnes<br />
interrogées est surtout axé sur les métiers <strong>de</strong><br />
enquêtes du groupe <strong>de</strong> répression<br />
du trafic <strong>de</strong>s œuvres d’art (dit<br />
groupe « Broc ») <strong>de</strong> la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Répression du Banditisme, l’une<br />
<strong>de</strong>s six briga<strong>de</strong>s centrales <strong>de</strong> la<br />
Direction Régionale <strong>de</strong> la <strong>Police</strong><br />
Judiciaire <strong>de</strong> la PP. Les victimes ?<br />
Des institutions (musées, administrations…),<br />
<strong>de</strong>s galeristes, <strong>de</strong>s<br />
commissaires-priseurs et <strong>de</strong>s antiquaires.<br />
Ainsi, le 14 mars 2004, le<br />
groupe « Broc » était saisi du vol<br />
d’un tableau <strong>de</strong> Picasso peint en<br />
1924, intitulé “Nature morte à la<br />
charlotte”, stocké dans les réserves <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />
Nord du centre national Georges Pompidou.<br />
L’enquête a conduit le groupe « Broc » à s’intéresser<br />
à <strong>de</strong>s trafiquants <strong>de</strong> stupéfiants liés à<br />
un employé du site ayant dérobé l’œuvre. C’est<br />
au domicile <strong>de</strong> l’un d’eux que, le 6 avril, le<br />
tableau a été découvert, conservé au milieu<br />
d’une double feuille cartonnée portant la mention<br />
« fragile ». Un beau succès pour la BRB,<br />
<strong>de</strong>venue incontournable dans la lutte contre le<br />
trafic d’œuvres d’art à <strong>Paris</strong>.<br />
Des concerts <strong>de</strong> plein air<br />
Comme chaque été, la Musique <strong>de</strong>s Gardiens <strong>de</strong> la Paix se<br />
produit dans le cadre <strong>de</strong> concerts <strong>de</strong> plein air dans différents<br />
lieux parisiens. Forte <strong>de</strong> <strong>12</strong>2 musiciens, cette unité<br />
<strong>de</strong> prestige <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong> possè<strong>de</strong> un répertoire<br />
alliant marches militaires, musiques <strong>de</strong> variété et<br />
jazz. Au programme, cette année, 23 prestations entre le<br />
jeudi 26 mai et le samedi 24 septembre, dont le 9 juin à 13h<br />
au square Jean XXIII, le 21 juin, pour la Fête <strong>de</strong> la musique,<br />
à 11h sur le Parvis Notre-Dame et à 17h dans la Cour Carrée<br />
du Louvre, le 26 juin à 15h dans le square <strong>de</strong> la Place<br />
<strong>de</strong>s Vosges, le 13 juillet à 13h square Jean XXIII ou encore le 8 septembre place Louis Lépine à <strong>12</strong>h.<br />
Retrouvez le programme complet sur le site Internet <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong> :<br />
http://www.prefecture-police-paris.interieur.gouv.fr<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
actualité<br />
© Franck Eynard/DL<br />
La PP “aime” son magazine<br />
la PP, les sujets historiques, la <strong>de</strong>scription <strong>de</strong>s<br />
services <strong>de</strong> la PP et son actualité.<br />
Parmi les fonctions attribuées au magazine, la<br />
principale consiste, selon les sondés, à faire<br />
découvrir d’autres fonctionnaires (96,5%), à<br />
délivrer <strong>de</strong>s in<strong>format</strong>ions utiles (95%), à donner<br />
les gran<strong>de</strong>s orientations <strong>de</strong> la PP (93%), à<br />
expliquer son fonctionnement (93%) et à en<br />
diffuser une image valorisante (88%).<br />
Pour vos suggestions : agnes.canavelis@ppol.mi<br />
Livres<br />
Le festin <strong>de</strong>s anges<br />
Après avoir<br />
été l’une<br />
<strong>de</strong>s premières<br />
femmes reçues<br />
au concours d’officier<br />
<strong>de</strong> police<br />
en 1969, Danielle<br />
Thiéry est<br />
aujourd’hui<br />
commissaire<br />
divisionnaire.<br />
Elle est également<br />
écrivain<br />
et compte plus<br />
d’une <strong>de</strong>mi-douzaine <strong>de</strong> romans policiers à<br />
son actif. Dans son <strong>de</strong>rnier livre, Le Festin<br />
<strong>de</strong>s anges, elle met en scène, avec une justesse<br />
où affleure parfois l’autobiographique,<br />
un personnage <strong>de</strong> femme commissaire<br />
enquêtant sur <strong>de</strong>s agressions<br />
d’enfant…<br />
20 €, 464 pages, Anne Carrière Edition noire<br />
Sapeurs-pompiers<br />
<strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />
P réfacé<br />
brèves<br />
par<br />
le général<br />
Bernard Périco,<br />
commandant la<br />
Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
sapeurs-pompiers<br />
<strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />
(BSPP), l’ouvrage<br />
<strong>de</strong> Didier<br />
Rolland,<br />
Sapeurs-pompiers<br />
<strong>de</strong> <strong>Paris</strong>,<br />
culture et traditions*,<br />
est un récit historique retraçant<br />
les premières années suivant la création<br />
<strong>de</strong> la briga<strong>de</strong>, en 1868. L’auteur,<br />
adjudant-chef à la BSPP et ancien membre<br />
<strong>de</strong> la rédaction du magazine Allo Dix-huit,<br />
revient avec érudition sur les mythes et les<br />
symboles qui ont forgé l’esprit du corps<br />
<strong>de</strong>s sapeurs-pompiers <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />
21 €, 138 pages, Atlante Editions<br />
13
© Roger Sam/DL<br />
Véhicules mal stationnés<br />
© Roger Sam/DL<br />
Un système d’enlèvements amélioré<br />
Pour mieux faire face aux<br />
2 600 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s quotidiennes<br />
d’enlèvements <strong>de</strong> véhicules en<br />
stationnement gênant à <strong>Paris</strong>,<br />
la PP se dote d’un dispositif<br />
<strong>de</strong> radiolocalisation<br />
sophistiqué. Explications.<br />
Stationnement <strong>de</strong>vant une entrée carrossable<br />
ou une caserne <strong>de</strong> pompiers,<br />
en double file ou dans un couloir bus…<br />
Chaque jour, à <strong>Paris</strong>, environ 2600 véhicules<br />
en stationnement gênant au regard du Co<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> la route (article R 417-10 principalement)<br />
sont passibles d’un enlèvement et d’une<br />
conduite dans l’une <strong>de</strong>s six préfourrières<br />
parisiennes, gérées par la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Police</strong>. Quelque 300 Agents <strong>de</strong> Surveillance<br />
<strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, équipant 29 véhicules TVE (trans-<br />
technologies<br />
Au fil <strong>de</strong>s menus déroulants proposés par son “Personal Digital Assistant”, l’Agent <strong>de</strong><br />
Surveillance <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> coche les in<strong>format</strong>ions permettant <strong>de</strong> transmettre sans erreur à la<br />
SIC les données nécessaires à l’enlèvement du véhicule.<br />
mission véhicule enlèvement), repèrent<br />
et verbalisent les stationnements<br />
gênants tout en transmettant l’immatriculation<br />
et la localisation <strong>de</strong>s véhicules<br />
incriminés à la Salle d’In<strong>format</strong>ion et <strong>de</strong><br />
Comman<strong>de</strong>ment « Enlèvements » <strong>de</strong> la<br />
Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong> Proximité<br />
<strong>de</strong> la PP. Opérationnel 7 jours sur 7, 24h sur<br />
24, cet état-major coordonne l’intervention<br />
<strong>de</strong>s 60 grues mises à disposition par <strong>de</strong>s<br />
sociétés privées et chargées d’acheminer<br />
chaque véhicule (ou poids lourd) vers la préfourrière<br />
affectée au secteur où il a été<br />
trouvé : Balard, Bercy, Foch, Les Halles,<br />
Pantin ou Pouchet.<br />
Augmenter le pourcentage<br />
d’enlèvements<br />
Alors que, jusqu’à présent, les ASP transmettaient<br />
à cette salle <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment leurs<br />
in<strong>format</strong>ions par radio ou au moyen d’ordinateurs<br />
embarqués dans leurs véhicules, la<br />
Sous-Direction <strong>de</strong>s Systèmes d’In<strong>format</strong>ion<br />
et <strong>de</strong> Communication (ex « SDIT ») <strong>de</strong> la<br />
Direction <strong>de</strong> la Logistique, en liaison avec les<br />
services <strong>de</strong> voie publique <strong>de</strong>s commissariats<br />
dont relèvent les ASP, a expérimenté un PC <strong>de</strong><br />
poche <strong>de</strong> type « Personal Digital Assistant »<br />
(PDA). En cours <strong>de</strong> généralisation, ce système<br />
simple à utiliser a pour vocation d’éliminer les<br />
erreurs commises dans la transmission <strong>de</strong>s<br />
données nécessaires aux enlèvements en<br />
proposant <strong>de</strong>s menus in<strong>format</strong>iques déroulants<br />
sur lesquels il suffit <strong>de</strong> cocher les bons<br />
items (notamment l’arrondissement, le nom<br />
<strong>de</strong> la voie, le numéro dans la voie, l’immatriculation,<br />
le co<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’infraction…). Chaque<br />
PDA étant relié à un secteur géographique<br />
d’enlèvement unique, ses messages sont<br />
immédiatement réceptionnés sur un poste<br />
Grâce à un logiciel <strong>de</strong> radiolocalisation faisant<br />
apparaître <strong>de</strong>s icônes <strong>de</strong> couleur, la position <strong>de</strong>s<br />
grues et leur mission en cours sont visualisées<br />
directement sur l'écran <strong>de</strong> chaque opérateur.<br />
dédié à cette même zone (et donc à la même<br />
préfourrière) au sein <strong>de</strong> la Salle d’In<strong>format</strong>ion<br />
et <strong>de</strong> Comman<strong>de</strong>ment « Enlèvements ». D’où<br />
un gain <strong>de</strong> temps considérable: “En une minute,<br />
ce dispositif permet à la SIC <strong>de</strong> recevoir 16<br />
fois plus <strong>de</strong> messages qu’avant en provenance<br />
<strong>de</strong>s ASP”, explique Daniel Bergès, chef du<br />
département radiocommunication opérationnelle<br />
(Direction <strong>de</strong> la Logistique) ; “Notre<br />
objectif est <strong>de</strong> pouvoir, grâce à cette rapidité,<br />
être plus réactif et d’améliorer le pourcentage<br />
d’enlèvements qui se situe autour <strong>de</strong> 25% sur<br />
un total <strong>de</strong> 2600 <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s”, précise le brigadier-major<br />
Jean-Pierre Lesage, chef <strong>de</strong> la SIC<br />
« Enlèvements ».<br />
Matériel GPS<br />
et ordinateur <strong>de</strong> bord<br />
Le dispositif <strong>de</strong>s enlèvements <strong>de</strong> la PP s’appuie<br />
également sur un système <strong>de</strong> radiolocalisation<br />
<strong>de</strong>s grues, expérimenté <strong>de</strong>puis dix ans,<br />
et permettant à chaque opérateur <strong>de</strong> la salle<br />
d’in<strong>format</strong>ion et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> visualiser<br />
sur un second écran l’emplacement précis<br />
et l’état <strong>de</strong>s missions <strong>de</strong> chacun <strong>de</strong>s engins<br />
affecté à son secteur. Sur le terrain, chaque<br />
grue est en effet dotée d’un matériel embarqué<br />
<strong>de</strong> géolocalisation GPS (Global Positioning<br />
System) permettant, à l’ai<strong>de</strong> d’une constellation<br />
<strong>de</strong> satellites, d’indiquer sa position,<br />
couplé au moyen <strong>de</strong> communication GPRS<br />
(General Packet Radio Service), qui assure les<br />
échanges d’in<strong>format</strong>ions avec la SIC. Grâce à<br />
ce système, l’opérateur <strong>de</strong> la SIC n’a plus qu’à<br />
repérer sur son écran la grue disponible la<br />
plus proche du véhicule à enlever, à saisir son<br />
numéro d’i<strong>de</strong>ntification sur son ordinateur et à<br />
la missionner. Sur son ordinateur <strong>de</strong> bord, le<br />
conducteur <strong>de</strong> la grue ainsi sollicité reçoit en<br />
temps réel un message l’avertissant <strong>de</strong> cette<br />
mission et lui précisant les coordonnées du<br />
véhicule à enlever. Il peut en retour avertir<br />
in<strong>format</strong>iquement la SIC <strong>de</strong> l’état d’avancement<br />
<strong>de</strong> l’enlèvement du véhicule, qui apparaît<br />
à travers l’icône représentant sa grue sur les<br />
écrans <strong>de</strong> géolocalisation <strong>de</strong> la SIC.<br />
14 liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
éussir la mo<strong>de</strong>rnisation<br />
D<br />
epuis environ <strong>de</strong>ux ans, la<br />
<strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong> vit à l’heure<br />
<strong>de</strong> la déconcentration budgétaire<br />
et <strong>de</strong> la globalisation <strong>de</strong>s crédits.<br />
Concrètement, cela signifie que les services<br />
opérationnels (commissariats centraux, briga<strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong> la police judiciaire…) sont désormais<br />
pleinement responsables <strong>de</strong> l’utilisation<br />
<strong>de</strong>s ressources financières qui leur sont<br />
allouées. En début d’année, ils reçoivent une<br />
enveloppe budgétaire globale qu’ils répartissent<br />
entre leurs différentes dépenses <strong>de</strong><br />
fonctionnement et d’équipement : mobilier,<br />
véhicules, armes, fournitures <strong>de</strong> bureau…<br />
Si, en cours d’exercice, ils réalisent <strong>de</strong>s économies<br />
sur l’un <strong>de</strong>s postes, ils peuvent redéployer<br />
à leur convenance les sommes dégagées.<br />
Par exemple, <strong>de</strong>s économies <strong>de</strong> téléphonie<br />
sont susceptibles d’être transformées<br />
en achat <strong>de</strong> mobilier, d’équipement in<strong>format</strong>ique<br />
ou d’armement spécifique.<br />
Un espace <strong>de</strong> travail<br />
partagé<br />
Ce nouveau mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> gestion, garantissant<br />
une comman<strong>de</strong> publique optimisée et mieux<br />
adaptée aux besoins <strong>de</strong>s services, n’aurait pu<br />
être mise en place sans un outil in<strong>format</strong>ique<br />
partagé, dénommé Gibus. Conçue et développée<br />
par le Ministère <strong>de</strong> l’Intérieur, cette<br />
application budgétaire a été introduite en<br />
2002 à la PP par la Direction <strong>de</strong>s Finances, <strong>de</strong><br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
la Comman<strong>de</strong> Publique et <strong>de</strong> la Performance<br />
(DFCPP). En janvier 2004, une direction d’application<br />
(DA) Gibus a été créée au sein <strong>de</strong> la<br />
DFCPP afin d’assurer un fonctionnement optimum<br />
du nouveau logiciel. Cette structure fixe<br />
les modalités d’utilisation <strong>de</strong> Gibus et en<br />
assure, par ailleurs, la maintenance et le<br />
paramétrage. De plus, elle conduit <strong>de</strong> nombreuses<br />
actions <strong>de</strong> <strong>format</strong>ion auprès <strong>de</strong> l’ensemble<br />
<strong>de</strong>s personnels <strong>de</strong> la PP, édite un<br />
manuel d’utilisation ainsi qu’une lettre électronique<br />
hebdomadaire permettant <strong>de</strong> délivrer<br />
une in<strong>format</strong>ion réactive et <strong>de</strong> régler<br />
rapi<strong>de</strong>ment les problèmes rencontrés par les<br />
utilisateurs. “Plus qu’un simple logiciel,<br />
Gibus est l’instrument permettant <strong>de</strong> mo<strong>de</strong>rniser<br />
radicalement les métho<strong>de</strong>s <strong>de</strong> gestion”,<br />
précise Bogdan Kochowicz, chef <strong>de</strong> la DA<br />
Gibus. “Il constitue un espace <strong>de</strong> travail commun<br />
rassemblant les financiers (attribuant<br />
les crédits, à l’exemple <strong>de</strong> la DFCPP), les<br />
clients (passant comman<strong>de</strong>, à l’image <strong>de</strong> tous<br />
les services opérationnels), et enfin le gestionnaire<br />
(exécutant les comman<strong>de</strong>s ou fournissant<br />
<strong>de</strong>s prestations, comme la Direction<br />
<strong>de</strong> la Logistique).”<br />
Visibilité et rapidité<br />
Aujourd’hui, Gibus représente, au sein <strong>de</strong> la<br />
PP, un réseau <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 450 utilisateurs et a<br />
déjà apporté <strong>de</strong>s progrès significatifs dans<br />
plusieurs domaines. Tout d’abord, en termes<br />
GIBUS<br />
La mo<strong>de</strong>rnisation <strong>de</strong> la<br />
<strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, c’est<br />
aussi l’amélioration <strong>de</strong> la<br />
gestion <strong>de</strong>s crédits avec<br />
l’objectif <strong>de</strong> fournir <strong>de</strong>s<br />
moyens <strong>de</strong> qualité aux<br />
services. Pour ce faire,<br />
un outil in<strong>format</strong>ique<br />
partagé a été mis en place :<br />
l’application GIBUS.<br />
pour un meilleur pilotage budgétaire<br />
<strong>de</strong> visibilité : grâce à l’édition <strong>de</strong> nombreux<br />
tableaux <strong>de</strong> bord, le système permet <strong>de</strong><br />
suivre en temps réel l’évolution <strong>de</strong>s dépenses<br />
et <strong>de</strong> connaître <strong>de</strong> manière instantanée les<br />
crédits encore disponibles. Il s’agit là d’une<br />
avancée décisive en matière <strong>de</strong> pilotage, <strong>de</strong><br />
prévision et d’évaluation budgétaire.<br />
Concernant la rapidité <strong>de</strong>s prestations, le<br />
logiciel a considérablement réduit le temps <strong>de</strong><br />
traitement <strong>de</strong>s bons <strong>de</strong> comman<strong>de</strong> émis par<br />
les services clients d’une vingtaine <strong>de</strong> jours à<br />
quelques minutes, dans les cas les plus<br />
urgents. Enfin, en harmonisant les procédures<br />
<strong>de</strong> comman<strong>de</strong> et <strong>de</strong> facturation, Gibus<br />
contribue à renforcer la conformité <strong>de</strong>s pratiques<br />
en vigueur à la PP aux règles du co<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s marchés et <strong>de</strong> la comptabilité publique.<br />
A l’origine conçu pour les seuls services <strong>de</strong><br />
police, Gibus a été récemment adapté pour<br />
être étendu à la gestion d’une partie <strong>de</strong>s crédits<br />
<strong>de</strong>s directions administratives. Dans les<br />
mois et les années à venir, le logiciel est<br />
appelé à poursuivre sa généralisation. Il<br />
<strong>de</strong>vra également, dès 2006, prendre en<br />
compte les règles introduites par la Loi<br />
Organique relative aux Lois <strong>de</strong> Finances<br />
(LOLF). “Le fait que Gibus s’affirme comme<br />
le logiciel <strong>de</strong> référence pour la gestion <strong>de</strong>s<br />
budgets globalisés à la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong><br />
témoigne d’un certain succès qui doit beaucoup<br />
à la mobilisation <strong>de</strong> tous et à une nouvelle<br />
façon <strong>de</strong> travailler en commun”, conclut<br />
Bogdan Kochowicz.<br />
15
© Florence Durand / Sipa<br />
Vous êtes aujourd’hui la seule<br />
femme démineur <strong>de</strong> France, un<br />
métier que vous exercez au service<br />
du déminage du Laboratoire<br />
Central <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong><br />
<strong>de</strong> <strong>Police</strong>. Comment êtes-vous<br />
parvenue à ce poste ?<br />
Ma passion pour le secteur <strong>de</strong>s explosifs<br />
remonte à 1997, alors que j’occupais un<br />
poste <strong>de</strong> technicienne au Laboratoire Central<br />
où j’étais chargée <strong>de</strong> rechercher <strong>de</strong>s traces<br />
d’explosifs sur les lieux d’attentats. Titulaire<br />
d’une licence <strong>de</strong> biochimie, j’étais captivée<br />
par l’analyse <strong>de</strong> ces substances. Après avoir<br />
occupé plusieurs autres fonctions en police<br />
technique et scientifique, je suis revenue à<br />
métier<br />
Delphine Gallet, femme démineur<br />
la passion du terrain<br />
Captivée par le secteur <strong>de</strong>s explosifs, Delphine Gallet est la<br />
seule femme à exercer le métier <strong>de</strong> démineur en France.<br />
cette première passion et<br />
me suis intéressée au<br />
métier <strong>de</strong> démineur en<br />
découvrant que le concours<br />
était ouvert aux femmes.<br />
Aucune, jusque-là, ne s’y<br />
était jamais présentée.<br />
Après le concours, j’ai intégré<br />
le service du déminage<br />
du Laboratoire Central, en<br />
novembre 2003.<br />
En quoi consistent<br />
vos missions ?<br />
Essentiellement en interventions<br />
sur <strong>de</strong>s colis<br />
abandonnés dans <strong>de</strong>s lieux<br />
publics : métro, jardins<br />
publics… La manœuvre<br />
consiste toujours à démanteler<br />
un éventuel engin<br />
explosif dissimulé dans le<br />
colis, <strong>de</strong> manière à le neutraliser.<br />
Lorsque nous arrivons<br />
sur les lieux suite à un<br />
appel <strong>de</strong>s forces <strong>de</strong> police,<br />
nous essayons d’obtenir le<br />
maximum <strong>de</strong> renseignements<br />
sur les circonstances<br />
<strong>de</strong> la découverte <strong>de</strong> l’objet suspect<br />
afin d’utiliser la métho<strong>de</strong> la plus adéquate :<br />
usage du robot, ouverture du sac suspect à<br />
distance à l’ai<strong>de</strong> d’un explosif pour voir ce<br />
qu’il contient, etc.<br />
N’avez-vous jamais peur ?<br />
Je ne pense pas au danger. En posant le<br />
dispositif <strong>de</strong> neutralisation, je suis très<br />
concentrée tout en veillant à ce que personne<br />
n’entre à l’intérieur du périmètre <strong>de</strong><br />
sécurité mis en place par la police autour<br />
du colis. Nous respectons toutes les<br />
consignes <strong>de</strong> pru<strong>de</strong>nce. De plus, nous nous<br />
entraînons souvent en prévision <strong>de</strong> situations<br />
dangereuses.<br />
Quel est le rythme<br />
<strong>de</strong> vos interventions ?<br />
Il n’y a pas <strong>de</strong> règle, c’est une affaire <strong>de</strong> circonstances.<br />
Après la psychose liée à l’attentat<br />
<strong>de</strong> Madrid du 11 mars 2004, nous avions<br />
plus <strong>de</strong> 20 interventions par jour. En pério<strong>de</strong><br />
calme, il y en a 4 ou 5. Mais nous avons<br />
d’autres missions, comme les visites <strong>de</strong> sécurité<br />
sur les lieux où doivent se rendre <strong>de</strong>s<br />
personnalités <strong>de</strong> haut rang. On vérifie qu’il<br />
n’y ait pas d’engin ou <strong>de</strong> bombe dissimulé sur<br />
place avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s chiens <strong>de</strong> l’Unité cynophile<br />
<strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong><br />
Proximité ( PP) spécialisés dans la détection<br />
d’explosifs.<br />
Nous procédons aussi à <strong>de</strong>s enlèvements <strong>de</strong><br />
munitions - obus, bombes - trouvés parfois<br />
par <strong>de</strong>s ouvriers sur <strong>de</strong>s chantiers ou entreposés<br />
comme « souvenirs » <strong>de</strong> guerre dans<br />
<strong>de</strong>s greniers <strong>de</strong> particuliers. Nous menons<br />
également <strong>de</strong>s perquisitions avec la Briga<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Recherche et d’Intervention pour récupérer<br />
<strong>de</strong>s armes dangereuses - grena<strong>de</strong>s,<br />
lance-roquettes - dans le cadre d’affaires <strong>de</strong><br />
grand banditisme.<br />
N’est-ce pas difficile d’être<br />
une femme dans un milieu<br />
totalement masculin ?<br />
Au départ, on vous attend « au tournant ».<br />
J’avais quelques appréhensions, mais j’ai été<br />
agréablement surprise par l’accueil qui m’a<br />
été réservé.<br />
Où vous voyez-vous dans<br />
quelques années ?<br />
Dans le même service. J’aime être toujours<br />
sur le terrain, au contact <strong>de</strong>s particuliers,<br />
<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police, et j’ai le privilège <strong>de</strong><br />
pénétrer dans <strong>de</strong>s lieux auxquels je n’aurais<br />
pas accès si je n’étais pas tenue d’y effectuer<br />
<strong>de</strong>s visites <strong>de</strong> sécurité. J’ai vraiment<br />
trouvé ma voie.<br />
16 liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
La vie à tout prix<br />
En ce 20 novembre 2004, à 20h20, Michel<br />
Favoulet, Agent <strong>de</strong> Surveillance <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> au<br />
sein <strong>de</strong>s Compagnies centrales <strong>de</strong> circulation<br />
<strong>de</strong> la PP, attend sur le quai <strong>de</strong> la station Gare<br />
<strong>de</strong> Lyon le RER qui doit le ramener chez lui.<br />
Soudain, un homme <strong>de</strong>scend sur la voie,<br />
s’acheminant vers un tunnel. “En dix<br />
secon<strong>de</strong>s, je réalise que cet homme va forcément<br />
se faire écraser ou se faire aspirer par<br />
la vitesse d’un train, tandis que je vois mon<br />
RER approcher dans son dos. Dans un réflexe,<br />
je sors ma carte <strong>de</strong> service et l’agite désespérément<br />
<strong>de</strong>vant le conducteur, qui stoppe la<br />
rame aussi rapi<strong>de</strong>ment qu’il le peut”, raconte-t-il<br />
; “Je lui explique qu’un homme vient <strong>de</strong><br />
s’engouffrer dans le tunnel <strong>de</strong>vant nous et<br />
qu’il faut à tout prix aller le récupérer. Je<br />
monte alors dans la rame et nous décidons <strong>de</strong><br />
le rejoindre à toute petite vitesse. Une fois<br />
l’homme repéré, je <strong>de</strong>scends sur la voie, l’interpelle<br />
en douceur et le fais monter dans le<br />
train avec l’ai<strong>de</strong> du conducteur”. L’homme,<br />
qui avait voulu se suici<strong>de</strong>r, est pris en charge<br />
par les forces <strong>de</strong> police à la station suivante.<br />
“Je suis fier d’avoir sauvé cet homme”, souligne<br />
Jean-Michel Favoulet, “Car même si la<br />
vie est difficile - et je peux en témoigner en<br />
tant qu’enfant <strong>de</strong> la DDASS - elle doit être<br />
préservée à tout prix. C’est d’ailleurs pour<br />
porter assistance aux autres que j’ai choisi<br />
d’exercer ce métier, sous quelque facette que<br />
ce soit, y compris pour fluidifier la circulation<br />
et éviter les bouchons aux automobilistes, ce<br />
qui constitue ma fonction <strong>de</strong> base. Ce fait a<br />
tranches <strong>de</strong> vie<br />
Drames et actes héroïques<br />
Ils sont policiers ou agents <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>. Au<br />
cœur <strong>de</strong> la vie urbaine et <strong>de</strong> ses drames, ils vivent <strong>de</strong>s<br />
moments forts. Témoignages.<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
renforcé ma conviction que nous <strong>de</strong>vons, en<br />
tant que forces <strong>de</strong> police, être constamment<br />
en alerte”.<br />
Des questions<br />
obsédantes<br />
1996. La briga<strong>de</strong> criminelle se rend sur une<br />
scène <strong>de</strong> crime, dans un pavillon <strong>de</strong> Sceaux.<br />
Au rez-<strong>de</strong>-chaussée, Michel Vielfaure, à<br />
l’époque enquêteur, et ses collègues découvrent<br />
un petit garçon mort, recroquevillé<br />
dans son lit. Au bout d’un escalier en colimaçon,<br />
sa mère est retrouvée pendue. Près d’elle<br />
gît un <strong>de</strong>uxième petit garçon, une cor<strong>de</strong><br />
autour du cou, une couverture posée sur lui<br />
comme pour lui éviter d’attraper froid. Un peu<br />
plus loin, dans la chambre <strong>de</strong>s parents, le<br />
père est également retrouvé mort. L’enquête<br />
montrera que c’est la mère qui a tué les<br />
siens. “Dans cette affaire, plusieurs faits<br />
m’interpellent toujours, plusieurs années<br />
après”, confie Michel Vielfaure, aujourd’hui<br />
commandant chef <strong>de</strong> groupe à la briga<strong>de</strong> criminelle<br />
; “Il y a évi<strong>de</strong>mment l’horrible découverte<br />
<strong>de</strong> ces enfants. Ensuite, ce geste <strong>de</strong> la<br />
couverture jetée par la mère sur son fils mort<br />
ou appelé à mourir, ce sursaut d’instinct<br />
maternel, m’a troublé. Il évoquait le rôle protecteur<br />
d’une mère qui a pourtant ôté la vie à<br />
ses propres enfants. Elle a aussi décimé<br />
toute sa famille et par cet acte s’est attaquée<br />
à cette notion si importante <strong>de</strong> noyau familial.<br />
Autre gran<strong>de</strong> question : pourquoi ce geste ?<br />
Le témoignage <strong>de</strong>s proches n’a rien donné.<br />
Un manque d’explication logique à ce point<br />
dans une affaire, c’est rare et montre les<br />
limites d’une enquête”, fait-il remarquer.<br />
“Cette scène <strong>de</strong> crime est présente dans ma<br />
mémoire et me laisse encore perplexe. Elle<br />
montre combien les être humains sont divers<br />
et complexes. Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’aspect dramatique<br />
<strong>de</strong>s situations auxquelles nous sommes<br />
confrontés, je considère que l’une <strong>de</strong>s<br />
gran<strong>de</strong>s richesses <strong>de</strong> notre métier est <strong>de</strong><br />
nous faire découvrir différents milieux<br />
sociaux et profils psychologiques”.<br />
Gérer l’imprévu<br />
En ce début <strong>de</strong> matinée du 10 septembre<br />
2004, Yves Gaël, gardien <strong>de</strong> la paix à la<br />
Compagnie <strong>de</strong> Gar<strong>de</strong> <strong>de</strong> l’Elysée, est en<br />
patrouille dans la rue du Faubourg Saint-<br />
Honoré. Soudain, une femme en pyjama paniquée<br />
sort d’un immeuble en hurlant qu’il y a<br />
le feu au <strong>de</strong>uxième étage. Le jeune policier<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> alors à un collègue d’alerter les<br />
pompiers tout en le prévenant qu’il va entrer<br />
dans l’immeuble. “En apnée à cause <strong>de</strong> la<br />
fumée, je suis monté au premier étage. Là, se<br />
trouvait une personne que j’ai aidée à sortir<br />
dans la rue. Je suis ensuite monté au <strong>de</strong>uxième<br />
étage, où une personne gisait sur le sol.<br />
Je l’ai aidée à se relever et à quitter les lieux.<br />
Retournant au <strong>de</strong>uxième étage, j’ai ouvert la<br />
porte d’un appartement pour voir si quelqu’un<br />
s’y trouvait. La tête me tournait, j’entendais<br />
le crépitement <strong>de</strong>s flammes. Ne<br />
voyant personne, je suis monté au troisième<br />
et <strong>de</strong>rnier étage, où j’ai aidé <strong>de</strong>ux personnes<br />
à <strong>de</strong>scendre. Retourné à cet étage, j’ai trouvé<br />
une personne endormie dans un appartement,<br />
que j’ai également évacuée. A l’arrivée<br />
<strong>de</strong>s pompiers, j’ai relâché mes efforts et c’est<br />
seulement à ce moment que j’ai ressenti <strong>de</strong><br />
forts maux <strong>de</strong> tête. J’ai compris à quel point<br />
on pouvait s’oublier dans l’effort”. Et Yves<br />
Gaël <strong>de</strong> conclure : “Je suis fier d’avoir sauvé<br />
ces personnes, mais je prends conscience<br />
que ce type <strong>de</strong> situation imprévisible peut<br />
s’imposer à moi tous les jours dans le cadre<br />
<strong>de</strong> mon métier. Depuis, j’admire encore plus<br />
les pompiers, dont c’est le quotidien”.<br />
17
18<br />
“<br />
<strong>Mo</strong>n voisin écoute sa télévision à<br />
fond”, “Le chien <strong>de</strong> ma voisine<br />
aboie toute la journée”…Des<br />
appels <strong>de</strong> ce type concernant <strong>de</strong>s tapages<br />
diurnes ou nocturnes, les commissariats<br />
parisiens en reçoivent tout au long <strong>de</strong> l’année.<br />
“Une équipe <strong>de</strong> policiers est chaque fois<br />
dépêchée sur place pour constater la nuisance<br />
sonore et résoudre d’abord l’affaire à<br />
l’amiable”, explique le commissaire Daniel<br />
Padoin, chef du Service <strong>de</strong> Protection, d’Etu<strong>de</strong><br />
et d’Orientation Antidélinquance <strong>de</strong> la<br />
Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong> Proximité ;<br />
“Si le fauteur <strong>de</strong> trouble persiste, les policiers<br />
peuvent retourner à son domicile constater la<br />
situation et dresser à son encontre un procès-verbal<br />
correspondant à une contravention<br />
<strong>de</strong> 3 ème classe pouvant aller jusqu’à 450<br />
euros. Mais très souvent, la négociation est<br />
efficace, même si, en 2004, les 20 commissariats<br />
centraux d’arrondissement ont dressé<br />
2 973 procès-verbaux pour tapage nocturne<br />
ou diurne.”<br />
Quand la musique<br />
n’adoucit plus les moeurs<br />
Autre source <strong>de</strong> nuisance : la musique émise<br />
par les établissements recevant du public<br />
(débits <strong>de</strong> boissons, restaurants…), pour<br />
laquelle <strong>de</strong>s plaintes sont aussi formulées<br />
auprès <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police. “Là encore, les<br />
policiers optent d’abord pour un règlement à<br />
l’amiable en <strong>de</strong>mandant à l’exploitant <strong>de</strong><br />
baisser le son. Si un riverain se plaint <strong>de</strong> nouveau,<br />
ils retournent verbaliser le responsable”,<br />
précise Daniel Padoin. L’exploitant<br />
est en outre convoqué au Bureau <strong>de</strong> police<br />
administrative et <strong>de</strong>s instructions judiciaires,<br />
où il doit présenter son « étu<strong>de</strong> d’impact ».<br />
Obligatoire <strong>de</strong>puis décembre 1999 pour tous<br />
les établissements diffusant <strong>de</strong> la musique<br />
mission<br />
...<br />
Lutte contre le bruit :<br />
Une <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la population et une<br />
concentration d’activités comme celles <strong>de</strong> la<br />
capitale engendrent une multitu<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
nuisances sonores. Ressenti comme l’un<br />
<strong>de</strong>s fléaux <strong>de</strong> la vie citadine, le bruit<br />
mobilise fortement la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>.<br />
amplifiée <strong>de</strong> manière régulière,<br />
celle-ci fait notamment état <strong>de</strong>s<br />
travaux effectués par l’exploitant<br />
pour limiter les nuisances sonores.<br />
Le défaut d’étu<strong>de</strong> d’impact est passible<br />
d’une contravention <strong>de</strong> 5 ème classe<br />
(1500 euros). En cas <strong>de</strong> nouvelle plainte,<br />
le commissariat peut <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r au Bureau<br />
<strong>de</strong>s Actions et <strong>de</strong> la Protection Sanitaires <strong>de</strong><br />
la PP (voir ci-après) <strong>de</strong> proposer une fermeture<br />
administrative, pour une durée <strong>de</strong> 9<br />
jours, cumulable jusqu’à trois mois en cas <strong>de</strong><br />
récidive, et qui sera signée par le Préfet <strong>de</strong><br />
<strong>Police</strong>. “Mais la plupart du temps, le tapage<br />
n’est qu’un <strong>de</strong>s motifs <strong>de</strong> la fermeture administrative.<br />
Un établissement à problèmes<br />
cumule souvent les infractions : non-respect<br />
Les inspecteurs <strong>de</strong> salubrité effectuent<br />
<strong>de</strong>s relevés sonométriques au domicile<br />
<strong>de</strong>s plaignants.<br />
© Mickaël Bougouin<br />
<strong>de</strong>s horaires<br />
d’ouverture ou <strong>de</strong> fermeture, trafic <strong>de</strong> stupéfiants,<br />
rixes à répétition…”, souligne Daniel<br />
Padoin.<br />
Des relevés sur le terrain<br />
Si les commissariats interviennent ponctuellement<br />
contre ce type <strong>de</strong> nuisances, le Bureau<br />
<strong>de</strong>s Actions et <strong>de</strong> la Prévention Sanitaires<br />
(Direction <strong>de</strong>s Transports et <strong>de</strong> la Protection<br />
du Public, sous-direction <strong>de</strong> la protection<br />
sanitaire) s’y consacre pleinement.<br />
Responsable, entre autres, <strong>de</strong> toute la police<br />
administrative relative aux débits <strong>de</strong> boissons,<br />
ce service a pour mission <strong>de</strong> prévenir<br />
les nuisances sonores pouvant émaner <strong>de</strong>s<br />
quelque 18 830 établissements accueillant du<br />
public et diffusant <strong>de</strong> la musique amplifiée :<br />
discothèques, « bars à ambiance », cyberespaces,<br />
salles <strong>de</strong>s fêtes…Sa référence permanente<br />
est le décret du 15 décembre 1998,<br />
qui fixe <strong>de</strong>s seuils limites d’émissions sonores<br />
et les sanctions encourues par les contrevenants.<br />
Premier volet <strong>de</strong> son action : la tranquillité<br />
du voisinage. “3000 plaintes <strong>de</strong> riverains<br />
parviennent chaque année à la sousdirection<br />
<strong>de</strong> la protection sanitaire. Lorsqu’il<br />
s’agit d’un établissement diffusant <strong>de</strong> la<br />
musique amplifiée, notre premier réflexe est<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
<strong>de</strong> consulter l’étu<strong>de</strong> d’impact <strong>de</strong> l’établissement.<br />
Ensuite, nous dépêchons <strong>de</strong>s inspecteurs<br />
<strong>de</strong> salubrité au domicile <strong>de</strong>s plaignants,<br />
<strong>de</strong> jour comme <strong>de</strong> nuit, afin <strong>de</strong> constater, à<br />
l’ai<strong>de</strong> d’un sonomètre, la réalité <strong>de</strong> la nuisance<br />
sonore”, explique Léo Dembak, chef du<br />
pôle Etu<strong>de</strong>s, évaluation et affaires juridiques<br />
<strong>de</strong> la sous-direction <strong>de</strong> la protection sanitaire ;<br />
“Chaque inspecteur se déplace une première<br />
fois pour mesurer le bruit ambiant en temps<br />
normal sans nuisance, et une<br />
secon<strong>de</strong> fois au moment où se<br />
produit la nuisance”, poursuitelle.<br />
Baptisée « émergence<br />
sonore », la différence entre<br />
ces <strong>de</strong>ux mesures ne doit pas<br />
dépasser 3 décibels <strong>de</strong> jour<br />
comme <strong>de</strong> nuit. Si l’émergence<br />
dépasse le seuil limite, le<br />
Bureau <strong>de</strong>s Actions et <strong>de</strong> la<br />
Protection Sanitaires <strong>de</strong>man<strong>de</strong><br />
à l’exploitant <strong>de</strong> reconsulter un<br />
acousticien afin d’améliorer son<br />
installation et éventuellement <strong>de</strong><br />
faire <strong>de</strong>s travaux complémentaires.<br />
Le responsable <strong>de</strong> l’établissement<br />
doit ensuite envoyer au BAPS une<br />
attestation <strong>de</strong>s mesures effectuées.<br />
Prévenir plutôt<br />
que guérir<br />
mission<br />
un concert <strong>de</strong> mesures<br />
Le Bureau <strong>de</strong>s Actions et <strong>de</strong> la Protection Sanitaires anime <strong>de</strong>s séances<br />
<strong>de</strong> prévention dans les lycées, contre les lésions auditives causées par<br />
la musique trop forte.<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
“Même en l’absence <strong>de</strong> plaintes, notre pôle<br />
examine systématiquement l’étu<strong>de</strong> d’impact<br />
<strong>de</strong> tous les établissements recevant du public<br />
susceptibles <strong>de</strong> diffuser <strong>de</strong> la musique amplifiée<br />
à <strong>Paris</strong>, afin <strong>de</strong> détecter d’éventuelles<br />
anomalies dans leur installation et <strong>de</strong> les en<br />
avertir pour éviter qu’elles n’entraînent <strong>de</strong>s<br />
nuisances sonores”, précise Léo Dembak ;<br />
“Nous relançons systématiquement tous les<br />
établissements qui ne nous ont pas encore<br />
fait parvenir cette étu<strong>de</strong>. En cas <strong>de</strong> réticence<br />
manifeste d’un exploitant à nous la fournir,<br />
nous pouvons <strong>de</strong>man<strong>de</strong>r<br />
aux commissa-<br />
riats <strong>de</strong> leur dresser<br />
une contravention”.<br />
La prévention constitue<br />
en effet l’autre<br />
volet <strong>de</strong> l’action du<br />
BAPS, qui veille aussi<br />
au respect <strong>de</strong> la sécurité<br />
auditive du public<br />
à l’intérieur <strong>de</strong>s établissements<br />
diffusant<br />
<strong>de</strong> la musique amplifiée,<br />
toujours au titre<br />
du décret <strong>de</strong> 1998.<br />
“Nous intervenons<br />
dans les établissements<br />
scolaires pour<br />
mettre les élèves en<br />
gar<strong>de</strong> contre les dommages causés par <strong>de</strong> la<br />
musique écoutée trop fort, schémas <strong>de</strong> l’appareil<br />
auditif à l’appui”. Parallèlement, la<br />
sous-direction <strong>de</strong> la protection sanitaire sensibilise<br />
les professionnels à cet important<br />
problème <strong>de</strong> santé publique comme lors <strong>de</strong> la<br />
journée portes ouvertes du 4 novembre où<br />
100 représentants <strong>de</strong>s syndicats professionnels<br />
ou exploitants ont pu poser leurs questions<br />
aux intervenants.<br />
Dans ce domaine, le Bureau <strong>de</strong>s Actions et <strong>de</strong><br />
la Prévention Sanitaires traite les signalements<br />
faits par <strong>de</strong>s mé<strong>de</strong>cins ORL à la suite<br />
d’une perte grave d’audition par <strong>de</strong>s patients<br />
en discothèque ou lors <strong>de</strong> concerts dans <strong>de</strong><br />
gran<strong>de</strong>s salles parisiennes : “Suite à ces<br />
signalements, nous exigeons <strong>de</strong> ces établissements<br />
qu’ils respectent le seuil <strong>de</strong> 105<br />
décibels. A charge pour les exploitants <strong>de</strong><br />
prendre toutes dispositions pour le respect<br />
<strong>de</strong> cette mesure lorsqu’ils louent leurs salles<br />
<strong>de</strong> spectacles”.<br />
Privilégier les solutions<br />
à l’amiable<br />
A la palette <strong>de</strong>s bruits gênants s’ajoutent<br />
ceux engendrés par les ateliers artisanaux,<br />
les petits commerces ou les activités culturelles<br />
ou sportives, gérés par le Bureau <strong>de</strong>s<br />
Actions Contre les Nuisances (BACN) <strong>de</strong> la<br />
Direction <strong>de</strong>s Transports et <strong>de</strong> la Protection<br />
du Public, qui intervient au titre du décret du<br />
18 avril 1995 sur les bruits <strong>de</strong> voisinage. Le<br />
traitement <strong>de</strong>s plaintes a été confié à la PP<br />
par la Ville <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> dans le cadre d’une<br />
convention du 5 juin 2003. “Le BACN gère<br />
chaque année près <strong>de</strong> 3000 plaintes pour<br />
bruit <strong>de</strong> voisinage, dont 80% sont liées à <strong>de</strong>s<br />
activités professionnelles. Parmi ces nuisances,<br />
la moitié proviennent d’appareils<br />
d’extractions (restaurants), <strong>de</strong> ventilation et<br />
<strong>de</strong> climatisation (ateliers, magasins…)”,<br />
explique Daniel Cauvin, adjoint au chef du<br />
BACN. La base du travail rési<strong>de</strong> dans les<br />
plaintes écrites <strong>de</strong> particuliers ou <strong>de</strong> syndics<br />
d’immeubles. Pour constater le <strong>de</strong>gré d’émergence<br />
sonore chez un plaignant, <strong>de</strong>s inspecteurs<br />
<strong>de</strong> salubrité se déplacent à son domicile<br />
pour mesurer, sonomètre en main, la réalité<br />
<strong>de</strong> la nuisance sonore. Lorsque la plainte<br />
est fondée, une injonction orale ainsi qu’une<br />
mise en <strong>de</strong>meure <strong>de</strong> faire cesser la nuisance,<br />
19
Placé à proximité du pot d’échappement par <strong>de</strong>s<br />
fonctionnaires <strong>de</strong> l’Unité <strong>de</strong> Contrôles Techniques, le<br />
sonomètre permet <strong>de</strong> déterminer si la nuisance sonore<br />
dépasse le seuil autorisé.<br />
assortie d’un délai <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois, sont adressées<br />
à l’exploitant. “En général, l’affaire se<br />
règle à l’amiable entre le professionnel et le<br />
plaignant”, précise Daniel Cauvin. Toutefois,<br />
le plaignant est recontacté au bout <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux<br />
mois pour faire le point sur la nuisance. “Si<br />
aucune solution n’a été trouvée, nous effectuons<br />
une nouvelle mesure du bruit avec mise<br />
en <strong>de</strong>meure et nouveau délai <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux mois.<br />
Au-<strong>de</strong>là, le BACN rédige un procès-verbal à<br />
l’encontre du plaignant, assorti d’une amen<strong>de</strong><br />
forfaitaire. Mais dans les faits, on en arrive<br />
rarement à cette extrémité. Les solutions<br />
sont souvent trouvées dans la médiation”.<br />
Une échelle <strong>de</strong> sanctions<br />
Lorsqu’elles proviennent d’installations<br />
« classées » au titre <strong>de</strong>s risques d’acci<strong>de</strong>nts,<br />
<strong>de</strong> pollution ou <strong>de</strong> menaces pour la<br />
santé (usines chimiques, grands dépôts d’hydrocarbures…),<br />
les plaintes relatives aux<br />
nuisances sonores sont instruites par le<br />
Service Technique Interdépartemental d’Inspection<br />
<strong>de</strong>s Installations Classées <strong>de</strong> la PP<br />
(Direction <strong>de</strong>s Transports et <strong>de</strong> la Protection<br />
du Public), compétent à <strong>Paris</strong> et dans les trois<br />
départements <strong>de</strong> la petite couronne.<br />
“Lorsqu’une plainte nous parvient, nous prenons<br />
contact avec le plaignant pour faire <strong>de</strong>s<br />
analyses acoustiques chez lui, dans les<br />
pièces les plus exposées”, précise François<br />
du Fou <strong>de</strong> Kerdaniel, chef du STIIIC.<br />
Si la mesure effectuée par l’un <strong>de</strong>s 50 inspecteurs<br />
<strong>de</strong>s installations classées révèle<br />
une émergence acoustique <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> 5 décibels<br />
le jour ou <strong>de</strong> 3 décibels la nuit, l’exploitant<br />
<strong>de</strong> l’installation est tenu <strong>de</strong> remédier à la<br />
situation.<br />
En cas <strong>de</strong> dépassement excessif <strong>de</strong> ces seuils,<br />
l’inspecteur peut immédiatement dresser un<br />
procès-verbal qui sera transmis au Procureur<br />
mission<br />
© Denis Lesage/DL<br />
<strong>de</strong> la République et proposer un arrêté préfectoral<br />
<strong>de</strong> mise en <strong>de</strong>meure. Si le dépassement<br />
est « modéré », une lettre d’injonction<br />
est adressée à l’exploitant par le BICCA<br />
(Bureau <strong>de</strong>s Installations Classées, <strong>de</strong> la<br />
Construction et <strong>de</strong>s Ateliers). Elle oblige le<br />
responsable à résorber le bruit dans un délai<br />
précis. Lorsque cet avertissement reste sans<br />
effet, l’étape suivante consiste à rédiger un<br />
arrêté préfectoral <strong>de</strong> mise en <strong>de</strong>meure assorti<br />
d’un délai déterminé. Son non-respect expose<br />
le responsable <strong>de</strong> l’installation à <strong>de</strong>s<br />
peines pouvant aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement<br />
et 75 000 euros d’amen<strong>de</strong>. Pour<br />
contraindre l’exploitant à se conformer à la<br />
réglementation, les préfets, et, à <strong>Paris</strong>, le<br />
Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, peuvent prendre <strong>de</strong>s sanctions<br />
administratives pouvant aller jusqu’à la<br />
suspension et à la fermeture <strong>de</strong> l’établissement.<br />
“Les cas <strong>de</strong> scellés sur les machines<br />
bruyantes sont rares”, précise toutefois M. du<br />
Fou <strong>de</strong> Kerdaniel, chef du STIIIC, en constatant<br />
que “les exploitants sont <strong>de</strong> plus en plus<br />
vertueux par rapport à la réglementation”.<br />
Pour les nuisances sonores réclamant une<br />
expertise plus fine (recherche <strong>de</strong> l’origine<br />
d’une plainte acoustique dans un environnement<br />
sonore complexe), le STIIIC fait appel<br />
au Laboratoire Central <strong>de</strong> la PP, qui dépêche<br />
sur le terrain ses ingénieurs et techniciens<br />
dotés <strong>de</strong> sonomètres et <strong>de</strong> matériels d’enregistrement.<br />
“Mais la sanction relève toujours<br />
du STIIIC”, indique Michel Rumeau, chef <strong>de</strong><br />
la section Acoustique du Laboratoire Central.<br />
Haro sur les pots<br />
Autre type <strong>de</strong> nuisance sonore souvent difficile<br />
à supporter par les passants : celles provoquées<br />
par <strong>de</strong>s pots d’échappement usés<br />
mais surtout non homologués (75% <strong>de</strong>s cas).<br />
Chaque jour, <strong>de</strong>ux équipes <strong>de</strong> quatre fonctionnaires<br />
<strong>de</strong> l’Unité <strong>de</strong> Contrôles Techniques<br />
<strong>de</strong> la PP (Direction <strong>de</strong> la Logistique) tiennent<br />
4 points <strong>de</strong> contrôles sur l’ensemble <strong>de</strong> la<br />
capitale afin d’interpeller les véhicules<br />
bruyants : “Deux tiers d’entre eux sont <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux-roues”, indique le sous-brigadier<br />
Christophe Gris, responsable du bureau <strong>de</strong>s<br />
contraventions. Après avoir placé un sonomètre<br />
étalonné près du pot d’échappement,<br />
les fonctionnaires <strong>de</strong> l’UCT font monter le<br />
régime du moteur jusqu’au niveau indiqué<br />
sur la carte grise comme correspondant au<br />
seuil limite <strong>de</strong> bruit. Pour leur part, les cyclomoteurs<br />
possè<strong>de</strong>nt une plaque constructeur<br />
sur leur châssis indiquant le même type <strong>de</strong><br />
limite, sachant que le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la route tolère<br />
un dépassement <strong>de</strong> 5 décibels.<br />
Autre mission, plus insolite, <strong>de</strong> l’Unité <strong>de</strong><br />
Contrôles Techniques : se rendre en<br />
civil dans <strong>de</strong>s magasins <strong>de</strong> pièces<br />
détachées à <strong>Paris</strong> et en petite couronne<br />
afin <strong>de</strong> contrôler la conformité <strong>de</strong>s<br />
accessoires vendus. En 2004, l’UCT a<br />
ainsi vérifié 1997 accessoires (pots<br />
d’échappement, casques, plaques<br />
d’immatriculation) et fait retirer <strong>de</strong> la<br />
vente 316 accessoires non homologués<br />
dont 8 silencieux et pots d’échappement.<br />
En 2004, 1 664 véhicules ont été contrôlés et<br />
828 verbalisés au titre <strong>de</strong> l’article R 318 du<br />
Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la route, dont 732 <strong>de</strong>ux-roues. “De<br />
plus, nous obligeons les conducteurs à nous<br />
présenter leur véhicule une fois remis en<br />
conformité, dans un délai d’une semaine,<br />
sous peine <strong>de</strong> se voir infliger une nouvelle<br />
contravention <strong>de</strong> 135 euros”, précise<br />
Christophe Gris.<br />
Enfin, afin <strong>de</strong> mieux prendre en compte toutes<br />
les sources <strong>de</strong> nuisances sonores dans la capitale,<br />
le Laboratoire Central <strong>de</strong> la PP anime le<br />
pôle <strong>de</strong> compétence départemental « bruit »,<br />
qui rassemble toutes les administrations<br />
parisiennes concernées par la lutte contre les<br />
nuisances sonores à <strong>Paris</strong>. Son rôle ? Mettre<br />
en cohérence leurs différentes compétences<br />
techniques dans tous les domaines (bruits<br />
<strong>de</strong> voisinage ou liés aux transports, isolation<br />
acoustique <strong>de</strong>s bâtiments…) afin <strong>de</strong> dresser<br />
un état <strong>de</strong>s lieux du bruit à <strong>Paris</strong>, <strong>de</strong> définir<br />
une politique <strong>de</strong> lutte contre cette nuisance<br />
et <strong>de</strong> mettre en place <strong>de</strong>s campagnes d’in<strong>format</strong>ion<br />
en faveur du grand public.<br />
La PP édite plusieurs dépliants<br />
<strong>de</strong> prévention disponibles dans les lieux d’accueil.<br />
20 liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
© Michèle Sanchez / DL<br />
U<br />
n grand nombre <strong>de</strong> décès sur les<br />
routes ont pour origine <strong>de</strong>s comportements<br />
dangereux. A titre<br />
d’exemple, à <strong>Paris</strong>, en 2004, la part prise par<br />
les excès <strong>de</strong> vitesse dans les causes <strong>de</strong>s acci<strong>de</strong>nts<br />
corporels s’est élevée à près <strong>de</strong> 19%.<br />
Faisant <strong>de</strong> la lutte contre cette délinquance<br />
routière l’une <strong>de</strong> ses priorités, la PP renforce<br />
constamment, <strong>de</strong>puis 2002, son action dans<br />
les rues <strong>de</strong> la capitale. Elle a créé, dans cet<br />
esprit, la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Répression <strong>de</strong> la<br />
Délinquance Routière forte <strong>de</strong> 70 fonctionnaires,<br />
installé <strong>de</strong>s radars automatiques sur<br />
certains grands axes, et, plus récemment,<br />
mis en service trois radars embarqués, <strong>de</strong><br />
manière à renforcer les contrôles dans les<br />
zones les plus acci<strong>de</strong>ntogènes.<br />
Une expertise judiciaire<br />
inédite<br />
Afin <strong>de</strong> compléter ces dispositifs, la Direction<br />
<strong>de</strong> l’Ordre Public et <strong>de</strong> la Circulation a créé en<br />
novembre 2004 une Unité <strong>de</strong> Traitement<br />
Judiciaire <strong>de</strong>s Délits Routiers. S’intégrant à<br />
un pôle entièrement dédié à la répression <strong>de</strong>s<br />
conduites dangereuses, le Service <strong>de</strong><br />
zoom sur ...<br />
Une action forte<br />
L’Unité <strong>de</strong> Traitement Judiciaire <strong>de</strong>s Délits Routiers<br />
constitue, à la Direction <strong>de</strong> l’Ordre Public et <strong>de</strong> la<br />
Circulation (DOPC), un outil original pour freiner les<br />
conduites dangereuses dans les rues <strong>de</strong> la capitale.<br />
contre les délits routiers<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
Répression <strong>de</strong> la Délinquance Routière<br />
(SRDR) comptant plus <strong>de</strong> 200 fonctionnaires,<br />
cette UTJDR a pour principale mission <strong>de</strong> donner<br />
un suivi efficace aux faits délictuels dans<br />
le domaine routier constatés par les effectifs<br />
<strong>de</strong> la DOPC. “Cette réorganisation constitue<br />
une réelle innovation”, explique le commissaire<br />
Charlotte Priestman, chef <strong>de</strong> l’UTJDR.<br />
“L’objectif est <strong>de</strong> former une structure disposant<br />
d’une expertise inédite en matière judiciaire<br />
liée au domaine routier. En liaison avec<br />
le Parquet, nous travaillons à mettre en place<br />
les procédures les mieux adaptées pour traiter<br />
rapi<strong>de</strong>ment les cas les plus simples,<br />
comme la conduite sous l’emprise d’un état<br />
alcoolique ou le défaut <strong>de</strong> permis, mais aussi<br />
pour mener <strong>de</strong>s enquêtes approfondies sur<br />
<strong>de</strong>s faits plus complexes, comme la vente <strong>de</strong><br />
matériels <strong>de</strong>stinés à augmenter la puissance<br />
<strong>de</strong>s moteurs.”<br />
Pour ce faire, la cinquantaine <strong>de</strong> fonctionnaires<br />
<strong>de</strong> l’UTJDR se répartit en <strong>de</strong>ux briga<strong>de</strong>s<br />
exerçant <strong>de</strong>s missions bien distinctes.<br />
Une Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Traitement en Temps Réel<br />
(BTTR), opérationnelle 24 heures sur 24, a<br />
pour tâche d’assurer le suivi procédural <strong>de</strong>s<br />
cas <strong>de</strong> flagrant délit constatés sur la voie<br />
publique : auditions, gestion<br />
<strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s à vue…<br />
D’autre part, une Briga<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> Soutien et d’Investigation<br />
(BSI) agit comme<br />
un véritable groupe d’enquête<br />
et intervient sur <strong>de</strong>s<br />
faits graves, comme les<br />
Parmi les missions <strong>de</strong> l’Unité <strong>de</strong><br />
Traitement Judiciaire <strong>de</strong>s Délits<br />
Routiers : accueillir les victimes<br />
et donner une réponse judiciaire<br />
rapi<strong>de</strong> aux infractions.<br />
© Mickaël Bougouin<br />
délits <strong>de</strong> fuite après un acci<strong>de</strong>nt ou l’utilisation<br />
<strong>de</strong> fausses plaques d’immatriculation ;<br />
pour i<strong>de</strong>ntifier les auteurs, elle développe et<br />
utilise <strong>de</strong>s métho<strong>de</strong>s d’investigation spécifiques<br />
aux délits routiers (constatations sur<br />
les lieux <strong>de</strong> l’acci<strong>de</strong>nt, appel à témoins…).<br />
Par ailleurs, la BSI est chargée <strong>de</strong> privilégier<br />
le travail d’initiative en conduisant <strong>de</strong>s opérations<br />
ciblées dans <strong>de</strong>s domaines extrêmement<br />
variés, <strong>de</strong>s infractions à la législation<br />
sur les transports routiers aux auto-écoles<br />
exerçant sans licence.<br />
Des opérations<br />
conjointes<br />
“Dans ce cadre, l’UTJDR a vocation à élaborer<br />
<strong>de</strong> nouvelles façons <strong>de</strong> travailler dans le<br />
domaine routier”, précise le lieutenant<br />
Frédéric Ségura, adjoint au chef <strong>de</strong> l’UTJDR.<br />
“Cela peut par exemple se concrétiser par la<br />
mise en œuvre ponctuelle d’actions<br />
conjointes avec la Direction Régionale <strong>de</strong><br />
l’Equipement, la Direction Régionale <strong>de</strong>s<br />
Douanes ou encore les Services Vétérinaires.<br />
Un autre objectif est la constitution d’un<br />
savoir-faire spécifique grâce à un important<br />
effort <strong>de</strong> <strong>format</strong>ion et au recrutement d’effectifs<br />
expérimentés venant <strong>de</strong> la Compagnie<br />
du Périphérique et <strong>de</strong> la Compagnie<br />
<strong>Mo</strong>tocycliste, ainsi que d’officiers <strong>de</strong> police<br />
judiciaire ayant déjà travaillé sur une délinquance<br />
plus traditionnelle.” Autant d’atouts<br />
qui font <strong>de</strong> l’UTJDR un outil efficace pour<br />
dynamiser la répression <strong>de</strong>s conduites dangereuses<br />
et faire baisser le nombre d’acci<strong>de</strong>nts<br />
dans la capitale.<br />
21
Dernièrement, alors que je sortais<br />
du métro, <strong>de</strong>s policiers<br />
contrôlaient l’i<strong>de</strong>ntité <strong>de</strong> certains<br />
voyageurs. Pourquoi ce type <strong>de</strong><br />
contrôle et cette “sélection” ?<br />
Les contrôles d’i<strong>de</strong>ntité sont prévus et juridiquement<br />
encadrés par le Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> procédure<br />
pénale. De façon très schématique, ils se<br />
déclinent en :<br />
•contrôles dits judiciaires, pratiqués à<br />
l’égard d’une personne dont on peut penser<br />
qu’elle a commis ou tenté <strong>de</strong> commettre une<br />
infraction, ou pour retrouver l’auteur précis<br />
d’une infraction déjà constatée.<br />
•contrôles administratifs fondés sur la préservation<br />
<strong>de</strong> l’ordre et <strong>de</strong> la sécurité<br />
publique, notamment pour protéger une zone<br />
ou un bâtiment sensible (ex : contrôle <strong>de</strong>s<br />
personnes pénétrant dans le périmètre établi<br />
à l’occasion d’un colloque officiel).<br />
•contrôles sur réquisition du Procureur <strong>de</strong> la<br />
République. Délimités dans l’espace et dans<br />
le temps, ceux-ci sont liés à <strong>de</strong>s infractions<br />
précises (infraction à la législation sur les<br />
stupéfiants ou sur les armes, séjour irrégulier…).<br />
Dans le métro, la très gran<strong>de</strong> majorité <strong>de</strong>s<br />
contrôles se fon<strong>de</strong>nt sur le premier cas et<br />
portent sur <strong>de</strong>s personnes qui ont généralement<br />
commis une infraction à la réglementation<br />
<strong>de</strong>s transports publics comme la frau<strong>de</strong><br />
aux tripo<strong>de</strong>s (c’est le cas principal), ou, entre<br />
autres, le fait <strong>de</strong> fumer ou <strong>de</strong> mendier.<br />
Ils peuvent également s’inscrire dans une<br />
enquête sur une infraction préalablement<br />
constatée dans la station. Par exemple, s’il y<br />
a eu un vol avec violences la veille, un contrôle<br />
portant sur <strong>de</strong>s individus correspondant au<br />
micro-trottoir<br />
Contrôles et dépôts<br />
<strong>de</strong> plainte<br />
Au cours d’un micro-trottoir dans les rues <strong>de</strong><br />
la capitale, <strong>Liaisons</strong> a suggéré à quelques<br />
<strong>Paris</strong>iens <strong>de</strong> poser leurs questions sur le<br />
fonctionnement <strong>de</strong> la police parisienne. Les<br />
réponses leur sont données par la Direction<br />
<strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong> Proximité <strong>de</strong> la PP.<br />
© Mickaël Bougouin<br />
signalement fourni pourra être organisé afin<br />
d’ai<strong>de</strong>r les investigations.<br />
Dans les <strong>de</strong>ux cas, les policiers contrôlent<br />
certaines personnes et pas d’autres : celles<br />
qui ont commis ou tenté <strong>de</strong> commettre une<br />
infraction, ou celles dont le signalement ou le<br />
comportement peut s’inscrire dans une<br />
enquête en cours.<br />
Je me suis rendu dans un<br />
commissariat pour me<br />
plaindre <strong>de</strong>s insultes régulières<br />
<strong>de</strong> ma voisine. Le<br />
policier qui m’a reçu n’a pas<br />
pris <strong>de</strong> « plainte » mais a<br />
estimé suffisant <strong>de</strong> rédiger une « main<br />
courante ». Sur quel critère ?<br />
S’agissant <strong>de</strong> la nature <strong>de</strong>s faits, une plainte<br />
ne se justifie que s’il y a une infraction pénale.<br />
Des conflits <strong>de</strong> voisinage, <strong>de</strong>s impressions<br />
globales - malpropreté <strong>de</strong> la voie publique,<br />
sentiment d’insécurité…-, <strong>de</strong>s insatisfactions<br />
commerciales ou relationnelles, ou<br />
encore <strong>de</strong>s pertes d’objets font partie <strong>de</strong>s<br />
situations mal ressenties mais ne constituant<br />
pas pour autant <strong>de</strong>s délits.<br />
Il en est <strong>de</strong> même <strong>de</strong>s dépositions manifes-<br />
tement fantaisistes et inventées auxquelles<br />
se livrent certaines personnes, généralement<br />
bien connues <strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police locaux.<br />
Dans <strong>de</strong> telles situations, il n’y a pas lieu <strong>de</strong><br />
créer un support juridique à la plainte, puisqu’il<br />
ne peut y avoir d’acte <strong>de</strong> procédure.<br />
Par ailleurs, même s’il y a une qualification<br />
pénale, le plaignant peut émettre le souhait<br />
<strong>de</strong> ne pas donner <strong>de</strong> suite pénale à l’affaire.<br />
Car il faut bien avoir en tête qu’une plainte<br />
met en route tout le dispositif <strong>de</strong> la procédure<br />
judiciaire, y compris, le cas échéant, une<br />
interpellation et une gar<strong>de</strong> à vue pour le mis<br />
en cause. Aussi - et c’est surtout le cas<br />
lorsque les faits concernent la sphère familiale<br />
ou relationnelle, mais également dans<br />
un autre domaine, les vols à l’étalage commis<br />
dans les commerces - , il arrive que <strong>de</strong>s victimes<br />
expriment le souhait <strong>de</strong> ne pas déposer<br />
<strong>de</strong> plainte.<br />
Le voeu <strong>de</strong> la victime est alors respecté, sauf<br />
bien sûr lorsque les faits sont trop graves<br />
pour qu’aucune suite ne leur soit donnée. Il<br />
s’agira par exemple <strong>de</strong> violences conjugales<br />
vraiment caractérisées pour lesquelles,<br />
même si la victime désire déposer par main<br />
courante, les policiers établissent une procédure<br />
qui sera transmise au Parquet.<br />
Statistiquement, il faut tout <strong>de</strong> même réaliser<br />
qu’en 2004 les services <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la<br />
<strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong> Proximité (les 20 commissariats<br />
centraux notamment) ont enregistré<br />
quelque 250 000 plaintes, et que sur les<br />
67 747 mains courantes établies, seules 23%<br />
(soit environ 15 000) concernaient <strong>de</strong>s délits<br />
mineurs, dont une gran<strong>de</strong> part <strong>de</strong> vols à l’étalage<br />
à faible préjudice.<br />
Les plaintes sont donc très largement majoritaires.<br />
22 liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
délinquants ont été<br />
i<strong>de</strong>ntifiés en 2004<br />
par le service <strong>de</strong><br />
l’I<strong>de</strong>ntité Judiciaire<br />
<strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Judiciaire <strong>de</strong> la<br />
PP, grâce à l’utilisation du Fichier<br />
Automatisé <strong>de</strong>s Empreintes Digitales<br />
(FAED). Celui-ci contient<br />
les fiches d’i<strong>de</strong>ntification<br />
<strong>de</strong> <strong>de</strong>ux millions <strong>de</strong> suspects<br />
avec leur état civil<br />
(et le cas échéant leurs<br />
noms d’emprunt successifs)<br />
et les empreintes<br />
digitales <strong>de</strong> leurs dix<br />
doigts (soit 20 millions<br />
d’empreintes digitales en<br />
tout !). Ce fichier national<br />
est alimenté par le Service<br />
Central <strong>de</strong> l’I<strong>de</strong>ntité<br />
Judiciaire (<strong>Police</strong> Nationale), le Service<br />
Technique <strong>de</strong> Recherches Judiciaires et <strong>de</strong><br />
Documentation (Gendarmerie Nationale) et<br />
le service <strong>de</strong> l’I<strong>de</strong>ntité Judiciaire (IJ) <strong>de</strong> la<br />
<strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>. A lui seul, en 2004, l’IJ<br />
a intégré au FAED 106 737 nouvelles fiches,<br />
et comparé à la base nationale 9 339 traces<br />
papillaires trouvées sur <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong><br />
liaisons n°81 n°<strong>85</strong> / / décembre avril - mai - janvier - juin 2005 2004<br />
la PP en chiffres<br />
D'un record à l'autre<br />
c’est le nombre <strong>de</strong> femmes exerçant, en 2005, leur métier à<br />
la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, sur un total <strong>de</strong> 26 000 agents, ce qui<br />
représente 35% <strong>de</strong>s effectifs. Les femmes sont aujourd’hui présentes<br />
dans près <strong>de</strong> 100 métiers différents relevant tant <strong>de</strong>s corps<br />
<strong>de</strong> la police nationale que <strong>de</strong>s personnels administratifs, techniques<br />
et scientifiques. Ainsi, elles sont 22% chez les policiers, dont 2 993 gardiens<br />
<strong>de</strong> la paix (sur un total <strong>de</strong> 13 755 affectés à <strong>Paris</strong>) et 48 commissaires (sur un total<br />
<strong>de</strong> 200). Elles sont peu représentées dans les emplois <strong>de</strong> direction (4,76%). Elles constituent<br />
par ailleurs, tous statuts confondus, 67% <strong>de</strong>s effectifs administratifs, techniques et<br />
scientifiques <strong>de</strong> la PP. A la fois très présentes dans tous les métiers administratifs “classiques”<br />
(secrétariat, gestion, délivrance <strong>de</strong> titres et accueil du public…) et certaines<br />
familles <strong>de</strong> métiers essentiellement féminins comme dans la filière médico-sociale, elles<br />
montrent également une certaine prédilection pour les métiers techniques : ainsi, elles<br />
constituent plus d’un tiers <strong>de</strong>s effectifs <strong>de</strong>s architectes <strong>de</strong><br />
sécurité, 41% <strong>de</strong>s ingénieurs affectés au Laboratoire<br />
Central et plus <strong>de</strong>s trois-quarts <strong>de</strong>s ingénieurs du laboratoire<br />
<strong>de</strong> toxicologie. Pour sa part, la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong> Sapeurs-<br />
Pompiers <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, placée pour emploi sous l’autorité du<br />
Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, comprend 172 femmes, dont 59 appartenant<br />
au service incendie, qui leur est ouvert <strong>de</strong>puis 2002.<br />
crimes ou d’infractions par ses propres sections<br />
techniques, les unités locales <strong>de</strong> police<br />
technique <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong><br />
Urbaine <strong>de</strong> Proximité <strong>de</strong> la PP ou encore les<br />
services <strong>de</strong> police technique <strong>de</strong>s Directions<br />
Départementales <strong>de</strong> Sécurité Publique <strong>de</strong><br />
petite couronne, que l’IJ encadre sur le plan<br />
technique.<br />
Parmi ces traces comparées,<br />
2 453 - soit 26,27% -<br />
ont été i<strong>de</strong>ntifiées comme<br />
appartenant à <strong>de</strong>s individus<br />
répertoriés dans le<br />
FAED. “Ce taux d’élucidation<br />
<strong>de</strong> l’IJ est le plus fort<br />
<strong>de</strong> France, puisque la<br />
moyenne nationale s’établit<br />
à 15,25%. Il traduit à<br />
la fois la qualité et la<br />
quantité <strong>de</strong>s relevés d’empreintes<br />
effectués par les sections <strong>de</strong> l’IJ et<br />
les services <strong>de</strong> police technique qu’il pilote”,<br />
explique le commissaire divisionnaire<br />
Richard Marlet, chef <strong>de</strong> l’IJ.<br />
Plusieurs traces pouvant correspondre à un<br />
même individu, les 2 453 traces ont ainsi<br />
conduit le service <strong>de</strong> l’I<strong>de</strong>ntité Judiciaire à<br />
confondre, en 2004, 1 278 malfaiteurs.<br />
© Mickaël Bougouin<br />
© Mickaël Bougouin<br />
personnes<br />
secourues, 37<br />
corps repêchés,<br />
80 missions d’assistance<br />
à <strong>de</strong>s<br />
bateaux en difficulté<br />
(en 2004) : une illustration,<br />
en quelques chiffres, <strong>de</strong>s multiples interventions<br />
<strong>de</strong> la Briga<strong>de</strong> Fluviale <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong><br />
la Logistique <strong>de</strong> la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong>, chargée<br />
d’assurer la sécurité <strong>de</strong>s personnes et<br />
<strong>de</strong>s embarcations circulant sur les voies navigables<br />
et plans d’eau <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et <strong>de</strong> petite<br />
couronne. La Briga<strong>de</strong> assure également <strong>de</strong>s<br />
ron<strong>de</strong>s, <strong>de</strong>s contrôles et la surveillance <strong>de</strong>s<br />
voies navigables à l’occasion d’événements<br />
festifs ou protocolaires survenant dans la<br />
capitale. Elle dispose <strong>de</strong> ve<strong>de</strong>ttes, <strong>de</strong> pneumatiques<br />
et <strong>de</strong> remorqueurs-pousseurs, dont<br />
le fameux “Ile-<strong>de</strong>-France”, d’une longueur <strong>de</strong><br />
22,5 m et d’une puissance <strong>de</strong> <strong>12</strong>00 CV.<br />
j o u r s<br />
ouvrés : tel<br />
est le délai<br />
annoncé au<br />
public et<br />
systématiquementrespecté<br />
par la<br />
Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Générale <strong>de</strong> la PP<br />
pour la délivrance d’un passeport ou<br />
d’une carte nationale d’i<strong>de</strong>ntité, contre<br />
plusieurs semaines dans les autres<br />
communes et départements. Un avantage<br />
qui s’explique <strong>de</strong> plusieurs manières,<br />
selon Guillaume Cornette, adjoint au<br />
chef du 2 ème Bureau <strong>de</strong> la Direction <strong>de</strong> la<br />
<strong>Police</strong> Générale : “C’est le même service<br />
qui accueille le public, instruit les<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s et gère la fabrication <strong>de</strong>s<br />
titres, alors qu’une commune doit transmettre<br />
les dossiers en préfecture.<br />
Ensuite, nous nous imposons <strong>de</strong> respecter<br />
ce délai en toute saison, y compris<br />
en juin et juillet au moment <strong>de</strong>s départs<br />
en vacances”.<br />
23
Mars 2005 : Alors qu’un taxi<br />
parisien est arrêté à un feu<br />
rouge, un individu à scooter en<br />
brise la vitre arrière gauche et s’empare du<br />
sac à main <strong>de</strong> la touriste japonaise qui y est<br />
installée avec son mari et son enfant.<br />
Avril 2005 : Rue Tronchet, à <strong>Paris</strong>, une touriste<br />
américaine qui s’apprête à traverser la<br />
chaussée se fait arracher un sac à main <strong>de</strong><br />
marque par <strong>de</strong>ux individus à moto. Des<br />
exemples qui illustrent respectivement le<br />
« vol à l’arraché » et « le vol à la portière »,<br />
<strong>de</strong>s actes <strong>de</strong> délinquance apparus en 2003 à<br />
<strong>Paris</strong>, et mettant en scène un ou <strong>de</strong>ux individus<br />
(le conducteur et le voleur) évoluant sur<br />
<strong>de</strong> grosses cylindrées. Leur cible ? “Des<br />
femmes en général, <strong>de</strong> préférence <strong>de</strong>s touristes<br />
et souvent <strong>de</strong>s asiatiques, car ces personnes<br />
sont confiantes et détiennent sur<br />
elles <strong>de</strong> fortes sommes d’argent”, indique le<br />
commissaire divisionnaire Philippe Caron,<br />
chef du 1 er secteur, service territorial <strong>de</strong> la<br />
Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong> Proximité<br />
(DPUP) regroupant les commissariats centraux<br />
<strong>de</strong>s 7 ème , 8 ème , 9 ème , 15 ème , 16 ème et 17 ème<br />
arrondissements. “Les individus en cause<br />
viennent <strong>de</strong> banlieue et principalement du 93.<br />
Pour commettre <strong>de</strong>s vols à l’arraché, ils<br />
empruntent <strong>de</strong>s axes importants <strong>de</strong> la capitale,<br />
repèrent <strong>de</strong>s touristes isolés s’acheminant<br />
vers <strong>de</strong>s monuments parisiens. Arrivés<br />
à leur hauteur, ils leur arrachent leur sac à<br />
main et les traînent parfois sur plusieurs<br />
mètres. Il y a quelques années, une victime<br />
en est décédée et en décembre <strong>de</strong>rnier, une<br />
touriste chinoise est restée plusieurs jours<br />
entre la vie et la mort”, précise Philippe<br />
Caron ; “Les agresseurs s’enfuient ensuite<br />
objectif sécurité<br />
Agressions<br />
en <strong>de</strong>ux-roues<br />
soit vers le centre <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, soit vers le boulevard<br />
périphérique, avant <strong>de</strong> prendre une<br />
porte située au Nord-Ouest <strong>de</strong> la capitale en<br />
direction <strong>de</strong> la Seine-Saint-Denis”.<br />
En 2004, 791 faits ont été recensés et 172 au<br />
1 er trimestre 2005, dont 161 rien que sur le 1 er<br />
secteur, qui rassemble un grand nombre <strong>de</strong><br />
lieux touristiques, dont <strong>de</strong>ux tiers <strong>de</strong> vols à<br />
l’arraché et un tiers <strong>de</strong> vols à la portière.<br />
Des dispositifs multiples<br />
et complémentaires<br />
Pour endiguer ces actes <strong>de</strong> violence graves,<br />
la PP met en place plusieurs dispositifs spécifiques.<br />
En décembre 2003, une Compagnie<br />
<strong>de</strong> sécurisation a été créée à la Direction <strong>de</strong><br />
la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong> Proximité, avec comme<br />
mission première <strong>de</strong> prévenir ce type <strong>de</strong> vols.<br />
Quelques mois après sa création, ce nouveau<br />
service, grâce à son unité en civil équipée <strong>de</strong><br />
fortes cylindrées, interpellait <strong>de</strong>ux voleurs à<br />
scooter jusque-là passés entre les mailles du<br />
filet <strong>de</strong> la police.<br />
La riposte <strong>de</strong> la PP conjugue prévention,<br />
investigation et répression. Côté préventif,<br />
<strong>de</strong>s effectifs en tenue se positionnent sur <strong>de</strong>s<br />
lieux <strong>de</strong> passage obligatoirement empruntés<br />
par les délinquants (compte tenu par exemple<br />
<strong>de</strong> leur situation stratégique entre un monument<br />
et un axe <strong>de</strong> fuite) et effectuent <strong>de</strong>s<br />
contrôles routiers sur les <strong>de</strong>ux-roues.<br />
Parallèlement, <strong>de</strong>s policiers en civil ou en<br />
tenue, installés à <strong>de</strong>s portes <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>, ont<br />
Engagée dans une lutte quotidienne contre<br />
la délinquance, la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong> <strong>Police</strong><br />
adapte ses dispositifs aux mo<strong>de</strong>s<br />
opératoires <strong>de</strong>s malfaiteurs. Exemple<br />
d’une action volontariste menée<br />
contre <strong>de</strong>ux types <strong>de</strong> vols avec<br />
violence particulièrement<br />
préoccupants.<br />
les réponses <strong>de</strong> la PP<br />
pour mission <strong>de</strong> repérer parmi les <strong>de</strong>uxroues<br />
un comportement suspect (repérage<br />
<strong>de</strong> sacs à main sur <strong>de</strong>s passants…). Enfin,<br />
<strong>de</strong>s fonctionnaires <strong>de</strong>s briga<strong>de</strong>s anti-criminalité<br />
d’arrondissement et <strong>de</strong> la compagnie <strong>de</strong><br />
sécurisation en civil équipées <strong>de</strong> motos banalisées<br />
patrouillent sur <strong>de</strong>s axes importants <strong>de</strong><br />
<strong>Paris</strong>. Leur rôle ? Suivre les <strong>de</strong>ux-roues au<br />
comportement étrange ou ceux venant <strong>de</strong><br />
commettre une agression, puis transmettre<br />
leur signalement et leur direction <strong>de</strong> fuite à la<br />
salle d’in<strong>format</strong>ion et <strong>de</strong> comman<strong>de</strong>ment<br />
centrale <strong>de</strong> la DPUP. Dotée d’équipements<br />
radio <strong>de</strong> pointe, celle-ci en avertit les services<br />
<strong>de</strong> police <strong>de</strong>s départements périphériques,<br />
aptes à intervenir dans les cités où<br />
rési<strong>de</strong>nt les malfaiteurs. “Lorsque l’interpellation<br />
ne peut être immédiatement effectuée<br />
dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> sécurité suffisantes”,<br />
explique Philippe Caron, “le Service<br />
d’Accueil, <strong>de</strong> Recherche et d’Investigations<br />
Judiciaires (SARIJ) du commissariat ou<br />
l’Unité <strong>de</strong> Soutien aux Investigations<br />
Territoriales (USIT) <strong>de</strong> la PP mène l’enquête<br />
à partir <strong>de</strong> la déposition <strong>de</strong> la victime, <strong>de</strong>s<br />
éventuels témoignages et d’une analyse <strong>de</strong>s<br />
faits. Celle-ci peut alors conduire les effectifs<br />
<strong>de</strong> la PP à arrêter <strong>de</strong>s individus dans un<br />
département limitrophe”. Ces dispositifs, qui<br />
connaissent une montée en puissance<br />
lorsque les faits se multiplient, aboutissent à<br />
une douzaine d’interpellations par an et ont<br />
déjà permis <strong>de</strong> réduire le nombre d’agressions<br />
sur certains sites à risques.<br />
24 liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
Figurant parmi les priorités<br />
du Ministre <strong>de</strong> l’Intérieur, <strong>de</strong><br />
la Sécurité Intérieure et <strong>de</strong>s<br />
Libertés Locales, la lutte<br />
contre les violences en<br />
milieu scolaire fait l’objet, à<br />
<strong>Paris</strong>, d’un vaste partenariat.<br />
E<br />
n 2004, à <strong>Paris</strong>, la part <strong>de</strong>s<br />
mineurs parmi les personnes<br />
mises en cause dans <strong>de</strong>s affaires<br />
pénales s’est élevée à <strong>12</strong>,3%. Ce chiffre a<br />
atteint 31,3% pour les seuls vols avec violence.<br />
Consciente <strong>de</strong> la spécificité <strong>de</strong> la<br />
délinquance <strong>de</strong>s mineurs, la <strong>Préfecture</strong> <strong>de</strong><br />
<strong>Police</strong> a engagé un partenariat étroit avec<br />
l’Éducation Nationale afin <strong>de</strong> traiter les<br />
actes dits <strong>de</strong> violence scolaire en associant<br />
action préventive et réponse énergique aux<br />
délits constatés.<br />
“La Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Urbaine <strong>de</strong><br />
Proximité est fortement impliquée dans ce<br />
dispositif”, explique le commissaire divisionnaire<br />
Daniel Padoin, chef du Service <strong>de</strong><br />
Prévention, d’Étu<strong>de</strong>s et d’Orientation Anti-<br />
Délinquance <strong>de</strong> la DPUP. “L’action au niveau<br />
local est ici très importante. Chacun <strong>de</strong>s<br />
commissariats centraux, à travers son<br />
Groupe Chargé <strong>de</strong>s Mineurs et sa Mission<br />
<strong>de</strong> Prévention et <strong>de</strong> Communication, noue<br />
<strong>de</strong>s relations privilégiées avec chaque établissement<br />
et effectue un travail <strong>de</strong> terrain<br />
très varié en fonction <strong>de</strong>s situations.”<br />
Ces partenariats locaux se concrétisent<br />
notamment par une participation <strong>de</strong>s responsables<br />
<strong>de</strong>s commissariats centraux aux<br />
Comités d’Education à la Santé et à la<br />
Citoyenneté, animés par les chefs d’établissement,<br />
et par <strong>de</strong> nombreuses conférences<br />
et séances <strong>de</strong> prévention dans les classes<br />
sur les thèmes du racket ou <strong>de</strong>s stupéfiants.<br />
L’année passée, 65 539 élèves ont<br />
été sensibilisés par les effectifs <strong>de</strong> la DPUP.<br />
Pour sa part, la Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Stupéfiants <strong>de</strong><br />
la Direction <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Judiciaire, spécifiquement<br />
chargée <strong>de</strong> la prévention auprès<br />
<strong>de</strong>s lycéens, a assuré <strong>de</strong>s interventions<br />
dans 56 établissements.<br />
partenariat<br />
La lutte contre<br />
les violences scolaires<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
3 questions à ...<br />
Evelyne Belin, principale adjointe du lycée-collège Paul-Valéry, et Pierre-<br />
Jean Ivars, brigadier-major, responsable <strong>de</strong> la Mission <strong>de</strong> Prévention et<br />
<strong>de</strong> Communication (MPC) du <strong>12</strong> ème arrondissement.<br />
Du 14 au 18 mars, le partenariat entre l’Education Nationale et la police<br />
a fait la preuve <strong>de</strong> sa vitalité au lycée-collège Paul-Valéry, dans le <strong>12</strong> ème<br />
arrondissement, où a été organisée, à l’initiative <strong>de</strong>s responsables <strong>de</strong><br />
l’établissement et <strong>de</strong> la MPC du <strong>12</strong> ème , une semaine entière d’animations<br />
consacrées à la prévention. Une démarche jusqu’alors inédite.<br />
Quel était le contenu <strong>de</strong> cette semaine <strong>de</strong> prévention ?<br />
Evelyne Belin : Notre souhait a été d’abor<strong>de</strong>r un large éventail <strong>de</strong> thématiques,<br />
la violence bien sûr, mais aussi la sécurité routière, la santé auditive, la<br />
drogue… De nombreux acteurs associatifs ou institutionnels, comme la mairie du <strong>12</strong> ème<br />
ou les professionnels <strong>de</strong> la justice, sont intervenus à travers <strong>de</strong>s conférences en classe,<br />
<strong>de</strong>s animations et un forum.<br />
Pierre-Jean Ivars : Du côté policier, cela a été l’occasion<br />
<strong>de</strong> diversifier les interventions. L’Équipe Spéciale <strong>de</strong><br />
Gymnastique <strong>de</strong> la PP a assuré une matinée <strong>de</strong> démonstrations<br />
auprès <strong>de</strong>s 6 ème et <strong>de</strong>s 4 ème . Par ailleurs, le Service<br />
Central <strong>de</strong>s Acci<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> la PP a animé une reconstitution<br />
d’acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la circulation, avec la participation <strong>de</strong> la<br />
RATP et <strong>de</strong>s sapeurs-pompiers <strong>de</strong> <strong>Paris</strong>.<br />
Quels étaient vos objectifs ?<br />
P-J.I. : Il s’agissait <strong>de</strong> délivrer un message <strong>de</strong> prévention<br />
© Magalie Decatoire/DL<br />
simple et proche <strong>de</strong> la réalité afin que chaque adulte <strong>de</strong>vienne porteur <strong>de</strong> la prévention<br />
et que les élèves puissent adhérer à un discours crédible.<br />
E.B. : Effectivement, la prévention c’est d’abord une série <strong>de</strong> petits conseils personnels. Il<br />
n’y a pas besoin <strong>de</strong> grands moyens mais simplement <strong>de</strong> porter ensemble un message<br />
clair et cohérent.<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> cette semaine <strong>de</strong> prévention, quels sont les résultats<br />
concrets du partenariat entre la PP et l’Éducation nationale ?<br />
E.B. : Nous conduisons une collaboration <strong>de</strong> longue haleine avec les policiers <strong>de</strong> l’arrondissement<br />
afin <strong>de</strong> trouver <strong>de</strong>s réponses adaptées à chaque situation. La MPC participe<br />
notamment au sein du lycée-collège à <strong>de</strong>s rappels à la loi concernant <strong>de</strong>s élèves dont le<br />
comportement pose problème. Cette mesure a permis <strong>de</strong> réduire la violence dans l’établissement.<br />
P-J.I. : Cette démarche au quotidien permet d’intervenir auprès d’adolescents en difficulté<br />
<strong>de</strong> façon précoce et d’éviter qu’ils ne tombent franchement dans la délinquance. Agir<br />
très en amont est profitable à tous.<br />
© Mickael Bougouin<br />
25
la vie <strong>de</strong>s commissariats<br />
26<br />
le<br />
10 e<br />
reportage<br />
arrondissement<br />
10 e<br />
Situé entre la rue du Faubourg-Poissonnière, le<br />
boulevard <strong>de</strong> la Chapelle et le boulevard <strong>de</strong> la<br />
Villette, le 10 ème arrondissement couvre une<br />
superficie <strong>de</strong> 289 ha.<br />
Au cœur du<br />
© Charles Degraeve/DL
Sil y a bien une image du 10ème arrondissement<br />
qui reste gravée dans la<br />
mémoire collective <strong>de</strong>s Français, il<br />
s’agit <strong>de</strong> celle du <strong>Paris</strong> populaire et gouailleur<br />
<strong>de</strong>s années 30 dépeint par Marcel Carné<br />
dans son film, Hôtel du Nord, dans lequel<br />
Arletty lançait son célèbre «atmosphère,<br />
atmosphère…». Aujourd’hui, malgré les<br />
années et les changements en profon<strong>de</strong>ur <strong>de</strong><br />
la sociologie <strong>de</strong> la capitale, l’arrondissement<br />
semble en partie être resté fidèle à ce <strong>Paris</strong><br />
d’un autre temps, mêlant <strong>de</strong> façon unique<br />
mon<strong>de</strong> ouvrier et petits villages urbains. En<br />
témoignent les rives du canal Saint-Martin où<br />
refleurissent l’esprit <strong>de</strong> guinguettes et les<br />
fêtes <strong>de</strong> quartier et où l’on peut <strong>de</strong> nouveau<br />
admirer l’Hôtel du Nord rénové <strong>de</strong>puis<br />
quelques années.<br />
Au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> ce visage pittoresque, le 10ème arrondissement est l’héritier d’un réel passé<br />
ouvrier. Lieu d’artisanat jusqu’au milieu du<br />
XIXème ’<br />
siècle, son visage est profondément<br />
modifié par la construction <strong>de</strong> la gare <strong>de</strong> l’Est,<br />
édifiée en 1849, et <strong>de</strong> la gare du Nord, dont<br />
les travaux sont achevés en 1865. Les faubourgs<br />
quelque peu embourgeoisés <strong>de</strong> Saint-<br />
reportage<br />
<strong>Paris</strong> populaire<br />
Arrondissement cosmopolite et <strong>de</strong>nsément<br />
peuplé, le 10 ème , qui abrite <strong>de</strong>ux<br />
gran<strong>de</strong>s gares parisiennes, est un lieu<br />
fortement fréquenté. Cette activité<br />
intense mobilise les 496 policiers du<br />
commissariat central qui doivent maîtriser<br />
un territoire d’une taille mo<strong>de</strong>ste<br />
mais d’une gran<strong>de</strong> diversité.<br />
Le commissariat<br />
central est installé<br />
26, rue Louis Blanc.<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
Martin et <strong>de</strong> Saint-<br />
Denis <strong>de</strong>viennent alors<br />
les quartiers <strong>de</strong> l’industrie<br />
et du négoce.<br />
La <strong>de</strong>sserte <strong>de</strong>s gares<br />
alimentant <strong>Paris</strong> en<br />
charbon entraîne la<br />
création <strong>de</strong> nombreuses<br />
voies, notamment<br />
le boulevard <strong>de</strong><br />
Strasbourg et le boulevard<br />
<strong>de</strong> Magenta. De<br />
gran<strong>de</strong>s manufactures <strong>de</strong> cristallerie et <strong>de</strong><br />
porcelaine s’installent rue <strong>de</strong> Paradis, alors<br />
que les ateliers <strong>de</strong>s fourreurs investissent<br />
le sud <strong>de</strong> l’arrondissement. Ce nouvel essor<br />
du 10ème se traduit également par l’apparition<br />
et la multiplication <strong>de</strong>s théâtres et <strong>de</strong>s<br />
cabarets.<br />
Aujourd’hui, que reste-t-il <strong>de</strong> tout cela ? Les<br />
usines ont disparu, emportées par l’aprèsguerre<br />
et le 10ème s’est reconverti. Les fils <strong>de</strong>s<br />
fourreurs ont investi dans les nouvelles technologies<br />
et <strong>de</strong>s entreprises d’envergure<br />
internationale implantent leur siège dans<br />
l’arrondissement. Sous l’effet <strong>de</strong> ce dynamis-<br />
© Mickael Bougouin<br />
© Mickaël Bougouin<br />
la vie <strong>de</strong>s commissariats<br />
me, la population compte <strong>de</strong> plus en plus <strong>de</strong><br />
jeunes. Resté populaire, le 10 ème est, durant<br />
ces <strong>de</strong>rnières décennies, <strong>de</strong>venu plus cosmopolite<br />
en accueillant une forte immigration,<br />
essentiellement africaine, indienne, turque et<br />
chinoise. Les quartiers marqués jadis par la<br />
noirceur <strong>de</strong> la suie ont ainsi désormais adopté<br />
les couleurs vives <strong>de</strong>s marchés du Sri<br />
Lanka ou du Cachemire.<br />
Toujours présentes au cœur <strong>de</strong> l’arrondissement,<br />
les gares du Nord et <strong>de</strong> l’Est constituent<br />
un nœud ferroviaire <strong>de</strong> première<br />
importance. Près <strong>de</strong> 800 000 personnes y<br />
transitent chaque jour. Elles <strong>de</strong>sservent<br />
Pour Serge <strong>Mo</strong>nié, commissaire<br />
central du 10 ème : "La délinquance <strong>de</strong><br />
passage que connaît l’arrondissement<br />
nécessite une mobilisation constante<br />
<strong>de</strong>s services <strong>de</strong> police locaux”.<br />
© Roger Sam/DL<br />
27
la vie <strong>de</strong>s commissariats<br />
28<br />
© Roger Sam/DL<br />
© Mickael Bouguoin<br />
Les abords <strong>de</strong>s gares, fortement fréquentés,<br />
bénéficient d’un nombre important <strong>de</strong><br />
patrouilles <strong>de</strong> la police <strong>de</strong> quartier.<br />
notamment le Royaume-Uni, la Belgique et<br />
l’Allemagne et occupent une place particulière<br />
au sein du réseau francilien avec les RER<br />
B, D et E, ainsi que trois lignes <strong>de</strong> métro. Ce<br />
flux constant <strong>de</strong> voyageurs se conjugue avec<br />
la forte <strong>de</strong>nsité <strong>de</strong> la population - près <strong>de</strong><br />
31 000 habitants au km 2 , soit la <strong>de</strong>uxième <strong>de</strong><br />
la capitale - pour faire du 10 ème un arrondissement<br />
à l’activité intense.<br />
Une attention<br />
<strong>de</strong> chaque instant<br />
Ces caractéristiques jouent bien entendu un<br />
rôle déterminant dans le mo<strong>de</strong> d’action <strong>de</strong>s<br />
services <strong>de</strong> police locaux. “Comme la plupart<br />
<strong>de</strong>s arrondissements du centre <strong>de</strong> la capitale,<br />
le 10 ème connaît essentiellement une délinquance<br />
<strong>de</strong> passage”, explique le commissaire<br />
central Serge <strong>Mo</strong>nié. “Celle-ci se sert <strong>de</strong>s<br />
gares comme points d’appui et prend <strong>de</strong>s<br />
formes extrêmement variées, du vol avec violences<br />
au cambriolage. Il est donc important<br />
<strong>de</strong> mettre en place un dispositif policier réactif<br />
et capable d’apporter <strong>de</strong>s réponses adaptées<br />
et rapi<strong>de</strong>s à chaque phénomène particulier.<br />
Les effectifs <strong>de</strong> l’arrondissement se doivent<br />
d’être mobilisés à chaque instant.”<br />
Cette action déterminée a visiblement porté<br />
ses fruits sur le terrain et a permis d’obtenir<br />
<strong>de</strong>s résultats encourageants en matière<br />
d’évolution <strong>de</strong> la délinquance dans l’arrondissement.<br />
En effet, les statistiques <strong>de</strong> l’année<br />
reportage<br />
écoulée ont confirmé la tendance à la baisse<br />
enregistrée <strong>de</strong>puis 2002. En 2004, avec une<br />
baisse <strong>de</strong> 2,1% <strong>de</strong>s faits constatés, dont<br />
- 10% pour les seuls délits <strong>de</strong> voie publique,<br />
le 10 ème arrondissement a connu une diminution<br />
presque comparable à celle enregistrée<br />
au niveau <strong>de</strong> l’ensemble <strong>de</strong> la capitale.<br />
Durant la même pério<strong>de</strong>, les indicateurs <strong>de</strong><br />
l’activité policière ont marqué une hausse<br />
sensible : +11% pour le nombre <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>s à<br />
vue ou +32% pour les personnes déférées…<br />
Des chiffres qui doivent beaucoup à<br />
la présence accrue <strong>de</strong>s policiers dans les<br />
rues <strong>de</strong> l’arrondissement.<br />
Une présence policière<br />
accrue<br />
L’une <strong>de</strong>s unités du commissariat central permettant<br />
<strong>de</strong> renforcer la visibilité <strong>de</strong>s effectifs<br />
du 10 ème sur la voie publique est la Briga<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>s Policiers <strong>de</strong> Quartier. Celle-ci compte<br />
près <strong>de</strong> 80 fonctionnaires effectuant <strong>de</strong>s<br />
patrouilles pé<strong>de</strong>stres sur 11 AIRE (Aires<br />
d’Initiative, <strong>de</strong> Responsabilité et d’Échanges),<br />
secteurs définis en fonction <strong>de</strong>s caractéristiques<br />
sociologiques et <strong>de</strong>s spécificités <strong>de</strong><br />
chaque partie <strong>de</strong> l’arrondissement. "Ce dispositif<br />
permet à chaque policier <strong>de</strong> quartier <strong>de</strong><br />
travailler sur un secteur qu’il connaît bien",<br />
précise le commissaire <strong>Mo</strong>nié. "Ceci facilite la<br />
prise en compte <strong>de</strong> la gran<strong>de</strong> diversité <strong>de</strong><br />
l’arrondissement et <strong>de</strong> ses quartiers, très différents<br />
les uns <strong>de</strong>s autres. Les effectifs peuvent<br />
ainsi donner <strong>de</strong>s réponses plus adaptées,<br />
que ce soit en matière <strong>de</strong> lutte contre la<br />
délinquance ou <strong>de</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong>s formulées par<br />
<strong>de</strong>s riverains."<br />
Parmi les secteurs <strong>de</strong> l’arrondissement qui<br />
attirent particulièrement l’attention <strong>de</strong>s poli-<br />
Dans le secteur rési<strong>de</strong>ntiel jouxtant le canal<br />
Saint-Martin, les policiers <strong>de</strong> quartier privilégient<br />
le contact avec les riverains.<br />
© Mickael Bouguoin<br />
<br />
AIRE 1 - Lariboisière<br />
AIRE 2 - Stalingrad<br />
AIRE 3 - Follereau<br />
AIRE 4 - Grange-aux-Belles<br />
AIRE 5 - Belleville<br />
AIRE 6 - Saint-Louis<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
<br />
ciers du commissariat central figurent, à<br />
l’est, l’AIRE Grange-aux-Belles et l’AIRE<br />
Belleville sur lesquelles se trouvent <strong>de</strong>ux<br />
ensembles HLM qui ont par le passé engendré<br />
une petite délinquance locale. Une action<br />
<strong>de</strong> prévention efficace à l’attention <strong>de</strong>s<br />
jeunes <strong>de</strong> ces quartiers et une utilisation à<br />
bon escient <strong>de</strong>s nouvelles incriminations en<br />
matière d’occupation <strong>de</strong>s halls d’immeuble,<br />
prévue par la loi sur la sécurité intérieure,<br />
ont permis <strong>de</strong> résoudre un grand nombre <strong>de</strong><br />
problèmes.<br />
Priorité aux abords<br />
<strong>de</strong>s gares<br />
AIRE 7 - Beaurepaire<br />
AIRE 8 - Des Portes<br />
AIRE 9 - Petites-Écuries<br />
AIRE 10 - Chabrol<br />
AIRE 11 - Vigies Gare<br />
Avec une délinquance aux multiples formes<br />
- vols à la tire, vols avec violences, bagarres,<br />
consommation et petits trafics <strong>de</strong><br />
stupéfiants -, les abords <strong>de</strong>s gares constituent<br />
véritablement le secteur prioritaire <strong>de</strong><br />
l’arrondissement. La police <strong>de</strong> quartier y dispose<br />
d’une AIRE renforcée sur laquelle est<br />
déployé un nombre élevé <strong>de</strong> patrouilles. Cette<br />
zone bénéficie d’une forte présence <strong>de</strong>s<br />
effectifs en civil <strong>de</strong> la Briga<strong>de</strong> Anti-Criminalité<br />
(BAC) <strong>de</strong> l’arrondissement, effectuant <strong>de</strong>s<br />
surveillances discrètes et <strong>de</strong>s interpellations<br />
en flagrant délit. Concernant la sécurité dans<br />
l’enceinte <strong>de</strong>s gares, celle-ci est <strong>de</strong> la responsabilité<br />
du Service Régional <strong>de</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong>s<br />
Transports (SRPT) dont l’action résolue,<br />
menée en concertation avec la SNCF et la<br />
RATP, a permis <strong>de</strong> faire baisser <strong>de</strong> 2,5% la<br />
délinquance dans les métros et RER parisiens<br />
en 2004. Le commissariat central du 10 ème dispose<br />
tout <strong>de</strong> même à l’intérieur <strong>de</strong> chacune<br />
<strong>de</strong>s gares d’une vigie permettant au public <strong>de</strong><br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005
Pour une ai<strong>de</strong>, une assistance ou une intervention, contactez 24h sur 24, 7j sur 7, le commissariat central au : 01 53 19 43 10<br />
En cas d’urgence, composez le 17 police secours ou le 1<strong>12</strong> <strong>de</strong>puis votre téléphone portable.<br />
Vous pouvez prendre contact avec les responsables locaux <strong>de</strong> police par mél : prefpol.dpup-commissariat-10@interieur.gouv.fr<br />
<br />
<br />
Commissariat central<br />
26, rue Louis Blanc M Louis Blanc ✆ 01 53 19 43 10<br />
Ouvert 7j sur 7, 24h sur 24.<br />
Service d’Accueil, <strong>de</strong> Recherche<br />
et d’Investigation Judiciaires (Sarij)<br />
14, rue <strong>de</strong> Nancy M Jacques Bonsergent<br />
✆ 01 48 03 89 00<br />
Ouvert 7j sur 7, 24h sur 24.<br />
<br />
Unité <strong>de</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong> Quartier<br />
“Hôpital Saint-Louis”<br />
40, avenue Clau<strong>de</strong> Vellefaux M Colonel Fabien<br />
✆ 01 44 52 74 80<br />
Ouverte du lundi au vendredi <strong>de</strong> 9h à 20 h.<br />
Unité <strong>de</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong> Quartier<br />
“Porte Saint-Denis”<br />
45, rue <strong>de</strong> Chabrol M Gare <strong>de</strong> l’Est ✆ 01 45 23 80 00<br />
Ouverte du lundi au vendredi <strong>de</strong> 9h à 20 h.<br />
L’unité à VTT renforce la présence policière dans les<br />
créneaux horaires et les secteurs sensibles ; ici, la Gare<br />
<strong>de</strong> l’Est.<br />
déposer plainte du lundi au samedi <strong>de</strong> 7 h 30<br />
à 23 h et le dimanche <strong>de</strong> 14 h 30 à 22 h 30.<br />
L’action <strong>de</strong>s policiers du 10 ème s’adapte également<br />
à la pluralité <strong>de</strong>s communautés qui se<br />
côtoient au sein <strong>de</strong> l’arrondissement. Il<br />
s’agit, du côté du boulevard <strong>de</strong> Strasbourg et<br />
<strong>de</strong>s rues avoisinantes du métro Château<br />
d’Eau, <strong>de</strong> l’Afrique francophone et <strong>de</strong> ses<br />
boutiques <strong>de</strong> cosmétiques et <strong>de</strong> coiffures<br />
« afro », dans le quartier Saint-Louis, <strong>de</strong>s<br />
commerçants chinois, aux alentours du<br />
Passage Brady, <strong>de</strong>s restaurateurs pakistanais…<br />
Si en règle générale cette mixité<br />
sociale et culturelle est vécue <strong>de</strong> façon harmonieuse<br />
par tous, le commissariat central<br />
intervient pour traiter les cas particuliers difficiles,<br />
notamment en terme <strong>de</strong> non-respect<br />
<strong>de</strong>s différentes réglementations en vigueur.<br />
Ceci se traduit par la mise en œuvre d’opérations<br />
conjointes avec les services vétérinaires,<br />
le fisc, l’URSSAF, les douanes ou encore<br />
les renseignements généraux, afin <strong>de</strong> lut-<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
© Roger Sam/DL<br />
Unité <strong>de</strong> <strong>Police</strong> <strong>de</strong> Quartier<br />
“Saint-Vincent <strong>de</strong> Paul”<br />
179, rue du Faubourg St Denis M Gare du Nord<br />
✆ 01 44 89 64 70<br />
Ouverte du lundi au vendredi <strong>de</strong> 9h à 20 h.<br />
<br />
Vigie “Gare du Nord”<br />
18, rue <strong>de</strong> Dunkerque M Gare du Nord<br />
✆ 01 55 31 58 08<br />
Ouverte du lundi au samedi <strong>de</strong> 7h30 à 23 h<br />
et le dimanche <strong>de</strong> 14h30 et 22h30.<br />
<br />
Vigie “Gare <strong>de</strong> l’Est”<br />
Place du 11 novembre M Gare <strong>de</strong> l’Est<br />
✆ 01 46 07 06 37<br />
Ouverte du lundi au samedi <strong>de</strong> 7h30 à 23 h<br />
et le dimanche <strong>de</strong> 14h30 et 22h30.<br />
ter contre les phénomènes <strong>de</strong> travail clan<strong>de</strong>stin,<br />
<strong>de</strong> contrefaçon, ou plus fréquemment<br />
<strong>de</strong> manquement grave au règles d’hygiène.<br />
Par ailleurs, les abords du canal Saint-Martin,<br />
traversant l’arrondissement du nord au sud,<br />
constituent une zone rési<strong>de</strong>ntielle où la police<br />
<strong>de</strong> quartier privilégie le contact avec la<br />
population. “Ceci est particulièrement vrai<br />
lors <strong>de</strong>s opérations piétonnes, organisées<br />
chaque dimanche par la mairie du 10 ème , sur<br />
les quais <strong>de</strong> Valmy et <strong>de</strong> Jemmapes”, précise<br />
le capitaine Charles Imbert, chef <strong>de</strong> la<br />
Briga<strong>de</strong> <strong>de</strong>s Policiers <strong>de</strong> Quartier. “L’unité à<br />
VTT <strong>de</strong> la police <strong>de</strong> quartier est tout particulièrement<br />
bien adaptée à ce type <strong>de</strong> mission.<br />
Dans un autre registre, il convient <strong>de</strong> souligner<br />
que nos cyclistes, grâce à leur gran<strong>de</strong><br />
mobilité, font preuve d’une réelle efficacité<br />
dans la lutte contre la délinquance.<br />
L’arrondissement dispose également d’un<br />
Groupe <strong>de</strong> Soutien à la <strong>Police</strong> <strong>de</strong> Quartier<br />
(GSPQ) d’une dizaine <strong>de</strong> fonctionnaires pouvant<br />
renforcer ponctuellement la présence<br />
policière dans les secteurs et les horaires<br />
sensibles." Enfin, le dispositif <strong>de</strong> la police <strong>de</strong><br />
quartier est complété par trois Unités <strong>de</strong><br />
<strong>Police</strong> <strong>de</strong> Quartier (UPQ), lieux d’accueil du<br />
public ouverts du lundi au vendredi <strong>de</strong> 9<br />
heures à 20 heures.<br />
22 nouveaux ASP<br />
<strong>de</strong> quartier<br />
Le Service <strong>de</strong> Voie Publique (SVP) est un<br />
rouage essentiel du commissariat central. A<br />
titre d’exemple, ce sont ses effectifs qui<br />
assurent 24 heures sur 24 les missions <strong>de</strong><br />
police-secours, portant ai<strong>de</strong> et assistance<br />
Antenne <strong>de</strong> <strong>Police</strong><br />
Administrative<br />
1, rue Hittorff M Château d’eau<br />
✆ 01 53 71 33 00<br />
Délivre les titres administratifs : carte<br />
nationale d’i<strong>de</strong>ntité, passeport, carte grise,<br />
certificat <strong>de</strong> non-gage, autorisation <strong>de</strong> sortie<br />
du territoire pour les mineurs.<br />
Ouverte du lundi au vendredi <strong>de</strong> 8h30 à<br />
17h30. Les usagers peuvent y déposer leurs<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong>s <strong>de</strong> carte nationale d’i<strong>de</strong>ntité et<br />
<strong>de</strong> passeport le jeudi <strong>de</strong> 17h30 à 19h30,<br />
ainsi que le samedi <strong>de</strong> 9h à <strong>12</strong>h30.<br />
De l’anti-délinquance aux missions <strong>de</strong> contrôle<br />
routier, la police <strong>de</strong> quartier fait preuve <strong>de</strong> polyvalence.<br />
aux <strong>Paris</strong>iens qui en ont fait la <strong>de</strong>man<strong>de</strong> en<br />
appelant le 17. Le SVP compte également en<br />
son sein une briga<strong>de</strong> d’une soixantaine<br />
d’agents <strong>de</strong> surveillance <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> (ASP). "A<br />
l’origine, les ASP intervenaient dans la<br />
répression les seules infractions aux règles<br />
du stationnement", explique le capitaine Max<br />
Saint-Jean, responsable du Bureau <strong>de</strong>s<br />
Opérations. "Depuis plusieurs années, leur<br />
nouvelle qualité d’agent <strong>de</strong> police judiciaire<br />
leur permet <strong>de</strong> s’investir dans d’autres<br />
domaines, comme la verbalisation <strong>de</strong>s infractions<br />
routières acci<strong>de</strong>ntogènes : franchissements<br />
<strong>de</strong> feux rouge, portables au volant….<br />
Ceci a été l’occasion <strong>de</strong> motiver fortement les<br />
effectifs qui se sont beaucoup investis dans<br />
leurs nouvelles compétences."<br />
© Mickael Bouguoin<br />
29
la vie <strong>de</strong>s commissariats<br />
30<br />
© Roger Sam/DL<br />
© Roger Sam/DL<br />
L’Unité <strong>de</strong> Traitement Judiciaire en Temps Réel<br />
est chargée <strong>de</strong> veiller à la qualité du suivi procédural<br />
donné à chaque interpellation.<br />
Afin <strong>de</strong> prolonger cette dynamique, les services<br />
du 10 ème se sont pleinement impliqués, à<br />
l’instar <strong>de</strong>s autres commissariats centraux,<br />
dans la mise en place <strong>de</strong>s ASP <strong>de</strong> quartier. En<br />
effet, <strong>de</strong>puis septembre 2004, certains ASP<br />
ont vu leurs prérogatives s’élargir <strong>de</strong> nouveau,<br />
pour inclure notamment la réglementation<br />
relative à la salubrité ou aux encombrements<br />
sur la voie publique (<strong>de</strong> l’emprise <strong>de</strong><br />
chantier ou <strong>de</strong> terrasse au dépôt <strong>de</strong> matériaux<br />
ou <strong>de</strong> déchets sur les trottoirs). Ainsi,<br />
l’arrondissement dispose aujourd’hui <strong>de</strong> 22<br />
ASP <strong>de</strong> quartier travaillant en synergie avec<br />
les unités chargées <strong>de</strong> contrôler la bonne uti-<br />
75 interpellations en moyenne par mois : une<br />
activité exceptionnelle pour la Briga<strong>de</strong> Anti-<br />
Criminalité, compte-tenu <strong>de</strong> la taille du<br />
10 ème arrondissement.<br />
reportage<br />
lisation <strong>de</strong> l’espace public, que ce soit le<br />
Bureau <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Administrative et <strong>de</strong>s<br />
Instructions Judiciaires ou le Groupe <strong>de</strong><br />
Surveillance <strong>de</strong> la Voie Publique… "Un indéniable<br />
plus pour la qualité <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s riverains<br />
<strong>de</strong> l’arrondissement", souligne le capitaine<br />
Saint-Jean.<br />
Flagrants délits<br />
et interpellations<br />
La lutte contre la délinquance constitue la<br />
priorité du Service d’Accueil, <strong>de</strong> Recherche<br />
et d’Investigation Judiciaires (SARIJ). En la<br />
matière, la réactivité est primordiale,<br />
comme l’explique son chef, le commissaire<br />
Dominique Dague : “L’action du SARIJ<br />
s’adapte en permanence à l’évolution globale<br />
<strong>de</strong> la criminalité dans l’arrondissement<br />
notamment grâce aux synthèses judiciaires<br />
établies par le Bureau <strong>de</strong> Coordination<br />
Opérationnelle du commissariat central. Il<br />
est également important <strong>de</strong> donner <strong>de</strong>s<br />
réponses rapi<strong>de</strong>s à chaque fait particulier<br />
porté à notre connaissance et <strong>de</strong> développer<br />
le travail d’initiative”. Pour cela, le SARIJ<br />
dispose d’un Groupe <strong>de</strong> Recherche et<br />
d’Investigation (GRI), chargé <strong>de</strong>s enquêtes<br />
<strong>de</strong> longue haleine, et d’une Briga<strong>de</strong> Anti-<br />
Criminalité (BAC), spécialisée dans les flagrants<br />
délits sur la voie publique. Avec une<br />
moyenne <strong>de</strong> 75 interpellations par mois,<br />
cette <strong>de</strong>rnière affiche une forte activité pour<br />
un arrondissement <strong>de</strong> la taille du 10 ème .<br />
"Nous réalisons beaucoup d’affaires <strong>de</strong> petit<br />
trafic <strong>de</strong> stupéfiants, ce qui nous a amenés à<br />
saisir plus <strong>de</strong> 14 000 euros liés aux transactions<br />
entre les mois <strong>de</strong> janvier et <strong>de</strong> mars<br />
<strong>de</strong> cette année", explique le lieutenant Eric<br />
Garrido, responsable <strong>de</strong> la BAC ; "Nous<br />
veillons également à intervenir sur <strong>de</strong> nombreux<br />
autres types <strong>de</strong> délits. On peut notamment<br />
citer la répression <strong>de</strong>s taxis clan<strong>de</strong>stins,<br />
nombreux aux abords <strong>de</strong>s gares et portant<br />
préjudice aux professionnels et aux<br />
usagers."<br />
Aux côtés <strong>de</strong> ces unités <strong>de</strong> terrain, l’Unité <strong>de</strong><br />
Traitement Judiciaire en Temps Réel (UTJTR)<br />
constitue la secon<strong>de</strong> gran<strong>de</strong> entité du SARIJ.<br />
Son rôle consiste avant tout à assurer la<br />
continuité du traitement judiciaire : 24<br />
heures sur 24, une quinzaine <strong>de</strong> fonctionnaires<br />
en journée et une <strong>de</strong>mi-douzaine la<br />
nuit accueillent les victimes, notifient et<br />
gèrent les gar<strong>de</strong>s à vue, procè<strong>de</strong>nt aux auditions,<br />
effectuent les perquisitions nécessaires,<br />
veillent à la bonne rédaction <strong>de</strong>s procédures…<br />
"Pour schématiser, l’UTJTR est un<br />
peu comme un service d’urgence dans un<br />
Lors <strong>de</strong>s gar<strong>de</strong>s à vues, prélèvement ADN et<br />
prise d’empreintes sont réalisés <strong>de</strong> façon<br />
quasi-systématique.<br />
hôpital", précise son responsable, le capitaine<br />
Gilbert <strong>Mo</strong>relli. "Les différents services <strong>de</strong><br />
voie publique, <strong>de</strong> la police <strong>de</strong> quartier à la<br />
BAC, nous présentent les personnes qu’ils<br />
viennent d’interpeller en flagrant délit. A<br />
nous ensuite <strong>de</strong> donner, en liaison avec le<br />
Parquet, le meilleur suivi à chaque affaire".<br />
L’UTJTR traite chaque cas, du plus simple au<br />
plus complexe, avec une attention particulière.<br />
Dans un premier temps, l’officier <strong>de</strong> police<br />
judiciaire doit déci<strong>de</strong>r, après examen <strong>de</strong>s<br />
faits et <strong>de</strong>s antécé<strong>de</strong>nts <strong>de</strong> l’individu interpellé,<br />
si la mesure <strong>de</strong> gar<strong>de</strong> à vue se justifie<br />
pleinement ou si une simple audition, suivie<br />
d’une convocation <strong>de</strong>vant la justice, s’avère<br />
suffisante. En cas en gar<strong>de</strong> à vue, l’UTJTR<br />
gère intégralement le déroulement <strong>de</strong> celleci<br />
: que ce soit en termes <strong>de</strong> respect <strong>de</strong>s<br />
droits du mis en cause - présentation au<br />
mé<strong>de</strong>cin, à l’avocat, prise <strong>de</strong> repas… - en<br />
termes <strong>de</strong> complément d’investigations judiciaires<br />
- auditions <strong>de</strong> témoins, confrontations…<br />
-, ou encore en termes d’actes liés à<br />
la police technique et scientifique - un prélèvement<br />
d’ADN est désormais effectué dans<br />
un grand nombre <strong>de</strong> cas, afin d’alimenter le<br />
Fichier National Automatisé <strong>de</strong>s Empreintes<br />
Génétiques (FNAEG). "D’une manière générale,<br />
<strong>de</strong> la qualité du travail <strong>de</strong> l’UTJTR dépend<br />
la qualité <strong>de</strong>s procédures judiciaires, élément<br />
indispensable pour que le travail <strong>de</strong> terrain<br />
<strong>de</strong>s policiers du 10 ème aboutisse une fois présenté<br />
<strong>de</strong>vant la justice", conclut le commissaire<br />
Dague.<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
© Roger Sam/DL<br />
© Roger Sam/DL
D<br />
ans les locaux du Service <strong>de</strong><br />
l’I<strong>de</strong>ntité Judiciaire (Direction<br />
Régionale <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Judiciaire),<br />
une victime répond aux questions du policier<br />
chargé d’établir le portrait-robot <strong>de</strong> son<br />
agresseur. “Quelle était la forme du visage<br />
?” ; “Plutôt ovale” ; “Comme ceci ?” ;<br />
“Non, je crois que les joues était plus<br />
ron<strong>de</strong>s” ; “J’élargis un peu le visage. Cela<br />
vous semble correct ?” ; “Oui” ; “Bien,<br />
maintenant passons au menton…”. Au fur et<br />
à mesure que se poursuit ce dialogue, les<br />
traits impersonnels du visage affiché par le<br />
logiciel <strong>de</strong> portrait-robot sur l’écran <strong>de</strong> l’ordinateur<br />
se modifient pour prendre ceux d’un<br />
criminel recherché… Bien que n’étant pas<br />
systématique, le portrait-robot est aujourd’hui<br />
couramment utilisé pour ai<strong>de</strong>r à la résolution<br />
<strong>de</strong>s affaires d’agression sexuelle, pour<br />
vérifier si plusieurs faits présentant <strong>de</strong>s similitu<strong>de</strong>s<br />
ont été commis par le même individu,<br />
ou encore, pour tenter <strong>de</strong> relancer une<br />
enquête à court d’éléments. Mais comment<br />
cette technique s’est-elle développée ?<br />
Du “portrait parlé”<br />
au portrait-robot<br />
Au XIX ème siècle, confrontée à l’anonymat<br />
grandissant <strong>de</strong> la ville, la police parisienne<br />
éprouve la nécessité <strong>de</strong> plus en plus pressante<br />
d’i<strong>de</strong>ntifier les criminels et les récidivistes,<br />
afin <strong>de</strong> pouvoir appliquer à ces <strong>de</strong>r-<br />
rétro-police<br />
Histoire du portrait-robot<br />
Aujourd’hui réalisé grâce à <strong>de</strong>s moyens in<strong>format</strong>iques, le<br />
portrait-robot contribue <strong>de</strong>puis <strong>de</strong> nombreuses années à<br />
i<strong>de</strong>ntifier les criminels et à résoudre <strong>de</strong>s enquêtes difficiles.<br />
Retour à grands traits sur ses origines…<br />
liaisons n°<strong>85</strong> / avril - mai - juin 2005<br />
niers <strong>de</strong>s peines plus sévères. Depuis la disparition<br />
<strong>de</strong> la marque d’infamie appliquée au<br />
fer rouge (1832), les signalements habituellement<br />
fournis pour décrire les suspects sont<br />
totalement subjectifs, car là aussi établis<br />
sans normes. En 1893, lorsque Alphonse<br />
Bertillon est nommé à la tête du Service <strong>de</strong><br />
l’I<strong>de</strong>ntité Judiciaire, il introduit un nouveau<br />
système d’i<strong>de</strong>ntification <strong>de</strong>s individus basé<br />
sur l’application <strong>de</strong> lois <strong>de</strong> la statistique à<br />
l’anatomie humaine. Il est désormais possible<br />
<strong>de</strong> procé<strong>de</strong>r à une définition analytique<br />
et systématique <strong>de</strong>s caractères distinctifs du<br />
visage. Pour le nez, on considère la profon<strong>de</strong>ur<br />
<strong>de</strong> la racine, la forme <strong>de</strong> la ligne dorsale,<br />
la position <strong>de</strong> la base… Et l’on procè<strong>de</strong><br />
ainsi pour l’œil, l’oreille, la bouche ou le front.<br />
Chaque donnée est codée et ordonnée selon<br />
une échelle allant <strong>de</strong> - 1,96 à + 1,96, écarttype<br />
par rapport à une valeur moyenne. Une<br />
quinzaine <strong>de</strong> rubriques sont ainsi renseignées,<br />
constituant un « portrait parlé ».<br />
Ce n’est que dans les années cinquante que le<br />
portrait-robot apparaît véritablement avec la<br />
métho<strong>de</strong> élaborée par le commissaire Chabot<br />
du Service Régional <strong>de</strong> la <strong>Police</strong> Judiciaire<br />
(SRPJ) <strong>de</strong> Lyon. Celle-ci consiste à remplacer<br />
le vocabulaire précis et étalonné du « portrait<br />
parlé » par une représentation photographique<br />
<strong>de</strong> chaque élément du visage. Au<br />
départ, il s’agit d’un assemblage un peu<br />
approximatif mais rapi<strong>de</strong>ment les techniques<br />
se perfectionnent. Les SRPJ utilisent <strong>de</strong>s jeux<br />
© Magalie Decatoire/DL<br />
Entre les années 60 et 80, la police parisienne<br />
utilise un système permettant <strong>de</strong> composer le<br />
visage <strong>de</strong>s suspects en associant cinq types<br />
d’éléments : cheveux, menton, yeux, bouche et nez.<br />
<strong>de</strong> trois ban<strong>de</strong>s coulissantes (cheveux et<br />
front, yeux et sourcils, bouche et menton). Le<br />
policier du service anthropométrique spécialisé,<br />
le « portraitiste », apporte les retouches<br />
finales - grains <strong>de</strong> beauté, bec-<strong>de</strong>-lièvre, pilosité<br />
- et colorie afin <strong>de</strong> reproduire le teint.<br />
De 1960 à 1980, le portrait-robot <strong>de</strong>vient <strong>de</strong><br />
plus en plus sophistiqué et se répand dans le<br />
mon<strong>de</strong>. Naissent <strong>de</strong> nombreux systèmes et<br />
les critères <strong>de</strong> classement se multiplient.<br />
Ainsi, le système « I<strong>de</strong>ntity-kit », créé par<br />
l’Américain Hugh Mac Donald et utilisé par les<br />
services <strong>de</strong> police parisiens, utilise 40 000<br />
photographies, classées en 500 films transparents,<br />
eux-mêmes classifiés en douze critères<br />
<strong>de</strong> signalement. Superposés, les films<br />
permettent <strong>de</strong> composer le visage. En 1993,<br />
le Service <strong>de</strong> l’I<strong>de</strong>ntité Judiciaire <strong>de</strong> la PP<br />
adopte le portrait-robot in<strong>format</strong>isé.<br />
Permettant <strong>de</strong> multiplier le nombre <strong>de</strong> critères<br />
utilisés, les différentes générations <strong>de</strong><br />
logiciels présentent <strong>de</strong>s dispositifs <strong>de</strong> plus en<br />
plus complexes et précis. L’objectif est ici <strong>de</strong><br />
rationaliser, autant qu’il est possible, un exercice<br />
qui reste, malgré les progrès <strong>de</strong> la technique,<br />
une interprétation subjective, effectué<br />
par un policier spécialisé, du souvenir souvent<br />
parcellaire d’un témoin ou d’une victime.<br />
Aujourd’hui, l’I<strong>de</strong>ntité Judiciaire utilise un<br />
logiciel <strong>de</strong> portrait-robot multipliant les<br />
critères d’i<strong>de</strong>ntification.<br />
© Magalie Decatoire/DL<br />
31
Investis <strong>de</strong> missions<br />
élargies (comme ici la<br />
surveillance <strong>de</strong>s<br />
horaires <strong>de</strong> chantiers),<br />
les ASP <strong>de</strong> quartier<br />
arborent un nouvel<br />
uniforme, comportant<br />
une casquette à<br />
damier bleu et noir.<br />
Jusqu’alors principalement affectés à la verbalisation du stationnement<br />
gênant, les quelque 300 Agents <strong>de</strong> Surveillance <strong>de</strong> <strong>Paris</strong><br />
(ASP) <strong>de</strong> quartier, rattachés aux 20 commissariats centraux<br />
d’arrondissement parisiens, voient aujourd’hui leurs compétences<br />
élargies à <strong>de</strong> nombreux autres domaines. Leur qualification d’agent<br />
<strong>de</strong> police judiciaire, au titre <strong>de</strong> l’article 21 du Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> Procédure<br />
Pénale, leur permet <strong>de</strong> mieux lutter contre les nuisances réglementées<br />
par <strong>de</strong>s arrêtés du Préfet <strong>de</strong> <strong>Police</strong> ou du Maire <strong>de</strong> <strong>Paris</strong> et <strong>de</strong> verbaliser<br />
leurs auteurs : déjections animales, dépôts d’ordures sur les trottoirs…<br />
Le contrôle <strong>de</strong>s emprises sur la voie publique (terrasses…),<br />
le respect <strong>de</strong>s horaires <strong>de</strong> travail sur les chantiers, les<br />
infractions au Co<strong>de</strong> <strong>de</strong> la route et la participation à <strong>de</strong>s<br />
contrôles routiers aux côtés <strong>de</strong> policiers relevant <strong>de</strong>s services<br />
<strong>de</strong> voie publique <strong>de</strong>s commissariats d’arrondissement font<br />
aussi partie <strong>de</strong> leurs prérogatives. En outre, les ASP <strong>de</strong> quartier sont affectés<br />
<strong>de</strong> manière prioritaire aux sorties <strong>de</strong>s écoles parisiennes afin<br />
d’assurer la sécurité <strong>de</strong>s élèves. Cette mesure permet <strong>de</strong> libérer<br />
<strong>de</strong> cette mission <strong>de</strong>s gardiens <strong>de</strong> la paix qui peuvent ainsi<br />
se consacrer dans <strong>de</strong> meilleures conditions aux patrouilles<br />
sur la voie publique et à la lutte contre la délinquance.<br />
© Roger Sam/DL