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— Ouvrez plutôt un sanatorium. Votre mari ne vous<br />
avait rien dit ?<br />
Elle parut désarçonnée :<br />
— Non, fit-elle, il m’a simplement rapporté que vous<br />
aviez bavardé très tard. Il sait que ces choses<br />
m’inquiètent…<br />
— Ne m’en veuillez pas.<br />
— Je ne dis pas cela pour vous.<br />
Pour qui le disait-elle ? Fouquet comprit qu’il venait<br />
d’amorcer une trahison en suggérant à Suzanne que<br />
Quentin était encore capable de lui travestir la vérité et il<br />
n’en fut pas mécontent. Comme si elle eût compris le<br />
danger de s’engager plus avant dans cette conversation,<br />
M me Quentin rompit avec un sourire un peu forcé, bientôt<br />
relevée par Marie-Jo.<br />
— Alors, demanda celle-ci, ça marche ?<br />
Elle avait troqué sa blouse blanche des matinées pour<br />
un tablier de dentelle épinglé sur un corsage noir, qui<br />
laissait transparaître un harnachement compliqué de<br />
sangles et de bretelles. L’idée vint à Fouquet qu’elle était<br />
vierge sous tout cela ; non que la chasteté lui eût<br />
beaucoup pesé depuis quelque temps.<br />
— Eh bien ! non, lui répondit-il, ça ne marche pas du<br />
tout.<br />
— Faites semblant.<br />
— Je ne fais que cela ; la vie y passe.