Antoine Blondin UN SINGE EN HIVER

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Elle bêtifiait par timidité, évitant de regarder sur la droite les négresses clouées nues au papier de couleur, sur la gauche Fouquet qui se débraillait volontiers pour l’effaroucher. Tout la troublait dans cette chambre où elle s’attardait avec des palpitations, un œil sur la porte, les joues enflammées, et la panique lui donnait une audace bourrue. Parfois, le jeune homme essayait de la retenir un peu, aimant cette familiarité admirative, ces naïvetés, à travers lesquelles il pénétrait dans l’intimité de la maison sans affronter M. Quentin dont l’indifférence paraissait receler une perspicacité effrayante. Ce jour-là, considérant la jeune fille comme un témoin à charge parmi d’autres, il fut hargneux. Elle crut à une plaisanterie, car il s’efforçait souvent à de grosses malices avec les servantes. — Vous avez dormi sur votre mauvaise oreille, dit-elle. — On en parle déjà ? — Quoi donc ? — Je suis rentré tard, jeta-t-il. Je sais que j’ai fait des bêtises. Votre patron m’a vu dans cet état ; il doit rigoler encore. Moi aussi d’ailleurs. Prendre les devants, toujours. Claire reprochait souvent à Gabriel de monter en épingle les manifestations de l’ivresse, de s’en amuser avec les camarades, cellule anxieuse entre la détresse et le rire. Elle ne comprenait pas qu’il y eût là une sourde volonté d’exorcisme. — M. Quentin ne parle jamais de ces choses, répondit Marie-Jo. À vous-même, il n’en reparlera pas. Madame,
ça n’est pas pareil ; mais pour lui : hier c’est hier… D’ailleurs, à ce qu’on raconte, il sait bien ce que c’est ! Sait-on jamais ce que c’est ? Ce va-et-vient aux abîmes est un trajet solitaire. Ceux qui remontent de ces gouffres se sont cherchés sans se rejoindre. Seule la cruauté du jour rassemble leur troupeau errant. Ils renaissent douloureusement et se retournent : la nuit a effacé la trace de leurs pas. Les ivresses, si contagieuses, sont incommunicables. — Vous l’avez vu, ce matin, demanda Fouquet, comment est-il ? — C’est à vous qu’il faut demander cela. Lui, il est comme d’habitude. Il vous fait donc tellement peur ? Le sourire accablant de la femme de chambre, sa conscience trop bien repassée, cette question désopilante posée sur le ton d’une confidence de préau, irritèrent Fouquet. — Si j’ai peur de quelque chose, c’est de lui avoir fait de la peine. Cette fois, elle pouffa franchement : — Pour lui faire de la peine, il faut se lever de bonne heure… ou se coucher plus tard. — Bien sûr ! Il ne s’intéresse pas aux autres. À vous, par exemple ?… Il ne vous… — Voyons, monsieur Fouquet ! c’est un homme de bon sens. — Il est très malade, n’est-ce pas ? Le bon sens c’est
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seconde lorsque le travail serait a
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Suzanne avait eu la sagesse de ne j
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Bientôt l’aube déployait ses fi
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son oreille le pouls métallique de
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accomplie dans les compagnies où i
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Albert, je t’en supplie, ne te la
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errances sur la falaise, le rêve d
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venues de Fouquet qui ne voulait pa
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CHAPITRE V — Tu aurais eu à cœu
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illusion dirigée… Voilà ce que
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l’accompagner en Picardie, à seu
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Sinistrée. Les deux hommes marchai
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