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Antoine Blondin UN SINGE EN HIVER

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dit : « Il est saoul. »<br />

— Non, fit Quentin. Il a rencontré quelqu’un ; ils se<br />

sont attardés ; il a oublié qu’il avait la clef ; il s’est amoché<br />

sur la grille. Nous avons bavardé.<br />

— Au café ?<br />

— Et alors ? Je ne pouvais pas l’amener ici.<br />

— Il t’a laissé entrevoir ce qu’il était venu faire à<br />

Tigreville ?<br />

— Bon Dieu, fit Quentin, ça te reprend.<br />

— De quoi avez-vous donc parlé ?<br />

— De singes, dit Quentin, de singes et de singeries.<br />

Lorsque Quentin entrebâilla la porte de Fouquet,<br />

celui-ci ne s’était pas déshabillé. Il reposait, étendu sur<br />

son lit, les mains croisées sur la poitrine, les yeux fermés.<br />

— Entrez, murmura-t-il après un mouvement de<br />

surprise et un lent sourire, comme s’il reconnaissait<br />

seulement son visiteur.<br />

Contre toute attente, la chambre était en ordre : des<br />

papiers sur la table, des pipes dans un vase, deux<br />

photographies de négresse épinglées sur les murs. Le<br />

jeune homme avait désiré s’aménager une cabine, pour<br />

quelle traversée ?<br />

— C’est gentil d’être venu, dit-il, j’espère que vous ne<br />

serez pas déçu. Asseyez-vous, je vous en prie… Si, si, ça<br />

me fait tellement plaisir de vous voir.

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