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— Tu m’avoueras que c’est extraordinaire, soupira<br />
Suzanne.<br />
— C’est parce qu’il nous quitte, déclara Quentin. Il ne<br />
faut pas chercher ailleurs.<br />
— Voilà une semaine que ça s’est déclenché et il n’a<br />
pratiquement pas arrêté. Malgré ça, tu vas voir qu’on<br />
sera assez bête pour le regretter, cet animal-là.<br />
— Il suffit qu’il se stabilise. C’est qu’il revient de loin.<br />
Remarque, n’exagérons rien : chez un autre dont on ne<br />
s’occuperait pas, on s’en apercevrait sans doute moins.<br />
Mais nous sommes là, à le guetter, souvent<br />
inconsciemment…<br />
Suzanne qui ne voulait pas contrarier son mari avant<br />
le départ finit par abonder dans son sens. Elle s’alarmait<br />
encore de le voir aussi troublé mais le trouvait généreux<br />
et surtout plus ouvert qu’auparavant. Pour solde de tout<br />
compte, le passage de Fouquet aurait plutôt contribué à<br />
les rapprocher. Elle conseillait à Quentin d’avoir à<br />
s’apprêter, quand son instinct lui souffla qu’il se produisait<br />
un accident du côté de la salle à manger. Entrebâillant la<br />
porte, elle vit que les clients interrompaient leurs<br />
déjeuners pour se masser devant les portes vitrées.<br />
Marie-Jo, qui avait dû s’élancer une des premières,<br />
revenait en proie à une grande excitation. Elle se buta<br />
contre Suzanne :<br />
— Madame, Monsieur, venez voir. M. Fouquet est sur<br />
la place !<br />
— Et alors, c’est son droit ?