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chaîne.<br />
Vaguement déçu, Fouquet songea que sa chaîne à lui<br />
était rompue en mille morceaux.<br />
— Vous avez l’air d’aimer les enfants, poursuivit<br />
Quentin. Quand on a ça devant soi, il ne faut pas boire<br />
comme vous le faites. Je veux dire aussi brutalement,<br />
aussi désespérément. C’est trop bête de se détruire. Au<br />
lieu de renoncer, il faut s’entretenir et là, je vous concède<br />
qu’il n’y a pas de meilleur produit d’entretien qu’un petit<br />
coup de miroir passé sur le panorama.<br />
— C’est que je suis comme vous, dit Fouquet, moi non<br />
plus je ne sais pas m’arrêter à temps.<br />
— Je vous demande d’être raisonnable, fit Quentin. Au<br />
moins jusqu’à mon retour. Ne vous laissez pas<br />
embarquer… Quand ce ne serait que pour la pauvre mère<br />
Quentin. Je pars samedi, ne l’oubliez pas.<br />
Voilà donc où il voulait en venir, pensa Fouquet. Dans<br />
ces conditions il pouvait le rassurer immédiatement :<br />
— Moi aussi je pars, dit-il.<br />
— Ce n’est pas vrai ! fit Quentin en fronçant les<br />
sourcils.<br />
— Si. Je vais à Paris ; samedi également.<br />
Quentin détourna la tête. Le choc lui paraissait<br />
disproportionné. Une rengaine de foire mettait à bon<br />
marché un accent grave sur son silence. C’était le moment<br />
d’avoir de la dignité. Il posa une main sur l’épaule de<br />
Fouquet.