3 - Cap Acadie

Yvon Fontaine
Un recteur animé
par une grande passion
NDLR - Natif de Saint-Louis-de Kent, Yvon Fontaine est le
huitième recteur de l’Université de Moncton et le premier
diplômé de l’institution à accéder à ce poste, qu’il occupe
depuis 2000. Détenteur d’un baccalauréat en droit et
d’un baccalauréat en sciences sociales de l’Université
de Moncton, il a aussi obtenu une maîtrise en droit de
l’Université de Toronto, en plus d’étudier un an à
l’Université Paris 1 au niveau de la maîtrise en science
politique. Au cours de sa carrière universitaire, ce professeur
de droit a occupé diverses fonctions telles que
vice-doyen et doyen de la Faculté de droit, directeur du
Bureau de la coopération et des échanges internationaux,
puis vice-recteur à l’enseignement et à la recherche.
Depuis mai 2009, il est le président de l’Agence uni -
ver sitaire de la Francophonie, un réseau mondial qui
regroupe 700 établissements d’enseignement supérieur
et de recherche répartie dans 80 pays.
Quelles sont vos principales
responsabilités comme
recteur?
Évidemment, le recteur d’une uni -
versité est le premier respon sable
de l’institution, donc je vois à
assurer le respect de la mission de
l’université. Je vois à sa planification
et à son développement. Je
vois aussi à l’ensemble de sa saine
gestion, ce qui, dans une communauté
universitaire, implique la
gestion académique et la gestion
administrative de l’institution. Je
vois à sa bonne gouvernance et,
évidemment, une de mes respon -
sabilités importantes est celle des
relations avec le public et l’exté -
rieur. Je vois également au finan -
ce ment de l’université et à sa
saine gestion financière.
À quel moment avez-vous
décidé de faire carrière
dans le milieu universitaire?
Pour moi, ce n’était pas nécessairement
un projet de carrière.
J’ai terminé mes études en droit
lorsque la Faculté de droit en était
à ses débuts. C’est peut-être un
peu immodeste, mais il y avait à
l’époque une stratégie de la part
de l’université pour recruter les
meilleurs diplômés et pour les
encourager à poursuivre des études
graduées. On m’a approché et offert
une bourse et c’est comme ça que
j’ai commencé comme jeune professeur
de droit et assumé ensuite
diverses responsabilités.
Vous êtes recteur depuis
2000. Qu’avez-vous appris
de cette expérience?
D’abord, je crois que le milieu
universitaire est une organisation
très complexe. C’est une communauté
en continuelle effervescence
et elle se renouvelle continuellement.
Les étudiants arrivent et
repartent, alors que le corps professoral
se renouvelle. C’est un milieu
de formation des jeunes, mais aussi
un milieu du nouveau savoir qui est
très dynamique sur le plan intellectuel.
C’est une communauté qui
contribue beaucoup et qui est très
exigeante. C’est une organisation
où il y énormément de centres
d’intérêt : les étudiants, le personnel,
les diplômés, les gouvernements qui
financent les universités, etc. L’uni -
versité doit être en interaction continuelle
avec ces différents groupes
et à l’écoute de leurs attentes. Bref,
être recteur est un projet en cons -
tante évolution rempli de nouveaux
défis et de nouvelles situations. Je
suis toujours en quête de nouvelles
Lorsqu’il arrive à son bureau, le recteur sait qu’il aura une journée
bien remplie.
expériences et c’est un milieu très
dynamique en termes de gestion.
Qu’est-ce qui vous fascine
dans la vie universitaire?
Évidemment, tout commence
par les étudiants. Nous sommes
dans un milieu où les jeunes ont
un véritable désir d’apprendre et
l’on voit l’évolution de ces jeunes
pour leur apprentissage, leur
développement intellectuel et
leur passage à l’âge adulte. Ce qui
est aussi très fascinant dans la vie
universitaire est cette complexité
de points de vue dans les débats.
Pour moi, cela garde une vigueur
à tous ceux qui la fréquentent. Il
y a une diversité culturelle et linguistique.
Dans le fond, l’université
est une mosaïque du monde.
Quelles sont les plus belles
expériences que vous avez
vécues?
Il y a deux moments forts : à la
rentrée lorsque les étudiants arri -
vent pour une première fois, et au
printemps lors de la collation des
diplômes. C’est très touchant et ça
nous ramène à la raison d’être de
l’université et à sa mission.
Quels sont les principaux
défis à relever pour l’U de M?
Le plus grand défi auquel l’université
est confrontée n’est pas
une nouveauté, il s’agit de la situa -
tion démographique du Nouveau-
Brunswick. L’Université de Moncton
est d’abord et avant tout une uni -
versité provinciale qui assure une
présence pour les francophones et
les Acadiens. La démographie des
jeunes est en chute libre et c’est
probablement notre plus grand
défi. Je crois que nous connaissons
cette situation depuis plusieurs
années et que nous avons déjà
développé les stratégies néces -
saires pour la contrer. L’université
se voit comme une université réso -
lument inscrite dans la francophonie
internationale.
Comment voyez-vous l’ins -
titution d’ici cinq ans?
Pas forcément différente de la façon
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LA VOIX DES AFFAIRES AOÛT 2010
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