Travail complet au format pdf - Gymnase Auguste Piccard

Dans ce genre de sites, on peut nommer la place de l’Europe, au Flon, avant qu’elle ne soit
en travaux. La place de la Navigation à Vidy est très prisée par les pratiquants.
Bien que ces deux catégories de lieux soient différentes par leur côté formel/informel, on y
retrouve beaucoup de point commun. Le premier point commun visible est l’espace utilisé
par le pratiquant. Bien qu’il utilise un objet qui facilite le déplacement, le pratiquant reste
dans un petit périmètre lorsqu’il effectue ses acrobaties. On peut facilement délimiter une
zone de pratique autour de l’obstacle utilisé à environ 10 ou 15 mètres carrés. Le
skateboard est un moyen de locomotion lorsqu’il est objet, mais il est statique lorsque l’on
parle du sport. Les skaters utilisent leurs skates pour se déplacer d’un spot à un autre mais
lorsqu’ils font des acrobaties sur le spot leurs déplacements se limitent à la prise d’élan
nécessaire pour la figure. Cet espace ne varie pas entre les lieux formels et les lieux
informels. Un autre point commun entre les deux sortes de lieux est la reprise de certains
objets du mobilier urbain dans les skateparks. Il n'est pas rare de voir un escalier, un muret
dans un skatepark, en plus des traditionnels rampes, bowls, et autres modules exclusifs aux
skatsparks. Le dernier point intéressant de cette pratique à relever est l’absence de lignes,
de limites, de frontières à la différence des sports classiques où elles sont si nombreuses.
Ces lignes se sont envolées avec la recherche de liberté faite par les premiers pratiquants
californiens. En effet, ces lignes ne sont que des contraintes dans les sports anciens,
interdictions des les franchir, obligations de les atteindre, interdictions d’y rester un laps de
temps. Certes ces contraintes sont obligatoires pour l’égalité des chances et le bon
déroulement des compétitions. On ne peut pas imaginer un 100 mètres sans ligne d’arrivée
ou un match de tennis sans ligne de fond de court. Mais ces frontières deviennent
complètement désuètes lorsque l’on parle de skateboard et tous autres sports du même
genre. Essayez de dire à des skaters qu’ils ne doivent pas sortir d’un carré dessiné au sol,
ils l’utiliseront pour mesurer leurs manuals 1 ; Mettez une barrière, ils essayeront de sauter
par-dessus ou feront des slides dessus. Ça fait partie de leur mentalité, ils ne peuvent pas
rester dans un territoire près-défini.
Donc on remarque que si les lignes ne sont pas nécessaires dans la pratique du skate, les
pratiquants utilisent malgré tout un espace délimité qui correspond à leur envie.
Ces lieux de pratiques ont beaucoup évolués. Au début, il n’y avait pas de skatepark. Les
pratiquants jouaient, s’entraînaient dans les centres urbains, les lieux informels décris cidessus.
Conscients qu’ils devenaient très nombreux et économiquement assez fort pour
pouvoir demander aux autorités la construction de sites pour leur pratique, ils unissent leur
voix derrière des projets de skateparks proposés aux autorités au nom d’association
sportive comme le font le foot, le hochey et les sports traditionnels. L’éditorial d’un
magasin de roller l’explique clairement « nous représentons une force économique
suffisamment grande pour que nous soyons écoutés et pris en compte. Il ne tient qu’à nous
d’obtenir des skateparks et des pistes. Alors, profitons de là rentrée, faisons le point sur
nos besoins et unissons-nous pour que les autorités locales et nationales y répondent » 2 .
Cette mobilisation de plusieurs pratiquants derrière un projet peut parfaitement être illustré
par l’exemple réel du skatepark de Lausanne.
Depuis que les pratiquants forment des associations, qu’ils ont de contacts plus ou moins
réguliers avec certaines autorités, ils commencent à sortir de l’informel, de l’inorganisé.
1 Figure acrobatique consistant à rouler le plus longtemps possible sur deux roues.
2 référence : Roller mag, éditorial du mois de septembre 1997, signé Philippe Houvion
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