Travail complet au format pdf - Gymnase Auguste Piccard

Entre 1993-96 une pénurie de skaters s’est fait ressentir à cause d’un cercle vicieux facile à
définir : moins de skaters, donc moins de public, moins de sponsors, de moyens, donc
moins de contests, moins de stars, d’exemples, donc moins de skaters…
Mais le malheur des uns fait le bonheur des autres, les skaters «old-school », avant montrés
du doigt, profitent de cette crise pour revenir et des notions de partage et de tolérance
naissent entre les différentes générations.
De nos jours, le skate est encore en pleine croissance avec des pratiquants de plus en plus
jeunes. Comment va-t-il évoluer? La question reste en suspens.
2 La société évolue, les mentalités avec elle
La mentalité des skaters a suivi l’évolution de la société. Pour bien cerner cette évolution,
il est important de distinguer deux courants : le courant des années d’avant 68, et celui des
années d’après 68.
Avant 1960, on vivait l’âge d’or du club. Les gens amaient sa rigueur, son suivi dans les
entraînements. Ils pouvaient planifier leurs semaines sans difficulté et savaient à l’avance
les dates des compétitions. Dans les clubs tout était hiérarchisé, on passait de l’équipe
junior à adulte, on pouvait très facilement se situer dans le club. Une revendication, une
identification à la ville, au « club » était très forte. On jouait pour le club, il y avait un très
fort esprit d’équipe, l’individualisme était inexistant. La collectivité prime sur l’individu.
Les adhérents ont beaucoup plus de devoir tels que la participation au repas de soutien, au
loto et l’entretien du club en début de saison.
Arrive le tournant de la fin des années 60. C’est l’époque ou les révolutions s’enchaînent à
une vitesse folle. La révolution technologique, sexuelle et politique. Mais trois
changements demeurent très importants.
Le premier changement est économique, tous les secteurs relatifs aux loisirs ont le vent en
poupe. On voit se multiplier les salles de cinéma, les clubs de vacances. Les gens utilisent
plus d’argent pour se divertir. Le souvenir des guerres, de la privation est oublié. Le chiffre
d’affaires relatif aux nouvelles pratiques a quasiment décuplé en quinze ans en France
depuis 1970. Aujourd’hui, il se monte à presque 30 milliards par an. Le sport est un secteur
économique plus puissant que la bijouterie. Ce qui fait de ces nouveaux sports un marché
très fructueux pour l’industrie. Or, on sait à quel point l’industrie peut influencer la société.
Le deuxième changement est institutionnel. Les jeunes veulent goûter aux joies de la
liberté. Ils en ont marre de l’oppression, de l’ordre qui régnait avant 68. De plus en plus de
jeunes hommes refusent ou font à contre-cœur leur service militaire. Ils veulent être libres
de choisir. Donc un sport non-institutionnel répond parfaitement à leurs attentes. Comme
dit auparavant, avant les années 60 le sport en fédération avait le quasi-monopole du
marché. Mais le contingent des clubs fond petit à petit. En 1987 et 1995, deux enquêtes
nationales montre qu’en France, 73% de la population dit pratiquer du sport, mais
seulement 11 millions de licenciés sont recensés dans les clubs. Ce qui prouvent que les
sports non-institutionnels sont de nos jours largement plus pratiqués que les sports de club.
On pourrait en conclure que les clubs ne répondrent plus au besoin de notre société.
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