Travail complet au format pdf - Gymnase Auguste Piccard
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<strong>Gymnase</strong> <strong>Auguste</strong> <strong>Piccard</strong> <strong>Travail</strong> de Maturité<br />
Le Sport et la Ville : L’évolution des pratiques sportives<br />
en milieu urbain<br />
La cohabitation entre les skateboarders,<br />
les <strong>au</strong>torités et les passants<br />
de la ville de L<strong>au</strong>sanne<br />
Réalisé par : Margot, Stefan ( 3 MS 4 )<br />
Sous la direction de : Wieland, Flavio Le 14 novembre 2005
La cohabitation entre les skateboarders, les <strong>au</strong>torités et les passants<br />
de la ville de L<strong>au</strong>sanne<br />
En choisissant l’évolution des pratiques sportives en milieu urbain comme sujet pour mon<br />
travail de maturité, je vais traiter d’un sujet mêlant sociologie, géographie et disciplines<br />
sportives. Mon travail se divisera en quatre parties, une partie introductive, une théorique,<br />
une <strong>au</strong>tre empirique, puis une dernière partie conclusive.<br />
Dans la première partie, je vais essayer de faire un parallélisme entre l’évolution de la<br />
société et l’évolution du sport. On va remarquer que la société a subi <strong>au</strong>x alentours des<br />
années 1960 un grand changement de mentalité et de nombreuses révolutions : culturelle,<br />
industrielle ou encore sexuelle. On remarquera que le sport s’est calqué sur la société et a<br />
lui <strong>au</strong>ssi subi, dans les mêmes années, un grand tournant ce qui provoqua un exode massif<br />
des clubs institutionnels pour des pratiques nouvelles, plus funs, plus branchées qui se<br />
caractérisent par l’abolition des règles, de hiérarchie. La néo-société née en 1960 ne veut<br />
plus de contrainte, elle veut plus de liberté, de choix et de loisir. De nouve<strong>au</strong>x sports tels<br />
que le skateboard, le kit surf, le fitness vont apparaître avec les qualités exigées par la<br />
société.<br />
J’ai ensuite décidé de choisir un sport parmi les nombreuses nouvelles disciplines<br />
existantes. J’ai choisi le skateboard parce que je trouve que ce sport reflète parfaitement<br />
cette nouvelle mentalité des sportifs post-1960. Le skateboard est né en Californie dans<br />
les années 1950. Il a été inventé par des surfers qui vivaient plus ou moins en marge de la<br />
société qu’ils qualifiaient de dégoûtante. Ils étaient contre le système capitaliste et<br />
industriel des Etats-Unis. Cette pratique s’est très vite développée pour toucher un nombre<br />
de plus en plus important de personnes sans pour <strong>au</strong>tant perdre sa mentalité de base et<br />
devenir un sport institutionnel comme le foot, le tennis ou le hockey. Encore de nos jours,<br />
le skateboard s’apprend toujours de la même manière qu’en 1960, c’est à dire en<br />
<strong>au</strong>todidacte. Car dans ce milieu, les entraîneurs, les horaires et les équipes sont bannis.<br />
Ces nouve<strong>au</strong>x sports ont <strong>au</strong>ssi déserté les installations sportives habituelles. En effet,<br />
même s’il existe des skateparks, les pratiquants de roller, de skate et d’<strong>au</strong>tres nouve<strong>au</strong>x<br />
sports préfèrent s’adonner à leur passion dans la rue, car c’est dans cet univers urbain que<br />
tout a commencé. En investissant les places publiques ou les rues, les skaters utilisent un<br />
espace <strong>au</strong>paravant dédié exclusivement <strong>au</strong>x piétons et <strong>au</strong>x passants. Il se peut donc que<br />
cette nouvelle présence dérange les anciennes. J’ai alors décidé d’étudier les relations<br />
entre les skaters, les <strong>au</strong>torités de L<strong>au</strong>sanne et les passant qui vivent près des sites de<br />
pratique. Pour étudier ce sujet, j’ai posé les deux hypothèses suivantes :<br />
Les <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises exercent une politique répressive à l’égard des pratiquants de<br />
skateboard.<br />
La cohabitation entre skaters et passants sur les principales place de L<strong>au</strong>sanne est plutôt<br />
saine.<br />
C’est donc à partir de ces deux énoncés que je vais développer ma partie empirique. Je<br />
vais faire différentes rencontres qui vont me permettre de poser un regard critique sur la<br />
question de la cohabitation entre les trois acteurs. Après l’analyse des résultats, je vais<br />
proposer quelques solutions pour améliorer la relation entre ces trois agents qui est<br />
toutefois déjà relativement bonne.
SOMMAIRE<br />
I PARTIE INTRODUCTIVE 1<br />
1 Introduction : évolution des pratiques sportives en milieu urbain 1<br />
2 Buts et enjeux du travail 2<br />
3 Laboratoire de recherche 2<br />
4 Sources 3<br />
5 Questionnements et hypothèses de travail 3<br />
6 Méthodologie 4<br />
II PARTIE THEORIQUE 5<br />
1 L’histoire du skateboard 5<br />
2 La mentalité des skaters et de la société 7<br />
3 Le skateboard de nos jours 9<br />
4 Appropriation du territoire 10<br />
III PARTIE EMPIRIQUE 11<br />
1 Rappel des enjeux de l’hypothèse 11<br />
2 Le skateboard à L<strong>au</strong>sanne 11<br />
3 Les lieux de pratique 11<br />
4 Les spots l<strong>au</strong>sannois 14<br />
5 Résultats et analyse des questionnaires 15<br />
5.1 Introduction 15<br />
5.2 Résultats et analyses des questionnaires skaters 15<br />
5.2.1 Questions générales 15<br />
5.2.2 Questions spécifiques à la pratique du skateboard 18<br />
5.3 Résultats et analyses du questionnaire proposé<br />
<strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises 25<br />
5.3.1 Le questionnaire proposé <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises 25<br />
5.3.2 Analyse générales des réponses proposées 26<br />
5.4 Résultats et analyses des entrevues avec le voisinage<br />
des spots 27<br />
5.4.1 Résultats des questionnaires du voisinage des spots 27<br />
5.4.2 Analyses des questionnaires du voisinage des spots 28<br />
IV PARTIE CONCLUSIVE 29<br />
1 Introduction 29<br />
2 Réponses <strong>au</strong>x hypothèses 29<br />
3 Propositions pour éviter la déprédation du mobilier urbain 30<br />
4 Apports personnels et déroulement du travail 31<br />
5 Le mot de la fin 32
1 PARTIE THEORIQUE<br />
1 Introduction : Evolution des pratiques sportives en milieu urbain<br />
L’évolution des pratiques sportives en milieu urbain est un sujet très complexe tant par son<br />
ampleur et sa diversité que par son instabilité et sa constante métamorphose. Aucun<br />
citoyen des villes ne peut se sentir étranger à ces nouvelles pratiques sportives puisqu’on<br />
partage le territoire de jeu de ces pratiquants dès qu’on sort de chez soi. Ces nouve<strong>au</strong>x<br />
sports investissent toute la ville ; la périphérie, les places historiques, les rues et les parcs.<br />
Qui n’a jamais croisé un skater, un joggeur ou un pratiquant d’arts marti<strong>au</strong>x en train de<br />
s’adonner à sa passion en plein air. Ces sports sont <strong>au</strong>ssi en constante évolution, en<br />
constante croissance, car, d’une part, ils se calquent sur les besoins et les envies de la<br />
société, qui elle-même mute sans arrêt, pour répondre <strong>au</strong> mieux à ses besoins. D’<strong>au</strong>tre part,<br />
ces évolutions viennent du fait que ces nouve<strong>au</strong>x sports n’ont ni cadre de références, ni<br />
hiérarchisation, ni règles clairement définies, contrairement <strong>au</strong>x sports institutionnels, ce<br />
qui laisse une complète liberté <strong>au</strong>x pratiquants.<br />
Cette évolution du sport est intimement liée avec l’évolution de la société. Nous vivons, de<br />
nos jours, dans une société qui cherche à remplacer ses devoirs par des droits ; je paie donc<br />
j’y ai droit. Notre société recherche l’instantané ; je le veux, mais maintenant, pas plus<br />
tard. Cette société se caractérise <strong>au</strong>ssi pas sa volonté de changements, de zapping ; je veux,<br />
je prends, je jette. Pour terminer, notre société aime le spectaculaire, le dépassement des<br />
limites. Comme ces nouve<strong>au</strong>x sports sont créés par la société dans laquelle ils évoluent, ils<br />
répondent parfaitement <strong>au</strong>x besoins, <strong>au</strong>x volontés de cette société.<br />
Les atouts de ses nouve<strong>au</strong>x sports sont <strong>au</strong>ssi leurs déf<strong>au</strong>ts. On évoquait précédemment les<br />
qualités de ces sports à répondre <strong>au</strong>x envies de la société, mais lorsque cette même société<br />
ne veut plus d’un sport de ce genre, elle l’abandonne sans scrupule. Ce qui explique<br />
pourquoi le skate, la planche à voile, l’escalade, le ski et <strong>au</strong>tres ont eu des années noires<br />
suivies d’âges d’or. Cette variation du nombre de pratiquants suivant les années montre<br />
très bien l’effet de mode de ces sports.<br />
Ces nouve<strong>au</strong>x sports se pratiquent, pour la plupart, en milieu urbain. Il y a plusieurs raisons<br />
à cela. La première est le fait que les villes soient toujours à la pointe des nouve<strong>au</strong>tés. La<br />
deuxième est le fait que les zones rurales ne puissent pas répondre <strong>au</strong>x besoins des<br />
pratiquants, car ceux-ci ont besoins de spectateurs et d’installations nécessaires. Comme<br />
dit précédemment, ces sports sont victimes du phénomène de mode qui touche<br />
principalement les villes. Bien sûr, tous les sports qu’englobe ce thème n’ont pas lieu en<br />
ville car certains sports, tels le snowboard ou le kitsurf nécessitent des conditions qui ne<br />
peuvent pas se trouver en ville.<br />
Dans ce sujet, nombreux sont les sports que l’on peut étudier, cela va du walking (marche<br />
sportive avec des bâtons) <strong>au</strong> roller en passant par l’escalade, le parapente et le fitness, mais<br />
à mon avis, un sport traduit très bien ces nouvelles pratiques, cette nouvelle mentalité : le<br />
skateboard. Le skateboard est tout d’abord un sport urbain. Il n’y pas de club, d’institution<br />
de ce sport. Les pratiquants sont libres de choisir les horaires, les lieux et les personnes<br />
avec qui ils vont s’amuser. Le skatboard est un sport-loisir, il y n’a que peu de<br />
compétitions, et <strong>au</strong>cune classification des pratiquants.<br />
1
Le skateboard se pratique partout en ville, ce qui peut poser un problème de partage du<br />
territoire entre les différents acteurs de la ville. Pour mon travail, j’ai choisi trois groupes<br />
de personnes pouvant représenter la population : les skaters, les <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises et<br />
les personnes vivant près des lieux de pratiques. Les skaters sont les personnes centrales du<br />
travail, car ce sont naturellement eux les acteurs princip<strong>au</strong>x. Ce sont eux qui investissent<br />
les places, descendent des rues <strong>au</strong>trefois entièrement à la disposition des passants, des<br />
touristes, des promeneurs et <strong>au</strong>tres. Les <strong>au</strong>torités ont <strong>au</strong>ssi un rôle important dans le<br />
déroulement d’un tel sport. En réalité, elles ont même deux rôles bien distincts à jouer. Le<br />
premier est de veiller <strong>au</strong> bien-être de la population. Pour cela elles doivent essayer de<br />
canaliser les troupes de skaters pour les empêcher d’envahir tous les espaces publiques.<br />
Mais, voulant canaliser ces sportifs toujours plus nombreux, il f<strong>au</strong>t développer des endroits<br />
où ils puissent assouvir leur passion. C’est dans ce but, promouvoir de nouve<strong>au</strong>x lieux,<br />
pistes, espaces pour le skate que survient le deuxième rôle des <strong>au</strong>torités. Le dernier groupe<br />
de personnes, le voisinage des lieux de pratique, a un rôle plus passif que les deux groupes<br />
précédant, mais il est néanmoins primordial puisqu’il sert de spectateurs <strong>au</strong>x skaters. Il est<br />
<strong>au</strong>ssi une sorte de diapason pour les <strong>au</strong>torités ; si le voisinage se plaint be<strong>au</strong>coup des<br />
nuisances c<strong>au</strong>sées par des skaters, les <strong>au</strong>torités devront être plus strictes envers ces<br />
derniers. Si <strong>au</strong> contraire, <strong>au</strong>cune plainte <strong>au</strong> sujet des skaters ne parvient <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités,<br />
celles-ci pourront laisser les choses comme elles sont. Le but de mon travail est de<br />
déterminer l’engagement des différentes parties, que ce soit sur le plan financier, temporel<br />
ou <strong>au</strong>tres. Et de déterminer les rapports entre eux. 1<br />
2 Buts et enjeux du travail<br />
J’ai décidé de faire mon travail de maturité sur les éventuels conflits entre les skaters et les<br />
<strong>au</strong>tres acteurs présents <strong>au</strong>tour de cette discipline, car je souhaite vérifier s’il n’y a pas de<br />
préjugés qui disent que les <strong>au</strong>torités ne font rien pour aider le développement des nouvelles<br />
pratiques sportives dont le skate fait partie. Mais si ces préjugés sont fondés, il doit y avoir<br />
des raisons. Et ce sont ces raisons que je vais essayer d’éclaircir.<br />
3 Laboratoire de recherche<br />
Mon laboratoire de recherche est la ville de L<strong>au</strong>sanne. J’ai choisi la ville de L<strong>au</strong>sanne pour<br />
sa proximité géographique et surtout pour sa réputation. En effet, L<strong>au</strong>sanne est, pour<br />
be<strong>au</strong>coup de monde, la capitale suisse, voir européenne du roller et du skateboard. Il f<strong>au</strong>t<br />
dire que cette ville a de nombreux avantages ; Sa dénivellation, on peut trouver une<br />
différence de 250 mètres entre le Nord de la ville et le bord du lac. Ses routes, comme dans<br />
la majorité des villes suisses, les routes l<strong>au</strong>sannoises sont parfaitement goudronnées et<br />
entretenues ; ses moyens de transports, la ville de L<strong>au</strong>sanne a un rése<strong>au</strong> de transports<br />
publics très développé et relativement bon marché ; Sa sportivité, L<strong>au</strong>sanne est la capitale<br />
olympique, de nombreuses fédérations sportives mondiales y siègent et elle accueille bon<br />
nombre d’événements sportifs. Dans la ville de L<strong>au</strong>sanne, certains endroits sont plus<br />
courus par les pratiquants. J’ai donc choisi trois zones qui me paraissent avoir des qualités<br />
distinctes : La Place de la Navigation, place très fréquentée par des passants et des skaters,<br />
mais il n’y a <strong>au</strong>cune installation spécifique pour le skateboard. Les pratiquants utilisent le<br />
1 La partie introductive est basée sur les ouvrages : WIELAND F ., Les nouvelles pratiques sportives en milieu urbain :la<br />
rue comme espace de jeu. Le cas du skateboard à Montréal, … ; LOUVEAU C ., WASER A., Sport et cité :pratiques urbaines et<br />
spectacles sportifs.<br />
2
mobilier urbain 1 . Le skatepark d’Vidy où là <strong>au</strong>ssi les skaters et les passants cohabitent mais<br />
cette fois avec des installations prévues pour le skate. La dernière zone est l’EPFL ou les<br />
skaters sont relativement seuls face <strong>au</strong> mobilier urbain de l’école.<br />
4 Sources<br />
La majeure partie de mes renseignements vont découler des questionnaires pour les skaters<br />
qui vont circuler dans les skateparks et <strong>au</strong>tres spots de la ville, de mes interviews avec les<br />
<strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises, et de mes <strong>au</strong>tres rencontres avec le voisinage des spots. Peu de<br />
livres ont été écrits sur ce sujet mais ils me seront tout de même très utiles pour bâtir mon<br />
travail.<br />
5 Questionnements et hypothèse de travail<br />
Pour commencer, j’ai dû naturellement choisir un sport représentatif de l’évolution de tous<br />
les nouve<strong>au</strong>x sports en question. J’ai donc opté pour le skateboard. Ayant été skater<br />
<strong>au</strong>paravant, j’avais l’impression que les <strong>au</strong>torités faisaient tout pour empêcher les<br />
pratiquants de s’engager librement dans leur passion en ville, qu’elles cherchaient par tous<br />
les moyens possibles de désintéresser les jeunes à ce sport. J’ai donc posé les hypothèses<br />
suivantes :<br />
Les <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises exercent une politique répressive à l’égard des pratiquants<br />
de skateboard.<br />
Puis j’ai posé une seconde problématique qui concerne le contact entre les passants et les<br />
pratiquants pour savoir si les passants voient plutôt positivement ce sport ou est-ce qu’il y<br />
a un problème de cohabitation. La seconde hypothèse est donc :<br />
La cohabitation entre skaters et passants sur les principales places de L<strong>au</strong>sanne est<br />
plutôt saine.<br />
Pour pouvoir répondre objectivement à ces hypothèses, je me suis dit qu’il fallait définir<br />
qui sont les pratiquants de skateboard.<br />
Et puis définir où ils pratiquent leur passion, si les lieux sont institutionnels ou s<strong>au</strong>vages,<br />
privés ou publique.<br />
Pour que des sites soient praticables un minimum de temps il f<strong>au</strong>t les entretenir, mais qui le<br />
fait ? Qui construit, paie, répare ?<br />
Les <strong>au</strong>torités essaient de canaliser les skaters dans des zones spécialement aménagées pour<br />
eux, mais répondent-elles <strong>au</strong>x demandes des pratiquants, sont-elles assez nombreuses et<br />
facile d’accès ?<br />
C’est sur ces questions et d’<strong>au</strong>tres moins pertinentes que je vais baser mon travail.<br />
1 entendre les bancs, les escaliers, les blocs de bétons, les poubelles que l’on rencontre dans les rues, sur les<br />
principales places de la ville.<br />
3
6 Méthodologie<br />
Pour mener à bien un travail d’une telle ampleur, le choix de la méthode de travail est<br />
primordial. Avec la pose de mon hypothèse d’étude, je suis obligé de travailler de manière<br />
déductive, c’est-à-dire que l’ « on émet une hypothèse générale que l’on s’attarde à vérifier<br />
par un ou des cas spécifiques ». Dans mon travail, la méthode me servira à voir si dans le<br />
cas particulier de L<strong>au</strong>sanne, les <strong>au</strong>torités ont une politique répressive envers les skaters ou<br />
si cette hypothèse n’est pas fondée.<br />
Pour cela, je vais faire circuler deux questionnaires, un pour les pratiquants de skateboard<br />
et le deuxième pour les passants lorsque je traiterai de leurs rapports avec les skaters. Je<br />
vais <strong>au</strong>ssi interviewer certains services de la ville. Je pense notamment <strong>au</strong> service des<br />
sports de L<strong>au</strong>sanne et à la police municipale qui me permettront d’avoir l’avis des trois<br />
acteurs pour rendre un travail le plus proche de la réalité possible.<br />
1<br />
1 Source : http//:www.westernwheel.com<br />
4
II Partie théorique<br />
L’histoire et l’évolution du skate à travers le temps<br />
Avant d’entrer complètement dans le sujet, une présentation et un historique du skate sont<br />
indispensables pour bien comprendre son fonctionnement, sa mentalité et les <strong>au</strong>tres<br />
caractéristiques de ce sport.<br />
1 L’histoire du skateboard<br />
C’est en 1958 en Californie que les premiers prototypes de skates sont nés. Il s’agit de<br />
patins à roulettes fixées sous des surfs. Ce sont donc des surfeurs qui ont inventé cette<br />
discipline qui a <strong>au</strong>jourd’hui be<strong>au</strong>coup évolué. Ces surfeurs californiens passaient leurs<br />
journées à la plage. Dégoûtés du système capitaliste, du pouvoir de l’argent et de la<br />
modernisation, ils travaillent un minimum pour pouvoir manger et s’éclater dans les<br />
vagues. L’invention de la planche à roulette leurs a permis de transférer leurs sensations de<br />
la mer à la terre lorsqu’il n’y avait pas de vagues. Seuls, quelques passionnés construisent<br />
leur planche mais cette nouvelle discipline est encore rare.<br />
Très vite, ce nouve<strong>au</strong> sport fait de nombreux adeptes. Les premières constructions de<br />
planches à roulettes pour la vente se font dans le début des années soixante. De jeunes<br />
mordus de skateboard construisent artisanalement des planches et ouvrent quelques<br />
magasins spécialisés.<br />
Les choses évoluent très vite dans le milieu, avec dès 1963, le premier contest de descente<br />
<strong>au</strong> Pier Avenue Junior School à Hermosa en Californie. En même temps, en France, on<br />
voit arriver les premières planches.<br />
Petit à petit, les pratiquants se lassent des trottoirs et routes, alors ils commencent à investir<br />
les piscines vides. Bien sûr, il f<strong>au</strong>t que la h<strong>au</strong>teur, la forme et l’inclinaison soient adaptées,<br />
par chance les piscines californiennes répondent, pour la plupart, <strong>au</strong>x critères souhaités. Le<br />
but est d’atteindre le coping (le h<strong>au</strong>t de la pente). Ces piscines sont appelées « bowls », ce<br />
dernier terme est encore utilisé de nos jours dans les skateparks. Cette pratique devient si<br />
courante qu’un magasine spécialisé suggère que : «peut-être les fabricants de piscine<br />
devraient explorer les multiples possibilités de piscines spécialement conçues pour le<br />
skate».<br />
Le skate vit son apogée dans le milieu des années soixante, plus 50 millions de planches<br />
vendues en trois ans. Les premiers contests se déroulent en Californie. Le film Skater<br />
Dater, parlant comme son nom l’indique de skate, est récompensé <strong>au</strong>x Academy Awards.<br />
Il fait un tabac dans les salles obscures des Etats-Unis. On ressent comme une divination<br />
du skate. On peut lire en éditorial d’une revue spécialisée : «le skateboard n’est pas un<br />
sport de vitesse, c’est un sport d’habileté. Ce n’est pas un sport de destruction, des <strong>au</strong>tres<br />
ou de vous-même. C’est un sport contrôle. Cela ne tient qu’à vous que le skateboard ne<br />
devienne pas un sport de rebelles et de radic<strong>au</strong>x. C’est un sport pour jeunes sportifs ».<br />
5
En 1968 à lieu le premier déclin du skate. Cette chute a pour c<strong>au</strong>se le nombre d’accident,<br />
eux-même dus en grande partie <strong>au</strong> matériel de qualité plus que médiocre. En effet les<br />
skates sont munis de roues d’argile très fragiles, et lorsqu’elles n’explosent pas en pleine<br />
descente, se sont des problèmes d’adhérence qui provoquent les chutes. Des entreprises ont<br />
bien tenté d’améliorer les roues mais les prix se sont toujours révélés supérieurs à la roue<br />
d’argile. Suite à ces problèmes, les <strong>au</strong>torités conseillent de ne plus vendre de skate et de les<br />
retirer des vitrines. De nombreux accidents fatals ont obligé les villes à interdire la pratique<br />
du skate et nombreux Skateparks ont fermé. Ce qui entraîne naturellement la disparition du<br />
skate, à l’exception de certains téméraires dans la région de Santa Monica par exemple.<br />
A la fin des années soixante, deux inventions notoires donnent une nouvelle vie <strong>au</strong> skate.<br />
La première fût l’invention du kicktail, qui a consisté à élever la partie arrière de la planche<br />
pour optimiser le contrôle de la direction. La seconde, plus importante encore, fût la<br />
découverte des roues en Uréthane. L’Uréthane est une matière plastique qui donne une très<br />
bonne adhérence. Cette matière était déjà utilisée pour les roues de patins. Le marché est<br />
complètement relancé avec environ 50'000 planches vendues dans la seule région du sud<br />
de la Californie.<br />
Ce nouvel engouement donne naissance à une véritable industrie du skate avec de grosses<br />
marques telles que Santa Crusie, Powell, World Industrie ou encore Airwalk. Ces firmes<br />
produisent des skates mais <strong>au</strong>ssi des habits, des ch<strong>au</strong>ssures et d’<strong>au</strong>tres accessoires. Avec<br />
l’arrivée de l’industrie, suit inévitablement la mode.<br />
Dans le milieu des années septante, la mode est pour le fluo, les habits moulants, les<br />
protections <strong>au</strong>x couleurs extravagantes. Les matéri<strong>au</strong>x utilisés dans la confection évoluent<br />
<strong>au</strong>ssi. Les premiers skateparks en plein air voient le jour du coté de la Floride et la<br />
Californie.<br />
Au nive<strong>au</strong> de la progression des tricks 1 , peu de choses ont évolué avant 1977 et<br />
Alan ’Ollie’ Gefland qui fût le premier à réaliser la figure qui porte son nom sur une<br />
rampe.<br />
Depuis ce trick et le début des années huitante, le skate a vécu une incroyable mutation.<br />
Chaque jour de nouve<strong>au</strong>x tricks sont inventés, les tricks commencent à être enchaînés et<br />
mélangés pour en découvrir de nouve<strong>au</strong>x. Une mutation <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> de l’habillement a <strong>au</strong>ssi<br />
lieu <strong>au</strong> même moment. On abandonne les protections pour laisser se former les cicatrices et<br />
les habits ensanglantés. On troque les habits serrés et fluos contre des jeans cargo et des<br />
pulls XXL. Les skaters quittent les zones qui leurs sont attribuées pour arpenter les rues et<br />
découvrent les capacités que leur offre l’univers urbain avec ses escaliers, ses bancs, ses<br />
poubelles et <strong>au</strong>tres «cade<strong>au</strong>x». Avec tous ces nouve<strong>au</strong>x supports, les tricks se multiplient.<br />
Les années nonante marquent un nouve<strong>au</strong> tournant dans le milieu. Maintenant que les<br />
pratiquants ont une large palette de tricks à leur disposition, ils recherchent les<br />
enchaînements, la fluidité, le style dans les gestes. Ce qui estompe petit à petit l’agressivité<br />
des skaters du passé qui sont traités de «bourrin ». Les enchaînements sont de plus en plus<br />
rapides, finesse et légèreté deviennent les maîtres mots. Mais, à force de trop vouloir<br />
chercher la perfection, le skate a oublié son fondement premier ; le plaisir de rider! De<br />
nombreux pratiquants n’arrivant pas à répondre <strong>au</strong>x exigences du moment ont arrêté.<br />
1 <strong>au</strong>trement dit des figures, des acrobaties<br />
6
Entre 1993-96 une pénurie de skaters s’est fait ressentir à c<strong>au</strong>se d’un cercle vicieux facile à<br />
définir : moins de skaters, donc moins de public, moins de sponsors, de moyens, donc<br />
moins de contests, moins de stars, d’exemples, donc moins de skaters…<br />
Mais le malheur des uns fait le bonheur des <strong>au</strong>tres, les skaters «old-school », avant montrés<br />
du doigt, profitent de cette crise pour revenir et des notions de partage et de tolérance<br />
naissent entre les différentes générations.<br />
De nos jours, le skate est encore en pleine croissance avec des pratiquants de plus en plus<br />
jeunes. Comment va-t-il évoluer? La question reste en suspens.<br />
2 La société évolue, les mentalités avec elle<br />
La mentalité des skaters a suivi l’évolution de la société. Pour bien cerner cette évolution,<br />
il est important de distinguer deux courants : le courant des années d’avant 68, et celui des<br />
années d’après 68.<br />
Avant 1960, on vivait l’âge d’or du club. Les gens amaient sa rigueur, son suivi dans les<br />
entraînements. Ils pouvaient planifier leurs semaines sans difficulté et savaient à l’avance<br />
les dates des compétitions. Dans les clubs tout était hiérarchisé, on passait de l’équipe<br />
junior à adulte, on pouvait très facilement se situer dans le club. Une revendication, une<br />
identification à la ville, <strong>au</strong> « club » était très forte. On jouait pour le club, il y avait un très<br />
fort esprit d’équipe, l’individualisme était inexistant. La collectivité prime sur l’individu.<br />
Les adhérents ont be<strong>au</strong>coup plus de devoir tels que la participation <strong>au</strong> repas de soutien, <strong>au</strong><br />
loto et l’entretien du club en début de saison.<br />
Arrive le tournant de la fin des années 60. C’est l’époque ou les révolutions s’enchaînent à<br />
une vitesse folle. La révolution technologique, sexuelle et politique. Mais trois<br />
changements demeurent très importants.<br />
Le premier changement est économique, tous les secteurs relatifs <strong>au</strong>x loisirs ont le vent en<br />
poupe. On voit se multiplier les salles de cinéma, les clubs de vacances. Les gens utilisent<br />
plus d’argent pour se divertir. Le souvenir des guerres, de la privation est oublié. Le chiffre<br />
d’affaires relatif <strong>au</strong>x nouvelles pratiques a quasiment décuplé en quinze ans en France<br />
depuis 1970. Aujourd’hui, il se monte à presque 30 milliards par an. Le sport est un secteur<br />
économique plus puissant que la bijouterie. Ce qui fait de ces nouve<strong>au</strong>x sports un marché<br />
très fructueux pour l’industrie. Or, on sait à quel point l’industrie peut influencer la société.<br />
Le deuxième changement est institutionnel. Les jeunes veulent goûter <strong>au</strong>x joies de la<br />
liberté. Ils en ont marre de l’oppression, de l’ordre qui régnait avant 68. De plus en plus de<br />
jeunes hommes refusent ou font à contre-cœur leur service militaire. Ils veulent être libres<br />
de choisir. Donc un sport non-institutionnel répond parfaitement à leurs attentes. Comme<br />
dit <strong>au</strong>paravant, avant les années 60 le sport en fédération avait le quasi-monopole du<br />
marché. Mais le contingent des clubs fond petit à petit. En 1987 et 1995, deux enquêtes<br />
nationales montre qu’en France, 73% de la population dit pratiquer du sport, mais<br />
seulement 11 millions de licenciés sont recensés dans les clubs. Ce qui prouvent que les<br />
sports non-institutionnels sont de nos jours largement plus pratiqués que les sports de club.<br />
On pourrait en conclure que les clubs ne répondrent plus <strong>au</strong> besoin de notre société.<br />
7
Le troisième est culturel. Les jeunes gens commencent à vouloir former des groupes, des<br />
manifestations sans aide extérieur des parents, des communes, ou des fédérations. Ils<br />
recherchent l’indépendance. On voit la <strong>format</strong>ion de petit festival de musique, comme le<br />
Folk Festival de Nyon en 1976, qui est mis sur pied par une bande de copains, mieux<br />
connu <strong>au</strong>jourd’hui sous le nom de Paléo festival de Nyon. C’est le début de la mouvance<br />
hippie, personnes qui refusent pacifiquement les <strong>au</strong>torités. Les tubes de Bob Marley sont<br />
passés en boucle sur les ondes. Il y a le célèbre festival de Woodstock en 1969, un mythe<br />
pour toute la population hippie. C’est l’émergence de la phrase culte : Peace and Love.<br />
Donc ce qu’on peut retirer de ce changement culturel est l’envie, le besoin des jeunes de se<br />
débrouiller seul, sans aide extérieure. Or le skate ne s’apprend pas de la même manière que<br />
le foot, le volley ou d’<strong>au</strong>tres. Il n’y a pas d’entraîneur, les règles sont établies par les<br />
pratiquants, et peuvent être changées à tout moment sous un quelconque prétexte. Les<br />
pratiquants apprennent l’indépendance, ce qui n’est pas négligeable lorsque l’on sait que la<br />
majeure partie des skaters sont des adolescents.<br />
Les ‘néo-sportifs’ veulent du changement. Ils sont lassés des exigences des clubs. Les<br />
valeurs anciennes qui étaient, la collectivité, le respect et la vie ensemble sont bouleversés<br />
par de nouvelles valeurs. Il y a trois valeurs qui ont fondamentalement changé les<br />
mentalités.<br />
La liberté : les gens veulent pratiquer leur sport à leur façon, avec leurs propres règles, <strong>au</strong><br />
moment où ils le souhaitent, avec les personnes qu’ils veulent et <strong>au</strong>x endroits qui leurs<br />
conviennent.<br />
Le style de vie : les pratiquants veulent atteindre leurs propres limites, ils sont à l’écoute de<br />
leur corps, pratiquent pour le bien-être, pour la santé, il n’y a plus de notions de<br />
compétition, d’adversaire, de rivalité.<br />
L’<strong>au</strong>thenticité : les nouve<strong>au</strong>x sportifs veulent prendre du plaisir, ils ne veulent plus rentrer<br />
dans la monotonie du cadre des clubs, ils veulent pouvoir changer la donne quand bon leur<br />
semble.<br />
Les clubs ne peuvent pas répondre à ces nouvelles demandes qui sont complètement<br />
contraires à leurs principes. Ce qui entraîne peu à peu les clubs sportifs sur le déclin. Au<br />
contraire, le skate, qui est né pendant le boom des années soixante, répond à toutes les<br />
nouvelles exigences de la société. Il n’y a ni club, ni fédération dans le monde du skate. On<br />
apprend en pratiquant, <strong>au</strong>cun cours n’est donné. Les contacts entre skaters et idoles que<br />
l’on admire sont les seuls moyens d’acquérir de nouvelles connaissances. La liberté est<br />
totale à n’importe quel nive<strong>au</strong> ; horaire, lieux, partenaire.<br />
Les nouvelles disciplines sportives, dont le skate, sont des disciplines individualistes mais<br />
elles sont rarement pratiquées seul car les sportifs ont besoin des <strong>au</strong>tres pour attester leurs<br />
performances, leurs exploits. C’est pourquoi on voit souvent un petit groupe de skaters, et<br />
rarement un individu. A la différence des équipes de football et <strong>au</strong>tres sports collectifs, ces<br />
groupes sont très hétérogènes et diversifiés. Il n’y a pas de leader, de meneur et les<br />
membres changent à chaque nouvelle sortie. Le groupe ne forme pas une unité. Dans ces<br />
nouvelles pratiques, il y a quand même des idoles, des stars dont les pratiquants s’inspirent<br />
pour progresser.<br />
8
Pour résumer, les skaters sont individuels mais ont besoins de spectateurs. Et ce sport<br />
coïncide parfaitement avec les valeurs de la fin du siècle, ce qui lui a permis de se<br />
développer très vite.<br />
3 Le skateboard de nos jours<br />
De nos jours, le skateboard est sur l’une de ses pentes ascendantes. Il suffit de voir le<br />
nombre de magasins spécialisés et le nombre de pratiquants que l’on peut croiser pour se<br />
rendre à l’évidence. Mais un problème subsiste pour les <strong>au</strong>torités, car il y a be<strong>au</strong>coup de<br />
skaters et ceux-ci préfèrent s’adonner à leur sport dans les rues que dans les lieux<br />
institutionnels créés pour eux. Les skateparks ne sont pourtant pas à plaindre car il y reste<br />
une bonne fréquentation, surtout les jours de pluie et d’hiver. Mais l’on peut remarquer que<br />
certains propriétaires cherchent à attirer de nouve<strong>au</strong>x jeunes dans leur park en proposant<br />
des cours de skate comme il en existe <strong>au</strong> tennis, à la natation et dans d’<strong>au</strong>tres sports. Mais<br />
ce genre de pratique va à l’encontre de la mentalité du skate. C’est pourquoi seuls de très<br />
jeunes pratiquants, poussés par leurs parents, prennent part à ces cours. On entre dans un<br />
système de transmission de savoir par l’écoute d’un maître qui dit comment faire. Or nous<br />
avons vu avant que les skaters apprennent seuls en essayant et en demandant des conseils<br />
<strong>au</strong>x plus forts, mais ces nouve<strong>au</strong>x cours font entrer l’argent et l’omniscience dans un<br />
monde qui n’y est pas disposé. On peut parler d’une marchandisation, d’une<br />
commercialisation du sport à des fins purement financières<br />
Une des raisons qui peut expliquer l’exode des skateparks par les pratiquants est la rigidité<br />
des dirigeants. Souvent la construction de ce genre de site se fait avec l’aide de la<br />
commune. Mais une commune n’est d’accord de verser des fonds, prêter des loc<strong>au</strong>x<br />
seulement sous différentes conditions ; interdiction de consommer alcool, drogue et<br />
cigarette ; sécurité minimale obligatoire ; respect des individus et <strong>au</strong>tres. Tous ces points,<br />
qui peuvent sembler logiques et basiques pour une commune qui ne veut pas aider la<br />
construction d’un lieu voué à la déb<strong>au</strong>che, peuvent devenir trop contraignants pour les<br />
pratiquants et ils décident de revenir <strong>au</strong> skatepark qu’en cas de force majeure (pluie, froid,<br />
vent).<br />
On peut remarquer que le skate est bien plus qu’un sport. Il n’est pas rare de voir des<br />
personnes, ne pratiquant pas de skateboard, s’habiller comme des skaters, avoir les mêmes<br />
idé<strong>au</strong>x que des pratiquants car la culture skate leurs plaît.<br />
4 Appropriation du territoire<br />
Une question primordiale est de se demander pourquoi il y <strong>au</strong>rait un conflit 1 entre les<br />
pratiquants de skateboard et les <strong>au</strong>torités, ou ces mêmes pratiquants et les personnes étant<br />
près de leurs spots. Quel est le fondement de ces problèmes, quelles en sont les sources ?<br />
En analysant cette problématique, on remarque qu’un point commun primordial entre les<br />
différents acteurs est le territoire, l’endroit géographique utilisé. Ces endroits sont<br />
multiples en ville, c’est ce qu’on appelle les spots s<strong>au</strong>vages. Et c’est logiquement que dans<br />
ce genre de spots les problèmes sont fréquents, car les lieux connus et aménagés pour la<br />
1 cf. à l’hypothèse, page 3<br />
9
pratique du skate ne sont pas occupés par d’<strong>au</strong>tres personnes que les skaters. Les lieux<br />
propices <strong>au</strong>x conflits en ville de L<strong>au</strong>sanne sont divers.<br />
Il en va du simple muret d’une cour d’école, <strong>au</strong>x plus grandes places de la ville. Ces places<br />
sont nombreuses mais répondent à un critère très important : ce sont toutes des places<br />
publiques.<br />
Comme partout et depuis toujours, lorsque deux groupes d’individus occupent le même<br />
espace géographique mais avec des intentions, et des utilisations différentes du lieu, cela<br />
crée des problèmes, des conflits plus ou moins violents. Et comme des pratiquants de<br />
skateboard ne font pas le même usage d’un banc qu’une grand-maman, une mère de<br />
famille, ou un promeneur, il y a obligatoirement des étincelles entre ces personnes. Le fait<br />
que ces spots s<strong>au</strong>vages soient des lieux publics, cela renforce les deux parties dans leurs<br />
droits de les utiliser comme bon leur semble.<br />
Donc ces problèmes d’occupation sont norm<strong>au</strong>x et presque obligatoires dans la société<br />
égoïste et individualiste de nos jours, ils ne sont pas près de disparaître car tous les acteurs<br />
ont des arguments qui défendent très justement leur position. Les skaters disent que les<br />
lieux où ils pratiquent sont des lieux publics, donc à tout le monde. Les passants et<br />
promeneurs peuvent se plaindre de perdre de la tranquillité et ils ont peur de se faire<br />
renverser. Les <strong>au</strong>torités constatent les déprédations des bancs et escaliers dues à la cire<br />
utilisées par les skaters pour optimiser la glisse de la planche sur le béton. Les <strong>au</strong>torités et<br />
<strong>au</strong>tres non-pratiquants peuvent se plaindre que la présence des skaters n’est pas normale<br />
car un grand skatepark est à leur disposition à L<strong>au</strong>sanne, mais les pratiquants rétorquent<br />
par le prix élevé de l’entrée, les horaires d’ouverture et la m<strong>au</strong>vaise situation géographique<br />
pour se justifier d’utiliser les places publiques.<br />
On peut remarquer en se promenant dans les rues l<strong>au</strong>sannoises que les <strong>au</strong>torités essayent de<br />
rendre la pratique de certains endroits impossibles en disposants par exemple des petits<br />
taquets sur les murets, ou en mettant des barrières en fin de descentes pour ralentir les<br />
skaters. Mais les <strong>au</strong>torités <strong>au</strong>ront toujours un temps de retard car les endroits criblés de ces<br />
taquets sont des lieux ou les skater ont déjà passé et dès que les <strong>au</strong>torités <strong>au</strong>ront mis les<br />
taquets, les skaters trouveront un <strong>au</strong>tre lieu correspondant à leurs attentes.<br />
10
III Partie empirique<br />
1 Rappel des enjeux de l’hypothèse<br />
Maintenant que les parties introductive et théorique sont achevées, je vais pouvoir<br />
déterminer le rapport entre les passants et les skaters. Et surtout quelle est l’attitude des<br />
<strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises envers ces mêmes skaters pour voir si elles sont plutôt<br />
encourageantes, neutre, ou comme supposé répressives et qu’elles cherchent à décourager<br />
les jeunes à pratiquer ce sport.<br />
2 Le skateboard à L<strong>au</strong>sanne<br />
L<strong>au</strong>sanne est reconnue pour être l’une des capitales européennes du skateboard. La ville<br />
abrite <strong>au</strong>ssi une des plus grandes associations de sport de rues « la Fièvre », crée en 1993,<br />
elle compte <strong>au</strong>jourd’hui plus de 500 membres. Cette association est subventionnée par la<br />
ville, par des sponsors et les entrées <strong>au</strong> skatepark. L’association a ouvert en 1997, un gros<br />
skatepark couvert dans une halle du quartier industriel de Sévelin. Ce skatepark est<br />
d’ailleurs le seul qui est couvert dans la ville. Un second park se situe à Vidy, mais celuici<br />
est en plein air. La Fièvre organise annuellement un contest 1 de skate, de roller et de<br />
BMX qui regroupe les meilleurs pratiquants de la ville et certainement <strong>au</strong>ssi de la<br />
Romandie. Ce contest anime encore plus le monde du skate à L<strong>au</strong>sanne.<br />
L<strong>au</strong>sanne est surtout appréciée par les pratiquants pour la qualité irréprochable du bitume<br />
et le nombre de spots que l’on trouve.<br />
3 Lieux de pratique<br />
Il existe des dizaines de lieux à L<strong>au</strong>sanne où les pratiquants de skateboard peuvent<br />
assouvir leur passion. J’en ai déjà parlé précédemment mais il est important d’expliquer<br />
certains points qui sont en rapport direct avec ces lieux. Il f<strong>au</strong>t commencer par distinguer<br />
les différences entre deux sortes de lieux : les lieux institutionnels ou formels et les lieux<br />
s<strong>au</strong>vages ou informels.<br />
La première catégorie de ces lieux est tous les skateparks, rampes, et <strong>au</strong>tres modules mises<br />
à disposition des pratiquants par la ville ou des associations, gratuitement ou pas. Il existe<br />
plusieurs des ces sites à L<strong>au</strong>sanne et dans les environs, comme le skatepark de Sévelin 36<br />
construit il y a une douzaine d’année par l’association la Fièvre avec l’aide de la<br />
municipalité. On peut encore citer la rampe de Vidy, où encore le grand bowl qui verra le<br />
jour en 2006 normalement. Ce genre de sites a be<strong>au</strong> être plus ou moins nombreux selon les<br />
villes et les pays, ils sont, quoi qu’il arrive, toujours inférieurs <strong>au</strong> nombre de sites s<strong>au</strong>vages<br />
que l’on peut trouver dans une ville pour la simple et bonne raison que chaque mur, place,<br />
escalier, banc, poubelle peut devenir un spot s<strong>au</strong>vage selon l’inspiration des pratiquants.<br />
Naturellement certaines places ou rues sont mieux adaptées à la pratique du skateboard,<br />
soit par leur situation géographique, soit pour la qualité des obstacles, soit d’<strong>au</strong>tres<br />
caractéristiques propres à chacun.<br />
1 contest : nom donné <strong>au</strong>x compétitions des sports de rue ( skateboard, roller, etc…)<br />
11
Dans ce genre de sites, on peut nommer la place de l’Europe, <strong>au</strong> Flon, avant qu’elle ne soit<br />
en trav<strong>au</strong>x. La place de la Navigation à Vidy est très prisée par les pratiquants.<br />
Bien que ces deux catégories de lieux soient différentes par leur côté formel/informel, on y<br />
retrouve be<strong>au</strong>coup de point commun. Le premier point commun visible est l’espace utilisé<br />
par le pratiquant. Bien qu’il utilise un objet qui facilite le déplacement, le pratiquant reste<br />
dans un petit périmètre lorsqu’il effectue ses acrobaties. On peut facilement délimiter une<br />
zone de pratique <strong>au</strong>tour de l’obstacle utilisé à environ 10 ou 15 mètres carrés. Le<br />
skateboard est un moyen de locomotion lorsqu’il est objet, mais il est statique lorsque l’on<br />
parle du sport. Les skaters utilisent leurs skates pour se déplacer d’un spot à un <strong>au</strong>tre mais<br />
lorsqu’ils font des acrobaties sur le spot leurs déplacements se limitent à la prise d’élan<br />
nécessaire pour la figure. Cet espace ne varie pas entre les lieux formels et les lieux<br />
informels. Un <strong>au</strong>tre point commun entre les deux sortes de lieux est la reprise de certains<br />
objets du mobilier urbain dans les skateparks. Il n'est pas rare de voir un escalier, un muret<br />
dans un skatepark, en plus des traditionnels rampes, bowls, et <strong>au</strong>tres modules exclusifs <strong>au</strong>x<br />
skatsparks. Le dernier point intéressant de cette pratique à relever est l’absence de lignes,<br />
de limites, de frontières à la différence des sports classiques où elles sont si nombreuses.<br />
Ces lignes se sont envolées avec la recherche de liberté faite par les premiers pratiquants<br />
californiens. En effet, ces lignes ne sont que des contraintes dans les sports anciens,<br />
interdictions des les franchir, obligations de les atteindre, interdictions d’y rester un laps de<br />
temps. Certes ces contraintes sont obligatoires pour l’égalité des chances et le bon<br />
déroulement des compétitions. On ne peut pas imaginer un 100 mètres sans ligne d’arrivée<br />
ou un match de tennis sans ligne de fond de court. Mais ces frontières deviennent<br />
complètement désuètes lorsque l’on parle de skateboard et tous <strong>au</strong>tres sports du même<br />
genre. Essayez de dire à des skaters qu’ils ne doivent pas sortir d’un carré dessiné <strong>au</strong> sol,<br />
ils l’utiliseront pour mesurer leurs manuals 1 ; Mettez une barrière, ils essayeront de s<strong>au</strong>ter<br />
par-dessus ou feront des slides dessus. Ça fait partie de leur mentalité, ils ne peuvent pas<br />
rester dans un territoire près-défini.<br />
Donc on remarque que si les lignes ne sont pas nécessaires dans la pratique du skate, les<br />
pratiquants utilisent malgré tout un espace délimité qui correspond à leur envie.<br />
Ces lieux de pratiques ont be<strong>au</strong>coup évolués. Au début, il n’y avait pas de skatepark. Les<br />
pratiquants jouaient, s’entraînaient dans les centres urbains, les lieux informels décris cidessus.<br />
Conscients qu’ils devenaient très nombreux et économiquement assez fort pour<br />
pouvoir demander <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités la construction de sites pour leur pratique, ils unissent leur<br />
voix derrière des projets de skateparks proposés <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités <strong>au</strong> nom d’association<br />
sportive comme le font le foot, le hochey et les sports traditionnels. L’éditorial d’un<br />
magasin de roller l’explique clairement « nous représentons une force économique<br />
suffisamment grande pour que nous soyons écoutés et pris en compte. Il ne tient qu’à nous<br />
d’obtenir des skateparks et des pistes. Alors, profitons de là rentrée, faisons le point sur<br />
nos besoins et unissons-nous pour que les <strong>au</strong>torités locales et nationales y répondent » 2 .<br />
Cette mobilisation de plusieurs pratiquants derrière un projet peut parfaitement être illustré<br />
par l’exemple réel du skatepark de L<strong>au</strong>sanne.<br />
Depuis que les pratiquants forment des associations, qu’ils ont de contacts plus ou moins<br />
réguliers avec certaines <strong>au</strong>torités, ils commencent à sortir de l’informel, de l’inorganisé.<br />
1 Figure acrobatique consistant à rouler le plus longtemps possible sur deux roues.<br />
2 référence : Roller mag, éditorial du mois de septembre 1997, signé Philippe Houvion<br />
12
Mais la naissance de ce monde organisé du skateboard n’entraîne pas, comme le<br />
souhaitaient les <strong>au</strong>torités, la désertion des rues par les pratiquants. Et cela pour diverses<br />
raisons, la première est les racines de ce sport. Le skatebord a commencé dans les rues,<br />
c’est un lieu gratuit, accessible à tout moment et qui répond parfaitement <strong>au</strong>x attentes des<br />
pratiquants. On <strong>au</strong>ra be<strong>au</strong> construire de multiples sites, la rue demeure un des terrains<br />
favoris de skaters traditionnels, attachés à la mentalité des anciens. La seconde raison est la<br />
diminution de la liberté. Comme dit M. YVES Pedrazzini 1 , dans skatepark, il y a park, ou<br />
parc. Or comme on l’a vu précédemment, un des fondements de base de la mentalité des<br />
pratiquants était la recherche de liberté. Mais les skateparks sont des endroits ou les<br />
<strong>au</strong>torités ont essayé de parquer les pratiquants à un endroit précis car ils étaient<br />
dérangeants en ville où ils dégradaient le mobilier urbain, effrayaient les passants, et<br />
troublaient la tranquillité de places culturelles. Une dernière raison qui ne ferra pas quitter<br />
la rue pour les skateparks est l’adoration de l’interdit et le rejet des <strong>au</strong>torités. Comme des<br />
petits enfants, certains skaters aiment faire ce qui est interdit pour mettre plus de piments<br />
dans leur activité, et on retombe une fois encore sur un principe de base de la mentalité<br />
skaters qui refuse toutes règles extérieures. Si on croit <strong>au</strong>x bases de la mentalité des<br />
skaters, les rues seront encore pendant longtemps le territoire de prédilection à cette<br />
pratique, d’<strong>au</strong>tant que les interdictions d’accès sont très dures à faire appliquer. Malgré la<br />
préférence des pratiquants pour la rue, les skateparks sont fort appréciés en hiver ou durant<br />
les journées pluvieuses.<br />
Un troisième genre de sites utilisés par les pratiquants peut être cité ici, même s’il<br />
n’intervient à <strong>au</strong>cun moment dans mon travail, ce sont les itinéraires. Surtout à L<strong>au</strong>sanne,<br />
ville à forte dénivellation, les skaters aimant la vitesse et les sensations fortes choisissent<br />
des parcours du h<strong>au</strong>t <strong>au</strong> bas de ville et les dévalent à travers voiture, bus et <strong>au</strong>tres<br />
obstacles. Les vitesses de pointes atteintes sont très élevées. Ils utilisent les bus et métros<br />
comme ascenseurs urbains. Dans ce cas, les problèmes sont <strong>au</strong>tres que dans mon travail<br />
puisque les pratiquants sont mobiles, et n'ont <strong>au</strong>cun rapport avec le voisinage, comme en<br />
ont les skaters avec les passants. Les problèmes rencontrés sont des problèmes de sécurité<br />
routière et de leur propre sécurité. Ces parcours sont vraiment l’opposé des spots en<br />
plusieurs points. La recherche de l’esthétique est bien moindre dans les descentes que dans<br />
les spots fixes. Les acrobaties ont disparu. Et surtout, le fait d’utiliser sa planche comme un<br />
moyen de locomotion et non comme un outil. La prise de risque pour soi et pour les <strong>au</strong>tres<br />
est bien plus grande dans les descentes que dans le skateboard statique. Il f<strong>au</strong>t encore<br />
préciser que tous les skaters ne font pas de la descente.<br />
4 Les spots l<strong>au</strong>sannois<br />
Maintenant que nous avons vu à quoi ressemble un spot en général, passons à une analyse<br />
des princip<strong>au</strong>x lieux de pratique de L<strong>au</strong>sanne. Ces lieux sont La Place de la Navigation à<br />
Vidy, le skatepark de Vidy, l’EPFL. La Place de L’Europe est reconnue comme un lieu<br />
fortement fréquenté par les skaters mais elle était en trav<strong>au</strong>x lors de mon travail donc n’y<br />
figure pas celui-ci. Dans cette analyse je vais essayer de déterminer pourquoi ces places sont<br />
fortement fréquentées par les skaters, qu’ont-elles de plus ou de moins que des places<br />
quelconques, à quoi ressemble le mobilier urbain de ces zones ?<br />
1 référence : Acte du forum –décembre 2004- la ville en jeux, vers une nouvelle vision des places à Genève,<br />
page 4<br />
13
J’ai choisi ces trois zones pour différentes raisons. La première est l’affluence de<br />
pratiquants. La seconde vient des différences des mobiliers présents. La dernière vient de la<br />
situation géographique qui fait que skaters et passants sont obligés de se rencontrer, de<br />
cohabiter.<br />
La Place de la Navigation à Vidy est très utilisée par les skaters, on les retrouve tous les<br />
soirs et les week-ends d’été. Ce n’est pas la qualité du spot qui explique cette forte affluence<br />
car le spot se limite à des blocs bétons de 40 centimètres de h<strong>au</strong>t. Certes de nombreuses<br />
figures peuvent être effectuées à partir de ces blocs mais si ces mêmes modules étaient<br />
construits dans un <strong>au</strong>tre endroit qu’Vidy, je doute fort que le nombre de skaters soit<br />
équivalent. Il f<strong>au</strong>t noter le continuel contact entre pratiquants et civils qui existe à Vidy. Ce<br />
contact a un aspect positif et un aspect négatif. L’aspect positif est le fait que les civils<br />
puissent admirer les performances des pratiquants ce qui donnent satisfaction <strong>au</strong>x deux<br />
parties. Les skaters aiment être admirer pour ce qu’ils sont capables de faire, ces spectateurs<br />
les stimulent pour essayer de se surpasser et de réussir des figures toujours plus dures. De<br />
leur côté, les civils admirent l’équilibre, la fluidité des mouvements, les talents de ces<br />
sportifs des rues. Ce sont des divertissements, des animations pour les passants. Mais les<br />
skaters sont parfois plus dérangent qu’il ne divertissent ou amusent. Ils font du bruit, roulent<br />
trop vite, trop près des enfants, utilisent des blocs conçus pour être à la base des bancs. Les<br />
civils, sûr de leur bon droit, s’assoient sur le banc et le contact se dégrade et devient<br />
invivable. La police peut <strong>au</strong>ssi intervenir si elle trouve que la pratique devient trop<br />
dangereuse pour les individus. Pour résumer, la Place de la Navigation est un bon spot grâce<br />
à son cadre plus qu’à ses modules.<br />
Le skatepark d’Vidy est lui spot « officiel » car on y trouve des modules construits<br />
uniquement pour les skateboards, rollers et <strong>au</strong>tres. Il y a une rampe, des barres à slides, et<br />
des plans inclinés. Donc le côté négatif des rencontres entre pratiquants et civils cités <strong>au</strong>dessus<br />
est extrêmement rare, voir inexistant. Les modules sont très bons, mais le fait que ce<br />
soit des modules enlèvent la partie street du sport. Certains pratiquants aiment utiliser le<br />
mobilier urbain comme modules, et pas des engins construits pour lui. C’est là, la grande<br />
différence entre la Place de la Navigation et Le skatepark d’Vidy. C’est une question<br />
d’appréciations personnelles, de mentalité.<br />
L’EPFL est quant à lui un spot purement de street. On y trouve des escaliers, des murets,<br />
des rampes de parking, des bancs… les pratiquants que j’ai rencontrés là-bas y vont pour se<br />
faire plaisir à eux avant tout. Ils n’y vont pas pour être admiré par des spectateurs comme à<br />
Vidy puisqu’il n’y a personne. C’est vraiment la qualité du spot qui le rend attractif. Certes<br />
ce spot est moins fréquenté que les deux précèdent mais cela s’explique par la difficulté à<br />
s’y rendre.<br />
J’ai eu la chance de rencontrer des pratiquants dans trois endroits complètement différents<br />
ce qui donnera des résultats représentatifs du skate de L<strong>au</strong>sanne et pas d’un spot de la ville.<br />
14
5 Résultats des questionnaires et analyses<br />
5.1 Introduction<br />
La partie empirique est basée entre <strong>au</strong>tre sur des livres, mais surtout des questionnaires<br />
pour les pratiquants de skateboard et les personnes vivant près des spots et d’une interview<br />
pour les <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises.<br />
Les questionnaires ont été dans l’ensemble bien reçus, remplis fidèlement et avec<br />
application. Malheureusement, j’ai dû évincer quelques exemplaires du tri car les<br />
personnes en question avaient répondu de manière aberrante et ridicule, ce qui <strong>au</strong>rait f<strong>au</strong>ssé<br />
le résultat.<br />
Comme dit précédemment, les questionnaires ont été pour la plupart remplis avec plaisir.<br />
C’est surtout <strong>au</strong>près des pratiquants que le travail a été le plus agréable Rare sont ceux qui<br />
ont refusé de répondre. Ils ont été surpris et content de voir qu’une personne avait choisi<br />
comme sujet de travail un thème qui les concerne directement. De plus, ce travail les met<br />
en opposition avec selon l’un d’eux « la chose qui empêche le plus notre développement et<br />
notre plaisir » 1 il f<strong>au</strong>t entendre les <strong>au</strong>torités, ce qui les a motivés à arrêter un instant leur<br />
occupation pour compléter le questionnaire.<br />
Concernant les personnes vivant près des lieux de pratiques, le travail a été un peu plus<br />
laborieux car j’ai dû essuyer de nombreux refus. Les personnes ne se sentant pas<br />
directement concernées part mon travail ne prenaient pas <strong>au</strong>ssi systématiquement le temps<br />
de me répondre que les skaters. Donc il ma fallu prendre un peu plus de temps pour réunir<br />
un nombre de questionnaires représentatifs des spots pour mon travail.<br />
Le service des sports de la ville de L<strong>au</strong>sanne n’ayant pas répondus à mes e-mails, c’est<br />
sans regret que je me suis retourné vers la police municipale. J’ai obtenu une<br />
correspondance électronique avec un supérieur dont je ne citerai pas le nom. Cette<br />
correspondance m’a permis d’entendre un second son cloche après celui des pratiquants.<br />
5.2 Résultats et analyses des questionnaires concernant les skaters<br />
5.2.1 Questions générales<br />
Ce point va me permettre d’établir le portrait des pratiquants, d’établir leurs sexes, âges,<br />
activités et d’<strong>au</strong>tres questions pour pouvoir dire qui sont les pratiquants.<br />
Je tiens à noter que ce point est la deuxième partie de mon questionnaire mais qu’il est plus<br />
judicieux de l’exposer en premier dans mon travail. Il est la deuxième partie de mon<br />
questionnaire car les personnes interrogées <strong>au</strong>raient peut-être eu de la peine à donner leur<br />
profession, celles de leurs parents avant de voir le sujet même du travail.<br />
1 Citation recueillie lors de la diffusion de mes questionnaires pour les skaters<br />
15
Le sexe des pratiquants<br />
Le 97% des personnes à avoir répondu sont des hommes. On remarque que les filles dans<br />
le milieu du skateboard sont des cas rares. Cela peut s’expliquer par une question de<br />
copiage, comme <strong>au</strong>cune petite fille ne voit une fille plus âgée faire du skate, elle ne va pas<br />
en faire non plus. Une question de sexisme de la part des hommes est exclue, la<br />
discrimination de quelle que sorte qu’elle soit est inexistante dans la mentalité des skaters.<br />
Ce qui est étonnant, c’est que dans le monde du snowboard, un monde souvent assimilé <strong>au</strong><br />
skateboard, la proportion homme/femme est bien plus équilibrée.<br />
L’âge des pratiquants<br />
J’ai séparé l’âge des pratiquants en quatre tranches d’âges.<br />
Une première pour les enfants de moins 15ans, car ceux-ci n’ont pas encore gagné<br />
l’indépendance, ils vivent encore sous les ailes de leurs parents.<br />
La deuxième tranche correspond <strong>au</strong>x jeunes qui vivent pour la plupart chez leurs parents<br />
mais qui commencent à être chercher leur indépendance physique, ils commencent <strong>au</strong>ssi à<br />
gagner un peu d’argent en apprentissage ou avec des petits jobs pour les étudiants. Donc<br />
les jeunes de 15 à 18 ans.<br />
La troisième tranche d’âge va de 18 à 25 ans, soit les jeunes qui entrent dans la vie active,<br />
commencent à quitter le foyer familial pour s’installer hors du cocon familial.<br />
La dernière tranche est attribuée <strong>au</strong>x personnes ayant plus de 25 ans. C’est un âge où la vie<br />
demande plus de responsabilités qu’avant, où il f<strong>au</strong>t commencer à faire des choix. Son<br />
travail, sa propre famille prennent de plus en plus d’importance dans la vie des presque<br />
trentenaires.<br />
Voilà les proportions que j’en ai retiré :<br />
27%<br />
18%<br />
Age des pratiquants<br />
9%<br />
On remarque que la plupart des pratiquants ont entre 15 et 18 ans. La part des moins de 15<br />
ans est très faible donc il y a vers 15-16 ans un déclic, une prise de position qui fait que les<br />
jeunes se mettent <strong>au</strong> skate. Ce déclique peut être cette prise d’indépendance citée ci-dessus<br />
qui fait que les jeunes ne veulent plus faire des activités proposées par leurs parents mais<br />
ils veulent faire ce qu’ils ont envie, voir même faire ce que leurs parents ne veulent pas<br />
qu’ils fassent. Puis le nombre de pratiquants diminue petit à petit, ce qui peut s’expliquer<br />
par la vie de plus en plus chargée des personnes, des changements de priorités ou une<br />
certaine lassitude.<br />
16<br />
46%<br />
moins de 15ans<br />
de 15 à 18 ans<br />
de 18 à 25 ans<br />
plus de 25 ans
Activité principale des pratiquants<br />
En regardant de plus près l’activité des pratiquants, on pourra définir entre <strong>au</strong>tres leur<br />
nive<strong>au</strong> social. J’ai classé les pratiquants en trois catégories : étudiants, actif, <strong>au</strong> chômage.<br />
19%<br />
43%<br />
Activité principale des pratiquants<br />
17<br />
38%<br />
Etudiant<br />
Actif<br />
Au chômage<br />
On observe que le nombre d’étudiants et presque égal <strong>au</strong> nombre de personnes actives. Les<br />
personnes actives sont pour la plupart des apprentis. Ils cherchent à obtenir leur CFC 1 dans<br />
des branches très variées, cela va du boulanger à l’employé de commerce dans le domaine<br />
de la banque. Les pratiquants encore en <strong>format</strong>ion professionnelle représentent environ<br />
60% des personnes actives. Les 40 <strong>au</strong>tres ont <strong>au</strong>ssi des professions très variées : garagiste,<br />
mécanicien <strong>au</strong>x CFF 2 , in<strong>format</strong>icien.<br />
On remarque <strong>au</strong>ssi que le t<strong>au</strong>x de chômage des pratiquants est très élevé par rapport <strong>au</strong><br />
t<strong>au</strong>x national qui est d’environ 6%. Ce t<strong>au</strong>x élevé peut s’expliquer par le refus des<br />
caractéristiques de la société actuelle, et par le look des pratiquants, pas toujours très<br />
apprécié des entrepreneurs.<br />
La profession des parents donne <strong>au</strong>ssi quelques indications surtout pour les pratiquants<br />
encore <strong>au</strong>x études. Leurs professions sont <strong>au</strong>ssi variées que celles des pratiquants. Les<br />
parents travaillent dans les trois secteurs de l’économie, et à tous les échelons de la<br />
hiérarchie, il y a des cadres, des enseignants, des paysans, des garagistes.<br />
On peut en conclure que skateboard n’est pas un sport réservé à une certaine classe sociale,<br />
à une certaine partie de la population. Même si une planche skate n’est pas donnée, il f<strong>au</strong>t<br />
compter entre 150 et 250.-, toutes les couches de la population sont présentes dans cette<br />
activité.<br />
1 CFC : certificat fédéral de compétences<br />
2 CFF : chemins de fer fédér<strong>au</strong>x
Nationalité, langue maternelle et domicile des pratiquants<br />
Le 90% des personnes interrogées sont de langue maternelle françaises, les <strong>au</strong>tres parlent<br />
pour la plus part l’allemand à la maison, et une infime partie l’anglais.<br />
L’énorme majorité des pratiquants sont de nationalité suisse, environ 85%, ce qui coïncide<br />
avec le t<strong>au</strong>x de 18% d’étrangers en Suisse. On remarque que le skate a conquit quasiment<br />
toute la planète car des personnes de trois continents on remplit mon questionnaire,<br />
Europe, Asie, Amérique. Or l’attrait pour le skateboard, et le surf est très fort en Australie.<br />
L’Afrique est encore en retard, mais cette culture arrivera sûrement en même temps que le<br />
développement économique et la modernisation du continent car on peut remarquer que<br />
l’Afrique du Sud, qui est en avance sur le reste du continent, est un peu touchée par ce<br />
phénomène.<br />
Les personnes ayant répondu vivent pour la grande partie dans la région l<strong>au</strong>sannoise.<br />
5.2.2 Questions spécifiques à la pratique du skateboard<br />
Dans cette partie du questionnaire j’ai cherché à connaître les habitudes des pratiquants,<br />
leurs rapports avec la ville, leurs avis sur les <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises et les personnes qu’ils<br />
côtoient lorsqu’ils pratiquent en ville. Pour cette partie je vais utiliser un schéma identique<br />
pour chaque question étudiée : la question, un table<strong>au</strong> illustrant les réponses, et une analyse<br />
du résultat.<br />
La partie Le skate du questionnaire<br />
1.1 A quelle fréquence pratiquez-vous par semaine ?<br />
moins d’une fois une fois 2-3 fois plus de 4 fois<br />
48%<br />
fréquence de pratique<br />
4% 13%<br />
35%<br />
On remarque que plus du 80% des pratiquants font du skate <strong>au</strong> minimum 2-3 fois par<br />
semaine ce qui montre bien à quel point le skate est une passion, et se pratique quand on<br />
veut. Un rameur d’aviron, un joueur de tennis qui a deux entraînements par semaine ne<br />
pratiquera pas be<strong>au</strong>coup plus de fois que le nombre de ses entraînements car il n’<strong>au</strong>ra pas<br />
de partenaire, de terrain, d’équipement. Mais le skater se moque de ces problèmes, si ça lui<br />
plaît, il peut pratiquer dix minutes un soir. Il f<strong>au</strong>t faire attention <strong>au</strong> fait que cette question<br />
traite de la fréquence de pratique et pas la durée par semaine de la pratique.<br />
18<br />
moins d'une fois<br />
une fois<br />
2-3 fois<br />
plus de 4 fois
1.2 Comment trouvez-vous la qualité des spots l<strong>au</strong>sannois ?<br />
très bonne bonne moyenne insatisfaisante nulle<br />
54%<br />
Qualité des spots l<strong>au</strong>sannois<br />
5%<br />
Les skaters l<strong>au</strong>sannois sont dans l’ensemble satisfaits des qualités des spots de la ville.<br />
Lorsqu’on compare ce résultat avec des avis des skaters d’<strong>au</strong>tres villes qui décrivent<br />
L<strong>au</strong>sanne comme une des meilleures villes pour cette pratique, on se dit que les<br />
L<strong>au</strong>sannois sont un peu blasés de ce qu’ils ont. Mais on ne peut pas le leur reprocher<br />
puisque c’est une tendance naturelle.<br />
1.3 A votre avis, la quantité des spots l<strong>au</strong>sannois est-elle ?<br />
très bonne bonne moyenne insatisfaisante nulle<br />
23%<br />
36%<br />
0%<br />
14%<br />
Cette statistique est un peu plus négative que la précédente, car la partie des insatisfaits a<br />
passé de 5% à 23%, soit une <strong>au</strong>gmentation de 18%. Mais est-ce vraiment un mal, ne dit-on<br />
pas souvent qu’il v<strong>au</strong>t mieux privilégier la qualité à la quantité ?<br />
19<br />
27%<br />
Quantité des spots l<strong>au</strong>sannois<br />
très bonne<br />
bonne<br />
moyenne<br />
insatisfaisante<br />
nulle<br />
0% 9%<br />
très bonne<br />
32%<br />
bonne<br />
moyenne<br />
insatisfaisante<br />
nulle
25<br />
20<br />
15<br />
10<br />
5<br />
0<br />
1.4 Quel est votre but dans cette pratique ?<br />
sensation de liberté moyen de transport<br />
loisir, activité extérieur recherche de la performance, record<br />
activité entre amis exercice physique pur, pratique d’un sport<br />
<strong>au</strong>tre :…………………………………………………….<br />
Il f<strong>au</strong>t préciser que la possibilité de cocher plusieurs réponses a été offerte <strong>au</strong>x skaters.<br />
sensation de<br />
liberté<br />
loisir avtivité entre<br />
amis<br />
But de cette pratique<br />
moyen de<br />
transport<br />
20<br />
recherche de<br />
la performence<br />
activité<br />
physique pure<br />
Cette question reflète parfaitement la partie consacrée à la mentalité des skaters dans la<br />
théorie. On voit clairement que les pratiquants ne recherchent pas les performances ou les<br />
records <strong>au</strong> contraire des pratiquants de sports institutionnels. Ils préfèrent le loisir, la<br />
sensation de liberté, de collégialité plutôt que la combativité, la concurrence,<br />
l’individualisme qui caractérisent les sports institutionnels.
1.5 Avez-vous déjà eu des problèmes avec les <strong>au</strong>torités en skatant ?<br />
amendes expulsion des lieux avertissements<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………<br />
Tous les participants n’ont pas répondu à cette question, donc tous n’ont pas des problèmes<br />
avec les <strong>au</strong>torités. Environ 30% des personnes ont répondu à cette question. On remarque<br />
que les expulsions des lieux et les avertissements sont les répressions les plus fréquentes.<br />
Les amendes sont bien plus rares.<br />
1.4 Quels sont les princip<strong>au</strong>x motifs de ces problèmes ?<br />
tapage, bruit déprédations de matériel<br />
<strong>au</strong>tre :……………………………………………………………………………..<br />
32%<br />
44%<br />
20%<br />
Problème avec les <strong>au</strong>torités<br />
8%<br />
48%<br />
Raison des problèmes avec les <strong>au</strong>torités<br />
48%<br />
On remarque que les raisons sont assez diverses et égales en pourcentages. Sous la<br />
rubrique « <strong>au</strong>tre », j’ai relevé que be<strong>au</strong>coup de pratiquants ont eu des altercations avec les<br />
<strong>au</strong>torités pour avoir rouler sur la ch<strong>au</strong>ssée ou pour avoir rouler à l’intérieur de centres<br />
commerci<strong>au</strong>x et <strong>au</strong>tres endroits prohibés avec leur planche. Ils ont eux d’abord des<br />
problèmes avec la sécurité du magasin, puis ayant récidivé ils ont été dénoncés à la police.<br />
21<br />
amende<br />
tapage, bruit<br />
explsion des lieux<br />
avertissement<br />
dégradation de matériel<br />
<strong>au</strong>tre
1.5 Avez-vous l’impression que les <strong>au</strong>torités vous empêchent de pratiquer le skate en<br />
toute liberté, comme vous le voulez ?<br />
n o noui,<br />
comment :<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
1.6 Avez-vous l’impression que les <strong>au</strong>torités vous empêchent de pratiquer le skate en<br />
toute liberté ?<br />
Comment ?<br />
Environ 35% des pratiquants ont l’impression que les <strong>au</strong>torités les empêchent de pratiquer<br />
librement. Il f<strong>au</strong>t tenir compte dans ce pourcentage que certains pratiquants ont des<br />
accusations non-fondées. Ça se remarque surtout lorsque les pratiquants répondu « oui »<br />
mais n’ont rien trouvé à mettre sous « comment ». Mais d’<strong>au</strong>tres avaient un développement<br />
plus <strong>complet</strong> et basé. Un pratiquant pense que « les <strong>au</strong>torités trouvent que ce sport est un<br />
sport de délinquants, de casseurs ». Certains pratiquants ont relevé l’existence d’anti-skate 1<br />
dans des zones qu’ils trouvaient très agréables à rider 2 . Ces anti-skates les forcent à trouver<br />
d’<strong>au</strong>tres endroits pour s’éclater avant que les <strong>au</strong>torités trouvent que ce nouvel endroit est<br />
<strong>au</strong>ssi problématique et empêchent l’accessibilité du site. 3<br />
1.7 Décrivez les <strong>au</strong>torités en quelques phrases :<br />
Avec cette rubrique, j’ai laissé les pratiquants s’exprimer librement sur le sujet pour qu’ils<br />
me donnent leur avis, leurs commentaires et réflexions.<br />
Un pratiquant a tenu des propos très agressifs, il critique le manque de flexibilité, d’analyse<br />
personnelle de la situation des <strong>au</strong>torités qui sont sur le terrain : « ils font leur boulot mais<br />
ne cherchent pas à comprendre les situations présentes. Ce sont des moutons, ils obéissent<br />
à leurs supérieurs aveuglément ».<br />
La plupart des pratiquants les trouvent compréhensifs, et disent que si tout le monde fait un<br />
effort pour respecter les <strong>au</strong>tres, il n’y a jamais de problèmes.<br />
Plusieurs pratiquants ont résumé la situation en disant qu’ils ne faisaient que leur travail et<br />
que c’était nécessaire pour ne pas se retrouver dans « une anarchie complète ».<br />
1<br />
anti-skate : petite plaque de fer visée sur les bancs, murs et <strong>au</strong>tres pour empêcher la pratique du sport à des<br />
endroits précis.<br />
2<br />
rider : terme anglais qui signifie pratiquer sur, utiliser.<br />
3<br />
les remarques de la question 1.7 sont tirées des dires des pratiquants interrogés.<br />
22
1.9 Avez-vous déjà eu des problèmes avec le voisinage de vos spots ?<br />
expulsion des lieux plainte à la police<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
Cette rubrique ne concerne pas tous les pratiquants. Les skaters qui ont des problèmes avec<br />
les personnes étant près des lieux de pratiques ont surtout des problèmes qui se traduisent<br />
par des insultes, remarques et <strong>au</strong>tres contacts de m<strong>au</strong>vais <strong>au</strong>gures. Les skaters qui se font<br />
expulser d’un lieu par un civil 1 étaient le plus souvent en train de violer la propriété privée<br />
de ce dernier. Les plainte à la police sont très rares, car les skaters sont naturellement<br />
inconnus et non-identifiables des passants.<br />
La raison de ces problèmes est souvent le bruit et le fait que les skaters se promènent <strong>au</strong><br />
milieu de personnes à des vitesses élevées, ce qui fait peur <strong>au</strong>x gens. Et la peur se traduit<br />
souvent par de l’agressivité. Une troisième raison revient souvent : le fait que les skaters et<br />
les passants utilisent les mêmes endroit, lieux, ce qui c<strong>au</strong>sent obligatoirement des conflits.<br />
1.11 Avez-vous déjà détruit quelque chose en pratiquant ?<br />
banc barrière<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
Environ 20% des pratiquants disent avoir déjà détruit quelque chose du mobilier urbain.<br />
Souvent il s’agit de bancs ou de barrières. Par contre près de 75% des pratiquants<br />
admettent salir le mobilier urbain en pratiquant. Ils laissent des traces de dérapages en<br />
glissant sur les escaliers ou murs. Mais ils affirment que les bancs et <strong>au</strong>tres sont encore<br />
largement utilisables après leur passage et que leurs salissures ne sont pas plus<br />
dérangeantes que les mégots de cigarettes de certains passants.<br />
Ces déprédations ont rarement des conséquences pour les <strong>au</strong>teurs puisque ceux-ci sont<br />
inconnus et ne peuvent pas être identifiés pas des tiers personnes. A part être pris en<br />
flagrant délit par les <strong>au</strong>torités, les skaters ne risquent quasiment rien.<br />
1 opposition <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torité<br />
23
1.12 Sous quelles conditions accepteriez-vous de participer à une construction ?<br />
argent plaisir accès gratuit après pour connaître, différencier<br />
un bon d’un m<strong>au</strong>vais spot (<strong>au</strong>gmenter votre savoir)<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
En posant cette question, j’ai essayé de déterminer si les skaters étaient d’accord de<br />
s’investir dans la construction d’un site pour pouvoir pratiquer leur passion ou s’ils ne<br />
faisaient que de critiquer les <strong>au</strong>torités parce qu’il n’y a pas assez d’endroits où pratiquer. Je<br />
voulais savoir s’ils étaient près à donner de leur personne, de leur temps pour un projet les<br />
concernant ou s’ils préféraient ne pas s’investir et déplorer le manque de moyen mis à leur<br />
disposition. Les résultats sont étonnants, environ 80% des pratiquants sont près à participer<br />
à la construction du site. Dont voici les motivations et leur pourcentage :<br />
46%<br />
Motivation à la construction d'un site<br />
10%<br />
7%<br />
37%<br />
24<br />
pour de l'argent<br />
pour le plaisir<br />
pour un accès gratuit<br />
apès la construction<br />
pour améliorer ses<br />
connaissances<br />
On remarque que l’argent ne motive pas les gens. Ce qu’il recherche en créant un site, c’est<br />
de pouvoir y accéder en toute liberté, ce qui rejoint la mentalité décrite dans la partie<br />
théorique. Les skaters recherchent la liberté, ils ne veulent pas payer de cotisations de club,<br />
hors une entrée est une forme de cotisation. Le plaisir représente <strong>au</strong>ssi ~ 40% des<br />
motivations, ils veulent faire ce qui les motivent, ce qui leur plaît.<br />
5.2.3 Conclusions du questionnaire proposé <strong>au</strong>x pratiquants<br />
Premièrement, il f<strong>au</strong>t prendre tous ces chiffres avec des pincettes. Car les personnes qui ont<br />
rempli ses questionnaires ont peut-être exagéré sur certains points pour rendre leur<br />
questionnaire plus remarquable, plus époustouflant. En général, lorsque l’on doit remplir<br />
un questionnaire où l’on nous demande de porter un avis sur quelqu’un ou quelque chose,<br />
on a tendance à dire ce qui ne va pas, ce qui dérange <strong>au</strong> détriment de ce qui est positif.<br />
C’est donc logique que les skaters se « lâchent » lorsqu’on leur propose de parler des<br />
<strong>au</strong>torités et des passants. De plus, les questionnaires ont souvent été remplis en groupe, ce<br />
qui peut <strong>au</strong>ssi pousser certains à exagérer la réalité pour impressionner les <strong>au</strong>tres.<br />
Mais on peut tout de même dire que les skaters n’ont pas de problèmes génér<strong>au</strong>x avec les<br />
<strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises ou les passants. La cohabitation se passe dans l’ensemble plutôt bien<br />
entre ces différents acteurs à part quelques cas particuliers.
5.3 Résultats et analyses du questionnaire proposé<br />
<strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises<br />
5.3.1 le questionnaire proposé <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises<br />
Pour représenter les <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises, j’ai d’abord voulu contacter le service des<br />
sports de la ville car je pensais que les personnes qui y travaillent seraient les plus à même<br />
de me répondre mais ils n’ont pas répondu à mes e-mails. Je suis donc allé à l’hôtel de<br />
police de L<strong>au</strong>sanne où j’ai pu obtenir une correspondance avec un gradé de la police. Il<br />
n’avait malheureusement pas le temps de me recevoir mais il a accepté de répondre à mes<br />
questions par e-mail. Voici le questionnaire :<br />
1) Existe-t-il des lois concernant la pratique du skateboard en particulier ?<br />
Non. Les skaters doivent respecter la LCR (loi sur la circulation routière) et les <strong>au</strong>tres<br />
dispositions du code pénal. Ils sont considérés comme des piétons.<br />
2) Recevez-vous be<strong>au</strong>coup de plaintes concernant des skaters ?<br />
Pas particulièrement. La population est assez tolérante, s<strong>au</strong>f lorsque les skaters mettent en<br />
danger l'intégrité physique des <strong>au</strong>tres usagers.<br />
3) Si oui, quels sont les motifs ? De qui ces plaintes proviennent-elles ?<br />
Les gens sont devenus plus habitués à la présence des skaters (et <strong>au</strong>tres rollers.)<br />
4) Quels sont vos princip<strong>au</strong>x problèmes face <strong>au</strong>x skaters ? (Ex. : bruit,<br />
déprédation, violation de propriété privée, …)<br />
Le danger qu'ils encourent sur la voie publique. Le reste (déprédation, violation de la<br />
propriété privée) n'a rien à voir avec la pratique du sport : c'est de la délinquance.<br />
5) Quelles sont vos directives, comment doivent agir les officiers lorsqu’ils croisent<br />
un groupe de skaters à Vidy par exemple ? (Laisser faire, disperser le groupe,<br />
…. )<br />
Tant que les skaters ne commettent pas d'infraction, les agents n'ont <strong>au</strong>cune raison d'agir.<br />
Lorsqu'ils en commettent, ils peuvent être dénoncés ou amendés, mais la question du risque<br />
encouru par les skaters, par le public et par les policiers est fondamentale.<br />
6) Quels moyens avez-vous et utilisez-vous contre des abus de leur part ?<br />
(amendes, expulsion des lieux, … )<br />
Amendes et dénonciation.<br />
7) Quels sont les motifs, explications que vous leurs donnez ?<br />
Contravention à la loi, sécurité publique.<br />
8) Lorsqu’il y a destruction de matéri<strong>au</strong>x (bancs, murs, escaliers, …) qui paie les<br />
réparations ?<br />
Pour <strong>au</strong>tant que l'<strong>au</strong>teur des dommages soit identifié, c'est lui qui paye.<br />
9) Est-il possible de gérer cette pratique spontanée et s<strong>au</strong>vage en ville ? Si oui, par<br />
quels moyens y arrivez-vous ?<br />
Oui, en se focalisant sur les notions de diminution des risques et de gestion du «bien vivre<br />
ensemble».<br />
25
10) Essayez-vous d’empêcher l’accès de certaines zones <strong>au</strong>x skaters ?<br />
Si oui, lesquelles et pourquoi ?<br />
Les mêmes zones que pour les piétons.<br />
Si non, comment expliquez-vous les anti-skates que l’on trouve sur les bancs et<br />
murets ?<br />
Je ne sais pas de quoi il s'agit. Voir avec d'<strong>au</strong>tres services de la ville.<br />
11) Pouvez-vous faire un rapprochement entre le milieu du skate et d’<strong>au</strong>tre milieu ?<br />
(délinquance, sport, drogue, scoutisme, …)<br />
Il me paraît difficile de parler de «milieu» pour les pratiquants du skate, mais peut-être avezvous<br />
des remarques particulières à me faire savoir à ce sujet.<br />
12) Remarques personnelles sur le sujet :<br />
Je crois que nous avons effectivement une pratique assez tolérante, s<strong>au</strong>f lorsque les dangers<br />
encourus sont excessifs.<br />
En soi, la pratique du skate (roller) ne pose pas de problème particulier. Un petit noy<strong>au</strong> de<br />
gens un peu plus imprudents prend parfois des risques excessifs. Ils se mettent surtout<br />
personnellement en danger.<br />
5.3.2 Analyse générales des réponses proposées<br />
Nous pouvons retirer des réponses fournies des éléments essentiels <strong>au</strong> sujet des rapports<br />
entre les pratiquants et les <strong>au</strong>torités. Il f<strong>au</strong>t noter que les skaters sont considérés comme des<br />
piétons. Ils n’ont pas un statuts privilégié ou défavorisé <strong>au</strong>x yeux de la loi, les <strong>au</strong>torités ne<br />
font <strong>au</strong>cune discrimination.<br />
Les <strong>au</strong>torités divisent en deux les problèmes liés <strong>au</strong>x skaters. Il y a d’un côté les problèmes<br />
liés <strong>au</strong> sport pur, dangers sur la voie publique, et d’un <strong>au</strong>tre côté les problèmes de bruits, de<br />
déprédation qu’ils qualifient de délinquance. On peut donc en déduire que si un banc est<br />
détruit ou endommagé sur la Place de la Navigation sans témoins, les <strong>au</strong>torités vont mettre<br />
cela dans un ficher délinquants et non un fichier skaters. Ils n’ont pas de préjugés sur les<br />
skaters. Les moyens pour lutter contrer les abus des skaters sont les mêmes que pour les<br />
piétons, amendes et dénonciations. Les <strong>au</strong>torités ne cherchent pas diminuer l’espace de<br />
pratique des skaters, cet espace est le même que l’espace mis à disposition pour les piétons.<br />
De plus, les <strong>au</strong>torités ne font <strong>au</strong>cun parallélisme entre le milieu du skate et d’<strong>au</strong>tres milieux<br />
plutôt négatifs tels que celui de la drogue ou de la délinquance.<br />
Les points importants à noter sont le fait que les <strong>au</strong>torités soient très tolérantes envers les<br />
skaters, qu’ils les considèrent comme des piétons et ne font <strong>au</strong>cune discrimination à<br />
l’encontre de ces personnes.<br />
26
5.4 Résultats et analyses des questionnaires du voisinage des spots<br />
Pour remplir ces questionnaires je suis essentiellement allé à la Place de la Navigation. J’ai<br />
pu faire remplir, non sans mal, une vingtaine de questionnaires qui peuvent être utilisés<br />
pour l’étude de cette tranche de population. Les gens que j’ai interrogés ne se sentaient pas<br />
très impliqués dans le sujet du questionnaire. Mais d’<strong>au</strong>tres rencontres avec des personnes<br />
qui ont pris la peine d’écouter le thème, les enjeux du travail, ont découlé sur des<br />
discussions très intéressantes qui allaient plus loin que les questions du questionnaire.<br />
C’est dans ces discussions que l’on peut relever les sentiments, les interrogations, les<br />
préjugés des gens par rapport à un sujet <strong>au</strong>ssi vaste que l’évolution des pratiques sportives<br />
en milieu urbain ou plus précisément le skateboard. Donc certaines remarques ne seront<br />
pas tirées directement des questions mais des dires des personnes interrogées.<br />
Il f<strong>au</strong>t noter que les personnes que j’ai rencontrées se situaient près d’un spot, un jour où il<br />
y avait des skaters. Les résultats peuvent différer si on les interroge un jour ou il n’y pas de<br />
skater.<br />
5.4.1 Résultats des questionnaires du voisinage des spots<br />
1) Savez-vous qu’il y a près d’ici une zone propice à la pratique du skate ?<br />
La majorité des personnes interrogées, environ 70%, n’avaient pas conscience que<br />
l’endroit était particulièrement apprécié des skaters. Ils s’étaient rendu compte de leur<br />
présence mais n’avaient pas réfléchi pourquoi ils venaient ici et pas ailleurs.<br />
2) Comment considérez-vous ces pratiquants ?<br />
Cette question a be<strong>au</strong>coup surpris. En rédigeant mon questionnaire, je pensais que les gens<br />
allaient me répondre qu’ils les considéraient comme des margin<strong>au</strong>x, des délinquants, des<br />
clowns modernes. Mais ils m’ont répondu qu’ils les considéraient comme tout le monde,<br />
comme des personnes.<br />
3) Vous arrive-t-il de les observer ?<br />
Pourquoi ?<br />
Personne ne nie n’avoir jamais jeter un coup d’œil en direction des skaters. Environ la<br />
moitié des interrogés disent les regarder car ils admirent leurs capacités à faire <strong>au</strong>tant de<br />
figures avec leur engin ou parce que leur activité est très impressionnante, et attire les<br />
regards.<br />
Les skaters n’ont en général <strong>au</strong>cune réaction lorsque des personnes admirent leurs<br />
prouesses. Ils ne sont ni agacés, ni contents, en tout cas ils ne le font pas savoir<br />
ouvertement <strong>au</strong>x spectateurs.<br />
27
Aucun des personnes qui se promènent <strong>au</strong>tour des spots, ne s’est plainte d’incivilité de la<br />
part des skaters. « Ils restent plutôt entre eux, ils ne parlent pas <strong>au</strong>x <strong>au</strong>tres gens qui sont là.<br />
En gros ils font comme tout le monde, ils passent leur après-midi entre amis », affirme une<br />
vielle personne. Personne n’a peur ou part lorsque des skaters s’amusent sur un spot. On<br />
peut dire que la cohabitation entre les skaters et le voisinage du spot est bonne. Même s’il<br />
n’y a pas d’échange entre les deux parties, il n’y a en tout cas de problème majeur qui<br />
empêche l’une ou l’<strong>au</strong>tre partie de passer du bon temps sur la Place de la Navigation<br />
4) Y a-t-il des déprédations du matériel (bancs, vitres, murs, …) ?<br />
C’est avec cette question que sont apparues les premières critiques des skaters de la part de<br />
personnes répondant à ce questionnaire. Car les observateurs ont été obligés de voir que les<br />
cubes de béton gris à la base avaient viré <strong>au</strong> noirs, que certains bancs étaient devenus très<br />
sales à c<strong>au</strong>se des skaters. Certains trouvent ces dégâts de petite importance, d’<strong>au</strong>tres en les<br />
ayant remarqué trouvent que c’est dommage que les jeunes ne puissent s’amuser sans<br />
casser le mobilier urbain. Le plus intéressant est lorsqu’on leur demande des solutions pour<br />
lutter contre ces déprédations, ils ne proposent jamais d’empêcher la pratique du<br />
skateboard. Certains disent que l’on ne peut rien faire. D’<strong>au</strong>tres sont plus imaginatifs, ils<br />
proposent de construire des bancs de couleurs foncées pour que les salissures ne se voient<br />
pas ou de poser une protection que les skaters devrait mettre sur le module en arrivant et<br />
retirer en partant.<br />
5.4.2 Analyses des questionnaires du voisinage des spots<br />
Ce qu’il f<strong>au</strong>t retenir de ces questionnaires, c’est le fait que les personnes qui sont près des<br />
spots n’ont <strong>au</strong>cun problème notoire avec les pratiquants de skateboard. Leur cohabitation<br />
sur un même site ne pose <strong>au</strong>cun problème, chacun essaie de trouver la place ou il se sent<br />
bien en essayant de déranger un minimum les <strong>au</strong>tres personnes présentes et les personnes<br />
présentes y arrivent relativement bien. Il y a une relation de respect qui s’inst<strong>au</strong>re entre les<br />
pratiquants et les <strong>au</strong>tres personnes. Malgré tout, le voisinage déplore les déprédations de<br />
matériels sur les sites utilisés, mais ils ne veulent tout de même pas empêcher les skaters de<br />
pratiquants. Certains mêmes sont d’accords de chercher des solutions qui satisferaient tout<br />
le monde.<br />
1<br />
1 Source de l’image : www.svcn.com/.../lgwt/ 01.26.00/cover-0004.html<br />
28
IV PARTIE CONCLUSIVE<br />
1 Introduction<br />
Dans cette dernière partie, je vais répondre <strong>au</strong>x hypothèses émises dans la partie<br />
introductive. Pour répondre, je vais m’appuyer sur les analyses faites dans la troisième<br />
partie. J’ai également réfléchi sur ce qu’il serait possible de faire pour éradiquer le seul<br />
problème entre ces trois acteurs, les déprédations du mobilier urbain.<br />
2 Réponses <strong>au</strong>x hypothèses<br />
La première hypothèse concernait le rapport entre les <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises et les<br />
pratiquants de skateboard. J’avais émis l’hypothèse suivante :<br />
« Les <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises exercent une politique répressive à l’égard des pratiquants de<br />
skateboard. »<br />
Après avoir rencontré des pratiquants sur leurs lieux de pratique, interrogé une personne<br />
des <strong>au</strong>torités l<strong>au</strong>sannoises directement concernée par le sujet, je suis capable d’affirmer<br />
que cette hypothèse est f<strong>au</strong>sse.<br />
Premièrement, seule une petite partie des pratiquants a eu des problèmes avec les <strong>au</strong>torités<br />
par le passé. Certains même comprennent les sanctions qui ont été prises contre eux. On<br />
remarque qu’environ 70% des pratiquants ne sont absolument pas dérangés par les<br />
<strong>au</strong>torités, ils n’ont pas l’impression d’être plus surveillé que d’<strong>au</strong>tres parce qu’ils sont en<br />
skateboard.<br />
Deuxièmement, si les <strong>au</strong>torités avaient une politique répressive à l’égard des skaters, cela<br />
se serait senti à travers le questionnaire que leur représentant à pris le temps de remplir. Or,<br />
on retire de ce questionnaire que les <strong>au</strong>torités sont plus ou moins indifférentes <strong>au</strong><br />
mouvement skate, qu’elles ne font <strong>au</strong>cune distinction entre skaters et piétons, et qu’elles<br />
essayent d’être le plus tolérant possible avec ces jeunes sportifs.<br />
La seconde hypothèse traitait de la cohabitation entre les skaters et les passants sur les<br />
places publics de L<strong>au</strong>sanne. J’avais donc émis cette hypothèse :<br />
« La cohabitation entre skaters et passants sur les principales places de L<strong>au</strong>sanne est plutôt<br />
saine. »<br />
Cette hypothèse est contrairement à la première bien plus fondée et juste. Grâce <strong>au</strong>x<br />
différents questionnaires proposés <strong>au</strong>x personnes concernées, j’ai pu confirmer cette<br />
hypothèse.<br />
Il y a en effet <strong>au</strong>cune animosité entre ces deux groupes de population. On ne peut pas dire<br />
qu’ils soient complémentaires, que l’un ne peut pas vivre sans l’<strong>au</strong>tre. Mais leur<br />
cohabitation dans un même lieu se fait sans <strong>au</strong>cun problème, personne n’est gêné par la<br />
présence de l’<strong>au</strong>tre. Le seul « hic » que j’ai relevé concerne la déprédation du mobilier<br />
29
urbain que certains passants déplorent. Malgré ces déprédations, personne ne trouvent qu’il<br />
f<strong>au</strong>drait interdire le skateboard pour préserver ce mobilier urbain.<br />
Dans l’ensemble, on peut dire que les skaters sont un groupe bien intégré dans la société,<br />
ce qui n’était pas toujours le cas dans le passé. Personne n’essaye de les persécuter. Mais<br />
bien entendu que si un pratiquant se comporte mal, qu’il ne respecte pas loi, il sera puni.<br />
Personne n’a d’a priori sur les skaters, personne ne les attribue à des milieux, des mondes<br />
plutôt négatifs, dégradant, voir insultant comme celui de la drogue, de la délinquance, de la<br />
marginalité, du chômage. Les skaters sont comme tout le monde, des personnes qui font ce<br />
qui leur plaisent pendant leur temps libre, certains font de la peinture, de la course, de<br />
l’in<strong>format</strong>ique, d’<strong>au</strong>tres préfèrent le skateboard.<br />
3 Propositions pour améliorer le mobilier urbain<br />
J’ai donc relevé que le seul point négatif entre les trois acteurs étudiés était le fait que les<br />
skaters en pratiquant sur les places publiques dégradent le mobilier urbain. En remplissant<br />
les questionnaires avec les passants, certains d’entre eux ont donné des propositions pour<br />
rendre ces déprédations moins visibles, moins gênantes. J’en ai <strong>au</strong>ssi cherché d’<strong>au</strong>tres pour<br />
compléter la liste. Le but de la démarche est de laisser pratiquer les skaters dans les mêmes<br />
zones en améliorant certains critères pour éliminer les déprédations du mobilier.<br />
Donc voici quelques solutions qui sont à mon avis pas trop compliquées à mettre en place<br />
et pas trop coûteuses 1 :<br />
- De nos jours, la plupart des bancs, escaliers et <strong>au</strong>tres mobiliers en béton sont<br />
construits avec des matéri<strong>au</strong>x clairs, pour plus de lumière, mais les skaters laissent<br />
de traces lorsqu’ils glissent dessus. Il f<strong>au</strong>drait donc utiliser des couleurs plus mattes<br />
qui ne laisseraient pas apparaître les salissures dues <strong>au</strong>x skaters.<br />
- La construction de certaines surfaces a été faite avec des dalles ou du carrelage, ce<br />
qui provoque énormément de bruit lorsque des skaters investissent la zone. Il<br />
f<strong>au</strong>drait alors préférer l’utilisation d’une matière homogène pour réduire les<br />
nuisances sonores.<br />
- Il serait <strong>au</strong>ssi intelligent d’éviter de construire des escaliers, trottoirs en béton avec<br />
des angles aigus, car ceux-ci s’ébrèchent avec le passage des skateboards. Il serait<br />
donc plus judicieux d’arrondir les angles pour limiter les dégâts et protéger le<br />
mobilier urbain.<br />
Je pense que de tels changements sont possibles dans notre société car on a bien su<br />
modifier de nombreuses choses pour rendre la vie plus facile <strong>au</strong>x personnes handicapées. Il<br />
serait donc logique, qu’avec le temps, on puisse adapter la ville à ces pratiques urbaines<br />
qui ne vont pas diminuer à l’avenir. Bien entendu, ces changements ont un coût, mais si<br />
une place doit être rénovée, il serait intéressant que les architectes qui conçoivent cette<br />
nouvelle place pensent <strong>au</strong>x gens qui l’utiliseront et fassent les choix qui lui permettra de<br />
durer le plus longtemps possible dans le meilleur état possible. Je pense notamment à la<br />
place de l’Europe, cette place, très utilisée par les skaters, a été détruite pour les trav<strong>au</strong>x du<br />
M2. A la fin des trav<strong>au</strong>x, il est sûr que les skaters reviendront sur cette place qu’ils<br />
affectionnent, donc il serait intelligent de construire une place qui réponde <strong>au</strong>x critères de<br />
1 les solutions suivantes sont tirées de mes questionnaires et du quatrième forum sport et collectivités<br />
territoriale, http://www.infosport.org/association/Set/forum/quatrieme1M.htm<br />
30
toute place publique, mais qui réponde <strong>au</strong>ssi <strong>au</strong>x critères d’une place pour le skate. Il<br />
f<strong>au</strong>drait y mettre des bancs résistants et foncés, éviter les blocs de bétons avec des angles<br />
friables, éviter les dallages et éviter les couleurs claires. En pensant à ces différents<br />
paramètres les déprédations dues <strong>au</strong>x skateboards seront fortement diminuées.<br />
4 Apports personnels et déroulement du travail<br />
Un travail d’une telle ampleur n’est pas encore habituel dans la vie d’un étudiant comme<br />
moi. Il a été intéressant de faire un travail d’<strong>au</strong>ssi longue haleine qui s’étend sur plusieurs<br />
mois, et de nombreuses heures de travail. J’ai appris à structurer mon travail pour perdre le<br />
minimum de temps. J’ai <strong>au</strong>ssi dû faire fasse à des données erronées où incomplètes, j’ai<br />
appris à différencier des sources fiables à d’<strong>au</strong>tres plus incertaines. Mais les choses les plus<br />
importantes que j’en retire sont des connaissances personnelles. En effet pour la première<br />
fois, j’ai pu étudier dans le domaine de la sociologie, ce qui m’a be<strong>au</strong>coup plus. J’ai<br />
approfondi ma connaissance sur la mentalité de la société à travers le siècle passé. Ça m’a<br />
be<strong>au</strong>coup plu de pouvoir analyser le comportement des gens dans des circonstances<br />
données. C’était très intéressant de parler avec des inconnus sur un thème très peu étudié.<br />
Le travail s’est déroulé dans les meilleures conditions. En général, toutes les personnes que<br />
j’ai rencontrées m’ont pris <strong>au</strong> sérieux et ont pris le temps de me répondre et de réfléchir. Je<br />
suis tout de même surpris que le service des sports de L<strong>au</strong>sanne n’aie pas répondu à mes email,<br />
mais la police municipale a très largement compensé cette déception. Quelques<br />
passants n’ont pas voulu ou ont rempli légèrement mon questionnaire mais c’est normal<br />
que tout le monde ne s’intéresse pas à un tel sujet. Le nombre de livres ou de sites sérieux<br />
consacrés à ce sujet ne sont pas encore très nombreux mais je pense qu’ils vont <strong>au</strong>gmenter<br />
car de nombreux sites parlent de projets en devenir. De plus ce sujet est en plein dans<br />
l’actualité.<br />
1<br />
1 Source de l’image : http://www.peterdamodigital.com/images/street_shots/skateboarders.jpg<br />
31
5 Le mot de la fin<br />
Le mot de la fin sera une phrase très utilisée par les skaters dans les années 70 lorsque les<br />
<strong>au</strong>torités interdisaient le skateboard dans la plupart des villes américaines. Ce sport était,<br />
selon elles, trop dangereux. Cette phrase peut tout à fait être adaptée <strong>au</strong>x rapports<br />
qu’entretiennent les <strong>au</strong>torités et les passants avec les skaters à L<strong>au</strong>sanne car ni les <strong>au</strong>torités,<br />
ni les passants considèrent les skaters comme des délinquants, personne ne trouve que cette<br />
pratique ne devrait être interdite dans nos rues. Donc à l’inverse des années 70 où seul les<br />
skaters l’affirmaient, en 2005 à L<strong>au</strong>sanne c’est à l’unisson que les gens disent …<br />
1<br />
1 Source de l’image : www.roughoat.com/ extremesports/skateboarding.htm.<br />
32
Livres :<br />
Bibliographie<br />
CHANTELAT P., FODIMBI M., CAMY J., Sport de la cité : anthropologie de la jeunesse<br />
sportive, L’Harmattan, Paris, 1996, 188p.<br />
DEFRANCE J., Sociologie du sport : repères, La Découvert, Paris, 1995, 121p.<br />
LOUVEAU C ., WASER A., Sport et cité : pratiques urbaines et spectacles sportifs, Pur,<br />
Rouen, 1999, 186p.<br />
VIGNEAU F., Les espace du sport : le point des connaissances actuelles,<br />
Puf, Paris, 1998, 127p.<br />
WIELAND F ., Les nouvelles pratiques sportives en milieu urbain :la rue comme espace<br />
de jeu. Le cas du skateboard à Montréal, … , L<strong>au</strong>sanne, 1999, 130p.<br />
Articles :<br />
WIDMER JOLY Sandra, Mode actuelle : Le skate: une façon de vivre presque libre –<br />
24 heures, 26 octobre 2005, p. 39. 8 ( cf. : annexe 3 )<br />
ANTONOFF L<strong>au</strong>rent, Les skaters attendent le « bowl » - 24 heures,<br />
26 octobre 2005, p. 14 ( cf. : annexe 4 )<br />
Magazine :<br />
Claire Calogirou et Marc Touché, « Sport-passion dans la ville : le skateboard », Terrain,<br />
Numéro 25 - Des sports (septembre 1995)<br />
Sites Internet :<br />
Historique du skateboard : http://rollerbug.free.fr/skate_histoire.htm , mise à jour le 28<br />
novembre 2004.<br />
Historique du skateboard : http://www.ridespirit.com/story/detail_story.asp?id=6 , mise à<br />
jour inconnue<br />
La ville en jeux, conférence genevoise :<br />
http://www.ville-ge.ch/dpt5/ecoles/<strong>pdf</strong>/tr_mais_ma_ville.<strong>pdf</strong> , actes du forum décembre<br />
2004<br />
Site officiel de l’association la fièvre : http://www.fievre.ch/rubrique.php3?id_rubrique=1 ,<br />
mise à jour le 6 juin 2005<br />
Sport et territoire : http://www.infosport.org/association/Set/forum/quatrieme1M.htm ,<br />
mise à jour le 29 novembre 1999
Annexes :<br />
1 Questionnaire pour les pratiquants de skateboard<br />
1. le skate :<br />
1.1 à quelle fréquence pratiquez-vous par semaine ?<br />
moins d’une fois une fois 2-3 fois plus de 4 fois<br />
1.2 comment trouvez-vous la qualité des spots l<strong>au</strong>sannois ?<br />
très bonne bonne moyenne insatisfaisante nulle<br />
1.3 à votre avis, la quantité des spots l<strong>au</strong>sannois est-elle ?<br />
très bonne bonne moyenne insatisfaisante nulle<br />
1.4 quel est votre but dans cette pratique ?<br />
sensation de liberté moyen de transport<br />
loisir, activité extérieur recherche de la performance, record<br />
activité entre amis exercice physique pur, pratique d’un sport<br />
<strong>au</strong>tre :…………………………………………………….<br />
1.5 avez-vous déjà eu des problèmes avec les <strong>au</strong>torités en skatant ?<br />
amendes expulsion des lieux avertissements<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
1.6 quels sont les princip<strong>au</strong>x motifs de ces problèmes ?<br />
tapage, bruit dégradations de matériel<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
1.7 Avez-vous l’impression que les <strong>au</strong>torités vous empêchent de pratiquer le skate en<br />
toute liberté, comme vous le voulez ?<br />
non oui, comment :<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
1.8 décrivez les <strong>au</strong>torités en quelques phrases :<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
…………
1.9 avez-vous déjà eu des problèmes avec le voisinage de vos spots ?<br />
expulsion des lieux plainte à la police<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
1.10 quels sont les princip<strong>au</strong>x motifs de ces problèmes ?<br />
tapage nocturne dégradations de matériel<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
1.11 décrivez en quelques phrases le voisinages de spots :<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
…………<br />
1.12 avez-vous déjà détruit quelque chose en pratiquant ?<br />
banc barrière<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
1.13 quelles ont en été les conséquences ?<br />
remboursement plainte <strong>au</strong>cune<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……<br />
1.14 avez-vous déjà aidé à la construction d’un site, d’un module pour le skate ?<br />
privé public jamais<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
…<br />
1.15 sous quelles conditions accepteriez-vous de participer à une construction ?<br />
argent plaisir accès gratuit après pour connaître, différencier<br />
un bon d’un m<strong>au</strong>vais spotes (<strong>au</strong>gmenter votre savoir)<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
……
2. Questions générales<br />
2.1 sexe : homme femme<br />
2.2 âge : -15 15-18 18-25 +25<br />
2.3 activité : étudiant primaire<br />
secondaire<br />
gymnase<br />
université<br />
actif : profession :…………………………………<br />
chômage<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………<br />
2.4 profession du père :……………………………………..<br />
2.5 profession de la mère :………………………………….<br />
.<br />
2.6 langue maternelle : français<br />
allemand<br />
anglais<br />
<strong>au</strong>tre<br />
2.7 groupe de population : Suisse<br />
Balkans<br />
Afrique du nord<br />
Europe de l’est<br />
Europe occidentale<br />
<strong>au</strong>tre :………………………………….<br />
2.8 commune de domicile :…………………………………………………………………..<br />
Merci be<strong>au</strong>coup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions
2 Enquête <strong>au</strong> près des passants<br />
1 Savez-vous qu’il y a près d’ici une zone propice à la pratique du skate ? ………….<br />
2 Est-ce que cette zone est dérangeante pour vous ?<br />
pourquoi ? …………………………………………………………………………..<br />
………………………………………………………………………………………<br />
3 Comment considérez-vous ces pratiquants ? ……………………………………….<br />
………………………………………………………………………………………<br />
4 Vous arrive-t-il de les observer ?<br />
pourquoi ? ……………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………..<br />
5 Quels sont leurs réactions ? ………………………………………………………….<br />
……………………………………………………………………………………….<br />
6 Avez-vous l’impression qu’il manque de respect d’<strong>au</strong>trui ?<br />
pourquoi ? ……………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………..<br />
7 Avez-vous peur de traverser la zone quand ils sont là ?<br />
pourquoi ? ……………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………..<br />
8 Avez-vous déjà été victime d’une agression physique ou verbale de leur part ? ……<br />
9 Y a-t-il des déprédations du matériel (bancs, vitres, murs, …) ? ……………………<br />
10 Quelles ont été leurs réactions ? ……………………………………………………..<br />
………………………………………………………………………………………..<br />
11 Quelles ont été vos réaction ? ………………………………………………………..<br />
………………………………………………………………………………………..<br />
12 F<strong>au</strong>t-il empêcher la pratique du skate dans la zone ? ……………….<br />
pourquoi ? ……………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………..<br />
13 Par quels moyens ? …………………………………………………………………..<br />
………………………………………………………………………………………..<br />
14 Décrivez en une phrase ces pratiquants :<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
………………………………………………………………………………………………<br />
Merci be<strong>au</strong>coup d’avoir pris le temps de répondre à mes questions
3 Le skate: une façon de vivre presque libre<br />
Sandra Widmer Joly<br />
Publié le 26 octobre 2005, dans 24heures<br />
PHOTO: CORBIS<br />
La ville appartient <strong>au</strong>x rollers... sous certaines conditions, certaines conditions,<br />
précisées dans la loi précisées dans la loi sur la circulation sur la circulation routière.<br />
routière.<br />
»Dès l'âge de 7 ans, Nicolas évoluait quotidiennement, des engins à roulettes «vissés» <strong>au</strong>x<br />
pieds. Tout y a passé: patins à roulettes, in-line, long board, kick board, snake board... Dix<br />
ans plus tard, il adopte la «skate attitude». Car, oui, il s'agit bien d'une manière de vivre<br />
doublée d'un sport, même si certains en doutent. Explications.<br />
» Préférences Le skateur possède des goûts vestimentaires et music<strong>au</strong>x bien à lui. Teeshirt<br />
et pull à capuche très amples, doublés d'un jeans taille basse si possible... et porté à<br />
«ras les fesses». Comprenez que le boxer (sous-vêtement) doit être visible! Et tout cela ne<br />
gêne en rien l'artiste dans ses cabrioles. Quant à la musique, il écoute plus volontiers du<br />
reggae et tous ses dérivés.<br />
» Un sport On patine à tout âge, soit pour se maintenir en forme, soit pour jouir d'un<br />
instant de détente. Ce sport de glisse rapide et presque sans effort développe le sens de<br />
l'équilibre, une bonne musculature des membres inférieurs, mais provoque, du fait de sa<br />
vitesse, des sentiments libérateurs très recherchés par les adolescents.<br />
» Des compétitions: Depuis quelques années, des contests - compétitions rollers ou <strong>au</strong>tres<br />
- égrènent la Suisse romande: Urban Contest et Roller Contest, à L<strong>au</strong>sanne, ou encore<br />
Asphaltissimo, à Genève. Des musts et surtout des occasions pour ces jeunes sportifs<br />
d'effectuer des démonstrations et, pourquoi pas, d'entrer dans le cercle très fermé de ces<br />
champions. On y teste de nouve<strong>au</strong>x matériels, on s'exhibe et on multiplie les contacts.<br />
Essentiel!<br />
» Comportement à adopter dans un skate-parc Il f<strong>au</strong>t por-ter des protections (casque,<br />
genouillères et coudières), certai-nes <strong>au</strong>torités interdisent de fumer et de boire et tolèrent<br />
tous les sports de glisse, en demandant <strong>au</strong>x «pros» de respecter les débutants». Mais il<br />
suffit de se promener <strong>au</strong>x abords d'un des sites pourvoir que certaines de ces règles ne sont<br />
pas appliquées...
» Sortir couvert... Le port du casque, des genouillères, coudières et protège-poignets n'est<br />
de loin pas respecté. Ce-pendant, la pratique du skate sort des sites prévus et les skateurs<br />
raffolent des zones urbaines: trottoirs, pré<strong>au</strong>x d'écoles, bancs publics et <strong>au</strong>tres... Autant de<br />
lieux à explorer et de nive<strong>au</strong>x de difficulté à surmonter. Selon le bpa (Bure<strong>au</strong> de prévention<br />
des accidents): «750 000 skateurs peuplent nos routes, occasionnellement ou<br />
régulièrement. On enregistre 10 000 accidents par an.»<br />
» La législation La loi sur la circulation routière (art. 50162 «Usage de la route») précise,<br />
en substance, qu'il est permis d'utiliser les rollers ou skates «sur les trottoirs, les zones<br />
piétonnes, les pistes cyclables, les zones 30... Cela pour <strong>au</strong>tant que les <strong>au</strong>tres usagers de la<br />
route ne soient ni gênés ni mis en danger».<br />
» Endroits Un skate-parc, c'est un endroit idéal pour acquérir les capacités techniques<br />
fondamentales sur bowls, half-pipe, street et courbes. On peut, d'une part, se concentrer sur<br />
le déroulement des mouvements sans être gêné par la circulation et profiter de l'expérience<br />
des sportifs aguerris. A L<strong>au</strong>sanne, parmi les h<strong>au</strong>ts lieux de la glisse, notamment avec le<br />
HS36 sur les h<strong>au</strong>teurs de Sévelin, la ville vient d'annoncer qu'elle veut construire un<br />
«bowl» (sorte de piscine vide) <strong>au</strong> bord du lac, à Vidy. Une infrastructure prévue d'ici à une<br />
dizaine de mois.<br />
Matériel : que f<strong>au</strong>t-il acheter ?<br />
S. W. J.<br />
»Des magazines Pour être <strong>au</strong> courant de tout, les jeunes achètent volontiers des mensuels<br />
ou <strong>au</strong>tres magazines, notamment<br />
Combien ça coûte?<br />
» Du bon matériel On trouve des planches à des prix compétitifs dans bon nombre de<br />
magasins. Le premier prix: 40 francs. Pour du matériel plus professionnel, il f<strong>au</strong>dra<br />
débourser, dans des commerces spécialisés, plus de 300 francs.<br />
En outre, les protections (genouillères, manières et <strong>au</strong>tres) coûtent moins de 15 fr. dans<br />
quelques magasins. Quant <strong>au</strong> casque, les prix démarrent à 50 francs.<br />
Sugar ou encore Freestyle. En vente en kiosques.
4 Les skaters attendent le « bowl »<br />
L<strong>au</strong>rent Antonoff<br />
Publié le 26 octobre 2005, dans 24 heures