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Cycles 2 • 3<br />
CM2<br />
CM1<br />
CE2<br />
CE1<br />
CP<br />
fiche<br />
pratique 5<br />
Cette saynète, inspirée<br />
<strong>de</strong> la comtesse <strong>de</strong><br />
Ségur, donnera notamment<br />
l’occasion <strong>de</strong><br />
réfléchir aux causes<br />
et aux conséquences<br />
du mensonge.<br />
matériel<br />
■ Photocopie <strong>de</strong>s fiches n os 1<br />
à 4 : textes <strong>de</strong> la pièce<br />
et <strong>de</strong> la chanson.<br />
■ CD <strong>Le</strong>s classiques<br />
du théâtre et <strong>de</strong> la littérature<br />
A comman<strong>de</strong>r p. 54.<br />
langue française<br />
littérature (dire, lire, écrire)<br />
<strong>Le</strong>s classiques du théâtre et <strong>de</strong> la littérature<br />
<strong>Le</strong> <strong>petit</strong> <strong>de</strong> <strong>Crac</strong><br />
par Bruno Clavier et Paul Maucourt<br />
conseils <strong>de</strong><br />
mise en scène<br />
le décor<br />
• Même sans décor, on matérialisera dans<br />
l’espace : une entrée, une sortie, les <strong>de</strong>ux<br />
pouvant être confondues.<br />
les accessoires<br />
et les costumes<br />
• Dans la première scène, les <strong>de</strong>ux premiers<br />
enfants ont en mains un cahier. Aucun costume<br />
particulier n’est à prévoir.<br />
préparation du jeu<br />
travail d’écriture<br />
et d’improvisation<br />
• Dans le texte original <strong>de</strong> la comtesse <strong>de</strong><br />
Ségur, Léonce apporte à ses mensonges davantage<br />
<strong>de</strong> détails. Ainsi <strong>de</strong> l’épiso<strong>de</strong> du<br />
cheval :<br />
« Un cheval avait glissé, était tombé, se<br />
trouvait pris dans les cor<strong>de</strong>s qu’il avait<br />
sur le dos et ne pouvait pas se relever ;<br />
une foule <strong>de</strong> gens s’était rassemblée<br />
autour <strong>de</strong> lui ; on le tirait, on le poussait,<br />
rien n’y faisait. Qu’est-ce que je fais ?<br />
J’écarte tout le mon<strong>de</strong> ; j’arrive au<br />
cheval, je le pousse <strong>de</strong> mes <strong>de</strong>ux mains ;<br />
je le soutiens ; il se relève un peu, puis<br />
encore un peu, puis tout à fait. Et la<br />
foule s’est mise à crier : Bravo !… »<br />
De la même manière, on pourra proposer<br />
aux élèves <strong>de</strong> développer, oralement ou par<br />
écrit, un autre mensonge <strong>de</strong> Léonce. L’épiso<strong>de</strong><br />
<strong>de</strong> l’ours se prêterait particulièrement à<br />
l’exercice. (Dans le fascicule Documents<br />
d’accompagnement <strong>de</strong>s programmes sur la<br />
littérature au Cycle 3 (CNDP), il est préconisé<br />
<strong>de</strong> favoriser « l’oralisation, la mise en<br />
jeu, la théâtralisation », et <strong>de</strong> « travailler la<br />
mise en voix du texte » qui peut « s’accompagner<br />
<strong>de</strong> la mémorisation du texte. »)<br />
• Pour le travail d’écriture et d’improvisation<br />
à <strong>de</strong>ux à partir d’un dialogue, on lira un<br />
autre extrait <strong>de</strong> la comtesse <strong>de</strong> Ségur (texte<br />
con<strong>de</strong>nsé autour <strong>de</strong> <strong>de</strong>ux personnages) en<br />
rapport avec la scène <strong>de</strong> l’ours :<br />
Léonce : <strong>La</strong> masse approche, <strong>de</strong>vient<br />
plus gran<strong>de</strong>, et je vois… <strong>de</strong>vinez quoi ?<br />
Gudule : Rien du tout.<br />
Léonce : Tu n’y es pas.<br />
Gudule : Un voleur ?<br />
Léonce : Pis que cela.<br />
Gudule : Un chien ?<br />
Léonce : Pis que cela.<br />
Gudule : Un cheval, un taureau ?<br />
Léonce : Pis que cela.<br />
Gudule : C’était donc le diable ?<br />
Léonce : Pas tout à fait, c’était un ours !<br />
C. MOREAU<br />
Ce type <strong>de</strong> dialogue peut se décliner à partir<br />
<strong>de</strong> toutes sortes <strong>de</strong> propositions. <strong>Le</strong>s enfants,<br />
réunis par <strong>de</strong>ux, créeront et joueront<br />
leur propre texte sur le même modèle : le<br />
premier personnage essaie <strong>de</strong> <strong>de</strong>viner la rencontre<br />
extraordinaire (un renard, un tigre)<br />
qu’a faite son interlocuteur, qui répondra<br />
toujours (ou à peu près) <strong>de</strong> la même manière<br />
(consigne <strong>de</strong> répétition).<br />
<strong>La</strong> <strong>Classe</strong> • n°165 • 01/2006 47<br />
fiche pratique<br />
12
1<br />
48<br />
<strong>La</strong> <strong>Classe</strong> • n°165 • 01/2006<br />
Acte I<br />
<strong>Le</strong> ri<strong>de</strong>au s’ouvre sur les <strong>de</strong>ux enfants, Gertru<strong>de</strong> et<br />
Hector, ou bien les <strong>de</strong>ux enfants entrent sur la scène.<br />
Scène 1 - Gertru<strong>de</strong>, Hector<br />
et Léonce<br />
<strong>Le</strong> narrateur<br />
Trois enfants : Gertru<strong>de</strong>, Hector et Léonce.<br />
Gertru<strong>de</strong><br />
Nous sommes tous là pour répéter notre pièce <strong>de</strong><br />
théâtre. Chacun a amené 30 centimes et un cahier<br />
pour le texte ? (Léonce entre à son tour.)<br />
Hector<br />
Léonce, tu es en retard. As-tu amené les 30 centimes<br />
et le cahier ?<br />
Léonce<br />
Non, car j’étais enfermé dans ma chambre. Je suis<br />
passé par la fenêtre.<br />
Gertru<strong>de</strong><br />
Du troisième étage ?<br />
Léonce<br />
Oui, et <strong>de</strong>hors, je me suis accroché au mur, puis j’ai<br />
sauté sur un omnibus qui passait en bas. Ensuite, cet<br />
omnibus m’a amené très loin. Voilà pourquoi je suis en<br />
retard sans les 30 centimes.<br />
Hector<br />
Tu racontes <strong>de</strong>s histoires. Tu as acheté <strong>de</strong>s bonbons<br />
chez le pâtissier, c’est tout.<br />
<strong>Le</strong> <strong>petit</strong> <strong>de</strong> <strong>Crac</strong><br />
Léonce<br />
Toi, Hector, gare à toi ! Car avec ma force, je pourrais<br />
t’écraser entre mon pouce et mon in<strong>de</strong>x. D’ailleurs,<br />
pas plus tard que la semaine <strong>de</strong>rnière, j’ai relevé un<br />
cheval qui était tombé. Tout le mon<strong>de</strong> m’a acclamé<br />
mais je me suis enfui.<br />
Gertru<strong>de</strong><br />
C’était quel jour <strong>de</strong> la semaine ?<br />
Léonce<br />
Je ne me souviens pas. Chaque jour, je fais <strong>de</strong>s<br />
choses exceptionnelles.<br />
Gertru<strong>de</strong><br />
Et le cahier ?<br />
Léonce<br />
Je l’ai oublié chez moi, je vais le chercher.<br />
(Léonce sort.)<br />
Scène 2 - <strong>Le</strong>s mêmes.<br />
<strong>Le</strong> narrateur<br />
Un peu plus tard, Léonce revient sans le cahier.<br />
(Léonce entre.)<br />
Léonce<br />
Vous n’imaginez pas ce qui m’est arrivé.<br />
Hector<br />
Non !<br />
Léonce<br />
Je suis allé dans ma chambre. Par la porte, j’ai entendu<br />
un grognement.<br />
Gertru<strong>de</strong><br />
Un chien ?<br />
Léonce<br />
Pire. C’était un ours ! Alors, j’ai pris un couteau sur une<br />
table, nous nous sommes battus, je l’ai tué, il s’est<br />
effondré <strong>de</strong>vant ma porte. Imaginez, un ours ! Impossible<br />
d’aller chercher le cahier.<br />
Hector<br />
Tu as bien soulevé un cheval. Allons voir cet ours.<br />
Léonce<br />
Il n’y en a plus.<br />
Gertru<strong>de</strong><br />
Tu sais, à force <strong>de</strong> nous mentir, un jour, tu seras en<br />
danger et nous ne te croirons plus. Partons, les amis.<br />
(<strong>Le</strong>s enfants sortent et Léonce reste tout seul.)
Acte II<br />
Scène 1 - Léonce,<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière<br />
Léonce<br />
J’ai été trop loin. J’aurais dû parler d’un chien enragé.<br />
<strong>Le</strong> narrateur<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière entre.<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière<br />
Vous êtes tout seul, Léonce ?<br />
Léonce<br />
Oui, madame <strong>de</strong> Ramière. Ils sont partis<br />
car ils ont eu peur d’être mordus.<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière<br />
Par qui ?<br />
Léonce<br />
Par moi, madame. J’ai eu un accès <strong>de</strong> rage. Ah, ça me<br />
reprend. Ouaf, ouaf, grr.<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière<br />
A l’ai<strong>de</strong> ! Au secours !<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière sort, Léonce reste seul.<br />
Scène 2 - Madame <strong>de</strong> Ramière,<br />
Monsieur <strong>de</strong> Pontisse, Léonce.<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière et monsieur <strong>de</strong> Pontisse entrent.<br />
<strong>Le</strong> narrateur<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière revient avec monsieur <strong>de</strong> Pontisse,<br />
le père <strong>de</strong> Léonce.<br />
Monsieur <strong>de</strong> Pontisse<br />
<strong>Le</strong> voilà.<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière<br />
Attention, il est enragé.<br />
Léonce<br />
Mais non, ne vous inquiétez pas, tout cela n’était que<br />
<strong>de</strong> l’invention. Je voulais me rendre intéressant.<br />
Madame <strong>de</strong> Ramière<br />
Léonce, c’est tout à ton honneur d’avoir dit la vérité.<br />
Monsieur <strong>de</strong> Pontisse<br />
Mon enfant, viens dans mes bras. Désormais, nous te<br />
croirons. Chantons tous ensemble la chanson du<br />
menteur.<br />
<strong>Le</strong> reste <strong>de</strong> la classe vient sur scène pour chanter la<br />
chanson.<br />
D’après la comtesse <strong>de</strong> Ségur<br />
Adaptation : Bruno Clavier et Paul Maucourt<br />
Illustrations : Charlotte Moreau<br />
<strong>La</strong> <strong>Classe</strong> • n°165 • 01/2006 49<br />
2
3<br />
50 <strong>La</strong> <strong>Classe</strong> • n°165 • 01/2006<br />
CD à comman<strong>de</strong>r p. 54.<br />
<strong>La</strong> chanson<br />
du menteur<br />
Paroles et musique :<br />
Bruno Clavier et Paul Maucourt<br />
1. Ce matin<br />
Au <strong>petit</strong>-déjeuner<br />
J’étais tranquille<br />
Un crocodile<br />
Par surprise<br />
M’a attaqué<br />
J’lui ai fait une prise<br />
J’l’ai transformé<br />
En sac à main<br />
Je l’ai rattrapée<br />
Je sais<br />
C’est dangereux<br />
Mais je ne peux pas<br />
M’empêcher <strong>de</strong><br />
Faire <strong>de</strong>s exploits<br />
Que voulez-vous<br />
Je suis comme ça<br />
Au refrain<br />
4. C’était il y a<br />
Quelques minutes<br />
Je racontais<br />
Toutes mes histoires<br />
J’ai bien senti<br />
Qu’on ne me croyait pas<br />
Je sais<br />
C’est sûr que je raconte<br />
N’importe quoi<br />
Mais je ne peux pas<br />
1. Refrain<br />
Menteur, menteur<br />
Menteur<br />
Raconte-nous ton histoire<br />
3. Tout à l’heure<br />
Là dans ma chambre<br />
J’étais tranquille<br />
Un gros ours<br />
M’empêcher <strong>de</strong><br />
Vouloir que l’on m’aime<br />
1. Refrain<br />
2. C’était hier soir<br />
Est apparu<br />
Il a voulu<br />
Menteur, menteur<br />
Menteur<br />
J’ai vu tomber<br />
Me dévorer tout cru<br />
Pas besoin <strong>de</strong> mentir<br />
Par la fenêtre<br />
Il a fini en<br />
Menteur, menteur<br />
Une pauvre dame<br />
Descente <strong>de</strong> lit<br />
Menteur<br />
Sans hésiter<br />
Au refrain On t’aime quand même<br />
C. MOREAU
Voiture publique <strong>de</strong><br />
la « Compagnie générale<br />
<strong>de</strong>s omnibus » – ligne<br />
<strong>de</strong> la Monnaie au Jardin<br />
du roi. Lithographie<br />
<strong>de</strong> Gihaut<br />
d’après Auguste Raffet.<br />
Vers 1830.<br />
étu<strong>de</strong> du personnage<br />
<strong>de</strong> Léonce<br />
• L’enseignant introduira un débat collectif<br />
à partir du questionnement suivant :<br />
– Pourquoi, à votre avis, Léonce ment-il ?<br />
(Une partie du final <strong>de</strong> la pièce et <strong>de</strong> la<br />
chanson tente <strong>de</strong> donner une réponse : pour<br />
se rendre intéressant, parce qu’il veut qu’on<br />
l’aime.)<br />
C. MOREAU<br />
– Pourquoi ment-on en général ? (Pour voler,<br />
pour tricher, pour tromper, par peur…)<br />
– Y a-t-il <strong>de</strong> bons mensonges ? (Cacher un<br />
Juif, pendant la Deuxième Guerre mondiale,<br />
était un bon mensonge, par exemple.)<br />
– Quelles sont les mauvaises conséquences<br />
du mensonge ? (Une réponse est contenue<br />
dans le texte : « On ne te croira plus ».)<br />
– Quelles sont les autres situations, en<br />
classe par exemple, où quelqu’un cherche à<br />
se rendre intéressant ? (Ce sera l’occasion<br />
d’organiser un débat sur l’élève qui fait <strong>de</strong>s<br />
bêtises, qui est dissipé, qui a une mauvaise<br />
conduite. On peut tenter <strong>de</strong> comprendre que<br />
« se rendre intéressant » est bien souvent ce<br />
qui motive l’élève indiscipliné.)<br />
vocabulaire<br />
• Cette pièce se situe au XIX e siècle. Quels<br />
indices, prélevés dans le texte, permettent<br />
<strong>de</strong> l’affirmer ? (Allusion est faite à 2 moyens<br />
<strong>de</strong> transport qui n’existent plus aujourd’hui :<br />
l’omnibus et le cheval.)<br />
– L’omnibus était une voiture publique, hippomobile<br />
puis automobile, qui suivait un<br />
trajet déterminé à l’intérieur d’une ville,<br />
prenant et déposant <strong>de</strong>s voyageurs qu’elle<br />
transportait pour un prix modique. <strong>Le</strong>s omnibus<br />
parisiens furent, à partir <strong>de</strong> 1905, remplacés<br />
par les autobus. (Mot latin, « pour<br />
tous », <strong>de</strong> omnes, « tous ».)<br />
Au Cycle 3, on évoquera d’autres mots<br />
construits à partir <strong>de</strong> la racine omn-.<br />
Ainsi omnivore, qui désigne un être qui<br />
mange <strong>de</strong> tout, ou omniprésent, qui qualifie<br />
une chose ou un homme présent partout.<br />
– <strong>Le</strong>s chevaux présents dans la ville confirment<br />
que la pièce ne se déroule pas à notre<br />
époque.<br />
explication <strong>de</strong> texte<br />
• On <strong>de</strong>man<strong>de</strong>ra aux enfants <strong>de</strong> relever, dans<br />
les déclarations <strong>de</strong> Léonce, ce qui relève <strong>de</strong><br />
l’affabulation :<br />
– Il passe par la fenêtre et s’accroche au<br />
mur.<br />
– Il saute du troisième étage sans se blesser.<br />
– Il reste sur le toit d’un omnibus.<br />
– Il prétend écraser quelqu’un entre son<br />
pouce et son in<strong>de</strong>x.<br />
– Il a relevé un cheval avec ses bras.<br />
– Il s’est battu avec un ours et l’a tué.<br />
Quel autre mensonge serait presque crédible ?<br />
(Enragé, Léonce pourrait vouloir mordre les<br />
gens, encore que cela reste difficile à croire<br />
– Madame <strong>de</strong> Ramière le croit).<br />
<strong>La</strong> <strong>Classe</strong> • n°165 • 01/2006 51<br />
© COLLECTION ROGER-VIOLLET<br />
fiche pratique<br />
12
© HARLINGUE / ROGER-VIOLLET<br />
contexte et historique<br />
<strong>de</strong> la pièce<br />
la comtesse <strong>de</strong> Ségur<br />
(1799-1874)<br />
• Sophie Rostopchine, dite la comtesse <strong>de</strong><br />
Ségur, est née en 1799 en Russie. Elle est la<br />
fille du comte Rostopchine, ministre du tsar<br />
et gouverneur <strong>de</strong> Moscou. <strong>La</strong> famille Rostopchine<br />
tombe en disgrâce et doit quitter le<br />
pays pour se réfugier en France en 1817.<br />
Deux ans plus tard, Sophie épouse le comte<br />
Eugène <strong>de</strong> Ségur dont elle aura 8 enfants.<br />
Quand naîtront ses <strong>petit</strong>s-enfants, elle leur<br />
racontera <strong>de</strong>s histoires, qui <strong>de</strong>viendront<br />
célèbres lorsqu’elles les publiera.<br />
<strong>La</strong> comtesse <strong>de</strong> Ségur mourra à Paris en<br />
1874.<br />
ses œuvres<br />
• Parmi la vingtaine <strong>de</strong> romans qu’a publiés<br />
la comtesse <strong>de</strong> Ségur, certains sont <strong>de</strong>s classiques<br />
comme <strong>Le</strong> général Dourakine, <strong>Le</strong>s<br />
malheurs <strong>de</strong> Sophie, Mémoires d’un âne,<br />
<strong>Le</strong>s <strong>petit</strong>es filles modèles ou Un bon <strong>petit</strong><br />
diable.<br />
Comédies et proverbes, d’où est tirée notre<br />
saynète, est une œuvre dite <strong>de</strong> « théâtre <strong>de</strong><br />
salon », très connue au milieu du XIX e<br />
siècle. Jouées en famille ou entre amis, ces<br />
<strong>petit</strong>es pièces cherchaient essentiellement à<br />
distraire, mais tentaient aussi <strong>de</strong> délivrer une<br />
leçon <strong>de</strong> morale.<br />
52<br />
<strong>La</strong> comtesse <strong>de</strong> Ségur (1799-1874),<br />
femme <strong>de</strong> lettres françaises.<br />
<strong>La</strong> <strong>Classe</strong> • n°165 • 01/2006<br />
le <strong>petit</strong> <strong>de</strong> <strong>Crac</strong><br />
• Publié en 1865 avec une dédicace à<br />
Henriette Fresneau, <strong>petit</strong>e-fille <strong>de</strong> l’auteur,<br />
Comédies et proverbes est une suite <strong>de</strong><br />
saynètes dont <strong>de</strong>ux s’appliquent à <strong>de</strong>s<br />
proverbes. Illustré par Emile Bayard, le<br />
livre comprend 5 histoires : On ne prend pas<br />
les mouches avec du vinaigre, <strong>Le</strong> forçat ou à<br />
tout péché miséricor<strong>de</strong>, <strong>Le</strong>s caprices <strong>de</strong><br />
Gizelle, <strong>Le</strong> dîner <strong>de</strong> Ma<strong>de</strong>moiselle Justine et<br />
<strong>Le</strong> <strong>petit</strong> <strong>de</strong> <strong>Crac</strong>.<br />
• « <strong>Le</strong> <strong>petit</strong> <strong>de</strong> <strong>Crac</strong> », c’est Léonce <strong>de</strong> Pontisse,<br />
14 ans, qui raconte les mensonges les<br />
plus invraisemblables pour se faire remarquer<br />
et se mettre en valeur aux yeux <strong>de</strong> ses<br />
cousins et cousines.<br />
L’argument s’inspire d’une comédie bouffonne<br />
<strong>de</strong> Collin d’Harleville (1791) intitulée<br />
Monsieur <strong>de</strong> <strong>Crac</strong> dans son <strong>petit</strong> castel, personnage<br />
dont les aventures sont tirées <strong>de</strong><br />
celles du baron Von Münchhausen.<br />
Tantôt Léonce tombe<br />
par la fenêtre sur un<br />
omnibus, tantôt il se<br />
prend pour Jean Valjean<br />
et relève un cheval<br />
tombé dans la rue,<br />
tantôt c’est un ours<br />
auquel il s’affronte<br />
dans le corridor <strong>de</strong> sa<br />
maison, à moins que,<br />
mordu par un chien<br />
enragé, il ne soit aussitôt<br />
guéri par un mé<strong>de</strong>cin<br />
qui passait là<br />
par hasard. Il se débarrassera<br />
<strong>de</strong> cette dangereuse<br />
manie après<br />
qu’un autre énorme<br />
mensonge aura failli<br />
coûter la vie <strong>de</strong> sa<br />
sœur Gudule.<br />
Léonce terrassé par l’ours.<br />
Illustration d’Emile Bayard.<br />
notre adaptation<br />
• L’adaptation que nous vous proposons<br />
ne reprend pas l’intégralité <strong>de</strong>s scènes <strong>de</strong> la<br />
pièce originale (où Léonce est menacé<br />
d’être envoyé en pension par son père). De<br />
même, un certain nombre <strong>de</strong> personnages<br />
secondaires n’apparaissent pas ici. <strong>La</strong> pièce<br />
gagne ainsi en sobriété, et les textes peuvent<br />
être mémorisés plus facilement par les<br />
acteurs en herbe.
CYCLE 2<br />
<strong>La</strong> télévision<br />
L’avion<br />
L’imprimerie<br />
<strong>La</strong> boussole<br />
<strong>Le</strong> téléphone<br />
<strong>La</strong> roue<br />
<strong>Le</strong> papier<br />
L’ordinateur<br />
<strong>Le</strong> CD<br />
L’écriture<br />
histoire<br />
• L’omnibus, qui n’existe plus aujourd’hui, a été remplacé par l’autobus, appelé plus couramment<br />
« bus ». On partira <strong>de</strong> cet exemple pour dresser l’inventaire <strong>de</strong> ce qui existait auparavant<br />
et n’existe plus aujourd’hui et inversement, <strong>de</strong> toutes les inventions récentes.<br />
Dans les tableaux ci-<strong>de</strong>ssous, les enfants <strong>de</strong>vront ainsi, en cochant la bonne case, situer<br />
l’époque d’invention <strong>de</strong>s différents objets proposés.<br />
Remarque : <strong>La</strong> paternité <strong>de</strong> certaines inventions est parfois source <strong>de</strong> contestation : ainsi,<br />
la draisienne peut être considérée comme l’ancêtre <strong>de</strong> la bicyclette.<br />
A B<br />
Avant<br />
le XX e siècle<br />
XX-XXI e<br />
siècle<br />
SOLUTIONS<br />
CYCLE 2<br />
CYCLE 3<br />
<strong>La</strong> télévision : B – L’avion : B – L’imprimerie : A –<br />
<strong>La</strong> boussole : A – <strong>Le</strong> téléphone : A – <strong>La</strong> roue : A – <strong>Le</strong><br />
papier : A – L’ordinateur : B – <strong>Le</strong> CD : B – L’écriture : A.<br />
CYCLE 3<br />
<strong>La</strong> roue (- 3 000) – L’horloge (- 300) – <strong>Le</strong> thermomètre<br />
(1597) – <strong>Le</strong> pneu (1890) – <strong>Le</strong> vaccin contre la rage<br />
(1885) – <strong>Le</strong> CD (1982) – <strong>La</strong> télévision en couleurs en<br />
France (1967) – <strong>La</strong> photocopie (1950) – <strong>La</strong> bicyclette<br />
(1817) – <strong>Le</strong> téléphone (1876).<br />
éducation musicale<br />
• <strong>Le</strong>s enfants s’exerceront à chanter sur la<br />
ban<strong>de</strong>-son : un enfant (celui qui joue Léonce<br />
dans la pièce) chantera les couplets tandis<br />
que le reste <strong>de</strong> la classe entonnera en chœur<br />
les refrains.<br />
<strong>La</strong> roue - 3000 + 1500<br />
L’horloge - 1000 - 300<br />
<strong>Le</strong> thermomètre - 1597 597<br />
<strong>Le</strong> pneu - 1490 1890<br />
<strong>Le</strong> vaccin contre la rage - 1885 1955<br />
<strong>Le</strong> CD - 1982 1942<br />
<strong>La</strong> télévision<br />
en couleurs en France<br />
- 1927 1967<br />
<strong>La</strong> photocopie - 1950 1905<br />
<strong>La</strong> bicyclette - 1937 1817<br />
<strong>Le</strong> téléphone - 1906 1876<br />
du côté <strong>de</strong>s IO<br />
• On trouvera dans le fascicule Documents<br />
d’accompagnement <strong>de</strong>s programmes sur<br />
la littérature au Cycle 3 (CNDP) matière à<br />
resituer ce travail dans un cadre plus large<br />
sur la lecture :<br />
« <strong>La</strong> lecture d’œuvres théâtrales doit évi<strong>de</strong>mment<br />
déboucher sur leur mise en voix,<br />
puis sur l’inscription dans l’espace <strong>de</strong> la diction<br />
du texte… On peut aller jusqu’à une véritable<br />
mise en scène sans toutefois qu’elle<br />
occupe tout le temps disponible. »<br />
Par sa brièveté, <strong>Le</strong> <strong>petit</strong> <strong>de</strong> <strong>Crac</strong> s’inscrit<br />
parfaitement dans cette perspective, <strong>de</strong><br />
même que les exercices proposés.<br />
En effet, l’importance <strong>de</strong>s programmes scolaires<br />
ne permet pas <strong>de</strong> se lancer dans <strong>de</strong>s<br />
créations trop ambitieuses : l’énergie et le<br />
temps mobilisés risqueraient <strong>de</strong> faire défaut<br />
par ailleurs…<br />
<strong>La</strong> <strong>Classe</strong> • n°165 • 01/2006 53<br />
fiche pratique<br />
12