Perspectives au-delà de la sécheresse a Djibouti: - Disaster risk ...

Perspectives au-delà de la sécheresse a Djibouti: - Disaster risk ... Perspectives au-delà de la sécheresse a Djibouti: - Disaster risk ...

disasterriskreduction.net
from disasterriskreduction.net More from this publisher
02.07.2013 Views

En utilisant la définition dans l‟encadre 1, il est par conséquent incertain que la majorité des éleveurs de bétail dans les régions arides de la Corne de l‟Afrique puissent encore ou non être décrits en tant que “pastoralistes”. Il existe indubitablement un certain nombre de familles qui ne peuvent plus tirer la majeure partie de leur revenu net du bétail; d‟ailleurs la majorité du revenu familial provient d‟autres sources – particulièrement l‟emploi journalier, la vente de bois et de charbon, l‟aide financière, l‟aide humanitaire permanente (aide alimentaire), le zakat et les autres systèmes de solidarité communautaire. Tableau 1: Pluie moyenne mensuelle par décennies dans le Borama, Somalie, 1924 a 2007 8 (Source Catley and Iyasu, 2010) La vulnérabilité actuelle des moyens de subsistance pastorales et de sécurité alimentaire dans la région est souvent perçue comme étant directement liée à l‟impact de périodes de sécheresse de plus en plus fréquentes. Cependant des recherches récentes par Tufts University dans la zone de Shinile de la région somalienne d‟Éthiopie, limitrophe à Djibouti, ont observé que malgré les fluctuations considérables a travers le temps, il n‟y avait pas de changements significatifs dans le total annuel de précipitations depuis les 83 dernières années. Ils ont aussi remarque que : « Au lieu que la pluviosité en baisse ne soit la cause principale de l’insécurité alimentaire dans les zones pastorales, il semble que les périodes que l’on avait peutêtre précédemment considéré comme “saison sèche normale”, ont désormais un impact négatif beaucoup plus important sur les sources de revenus des éleveurs. Cette tendance s’explique par une combinaison de facteurs apparentés et, dans certains cas, renforçateurs, incluant la croissance de la population humaine, les conflits, la détérioration des terres de pâturage, une diminution de l’élevage du bétail

9 par les familles plus pauvres, ainsi qu’une compétition accrue pour les terres ou le déplacement hors des zones de pâturage traditionnelles en saison sèche. Ce mix de facteurs diffère selon la zone, mais exacerbe néanmoins la dureté et l’impact qu’ont les saisons sèches sur le mode de vie. Il en découle qu’alors que les précipitations dans ces zones ne changent pas forcément de manière spectaculaire (ou même augmentent dans certaines zones), les familles d’éleveurs plus pauvres trouvent plus difficile de maintenir leurs sources de revenus pendant les saisons sèches. Et lorsqu’une sécheresse se produit, son impact sera plus fort sur un plus grand nombre de familles plus pauvres, avec toutes les conséquences. » À cet égard, la sécheresse est souvent citée à tort pour expliquer les crises rurales dans la région. Le terme sécheresse peut être défini comme une longue période avec une pluviosité anormalement faible, en particulier une période qui a un effet néfaste sur la croissance ou les conditions de vie 2 . En général, les experts font la distinction entre quatre types de sécheresse: météorologique, agricole, hydrologique ou de quatrième type – socioéconomique étant une fonction des trois premiers 3 . En termes de sécurité alimentaire et de besoin humanitaire, la baisse ou l‟absence de pluies successives contrairement a une saison de pluie n‟est pas négligeable 4 . Compte-tenu de ces définitions techniques, des fluctuations statistiquement normales dans la pluviosité peuvent souvent être incorrectement qualifiées de sécheresse par les communautés dépendantes d‟une agriculture irriguée par les pluies ou de l‟élevage de bétails. Dans ces modes de vie dépendant des pluies, de telles fluctuations de pluviosité peuvent être interprétés comme cause sous-jacente des crises de sécurité alimentaire et de sources de revenus, mais n‟en sont pas la cause principale. Les faiblesses préexistantes de ces systèmes sont des facteurs déterminants sur le degré d‟impact 5 et sont plus apparentées aux politiques menées et à la gouvernance (en d‟autres termes, conflits, commercialisation du bétail, droits des sols, services et infrastructures inadéquats et dépendance de l‟aide alimentaire) 6 . Vu l‟ampleur de ces faiblesses, une fluctuation dans la pluviosité, plutôt qu‟une sécheresse météorologique, peut provoquer et même accélérer une crise grave.. Ainsi, comprendre ce qui constitue ou non une sécheresse est important, car ces différences de compréhension influencent fortement la politique et les réponses apportées. Compte-tenu des prédictions annonçant une plus grande variabilité dans la pluviosité à l‟avenir 7 , la distinction entre sécheresse et crise rurale sera de plus en plus pertinente. Les ressources disponibles aux éleveurs déterminent l‟étendue de leurs moyens de subsistance. Alors que toutes les terres arides ne manquent pas forcément de ressources économiques (telles que les minéraux, la faune sauvage, le potentiel touristique), les lois nationales et les coutumes traditionnelles peuvent restreindre le transfert des bénéfices tires de ces ressources aux populations locales 8 . De nombreux décideurs politiques de la région considèrent le pastoralisme comme un moyen d‟existence traditionnel ou primitif qui peindre à changer ou qui ne souhaite pas évoluer. ils l‟associent au non-respect des lois, aux conflits et à l‟opposition politique. Ceci a résulté en un sous-investissement chronique dans les 2 “sécheresse - définition,” du dictionnaire de langue anglaise The American Heritage®, quatrième édition. (Houghton Mifflin Company, 2009), http://www.thefreedictionary.com/drought. 3 Centre de développement des terres sèches du Programme des Nations Unies pour le Développement, 2005. 4 Catley and Iyasu, 2010, pg 55 - 57 5 Westgate, 2005 6 Pavanello , HPG.. Nov 2009 7 Vincent et al, 2008 8 Par exemple, très peu des "pastoralistes" d‟aujourd‟hui bénéficient des gisements de minéraux ou pétrole lucratifs découverts dans leurs zones de patûrage traditionnelles, dans la région, alors que certaines normes culturelles traditionnelles signifient que de nombreux pastoralistes ont moins bénéficié des récentes tendances mondiales comme l‟urbanisation, les communications et les opportunités d‟emploi ou de diversification.

En utilisant <strong>la</strong> définition dans l‟encadre 1, il est par conséquent incertain que <strong>la</strong> majorité <strong>de</strong>s<br />

éleveurs <strong>de</strong> bétail dans les régions ari<strong>de</strong>s <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corne <strong>de</strong> l‟Afrique puissent encore ou non<br />

être décrits en tant que “pastoralistes”. Il existe indubitablement un certain nombre <strong>de</strong><br />

familles qui ne peuvent plus tirer <strong>la</strong> majeure partie <strong>de</strong> leur revenu net du bétail; d‟ailleurs <strong>la</strong><br />

majorité du revenu familial provient d‟<strong>au</strong>tres sources – particulièrement l‟emploi journalier, <strong>la</strong><br />

vente <strong>de</strong> bois et <strong>de</strong> charbon, l‟ai<strong>de</strong> financière, l‟ai<strong>de</strong> humanitaire permanente (ai<strong>de</strong><br />

alimentaire), le zakat et les <strong>au</strong>tres systèmes <strong>de</strong> solidarité commun<strong>au</strong>taire.<br />

Table<strong>au</strong> 1: Pluie moyenne mensuelle par décennies dans le Borama, Somalie, 1924 a 2007<br />

8<br />

(Source Catley and Iyasu, 2010)<br />

La vulnérabilité actuelle <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> subsistance pastorales et <strong>de</strong> sécurité alimentaire<br />

dans <strong>la</strong> région est souvent perçue comme étant directement liée à l‟impact <strong>de</strong> pério<strong>de</strong>s <strong>de</strong><br />

<strong>sécheresse</strong> <strong>de</strong> plus en plus fréquentes. Cependant <strong>de</strong>s recherches récentes par Tufts<br />

University dans <strong>la</strong> zone <strong>de</strong> Shinile <strong>de</strong> <strong>la</strong> région somalienne d‟Éthiopie, limitrophe à <strong>Djibouti</strong>,<br />

ont observé que malgré les fluctuations considérables a travers le temps, il n‟y avait pas <strong>de</strong><br />

changements significatifs dans le total annuel <strong>de</strong> précipitations <strong>de</strong>puis les 83 <strong>de</strong>rnières<br />

années. Ils ont <strong>au</strong>ssi remarque que :<br />

« Au lieu que <strong>la</strong> pluviosité en baisse ne soit <strong>la</strong> c<strong>au</strong>se principale <strong>de</strong> l’insécurité<br />

alimentaire dans les zones pastorales, il semble que les pério<strong>de</strong>s que l’on avait peutêtre<br />

précé<strong>de</strong>mment considéré comme “saison sèche normale”, ont désormais un<br />

impact négatif be<strong>au</strong>coup plus important sur les sources <strong>de</strong> revenus <strong>de</strong>s éleveurs.<br />

Cette tendance s’explique par une combinaison <strong>de</strong> facteurs apparentés et, dans<br />

certains cas, renforçateurs, incluant <strong>la</strong> croissance <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion humaine, les<br />

conflits, <strong>la</strong> détérioration <strong>de</strong>s terres <strong>de</strong> pâturage, une diminution <strong>de</strong> l’élevage du bétail

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!