Perspectives au-delà de la sécheresse a Djibouti: - Disaster risk ...

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02.07.2013 Views

Acronymes CRB Croix-Rouge Britannique FAO Organisation des Nations-Unies pour l‟Alimentation et l‟Agriculture PIB Produit Intérieur Brut FEM Fonds de l‟environnement mondial CdA Corne de l‟Afrique CICR Comité International de la Croix-Rouge FIDA Fonds International pour le Développement Agricole FICR Fédération Internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant- Rouge MAEP-RH Ministère de l‟Agriculture, de l‟Elevage, de la Pêche et des Ressources Hydrauliques CRD Société du Croissant-Rouge de Djibouti PNUD Programme des Nations Unies pour le développement HCR Haut Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés US$ Dollar des États-Unis d‟Amérique PAM Programme alimentaire mondial 4

1. Résumé exécutif L‟objectif de cette étude était d‟analyser rétrospectivement les différentes interventions passées et celles qui sont planifiées pour aider les éleveurs en zones rurales. Ces informations pourraient être utiles dans le cadre d‟interventions futures et pourraient bénéficier aux organisations et aux autorités concernées s‟agissant de développement économique afin de remédier à la situation de crise désormais chronique à laquelle sont confrontés les éleveurs de Djibouti. Bien que les précipitations moyennes aient été plus faibles au cours des 15 dernières années à Djibouti, il s‟avère que d‟après les données disponibles de la Somalie voisine la pluviométrie n‟a pas diminué depuis le début du siècle. Cependant, le niveau de pauvreté des éleveurs et leur vulnérabilité face aux fluctuations des précipitations se sont aggravés significativement. Cette tendance est renforcée par les récentes hausses du coût de la vie, dues aux prix élevés des denrées alimentaires. Les problèmes auxquels font face les familles d‟éleveurs à Djibouti ne sont pas uniques à ce pays. Ce même fléau frappe aussi les autres communautés d‟éleveurs de la Corne de l‟Afrique. Les origines de la crise sont complexes, essentiellement liées aux phénomènes démographiques et écologiques. Trop de gens dépendent d‟une ressource naturelle de base qui subit une détérioration environnementale sur le long terme. Les systèmes pastoraux sont basés sur l‟exploitation de la végétation, source d‟alimentation pour le bétail. On constate qu‟à Djibouti, la quantité de végétation appétante a considérablement diminué dans les zones de pâturage. La disparition d„arbres et de la végétation a pour effet de ralentir l‟écoulement de l‟eau après les précipitations ce qui ne permet pas à l‟humidité de percoler dans le sol et ainsi de renouveler les aquifères souterrains. Ceci signifie donc que la nappe phréatique est plus basse et que les zones de pâturage sont réduites, augmentant ainsi la vulnérabilité des éleveurs. Le pastoralisme à Djibouti, comme en général dans le reste de la Corne de l‟Afrique, n‟est pas figé. Les éleveurs s‟adaptent et trouvent des activités complémentaires de subsistance issues de l‟élevage de bétail et ce, depuis des décennies. Les stratégies actuelles d‟adaptation incluent un phénomène de migration accrue des membres de la famille vers les centres urbains a la recherche d‟un emploi. L‟éducation est un tremplin pour accéder aux opportunités d‟emploi et ainsi permettre aux familles rurales de recevoir un complément financier, ceci demeure leur priorité. Les réponses nationales apportées face aux besoins grandissants des zones rurales dus au manque de pluie ont consiste a fournir de l‟aide alimentaire a la moitie de la population rurale de manière régulière. L‟aide alimentaire n‟apparait pourtant pas être la solution pour réduire les causes sous-jacentes de vulnérabilité de la partie rurale de Djibouti. L‟aide d‟urgence doit être accompagnée d‟une aide au développement économique mais ce soutien aux activités de subsistance sur le long terme est trop insuffisant. Des politiques macro-économiques, une bonne gouvernance, des améliorations de la communication et des infrastructures de transport sont indispensables. Les politiques du Gouvernement pour lutter contre la pauvreté rurale sont bien ciblées, mais l‟intensification stratégique et systématique d‟initiatives économiques en faveur du développement rural est nécessaire dans toutes les zones de Djibouti. Un soutien continu pour une éducation de qualité pour tous les enfants est essentiel, ainsi que l‟accès aux services de santé. Les interventions au niveau national visant la préservation et le ralentissement de l‟écoulement de l‟eau de pluie vers la mer sont indispensables pour préserver cette ressource naturelle de base et cruciales pour la conservation des moyens de subsistance des éleveurs. La construction d‟un grand nombre de petites structures de rétention et de stockage de l‟eau, simples et bon marché, doit être la priorité, plutôt que de construire de grands barrages et des réservoirs onéreux. Les 5

1. Résumé exécutif<br />

L‟objectif <strong>de</strong> cette étu<strong>de</strong> était d‟analyser rétrospectivement les différentes interventions<br />

passées et celles qui sont p<strong>la</strong>nifiées pour ai<strong>de</strong>r les éleveurs en zones rurales. Ces<br />

informations pourraient être utiles dans le cadre d‟interventions futures et pourraient<br />

bénéficier <strong>au</strong>x organisations et <strong>au</strong>x <strong>au</strong>torités concernées s‟agissant <strong>de</strong> développement<br />

économique afin <strong>de</strong> remédier à <strong>la</strong> situation <strong>de</strong> crise désormais chronique à <strong>la</strong>quelle sont<br />

confrontés les éleveurs <strong>de</strong> <strong>Djibouti</strong>.<br />

Bien que les précipitations moyennes aient été plus faibles <strong>au</strong> cours <strong>de</strong>s 15 <strong>de</strong>rnières<br />

années à <strong>Djibouti</strong>, il s‟avère que d‟après les données disponibles <strong>de</strong> <strong>la</strong> Somalie voisine <strong>la</strong><br />

pluviométrie n‟a pas diminué <strong>de</strong>puis le début du siècle. Cependant, le nive<strong>au</strong> <strong>de</strong> p<strong>au</strong>vreté<br />

<strong>de</strong>s éleveurs et leur vulnérabilité face <strong>au</strong>x fluctuations <strong>de</strong>s précipitations se sont aggravés<br />

significativement. Cette tendance est renforcée par les récentes h<strong>au</strong>sses du coût <strong>de</strong> <strong>la</strong> vie,<br />

dues <strong>au</strong>x prix élevés <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nrées alimentaires.<br />

Les problèmes <strong>au</strong>xquels font face les familles d‟éleveurs à <strong>Djibouti</strong> ne sont pas uniques à ce<br />

pays. Ce même flé<strong>au</strong> frappe <strong>au</strong>ssi les <strong>au</strong>tres commun<strong>au</strong>tés d‟éleveurs <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corne <strong>de</strong><br />

l‟Afrique. Les origines <strong>de</strong> <strong>la</strong> crise sont complexes, essentiellement liées <strong>au</strong>x phénomènes<br />

démographiques et écologiques. Trop <strong>de</strong> gens dépen<strong>de</strong>nt d‟une ressource naturelle <strong>de</strong> base<br />

qui subit une détérioration environnementale sur le long terme.<br />

Les systèmes pastor<strong>au</strong>x sont basés sur l‟exploitation <strong>de</strong> <strong>la</strong> végétation, source d‟alimentation<br />

pour le bétail. On constate qu‟à <strong>Djibouti</strong>, <strong>la</strong> quantité <strong>de</strong> végétation appétante a<br />

considérablement diminué dans les zones <strong>de</strong> pâturage. La disparition d„arbres et <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

végétation a pour effet <strong>de</strong> ralentir l‟écoulement <strong>de</strong> l‟e<strong>au</strong> après les précipitations ce qui ne<br />

permet pas à l‟humidité <strong>de</strong> percoler dans le sol et ainsi <strong>de</strong> renouveler les aquifères<br />

souterrains. Ceci signifie donc que <strong>la</strong> nappe phréatique est plus basse et que les zones <strong>de</strong><br />

pâturage sont réduites, <strong>au</strong>gmentant ainsi <strong>la</strong> vulnérabilité <strong>de</strong>s éleveurs.<br />

Le pastoralisme à <strong>Djibouti</strong>, comme en général dans le reste <strong>de</strong> <strong>la</strong> Corne <strong>de</strong> l‟Afrique, n‟est<br />

pas figé. Les éleveurs s‟adaptent et trouvent <strong>de</strong>s activités complémentaires <strong>de</strong> subsistance<br />

issues <strong>de</strong> l‟élevage <strong>de</strong> bétail et ce, <strong>de</strong>puis <strong>de</strong>s décennies. Les stratégies actuelles<br />

d‟adaptation incluent un phénomène <strong>de</strong> migration accrue <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille vers les<br />

centres urbains a <strong>la</strong> recherche d‟un emploi. L‟éducation est un tremplin pour accé<strong>de</strong>r <strong>au</strong>x<br />

opportunités d‟emploi et ainsi permettre <strong>au</strong>x familles rurales <strong>de</strong> recevoir un complément<br />

financier, ceci <strong>de</strong>meure leur priorité.<br />

Les réponses nationales apportées face <strong>au</strong>x besoins grandissants <strong>de</strong>s zones rurales dus <strong>au</strong><br />

manque <strong>de</strong> pluie ont consiste a fournir <strong>de</strong> l‟ai<strong>de</strong> alimentaire a <strong>la</strong> moitie <strong>de</strong> <strong>la</strong> popu<strong>la</strong>tion<br />

rurale <strong>de</strong> manière régulière. L‟ai<strong>de</strong> alimentaire n‟apparait pourtant pas être <strong>la</strong> solution pour<br />

réduire les c<strong>au</strong>ses sous-jacentes <strong>de</strong> vulnérabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> partie rurale <strong>de</strong> <strong>Djibouti</strong>. L‟ai<strong>de</strong><br />

d‟urgence doit être accompagnée d‟une ai<strong>de</strong> <strong>au</strong> développement économique mais ce<br />

soutien <strong>au</strong>x activités <strong>de</strong> subsistance sur le long terme est trop insuffisant.<br />

Des politiques macro-économiques, une bonne gouvernance, <strong>de</strong>s améliorations <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

communication et <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport sont indispensables. Les politiques du<br />

Gouvernement pour lutter contre <strong>la</strong> p<strong>au</strong>vreté rurale sont bien ciblées, mais l‟intensification<br />

stratégique et systématique d‟initiatives économiques en faveur du développement rural est<br />

nécessaire dans toutes les zones <strong>de</strong> <strong>Djibouti</strong>.<br />

Un soutien continu pour une éducation <strong>de</strong> qualité pour tous les enfants est essentiel, ainsi<br />

que l‟accès <strong>au</strong>x services <strong>de</strong> santé. Les interventions <strong>au</strong> nive<strong>au</strong> national visant <strong>la</strong><br />

préservation et le ralentissement <strong>de</strong> l‟écoulement <strong>de</strong> l‟e<strong>au</strong> <strong>de</strong> pluie vers <strong>la</strong> mer sont<br />

indispensables pour préserver cette ressource naturelle <strong>de</strong> base et cruciales pour <strong>la</strong><br />

conservation <strong>de</strong>s moyens <strong>de</strong> subsistance <strong>de</strong>s éleveurs. La construction d‟un grand nombre<br />

<strong>de</strong> petites structures <strong>de</strong> rétention et <strong>de</strong> stockage <strong>de</strong> l‟e<strong>au</strong>, simples et bon marché, doit être <strong>la</strong><br />

priorité, plutôt que <strong>de</strong> construire <strong>de</strong> grands barrages et <strong>de</strong>s réservoirs onéreux. Les<br />

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