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6 Le samedi 29 mai 2010 Musique La nouvelle maturité de Stone Temple Pilots Le groupe Stone Temple Pilots a vécu beaucoup de turbulences entre ses débuts sur la scène grunge-rock, il y a 20 ans, et la sortie de son dernier album éponyme, paru cette semaine. Associated Press Le quatuor formé du chanteur Scott Weiland, du guitariste Dean DeLeo, du bassiste Robert DeLeo et du batteur Eric Kretz a dû composer avec des problèmes de drogue, des ruptures, des arrestations et l’évolution de l’industrie de la musique, entre autres. Aujourd’hui plus vieux, plus sages, chacun ayant sa propre famille et son propre studio, les quatre musiciens ont puisé dans cette nouvelle maturité pour produire leur nouvel album et la tournée qui le suivra. Weiland explique que chacun de leurs albums est différent et que cela lui plaît bien. Il précise d’ailleurs que les Beatles avaient comme philosophie de toujours être différents, de sorte qu’il s’agit pour lui d’un objectif louable à se fixer. Certaines des chansons de l’album Stone Temple Pilots mijotaient depuis dix ans. D’autres, comme l’extrait Between the Lines, ont été créées pendant des tests de son, au cours de la récente tournée du groupe. Le son de l’album reste semblable à celui NS SD CS Titre Artiste qui a fait connaître Stone Temple Pilots et que Robert DeLeo décrit comme étant «sucré, mais avec de la viande». La plus grande différence entre ce nouvel opus et les cinq précédents est sans doute le fait que le quatuor l’a enregistré et produit lui-même. En utilisant leurs propres studios, les musiciens ont bénéficié d’une plus grande flexibilité et de plus de temps. «Mon studio, je l’ai bâti en gardant en tête toutes les expériences que nous avons eues en tant que groupe et les studios dans lesquels nous avons enregistré, de sorte qu’il possède tout ce que nous souhaitions avoir, raconte Kretz. En ayant accès à ces différents studios, nous avons pu explorer beaucoup plus d’avenues différentes.» Musicalement, les quatre hommes se poussaient les uns les autres à aller encore plus loin, croit Dean DeLeo. «Nous sommes nos pires critiques, affirme-t-il. C’est sain, en fait, parce qu’il y a beaucoup de talent dans ce groupe, et si vous voulez avoir une chanson sur l’album ou si vous voulez que votre chanson soit acceptée, la barre est très haute.» 14 1 1 Ces mots stupides Jean-François Breau/Marie-Ève Janvier 1 4 4 2 L'instant T Natasha St-Pier 2 13 2 3 Adélaïde Pascal Lejeune 2 6 5 4 Bonheur à l'envers Suroît 4 18 3 5 Droit devant Wilfred LeBouthillier 1 1 * 6 Un petit morceau de moi Wilfred LeBouthillier 6 19 7 7 Tu ne sais pas comment jolie tu es Lennie Gallant 3 15 6 8 Si t'es vivant Jonathan Painchaud 3 7 9 9 Belle Cajune Mario Robichaud 7 9 10 10 Plus catholique que le Pape Michel Thériault 7 PROJECTION PALMARÈS ACADIEN ARCANB POP/ROCK SEMAINE DU 29 MAI Stations membres en ondes : CFAI - CFJU - CIMS - CJPN - CJSE - CKRO - CKUM - CHQC Rhapsodie délinquante Sunset Industry Plage Lennie Gallant Enfant spécial Radio Radio City of New Orleans/Salut les amoureux Roch Voisine Mama Terre Mike Baldwin Mon char Goguin Associated Press: Matt Sayles Figure de proue du mouvement grunge au début des années 1990, Stone Temple Pilots est aujourd’hui plus sage, mais pas nécessairement moins rythmé. La photo nous fait voir Dean Deleo, Eric Kretz, Robert Deleo, et le turbulent Scott Weiland. Le groupe semble aujourd’hui uni, mais il n’en a pas toujours été ainsi. Scott Weiland, qui est âgé de 42 ans, a connu divers problèmes liés à la drogue depuis les débuts du groupe. Son arrestation pour possession de drogue et ses séjours en clinique de désintoxication ont poussé STP à annuler des spectacles et ont contribué à la rupture de la formation, en 2003. Le chanteur est devenu la voix de Velvet Revolver (un groupe notamment formé de NS SD CS Titre Artiste l’ancien guitariste de Guns N’Roses, Slash), tandis que les frères DeLeo ont formé un groupe baptisé Army of Anyone. Selon Weiland, ces projets ont aidé le groupe à se retrouver, en 2008. «Nous avons heureusement eu l’occasion de participer à d’autres projets avec d’autres musiciens, raconte-t-il. C’est inspirant pour un moment, mais ça finit par vous faire réaliser que vous vous ennuyez de la maison.» 8 1 1 Marchons ensemble Josée Vautour 1 7 2 2 Le pont de Chatham Denis Landry 2 5 4 3 Adieu mauvaise rêverie Bluegrass Diamonds 3 3 6 4 Par che-nous CHIAC 4 8 3 5 Le home brew du beau-père Laurie LeBlanc 1 2 8 6 Ta tente tu Chaffrail 6 4 7 7 Mes princesses Maurice Belliveau 7 11 5 8 Olé Olé Entoucas 1 1 * 9 L'homme et ses bœufs Réveil 9 1 * 10 Le reel du Pointe-au-Pic Yvon LeClair 10 PROJECTION PALMARÈS ACADIEN ARCANB COUNTRY Reel Goachin Edgar Hébert Jolie blonde Abel Cormier Dolly's Waltz Joe LeClair La tuque bleu Lé Bons Tymeux Last Date Bob Robichaud & Friends Je n'y peux rien Marc Babin Lady Di (La ri dy) Daniel Léger Les chums Daniel Huard Colinda Borderline Une famille chrétienne acadienne Tilmon Vautour Promenade du Barbocheux REBELS Goodbye chapeau de paille Albénie «ti-fric» Brideau Retiré La famille Arseneault Je lève mon verre Tradition Party sur Jean Freddy & Stéphane Daigle La camp Descendant
Tintamarre Une synthèse réussie de l’œuvre d’Antonine Maillet L’œuvre d’Antonine Maillet est ample, généreuse et diversifiée. Si plusieurs essayistes ont analysé différents ouvrages ou thèmes, Robert Viau est le premier à vouloir en faire le tour. Dans Antonine Maillet, 50 ans d’écriture (Éditions David), il nous présente un portrait saisissant de la production de cette grande écrivaine. David Lonergan lonergan@nbnet.nb.ca Viau est professeur titulaire au Département d’études françaises de l’Université du Nouveau-Brunswick et spécialiste des littératures acadienne, québécoise et de l’Ouest (francophone). Il a publié de nombreux articles et livres dont Les Grands dérangements: la déportation des Acadiens en littérature acadienne, québécoise et française (MNH, 1998) et La création littéraire dans le contexte de l’exiguïté (MNH, 2000). Son dernier-né se veut un hommage à Antonine Maillet. Systématiquement, il résume, analyse et met en contexte chacune des œuvres en les organisant en 12 cycles. La première œuvre de chaque cycle suit la chronologie tandis que des œuvres ultérieures peuvent faire partie du même thème. Ainsi, «le cycle des Crasseux» réunit Les crasseux (1968), Don l’Orignal (1972) et les versions ultérieures (et fort différentes) des Crasseux (1974). Le «cycle du vieil âge» réunit La Sagouine (1971), Gapi et Sullivan (1973), Gapi (1976) et Évangéline Deusse (1975). L’aventure débute par «le cycle des primevères» qui réunit les deux premières œuvres publiées, Pointe-aux- Coques (1958) et On a mangé la dune (1962), et se termine avec le cycle «fabriquer d’autres mondes» qui s’organise autour de Madame Perfecta (2001), L’Îleaux-Puces (1996), Chronique d’une sorcière de vent (1999) et Pierre Bleu (2006). Pour Viau, l’œuvre de Maillet est une «fascinante comédie humaine» (p. 13) et c’est ce qu’il entend prouver en insistant sur la dimension humaine plus que littéraire. Le résumé de chaque œuvre s’enrichit d’éléments biographiques et des liens avec les autres ce qui permet de mieux suivre l’évolution de l’écriture de Maillet. Viau met en relief les thèmes qui habitent toute l’œuvre de Maillet: la perte «Il ne manque que la dimension critique pour que l’ouvrage de Robert Viau soit sans faille. Il n’ose pas juger de la valeur littéraire des œuvres d’Antonine Maillet. Il demeure prudemment analyste.» du paradis terrestre, l’opposition entre les démunis et les riches et entre tradition et nature, le rêve d’une société meilleure, le non-conformisme social, l’anticlérica - lisme ou du moins la révolte contre ce qui est sclérosé dans l’Église, la conscience de la mort, le rôle des femmes, la volonté de faire connaître l’Acadie en affirmant son existence territoriale et en se réappropriant son histoire, et bien d’autres tant est riche cette œuvre. Mais par-dessus tout, il souligne la façon dont l’œuvre est animée par un puissant souffle créateur, habitée par un style qui se fonde sur la langue orale tout en la recréant. Respectueusement, pourrait-on dire, Viau lie les œuvres les unes aux autres tant du côté thématique que de celui des personnages qui vont et viennent d’un livre à l’autre, insistant particulièrement sur les personnages du Pays de la Sagouine et de Radi qui est l’enfant que fut Antonine comme Viau le souligne en pointant le «lapsus» dans les dates de naissance de l’une et de l’autre : dans On a mangé la dune, Radi naît le 13 août 1929, mais dans Le chemin Saint-Jacques, sa date de naissance devient le 10 mai 1929, tout comme Antonine. Il y a beaucoup de finesse dans ses c ommentaires. Viau n’a retenu que les œuvres pu - bliées, ce qui explique qu’il passe sous silence les pièces écrites pour les élèves du Collège Notre-Dame-d’Acadie et la plupart des textes écrits pour le Pays de la Sagouine. En soi, ce choix est justifié même s’il aurait été intéressant de relever les liens entre le premier roman et les premières pièces, et d’interroger les innombrables textes écrits pour les comédiens du Pays en regard des œuvres dont ils sont issus. Comme toute répartition, celle de Viau peut être remise en question, mais il fallait bien organiser la matière en tentant de dégager des liens, ce qu’il réussit à faire. Il évite le langage (trop) universitaire, lui préférant une approche de vulgarisation: les notes de bas de page sont limitées au minimum et quand elles sont là, elles sont pertinentes, les citations d’autres ouvrages (en particulier des critiques) sont, là encore, choisies avec parcimonie, tandis que les appels aux textes de Maillet et à certaines entrevues qu’elle a accordées illustrent fort à propos ce qu’il Le samedi 29 mai 2010 veut nous démontrer. Il ne manque que la dimension critique pour que l’ouvrage de Viau soit sans faille. Il n’ose pas juger de la valeur littéraire des œuvres de Maillet. Il demeure prudemment analyste, suggérant ses préférences par le nombre de pages qu’il accorde à une œuvre. Ainsi, il consacre 18 pages à Pélagie-la-Charrette, 12 aux Confessions de Jeanne de Valois et six à Cent ans dans les bois, une œuvre que même Maillet juge plus faible. On termine la lecture en ayant le goût d’aller se plonger dans les œuvres de Maillet. Maillet pour qui, écrit-il en conclusion «tous les possibles sont encore à portée de main» et «qui retourne dans son passé rattacher les cordons de sa destinée et refaire ce monde imparfait par la création littéraire» (p. 328). Relâche Veuillez noter que la chronique Tintamarre de David Lonergan fera relâche en juin. M. Lonergan reprendra du collier dans notre édition du samedi 3 juillet. 7
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