Maladie de Basedow : Quand y penser devant des signes frustes ?
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Les Entretiens<br />
<strong>de</strong> Bichat<br />
15 sept. 2012<br />
Salle 353<br />
14 h 40 – 15 h<br />
2012 © Les Entretiens <strong>de</strong> Bichat, Tous droits réservés - Toute reproduction même partielle est interdite.<br />
102 - © Les Entretiens <strong>de</strong> Bichat 2012<br />
<strong>Maladie</strong> <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong> : <strong>Quand</strong> y <strong>penser</strong> <strong>de</strong>vant <strong>de</strong>s <strong>signes</strong><br />
<strong>frustes</strong> ?<br />
M.L Raffin-Sanson*, L. Deghani*, L. Cazabat*<br />
* Unité d’Endocrinologie, Hôpital Ambroise Paré, 9 Avenue Charles <strong>de</strong> Gaulle, 92100 Boulogne Billancourt et Faculté <strong>de</strong> Mé<strong>de</strong>cine Paris Ile <strong>de</strong> France Ouest,<br />
Université Versailles Saint Quentin<br />
RésuMé<br />
La maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong> est responsable <strong>de</strong> 50 à 80 % <strong>de</strong>s<br />
hyperthyroïdies. Elle atteint 7 fois plus souvent les femmes<br />
avec une inci<strong>de</strong>nce maximale entre 40 et 60 ans. Les formes<br />
cliniques peu symptomatiques incluent <strong>de</strong>s formes biologiquement<br />
fustes définies par une TSH isolément abaissée,<br />
dont le pronostic est surtout cardiaque et osseux. Il peut<br />
s’agir aussi d’hyperthyroïdies plus marquées lors qu’un<br />
symptôme domine le tableau clinique, en fonction d’une<br />
susceptibilité individuelle ou d’une pathologie associée, rendant<br />
la présentation atypique et le diagnostic plus difficile à<br />
évoquer : troubles digestifs, <strong>signes</strong> neurologiques ou altération<br />
<strong>de</strong> l’état général. Les <strong>signes</strong> oculaires isolés posent <strong>de</strong>s<br />
problèmes particuliers.<br />
Nous discuterons du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong><br />
<strong>Basedow</strong> à propos <strong>de</strong> quelques cas cliniques illustrant <strong>de</strong>s<br />
présentations <strong>frustes</strong> ou pauci symptomatiques. Nous abor<strong>de</strong>rons<br />
aussi, à cette occasion, <strong>de</strong>s aspects pronostiques et<br />
thérapeutiques.<br />
Mots-clés<br />
Hyperthyroïdie, maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong>, trouble du rythme<br />
cardiaque, ostéoporose<br />
La maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong> touche environ 0,5 % <strong>de</strong> la population.<br />
Responsable <strong>de</strong> 50 à 80 % <strong>de</strong>s cas d’hyperthyroïdie, elle affecte<br />
7 fois plus la femme que l’homme. Elle atteint classiquement<br />
les jeunes ; son inci<strong>de</strong>nce maximale se situe en fait entre 40<br />
et 60 ans. Outre les facteurs génétiques (ATCD familiaux ou<br />
personnels <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong> ou d’autre maladies autoimmunes),<br />
certains facteurs d’environnement sont favorisants : épiso<strong>de</strong>s<br />
infectieux, accouchement récent, tabac (avec un risque accru<br />
<strong>de</strong> <strong>signes</strong> oculaires), corticothérapie (ou l’arrêt <strong>de</strong> la corticothérapie),<br />
médicaments contenant <strong>de</strong> l’io<strong>de</strong>.<br />
L’hyperthyroïdie <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong> résulte <strong>de</strong> l’activation<br />
du récepteur <strong>de</strong> la TSH présent sur les cellules thyroïdiennes<br />
par <strong>de</strong>s anticorps qui lient et activent le récepteur. Cette activation<br />
stimule la croissance <strong>de</strong>s cellules folliculaires thyroïdiennes,<br />
Endocrinologie<br />
l’augmentation <strong>de</strong> volume <strong>de</strong> la glan<strong>de</strong>, la production d’hormones<br />
thyroïdiennes. La présence <strong>de</strong> ces anticorps (TRAK) dans<br />
un contexte <strong>de</strong> thyrotoxicose signe le diagnostic. L’ensemble <strong>de</strong>s<br />
<strong>signes</strong> cliniques et biologiques qui peuvent être observés dans<br />
une maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong> sont indiqués dans le tableau I.<br />
La découverte <strong>de</strong> formes <strong>frustes</strong> d’hyperthyroïdie est <strong>de</strong> plus<br />
en plus fréquente grâce au développement <strong>de</strong> dosages <strong>de</strong> TSH<br />
fiables dans les valeurs bases et facilement accessibles. Toutefois,<br />
l’hyperthyroïdie est beaucoup plus souvent infra clinique<br />
en cas <strong>de</strong> Goitre Multinodulaire (GMN) qu’en cas <strong>de</strong> maladie <strong>de</strong><br />
<strong>Basedow</strong>. La maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong> reste malgré tout la cause la<br />
plus fréquente d’hyperthyroïdie infraclinique chez les moins <strong>de</strong><br />
50 ans avec <strong>de</strong>s formes spontanément régressives.<br />
Les hyperthyroïdies peu symptomatiques concernent souvent<br />
(mais pas toujours) ces formes biologiquement fustes définies<br />
par une TSH isolément abaissée et T4l et T3l normales. Les<br />
formes cliniques pauci symptomatiques incluent aussi <strong>de</strong>s hyperthyroïdies<br />
biologiquement plus marquées mais où un symptôme<br />
domine le tableau clinique, en fonction d’une susceptibilité individuelle<br />
ou d’une pathologie associée, rendant la présentation<br />
atypique et le diagnostic plus difficile à évoquer. Les <strong>signes</strong> oculaires<br />
isolés posent <strong>de</strong>s problèmes particuliers.<br />
Nous discuterons du mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> découverte <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong><br />
<strong>Basedow</strong> à propos <strong>de</strong> quelques cas cliniques illustrant <strong>de</strong>s<br />
présentations <strong>frustes</strong> ou pauci symptomatiques. Nous abor<strong>de</strong>rons<br />
aussi, à cette occasion, <strong>de</strong>s aspects pronostiques et<br />
thérapeutiques.<br />
Voir tableau en page suivante.<br />
cas clinique 1 : une jeune mère stressée<br />
Une jeune femme <strong>de</strong> 29 ans se présente un dimanche matin aux<br />
urgences après son jogging matinal. Elle s’est trouvée essoufflée<br />
à l’effort, d’une façon inquiétante, avec <strong>de</strong>s palpitations<br />
et une fatigue qu’elle fait remonter en fait à 2-3 mois. Elle n’a<br />
pas d’ATCD particuliers en <strong>de</strong>hors d’un tabagisme sevré et <strong>de</strong> 2<br />
accouchements sans problème, le <strong>de</strong>rnier il y a 6 mois. Le début<br />
<strong>de</strong>s <strong>signes</strong> coïnci<strong>de</strong> avec le moment où elle a dû reprendre son<br />
travail à la fin <strong>de</strong> son congé <strong>de</strong> maternité dans un contexte <strong>de</strong><br />
stress professionnel et <strong>de</strong> difficultés pour organiser la gar<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
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Tableau I - Signes cliniques et biologiques pouvant être observés dans la maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong>.<br />
En caractère gras, les <strong>signes</strong> les plus fréquents, en grisé, ceux qui sont spécifiques <strong>de</strong> la maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong>.<br />
Cible Manifestations cliniques/biologiques<br />
Tachycardie, troubles du rythme<br />
Effet biologique <strong>de</strong>s hormones thyroïdiennes<br />
Cœur<br />
Palpitations, souffles fonctionnels<br />
Insuffisance cardiaque à débit élevé<br />
Angor<br />
Dyspnée d’effort<br />
Ostéoporose avec fractures<br />
Action inotrope et chronotrope positive<br />
Augmentation <strong>de</strong> la consommation en O2 du myocar<strong>de</strong><br />
Os<br />
Hypercalcémie avec PTH freinée Augmentation <strong>de</strong>s<br />
phosphatases alcalines<br />
Activation osteoclastes et du remaniement osseux<br />
Neuro psychiques<br />
Nervosité, tremblements, ROT vifs, troubles du sommeil,<br />
agitation pseudo maniaque<br />
Foie Cholestase, légère élévation <strong>de</strong>s transaminases<br />
Tube digestif Diarrhée motrice, rarement vomissements Augmentation du transit digestif<br />
Reproduction<br />
Gynécomastie, troubles <strong>de</strong> la fonction sexuelle (homme)<br />
Trouble <strong>de</strong>s règles (femme)<br />
Augmentation <strong>de</strong> la TeBG<br />
Diminution <strong>de</strong> la testostérone libre Diminution <strong>de</strong> la<br />
clairance <strong>de</strong> l’estradiol<br />
Métabolisme<br />
Amaigrissement (90 % cas) malgré un appétit souvent<br />
conservé ou augmenté<br />
Prise <strong>de</strong> poids (10 % <strong>de</strong>s cas, surtout les femmes jeunes)<br />
Thermophobie<br />
Augmentation <strong>de</strong> la thermogénèse<br />
Augmentation du métabolisme <strong>de</strong> base<br />
Augmentation <strong>de</strong> la glycémie<br />
Diminution du cholestérol<br />
Augmentation <strong>de</strong> la lipolyse<br />
Signes cutanés<br />
Hypersudation => Soif<br />
Myxoedème prétibial (
Les hormones thyroïdiennes ont <strong>de</strong>s effets stimulants sur la fréquence,<br />
la conduction cardiaque et la contractilité. Les patients<br />
en hyperthyroïdie ont ainsi une tachycardie, <strong>de</strong>s extrasystoles,<br />
un risque augmenté d’arythmie. La force <strong>de</strong> contraction du VG<br />
est augmentée rendant les battements du cœur perceptibles<br />
(palpitations). Les grosses artères, caroti<strong>de</strong>s et sous clavières,<br />
aorte abdominale, fémorales, sont le siège <strong>de</strong> souffles systoliques<br />
d’hyper débit.<br />
La fonction respiratoire est normale dans l’hyperthyroïdie. Toutefois,<br />
la tachycardie aggravée à l’effort est souvent responsable<br />
d’une dyspnée. Penser aussi à la possibilité d’une insuffisance<br />
cardiaque à haut débit si l’hyperthyroïdie est intense, surtout<br />
chez les personnes âgées ou en cas <strong>de</strong> cardiopathie ou <strong>de</strong><br />
trouble du rythme associé (AC/FA en particulier). La dyspnée<br />
peut aussi résulter d’une faiblesse <strong>de</strong>s muscles inspiratoires, là<br />
encore surtout chez les personnes âgées. Il faut y <strong>penser</strong> en cas<br />
<strong>de</strong> trouble <strong>de</strong> la voix qui pourraient résulter d’une faiblesse <strong>de</strong>s<br />
muscles pharyngés et s’associer à <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> la déglutition.<br />
Ce sont <strong>de</strong>s <strong>signes</strong> <strong>de</strong> gravité nécessitant une hospitalisation.<br />
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Figure 1 - CAT en cas d’hyperthyroïdie infra clinique.<br />
L’hyperthyroïdie infra clinique est à traiter certainement chez <strong>de</strong>s<br />
personnes à risque <strong>de</strong> trouble du rythme cardiaque ou d’ostéoporose.<br />
Chez les autres, le traitement se discute quand même en<br />
104 - © Les Entretiens <strong>de</strong> Bichat 2012<br />
Endocrinologie<br />
cas clinique 2 : une Arythmie complète par Fibrillation<br />
Auriculaire (Ac/FA) <strong>de</strong> découverte fortuite…<br />
Madame M, 78 ans, consulte son mé<strong>de</strong>cin pour <strong>de</strong>s œdèmes<br />
<strong>de</strong>s membres inférieurs. Dans ses ATCD on note un cancer du<br />
sein il y a 12 ans, sans signe <strong>de</strong> récidive, une HTA, une ostéoporose,<br />
un goitre multinodulaire connu, jusqu’à présent euthyroïdien<br />
(cytoponction <strong>de</strong>s nodules froids effectuée, TSH surveillée<br />
régulièrement). Son traitement habituel comporte: Amlor 5 :<br />
1cp/jour, OrocalD3, Aprovel 300 : 1/j. Le mé<strong>de</strong>cin constate une<br />
arythmie rapi<strong>de</strong>, sans signe <strong>de</strong> décompensation cardiaque. Le<br />
poids est stable. Elle n’a ni sueurs, ni diarrhée, ni thermophobie,<br />
ni tremblements. Le goitre est inchangé. Il l’adresse en urgence<br />
en cardiologie pour prise en charge <strong>de</strong> l’AC/FA.<br />
En hospitalisation, le bilan thyroïdien donne les résultats suivants<br />
: TSH à 0,05 mU/ml (N : 0,4-4), T4l : 18 pmol/l (N:11-22),<br />
T3l : 4,2 pmol/l (N: 3,5 à 6,3), TRAK 4,5 (N
Commentaires<br />
L’AC/FA est une forme classique <strong>de</strong> découverte d’une hyperthyroïdie,<br />
tout particulièrement lorsque celle-ci est modérée. Le<br />
dosage <strong>de</strong> la TSH fait partie du bilan systématique, si possible<br />
avant l’éventuelle utilisation <strong>de</strong> Cordarone © .<br />
Dans une étu<strong>de</strong> rétrospective concernant 20 000 patients<br />
hospitalisés <strong>de</strong> 65 à 70 ans avec cardiopathie sous jacente, la<br />
fréquence <strong>de</strong> fibrillation auriculaire était <strong>de</strong> 2 % en l’absence<br />
d’hyperthyroïdie, <strong>de</strong> 13% en cas d’hyperthyroïdie infra clinique<br />
et <strong>de</strong> 14% en cas d’hyperthyroïdie franche. L’association entre<br />
fibrillation auriculaire et hyperthyroïdie infraclinique a été confirmée<br />
par <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s prospectives chez <strong>de</strong>s patients <strong>de</strong> plus <strong>de</strong><br />
60 ans : le risque <strong>de</strong> FA est doublé en cas <strong>de</strong> TSH abaissée, avec<br />
une proportion i<strong>de</strong>ntique que la TSH soit entre 0,1 et 0,4mU ml<br />
ou 0,1mU/ml : 50 % <strong>de</strong>s personnes dont la<br />
TSH est inférieure à 0,35mU/ml auront 5 ans plus tard une TSH<br />
normale. Mais même transitoire, l’hyperthyroïdie infra clinique<br />
peut se compliquer, par exemple d’une AC/FA. Certains patients<br />
évolueront au contraire vers une hyperthyroïdie franche, cette<br />
éventualité étant d’autant plus probable que la TSH est complètement<br />
freinée. Le taux <strong>de</strong> progression dépend aussi <strong>de</strong> la<br />
cause : le retour spontané à l’euthyroïdie est plus fréquent dans<br />
la maladie <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong> que dans le goitre multinodulaire.<br />
Si le traitement <strong>de</strong> l’hyperthyroïdie infraclinique ne se discute<br />
pas ici en raison <strong>de</strong> la complication cardiaque, la prise en charge<br />
d’une TSH basse chez un patient complètement asymptomatique<br />
ne fait pas consensus. Le bilan d’une TSH contrôlée basse<br />
à 2 reprises, avec T4L et T3l normales, comportera comme dans<br />
toute hyperthyroïdie une echographie + une scintigraphie ainsi<br />
qu’un dosage <strong>de</strong>s TRAK. Une proposition <strong>de</strong> conduite à tenir est<br />
indiquée sur la figure 1. A noter que la cause <strong>de</strong> l’hyperthyroïdie<br />
est ici complexe : présence d’Ac stimulants (TRAK+) sur GMN<br />
préexistant, connu et surveillé. On parle <strong>de</strong> goitre basedowifié.<br />
Voir figure 1 en page précé<strong>de</strong>nte.<br />
2012 © Les Entretiens <strong>de</strong> Bichat, Tous droits réservés - Toute reproduction même partielle est interdite.<br />
cas clinique n°3 : tassements vertébraux chez homme<br />
jeune<br />
Un homme <strong>de</strong> 42 ans est adressé en endocrinologie pour le<br />
bilan étiologique d’une ostéoporose sévère révélée par un tassement<br />
vertébral à l’occasion d’un effort physique. Il est marié,<br />
père <strong>de</strong> 2 enfants, cadre dans une banque. Il pratiquait jusque là<br />
une activité physique régulière (gym en salle une fois/semaine).<br />
L’ostéo<strong>de</strong>nsitométrie révèle une ostéopénie vertébrale modérée<br />
(mais DO rehaussée par <strong>de</strong>s tassements multiples), et surtout<br />
une ostéoporose fémorale marquée (T score -2,9DS).<br />
Endocrinologie<br />
L’examen clinique note un poids à 80Kgà la suite d’une « perte<br />
volontaire » <strong>de</strong> 10 Kg en 1 an et une taille à 1,76 correspondant<br />
à la perte <strong>de</strong> 6cm par rapport à la taille à 20 ans. La FC est à<br />
110/min. Une accélération du transit digestif et <strong>de</strong>s palpitations<br />
remontent en fait à plusieurs années, attribuée au « stress professionnel<br />
». Pas <strong>de</strong> signe évoquant un hypercorticisme ou un<br />
hypogonadisme en <strong>de</strong>hors d’une gynécomastie bilatérale. Les<br />
organes génitaux externes sont sans particularité et la fonction<br />
sexuelle normale. La thyroï<strong>de</strong> est modérément augmentée <strong>de</strong><br />
volume. Il n’y a pas <strong>de</strong> <strong>signes</strong> oculaires.<br />
Le bilan confirme l‘absence d’hyperparathyroïdie, d’hypercorticisme<br />
ou d’hypogonadisme. En revanche, il existe une hyperthyroïdie<br />
franche : T4l : 28 pmol/l (N :11-22), T3l : 7,5 pmol/l<br />
(N : 3,5 à 6 ,5), TSH < 0,05mU/l. Les TRAK à 13 UI/l (N
Commentaire<br />
Une augmentation <strong>de</strong> la fréquence <strong>de</strong>s selles est notée dans<br />
20 % <strong>de</strong>s maladies <strong>de</strong> <strong>Basedow</strong>, d’intensité variable selon les<br />
patients. Le temps <strong>de</strong> transit est diminué. L’amaigrissement<br />
résulte <strong>de</strong> l’augmentation du métabolisme <strong>de</strong> base et non d’une<br />
malabsorption. Une cholestase est parfois présente. A noter<br />
également ici une anorexie trompeuse : elle est fréquente chez<br />
les personnes âgées tandis que les jeunes ont une augmentation<br />
<strong>de</strong> l’appétit pouvant parfois com<strong>penser</strong> l’augmentation du<br />
métabolisme <strong>de</strong> base et empêcher l’amaigrissement que l’on<br />
observe classiquement.<br />
cas clinique 5 : Des <strong>signes</strong> oculaires apparemment isolés<br />
Un homme <strong>de</strong> 57 ans consulte en raison d’une modification<br />
<strong>de</strong> l’aspect <strong>de</strong> ses yeux. Il se plaint d’une protrusion oculaire<br />
prédominant à droite, d’un larmoiement et d’une irritation<br />
conjonctivale. Il n’a aucun ATCD en <strong>de</strong>hors d’un tabagisme<br />
actif 20 PA et d’une HTA sous Ténormine. L’examen clinique<br />
est strictement normal. Il n’y a pas <strong>de</strong> diplopie. L’examen ophtalmologique<br />
montre l’absence <strong>de</strong> <strong>signes</strong> <strong>de</strong> kératite, une acuité<br />
visuelle normale, ainsi que le tonus oculaire et le champ visuel.<br />
L’occlusion palpébrale est satisfaisante. L’IRM orbitaire confirme<br />
une protrusion oculaire modérée, asymétrique, l’absence <strong>de</strong><br />
tumeur, l’infiltration <strong>de</strong>s muscles et <strong>de</strong> la graisse rétro orbitaire.<br />
Le bilan thyroïdien est le suivant : TSH 1,2 mU/ml (0.3-4.7),<br />
T4l : 19 pmol/l (11-23) T3l : 4.9 pmol/l (3.5-6.5). TRAK : 3,1 UI/l<br />
(N