DOCTORAT EN MEDECINE PATRIS Eric Charles - Département de ...

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02.07.2013 Views

48 b. Comorbidité, stress et immunodépression L’autre versant de l’évolution moderne de la psychosomatique s’est tourné vers la recherche fondamentale et l’étude expérimentale des mécanismes psycho- physiopathologiques de certaines pathologies somatiques. Nous y reviendrons plus en détail. Ils ont permis entre autres d’importantes avancées dans la compréhension des effets du « stress » sur les défenses normales de l’organisme, notamment ses défenses immunitaires. Ces recherches marquent une prise de distance par rapport à la psychologie des profondeurs et à la recherche d’un sens crypté de la maladie pour chaque sujet abordé dans sa singularité. L’intérêt porté par les cliniciens à la comorbidité s’inscrit dans cette évolution et dégage des corrélations statistiques entre telle pathologie organique et telle particularité de personnalité ou tel trouble psychique. Se pose à travers cette approche la question plus générale du lien de causalité entre les éléments de la comorbidité. Se pose aussi la question d’expressions multiples, psychiques et organiques, d’un processus unique. Dans la pratique courante de la médecine, les méfaits du stress ne sont pas méconnus et ont contribué au développement (sinon la renaissance) de méthodes thérapeutiques visant à lutter contre le stress et maîtriser ses effets (relaxation, sophrologie, thérapies cognitivo-comportementales). On peut faire un rapprochement historique entre cette évolution des idées et des pratiques et les travaux de l’école russe de Pavlov et Bykov sur les mécanismes « cortico-

49 viscéraux » ; cette école à élaboré une théorie réfléxologique de la maladie à partir de stimuli venant du monde environnant et passant par des voies cortico- sous-corticales. La conséquence thérapeutique vise logiquement à supprimer les mauvais conditionnements. Un courant majeur de la psychosomatique repose de manière quasi exclusive sur l’étude des liens statistiques entre des symptômes psychiques, des troubles de la personnalité et des maladies somatiques. Le phénomène de la comorbidité représente le degré de probabilité de la manifestation simultanée (ou décalée) de deux (voire plus) faits cliniques sans préjuger de leurs liens de causalité. Elle mesure une corrélation statistique entre un évènement S (somatique) et un événement P (psychologique) mais laisse sous silence toute hypothèse sur leurs liens intimes. Dans le cas où cette corrélation apparaît significative, quel savoir nous fournit- elle ? Cette question est complexe. D’une manière générale, si deux faits, A et B, identifiés de manière distincte sont corrélés de manière significative (si leur émergence conjointe n’est pas le seul fait du hasard) on peut émettre différentes hypothèses. 1°/ A intervient comme cause de B, ou à l’inverse B intervient dans le déterminisme de A, 2°/ A et B sont des éléments constitutifs d’un seul phénomène qui peut s’exprimer de manières diverses, dont A et B,

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viscéraux » ; cette école à élaboré une théorie réfléxologique <strong>de</strong> la maladie à<br />

partir <strong>de</strong> stimuli venant du mon<strong>de</strong> environnant et passant par <strong>de</strong>s voies cortico-<br />

sous-corticales. La conséquence thérapeutique vise logiquement à supprimer les<br />

mauvais conditionnements.<br />

Un courant majeur <strong>de</strong> la psychosomatique repose <strong>de</strong> manière quasi exclusive sur<br />

l’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s liens statistiques entre <strong>de</strong>s symptômes psychiques, <strong>de</strong>s troubles <strong>de</strong> la<br />

personnalité et <strong>de</strong>s maladies somatiques. Le phénomène <strong>de</strong> la comorbidité<br />

représente le <strong>de</strong>gré <strong>de</strong> probabilité <strong>de</strong> la manifestation simultanée (ou décalée) <strong>de</strong><br />

<strong>de</strong>ux (voire plus) faits cliniques sans préjuger <strong>de</strong> leurs liens <strong>de</strong> causalité. Elle<br />

mesure une corrélation statistique entre un évènement S (somatique) et un<br />

événement P (psychologique) mais laisse sous silence toute hypothèse sur leurs<br />

liens intimes.<br />

Dans le cas où cette corrélation apparaît significative, quel savoir nous fournit-<br />

elle ? Cette question est complexe.<br />

D’une manière générale, si <strong>de</strong>ux faits, A et B, i<strong>de</strong>ntifiés <strong>de</strong> manière distincte<br />

sont corrélés <strong>de</strong> manière significative (si leur émergence conjointe n’est pas le<br />

seul fait du hasard) on peut émettre différentes hypothèses.<br />

1°/ A intervient comme cause <strong>de</strong> B, ou à l’inverse B intervient dans le<br />

déterminisme <strong>de</strong> A,<br />

2°/ A et B sont <strong>de</strong>s éléments constitutifs d’un seul phénomène qui peut<br />

s’exprimer <strong>de</strong> manières diverses, dont A et B,

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