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02.07.2013 Views

38 Tout comme Schweninger il préconisait dans son « satanorium » des méthodes naturelles mêlant comme chez Hippocrate hydrothérapie, massages, diététique et tout un environnement culturel propre à mettre ses patients dans les meilleures conditions psychologiques possibles. En fait Groddeck recevait dans sa clinique et parfois pour de longs mois des cas réputés désespérés, « condamnés » à vivre ensemble dans une ambiance très particulière dont s’est inspiré Thomas Mann dans « La montagne magique ». Certains n’ont pas manqué de faire des rapprochements entre le personnage du Dr Krokovski et la figure quasi légendaire de Georg Groddeck. La rencontre de Groddeck avec la psychanalyse va d’une certaine manière donner une forme psychologique à la philosophie que Grodeck s’était lui-même forgé. Le point crucial tient à la dimension symbolique de la maladie : la transposition du concept de conversion ne connaît ici aucune nuance ni limite. Les désirs insatisfaits (impulsés par le Ça) se réalisent en symptômes et en maladies organiques. Pour la petite histoire rappelons que Groddeck interpréta chez une de ses patientes souffrant de métrorragie un désir refoulé d’avoir un enfant. La patiente, jeune infirmière suédoise devint la seconde femme de Georg Groddeck… une fois guérie. Parmi ses patients célèbres Groddeck reçut à Baden Baden Sandor Ferenczi souffrant d’insuffisance rénale chronique. C’est par l’intermédiaire de ce dernier que Michael Balint découvrit la psychosomatique, mais surtout l’intérêt que représentait la psychanalyse pour l’exercice de la médecine générale.

39 Michael Balint (1896-1970) a joué un rôle décisif dans l’histoire des idées et des pratiques psychosomatiques. D’origine hongroise tout comme Ferenczi qui fut son maître à Budapest. Il connut la période de gloire de la psychanalyse de l’entre-deux-guerres. Rappelons en effet que la psychanalyse fut reconnue après la première guerre mondiale comme la thérapie la plus efficace des névroses de guerre et que S. Ferenczi fut sur le point de faire aboutir le projet d’une clinique psychanalytique à Budapest. La montée du nazisme contraignit de nombreux psychanalystes juifs à quitter le continent européen et Michael Balint dut émigrer en Angleterre. Après des débuts difficiles, Michael Balint connut une grande notoriété en publiant des études cliniques relatant sur le vif les vraies questions psychosomatiques qui se posaient au médecin praticien. Pour M. Balint la psychosomatique devient une question relationnelle et la maladie ne peut être réellement comprise et soignée si elle n’est pas resituée dans ce contexte relationnel : la relation malade-médecin. Ce virage est capital : il ne s’agit plus d’interpréter le sens inconscient de la maladie organique mais de la resituer dans le cadre du transfert. Ce dernier est ici à comprendre comme tout ce qui se joue au niveau inconscient dans la relation malade-médecin. Notons que c’est grâce à un autre psychanalyste, Felix Deutsch, que le mot psychosomatique perdit définitivement son trait d’union. Felix Deutsch tout comme Michael Balint sont contemporains et des auteurs plus récents tels que C. Brisset et JP. Valabrega ne faisaient pas de distinction catégorique entre conversion hystérique et symptômes psychosomatiques. Mais se posait à

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Michael Balint (1896-1970) a joué un rôle décisif dans l’histoire <strong>de</strong>s idées et <strong>de</strong>s<br />

pratiques psychosomatiques. D’origine hongroise tout comme Ferenczi qui fut<br />

son maître à Budapest. Il connut la pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> gloire <strong>de</strong> la psychanalyse <strong>de</strong><br />

l’entre-<strong>de</strong>ux-guerres. Rappelons en effet que la psychanalyse fut reconnue après<br />

la première guerre mondiale comme la thérapie la plus efficace <strong>de</strong>s névroses <strong>de</strong><br />

guerre et que S. Ferenczi fut sur le point <strong>de</strong> faire aboutir le projet d’une clinique<br />

psychanalytique à Budapest. La montée du nazisme contraignit <strong>de</strong> nombreux<br />

psychanalystes juifs à quitter le continent européen et Michael Balint dut<br />

émigrer en Angleterre. Après <strong>de</strong>s débuts difficiles, Michael Balint connut une<br />

gran<strong>de</strong> notoriété en publiant <strong>de</strong>s étu<strong>de</strong>s cliniques relatant sur le vif les vraies<br />

questions psychosomatiques qui se posaient au mé<strong>de</strong>cin praticien. Pour M.<br />

Balint la psychosomatique <strong>de</strong>vient une question relationnelle et la maladie ne<br />

peut être réellement comprise et soignée si elle n’est pas resituée dans ce<br />

contexte relationnel : la relation mala<strong>de</strong>-mé<strong>de</strong>cin. Ce virage est capital : il ne<br />

s’agit plus d’interpréter le sens inconscient <strong>de</strong> la maladie organique mais <strong>de</strong> la<br />

resituer dans le cadre du transfert. Ce <strong>de</strong>rnier est ici à comprendre comme tout<br />

ce qui se joue au niveau inconscient dans la relation mala<strong>de</strong>-mé<strong>de</strong>cin.<br />

Notons que c’est grâce à un autre psychanalyste, Felix Deutsch, que le mot<br />

psychosomatique perdit définitivement son trait d’union. Felix Deutsch tout<br />

comme Michael Balint sont contemporains et <strong>de</strong>s auteurs plus récents tels que<br />

C. Brisset et JP. Valabrega ne faisaient pas <strong>de</strong> distinction catégorique entre<br />

conversion hystérique et symptômes psychosomatiques. Mais se posait à

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