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SEQUENCE N° 1 – 1ère STG / Année 2010-2011 ... - WebLettres

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<strong>SEQUENCE</strong> <strong>N°</strong> 1 <strong>–</strong> 1 ère <strong>STG</strong> / <strong>Année</strong> <strong>2010</strong>-<strong>2011</strong> : Variations sur le thème du carpe diem<br />

LECTURES ANALYTIQUES<br />

Cette ode, ou plutôt cette odelette, sera mise en<br />

musique par le compositeur et organiste Guillaume<br />

Costeley (1531-1606), auteur de quatre-vingt-quinze<br />

chansons, dont quatre sur des pièces de Ronsard.<br />

Elle sera chantée par toute la Cour (on raconte que<br />

le Duc de Guise la fredonnait juste avant son<br />

assassinat)<br />

A Cassandre<br />

Mignonne, allons voir si la rose<br />

Qui ce matin avait déclose<br />

Sa robe de pourpre au Soleil,<br />

A point perdu cette vêprée<br />

Les plis de sa robe pourprée,<br />

Et son teint au vôtre pareil.<br />

Las ! voyez comme en peu d’espace,<br />

Mignonne, elle a dessus la place<br />

Las ! las ses beautés laissé choir !<br />

Ô vraiment marâtre Nature,<br />

Puisqu’une telle fleur ne dure<br />

Que du matin jusques au soir !<br />

Donc, si vous me croyez, mignonne,<br />

Tandis que votre âge fleuronne<br />

En sa plus verte nouveauté,<br />

Cueillez, cueillez votre jeunesse :<br />

Comme à cette fleur la vieillesse<br />

Fera ternir votre beauté.<br />

Pierre de Ronsard (1524-1585),<br />

Odes (I, 17), 1553


<strong>SEQUENCE</strong> <strong>N°</strong> 1 <strong>–</strong> 1 ère <strong>STG</strong> / <strong>Année</strong> <strong>2010</strong>-<strong>2011</strong> : Variations sur le thème du carpe diem<br />

LECTURES ANALYTIQUES<br />

On a affaire ici à une poésie de salon, c’est-à-dire à un jeu poétique sur un cliché : « Marquise » désigne Thérèse<br />

Gorla, épouse du comédien Du Parc et comédienne elle-même, courtisée à l’époque par nombre d’artistes. Ces<br />

stances de Pierre Corneille à Marquise datent de 1658.<br />

Marquise, si mon visage<br />

A quelques traits un peu vieux,<br />

Souvenez-vous qu’à mon âge<br />

Vous ne vaudrez guère mieux.<br />

Le temps aux plus belles choses<br />

Se plaît à faire un affront :<br />

Il saura faner vos roses<br />

Comme il a ridé mon front.<br />

Le même cours des planètes<br />

Règle nos jours et nos nuits :<br />

On m’a vu ce que vous êtes<br />

Vous serez ce que je suis.<br />

Cependant j’ai quelques charmes<br />

Qui sont assez éclatants<br />

Pour n’avoir pas trop d’alarmes<br />

De ces ravages du temps.<br />

Vous en avez qu’on adore ;<br />

Mais ceux que vous méprisez<br />

Pourraient bien durer encore<br />

Quand ceux-là seront usés.<br />

Ils pourront sauver la gloire<br />

Des yeux qui me semblent doux,<br />

Et dans mille ans faire croire<br />

Ce qu’il me plaira de vous.<br />

Chez cette race nouvelle<br />

Où j’aurai quelque crédit,<br />

Vous ne passerez pour belle<br />

Qu’autant que je l’aurai dit.<br />

Pensez-y, belle Marquise,<br />

Quoiqu’un grison fasse effroi,<br />

Il vaut bien qu’on le courtise<br />

Quand il est fait comme moi.<br />

Le chanteur Georges Brassens, en 1962, a mis en musique les trois premiers quatrains, auxquels il ajoute un quatrième, de sa<br />

composition, imaginant une réponse très irrévérencieuse de Marquise.<br />

Ce poème est le quatrième du recueil<br />

Alcools (publié en 1913). C’est une sorte<br />

de chanson campagnarde du matin<br />

destinée à être chantée à l’aube, sous la<br />

fenêtre de la « belle », à une période où<br />

l’on commence à sentir les premiers<br />

souffles du printemps (le dimanche de<br />

Laetare est le quatrième du Carême).<br />

Peut-être que je serai vieille,<br />

Répond Marquise, cependant<br />

J’ai vingt-six ans, mon vieux Corneille,<br />

Et je t’emmerde en attendant.<br />

Aubade chantée à Laetare un an passé<br />

C’est le printemps viens-t’en Pâquette<br />

Te promener au bois joli<br />

Les poules dans la cour caquètent<br />

L’aube au ciel fait de roses plis<br />

L’amour chemine à ta conquête<br />

Mars et Vénus sont revenus<br />

Ils s’embrassent à bouches folles<br />

Devant des sites ingénus<br />

Où sous les roses qui feuillolent<br />

De beaux dieux roses dansent nus<br />

Viens ma tendresse est la régente<br />

De la floraison qui paraît<br />

La nature est belle et touchante<br />

Pan sifflote dans la forêt<br />

Les grenouilles humides chantent<br />

Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913.


<strong>SEQUENCE</strong> <strong>N°</strong> 1 : Variations sur le thème du carpe diem Lectures complémentaires<br />

« Mon amie la rose »<br />

Françoise Hardy<br />

Paroles: Cécile Caulier.<br />

Musique: Cécile Caulier et Jacques Lacombe, 1964<br />

© Editions Sidonie/Alpha<br />

autre interprète: Natasha St Pier (2001)<br />

On est bien peu de chose<br />

Et mon amie la rose<br />

Me l’a dit ce matin.<br />

A l’aurore je suis née<br />

Baptisée de rosée<br />

Je me suis épanouie<br />

Heureuse et amoureuse<br />

Aux rayons du soleil<br />

Me suis fermée la nuit<br />

Me suis réveillée vieille<br />

Pourtant j’étais très belle<br />

Oui, j’étais la plus belle<br />

Des fleurs de ton jardin.<br />

On est bien peu de chose<br />

Et mon amie la rose<br />

Me l’a dit ce matin.<br />

« Si tu t’imagines »<br />

Si tu t’imagines<br />

si tu t’imagines<br />

fillette fillette<br />

si tu t’imagines<br />

xa va xa va xa<br />

va durer toujours<br />

la saison des za<br />

la saison des za<br />

saison des amours<br />

ce que tu te goures<br />

fillette fillette<br />

ce que tu te goures<br />

Si tu crois petite<br />

si tu crois ah ah<br />

que ton teint de rose<br />

ta taille de guêpe<br />

tes mignons biceps<br />

tes ongles d’émail<br />

ta cuisse de nymphe<br />

et ton pied léger<br />

si tu crois petite<br />

xa va xa va xa va<br />

va durer toujours<br />

ce que tu te goures<br />

fillette fillette<br />

ce que tu te goures<br />

Vois le Dieu qui m’a faite<br />

Me fait courber la tête,<br />

Et je sens que je tombe<br />

Et je sens que je tombe<br />

Mon cœur est presque nu,<br />

J’ai le pied dans la tombe,<br />

Déjà je ne suis plus.<br />

Tu m’admirais hier<br />

Et je serais poussière<br />

Pour toujours demain.<br />

On est bien peu de chose<br />

Et mon amie la rose<br />

Est morte ce matin.<br />

La lune cette nuit<br />

A veillé mon amie<br />

Moi en rêve j’ai vu<br />

Éblouissante et nue<br />

Son âme qui dansait<br />

Bien au-delà des nues<br />

Et qui me souriait<br />

Crois celui qui peut croire<br />

Moi, j’ai besoin d’espoir<br />

Sinon je ne suis rien.<br />

Ou bien si peu de chose<br />

C’est mon amie la rose<br />

Qui l’a dit hier matin<br />

les beaux jours s’en vont<br />

les beaux jours de fête<br />

soleils et planètes<br />

tournent tous en rond<br />

mais toi ma petite<br />

tu marches tout droit<br />

vers sque tu vois pas<br />

très sournois s’approchent<br />

la ride véloce<br />

la pesante graisse<br />

le menton triplé<br />

le muscle avachi<br />

allons cueille cueille<br />

les roses les roses<br />

roses de la vie<br />

et que leurs pétales<br />

soient la mer étale<br />

de tous les bonheurs<br />

allons cueille cueille<br />

si tu le fais pas<br />

ce que tu te goures<br />

fillette fillette<br />

ce que tu te goures.<br />

Raymond Queneau (1903-1976),<br />

L’instant fatal (1948)


<strong>SEQUENCE</strong> <strong>N°</strong> 1 : Variations sur le thème du carpe diem Lectures complémentaires<br />

« Saturne »<br />

Georges Brassens<br />

Il est morne, il est taciturne<br />

Il préside aux choses du temps<br />

Il porte un joli nom, Saturne<br />

Mais c’est Dieu fort inquiétant<br />

Il porte un joli nom, Saturne<br />

Mais c’est Dieu fort inquiétant<br />

En allant son chemin, morose<br />

Pour se désennuyer un peu<br />

Il joue à bousculer les roses<br />

Le temps tue le temps comme il peut<br />

Il joue à bousculer les roses<br />

Le temps tue le temps comme il peut<br />

Cette saison, c’est toi, ma belle<br />

Qui a fait les frais de son jeu<br />

Toi qui a dû payer la gabelle<br />

Un grain de sel dans tes cheveux<br />

Toi qui a dû payer la gabelle<br />

Un grain de sel dans tes cheveux<br />

C’est pas vilain, les fleurs d’automne<br />

Et tous les poètes l’ont dit<br />

Je regarde et je donne<br />

Mon billet qu’ils n’ont pas menti<br />

Je regarde et je donne<br />

Mon billet qu’ils n’ont pas menti<br />

Viens encore, viens ma favorite<br />

Descendons ensemble au jardin<br />

Viens effeuiller la marguerite<br />

De l’été de la Saint-Martin<br />

Viens effeuiller la marguerite<br />

De l’été de la Saint-Martin<br />

Je sais par cœur toutes tes grâces<br />

Et pour me les faire oublier<br />

Il faudra que Saturne en fasse<br />

Des tours d’horloge, de sablier<br />

Et la petite pisseuse d’en face<br />

Peut bien aller se rhabiller...<br />

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