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Dictionnaire des noms populaires des plantes qui croissent ...

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Flore populaire<br />

de la Savoie


Flore populaire<br />

de la Savoie<br />

PREMIERE PARTIE<br />

DICTIONNAIRE DES NOMS POPULAIRES<br />

DES PLANTES (JUI CROISSENT NATURELLEMENT EN SAVOIE<br />

OU QUI Y SONT CULTIVÉES EN PLEINE TERRE<br />

AVEC NOMBREUSES INDICATIONS<br />

I" DE LEURS PROPRIÉTÉS ET DE LEURS USAGES EN MÉDECINE, EN HYGIÈNE VÉTÉRINAIRE<br />

DANS LES ARTS ET DANS l'ÉCONOMIE DOMESTIQUE<br />

2" DES PRINCIPAUX OISEAUX ET INSECTES QU'ELLES NOURRISSENT<br />

3' DU FOLK.-LORE ET DES DICTONS POPULAIRES RELATIFS A NOS PLANTES<br />

PUBLIÉE SOUS LES AUSPICES<br />

DE LA SOCIÉTÉ FLORIMONTANE<br />

PAR<br />

A. CONSTANTIN L'Abbé P. GAVE<br />

Ancien Vice-Prébident Membre de U Société Florimontane<br />

de la Société botanique de France<br />

de la Société Florimonlane<br />

je ]3 Société d'Histoire naturelle de Savoie<br />

t »Î',W '^^^'^'"'^''* '^°'^'^^^P°"'^^"* ''^ l'Académie de Savoie<br />

^ de la Société botanique de Genève<br />

1 ' •*<br />

et de plusieurs autres sociétés savantes<br />

Hl^W<br />

^j ^^«jfciM La Jleur <strong>des</strong> champs révèle<br />

En son nom gracieux<br />

Le souvenir Jidèle<br />

Du patois <strong>des</strong> aïeux- (H. S.)<br />


, C^ioio


oo<br />

Cvj<br />

C7-><br />

IN-<br />

CD<br />

INTRODUCTION<br />

Voilà donc achevée la première partie de la Flore populaire<br />

DE LA Savoie. La liste <strong>des</strong> publications posthumes d'Aimé<br />

Constantin s'accroît d'un nouvel ouvrage. Les mânes du re-<br />

gretté philologue doivent s'en réjouir ; mais son collaborateur<br />

a bien le droit, lui aussi, d'être Jier du travail commun.<br />

Lourde était la tâche : allègrement il s'en est cha\*gé et, en<br />

dépit de la maladie, il a pu la mener à bonne fin.<br />

Cette Flore populaire, impatiemment attendue, n'avait nul<br />

besoin d'introduction. Il ne manquera pas de spécialistes pour<br />

en donner l'analyse critique et pour mettre en pleine lumière<br />

les mérites <strong>des</strong> auteurs. Pourquoi donc M. Gave, avec une<br />

insistance <strong>qui</strong> nous a tout à la fois charmé et rendu confus,<br />

a-t-il choisi un simple ami <strong>des</strong> feurs pour présenter au lecteur<br />

ce nouvel ouvrage de botanique ?<br />

Sans doute c'est à la publication du <strong>Dictionnaire</strong> Savoyard<br />

que nous devons cet honneur inattendu. Peut-être<br />

aussi la Flore populaire a-t-elle sa place marquée dans la<br />

série d'étu<strong>des</strong> que nous avons entreprises sous le titre général<br />

de Recherches philologiques savoisiennes. Mais répéter, avec<br />

M. Gave, que la Flore populaire est seulement un premier<br />

complément du <strong>Dictionnaire</strong> Savoyard, c'est témoigner<br />

vraiment une trop grande mo<strong>des</strong>tie. Si, dans la pensée<br />

d'Aimé Constantin, la Flore ne devait être en réalité qu'une<br />

sorte d'appendice, grâce aux recherches de son continuateur<br />

le projet primitif a pris de tout autres proportions.<br />

I « C'est toujours un travail ingrat, nous écrivait jadis<br />

M. Paul Mey^er, que celui <strong>qui</strong> consiste à mettre en ordre et à<br />

préparer pour l'impression <strong>des</strong> éléments réunis par autrui. »<br />

Or M. Gave n'a pas eu seulement à revoir et à publier un<br />

ouvrage à peu près terminé. A la mort de Constantin, nous le<br />

savons, la Flore n'était pas plus avancée que le <strong>Dictionnaire</strong>.


Comment cette simple ébauche est-elle devenue le volume<br />

actuel?<br />

M. Gave vient de nous renvoyer, pour être conservés dans<br />

les archives de la Société Florimontane, les documents bota-<br />

niques recueillis par A. Constantin. Si l'on voulait se rendre<br />

compte de toutes les richesses <strong>qui</strong> ont accru le fonds primitif,<br />

il faudrait lire comme nous les Jiches manuscrites de Cons-<br />

tantin, ainsi que l'essai rudimentaire qu il avait imprimé de sa<br />

main, et suivre pas à pas l'œuvre de son continuateur, en<br />

notant les principales additions et transformations dont nous<br />

lui sommes redevables. On ne saurait alors s empêcher de<br />

rendre hommat^e au travail si consciencieux de M. Gave.<br />

Non content de glaner une foule de renseignements utiles,<br />

M. Gave a relevé les appellations vulgaires de toutes les<br />

<strong>plantes</strong> qu'il a pu recueillir. Il en a dowié le plus souvent<br />

l'explication. La plupart de ces interprétations sont nouvelles<br />

et tirées de l'examen <strong>des</strong> <strong>plantes</strong>, de leur habitat, de leurs<br />

propriétés, etc. Vune <strong>des</strong> préoccupations principales du bota-<br />

niste (on ne tardera pas à s^en apercevoir en parcourant la<br />

Florej, fut de rechercher le «pourquoi» de ces <strong>noms</strong> vulgaires<br />

<strong>qui</strong>, pour le philologue, ont un si grand intérêt '.<br />

On saura gré également au continuateur dAimé Constan-<br />

tin d'avoir fait connaître, ainsi que son prédécesseur en avait<br />

formé le projet, les usages <strong>populaires</strong> de nombreu.x végétaux<br />

et les traditions auxquelles leur nom est intimement associé.<br />

La flore savoyarde n'a guère de secrets pour M. Gave. Il a<br />

parcouru, nous dit-il, pendant vingt-cinq ans, les montagnes<br />

de nos régions, en quête de fleurs pour so)i herbier. Parfois,<br />

en escaladant les sites alpestres, le botaniste cédait le pas au<br />

folkloriste épris <strong>des</strong> vieux dictons et <strong>des</strong> légen<strong>des</strong> ancestrales.<br />

Il lui arrivait aussi de ne pas résister au plaisir de proposer<br />

quelques étymologies hardies (voy^e'{, par exemple, celle du<br />

mol génépi et celle de gogant, au mot sapin), sans toutefois<br />

dissimuler ses doutes sur leur valeur scientifique. Ceu.x <strong>qui</strong><br />

seront tentés de suivre ses traces devront cheminer avec pré-<br />

caution et ne jamais oublier la prudence de l'auteur. On ne<br />

saurait, en effet, s'aventurer à la légère sur ce terrain glissant,<br />

où les chutes sont fréquentes.<br />

L'entomologie, dira-t-on peut-être, ne tient pas la place<br />

quelle mériterait d'avoir dans une Flore populaire. Mais<br />

. Gave<br />

M I . ne s'est presque pan occupé <strong>des</strong> étymologies <strong>des</strong> <strong>noms</strong> scieniijiqiies,<br />

dont la plupart sont d'ailleurs connues.


M. Gave n'a pas voulu donner à son œuvre de trop vastes<br />

dimensions. Il s'estfait scrupule de prolonger une publication<br />

commencée depuis trois ans déjà dans la Revue savoisienne.<br />

Coléoptères et Lépidoptères seront plus favorisés dans une<br />

seconde édition. M. Gavey songe dès maintenant. Travailleur<br />

consciencieux et mo<strong>des</strong>te, il n'ignore pas que pareille entre-<br />

prise ne saurait dès l'origine atteindre la perfection.<br />

Aussi bien, pour rendre son étude plus complète encore,<br />

nous a-t-il prié d'adresser avec lui un pressant appel aux<br />

naturalistes, aux chasseurs, aux pêcheurs, à tous ceux <strong>qui</strong><br />

pourront lui communiquer de nouvelles observations sur les<br />

propriétés de 7ios <strong>plantes</strong> et sur leurs usages, comme sur les<br />

insectes et les oiseaux qu'elles abritent ou qu elles nourrissent.<br />

Voilà <strong>qui</strong> est fait.<br />

Rien ne sera plus é<strong>qui</strong>table que cette contribution de tous à<br />

une œuvre écrite pour tous.<br />

M. Gave a voulu, en effet, donner à la Flore im intérêt<br />

général. Il s'est efforcé, nous dit-il, de la rendre agréable au<br />

plus grand nombre de lecteurs, tout en faisant un recueil<br />

vraiment scientifique. Ainsi s'explique la présence de quel-<br />

ques développements que d'aucuns jugeraient peut-être d'une<br />

utilité secondaire.<br />

Linguistes et folhloristes, botanistes et pharmaciens puise-<br />

ront dans cet ouvrage nombre de renseignements intéressants.<br />

Des tables rédigées avec soin faciliteront toutes les recherches.<br />

Il.^i'est pas jusqu'aux cultivateurs et aux ménagères <strong>qui</strong> ne<br />

puissent trouver leur profit à consulter la Flore. N'ayotis<br />

garde d'oublier dans cette énumération la légion déplus en<br />

plus nombreuse <strong>des</strong> alpinistes et les simples amis <strong>des</strong> fieurs <strong>qui</strong><br />

ne se piquent pas d'être d'érudits botanistes.<br />

Amis <strong>des</strong> fieurs, ne le sommes-nous pas tous en Savoie?<br />

N'aimons-nous pas tous, quelques-uns avec passion, jusqu'aux<br />

Jnimbles ficuretlcs de nos montagnes, aux couleurs si vives,<br />

au parfum si pénétrant? Si les odelettes de Ronsai'd et de<br />

J. du Bellay ont encore pour lîous un charme délicat, c'est<br />

pour d'autres raisons sans doute, mais c'est aussi que leur<br />

âme, comme la nôtre, s'épanouissait à la vue <strong>des</strong> lis et <strong>des</strong><br />

violettes, « <strong>des</strong> vermeillettes roses, tout fraîchement écloses, et<br />

<strong>des</strong> œillets aussi ». Nos gracieux poètes du XVF siècle ont<br />

beaucoup aimé les fieurs : aussi leur avons-nous beaucoup<br />

pardonné.<br />

Mais laissons-les s'égarer dans les sentiers ombreux « où se<br />

III


cache la sauge, où fleurissait le thym ». Le chantre de La<br />

Savoye, Jacques Peletier du Mans, <strong>qui</strong> fut un bon versifica-<br />

teur, doublé d'un savant et d'un grammairien, en eût rapporté,<br />

pour roffrir aux auteurs de la Flore savoisienne. « un doux-<br />

fieurant bouquet ». Bornons-nous prosaïquement à transmet-<br />

tre au continuateur d'Aimé Constantin les félicitations <strong>des</strong><br />

a?nis de la Savoie, et plus spécialement de la Société Florimontane,<br />

dont les membres ont eu la primeur de la Flore<br />

POPULAIRE DE LA SaVOIE.<br />

S'il était nécessaire de montrer combien la publication<br />

d'une pareille étude peut offrir d'attraits, il suffirait de citer le<br />

passage suivant : « Les Faunes et les Flores <strong>populaires</strong> jet-<br />

tent un jour inattendu sur les traditions et les légen<strong>des</strong><br />

vulgaires. Elles n'offrent pas moins d'intérêt au point de vue<br />

linguistique, car les dénominations si variées qu'on y ren-<br />

contre comptent parmi les éléments les plus curieux de 7ws<br />

idiomes: j'ajouterai parmi les inoins conclus, parce qu'on ne<br />

les trouve que d'une manière bien imparfaite dans les diction-<br />

naires ?nême les plus complets. » Nous n'avons rien à ajouter<br />

à ces lignes, extraites de la Revue <strong>des</strong> Patois, que nous trans-<br />

crivions en iQoo, dans la notice biographique et bibliogra-<br />

phique consacrée à Aimé Constantin '.<br />

La Flore populaire, comme nous l'annonce M. Gave,<br />

comportera une seconde partie, où seront décrites et analysées<br />

les <strong>plantes</strong> usuelles <strong>qui</strong> <strong>croissent</strong> naturellement en Savoie<br />

et <strong>qui</strong> }' sont cultivées en pleine terre. Cette nouvelle étude<br />

trouvera. 7ious n'en doutons pas, auprès du public savant,<br />

le même accueil empressé que la première partie.<br />

Annecy, 25 avril igoS.<br />

1. Page i5.<br />

J. DÉSORxMAUX.


PRÉFACE<br />

L'ouvrage que nous avons Thonneur d'offrir aujourd'hui<br />

aux Sociétés savantes de la Savoie a pour but de faire connaître<br />

les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>, français et patois, <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> <strong>qui</strong> crois-<br />

sent spontanément dans nos deux départements ou <strong>qui</strong> y sont<br />

cultivées en pleine terre. Il a déjà été annoncé dans le Diction-<br />

naire savoyard sous le titre de Flore savoyarde et dans la<br />

Revue savoisienne (avril, 1900), sous celui de Flore populaire<br />

de la Savoie. C'est ce dernier que nous choisissons, l'adjectif<br />

populaire caractérisant admirablement notre travail. Flore<br />

savoyarde tout court pourrait signifier ou bien un ouvrage<br />

donnant la <strong>des</strong>cription de toutes les <strong>plantes</strong> <strong>qui</strong> viennent spontanément<br />

en Savoie ou bien un catalogue de toutes ces mêmes<br />

<strong>plantes</strong>. Or, tel n'est pas le travail que nous venons de faire :<br />

on n'y trouve aucune <strong>des</strong>cription de fleurs, il ne cite que les<br />

<strong>plantes</strong> <strong>qui</strong> ont reçu <strong>des</strong> <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>, enfin il contient un<br />

bon nombre de <strong>noms</strong> de <strong>plantes</strong> cultivées, lesquelles sont tou-<br />

jours exclues <strong>des</strong> Flores proprement dites.<br />

L'idée d'une Flore populaire est due à Aimé Constantin.<br />

Tout en recueillant les dénominations patoises <strong>qui</strong> figurent<br />

maintenant dans le très intéressant <strong>Dictionnaire</strong> savoyard<br />

publié en 1902 par M. J. Désormaux, il relevait soigneusement,<br />

pour les publier dans un ouvrage à part, les <strong>noms</strong> patois donnés<br />

aux <strong>plantes</strong> dans les diverses régions de notre pays. Hélas ! une<br />

mort prématurée ne lui permit pas d'exécuter son projet. Ses<br />

recherches devaient-elles être perdues ? Non. La Société Florimontane,<br />

d'accord avec M""^ Constantin et sur la proposition<br />

de M. Max Bruchet, nous fit l'honneur de nous confier l'achèvement<br />

de ce travail et M. J. Désormaux s'empressa de nous<br />

remettre toutes les notes de A. Constantin relatives à la Flore<br />

savoyarde. C'est ici le lieu de dire un mot de nos relations<br />

[Suppl. ;\ la Rei>. sap., ioo5| [Flore Constamin et Gave] — i


vr<br />

scientifiques avec A. Constantin. Ces relations remontent à<br />

janvier 1899. Ayant appris de M. Max Bruchet que nous nous<br />

occupions de botanique, il nous pria de lui fournir <strong>des</strong> <strong>noms</strong><br />

patois de <strong>plantes</strong>. Inutile de dire que sa demande fut accueillie<br />

avec empressement. Il nous communiqua alors toutes ses fiches<br />

pour les compléter (de là vient que nous les possédons presque<br />

toutes à double). Non content d'enrichir ses fiches de nouveaux<br />

<strong>noms</strong>, nous nous permîmes de lui en refaire un certain nombre<br />

pourvoir si nous avions bien saisi le plan de Touvrage qu'il<br />

projetait. Voici en quels termes, trop flatteurs pour nous, il<br />

apprécia notre travail, à la date du i'^'" décembre 1899 :<br />

« J'ai éprouvé un vif plaisir en prenant connaissance <strong>des</strong><br />

« fiches que vous avez eu la bonté de refaire en entier en leur<br />

« donnant la précision scientifique que je n'étais pas en état de<br />

« leur donner. Je vous en suis bien reconnaissant. Je n'eusse<br />

« pas osé vous prier d'entreprendre un pareil travail, mais<br />

« comme vous l'avez commencé, il ne me reste qu'à vous prier<br />

« de continuer. Il ne faut pas vous presser, car je vais de nou-<br />

« veau battre les buissons pour augmenter la liste <strong>des</strong> dénomi-<br />

« nations patoises. »<br />

Ainsi, nous avions parfaitement compris le plan de A. Cons-<br />

tantin. On le voit aussi, nous étions vraiment <strong>des</strong>tiné à colla-<br />

borer à la Flore populaire de la Savoie, engagé que nous y<br />

avons été par A. Constantin d'abord, et plus tard par la Société<br />

Florimontane.<br />

Dans quel état était la Flore populaire de la Savoie à la. mort<br />

de A. Constantin ? Quelle a été notre part de collaboration à cet<br />

ouvrage ? Nous devons au lecteur quelques explications sur ces<br />

deux points.<br />

A. Constantin a recueilli les <strong>noms</strong> patois <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> sur <strong>des</strong><br />

fiches ou petits carrés de papier. Chaque fiche porte en tête<br />

tantôt le nom français, tantôt le nom latin d'une plante. Suivent<br />

les <strong>noms</strong> patois ou les <strong>noms</strong> en usage dans le français local.<br />

Ces <strong>noms</strong> sont accompagnés de monogrammes représentant<br />

les localités où ils ont été recueillis. De texte, point, sinon l'in-<br />

dication de quelques étymologies ou de quelques propriétés<br />

médicinales. Les fiches sont numérotées et par ordre alphabé-<br />

tique. La dernière, celle où se lit le mot Viorne, porte le n° 264.<br />

Il n'est pas facile de faire la Flore de deux départements avec<br />

254 <strong>noms</strong>. Aussi, A. Constantin sentait-il le besoin, comme il<br />

le dit dans la lettre citée plus haut, « de battre encore les buissons<br />

pour augmenter la liste <strong>des</strong> dénominations patoises ». La


mort, hélas ! ne lui en laissa pas le temps. Quatre mois après<br />

la date de cette lettre, il mourait à Annecy.<br />

Autre difficulté. Les <strong>noms</strong> recueillis par A. Constantin sont<br />

en très grande partie localisés dans la vallée de Thônes et les<br />

environs d'Annecy, de Rumilly, d'Albens et de Moûtiers. De<br />

vastes régions de la Savoie, tout le Chablais par exemple et à<br />

peu près tout le Faucigny, ne lui ont fourni aucun nom.<br />

Nous avions donc de bien grosses et de bien nombreuses<br />

lacunes à combler, car une Flore populaire de la Savoie sup-<br />

pose que toutes les parties du pays y sont représentées. Grâce<br />

aux nombreux correspondants <strong>qui</strong> ont bien voulu s'intéresser<br />

à notre travail et dont nous donnons la liste plus loin, nous<br />

avons pu en combler un bon nombre. La Flore populaire de<br />

la Savoie nous doit tous les <strong>noms</strong> patois du Chablais, presque<br />

tous ceux du Faucigny, et un grand nombre de la Tarentaise,<br />

<strong>des</strong> environs de Chambéry et d'Annecy, ainsi que <strong>des</strong> vallées<br />

de Beaufort et de Thônes. Nous sommes obligé d'entrer dans<br />

ces détails pour répondre aux impatients <strong>qui</strong> trouvent qu'il<br />

nous a fallu bien du temps pour mettre en œuvre les matériaux<br />

amassés par notre collaborateur. Ils se sont figuré que nous<br />

n'avions qu'à écrire. On n'écrit pas un ouvrage de science<br />

comme on écrit un roman, assis au coin du feu. La science demande<br />

<strong>des</strong> faits. Et pour avoir <strong>des</strong> faits il faut les chercher, il<br />

faut voyager, consulter. C'est ce que nous avons fait pendant<br />

sept ans, interrogeant botanistes, fleuristes, herboristes, jar-<br />

diniers, cultivateurs, bergers, ménagères et jusqu'aux chasseurs<br />

de nos Alpes. Ne voulant pas laisser croire plus longtemps que<br />

nous ne nous occupions qu'à temps perdu de la Flore<br />

populaire de la Savoie, nous nous sommes décidé à publier le<br />

VII<br />

résultat <strong>des</strong> recherches faites jusqu'à ce jour. Ce résultat est<br />

bien faible si l'on considère ce <strong>qui</strong> reste à faire. Aussi^ ne con-<br />

sidérons-nous notre travail que comme le point de départ de<br />

recherches nouvelles auxquelles nous convions tous les amis<br />

de Flore.<br />

Si nous ajoutons que nous avons recueilli, dans divers ou-<br />

vrages répandus chez nous, tous les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> français<br />

et que la rédaction entière de la Flore est notre ouvrage, nous<br />

aurons donné une idée de la part de collaboration que nous<br />

avons apportée à ce travail.<br />

La Flore populaire d'un pays doit donner tous les <strong>noms</strong> po-<br />

pulaires <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> de ce pays. La Flore populaire de la Savoie<br />

doit donc donner tous les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> français <strong>qui</strong> sont


VIII<br />

peut-être aussi nombreux que les <strong>noms</strong> patois. N'oublions pas<br />

qu'on parle français en Savoie, depuis que l'on parle français<br />

en France. Que de fois dans nos excursions, montrant une<br />

plante que nous venions de cueillir, nous avons posé cette<br />

question : Comment appelez-vous cette plante en patois? Très<br />

souvent et jusque dans les chalets de nos montagnes on nous<br />

donnait un nom tout à fait français. Nous avions beau insister<br />

pour obtenir un nom patois ;<br />

en ajoutant : Monsieur,<br />

on nous répétait le nom français<br />

c'est ainsi que cette plante s'appelle en<br />

patois.<br />

La Flore populaire donne donc : i° les <strong>noms</strong> scientifiques<br />

français par ordre alphabétique et suivis de leurs <strong>noms</strong> latins:<br />

2'^ les synonymes principsiux; 3^ les 7ioms <strong>populaires</strong> français<br />

connus en Savoie ; 4° les <strong>noms</strong> patois suivis <strong>des</strong> <strong>noms</strong> <strong>des</strong> locali-<br />

tés où ils ont été recueillis; 5°les <strong>noms</strong> que lespharmaciensdon-<br />

nent aux <strong>plantes</strong> médicales dont quelques-uns sont très curieux;<br />

enfin une courte explication, entre parenthèses, <strong>des</strong> <strong>noms</strong><br />

<strong>populaires</strong>, tirée de l'examen de la plante ou de ses vertus et<br />

r habitat de chaque espèce.<br />

Le lecteur sera parfois supris de trouver parmi les <strong>noms</strong> po-<br />

pulaires français <strong>des</strong> <strong>noms</strong> <strong>qui</strong> passent pour être patois, par<br />

exemple Savignon (Cornouiller sanguin) et Tufelle (Pomme<br />

déterre). Nous ne les y avons mis qu'à bon escient : le pre-<br />

mier se trouve dans VOfficine de pharmacie pratique de Dor-<br />

vault et le second dans la Flore française par C. Lamarck et<br />

de Candolle.<br />

Toutes les espèces sont précédées d'un numéro d'ordre au-<br />

quel nous renvoyons, dans 5 tables détaillées, les <strong>noms</strong> latins,<br />

les synonymes, les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> français, les <strong>noms</strong> patois<br />

et les <strong>noms</strong> pharmaceutiques. Ces derniers ont été tirés du<br />

Flora pedemontana d'Allioni.<br />

Lorsqu'un nom patois se rencontre dans un grand nombre<br />

de localités, au lieu de citer toutes ces localités, nous le faisons<br />

suivre de la mention, entre parenthèses, répandu ou très répandu.<br />

Pour faciliter la recherche <strong>des</strong> renseignements contenus dans<br />

la Flore, nous avons réuni, sous une même rubrique, certaines<br />

catégories de <strong>plantes</strong>, telles que les Champignons, les Fougè-<br />

res, les Céréales, etc.<br />

Quoique la Flore ne traite pas ex-professo <strong>des</strong> vertus <strong>des</strong><br />

<strong>plantes</strong>, elle contient néanmoins de précieux renseignements<br />

sur l'emploi qu'en fait la médecine populaire. Souvent les


<strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> seuls disent assez Tusage que l'on fait de<br />

certaines <strong>plantes</strong>. Ce sera le côté pratique de la Flore.<br />

Tels sont les traits sous lesquels se présente au public<br />

Touvrage conçu et préparé par Térudit et ardent patriote<br />

qu'était A. Constantin.<br />

SYSTÈME GRAPHIQUE.<br />

Il nous reste à faire connaître la manière d'écrire le patois de<br />

la Savoie. A. Constantin et M. J. Désormaux ont imaginé un<br />

système graphique nullement compliqué et permettant de re-<br />

produire toutes les nuances de prononciation de notre patois.<br />

La Flore populaire de la Savoie adopte absolument ce système.<br />

En voici les gran<strong>des</strong> lignes :<br />

1° Toutes les lettres se prononcent, on supprime consé-<br />

ta<br />

quemment toutes lettres inutiles. On écrira donc : On<br />

(un tas), on pa (un pas).<br />

2° Après la lettre q on supprime Vu devant é et i : Ex. boqë<br />

(bouquet), pâqi (pâturages).<br />

3° Devant les consonnes b q\. p on remplace Vm par n.<br />

Ex. anbre^ella (myrtille), ranpâre, ranpô (buis).<br />

4^ Les sons inconnus en français sont figurés par <strong>des</strong> com-<br />

binaisons de lettres et de signes inusités dans cette langue.<br />

Ainsi le th dur anglais est représenté par çh (avec cédille sous<br />

le c et le th doux par jh. Ex. çhin, çha, çhapé (chien, chat,<br />

chapeau), jhône, rojho, sajho, jhënêvro (jaune, rouge, sage,<br />

genévrier). Dans certaines vallées, notamment dans celles de<br />

Beaufort, de l'Arly et de la haute Isère, le j et le g sont géné-<br />

ralement remplacés par s^d et le ç/î par st. Ex. :;^dôno, ^denépi,<br />

so!{de (jaune, génépi, sauge), stin, stapé, stardosse (chien, cha-<br />

peau, carline).<br />

5° Le patois a trois voyelles finales extrêmement brèves,<br />

à, ë, ô; on les marque du signe <strong>des</strong> brèves. Ex. pare, mare,<br />

patà, omô, (père, mère, patte, homme).<br />

6*^ L'e muet, Vé fermé et l'è ouvert restent ce qu'ils sont en<br />

français.<br />

7° Outre ces trois sortes d'é, le patois en possède deux autres<br />

<strong>qui</strong> n'ont pas d'analogues en français. L'un est un é demi-<br />

sourd, intermédiaire entre l'e muet et Vè ouvert ; on l'écrit<br />

surmonté d'un tréma. Ex. fënà, orcëtà, pë de leu, i^é rossë<br />

(femme, airelle ponctuée, vesse de loup, verdier). L'autre est<br />

IX


un é beaucoup plus ouvert qu'en français; il se prononce ey<br />

comme dans Rey. Ex. pê, drê, lardera (pois et poil, droit,<br />

mésange).<br />

8° L'e sans accent reste muet, même s'il est suivi de deux<br />

consonnes. Ex. resta (rester) se prononce resta. On doit conséquemment<br />

donner à cette voyelle l'accent qu'elle a dans la<br />

prononciation. Ex. léstô, vérnà (leste, aune).<br />

9° Uï surmonté du signe <strong>des</strong> brèves et placé après les con-<br />

sonnes / et n, sert à marquer que ces consonnes sont mouillées.<br />

Ex. palie, passenalte, alonie (paille, carotte, noisette).<br />

10° Les voyelles nasales conservent leur son nasal, même<br />

lorsqu'elles sont suivies d'un n. Ex. fontannà, peïsannà,<br />

ranna-bu, rinna-bu (fontaine, paysanne, arrête-bœuf) qu'on<br />

prononce fontan-na, péïsan-nà, ran-na-bu, rinna-bu.<br />

I \° Le double v se prononce ou sur lequel la voix passe rapidement.<br />

Ex. wê, u>â (oui), wépà (guêpe), cwèsse (cuisse), cawâ<br />

(queue), pji>êr, pwâr (porc), bwë (bois), cwë (pic-vert), cu-<br />

bwrelà (rouge-queue). On l'emploie fréquemment en patois.<br />

12° Le c'/î (avec l'apostrophe après le c) est l'é<strong>qui</strong>valent du<br />

ch dur allemand ; il représente un son propre à certaines communes<br />

<strong>des</strong> cantons de Samoëns, du Biot et d'Aimé : Ex. c'hë<br />

(ici), c^hi (six), c'hisà (haie).<br />

Et maintenant, petite Flore, va prendre place parmi tes<br />

sœurs. Aux habitants <strong>des</strong> campagnes enseigne les vertus <strong>des</strong><br />

<strong>plantes</strong> et les <strong>noms</strong> sous lesquels la science les a désignées ;<br />

aux botanistes apprends les <strong>noms</strong> charmants que nos aïeux<br />

surent donner à nos fleurs ; aux médecins rappelle l'usage<br />

qu'ils pourraient faire de nos simples ; à tous enfin apprends à<br />

bénir Celui dont la main sema tant de fleurs sur nos Alpes !<br />

Uvrier, près Saint-Léonard, Valais,<br />

ce 27 octobre igoS.<br />

Abbé P. Gave.


LISTE DE NOS CORRESPONDANTS.<br />

Beauvert g., Genève, conservateur de THerbier Boissier. —<br />

Bernaz Fr.-Eug., Bellevaux, cultivateur. — Blanc P., Conta-<br />

mine-sur-Arve, cultivateur. — Bouchard, Les Houches, insti-<br />

tuteur à Annemasse. — Bouchet F., Villy-le-Bouveret, relieur.<br />

— Brachet abbé A.-Fr., Montmin, prof, au collège de La<br />

Roche. — Briffod P., Lucinges, cultivateur. — Bugand M.,<br />

Beaufort, meunier. — Cabuis J., Onnion, cultivateur. — Cartier<br />

abbé P. -A., Doussard, curé de Saint-André-sur-Boëge. —<br />

Chabert D"" a., Chambéry, médecin-principal de l'Armée, en<br />

retraite. — Chavanne M., Peillonnex, cultivateur. — Chédal<br />

N., Lullin, cultivateur. — Chevallier E., Crest-Voland, chanoine<br />

à Annecy. — Cohannier E., Reignier, jardinier. —<br />

DÉsoRMAux J., professeur au lycée Berthollet à Annecy (le<br />

<strong>Dictionnaire</strong> savoyard àonm un certain nombre de <strong>noms</strong> que<br />

nous n'avons pas trouvés dans les notes de M. Constantin).<br />

— DuPRAz J., Contamine-sur-Arve, cultivateur. — Ecuer V.,<br />

Nangy, cultivateur. — Falconnet abbé J., Sévrier, ancien<br />

curé de Magland. — Fallion P. et J., Contamine-sur-Arve,<br />

cultivateurs. — Garin J., La Forcla^, cultivateur. — Gave A.<br />

et Gave J.-B., S^-André-sur-Boëge, cultivateurs. ~ Gavillet<br />

h., Marcella^ (canton de Bonneville), cultivateur. — Guiguet<br />

abbé J.-M., La Gietta^, ancien curé. — Gonthier abbé J.-M.,<br />

Ballaison, aumônier <strong>des</strong> Hospices d'Annecy. — Guillermin<br />

L., Côte-d'Hyot, avoué. — Hudry Ferd., Villard-sur-Boëge,<br />

cultivateur. — Lafrasse chanoine P. -M., Dingy-Parmelan,<br />

prof, au Grand-Séminaire. — Maniglier abbé A., Manigod,<br />

curé de Bonne. — Marullaz abbé Fr., Moraine, aumônier du<br />

pensionnat Saint-Joseph, Evian-les-Bains. — Michon abbé J.-<br />

L.-A., Mieussy, curé d'Arenthon. — Moenne-Loccoz V.,<br />

Bri^on, horloger. — Orset abbé L., Megève, curé de Contamine-sur-Arve.—<br />

PayotV., Chamonix, naturaliste.—Peillex<br />

abbé J., Vin^ier, curé de Marcellaz. — Perrier de la Bathie<br />

baron E., Conjlans près Albertville, professeur d'agriculture.<br />

— Pittet Jacq., Messery, tailleur. — PoLLET-TnioLLiERabbé,<br />

La Clusa^, professeur au collège de La Roche. — Quiblier L.,<br />

Thonon-les-Bains, architecte. — Rassat, Gruffy, instituteur<br />

(corresp* de Constantin). — Songeon A., Chambéry, bota-<br />

niste.<br />

-<br />

XI


XÎI<br />

Dans cette liste figurent les <strong>noms</strong> de plusieurs correspon-<br />

dants auxquels, hélas ! nous ne pouvons plus offrir l'expression<br />

de notre gratitude. Aux autres nous adressons nos vifs remer-<br />

ciements.<br />

Nous regrettons de ne pas connaître les correspondants d A.<br />

Constantin ; il nous eût été bien agréable de les porter sur notre<br />

liste en témoignage de reconnaissance.<br />

P. G.


1. Abricotier commun. Armeniaca vulgaris Lam. — Syn. Abrico-<br />

tier. — Abricoti (nom très répandu); Abricotê (environs d'Evian et vallée<br />

d'Abondance i). — Cultivé.<br />

2. Acanthe molle. Acanthus mollis L. — Syn. Acanthe ; vulg.<br />

Branc-ursine. — Cultivée dans les parterres et les jardins paysagers.<br />

3. Ache odorante ou <strong>des</strong> marais. Apium graveolens L. — Vulg.<br />

Ache douce, Céleri, Céleri odorant. = Cëlri (vallée de Thônes) ; li Céleri<br />

(Trévignin). Cultivée dans tous les jardins potagers. Il en existe une variété<br />

à racine épaisse, charnue, qu'on appelle Céleri-rave. Apium graveolens,<br />

var. râpa. — Céleri-rdvâ (très-répandu). — Cultivée dans la plupart <strong>des</strong> jar-<br />

dins potagers.<br />

4. Achillée herba-rota. Achillaea herba-rota Ail. — Vulg. Herbarota,<br />

Erba-rota, Erba-rotta ; pharm. Herba rotta. Cette plante <strong>qui</strong> entre<br />

dans la fabrication du Vermouth dit de Turin, est assez répandue dans<br />

les Alpes du Piémont où elle porte le nom d'Erba-rotà ou rotta et d'Erba<br />

délia rotta. AUioni, <strong>qui</strong> était Piémontais, en lui donnant le nom spécifique<br />

d' Herba-rota, aura voulu lui conserver celui sous lequel ses compatriotes<br />

la connaissent. En italien, le mot rotta signifie rompue, brisée. Cette plante<br />

est sudorifique, vermifuge, carminative, fébrifuge et vulnéraire. C'est sans<br />

doute à cette dernière propriété qu'elle doit son nom d'Erba délia rotta.<br />

Les habitants <strong>des</strong> Alpes en font fréquemment usage. — Croît sur les hau-<br />

tes montagnes de la Tarentaise et de la Maurienne.<br />

5. Achillée millefeuille. A. millefollum L. — Vulg. Millefeuille,<br />

Saigne-nei, Herbe à la coupure. Herbe aux charpentiers. Herbe de Saint-<br />

Jean, Herbe aux militaires, Endove. = Sanîe-nâ (répandu) ; Sënïe-nâ (Ballaison,<br />

Douvaine) ; Etarnir'è (Thônes) ; Etarnirë (Faverges) ; Barbavênà<br />

(Rumilly) ; Barbavênnâ (Albens) ; Barbantine (Sevrier) ; Barbotannà<br />

(Gruffy, Saint-Martin, Menthon). A Gruffy et à Saint-Martin, les enfants<br />

chantent la rimaille suivante en frappant du poing chaque narine où ils ont<br />

introduit <strong>des</strong> feuilles de cette plante : Barbotannà, tire ma lannà, Bar-<br />

botannà, tire mon san. — Dans les pâturages, les champs, les endroits in-<br />

cultes de la plaine et de la montagne.<br />

6. Achillée musquée. A. moschata Wulf. — Syn. Achillaea genipi<br />

Murr. ; vulg. Génépi <strong>des</strong> Suisses; en Savoie : Génépi bâtard. Génépi. =<br />

Jhenepi (vallée de Chamonix, les Contamines). — Dans les lieux humi<strong>des</strong>,<br />

rocailleux <strong>des</strong> hautes montagnes granitiques ;<br />

lées de Chamonix et de Montjoie.<br />

très abondante dans les val-<br />

I. Les <strong>noms</strong> patois <strong>des</strong> arbres fruitiers sont généralement terminés en i. Dans les cantons<br />

d'Evian et d'Abondance ainsi que dans certaines parties de la Tarentaise, ils sont terminés<br />

en ê. (Voir dans la préface comment on prononce cet c.)


2 ACHI-AGRO<br />

7. Achillée naine. A. nana L. — Vulg. Génépi blanc, Genipi ;<br />

pharm. Herba rotta, comme le n" 4. = Genipi (Maurienne). — Croît sur les<br />

plus hauts sommets de nos Alpes.<br />

8. Achillée noirâtre. A. atrata. L. — Vulg. Millefeiiille en deuil,<br />

Génépi noir (doit ce nom à la bande noire <strong>qui</strong> borde les écailles de l'involture).<br />

= C henepi {S'ixl) — . Rocailles <strong>des</strong> hautes montagnes calcaires. (Pour<br />

les autres Génépi, v. Armoise.)<br />

9. Achillée sternutatoire. A. ptarmica L. — Vulg. Ptarmique, Herbe<br />

à éternuer ; pharm. Ptarmica. = f Tarmique (répandu). — Cultivée, à<br />

fleurs doubles, sous le nom de Boxiton-d' argent. Dans les prés un peu humi<strong>des</strong>,<br />

dans les haies et aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

10. Aconit anthore. Aconitum anthora L. — Vulg. Aconit salutifère<br />

(était employé autrefois comme contre-poison de la Renoncule<br />

vénéneuse ou thora et de V Aconit napel, vulg. appelé thore) ; pharm. An-<br />

thora et Antithora. -- Endroits rocailleux et fentes <strong>des</strong> rochers <strong>des</strong> hautes<br />

montagnes.<br />

11. Aconit napel. A. napellus L. — Syn. Aconit ; vulg. Napel, Thore,<br />

Tue-loup bleu, Capuchon, Capuce ou Capuchon de moine. Casque de Ju-<br />

piter (allusions à la forme de ses fleurs), Char de Vénus, Fève de loup.<br />

Pistolet, Madriette, Coqueluchon (employé dans le traitement de la coque-<br />

luche) ; pharm. Napellus. =:Aconi (répandu) ; Intôra (Les Clefs). Ce dernier<br />

nom ne désignerait-il pas V Aconit anthore.^ Reste à savoir si cet Aconit<br />

se trouve dans la vallée de Thônes. — Dans les lieux frais <strong>des</strong> montagnes.<br />

Cultivé dans les jardins.<br />

12. Aconit tue-loup. A. lycoctonum L. — Vulg. Tue-loup. = Rêyede<br />

piu (Brizon, Mont-Saxonnex). — Dans les bois et les pâturages humi<strong>des</strong> <strong>des</strong><br />

hautes montagnes.<br />

13. Acore roseau. Acorus calamus L. — Vulg. Roseau odorant,<br />

Jonc odorant, Galanga <strong>des</strong> étangs. — Cultivé aux bords <strong>des</strong> étangs.<br />

14. Actée en épi. Actaea spicata L, — Vulg. Actée <strong>des</strong> Alpes, Herbe<br />

sans couture. Herbe aux poux, Herbe de Saint Christophe, Christopho-<br />

riane. Chasse-punaises ; pharm. Aconitum bacciferum sive Christopho-<br />

riana. = Êrbà de sin Cristofle (répandu) ;<br />

bois <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

Adianthe. V. Fougères.<br />

Èrbà é piu (çà et là). — Dans les<br />

15. Adonide d'automne. Adonis autumnalis L. — Vulg. Goutte de<br />

sang (allusion à la couleur de la fleur). = Gotà de san (répandu). — Culti-<br />

vée dans les jardins.<br />

16. Adoxe musquée. Adoxa moschatellina L. — Vulg. Moscatelline,<br />

Moscatelle, Herbe musquée (ses fleurs et ses feuilles ont une odeur de musc<br />

très agréable ; on en retire, par la distillation, une huile essentielle <strong>qui</strong><br />

porte le nom de Musc végétal) ; pharm. Moschatellina seu Moschatella.<br />

— Dans les haies et aux bords <strong>des</strong> ruisseaux.<br />

Agaric, V. Champignon.<br />

17. Agripaume cordiaque. Leonurus cordiaca L. — Vulg. Cardia-<br />

que, Queue de lion, Cardiaire, Herbe aux tonneliers, Patte de sorcier;<br />

pharm. Cardiaca. — Dans les lieux incultes et les décombres.<br />

18. Agropyre rampant. Agropyrum repensP. de B. — Vulg. Chien-<br />

dent, Gramen, Chiendent <strong>des</strong> boutiques, Herbe à deux bouts (allusion aux<br />

deux sortes de tiges de cette plante, les unes aériennes et les autres souter-<br />

raines), Sainte-Neige, Vagon, Tranuge. = Gramon (très répandu) ;<br />

Grâmo


AGRO-AIL 3<br />

(Albens) ; Cramon (Massongy) ; Enclioscn (assez répandu) ; Érbà d'ânô<br />

(environ de Bonneville) ; Blanstëtâ (La Giettaz) ; Pê de çhin (vallée de<br />

Boëge); Érbà <strong>des</strong>tin (Crest-Voland).— Plante très commune dans les champs<br />

cultivés et très employée en médecine. Voir plus loin Chiendent digité.<br />

19. Agrostide <strong>des</strong> chiens. Ag-rostis canina L. Agrostide <strong>des</strong><br />

Alpes. A. alpiua D. G. — Ces deux espèces à'Agrosti<strong>des</strong> s'appellent<br />

Piisterin à Crest-Voland. Les Agrosti<strong>des</strong> sont de gracieuses graminées à<br />

épillets très petits et à rameaux très déliés. Elles sont généralement connues<br />

sous le nom de Fenasse ou Fënasse, nom que l'on donne communément,<br />

en Savoie du moins, à toutes les Graminées fourragères.<br />

20. Aigremoine eupatoire. Agrimonia eupatoria L. — Syn. Aigremoine<br />

; vulg. Ingremoine, Eupatoire, Thé <strong>des</strong> bois, Thé du Nord,<br />

Herbe de Saint-Guillaume. — Dans les haies et aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

21. Ail civette. Allium schœnoprasum L. — Vulg. Civette, Ciboulette,<br />

Oignon de Florence, Appétit. = Branlte (vallée de Boëge); Branltê (çà<br />

et là) ; Breniétë (Aime, Bourg-Sl-Maurice) ; Brênlta, Brênltë (Thônes,<br />

GruflFy); Brenlètà (Leschaux) ; Cibolë {k\m€); Ivà (Montricher) ; Civ'è<br />

(Beaufort) ; Téta nêre [Tête noire] (Montmin) ; f Branlette (répandu).<br />

— Dans les pâturages humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> hautes montagnes. Cultivées dans tous<br />

les jardins potagers.<br />

22. Ail cultivé. A. sativum L. — Syn. Ail. — ô, masc. sing. (vallée de<br />

TArly, Bozel) ; ô, masc. pi. (environs de Bonneville et de Douvaine). —<br />

Cultivé dans tous les jardins potagers.<br />

23. Ail échalotte. A. ascalonicum L. — Vulg. Echalotte. = Çhalole<br />

(environs de Bonneville) ; Çharlote (Dingy-Parmelan); Echalote (répandu).<br />

— Cultivé dans les jardins potagers.<br />

24. Ail faux-porreau. A. ampeloprosum L. — Vulg. Ail d'Orient,<br />

Gros Ail, Porreau d'été, Porreau du Levant. Diffère du Porreau ordinaire<br />

par son bulbe <strong>qui</strong> est accompagné de nombreux cayeux. — Cultivé dans les<br />

jardins potagers.<br />

25. Ailfistuleux. A. fistulosum L. — Vulg. Ciboule, Oignon d'hiver,<br />

Oignon d'Espagne. Cette espèce ne diffère de VA il oignon que par ses étamines<br />

<strong>qui</strong> sont toutes à filets simples. — Cultivé dans les jardins potagers.<br />

26. Ail moly. A. moly L. — Vulg. Ail doré. — Cultivé dans les jar-<br />

dins comme plante d'ornement.<br />

27. Ail oignon. A. cepa L. — Vulg. Oignon. = Onïon (très répandu) :<br />

/«ïon (Montricher) ; Choulà (Lanslebourg, Bessans). — Cultivé dans tous<br />

les jardins potagers.<br />

28. Ail porreau ou poireau. A. porrum L. — Vulg. Poireau ou Por-<br />

reau. = Porô (Morzine et environs de Douvaine) ; Pourâ (vallée de Boëge<br />

et vallée inférieure de l'Arve) ; Pourô (çà et là en Chablais) ; Porô (Annecy) ;<br />

Par (répandu dans nos deux départements) ; Port (Montricher) ; Pore<br />

(Queige) ; Pore (Annemasse) ; Pwor (Domessin) ; Poe h (Séez, en Taren-<br />

taise) ; Poï (Rumilly) ; Pô (Balme-de-Sillingy, Gruffy). — Cultivé dans tous<br />

les pâturages.<br />

29. Ail rocambole. A. scorodoprosum L. — Vulg. Rocambole. —<br />

Dans les lieux sablonneux. Cultivé dans les jardins potagers.<br />

30. Ail victoriale. A. victorialis L. — Vulg. Victoria le, Ail serpen-<br />

tin, Herbe aux sept chemises, Herbe aux neuf vertus. = Érbà é sa smin^e<br />

(Brizon, Mont-Saxonnex) ; Erb' à non smin^e (vallée de Chamonix) ; Erbà<br />

dé nou stemigë (vallée de Beaufort) ; Paré (Montmin) ; Érbà dé nou smi^e


4<br />

AILA-ALCH<br />

(Mieussy). — Des neuf vertus attribuées à cette plante, nous n'en connaissons<br />

qu'une, celle d'arrêter les hémorragies traumatiques mieux que l'amadou,<br />

mieux surtout que les toiles d'araignées. Les <strong>noms</strong> d'Herbe aux sept ou<br />

aux neuf chemises lui viennent de ce que son bulbe est entouré de plu-<br />

sieurs tuniques que l'on emploie contre les hémorragies. — Pelouses <strong>des</strong> hau"<br />

tes montagnes de nos deux départements. Mérite d'être cultivée dans les<br />

jardins pharmaceutiques.<br />

Les ails suivants sont connus <strong>des</strong> campagnards sous le nom d'Ails<br />

bâtards^ : Ail <strong>des</strong> vignes, A. vineale L. ; Ail <strong>des</strong> champs cultivés,<br />

A. oleraceum L. ; Ail à tête globuleuse, A. spherocephahan L.; Ail <strong>des</strong><br />

ours, A. ursinum L. La plupart de ces ails <strong>croissent</strong> dans les vignes et dans<br />

les champs ; ils font le désespoir <strong>des</strong> cultivateurs <strong>qui</strong> ne parviennent pas à<br />

l'Ail <strong>des</strong> ours croît dans les haies et les bois humi<strong>des</strong>.<br />

31. Ailanthe glanduleux. Ailauthus glandulosa L. — Vulg. Arbre<br />

les détruire ;<br />

du ciel (nous vient du Céleste-Empire), improprement appelé Vernis du<br />

Japon. Bel arbre répandu maintenant dans nos parcs et nos promena<strong>des</strong>.<br />

Malheureusement il talle beaucoup ; serait, pour cette raison, très propre à<br />

soutenir le terrain <strong>des</strong> talus <strong>des</strong> routes. Il nourrit une variété de vers à soie,<br />

le Bombyx cynlhia, nouvellement importé en France.<br />

32. Airelle fangeuse. "Vaccinium uliginosum L. — Vulg. Airelle <strong>des</strong><br />

marais, Myrtille à fruits bleus. = Orc'étà, Orcë/ë (Chamonix, Argentière).<br />

— Dans les bois et les pâturages un peu humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

33. Airelle du mont Ida. "V. vitis idaea L. — Vulg. Airelle ponctuée.<br />

Airelle ou Myrtille à fruits rouges, Airelle rouge, Herbe rouge. = Orc'étà<br />

(Chamonix, Argentière, Beaufort); Pomëtà (Crest-Voland). — Dans les bois<br />

<strong>des</strong> montagnes.<br />

34. Airelle myrtille. "V. myrtillus L. — Vulg. Myrtille, Myrtillier,<br />

Cousinier, Brimbelle, Brembollier, Raisin <strong>des</strong> bois. Les <strong>noms</strong> Myrtille et<br />

Brimbelle désignent également la plante et le fruit. = Anbre^ali (vallées de<br />

Boëge et du Biot) ; ^«ôor^a// (Cluses, Sallanches, Megève, Lullin, Faver-<br />

ges) ; Anbour^ali (Grand-Bornand); Anbrëiali (Morzine) ; Ebor^ali (Balmede-Sillingy)<br />

; Anbu>êr\alë (Ballaison) ; Anbrënéir (Montricher) ; Louchié<br />

(Aime); Lioutré (Albertville) ; Liivtre (Beaufort) ; Loutrié (çà et là). Le fruit<br />

s'appelle : f Ambrune (répandu et très ancien) ; au dire d'AlIioni, ce nom est<br />

répandu en Piémont; Anbre^alë (vallées de Boëge et du Biot) ; Anbre\aië,<br />

Onbre!{ale et Lonbre^ale (Taninges) ; Anbwêr^alà (Ballaison) ; Anbrë^alà<br />

(répandu); Anbre^alïe (Thorens) ; Anbre\olà (St-Paul) ; Anbor\ale (Cluses,<br />

Sallanches, Megève) ; Anbregale (Samoëns) ; Anbrëialà (Morzine) ; Anbour-<br />

\ale (Grand-Bornand) ; A-nbre^ële (Massongy) ; Ébor^alà (Balme-de-Sil-<br />

lingy) ; Anbrunà et Anbronnà (Montricher) ; Lioutrà (Chamonix, Conflans,<br />

Queige, Crest-Voland) ; Louirà (Beaufort) ; Lyoutrà (Aime) ; Lyôtrà (Chamonix)<br />

; Lyouçhrà (Bozel, Montagny, en Tarentaise); Livisra (Sainte-Foy) ;<br />

Nerêtà (Annecy) ; Nêrëtà (Albens, Leschaux, Trévignin) ; Nértà (Gruflfy).<br />

— Dans les bois <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

35. Alchimille <strong>des</strong> Alpes. Alchimilla alpina L. — Vulg. Argentine<br />

I. « En Savoie, remarque M. le D' Chabert, les gens de la campagne nomment bâtar<strong>des</strong><br />

les <strong>plantes</strong> sauvages congénères <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> qu'ils cultivent pour l'alimentation. Ainsi les<br />

<strong>noms</strong> &Ail bâtard, Oseille bâtarde, Asperge bâtarde, etc., s'appliquent aux espèces à'Aulx,<br />

d'Oseille, d'Asperge, etc., <strong>qui</strong> <strong>croissent</strong> spontanément dans les campagnes et ne sont pas bâ-<br />

tar<strong>des</strong> du tout. Cette épithcie s'appliquerait mieux aux <strong>plantes</strong> cultivées <strong>qui</strong> sont pour la<br />

plupart issues de croisement. » {De l'Emploi populaire <strong>des</strong> Plantes sauvages en Sapoie,<br />

p. 24 et 25).


ALCH-AMAR 5<br />

(allusion à la teinte argentée et au reflet soyeux de ses feuilles), Thé de<br />

montagne. = Té de montante ou simplement Té (très répandu). Les<br />

montagnards emploient fréquemment cette plante en guise de thé ; de là le<br />

nom qu'ils lui donnent. — Croît dans les pelouses <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

36. Alchimille commune. A. vulgaris L. (il en existe de nombreuses<br />

variétés dans les montagnes). — Vulg. Pied de lion, Patte de lapin, Manteau<br />

de dame (ses feuilles sont agréablement plissées), Porte-rosée (allusion à<br />

la grosse perle de rosée dont se charge chacune de ses feuilles). = Peiirtà-<br />

rosâ (vallée de Chamonix) ; Pourtâ-rosà (Beaufort, Crest-Voland) ; Pourtàrôsô<br />

(Luilin, Bellevaux) ; Thé <strong>des</strong> Alpes (les Collets, les Glières, sur Tho-<br />

rens) ; Paraplûi (Crest-Voland) ; Robe grêlée [Robe plissée] (Bellevaux) ;<br />

Goblë diyé ou d'ê^^é [Gobelet <strong>des</strong> oiseaux] (répandu dans les montagnes).<br />

Les feuilles de cette plante, en forme d'entonnoirs et mauvaises conductri-<br />

ces de la chaleur, se chargent de grosses perles de rosée <strong>qui</strong> durent la plus<br />

grande partie de la matinée et que les petits oiseaux recherchent avec avi-<br />

dité. Rien de plus charmant à contempler qu'un oiseau de la montagne se<br />

désaltérant à ces coupes végétales. Les petits oiseaux boivent souvent, sur-<br />

tout nos musiciens de profession, tels que le Rossignol, la Grive chanteuse<br />

et les diverses espèces de Fauvettes. Aussi, élisent-ils généralement domicile<br />

dans le voisinage <strong>des</strong> sources et <strong>des</strong> ruisseaux. Si vous en trouvez dans <strong>des</strong><br />

parages manquant absolument d'eau, regardez autour de vous et vous trou-<br />

verez à coup sûr le Porte-rosée. Que la Providence est admirable.! sans<br />

cette plante qu'elle a semée jusqu'à <strong>des</strong> hauteurs considérables, souvent<br />

<strong>des</strong> montagnes entières seraient à peu près dépourvues d'oiseaux. Pharm.<br />

Alchemilla, Stellaria, Pes Iconis. — Dans les pâturages de la plaine et sur-<br />

tout <strong>des</strong> montagnes.<br />

37. Alpiste <strong>des</strong> Canaries. Phalaris canariensis L. — Vulg. Graine<br />

de canari, Graine d'oiseau, Millet long. — Cultivée pour la nourriture <strong>des</strong><br />

oiseaux.<br />

38. Alpiste roseau. Ph. arundinacea L. — Vulg. Fromenteau. Dans<br />

les prairies humi<strong>des</strong>, aux bords <strong>des</strong> rivières. Il en existe une variété, VAl-<br />

piste colorée à feuilles rubanées, dont les raies sont alternativement blanches<br />

et pertes. On la cultive en bordures dans les jardins où elle est connue<br />

sous le nom de Roseau panaché ou rubanné, et dJÉrbà bariolaïe (répandu).<br />

39. Alysson <strong>des</strong> rochers. Alyssum saxatile L.—Vulg. Corbeille d'Or.<br />

Cette jolie plante se couvre avec profusion de petits bouquets de fleurs d'un<br />

beau jaune, ce <strong>qui</strong> lui a valu le gracieux nom de Corbeille d'Or. — Cultivé<br />

dans les jardins comme plante d'ornement.<br />

40. Amandier commun. Amygdalus communis L. — Pharm.<br />

Amygdalus duleis. — Amandri (environs de Bonneville) ; Amandroli (bas<br />

Chablais) ; Atuandroliè et AmandrolVè (répandu). — Cultivé.<br />

Amanite. V. Champignons.<br />

41. Amarante à queue. Amarantus caudatus L. — Vulg. Queue de<br />

renard. Cordelière, Discipline de religieux. = Cavâ de rnà (Annecy,<br />

Thônes) ; Caii>à de rnà (vallée d'Arve et bas Chablais) ; Bava d'ivronië<br />

(Beaufort). — Cultivée dans les jardins comme plante d'ornement.<br />

Amarante crête de coq. V. Célosie.<br />

42. Amarantoïde violette. Gomphrena globosa L. — Vulg. Ama-<br />

rantine, Amarantine globuleuse, Amarantine violette, Immortelle violette.<br />

Immortelle h bouquets, Immortelle à boutons, Bouton de bacheliers. —<br />

Plante d'ornement cultivée dans les jardins.


6 AMAR-ANÈM<br />

43. Amaryllis belladone. Amaryllis belladona L. — Vulg. Belladone<br />

d'automne. — Plante d'ornement cultivée dans les jardins.<br />

44. Amaryllis jaune. A. lutea L. — Vulg. Lis narcisse, Narcisse<br />

d'automne. — Plante d'ornement cultivée dans les jardins.<br />

45. Amaryllis lis Saint-Jacques. A. formosissima L. — Vulg. Lis<br />

Saint-Jacques, Croix de Saint-Jacques. — Plante d'ornement cultivée dans<br />

les jardins.<br />

46. Amaryllis à rubans. A. vittata L'Hérit.<br />

—<br />

Yu\g. Belladone d'été.<br />

— Plante d'ornement cultivée dans les jardins.<br />

47. Amélanchier commun. Amelanchier vulgaris Manch. — Vulg.<br />

Berlette, Poirier de corbeau. = Armalênçhi (Thônes, Manigod) ; Amé-<br />

lençhi (Les Clefs) ; Armarênçhi (Dingy-Parmelan) ; Armëlanchier [NionXxi-<br />

cher) ; Mianson (Aime); Masson (vallée de Beaufort) ; Montêrnë (Brizon<br />

Saint-Innocent, Gruffy) ; Po^na^/ (Montmin) ; f Poirettes (communes voi-<br />

sines du Salève, La Clusaz). — Ce petit arbuste croît dans les fentes <strong>des</strong> ro-<br />

chers et dans les endroits rocailleux <strong>des</strong> basses montagnes. Il donne de<br />

petits fruits d'un bleu noirâtre, sucrés, dont les enfants sont friants. Ces<br />

fruits s'appellent : Armalênçhe (Thônes, Manigod); Armëlançhe (Montricher)<br />

; Armarênçhe (Dingy-Parmelan); Amëlênche (Les Clefs); Pomatë<br />

(Annecy, Gruffy) ;<br />

Pom et ë {^ïxzon, Mont-Saxonnex); Prô nêrin (Leschaux);<br />

du bon Dieu (Saint-<br />

Pteujhin (Crest-Voland) ; Pleudin (Megève) ; Pomme<br />

André-sur-Boëge).<br />

48. Ancolie commune. A<strong>qui</strong>legia vulgaris L. — Vulg. Gant de Notre-Dame,<br />

Gant de bergère, Aiglantine, Clochette, Cornette, Colombine,<br />

Bonne-femme. — Campannà (Gruffy) : Clioçhe (Arenthon, Scientrier). —<br />

Dans les lieux frais et les bois. Cultivée dans les jardins, cette belle plante<br />

varie à fleurs blanches, pourpres, violettes, roses, panachées. Elle devient<br />

souvent double. Lorsqu'elle perd ses éperons, les jardiniers la nomment<br />

Ancolie étoilée.<br />

49. Ancolie <strong>des</strong> Alpes. A. alpina L. — Vulg. Cornette <strong>des</strong> Alpes. —<br />

Cette plante, dont les fleurs sont gran<strong>des</strong> et d'un joli bleu, croît dans les<br />

lieux frais <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

50. Ancolie noirâtre. A. atrata Koch, — Vulg. Cornette de monta-<br />

gne. — Dans les rochers <strong>des</strong> montagnes.<br />

51. Andromède à feuilles de polium. Andromeda poliifolia L. —<br />

Vulg. Bruyère <strong>des</strong> marais. — Dans les marais <strong>des</strong> montagnes. Ce petit arbrisseau<br />

n'existe en Savoie, à notre connaissance, qu'à Mieussy, dans les marais<br />

de la montagne de Somans où il a été découvert par M. le chanoine<br />

Et. Chevalier.<br />

52. Anémone <strong>des</strong> Alpes. Anémone alpina L. — Syn. Pulsatille <strong>des</strong><br />

Alpes; vulg. Coquelourdc <strong>des</strong> Alpes. = Lé datne (Monl-Ssixonnex, Brizon);<br />

lorsqu'elle est détleurie : Epeùse [Epouse] (allusion aux gracieuses arêtes<br />

plumeuses <strong>qui</strong> couronnent les fruits) (Chamonix); Tétë broc h2i>ë {Ma.nïgod);<br />

Bârbà de çhamô [Barbe de chamois] (Montmin). — Dans les pâturages es-<br />

carpés <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

53. Anémone <strong>des</strong> bois. A. nemorosa L. — Vulg. Anémone sylvie,<br />

Sylvie, Patte de poule (allusion à la forme de sa racine), Fleur du 7>endredi-<br />

saint. — Cette charmante messagère du printemps croît dans les haies, dans<br />

les bois et les prés humi<strong>des</strong>.<br />

54. Anémone fausse-renoncule. A. ranunculoi<strong>des</strong> L. — Vulg. Anémone<br />

jaune. — Dans les bois et les prés humi<strong>des</strong>.


ANKM-ANTH 7<br />

55. Anémone fraise. A. baldensis L. — Vulg. Fraise <strong>des</strong> rochers (son<br />

fruit ressemble à une fraise <strong>qui</strong> ne serait pas mûre). — Dans les fentes et dé-<br />

bris <strong>des</strong> rochers <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

56. Anémone hépatique. A. hepatica L. — Syn. Hépatique à feuil-<br />

les trilobées ; pharm. Hepatica nobilis, Hepatica trifolia ; vulg. Trini-<br />

taire, Herbe de la Trinité. — Dans les bois peu couverts.<br />

57. Angélique archangélique. Angelica archangelica L. — Syn.<br />

Angélique, Angélique officinale; vulg. Angélique <strong>des</strong> jardins, Archangélique,<br />

Herbe du Saint-Esprit. — Cultivée dans les jardins pharma-<br />

ceutiques.<br />

58. Angélique sauvage. A. sylvestris L. — Vulg. A ngélique <strong>des</strong> prés.<br />

= Angélicà (répandu) ; Erb' à seblê [Herbe à sifflet] (çà et là) ; Erb^ à<br />

sobié (allusion à l'usage que font les enfants de ses grosses tiges creuses)<br />

(vallée de Thônes). — Dans les broussailles humi<strong>des</strong> et le long <strong>des</strong> cours<br />

d'eau.<br />

59. Ansérineàbalai. Chenopodiumscoparium L.<br />

belvédère, Belvédère. — Cultivée dans les jardins paysagers.<br />

—<br />

Vu\g.Ansérine<br />

60. Ansérine blanche. Ch. album L. — Vulg. Herbe aux vendan-<br />

geurs. — Dans les champs et aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

61. Ansérine ambroisie. Ch. ambrosioi<strong>des</strong> L. — Vulg. Ambroisine,<br />

Herbe de Sainte-Marie, Thé <strong>des</strong> Jésuites, Thé du Mexique ou d'Espagne.<br />

— Cultivée dans les jardins potagers.<br />

62. Ansérine Bon-Henri. Ch. Bonus-Henricus L. — Syn. Blite<br />

Bon-Henri ; Pharm. Bonus Henricus, Tota bona ; vulg. Bon-Henri, Epinard<br />

sauvage, Toute-Bonne. = Varcivinnà (Beaufort, Les Clefs) ; Var-<br />

civinne (La Giettaz) ; Vacwennà (répandu) ; Vàrcivinniô (Montricher) ;<br />

Vêrcwinna (Crest-Voland, Aime) ; Epnoçhe bâtarde (vallée de Boëge) ;<br />

Poplihé (Ugines) ; Foloë (Thônes) ; Folsà et Blê (Annecy) ; Forcé (Ru-<br />

milly) ; Sanlêvre (Lullin, Bellevaux) ; Érbà nére (Sevrier). — Cet excellent<br />

épinard croît dans le voisinage <strong>des</strong> habitations de la plaine et surtout de<br />

la montagne. Il semble ainsi frapper à la porte de tous les jardins ; mais,<br />

hélas I malgré ses <strong>noms</strong> de Bon-Henri et de Toute-Bonne, tous les jardins<br />

lui restent fermés.<br />

63. Ansérine botryde. Ch. botrys L. — Vulg. Botrys, Ansérine à épis,<br />

Herbe à printemps, Piment (allusion à la saveur piquante de cette plante),<br />

Migraine (les gens de la campagne l'emploient en infusion contre la mi-<br />

graine). — Dans les terrains graveleux de la Tarentaise.<br />

64. Ansérine fétide. Ch. vulvaria L. — Syn. Arroche puante; vulg.<br />

Vulvaire, Herbe puante, Herbe de bouc; pharm. Vulvaria, Atriplex fœtida.<br />

— Dans les cours et au pied <strong>des</strong> murs.<br />

65. Anthrisque commun. Anthriscus vulgaris Pers. — Vulg. Cer-<br />

feuil <strong>des</strong> fous. Persil sauvage. — Dans les lieux incultes.<br />

66. Anthrisque sauvage. A. sylvestris HoflF. — Syn. Cerfeuil sau-<br />

vage ; vulg. Persil d'âne. = Franiélà (vallée de Beaufort) ; Cocouâ, Cocouhà<br />

et Cocivà (très répandus) ; Cocuhà (Beaufoit). — Robuste ombellifère<br />

qu'on trouve dans tous les prés gras. Les <strong>noms</strong> de Cocouà, Cocivà, etc.<br />

s'appliquent, dans certaines localités, à toutes les ombellitères de forte<br />

taille,, telles que la Myrrhe odorante, VAthamante de Crète, le Laser hé-<br />

rissé, les Cerfeuils, etc. Que de fois, interrogeant les campagnards sur les<br />

<strong>noms</strong> qu'ils donnaient à ces sortes de <strong>plantes</strong>, nous avons entendu cette<br />

réponse : Y ë nà sourtà de cocouà [C'est une sorte de Cocoua].


8 ANTH-ARMO<br />

67. Anthyllide de montagne. Anthyllis montana L. — Dans les<br />

Beauges, on l'appelle Genipi, sans doute à cause de l'analogie lointaine<br />

qu'elle a avec les Armoises alpines par le soyeux de ses feuilles. — Pelouses<br />

et rochers <strong>des</strong> montagnes calcaires.<br />

68. Anthyllide vulnéraire. A. vulnera,riaiL. - Wu\g. Vulnéraire.<br />

Trèfle jaune ; pharm. Vulneraria. = Êrbà à Noutre-Dàmà (Contamine-<br />

sur-Arve) ; Crétà dé polë (répandu) ; Patà de çhà (Faucigny, Lullin, Bellevaux,<br />

Monnetier). Les feuilles de cette Anthyllide, pilées, guérissent promptement<br />

les plaies les plus rebelles ; de là le nom de Vulnéraire donné à<br />

cette plante. — Plante très commune sur les talus <strong>des</strong> routes, dans les lieux<br />

incultes et les prés de la plaine et <strong>des</strong> montagnes.<br />

69. Aphyllante de Montpellier. Aphyllantes monspelliensis L. —<br />

Vulg. Jonciole, Non-feuillée (ses tiges sont nues). — Dans les lieux secs et<br />

bien exposés au soleil. Rare en Savoie.<br />

70. Arabette <strong>des</strong> Alpes. Arabis alpina L. - Vulg. Arabette printa-<br />

nière, Corbeille d'argent. — Croît dans les rocailles <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

Fréquemment cultivée dans nos jardins où elle forme <strong>des</strong> bordures, <strong>des</strong><br />

massifs et <strong>des</strong> corbeilles de toute beauté.<br />

71. Arbousier <strong>des</strong> Alpes. Arbutus alpina L. — Vulg. Raisin de<br />

faisan. Les Faisans (Tétras birkhan, Tetrao tetrix, vulg. Coq de bruyère)<br />

sont friands <strong>des</strong> baies de ce sous-arbrisseau. — Dans les rocailles et les bois<br />

peu couverts <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

72. Arbousier raisin d'ours. A. uva ursi L. — Vulg. Raisin d'ours,<br />

Busserole, Bousserole, Olonier, Petit buis (sous-arbrisseau rampant dont<br />

les feuilles ressemblent à celles du buis) ; pharm. Uva ursi. = Orc'éta à<br />

l'or [Airelle d'ours] (Chamonix, Argentière) ; Çhevrélë (Dingy-Parmelan)<br />

; Chevrote (Les Clefs) ; Pomëte (La Gieltaz) ; Pomeré (Brizon) ; R\in<br />

d'ôr (Crest-Voland) ; Gravelon d'or (Montricher) ; Précot^é (Beaufort). Les<br />

baies : Pr'côtà, Ro^d'é (Beaufort). — Dans les lieux peu couverts et les rocail-<br />

les depuis la région inférieure <strong>des</strong> montagnes jusque dans la région alpestre.<br />

73. Argousier faux-nerprun. Hippophae rhamnoi<strong>des</strong> L. — Vulg.<br />

Griset. — Arcosse (vallée d'Arve) ; Ep'écna blanche (St-Jean-de-Maurienne).<br />

— Cet arbrisseau très épineux croît dans les graviers le long <strong>des</strong> rivières et<br />

dans les endroits humi<strong>des</strong> ; il donne d'abondantes baies rouges dont les<br />

Corneilles sont frian<strong>des</strong>.<br />

74. Aristoloche siphon. Aristolochia sipho L. — Vulg. Pipe d'Hippocrate<br />

(allusion à la forme de ses fleurs), Culotte d'Adam (allusion à la<br />

largeur ;de ses feuilles). — Plante exotique, grimpante, cultivée en treil-<br />

lages.<br />

75. Armoise absinthe. Artemisia absinthiumL. — Syn. Absinthe,<br />

Grande absinthe; vulg. Absinthe amère, Armoise amère, Herbe sainte,<br />

Herbe aux vers. Gros-fort, Aluine et Aloine (son amertume rappelle celle<br />

de l'Aloès), Absin menu pharm. ;<br />

Absinthii vulgaris herba. = Absinthd<br />

(répandu) Apsintë ; (Annecy, Thônes, Albens) ; Apsintà (répandu) ; Ancin<br />

(St-Jean-de-Maurienne) ; Anchin (Aime, Bourg-Saint-Maurice) ; Fôr (Aime,<br />

St-Jean-de-Maurienne) ; Fôr-blian (GruflFy) ; Érbà de le pu\dë (vallée de<br />

Beaufort). — Cette plante vient dans les lieux pierreux et incultes. Elle est<br />

très commune en Maurienne et en Tarentaise. On la cultive fréquemment<br />

dans les jardins.<br />

76. Armoise aurone. A. abrotanum L. - -;Vulg. Armoise citronnelle.<br />

Armoise <strong>des</strong> jardins. Armoise mâle. Citronnelle, Aurone, Herbe royale.


ARMO q<br />

Garde-robe (on l'emploie pour éloigner les insectes <strong>des</strong> étoffes et <strong>des</strong> four-<br />

rures). — Fréquemment cultivée dans les jardins et les bosquets.<br />

77. Armoise ou Aurone <strong>des</strong> champs. A. campestris L. — Vulg.<br />

Herbe aux vers (on la substitue souvent dans nos campagnes au Semen-<br />

contra) ; pharm. Abrotaniim catnpestre. =. Blanstëtà (Albertville). — Croît<br />

sur les coteaux ari<strong>des</strong>.<br />

78. Armoise commune. A. vulgaris L. — Vulg. Herbe de la Saint-<br />

Jean, Couronne de Saint-Jean, Herbe de feu, Herbe à cent goûts, Re-<br />

pharm. Artemisia herba. = Érbà de la San-Dian (répandu). Si l'on<br />

mise ;<br />

arrache cette Armoise vers la fête de Saint-Jean-Baptiste (24 jum), on trouve<br />

sous ses racines <strong>des</strong> racines mortes et détachées de la plante, lesquelles<br />

ressemblent assez à <strong>des</strong> charbons. De là les <strong>noms</strong> d'Herbe à feu et d'Herbe<br />

de la Saint-Jean donnés à cette plante. — Se trouve le long <strong>des</strong> chemins,<br />

dans les endroits pierreux,<br />

79. Armoise en épi. A. spicata Wulf. — Syn. Armoise <strong>des</strong> rochers ;<br />

vulg. Génépi noir. — Croît dans les rochers et les pierrailles de nos hautes<br />

montagnes.<br />

80. Armoise estragon. A. dracunculus L. — Vulg. Estragon,<br />

Dragon, Herbe dragonne., Fargon, Serpentine. — Cultivée dans les jardins<br />

potagers.<br />

81. Armoise <strong>des</strong> glaciers. A. glacialis L. — Vulg. Génépi noir, Gé-<br />

népi <strong>des</strong> Savoyards ; pharm. Absinthium alpimon seu Genipi. — Croît<br />

dans les rochers de nos hautes montagnes.<br />

82. Armoise mutelline. A. mutellina Vill. — Vulg. Génépi blanc. =<br />

Genipi (vallée de Thônes) ; Jhenepi (vallée de Chamonix) ; Jhenépi, Jnépi<br />

etJénepi (répandus) ; Jenipi (çà et là); Zdnépi (vallée de Beaufort) ; C'ke-<br />

népi bâtâr (Sixt). — Sur les rochers et dans les lieux pierreux <strong>des</strong> hautes<br />

montagnes.<br />

Nos montagnards donnent le nom de Génépi, Génépi et Genipi à<br />

six espèces bien distinctes : à trois A7-7noises (Armoise mutelline,<br />

Armoise en épi et Armoise <strong>des</strong> glaciers) et à trois Achillées (Achillée<br />

musquée, Achillée naine et Achillée noirâtre). De ces Génépi, trois sont<br />

nommés Génépis blancs : VArmoise mutelline, VAchillée musquée et VA-<br />

chillée naine, et trois. Génépis noirs: VAchillée noirâtre, VArmoise en épi<br />

et VArmoise <strong>des</strong> glaciers. Les vrais Génépis sont <strong>des</strong> Armoises.<br />

A notre avis, le mot Génépi signifie/aune épi,jhon' épi, ^don' épi. Les fleurs<br />

<strong>des</strong> trois espèces d'Armoises <strong>qui</strong> portent ce nom sont jaunes ou jaunâtres ;<br />

elles sont d'un beau jaune dans le Génépi <strong>des</strong> Savoyards. L'inflorescence<br />

de ces mêmes <strong>plantes</strong> est en épis, en grappes plus ou moins spiciformes ou<br />

en corymbes serrés. Du reste, on n'exige pas de précision scientifique dans<br />

les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> : une simple analogie, même très éloignée, d'une par-<br />

tie de la plante avec l'objet auquel on la compare suffit pour justifier ces<br />

sortes de <strong>noms</strong>. On nous objectera peut-être que, si notre étymologie était<br />

vraie, on écrirait le mot Génépi avec un J et non pas un G. A cela nous<br />

répondons que le mot Génépi n'est que le mol francisé créé par nos mon-<br />

tagnards. Or, ce nom, en patois, commence toujours par un / ou par son<br />

é<strong>qui</strong>valent Zd : Jhenépi, Jnépi, Jénepi, Zdenépi. On aurait donc pu écrire<br />

Jenépi xoni aussi bien que Génépi. C'est ce qu'auraient sans doute fait les<br />

premiers auteurs <strong>qui</strong> écrivirent ce nom, s'ils en eussent connu l'étymologie.<br />

« Le Génépi, dit M. le D"" Chabert, jouit dans toutes les Alpes de la<br />

Savoie, du Dauphiné et du Piémont de la réputation la plus incontestée,<br />

[Suppl. à la Rci>. sai>., 1905<br />

J<br />

[blore Consiamiii cl Gave| — 2


10 ARNI-ASPE<br />

et je m'empresse d'ajouter la mieux méritée pour le traitement <strong>des</strong> chaud-<br />

et-froid et <strong>des</strong> coups de froid, <strong>noms</strong> par lesquels nos montagnards dési-<br />

gnent à leur début les maladies causées par l'impression plus ou moins ra-<br />

pide du froid sur le corps en sueur ou échauffé par la marche ou un exercice<br />

violent : pleurésies, bronchites, congestions pulmonaires actives, et parfois<br />

même le rhumatisme articulaire. » (De l'Emploi populaire <strong>des</strong> Plantes<br />

sauvages en Savoie, p. 43.)<br />

83. Arnique de montagne. Arnica montana L. — Vulg. Arnica,<br />

Tabac <strong>des</strong> Savoyards, Tabac <strong>des</strong> montagnes, Tabac <strong>des</strong> Vosges, Doronic<br />

d'Allemagne, Herbe aux chûtes, Herbe aux prêcheurs, Bétoine <strong>des</strong> monta-<br />

Arniqë<br />

gnes, Souci <strong>des</strong> Alpes; pharm. Arnica. = Arnica (très répandu) ;<br />

(Aime) ; Bëtwânô (Montricher) ; Bitivâne de montante (Beaufort) ; Tabà<br />

(Crest-Voland) ; Erb'à tabà (La Giettaz). — L'Arnica est très employée, en<br />

teinture, dans les chûtes et les contusions. De là son nom d'Herbe aux<br />

chiites. Son nom de Tabac <strong>des</strong> Savoyards est dû à l'habitude qu'ont les<br />

paysans^ dans certaines vallées de la Savoie, d'en fumer les feuilles en guise<br />

de tabac. — Croît dans les pâturages et parmi les bruyères <strong>des</strong> hautes mon-<br />

tagnes.<br />

84. Arnique à racines noueuses. A. scorpioi<strong>des</strong> L. — Yu\g. Arnica<br />

bâtarde. Arnica <strong>des</strong> chamois. — Dans les rocailles et les éboulis toujours<br />

humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

85. Arrhénathère bulbeux. Arrhenatherum bulbosum P.B. -Vulg.<br />

Herbe à chapelet. = Chaplë (Leschaux) ; Pâtêr (Sévrier, GruflFy). Les raci-<br />

nes de cette graminée ont <strong>des</strong> renflements charnus, en forme de chapelet ;<br />

de là le nom vulgaire donné à cette plante. — Dans les cultures.<br />

86. Arrhénathère avoine. A. avenaceum P. B. — Vulg. Fenasse,<br />

Fromental, Avoine élevée. — Dans les prés et les bois.<br />

87. Arroche <strong>des</strong> jardins. Atriplex hortensis L. — Vulg. Arroche,<br />

Arroche-épinard, Arrousse, Bonne-daine, Folette. — Cultivée dans les jar-<br />

dins potagers.<br />

88. Artichaut Cardon. Cynara cardunculus L. — Vulg. Cardon. =<br />

Cârdà (répandu) : Carde, fém. pi. (très répandu). — Cultivé dans les jardins<br />

potagers.<br />

89. Artichaut commun. C. scolymus L. — Vulg. Artichaut. — Cultivé<br />

dans les jardins potagers,<br />

90. Asaret d'Europe. Asarum europœum L. — Vulg. Asarine d'Eu-<br />

rope, Roussin, Cabaret (c'est un vomitif, certains ivrognes n'ont pas honte<br />

de s'en servir pour retourner sans retard au cabaret). Oreillette, Oreille<br />

d'homme (allusion à la forme de ses feuilles), Nard sauvage (sa racine<br />

exhale une odeur pénétrante, analogue à celle du Nard); Ipécacuanha d'Eu-<br />

rope (c'est un de nos meilleurs vomitifs ; l'employer avec prudence, car<br />

toute la plante est vénéneuse) ; Rondelle, Rondelette ; pharm. Asarum. =<br />

Cabarè (Crest-Voland) ; Pêvrô-lon (Annecy). — Bois, buissons, rochers et<br />

lieux couverts de la plaine et <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

91. Asclépiade de Cornuti. Asclepias Cornuti D. C. — Syn. Asclépiade<br />

à la ouate ; vulg. Herbe à la ouate. = Èrbà é canari (allusion à<br />

ses fruits ventrus remplis d'une ouate très fine et ressemblant, par leur<br />

forme et leur couleur, à <strong>des</strong> canaris <strong>qui</strong> auraient la tête en bas) (assez ré-<br />

pandu). — Cultivée dans les jardins comme plante d'ornement.<br />

92. Asperge ofiEîcinale. Asparagus officinalis L. — Syn. Asperge. =:<br />

Asperge (Annecy). — Cultivée dans les jardins potagers.


ASPÈ-AUBÉ I I<br />

93. Aspérule à l'es<strong>qui</strong>nancie. Asperula cynanchica L. — Vulg.<br />

Riibiole, Garance de chien. Petite Garance; pharm. Rubia cynanchica.<br />

— Sur les collines ari<strong>des</strong>, dans les pelouses sèches.<br />

94. Aspérule odorante. A. odorata L. — Vulg. Hépatique étoitée,<br />

Petit Muguet, Reine <strong>des</strong> bois, Rubéole, Aspérinette, Thé suisse, Herbe<br />

aux facteurs (on en fait un thé <strong>qui</strong> remet <strong>des</strong> fatigues de la marche). Cette<br />

plante n'est odorante que lorsqu'elle est sèche. Pharm. Matrisylvœ herba.<br />

-- Dans les bois humi<strong>des</strong>.<br />

95. Asphodèle rameux. Asphodelus ramosusWild. — Vu\%. Bâton<br />

de Jacob. — Cultivé dans les jardins comme plante d'ornement.<br />

Apsidie ou Apsidion. Voir Fougères.<br />

96. Aster ou Astère <strong>des</strong> Alpes. Aster alpinus L. — Vulg. Reine-<br />

Marguerite <strong>des</strong> Alpes. — Pelouses rocailleuses <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

97. Astère amelle. A. Amellus L. — Vulg. Œil du Christ. — Dans les<br />

bois peu couverts. Souvent cultivé dans les jardins.<br />

98. Astère de Chine. A. sinensis L. — Vulg. Reine-marguerite. —<br />

Cette belle plante, originaire de la Chine, est maintenant cultivée dans tous<br />

les jardins; elle a formé un grand nombre de variétés.<br />

99. Astragale esparcette. Astragalus onobrychis L. — Vulg. Sairi-<br />

foin bâtard. — Lieux chauds et graveleux de la Maurienne et de la Taren-<br />

taise.<br />

100. Astragale hérissé. A. Aristatus L'Hérit. — Vulg. Hérisson<br />

(plante formant un coussin épineux). — Graviers <strong>des</strong> torrents et lieux secs<br />

<strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

101. Astragale réglisse. A. glycyphyllos L. — Vulg. Réglisse bâ-<br />

tarde, Réglisse sauvage (ses racines ont une saveur sucrée assez prononcée).<br />

= Argalis ou Argalisse bâtârdà. — Dans les bois peu couverts et les lieux<br />

incultes.<br />

102. Astrance majeure. Astrantia major L. — Syn. Grande Astrance<br />

; vulg. Grande Radiaire, Sanicle femelle, Otruche noire, Etoile.<br />

= Rosace (vallée de Beaufort) ; Soleii (LuUin, Bellevaux). Les folioles sca-<br />

rieuses <strong>qui</strong> composent sa colerette rendent cette ombellifère fort jolie.<br />

On pourrait l'appeler Immortelle de montagne. Les montagnar<strong>des</strong> en tien-<br />

nent volontiers dans leurs livres de prières. — Dans les prés et les bois humi<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> basses montagnes.<br />

103. Astrance mineure. A. minorL. — Vulg. Petite Radiaire, Petite<br />

Astrance. — Sur les rochers humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

104. Athamante de Crète. Athamanta cretensis L. — Vulg. Génépi<br />

(ça et là dans la vallée de Thônes), n'est pas du tout un Génépi ; pharm.<br />

Daucus creticus. = Cocouà dé roçhè, Cocouà de roçhé (çà et là). — Dans<br />

les fentes <strong>des</strong> rochers et rocailles <strong>des</strong> montagnes calcaires.<br />

105. Atragène <strong>des</strong> Alpes. Atragene alpina L. — Vulg. Clématite<br />

<strong>des</strong> montagnes. — Parmi les éboulis boisés <strong>des</strong> montagnes.<br />

106. Atrope belladone. Atropa belladona L. — Vulg. Belladone,<br />

Belle-dame, Bouton noir, Herbe empoisonnée, Morelle furieuse, Parmenton<br />

; pharm, Belladona. = Belladônâ (çà et là). Les fruits de cette<br />

plante, gros comme <strong>des</strong> cerises, sont cosmétiques. Les dames romaines leur<br />

connaissaient déjà cette propriété et savaient s'en servir. De là le nom de<br />

Belle-dame ou Belladone donné à cette solanée. — Cette plante, <strong>qui</strong> est très<br />

vénéneuse, croît dans les bois et les taillis.<br />

107. Aubépine commune. Cratœgus oxyacantha L.


12 AUBÈ-AZAL<br />

108. Aubépine monogyne. C. monogyna Jacq. Ces deux espèces<br />

<strong>qui</strong> ne diffèrent guère que par le nombre de leurs noyaux, ne forment aux<br />

yeux du public qu'une seule espèce, l'Aubépine, l'Epine blanche, la Noble<br />

Epine, le Bois de Mai. — Epenà blanche (répandu) ; Epnà blanche (répandu);<br />

Epnà bliançhë (Grufïy) ; Epenà blanche (Crest-Voland) ; Epenà<br />

bliançhë (Douvaine, Ballaison) ; Epenà bliançhe (Villy-le-Bouveret) ; Ep'ènà<br />

blanche (Annecy et les environs) ; Obépin (Albens) ; Ipnà (Trévignin) ;<br />

Bartoliér (Aime) ; Arbalétié (La Giettaz) ; Boq'é de Mè (Gruffy) ; Boqê de<br />

Pentecûte (çà et là). Le fruit s'appelle : Pri de Sin-Martin (Thônes) ; Pro<br />

de Sin-Martin (Les Clefs, Gruffy) ; Pro de San-Martin (Leschaux) ; Péri<br />

d'Si?i-Martin (Crest-Voland) ; Prëvi de Sin-Martin (Aime) ; Périùit de<br />

Sin-Martin (St-Jean-de-Maurienne) ; Pri Sin-Martin (Chambéry, Beaufort)<br />

; Cacapiu (vallées d'Arve et de la Menoge) ; Pronmà à rnà (vallée du<br />

Biot) ; Prë à bon Dieu (bas Chablais). — Dans les bois et les taillis. Forme<br />

nos meilleures haies.<br />

109. Aulne ou Aune blanchâtre. Alnus incana D. C.<br />

110. Aune glutineux. A. glutinosa Gartn. — Vulg. Aune commun,<br />

Verne, Vergne. = Le public ne voit généralement dans ces deux espèces<br />

qu'une seule sorte à'Aune qu'il appelle Vêrnà, Vérnà (répandu) ; Verne<br />

Vêrnià (Trévignin). — Ces divers <strong>noms</strong> s'appliquent spéciale-<br />

(Massongy) ;<br />

ment à VAune glutineux comme étant le plus répandu.<br />

111. Aune vert. A. viridis D. C. = Vêrnà de montame (Gruffy) ;<br />

Arcoss'é (Les Clefs, Bozel) ; Arcossà (Tarentaise) ; Argoss'è (Dingy-Parme-<br />

lan) ; Voiirc (Brizon, Mont-Saxonnex, Mieussy) ; Vorêà (vallée de Beaufort) ;<br />

Varoche (Ugine) ; Véroche et Vërocë (Taninges, Samoëns) ; Véroce (Saint-<br />

Nicolas-de-Véroce, où abonde cet arbuste ; de là le nom de cette commune) ;<br />

Drou\à (Montricher, Ste-Foy). — Dans les bois et les pâturages <strong>des</strong> hautes<br />

montagnes.<br />

114. Avoine cultivée. Avena sativa L. — Cette espèce la plus commune<br />

de toutes, a formé plusieurs variétés, telles que VAvoine d'hiver,<br />

VAvoine noire de Brie, VAvoine Jannette, etc. = Avannà (bas Chablais,<br />

vallée d'Arve et de la Menoge) ; Avênnà (répandu) ; Avênà (vallée de Beau-<br />

fort et environs d'Annecy) ; Avinnà (répandu). Ces divers <strong>noms</strong> s'appli-<br />

quent à toutes les avoines cultivées.<br />

113. Avoine orientale. A. orientalis Schreb. — Vulg. Avoine de Hongrie.<br />

Il y en a deux variétés : la noire et la blanche, toutes deux avoines du<br />

printemps. On cultive quelquefois dans la montagne un mélange d'Avoine<br />

blanche et d'Orge à deux rangs. Ce mélange porte, en Savoie, le nom de<br />

Cavali}i.<br />

Avoine à feuilles distiques. A. distichophylla Vill. — Vulg. Avoine<br />

<strong>des</strong> éboulis, Avoine <strong>des</strong> chamois. — Croît dans les éboulis<strong>des</strong> hautes mon-<br />

tagnes.<br />

114. Azalée couchée. Azaléa procumbens L. — Syn. Loiseleurie<br />

couchée ; vulg. Bruyère rampante, Myrtille de Co7'neille. La Corneille<br />

dont il est ici question est le Choquard <strong>des</strong> Alpes (Pyrrhocorax alpinus) ;<br />

vulg. Corneille à bec Jaune. Cet oiseau vit en troupes souvent très nom-<br />

breuses sur les hautes montagnes. Il se nourrit d'insectes, de boutons de<br />

fleurs, de baies et de fruits divers, notamment de ceux de l'A^^alée <strong>des</strong><br />

Alpes. — An^alïe (dsius les hautes vallées). — Pelouses rocailleuses <strong>des</strong><br />

hautes montagnes.


. priétés<br />

BAGU-BARDA i3<br />

115. Baguenaudier arborescent. Colutea arborescens L. — Vulg.<br />

Colutier, Arbre à vessie (sa gousse est renflée en vessie transparente), Faîcv<br />

Séné, Séné bâtard, Séné d'Europe, Séné vésiculeux (allusion à ses procathartiques).<br />

=: Bivê de livra (St-Ferréol, Veyrier-du-Lac). — Dans<br />

les bois peu couverts <strong>des</strong> coteaux bien exposés. Souvent cultivés dans les<br />

bosquets.<br />

116. Balisier canne d'Inde. Canna indîca L. — Vulg. Canne d'Inde,<br />

Balisier <strong>des</strong> In<strong>des</strong>, Faux Sucrier (cette plante a quelque ressemblance<br />

avec la Canne à sucre). — Plante à feuillage très ornemental, cultivée en<br />

massifs dans tous les jardins d'agrément.<br />

117. Ballote fétide. Ballota fœtida Lam. — Vulg. Marrube puant,<br />

Marrube noir, Marrubin noir ; pharm. Ballota, Marrubium nigrum. —<br />

Bords <strong>des</strong> chemins.<br />

118. Balsamine <strong>des</strong> jardins. Balsamina hortensia D. C. — Syn. Balsamine<br />

; vulg. Jalousie. -—- Balsamina (répandu). — Belle plante très répandue<br />

dans les jardins.<br />

119. Balsamite odorante. Balsamita suaveolens Disf. — Vulg. Ta-<br />

naisie baumière, Grande Tanaisie, Coq, Coq <strong>des</strong> jardins. Menthe coq.<br />

Menthe Notre-Dame, Menthe romaine, Baume <strong>des</strong> jardins, Baume coq.<br />

Grand Baume, Herbe à omelette. = Bômô (très répandu); Sarve (Beau-<br />

fort) ;<br />

Pêvria et Herbe de Saint-Pierre (Nangy, Arlhaz). Ne pas confondre<br />

cette plante avec la Tanaisie commune. Les feuilles de celle-ci sont penna-<br />

tiséquées ; celles de la Balsamite odorante sont largement ovales. Cette<br />

plante répand, lorsqu'on la froisse, une odeur suave. — Elle est cultivée dans<br />

les jardins potagers où elle est très appréciée <strong>des</strong> ménagères.<br />

120. Bambou doré. Bambusa aurea Host. — Vulg. Bambou jaune.<br />

— Cultivé dans les jardins paysagers.<br />

121. Barbarée commune. Barbareavulgaris Rob. Br. — Vulg. Juliette<br />

jaune, Rondotte, Herbe de Sainte-Barbe, Herbe aux Charpentiers, Cres-<br />

son de terre. Roquette <strong>des</strong> marais ; pharm. Barbarea. — Dans les lieux<br />

humi<strong>des</strong>, le long <strong>des</strong> ruisseaux. On la cultive, à fleurs doubles, sous le nom<br />

de Julienne jaune.<br />

122. Barbon pied-de-poule. Andropogon ischaemum L. — Vulg.<br />

Chiendent à balais. Chiendent à brosses, Brossière (allusion à l'usage que<br />

l'on fait <strong>des</strong> racines de cette plante). — Sur les coteaux secs.<br />

123. Bardane à grosses têtes. Lappa major Gartn. — Vulg. Oreille<br />

de géant (allusion à l'ampleur de ses feuilles), Grateau (allusion à ses capi-<br />

tules ou têtes <strong>qui</strong> s'accrochent aux habits, aux cheveux et dont on a peine<br />

à se débarrasser), Herbe aux teigneux (ses racines s'emploient contre les<br />

maladies chroniques de la peau), Bouillon noir, Glouteron, Dogue, Na-<br />

polier. = Bardânnà (Messery) ; Bardannà (répandu) ; Làpà (Annecy,<br />

Thônes) ; Lapa (Douvaine, Ballaison) ; Lapé (Leschaux, Montricher) ;


14<br />

BARD-BETO<br />

Dravasse (vallée de Boëge) ; Glione (Contamine-sur-Arve) ; Glonie (Aime) ;<br />

Gliëton (répandu) ; Glen'è (Beaufort) ; Plate (Les Clefs) ; Tire-pèlë [tire-<br />

poils] (Mieussy) ; Tire-pëlïè (vallée de Chamonix). Les calaihi<strong>des</strong> ou têtes<br />

épineuses s'appellent Agleton (environs de Chambéry) ; Aglïeion (répandu);<br />

Grapelïon (Montricher) ; Lièton (Moûtiers). — Lieux incultes autour <strong>des</strong> ha-<br />

bitations.<br />

124. Bardane à petites têtes. L. minor D. C. — La plupart <strong>des</strong> <strong>noms</strong><br />

donnés à l'espèce précédente s'appliquent à cette Bardane, le public ne<br />

voyant généralement pas de différence entre ces deux espèces. — Terrain<br />

gras et inculte autour <strong>des</strong> habitations.<br />

125. Bardane cotonneuse. L. tomentosa Lam. r= Dour/Zze et Drû/^e<br />

(Vailly, Lullin, Bellevaux). — Terrains incultes et décombres <strong>des</strong> hautes<br />

vallées.<br />

126. Barkausie à feuilles de pissenlit. Barkausia taraxacifolia<br />

D. C. — Vulg. Groin d'âne. — Bords <strong>des</strong> chemins, pâturages.<br />

127. Bartsie <strong>des</strong> Alpes. Bartsia alpina L. — Vulg. Cocrète violette.<br />

— Pâturages escarpés <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

128. Basilic commun. Ocymum basilicum L. — Syn. Basilic ; vulg.<br />

Herbe royale. — Cultivé dans les jardins.<br />

129. Belle-de-nuit. Nyctago Hortensis Juss. — Vulg. Fleur admira-<br />

ble, Merveille du Pérou, Herbe triste (ses fleurs ne s'ouvrent que la nuit).<br />

— Cultivée dans les jardins.<br />

130. Bellidiastre de Michéli. Bellidiastrum Micheli Cass. — Vulg.<br />

Grande Pâquerette, Pâqueronie. — Bois et pâturages humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> mon-<br />

tagnes.<br />

131. Benoite commune. Geum urbanum L. — Syn. Benoite ;<br />

vulg.<br />

Herbe bénite, Herbe de Saint-Benoit, Bonette, Recise, Racine de Girofle<br />

(sa racine possède un léger goût de clou de girofle), Caryophyllée officinale,<br />

Herbe aux panaris (sa racine, râpée et mélangée avec son poids égal de<br />

beurre frais^ donne une pommade très efficace contre les panaris ; les dou-<br />

leurs cessent promptement et les panaris avortent au bout de deux ou trois<br />

jours). = Bënétà (Arenthon, Scientrier). — Dans les haies et les lieux om-<br />

bragés.<br />

132. Benoite <strong>des</strong> ruisseaux. G. rivale L. — Vulg. Herbe aux panaris<br />

(elle est aussi efficace que la précédente contre les panaris), Herbe à la tache.<br />

— Lieux humi<strong>des</strong> et bords <strong>des</strong> ruisseaux <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

133. Benoite de montagne. G. montanum L. = Fleurette (Montmin).<br />

— Pâturages <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

134. Berce branc-ursine.Heracleum sphondylium L.— Yu\g. Fausse<br />

BranC'Ursine (la vraie Branc-ursine est V Acanthe molle), Branc-ursine <strong>des</strong><br />

Allemands, Acanthe dWllemagne, Panais <strong>des</strong> vaches, Panais sauvage. =<br />

Cocouhà (Chamonix) ; Cocwà (Vieugy) ; Kécoua (La Giettaz) ; Dêrbolannà<br />

(Lullin, Bellevaux) ; Porcélânà (vallée de Beaufort). — Dans les prés et les<br />

lieux incultes.<br />

135. Berle chervi. Sium sisarum L. — Vulg. Berle <strong>des</strong> potagers,<br />

Chervi, Chervis, Chirouis, Girole, Racine sucrée. = Zar.^é (vallée de<br />

Boëge). — Cultivée dans les jardins potagers.<br />

136. Berle à feuilles étroites. S. angustifolium L. — Vulg. Persil<br />

<strong>des</strong> marais, Ache d'eau. — Dans les fossés et les petits ruisseaux.<br />

137. Betoine officinale. Bétonica offlcinalis L. - Syn. Bétoine ;<br />

vulg. Bétoine pourpre. — Dans les bois, les taillis, les lieux incultes.


BETT-BOUL i5<br />

138. Bette commune. Beta vulgaris L. — Syn. Bette ;<br />

Blette, Réparée, Bette poirée, Petite Poirée. — Réparé (répandu) ;<br />

vulg. Bette,<br />

Arparè<br />

^répandu) ; Erparé (Gruffy) ; Bliétà (Albens) ; Blêtà (Thônes, Annecy,<br />

Crest-Voland) ; Êrbe, fém. pi. (répandu). On en mange les feuilles en guise<br />

d'épinards. — Cultivée dans les jardins potagers.<br />

139. Bette poirée. B. cycla L. — Vulg. Bette à côtes. Bette-carde,<br />

Carde blanche, Poirée, Grande Poirée. = Cûte fém pi. (répandu) ; Coûte<br />

fém. pi. (La Forclaz, Montmin) ; Reparées (çà et là). C'est la côte ou ner-<br />

vure médiane <strong>des</strong> feuilles que l'on emploie comme aliment. — Cette Bette,<br />

<strong>qui</strong> n'est autre qu'une variété de la Bette commune, est cultivée dans tous<br />

les jardins potagers.<br />

140. Betterave. B. rapacea K. — La Betterave compte un grand nombre<br />

de variétés dont on peut établir trois catégories: l'aies Betteraves potagères<br />

ou à salade dont la pulpe est généralement rouge et marbrée, quelquefois<br />

jaune ; elles sont connues, dans un grand nombre de localités de nos deux<br />

départements sous le nom de Carottes, Carottes rouges, au sing. Carotà.<br />

2° les Betteraves fourragères dont la pulpe est blanche, jaune, rose, quel-<br />

quefois rouge ; elles sont généralement très grosses et sont connues, en<br />

français, sous le nom de Disettes. En patois ou en français local, on les<br />

nomme Abondances (nom très répandu). C'est assez curieux de voir donner<br />

à une même plante <strong>des</strong> <strong>noms</strong> aussi opposés que Disette et Abondance. =<br />

Abondance (répandu) ; Bondancë (répandu) ; Béte-râvà (répandu). 3° les<br />

Betteraves à sucre dont la pulpe est blanche, quelquefois jaune. — On ne<br />

cultive en Savoie que les Betteraves potagères et \qs fourragères.<br />

141. Bident tripartite. Bidens tripartita L. — Vulg. Chanvre d'eau.<br />

Chanvre aquatique (allusion à la forme de ses feuilles et à son habitat),<br />

Cornuet. — Le long <strong>des</strong> fossés.<br />

142. Bignonier catalpa. Bignonia catalpa L. — Vulg. Catalpa commun,<br />

Catalpa, Porte-cigare (allusion à la forme de ses fruits <strong>qui</strong> ressem-<br />

blent à de longs cigares légèrement arqués ; les enfants s'amusent à les<br />

fumer). — Arbre majestueux, originaire de l'Amérique du Nord, fréquemment<br />

cultivé dans les parcs et les bosquets.<br />

143. Blite ou Blette capitée. Blitum capitatum L. — Vulg. Arrochc<br />

fraise, Epinard fraise (allusion à la forme de ses fruits). — Cultivée dans<br />

les jardins potagers et paysagers.<br />

144. Blite ou Blette efiBlée. B. Virgatum L. — Vulg. Epinard fraise,<br />

comme la précédente, elle donne de petits fruits <strong>qui</strong> ressemblent à <strong>des</strong><br />

fraises. — Cultivée dans les jardins d'agrément.<br />

Bolet. V. Champignons. Botryche. V. Fougères.<br />

145. Boucage élevé. Pimpinella magna L. — Vulg. Bouquetine, Bou-<br />

queline, Persil de bouc. Grande Pimprenelle blanche. Grand Boucage. Les<br />

fleurs de cette plante sont blanches dans la plaine et roses dans les monta-<br />

gnes. — Dans les pâturages un peu humi<strong>des</strong> de la plaine et <strong>des</strong> montagnes.<br />

146. Boucage saxifrage. P. saxifraga L. — Vulg. Petit Boucage, Persil-bouc<br />

(sa racine, lorsqu'on la fend, répand une odeur de bouc), Pimpre-<br />

nelle blanche (de la ressemblance de ses feuilles radicales avec celles de la<br />

Pimprenelle). — Dans les pâturages secs et pierreux.<br />

147. Bouleau blanc. Betula alba L. — Syn. Bouleau ; vulg. Bouleau,<br />

Bouillard, Biole, Arbre de sagesse. Boisa balais. Bois néphrétique {\asè\e<br />

du Bouleau calme les douleurs néphrétiques). =:: Bioià {très répandu); Biôlà<br />

(Albertville, Beaufort, Queige, Marthod, Leschaux, Trévignin) ; Biolire


i6 BOUR-BUGR<br />

(vallée de Boëge. Gruffy) ; Biol au pi. Biu (Sainte-Foy) ; Biu (Aime) ; Biès<br />

(Bessans) ; Bi (Montricher). — Dans les bois de la plaine et <strong>des</strong> montagnes ;<br />

souvent cultivé dans les parcs.<br />

148. Bourrache officinale. Borrago officinalis L. — Syn. Bourrache ;<br />

vulg. Bourrache, Bouroche. = Boraçhe (répandu) ; Borâçhë (Thônes) ;<br />

Boroçhe (répandu) ; Boroçhë (Douvaine, Ballaison) ; Broché (Dingy-Par-<br />

melan) ; PorafAe (Montricher); Boraste (Beaufon); Borostë (Çrest-Yoland).<br />

— Dans les jardins et autres lieux cultivés.<br />

149. Brize intermédiaire. Briza média L. — Vulg. Amourette <strong>des</strong> prés,<br />

Gramen tremblant, Tremblette (allusion à l'extrême mobilité de ses épilets<br />

<strong>qui</strong> sont agités par la moindre brise), Langue de femme (toujours en mou-<br />

vement). — Dans les pâturages et aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

150. Brome <strong>des</strong> seigles. Bromus secalinus L. — Vulg. Seiglin,<br />

Droué, Fétu. = Sâchenà (Beaufort). — Dans les moissons.<br />

151. Brunelle commune. Brunella vulgaris Mœnch. — Syn. Brunelle<br />

; vulg. Brunette, Prunelle, Charbonnière, Petite Consoude, Bon-<br />

nette, Herbe aux charpentiers. = Dromlyëtà (Leschaux). — Dans les prés et<br />

les bois, bords <strong>des</strong> chemins.<br />

152. Bruyère commune. Erica vulgaris L. — Syn. Bruyère; vulg.<br />

Bruyère, Pétrole. =z Bruïr'è (répandu) ;<br />

Bruiérë (Trévignin); iBr/rë (Gruffy,<br />

Leschaux, Albens, Beaufort) ; Bru (vallées de la Menoge, du Giffre et en<br />

Piémont !) ; Golê (çà et là) ; Ar^ëlïe (La Giettaz) ; Brouvirë (Chamonix) ;<br />

Nérou (Brizon). — Dans les bois découverts et lieux ari<strong>des</strong> <strong>des</strong> terrains<br />

siliceux.<br />

153. Bryone dioïque. Bryonia dioica Jacq. — Syn. Bryone; pharm.<br />

Bryonia, vitis alba ; vulg. Vigne blanche, Vigne du diable, Navet du<br />

diable, Navet galant, Feu ardent. Racine vierge, Ipécacuanha indigène,<br />

Ipécacuanha européen, Fausse Colo<strong>qui</strong>nte, on la nomme aussi Couleuvrée<br />

ou Colubrine, parcequ'elle rampe à la manière <strong>des</strong> serpents et s'entortille<br />

comme eux. -:; Courdà bâlârdà [Courge bâtarde] (répandu). La Bryone<br />

est une plante vénéneuse. — Elle pousse dans les haies.<br />

154. Bugle rampante. Ajuga reptans L. — Vulg. Petite Consoude,<br />

Consoude moyenne, Herbe de Saint-Laurent ; pharm. Bugula, Consolida<br />

média, Symphytum médium. — Dans les prairies humi<strong>des</strong>, aux bords <strong>des</strong><br />

chemins.<br />

155. Bugle faux-pin. A. chamœpytis Schreb. — Vulg. Ivette, Petite<br />

Ivette, Germandrée ivette. — Dans les champs pierreux.<br />

156. Buglosse d'Italie. Anchusa italica Retz. — Vulg, Bourrache bâ-<br />

tarde. Langue de 6œt// (allusion à la forme et à la ru<strong>des</strong>se de ses feuilles).<br />

— Dans les champs, surtout dans les moissons.<br />

157. Bugrane épineuse ou <strong>des</strong> champs. Ononis spinosa L.<br />

158. Bugrane rampante. O. repens L. — Ces deux espèces de Bugranes<br />

fle forment généralement, pour le public, qu'une seule espèce qu'il appelle<br />

Bugrane, Bougrane, Arrête-bœuf (leurs racines longues, résistantes et en-<br />

chevêtrées opposent une grande résistance au passage de la charrue ; elles<br />

doivent presque tous leurs <strong>noms</strong> patois à cette particularité), Bougrande,<br />

Chaupoint, Tenon, Herbe aux ânes; pharm. Ononis, Anonis, Restabovis.<br />

.— Arétà-bu (répandu) ; Arétà-bweu (vallée de Beaufort) ; Arêtà-bou (environs<br />

de Chambéry) ; Rêtà-bu (çà et là en Chablais) ; Ari-bu (Thônes) ; Rêdbu<br />

(Dingy-Parmelan) ; Rid-bu (Gruffy) ; Réd-bou (Montricher) ; Rannà-bu<br />

[éreinte-bœuf] (bas Chablais et vallée de Boëge) ; Rane-bu (Ballaison) ;


BUGR-CALA 17<br />

Rinnà-bu (environs de Genève) ; Tendron (Les Clefs). — Dans les champs<br />

stériles et les broussailles.<br />

159. Bugrane fétide. O. natrix Lam. — Vulg. Bugrane janne, Coque-<br />

sigrue. — Dans les terrains arri<strong>des</strong> et les graviers <strong>des</strong> torrents.<br />

160. Buis toujours vert. Buxus sempervirens L. — Vulg. Buis, Buis<br />

bénit, Bois bénit, c'est l'arbuste <strong>qui</strong> nous fournit le rameau vert que bénit<br />

l'Eglise le dimanche <strong>des</strong> Rameaux ou de Pâques fleuries. = Râmô (très<br />

répandu) ; Ranpâré (répandu) ; Ranpô (Albertville, Leschaux) ; Biô (Gruffy) ;<br />

Bwi (Albens) ; Bûi (Beaufort). — Dans les rocailles et sur les collines cal-<br />

caires ari<strong>des</strong> ; cultivé dans presque tous les jardins.<br />

161. Bulbocode printanier. Bulbocodium vernum L. — Syn. Col-<br />

chique de printemps ;<br />

vulg. Safran rouge, Safran purpurin. — Cette<br />

gracieuse messagère du printemps vient dans les prairies <strong>des</strong> montagnes et<br />

sur les collines ari<strong>des</strong> de la plaine ; elle est fréquemment cultivée dans les<br />

jardins.<br />

162. Bunias fausse roquette. Bunias erucago L. — Vulg. Masse de<br />

bedeau, Bedeau, Sanves, fém. pi., v. Moutarde. = Barrô-\dône [du bas latin<br />

barratus, rayé] (vallée de Beaufort). — Plante adventive <strong>des</strong> régions méri-<br />

dionales, apparaissant fréquemment dans les moissons de la Savoie.<br />

463. Bunion terre-noix. Bunium bulbocastaneum L. — Vulg. Terre-<br />

noix, Noix de terre. Châtaigne de terre, Gernotte, Suron. = f Linsolet<br />

(Maurienne et Tarentaise) ; Favôtà (Beaufort). — Dans les champs cultivés.<br />

164. Buplèvre à feuilles arrondies. Bupleurum rotundifolium<br />

L. — Vulg. Perce-feuille, Oreille de lièvre, Bec de lièvre. — Dans les<br />

champs cultivés.<br />

165. Buplèvre à feuilles arquées. B. falcatum L. — Vulg. Buplèvre<br />

<strong>des</strong> haies. Herbe dorée (allusion à la couleur de ses fleurs). — Dans les<br />

haies et les buissons <strong>des</strong> coteaux secs.<br />

166. Butome ombelle. Butomus umbellatus L. — Vulg. Jonc-fleuri.<br />

Belle plante aquatique. — Sert à orner les gran<strong>des</strong> pièces d'eau.<br />

168. Cacalie velue. Cacalia albifrons L. — Syn. Cacalie pétasite,<br />

Adénostyle velue ; vulg. Pétasite <strong>des</strong> Alpes, Pas de cheval. — Dans les<br />

bois frais <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

169. Calament <strong>des</strong> Alpes. Calamentha alpina Lam. — Syn. Thym<br />

<strong>des</strong> Alpes. — Té de montanïë (Chamonix). — Dans les rocailles <strong>des</strong> hautes<br />

montagnes.<br />

170. Calament à gran<strong>des</strong> fleurs. C. grandiflora Mœnch. — Syn.<br />

Thym à gran<strong>des</strong> fleurs, Mélisse à gran<strong>des</strong> fleurs. = f Calamandrie<br />

(répandu) ; Mélise sôva\de (Beaufort) ; Chartreuse bâtarde (La Clusaz). —<br />

Dans les lieux frais et couverts <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

171. Calament officinal. C. officinalis Mœnch. — Syn. Thym calament,<br />

Mélisse calament ; pharm. Calamenthœ montanœ herba ; vulg,


i8 CALA-CAMP<br />

Calament de montagne, Baume, Baume sauvage. — Calaman (Beauforl) ;<br />

Mênià dé bwë (Crest-Voland). — Bois, taillis, coteaux herbeux.<br />

172. Calament ascendant. C. ascendens Jord. = Flèron (Beaufort).<br />

— Lieux secs et pierreux.<br />

173. Calament népète. C. nepeta Clairv. — Vulg. Petit Calament.<br />

— Lieux secs, bords <strong>des</strong> chemins.<br />

174. Calebasse commune. Lagenaria vulgaris Sor. — Vulg. Gourde,<br />

Gourde <strong>des</strong> pèlerins, Calebasse, Courge-bouteille. = Cœurdà ou Keurdà<br />

botlirë, Keurdà et Courdà botoliire [Courge bouteille] (répandu). —<br />

Cultivée.<br />

175. Camarine à fruits noirs. Empetrum nigrum L. — Vulg. Cama-<br />

rigne noire, Bruyère de fuontagne, Myrtille d'Alpins. Les Alpins, dont il<br />

est ici question, ne sont point ces braves chasseurs alpins <strong>qui</strong> veillent avec<br />

tant d'entrain à la défense de nos belles Alpes, ce sont deux sortes de charmants<br />

oiseaux <strong>qui</strong> habitent les hautes montagnes du F^aucigny, de la Mau-<br />

rienne et de la Tarentaise : la Fringille niverolle ou Pinson <strong>des</strong> neiges,<br />

Fringilla nivalis Vieil. tiVAccenteur <strong>des</strong> Alpes, Accentor alpinusWe\\.\\s<br />

sont généralement connus sous le nom d'Alpins. Leur nourriture est à peu<br />

près la même : insectes, boutons de fleurs, bourgeons d'arbustes et fruits<br />

divers, notamment baies de la Camarine dont ils sont friands. — Cette<br />

petite plante croît dans les lieux humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

176. Cameline cultivée. Camelina sativa Crantz. — Vulg. Cameline,<br />

Rougebé, Sésame bâtard. Sésame d' Allemagne, Camomen. — Cultivée çà et<br />

là pour ses graines oléagineuses.<br />

177. Camomille <strong>des</strong> champs. Anthémis arvensis L.— Vulg. Amarelle,<br />

Œil de vache. = Marouie (Beaufort). — Dans les champs, les moissons.<br />

178. Camomille puante. A. cotula L. — Vulg. Maroute, Amourache,<br />

Anthémide puante. Camomille <strong>des</strong> chiens, Bouillot. — Dans les moissons.<br />

179. Camomille noble. A. nobilis L. — Syn. Camomille ; vulg.<br />

Camomille romaijie. Camomille odorante. Anthémis odorante. — Cultivée<br />

dans tous les jardins pharmaceutiques.<br />

180. Campanule carillon. Campanula médium L. — Vulg. Carillon,<br />

Violette de Marie. — Cultivée dans les parterres et les jardins paysagers.<br />

181. Campanule à feuilles de pêcher. C. persicifolia L. — Vulg.<br />

Campanule <strong>des</strong> jardins, Cloche. — Dans les clairières <strong>des</strong> bois. Cultivée<br />

à fleurs doubles dans les jardins.<br />

182. Campanule gantelée. C. trachelium L. — Vulg. Herbe aux tra-<br />

chées, Gant de Notre-Dame. — Dans les bois peu couverts. Cultivée dans<br />

les parterres.<br />

183. Campanule pyramidale. C. pyramidalis L. — Vulg. Pyrami-<br />

dale. — Cultivée dans les jardins d'agrément.<br />

184. Campanule raiponce. C. rapunculus L. — Vulg. Bâton de Saint-<br />

Jacques; pharm. Rapunculus esculus. = Mri^oula, Mris^oulê (vallée de<br />

Beaufort, d'après Bugand, cité par M. Chabert). Bugand n'aurait-il pas pris<br />

la Raiponce en épi pour cette Campanule ? Ce <strong>qui</strong> nous le ferait supposer<br />

c'est la ressemblance <strong>des</strong> <strong>noms</strong> donnés à ces deux espèces. V. Raiponce.<br />

— Cette Campanule dont on mange les racines <strong>qui</strong> ressemblent à de petites<br />

raves, croît dans les haies et les bois. Ces Campanules et les douze autres<br />

espèces que nous possédons en Savoie sont généralement connues sous le<br />

nom de Campannc ; celles <strong>qui</strong> sont cultivées se nomment Campanne dé<br />

corti et celles <strong>des</strong> bois, Campanne dé bwë.


CAPS-CÉLO 19<br />

185. Capselle bourse à pasteur. Capsella bursa-pastoris Mœnch. —<br />

Vulg. Bourse à pasteur, Mollette de berger, Tabouret, Millejleur, Bour-<br />


20 CENT-CERI<br />

crête de coq, Crête de coq, Passe-velours. = Crétâ de polë (répandu). —<br />

Fréquemment cultivée dans les parterres.<br />

197. Centaurée bluet ou bleuet. Centaurea cyanus L. — Vulg. Bluet,<br />

Bleuet, Barbeau, Aubifoin, Casse-lunettes, Fleurs <strong>des</strong> graities, c'est-à-dire<br />

[Fleur <strong>des</strong> moissons]. =r Bloué (La Forclaz) ; Bleuhé (Trévignin) ; Bluhé<br />

(répandu) ; Blav'éclà (Montricher) ; Boq'é blu (Crest-Voland, GruflFy, Balmede-Sillingy).<br />

— Très commune dans les moissons.<br />

198. Centaurée chausse-trappe. C. calcitrapa L. — Vulg. Chausse-<br />

trappe, Chardon étoile. Relâche. — Dans les lieux stériles, aux bords <strong>des</strong><br />

chemins.<br />

199. Centaurée jacée. C. jacea L. — Vulg. Jacée <strong>des</strong> prés. Tête de<br />

moineau. — Dans les prés^ sur la lisière <strong>des</strong> bois.<br />

200. Centaurée de montagne. C. montana L. — Vulg. Bluet vivace,<br />

Grand Bluet, Jacée de montagne. = Chardon bleu (les Collets, sur Thorens)<br />

; Son-Piêrô (Montmin). — Dans les prés <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

201. Centranthe rouge. Centranthus ruber D. C. — Vulg. Cen-<br />

tranthe <strong>des</strong> jardins, Valériane rouge, Barbe de Jupiter. — Cultivé dans les<br />

parterres.<br />

202. Céraiste cotonneux. Cerastium tomentosum L. — Vulg. Argen-<br />

tine, Corbeille d'argent. Oreille de souris. — Fréquemment cultivé dans les<br />

jardins et sur les cimetières.<br />

203. Cercis gaînier. Cercis siliquastrum L. — Vulg. Gainier, Arbre<br />

de Judée. — Arbre de moyenne grandeur cultivé dans les parcs et les bos-<br />

quets.<br />

204. Cerfeuil cultivé. Chcerophyllum sativum C. Bauh. — Syn. Anthrisque<br />

cerfeuil ; vulg. Cerfeuil. = Çharfoliê (répandu) ; Çherfolïë<br />

(vallée du Biot) ; SarfolTé (Mieussy) ; FarfolTè (répandu) ; Farfivé (Thônes,<br />

(jruffy) ; Farfivi (Leschaux) ; Star/un (Albertville) ; Starfolïe (Beaufort) ;<br />

Çarfoliè (Aime) ; Ccrfolïèt (Montricher) ; Çarfivà (Annecy) ; Çarfwê et<br />

Çarfwé ( Albens, Aix-les-Bains) ; Çharfivê (Trévignin) . — Cultivé dans tous les<br />

jardins potagers. Il en existe une jolie variété à feuilles frisées, c'est le Cer-<br />

Jeuil frisé ou double, le Farfolié frejà, Farfivé frijà, etc. — On le cultive<br />

pour garnitures dans beaucoup de jardins potagers.<br />

205. Cerfeuil enivrant ou penché. C. temulum L. — Vulg. Cerfeuil<br />

tacheté. Ce cerfeuil est une plante narcotique, produisant l'ivresse ; de là<br />

son nom de Cerfeuil enivrant. — Croît au pied <strong>des</strong> vieux murs, dans les<br />

champs et les haies.<br />

206. Cerfeuil ciguë. C. cicutaria Vill. — Vulg. Cerfeuil <strong>des</strong> ruisseaux.<br />

= Franiélà, Franièlë (vallée de Beaufort). — Prairies et bois humi<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> montagnes.<br />

Cerisier. — Nous avons en Savoie deux catégories de Cerisiers : les Ceri-<br />

siers à fleurs fasciculées et les Cerisiers à fleurs en grappes. = Les Ceri-<br />

siers de la première catégorie <strong>qui</strong> ne soni pas greffes portent en général <strong>des</strong><br />

<strong>noms</strong> <strong>qui</strong> viennent évidemment du mot latin Cerasus. Voici ceux que nous<br />

avons pu recueillir : Cerijé (Beaufort^ Ugines) ; Cerijê (Tarentaise) ; Stresi<br />

(Megève); Frêsi (Thànes, Leschaux, Saint-Germain-sur-Talloires) ; Fresi<br />

(bas Chablais, vallées de Boëge et de Bellevaux) ;<br />

Fresê (cantons d'Evian et<br />

d'Abondance). Les <strong>noms</strong> suivants désignent généralement les Cerisiers<br />

greffés : Grèfni et Gréfni (répandus) ; Grêfni (Montmin) ; Grêfnïi (An-<br />

necy, Thônes) ; Grafnic (Albertville) ; Grafëni (Massongy) ; Grafeni (Bal-<br />

l^ison); Guéfnïi (Trévignin). On est loin d'établir partout celte distinction.


CERISIERS<br />

Ainsi, à Thônes, Grêfnii, et dans la vallée de Boëge, Grèfni (sur la rive<br />

droite de la Menoge) et Fresi (sur la rive gauche), se disent de toutes sortes<br />

de Cerisiers, sauvages ou greffés. Le fruit <strong>des</strong> Cerisiers francs ou sauvages<br />

s'appelle : Cerise (très répandu) ; Cërije (vallée de Beaufort, Ugines) ; Cerisà<br />

(Saint-Jean-de-Maurienne) ; Çhrijhë (Moûtiers) ; Chrije (Granier) ; Èchrijë<br />

(Montagny en Tarentaise) ; Strise (Megève) ; Frise (vallée de Boëge) ; Frisé<br />

(Annecy, Albens) ; Frije (Conflans, Montricher) ; Frisa (Gruffy, Balme-de-<br />

Sillingy). Le fruit <strong>des</strong> Cerisiers greffés porte les <strong>noms</strong> de : Grafion (Cha-<br />

blais) ; Grêfion (Annecy, Thônes, St-Jean-de-Maurienne) ; Grèfion (vallée<br />

de Boëge et vallée inférieure de l'Arve) ; Gréfion (Samoëns, Gruffy); Guêfion<br />

(Trévignin) ; Guéfion (Chambéry, Aime) La remarque faite plus haut au<br />

sujet <strong>des</strong> <strong>noms</strong> <strong>des</strong> Cerisiers, s'applique aux <strong>noms</strong> <strong>des</strong> Cerises. De nom-<br />

breuses localités n'ont qu'un même nom pour désigner les cerises sauvages<br />

et les cerises greffées. Voici maintenant les <strong>noms</strong> <strong>des</strong> Cerisiers qu'on trouve<br />

en Savoie. Cerisiers appartenant à la première catégories :<br />

207. Cerisier big-arreautier. Cerasus duracina D C. - Vulg. Bigar-<br />

reautier. Ses fruits, qu'on nomme bigarreaux, sont gros, noirs, sucrés,<br />

croquants, facilement véreux. = Bigarra (très répandu). — Fréquemment<br />

cultivé.<br />

208. Cerisier guignier. C. juliana D. C. — Vulg. Guignier. C'est le<br />

Cerisier proprement dit et le plus répandu. Ses fruits, sucrés et succulents,<br />

se nomment ^î//^?2e5. = Guinie (répandu). — Fréquemment cultivé.<br />

209. Cerisier griottier. C. vulgaris C. et G. — Vulg. Griottier. =<br />

Griotti (répandu) ; Guëriotà (Annecy). Son fruit, la griotte, est acidulé,<br />

rouge ou noir ; Griottà (répandu) ; Guëriotà (Annecy) ; Guérioià (Montri-<br />

cher) ; Griotà, se dit à Gruffy, <strong>des</strong> cerises de moyenne grandeur, non aci<strong>des</strong>.<br />

— Cultivé.<br />

210. Cerisier merisier. C. avium D. C. — Vulg. Cerisier sauvage,<br />

Merisier, Cerisier <strong>des</strong> bois. Cerisier <strong>des</strong> oiseaux, Cerisier noir. = Mar-<br />

gali (répandu) ; Margalié (Crest-Voland). Cet arbre qu'on trouve fréquemment<br />

dans les bois, est le type de tous nos Cerisiers. Ses fruits se nomment :<br />

Mri^e (Thônes) ; Margalà (Annecy, Balme-de-Sillmgy, Crest-Voland) ;<br />

Margale (çà et là). Ils sont petits, noirs, rouges ou couleur de chair. Les<br />

oiseaux en sont friands.<br />

211. Cerisier tardif. C. semperflorens D. C. — Vulg. Cerisier de la<br />

Toussaint. — Arbre d'agrément <strong>qui</strong> se couvre de fleurs et de fruits durant<br />

toute la belle saison.<br />

Les Cerisiers de la seconde catégorie sont connus sous le nom de Ceri-<br />

siers-pruniers. Nous en avons deux espèces indigènes.<br />

212. Cerisier à grappes. C. padus D. C. — Vulg. Merisier à grappes,<br />

Laurier-putiet, Putiet, Bois puant. Flairant-bois, Flairanbois, Bois-joli<br />

(nom qu'il partage avec le Daphné mé^ereon) ; pharm. Cerasus racemosa.<br />

= Pouêtê, Pwëté, Pwétê (<strong>noms</strong> répandus) ; Poutâ (Chamonix) ; Armajhe<br />

(Montricher) ; Arma^de (vallée de Beaufort). — Dans les bois frais <strong>des</strong> ter-<br />

rains siliceux ; fréquemment cultivé dans les bosquets.<br />

213. Cerisier mahaleb. C. mahaleb D. C. — Vulg. Prunier odorant,<br />

Malaheb, Bois de Sainte-Lucie ; pharm. Cerasus amara. — Cet arbrisseau<br />

croît dans les haies, les terrains vagues et les bois <strong>des</strong> terrains calcaires ;<br />

les pépiniéristes le cultivent comme Sujet ou Porte-greffe <strong>des</strong> Cerisiers à<br />

fleurs doubles et lui donnent les <strong>noms</strong> de Quenot et de Cornereux.<br />

214. Cerisier laurier-cerise. C. lauro-cerasus D. C. — Vulg. Lau-<br />

2 1


2 2 CÈTÈ-CHAM<br />

riei'-cerise, Laurier de Trébi^onde, Laurier-amandier, Laurier-tartre,<br />

Laurier au lait, Laurelle. — Grand arbrisseau à feuilles persistantes et<br />

d'un beau vert, cultivé dans tous les jardins d'agrément ; toutes ses parties<br />

sont vénéneuses.<br />

Cétérach. V. Fougères.<br />

215. Chalef à feuilles étroites. Eleagnus angustifolius L. — Vulg.<br />

Chalef, Arbre du paradis, Arbre d'argent (son feuillage est argenté), Oli-<br />

vier de Bohème. — Cultivé dans les parcs et les jardins d'agrément.<br />

Champignons. — Sous cette rubrique, nous donnons les <strong>noms</strong> <strong>des</strong><br />

Champignons <strong>qui</strong>, en raison de leur volume ou de leurs formes, ont tou-<br />

jours attiré l'attention du public. Il ne sera donc pas question ici de ces<br />

petits champignons <strong>qui</strong> <strong>croissent</strong> sur le bois pourri, sur les feuilles mortes,<br />

etc. N'intéressant que les botanistes, ces humbles végétaux n'ont du reste<br />

pas reçu de <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>. = Lorsqu'on parle <strong>des</strong> Champignons en général,<br />

sans distinction de genres ni d'espèces, on les appelle : Çhanpamon<br />

(Mieussy) ; Boliè (vallée de Boëge) ; Bolê (vallée du Biot, Lullin, Thônes,<br />

Crest-Voland) ; Bolâ (Albertville, Beaufort, Gruflfy) ; Bolài (Albens) ; Bolét<br />

(Aime) ; fî/e (Leschaux) ; Gueux (Samoëns, Arâches, La Frasse) ; Pechestin<br />

[pisse-chien] (Hauteluce). La plupart de ces <strong>noms</strong> s'appliquent tout spécia-<br />

lement aux deux genres Bolet et Polypore.<br />

Pour nous faire comprendre de nos lecteurs, nous avons jugé indispen-<br />

sable de dresser le tableau suivant. Ce tableau fait connaître les genres <strong>des</strong><br />

Champignons. Reprenant ensuite ces genres par ordre alphabétique, nous<br />

citons les espèces <strong>qui</strong> ont reçu <strong>des</strong> <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>.<br />

— Champignon souterrain, sans racines. Truffe.<br />

1 . Champignon croissant sur terre ou sur <strong>des</strong> troncs d'arbres vivants. 2<br />

2. Champignon croissant sur terre 3<br />

— Champignon croissant sur les troncs d'arbres vivants i5<br />

3. Champignon muni d'un pédicule et d'un chapeau, celui-ci quel-<br />

quefois multiple 4<br />

— Champignon présentant un autre aspect, ramifié, globuleux, etc. . 16<br />

4. Face inférieure du chapeau garni de lamelles, ou de nervures, ou de<br />

tubes, ou de pointes 5<br />

— Face inférieure du chapeau ne présentant aucun de ces caractères . 20<br />

5. Face inférieure du chapeau garnie de lamelles 6<br />

— Face inférieure du chapeau garnie de tubes. Bolet.<br />

— Face inférieure du chapeau garnie de pointes. Hydne.<br />

6. Champignon enveloppé, dans son jeune âge, d'un volva (bourse) <strong>qui</strong><br />

laisse, en se déchirant, <strong>des</strong> traces au bas du pédicule et souvent<br />

sur le chapeau 7<br />

— Champignon dépourvu de volva 8<br />

7. Lamelles blanches ou jaunes. Amanite.<br />

— Lamelles d'abord d'un blanc rosé, devenant ensuite déliquescentes,<br />

c'est-à-dire se réduisant en eau. Coprin a chevelure.<br />

8. Pédicule muni d'un anneau ou d'une cortine (une cortine est un<br />

anneau formé d'un ensemble de filaments grêles^ souvent fugaces) . g<br />

— Pédicule nu, c'est-à-dire sans anneau ni cortine 12<br />

g. Anneau généralement bien développé, formant une véritable membrane<br />

(peu prononcé et très fugace dans la Psalliote <strong>des</strong> prés). . 10<br />

— Une cortine (v. accolade 8), lamelles de couleurs variées et chan-<br />

geantes. CORTINAIBE.


CHAMPIGNONS 2 3<br />

10. Lamelles blanches ou à peine jaunâtres ii<br />

— Lamelles d'abord rosées ou d'un violet tendre, puis devenant d'un<br />

pourpre foncé. Psalliote.<br />

11. Chapeau se séparant facilement du pédicule, lamelles libres, c'est-à-<br />

dire n'adhérant pas au pédicule. Lépiote.<br />

— Chapeau difficile à séparer du pédicule, lamelles adhérant au pédi-<br />

cule. Armillaire.<br />

12. Champignon donnant, quand on le brise, un lait blanc ou coloré.<br />

Lactaire.<br />

— Champignon ne donnant pas de lait lorsqu'on l'entame i3<br />

i3. Pédicule cassant, chapeau non recourbé en <strong>des</strong>sous. Russule.<br />

— Pédicule non cassant, chapeau recourbé en <strong>des</strong>sous lorsqu'il est<br />

jeune. Tricholome.<br />

14. Chapeau à bords plus ou moins frangés mais assez régulier dans<br />

son contour. Chanterelle.<br />

— Chapeau ouvert d'un côté et très développé de l'autre, souvent<br />

multiple et rameux. Craterelle.<br />

i5. Tubes de la face inférieure du chapeau réunis entre eux. Polypore.<br />

— Tubes de la face inférieure du chapeau séparés les uns <strong>des</strong> autres.<br />

Fistuline.<br />

16. Champignon très ramifié ou en massue. Clavaire.<br />

— Champignon globuleux, ou ovoïde, ou étoile 17<br />

17. Champignon n'ayant qu'une enveloppe 18<br />

— Champignon présentant deux enveloppes, l'externe ayant la forme<br />

d'une étoile. Géaster.<br />

18. Enveloppe épaisse, dure, fermée de toutes parts, pas de pédicule.<br />

Scléroderme.<br />

— Enveloppe à peau mince, renfermant, lorsque le champignon est<br />

mûr, une fine poussière <strong>qui</strong> s'en va par la pression 19<br />

19. Champignon en forme de toupie dont le volume ne dépasse pas<br />

celui d'une grosse poire. Lycoperdon.<br />

— Champignon globuleux dont la grosseur atteint celle d'une tête<br />

d'enfant. Boviste.<br />

20. Chapeau conique, creux, couvert à sa surface de nombreux alvéoles<br />

polygones et anastomosés. Morille.<br />

— Chapeau membraneux, diversement plissé, dépourvu d'alvéoles.<br />

Helvelle.<br />

Agaric. — Autrefois on appelait Agarics tous les champignons dont le<br />

chapeau est doublé de lamelles à la face inférieure. Les Mycologues modernes<br />

en ont fait un grand nombre de genres. Voir ci-après Amanite, Armil-<br />

laire, Coprin, Lactaire, Lépiote, Psalliote, Tricholome.<br />

216. Amanite orangée. Amanita aurantiaca Pers. — Syn. Agaric<br />

oronge, Agaric <strong>des</strong> Césars ; vulg. Oronge, Dorade, Agaric royal,<br />

Champignon <strong>des</strong> Césars. = Orange (Bonne, Lucinges, Fillinges, St-Andrésur-Boëge).<br />

L'Oronge est le plus beau et le meilleur de tous les champi-<br />

gnons. — Vient dans les bois peu couverts et bien exposés au soleil.<br />

217. Amanite fausse-oronge. A. muscaria Pers. — Syn. Agaric<br />

moucheté; Agaric mouche; vulg. Fausse-Oronge. La Fausse-Oronge est un<br />

de nos plus beaux champignons ; malheureusement elle est vénéneuse ainsi<br />

que ses deux variétés. Le chapeau de la Fausse-Oronge type est couvert de<br />

taches blanches ;<br />

dans la première de ses variétés les taches sont d'une cou-


24<br />

CHAMPIGNONS<br />

leur dorée ou citrine; dans la seconde, le chapeau est entièrement dépourvu<br />

de taches. C'est cette dernière variété <strong>qui</strong> occasionne le plus grand nombre<br />

d'empoisonnements à cause de sa ressemblance avec la vraie Oronge <strong>qui</strong>,<br />

elle aussi, est sans taches. On ne les confondra jamais si l'on fait attention<br />

que le pédicule et les lamelles sont jaunes dans la vraie Oronge et blancs<br />

dans la fausse et ses deux variétés. — Croît abondamment dans tous les<br />

bois peu humi<strong>des</strong>.<br />

218. Armillaire robuste. Armillaria robusta A et S. — Syn. Agaric<br />

robuste. = Boulet (St-André-sur-Boëge) (allusion à la forme de son pédi-<br />

cule <strong>qui</strong> est renflé au milieu et pointu à la base). — Dans les bois de sapins<br />

et de hêtres. Comestible mais de médiocre qualité.<br />

219. Bolet bronzé. Boletus aereus Bull. — Vulg. Cep ou Cèpe bronzé,<br />

Cèpe noir. Cèpe à tête noire, Gendarme noir. — Nëgrô (St-André-sur-<br />

Boëge). — Dans les bois peu couverts et bien exposés, parmi les bruyères.<br />

Champignon très recherché.<br />

220. Bolet comestible. B. edulis Bull. — Vulg. Bolet, Cep, Cèpe,<br />

Girolle, Potiron, Bruguet. Voir au mot Champignons les <strong>noms</strong> que l'on<br />

donne, dans certaines localités, à toutes les espèces de Bolets. — Dans les<br />

bois peu couverts de sapins, de chênes, de châtaigniers, etc. C'est un de nos<br />

meilleurs champignons.<br />

221. Bolet rude. B. asper Bull. — Vulg. Roussille. — Paraplu (Saint-<br />

André-sur-Boëge). — Dans les bois. Comestible, mais de médiocre qualité.<br />

222. Chanterelle comestible. Cantharellus cibarius Fries. — Syn.<br />

Chanterelle ; vulg. Chevrette, Câlinasse, Oreille de lièvre. Manne<br />

terrestre, Jaunelet, Mousseline, Virole. = Lou jhônô [les jaunes] (vallée<br />

de Boëge) ; Çhantrëllà (Annecy et les environs). — Dans les bois parmi la<br />

mousse. Espèce comestible très estimée.<br />

224. Clavaire coralloïde. Clavaria coralloi<strong>des</strong> L. — Vulg. Tripette,<br />

Chevaline, Menotte, Buisson, Balai, Ganteline, Barbe de capucin. Pied<br />

de coq, Bou<strong>qui</strong>mbarde. = Carmaniûlà (vallée de Boëge). — Dans les bois<br />

bien ombragés, surtout dans les bois de sapins. Espèce comestible mais peu<br />

estimée.<br />

225. Clavaire en pilon. C. pistillaris L. — Vulg. Massue (champignon<br />

réduit à un simple tronc, épais et arrondi au sommet en forme de<br />

massue). — Dans les bois de hautes futaies. Rare en Savoie. Comestible.<br />

226. Coprin à chevelure. Coprinus comatus FI. dan. — Syn. Agaric<br />

déliquescent. = Le Cofô [le sale] (répandu) (allusion au li<strong>qui</strong>de noire<br />

comme de l'encre que répandent son chapeau et ses lamelles lorsqu'il est<br />

vieux). Ce champignon est remarquable par son chapeau en forme de cloche<br />

et couvert de grosses écailles. Il est comestible lorsqu'il est jeune. — On le<br />

trouve sur les pelouses au bord <strong>des</strong> routes.<br />

227. Cortinaire violet. Cortinarius violaceus Fries. — Syn. Agaric<br />

violet, Agaric aranéux ; vulg. Le Violacé. — Dans les bois, parmi<br />

les feuilles sèches. Comestible.<br />

228. Craterelle corne-d'abondance. Craterellus cornucupioi<strong>des</strong><br />

L. — Vulg. Corne d'abondance. Trompette <strong>des</strong> morts (allusion à la forme<br />

de son chapeau <strong>qui</strong> est mince et en entonnoir ; son pied est creux, ce <strong>qui</strong><br />

achève de lui donner l'aspect d'une trompette. — Dans les bois peu cou-<br />

verts. Comestible, recommandé comme condiment à l'instar <strong>des</strong> Truffes<br />

dont il a le goût.<br />

229. Craterelle en massue. C clavatus Pcrs. — OrHe de pivêr YovQxWe


CHAMPIGNONS 2 5<br />

de porc] (son chapeau ouvert d'un cùié ei très développé de l'autre lui<br />

donne assez la forme d'une oreille de porc) (La Roche, St-Sixt, St-Laurent,<br />

Contamine-sur-Arve). — Dans les bois un peu humi<strong>des</strong>. Comestible, mais<br />

d'assez médiocre qualité.<br />

230. Fistuline hépatique. Fistulina hépatica Hud. — Vulg. Langue<br />

de bœuf, Foie de bœuf, Glu de chêne. = Oriïe ^'a»d (Contamine-sur-<br />

Arve). — Ce singulier champignon croît au ras de terre, sur les troncs de<br />

chênes. Sa chair est rouge et veinée comme celle de la betterave. Il est<br />

comestible.<br />

231. Géaster hygrométrique. Geaster hygrometricus Pers. — Vulg.<br />

Etoile de terre (son enveloppe extérieure s'ouvre en 6 ou 8 valves <strong>qui</strong> se<br />

courbent à l'extérieur quand le temps est sec et s'infléchissent de nouveau<br />

vers l'intérieur quand le temps est humide). — Ce curieux champignon<br />

croît dans les bois peu couverts. Il est rare en Savoie.<br />

232. Helvelle en mitre. Helvella mitra L. — Vulg. Mitre d'évêque<br />

(la forme de son chapeau est celle d'une mitre ou d'un croissant). — Dans<br />

les taillis, sur les talus herbeux. Champignon comeslible, aussi bon que la<br />

Morille.<br />

233. Hydne sinué. Hydnum repandum L. — Vulg. Pied de mouton,<br />

Chevrotine, Chamois, Hérisson (allusion aux pointes <strong>qui</strong> garnissent la face<br />

inférieure de son chapeau). — Dans les bois peu ombragés, parmi la mousse<br />

et la bruyère. Comestible.<br />

234. Hydne écailleux. H. squamosum Bull. —Vulg. Hérisson faupe.<br />

— Dans les bois de sapins peu couverts. Espèce comestible mais trop gros-<br />

sière pour être recherchée.<br />

235. Lactaire délicieux. Lactarius déliciosus L. — Syn. Agaric<br />

délicieux; vulg. Sai}guin, Vache rouge, Pinet. Pinié (il doit ces deux<br />

derniers <strong>noms</strong> à son habitat, ne venant guère que dans les forêts de pins ;<br />

son lait, <strong>qui</strong> est d'un rouge de brique, lui a valu le nom de Vache rouge).<br />

— Cette espèce est comestible, mais elle est peu recherchée en Savoie.<br />

236. Lactaire poivré. L. piperatus Scop. — Syn. Agaric poivré ;<br />

vulg. Vache blanche (allusion au lait blanc qu'il répand abondamment<br />

lorsqu'on l'entame). — Très commun dans nos bois. Comestible d'après<br />

certains auteurs, suspect d'après d'autres.<br />

237. Lépiote élevée. Lepiota procera Scop. — Syn. Agaric élevé ;<br />

vulg. Columelle, Couleuvrée, Grisette, Parasol, Potiron à bague (ce der-<br />

nier nom lui vient de ce que son pédicule est muni d'un anneau tnobile).<br />

— Ce beau champignon croît dans les bois peu couverts et dans les terrains<br />

sablonneux. Espèce comestible recherchée.<br />

238. Lycoperdon en forme de poire. Lycoperdon piriforme Se h.<br />

— Vulg. Vesseloup ou Vesse de loup. = P'è de leù (répandu) ; Pé d'iàô<br />

(Saint-Paul); Pë de lao (vallée du Biot) ; Vëssà d' làû (Albens, Gruffy,<br />

Thônes, Crest-Voland) ; Vëssà de làïi (Trévignin); Pissé de tsin (Bessans);<br />

Turùh (Aime) ; Femë (allusion au nuage de fumée <strong>qui</strong> s'échappe du champignon<br />

lorsqu'on le presse à sa maturité (Beaufort). — Sur les pelouses et<br />

dans les clairières <strong>des</strong> bois.<br />

239. Morille comestible. Morchella esculenta Pers. — Syn. Morille<br />

commune, Morille ; vulg. Sponginiole (allusion à la forme du chapeau<br />

de ce champignon <strong>qui</strong> ressemble à une petite éponge montée sur un pied).<br />

= Morlïe (répandu) ; Mêrlië (Moùtiers) ; Mrlia (vallée de Boëge) ; Çhanpanion<br />

(Aime). Os <strong>noms</strong> s'appliquent à toutes les espèces de Morilles. —<br />

[Suppl. à la Rci>. sai'., iÇ)ob] IFlore Constamin et Gave] — ."5


26 CHAMPIGNONS<br />

Croît dans les bois découverts, dans les vergers^ le long <strong>des</strong> haies et généralement<br />

dans tous les endroits où il y a <strong>des</strong> feuilles en décomposition.<br />

Champignon comestible très délicat.<br />

240. Polypore amadouvier. Polyporus fomentarius Fries. — Syn.<br />

Agaric amadouvier, Bolet amadouvier ; vulg. Amadoui'ier, Agaric<br />

<strong>des</strong> chirurgiens, Agaric de chêne. Voir au mot Champignons les <strong>noms</strong> que<br />

l'on donne, dans certaines localités, à toutes les espèces de Polypores. —<br />

Croît sur les troncs du chêne, du pommier, du noyer, etc.<br />

On emploie ce champignon à la fabrication de l'amadou. Pour cela, on<br />

enlève avec un instrument tranchant les couches ligneuses et l'on divise la<br />

partie spongieuse en plaques minces. Ces plaques sont d'abord fortement<br />

battues avec un maillet pour les rendre douces et souples et ensuite sou-<br />

mises à l'ébullition. On a alors VAmadou <strong>des</strong> chirurgiens <strong>qui</strong> sert à arrêter<br />

les hémorragies. Pour les rendre inflammables, on les fait bouillir ou macé-<br />

rer dans une dissolution de salpêtre. On a alors VAmadou proprement dit<br />

dont tout le monde connaît l'usage.<br />

241. Polypore alluma-feu ou garde-feu. P. igniarius L. — Vulg.<br />

Garde-feu (on s'en sert dans la campagne pour garder le feu toute la nuit).<br />

— Sur les troncs <strong>des</strong> vieux arbres.<br />

242. Polypore en bouquet. P. frondosus FI. dan. — Vulg. Couveuse,<br />

Poule <strong>des</strong> bjis (allusion à la dimension parfois énorme de ce champignon<br />

<strong>qui</strong> est formé d'une quantité de chapeaux assez semblables à <strong>des</strong> feuilles<br />

de chicorée). — Croît au pied <strong>des</strong> vieux chênes. Comestible lorsqu'il est<br />

jeune.<br />

243. Polypore officinal. P. officinalis Vill. — Syn. Agaric du mé-<br />

vulg. Agaric blanc, Agaric mâle. Agaric purga-<br />

lèze, Bolet du mélèze ;<br />

tif. Agaric <strong>des</strong> inédecins. — Croît sur les troncs <strong>des</strong> vieux mélèzes. Purgatif<br />

violent <strong>qui</strong> n'est plus guère en usage que dans la médecine vétérinaire.<br />

244. Psalliote <strong>des</strong> champ. Psalliota campestris L. — Syn. Agaric<br />

<strong>des</strong> champs, Agaric comestible ; vulg. Agaric de couche, Champignon<br />

de couche. - Croît dans les pâturages, les jardins, etc. C'est un de nos<br />

meilleurs champignons. On le cultive sur couche dans toute l'Europe.<br />

245. Psalliote <strong>des</strong> jachères. P. arvensis Sch. — Vulg. Champignon<br />

<strong>des</strong> bruyères. Boule de neige. — Croît dans les clairières <strong>des</strong> bois, dans les<br />

bruyères, dans les champs et les prés. Excellente espèce, voisine du Cham-<br />

pignon de couche.<br />

246. Psalliote <strong>des</strong> prés. P. pratensis de Quélet. — Syn. Agaric <strong>des</strong><br />

prés; vulg. Boule de neige <strong>des</strong> prés. — Croît dans les clairières herbeuses<br />

<strong>des</strong> bois, dans les pâturages et surtout dans les prés oii paissent les che-<br />

vaux. Son collier est peu marqué et très fugace. Comestible.<br />

247. Russule verdoyante. Russula virescens Sch. — Syn. Agaric<br />

verdoyant ; vulg. Pa/omet, Verdetle. — Croît dans les bois peu couverts.<br />

Comestible.<br />

248. — Scléroderme veiné. Scleroderma venosum Boud. — Vulg.<br />

Grelot (allusion à sa forme). — Dans les bois peu couverts.<br />

249. Tricholome de la Saint- Georges. Tricholoma Georgii Fr. —<br />

Syn. Agaric mousseron ;<br />

vulg. Mousseron, Mousseron blanc, Mousseron<br />

<strong>des</strong> bois. Mousseron de la Saint-Georges (2 3 avril) (allusion à l'époque oïi<br />

ce champignon commence à pousser). — Dans les prés montagneux, dans<br />

les bois peu couverts, sur les pelouses. Espèce comestible très estimée.<br />

250. TruflFe comestible. Tuber cibarium PhiII. — Triifà (Clermont,


CHAN-CnÉLI 27<br />

Bourdeau, Chindrieux). — Dans les forcis de chênes, de chûlaigniers, etc.,<br />

dans les endroits dégagés de broussailles et ombragés de grands arbres.<br />

Champignon très recherché.<br />

251. Truffe de chêne. T. dryophilum Tulasne. — Vulg. Truffe<br />

bâtarde. — Sur la lisière <strong>des</strong> bois ; aux Voirons, côté de St-André, Espèce<br />

indigeste, pouvant même occasionner de graves accidents.<br />

Chanterelle. V. Champignons.<br />

252. Chanvre cultivé. Cannabis sativa L. = Çhënon (très répandu);<br />

Çhenon (Massongy) ; Chenu (vallée du Biot) ; Çh'ènu (Samoëns) ; Chënëvô<br />

(Aime, Moûtiers) ; Çhënêvô (très répandu) ; Çhën'vô (Morzine) ; Çhenàvô<br />

(environs d'Annecy) ; Çhnëvô (Thônes, Leschaux) ; Çhenevà ( Villy-le-Bou-<br />

veret) ; S/t*;2ai'e (Albertville) ; S/e»e;'e (Albertville, Beaufort, Crest-Voland,<br />

Megève) ; Tsënëvô (Moûtiers). — Le chanvre est partout cultivé en Savoie.<br />

Nos cultivateurs conservent, pour la graine, autour de la Chènevière (-^ che-<br />

nevier, çhenevi, çhëncvi), une bordure de chanvre femelle qu'ils appellent<br />

chanvre mâle.<br />

253. Charagne fétide. Chara fœtida Braun. — Vulg. Charaigne,<br />

Herbe à récurer, Lustre d'eau. Ces <strong>noms</strong> s'appliquent à toutes les espèces<br />

de Charagnes. =1 Charétin (environs de Chambéry et d'Aix-les-Bains), —<br />

Dans les eaux tran<strong>qui</strong>lles, étangs, lacs.<br />

254. Chardon. Carduus Gartn. — Vulg. Herbe aux ânes. = Chardon<br />

(très répandu) ; Stardon (Beaufort, Ugines, Megève). — Ici, inutile de citer<br />

<strong>des</strong> espèces. De même que les Romains appelaient tous les chardons du<br />

nom de Carduus, ainsi nos campagnards n'ont que le mot Chardon ou<br />

Stardon pour désigner non seulement toutes les espèces de Chardons, mais<br />

encore les Cirées et même les Cardères. Tout le monde sait que le<br />

Chardonneret est friand <strong>des</strong> akènes (graines) <strong>des</strong> chardons. C'est à cette<br />

particularité que ce joli oiseau doit ses <strong>noms</strong> latin, français et patois. On<br />

l'appelle en effet Fringilla carduclis, Fringille chardonnet, Chardonneret<br />

et en patois, Cardinalin, Écardonniu.<br />

255. Charme commun. Carpinus betulus L. — Syn. Charme ; vulg.<br />

Charpenne. — Çhârmô (Thônes) ; Chêrponà (St-Jorioz) ; Chérpenà (Bal-<br />

laison) ; Çharpënà (Annecy, Rumilly) ; Çharponnâ (environs d'Ai.\-les-<br />

Bains) ; Starpenà (Albertville) Tous ces <strong>noms</strong>, sauf le premier, viennent<br />

évidemment du mot latin carpinus. — Dans les bois. Cultivé et taillé en<br />

tonnelles, en berceaux, etc., il prend le nom de Charmille.<br />

256. Châtaignier commun. Castanea vulgaris Lam. — Syn. Châ-<br />

taignier. :^ Çhatanii et Çhâtanii (répandu) ; Châtnii (Leschaux, Gruffy,<br />

Albens) Çhatênïire (Douvaine, ;<br />

(Montricher) ; Stâtenié (Beaufort).<br />

Ballaison) Çhâçhëniér et Çhahëniér<br />

;<br />

La châtaigne se nomme : Çhâtanie (très<br />

répandu) ; Çhatènie (Douvaine, Ballaison) ; Chatënle (Trévignin) Çhâtnïë<br />

;<br />

(Albens, (jruffy, Leschaux); Stâtanïê (Conflans) ; Tsâtanie (Moûtiers). La<br />

bogue, c'est-à-dire l'enveloppe piquante de la châtaigne s'appelle grëfon<br />

(Balme-de-Sillingy, Quintal, Leschaux) ; Grofon (Annecy, Albens, Sévrier);<br />

Pelliaie (Ballaison). — Le châtaignier forme de belles forêts dans nos deux<br />

départements. Il lui faut un sol siliceux et l'exposition nord.<br />

257. Chélidoine (grande). Chelidonium majus L. — Syn. Chélidoine<br />

; vulg. Eclaire, Grande Eclaire (son suc étendu d'eau est employé<br />

contre certaines ophthalmies). Herbe aux verrues. Herbe à rhirondelle<br />

(ses premières llcurs annoncent le retour de l'hirondelle). Felouque, Felo-


oR CHÉN-CHIC<br />

^^ène, Herbe dentaire, Felougne \ pharm. Chelidonium majiis, Chelidonia<br />

major^ Hirundinaria. — Flome (répandu): Flànà (Annemasse) ; Fëlome<br />

(Massongy) ; Cocouhà (Ballaison) ; Ceromue (Montricher) ; Frbà dé warwc<br />

[herbe aux verrues] (Thônes, Albens) ; Érbà de lé varwi (Beaufort) ; Êrbà<br />

de li j>ani>i {Trévïgnïn) ; Êrbà jhônà (canton de Saint-Julien). — Plante<br />

très commune sur les vieux murs.<br />

258. Chêne à fruits pédoncules. Quercus pedunculata Ehr. —<br />

Vulg. Chêne commun. Chêne à grappes, Chêne blanc, Gravelin. — Dans<br />

les forêts, aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

259. Chêne à fruits sessiles. Q. sessiliflora Sm. — Vulg. Chêne<br />

rouvre, Rouvre. — Dans les terrains rocailleux <strong>des</strong> basses montagnes. =<br />

Ces deux espèces de chênes <strong>qui</strong>, pour Linné, ne formaient qu'une seule<br />

espèce, le Quercus robur, n'ont également qu'un seul nom dans notre patois.<br />

On les appelle : Çhènô (répandu) ; Çhênnô (Thônes) ; Çhênô (répandu) ;<br />

Çhène (vallées du Biot et de Lullin) ; Çhênô (Annecy, Albens, Rumilly) ;<br />

Stênô et Stêne (Beaufort, Crest-Voland, Megève) ; Tséniô (Moûtiers) ;<br />

Çhânô (Montricher) ; Cânô (environs de Chambéry) ; Cânô (Aix-les-Bains).<br />

260. Chèvrefeuille. — Les Chèvrefeuilles forment deux groupes très<br />

distincts : les Périclymènes à tiges grimpantes et les Chamêcerisiers (ou<br />

mieux, par abréviation, Camérisiers) à tiges droites. Au premier groupe<br />

appartiennent les Chèvrefeuilles <strong>des</strong> jardins et d'Etrurie <strong>qui</strong> n'ont pas reçu<br />

de <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> et le suivant.<br />

261. Chèvrefeuille périclymène. Lonicera periclymenum L. —<br />

Vulg. Cran<strong>qui</strong>lier, Chèvrefeuille <strong>des</strong> bois ou <strong>des</strong> haies ; pharm. Caprifo-<br />

lium, Matrisylva. — Très commun dans les haies et dans les bois.<br />

Les Caméri\iers (faux Merisiers) comprennent les quatre espèces sui-<br />

vantes :<br />

262. Chèvrefeuille <strong>des</strong> Alpes. Lonicera alpigena L. — Vulg. Camé-<br />

risier <strong>des</strong> Alpes. — Dans les bois rocailleux <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

263. Chèvrefeuille à bois blanc. L. xylosteum L. — Vulg. Camé-<br />

risier <strong>des</strong> haies, Chèvrefeuille <strong>des</strong> buissons. = Bivë blan (vallée de Boëge);<br />

Bivë de rate (Lullin, Bellevaux) ; Bivë de rata (Ballaison, Douvaine). Cet<br />

arbrisseau forme <strong>des</strong> buissons épais et touffus, ce <strong>qui</strong> le fait rechercher par<br />

les petits oiseaux pour y construire leurs nids. Il est également recherché,<br />

dans le même but, par le Muscardin ou Casse-noisettes, Myoxus avellanarius,<br />

intéressant petit Rongeur, connu dans certaines localités sous le nom<br />

de Souris <strong>des</strong> bois. De là le nom de Bwë de rata donné à cet arbrisseau. [<br />

Très commun dans les haies et les bois.<br />

264. Chèvrefeuille à fruits bleus. L. cœrulea L. — Vulg. Camérisier<br />

<strong>des</strong> montagnes. — Dans les bois <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

265. Chèvrefeuille à fruits noirs. L. nigra L. — Vulg. Camérisier<br />

noir. — Belladone! (les Collets, sur Thorens), (ne ressemble à la Belladone<br />

que par la couleur de ses baies <strong>qui</strong> sont d'un noir luisant). — Dans les bois<br />

rocailleux <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

266. Chicorée endive. Cicorium endivia L. — Vulg. Chicorée<br />

blanche^ Endive. = On en dislingue deux variétés : la Chicorée à larges<br />

feuilles appelée Scariole, Scarole et Escarole, en patois Chico et la Chico-<br />

rée frisée. — Cultivée dans tous les jardins potagers.<br />

267. Chicorée sauvage. C. intybus L. — Vulg. Chicorée amère. —<br />

Chicoré sarvâjhc {xé^anàn). — Croît abondamment le long <strong>des</strong> chemins et<br />

généralement dans tous les lieux incultes. Cultivée dans la plupart <strong>des</strong> jar-<br />


CHIE-CHOU 29<br />

dins potagers. C'est cette plante que l'on cultive dans les jardins d'hiver<br />

pour manger en salade. Ainsi cultivée, elle porte le nom de Barbe de<br />

capucin.<br />

268. Chiendent digité. Cynodon dactylon Pers. — Vulg. Chiendent<br />

pied de poule, Gros Chiendent, Pied de poule. — Gramon (répandu). —<br />

Dans les terrains sablonneux, aux bords <strong>des</strong> chemins et <strong>des</strong> rivières.<br />

Il ne faut pas confondre cette plante avec le Chiendent <strong>des</strong> boutiques,<br />

rAgropyre rampant. (Voir ce nom). Les campagnards, ne faisant guère<br />

attention qu'à leurs racines (tiges souterraines) <strong>qui</strong> se ressemblent beaucoup,<br />

les confondent fréquemment et leur donnent le même nom. Cette erreur<br />

n'a du reste aucun inconvénient, car les racines de ces deux Chiendents<br />

possèdent les mêmes propriétés et servent aux mêmes usages. Cependant,<br />

comme son nom l'indique, c'est le Chiendent <strong>des</strong> boutiques <strong>qui</strong> est le plus<br />

employé. Ces deux espèces sont très faciles à distinguer l'une de l'autre. Le<br />

Chiendent digité a 4 ou 5 épis très elîilés dont l'ensemble ressemble à une<br />

patte d'oiseau ; rAgropyre rampant a un épis assez gros et simple, c'est-à-<br />

dire composé d'épillcts sessiles. Le premier croît dans les terres incultes et<br />

humi<strong>des</strong>; le second, dans les terres cultivées oii il fait le désespoir <strong>des</strong><br />

laboureurs.<br />

269. Chlore perfoliée. Chlora perfoliata L. — Vulg. Petite Centaurée<br />

faune, Chlorette. — Sur les pelouses humi<strong>des</strong>.<br />

Chou. — Avant de donner les <strong>noms</strong> spécifiques <strong>des</strong> Choux, donnons<br />

d'abord leur nom générique. = Chou (très répandu) ; Çhëïi (Maurienne) ;<br />

Çhu (Thônes, Cluses); Çhù (Mieussy) ; Çheu (Bessans) ; Stieu (Beaufort,<br />

Ugines, Crest-Voland, Megève) ; Stiou (Albertville) ; Tsou (Moùtiers) ; Tiu<br />

(très répandu) ;<br />

Tsu (Brizon, Mont-Saxonnex).<br />

270. Chou potager. Brassica oleracea L. — Ce chou a été profondément<br />

modifié par la culture et a formé plusieurs races :<br />

i' Le Chou sans tête. B. oleracea acephala. — Vulg. Chou cavalier,<br />

Chou à vache, Chou chèvre. Chou vert, Caulet. — Ce chou est cultivé<br />

comme plante fourragère.<br />

2" Le Chou cabus. B. oleracea capitata. — Vulg. Chou pommé, Chou<br />

blanc ; s'il est frisé c'est le Chou de Milan. — Tiu et Chou cabu (répandu);<br />

Stieu cabchà (Beaufort) ;<br />

Tiu blan et Chou blan (répandus). Le Chou frisé<br />

se nomme : Chou ou Tiu frejhia.<br />

y Le Chou-fleur. B. botrytis. =^ Chou et Tiujleu (répandu). Le Chou-<br />

Jleur d'hiver se nomme Brocoli.<br />

4' Le Chou-rave. B. oleracea râpa. — Tiu râvà, Chou rdvà (répandus).<br />

— C'est ce Chou dont la tige devient, vers la base, grosse et charnue. Ce<br />

chou est peu cultivé en Savoie. On lui préfère l'espèce suivante.<br />

5' Le Chou-navet. B. napo-brassica. — Chou rdvà, Tiu rdvà (répan-<br />

dus). — Ce chou a une racine grosse et oblongue comme celle de la Bette-<br />

rave. Il est généralement connu en Savoie sous le nom de Chou-rave.<br />

6° Chou champêtre. B. campestris. — Vulg. Chou col^a. Câlina. —<br />

Col^â (Annecy, Thônes) ; Tiu d'oulïô (répandu) ; Stieu à oulïe (Beaufort).<br />

— Fréquemment cultivé.<br />

Toutes les espèces de choux <strong>qui</strong> précèdent sonlk feuilles lisses. Les deux<br />

espèces <strong>qui</strong> suivent sont k feuilles ru<strong>des</strong> et ne sont généralement pas con-<br />

nues sous le nom de choux. La première est le Navet, Brassica napus L.<br />

dont la racine est ordinairement pivotante, quelquefois sphérique. La seconde<br />

est la Ra>'c. /,'. râpa K. dont la racine est plate. Cette dernière est


3o CHRY-CIRS<br />

connue sous les <strong>noms</strong> de Nai>et liiniep. Rave plaie, Rubiole. — Rdrà (très<br />

répandu dans nos deux départements). — On cultive beaucoup la Rave en<br />

Savoie.<br />

271. Chrysanthème <strong>des</strong> Alpes. Chrysanthemum alpinum L. —<br />

Vulg. Marguerite <strong>des</strong> Alpes. = Grande Camomille, Camomille bâtarde<br />

(Sixt) ; Camomille de montagne (Chamonix, Argentière). — Sur les pelouses<br />

rocailleuses <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

272. Chrysanthème <strong>des</strong> couronnes. Ch. coronarium L. — Vulg.<br />

Chrysanthème <strong>des</strong> jardins, Chrysanthème d'été. = Rancunin (Messery,<br />

Nernier). — Cultivé en massifs et en plates-ban<strong>des</strong> dans tous les jardins<br />

d'agrément.<br />

273. Chrysanthème à fleurs blanches. Ch. leucanthemum L. —<br />

Vulg. Grande-Marguerite, Chrysanthème <strong>des</strong> prés, Qui de bœuf, Maroute.<br />

=; Margrità (répandu) ; Maroute (vallée de Beaufort). — Dans les prairies<br />

et les cultures de la plaine et <strong>des</strong> montagnes.<br />

274. Chrysanthème <strong>des</strong> In<strong>des</strong>. Ch. indicum L. — Vulg. Chrysanthème<br />

de Chine, Chrysanthème d'automne, Ch. pompon, Pyrèthre <strong>des</strong><br />

In<strong>des</strong>, Pyr. de Chine, Renonculier. — Belle plante dont on a obtenu une<br />

infinité de varités ; elle est cultivée dans tous les jardins.<br />

275. Chrysanthème matricaire. Ch. parthenium L. — Pharm. Ma-<br />

iricaria, Parthenium ; vulg. Espargoutte, Œil du soleil. — Croît dans le<br />

voisinage <strong>des</strong> habitations. On la cultive, à fleurs doubles, sous le nom de<br />

Camomille.<br />

276. Chrysocome doré. Chrysocoma aurea Thum. — Vulg. Chevelure<br />

dorée. — Cultivé dans les parterres.<br />

277. Chrysocome à feuilles de lin. C. linosyris L. — Syn. Linosyris<br />

vulgaire ; vulg. Dorelle. — Sur les pelouses sèches et rocail-<br />

leuses.<br />

278. Ciguë tachée. Conium maculatum L. — Syn. Ciguë ; vulg.<br />

Grande Ciguë, Ciguë officinale. Ciguë d'Athènes, Ciguë de Socrate, Fenouil<br />

sauvage. = Nous trouvons dans les renseignements fournis à A. Constantin<br />

que cette plante porte les <strong>noms</strong> de Cocouhà à Aime, de Cocwà à Leschaux<br />

et de Cigu'a. Annecy et à Thônes. Nous avons parcouru ces diverses loca-<br />

lités sans l'y rencontrer. Nous doutons donc que ces <strong>noms</strong> s'appliquent à<br />

notre plante. Les <strong>noms</strong> de Cocouhà et de Cocwà doivent s'appliquer au<br />

Cerfeuil ciguë, Charophyllum cicutarium Vill. qu'on trouve fréquemment<br />

darts les prairies et les bois humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> montagnes. Si cette plante se<br />

trouvait à Aime et à Leschaux, il n'y aurait cependant rien d'étonnant<br />

qu'elle y portât le nom patois de \' Anthrisque sauvage. (Voir ce mot.) Quant<br />

aux <strong>noms</strong> de Cigu (Annecy, Thônes) et de Ciguhà (Trévignin), ils pour-<br />

raient s'appliquer à l'EM^se /7er5


CIRS-COLC 3i<br />

281. Cirse laineux. C. eriophorum Scop. — Vulg. Chardon <strong>des</strong> ducs.<br />

— Dans les lieux stériles, aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

282. Cirse très épineux. C. spinosissimum Scop. — Vulg. Chardon<br />

blanc. — Dans les pâturages rocailleux et humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

283. Cirse <strong>des</strong> marais. C. palustre Scop. — Vulg. Bâton du diable.<br />

— Dans les prairies marécageuses.<br />

284. Cladonie <strong>des</strong> rennes. Cladonia rangiforina D. C. — Vulg.<br />

Mousse du Nord, Corail de montagne. — Ce joli Lichen croît abondamment<br />

sur nos montagnes, dans les bois peu garnis.<br />

Clavaire. V. Champignons.<br />

285. Clématite <strong>des</strong> haies. Clematis vitabla L. « — S) n. Clématite ;<br />

pharm. Clematis viorna ; vulg. Vigne blanche. Vigne de Salomon, Ber-<br />

ceau de la Vierge, Herbe aux gueux (certains pauvres connaissant la pro-<br />

priété vésicante de cette plante, s'en servent pour se faire <strong>des</strong> ulcères facti-<br />

ces, dans un but que l'on devine), Liane, Viorne ; nous mentionnons ce<br />

dernier nom sans l'approuver. Puisqu'il existe une plante de ce nom (voir<br />

Viorne), pourquoi conserver un synonyme <strong>qui</strong> prête à confusion ? =^<br />

Wablà (répandu) ; Wdbld (La Roche, Samoëns, Taninges, Leschaux) ;<br />

Wâblid (bas Chablais et canton de Saint-Julien); Wable (Annemasse);<br />

Wabiïé (Rumilly et dans tout l'Albanais) ; Wdbl'ic (Gruffy) ; Vdble (Seythe-<br />

nex) ; Vidblà (vallée de Beaufort) ; Vidblô (St-Jean-de-Maurienne, Aime) ;<br />

Z/d6/a (Albertville) ; Wcf/iîe (Albens) ; Jhélie (Trévignin) ; Bivë à fëm â[ho\s<br />

à fumer] (allusion à l'usage qu'en font les enfants) (Beaufort) ; Èrbà dé pou-<br />

vre (Crest-Voland) ;<br />

Bon'c de féne [bonnet de femme] (ses fruits sont com-<br />

posés d'akènes nombreux, terminés chacun par une longue queue plumeuse<br />

; leur ensemble représente assez bien certaines coiffures modernes)<br />

(environs de Chambéry). — Plante très commune dans les bois et les haies.<br />

286. Clinopode commune. Clinopodium vulgare L. — Vulg. Grand<br />

Basilic sauvage, Roulette, Pied de lit (allusion à l'aspect que donnent à ses<br />

tiges de nombreux verticilles floraux). — Dans les bois secs, bords <strong>des</strong><br />

chemins.<br />

287. Coignassier commun. Cydonia vulgaris Pers. — Syn. Coignassier<br />

; vulg. Coignier. — Cwanïassi, Ctveni et Cwêni (répandus). —<br />

Les fruits se nomment Coings, Pommes d'or. = Cwin (très répandu). —<br />

Cet arbre est fréquemment cultivé.<br />

288. Coix larmes de Job. Coix lacrymosa L. — Vulg. Larmes de<br />

Job, Larmilles <strong>des</strong> In<strong>des</strong>, Herbe à chapelets. — Cultivé en massifs dans<br />

tous les jardins d'agrément.<br />

289. Colchique d'automne. Colchicum autumnale L. — Syn. Colchique<br />

; pharm. Colchicum ; vulg. Tue chien, Tue loup, Veilleuse, Vcil-<br />

lolte (il fleurit à l'époque où commencent les veillées d'hiver), Safran<br />

d'automne, SaJ'ra)i <strong>des</strong> prés. Safran bâtard. Safran sauvage (sa fleur res-<br />

semble assez à celle du Safran), Narcisse d'automne. Flamme nue.<br />

Dame sans chemise (sa fleur apparaît toute nue, sans tiges ni feuilles),<br />

Langue de chien (nom qu'on lui donne au printemps lorsqu'elle montre<br />

ses deux larges feuilles), Ail <strong>des</strong> prés (allusion à la forme de son bulbe).<br />

Lis vert, Chenarde. = Lou--^ eulwan [les automnes] allusion à l'époque de<br />

sa floraison) (LuUin, Bellevaux), Boqë d'utwan [fleur d'automne] (St-Jeande-ThoIome)<br />

; lou Pwcnc (Faucigny) ; Érba é piu [herbe aux pous]<br />

I . De<br />

Vilis alba ou de Vulubitis.


32<br />

CONC-CORY<br />

(répandu) ; Flcrmonc (Onnion) ; Lengua Ivi'cû bdtdr (Beaufort) ; VeLiw<br />

(Aime) ; Bovê (répandu) ; Bovëlii (Conflans). — Le Colchique fleurit en<br />

automne et ne donne ses feuilles et ses fruits que le printemps suivant. On<br />

le trouve dans tous les prés humi<strong>des</strong>. C'est une plante vénéneuse.<br />

290. Concombre cultivé. Cucumis sativus L. — Syn. Concombre ;<br />

vulg. Cornichon. — Cultivé dans tous les jardins potagers.<br />

291. Concombre melon. C. melo L. — Vulg. Melon. — Cultivé dans<br />

beaucoup de jardins potagers.<br />

292. Concombre colo<strong>qui</strong>nte. C. colocynthis L. — Vulg. Colo<strong>qui</strong>nte,<br />

Concombre amer, Chicotin, — Cultivé dans les jardins pharmaceutiques.<br />

293. Consoude officinale. Symphytum officinale L. — Syn. Con-<br />

soude ;<br />

pharm.<br />

Consolida major ; vulg. Consolide, Grande Consoude,<br />

Orsille d'âne. Langue de vache (allusion à la forme et à la grandeur de ses<br />

feuilles), Grasse racine (sa racine est visqueuse à l'intérieur), Herbe aux<br />

charpentiers, Herbe aux coupures (l'écorce de sa racine, réduite en pulpe,<br />

est un bon remède contre les coupures et les blessures). = Consolida (très<br />

répandu) ; Consolida (Beaufort) ; Consolider {Annecy). — Dans les prés hu-<br />

mi<strong>des</strong>, aux bords <strong>des</strong> ruisseaux.<br />

294. Coqueret alkékenge. Physalis alkekengi L. — Syn. Coqueret<br />

; pharm. Alkekengi baccœ ; vulg. Coqueretle, Alkékenge, Physale,<br />

Physiale, Herbe à cloquet. Ses fruits sont connus sous les <strong>noms</strong> de : Baguenaude,<br />

Amour en chemise, Amour en cage, Cerise en chemise, Cerise<br />

d'hiver, Cerise de juif , Mirabelle de Corse, Lanterne. = Blagà (çà et là)<br />

(allusion à la forme de son calice, <strong>qui</strong> ressemble, lorsque le fruit est mûr, à<br />

un ballon ou à une blague). — Croît dans les terrains secs et pierreux.<br />

295. Coriandre cultivée. Coriandrum sativum L. — Syn. Coriandre<br />

; vulg. Coriandre officinale. — Cultivée dans les jardins pharmaceu-<br />

tiques.<br />

296. Cornifle nageant. Ceratophyllum demersum L. — Vulg. Hydre<br />

cornu. = Fàvô (Thonon). Sur la côte française du lac Léman on donne le<br />

nom de Fàvô à toutes les <strong>plantes</strong> <strong>qui</strong> vivent entièrement plongées dans<br />

l'eau. Les principales sont : le Cornifle nageant (dans le port de Thonon).<br />

le Volant d'eau (Nernier et nombreuses autres localités), le Potamot pectine<br />

(dans le port de Thonon) et surtout le Potamot perfolié qu'on trouve abondamment<br />

depuis Nernier jusqu'à St-Gingolph.<br />

297. Cornouiller mâle. Cornus mas L. — Vulg. Cornouiller, Cor-<br />

nier. := Cornioli (Ballaison). Les fruits se nomment Cornouillcs, Cornes,<br />

Cornioles. — Cet arbuste <strong>qui</strong> devient rare en Savoie, croît dans les bois et<br />

les haies ; on le cultive dans les bosquets.<br />

298. Cornouiller sanguin. C. sanguinea L. — Vulg. Cornouiller<br />

femelle, Sanguinellc, Savignon, Bois panais. Sanguin. = Savenion (très<br />

répandu) ; Savenion (Saint-Jean-de-Maurienne) ; Saveniolë (Ballaison) ;<br />

5t7»i/o/t' (Messery) ; Cornalic (Albens) ; P(.-chà-san [pisse-sang] (Rumilly).<br />

— Dans les bois et les haies.<br />

299. Coronille faux-séné. Coronilla emerus L. — Vulg. Coronille,<br />

Coronille <strong>des</strong> jardms, Séné sauvage, Séné bâtard, Faux Séné, Faux Bague-<br />

naudier. =^ Bw'é de livra (répandu). — Dans les bois peu couverts <strong>des</strong><br />

collines et <strong>des</strong> basses montagnes ; cultivée dans les bosquets.<br />

300. Coronille à fleurs panachées. C. varia L. — \'ulg. Faucille,<br />

Pied de (jalle. — Coteaux secs, dans les haies et les taillis.<br />

301. Corydale jaune. Corydalis lutea D. C. — Vulg. Fiimctcrrc


CORY-CREP 3 3<br />

Jaune, Fumeterre de muraille. — Sur les vieux murs, dans les fentes <strong>des</strong><br />

rochers ;<br />

cultivée dans les rocailles.<br />

302. Corydale à tubercule creux. C. cava Schw.<br />

303. Corydale à tubercule solide. C. solida Sm. — Ces deux espèces<br />

se ressemblent beaucoup. Aussi ne forment-elles qu'une seule espèce pour<br />

le public <strong>qui</strong> lui donne le nom d'Allouette, soit parce que leurs fleurs figurent<br />

un oiseau, soit parce qu'elles fleurissent lorsque l'Alouette commence<br />

à chanter. — Dans les haies et les broussailles de la plaine et autour <strong>des</strong><br />

chalets.<br />

304. Cotonnier commun. Cotoneaster vulgaris Lindl. — L'abbé<br />

Çariot écrit Cotonnière. Nous sommes d'avis, pour éviter une confusion<br />

de <strong>noms</strong>, de réserver ce nom au genre Cotonnière, Filago, et d'écrire<br />

Cotonnier avec Gillet et Magne. i\l. Acloque écrit Cotonéaslre et M. Bon-<br />

nier, Cotoneaster. — Syn. Néflier cotonnier ; vulg. Nèfle de grive, (la<br />

Grive chanteuse, Tardus musicus, recherche les fruits de cet arbrisseau). ^-<br />

Poincte (Grand-Bornand). — Dans les rocailles et fentes <strong>des</strong> rochers <strong>des</strong><br />

montagnes.<br />

305. Cotonnier tomenteux. C. tomentosa Lindl. - Syn. Néflier<br />

vulg. Nèfle de grive, (comme la précédente et pour la même<br />

tomenteux ;<br />

raison). = Pomëte (Grand-Bornand). -- Parmi les buissons <strong>des</strong> montagnes.<br />

306. Coudrier noisetier. Corylus avellana L. — Syn. Coudrier ;<br />

vulg. Noisetier, Avelinier. =^ Keùdrà ou mieux Cfci/rfra (très répandu) ;<br />

Cudrà (répandu); Codrd (Chamonix) ; Coudra (Neydens) ; Cadra (Les-<br />

chaux) ; Càwdrà (vallée de Beaufort) ; Civédrà (Moùliers) ; Càiitrà (Albens) ;<br />

Cutrà (Trévignin) ; Alonié (Tarentaise) ; Alonïé (Conflans) ; Alonïi (assez<br />

répandu) ; Alonïcr (Montricher); Alon'ïo'{ (dans les Bauges) ; Nc^ti et Bwc<br />

de Cœùdrà (Albens). Le fruit s'appelle : Alonie (répandu) ; Alônïe (An-<br />

necy et les environs) ; Alanie (Trévignin, Morzine) ; Unalie (vallée de<br />

Boëge) ; Unalie (Douvaine, Ballaison) ; Eî/na/i'e (Evian, Samoënsj ; Ulanie<br />

(ça et là) ; Olanie (La Clusaz) ; Analie (Saint-Paul); Nc\tà (Albens). —<br />

Dans les bois et les haies.<br />

307. Courge potiron. Cucurbita maxima D. C. — Syn. Courge ;<br />

vulg. Courge romaine. Potiron. — Courdà (répandu) ; Courd'é (Messery,<br />

Nernier) ; Courdie (Leschaux) ; Courde et Cour/lie (Thônes) ; Corda (Mas-<br />

songy, La F"orclaz) ; Cwardà et Cœurdà (répandu) ; Cwcrdà (Maurienne).<br />

— Cette espèce a formé un grand nombre de variétés. Cultivée pour la<br />

nourriture de l'homme et <strong>des</strong> animaux.<br />

308. Courge pépon. C. pepo D. C. — Vulg. Citrouille, Citrouille iroquoisc.<br />

Citrouille de Saint-Jean, Giraumon. Cette espèce renferme de nom-<br />

breuses variétés. — Cultivée dans les champs pour la nourriture du bétail.<br />

309. Courge mélopépon. C. melo-pepo L. — Vulg. Pâtisson. Cette<br />

espèce a formé un grand nombre de variétés <strong>qui</strong> se font remarquer par leurs<br />

formes <strong>qui</strong> sont <strong>des</strong> plus singulières. Ce sont : le Turban, le Bonnet d'électeur,<br />

le Bonnet de prêtre, la Courge artichaud, etc., etc. — Beaucoup<br />

moins cultivée que les deux espèces précédentes.<br />

310. Cranson officinal. Cochlearia offlcinalis L. — Vulg. Herbe aux<br />

cuillers, Herbe au scorbut, Cochlearia. — On le cultive dans les jardins<br />

comme un précieux anliscorbuliquc.<br />

311. Crépide bisannuelle. Crépis bieunis L. — f l^'e'H de lion bâ-<br />

tarde (se vend sous ce nom au marché de Genève par les paysans de Vciraz<br />

et d'Arlhaz). — .\bonde dans les prés.


34 crf:p-cyti<br />

312. Crépide dorée. C. aurea Cass. — Vulg. Fleur de beurre (on ne<br />

trouve cette fleur que dans les gras pâturages). — Pâturages <strong>des</strong> hautes<br />

montagnes.<br />

392bis. Crépide à feuilles de pissenlit. C. taraxacifolia Thuil. —<br />

Vulg. Groin d'âne. — Gripîn d'ânô (canton de Saint-Julien. — Bords <strong>des</strong><br />

champs et <strong>des</strong> chemins.<br />

313. Cresson officinal. Nasturtium officinale Rob. Br. — Syn.<br />

Cresson pharm. Nasturtium aquaticum ; ; vulg. Cresson de fontaine,<br />

Santé du corps. = Créçhon, (La Forclaz) ; Grèsson (Mont-Saxonnex, Brizon);<br />

Grasson (très répandu); Nanton (vallée de Beaufort). — Croît aux bords<br />

<strong>des</strong> ruisseaux, <strong>des</strong> fontaines.<br />

314. Cucubale porte-baie. Cucubalus bacciferus L, — Vulg. Coulichon.<br />

— Dans les haies et les lieux mi-ombragés.<br />

315. Cuscute (grande et petite). Cuscuta major et minor D. C. —<br />

Vulg. Crémaillière, Augure ou Bourreau du lin, Lin de lièvre. Lin<br />

maudit, Cheveux de Vénus, Cheveux du diable, Goutte de Lin, Angourie,<br />

Epithyme, Teigne, Rougeot, Râche ; pharm. Cuscuta, Cassuta, Epythymum.<br />

— Rdçhe, Râçhë, Râçhê (très répandu) ; Raçhe (Balme-de-Sillingy) ;<br />

Gorà (même localité) ; Reste (Albertville, Crest-Voland) ; Ré^^é (répandu) ;<br />

Mossà dé fcn [mousse <strong>des</strong> foins], Pelsë dé fên [poil <strong>des</strong> foins] (Beaufort).<br />

— La grande Cuscute est parasite sur les Orties, le Chanvre, le Houblon<br />

et autres <strong>plantes</strong> assez élevées ; la petite Cuscute vient sur le Trèfle, la<br />

Luzerne et autres Légumineuses cultivées, ainsi que sur les Labiées, etc.<br />

Cette dernière est de beaucoup la plus commune.<br />

316. Cyclame d'Europe. Cyclamen europœum L. — Syn. Cyclame ;<br />

pharrn. Cyclamen, Athanita, Panis porciniis ; vulg. Pain de pourceau<br />

(les porcs sont très friands du rhizome (racine) de cette plante). = Alibour<br />

(Grand-Bornand). — Dans les broussailles rocailleuses <strong>des</strong> basses monta-<br />

gnes.<br />

317. Cynoglosse bardane. Cynoglossum lappula Scop. — Vulg.<br />

Bardanette. ~ f Rapette (environs de Chambéry). Ne pas la confondre<br />

avec la Rapette couchée. Glenë (vallée de Beaufort). — Lieux incultes et<br />

sablonneux.<br />

318. Cynoglosse officinale. C. officinale L. — Syn. Cynoglosse ;<br />

pharm. Cynoglosscv hcrba, seu radix ; vulg. Langue de chien. — Lieux<br />

incultes^ bords <strong>des</strong> chemins.<br />

319. Cynosure à crêtes. Cynosurus cristatus L. — Vulg. Crétcllc.<br />

— Dans les prairies, bords <strong>des</strong> chemins.<br />

320. Cynosure hérissé. C. echinatus L. ~ Barbwà [barbue] (Beau-<br />

fort). Bords <strong>des</strong> routes, champs cultivés.<br />

321. Cytise aubour. Cytisus laburnum L. — \u\q. Aubours, Cytise<br />

<strong>des</strong> Alpes (nom impropre, le réserver à l'espèce suivante), Faux Ebénier,<br />

Bois d'arc, Bois de lièvre. — Pët'ér'è (Neydens) ; t Acacia jaune (communes<br />

sises au pied du Salève, côté de Genève) ; v Bois d'abor (environs<br />

de Chambéry) ; Bn>ë d'abô (Annemasse) ; Bn>ë d'aban (Grufly) ; Abor (Sey-<br />

th^nex), Bwë de livra (Saint-Ferréol) ; Bwë de licvra (Trévignin). — Bois<br />

<strong>des</strong> montagnes.<br />

322. Cytise <strong>des</strong> Alpes. C. alpinus Mill. — hvc (St-Gingolph, Novel);<br />

Ivoë (Les Clefs) ; Bwc de livra (Thônes). Buis et rochers <strong>des</strong> montagnes.


DALH-DIGI 35<br />

323. Dahlia variable. Dahlia variabilis Desf. — Syn. Dahlia; vulg.<br />

Gcorgine. — Superbe plante, cultivée dans tous les jardins potagers.<br />

324. Daphné <strong>des</strong> Alpes. Daphne alpina L. — Vulg. Laurâolc <strong>des</strong><br />

Alpes. — Rochers et rocailles <strong>des</strong> montagnes calcaires.<br />

325. Daphné lauréole. D. laureola L. — Vulg. Laurâolc mdlc, Lau-<br />

rier <strong>des</strong> bois. — Bois de la plaine et <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

326. Daphné mézéréon. D. mezereum L. — Vulg. Bois-qenlil, Bois-<br />

joli, Lauréole femelle, Lauréole gentille, Faux Garou, Bois d'oreille,<br />

Merlion, Thymélée, Malherbe, Trinianelle ; pharm. Mezereum, Thy-<br />

melea, Laureola fœmina. = Joli-Bois (vallée de Bocge) ; Bn>c genli (Ney-<br />

dens ; Cartapujlië (Chamonix) ; fîit^ë (^ë //>rtf (Douvaine, Ballaison, Vieugy,<br />

Veyrier-du-Lac); Gratapu^e (La Giettaz) ;<br />

Sa de galan [sel de galant] (Mieus-<br />

sy) ; Bâton de San-José (environs deCbambéry) ; Bâton de Sin .José et Fleur<br />

de Sin José (Beauforl). — Bois et rocailles <strong>des</strong> montagnes subalpines.<br />

327. Datura stramoine. Datura stramonium L. — Syn. Stramoine,<br />

Datura ; pharm. Stranioniuin ; vulg. Pomme épineuse, Pomme du diable,<br />

Herbe du diable, Herbe <strong>des</strong> sorciers, Herbe <strong>des</strong> magiciens, Chasse-taupe,<br />

Estramon, Endormie. — Plante très vénéneuse. Croît autour <strong>des</strong> habita-<br />

lions, dans les champs, les décombres. Quelques fois cultivée comme plante<br />

d'ornement.<br />

328. Dauphinelle d'Ajax. Delphinium Ajacis L. — Vulg. Dauphinelle<br />

<strong>des</strong> jardins, Pied d'alouette <strong>des</strong> jardins. Pied d' Alouette, Talon<br />

d'Alouette, Bec d'oiseau, Eperon de chevalier, Fleur royale, Béquetle. —<br />

Cultivée dans tous les jardins comme plante d'ornement.<br />

329. Dauphinelle consoude. D. consolida L. — Vulg. Dauphinette,<br />

Pied d'Alouette da champs, Eperon de chevalier, Consoude royale, Herbe<br />

de Sainte- Athalie. — y Bec de fée (bas Chablais). — Dans les moissons et<br />

les guérets.<br />

330. Dentaire à feuilles ailées. Dentaria pinnata Lam. — .lava<br />

(Meillerie, St-Gingolph). — Dans les bois montagneux.<br />

331. Dictame fraxinelle. Dictamnus fraxinella l'ers. — Syn. Dictame<br />

blanc, Dictame; vulg. Fraxinelle. = Frencla (Annecy, Les<br />

Clefs); l'^rédannà (Dingy-Parmelan). — Coteaux boisés bien exposés. Cul-<br />

tivé dans les jardins comme plante d'ornement.<br />

332. Diclytra remarquable. Diclytra spectabilis D. C. —- Syn.<br />

Dielytra remarquable ou simplement Dielytra ; vulg. Cœur de Marie.<br />

Cœur enflammé. — Cultive en plates-ban<strong>des</strong>, en massifs, dans tous les<br />

jardins d'agrément.<br />

333. Dig-itaire sanguine. Digitaria sanguinalis Scop. — Vulg. Pain<br />

sanguin, Sanguinole, Manne terrestre. — Dans les lieux cultivés.<br />

334. Digitale jaune. Digitalis lutea L. — Canpannà ^dàna (vallée<br />

de Beaufort). — Bois <strong>des</strong> coteaux et <strong>des</strong> basses montagnes.


36 DlGI-ECHl<br />

335. Digitale pourprée. D. purpurea L. — Syn. Digitale, Grande<br />

Digitale; pharm. Digitalis ; vulg. Gant de Notre-Dame, Dé de Notre-<br />

Dame, Doigtier, Gant de bergère, Gantelée, Gantelet, Gantellier, Clochette,<br />

Berlue, Claquet, Péterelle (les enfants en font <strong>des</strong> pétards). —<br />

Plante vénéneuse, cultivée dans les jardins.<br />

336. Diplotaxe à feuilles menues. Diplotaxis tenuifolia D. C. —<br />

Vulg. Roquette de muraille, Roquette sauvage. — Barà ^dône (vallée de<br />

Beaufort). — Bords <strong>des</strong> chemins, murs, décombres.<br />

337. Dompte-venin ofQcinal. Vincetoxicum ofBcinale Mœnch. —<br />

Syn. Asclépiade dompte - venin ; pharm. Vincetoxicum, Asclepias ;<br />

vulg. Dompte-venin, Asclépiade blanche, Ipécacuanha <strong>des</strong> Allemands,<br />

Hirondinaire. Cette plante, étant vomitive et purgative, est considérée<br />

comme un antidote <strong>des</strong> poisons ; de là ses <strong>noms</strong> de Dompte-venin et<br />

d' Ipécacuanha. = f Flairon (environs de Chambéry) ; f Bretclet (vallée<br />

de Boëge). — Coteaux pierreux, broussailles.<br />

Doradille. V. Fougères.<br />

338. Dorine à feuilles opposées. Chrysosplenium oppositifolium L.<br />

339. Dorine à feuilles alternes. C. alternifolium L. — Ces deux<br />

Dorines étaient appelées Saxifrages dorées par les anciens botanistes. On<br />

les appelle vulg. Herbe dorée. Cresson doré, à cause de la couleur de leurs<br />

bractées <strong>qui</strong> sont jaunes ou jaunâtres et <strong>qui</strong> semblent tenir lieu de corolles<br />

aux fleurs ; Cresson de roche. On peut les manger en guise de cresson. —<br />

Lieux humi<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong> ruisseaux <strong>des</strong> montagnes.<br />

340. Doronic mort-aux-panthères. Doronicum pardalianches L.<br />

— Syn. Doronic ; vulg. Mort aux panthères. Herbe aux panthères. —<br />

Haies, bois de la plaine et <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

341. Dryade à huit pétales. Dryas octopetala L. — Vulg. Chenet te<br />

(allusion à la forme de ses feuilles lesquelles, quoique bien plus petites,<br />

rappellent celle du Chêne), Argentine (ses feuilles sont blanches en <strong>des</strong>sous),<br />

Herbe à plumet (allusion aux longs styles plumeux <strong>qui</strong> couronnent les<br />

carpelles). Thé suisse (ses fleurs servent à faire un thé <strong>qui</strong> n'est pas à<br />

dédaigner). =^ Thé de montagne (vallée de Beaufort) ; Thé <strong>des</strong> Alpes<br />

(Thorens et toutes les communes <strong>qui</strong> se partagent le Parmelan). — La<br />

Dryade est une de nos plus gracieuses <strong>plantes</strong> alpines. Elle tapisse les<br />

rocailles et les rochers calcaires <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

342. Ecliinope à grosse tête. Echinops major J. Bauh. — Syn.<br />

Boulette à tètes ron<strong>des</strong> ; vulg. Chardon à têtes ron<strong>des</strong>. — Dans les lieux<br />

incultes de la plaine et <strong>des</strong> basses montagnes de la Maurienne. Souvent<br />

cultivé dans les jardins paysagers.<br />

343. Echinope à petite tété. E. minor .1. Bauh. — S}n. Boulette<br />

azurée ; vulg. Boule a\uréc (allusion à la couleur de ses fleurs). — Lieux


EGOP-EPIP 37<br />

ari<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong> chemins, en Maurienne. Souvent ciiiiivce dans les jardins<br />

comme plante d'ornement.<br />

344. Egopode podagraire. Œgopodium podagraria L. — Vulg.<br />

Podagraire, Herbe aux goutteux, Petite Angélique sauvage. = F'ènélà<br />

(répandu) ; Frénoltâ (ses feuilles ont quelque ressemblance avec celles du<br />

Frêne) (vallée de la Menoge et de l'Arve) ; Frénôlô (Lullin, Bellevaux) ;<br />

Frèmençhe (Chamonix) ; Agru (environs de Chambéry) ; Cocuhà frâdà<br />

(Beaufort). — Dans les haies et les bois humi<strong>des</strong>.<br />

345. Elyme d'Europe. Elymus europœus L. — Syn. Orge <strong>des</strong><br />

bois ; vulg. Orge sauvage. — Dans les bois de montagnes.<br />

346. Epervière auricule. Hieracium auricula L. — Vulg. Grande<br />

oreille de souris. — Dans les prés, pâturages, champs humi<strong>des</strong>.<br />

347. Epervière <strong>des</strong> murs. H. murorum L. — Vulg. Herbe à l'éper-<br />

vier, Herbe aux poumons. Pulmonaire <strong>des</strong> Français. ^= Erbà de copûrà<br />

(vallée du Biot). — Croît sur les vieux murs, dans les fentes <strong>des</strong> rochers<br />

humi<strong>des</strong>, dans les bois, etc.<br />

348. Epervière piloselle. H. pilosella L. — Vulg. Piloselle (ses<br />

feuilles sont très poilues), Oreille de souris (allusion à la couleur et à la<br />

forme de ses feuilles) ;<br />

Véluette. — Vient sur les coteaux secs.<br />

349. Epiaire <strong>des</strong> Alpes. Stachys alpina L. — Vulg. Sauge bâtarde.<br />

— Dans les haies et bois humi<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong> torrents de la région inférieure<br />

<strong>des</strong> montagnes.<br />

350. Epiaire <strong>des</strong> bois. S. sylvatica L. — Vulg. Ortie puante, Grande<br />

Epiaire. — Dans les haies et bois humi<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong> ruisseaux de la<br />

plaine.<br />

351. Epiaire dressée. S. recta L. — Vulg. Fausse-Crapaudine. —<br />

Dans les lieux ari<strong>des</strong> et pierreux.<br />

352. Epiaire de Germanie. S. germanica L. — Vulg. Epi Jleuri. —<br />

Aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

353. Epiaire <strong>des</strong> marais. S. palustris L. — Vulg. Ortie ynorte. =<br />

Orti màr (répandu) ; Orti viô (Annecy et les environs). — Dans les fossés,<br />

aux bords <strong>des</strong> cours d'eaux.<br />

354. Epilobe à épis. Epilobium spicatum Lam. — Vulg. Laurier<br />

de Saint-Antoine, Herbe de Saint-Antoine, Antonine, Nériette. =:<br />

Plemênste et Grùnde Plemênste (vallée de Beaufort) ; So^enâia (Crest-<br />

Voland).<br />

355. Epilobe <strong>des</strong> montagnes. E. montanum L. = Petite Plemênste<br />

(vallée de Beaufort). — Dans les bois humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> montagnes.<br />

356. Epinard cornu. Spinacia spinosa Mœnch. — Vulg. Epinard<br />

d'hiver, Epinard commun, Epinard Anglais, Epinoche.<br />

357. Epinard sans cornes. S. inermis Mœnch. — Vulg. Epinard<br />

rond. Gros Epinard, Epinard hollandais, Epinoche. = Ces deux espèces<br />

d'Epinards s'appellent indistinctement : Épnoçhe (très répandu) ; Epnôçhë<br />

(Annecy, Rumilly, Albens) ; Épnaçhé (St-Paul) ; Ipnoçhe (Trévignin) ;<br />

Epnaste (Albertville, Beaufort) ; Épnoste (Crest-Voland). Tous ces <strong>noms</strong><br />

patois sont du genre féminin et au pluriel. En français Epinard s'emploie<br />

au singulier comme terme de botanique et au pluriel lorsqu'on parle de ses<br />

feuilles comme légume.<br />

358. Epipacte à larges feuilles. Epipactis latifolia Ail. — Vulg.<br />

Helléborine. — Bois <strong>des</strong> collines et <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

— Vulg. Double-feuille<br />

359. Epipacte à feuilles ovales. E. ovata Ail .


38 EPIP-ESPA<br />

(allusion aux deux feuilles opposées que porte sa lige). — Dans les bois<br />

humi<strong>des</strong>, dans les bois <strong>des</strong> collines et <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

360. Epipacte nid-d'oiseau. E. nidus-avis .\11. — Vulg. Nid-d'oiseau<br />

(ses racines forment une touffe <strong>qui</strong> ressemble à un nid grossièrement<br />

construit). — Plante parasite sur les racines <strong>des</strong> arbres de nos forêts.<br />

361. Erable champêtre. Acer campestre L. — Vulg. Aii\erole, Bois<br />

de poule, Bois chaud (par antiphrase, car tout le monde sait que le bois de<br />

cet Erable donne fort peu de chaleur. De là ce proverbe : le bois d'Erable<br />

laisse mourir de froid la vieille femme au coin du feu). = I'{crable, I^érâble,<br />

l-{erable, I'{râbl6 (répandus); I^ërablô {Les Mouches); I^erabliô (Douvaine,<br />

Baliaison) ; I;râbliô (Gruffy, Albens) ; Éi^rablo (Montricher) ; Durèl<br />

(Saint-Jean-de-Maurienne). — Dans les bois, les haies.<br />

362. Erable à feuilles d'obier. A. opulifolium Vill. - \n\s,.Duret.<br />

— Drc (Thônes) ; Drë (Gruffy) ; Dni'é (Leschaux). — Dans les bois <strong>des</strong><br />

montagnes.<br />

363. Erable faux platane. A. pseudo-platanus L. — Vulg. Sycomore,<br />

Erable blanc <strong>des</strong> montagnes. Grand Erable, Faux Platane. =<br />

Plânô (Les Houches). — Bel arbre de nos forêts subalpines ; cultivé dans<br />

les avenues et les parcs.<br />

364. Erable plane. A. platanoi<strong>des</strong> L. — Vulg. Erable de Norwége,<br />

Pléne (St-Paul). — Dans<br />

Faux sycomore, Plane. = Plânô (très répandu) ;<br />

les bois <strong>des</strong> montagnes.<br />

365. Eranthe ou Eranthie d'hiver. Eranthis hyemalis Salisb. —<br />

Vulg. Hellébore d'hiver, Hélléborine.— Jolie lleurprintannière fréquemment<br />

cultivée dans les jardins d'agrément.<br />

366. Erine <strong>des</strong> Alpes. Erinus alpinus L. — Vulg. Mandeline. —<br />

Celte jolie Ifeur croît abondamment dans les rocailles et sur les rochers<br />

calcaires de nos montagnes.<br />

367. Erodion à feuilles de ciguë. Erodium cicutarium L'Héril. —<br />

Vulg. dentaire. — Dans les lieux incultes et cultivés.<br />

368. Ers ervilier. Ervum ervilia L. — Vulg. Ervilier. — Dans les<br />

moissons, les vignes. On cultive quelquefois VErvilier pour la nourriture<br />

de la volaille.<br />

369. Erucastre à angles obtus. Erucastrum obtusangulum Rchb.<br />

— Vulg. Ravenelle; ce nom est commun à plusieurs siliqueuses. — Dans<br />

les lieux incultes.<br />

370. Erythrée centaurée. Erythrœa centaurium Pers. — Vulg.<br />

Petite Centaurée, Ceniaurelle, Herbe au Centaure, Herbe à Chiron, Chi-<br />

ronie, Chironée, Herbe à la fièvre, Herbe aux mille florins (c'est-à-dire<br />

qu'on ne paiera jamais trop cher ;<br />

celui <strong>qui</strong> lui a donné ce dernier nom, lui<br />

devait sans doute une guérison merveilleuse) ; pharm. Cenlaurii minoris<br />

herba. — Dans les pâturages et les bois humi<strong>des</strong>.<br />

371. Erytriche ou Erytrichium nain. Erytrichium nanum Schrard.<br />

— Vulg. Roi <strong>des</strong> Alpes (charmant roi lilliputien <strong>qui</strong> a établi son trône<br />

auprès <strong>des</strong> neiges éternelles).<br />

372. Erythrone dent de chien. Erythronium dens-canis L. —<br />

Vulg. Dent de chien (doit ce nom à la forme de son bulbe). — Dans les<br />

bois et les prairies de la plaine et <strong>des</strong> montagnes.<br />

373. Esparcette cultivée. Onobrychissativa Lam. — Vulg. 5a/«/o/«,<br />

Sainfoin <strong>des</strong> prés. Sainfoin ordinaire, Herbe éternelle. = -^ Pélagra (très<br />

répandu) : Pélagrà et Pélagdr (répandus) ; Pélagà et Pélagâ (répandus) ;


ESPA-ETPH 3q<br />

Pëla^râ (canton de Saint-Julien) ; Pélagraô (Cornier et environs de La<br />

Roche); Pélaguêre (Lullin, Bellevaux) ; Espass'étà (Douvaine, Ballaison) ;<br />

Êrbà rô^e [herbe rouge] (Tarentaise). — L'Esparcette constitue la majeure<br />

partie <strong>des</strong> prairies artificielles de la Savoie. C'est une de nos meilleures<br />

<strong>plantes</strong> fourragères.<br />

374. Esparcette de montagne. O. montana D. C. — Vulg. Sainfoin<br />

de montagne, f Pélagra de montagne. — Croit spontanément dans les<br />

prairies <strong>des</strong> montagnes.<br />

Remarque. Le Sainfoin proprement dit est un genre distinct du genre<br />

Esparcette ; c'est le genre Hedysarum <strong>qui</strong> ne compte qu'une seule espèce<br />

en Savoie, le Sainfoin <strong>des</strong> Alpes, Hedysarum alpinum Lam., belle lleur<br />

qu'on ne trouve que dans les pâturages rocailleux <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

375. Ethuse persil de chien. Œthusa cynapium L. — Vulg. Petite<br />

Ciguë, Persil de chien, Faux Persil, Ciguë <strong>des</strong> jardins. Cette plante est<br />

vénéneuse ; il importe donc de ne pas la confondre avec le Persil avec<br />

lequel elle a une grande ressemblance. — Croît dans les jardins et autres<br />

lieux cultivés.<br />

376. Eupatoire à feuilles de chanvre. Eupatorium cannabinum<br />

Tourn. — Syn. Eupatoire; vulg. Eupatoire commun, Eupatoire d'Avi-<br />

cenne, Eupatoire <strong>des</strong> Arabes, Origan <strong>des</strong> marais, Chani>rin, Herbe de<br />

Sainte Cunégonde. — Dans les bois humi<strong>des</strong>, aux bords <strong>des</strong> eaux.<br />

377. Euphorbe épurge. Euphorbia lathyris L. — Syn. Epurge,<br />

Euphorbe catapuce, Euphorbe lathyrienne ; vulg. Catapuce, Grande<br />

Esule, Tilhymale épurge ; pharm. Lathyn-is, Calapuccia. = Grâtàpu-;^à<br />

(Conflans). — Dans le voisinage <strong>des</strong> habitations.<br />

378. Euphorbe ésule. E. esula L. — Vulg. Petite Esule. — Dans les<br />

lieux frais, bords <strong>des</strong> fossés.<br />

379. Euphorbe <strong>des</strong> marais. E. palustris L. — Vulg. Grande Esule,<br />

Tithymale <strong>des</strong> marais. — Dans les marais et les pâturages humi<strong>des</strong>.<br />

380. Euphorbe petit Cyprès. E. cyparissias L. — Syn. Euphorbe<br />

à feuilles de Cyprès, Euphorbe cyparisse, Petite Esule ; vulg.<br />

Tithymale, Rhubarbe <strong>des</strong> pauvres ou du paysan, Lait de couleuvre, Lait<br />

de serpent. = Lafé de livra [lait de lièvre] (St-André-sur-Boëge) ; Laflé<br />

(Balme-de-Sillingy). -- Dans les lieux stériles et chauds.<br />

381. Euphorbe réveille-matin. E. helioscopia L. — Vulg. Omblette,<br />

Réveille-matin (lorsqu'on se frotte les yeux après avoir touché cette plante,<br />

on y éprouve <strong>des</strong> démangeaisons <strong>qui</strong> empêchent de dormir). — Dans les<br />

lieux cultivés, mais surtout dans les jardins.<br />

382. Euphraise officinale. Euphrasia officinalis L. — Vulg. Casse-<br />

lunette, Luminet, Herbe à l'ophtalmie (on lui attribuait anciennement <strong>des</strong><br />

vertus merveilleuses contre les maladies <strong>des</strong> yeux). = Déserbetà (Mieussy);<br />

Bo<strong>qui</strong>eu de misère [tieur de misère] (Megève) (allusion à la pauvreté du<br />

terrain où croît cette plante ; Viravô, Viravà (ces deux <strong>noms</strong>, très répan-<br />

dus, signifient vire avô, vire avà [vire vers le bas de la vallée]). Cette plante<br />

ne fleurit guère que vers la fin de la belle saison ; elle avertit ainsi le montagnard<br />

qu'il devra bientôt songer à <strong>des</strong>cendre ses troupeaux. Ces <strong>noms</strong><br />

peuvent aussi lui venir de ce que toutes ses fleurs se tournent invariablement<br />

vers le fond de la vallée. — Cette jolie petite plante croît sur les<br />

pelouses, dans les pâturages, parmi les bruyères.


40 .<br />

FENO-FOUG<br />

383. Fenouil officinal. Fœniculum officinale Ail. — Syn. Fenouil ;<br />

pharm. Fceniculiim, Fœniculi semina ;<br />

vulg. Aneth doux, Anis doux, Anis<br />

de Paris. = Féneù (bas Chablais et canton de Saint-Julien) ; Fenieù (Fil-<br />

linges, Annemasse) ; Fénwê (Moûtiers, Trévignin) ; F/jw (Crest-Voland) ;<br />

Çhnu (Les Clefs) ; Chëria (vallée de Chamonix) ; Stt^u (La Clusaz). — Dans<br />

les lieux secs et les vignes. Fréquemment cultivé (dans les jardins.<br />

384. Fétuque bleuâtre. Festuca ccerulea D. C. — Syn. Molitiie<br />

bleuâtre. = Érbà à rmasse [herbe à balai] (Messery, Nernier). — Dans les<br />

prés et les bois marécageux.<br />

385. Fétuque <strong>des</strong> brebis. F. ovina L. — Vulg. Poil de chien (allusion<br />

à la finesse de ses feuilles). = Piuçhin (Taninges, Samoëns) ; Bôfà (Tanin-<br />

ges) ; Fétu (nom qu'elle partage à La Clusaz avec presque toutes les Gra-<br />

minées). — Dans les pâturages secs.<br />

386. Fève commune. Faba vulgaris Moench. — Vulg. Grosse Fève,<br />

Fève <strong>des</strong> jardins. =: Fâvà (très répandu) ; Favà (Annecy et les environs).<br />

— Cultivée dans les jardins potagers ; se sème au printemps.<br />

Il en existe une variété dont la graine est beaucoup plus petite ; c'est la<br />

Petite Fève, Faba minor, vulgairement appelée Féverole et Fève d'hiver.<br />

Fâvà et Favà, comme ci-<strong>des</strong>sus. On la sème en automne soit seule, soit en<br />

mélange avec le froment d'hiver.<br />

387. Ficaire fausse-renoncule. Ficaria ranunculoi<strong>des</strong> Moench. —<br />

Vulg. Petite Chélidoine, Fausse Chélidoine, Petite Eclaire, Eclairette.<br />

Herbe aux hémorrho'i<strong>des</strong>. Scrofulaire. Nous mentionnons ce dernier nom<br />

sans l'approuver, étant d'avis qu'il ne faut jamais donner le même nom à<br />

deux espèces de <strong>plantes</strong>. (V. le mot Scrofulaire.) — Dans les terrains<br />

humi<strong>des</strong>.<br />

388. Figuier commun. Ficus carica L. = Fegui (répandu) ; Fégui<br />

(Annecy) ; Feguê (Evian et les environs). — Arbrisseau cultivé en espalier<br />

et même en plein vent dans nos deux départements.<br />

389. Fléole ou Phléole <strong>des</strong> prés. Phleum pratense L. — Vulg.<br />

Timothée, Marsette, Queue de rat (à cause de la forme de son épi). Fléau<br />

<strong>des</strong> prés. — Dans les prés.<br />

390. Flouve odorante. Anthoxanthum odoratum L. — Vulg. Foin<br />

dur. Cette plante ne mérite pas ce nom ;<br />

elle mériterait plutôt celui de Foin<br />

parfumé, car elle communique au foin une odeur très agréable. — Dans les<br />

pâturages, les bois découverts.<br />

391. Fluteau plantain. Alisma plantago L. — Vulg. Fluteau, Plan-<br />

tain d'eau. Pain de grenouille. Pain de crapaud. — Dans les fossés, les<br />

marécages, aux bords <strong>des</strong> rivières.<br />

Fougères. •- Lorsqu'on parle de Fougères en général, sans distinction<br />

de genres ni d'espèces, on les appelle : Fieûjhe et Fieujhe (répandus) ;<br />

Fieuse, l'ieusa (Samoëns, vallée de Boëgc, Ba!me-de-SilIingy) ; Fiujhë


FOUGÈRES 41<br />

(Thônes, Gruffy, Leschaux, La Clusaz) ; Fiiijhe (La Giettaz) ; Fiése (Mont-<br />

Saxonnex, Brizon) ; Fiusëtà (Aime) ; Fud^ëtà (Maurienne) ; Fe^diérë<br />

(Tarentaise) ; Foiijhire (Le Biot, La Forclaz) ; Fojér'è (Annecy) ; Feudiére<br />

(Trévignin) ; Fu.^de (Beaufort) ; Fieûdrà (Ballaison, Douvaine) ; Êrbà de<br />

colouvrà (Montricher) ; Brétè (Morzine). Ces <strong>noms</strong> s'appliquent tout spé-<br />

cialement aux Fougères de grande taille, telles que la Fougère femelle, la<br />

Piéride et les divers Polystics.<br />

A Morzine, on prédit une fortune colossale à celui <strong>qui</strong>, le matin de la<br />

Saint-Jean, trouvera la fleur du Brétè (on sait que la Fougère ne fleurit<br />

jamais). Par suite, dire d'un homme qu'il aurait bien besoin de trouver la<br />

fleur du Brétè, c'est dire plaisamment que ses aff'aires vont mal.<br />

Au lieu de donner les <strong>noms</strong> <strong>des</strong> diverses espèces de Fougères à la place<br />

que leur assignerait l'ordre alphabétique, nous croyons devoir les grouper<br />

ici en un seul tableau. Ce tableau dressé d'après les caractères les plus ap-<br />

parents <strong>des</strong> Fougères, permettra au lecteur le moins initié à la science de la<br />

botanique, de distinguer facilement les diverses espèces de cette intéressante<br />

petite Famille.<br />

— Sporanges groupés sur la face inférieure <strong>des</strong> fron<strong>des</strong> (feuilles) ... 4<br />

1 . Sporanges i disposés en épi ou en grappe rameuse 2<br />

2. Fronde entière ; sporanges soudés entre eux et disposés en épi<br />

linéaire. Ophiglosse.<br />

— Fronde découpée ; sporanges disposés en grappe rameuse 3<br />

3. Fronde de 5 à i5 centimètres. Botryche.<br />

— Fronde atteignant i mètre et plus. Os.monde.<br />

4. Fron<strong>des</strong> entières, longuement lancéolées, cordées à la base.<br />

Scolopendre.<br />

— Fron<strong>des</strong> découpées 5<br />

5. Sores entremêlés d'écaillés rousses et brillantes. Cétérach.<br />

— Sores ne présentant pas ce caractère 6<br />

6. Sores recouverts d'une indusie (petite pellicule), ou sores marginaux<br />

plus ou moins cachés par le bord replié <strong>des</strong> lobes 7<br />

— Sores entièrement découverts. Polypode.<br />

— Sores non marginaux .• • • 9<br />

8. Fron<strong>des</strong> molles, de i à 3 décimètres. Adianthe.<br />

— Fron<strong>des</strong> coriaces de 6 à i5 décimètres. Ptéride.<br />

7. Sores placés au bord <strong>des</strong> lobes 8<br />

g. Sores arrondis ou presque arrondis. Polystic.<br />

— Sores linéaires oblongs. Doradille.<br />

Ce tableau ne renferme que les Fougères <strong>qui</strong> ont reçu <strong>des</strong> <strong>noms</strong><br />

<strong>populaires</strong>.<br />

392. Adianthe capillaire. Adianthum capillus veneris L. — Vulg.<br />

Capillaire, Capillaire de Montpellier, Cheveux de Vénus; pharm. Capil-<br />

lus veneris. — Dans les grottes et sur les rochers humi<strong>des</strong>.<br />

393. Botryche lunaire. Botrychium lunaria L. — Vulg. Herbe à ta<br />

lune (allusion à la forme <strong>des</strong> segments de ses fron<strong>des</strong>). = Herbe <strong>qui</strong> déferre<br />

les mulets (pas les chevaux ni les ânes ! superstition répandue dans les<br />

montagnes d'Albertville). Partage ce nom avec VHippocrépidc en ombelle,<br />

V. n0 493 ; Êrbà qé fâ<br />

bèlâ lé tiévre [herbe <strong>qui</strong> fait bêler les chèvres] (les<br />

chèvres <strong>qui</strong> en broutent éprouvent <strong>des</strong> douleurs <strong>qui</strong> les font bêler et<br />

I. Les sporanges sont de très petites vésicules, visibles à la loupe, rcnt'crmanl <strong>des</strong> spores<br />

(graines) et réunis par petits groupes appelés sores.<br />

[Suppl. ù la Rei: sai>., 1006] [Flore Constantin et Gave) — 4


42 FOUGERES<br />

quelquefois crever) (Morzine, Verchaix) ; Erbà qe fâ ct^evâ le çhivre [herbe<br />

<strong>qui</strong> fait crever les chèvres] (La Clusaz). — Pâturages accidentés <strong>des</strong> hautes<br />

rriontagnes.<br />

394. Cétérach officinal. Ceterach officinarum D. G. — Vulg. Dorade,<br />

Herbe à dorer, Herbe dorée (allusion à ses écailles brillantes) ; pharm.<br />

Ceterach, Asplenium. = Érbà dé félin (Beaufort). — Dans les murs et sur<br />

les rochers.<br />

395. Doradille capillaire noir. Asplenium adianthum nigrum L.<br />

— Vulg. Capillaire noir, Doradille noire. — Lieux ombragés et humi<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> basses montagnes.<br />

396. Doradille fougère femelle. A. filix femina Bernh. — Vulg.<br />

Fougère femelle. = Fu-{dë (Beaufort). — Dans les bois frais et ombragés.<br />

397. Doradille polytric. A. trichomanes. L. — Vulg. Faux Capil-<br />

laire, Capillaire rouge, Doradille polytrée. — f Capillaire et plus souvent<br />

Scapulaire ou Herbe de scapulaire (simple analogie phonique avec le mot<br />

Capillaire) (répandus) ; pharm. Polytrichum, Tricomanes, Adianthum<br />

rubrum. — Dans les vieux mur^ et sur les rochers ombragés.<br />

398. Doradille rue de muraille. A ruta muraria L. — Vulg. Capil-<br />

laire blanc. Sauve-vie. — f Capulaire. Scapulaire, Herbe de scapulaire<br />

(comme la précédente), Êrbà du malê [herbe du malet] (on appelle malet,<br />

en Savoie, les convulsions nerveuses <strong>des</strong> enfants au maillot) (Mieussy). —<br />

Dans les vieux murs.<br />

399. Ophioglosse commune. Ophioglossum vulgatum L. — Vulg.<br />

Langue de serpent (allusion à la forme de son épi), Lance du Christ, Lu-<br />

ciole, Herbe sans couture. Herbe aux cent miracles (ce dernier nom dit<br />

assez l'estime qu'en font les campagnards ; ils l'emploient dans les contu-<br />

sions). — Dans les lieux humi<strong>des</strong> et les prés tourbeux.<br />

400. Osmonde royale. Osmunda regalis L. — Vulg. Fougère fleurie,<br />

Fougère royale, Fougère aquatique. — Dans les fossés et les bois humi<strong>des</strong>.<br />

Très rare en Savoie.<br />

401. Polypode commun. Polypodium vulgare L. — Syn. Polypode;<br />

vulg. Polypode du chêne, Fougère douce, Réglisse <strong>des</strong> bois, Réglisse <strong>des</strong><br />

rochers, Arglisse sauvage, Fougerole. — Argalisse (très répandu) (ses<br />

racines ont un goût sucré analogue à celui de la Réglisse); Fu^dëtà [petite<br />

Fougère] (Beaufort) ; Rëgalicë (La Glusaz) ; Corbëtà (vallée de Ghamo-<br />

nix). — Dans les bois sur les vieux troncs pourris, dans les fentes <strong>des</strong><br />

rochers ombragés, dans les vieux murs.<br />

402. Polystic fougère mâle. Polystichum filix-mas Roth. — Vulg.<br />

Fougère mâle. G'est la racine de cette Fougère qu'on emploie contre le<br />

tœnia pharm. Filix mas. = Stê (vallée de Beaufort). — ; Dans les bois humi<strong>des</strong><br />

et sur les rochers ombragés.<br />

403. Ptéride aigle-impérial. Pteris a<strong>qui</strong>lina L. — Vulg. Fougère<br />

commune. Fougère impériale. Grande Fougère, Fougère à l'Aigle, A<strong>qui</strong>line<br />

(le collet de sa fronde, coupé obliquement, présente la figure de VAigle<br />

à deux têtes de l'empire d'Autriche). — Dans les bois et les lieux sté-<br />

riles.<br />

404. Scolopendre officinale. Scolopendrium officinale Sm, — Syn.<br />

Scolopendre: pharm. Scolopendrium, Scolopendria, Phyllitis, Lingua<br />

cervina ; vulg. Langue de cerf, Herbe à la rate. Scolopendre. Quelques<br />

auteurs l'appelent Doradille, mais à tort. -Dans les bois et les rochers<br />

couverts.


FRAG-FROM 48<br />

405. Fragon piquant. Ruscus aculeatus L. — Vulg. Houx frelon,<br />

Petit Houx, Buis piquant. = Bwi sari'â^de (Crest-Voland) ; Lout'ié sôi'a'{de<br />

(Beaufort). — Cultivé dans les bosquets.<br />

406. Fraisier de table. Fragaria vesca L. — Syn. Fraisier commun.<br />

= Frcsi, Frùsi et Frési (répandus) ; Fy-eji (Crest-Voland) ; Fréli (Gruffy).<br />

La fraise s'appelle : Frè, Fré (très répandus) ; Fr'é (Thônes) ; Fri (Ugines) ;<br />

Friê et Fri'é (Beaufort) ; Frià (Queige, Villard-sur-Doron) ; Friô (Albert-<br />

ville) ; Frise (Leschaux) ; Fréta et Afrélà (Faverges, Gruffy) ; Frolie (Bes-<br />

sans) ; Çhrélë (Moùtiers). — Dans les bois, les haies, les buissons.<br />

On distingue plusieurs espèces de Fraisiers. Les plus répandues dans nos<br />

jardins sont le Fraisier <strong>des</strong> Alpes, généralement appelé Fraisier <strong>des</strong> quatre<br />

saisons ou Fraisier de tous les mois parce qu'il donne <strong>des</strong> fruits jusqu'à<br />

l'entrée de l'hiver et le Fraisier capron dont les fruits sont très gros. Ce<br />

dernier est connu sous le nom vulgaire de Capron et de Marte au pi. Mar-<br />

teaux (Annecy, Thônes).<br />

407. Frêne élevé. Fraxinus excelsior L. = Frènô (très répandu) ;<br />

Frêne (Beaufort, Crest-Voland) ; Fréniô (Montricher) ; Frâniô (Ste-Foy) ;<br />

Frénô (vallée de Chamonix). — Dans les bois, les ravins, les haies,, les pâ-<br />

turages accidentés.<br />

408. Fritillaire impériale. Fritillaria imperialis L. — Vulg. Couronne<br />

impériale. Herbe aux sonnettes (allusion à la forme de ses fleurs).<br />

— Fréquemment cultivée dans les jardins.<br />

409. Fritillaire pintade. F. meleagris L. — Vu\g. Damier, Méléagre,<br />

Gogane, Coccigrole, Œuf de panneau. — Dans les prairies humi<strong>des</strong>. Fréquemment<br />

cultivée dans les jardins.<br />

Froment ou Blé. Triticum L. = Ce genre renferme plusieurs espèces<br />

et variétés connues sous les <strong>noms</strong> patois suivants : Fromen (répandu) ;<br />

Fromên et Fromê (Annecy) ; Fromê (Leschaux, Rumilly, Chambéry) ;<br />

Fromèn (Thônes, Aime) ; Fremin (Le Biot et les environs) ; Blâ (très répandu)<br />

; Dla (répandu) ; Blô et Bliô (Chablais en général); Bliâ (Gruffy,<br />

Blâô (Montagny en Tarentaise).<br />

Albens, Rumilly) ;<br />

Anciennement on ne cultivait guère en Savoie que trois sortes de blés :<br />

le rouge ordittaire ou motet, le barbu et le grossant. On les connaît sous<br />

le nom générique de blés du pays.<br />

Aujourd'hui on cultive <strong>des</strong> blés de toute provenance.<br />

Le tableau suivant fera connaître les principaux froments cultivés en<br />

Savoie :<br />

1. Froment dont le grain se sépare de la balle dans le battage 2<br />

— Froment dont le grain conserve sa balle dans le battage 7<br />

2. Grains tendres cédant sous la dent 3<br />

— Grains durs cassant sous la dent ;<br />

balles, grains et épis très allongés.<br />

410. Froment de Pologne. Triticum polonicum L. —<br />

Vulg. Blé de Russie, Blé polonielle. — Peu répandu en Savoie.<br />

3. Paille creuse jusqu'au sommet 4<br />

— Paille pleine de moelle vers le sommet. Blés poulards 6<br />

4. Epis sans barbes ou à barbes très courtes<br />

— Epis barbus. Froments connus sous le nom de Seissettes.<br />

5<br />

Les Seissettes<br />

les plus répandues sont : 411 le Froment barbu d'hiver et<br />

412 le Froment barbu de printemps ou trémois.<br />

5. Froments d'automne, c'est-à-dire <strong>qui</strong> doivent être semés de septembre<br />

à décembre. Ces froments sont connus sous le nom de Touselles


44<br />

FROM-FUSA<br />

Les principales Touselles sont : i» 413 le Froment d'hiver commun;<br />

vulg. Blé commun, Blé d'hiver, Blé franc, Blé motin, Blâ, Bla,<br />

Blô moté. C'est le plus commun de tous nos froments. — 2° 414 le<br />

Froment bleu (qu'on peut aussi semer au printemps).<br />

— Froment de printemps^ c'est-à-dire <strong>qui</strong> doit être semé en mars.<br />

415 Froment d'été commun. — Vulg. Blé blanc, Blé tnarset, Blé<br />

trémois, Blâ, Bla, Blô, Bliâ trêmê, il mûrit en trois mois (d'où son<br />

nom), si l'on ne compte ni le mois où il est semé ni celui où il est<br />

récolté. =1 Blian (Ballaison) ; -Prinmavô (vallée du Biot). Il y a donc<br />

deux sortes de Blé trémois, l'un barbu, l'autre sans barbe. Toutes les<br />

Touselles et toutes les Seissettes sont <strong>des</strong> variétés du Froment<br />

commun, Triticum vulgare L.<br />

6. Epis simples. 416 Froment renflé. T. turgidum L. — Vulg. Gros<br />

blé, Blé barbu, Blé qrossant, Foulard carré, Pétanielle, Nonnette. =<br />

Grou blâ, Grau bla, Grou bliâ, Nonttètà (Crest-Voland) ; Nonià<br />

(Albens). — Cette espèce est fréquemment cultivée dans nos deux<br />

départements où elle sert à faire <strong>des</strong> gruaux. Il en existe une variété sans<br />

barbes.<br />

— Epis rameux à la base. 417 Froment renflé, var. ramifié. T. turgidum<br />

L., var. compositum. — Vulg. Blé miracle, Blé monstre, Blé<br />

d'abondance. — Peu cultivé.<br />

7. Epis comprimés, à grains très rapprochés, sur deux rangs. 418 Froment<br />

locular. T. monococcum L. — Vulg. Petit Epeautre, Epeau-<br />

tre, Engrain, Blé ri^. = Epôtrà (répandu) ; Epiôtrà (Crest-Voland) ;<br />

Ipiôtre (Trévignin) ; Epiôtë (Thônes). — Fréquemment cultivé dans<br />

les mauvais terrains de la montagne où l'on ne pourrait cultiver ni<br />

seigle ni avoine. Il sert à faire <strong>des</strong> gruaux.<br />

— Epis très allongés, à grains espacés. 419 Froment epeautre. T.<br />

spelta L. — Vulg. Grand Epeautre. — Peu cultivé en Savoie.<br />

On sème quelquefois, en mélange, diverses céréales : un mélange de blé<br />

blanc et d'orge s'appelle f Bataille ;<br />

de froment et de seigle, Méteil, Mécliô,<br />

(Massongy, Thônes, Trévignin) ;Messé (Ballaison) ; Mornâ (Leschaux,<br />

Albertville, Le Châtelard) ; Fromênteusà (Montricher) ; Glandon (çà et là) :<br />

de froment, de seigle et d'avoine, Cavalin (répandu) ;<br />

d'orge, d'avoine et de<br />

vesces, Cavalin (GruflFy) ; de blé, de seigle et de vesces (pesettes), Pësatu<br />

(répandu).<br />

420. Fumeterre officinale. Fumaria officinalis L. — Syn. Fumeterre ;<br />

vulg. Fumée de terre (ou plutôt <strong>qui</strong> sert à fumer la terre), Fiel de terre<br />

(de son amertume). Fine terre, Pisse-sang, Herbe à la Jaunisse, Lait battu<br />

(elle caille le lait). = Érbà roj'hë (Sevrier). — Dans les vignes, les cultures.<br />

421. Fusain d'Europe. Evonymus européens L. — Syn. Fusain ;<br />

vulg. Bonnet de prêtre. Bonnet carré (allusion à la forme de son fruit). =<br />

Bwë cârâ (ses jeunes rameaux sont quadrangulaires) (répandu) ; Bivé carô<br />

(Ballaison) ; Bonë d'encwerâ [bonnet de curé] (Scientrier) ; Bois gentil<br />

(Etrembière, Veyrier, Archamp).<br />

Les fruits capsulaires du Fusain sont recouverts d'une enveloppe légèrement<br />

charnue. Lorsque ces fruits ont été amollis par la gelée, ils sont très<br />

recherchés par trois espèces de mésanges ; savoir : la. gj^osse Mésange fParus<br />

major) vulg. Mésangère, Charbonnière, Lardera, Sarrayon ou Sain-ayé<br />

[serrurier] (l'un de ses chants imite le grincement d'une scie qu'on ai-<br />

guise), la Mésange bleue (Parus cœruleus) et la Mésange petite Charbon-


GAIL-GENE 45<br />

nière (Parus minor ou àter, ptioutà LârdêràJ. On pourrait donc, pour<br />

cette raison, appeler le Fusain, Bois de mésange, Biv'é de lârdêrà.<br />

Les fruits de cet arbrisseau, <strong>des</strong>séchés et réduits en poudre, débarassent<br />

les enfants de la vermine ; on les fait aussi bouillir dans du vinaigre que<br />

l'on emploie contre la gale <strong>des</strong> animaux.<br />

422. Gaillet blanc. Galium album Lam. — Vulg. Caille-lait blanc.<br />

— Dans les bois et les haies.<br />

423. Gaillet caille-lait. G. verum L. — Vulg. Caille-lait jaune (c'est<br />

le vrai Caille-lait, celui <strong>qui</strong> possède le mieux la propriété qu'indique son<br />

nom), Fleur de la Saint-Jean, Petit Muguet. = Cali'é (Beaufort, Les<br />

Clefs) ; Calïë-lé (Aime, Crest-Voland) ; Gli'éton jhônô (Thônes, Gruffy). —<br />

Très commun au bord <strong>des</strong> chemins, <strong>des</strong> bois et <strong>des</strong> champs.<br />

424. Gaillet croisette. G. cruciata Scop. — Vulg. Croisette (ses<br />

feuilles sont disposées en croix le long de la tige). — Dans les haies, les<br />

bois et les prés.<br />

425. Gaillet accrochant. G. aparine L. — Vulg. Gratteron, Asprêle,<br />

Crippe, Capel à teigneux. = Gli'éton (répandu) ; Gléton (Aime) ; Gliëtoum<br />

(Sainte-Foy); ^^//ë/o« (Annecy et les environs); Liéton (Moûtiers) ;<br />

Dlëlon<br />

(Bellevaux, Lullin, Abondance) ; Lioton (répandu) ; Rièble (répandu) ;<br />

Rioton (vallée de Chamonix). Le nom de Glièton s'applique aussi, dans<br />

beaucoup de localités, à la Bardane. Ces deux <strong>plantes</strong> ont cela de commun<br />

qu'elles s'accrochent aux habits, aux cheveux, la Bardane, par ses têtes<br />

seules, le Gratteron, par toutes ses parties. — Dans les haies et les buissons.<br />

426. Gainier siliquastre. Cercis siliquastrum L. — Syn. Gaînier ;<br />

vulg. Arbre de Judée. — Cultivé dans les bosquets.<br />

427. Galanthine perce-neige. Galanthus nivalis L. — Vulg. Ga-<br />

lantine, Nivéole, Perce-neige, Clochette d'hiver. — Dans les prés et les<br />

bois <strong>des</strong> basses montagnes. Cultivé dans les parterres.<br />

428. Galéga oflBcinal. Galega ofiBcinalis L. — Vulg. Galéga, Lava-<br />

nèse, Faux indigo. Rue de chèvre. — Cultivé dans les jardins et les<br />

bosquets.<br />

429. Galéobdolon à fleurs jaunes. Galeobdolon luteum Huds. —<br />

Vulg. Ortie faune, Lamier jaune. = Orti mor [ortie morte] (vallée de<br />

Boëge). — Dans les lieux ombragés et humi<strong>des</strong>.<br />

430. Galéope tétrahit. Galeopsis tetrahit L. — Vulg. Ortie chanvre,<br />

Chanvre bâtard, Chanvre sauvage. Ortie royale, Chèvenelle. =: Çhéncve<br />

(Chambéry) ; Çhenavalà (vallée de Chamonix) ; Sténavélè (vallée de Beau-<br />

fort). — Dans les lieux couverts et frais.<br />

Géascre. v. Champignons.<br />

431. Genêt <strong>des</strong> teinturiers. Genista tinctoria L. — Vulg. Génes-<br />

trelle, Génestrolle, Herbe à jaunir, Spargelle. — Dans les bois peu cou-<br />

verts.


46 GENE-GENT<br />

432. Genêt à tige ailée. G. sagittalis L. — Syn. Genêt flèche, Genêt<br />

vulg. Lacet, Eparjolle. — Diè (vallée de Boëge,<br />

sagitté, Genêt herbacé ;<br />

Mont-Saxonnex, Brizon) ; Dinch'é (Taninges) ; Danjicre (Habère-Poche) ;<br />

Enlïélà (Gruffy) ; Epardë (Les Clefs) ; Eparsalà (La Clusaz). — Dans les<br />

bois, les bruyères et les pâturages <strong>des</strong> mauvais terrains.<br />

433. Genévrier commun. Juniperus communis L. — Syn. Gené-<br />

vrier ;<br />

vulg. Genièvre (ce nom sert surtout à désigner l'eau-de-vie que l'on<br />

prépare^ dans les pays du Nord, avec les baies du genévrier et le seigle). —<br />

Jhénêvrô et Jhënêvrô (très répandus) ; Jhënêin-e (vallée du Biot) ; Jhenêvri<br />

(LuUin); JIinêi>rô (répandu) ; Jhnévrô (Trévignin) ; Jhnàivre (St-Paul); Jhé-<br />

nèvre (Mieussy); Jliénevri (vallée de Chamonix); Jhncpri (La Clusaz) ; J/zé-<br />

nêvrô (canton de Saint-Julien); Jhenéivrô (Albens, Montricher) ;<br />

-<br />

Zdenévrié<br />

(Beaufort, Crest-Voland); Zenâvre (Albertville). Les baies portent généralement<br />

les mêmes <strong>noms</strong>. Elles nourrissent un grand nombre d'oiseaux de<br />

montagne, notamment le Merle à plastron (Turdus torquatus), vulgairement<br />

nommé Grive genevricre ou Grive <strong>des</strong> genièvres. Merle <strong>des</strong> montagne,<br />

Merle de Savoie. Ce bel oiseau est très commun en Maurienne. Sa<br />

chair est estimée à l'égal de celle de la grive, à cause de son goût prononcé<br />

de baies de Genévrier. La Grive chanteuse fTurdus musicus) est également<br />

friande de ces baies. Cet oiseau vit dans nos grands bois oia il se fait remar-<br />

quer par son chant aussi varié que sonore. Sa chair est très recherchée en<br />

automne quand elle se ressent du goût du Genévrier.<br />

Les fruits du Genévrier sont fréquemment employés dans la médecine<br />

populaire. A l'extérieur, on s'en sert en lotions, en fomentations et en bains<br />

de vapeurs pour combattre les rhumatismes articulaires ; à l'intérieur, on<br />

les donne en infusion, contre l'hydropisie. Dans maintes localités de la Sa-<br />

voie, on les torréfie légèrement, on les moud et l'on ajoute une bonne pincée<br />

de cette poudre au café du matin. Rien de mieux, paraît-il, pour donner<br />

du ton à l'estomac et exciter l'appétit. — Dans les bois peu garnis <strong>des</strong><br />

basses montagnes.<br />

434. Genévrier sabine. J. sabina L. — Vulg. Sabine; pharm. Sabina.<br />

— Dans les bois peu couverts et bien exposés <strong>des</strong> montagnes subalpines.<br />

435. Gentiane d'Allemagne. Gentiana germanica Will. — Vulg.<br />

Gentiancllc. — Lisières <strong>des</strong> bois, pâturages <strong>des</strong> montagnes.<br />

436. Gentiane croisette. G. cruciata L. — Vulg. Croisette. — Sur les<br />

coteaux secs et les pelouses <strong>des</strong> bois.<br />

437. Gentiane jaune. G. lutea L. — Syn. Gentiane pharm. Genlianœ<br />

;<br />

majoris radix ; vulg. Grande Gentiane, Gentiane, Quin<strong>qui</strong>na du pauvre.<br />

= Gencianà (environs de Chambéry) ; Ganfannà (Les Clefs) ; Jhonfannâ<br />

(Montmin) ; Danfannà (Saint-Paul) ; Dansannà (Aime) ; Dansanà<br />

(Beaufort) ; Dofânnà (vallée du Biot) ; Lênfiannâ (Thônes) ; Lanfiannà<br />

(répandu) ; Lenfionà (Annecy) ; Lenfannà (Leschaux) ; Lêjiannà (Villy-le-<br />

Bouveret) ; Lonfannà (Montmin) ; Enfiannà (répandu) Enfianà et Enfiannà<br />

(Taninges) ; Enjionnà (Gruffy) ; Anfiannà (La Clusaz, Villy-le-Bouveret,<br />

Neydens, Beaumont) ; Clioqë jône (Chamonix) ; Jhanfanna (vallée de Chamonix,<br />

où ce nom s'applique à toutes les espèces de gentianes). (Bouchard).<br />

Il est peu de <strong>plantes</strong> médicinales aussi connues et appréciées en Savoie<br />

que la Grande Gentiane. C'est sa racine que l'on emploie. Fermentée et<br />

distillée, elle donne une eau-de-vie amère, souveraine contre les indigestions<br />

et les pesanteurs d'estomac ; coupée par petites tranches et séchée, elle<br />

s'emploie en tisane pour combattre les lièvres intermittentes. Le plus


GENT-GERM 47<br />

souvent on la fait macérer dans de l'eau-de-vie ou de l'esprit-de-vin. Cet<br />

extrait est un de nos meilleurs stomachiques. — Dans les bois peu garnis<br />

et les pâturages de la région subalpine.<br />

438. Gentiane pourprée. G. purpurea L. = Cette espèce est répandue<br />

dans la Haute-Savoie où elle est plus estimée que la Grande Gentiane. Nos<br />

montagnards l'appellent, suivant les localités, Lanfiannà, Danfannà, En-<br />

Jiannà rojhe ou ro^de [gentiane rouge]. — Pâturages <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

439. Gentiane pneumonanthe. G. pneumonanthe L. — Vulg. Pulmonaire<br />

<strong>des</strong> marais. — Dans les prés marécageux.<br />

440. Gentiane printanière. G. verna L. — Vulg. Gentiane céleste<br />

(allusion à la couleur de ses fleurs <strong>qui</strong> sont d'un bleu ravissant), Bouquet<br />

de Notre-Dame. = Monchu [monsieur] (Montmin). — Dans les prés et les<br />

bois <strong>des</strong> montagnes.<br />

441. Gentiane de Clusius. G. clusii Per. et Song.<br />

442. Gentiane de Koch. G. Kochiana Per. et Song. — Ces deux<br />

espèces de Gentianes se ressemblent beaucoup. Aussi, les a-t-on longtemps<br />

confondues et désignées sous le nom de Gentiane à courte tige, Gentiana<br />

acaulis L. Le public continue de les confondre et les désigne sous<br />

les <strong>noms</strong> de Gentiane à gran<strong>des</strong> fleurs, Gentianette et de Clochette <strong>des</strong><br />

Canpannà et Canpan'é bluë de mon-<br />

Alpes. = Clioqë (vallée de Chamonix) ;<br />

tanië [clochette bleue <strong>des</strong> montagnes] (Beaufort). — Dans les prairies <strong>des</strong><br />

hautes montagnes.<br />

M. le D"" Chabert nous apprend que, dans les Alpes de Beaufort, on fait<br />

cuire le rhizome (racine) de cette dernière plante dans du lait que l'on<br />

donne aux enfants contre les vers •.<br />

443. Géranium colombin. Géranium columbinum L. — Vulg. Pied<br />

de colombe. — Dans les champs et les haies.<br />

444. Géranium herbe à Robert. G. robertianum L. — Vulg. Géranium<br />

robertin. Herbe à Robert, Herbe à ies<strong>qui</strong>nancie, Bec de grue, Bec<br />

de cigogne. = Éparge (Albertville, Beaufort); Érb'à Robêr (répandu);<br />

Érb'à Robe (vallée de Boëge) ; Erbà à Robe (Annecy et les environs) ; Erbà<br />

rojh'é (Les Clefs) ; Èrbà rojh'é (Trévignin) ; Tludà (Bellevaux, Lullin); Erbà<br />

à viole (le riol'è est une sorte d'ecchymose) (Montriond) Aurait la propriété<br />

de dissoudre le sang coagulé dans le corps. — Dans tous les lieux frais.<br />

445. Géranium sanguin. G. sanguineum L. — Vulg. Sanguinaire.<br />

— Dans les rocailles, sur les pelouses sèches.<br />

446. Germandrée <strong>des</strong> bois. Teucrium scorodonia L. — Vulg. Ger-<br />

pharm. Scorodonia, Salvia agrestis. —<br />

mandrée sauvage, Sauge <strong>des</strong> bois ;<br />

Dans les clairières et sur les lisières <strong>des</strong> bois.<br />

447. Germandrée botryde. T. botrys L. — Vulg. Germandrée femelle.<br />

— Dans les champs pierreux.<br />

448. Germandrée petit chêne. T. chamœdrys L. — Syn. Germandrée,<br />

Germandrée officinale; pharm. Chamœdrys; vulg. Petit Chêne,<br />

Chenet te, Sauge amère, Chasse fièvre. = Jharmandià (très répandu) ;<br />

Jhérmandià (Chablais) ; Jhermandia (vallée de Chamonix) ; Jhêrmandrà<br />

I . De l Emploi populaire <strong>des</strong> Plantes sauvages en Savoie, p. 53. Cet ouvrage, public <strong>des</strong><br />

1897, contient environ loo <strong>noms</strong> patois de nos <strong>plantes</strong> et place M. le D' Chabert à la tète <strong>des</strong><br />

vulgarisateurs de la botanique en Savoie. Les <strong>noms</strong> cités dans ce travail ne sont pas tous<br />

écrits avec l'orthographe de Constantin. Ainsi, par exemple, Campanet bluet <strong>des</strong> montagnes<br />

est le nom de notre Gentianette. M. le D' Chabert reconnaît que l'orthographe de Constantin<br />

est la meilleure, mais il en signale un défaut, celui d'exiger <strong>des</strong> caractères typographiques<br />

particuliers. (Loco cit., p. 9.)


48<br />

GERM-GLOB<br />

(Trévignin) ; Jharmandri (Balme-de-SilIingy) ; Amandri (Gruffy) ; Almandri<br />

(Les Clefs, Vieugy) ; Alamandri (Maurienne) ; Érbà de Sari Dian<br />

(Mieussy). La Germandrée est très estimée en Savoie. On y vante son<br />

emploi contre la langueur de l'estomac, contre la fièvre et surtout contre<br />

les vieux rhumes. — Dans les buissons, aux bords <strong>des</strong> chemins et sur les<br />

collines ari<strong>des</strong>.<br />

449. Germandrée scordium. T. scordium L. — Vulg. Scordium,<br />

Germandrée aquatique ; pharm. Scordium. — Dans les prés marécageux<br />

et les fossés.<br />

450. Gesse chiche. Lathyrus cicera L. — Vulg. Jarousse, Jarosse,<br />

Jarrat, Petite Gesse. — Dans les blés et les vignes.<br />

451. Gesse cultivée. L. sativus L. — Vulg. Gesse commune, Gesse<br />

blanche. Gesse à larges gousses. Lentille d'Espagne, Pois carré, Pois<br />

breton. Pois de brebis (est un bon fourrage pour les moutons). — Cultivée<br />

pour sa graine et pour fourrage.<br />

452. Gesse à larges feuilles. L. latifolius L. — Vulg. Grande Gesse,<br />

Gesse perpétuelle, Pois de Chine, Pois ini'ace. Pois à bouquets. — Dans les<br />

broussailles et les vignes. Cultivée pour ses belles grappes de fleurs.<br />

453. Gesse sans feuilles. L. aphaca L. — Vulg. Pois de serpent (ses<br />

graines sont narcotiques lorsqu'elles sont mûres). = D/7fa5se (Annemasse).<br />

— Dans les moissons.<br />

454. Gesse de Nissole. L. Nissolia L. — Vulg. Gesse sans vrilles. —<br />

Dans les moissons et les clairières <strong>des</strong> bois.<br />

455. Gesse odorante. L. odoratus L. — Vulg. Pois de senteur, Pois<br />

musqué, Pois fleur. — Cultivée comme plante d'ornement.<br />

456. Gesse sauvage. L. sylvestris L. — Vulg. Gesse <strong>des</strong> bois. — Dans<br />

les bois, les buissons.<br />

457. Gesse à racine tubéreuse. L. tuberosus L. - Vulg. Annette,<br />

Macuson, Gland de terre. — Dans les moissons, les champs, les haies.<br />

458. Giroflée annuelle. Cheiranthus annuus L. — Vulg. Girojlée<br />

d'été. Giroflée quarantaine, Quarantain, Quarantaine, Millionnaire, Vio-<br />

lier d'été. — Cultivée.<br />

459. Giroflée blanchâtre ou d'hiver. C. incanus L. — Vulg. Girojlée<br />

<strong>des</strong> jardins, Girojlée en arbre, Tronc de chou, Violicr. — Cultivée.<br />

460. Giroflée jaune. C. cheiri L. — Syn. Chéiranthe violier; pharm.<br />

Ckeiri ; vulg. Girojlée <strong>des</strong> murailles, Violier <strong>des</strong> murailles, Violier jaune,<br />

Carajée, Jalousie, Savoyarde, Muret (se plaît dans les vieux rhurs), Suis-<br />

sard, Ramoneur, Violier, Violine. — Violi (Annecy, Thônes) ; f Vieulier<br />

(mêmes localités). — Vient dans les fentes <strong>des</strong> rochers et sur les vieux<br />

murs.<br />

461. Glaïeul commun. Gladiolus communis L. — Vulg. Petite<br />

Flambe, Lys de la Saint-Jean, Victoriale ronde. — Cultivé dans tous les<br />

jardins d'agrément.<br />

462. Gléchome lierre terrestre. Glechoma hederacea L. — Vulg.<br />

Glécome hédéracé, Glécome lierre, Lierre terrestre, Tcrretlc, Couronne<br />

de terre, Rondette, Rondelette, Lierret, Courroie de Saint-Jean, Herbe de<br />

pharm. Ilederœ terrestris herba. = Litcréstre (val-<br />

Saint-Jean, Drienne ;<br />

lée de Beauforl) ; Lire téreste (canton de St-Julien) ; Larserà (Ballaison) ;<br />

Lor^érà (Messery, Nernier) ; Trannclà (vallée de Bocge). — Dans les lieux<br />

frais, le long <strong>des</strong> murs et <strong>des</strong> haies.<br />

463. Globulaire commune. Globularia vulgaris L. — Vulg. Mar-


GLYC-GROS 49<br />

guérite bleue, Pâquerette bleue, Bouton bleu, Boulette, Boulotte. — Sur<br />

les coteaux ari<strong>des</strong>.<br />

464. Glycérie flottante. Glyceria fluitans Rob. Br. — Vulg. Chiendent<br />

aquatique. Brouille, Brouille <strong>des</strong> marais, Herbe à la manne. Manne<br />

de Prusse, Manne de Pologne (ses petites graines, cuites dans du lait, servent<br />

d'aliment dans quelques provinces d'Allemagne). — Plante très commune<br />

dans les mares et les fossés pleins d'eau.<br />

465. Gnaphale dioïque. Gnaphalium dioicum L. — Syn. Anten-<br />

naire dioïque pharm. Hispidula ; ; vulg. Pied de chat. Herbe blanche.<br />

Ail de chien, Immortelle dioïque. = Patà dé çhà (répandu) ; Patà de çhà<br />

(vallée de Chamonix) ; Patà de çhê (La Clusaz) ; Patë de çhë (Les Clefs) ;<br />

Patë d'çhat (Montricher) ; Patà de stà (Crest-Voland). — Dans les mau-<br />

vais pâturages <strong>des</strong> montagnes.<br />

466. Gouet commun. Arum vulgare Lam. — Syn. Gouet, Arum ;<br />

pharm. Arum ; vulg. Pied de peau, Vaquette, Langue de bœuf. Herbe<br />

dragonne. Racine amidonnière, Herbe à pain (sa racine contient une fé-<br />

cule blanche très nourrissante ; malheureusement il est difficile de la débar-<br />

rasser complètement du poison qu'elle contient), Monsieur, Religieuse,<br />

Fuseau, Cornet (allusion à la forme de ses fleurs), Pilon, Chevalet, Giron,<br />

Picotin, Herbe aux serpents. = Pi de i>é [pied de veau] (répandu) ; Vache<br />

(répandu) ; Batiolc (Les Clefs). — Dans les haies et les bois. Plante véné-<br />

neuse.<br />

467. Grassette commune. Pinguicula vulg-aris L. — Syn. Grassette;<br />

pharm. Pinguicula ; vulg. Herbe grasse. Herbe huileuse. Langue doie.<br />

= Èrbà grassà (Mieussy) ; Talictà (de talia (bas latin) <strong>qui</strong> signifie taille,<br />

coupure, ses feuilles servent à panser les coupures) (Beaufort). — Dans les<br />

pâturages marécageux <strong>des</strong> montagnes.<br />

468. Gratiole ofiScinale. Gratiola ofiicinalis L. — Syn. Gratiole ;<br />

pharm. Gratiola, Gratia Dei ; vulg. Grâce de Dieu, Grâce à Dieu (à raison<br />

<strong>des</strong> vertus extraordinaires qu'on lui attribuait), Herbe au pauvre homme.<br />

Herbe à la fièvre, Séné <strong>des</strong> prés, Petite Digitale. — Dans les prés maré-<br />

cageux.<br />

469. Grémil bleu et pourpre. Lithospermum purpureo-cœruleum<br />

L. — Vulg. Grémil violet. — Dans les terrains vagues et dans les bois peu<br />

couverts.<br />

470. Grémil officinal. L. officinale L. — Pharm. Lithospermum, Mi-<br />

lium solis ',<br />

vulg. Millet d'amour, Millet perlé, Perlière, Herbe aux perles<br />

(ses graines ressemblent à de petites perles luisantes et nacrées), Blé d'amour.<br />

= Gravalà et Çhenavalà (Les Clefs) ; Mdià bliâ [mange blé] (Gruflfy)<br />

(cette plante se couvre fréquemment, sous forme de poussière blanchâtre,<br />

de champignons parasites microscopiques qu'elle communique aux blés <strong>qui</strong><br />

<strong>croissent</strong> dans son voisinage) ; Orvô (Chablais). — Bords <strong>des</strong> bois et <strong>des</strong><br />

chemins.<br />

471. Groseillier <strong>des</strong> Alpes. Ribes alpinum L. — Pomi rinni (Lullin,<br />

Bellevaux) ; Tamarin et f Tramarin (dans les montagnes). — Dans les bois<br />

<strong>des</strong> montagnes.<br />

472. Groseillier épineux. R. uva-crispa L. — Vulg. Groseillier <strong>des</strong><br />

haies, Gadellier, Groseillier à maquereaux (l'emploi que l'on fait de ses<br />

fruits verts pour assaisonner le maquereau, lui a valu ce nom). — Gre^ali,<br />

Gro^ëlii et Gro\lii (répandus) ; Grosëlti (canton de St-Julien) ; Langrc^olê<br />

(Saint-Paul). Le fruit s'appelle : Gre\alà (répandu) ; Gro\lië (Annecy,


5o GROS-HARI<br />

Thônes) ; Gor^ala (Albens) ; Langr'c\ole (Saint-Paul) ; f Balon (Annecy et<br />

les environs). — Dans les haies. Cultivé dans les jardins.<br />

473- Groseillier noir. R. Nigrum L. — Vulg. Cassis, Cassier. =<br />

Cassis (très répandu) ; Câssi (répandu) ; Cassi (Ugines) ; Tranmarin (Les-<br />

Gremarin ne (Balme-de-Sillingy). — Cultivé dans les jardins.<br />

Groseillier <strong>des</strong> rochers. R. petrœum Jacq. =i f Tramarin et Tamarin<br />

chaux) ;<br />

(répandus dans les montagnes). — Dans les bois <strong>des</strong> liautes montagnes.<br />

474. Groseillier rouge ou commun. R. rubrum I.. — Vulg. Groseillier<br />

à grappes, Raisin de mars, Castillier, Ribette (du latin Rites). =<br />

f Tramarin (répandu) ; Tamarin (répandu) ; Gramarin (Trévignin) ; Gromarin<br />

(Rumilly); Gremarin (Ugines) ; Granmaran (Neydens); Resin roma-<br />

rin (vallée de Boëge) ; tous ces <strong>noms</strong> désignent également l'arbuste et son<br />

fruit ; Gro^^ëlii (Leschaux) ; Gro^lii (Thônes) ; Resin de ma (Juvigny) ;<br />

f Ruisin marin (Montricher). — Cultivé dans les jardins.<br />

475. Gui à fruits blancs. Viscum album L. — Vulg. Gui <strong>des</strong> drui<strong>des</strong>,<br />

Pomme hémorroidale, Verquet. — f Gillon (répandu) ; Jhilïon (répandu);<br />

Zdelïon (Crest-Voland); f Villion (très répandu); Vëlion (Albens); Lavilion<br />

(canton de St-Julien) ; V7 (vallée du Giffre) (du latin viscum) ; Bru (Montri-<br />

cher) ; Lovrêgi (Douvaine, Ballaison). Tout le monde sait que la Grosse<br />

Grive, Turdus major, vulg. Grive draine, se nourrit <strong>des</strong> baies de cette<br />

plante. Aussi la plupart <strong>des</strong> <strong>noms</strong> vulgaires donnés à cette Grive rappel-<br />

lent-ils cette particularité. C'est ainsi qu'on lui a donné les <strong>noms</strong> de Ver-<br />

quette, de f Gillonière et de -|- Villietta^. — Plante parasite sur différents<br />

arbres, principalement sur le Poirier et le Pommier.<br />

476. Guimauve officinale. Althea officinalis L. — Syn. Guimavue,<br />

Althea ; vulg. Mauve blanche; pharm. Althœa, Hibiscus, Dismalva, Malvai'iscus.<br />

— Guimôvà (Thônes, Chamonix) ; Môvà (Crest-Voland); Mâvrë<br />

(Leschaux, Albens). — Cultivée dans les jardins.<br />

477. Guimauve rose. A. rosea L. — Syn. Alcée rose, Mauve rose.<br />

Guimauve passe-rose ; vulg. Rose trémière, Passe rose. Rose de Damas,<br />

Rose d'outre-mer, Rose de mer. Rose à bâton, Bâton de Jacob, Bâton de<br />

Saint-Jacques, Bourdon de St-Jacques, Herbe de St-Siméon. = Passà-<br />

rousà (répandu) ; Passareusà (Gruffy); Passerôsà (vallée de Boëge); Pasrôsé<br />

(Trévignin). Superbe plante, originaire de Syrie, d'oij son nom de Rose<br />

d'outre-mer. — Cultivée dans les parterres et sur les pelouses.<br />

478. Gynérium argenté. Gynerium argenteum Nies. — Vulg. Ro-<br />

seau <strong>des</strong> Pampas, Herbe géante <strong>des</strong> Pampas, Herbe à plumets. Roseau à<br />

plumes. — Cultivé sur les pelouses, dans les parcs et les bosquets.<br />

479. Gypsophile saxifrage. Gypsophila saxifraga L. — Vulg. Perce-<br />

pierre (allusion à son habitat). — Dans les lieux pierreux et ari<strong>des</strong>.<br />

tXiSia<br />

480. Haricot commun. Phaseolus vulgaris L. — Syn. Haricot à<br />

rames. = f Fajule (répandu) ; Fajùlà (vallée de Boëge) ; Fajoulà (répandu)<br />

; Fajou (Annecy, Thônes, Gruffy, Albens) ; Fajhôlà et Faseul (Mon-


HARI-HELL<br />

tricher) ; Fasoulà (Bcaufort) ; Pc fajou (Trévignin) ; Farioulà (Evian) ;<br />

Faviùle (canton de Saint-Julien) ; Faviùlà (Ballaison, Douvaine) ; Féjour<br />

Fasou (Aime). — Cultivé dans tous les jardins potagers.<br />

Haricot multiflore. P. multiflorus Willd. — Vulg. Faséole, Haricot<br />

(Bessans) ;<br />

d'Espagne, Haricot à bouquets, Haricot à fleurs rouges, Haricot écarlate.<br />

— Haricot très ornemental cultivé en berceaux, en tonnelles, en treillage.<br />

Fajou (ré-<br />

481. Haricot nain. P. nanus L. = Fajolon (très répandu) ;<br />

pandu) ; Fajoulà (Leschaux) ; Fasolin (Aime); Fasoulà (Beaufort); Faviùle<br />

et Faviolon (canton de St-Julien) ; Aricô (Trévignin) ; Nênà (Albertville).<br />

Il règne une certaine confusion dans les <strong>noms</strong> patois <strong>des</strong> Haricots. Assez<br />

souvent il arrive qu'un nom donné dans une localité au Haricot nain<br />

s'applique dans une autre au Haricot à rames et vice- versa.<br />

Les Haricots nains, dans la grande culture, se sèment seuls ; dans la<br />

petite culture, on les sème souvent au milieu d'autres <strong>plantes</strong> sarclées, dans<br />

l'espace resté vide entre ces <strong>plantes</strong>.<br />

Le Haricot à rames et le Haricot nain ont formé <strong>des</strong> variétés à l'infini.<br />

Parmi celles <strong>qui</strong> sont les plus estimées on compte le Haricot de Soissons,<br />

dont la gousse fort longue renferme de grosses graines aplaties et d'un<br />

blanc pur ; le Haricot blanc sans parchemin dont on mange les gousses<br />

jusque vers leur maturité ; le Haricot flageolet, etc.<br />

La. gousse ou la cosse porte le nom de cweté dans les vallées de l'Arve<br />

et de la Menoge et de cté dans les environs d'Annecy.<br />

Les Haricots sont très nourrissants, lis offrent un aliment sain que tout<br />

le monde aime. On les prépare à la sauce blanche, au jus, au jambon, au<br />

gratin, en salade et de maintes autres manières. Ils sont plus difficiles à<br />

digérer que la Pomme de terre, mais ils nourrissent beaucoup mieux. On<br />

peut en dire autant <strong>des</strong> Pois, <strong>des</strong> Lentilles et <strong>des</strong> Fèves. Nos aïeux ne<br />

connaissaient guère d'autres légumes que les fruits de ces quatre Papilio-<br />

nacces. Aussi jouissaient-ils d'une santé et d'une vigueur de constitution<br />

inconnues de nos jours.<br />

482. Hélianthe annueL Helianthus annuus L. — Vulg. Soleil, Fleur<br />

du soleil, Hélianthe grand soleil, Soleil du Pérou, Tournesol. = Fëleù<br />

et Sëleû (répandus) ; Solive (répandu) ; Solde (Annecy, Thônes, Albens,<br />

Ugines) ; Sélivé (Leschaux) ; Virasëlol (St-Jean-de-.Maurienne) ; Parafélwé<br />

(Saint-Germain sur Talloires). — Cultivé dans les jardins.<br />

483. Hélianthe tubéreux. H. tuberosus L. -- Vulg. Topinambour,<br />

Soleil vivace. Poire de terre, Artichaut de terre (à cause de la saveur de<br />

ses tubercules). — Topinanbà (canton de St-Julien). — Cultivé pour la<br />

nourriture du bétail.<br />

484. Hélianthème commun. Helianthemum vulgare Gœrtn. --<br />

Vulg. Herbe d'or, Fleur du soleil. — Dans les pâturages secs, à la lisière<br />

<strong>des</strong> bois.<br />

485. Héliotrope d'Europe. Heliotropium europceum L. — Vulg.<br />

Tournesol <strong>des</strong> champs, Girasol <strong>des</strong> champs. Herbe aux verrues ; pharm.<br />

Heliotropium, Verrucaria. — Dans les vignes.<br />

486. Hellébore fétide >. Helleborus fœtidus L. — Vulg. Pied de<br />

griffon, Patte d'ours, Pas de loup, Pisse chien, Herbe aux bœufs, Herbe<br />

de cru, Herbe au fi (sert à guérir leyi ou fil, affection cutanée <strong>qui</strong> survient<br />

aux bœufs), Parménie, Pommelée, Marfourée. — Colîe (répandu); Colïc<br />

I. L'Académie écrit Ellébore; tous les botanistes écrivent Hellébore.<br />

5i


52 HELL-HOUB<br />

et Cotïon de leù (répandus) ; Colïon de low (La Clusaz) ; Colïë de leû (bas<br />

Chablais) ; Colïon d'iëu (Annecy) ; CoIiê de làu (Gruffy) ; Colië de là (Les-<br />

chaux) ; Colïon de bu (Thônes) ; Libôrà (Les Clefs) ; Marséïble (Aime) ;<br />

Fâj'à de leù (Messery). — Lieux pierreux mais frais.<br />

487. Hellébore noir. H. niger L. — Vulg. Rose de Noël, Rose d'hi-<br />

ver, Herbe de feu. = Boqè de chalande (répandu). — Cultivé dans les<br />

jardins pour la beauté de ses fleurs hyémales.<br />

488. Hellébore vert. H. viridis L., var. subalpinus Nob. — Vulg.<br />

Herbe à sétons, Pommelière. — Dans les endroits frais et pierreux.<br />

Helvelle. V. Champignocs.<br />

489. Hémérocalle jaune. Hemerocallis flava L. — Vulg. Lis jaune.<br />

Lis asphodèle. — Cultivée dans les parterres.<br />

Herbe. — Le mot Herbe est devenu, dans le langage populaire, le nom<br />

commun d'un grand nombre de <strong>plantes</strong>. On trouvera ces <strong>noms</strong> à la Table II<br />

de cet ouvrage, avec renvois aux pages où se trouvent les <strong>noms</strong> scientifiques<br />

dont ils sont synonymes. On remarquera qu'un même nom s'applique<br />

souvent à plusieurs espèces très différentes.<br />

490. Herniaire glabre. Herniaria glabra L. — Vulg. Turquette<br />

glabre. Herbe du Turc, Herniole ; pharm. Herniaria, Herba turca. —<br />

Dans les lieux pierreux.<br />

491. Herniaire velue. H. hirsuta L. — Vulg. Turquette. — Dans les<br />

lieux sablonneux.<br />

492. Hêtre <strong>des</strong> forêts. Fagus sylvatica L. — Vulg. Fayard, Foyard,<br />

Fau, Fouteau. = Fayâ (répandu) ; Fayart (Maurienne) ; Faïâ (canton de<br />

Sainl-Julien) ; Fàô (Abondance, Evian) ; Faiv (La Forclaz, vallée de Cha-<br />

monix) ; Fâw (Beaufort, Moûtiers) ; Fà (répandu) ; Fœu (vallée de Boëge) ;<br />

Faou (environs de Chambéry) ; Feu (Albens) ; Fàû (répandu) ; Fê (Trévi-<br />

(Saint-Paul); Foiv (La Clusaz).<br />

Fô gnin) ; Fou (çà et là en Maurienne) ;<br />

Dans les anciens titres on trouve beaucoup de <strong>noms</strong> de lieux provenant de<br />

Fau, Feu, Fou ; ils sont généralement suivis d'un g ou d'un x : le Gros-<br />

Foug près de Rumilly, les Faux sur Saint-Eustache, le Feu courbe près de<br />

Vacheresse. Tous ces <strong>noms</strong> dérivent évidemment du mot latin Fagus. Le<br />

fruit du hêtre, la faine, se nomme en patois : fannà et fennà (répandus);<br />

fênnà (Thônes); fénà (Albens); fa'ion (Leschaux) ; afà (Albertville). —<br />

Dans les forêts <strong>des</strong> montagnes.<br />

493. Hippocrépide en ombelle. Hippocrepis comosa L. — Vulg.<br />

Fer-à-chepal (sa gousse a la forme d'un fer à cheval). = D'après la croyance<br />

populaire, cette plante aurait la propriété de déferrer les mulets, mais non<br />

les chevaux ni les ânes ! M. Perrier de la Bâthie explique cette croyance en<br />

faisant remarquer que cette plante croît dans les lieux pierreux et accidentés.<br />

Or, dans ces endroits la seule bête de somme employée est le mulet. Les<br />

chocs continuels qu'éprouvent les fers de l'animal, les disloquent bien<br />

vite et finissent par les faire tomber. Les montagnards ont vu une cause<br />

dans ce <strong>qui</strong> n'est qu'une coïncidence. — Dans les lieux pierreux et sur les<br />

rochers de la région inférieure et subalpine.<br />

494. Hortensia. Hydrangea hortensia Com. — Vulg. Rose du Japon.<br />

— Cultivé dans les bosquets.<br />

495. Houblon grimpant. Humulus lupulus L. ~ Syn. Houblon ;<br />

Vulg. Houblon à la bière, Vigne du Nord, Salsepareille nationale. =<br />

Oblon (canton de Saint-Julien). — Aux bords <strong>des</strong> rivières, parmi les Saules<br />

et les Aunes.


HOUL-INUL 53<br />

496. Houlque laineuse. Holcus lanatus L. — Syn. Houlque ;<br />

vulg.<br />

Blanchard velouté. — Dans les prés, aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

497. Houx commun. Ilex a<strong>qui</strong>folium L. — Syn. Houx, Houx épi-<br />

neux, Grand Houx ; pharm. A<strong>qui</strong>foliutn. — Vulg. Agrifon, Agrifoux,<br />

Agréfou, Agriou, Gréou, Gai-rus, Grifoul, Pardon, Grand Pardon, Epine<br />

du Christ, Bois franc. = Argliô (très répandu); Argiô (Annemasse) ;<br />

Angrélô (Sainte-Foy) ; Égrëlô (Rumilly, Albens) ; Igrélô (Trévignin) ;<br />

Âr6/e (Albertville, Beaufort) ; Dârblô (vallée de Boëge) ; Càbr'é (Messery) ;<br />

Pouq'é [piquants] (La Forclaz) ; Jhuirë (vallée de Chamonix). — Dans les<br />

bois.<br />

Hydne. V. Champignons.<br />

498. Hydrocotyle commune. Hydrocotyle vulgaris L. — Vulg.<br />

Ecuelle d'eau, Gobelet d'eau. — Dans les marais.<br />

499. Ibéride en ombelle. Iberis umbellata L. — Syn. Thlaspi lilas,<br />

Thlaspi violet, Thlaspi en ombelle ; vulg. Taraspic et Téraspic <strong>des</strong><br />

jardiniers. — Cultivée dans les jardins d'agrément.<br />

500. Ibéride toujours verte. I. sempervirens L. — Syn. Thlaspi<br />

toujours vert; vulg. Téraspic et Taraspic vivace <strong>des</strong> jardiniers, Corbeille<br />

d'argent. — Cultivée dans les parterres.<br />

501. If commun. Taxus baccata L. = Dà (canton de Saint-Julien) ;<br />

Dé (très répandu) ; Dé (Annecy, Thônes) ; Da (Villy-le-Bouveret) ; Le (val-<br />

lée du Giffre) ; Té i (Nâves) ; Dèdê (La Giettaz) ; Déi (Quintal) ; Bwë d'à<br />

(Queige) ; Bivë d'i (Gruffy) ; Bjvë d'in (Leschaux) ; Bwê d'aï (Grand-Bor-<br />

nand). — Dans les bois <strong>des</strong> montagnes. Souvent cultivé dans les bosquets<br />

et les parcs.<br />

502. Immortelle annuelle. Xeranthemum annuum L. — Vulg.<br />

Œillet rose. — Cultivée dans les parterres.<br />

503. Immortelle à bractée. X. bracteatum Willd. — Syn. Hélichryse<br />

à bractées ; vulg. Fleur de paille. — Cultivée dans les parterres.<br />

304. Immortelle à fleurs fermées. X. inapertum Willd. — Vulg.<br />

Immortelle sauvage. — Dans les lieux incultes et bien exposés au soleil, en<br />

Maurienne.<br />

505. Impatiente n'y touchez pas. Impatiens noli tangere L.— Vulg.<br />

Impatiente (à la plus légère pression, ses capsules s'ouvrent et se crispent<br />

brusquement, projetant au loin les graines qu'elles renferment), Merveille,<br />

Balsamine faune, Balsamine <strong>des</strong> bois, Herbe de Sainte-Catherine — . Dans<br />

les bois frais.<br />

506. Inule année ou aulnée. Inula helenium L. — Syn. Année of-<br />

ficinale. Année commune. Année, Inule héléniaire ;<br />

vulg. Inule<br />

I . Ce nom que nous avons trouvé dans les notes de Constantin ne désignerait-il pas<br />

plutôt le Pin à crochets <strong>qui</strong> croît dans les rochers du Parmeian et que les habitants de Dingy<br />

appellent Té ?


54<br />

INUL-JASI<br />

campagne , Inule campane, Hélénine, Œil 'de cheval, Liomie, Laser de<br />

pharm. Initia, Helenixim, Enula campana.<br />

Chiron, Aromate germanique ;<br />

— Cultivée dans les bosquets et les jardins pharmaceutiques.<br />

507. Inule conyse. I. conyza D. C. — Vulg. Herbe aux mouches. —<br />

Dans les lieux incultes.<br />

508. Inule dyssentérique. I. dyssenterica Gasrtn. — Syn. Pulicaire<br />

dyssentérique ; vulg Conyse moyenne, Inule tonique, Conyse <strong>des</strong> prés,<br />

Aunée <strong>des</strong> prés, Herbe de Saint-Roch. — Dans les lieux humi<strong>des</strong>.<br />

509. Ipomée pourpre. Ipomœa purpurea Lam. — Syn. Liseron<br />

pourpre; vulg. Volubilis. — Cultivée dans les jardins.<br />

510. Ipomée quamoclit. I. quamoclit L. — Vulg. Quamoclit cardi-<br />

nal, Jasmin rouge de l'Inde, Fleur de cardinal. — Cultivée dans les jardins.<br />

511. Iris d'Allemagne. Iris germanica L. — Vulg, Iris <strong>des</strong> jardins,<br />

Iris arme de France, Glaïeul bleu. Flambe, Grande Flambe, Flamyne,<br />

pharm. Ireos nostratis radix. == Herbe à couteau (bas Chablais);<br />

Gonellc ;<br />

Péntëcûté (Les Clefs, Montmin); Pêtcutè (Trévignin) (fleurit vers la Pente-<br />

côte) ; Coutannà et Coyannà (Maurienne) ; Cwêi (Aime) ; Lêngà biveû<br />

(Beaufort). — Dans les lieux incultes, les murailles, les rochers.<br />

512. Iris faux-acore. I. pseudo-acorus L. — Vulg. Iris <strong>des</strong> jnarais,<br />

Iris jaune. Glaïeul <strong>des</strong> marais, Flambe d'eau. Flamme d'eau, Flanune<br />

bâtarde; pharm, Acori palustris radix. — Aux bords <strong>des</strong> ruisseaux, <strong>des</strong><br />

fossés, <strong>des</strong> étangs.<br />

513. Iris nain. I. pumila. — Vulg. Petite Flambe, Petite Flamme. —<br />

Cultivé dans les jardins.<br />

514. Ivraie enivrante. Lolium temulentum L. — Syn. Ivraie; vulg.<br />

Zizanie, Herbe d'ivrogne (le pain dans lequel entre de la farine de cette<br />

graminée cause <strong>des</strong> vertiges, <strong>des</strong> nausées, en un mot une espèce d'ivresse).<br />

Herbe à couteau. = Lui (répandu); Lïwi (Albertville) ; Loue (Villy-le-<br />

Bouveret) ; Lïoèi (Ballaison) ; L7Pê (canton de Saint-Julien) ; Zdui (vallée<br />

de Beaufort) ; Jhwé (GrufFy) ; Marjhal (Montricher) ; Mar^dalà (Crest-Vo-<br />

land). — Dans les moissons.<br />

515. Ivraie vivace. L. perenne L. — Vulg. Ray-grass, Ga^on anglais.<br />

Fausse Ivraie, Bonne-Herbe. — Niélà et Niolà (répandus). Ces deux <strong>noms</strong><br />

que nous trouvons dans les notes de A. Constantin ne désigneraient-ils pas<br />

plutôt la Lampette nielle, vulg. la Nielle <strong>des</strong> blés .^ Ce <strong>qui</strong> nous porte à le<br />

croire c'est que nous avons relevé le mot Niolà donné dans beaucoup de<br />

localités à la Lampette nielle. Tout au plus pourraient-ils désigner VIvraie<br />

enivrante <strong>qui</strong> infeste les moissons à l'égal de la Nielle <strong>des</strong> blés. Du reste,<br />

voici les <strong>noms</strong> <strong>des</strong> localités oij Constantin a relevé ces dénominations. Niolà<br />

(Thônes, Albens, Massongy). Niélà (Leschaux, Saint-Jean-de-Maurienne,<br />

Trévignin). V. Lampette nielle.<br />

516. Jacinthe d'Orient. Hyacinthus orientalis L. — Syn, Jacinthe<br />

cultivée. — Jacintà (ircs répandu). — Très répandue dans les jardins.


JASI-JUSQ 55<br />

517. Jasione de montagne. Jasione montana L. ^ Vulg. Herbe à<br />

Midi (affectionne les terrains exposés au midi). — Dans les terrains sablonneux<br />

<strong>des</strong> basses montagnes.<br />

518. Jasmin officinal. Jasminum officinale L. — Syn. Jasmin com-<br />

mun ;<br />

vulg. Jasmin blanc. — Fréquemment cultivé dans les jardins.<br />

519. Jonc à fleurs agglomérées. Juncus conglomeratus L.<br />

520. Jonc à fleurs éparses. J. efi'usus L. — Ces deux espèces de Joncs<br />

ne forment pour le public et même pour certains botanistes qu'une seule<br />

espèce, le Jonc commun, J. communis Mey. ; vulg. Jong à mèche (les<br />

gens de la campagne enlèvent la moelle de ce Jonc pour en faire <strong>des</strong> mèches<br />

Jhon (Reignier,<br />

de lampe ou de veilleuse). = Bôçhe (Contamine-sur-Arve) ;<br />

canton de St-Julien) ; Jon (Annecy, Thônes) ; Dion (très répandu) ; Mare<br />

(Beaufort) ; Mare (Crest-Voland). Tous ces <strong>noms</strong> patois s'appliquent également<br />

à l'espèce suivante.<br />

521. Jonc glauque. J. glaucus Ehrh. — Vulg. Jonc <strong>des</strong> Jardiniers<br />

(les jardiniers font un grand usage de ce Jonc, soit pour attacher les <strong>plantes</strong><br />

à leurs tuteurs, soit pour palisser les arbres). = Jhan (Contamine-sur-Arve) ;<br />

Dwan {vâWée de Boëge). — Tous ces Joncs <strong>croissent</strong> dans les lieux humi<strong>des</strong><br />

ou aux bords <strong>des</strong> eaux.<br />

522. Joubarbe <strong>des</strong> toits. Sempervivum tectorum L. — Syn. Joubarbe,<br />

Grande Joubarbe; vulg. Artichaut <strong>des</strong> murs. Artichaut sauvage,<br />

Barbajou [Barbe de Jupiter], Herbe aux cors. = Èrbâ de sên José (Beau-<br />

fort) ; t Artichaut (Thorens).<br />

523. Julienne <strong>des</strong> dames. Hesperis matronalis L. — Vulg. Girarde,<br />

Giroflée musquée, Cassolette, Damas, Beurrée; pharm. Hesperis, Viola<br />

matronalis. = Giarde (Aime) ; Ziradà (bas Chablais). — Aux bords <strong>des</strong><br />

ruisseaux et dans les bois humi<strong>des</strong>, souvent cultivée.<br />

524. Jus<strong>qui</strong>ame noire. Hyoscyamus niger L. — Syn. Jus<strong>qui</strong>ame,<br />

Jus<strong>qui</strong>ame commune; pharm. Jus<strong>qui</strong>amus niger, Hyosciamus ; vulg.<br />

Hanebane, Hanebane potelée., Porcelet, Careillade, Herbe aux angelures.<br />

Herbe de Sainte-Apolline (on invoque sainte Apolline contre les maux de<br />

dents; ce nom rappelle donc la vertu merveilleuse que possède l'huile de<br />

Jus<strong>qui</strong>ame contre les odontalgies ; on l'applique avec du coton sur la dent<br />

malade ; si jamais vous vous en servez n'en mettez pas trop, surtout n'avalez<br />

pas votre salive pendant l'opération, sans quoi les frissons vous saisiraient<br />

et vous verriez tout courir et danser autour de vous). Herbe caniculaire.<br />

Herbe aux morts (on la rencontre le plus souvent sur les cimetières). Herbe<br />

aux chevaux (les ma<strong>qui</strong>gnons ajoutent quelques graines de cette plante à la<br />

ration d'avoine qu'ils donnent à leurs bêtes pour les engraisser rapidement).<br />

Mort aux poules (la graine de cette plante, donnée à forte dose, est un poison<br />

pour la volaille ; administrée à petite dose, elle favorise merveilleusement<br />

l'engraissement <strong>des</strong> chapons et <strong>des</strong> poular<strong>des</strong>). Potelée (doit ce nom à sa propriété<br />

d'engraisser certains animaux). Toutes les parties de la Jus<strong>qui</strong>ame<br />

sont vénéneuses pour l'homme ; les vaches, les chèvres et les brebis la<br />

broutent sans inconvénient ; les cochons l'aiment beaucoup et c'est à cette<br />

particularité qu'elle doit son nom latin <strong>qui</strong> signifie Fève de porc et celui de<br />

Porcelet. — Croît dans le voisinage <strong>des</strong> habitations.<br />

La Jus<strong>qui</strong>ame est un poison moins violent que la Belladone, mais admi-<br />

nistrée à <strong>des</strong> doses plus élevées, elle produit les mêmes effets. L'action de<br />

ces deux Solanées se porte sur le système nerveux. Les feuilles fraîches de<br />

la Jus<strong>qui</strong>ame appliquées en cataplasme sur le front soulagent à l'instant


56 KENT-LAIC<br />

même dans la migraine, les douleurs névralgiques (D'" Cazin). Cet auteur<br />

ajoute : « Les feuilles de Jus<strong>qui</strong>ame bouillies dans du lait, ou ces mêmes<br />

feuilles broyées, rendues tiè<strong>des</strong> ou cuites dans une feuille de choux, en<br />

topique (c'est-à-dire appliquées sur la partie malade), calment les douleurs<br />

du rhumatisme articulaire aigu. Ces applications m'ont toujours réussi. »<br />

On le voit, les <strong>plantes</strong> vénéneuses elles-mêmes ont leur utilité. L'homme<br />

ignorant et impie ne sait pas la voir et critique volontiers les œuvres du<br />

Créateur. Un botaniste poète, dans une idylle sur les Solanées, nous ap-<br />

prend à bénir Celui <strong>qui</strong> fit bien toutes choses. Son héros, après avoir<br />

longuement murmuré contre l'existence <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> vénéneuses, termine<br />

en ces termes :<br />

Me souvenant alors que du cancer rongeur<br />

Les poisons redoutés ont calmé la douleur ;<br />

Qu'à leur vertu souvent on vit céder l'ulcère ;<br />

J'ai reconnu partout l'attention d'un père,<br />

Et <strong>des</strong> biens et <strong>des</strong> maux j'ai compris le lien ;<br />

J'ai béni l'Eternel et j'ai dit : Tout est bien. Ch. •<<br />

525. Kentrophylle laineux. Kentrophyllum lanatum D. C. — Vulg.<br />

Centaurée laineuse, Cha7-don bénit <strong>des</strong> Parisiens. — Dans les lieux ari<strong>des</strong>.<br />

526. Ketmie de Syrie. Hibiscus syriacus L. — Vulg. Mauve en<br />

arbre. — Cultivée dans les jardins et les bosquets.<br />

527. Ketmie vésiculeuse. H. trionum L. — Vulg. Œil de faisan. —<br />

Cultivée dans les parterres.<br />

528. Knautie <strong>des</strong> champs. Knautia arvensis Coult. — Syn. Sca-<br />

vulg. Langue de vache, Oreille d'âne, Mirliton. —<br />

bieuse <strong>des</strong> champs ;<br />

Dans les prés.<br />

Lactaire. V. Champignons.<br />

529. Laiches ou Carex. — Les Laiches, que les botanistes appellent<br />

Carex, sont très nombreuses. Ce sont <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> herbacées <strong>qui</strong> <strong>croissent</strong> le<br />

plus souvent dans les marais, dans les fossés, le long <strong>des</strong> cours d'eaux. Elles<br />

ne fournissent qu'un fourrage grossier et ne sont ordinairement ramassées<br />

que pour faire de la litière. On leur assimile généralement, en Savoie, du<br />

moins, les Graminées grossières, certains Joncs, les Massettes, surtout les<br />

I . Essai de Flore romande, par H. Savoy, p. i :c.


LAIT-LAMI 57<br />

Roseaux et généralement toutes les <strong>plantes</strong> aquatiques <strong>qui</strong> vivent en leur<br />

compagnie. Toutes ces <strong>plantes</strong> sont connues sous le nom vulgaire de<br />

f Blache ou f Blâche. = Blachë (Annecy, Thônes) ; Blaçhe (répandu) ;<br />

Blâste (Albertville, Beaufort, Flumet) ; Bâche (environs de Genève) ; Bôçhe<br />

(répandu) ; Boch'è (Albens, Trévignin) (tous ces <strong>noms</strong> rappellent évidemment<br />

celui de Balcha, du bas latin, <strong>qui</strong> signifie roseau) ; Liçhe (répandu) ;<br />

Liçhë (Douvaine, Ballaison) ; Léçhe (répandu); Liéche (Aime); Liét^e<br />

(Moûtiers) (autant de <strong>noms</strong> <strong>qui</strong> viennent du latin Lisca, ancien nom du<br />

genre Carex) ; Fênlï'éu et Fên enli'éu (Montmin). Celles <strong>des</strong> Laiches dont<br />

les feuilles coupent lorsqu'on les manie à rebours portent le nom d'Herbe à<br />

couteau ; la Laiche à vessie, Carex vesicaria, est connue sous les <strong>noms</strong> de<br />

Ciseaux et de Louchette.<br />

530. Laiteron <strong>des</strong> Alpes. Sonchus alpinus L. — Vulg. Laitue de<br />

chamois. — Dans les bois <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

531. Laiteron commun ou Laiteron <strong>des</strong> jardins. S. oleraceus L.<br />

— Vulg. Laitue de lièvre. Chardon blanc, f Laitisson, f Laceron. =<br />

Létson (Annecy, Thônes, GruflFy, Mieussy) ; Lèdson ou Lètson (canton de<br />

St-Julien) ; Lêrchon (La Clusaz) ; Lêtson (Balme-de-Sillingy, Douvaine,<br />

Ballaison) ; Làïtson (Albens, Leschaux) ; Létchon (Aime) ; Lêtchon (Crest-<br />

Voland) ; Lédson (Contamine-sur-Arve) ; Létfoji (Massongy, Messery) ;<br />

Léd\é et Lavor'é (vallée de Boëge) ;<br />

Lêtron (Trévignin). -- Croît dans tous<br />

les jardins potagers.<br />

532. Laitue cultivée. Lactuca sativa L. — On en distingue trois<br />

races : \° la Laitue pommée, 2» la Laitue frisée, 3° la Laitue romaine. =<br />

Ces trois sortes de Laitues sont connues sous le nom générique de Salâdà,<br />

de l'usage qu'on en fait ; Lêrson (Thônes) ; Léxon (Trévignin). Les princi-<br />

pales variétés de Laitues pommées (Lactuca capitata) sont : la Laitue gotte<br />

et la Laitue Cardon rouge^ f Laitue Cabusse. La laitue romaine (Lactuca<br />

longa ou romana) porte généralement le nom de Chicon ; Cicon (Ballai-<br />

son). — Cultivées dans tous les jardins potagers.<br />

533. Laitue vireuse. L. virosa L. — Vulg. Laitue fétide, Lerceron.<br />

= Panblanne (Thônes). Ce nom ne s'appliquerait-il pas à la Laitue sau-<br />

vage (Lactuca scariola h.) ou à la Laitue vivace (L. perrennis L.J que<br />

l'on trouve fréquemment dans la Haute-Savoie ? Nous doutons que la Laitue<br />

vireuse se rencontre dans la vallée de Thônes. C'est sur la foi d'une note<br />

de Constantin que nous attribuons ce nom à la Laitue vireuse. — Dans les<br />

lieux incultes et pierreux.<br />

534. Laitue vivace. L. perennis L. — Vulg. Chevrette, Egreville.<br />

— Dans les terrains incultes et pierreux.<br />

535. Lamier blanc. Lamium album L. — Vulg. Lamion, Ortie morte.<br />

Ortie blanche, Archangélique ; nous citons ce dernier nom sans l'approu-<br />

ver puisqu'on le donne communément à VAngélique officinale. = Orti<br />

imberbe (canton de Saint-Julien); Orti mor (vallée de Boëge); Orti tnôr<br />

(vallée de Thônes) ; Orti mô (environs d'Annecy) ; Ortse blanste (vallée de<br />

Beaufort). Ce sont les sommités fleuries de cette plante que les herboristes<br />

vendent sous le nom de fleurs d'orties. — Croît le long <strong>des</strong> haies, <strong>des</strong> chemins,<br />

dans les décombres.<br />

536. Lamier purpurin. L. purpureum L. — Vulg. Ortie morte comme<br />

le n" 5 3 5, Ortie puante, Ortie rouge. = Orti mor (vallée de Boëge) ; Ortse<br />

ro^de (vallée de Beaufort). — Croît dans les lieux cultivés. Ces deux sortes<br />

de Lamiers doivent leurs <strong>noms</strong> d'Orties à la ressemblance de leurs feuilles<br />

[Suppl. à la Rep. sap., 1006] [Flore Constantin et Gave] — 5


58 LAMP-LASE<br />

avec celles <strong>des</strong> Orties et on les appelle Orties mortes parce qu'ils ne piquent<br />

pas,<br />

537. Lampette ou Lychnide de Chalcédoine. Lychnis Chalcedonica<br />

L. — Vulg. Croix de Malte, Croix de Jérusalem. — La Croix de<br />

Jérusalem est une <strong>des</strong> plus belles Lampettes ; cultivée pour l'ornementation<br />

<strong>des</strong> plates-ban<strong>des</strong> et <strong>des</strong> massifs.<br />

538. Lampette ou Lychnide <strong>des</strong> bois. L. sylvestris D. C. — Vulg.<br />

Robinet, Petit Ivrogne (la fleur est rouge comme un nez d'ivrogne), Jacée,<br />

Fleur de jour. — Croît dans les bois frais. On la cultive, à fleurs doubles,<br />

dans les jardins où elle porte les <strong>noms</strong> de Bourdon et de Bouquet-tout-fail,<br />

Compagnon rose, Compagnon rouge.<br />

539. Lampette ou Lychnide <strong>des</strong> couronnes. L. coronaria L. —<br />

Vulg. Coquelourde, Passe-fleur. Œillet de Dieu. — Croît dans les endroits<br />

chauds et rocailleux.<br />

540. Lampette ou Lychnide fleur de coucou. L. flos-cuculi L. —<br />

Vulg. Lampette, Lamprette, Coucou <strong>des</strong> prés, Lychnide à fleurs laciniées,<br />

Mignonette, Véronique <strong>des</strong> jardiniers, Œillet <strong>des</strong> prés. Amourette <strong>des</strong><br />

prés. — Croît dans les prés humi<strong>des</strong>.<br />

541. Lampette ou Lychnide dioïque. L. dioica L. — Vulg. Floquet,<br />

Œillet de Dieu, Fleur de nuit. — Croît le long <strong>des</strong> haies et dans les<br />

champs incultes. On la cultive, à fleurs doubles, dans les jardins où elle<br />

est connue sous les <strong>noms</strong> de Robinet, Jacée, comme le n° 538, et Compagnon<br />

blanc.<br />

543. Lampette ou Lychnide fleur de Jupiter. L. flos-Jovis Lam.<br />

— Vulg. Œillet de Dieu, comme le n° précédent. — Croît dans les endroits<br />

rocailleux <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

543. Lampette ou Lychnide nielle. L. githago Lam. — Syn.<br />

Agrostemme nielle ; vulg. Nielle <strong>des</strong> blés, Nielle <strong>des</strong> champs, Gasse,<br />

Œillet de Dieu. — Niolà (répandu) ; Niélà (vallée de Beaufort, Crest-<br />

Voland, Leschaux) ; Son-Liôdô [Saint-Claude] (Montmin). — Croît dans<br />

les moissons. Ses graines rendent le pain noir et amer.<br />

544. Lampette ou Lychnide visqueuse. L. viscaria L. — Vulg,<br />

Bourbonnaise, Œillet de janséniste. Attrape-mouche (sa tige est couverte,<br />

vers le sommet, d'un enduit visqueux et collant où se prennent les mou-<br />

ches). — Croît dans les bois.<br />

545. Lampourde glouteron. Xanthium strumarium L. — Vulg.<br />

Petit Glouteron, Petite Bardane, Herbe aux écrouelles. — Croît dans les<br />

terrains vagues, le long <strong>des</strong> chemins.<br />

546. Lampsane commune. Lampsana communis L. — Vulg. Lamp-<br />

sane, Grageline, Graveline, Poule grasse, Herbe aux mamelles (ses feuilles<br />

sont émoUientes et s'emploient en médecine humaine et vétérinaire). —<br />

Croît dans les lieux cultivés et le long <strong>des</strong> haies.<br />

547. Laser à larges feuilles. Laserpitium latifolium L. — Vulg,<br />

Laser d'Hercule, Centaurée blanche, Gentiane blanche, Faux Turbith,<br />

Tiirbith <strong>des</strong> montagnes (la racine de cette plante est un purgatif très<br />

énergique ; c'est à cette propriété que ce Laser doit ces deux derniers<br />

<strong>noms</strong>). = Stevreiè (de stevrota, stevro, chèvre, chepreau), ou parce que<br />

les chèvres le broutent volontiers, ou parce qu'il se plaît, comme les chè-<br />

vres, dans les rochers (vallée de Beaufort). — Croît dans les rochers boisés<br />

<strong>des</strong> montagnes.<br />

548. Laser hérissé. L. hirsutum Lam. = Cocouhà de montanU


LASE-LINA 59<br />

(Chamonix). — Croît dans les pâturages secs <strong>des</strong> hautes montagnes grani-<br />

tiques.<br />

549. Laser siler. L. siler L. — Vulg. Sermontain. — Croît dans les<br />

rochers boisés <strong>des</strong> montagnes calcaires.<br />

550. Lathrée écailleuse. Lathrœa squamaria L. — Vulg. Clan<strong>des</strong>-<br />

tine^ Herbe cachée, Madrate. — Cette curieuse plante est parasite sur les<br />

racines de plusieurs espèces d'arbres.<br />

551. Laurier noble. Laurus nobilis L. — Vulg. Laurier ordinaire,<br />

Laurier commun, Laurier franc, Laurier d'Apollon, Laurier à jambon.<br />

Laurier sauce. = Leuri (Annecy, Thônes, Trévignin) ; Louri (bas Chablais,<br />

Faverges) ; Lori (Albens) ; Louriou (canton de Seyssel) ; Lourié<br />

(Beaufort). — Ce bel arbre (reste chez nous à l'état d'arbuste) était célèbre<br />

dans l'anti<strong>qui</strong>té. Il servait à couronner les poètes et les héros. De nos jours,<br />

le Laurier noble est devenu le Laurier sauce et sert à couronner les jam-<br />

bons de Bayonne et de Mayence. O merveilles du progrès moderne !<br />

552. Lenticule fluette. Lemna minor L. — Vulg. Lentille d'eau,<br />

Lenticule de canard (les canards en sont friands), Canillée, Cannelille.<br />

— Très petite plante <strong>qui</strong> croît à la surface <strong>des</strong> eaux dormantes où elle<br />

forme comme un tapis de mousse verte.<br />

553. Lentille comestible. Lens esculenta Mœnch. — Syn. Lentille.<br />

— Lentlië et Lentlia (Albens); Lentlïa (Massongy, vallée de Boëge) ;<br />

Lintelie (vallée du Biot et canton de Saint-Julien) ; Lenclia et Lêclia<br />

(Thônes, Gruffy) ; Lenclia (Annecy) ; Lêclia (St-Jorioz, Leschaux, Balme-<br />

de-Sillingy) ; LenteTie (répandu). — La Lentille fournit à l'homme un aliment<br />

très substantiel et très sain. Elle aime une terre légère.<br />

Lépiote. V. Champignons.<br />

554. Lierre grimpant. Hedera hélix L. — Syn. Lierre. — Liérô<br />

(Trévignin) ; Liére (Crest-Voland) ; Lire (très répandu) ; Lérà (Saint-Jean-<br />

de-Maurienne) ; Lêrà (répandu) ; Lârà (vallée de Beaufort) ; Êrà (Montri-<br />

cher). Dans le français local on le fait à tort du genre féminin. — Croît sur<br />

les vieux murs, troncs d'arbres et sur les rochers.<br />

555. Lilas commun. Lilac vulgaris Lam. — Syn. Lilas. = Meregué<br />

(Mieussy) ; Lilâ (canton de Saint-Julien). — Cultivé dans les bosquets et<br />

les jardins.<br />

556. Lin commun. Linum usitatissimum L. — Syn. Lin. = Linon<br />

(Thônes, Alex). — Cultivé principalement dans les hautes vallées où le<br />

Chanvre ne se réussirait pas. Sa graine est éminemment émolliente.<br />

557. Lin purgatif. L. catharticum L. — Vulg. Lin cathartiquc, Lin<br />

sauvage. Lin de montagne, Linet (diminutif de Lin, ce Lin étant très<br />

petit). — Croît dans les pâturages un peu humi<strong>des</strong> de la plaine et surtout<br />

de la montagne. Plante trop négligée dont les tiges et les fleurs fournissent<br />

un purgatif doux.<br />

558. Linaigrette à feuilles étroites. Eriophorum angustifolium<br />

Roth.<br />

559. Linaigrette à larges feuilles. E. latifolium Hoppe. — Ces deux<br />

<strong>plantes</strong> se ressemblent tellement qu'elles ne forment qu'une seule espèce<br />

pour le public <strong>qui</strong> l'appelle Lin <strong>des</strong> marais et Chevelu <strong>des</strong> pauvres. =<br />

Plemë (vallée de Beaufort) ; Erb'à coton (Crest-Voland) ; Minon (terme<br />

enfantin, allusion aux longs et abondants poils soyeux <strong>qui</strong> protègent leurs<br />

graines) ; Liçhe (Mieu.çsy). — Croissent dans les prairies marécageuses de<br />

la plaine et surtout de la montagne.


6o LINA-LISE<br />

560. Linaire <strong>des</strong> Alpes. Linaria alpina D.C. — Vulg. Gueule de<br />

Lion <strong>des</strong> Alpes (abstraction faite de son éperon, cette fleur est une charmante<br />

miniature de la Gueule de Lion). = Puf'é (Montmin). — Croît parmi<br />

les graviers <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

561. Linaire bâtarde. L. spuria D.C. — Vulg. Velvotte. — Croît dans<br />

les champs cultivés.<br />

562. Linaire cymbalaire. L. cymbalaria Mill. — Vulg. Cymbalaire.<br />

— Croît sur les vieux murs et les rochers humi<strong>des</strong>.<br />

563. Linaire commune. L. vulgaris Mœnch. — Syn. Linaire ;<br />

vulg.<br />

Lin sauvage (ainsi nommée de la forme de ses feuilles), Muflier jaune. —<br />

Croît aux bords <strong>des</strong> champs et <strong>des</strong> chemins.<br />

564. Liondent à hampe. Leontodon liastile L. — Vulg. Dent de lion,<br />

nom qu'il partage en Savoie, d'après M. le D'" Chabert, avec le Pissenlit et<br />

les Crépi<strong>des</strong> à feuilles de Pissenlit, dorée et verddtre •. Ses jeunes feuilles<br />

se mangent en salade, comme celles du Pissenlit. — Abonde dans les lieux<br />

incultes, les pelouses et les pâturages secs.<br />

565. Lis blanc. Lilium candidum L. — Syn. Lis, Lis commun. =<br />

Li, Li blan, Lïi, Lïi blan, Fleu de li (répandus). — Il n'est si petit jardin<br />

en Savoie <strong>qui</strong> n'ait sa touffe de Lis. On aime cette fleur comme on aime la<br />

candeur et l'innocence dont elle est l'emblème. Cultivé en massifs ou en<br />

bordures, le Lis produit un effet superbe. Sa fleur conservée dans de l'eau-<br />

de-vie constitue un remède populaire pour le pansement <strong>des</strong> blessures et<br />

son oignon, cuit, est émollient, maturatif.<br />

566. Lis de Chalcédoine. L. Chalcedoine L. — Vulg. Lis turban<br />

(les pétales recourbées en dehors donnent à cette fleur l'aspect d'un turban),<br />

Martagon écarlate, Martagon d'Orient. — Fréquemment cultivé dans les<br />

jardins d'agrément.<br />

567. Lis magnifique. L. speciosum Thunb. — Vulg. Lis à feuilles<br />

lancéolées (<strong>des</strong> jardiniers). Lis brillant. — Son port majestueux, l'élégance<br />

de ses fleurs ainsi que leur odeur délicieuse, en font un <strong>des</strong> plus beaux<br />

ornements de nos parterres.<br />

568. Lis martagon. L. martagon L, — Vulg. Lis <strong>des</strong> Alpes, Lis <strong>des</strong><br />

bois, Turban <strong>des</strong> montagnes (ses pétales roulés en dehors donnent à sa<br />

fleur la forme d'un turban), Belle Montagnarde. = Pomàd'ôr (Les Clefs) ;<br />

Lis bâtâr. Lis sova\de (vallée de Beaufort, Crest-Voland). — Croît dans<br />

nos forêts subalpines dont il est l'un <strong>des</strong> plus beaux ornements. On l'a<br />

introduit dans les jardins.<br />

569. Lis orangé. L. croceum Chaix. = Lii sarvâjhô (Saint-Jeoire,<br />

vallée d'Onnion). — Dans les rochers boisés de? montagnes subalpines.<br />

570. Liseron <strong>des</strong> champs. Convolvulus arvensis L. — Vulg. Petite<br />

Vrillée, Vrillet, Vrillée, Clochette <strong>des</strong> blés, Clochette, Campanette,<br />

Petit Liseron. = Riolà (très répandu) ;<br />

Riôlâ (Tarentaise, vallée de Beaufort, Leschaux) ;<br />

Ptitâ Riolà (canton de St-Julien) ;<br />

Riolà (Annecy, Thônes,<br />

Gruffy) ; Réïêlà (Aime) ; Vorpclà, Volvëlà (Saint-Jean-de-Maurienne) ;<br />

Vorvëtà (Montricher) ; Vorvëlâ (vallée du Gélon) ; Rii'ëlà (Messery) ;<br />

Cliostelë [petite cloche] (Beaufort). — Dans les champs et jusque dans les<br />

chemins.<br />

571. Liseron <strong>des</strong> haies. C. sepium L. — Vulg. Grande Vrillée,<br />

Grand Liseron, Lisette, Liseré, Manchette de la Vierge, Manchette de<br />

I . De l'Emploi populaire <strong>des</strong> Plantes sauvages en Savoie, p. 22.


LISE-LUZE 6i<br />

Notre-Dame. = Riôlà (Tarentaise) ; Riolà (très répandu) ; Groussà Riolà<br />

(canton de Saint-Julien) ; Canpannà (Thônes) ; Cliostëtë (Beaufort) ;<br />

Vorvëlà (vallée du Gélon). — Croît dans les haies et malheureusement<br />

aussi dans les vignes où il fait le désespoir du vigneron. De là le proverbe :<br />

Le veniolan n'a jamè pardënâ la riolà [jamais le vigneron ne pardonna au<br />

liseron]. Quelques feuilles de cette plante tombées dans la vendange suffi-<br />

sent pour donner un mauvais goût au vin.<br />

572. Liseron tricolore. C. tricolor L. — Vulg. Belle de jour, Liset.<br />

— Les fleurs de la Belle de jour s'ouvrent le jour et se ferment la nuit.<br />

— Cultivé dans les parterres.<br />

573. Littorelle <strong>des</strong> étangs. Littorella lacustris L. — Vulg. Plantain<br />

de moine. — Croît aux bords <strong>des</strong> lacs et <strong>des</strong> étangs.<br />

574. Livèche officinale. Levisticum officinale Koch. — Syn.Lévistique<br />

officinal, Livèche ; pharm. Levisticum, Ligusticum, Racine<br />

d'Ache. ; vulg. Aclie de montagne, Celôri de montagne, Sermentaire. =<br />

Angélicâ (vallée de Boëge). — Superbe ombellifère fréquemment cultivée<br />

dans les jardins <strong>des</strong> hautes vallées, tant pour la beauté de son feuillage que<br />

pour ses propriétés médicinales. Cette plante (racine et semence) est carmi-<br />

native et stomachique.<br />

575. Lobélie cardinale. Lobelia cardinalis L. — Syn. Lobélie<br />

écarlate ; vulg. Cardinale <strong>des</strong> jardiniers. — Fréquemment cultivée en<br />

massifs dans les parterres et les jardins paysagers.<br />

576. Lotier corniculé. Lotus corniculatus L. — Vulg. Pois joli.<br />

Trèfle jaune, Trèfle cornu (ses feuilles sont trifoliées), Pied d'oiseau,<br />

Pied de pigeon (allusion à la disposition de ses siliques grêles et arquées),<br />

Pied du bon Dieu, Petit sabot (allusion à la forme de ses jolies fleurs<br />

jaunes). — Dans les prés, dans les champs et aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

577. Lunaire bisannnuelle. Lunaria biennis L. — Vulg. Monnaie<br />

du Pape, Monnayère, Clef de montre, Satinade, Passe-satin, Satinée,<br />

Médaille de Judas, Herbe aux écus, Semelle du Pape, Grande Lunaire,<br />

Doit ses <strong>noms</strong> vulgaires à ses larges silicules <strong>qui</strong>, lorsqu'elles sont sèches,<br />

ont l'éclat de la nacre et de l'argent. — Cultivée en plates-ban<strong>des</strong> et en<br />

massifs dans la plupart <strong>des</strong> jardins.<br />

578. Lunaire vivace. L. rediviva L. — Vulg. Petite Lunaire. —<br />

Dans les lieux frais <strong>des</strong> montagnes.<br />

579. Lupin polyphylle. Lupinus polyphyllus Dougl. — Vulg. Lupin<br />

vivace. — Cultivé dans les plates-ban<strong>des</strong> et les jardins paysagers.<br />

580. Luzerne cultivée. Medicago sativa L. — Vulg. Lui^erne. —<br />

Lu\êrnà (très répandu); Lui-:;crnà (répandu); Lr:;erna (Balme-de-Sillingy) ;<br />

Sanfan (bas Chablais, vallée d'Arve) ; Sainfin (canton de Saint-Julien) ;<br />

t Sainfoin (Haute-Savoie, du moins dans la vallée d'Arve, bas Chablais et<br />

canton de Saint-Julien). C'est à tort qu'on la nomme ainsi ; on doit<br />

réserver ce nom à VEsparcette cultivée. Dans les renseignements recueillis<br />

par A. Constantin, cette plante porte les <strong>noms</strong> de Pëlagrâ (Annecy,<br />

Thônes) ; Pélagrâ (Massongy, Trévignin) ; Pëlagd (Leschaux) et Pèlëgâ<br />

(Gruffy). Ces <strong>noms</strong> ne s'appliqueraient-ils pas à VEsparcette cultivée? Voir<br />

ce nom.<br />

Pline, le naturaliste, fait venir la Lu-^erne de la Médie et l'appelle Herba<br />

Medica, d'où son nom latin Medicago. Quoi qu'il en soit de cette origine,<br />

les Romains connurent de bonne heure cette plante. Pline et Columelle<br />

parlent avec enthousiasme de ses rendements et de la qualité de son four-


62 LUZE-LYSI<br />

rage. La Luzerne forme, comme le Trèfle et FEsparcette, de nombreuses<br />

prairies artificielles dans nos deux départements. Elle demande, pour<br />

réussir, un terrain profondément défoncé et abondamment fumé. On la<br />

sème soit sur une céréale, soit mêlée à quelques grains d'orge ou d'avoine.<br />

Une bonne luzernière dure de douze à <strong>qui</strong>nze ans et se fauche de quatre à<br />

cinq fois par année.<br />

581.' Luzerne lupuline. M. lupulina L. — Vulg. Mignonnette, Minette,<br />

Minette dorée, Trèfle jaune.^ Petit Trèfle, Lu\erne jaune, Luzerne<br />

houblon. = Trioltà (vallées de TArve. de la Menoge et canton de Saint-<br />

Julien) ; Minélè (Thônes, Crest-Voland, Trévignin). — Cette charmante<br />

petite Luzerne est très commune dans les pâturages secs, les lieux stériles<br />

et aux bords <strong>des</strong> chemins. On conseille de la cultiver dans les terrains secs<br />

où les autres <strong>plantes</strong> fourragères ne peuvent réussir. Elle donne un foin très<br />

fin et de bonne qualité.<br />

582. Luzule blanc de neige. Luzula nivea D. C.<br />

583. Luzule à larges feuilles. L. maxima D. C. — Syn. Luzule <strong>des</strong><br />

bois. Grande Luzule. — Ces deux espèces de Lunule sont généralement<br />

connues sous les <strong>noms</strong> de Blâçhe ou Liçhe dé bwë [Laiches <strong>des</strong> bois] ; dans<br />

la vallée de Beaufort, la Lunule <strong>des</strong> bois s'appelle Gramon dé bwë. — Crois-<br />

sent abondamment dans toutes nos forêts.<br />

584. Lycope d'Europe. Lycopus europaeus L. — Vulg. Chanvre<br />

d'eau (allusion à la forme de ses feuilles et à son habitat), Marrube aqua-<br />

tique, Pied de loup. Lance du Christ. — Croît dans les lieux humi<strong>des</strong>.<br />

585. Lycopode <strong>des</strong> Alpes. Licopodium alpinum L. — Pà de lâw<br />

[pied de loup] (Beaufort). — Sur les rochers herbeux <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

586. Lycopode à feuilles de genévrier. L. annotinum L. — Vulg.<br />

Grande Mousse, Joie de demoiselles (les demoiselles en garnissent leurs<br />

chapeaux). — Dans les bois <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

587. Lycopode à massues. L. clavatum L. — Vulg. Mousse terrestre,<br />

Griffe de loup, Pied de loup, Patte de loup. Herbe à la teigne, Herbe à la<br />

plique (on emploie la poudre de ce Lycopode contre ces deux maladies),<br />

Soufre végétal (ses épis, lorsqu'ils sont mûrs, laissent échapper une poussière<br />

jaunâtre très fine, très abondante et inflammable, ressemblant à la fleur de<br />

soufre). On se sert du soufre végétal pour produire <strong>des</strong> feux d'artifice,<br />

rouler les pilules et panser les excoriations <strong>des</strong> petits enfants et <strong>des</strong> per-<br />

sonnes trop grasses. — Croît dans les bruyères et les bois peu couverts <strong>des</strong><br />

montagnes.<br />

588. Lycopode sélagine. L. selago L. — Vulg. Herbe aux porcs. Ce<br />

Lycopode est un poison assez violent; on l'emploie en médecine vétérinaire<br />

sous forme de lotion, pour détruire la vermine <strong>des</strong> bestiaux; d'où lui est<br />

venu son nom vulgaire d'Herbe aux porcs. — Sur les rochers herbeux <strong>des</strong><br />

montagnes granitiques.<br />

589. Lycopside <strong>des</strong> champs. Lycopsis arvensis L. — Vulg. Petite<br />

Buglosse. — Dans les champs et les lieux incultes.<br />

590. Lyriodendre tulipier. Lyriodendron tulipifera L. — Vulg.<br />

Tulipier, Tulipier de Virginie, Arbre à tulipes. — Bel arbre, cultivé dans<br />

les jardins paysagers.<br />

591. Lysimaque <strong>des</strong> bois. Lysimachia nemorum L. — Vulg. Petite<br />

Lysimaque. — Tapisse de ses jolies fleurs jaunes les bois humi<strong>des</strong> de nos<br />

montagnes.<br />

592. Lysimaque commune. L. vulgaris L. — Vulg. Lysimachie,


LYSI-MAIS 63<br />

Grande Lysimaque, Corneille, Herbe aux Corneilles (les Corneilles, lors-<br />

qu'elles <strong>des</strong>cendent <strong>des</strong> Alpes, recherchent les capsules de cette plante),<br />

Perce-bosse, Chasse-bosse (elle était jadis célèbre comme vulnéraire), Souci<br />

d'eau (allusion à la couleur de ses fleurs <strong>qui</strong> est d'un beau jaune et à son<br />

habitat). Lis <strong>des</strong> teinturiers (ses feuilles teignent en jaune et ses fleurs en<br />

beau blond), Herbe à cent maux (les anciens en faisaient une panacée uni-<br />

verselle et lui attribuaient les vertus les plus merveilleuses). Les Anglais<br />

l'appellent : Chasse-querelle (Loose-strife). Voici, à notre avis, l'origine de<br />

ce singulier nom. Pline le naturaliste dit que cette plante, placée sous les<br />

harnais empêche les chevaux de se battre entre eux. «. Précieuse, mille fois<br />

plus précieuse serait cette plante, ajoute Loiseleur-Deslongchamps, si, <strong>des</strong><br />

animaux, sa vertu conciliatrice pouvait s'étendre jusqu'aux hommes et<br />

entretenir parmi eux la douce paix et la bonne intelligence. » Jouirait-elle<br />

de cette propriété dans la blanche Albion ? — Croît aux bords <strong>des</strong> ruisseaux<br />

et dans les prés humi<strong>des</strong>.<br />

593. Lysimaque nummulaire. L. nummularia L. — Vulg. Herbe<br />

aux écus, Monnaycre, Nummulaire (ses feuilles arrondies et disposées<br />

régulièrement comme <strong>des</strong> pièces de monnaies lui ont fait donner ces trois<br />

<strong>noms</strong>), Herbe à cent maux (nom qu'elle partage avec l'espèce précédente<br />

et <strong>qui</strong> lui a été donné pour la même raison). Herbe <strong>qui</strong> tue les moutons<br />

(ce nom est faussement donné, car les moutons la recherchent et les pâtres,<br />

au rapport de Gattenhof, la donnent aux brebis, pulvérisée et mêlée avec<br />

du sel, pour les préserver de la phthisie pulmonaire); pharm. Nuîn?;H


64 MAGN-MARR<br />

deux départements) ; Polêtà (Rumilly, Beaufort) ; Polêndâ (Bessans) ; Gode<br />

(Albens). Champ de maïs : Gôdire (Annecy, Thônes).<br />

On cultive en Savoie plusieurs variétés de Mais ; les plus répandues sont<br />

le Maïs à grain blanc, le Maïs à grain rouge, le Maïs à grain Jaune et<br />

le Quarantin <strong>qui</strong> mûrit en deux mois.<br />

Le Maïs demande moins d'engrais que la pomme de terre mais, comme<br />

elle, il veut un labour profond. Planté dans de bonnes conditions, il mûrit<br />

en septembre, c'est-à-dire assez tôt pour qu'on puisse lui faire succéder une<br />

autre céréale. On le cultive avantageusement, pour sa graine, jusqu'à l'alti-<br />

tude de 5oo mètres.<br />

Le Maïs, réduit en semoule, fournit une alimentation saine aux habitants<br />

de nos campagnes. Qui ne connaît la Polenta en Savoie ? Il a un autre<br />

usage fort appréciable dans les parties de la Savoie <strong>qui</strong> manquent de pâtu-<br />

rages : on le cultive, en récolte dérobée, comme fourrage vert.<br />

596. Magnolier glauque. Magnolia glauca L. — Vulg. Arbre de<br />

castor. — Arbuste ou arbre répandu dans nos jardins paysagers où il se<br />

fait remarquer par ses gran<strong>des</strong> et ravissantes fleurs.<br />

597. Malope à trois lobes. Malope triloba Cav. — Vulg. Fausse<br />

Mauve. — Fréquemment cultivée en massifs ou en plates-ban<strong>des</strong>.<br />

598. Marchantie polymorphe. Marchantia polymorpha L. — Syn.<br />

Marchantie protée, Marchantie étoilée ; vulg. Lichen étoile (allusion<br />

à la forme de ses fructifications), Hépatique <strong>des</strong> fontaines, Hépatique officinale<br />

(plante propre à guérir les maladies du foie), Herbe aux poumons.<br />

Herbe de la rate. Herbe du foie. Tous ces <strong>noms</strong> indiquent que les anciens<br />

attribuaient à cette curieuse plante <strong>des</strong> propriétés nombreuses et très<br />

diverses. Le D'' Cazin lui reconnaît <strong>des</strong> propriétés diurétiques énergiques.<br />

— Rampe dans les lieux humi<strong>des</strong>, près <strong>des</strong> fontaines ou sur <strong>des</strong> roches<br />

constamment infiltrées d'eau.<br />

599. Marronnier faux Châtaignier. jEscuIus hippocastanum L. —<br />

Vulg. Marronnier d'Inde. Le fruit: Marron d'Inde, Marrons i, Châtaigne<br />

de cheval. Châtaigne chevaline. = Maroni (très répandu) ; Maronïi<br />

(Gruffy, Trévignin) ; Maroniér (Aime) ; Maronéhir (Montricher) ; Mârni<br />

(Neydens) ; Marni (Massongy). Le fruit : Çhat'énïê malà (Douvaine, Ballai-<br />

son). — Le Marronier est un de nos plus beaux arbres. On le cultive<br />

auprès <strong>des</strong> habitations, le long <strong>des</strong> avenues, etc. Son fruit est féculent mais<br />

amer et peut servir de nourriture aux bestiaux ; torréfié, il est employé en<br />

guise de café. A Beaufort, on l'emploie contre les coliques. On le râpe très<br />

fin et on le donne au malade dans un verre d'eau-de-vie ou d'huile de<br />

chanvre.<br />

600. Marrube commun. Marrubium vulgare L. — Syn. Marrube<br />

blanc; vulg. Marochemin, Herbe vierge. Bonhomme : nous citons ce<br />

dernier nom sans l'approuver ; on doit le conserver à la Molène officinale.<br />

Le Marrube, dont la saveur et l'odeur pénétrante annoncent l'énergie, se<br />

reconnaît facilement à ses feuilles cotonneuses et fortement chagrinées<br />

(ridées, rugueuses). Par son port et la forme de ses feuilles, il a quelque<br />

ressemblance avec VOrtie dioïque. Suivant Gilibert, il est une <strong>des</strong> meilleu-<br />

I. L'usage a prévalu en France d'appeler marrons les grosses châtaignes et souvent même<br />

toutes les châtaignes. Ainsi, l'on dit: tirer les marrons du feu. D'après Littré, on disait<br />

autrefois : tirer les châtaignes du feu. Les botanistes continuent d appeler les choses par<br />

leurs <strong>noms</strong> et nomment marrons les fruits du Marronnier et châtaignes les fruits du Châ-<br />

taignier.


MASS-MAUV 65<br />

res <strong>plantes</strong> médicinales de l'Europe. II est tonique, stimulant et expecto-<br />

rant. « Bien qu'il puisse être administré dans toutes les maladies atoniques,<br />

dit le D'" Cazin, il convient principalement dans les catharres pulmonaires<br />

passés de l'état aigu à l'état chronique, dans l'asthme humide, dans la<br />

phthisie même, comme un <strong>des</strong> meilleurs expectorants. » On emploie, en<br />

infusion, les feuilles et les sommités fleuries. — Dans les lieux incultes, le<br />

long <strong>des</strong> chemins et surtout parmi les décombres.<br />

601. Massette à feuilles étroites. Typha angustifolia L. — Aux<br />

yeux du public, cette espèce ne diffère de la suivante que par ses feuilles<br />

<strong>qui</strong> sont plus étroites. Aussi, a-t-elle généralement reçu les mêmes <strong>noms</strong><br />

<strong>populaires</strong>, du moins s'il s'agit <strong>des</strong> <strong>noms</strong> patois. Voir ces <strong>noms</strong> ci-après.<br />

602. Massette à larges feuilles. T. latifolia L. — Vulg. Massette<br />

d'eau. Masse cfeau, Masse de bedeau, Matelasse (allusion à la bourre<br />

abondante que fournissent ses gros épis à leur maturité), Chandelle, Quenouille<br />

(allusions à la forme de ses gros épis). Roseau <strong>des</strong> étangs, Roseau<br />

de la Passion (c'est généralement l'épi de cette plante que les peintres met-<br />

tent à la main du Sauveur dans leurs Ecce Homo), Jonc <strong>des</strong> tonneliers<br />

(ses larges feuilles servent à garnir les fentes <strong>des</strong> tonneaux). = Lîçhe<br />

(répandu); Bâche (canton de Saint-Julien). Le duvet que fournissent les<br />

épis de la Massette est excellent pour panser les brûlures suppurantes et les<br />

engelures ulcérées ; il hâte la cicatrisation et produit une guérison solide,<br />

dit le D'' Cazin. D'après de CandoUe, le pollen de la Massette, <strong>qui</strong> est très<br />

abondant, remplace la poudre de Lycopode dans quelques pharmacies. —<br />

Dans les marais, les étangs, les lacs et aux bords <strong>des</strong> rivières.<br />

603. Matricaire camomille. Matricaria chamomilla L. — Vulg.<br />

Camomille commune, Camomille ordinaire, vraie Camomille, Amaron ;<br />

pharm. Chamomilla, Chamœmelum vulgare. = Camomilà (très répandu) ;<br />

Camomilè (Beaufort, Crest-Voland, Leschaux). C'est une plante très aromatique.<br />

On la substitue fréquemment, dans les officines, à la Camomille<br />

romaine dont elle a toutes les propriétés ; de là ses <strong>noms</strong> vulgaires. —<br />

Dans les moissons, dans les lieux pierreux, etc., souvent cultivée.<br />

604. Matricaire inodore. M. inodora L. — Vulg. Camomille inodore.<br />

Grande Camomille. — Croît dans les champs en friche. On en cultive une<br />

variété (Matricaria inodora var. multiplex) plus naine dont les fleurs res-<br />

semblent à peine à celle du type par suite de la transformation <strong>des</strong> fleurons<br />

en demi-fleurons ; c'est pour ainsi dire une Camomille romaine à fleurs très<br />

larges et d'un blanc très pur. Cette plante, d'une élégance exceptionnelle,<br />

sert à former <strong>des</strong> corbeilles, <strong>des</strong> massifs et <strong>des</strong> bordures de toute beauté.<br />

605. Mauve alcée. Malva alcea L. — Vulg. Mauve sauvage (ce nom<br />

lui vient de ce qu'elle vient dans les terrains incultes, loin <strong>des</strong> habitations) ;<br />

pharm. Alcea vulgaris. — Dans les terrains incultes, dans les taillis et sur<br />

les coteaux herbeux.<br />

606. Mauve crépue. M. crispa L. = Mâbrà frejà (çà et là). — Cette<br />

espèce, remarquable par la hauteur de sa lige et ses feuilles finement frisées,<br />

est cultivée dans les jardins paysagers mais surtout dans les jardins pota-<br />

gers, à cause de l'usage que l'on fait de ses feuilles pour parer les fruits de<br />

<strong>des</strong>sert.<br />

607. Mauve à feuilles ron<strong>des</strong>. M. rotundifolia L. — Vulg. Petite<br />

Mauve, Fromageon (ses fruits se composent de petites capsules disposées<br />

en cercles réguliers, ce <strong>qui</strong> leur donnent l'apparence de fromages en miniature).<br />

= Ptità Môvà (Neydens); Ptità Mâbrà (répandu); Ptioutà Mâvrà


66 MAUV-MÈLE<br />

(répandu) ;<br />

Tom'étà [petite tomme] (Bourg-Saint-Maurice, Aime, Moûtiers).<br />

Ces deux <strong>noms</strong>, Fromageon et Tom'étà, conviennent et se donnent souvent<br />

à toutes les Mauves. — Dans les lieux frais, dans les jardins, dans les<br />

décombres et au bord <strong>des</strong> chemins.<br />

608. Mauve sauvage. M. sylvestris L. — Vulg. Mauve, Mauve<br />

commune. Grande Mauve. — Mâi'rà (Thônes, Gruffy, Trévignin) ;<br />

Mâvre<br />

(Albertville, Albens, Leschaux) ; Mâbrà (à peu près dans tout le Chablais<br />

et dans la vallée de la Menoge) ; Mâbre (Annemasse, Gaillard, Saint-Paul,<br />

Chapelle d'Abondance) ; Mârve, fém. pi. (Montricher) ; Môvà (Beaufort,<br />

Crest-Voland, Chamonix, canton de Saint-Julien) ; Tom'èlà [petite tomme]<br />

(Moûtiers et les environs). — Cette plante est très répandue dans nos cam-<br />

pagnes. Elle croît dans les champs, dans les jardins, aux bords <strong>des</strong> chemins,<br />

presque toujours dans le voisinage <strong>des</strong> habitations. Tout le monde<br />

la connaît, tout le monde s'en sert. Elle est émoUiente, adoucissante par<br />

excellence. On emploie ses tîeurs et ses feuilles, tant à l'intérieur qu'à<br />

l'extérieur, dans toutes les phlegmasies aiguës.<br />

609. Mayanthème à deux feuilles. Mayanthemum bifolium D. C.<br />

— Vulg. Petit Muguet. — Croît dans les bois peu couverts.<br />

610. Mélampyre à bractées violettes. Melampyrum violaceum<br />

Lam. — Syn. Mélampyre <strong>des</strong> bois. = Érbà fourçhuà [herbe fourchue]<br />

(allusion à la forme de ses fleurs <strong>qui</strong> sont à deux lèvres) (vallée de Chamo-<br />

nix, où l'on donne ce nom à tous les mélampyres) (Bouchard). — Croît<br />

dans les bois <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

611. Mélampyre <strong>des</strong> champs. M. arvense L. — Vulg. Blé de vache,<br />

Blé de renard, Blé rouge. Rougeole, Rougeotte, Herbe rouge (ses bractées<br />

sont d'un beau rouge), Queue de loup, Queue de renard. = Erbà rojhe<br />

(çà et là) ; Rodiûlà (très répandu). Ses graines, mêlées avec celles du blé,<br />

donnent au pain une couleur bleue et un goût désagréable. — Croît dans<br />

les moissons.<br />

612. Mélampyre à crêtes. M. cristatum L. = Rodiûlà jhônà (Neydensj.<br />

— Dans les broussailles, à la lisière <strong>des</strong> bois et <strong>des</strong> champs.<br />

613. Mélampyre <strong>des</strong> forêts. M. sylvaticum L. — Rodiûlà dé bwc<br />

(çà et là). — Dans les forêts <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

614. Mélampyre <strong>des</strong> prés. M. pratense L. — Vulg. Cochelet, Rou-<br />

geole. — Dans les bois et les prés couverts.<br />

615. Mélèze d'Europe. Larix europœa D. C. — Syn. Sapin Mélèze,<br />

Pin Mélèze, Mélèze. = Mlèc^e (en patois, le Mélèze est du féminin)<br />

(Novel, Saint-Gingolph, Archamp, Neydens) ; Mlé!{ë (Thônes, Leschaux,<br />

Albens, Trévignin) ; Mlè^ô (Annecy) ; Mêlera (Massongy) ; Mëlèjhô (Mon-<br />

tricher) ; Mné^ë (Gruffy) ; Lâ\à (vallées de Boëge et de Beaufort) ; Lrf^ô et<br />

Lardée (Moûtiers) ; Large (Aime) ; Lâr^à (Saint-Paul) ; Lâr^e (Douvaine,<br />

Ballaison, Vallorsine) ; Lêr'^e (Lullin, Bellevaux) ; Brin^ïï, au pi. Brin\é<br />

(Fontaine en Tarentaise).<br />

Le Mélè{e est très commun dans les hautes vallées de nos deux départe-<br />

ments. Ses feuilles transsudent, lorsque les nuits sont chau<strong>des</strong> et humi<strong>des</strong>,<br />

une sorte de manne, la miellée, que les abeilles recueillent avec empressement<br />

aux premières heures de la matinée. C'est cette manne <strong>qui</strong> donne au<br />

miel de nos montagnes, notamment à celui de Chamonix, ce parfum et<br />

cette blancheur <strong>qui</strong> le distinguent et l'ont fait apprécier dès les temps<br />

anciens. Strabon, célèbre géographe grec, vante déjà, avant l'ère chrétienne,<br />

le miel de l'Allobroaie.


MÉLI-MENT 67<br />

Nos montagnards recueillent la résine de Mélèze et en font l'usage que<br />

voici. Il n'est pas rare que les bêtes à cornes, en avalant du foin, avalent<br />

aussi <strong>des</strong> substances indigestes, telles que crin, laine, plumes, lesquelles<br />

parfois leur restent collées au gosier. Pour les en débarrasser, rien de mieux<br />

que de leur donner de cette résine mélangée avec du miel et étendue sur<br />

une tranche de pain. Cette tartine, fortement gluante, entraîne infailliblement<br />

dans l'estomac ces sortes de substances.<br />

616. Mélilot bleu. Melilotus cœrulea Lam. — Vulg. Lotier odorant,<br />

Baumier, Baume du Pérou ou de la Mecque, TrèJIe musqué, Trèfle<br />

miellé. — Cultivé pour l'odeur agréable qu'il répand, surtout lorsqu'il est<br />

sec. Les Suisses en parfument leur fromage appelé Chapsigre.<br />

617. Mélilot élevé. M. altissima Thuil. — Vulg. Mirlirot, Trèfle<br />

de cheval (il plaît singulièrement aux chevaux ainsi que tous les autres<br />

Mélilots). — Dans les prés humi<strong>des</strong> et au bord <strong>des</strong> rivières.<br />

618. Mélilot à fleurs blanches. M. alba Thuil. — Vulg. Trèfle de<br />

cheval. Plante mellifôre, très recherchée par les abeilles. — Dans les lieux<br />

incultes.<br />

619. Mélilot officinal. M. officinalis Lam. — Vulg. Mirlirot, Trèfle<br />

bâtard. Trèfle odorant, Trèfle de cheval. Trêve de cheval. Couronne<br />

royale. — Dans les champs cultivés et les friches de la plaine et <strong>des</strong> mon-<br />

tagnes.<br />

Tous les Mélilots sont émollients, béchiques et carminatifs.<br />

620. Mélinet <strong>des</strong> Alpes. Cerinthe alpina Kit. == Languà de çhin<br />

ou de stin [langue de chien] (dans les montagnes). Le Mélinet possède<br />

toutes les propriétés de la Bourrache. On pourrait, pour cette raison, l'ap-<br />

peler Bourrache <strong>des</strong> Alpes. — Croît dans les pâturages rocailleux <strong>des</strong><br />

hautes montagnes.<br />

621. Mélisse officinale. Melissa officinalis L. — Vulg. Citronelle,<br />

Citronnade, Citronne, Herbe au citron (son odeur a beaucoup d'analogie<br />

avec celle du citron), Ciment <strong>des</strong> ruches (on en frotte l'intérieur de la ruche<br />

dans laquelle on va loger un essaim), Piment <strong>des</strong> abeilles (les abeilles la<br />

recherchent avec avidité). Thé de France; pharm. Melissa herba. —<br />

Mëlisse (canton de Saint-Julien, Crest-Voland) ; Mëli\e (Beaufort) ; Meli^à<br />

(répandu) ; Mli\ë (Thônes, Chapelle d'Abondance) ; M'èlig'è (Aime) ;<br />

Mri^à (GrufFy).<br />

La Mélisse est stimulante et antispasmodique. Elle fait partie partie d'un<br />

grand nombre de remè<strong>des</strong> plus ou moins pharmaceutiques. L'un <strong>des</strong> plus<br />

connus est VEau de Mélisse <strong>des</strong> Carmes. — Cultivée dans beaucoup de<br />

jardins.<br />

622. Mélitte à feuilles de Mélisse. Melittis melissophyllum L. —<br />

Vulg. Mélitte <strong>des</strong> bois, Mélisse <strong>des</strong> bois ou <strong>des</strong> montagnes, Mélisse sauvage,<br />

Mélisse bâtarde, Mélisse puante, Mélissot, Herbe sacrée. = Mli^é<br />

d'mon t anVé (T\\6nQs) ; Melissa bdtârdà (Crest-Voland). La Mélitte possède,<br />

à un plus faible degré, les mêmes propriétés que la Mélisse. A Thônes, elle<br />

s'emploie en infusion contre le rhume de cerveau et, mélangée avec du<br />

Lichen d'Islande, contre la bronchite chronique. — La Mélitte croît dans<br />

les bois peu couverts <strong>des</strong> montagnes ; ses gran<strong>des</strong> fleurs ne dépareraient<br />

pas un parterre.<br />

623. Menthe aquatique. Mentha aquatica L. — Vulg. Menthe rouge,<br />

Menthe à grenouille, Baume d'eau, Mentastre, Herbe de mort. = Mantà<br />

et Méntà (<strong>noms</strong> répandus et s'appliquant à toutes les espèces de Menthes).


68 MENTHE<br />

— Croît abondamment sur les bords <strong>des</strong> ruisseaux, <strong>des</strong> marais et <strong>des</strong> fossés<br />

humi<strong>des</strong>.<br />

624. Menthe <strong>des</strong> champs. M. arvensis L. — Vulg. Pouliot-thym.<br />

Dans les champs humi<strong>des</strong>.<br />

625. Menthe cultivée. M. sativa L. — Vulg. Menthe romaine.<br />

Baume, Baume à salade, Baume <strong>des</strong> jardins. = Mêntd (vallée de Boëge,<br />

cantons d'Annemasse et de Saint-Julien, vallées de Thônes et de Beaufort,<br />

Annecy, Aime, Montricher) ; Mente (Balme-de-Sillingy, Leschaux) ; Mentà<br />

(Albens, Crest-Voland) ; Mintà (Chapelle-d'Abondance) ; Bômô (très ré-<br />

pandu). — Cultivée dans tous les jardins potagers.<br />

626. Menthe à feuilles ron<strong>des</strong>. M. rotundifolia L. — Var. et sou-<br />

vent syn. Menthe crépue ;<br />

vulg. Baume sauvage. = Mintâtre, nom qu'elle<br />

partage, à Luilin et à Bellevaux, avec toutes les Menthes <strong>qui</strong> ne sont pas<br />

cultivées. — Croît dans les lieux humi<strong>des</strong> et le long <strong>des</strong> petits cours d'eau.<br />

627. Menthe gentille. M. gentilis L. — Syn. Menthe apparentée,<br />

Menthe élégante; vulg. Baume <strong>des</strong> jardins. Tous les <strong>noms</strong> patois que<br />

porte la Menthe cultivée sont également donnés à la Menthe gentille (voir<br />

le n" 025). — Cultivée dans les jardins.<br />

628. Menthe à odeur de citron. M. citrata Ehrh. — Chartreuse<br />

(nom très répandu dans la Haute-Savoie). Ce nom indique l'usage que l'on<br />

en fait. L'eau-de-vie dans laquelle on a fait macérer les sommités fleuries et<br />

les feuilles de cette plante sert contre les indigestions, les coliques, etc.<br />

Bref, elle remplace dans nos campagnes ïElixir de la Grande-Chartreuse.<br />

Cette plante n'est qu'une variété de la Menthe aquatique. Lorsqu'elle est<br />

jeune, ses feuilles sont fortement rougeâtres. — Cultivée dans beaucoup de<br />

jardins de la Haute-Savoie. Elle aime les lieux frais et humi<strong>des</strong>, la miombre.<br />

629. Menthe poivrée. M. piperata L. — Vulg. Menthe anglaise (elle<br />

est originaire d'Angleterre). L'action énergique de cette plante sur le système<br />

nerveux l'a mise au rang <strong>des</strong> antispasmodiques les plus puissants. Elle sert<br />

à préparer les pastilles de Menthe, l'alcool de Menthe et la liqueur de<br />

Menthe dont l'emploi est connu de tout le monde. On prépare la liqueur<br />

de Menthe en faisant macérer pendant quelques jours <strong>des</strong> feuilles fraîches<br />

de cette plante dans un litre d'eau-de-vie auquel on ajoute ensuite 5oo<br />

grammes de sirop de sucre. — Fréquemment cultivée dans les jardins oij<br />

elle se propage abondamment.<br />

630. Menthe pouliot. M. pulegium L. -r Vulg. Pouliot, Blechon,<br />

Herbe de Saint-Laurent, Herbe au.x puces. Ce dernier nom lui vient de ce<br />

que son odeur, dit-on, chasse les puces. — Croît le long <strong>des</strong> ruisseaux.<br />

631. Menthe sauvage. M. sylvestris L. — Syn. Menthe vulgaire ;<br />

vulg. Menthe chevaline. — Menstrate (environs de Chambéry) ;<br />

Mintâtre<br />

(Luilin, Bellevaux). — Croît abondamment le long <strong>des</strong> cours d'eau de la<br />

plaine et surtout <strong>des</strong> montagnes.<br />

632. Menthe verte. M. viridis L. — Vulg. Menthe romaine, Menthe<br />

de Notre-Dame, Baume vert. Petit Baume (par opposition à Grand Baume,<br />

nom donné à la Tanaisie bûlsamite). = Bômô (répandu). — Croît dans<br />

les lieux frais et humi<strong>des</strong>. Cultivée dans les jardins.<br />

La plupart <strong>des</strong> Menthes sont aromatiques, stimulantes, antispasmodiques.<br />

Celles dont on fait le plus fréquemment usage sont : la Menthe cultivée,<br />

la Menthe gentille, la Menthe verte et surtout la Menthe poivrée. La<br />

Menthe pouliot est très amôre. Elle est un remède populaire contre


MENY-MERC 6q<br />

l'asthme. On l'a également vantée contre la goutte, ce <strong>qui</strong> lui a valu, dans<br />

quelques anciens ouvrages, le nom de Menthe <strong>des</strong> goutteux. Mentha<br />

podagraria.<br />

633. Ményanthe trèfle d'eau. Menyanthes trifoliata L. — Syn.<br />

Ményanthe trifolié ; pharm. Trifolii febrini herba ; vulg. Trèfle d'eau.<br />

Trèfle aquatique, Trèfle à laflèvre (il est fébrifuge). Il est surtout tonique.<br />

« Le Ményanthe est un tonique puissant, dit le D'' Cazin, dont je fais très<br />

fréquemment usage. C'est principalement dans le scorbut... que je l'em-<br />

ploie. » — Dans les marais et aux bords <strong>des</strong> étangs.<br />

634. Méum athamanthe. Meum athamanticum Jacq. — Syn. Méum ;<br />

vulg. Fenouil <strong>des</strong> Alpes, Fenouil <strong>des</strong> montagnes, Fenouil d'ours. — Fionà<br />

et Citrà (vallée de Beaufort). — Cette excellente plante fourragère croît dans<br />

les pâturages <strong>des</strong> montagnes. Elle est beaucoup plus abondante dans les<br />

montagnes de la Savoie que dans celles de la Haute-Savoie.<br />

635. Méum ou Méon mutelline. Meum mutellina Gasrtn. — Vulg.<br />

Mutelline. — Aslra (vallée de Beaufort). — Croît dans les pâturages <strong>des</strong><br />

hautes montagnes.<br />

Cette espèce est une de nos meilleures <strong>plantes</strong> fourragères. On peut en<br />

dire autant de la Crépide dorée et du Plantain <strong>des</strong> Alpes, si répandus dans<br />

les pâturages <strong>des</strong> hautes montagnes. Sans doute, elles ne peuvent guère<br />

contribuer à l'alimcatation du bétail, car elles sont d'une taille trop petite ;<br />

elles jouent plutôt le rôle d'assaisonnement, parfument le lait et en favori-<br />

sent la sécrétion. Ce sont principalement ces trois <strong>plantes</strong> <strong>qui</strong> donnent aux<br />

fromages de la Savoie cette belle couleur et cet arôme <strong>qui</strong> les a distingués<br />

de tout temps. Qui ne connaît les vacherins d'Abondance et d'Hauteluce,<br />

les reblochons de Thônes et du Grand-Bornand, les tignards de la Taren-<br />

taise et les mont-cenis de la Maurienne ? Pline le Naturaliste parle d'un<br />

, fromage venant <strong>des</strong> Alpes centroniques, appelé vatusium, <strong>qui</strong> était fort<br />

apprécié à Rome.<br />

636. Mercuriale annuelle. Mercurialis annua L. — Syn. Mercuriale<br />

officinale; vulg. Mercuriale, Ortie bâtarde, Rimberge, Sambarge,<br />

Mercoret, Vignoble, Cagarelle, Caquarelle, Chiole, Foirole, Foirotte,<br />

Foirande, Foireuse (ces derniers <strong>noms</strong>, tous un peu gaulois, indiquent<br />

assez les propriétés cathartiques de cette plante). = f Marcoret (cantons<br />

d'Annemasse et de Saint-Julien) ; Miolannà (Albertville). — Cette plante<br />

est très commune parmi les décombres, dans les lieux cultivés et dans les<br />

jardins négligés. Elle fleurit depuis les premiers jours du printemps jus-<br />

qu'aux gelées.<br />

La Mercuriale est laxative ou purgative, suivant la dose qu'on en donne.<br />

Il faut l'administrer fraîchement cueillie, en infusion. « D'icelle se peuvent<br />

« purger, sans aucun regret, tous ceux <strong>qui</strong> doivent avoir en tout temps, le<br />

« ventre lasche et libre ; elle est convenable à toutes les vieilles gens <strong>qui</strong><br />

« coustumièrement ont le ventre chiche et constipé ; les enfants encore,<br />

« et les plus tendrelets, en peuvent recevoir à l'intention susdite. » (Cons-<br />

tantin : Pharmacopée provençale, liv. II, p. 120.) Il ne faut cependant pas<br />

oublier que la Mercuriale appartient à la famille <strong>des</strong> Euphorbiacées dont<br />

la plupart contiennent un principe acre, plus ou moins" irritant. Il serait<br />

donc dangereux d'en faire un usage immodéré.<br />

637. Mercuriale vivace. M. perennis L. — Vulg. Mercuriale <strong>des</strong><br />

bois. Mercuriale de montagne. Mercuriale sauvage. Chou de chien.<br />

Vignette (diminutif de vigne), Vignette <strong>des</strong> bois (c'est la vigne de plusieurs


yo<br />

MILL-MOLE<br />

petits oiseaux de nos bois, notamment du Verdier ou Bruant, Fringille<br />

verdier, Fringilla chloris Vieill., <strong>qui</strong> recherchent ses petites capsules)? —<br />

Croit abondamment dans les bois et les buissons de nos basses mon-<br />

tagnes.<br />

638. Millepertuis androsème. Hypericum androsœmum L. — Syn.<br />

Androsème officinal, Androsème ; vulg. Toute-saine, Toute-sainte<br />

(doit ces deux <strong>noms</strong> aux nombreuses vertus qu'on lui a attribuées et <strong>qui</strong><br />

paraissent être les mêmes que celles <strong>des</strong> autres Millepertuis). — Croît dans<br />

les bois couverts <strong>des</strong> basses montagnes; cultivé dans les jardins pour ses<br />

jolies fleurs d'un jaune d'or.<br />

639. Millepertuis calicinal. H. calycinum L. — Syn. Millepertuis<br />

à gran<strong>des</strong> fleurs ;<br />

vulg. Eclair. — Cultivé dans jardins paysagers pour sa<br />

belle verdure et surtout pour ses gran<strong>des</strong> fleurs d'un jaune éclatant.<br />

640. Millepertuis perforé. H. perforatum L. — Syn. Millepertuis<br />

officinal, Millepertuis commun. Millepertuis ; vulg. Herbe à mille-<br />

pertuis. Herbe à mille trous, Herbe aux piqûres (ses feuilles sont parsemées<br />

de petits points transparents, de la grandeur d'une piqûre d'épingle<br />

et que l'on apperçoit très bien en les plaçant entre l'œil et la lumière),<br />

Herbe de Saint-Jean, Barbe de Saint-Jean, Baguette d'or. Chasse-diable<br />

(on prétendait autrefois qu'il jouissait de la propriété de chasser le diable<br />

et de guérir de la folie). — Milpartui (très répandu) ; Milpartwë (répandu) ;<br />

Erbà à milgol'é (Villy-le-Bouveret et dans les Bornes). — Le Millepertuis<br />

est très commun le long <strong>des</strong> chemins, dans les lieux incultes et dans les<br />

bois découverts. Il a joui d'une réputation immense dans l'anti<strong>qui</strong>té comme<br />

vulnéraire. De nos jours, il est surtout employé dans les catarrhes chroni-<br />

ques, l'asthme, les rhumes, dans les affections pulmonaires et les maladies<br />

du foie. Les deux espèces suivantes possèdent les mêmes propriétés.<br />

641. Millepertuis à sépales frangés. H. fimbriatum Lam. = Mil-<br />

partui dé montame (Crest-Voland). — Ce joli Millepertuis croît dans les<br />

pâturages <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

642. Millepertuis à tige quadrangulaire. H. quadrangulum L. =<br />

t Thé de Pralognan (Tarentaise, où l'on en fait un thé assez agréable) ;<br />

Trenstolen [tranche-lait, caille-lait] (vallée de Beaufort, oîi l'on s'en servait<br />

autrefois pour faire cailler le lait). — Croît le long <strong>des</strong> ruisseaux <strong>des</strong> mon-<br />

tagnes.<br />

643. Molène blattaire. "Verbascum blattaria L. — Vulg. Herbe aux<br />

mites, Bouillon mitier (ses feuilles sont recherchées <strong>des</strong> insectes). — Dans<br />

les lieux incultes.<br />

644. Molène lychnite. V. lychnitis L. — Vulg. Petit Bouillon blanc.<br />

— Croît sur les coteaux ari<strong>des</strong>, dans les bois découverts et aux bords <strong>des</strong><br />

chemins.<br />

645. Molène bouillon blanc. V. thapsus L. — Syn. Molène officinale,<br />

Molène ; vulg. Bouillon blanc, Bouillon mâle, Bonhomme, Herbe<br />

à bonhomme. Herbe de Saint-Fiacre, Cierge de Notre-Dame, Fleur du<br />

grand chandelier (ses longues et épaisses tiges étaient autrefois utilisées<br />

pour l'éclairage; pour cela, on les faisait macérer dans l'eau, puis sécher,<br />

enfin on en réunissait plusieurs ensemble <strong>qui</strong> fonctionnaient à la manière<br />

<strong>des</strong> torches). C'est à cet usage qu'elle doit son nom d'Erbâ à farë et<br />

Herbe à faret (on nomme /are ou. faret la mèche d'une lampe ou d'une<br />

chandelle). = Bwenômô (bas Chablais, vallées de l'Arve et de la Menoge) ;<br />

Bônàmô (Albens, Les Clefs, Crest-Voland); Flôr de bônomô (Leschaux) ;


MOLE-MORE 71<br />

Oiue (Beaufort) ; Bo^on (Montricher). — Croît dans les lieux incultes et<br />

parmi les décombres.<br />

Le Bouillon blanc est un remède tout-à-fait populaire. Ses lleurs et ses<br />

feuilles sont pectorales, adoucissantes, émollientes, antispasmodiques. Les<br />

habitants de nos campagnes l'emploient tant à l'extérieur qu'à l'intérieur<br />

et s'en trouvent si bien qu'il lui donnent généralement le nom de<br />

Bonhomme.<br />

646. Molène de Phénicie. "V. phœniceum L. — Vulg. Molène bleue,<br />

Molène pourpre. — Fréquemment cultivée dans les jardins comme plante<br />

d'ornement.<br />

647. Momordique élastique. Momordica elaterium L. — Vulg.<br />

Concombre sauvage, Concombre d'attrape, Giclet (gicle, c'est-à-dire lance<br />

ses graines au plus léger attouchement de son fruit lorsqu'il est mûr). —<br />

Cette plante est cultivée pour ce curieux phénomène d'élasticité.<br />

648. Momordique balsamine. M. balsamina L. — Vulg. Momordique<br />

pomme de merveille, Pomme de merpeille. — Fréquemment cultivée<br />

pour décorer les treillages, les berceaux, etc.<br />

649. Monotrope suce-pin. Monotropa hypopithys L. — Vulg. Suce-<br />

pin. — Cette plante est parasite sur les racines du Pin (de là son nom spé-<br />

cifique), du Sapin, du Hêtre et du Chêne, dans les forêts ombragées.<br />

650. Morelle douce-amère. Solanum dulcamara L. — Vulg. Mo-<br />

relle grimpante, Douce-amère (si l'on mâche un morceau de bois de cette<br />

plante on éprouve d'abord une saveur amère à laquelle succède bientôt une<br />

saveur sucrée, pareille à celle de la réglisse), Herbe à la fièvre, Vigne sau-<br />

vage. Vigne vierge, Vigne de Judée (cet arbuisseau est sarmenteux), Ré-<br />

glisse sauvage, Loque ;<br />

humi<strong>des</strong> et aux bords <strong>des</strong> eaux.<br />

phar. Dulcamara. — Dans les haies, les broussailles<br />

Cette Morelle <strong>qui</strong> est légèrement vénéneuse est stimulante, sudorifique<br />

et dépurative. Wauters la dit très efficace contre l'hydropisie. On emploie<br />

ses rameaux secs en décoction : une poignée pour un litre d'eau.<br />

651. Morelle mélongène. S. melongena L. — Vulg. Aubergine. —<br />

Cette plante fournit une nourriture rafraîchissante. Elle n'est cultivée que<br />

dans les parties les plus chau<strong>des</strong> de la Savoie.<br />

652. Morelle noire. S. nigrum L. — Vulg. Morelle commune, Morelle<br />

officinale, Mourelle, Mourette, Raisin de loup, Crève-chien, Herbe<br />

aux magiciens, Herbe à la gale. Herbe maure. — Cette plante est très<br />

commune le long <strong>des</strong> murs, au bord <strong>des</strong> chemins, dans les jardins négligés<br />

et parmi les décombres. Elle est vénéneuse et ne s'emploie qu'à l'extérieur,<br />

en cataplasme ; on ne fait usage que <strong>des</strong> feuilles. Elle calme les douleurs<br />

du cancer, le tic douloureux de la face et le rhumatisme articulaire. « Je me<br />

« suis bien trouvé, dit le D"" Cazin, pour calmer les douleurs du rhuma-<br />

« tisme articulaire aigu, de la Morelle noire broyée et appliquée tiède sur<br />

« la partie malade. Ce calmant, qu'il est toujours si facile de se procurer<br />

« lorsque la plante est en pleine vigueur, m'a toujours réussi. Le médecin<br />

« est heureux de trouver, dans l'isolement <strong>des</strong> hameaux, les <strong>plantes</strong> que la<br />

« Providence lui offre généreusement pour soulager le pauvre <strong>qui</strong> réclame<br />

« ses secours. »<br />

653. Morelle à œufs. S. ovigerum Dun. — Vulg. Aubergine blan-<br />

che, Mélongène ovale. Plante aux œufs. Poule pondeuse. Pondeuse (la<br />

forme de ses fruits rappelle, à s'y méprendre, celle d'un œuf de poule). —<br />

Cultivée comme plante d'ornement, pour la singularité de ses fruits.


72<br />

MORE-MORI<br />

654. Morelle tubéreuse. S. tuberosam L. — Syn. Morelle parmentière,<br />

Parmentière ; vulg. Pomme de terre, Tartaufle (Littbé : Supplé-<br />

ment), Patate, Tufelle, Truffe (de Lamarck. et de Candolle : Flore fran-<br />

çaise). Le nom de Tufelle vient, par abréviation, de l'italien Tartufollo et<br />

celui de Patate, de l'espagnol Patata. Du nom de Truffe dériveraient ceux<br />

de Triflà, Trëfolà et Trafole que l'on donne à cette plante dans certaines<br />

localités de la Maurienne et de la Tarentaise. Quant aux autres <strong>noms</strong><br />

patois de la Pomme de terre ils proviennent, à notre avis, de l'italien<br />

Tartufollo et non pas. comme Font dit quelques auteurs, de l'allemand<br />

Kartoffel. D'abord, ces <strong>noms</strong> ressemblent beaucoup plus, ainsi que nous<br />

allons le voir, au nom italien qu'au nom allemand. Ensuite, n'est-il pas<br />

tout naturel d'admettre que ces <strong>noms</strong> nous viennent de l'Italie <strong>qui</strong> a été<br />

notre patrie pendant <strong>des</strong> siècles, plutôt que de l'Allemagne avec laquelle la<br />

Savoie n'a jamais eu beaucoup de relations? Voici ces <strong>noms</strong> : Tartuffe,<br />

Tartifle, Tartifl'é el, par abréviation, Tufële (Douvaïne, Massongy, Ballaison)<br />

; Tartiflà (vallées de Boëge, de Thônes, de Beaufort, d'Arve et du<br />

Giffre, Annecy, Leschaux, Crest-Voland, Morzine, Aime, Bourg-St-Maurice,<br />

Macôt, Saint-Bon, les AUues, Trévignin, Montricher) ; Tartiflià (Albens,<br />

Rumilly, Gruflfy, Balme-de-Sillingy) ; Tuf'élâ, Tufèle et Tufelle (cantons<br />

de Reignier, d'Annemasse et de Saint-Julien) ; Tiffé (Saint-Gingolph,<br />

Novel) ; Catiflà (Saint-Paul) ; Tiférâ et Tifrà (Albertville) ; Tif'érà (Saint-<br />

Jean-de-Maurienne) ; Tiferà (Séez) ; Triflà (Chapelle d'Abondance) ;<br />

Triflà et Trafole (Montricher) ; Trëfolà (Bessans). Les mots Gra7nim^à<br />

et Fiannà, usités à Tignes et au Val-d'Isère, paraissent appartenir au<br />

Terratsu, c'est-à-dire au jargon de ces deux localités.<br />

La Pomme de terre a fourni un grand nombre de variétés. Les plus répan-<br />

dues sont : la Grosse blanche, vulg. Pomme de terre à vaches (c'est la<br />

pomme de terre la plus vigoureuse et la plus féconde, on la cultive en grand<br />

pour le bétail, d'oili son nom vulgaire) ; la Petite blanche, vulg. Petite<br />

chinoise ; la Ponvne de terre précoce, vulg. Pelures d'oignon ; la Jaune<br />

longue, vulg. Pomme de terre de Hollande ; la Blanche longue, vulg.<br />

Blanche irlandaise ; la Violette, vulg. Violette hollandaise ; la Rouge<br />

souris, vulg. corne de vache; la Rouge longue, vulg. Pomme de terre<br />

rouge ; enfin les Pommes de terre jaune printanière et jaune d'été <strong>qui</strong><br />

n'ont pas reçu de <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>. Dans la vallée de Thônes on cultive le<br />

Cubiè et la Bornandênnë et dans les environs d'Annecy le Cublë. Nous<br />

ignorons à quelles dénominations françaises correspondent ces <strong>noms</strong>.<br />

La Pomme de terre est très répandue dans nos deux départements. On la<br />

cultive depuis la plaine jusque auprès de nos chalets alpestres. Elle réussit<br />

dans tous les terrains, mais plantée en pays montueux et en terre légère,<br />

elle est plus farineuse.<br />

La Pomme de terre offre un aliment sain, agréable et à la portée de tout<br />

le monde. On la mange frite, farcie, soufflée, en gratin, en purée, en salade,<br />

aux oignons, etc., etc. A la campagne, on se contente souvent de la cuire<br />

au barbot (en robe de chambre). On la mange alors avec du beurre, de la<br />

tomme ou du lard frais. Les enfants et les personnes délicates la décou-<br />

pent toute chaude dans du lait ou de la crème et les robustes laboureurs,<br />

dans du cidre ou du vin blanc. Cette dernière préparation ne figure encore<br />

dans aucun livre de cuisine. Nos campagnards l'appellent moliètà. Les<br />

meilleures moliètes se font avec du cidre ou du vin nouveaux.<br />

Morille. V. Champignons.


MOUR-MOUT yâ<br />

655. Mouron bleu. Anagallis cœrulea Schr. — Syn. Mouron <strong>des</strong><br />

champs ; vulg. Morgeline d'été, Miroir du temps (sa fleur s'ouvre à huit<br />

heures du matin si le temps est beau, et plus ou moins tard selon que le<br />

temps est plus ou moins mauvais); pharm. Anagallis femina. Ne pas<br />

confondre ce Mouron ni le suivant avec le Mouron <strong>des</strong> oiseaux, la Stellaire<br />

moyenne. Le Mouron <strong>des</strong> champs, bleu et rouge, est un poison, surtout<br />

pour les petits oiseaux. — Croît dans les champs cultivés, les vignes et les<br />

jardins.<br />

656. Mouron rouge. A. phœnicea Lam. — Syn. Mouron <strong>des</strong><br />

champs ; vulg. Morgeline d'été, Miroir du temps: pharm. Anagallis mas.<br />

Ces deux espèces ne diffèrent, pour le public, que par leurs couleurs. —<br />

Dans les jardins et les champs cultivés.<br />

657. Mousse. = Mossa (très répandu). Le nom de Mossa s'applique<br />

non seulement à toutes les espèces de Mousses, mais encore aux Sphaignes,<br />

aux Lichens et même à nos divers Ly-copo<strong>des</strong>. — Les Mousses sont très<br />

nombreuses en Savoie. Nous nous contenterons de mentionner les trois<br />

espèces suivantes, comme étant particulièrement intéressantes : l'Hypne<br />

courroie, Hypnum loreum L.. Mousse robuste, formant dans nos forêts<br />

de vastes tapis enlacés ; l'Hypne éclatant, Hypnum splendens Hedw.,<br />

belle Mousse qu'on trouve dans tous nos bois, où elle couvre de grands<br />

espaces de ses touffes profon<strong>des</strong>, élastiques et jaunâtres. Ces deux espèces<br />

de Mousses sont spécialement recherchées pour confectionner les guirlan-<br />

<strong>des</strong>, garnir les couches, faire de la litière, emballer les fruits et calfeutrer<br />

les chaumières ; le Polytric commun, Polytrichum commune L. —<br />

Vulg. Perce-Mousse (il croît parmi les autres Mousses). Cette espèce se<br />

fait remarquer par ses tiges allongées et surmontées d'une capsule cubique.<br />

On la trouve dans les marais tourbeux et les bois humi<strong>des</strong> où elle forme<br />

<strong>des</strong> touffes très lâches.<br />

658. Moutarde blanche. Sinapis alba L. — Syn. Sénevé blanc,<br />

Moutarde anglaise ; vulg. Moutardin, Moutardine, Herbe au beurre<br />

(c'est un excellent fourrage pour vaches laitières). — Cette plante se sème<br />

aussitôt après la moisson, à la suite d'un léger labour : elle fournit un très<br />

bon pâturage d'arrière-saison et un bon fourrage vert. Sa graine est beaucoup<br />

préconisée comme laxative.<br />

659. Moutarde <strong>des</strong> champs. S. arvensis L. — Syn. Sanve sinapis<br />

arvensis L. ; vulg. Moutarde sauvage, Jatte., Ravonnet jaunie, Navette<br />

<strong>des</strong> serins (les serins mangent volontiers ses petites graines), Russe, Sénevé,<br />

Sénève, Sauves fém. pi. ; ce dernier nom s'applique également, d'après<br />

M. Perrier de la Bâthie, à toutes les autres Crucifères, telles que le Radis<br />

sauvage, le Bunias roquette, etc., <strong>qui</strong> infestent les moissons et les cultures.<br />

— Senu (répandu) ; Sènon (Douvaine, Ballaison) ; Senevô (çà et là dans le<br />

bas Chablais) ; Séné (vallée du Biot) ; Rawenë jhônô (Lullin, Bellevaux) :<br />

Bérôà (vallée de Beaufort). — Cette plante vient, au printemps, dans les<br />

céréales, et, en automne, dans les <strong>plantes</strong> sarclées, surtout dans les pommes<br />

de terre. C'est une mauvaise plante <strong>qui</strong> se multiplie avec une désespé-<br />

rante rapidité. Sa graine donne une huile <strong>qui</strong> est excellente pour graisser<br />

le cuir.<br />

660. Moutarde noire. S. nigra L. — Syn. Chou noir; vulg. Mou-<br />

tarde, Sénevé, Navette rousse, Russe-bouc. = Mou tarda (très répandu,<br />

mais c'est plutôt le nom du condiment que celui de la plante). — Cette<br />

Suppl. à la Rev. sai>., 1907] [Flore Constantin et Gave] — 6


74<br />

MUFL-MUSC<br />

plante est cultivée pour sa graine dont la farine sert à préparer les sinapismes<br />

et un condiment connu de tout le monde.<br />

661. Muflier à gran<strong>des</strong> fleurs. Antirrhinum majus L. — Vulg.<br />

Muflier <strong>des</strong> jardins^ Mufle de veau, Gueule de lion, Gueule de loup (tout<br />

le monde sait que sa fleur, comprimée latéralement, s'ouvre toute grande<br />

à la façon d'une gueule), Pantoufle (de la forme de sa fleur lorsqu'elle est<br />

fermée), Tête de mort (allusion à la forme de sa capsule lorsque les graines<br />

sont mûres). = Gueula de leû (canton de Saint-Julien). — Le Mu/lier est<br />

une <strong>des</strong> plus jolies fleurs que nous ayons pour l'ornementation <strong>des</strong> jardins.<br />

Il en existe un grand nombre de variétés.<br />

662. Muflier rubicond. A. orontium L. — Vulg. Tête de mort<br />

(comme le précédent et pour la même raison). — Croît dans les vignes et<br />

les lieux secs.<br />

663. Muguet de mai. Convallaria maialis L. — Vulg. Muguet, Lis<br />

de tuai, Lis <strong>des</strong> vallées, Clochette <strong>des</strong> bois. = Morgue (Thônes, Albens,<br />

Trévignin) ; Merguê (Massongy) ; Moerguë (Douvaine, Ballaison) ; Mrguê<br />

(Douvaine, canton de Saint-Julien) ;<br />

Mugué (Crest-Voland). — Le Muguet<br />

est une <strong>des</strong> plus jolies fleurs de nos bois. Tout le monde, au retour de la<br />

saison nouvelle, veut s'en faire un bouquet pour en respirer à son aise le<br />

doux parfum. Ses fleurs, <strong>des</strong>séchées et pulvérisées, sont un violent sternu-<br />

tatoire. « Cette poudre, dit le D'' Cazin, prise comme du tabac, a réellement<br />

« calmé <strong>des</strong> maux de tête invétérés et a guéri <strong>des</strong> fluxions chroniques <strong>des</strong><br />

« yeux et <strong>des</strong> oreilles. »<br />

664. Muguet multiflore. C. multiflora L. — Vulg. Muguet de ser-<br />

pent. Grand sceau de Salomon. — Croît dans les bois ombragés <strong>des</strong> basses<br />

montagnes.<br />

665. Muguet à tige anguleuse. C. polygonata L. — Vulg. Sceau de<br />

Salomon (ce Muguet et le précédent ont une grosse souche horizontale,<br />

marquée de plusieurs empreintes ayant la forme de sceaux). Signet, Ge-<br />

nouillet. Herbe aux panaris = Erbà d'agacin [herbe aux cors] (allusion<br />

aux empreintes mentionnées ci-<strong>des</strong>sus et non à une propriété médicinale)<br />

(Scientrier). — Dans les lieux ombragés et rocailleux de la plaine et <strong>des</strong><br />

basses montagnes. ^<br />

666. Mûrier blanc. Morus alba L. — Meuri (très répandu) ; Meuriér<br />

(Aime); Meurié {c&nlon de Saint-Julien); Mériér (St-Jean-de-Maurienne,<br />

Montricher). Le fruit, la Mûre, se nomme Meure en patois. — Ce Mûrier<br />

est cultivé dans nos deux départements. On ne le cultive, dans la Haute-<br />

Savoie, que comme arbre d'ornement, dans les parcs et les avenues ; dans<br />

la Savoie, on le cultive surtout pour l'éducation <strong>des</strong> vers à soie. Le Mïirier<br />

blanc greffé est le seul que l'on cultive à cet effet. On le trouve répandu<br />

dans les cantons de Pont-deBeauvoisin, d'Yenne, de Saint-Genix et dans<br />

le bassin de Chambéry. A l'état de culture industrielle, on ne le trouve plus<br />

au-<strong>des</strong>sus de 400 mètres d'altitude.<br />

667. Mûrier noir. M. nigra L. = Ce Mûrier porte, en Savoie, les<br />

mêmes <strong>noms</strong> que le précédent. Il y est moins répandu. Ses gros fruits noirs<br />

sont acidulés et très agréables.<br />

Les Mûres (blanches et noires) servent à préparer un sirop <strong>qui</strong> est très<br />

recommandé dans les inflammations de la gorge. On en fait également une<br />

eau-de-vie <strong>qui</strong> aromatise le café aussi bien que le meilleur kirsch.<br />

668. Muscari à grappe. Muscari racemosum Mill. — Vulg. Œil de<br />

chien, Vendangeuse (allusion soit à ses jolies petites grappes de fleurs


MUSC-NARC 75<br />

bleues, soit à son habitat). — Dans les champs, les moissons et surtout dans<br />

les vignes.<br />

669. Muscari à toupet. M. comosum Mil!. — Vulg. Jacinthe sauvage,<br />

Jacinthe à toupet, Panache de Vénus (à cause du grand nombre de ses<br />

petites fleurs réunies en un épi lâche à la base et très serré au sommet),<br />

Oignon de serpent. — Dans les champs, les moissons, les broussailles.<br />

670. Myosotis <strong>des</strong> Alpes. Myosotis alpestris Schm. — Vulg. Oreilles<br />

de souris (à cause de la forme de ses feuilles). Bouquet de Notre-Dame<br />

(entre dans presque tous les bouquets que les bergères de nos Alpes dépo-<br />

sent au pied <strong>des</strong> statues de la Sainte-Vierge). =: Fwà grindi{i [feu pétillant]<br />

(à cause de la vivacité de ses couleurs) (Novel). — Cette charmante plante<br />

croît abondamment dans les pâturages rocailleux <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

671. Myosotis <strong>des</strong> marais. M. palustris Wïth. — Yu\g.Soupene^-pous<br />

de 7noi, Souviens-toi de moi. Ne m'oublie^ pas, Aime^-moi, Plus je vous<br />

vois plus je vous aime, Œil de perdrix. Oreilles de souris (comme Tespèce<br />

précédente et pour la même raison), Petit-Bleu, Grémillei, Scorpione <strong>des</strong><br />

marais (ses fleurs forment un épi paniculé, roulé au sommet, avant son<br />

complet développement, en queue de scorpion). = A^ïo50// (répandu) ;<br />

de rata (çà et là en Chablais) ; Zu'é de rata (Chapelle d'Abondance) ; Ju de<br />

rata et Jweu de rata [oeil de souris] (vallée de Chamoni.\) ; Jivë de bo [œil<br />

de petit crapaud] (vallées du Giflfre et de la Menoge). — S'il est une fleur <strong>qui</strong><br />

gagne à être vue de près, c'est assurément le Myosotis. Plus on le regarde,<br />

plus on l'aime. Ses nombreuses corolles, bien ouvertes, représentent autant<br />

de ravissants petits yeux bleus à pupille jaune d'or. Aussi en a-t-on fait une<br />

plante emblématique, <strong>qui</strong> est très recherchée pour la confection <strong>des</strong> bouquets.<br />

— Dans tous les prés humi<strong>des</strong>.<br />

672. Myricaire d'Allemagne. Myricaria germanica Desv. — Syn.<br />

Tamarix ou Tamarin d'Allemagne ; vulg. Bois sent bon. =. Bwë d'âne<br />

(Albertville). — Arbuste très commun dans les graviers et les sables de<br />

toutes nos rivières et de tous nos torrents.<br />

673. Myrrhe odorante. Myrrhis odorata Scop. — Vulg. Cerfeuil<br />

anisé (l'odeur suave qu'elle répand lorsqu'on la froisse lui a valu ce nom).<br />

=n Safran (La Clusaz). Les fruits de la Myrrhe sont très parfumés. Ils en-<br />

trent dans la composition du fameux élixir de la Chartreuse. — Dans les<br />

prés humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> montagnes.<br />

674. Narcisse doré. Narcissus aureus Lois. -- Vulg. Soleil d'or (doit<br />

ce nom à la couleur de sa couronne <strong>qui</strong> est d'un beau jaune orangé). —<br />

Cultivé dans les parterres.<br />

675. Narcisse jon<strong>qui</strong>lle. N. jon<strong>qui</strong>lla L. — Vu\g. Jon<strong>qui</strong>lle. —Cette<br />

espèce est recherchée de tous les amateurs pour la jolie forme et l'odeur<br />

suave de ses fleurs. Elle a formé une variété à fleurs pleines <strong>qui</strong> est superbe.<br />

Toutes deux sont utilisées en parfumerie. — Cultivées dans les parterres.<br />

Jiv'è


76<br />

NARC-NARD<br />

676. Narcisse faux-Narcisse. N. pseudo-narcissus L. — Vulg. Narcisse<br />

Jainie, Narcisse sauvage^ Narcisse <strong>des</strong> bois, Narcisse <strong>des</strong> prés, Faux<br />

Narcisse, Coucou, Fleur de Coucou (sa floraison coïncide avec le retour<br />

du Coucou), Clochette <strong>des</strong> bois, Herbe à la Vierge, Godet, Chaudron, Po-<br />

rillon. Pipe, A'iault, Jeannette Jaune. — Jon<strong>qui</strong>lle (arrondissement de<br />

Saint-Julien) ;<br />

Campannà jhônà (répandu).<br />

D'après la mythologie, Narcisse, jeune homme d'une grande beauté et<br />

épris d'amour pour sa propre image, passait sa vie à se mirer dans l'eau <strong>des</strong><br />

fontaines. Oubliant de prendre soin de sa santé, il se mourait de consomp-<br />

tion. Les dieux eurent pitié de lui et le changèrent en une jolie fleur pen-<br />

chéej- rappelant Narcisse se mirant dans les eaux. Qui ne reconnaît, dans<br />

cette allégorie, la propriété qu'ont les fleurs du Narcisse de porter à<br />

l'assoupissement ceux <strong>qui</strong> en respirent l'odeur ? C'est assez dire que<br />

cette plante est vénéneuse. Administrées à petite dose, ses fleurs sèches<br />

sont antispasmodiques. On les emploie en infusion contre la coqueluche,<br />

à la dose de 2 ou 3 grammes dans un quart de litre d'eau (à prendre par<br />

cuillerées).<br />

Le Narcisse <strong>des</strong> prés est une de nos plus belles fleurs printanières. On<br />

le trouve dans les bois peu couverts et dans les prés de la plaine et <strong>des</strong><br />

montagnes. 11 est cultivé à fleurs doubles dans presque tous les jardins,<br />

sous le nom de Grand Narcisse.<br />

677. Narcisse odorant. N. odorus L. — Vulg. Grande Jon<strong>qui</strong>lle,<br />

Canipernelle. — Cultivé sur les gazons et les pelouses.<br />

678. Narcisse <strong>des</strong> poètes. N. poeticus L. — Vulg. Rose de la Vierge,<br />

Herbe à la Vierge, Œillet de Mai, Œillet de Pâques, Œil de faisan,<br />

Claudinette, Jeannette, Vachette, Porion, Porillon, Genette. =: f Fleur<br />

Flor dé damé (Crest-Voland); Dame (Beaufort);<br />

de Mai (Thônes, Albens) ;<br />

Lis (Mieussy) ; Pwentëcûtë (vallée de Chamonix, où il fleurit vers la Pente-<br />

côte). — Prairies <strong>des</strong> montagnes. Cultivé dans les jardins et souvent sur les<br />

tombes.<br />

679. Narcisse tazette. N. tazetta L. — Vulg. Narcisse à bouquets.<br />

.= t Fleur de Mai ; Flbr de Mé (Thônes) ; Flteu de Mé (Albens) ; Flour<br />

donné (Saint-Jean-de-Maurienne) ; Fleur de méïl [fleur de miel] (Montricher).<br />

— Les fleurs de ce Narcisse sont d'un blanc jaunâtre. Il en existe une<br />

variété d'un blanc pur <strong>qui</strong> est très recherchée <strong>des</strong> bouquetiers. — Cultivé<br />

dans les parterres.<br />

680. Nard raide. Nardus stricta L. = Samossë (Petii-Bornand) ;<br />

Çhamossê (vallée de Chamonix); Piu de çhin [pou de chien] (Mieussy) ;<br />

Paie dé çhin [poil de chien] (Vacheresse) ; Pê chenu (Chapelle d'Abon-<br />

dance) ; Blançhetà (Sixt) ; Pëfin et Pustérin (vallée de Beaufort) ; Herbe à<br />

la pisse (çà et là en Tarentaise).<br />

On a donné le nom de Nard à plusieurs <strong>plantes</strong> très difl"érentes. Clusius<br />

et J. Bauhin l'ont appliqué^ d'après les anciens, à plusieurs espèces de<br />

Valérianes pourvues de racines odorantes et croissant dans les parties les<br />

plus montagneuses de l'Inde. Linné l'a employé pour désigner un genre de<br />

la famille <strong>des</strong> Graminées. C'est celui <strong>qui</strong> nous occupe en ce moment et<br />

qu'on trouve dans toutes les contrées de l'Europe. 11 diffère essentiellement<br />

du célèbre Nard <strong>des</strong> anciens ou Nard indien, lequel serait, d'après Linné,<br />

le Barbon nard., Andropogon nardus L., belle graminée <strong>des</strong> In<strong>des</strong> orienta-<br />

les dont la racine répand un parfum suave.<br />

Le Nard raide est une petite Graminée à feuilles et à chaumes très durs.


NEFL-NERI 77<br />

On le trouve fréquemment sur les montagnes où il forme de très mauvais<br />

pâturages. Il faudrait au moins deux hectares de pâturages où il ne pous-<br />

serait que cette plante, pour nourrir une vache pendant l'alpage, c'est-à-dire<br />

pendant trois mois. Or. une vache laitière ne rend à son propriétaire, durant<br />

ce laps de temps, que 20 francs, en moyenne. Il y aurait donc de sérieux<br />

avantages à convertir en forêts les pâturages <strong>qui</strong> seraient envahis par cette<br />

Graminée. Les meilleures essences forestières que l'on puisse employer à ce<br />

reboisement seraient le Sapin pectine, Abies pectinata D, C, vulg. nommé<br />

Sapin blanc, Sapin argenté, Wârnîo et le Sapin commun ou élevé, Abies<br />

excelsa D. C, vulg. appelé Epicéa, Pesse. Ces deux Conifères aiment le<br />

terrain siliceux <strong>qui</strong> est précisément celui où pousse notre Nard. Mais il ne<br />

faut pas oublier que ces deux arbres ne donnent, en Savoie, de résultats<br />

avantageux que jusqu'à l'altitude de 1700 mètres.<br />

681. Néflier d'Allemag-ne. Mespilus germanica L. — Vulg. Mesplier,<br />

Alchiminier. — Mépi (Annecy, Thônes, Albens) ; Mépïi (Gruflfy, Balme-<br />

de-Sillingy) ; Mépli (çà et là dans le bas Chablais). Ces trois, <strong>noms</strong> tirent<br />

évidemment leur origine du mot latin Mespilus; les suivants viennent du<br />

nom français i<br />

: Néjîi (répandu) ; Niéple (Albertville). Le fruit, la nèjle, se<br />

nomme : Nëjlà (vallée de Boëge) ; Nîéplà (Albertville) ; Népie (Trévignin) ;<br />

Mépië (répandu) ; Méple (Massongy, Ballaison). — Le Néflier est un arbris-<br />

seau connu de tout le monde. Il croît dans les bois peu couverts <strong>des</strong> basses<br />

montagnes, mais il est surtout cultivé. Son fruit <strong>qui</strong> est très astringent<br />

n'est bon à manger que lorsqu'il est blet.<br />

682. Négundo à feuilles de frêne. Negundo fraxinifolium Nutt.<br />

— Vulg. Faux Erable. — Bel arbre originaire de l'Amérique septentrionale<br />

et très répandu dans nos jardins paysagers.<br />

683. Nénuphar ou Nymphéa blanc. Nymphœa alba L. — Vulg.<br />

Grand Nénuphar^Nymphe (Fille ou Divinité <strong>des</strong> eaux), Lis <strong>des</strong> étangs. Lis<br />

d'eau (il brille à la surface <strong>des</strong> étangs comme le Lis dans nos parterres),<br />

Lune d'eau, Lunette d'eau {Lunette est un diminutif de Lune), Volet ou<br />

Volet d'eau. Plateau d'eau, Herbe aux plateaux (ses gran<strong>des</strong> feuilles orbi-<br />

culaires lui ont valu les <strong>noms</strong> de Lune, de Lunette, de Volet et de Plateau),<br />

Baratte, Cruchon, Herbe d'enfer. Volant d'eau (nous citons ce dernier<br />

nom sans l'approuver ; on doit le réserver à la plante <strong>qui</strong> porte ce nom). =^<br />

Nifâ (canton de Saint-Julien). — Le Nénufar est le plus bel ornement de<br />

nos gran<strong>des</strong> pièces d'eau ; on le trouve fréquemment dans les eaux tran-<br />

<strong>qui</strong>lles, notamment à l'embouchure <strong>des</strong> torrents dans les lacs de la Savoie.<br />

684. Népète chataire. Nepeta cataria L. — Vulg. Chataire, Herbe<br />

aux chats, Menthe de chat. Cataire (l'odeur de cette plante plaît beaucoup<br />

aux chats); pharm. Nepeta, Mentha cataria. — Êrbà dé çhà (répandu) ;<br />

Érbà de çh'é (Thônes) ; Èrbà d'çhà (Trévignin) ; Érbà d'chatt (Saint-Jean-<br />

de-Maurienne) ; Niédà (Aime); Barucan et Erbà du charbon (s'emploie,<br />

dit-on, en tisane contre le charbon, c'est-à-dire contre Vanthrax malin ou<br />

bouton malin) (Contamine-sur-Arve, La Roche). — Bords <strong>des</strong> chemins, le<br />

long <strong>des</strong> haies mal entretenues.<br />

685. Nérier ou Nérion laurier-rose. Nerium oleander L. — Vulg.<br />

Laurier-rose, Oléandre, Laurose, Rosage, Nérion, Nérier, Rhododaphné.<br />

= Louri (Douvaine, Ballaison, Messery). — Ce bel arbrisseau est fréquemment<br />

cultivé en pots ; on doit le rentrer en serre-froide avant les premières<br />

gelées. Ses feuilles contiennent beaucoup d'acide prussique et sont très<br />

1. Ou, plutôt, olYrent la même modification de la nasale initiale que le fr. Néflier [J. D.].


78<br />

NERP-NIGE<br />

vénéneuses. Il ne faudrait donc pas le confondre avec le Laurier-sauce.<br />

686. Nerprun <strong>des</strong> Alpes. Rhamnus alpina L. = Folïè nêrë [feuille<br />

noire] (La Clusaz). Le nom de Feuille noire., d'abord inventé pour distinguer<br />

la feuille du Nerprun <strong>des</strong> Alpes <strong>des</strong> autres feuilles que l'on fait manger<br />

au bétail, a été ensuite employé pour désigner l'arbuste lui-même. —<br />

Dans les montagnes calcaires.<br />

687. Nerprun bourdaine. R. frangula L. — Syn. Bourdaine com-<br />

mune ;<br />

vulg. Bourdaine, Bourgène, Nerprun bourdainier, Bois noir,<br />

Aune ou Aulne noir, Rhubarbe <strong>des</strong> paysans (son écorce sèche a une vertu<br />

purgative analogue à celle de la Rhubarbe, 20 à 3o grammes en décoction<br />

dans un litre d'eau); pharm. Frangula. = Bwé gri (Scientrier) ; Pivèt'é<br />

(répandu); Pwètë gri (Messery). — Cet arbuste vient abondamment dans<br />

les taillis et les bois humi<strong>des</strong>.<br />

688. Nerprun nain. R. pumila L. — Vulg. Pwèlë de roche (dans les<br />

montagnes). Les chasseurs de nos Alpes nous apprennent que la Bartavelle<br />

ou Perdrix bartavelle, Perdix saxatilis. vulgairement Perdrix <strong>des</strong> rochers,<br />

Pëdri rojhe, recherche les baies de cet arbuste. On pourrait donc l'appeler<br />

Raisin de Bartavelle. — Ce petit arbuste vient dans les hautes montagnes<br />

calcaires. Ses rameaux sont tortueux et adhèrent fortement aux tissures<br />

<strong>des</strong> rochers.<br />

689. Nerprun purgatif. R. cathartica L. — Vulg. Nerprun, Noirprun,<br />

Epine de cerf\ Putiet, Bourguépine, f Raisin de chèvre (canton de<br />

Saint-Julien) ;<br />

pharm. Rhamnus solilivus, cervi spina. Les baies et l'écorce<br />

<strong>des</strong> racmes de cet arbuste sont purgatives ; les baies s'emploient crues, en<br />

décoction et surtout en sirop. On prépare ce sirop en faisant bouillir un<br />

kilog. de suc de ces baies avec un kilog. de sucre, jusqu'à consistance d'un<br />

sirop. — Dans les bois peu garnis et les terrains vagues.<br />

Les fruits de nos divers Nerpruns sont noirs à leur maturité. C'est même<br />

à cette couleur que ces arbustes doivent leur nom générique de Nerprun<br />

<strong>qui</strong> s\gn]\\e noire prune. Ces fruits sont de petites baies que recherchent<br />

plusieurs espèces d'oiseaux, notamment le Bouvreuil, Pyrrhula vulgaris,<br />

surnommé le Boutonnier et, en patois, le Bortèni, VEbortenieu [l'ébour-<br />

geonneur], à cause de la fâcheuse habitude qu'il a de détruire les bourgeons<br />

<strong>des</strong> arbres fruitiers. Ce bel oiseau, après avoir commis force dégâts dans<br />

nos vergers, gagne les régions alpestres où il se nourrit de jeunes pousses<br />

d'arbres, de boutons de ileurs et de fruits de divers arbustes. Les baies de<br />

nos Nerpruns, surtout celles du Nerprun <strong>des</strong> Alpes, sont pour lui un vrai<br />

régal. Il en mange jusqu'à se rendre malade. Mais, soit pour mieux les sa-<br />

vourer, soit plutôt pour exercer son bec, il ne les avale qu'après les avoir<br />

épluchées, c'est-à-dire après les avoir dépouillées de leur péricarpe.<br />

690. Nigelle ou Nielle <strong>des</strong> champs. Nigella arvensis L. — Vulg.<br />

Nielle sauvage, Poivrelte, Herbe <strong>des</strong> capucins, Barbe de capucin. Fleur<br />

de Sainte-Catherine, Cumin noir. Faux Cumin. = Patà d'aranie (ré-<br />

pandu). — Dans les moissons.<br />

691. Nigelle ou Nielle cultivée. N. sativa L. — Vulg. Nielle romaine,<br />

Nielle de Crète. Nielle aromatique, Toute-épice, Quatre-épices,<br />

Barbe de Capucin, Cumin noir. — Cultivée dans les jardins potagers.<br />

692. Nigelle ou Nielle <strong>des</strong> dames. N. Damascena L. — Vulg. Patte<br />

d'araignée. Herbe à l'araignée. Barbeau, Barbiche, Barbe de capucin,<br />

Cheveu de Vénus, Nigelle ou Nielle bleue. — Cette Nigelle, très rustique,<br />

est répandue dans les jardins paysagers où elle forme de belles bordures.


NIGR-NOYE 79<br />

693. Nigritelleà feuilles étroites. Nigritella angustifolia Rich. —<br />

Syn. Orchis noir ; vulg. Petite Brunette (ses fleurs sont d'un pourpre<br />

noirâtre), Vanille <strong>des</strong> Alpes (le parfum de ses fleurs rappelle celui <strong>des</strong><br />

gousses de la Vanille à feuilles planes, Vanilla planifolia ; ces deux<br />

<strong>plantes</strong> ne sont-elles pas sœurs, puisque toutes deux appartiennent à la<br />

famille <strong>des</strong> Orchidées ?) — Crevértà de bon Dieu (Chapelle d'Abondance) ;<br />

Ja/ou5/e (Mégève, Chamonix, Crest-Voland) ; Zalousi, Canton, Main du<br />

diable (vallée de Beaufort) ; Erb'à la man [herbe à la main] (Mieussy) ;<br />

Main du bon Dieu (çà et là) ; Main de gloire (Thorens, aux Collets). Les<br />

racines de cette plante sont pourvues de deux tubercules palmés ressemblant<br />

grossièrement à deux mains ; le vieux tubercule, celui <strong>qui</strong> a donné<br />

naissance à la plante, est flétri et noirâtre, c'est la Main du diable ; le nou-<br />

veau, celui <strong>qui</strong> prépare la tige de l'année prochaine, est plein de force et de<br />

couleur, c'est la Main de gloire dans les montagnes de Thorens et la Main<br />

du bon Dieu dans d'autres localités. — Croît abondamment dans les pâtu-<br />

rages <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

694. Nivéole du printemps. Leucoium vernum L. — Vulg. Perce-<br />

Panpannà blîançhe (même<br />

neige. = f Blatîche-neige (Balme-de-Sillingy) ;<br />

localité) ; Nëvirè (Les Clefs). Cette jolie plante pourrait facilement être<br />

confondue avec la Galanthine perce-neige dont elle a le port et l'aspect. Ce<br />

sont deux gracieuses messagères de l'aimable printemps. La Nivéole est<br />

commune en Savoie, tandis que la Galanthine y est très rare. — Toutes<br />

deux <strong>croissent</strong> dans les bois peu couverts et les prés un peu humi<strong>des</strong> et<br />

toutes deux sont cultivées dans les jardins.<br />

695. Nostoc ou Nostoch commun. Nostoch Commune Vauch. -<br />

Syn. Trémelle nostoch; vulg. Nostoch ou Nostoc, Archée céleste. Fille<br />

du ciel, Fleur du ciel. Fleur du soleil. Crachat de la lune, Salive <strong>des</strong><br />

astres, Ecume de l'air, Fleur de la terre, Excrément de coucou, Salive<br />

de coucou, Salive de chien, etc., etc.<br />

Le Nostoch est une algue terrestre. Il se présente sous la forme d'expan-<br />

sions gélatineuses d'un brun verdâtre et à bords onduleux. On le trouve<br />

abondamment dans les allées humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> jardins, <strong>des</strong> vergers et <strong>des</strong> bois.<br />

Lorsqu'il est sec, on ne l'aperçoit que si on le cherche avec beaucoup d'at-<br />

tention ; après la pluie, il se gonfle rapidement et reprend sa première forme.<br />

On conçoit que son apparition subite dans les lieux où, avant la pluie, rien<br />

n'annonçait sa présence, ait pu vivement exciter l'imagination <strong>des</strong> ignorants<br />

et lui ait valu tant de <strong>noms</strong> pompeux. Les alchimistes le considéraient<br />

comme une émanation du ciel. Pour eux, c'était le Flos Cceli, Saliva<br />

siderum, Spuma Lunce. Ils l'employaient à préparer la pierre philosophale<br />

et la panacée universelle. La Fleur du ciel devait transformer tous les mé-<br />

taux en or et guérir tous les maux. C'était un beau rêve. Mais Paracelse,<br />

leur chef, est mort fou, pauvre et dans un âge peu avancé. Suivant Plenck,<br />

l'infusion de ce végétal dans l'eau-de-vie posséderait une propriété moins<br />

problématique, savoir celle de dégoûter les buveurs de liqueurs alcooliques :<br />

Infusum ejus cum spiritu vini clan<strong>des</strong>tine exhibitum, fastidium strenuis<br />

spiritus adusti potatoribus excitare fertur •. Avis aux femmes <strong>qui</strong> ont <strong>des</strong><br />

maris buveurs. Mais qu'elles remarquent bien le mode d'emploi de cette<br />

potion : clan<strong>des</strong>tine exhibitum [clan<strong>des</strong>tinement administrée],<br />

696. Noyer royal. Juglans regia L. — Syn. Noyer commun, Noyer<br />

I. Brumatolia, Vienne, 1784. p. 173.


8o NOYER<br />

cultivé. Noyer. = Nw/'/re (cantons de Bonneville, de Boége, d'Annemasse<br />

et de Saint-Julien) ; Nuire (Annecy, Rumilly, Albens) ; Niùire et Niwire<br />

(Douvaine) ; Niûire (Balme de Siliingy) ; Nwêre (pays de Gavot, vallée<br />

d'Abondance) ; Noïêre (vallée de Beaufort) ; Novérë (Aime) ; Noïré (vallée<br />

de Chamonix) ; No'irë (Thônes, Leschaux, Crest-Voland). Tous les <strong>noms</strong><br />

<strong>qui</strong> précèdent sont du genre féminin ; les suivants sont du genre masculin :<br />

Nohi (Samoëns, Thônes, Gruffy, Leschaux, Albens, Trévignin) ; Noté<br />

(Albertville, Montagny en Tarentaise, Ste-Marie de-Cuines en Maurienne) ;<br />

Noïér (Montricher). Les <strong>noms</strong> suivants désignent généralement les gros<br />

Noyers : Nohire (Thônes, Leschaux) ; Noiêrë (Trévignin) ; Nuire (Albens) ;<br />

Noté (Saint-Jean-de-Maurienne, Montagny en Tarentaise). — La noix s'appelle<br />

: Nôê (Thônes, Doussard) ; Noë (Rumilly) ; Nûê (Annecy, Crest-Voland)<br />

; Nue (Albens) ; Nwë (vallées d'Arve, de la Menoge et de la Dranse du<br />

Biot) ; Nwê (pays de Gavot, vallée d'Abondance, Gruflfy, Leschaux) ; Nwéi,<br />

Niûê et Niwé (Saint-Jean-de-Maurienne) ; Nui (Moùtiers, Bozel, Aime,<br />

Bourg-Saint-Maurice); Niûi (Albertville); Niûé (Conflans); Niiiè (Balme-<br />

de-Sillingy) ; Niwê (Crest-Voland). La grosse noix à coque peu résistante<br />

porte les <strong>noms</strong> de : Mo (Thônes) ; Nuê cocasse (Annecy) ; Barlet (Saint-<br />

Jean-de-Maurienne) ; Martel (Aime). Le noyau de la noix se nomme : Gremô<br />

(Annecy, Thônes, vallées du GifFre et de la Menoge); Gremïô (Saint-Jean-<br />

de-Maurienne) et le cerneau : Gremô (Annecy, Thônes, Balme-de-Sillingy).<br />

Dans le français local, on donne généralement le nom de f Grumeau tant<br />

au noyau qu'au cerneau.<br />

Le Noyer, originaire de la Perse, rivalise de beauté avec nos grands arbres<br />

indigènes, tels que le Chêne, l'Orme et le Hêtre. Toutes les parties de cet<br />

arbre sont utiles. Son bois, dur et veiné, est recherché pour l'ébénisterie ;<br />

ses feuilles forment un excellent engrais ;<br />

en médecine, elles servent à faire<br />

<strong>des</strong> lotions stimulantes et détersives ; ses fruits sont alimentaires et don-<br />

nent une huile très douce, recherchée pour la salade ;<br />

le tourteau (le traité),<br />

c'est-à-dire le marc dont on a exprimé cette huile, est très nourrissant et<br />

sert à engraisser le bétail ; enfin, l'enveloppe charnue de la noix (le brou),<br />

récoltée avant la maturité, c'est-à-dire en juillet, s'emploie à préparer une<br />

agréable liqueur stomachique.<br />

Malgré tous les avantages que nous procure le Noyer, on lui livre, depuis<br />

une vingtaine d'années, une véritable guerre d'extermination, surtout en<br />

Savoie. On lui reproche de donner trop d'ombre et de nuire ainsi aux ver-<br />

gers et aux céréales. A cet inconvénient il existe un remède bien simple.<br />

Qu'on plante le Noyer, non au milieu <strong>des</strong> champs, mais aux bords <strong>des</strong><br />

routes, dans les cours, près <strong>des</strong> fermes, en un mot, dans les endroits où<br />

son ombre ne peut nuire ou ne nuit qu'à moitié. D'après une croyance<br />

populaire, son ombre est dangereuse pour ceux <strong>qui</strong> vont s'y reposer. Ce<br />

préjugé tombera de lui-même, si l'on remarque le moyen que l'on emploie<br />

pour combattre les mauvais effets de cette ombre : il suffit pour cela de<br />

marquer le Noyer, c'est-à-dire de lui enlever une feuille ou un peu d'écorce<br />

ou même un brin de mousse. De là le proverbe : Marque!^ le noyer ou il<br />

vous marquera. Ce n'est pas à dire que l'ombre de cette arbre ne soit jamais<br />

nuisible. Elle l'est même souvent. Nos imprudents campagnards, lorsqu'ils<br />

sont tout ruisselants de sueur, recherchent l'ombre pour se reposer. Or,<br />

jusqu'à présent, il est peu d'arbres aussi communs que le Noyer auprès <strong>des</strong><br />

fermes. C'est donc sous le Noyer qu'ils iront se coucher et « ramasser» un<br />

chaud-et-froid (pleurésie, pneumonie, bronchite) qu'ils auraient ramassé


NUPH-ŒNA 8i<br />

aussi sûrement sous tout autre arbre fruitier, et naturellement c'est le Noyer<br />

<strong>qui</strong> aura tous les torts.<br />

697. Nuphar jaune. Nuphar luteum Sm. - Vulg. Nénuphar jaune,<br />

Plateau, Jaunet d'eau, Volant jaune, Lis jaune <strong>des</strong> étangs. — Dans les<br />

lacs : souvent<br />

cultivé dans les étangs.<br />

698. Œillet barbu. Dianthus barbatus L. — Syn. Œillet <strong>des</strong> poètes<br />

; \u\g. Bouquet parfait. Bouquet tout fait, Doux Guillaume, Doux<br />

Jean, Jalousie. Ses fleurs, <strong>qui</strong> revêtent <strong>des</strong> nuances très variées et très<br />

belles, sont nombreuses et réunies en cyme, formant ainsi un bouquet tout<br />

fait. — Il est cultivé dans un grand nombre de jardins.<br />

699. Œillet de Chine. D. sinensis L. Vulg. Œillet de Perse,<br />

Œillet de la Régence, Il tient le milieu entre l'Œillet barbu et l'Œillet <strong>des</strong><br />

jardins. On le reconnaît à l'éclat velouté de ses pétales. Par l'abondance et<br />

la beauté de ses fleurs, cet Œillet est tout particulièrement propre à la for-<br />

mation <strong>des</strong> bordures et <strong>des</strong> massifs dans les grands jardins.<br />

700. Œillet <strong>des</strong> jardins. D. caryophyllus L. — Syn. Œillet <strong>des</strong><br />

fleuristes, Œillet giroflée ; vulg. Œillet commun. Œillet à bouquets,<br />

Œillet à ratafia. Œillet grenadin. Œillet <strong>des</strong> murailles. — UlTè (très<br />

répandu); EulTé (Trévignin) ; Eu/zé (Chamonix, Leschaux) ; O/ië (Albens) ;<br />

Zîeu dé pédri (Crest-Voland). — Cet ŒZillet est une de nos <strong>plantes</strong> les plus<br />

<strong>populaires</strong>. On aime cette fleur autant pour son éclatante beauté que pour<br />

le suave parfum qu'elle répand. Aussi la trouve-t-on dans tous les jardins<br />

où elle forme de ravissantes bordures.<br />

701. Œillet à pétales plumeux. D. plumarius L. - Vulg. Œillet<br />

mignardise, Œillet frangé, Œillet mignard. Œillet mignonnette, Mi-<br />

gnardise à plumet. Œillet nain. — Les fleurs de cet Œillet répandent au<br />

loin une délicieuse odeur et sont très recherchées pour la formation <strong>des</strong><br />

bouquets.<br />

702. Œillet rouge. D. ruber Desf. — Vulg. Œillet grenadin. Œillet<br />

à ratajia. Les fleurs de cet ŒJillet sont très odorantes et servent le plus<br />

souvent à colorer et à aromatiser les liqueurs. — On le cultive surtout pour<br />

la parfumerie.<br />

703. Œillet sauvage. D. silvestris Wulf. — Çhanta-polé (La P\Trclaz);<br />

Cornette (Montmin). — Sur les rochers calcaires <strong>des</strong> montagnes.<br />

704. Œillet superbe. D. superbus L. — Vulg. Mignardise <strong>des</strong> prés,<br />

Mignardise <strong>des</strong> bois. — Dans les bois <strong>des</strong> basses montagnes, quelquefois<br />

dans les prés.<br />

704'"*. Œnanthe fistuleuse. Œnanthe fistulosa L. — Vulg. .'onc<br />

odorant, Chervis <strong>des</strong> marais, Persil <strong>des</strong> marais. Cette plante, comme la<br />

plupart <strong>des</strong> Œnanthes, est vénéneuse. On s'en sert pour empoisonner les<br />

taupes et les rats. — Dans les marais et les prés marécageux.<br />

705. Œnanthe phellandre. Œ. phellandrium Lam. — Syn. Phel-


82 ONAG-ORCH<br />

landre aquatique ; vulg. Fenouil d'eau, Fenouil aquatique, Millefeuille<br />

aquatique. Ciguë aquatique. Ciguë d'eau, Ciguë phellandre, Persil <strong>des</strong><br />

fous. Les <strong>noms</strong> de Ciguë aquatique. Ciguë d'eau, donnés mal à propos à<br />

cette plante, pourraient la faire confondre avec la Ciguë vireuse, Cicuta<br />

virosa L., <strong>qui</strong> porte aussi ces <strong>noms</strong> et <strong>qui</strong> est un poison très violent. Le<br />

Phellandre est un poison mortel pour les bestiaux lorsqu'il est vert ; lors-<br />

qu'il est sec, il paraît inoflfensif. — Dans les marais et les fossés.<br />

706. Onagre bisannuelle. Œnothera biennis L. — Vulg. Herbe aux<br />

ânes, Raiponce rouge, Mâche rouge, Jambon <strong>des</strong> jardiniers, Jambon de<br />

Saint-Antoine, Lysimaque jaune. Belle fleur originaire de la Virginie et<br />

naturalisée en Europe, notamment en Savoie sur les bords du Rhône, de<br />

l'Isère, de l'Arve et de leurs affluents. — Elle est fréquemment cultivée dans<br />

les jardins, où elle se fait remarquer par ses gran<strong>des</strong> fleurs jaunes. Sa grosse<br />

racine se mange en salade ou cuite comme la pomme de terre.<br />

707. Onoporde acanthin. Onopordon acanthium L. — Vulg. Chardon<br />

pelu. Chardon acanthin (ces deux <strong>noms</strong> qualifient fort bien VOnoporde<br />

<strong>qui</strong> est très épineux, entièrement couvert d'un duvet cotonneux et dont les<br />

larges feuilles sont découpées comme celles de VAcanthe), Epine blanche.<br />

Pet-d'âne, Chardon aux ânes (les vaches, les chevaux, les chèvres ne tou-<br />

chent pas à cette plante, l'âne en fait ses délices), Artichaut sauvage (son<br />

réceptacle charnu se mange comme celui <strong>des</strong> Artichauts). — Chardon<br />

blan ou blian (çà et là). — Bords <strong>des</strong> routes, terrains incultes.<br />

Ophioglosse. — V. Fougères.<br />

708. Ophrys mouche. Ophrys muscifera Huds. — Vulg. Herbe aux<br />

mouches. Cette curieuse plante porte vers le sommet de sa tige quelques<br />

fleurs ressemblant à <strong>des</strong> mouches bleuâtres et pendantes. — Elle est très<br />

répandue dans les clairières <strong>des</strong> bois, dans les pâturages et sur les collines<br />

calcaires.<br />

Nous possédons, en Savoie, d'autres Ophrys non moins beaux, non moins<br />

curieux que VOphrys mouche. Les fleurs de VO. homme pendu rappellent<br />

un petit bonhomme pendu par la tête; celles de ÏO. araignée, de VO.<br />

abeille, de VO. bourdon représentent ces divers insectes dans l'attitude du<br />

mouvement. Nous ne leur connaissons pas de <strong>noms</strong> vulgaires.<br />

709. Orchis à deux feuilles. Orchis bifolia L. — Sessc [de sucer]<br />

(les fleurs de cet Orchis sont munies d'un long éperon transparent, laissant<br />

voir le miel qu'il renferme ; les enfants coupent l'extrémité de cet éperon<br />

et en sucent le contenu) (canton de Saint-.Iulien). — Croît dans les clai-<br />

rières <strong>des</strong> bois, dans les pâturages et les prés humi<strong>des</strong>.<br />

710. Orchis mâle. O. mascula L. — Vulg. Salep français ou mieux<br />

Salep d'Europe, car cette plante vient dans toutes les contrées de l'Europe;<br />

la substance alimentaire connue sous le nom de Salep s'extrait <strong>des</strong> tuber-<br />

cules de cette plante. D'autres Orchis fournissent aussi du Salep. Les plus<br />

recherchés à cet eff"et, après ÏOrchis mâle, sont VO. bouffon, VO. tacheté,<br />

VO. militaire et VO. pyramidal. = Cavà de rnâr (Thônes) ;<br />

(Douvaine, Ballaison). — Dans les prés et les bois couverts.<br />

Cawd de rnâ<br />

711. Orchis tacheté O. maculata L. — Vulg. Concorde, l'aima<br />

Christi. — Dans les bois et les prés humi<strong>des</strong>.<br />

Dans certaines localités du Chablais et de la Suisse romande, tous les<br />

Orchis portent le nom de Damette [petite dame], allusion au port gracieux<br />

de ces <strong>plantes</strong>. Ailleurs, on les nomme Pentecôte, de l'époque de leur flo-<br />

raison ; Main du bon Dieu, dans la vallée de la Menoge et dans le haut


ORGE-ORIG 83<br />

Chablais ; Cawà de rnô, à Bons et à Brenthonne ; enfin ceux dont les tuber-<br />

cules sont palmés et ressemblent vaguement à une main portent souvent<br />

les <strong>noms</strong> de Main du bon Dieu et de Main du diable. Voir au n'^ 693<br />

l'explication de ces derniers <strong>noms</strong>.<br />

Les Orchis sont remarquables par leur beauté et exhalent pour la plu-<br />

part une odeur délicieuse. On en compte 23 espèces en Savoie. Ils viennent<br />

dans les bois et pâturages de la plaine et <strong>des</strong> montagnes.<br />

712. Orge commune. Hordeum vulgare L. — Vulg. Orge carrée de<br />

printemps, Escourgeon de printemps. Grosse Orge. = Orjhe (vallée d'A-<br />

bondance) ; Ourjhô (très répandu) ; Orcho (Massongy) ; Orjhô (Douvaine,<br />

Ballaison); Wêrjhô (Trévignin, Montricher); Wër//îo (La Clusaz); Warjhô<br />

(répandu) ; Uerjhô (vallée de Chamonix) ; Wêrge (Aime) ; Eur^de<br />

Crest-Voland) ; Wêr^de (vallée de Beaufort) ; Lïwêr^e et L'îwar^e (Albert-<br />

ville). — Ces <strong>noms</strong> s'appliquent à toutes les espèces d'Orges cultivées.<br />

L'Orge commune est de toutes les espèces d'Orges la plus répandue. On<br />

la sème en automne et plus ordinairement au printemps. Comme elle<br />

contient peu de gluten, elle ne fournit qu'un pain friable, lourd, désagréa-<br />

ble au goût et à l'odorat. Le meilleur usage que l'on puisse faire de l'Orge,<br />

comme aliment, est de la réduire en gruau ou d'en faire soit de VOrge<br />

mondée soit de VOrge perlée, dont on fait ensuite <strong>des</strong> potages d'un goiit<br />

très agréable et <strong>des</strong> boissons rafraîchissantes.<br />

Lq gruau d'Orge et VOrge mondée sont connus, en patois, sous le nom<br />

de Gru et, dans la haute Maurienne, sous celui de Gran.<br />

713. Orge à deux rangs. H. distichum L. — Vulg. Petite Orge,<br />

Orge anglaise, Pamelle. — Cette espèce est universellement répandue. Elle<br />

se sème au printemps. Il en existe une variété dont les balles s'écartent<br />

d'elles-mêmes à la maturité et <strong>qui</strong>, pour cette raison, a reçu le nom d'Orge<br />

nue ; elle porte aussi le nom d'Orge du Pérou, d'Orge d'Espagne, d'Orge<br />

à café. Les grains de cette Orge, torréfiés, donnent un café assez fade, il<br />

est vrai, mais économique et convenant très bien aux personnes faibles' et<br />

aux enfants.<br />

714. Orge à six rangs. H. hexastichum L. — Vulg. Orge carrée,.<br />

Orge d'hiver, Orge carrée d'hiver, Orge escourgeon. Escourgeon d'hiver,<br />

Sucrion. Cette espèce est très estimée <strong>des</strong> brasseurs. — Elle se sème en<br />

automne, mais peut se semer au printemps.<br />

715. Orge riz. H. Zeooriton L. — Vulg. Orge pyramidale, Orge en<br />

éventail, Orge de Russie, Ri^ d'Allemagne. — Cette espèce est peu culti-<br />

vée en Savoie.<br />

VOrge commune et VOrge à six rangs sont d'excellentes <strong>plantes</strong> fourra-<br />

gères et données en vert. On les désigne alors sous le nom d'Escourgeon<br />

et de Sucrion. Cette nourriture plaît à tous les bestiau.v.<br />

716. Orge queue de souris. H. murinum L. — Vulg. Orge <strong>des</strong> murs.<br />

— Cette plante est très commune et croît le long <strong>des</strong> murailles.<br />

717. Origan commun. Origanum vulgare L. — Vulg. Origan, Mar-<br />

jolaine sauvage. Marjolaine bâtarde, Marjolaine d' .\ngleterre .<br />

bâtdr (Faucigny) ;<br />

= Bômô<br />

Mar\dolénnà bdlârdà (vallée de Beaufort), — L'Origan<br />

est une plante très commune. Il parfume nos bois et nos collines de ses<br />

odorantes senteurs. S'il était plus rare, il serait accueilli dans tous les jar-<br />

dins. Dans nos campagnes, il remplace souvent la Marjolaine. Quelques<br />

ménagères en font sécher les feuilles et les sommités lleuries qu'elles con-


84 ORIG-OROB<br />

servent ensuite dans <strong>des</strong> boites fermant hermétiquement. C'est un thé dont<br />

Linné fait l'éloge et <strong>qui</strong> remplace le thé de Chine.<br />

718. Origan marjolaine. O. majorana L. — Vulg. Marjolaine. ~<br />

Marjholannà (canton de Saint-Julien) ; Marjholinnà (bas Chablais) ; Mardolinna<br />

(vallée d'Abondance) ; Marjholénnà (Thônes) ;<br />

(Beaufort) ; Mar^dolénà (Crest-Voland). — La Marjolaine<br />

Mar^dolênnà<br />

est urie plante<br />

que se disputent lart médical et l'art culmaire. Mala<strong>des</strong> et bien portants<br />

profitent ainsi d'une plante créée tout exprès, dit-on, pour entretenir ou<br />

rendre l'appétit. Aussi n'est-il pas de jardin potager <strong>qui</strong> n'ait sa petite bordure<br />

de Marjolaine.<br />

719. Orme champêtre. Ulmus campestris L. — Vulg. Ormeau. —<br />

Ormô (répandu); Ormô (Sallanches) ; Wârmô (Thônes, Leschaux, GruflFy,<br />

Moùtiers) ; Warmo<br />

(Beaufort) ; Lwérme<br />

(Albens) ; Wêrmô<br />

(Aime, Montricher) : Weurme<br />

(Onnion, Mégevette). — L'Ormeau est un de nos plus<br />

beaux arbres. — On le cultive fréquement le long <strong>des</strong> routes et <strong>des</strong> prome-<br />

na<strong>des</strong> publiques, dans les parcs, près <strong>des</strong> églises de village, etc.<br />

720. Orme de montagne. U. montana Sm. — Wâmw, Wérmô,<br />

Lwérmô de montante (suivant les localités). On reconnaît facilement cet<br />

arbre à ses gran<strong>des</strong> feuilles, d'un beau vert et très ru<strong>des</strong>. — 11 est assez<br />

répandu dans les forêts <strong>des</strong> montagnes.<br />

721. Ornithogale jaunâtre. Ornithogalum sulphureum Rœm. et<br />

Sch. — Vulg. Aspergette (sa jeune tige se mange comme celle <strong>des</strong> Asper-<br />

ges). — Plante très commune dans les haies et les taillis.<br />

722. Ornithogale en ombelle. O. umbellatum L. - Vulg. Dame<br />

d'onze heures (ses fleurs s'ouvrent à onze heures et se ferment à trois).<br />

C'est une fort jolie plante dont les fleurs, disposées en parasol, sont d'un<br />

blanc de lait et répandent une odeur suave. — Croît dans les champs, les<br />

moissons, les prairies ; souvent cultivée dans les jardins.<br />

723. Ornithogale pyramidale. O. pyramidale. — Vulg. Epi de la<br />

Vierge, Epi de lait. Etoile de Bethléem. — Cultivée dans les parterres.<br />

724. Orobanche à petites fleurs. Orobanche minor Sut. = Çheùfemàlà<br />

(environs de Bonneville) ; Çhevô rojho [cheval rouge] (Fillinges,<br />

Bonne) ; Erbà du biveu [herbe du bœuf] (Beaufort) ; Toraliirè (Balme-de-<br />

Sillingy, Sevrier). — Cette plante est parasite sur les racines du Trèfle ; elle<br />

n'attaque guère que les Trèfles semés dans le terrain sablonneux.<br />

725. Orobanche rouge de sang. O. cruenta Bertol. — Plante parasite<br />

sur diverses Légumineuses.<br />

726. Orobanche commune. O. vulgaris Del. — Plante parasite sur les<br />

Gaillets. — Ces trois espèces d'Orobanches sont très répandues et portent<br />

généralement les mêmes <strong>noms</strong> vulgaires que le n" 724.<br />

727. Orobanche à gran<strong>des</strong> fleurs. O. major L. — Plante parasite<br />

sur le Genêt à balais. — Cette espèce et la précédente sont généralement<br />

connues sous le nom d'Asperges sauvages ; on en mange les jeunes pous-<br />

ses comme les Asperges.<br />

Toutes les Orobanches sont parasites sur les racines d'autres <strong>plantes</strong>.<br />

Elles accusent un terrain fatigué par les mêmes récoltes trop souvent rame-<br />

nées à la même place.<br />

728. Orobe printanier. Orobus vernus L. — Vulg. Pois <strong>des</strong> forets,<br />

Pois <strong>des</strong> oiseaux. — Dans les bois <strong>des</strong> montagnes.<br />

729. Orobe tubéreux. O. tuberosus L. =: Pëstà bâtard à [Pesette bâ-<br />

tarde] (Saint-.\ndré-sur-Boëg


ORPI-OXAL 85<br />

730. Orpin acre. Sedum acre L. — Syn. Orpin brûlant, Sédum<br />

brûlant ; vulg. Vermiculaire, Vermiculaire brûlante.<br />

Poivre de muraille. Pain d'oiseau. = Pan d'i^é (vallée<br />

Joubarbe<br />

de Boëge.<br />

acre.<br />

Douvaine)<br />

; Pan dé--:i-i{é (Mieussy) ;. Pan dijé (Beaufori) ; Pan d'éjô (Gruffy) ;<br />

Erbà de varivi [herbe aux verrues] (Leschaux, Les Clefs, Saint-Ferréol) ;<br />

Râvà de çhiévrà [Rave de chèvre] (Montricher), singulier nom donné à une<br />

plante dont les racines sont fibreuses 1 L'Orpin brûlant esl un poison acre.<br />

— Croît sur les vieilles murailles et dans les lieux secs et ari<strong>des</strong>.<br />

731. Orpin anacampseros L. S. anacampseros L. — Syn. O. à feuil-<br />

les arrondies. — Vulg. Herbe magique, Fère épaisse. — Débris de rochers<br />

<strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

732. Orpin blanc. S. album L. — Vulg. Trique madame, Petite Jou-<br />

barbe. = Papapolon (Beaufort) ; Pan à l'i^é (Messery) ; Raisin de rate<br />

(Thorens). — Sur les vieux murs, dans les lieux secs.<br />

733. Orpin reprise. S. telephium L. — Syn. Sédum télèphe ; vulg.<br />

Orpin, Reprise, Grassette, Fève grasse (doit ces <strong>noms</strong> à ses feuilles <strong>qui</strong><br />

sont grasses et épaisses); Herbe à la couture, Herbe à fève. Herbe<br />

à la reprise, Herbe aux cors. Herbe aux charpentiers. Herbe aux<br />

coupures, Joubarbe <strong>des</strong> vignes. — Fdvà (vallée de Boëge) : Érbà de<br />

Notre-Damà (Les Clefs) ; Érbà de la bouna Vïér^de (vallée de Beaufort).<br />

L'Orpin reprise jouit d'une grande réputation dans nos campagnes comme<br />

plante vulnéraire. Ses feuilles, dont on enlève préalablement l'épiderme,<br />

servent à panser les blessures et surtout les coupures dont elles favorisent<br />

la reprise. Elles seraient toutefois nuisibles dans le pansement d'une cou-<br />

pure qu'on pourrait fermera première intention. Ces feuilles ne sont vraiment<br />

utiles que dans le pansement <strong>des</strong> plaies <strong>qui</strong> doivent suppurer. — Croît<br />

dans les endroits rocailleux, dans les fentes <strong>des</strong> rochers, sur les murs.<br />

11 existe en Savoie deux autres Orpins, à feuilles planes et larges, <strong>qui</strong><br />

ressemblent beaucoup, à première vue. à ï Orpin reprise; ce sont V Orpin<br />

géant, S. 7naximum Sut. et VOrpin à feuilles de fève, S. fabaria K. Le<br />

public ne les distingue pas et les prend indifféremment l'une pour l'autre.<br />

Ils portent donc généralement les mêmes <strong>noms</strong> vulgaires et leurs feuilles<br />

servent au même usage. On les trouve plus rarement que VOrpin reprise.<br />

734. Orpin velu. S. villosum L. — Vulg. Patte de lapin (doit ce nom<br />

aux poils glanduleux dont il est couvert). — Vient dans les marais tourbeux.<br />

735. Ortie brûlante. Urtica urens L. — Vulg. Petite Ortie, Ortie<br />

grièche. Pour les <strong>noms</strong> patois, voir ceux que l'on donne à l'espèce suivante.<br />

— Lieux cultivés, bords <strong>des</strong> chemins, décombres.<br />

736. Ortie dioïque. U. dioica L. — Vulg. Grande Ortie. =, Orti, masc.<br />

(très répandu); Ortigâ (Montricher); Or^/à (Crest-Voland) ; Ortsë {vallée<br />

de Beaufort) ; Ourtchë (Aime) ; Ddrsè (Rumilly et dans tout l'Albanais) ;<br />

t Ortiée (Annecy, où on l'appelle aussi Herbe aux aveugles ; la raison de<br />

ce dernier nom est, dit-on, que si les aveugles ne la voient pas, ils la sen-<br />

tent du moins). Les jeunes pousses de cette Ortie se mangent soit en guise<br />

d'épinard, soit surtout dans le potage. — Dans les décombres, le long <strong>des</strong><br />

murs, dans les haies, etc.<br />

Osmonde. — V. Fougères.<br />

737. Oxalide cornue. Oxalis corniculate L. — Syn. Oxalide jaune;<br />

vulg. Alléluia à cornes. Pied de pigeon. — Dans les lieux cultivés.<br />

738. Oxalide oseille. O. acetosella L. — Vulg. Oseille de Pâques,<br />

Alléluia (elle fleurit vers la fête de Pâques), Surelle (de l'adjectif sur, e.


86 OXYR-PANl<br />

allusion à son goût acide);, Trèfle aigre ou acide, Pain de coucou (fleu-<br />

rit à l'époque du retour du coucou), Oseille à trois feuilles, Oseille du<br />

bûcheron (cette plante vient surtout dans les bois), Herbe de bœuf. =<br />

Salièdâ (canton de St-Julien) ; Salïerèta (vallée de Boëge) ; Salîtà (Albens);<br />

Çhanîà-polëe (Les Clefs) ; Tripolë (La Clusaz) ; Lape (Moûtiers, Montri-<br />

cher) ; Ërbà de cocu (Mieussy) ; Pan de cocu (très répandu) ; Pan d'ê^ié<br />

(Thônes) ;<br />

Egliésse {Crest-Voland). Les feuilles de cette plante sont douées<br />

d'une acidité agréable. On s'en sert pour faire <strong>des</strong> boissons rafraîchissantes,<br />

pour assaisonner les vian<strong>des</strong>, le poisson, une omelette, etc. — Croît dans<br />

les lieux frais et ombragés, dans les bois.<br />

739. Oxyrie digyne. Oxyria digyna Dub. — Vulg. Oseille ronde.<br />

Oseille <strong>des</strong> neiges. -= Oseille (La Clusaz). UOseille ronde, ainsi nommée<br />

de la forme de ses feuilles radicales, est comestible. — On la trouve dans<br />

les fentes <strong>des</strong> rochers <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

740. Panais cultivé. Pastinaca sativa L. — Vulg. Pastonade ou<br />

Pastenade blanche, Racine blanche. = Panel (Haute-Savoie et Suisse ro-<br />

mande). — Cette plante potagère est cultivée pour sa racine, <strong>qui</strong> est charnue<br />

et blanche. On en distingue deux variétés : le Panais long, à racine plus<br />

ou moins pivotante et le Panais rond, à racine arrondie. Ces racines four-<br />

nissent un aliment doux et sain, très favorable aux personnes délicates.<br />

Le Panais <strong>qui</strong> croît à l'état sauvage le long <strong>des</strong> chemins et dans les en-<br />

droits frais porte le nom de Panais <strong>des</strong> prés. C'est lui <strong>qui</strong>, amélioré par la<br />

culture, nous a donné le Panais de nos jardins. Si l'on manie les feuilles<br />

du Panais <strong>des</strong> prés lorsque cette glante est mouillée ou couverte de rosée,<br />

on a bientôt les mains couvertes d'ulcères ; ce mal est connu sous le nom<br />

de Mal du Panais. Les feuilles de la Berce branc-ursine produisent également<br />

ce mal.<br />

741. Panicaut champêtre. E. campestre L. — Vulg. Chardon-Ro-<br />

land, Chardon à cent têtes. — Lieux incultes, coteaux ari<strong>des</strong>.<br />

742. Panicant <strong>des</strong> Alpes. Eryngium alpinum L. — Vulg. Reine <strong>des</strong><br />

Alpes, Chardon bleu. = Le Monsieur (Magland). Belle plante dont les<br />

fleurs, disposées en gros capitules coniques, sont d'un bleu améthyste<br />

superbe. La Reine <strong>des</strong> Alpes est recherchée <strong>des</strong> touristes à l'égal de<br />

VEdeliveis. Aussi est-elle devenue très rare en Savoie. Si on ne la protège<br />

pas sérieusement, elle disparaîtra bientôt de nos montagnes. — Pâturages<br />

rocailleux de nos montagnes.<br />

743. Panic capillaire. Panicum capillare Gronov. — Vulg. Panis<br />

capillaire. — Graminée ornementale principalement cultivée pour la confec-<br />

tion <strong>des</strong> bouquets.<br />

744. Panic d'Italie. P. italicum. — Vulg. Millet <strong>des</strong> oiseaux, Petit<br />

Mil, Mil en grappe. Mil en épi, Panouil. — Cultivé pour la nourriture<br />

<strong>des</strong> oiseaux en cage.


PANI-PASS 87<br />

745. Panic millet. P. miliaceum L. — Vulg. Millet à panicule,<br />

Millet commun, Millet rond, Mil d'Inde, Mil en branche. = Pané<br />

(GrufFy, Trévignin). — Nos aïeux cultivaient beaucoup le Millet. De nos<br />

jours, le Froment l'a remplacé presque partout. Si on le cultive encore, ce<br />

n'est plus guère que pour la nourriture de la volaille.<br />

746. Panic pied de coq. P. crus-galli L — Vulg. Pied de coq. Pat-<br />

tes de poule, Ergot de coq (la panicule de cette Graminée figure assez bien<br />

les doigts et l'ergot du coq). — Lieux sablonneux et humi<strong>des</strong>.<br />

747. Pâquerette vivace. Bellis perennis L. — Vulg. Pâquerette,<br />

Fleur de Pâques, Marguerite, Petite Marguerite. = Margrita (très répandu)<br />

; Marguèrità (Albens, Aime) ; Ptità Margrita (répandu); Margrita<br />

(Beaufort) ; Parqëtë (canton de Saint-Julien). Il est peu de <strong>plantes</strong> aussi répandues<br />

que la Pâquerette. — On la trouve dans les prés, aux bords <strong>des</strong><br />

chemins, dans tous les lieux herbeux. Elle fleurit dès les premiers jours du<br />

printemps jusqu'à la fin de l'automne.<br />

748. Pariétaire officinale. Parietaria offîcinalis L. — Vulg. Parié-<br />

taire, Casse-pierre, Perce-muraille, Herbe <strong>des</strong> murailles, Êpinard <strong>des</strong><br />

murailles., Herbe au verre. Herbe de Notre-Dame, Herbe de Sainte-Anne;<br />

pharm. Vitraria, Parietaria, Helxine. — Pariatère (vallée d'Arve). —<br />

Croît dans les décombres, sur les vieux murs. C'est à cet habitat que cette<br />

plante doit la plupart de ses <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>. D'après certains auteurs, elle<br />

devrait son nom de Casse-pierre à ses propriétés lithontriptiques. Elle est<br />

en effet employée contre la Gravelle ou Maladie de la pierre.<br />

749. Parisette à quatre feuilles. Paris quadrifolia L. — Vulg. Marelle<br />

à quatre feuilles, Etrangle loup. Raisin de renard (son fruit est une<br />

baie molle de la grosseur d'un gros pois ou d'un raisin) ; Herbe à Paris<br />

(ce nom et celui de Parisette lui viennent, dit-on, de l'emploi qu'en aurait<br />

fait pour la pren;ière fois Paris, fils de Priam, pendant le siège de Troie (?),<br />

ou avec plus de raison peut-être, de par, paris, égal, ses feuilles étant disposées<br />

par paires égales) (?) ; pharm. Herba paris. — Belladone (la Glière, sur<br />

Thorens), ainsi nommée à cause de la ressemblance de son fruit avec celui<br />

de la Belladone ; Trolsétà (Beaufort) ; Balà Crivé [belle croix] (çà et là)<br />

allusion à la disposition de ses 4 feuilles. La Parisette est une plante véné-<br />

neuse. La baie est la partie la plus délétère de la plante. — Dans les lieux<br />

couverts et montueux.<br />

750. Parmélie <strong>des</strong> murailles. Parmelia parietina L. — Vulg. Pa-<br />

relle <strong>des</strong> murs. — Ce lichen se présente sous la forme de larges rosaces<br />

foliacées jaunes, grises, verdâtres, <strong>qui</strong> tapissent les rochers et les vieux<br />

troncs d'arbres.<br />

751. Parnassie <strong>des</strong> marais, Parnassia palustris L. — Vulg. Gaston<br />

du Parnasse, Hépatique blanche. Hépatique noble (allusion aux vertus<br />

qu'on lui attribuait autrefois contre les maladies du foie). — Cette plante<br />

embellit de ses jolies fleurs blanches les prairies humi<strong>des</strong> et les pelouses<br />

<strong>des</strong> montagnes.<br />

752. Passerage <strong>des</strong> Alpes. Lepidium alpinum L. — Syn. Hutchiu-<br />

sie <strong>des</strong> Alpes; vulg. Cresson <strong>des</strong> Alpes, Cressonnette <strong>des</strong> Alpes, ainsi<br />

nommée par les botanistes <strong>qui</strong> herborisent dans les Alpes. — Cette humble<br />

Crucifère croît dans les rocailles humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> hautes montagnes. Elle<br />

possède toutes les propriétés <strong>des</strong> Cressons de la plaine et fournit aux bota-<br />

nistes une salade très appréciée. Il serait à souhaiter que les habitants <strong>des</strong><br />

chalets la connussent.


.<br />

H8 PASS-PÊCH<br />

753. Passerage champêtre. L. campestre Rob. Br. — Vulg. Petite<br />

Passerage. — Bords <strong>des</strong> chemins et <strong>des</strong> champs.<br />

754. Passerage cultivée. L. sativum L. — Vulg. Passerage, Cresson<br />

alénois, Cresson <strong>des</strong> jardins. Nasitorl. — Cultivée dans les jardins pota-<br />

gers.<br />

755. Passerage <strong>des</strong> décombres. L. ruderale L. — Vulg. Cresson <strong>des</strong><br />

ruines. Fluette. — Bords <strong>des</strong> chemins, décombres.<br />

756. Passerage à feuilles de graminée. L. graminifolium L. —<br />

Vulg. Petite Passerage, Nasilort saui^age. — Le long <strong>des</strong> chemins.<br />

757. Pastel <strong>des</strong> teinturiers. Isatis tinctoria L. — Vulg. Pastel,<br />

Guède. Guesde. — Lieux ari<strong>des</strong>, talus <strong>des</strong> voies ferrées.<br />

Patience. V. Rumex.<br />

758. Pavot coquelicot. Papaver rheas L. — Vulg. Coquelicot, Pavot<br />

<strong>des</strong> champs, Pavot rouge, Ponceau (allusion à cette couleur rouge écla-<br />

tante, la pourpre, que les Latins ont désignée sous le nom de puniceus i,<br />

croyant qu'elle avait été découverte par les Phéniciens =) ; Fleur du ton-<br />

nerre (sans doute parce qu'il commence à fleurir à l'entrée de la saison<br />

<strong>des</strong> orages). = Coclico (Thônes, Albens) ; Côclicô (Crest-Voland) ; Pavo<br />

(Annecy, Thônes, Douvaine, Massongy, Trévignin) ; Pavô (canton de<br />

Saint-Julien) ; Pavou (Gruffy, Leschaux. Albens, Balme-de-Sillingy, Douvaine,<br />

Ballaison. Beaufort, Aime): Pavou sôva^de (Beaufort); Pahou (Montricher)<br />

; Po?zése (Montmin) ; Souci (LuUin et vallée du Biot) ; Coforon<br />

[bannière] (environs de Bonneville). — Très répandu dans les champs,<br />

surtout dans les céréales, dont il forme l'un <strong>des</strong> plus beaux ornements.<br />

C'est sans doute pour cette raison qu'on lui a donné le nom de Bannière.<br />

Ses fleurs (les pétales) s'emploient fréquemment dans nos campagnes con-<br />

tre les insomnies et la coqueluche.<br />

759. Pavot somnifère P. somniferum L. — Vulg. Pavot, Pavot <strong>des</strong><br />

jardins. Pavot blanc. Pavot pourpre. — C'est ce Pavot <strong>qui</strong> fournit VOpium.<br />

11 a produit deux variétés moins belles mais plus importantes : le Pavot à<br />

Jleurs simples et à graines noires, vulgairement appelé Œillette, et le Pavot<br />

blanc à grosses têtes, vulgairement appelé Pavot <strong>des</strong> boutiques. Ce sont les<br />

têtes de ce dernier Pavot que l'on emploie en médecine. Quant à l'Œillette,<br />

elle nous fournit une fort bonne huile, la plus douce et la meilleure après<br />

celle d'olive.<br />

Pêcher. — Ce genre, <strong>qui</strong> renferme un grand nombre de variétés, est<br />

connu sous les <strong>noms</strong> patois suivants : Péçhi (Thônes) ; Pêrçhi (Massongy) ;<br />

Pérçhi (Douvaine, Ballaison) ;<br />

Pêrchi (Albertville, Aime); Percéhir (Mon-<br />

tricher) ; Parçhi (canton de Saint-Julien, Sallanches, Annecy. Cusy, Les-<br />

chaux) ; Parfi (Annemasse, Bonneville); Parfïi (Balme-de-Sillingy); Parfê<br />

Péché<br />

(canton d'Evian) ; Parfiêiri (Gruffy) ; Parchêri (Albens, La Biolle, Trévignin).<br />

La Pêche se nomme :<br />

(répandu); Perche (Albertville, Aime);<br />

Perché (Trévignin) ; Pêrfe (canton d'Evian) ; Pêrfie (Balme-de-Sillingy,<br />

GruflFy) ; Pérfe (vallée d'Arve).<br />

Le tableau suivant fera connaître les principales variétés de Pêchers<br />

Malgré l'opinion de Littré, le terme Ponceau n'aurait en réalité aucun rapport avec la<br />

1<br />

pourpre et l'hypothétique Punicetlus (de piiniceus). L'étymol. n'en est pas moins intéressante.<br />

Ponceau {pour pao7iceau) est un diminutif de Paon ; cf. Coquelicot, <strong>qui</strong> a désigné le<br />

chant du coq, le coq, puis la plante, « par assimilation de cette plante à un coq, dont sa<br />

fleur rappelle la crête ». Voyez le <strong>Dictionnaire</strong> Général de H. D. T. [J. D.]<br />

2. Cette découverte est due aux Cretois et remonte à 2.000 ans a%-ant J -G , d'après<br />

Angelo Mosso.


PÉCHER 89<br />

cultivées en Savoie. Ces variétés sont suivies de leurs synonymes ou de<br />

leurs <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> français i.<br />

1 . Peau couverte d'un duvet plus ou moins abondant. Pêcher commun.<br />

Persica vulgaris D. C 2<br />

— Peau lisse. Pêcher à fruits lisses. Persica lœvis D. C i5<br />

2. Chair adhérente au noyau (Pêches PaviesJ 3<br />

— Chair se détachant du noyau (Pêches proprement dites) 5<br />

3. Fleurs gran<strong>des</strong> 2. 760. Pavie blanc (gros). — Syn. Pavie Madeleine,<br />

Pavie Pomme, Pavie Mirlicoton blanc.<br />

— Fleurs petites 4<br />

4. Peau jaune du côté de l'ombre, chair jaune. 761. Pavie jaune. —<br />

Syn. Pavie alberge, Alberge jaune, Auberge jaune, Pêche<br />

jaune, Avant-Pêche jaune.<br />

— Peau rouge du côté de l'ombre, chair jaune. 762. Pavie rouge<br />

monstrueux.<br />

5. Fleurs gran<strong>des</strong> 5<br />

— Fleurs moyennes • 12<br />

— Fleurs petites 14<br />

6. Feuilles munies de glan<strong>des</strong> n<br />

— Feuilles dépourvues de glan<strong>des</strong> u<br />

7. Glan<strong>des</strong> globuleuses 8<br />

— Glan<strong>des</strong> réniformes 10<br />

8. Fruit petit. 763. Avant-Pêche rouge. — Syn. Avant-rouge,<br />

Alberge rouge, Saint-Laurent rouge.<br />

— Fruit gros q<br />

9. Fruit portant à son sommet un mamelon très prononcé (<strong>qui</strong> lui a<br />

valu son nom). 764. Pêche à bec. — Syn. Mignonne à bec<br />

(Abec de certains auteurs).<br />

— Fruit aplati au sommet ou du moins peu mamelonné. Les trois<br />

Pêches suivantes :<br />

765. Mignonne hâtive. — Syn. Grosse mignonne hâtive. Mignonne<br />

pourprée.<br />

766. Pêche mignonne. — Syn. Grosse Mignonne, Mignonne<br />

française, Mignonne veloutée, Belle Beauté.<br />

767. Pêche Belle-Bausse. — Syn. Belle Bauce, Mignonne tardive.<br />

10. Fleurs d'un blanc de neige. 768. Pêche à fleurs blanches. — Syn.<br />

P. incomparable.<br />

— Fleurs roses. Les quatre Pêches suivantes :<br />

769. Pêche blonde. — Syn. Pêche de Corbeil, Pêcher pyramidal.<br />

770. Pêche Desse. — Syn. Desse hâtive, Pourprée hâtive, Madeleine<br />

hâtive.<br />

771. Pêche à fleurs doubles. — Syn. P. à fleurs semi-doubles,<br />

P. de Rosier, Pêche-Rose.<br />

1. Les Pêchers, et en général tous les arbres fruitiers, ne sont plus guère connus dans nos<br />

campagnes que sous les <strong>noms</strong> français contenus dans les traités <strong>des</strong> arbres fruitiers et dans<br />

les catalogues <strong>des</strong> pépiniéristes. Le lecteur ne devra donc pas s'étonner de trouver si peu de<br />

termes <strong>populaires</strong> patois aux <strong>noms</strong> Pêcher, Poirier, Pommier, Prunier. Par contre, il y<br />

trouvera un bon nombre de synonymes <strong>qui</strong> tiennent lieu de <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>.<br />

2. Les Heurs <strong>des</strong> Pêchers sont dites gran<strong>des</strong> lorsqu'elles ont <strong>des</strong> pétales larges, arrondis,<br />

d'un rose clair, et qu'elles sont étalées ; elles sont dites moyennes lorsqu'elles ont <strong>des</strong> péta-<br />

les étroits, allongés, d'un rose vif et qu'elles sont moyennement étalées; les Heurs sont dites<br />

petites lorsqu'elles ont <strong>des</strong> pétales courts, arrondis, creusés en cuilleron, d'un rose pâle et<br />

qu'elles sont peu ouvertes.<br />

%<br />

Suppl. à la Rev. sav., 1007 [Flore Constantin et Gave] — 7


90<br />

PECHE<br />

772. Pêche véritable pourprée hâtive. — Syn. Pourprée printa-<br />

nière, Belle-Pourprée, Pourprée à gran<strong>des</strong> fleurs.<br />

11. Peau blanche sur toute la surface. 773. Avant-Pêche blanche. —<br />

Syn. Avant-Pêche musquée, MuScade blanche.<br />

— Peau plus ou moins rouge ou pointlUée de rouge. Les trois Pêches sui-<br />

vantes :<br />

774. Pêche Madeleine blanche. — Syn. Petite Madeleine.<br />

775. Pêche Madeleine rouge. — Syn. Madeleine de Courson,<br />

Madeleine paysanne.<br />

776. Pêche de Malte. — Syn. Pêche de Paris, Belle de Paris,<br />

Pêche d'Italie.<br />

12. Feuilles dépourvues de glan<strong>des</strong>. 777. Pêche Madeleine à fleurs<br />

moyennes. — Syn. Madeleine rouge tardive, Madeleine tardive.<br />

— Feuilles munies de glan<strong>des</strong> i3<br />

i3. Glan<strong>des</strong> globuleuses. Les trois Pêches suivantes :<br />

778. Pêche admirable. — Syn. Admirable ordinaire, Admirable<br />

rouge. Admirable sanguine, Avant-Pêche admirable.<br />

779. Pêche admirable tardive. — Syn. Grosse Admirable, Belle<br />

de Vitry.<br />

780. Pêche Bonouvrier.<br />

— Glan<strong>des</strong> réniformes. Les trois Pêches suivantes :<br />

781. Pêche alberge jaune. — Syn. P. Alberge, Avant-Pêche jaune.<br />

782. Pêche Chancelière. — Syn. P. Chancellerie, Pêcher chan-<br />

celier à gran<strong>des</strong> fleurs.<br />

783. Pêche Chevreuse hâtive. — Syn. P. Chevreuse, Belle-Chevreuse.<br />

14. Glan<strong>des</strong> globuleuses. Les trois suivantes :<br />

784. Pêche Bourdine. — Syn. Pêcher Bourdin, Pêche incomparable<br />

en beauté. Grosse Blanche, P. de Narbonne.<br />

785. Pêche Galande. — Syn. P. Noire de Montreuil, Noire hâtive,<br />

Violette hâtive.<br />

786. Pêche Nivette veloutée. — Syn. P. veloutée, P. Nivette,<br />

P. pourprée, P. Pointue, P. Royale.<br />

— Glan<strong>des</strong> réniformes. Les trois Pêches suivantes :<br />

787. Pêche Belle de Toulouse. — Syn. Belle Toulousaine, Tardive<br />

de Toulouse.<br />

788. Pêche Pourprée tardive. — Syn. Grosse-Pôurprée, Chevreuse<br />

tardive.<br />

789. Pêche Reine <strong>des</strong> vergers. — Syn. Monstrueuse de Doué ou<br />

Douai.<br />

i5. Chair adhérente au noyau (Brugnons). Les deux Pêches suivantes :<br />

790. Brugnon d'Italie. — Syn. Pêche marbrée. Pêche panachée,<br />

Pêche-Noix.<br />

791. Brugnon violet musqué. — Syn. Brugnon rouge. Brugnon<br />

<strong>des</strong> Chartreux, Pêche polie, Pêche-Prune.<br />

— Chair se détachant du noyau (Nectarines). Les deux Pêches suivantes :<br />

792. Pêche d'Angervilliers. — Syn. Violette d'Angervilliers,<br />

Nectarine violette hâtive.<br />

793. Pêche Nectarine jaune. — Syn. P. jaune lisse, Lissée jaune,<br />

P. jaune abricotée, Nectarine roussanne.<br />

794. Pédiculaire <strong>des</strong> marais. Pedicularis palustris L. — Vulg.


PÈDI-PEUC 91<br />

Pédiculaire, Tartarie, Tartarie rouge, Herbe aux poux (ce dernier nom<br />

lui vient, dit-on, de ce que les animaux <strong>qui</strong> en mangent sont bientôt<br />

couverts de poux ; d'autres, avec plus de raison, pensent que, grâce à son<br />

âcreté, elle détruit ces insectes) ; pharm. Fisiularia (la Pédiculaire est<br />

détersive et caustique ; pour cette raison, on lui attribuait autrefois la pro-<br />

priété de guérir les fistules, le flux hémorrhoïdal, etc.). — Dans les marais<br />

et les prés humi<strong>des</strong>.<br />

795. Pédiculaire verticillée. P. verticillata L. — Vulg. Pédiculaire<br />

de montagne. Jouit <strong>des</strong> mêmes propriétés que la précédente. — Pâturages<br />

<strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

796. Peltigère <strong>des</strong> chiens. Peltigera caniua L. — Vulg. Mousse de<br />

chien, Hépatique contre la rage, Lichen terrestre, Lichen de chien, Pul-<br />

monettc canine, Peltigère canine. Ce Lichen se présente sous la forme<br />

d'expansions foliacées, larges, arrondies, coriaces. — On le trouve fréquemment<br />

dans les bois et les broussailles ombragées et humi<strong>des</strong>. Il fut longtemps<br />

considéré comme un remède spécifique contre la rage. De là, ses<br />

<strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>. On le donnait, pulvérisé et mêlé avec du poivre, sous le<br />

nom de poudre antilysse.<br />

797. Persil cultivé. Petroselinum sativum Hofï. — Syn. Persil<br />

odorant. = Parsi (nom extrêmement répandu) ; Pérsi (Crest-Voland) ;<br />

Përassê (Rumilly). — Le Persil occupe un rang distingué parmi les <strong>plantes</strong><br />

potagères. On le trouve dans tous les jardins, dans tous les jardinets. Il en<br />

existe plusieurs variétés : le Persil commun, le P. nain, le P. frisé, le<br />

Persil à grosse racine, qu'on mange comme la Carotte, et le Persil-céleri,<br />

dont les côtes sont alimentaires.<br />

798. Pervenche grande. Vinca major L. — Vulg. Grande Pervenche,<br />

Pucelage, Pucelle. — Cultivée dans les bosquets et les jardins paysagers.<br />

799. Pervenche petite ou P. couchée. V. minor L. — Vulg. Petite<br />

Pervenche, Petit Pucelage, Violette de serpent (forme <strong>des</strong> tapis toujours<br />

verts sous lesquels se plaisent les serpents), Violette <strong>des</strong> sorciers (ce nom<br />

rappelle quelques emplois mystérieux qu'on en a fait), Herbe à la capucine.<br />

= Lorinse (canton de Saint-Julien) ; San José [Saint-Joseph] (Contaminesur-Arve,<br />

Bonne, Cranves), allusion à l'époque où cette plante commence<br />

à fleurir (ig mars). — La bonne petite Pervenche, ainsi que la nommait<br />

M"!" de Sévigné, en la conseillant à sa fille contre les douleurs de poitrine,<br />

pousse dans toutes les haies, dans toutes les broussailles. On l'a introduite<br />

dans les jardins, oij ses fleurs d'un bleu pur et céleste forment de ravissantes<br />

bordures.<br />

800. Pétasite officinal. Petasites officinalis Mœnch. — Syn. Tusilage<br />

pétasite ; vulg. Grand Pas d'âne, Chapelière (ses feuilles sont larges<br />

comme un chapeau (petasus). Herbe aux chapeaux. Grand Bonnet, Herbe<br />

aux teigneux. Herbe à la teigne (ses feuilles, écrasées, s'emploient en<br />

topique contre la teigne, les tumeurs, les ulcères) ; Herbe à la peste (toute<br />

la plante a une mauvaise odeur, empeste). = Pa d'âne (Chamonix) ; Drouçhe<br />

(vallée d'Abondance). — Lieux humi<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong> torrents.<br />

801. Peucédan à feuilles glauques. Peucedanum glaucum Gaud.<br />

— Syn. P. <strong>des</strong> cerfs ; vulg. Herbe aux cerfs (les segments de ses feuilles<br />

sont irréguliers comme les bois <strong>des</strong> cerfs). — Dans les bois peu garnis et<br />

bien exposés au soleil.<br />

802. Peucédan impératoire. P. ostruthium K.och. — Syn. Impératoire<br />

commune ; vulg. Impératoire officinale, Impératoire <strong>des</strong> Alpes,


92<br />

PEUC-PHRA<br />

Jmpératoire <strong>des</strong> 7nontagnes, Impératoire, Benjoin français, Autruche,<br />

Ostruche, Ostrute ; pharm. Imperaioria, Ostrantia. == Otrufë (Les Clefs,<br />

Manigod) ; Loutrefe (Abondance) ; Lotréfie (Brizon, Monl-Saxonnex) ;<br />

Outorçhë (Alex); Erbà à l'ôtrèsse (Beaufort, Crest-Voland) ; Agruha,<br />

Agrua, Agru, Agrume (Beaufort); Alagrou (Montricher); Otour (répandu).<br />

Dans les hautes vallées de la Savoie, on distille la racine de l'Impératoire.<br />

Cette eau-de-vie remplace avantageusement celle de la grande Gentiane et<br />

s'emploie, en guise d'élixir, contre les indigestions, l'inappétence, les em-<br />

barras gastriques et surtout contre les coliques flatulentes. Le plus souvent,<br />

au lieu de distiller cette racine, on la coupe par petites tranches et on la<br />

fait macérer pendant huit jours dans l'alcool ou dans une bonne eau-de-vie<br />

(loo gr. pour i litre d'alcool). La racine d'Impératoire s'emploie également<br />

en décoction ou en poudre. — Croît dans les pâturages escarpés et humi<strong>des</strong><br />

<strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

803. Peucédan de montagnes. P. oreoselinum Mœnch. — Syn.<br />

Selîn de montagne. = Parsi cfmontame (Les Clefs, Manigod). — Dans<br />

les pâturages et les bois.<br />

Peuplier. = Le genre Peuplier s'appelle en patois : Peublô (Crest-<br />

Voland, Trévignin) ; Peublà (Montricher) ; P'éblô (Albertville) ; P'èble (vallée<br />

d'Abondance) ; Pebliô (Bons, Douvaine, Ballaison) ; Peubllô (çà et là dans<br />

le bas Chablais) ; Peblô (vallée de la Menoge); Peble (Mieussy); Pëblw<br />

(Villy-Ie-Bouveret) ; Poblô (Thônes, Annecy, Leschaux, Chambéry) ; Poublà<br />

(Aime, Sainte-Foy, Bourg-Saint-Maurice) ;<br />

Poublô (vallée de Chamonix).<br />

804. Peuplier blanc. Populus alba L. — Vulg. Peuplier de Hol-<br />

lande. — Lieux frais et humi<strong>des</strong>, souvent cultivé dans les jardins paysagers.<br />

805. Peuplier blanchâtre. P. canescens Sm. — Vulg. Grisaille,<br />

Grisard. — Souvent cultivé.<br />

806. Peuplier noir. P. nigra L. — Vulg. Peuplier franc. Peuplier<br />

commun, Léard, Liardier. — Bords <strong>des</strong> eaux, lieux humi<strong>des</strong>.<br />

807. Peuplier pyramidal. P. pyramidalis Ros. — Vulg. Peuplier<br />

d'Italie. — Peuplier français (Saint-Paul). — Planté le long <strong>des</strong> chemins<br />

dans les terrains humi<strong>des</strong>.<br />

808. Peuplier tremble. P. tremula L. — Vulg. Tremble (doit ce nom<br />

à la mobilité de ses feuilles tremblotantes). — Trenblô (vallées de la Me-<br />

noge, d'Arve, du Fier, Annecy) ; Trênble (Beaufort) ; TrenbTiô (Gruffy,<br />

Albens); Trêb ho {knnQcy, Rumilly, Leschaux, Trévignin) ; Trinble [vaWées<br />

d'Abondance et du Biot) ; Pobléstô (Albertville). — Bois humi<strong>des</strong>.<br />

809. Peuplier de "Virginie. P. "Virginianà Desf. — Vulg. Peuplier<br />

suisse, Peuplier à chapelet. — Souvent cultivé.<br />

810. Phalangère faux Lis. Phalangium liliastrum Lam. — Syn.<br />

Paradisie faux Lis ; vulg. Lis de Saint Bruno, Lis <strong>des</strong> Allobroges. =<br />

Clïôçhë [cloche] (allusion à la forme de ses lleurs <strong>qui</strong> sont gran<strong>des</strong>, d'un<br />

blanc pur et en grappes unilatérales). Cette Phalangère est une de nos plus<br />

belles fleurs alpines. — On la trouve fréquemment dans les pâturages <strong>des</strong><br />

hautes montagnes calcaires.<br />

811. Phalangère à fleurs de Lis. Ph. liliago Schrb. — Vulg. Bâton<br />

de Saint-Joseph. — Dans les taillis.<br />

812. Phalangère rameuse. Ph. ramosum Lam. — Vulg. Herbe à<br />

l'araignée (on a cru longtemps que cette plante guérissait la piqûre <strong>des</strong><br />

araignées). — Dans les taillis.<br />

813. Phragmite commun. Phragmites communis Trin. — Vulg.


PHYS-PIN 93<br />

Roseau, Roseau à balais, Roseau <strong>des</strong> marais. Petit Roseau (par opposition<br />

à Grand Roseau, nom vulgaire du Roseau à quenouille, Arundo<br />

donax, du Midi de la France); Cannettc (diminutif de Canne de Provence,<br />

autre nom vulgaire du Roseau à quenouille). = Rojhô (répandu) ; Rosé<br />

(Albens, canton de Saint-Julien) ; Rosé (çà et là). — Cette belle Graminée<br />

est extrêmement répandue dans les marais, les étangs et les lacs. Elle y<br />

forme d'épais fourrés où vivent deux charmants petits oiseaux : la Rousse-<br />

rolle phragmite (Calamoherpe phragmilis) et la Rousserolle aquatique<br />

(Calamoherpe aquaticaj, vulg. Fauvette <strong>des</strong> marais.<br />

814. Physcie d'Islande. Physcia Islandica D. C. — Syn. Lichen<br />

d'Islande ; vulg. Mousse d'Islande, Orseille d'Islande. Ce Lichen est<br />

foliacé, sec, cartilagineux, composé de touffes serrées et entrelacées. — Il<br />

croît sur terre dans les endroits pierreux de nos plus hautes montagnes.<br />

Très employé en médecine.<br />

815. Pied-de-Lion <strong>des</strong> Alpes. Leontopodium alpinum Cass. —<br />

Vulg. Edelweiss [Noble Blanche] <strong>des</strong> montagnards de la Suisse ;<br />

glaciers, Etoile d'argent. = Thé <strong>des</strong> Alpes (Beaufort) ;<br />

Etoile <strong>des</strong><br />

Pat à de ché [patte<br />

de chat] (Villard-de-Beaufort, Beaufort). — Le Pied-de-lion <strong>des</strong> Alpes<br />

émaille de ses curieuses fleurs étoilées les pires de nos plus hautes monta-<br />

gnes. On appelle 2>ires, dans la Haute-Savoie et dans la Suisse française,<br />

ces étroites ban<strong>des</strong> de végétation <strong>qui</strong> tapissent les saillies <strong>des</strong> hautes parois<br />

de rochers. Les l'ires sont inaccessibles au bétail et foulées seulement par<br />

les hardis faneurs montagnards et les intrépi<strong>des</strong> botanistes. Ce sont de<br />

magnifiques stations de <strong>plantes</strong> alpines. Heureux le touriste <strong>qui</strong>, osant s'y<br />

hasarder, en rapporte à sa boutonnière VEtoile d'argent !<br />

816. Pigamon à feuilles d'Ancolie. Thalictrum a<strong>qui</strong>legifolium L.<br />

— Vulg. Colombine plumacce, Colombine plumeuse, Colombine panachée.<br />

— Bois, broussailles <strong>des</strong> montagnes.<br />

817. Pigamon jaune. Th. flavum L. — Vulg. Rue <strong>des</strong> prés. Rhubarbe<br />

<strong>des</strong> pauvres. Pied de Milan. — Lieux humi<strong>des</strong>.<br />

817 bis. Piment annuel. Capsicum annuum L. — Syn. Piment<br />

long ; vulg. Poivron, Poivre long, Poivre de Guinée, Corail, Corail <strong>des</strong><br />

jardins. — Pévrô Ion (Aime). — Cultivé dans les jardins potagers.<br />

817 '«î". Pimprenelle sanguisorbe. Poterium sanguisorba L. —<br />

Vulg. Pimprenelle <strong>des</strong> jardins, Petite Pimprenelle. = Pinpenëlà (très<br />

répandu); Pinprenêlà (Crest-Voland); Pinprenâdà (vallée de Beaufort). —<br />

Pâturages pierreux.<br />

818. Pin cembrot. Pinus cembra L. — Vulg. Cembrot <strong>des</strong> Alpes,<br />

Arole, Pin alvier. = Arolà (Tarentaise, Chamonix) : Arolà ro\de (vallée<br />

de Beaufort) ; Arali (La Clusaz); Alévô (Montricher). — Le bois de l'Arole<br />

est odorant, mou et facile à travailler. Nos montagnards le préfèrent à tout<br />

autre bois pour faire <strong>des</strong> vases à conserver et à expédier le miel. Les graines,<br />

cachées sous les fortes écailles <strong>des</strong> cônes, sont grosses comme <strong>des</strong> noiset-<br />

tes. On en fait une huile estimée. Rôties dans leurs cônes, elles sont déli-<br />

cieuses. Crues, elles ont le goût <strong>des</strong> pistaches. Elles sont très recherchées<br />

par un joli oiseau de nos montagnes, le Nucifrage casse-noix (Nucifraga<br />

caryocatactes), vulgairement Casse-noisette, Geai de montagne, Alonicr<br />

(Tarentaise, Maurienne) ; Cass'alonië (Bauges). — Dans les bois <strong>des</strong> hautes<br />

montagnes.<br />

819. Pin nain. P. pumilio W. et K. — Syn. Pin à écailles à crochets.<br />

Pin mugho ; vulg. Pin de montagne, Pin du Briançonnais,


94<br />

PIN-PLAN<br />

Mugfio, Torche-pin. =: Té (Dingy-Parnielan, Nâves) ; Tïà<br />

(Thônes, An-<br />

necy) ; Tihà (Sainte-Foy en Tarentaise). — Pin de médiocre grandeur, à<br />

tronc tortu et noueux. Abonde dans les rochers du Parmelan. Son bois est<br />

très résineux. A Dingy et dans les communes voisines du Parmelan, on<br />

en fait <strong>des</strong> espèces d'allumettes dont on se sert pour éclairer la cuisine.<br />

820. Pin sylvestre. P. sylvestris L. — Syn. Pin. Pin sauvage.<br />

Pin <strong>des</strong> forêts, Pin commun ; vulg. Pin de Genève, Pin suisse,<br />

Pinéasire. — Arolà (vallée de la Menoge) ; Arolà blanste (vallée de Beaufort)<br />

; Arëlà (canton de Saint-Julien) ; Arale (Ballaison, Douvaine) ; Aralà<br />

(Onnion, Mégevette, Thônes, Saint-Pàul). Ce Pin est, de toutes les espèces,<br />

la plus importante et la plus répandue. Il en existe trois variétés : le Pin de<br />

Russie ou de Riga, le Pin rouge ou Pin d'Ecosse et le Pin horizontal ou<br />

Pin de la Haute-Ecosse. Le Pin sauvage est celui dont on obtient le plus<br />

de produits. On en exploite le bois pour la charpente <strong>des</strong> bâtiments, pour<br />

la construction <strong>des</strong> navires, etc. Il nous fournit la térébenthine, le goudron,<br />

la poix de Bourgogne, etc. — Vient dans les plus mauvais terrains, se plaît<br />

sous tous les climats.<br />

821. Pissenlit officinal. Taraxacum officinale Yill. — Vulg. Dent<br />

de lion, Laitue de chien, Salade de taupe, Pissenlit. -= Dândlion et Dên-<br />

dë-lion (très répandu) ; Dân-de-lion (répandu) ; Dé-de-lïon (Leschaux) ;<br />

Dê-dè-Hon (Balme-de-Sillingy, Albens); Din-dc-lion (environs de St-Julien);<br />

Dë-dë-lïon (Trévignin) ; Psenlic (Bons, Saint-Didier); Ladchon (vallée de<br />

Beaufort) ; Léitchon (Aime); Laféluc (Mont-Saxonnex, Brizon) ; Flocatà<br />

(Chamonix); Fleutë (Les Houches); Coûta colënïë [manche de quenouille]<br />

nom <strong>qui</strong> dépeint assez bien la hampe de cette plante à la maturité <strong>des</strong><br />

graines (Morzine) ; Den-dë-stin [dent de chien] (Megève) ; Êrbà d'iëu, Erbà<br />

d'iu, Erbà d'Ion [herbe au loup] (Montricher). — Le Pissenlit croît partout.<br />

Ses feuilles, lorsqu'elles sont encore tendres, servent à faire une salade fort<br />

appréciée dans nos campagnes. L'abeille recherche ses fleurs.<br />

822. Pistachier thérébinthe. Pistacia terebinthus L. — Vulg. Pis-<br />

tachier sauvage, Térébinlhe. Arbrisseau en Savoie, arbre dans le Midi de<br />

l'Europe et dans le Levant oia il est très résineux. C'est cet arbre <strong>qui</strong> nous<br />

fournit la vraie térébenthine, la térébenthine de Chio, la plus estimée de<br />

toutes. — Croît dans les rochers bien exposés, au pied du Mont du Chat,<br />

dans la Chautagne, etc.<br />

823. Pivoine corail. Pœonia corallina Retz. — Syn. Pivoine co-<br />

ralline ; vulg. Pivoine mâle. — Cultivée dans les jardins d'agrément.<br />

824. Pivoine officinale. P. offîcinalis Retz. — Vulg. Pivoine femelle.<br />

Pivoine <strong>des</strong> jardins. Rose de Notre-Dame, Rose péone. Rose sainte, Rose<br />

royale. Rose bénite, Herbe de sainte Rose, Herbe chaste, Péone, Pione,<br />

Ivrogne (doit sans doute ce vilain nom à la couleur de ses fleurs, <strong>qui</strong> sont<br />

d'un rouge vif; on dit d'un ivrogne : rouge comme une Pivoine). La plu-<br />

part de ses autres <strong>noms</strong> la vengent suffisamment de l'injure qu'on lui fait<br />

en la comparant à un être dégradé. — Cette superbe fleur est cultivée dans<br />

tous les jardins. Elle nourrit l'un de nos plus beaux coléoptères, la Cétoine<br />

dorée, Cetonia aurata, dont les élytres sont d'un vert bronzé très brillant.<br />

825. Plantain <strong>des</strong> Alpes. Plantago alpina L. — Syn. Plantain à<br />

feuilles de graminée ; vulg. Petit Plantain. = Prin Plantin, Prin<br />

Plïantin (répandus dans les montagnes) ; Prin Planton (Brizon). Le Plan-<br />

tain <strong>des</strong> Alpes se reconnaît facilement à ses feuilles linéaires ou étroitement<br />

lancéolées. C'est le plus petit de tous nos Plantains. Malgré sa petitesse, il


PLAN-PLEU q5<br />

est considéré par nos montagnards comme une excellente plante fourra-<br />

gère, non qu'il contribue beaucoup à l'alimentation du bétail, mais il sert<br />

plutôt de condiment. Il répand, lorsqu'il est sec, un parfum analogue à<br />

celui de la Trigonelle fenu-grec et favorise la sécrétion du lait, auquel il<br />

communique son arôme. — Il abonde dans les hauts pâturages <strong>des</strong> Alpes.<br />

826. Plantain de chien. P. cynops L. — Vulg. Œil de chien. —<br />

Dans les lieux ari<strong>des</strong>.<br />

827. Plantain à gran<strong>des</strong> feuilles, P. major L. — Vulg. Gt-and<br />

Plantain, Plantain commun, Plantain <strong>des</strong> oiseaux, Plantain ; pharm.<br />

Septinervia. = Plantin (très répandu) ; Plyantin et Plïantin (Rumilly,<br />

Aibens, Grufiy, Leschaux) ; Planton (Mont-Saxonnex, Brizon) ; Pliantin<br />

fémàlà (environs de Saint-Julien) ; Plantan mâlô (Nangy) ; Tran (vallée<br />

de la Menoge) ; Grannà d'ijé [graine d'oiseau] (vallée du Biot). Ce sont les<br />

épis de ce Plantain que l'on donne aux oiseaux de volière. Cette plante est<br />

fébrifuge, astringente, vulnéraire. — Elle est commune partout.<br />

828. Plantain lancéolé. P. lanceolata L. — Vulg. Herbe à cinq<br />

cotes, Herbe à cinq coutures, Herbe aux charpentiers (on s'en sert pour<br />

panser les coupures), Oreille de lièvre (ses feuilles sont très longues). =<br />

Plantin et Pliantin (très répandu); Plantan fëmàlà (Nangy). — Très<br />

commun partout.<br />

829. Plantain de montagne. P. montana L. — Vulg. Petit Plantin.<br />

= Prin Plantin ou Prin Plïantin, Prin Planton (partage ces <strong>noms</strong>, dans<br />

les montagnes, avec le Plantain <strong>des</strong> Alpes auquel il ressemble par sa petite<br />

taille; il en diffère par ses feuilles, <strong>qui</strong> sont plus larges et par ses épis, plus<br />

courts mais plus gros). Ce Plantain donne au bétail une nourriture plus<br />

abondante que le Plantain <strong>des</strong> Alpes mais moins parfumée. — Croît dans<br />

les pâturages rocailleux <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

830. Plantain moyen. P. média L. — Vulg. Langue d'agneau, Plan-<br />

tain blanc. --- Pliantin mâlô (environs de Saint-Julien). — Bords <strong>des</strong> che-<br />

mins, lieux secs.<br />

831. Plantain serpentin. P. serpentina Willd. — Vulg. Serpentin<br />

(doit ce nom à la forme de sa racine, <strong>qui</strong> ressemble à un petit serpent). —<br />

Terrains graveleux et humi<strong>des</strong>.<br />

832. Platane d'Occident. Platanus occidentalis L. — Platânô, etc.<br />

(porte les mêmes <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> que l'espèce suivante). Arbre à très<br />

gran<strong>des</strong> feuilles. — Peu cultivé en Savoie.<br />

833. Platane d'Orient. Pi. orientalis L. — Vulg. Platdnô (très répandu);<br />

P/m/anô (Aibens) ; P/;t7/a;iô (Balme-de-Sillingy) ; Platanià (An-<br />

necy) '. Ce platane se fait remarquer par son port pyramidal, majestueux.<br />

C'est l'arbre <strong>des</strong> avenues, <strong>des</strong> boulevards, <strong>des</strong> places publiques. Il est très<br />

répandu dans nos deux départements. A Beaufort, on se sert de son écorce<br />

contre les maux de dents; on la fait cuire dans du vin que l'on emploie<br />

ensuite en gargarisme.<br />

834. Pleurosperme d'Autriche. Pleurospermum austriacum Hoff.<br />

— Syn. Livéche d'Autriche. — Smonlan (Granier, en Tarentaise). —<br />

Cette grosse Ombellifère est très rare en Savoie. Elle vient dans les gran<strong>des</strong><br />

herbes que protègent contre le bétail les gros blocs de rochers détachés de<br />

la montagne.<br />

I. En fr. loc, comme en patois, le nom de cet arbre est ordinairement du genre féminin.<br />

Le Dict. Sav. mentionne pldne (Beaufort), sans distinguer le platane d'Orient du platane<br />

d'Occident. [J. D.]


96<br />

POIRIER<br />

Poirier commun. Pyrus communis L. — Vulg. Poirier sauvage,<br />

Sauvageon. = Blessent (vallée de Boëge) ; Blësni (Thônes, Massongy) ;<br />

Blësnii (Trévignin) ; Blessenê (canton d'Evian et vallée d'Abondance) ;<br />

Blosni (Annecy, Dingy-Parmelan) ;<br />

fî/zo5«/ (Veyrier-du-Lac, Gruffy, Balme-<br />

de-Sillingy) ; Blofni (Leschaux) : Méli (Ballaison); Cochatiér (Aime). Tous<br />

ces <strong>noms</strong> désignent généralement les Poiriers non greffés et à fruits acer-<br />

bes ; les suivants s'appliquent surtout aux Poiriers greffés et à fruits doux :<br />

Péri [du mot celte Peren i, Poirier] (Douvaine, vallée de Boëge, Sallan-<br />

ches) ; Përi (Annecy, Rumilly, Gruflfy, Albens) ; Përi (arrondissement de<br />

Saint-Julien) ; Perê et Pressé (canton d'Evian et vallée d'Abondance) ; Péré<br />

(Ugines) ; Pêrïé (Villard-sur-Doron) ; Prié ou Prihé (Beaufort) ; Péri'ê(Ta-<br />

rentaise) ; Parsi (Grand-Bornand) ; Prechi (vallée d'Onnion) ; Parchi (La<br />

Clusaz) ; Pri (Morzine) ; Priché (Queige) ; Porchéi (Montagny en Taren-<br />

taise) ; Përeï (Saint-Michel de Maurienne). — Le fruit du Poirier sauvage<br />

se nomme : Blesson (très répandu) ; Blosson (Annecy, Dingy-Parmelan) ;<br />

Blïosson (Rumilly); Blofon (Leschaux); Cochcte (Aime) ; et celui du Poirier<br />

cultivé : Pre (vallée de la Menoge et environs de Bonneville) ; Prë<br />

(Massongy, Morzine, Chamonix, Annemasse, Crest-Voland) ;<br />

Pêrô (Anne-<br />

cy) ; Prà (Les Clefs, Leschaux, Gruflfy, Balme-de-Sillingy, Rumilly) ; Pri<br />

(Thônes, Beaufort, Aime) ; Prè (Samoëns) ; Previ (Aime) ; Puruit et<br />

Pejhuit (Montricher) ; Përuit (Saint-Jean-de-Maurienne) ; Pëheut (Bessans).<br />

Dans le français local, comme en patois. Poire est généralement du genre<br />

masculin.<br />

Les variétés de Poiriers sont fort nombreuses en Savoie. Laissant de côté<br />

les nouveautés <strong>qui</strong> se multiplient à l'infini (déjà plus de 2.000 variétés dont<br />

plus de 600 dans les pépinières françaises), nous ne citerons ici que les<br />

variétés les plus répandues et <strong>qui</strong> sont pour ainsi dire classiques 2.<br />

Tous ces Poiriers cultivés, disent les botanistes, viennent du Poirier<br />

commun. On les divise en Poiriers pour la table et en Poiriers à cidre.<br />

Les premiers donnent les Poires à couteau ou de table et les Poires à cuire<br />

ou de fnénage.<br />

Voici les <strong>noms</strong> de nos principales Poires d'après l'époque de leur matu-<br />

rité et par ordre alphabétique :<br />

JUIN-JUILLET.<br />

835. Citron <strong>des</strong> Carmes. — Syn. P. Madeleine, de la Madeleine,<br />

Sainte-Madeleine, Petite Madeleine, Citron musqué, Sai)it-.fean, Gros<br />

Saint-Jean. = Pre Madelin (Sallanches); Pre San-Dian (Fillinges). Gros-<br />

seur moyenne ou au-<strong>des</strong>sous de la moyenne; fruit à couteau.<br />

836. P. Epargne. Syn. P. de Cueillette, de Chandelle, Beau Présent,<br />

Beau Présent d'été, Belle Vierge, Beurré de Paris, Grosse Madeleine,<br />

Grosse Cuisse-Madame d'été. Grande Cuisse de Madame (ne pas confon-<br />

dre celte Poire avec la Cuisse-Madame ou Fusée d'été <strong>qui</strong> ne figure pas sur<br />

cette liste). — Cwcsse-Damâ (répandu), l'arbre se nomme Cnicsse-Dami.<br />

Grosseur variable, le plus souvent au-<strong>des</strong>sus de la moyenne ;<br />

fruit à couteau<br />

et de ménage.<br />

837. Petit Muscat. Syn. Musquctte, Petite Muscadclle, Petite Muscatelline,<br />

Sept-en-bouche, Sept-en-gueule. Si ce dernier synonyme brave un<br />

1. A notre avis, le patois péri et ses variantes ont la même origine latine que le fr. poirier.<br />

Cf. Dict. Savoyard, v° përi. [J. D.]<br />

2. Voir la note concernant le Pécher.


POIRIER 97<br />

peu l'honnêteté, il a du moins le mérite de bien caractériser la petitesse de<br />

cette Poire. = Pre de sa-t-en-gueulà, Pré de sa-t-en-boçhë (répandus) ;<br />

Pro de sin-t-cn-boçhe (Gruffy) ; Pré Mosca (répandu). Grosseur très petite ;<br />

fruit à couteau ou plutôt sans couteau, tellement il est petit; il vient en<br />

bouquets, comme les cerises.<br />

JUILLET-AOUT.<br />

838. Bellissime d'été. — P. Saint-Laurent, Laurentienne, Suprême,<br />

Pre et<br />

Muscadet d'été. Bassin. ~ Pri dé Sin-Loren (environs d'Annecy) ;<br />

Prë San-Loren (répandus). Grosseur moyenne ; fruit à couteau.<br />

839. P. Giffard. — Syn. Beurré Giffard. Grosseur moyenne ; fruit à<br />

couteau.<br />

840. P. de Juillet. — Syn. Doyenné de juillet, Doyenné d'été, Saint-<br />

Michel d'été. Grosseur petite ; fruit à couteau.<br />

AOUT.<br />

841. P. Boutoc. — Syn. P. d'Ange, de Notre-Dame, Petite Mouille-<br />

bouche, Petite Verdette. Grosseur moyenne ; fruit à couteau.<br />

AOUT-SEPTEMBRE.<br />

843. P. Adam. — Syn. Beurré Adam. Grosseur au-<strong>des</strong>sous de la<br />

moyenne; fruit à couteau.<br />

843. Bergamote d'été. — Syn. Bergamote précoce. Bergamote d'août.<br />

Beurré d'été, Beurré blanc d'été. Mouille-bouche d'été. Coule-soif d'été,<br />

Milan d'été. Gros Milan blanc, Franc-Réal d'été. = Molïë-boçhe (environs<br />

d'Annecy); Molië-gueulà (vallée d'Arve). Grosseur moyenne; fruit à<br />

couteau.<br />

844. P. Monsallard. — Syn. P. Monchallard, Epine rose, Epine fon-<br />

dante. Belle Epine fondante. Grosseur au-<strong>des</strong>sus de la moyenne ; fruit à<br />

couteau.<br />

845. P. William. — Syn. Bon Chrétien William, Bartlct de Boston.<br />

Grosseur au-<strong>des</strong>sus de la moyenne ; fruit à couteau.<br />

SEPTEMBRE.<br />

846. P. Amanlis. — Syn. Beurré d'Amanlis, Beurré monstrueux, P.<br />

Hubart, Tiessoise, Kaissoise. Grosseur volumineuse ; fruit à couteau.<br />

847. P. Belle de septembre. — Syn. Grosse de septembre. — f P.<br />

bonne, f P. Grasse, Pre ramé (S*-André-sur-Boëge) ; Prd ramé et Torlà<br />

(Leschaux) ; Torleu (Annecy, Thônes) ; Torlà (Chapelle-S'^-Maurice) ; Pre<br />

gri et Pre vendanjhe (Sallanches) ; Pre veninjhe [vendange], (mûrit au<br />

commencement <strong>des</strong> vendanges) (Brenthonne). Grosseur au-<strong>des</strong>sus de la<br />

moyenne ; fruit à couteau, de ménage et surtout à cidre. Cette Poire a l'in-<br />

convénient de blettir vite.<br />

847 bis. Bon Chrétien d'été. — Syn. Cannelle d'été, Safran d'été,<br />

Gratiole d'été, Graccioli, Bon Chrétien Gratioly, P. Pape. Grosseur assez<br />

volumineuse ; fruit à couteau et de ménage. Ce Poirier est originaire du<br />

canton de P'ribourg (Suisse).<br />

848. P. d'estranguillon. — Syn. P. d' étrangle-chien, P. à cochon ou<br />

de cochon. Grosseur petite ou moyenne. Poire très juteuse, mais tellement<br />

acerbe qu'elle devient, pour le palais, un astringent <strong>des</strong> plus désagréables,<br />

défaut <strong>qui</strong> lui a valu son nom d'Estranguillon. On ne saurait l'admettre<br />

au rang <strong>des</strong> fruits comestibles, mais elle est sans rivale parmi les Poires à<br />

cidre. Ajoutons que l'arbre est très vigoureux et d'une fertilité extrême.


gS POIRIER<br />

849. P. de Fontenay. — Syn. Jalousie de Fontenay-Vendée, Belle<br />

d'Esquennes. Grosseur moyenne; fruit à couteau.<br />

850. P. Rousselet (gros). — Syn. Gros Rousselet de Reims, Roi d'été.<br />

— Rosié (environs d'Annecy) ; f Rousselette (canton de S'-Julien) ; Rosse-<br />

lïê (canton d'Evian) ; Rousselà (Montricher). Grosseur au-<strong>des</strong>sous de la<br />

moyenne ;<br />

fruit à couteau.<br />

851. P. Rousselet (petit). — Syn. Rousselet de Reims, Petit Rousse-<br />

let musqué. Porte les mêmes <strong>noms</strong> patois que le précédent. Grosseur pe-<br />

tite ;<br />

fruit à couteau.<br />

SEPTEMBRE-OCTOBRE.<br />

852. p. d'Amboise. — Syn. Beurré d'Amboise, Beurré d'Anjou, Beurré<br />

Pre Beurô<br />

gris, Beurré roux, Beurré doré. — Bourré gris (Sallanches) ;<br />

(Brenthonne). Grosseur moyenne ;<br />

fruit à couteau.<br />

853. P. d'Angleterre. — Syn. Beurré d'Angleterre, P. anglaise, d'Amande,<br />

de Finois, Saint-François. Grosseur au-<strong>des</strong>sous de la moyenne ;<br />

fruit de ménage. Paris en fait une consommation prodigieuse. C'est celte<br />

Poire qu'on y offre aux ouvriers sous le cri populaire : Un<br />

Anglais.<br />

sou /' tasse les<br />

854. P. Bellissime d'automne. — Syn. Belle et Bonne d'automne,<br />

Vermillon d'automne, Vermillon d'automne <strong>des</strong> dames, Vermillon, Muscat<br />

rouge. Grosse Muscadille. ~ Pre et Pré mo5cà (répandus) ; Pri moscà<br />

(environs d'Annecy). Grosseur petite ou moyenne ; fruit à couteau et de<br />

ménage.<br />

855. P. Double-Philippe. — Syn. Philippe double. Doyenné Boussoc,<br />

Nouvelle Boussoc, Beurré Boussoc, Beurré de Mérode, Gi-os Monseigneur.<br />

Grosseur volumineuse ;<br />

fruit à couteau.<br />

856. P. de Doyenné. — Syn. Doyenné, Doyenné commun. Doyenné<br />

blanc. Doyenné du Seigneur, Doyenné Saint-Michel, Citron, Citron de<br />

septembre, Muscat d'automne, P. de neige, Neige blanche, Bonne Ente,<br />

Saint-Michel. — Pré San-Mëçhi (vallée d'Arve) ;<br />

d'Annecy) ;<br />

Pri Sin-Mëçhi (environs<br />

Pre San-Mëçhi et Blesson San-Mëçhi (Villy-le-Bouveret). Gros-<br />

seur au-<strong>des</strong>sous de la moyenne ; fruit à couteau.<br />

857. P. Fondante <strong>des</strong> bois. — Syn. Belle <strong>des</strong> bois, Belle <strong>des</strong> Flan-<br />

dres, Beurré <strong>des</strong> bois, Beurré Davy, Beurré de Bourgogne, Beurré Saint-<br />

Amour, Beurré de Flandre, Mouille-bouche nouvelle, Excellentissime,<br />

Brillante, Féodale. Grosseur moyenne et le plus souvent volumineuse ;<br />

fruit à couteau.<br />

858. P. Grésiller. — Syn. Seigneur d'Esperen, P. du Seigneur, Bergamote<br />

fiévée, Bergamote lucrative, Beurré lucratif. Fondante d'automne,<br />

Arbre superbe, Excellentissime. Grosseur moyenne ; fruit à couteau.<br />

859. •;- P. Maude. ~ Pre, Pré, Pri, Pro Môda (suivant les localités).<br />

t Maude et Môdà signifient cidre. Cette dénomination é<strong>qui</strong>vaut donc à<br />

Poire à cidre par excellence. L'origine du Poirier Maude n'est pas connue.<br />

Ce qu'il y a de certain, c'est que ce Poirier est particulier à la Savoie, où il<br />

est très anciennement répandu. C'est un arbre <strong>des</strong> plus grands et <strong>des</strong> plus<br />

fertiles. Un seul produit, dans les bonnes années, jusqu'à 8 ou 9 hectoli-<br />

tres de cidre. On reproche à ce cidre d'être trop doux. Nos cultivateurs le<br />

rendent excellent en y ajoutant un quart ou un cin<strong>qui</strong>ème de cidre de<br />

crépon ou crai^on (pomme acide). Voici la <strong>des</strong>cription de ce fruit : gros-<br />

seur un peu au-<strong>des</strong>sus de la moyenne; forme arrondie, un peu bosselée;<br />

peau lisse, d'un vert grisâtre, pointillé de roux, colorée en rouge du côté du


POIRIER 99<br />

soleil ; chair grossière, cassante, très juteuse, âpre et sucrée ; mûrit fin sep-<br />

tembre, octobre ; fruit à cidre. Voir l'article Poire Mande dans le Bulletin<br />

de la Société de Botanique de France (1866, t. XIII, p. 48).<br />

SEPTEMBRE-NOVEMBRE.<br />

860. Certeau d'automne. — Syn. Fusée d'automne, Fuseau, P. d'é-<br />

toupes, de mitre, Cuisse-Dame (par erreur). — Sartïô (Villy-le-Bouveret,<br />

Leschaux, où l'arbre s'appelle Sarttoli). Grosseur très variable, le plus souvent<br />

au-<strong>des</strong>sous de la moyenne; fruit de première qualité pour le ménage.<br />

861. P. Saint-Nicolas. — Syn. Beurré de Saint-Nicolas, Duchesse<br />

d'Orléans. Grosseur volumineuse ; fruit à couteau. C'est sans contredit<br />

l'une de nos plus belles Poires.<br />

OCTOBRE.<br />

862. P. Aurore. — Syn. Beurré Aurore, Beurré Capiaumont, Beurré<br />

de la Glacière. Grosseur moyenne ; fruit de première qualité pour le mé-<br />

nage, de seconde pour le couteau.<br />

863. Bonne Louise d'Avranches. — Syn. Louise Bonne d'Avran-<br />

ches, Beurré d'Avranches, Bonne d'Avranches, Bergamote d'Avranches.<br />

Grosseur au-<strong>des</strong>sus de la moyenne ; fruit à couteau.<br />

864. P. de Charneu. — Syn. Fondante de Charneu, Beurré <strong>des</strong> Char-<br />

ncuses. Grosseur moyenne ;<br />

fruit à couteau.<br />

OCTOBRE-NOVEMBRE.<br />

865. p. d'Ane. — Syn. f P. longue (forme très allongée). Grosseur<br />

moyenne ;<br />

fruit de ménage et à cidre. Arbre d'une fertilité extrême.<br />

866. P. d'Arenberg. — Syn. Colmar d'Arenberg, Ardente de prin-<br />

temps. Grosseur énorme ;<br />

fruit à couteau.<br />

867. P. Crassane. — Syn. Crassane d'automne. Bergamote Crassane,<br />

Beurré plat. Poire plate, Doré d'automne, Doré d'hiver. Grosseur au-<br />

<strong>des</strong>sus de la moyenne; fruit à couteau.<br />

868. P. Doyenné gris. — Syn. Doyenné d'automne, Doyenné roux.<br />

Doyenné rouge. Doyenné galeux. Doyenné crotté. Doyenné doré, Poire<br />

crottée. Neige grise, Saint-Michel gris. Grosseur moyenne ou au-<strong>des</strong>sus<br />

de la moyenne ;<br />

fruit à couteau. Poire ex<strong>qui</strong>se de couleur assez variable.<br />

869. P. Messire-Jean. — Syn. Messirù-Jean blanc, Messire-Jeàn<br />

doré, Messire-Jcan gris, Messire-Jean d'hiver, Messire-Jean vert, Mes-<br />

sire-Jean 7nusqué. = Missarjan et Missardian (répandus). Grosseur<br />

moyenne ou au-<strong>des</strong>sus de la moyenne ; fruit de ménage.<br />

870. V P. Normande. — Pre, Prë, Pri norman. Poire <strong>qui</strong> se répand<br />

beaucoup en Savoie. Quel est son véritable nom ? Grosseur moyenne ou<br />

au-<strong>des</strong>sous de la moyenne ; fruit à cidre, l'un <strong>des</strong> meilleurs. Arbre vigou-<br />

reux et d'une fertilité extrême.<br />

871. P. "Van Marum. — Syn. Beurré Van Marum, Grosse Calebasse,<br />

Calebasse monstrueuse. Calebasse royale, Calebasse du Nord, Carafon.<br />

Grosseur énorme ;<br />

fruit à couteau.<br />

OCTOBRE-DÉCEMBRE.<br />

872. Bergamote d'automne. Syn. Bergamote commune. Bergamote<br />

lisse. Bergamote melon. Vermillon suprême. Grosse Ambrette. = Braqëmàtà<br />

et Bcrgamolà (répandus) ; Gratemotà (Fillinges) ; Bj-ëcamà (Vill)-le-<br />

Bouverct). Grosseur moyenne; fruit à couteau.


loo . POIRIER<br />

873. P. de Curé. — Syn. P. Monsieur, Belle de Berry, Belle Adriane,<br />

Pater noster. Grosseur volumineuse ;<br />

fruit à couteau.<br />

874. P. de Diel. — Syn. Beurré Diel, Beurré royal, Beurré magnifi-<br />

que. Beurré incomparable, Beurré céleste, <strong>des</strong> Trois -Tours, Gratiole<br />

d'hiver. Grosseur considérable; fruit à couteau.<br />

875. P. Duchesse d'Angoulême. — Syn. P. Duchesse. Grosseur<br />

volumineuse et souvent prodigieuse ; fruit à couteau.<br />

876. P. Vaver. — Syn. Baronne de Mello, Beurré pan Mons. Gros-<br />

seur assez volumineuse ;<br />

fruit à couteau.<br />

NOVEMBRE.<br />

877. P. Bachelier. — Syn. Beurré Bachelier, Beurré Chevalier. Gros-<br />

seur énorme (pèse de 6oo à 700 grammes); fruit à couteau.<br />

. .<br />

NOVEMBRE-DÉCEMBRE<br />

878. p. Colmar. Syn. Colmar d'hiver. Bergamote tardive, Incompa-<br />

rable, Poire Manne. Grosseur moyenne; fruit à couteau, d'un goût déli-<br />

cieux, <strong>qui</strong> l'a fait comparer à la Manne <strong>qui</strong> nourrit les Hébreux dans le dé-<br />

sert.<br />

NOVEMBRE-FÉVRIER.<br />

879. p. Passe-Colmar. — Syn. Colmar doré, Colmar d'Hardenpont,<br />

Fondante de Paris, Régente. Grosseur au-<strong>des</strong>sus de la moyenne ; fruit à<br />

couteau.<br />

NOVEMBRE-MARS.<br />

880. Martin-sec. — Syn. Martin-sec d'hiver, Martin-sec de Champagne,<br />

Rousselet d'hiver. = f P. Charlon (cantons de S^-Julien et d'Anne-<br />

masse); Pre Çharlon (Saint-André-sur-Boëge) ; Pré Çharlon (Fillinges,<br />

Bonne) ; Pre Vêr (Onnion) ; Martin-sëe (environs d'Annecy) ; Qêrnïe<br />

(Rumilly). Grosseur petite ou moyenne ; fruit de première qualité pour la<br />

compote et les conserves ; cuit au four et séché, il s'emploie comme légume<br />

et sert notamment à faire les rissoles de Noël.<br />

881. P. Saint-Germain. — Syn. Saint-Germain d'hiver, Saint-Germain<br />

Jaune, Saint-Germain doré, Saint-Germain vert, Inconnue La Fare.<br />

Grosseur volumineuse ; fruit à couteau et surtout de ménage.<br />

DÉCEMBRE-JANVIER<br />

882. p. de Luçon. — Syn. Beurré de Luçon, Beurré gris d'hiver,<br />

Beurré d'hiver nouveau. Grosseur au-<strong>des</strong>sus de la moyenne; fruit à couteau.<br />

883. P. virgouleuse. — Syn. Virgoulette, Virgoulée, Vigoureuse.<br />

= Virgoureusà (Trévignin) ; Vargoleu (Annecy) ; Vargoloû (Thônes) ;<br />

Vargollu (Albertville). Grosseur au-<strong>des</strong>sus de la moyenne ; fruit à couteau.<br />

DÉCEMBRE-MAI.<br />

884. P. Belle Angevine. — Syn. P. d'hiver, de kilo, Louise Bonne<br />

d'hiver, Grosse Uame-Jeanne, Royale d'Angleterre, Trésor, Bolivar.<br />

Grosseur monstrueuse (on en a vu <strong>qui</strong> pesaient plus de 2 kilog.). Cette<br />

Poire est superbe mais elle ne paie pas de mine : elle ne vaut rien pour la<br />

table, elle n'est^bonne que'' pour le ménage.<br />

885. P. de Pentecôte. — Syn. Bergamote de Pentecôte, Doyenné<br />

d'hiver, Dorothée royale. Grosseur considérable ;<br />

JANVIER-MARS.<br />

fruit à couteau.<br />

886. P. d'Alençon. — Syn. Doyenné d'Alençon, Doyenné d'hiver,<br />

Saint-Michel d'hiver. Grosseur moyenne ;<br />

fruit à couteau.


POIRIER loi<br />

887. P. Livre ou de Livre. — Syn. Beurré de Louvain, Râteau gris,<br />

Gros Râteau gris. =. Pr'è Livra (Brenthonne, Douvaine, Bailaison). Grosseur<br />

considérable (une poire pèse ordinairement une livre ; de là le nom<br />

de ce Poirier). C'est probablement le Pyrus Libralis (de libra, livre) de<br />

Pline le Naturaliste. Fruit de première qualité pour la compote. En raison<br />

de son volume, de sa qualité et de l'époque de sa maturité, cette Poire a<br />

souvent été prise pour le Catillac.<br />

888. P. Franc-Réal. — Syn. Franc-Réal beurré, Franc-Réal d'hiver,<br />

Forêt d'hiver, Fin-Or d'hiver, Gros-Micet. Grosseur au-<strong>des</strong>sus de la<br />

moyenne; fruit de ménage.<br />

FÉVRIER-MAI.<br />

889. P. Catillac. — Syn. Cadillac, Râteau, Chartreuse, Admirable<br />

<strong>des</strong> Chartreux, Grand Monarque, Monstre, Monstrueuse <strong>des</strong> Lan<strong>des</strong>, Bon<br />

Chrétien d'Amiens, P. de Citrouille, de Tout-Temps. = Pre Diâblô (val-<br />

lée de la Menoge) ; Pré Leû [poire loup] (répandu) ; Pre Feer (Sallanches).<br />

Grosseur volumineuse ; fruit de première qualité pour la compote.<br />

890. P. Fortunée. — Syn. Fortunée de printemps, Fortunée Par-<br />

mèntier, Bergamote Fortunée, Fortunée de Reinme. Grosseur moyenne ;<br />

fruit à couteau.<br />

Quant aux autres Poiriers de la Savoie, nous ne les connaissons pas<br />

encore suffisamment pour les porter sur la présente liste. Voici quelques<br />

<strong>noms</strong>, suivis <strong>des</strong> indications que nous avons pu recueillir à leur sujet :<br />

Pre B'èqë (Saint-André-sur-Boëge), petire poire de ménage ; P. Bergue,<br />

fruit à cidre ; Beurré Saint-Guérin, fruit à couteau ; Blesson (La Roche et<br />

les environs), fruit de ménage ; Pré Cahvi (Brenthonne), grosseur moyenne,<br />

peau jaune, fruit à couteau et de ménage ; Pré Carmamule (Brenthonne),<br />

petite poire jaune, à cidre et de ménage ; P. Colliard (Sallanches), bel arbre,<br />

beau fruit allongé, à cidre et de ménage ; P. Jandet (Villy-le-Bouveret),<br />

excellente poire à cuire ; Pre Jhannê (Sallanches), peau verte, chair très<br />

juteuse, fruit à cidre ; Pre J/zan// (Sallanches), arbre superbe, grosseur du<br />

fruit moyenne, peau jaune, chair très juteuse, fruit à cidre ; P. Lonpécou,<br />

fruit à cidre; Pre et Pri Mârliô (Villy-le-Bouveret et ailleurs), poire d'hiver,<br />

à cuire; P. Pierreuse, poire à cidre ; Pri Présênteu (Thônes), poire tar-<br />

dive, à chair dure, mais très juteuse; f P. Rosset et Pri rossé (Thônes),<br />

poire jaune; Pre, Prë et Pri Româ, poire assez répandue en H"-Savoie,<br />

gros fruit de ménage.<br />

En Savoie, le cidre de Poires ne se nomme généralement pas poiré mais<br />

cidre, môdà de pre, de prë, de pri, de prô, suivant les localités. Le poiré,<br />

chez nous, du moins dans la Haute-Savoie, se dit de l'espèce de raisiné que<br />

l'on obtient en faisant cuire, jusqu'à consistance de sirop, du jus de poires,<br />

ou, le plus souvent, les poires entières en consistance presque solide. Ce<br />

poiré, fait avec soin, se conserve <strong>des</strong> années et peut composer, avec un peu<br />

de pain, le repas frugal d'une nombreuse famille.<br />

Les poires, cuites au four et séchées, se nomment : pre se, prë se, pri<br />

sêe, pri se, pro se, suivant les localités, sëston (Albertville), qêrne (répandu),<br />

qêrnië et qârnïë (assez répandu) ; f quernes. Les quernes tiennent lieu de<br />

légumes et servent à varier le régime alimentaire. Elles servent notamment<br />

à faire les rissoles (r^û/e ou recule) de Noël.<br />

891. Pois <strong>des</strong> champs. Pisum arvense L. — Vulg. Pisaille, Pois<br />

gris, Pois de brebis. Pois de cochon. Pois de pigeon. Ces trois derniers


102 POIS-POMM<br />

<strong>noms</strong> indiquent assez l'usage que l'on fait de ce Pois et combien on le<br />

trouve propre à nourrir les différentes espèces domestiques. Ce Pois com-<br />

prend deux variétés, l'une d'hii>er <strong>qui</strong> se sème en septembre et l'autre de<br />

printemps <strong>qui</strong> se sème en mars. Toutes deux sont d'excellentes <strong>plantes</strong><br />

fourragères et font partie de ces mélanges fourragers qu'on nomme bisaille,<br />

dragée, mêlarde.<br />

892. Pois cultivé. P. sativum L. — Pê (extrêmement répandu) ; Pë<br />

(Annemasse et les environs) ; Pe (Tarentaise) ; Pé (Demi-Quartier de Me-<br />

(envi-<br />

Pà gève, Montricher) ; 7^é/ (Balme-de-Sillingy); Péhit (Montricher) ;<br />

rons de Saint-Julien) ;<br />

Rumilly, Aime) ;<br />

Pâ (vallée de Beaufort) ; Pàï (Leschaux, Albens,<br />

Paï (Annecy, Thônes).<br />

Cette espèce présente un grand nombre de variétés. Nous nous bornerons<br />

à dire que ces variétés se partagent en Pois nains et en Pois grimpants.<br />

Les Pois grimpants se divisent à leur tour en Pois à gousse coriace ou à<br />

écosser et en Pois à gousse tendre. Ces derniers portent les <strong>noms</strong> de Pois<br />

gourjnands, Pois goulus, Pois mange-tout, Pois sans parchemin. = Pê,<br />

Pé, Pé, Pe, Pâ, Pài gorman (suivant les localités); Pê mëjhe-to (çà et là).<br />

— Cultivés dans tous les jardins. Les Pois nains sont réservés à la grande<br />

culture.<br />

Dans notre alimentation, nous faisons la part trop belle à la famille <strong>des</strong><br />

Solanées, en d'autres termes, nous mangeons beaucoup trop de Pommes<br />

de terre. Pourquoi délaisser la grande famille <strong>des</strong> Légumineuses <strong>qui</strong> nourrit<br />

nos ancêtres ? Cette famille nous offre ses Pois, ses Haricots, ses Lentilles,<br />

voire même ses Fèves. Ces graines ont le mérite de fournir un aliment com-<br />

plet, c'est-à-dire qu'elles contiennent tout ce qu'il faut pour l'entretien de<br />

la vie. On reproche à ces légumes d'être flatueux. Ils le sont tous en effet.<br />

Et pourtant nos ancêtres en faisaient la base de leur alimentation. Cela ne<br />

les empêchait pas d'être d'une vigueur et de parvenir à une longévité à peu<br />

près inconnue de nos jours.<br />

893. Polémoine bleue. Polemonium cœruleum L. — Vulg. Valériane<br />

grecque, Fleur de plumes (ce dernier nom lui vient de ses nombreuses<br />

folioles rangées sur un axe commun comme <strong>des</strong> barbes de plumes). —<br />

Cultivée dans les jardins d'agrément.<br />

894. Polygala <strong>des</strong> Alpes. Polygala alpestris Rchb. — Vulg. Polygala<br />

à petites capsules. — Pâturages rocailleux <strong>des</strong> Alpes.<br />

895. Polygala commun. P. vulgaris L. — Vulg. Laitier commun,<br />

Herbe au lait (on lui attribue la propriété d'augmenter le lait <strong>des</strong> vaches).<br />

— Cette jolie fleur croît dans les prairies sèches, le long <strong>des</strong> lisières <strong>des</strong> bois,<br />

sur les pelouses <strong>des</strong> collines.<br />

896. Polygala faux-buis. P. chamaebuxus L. — Vulg. Faux-buis<br />

(ses feuilles sont persistantes et ressemblent à celles du Buis). — Dans les<br />

bois <strong>des</strong> montagnes.<br />

Polypode. — V. Fougères.<br />

Polypore. — V. Champignons.<br />

Polystic. — V. Fougères.<br />

Pommier. — Le genre Pommier s'appelle en patois : Pomi (très répandu)<br />

; Pomê et Pemc (cantons d'Evian et d'Abondance); l'emc et Pomin<br />

(Abondance); Pmi (Morzine); Pomé'ir et Pomei (S'-Michel de Maurienne);<br />

Pomié (comme en français, la graphie seule variant) (Chambéry, Beaufort,<br />

Ugines, Queige, Villard-sur-Doron, Montagny en Tarentaise); Pomié et<br />

Pomiér (Aime). — Le fruit se nomme Pomà dans nos deux départements.


II existe deux espèces de Pommiers :<br />

POMMIER io3<br />

le Pommier commun et le Pom-<br />

mier acerbe. Le premier donne les Pommes à couteau et <strong>des</strong> Pommes à<br />

cidre; le second ne donne que <strong>des</strong> fruits à cidre.<br />

Pommier commun. Malus communis Lam. — Syn. (généralement)<br />

Pommes à couteau, Pommes douces. Ce Pommier a produit un grand<br />

nombre de variétés. En voici, d'après Tordre de leur maturité, les plus<br />

répandues en Savoie i<br />

:<br />

JUILLET-AOUT.<br />

897. Calville précoce. — Syn. Passe-Calville, Passe-Pomme, Made-<br />

leine, Madeleine blanche, Grosse Madeleine. = Pomâ Madlennà (répandu).<br />

Cette Pomme commence à mûrir à la Sainte-Madeleine (22 juillet) ; de là<br />

son nom de Pomme Madeleine. Le principal mérite de ce fruit est d'être<br />

très précoce. Grosseur moyenne ; fruit à couteau.<br />

AOUT-SEPTEMBPE.<br />

898. p. Rambour d'été. — Syn. Rambour franc, Rambour blanc,<br />

Rambour aigre, Rainbour rayé. Gros Rambour d'été. Rambour, P. Notre-<br />

Dame. = Noutrà-Damà (Gruffy, etc.) ; Grwë de vé [groin de veau] (Villy-<br />

le-Bouveret) ; t Pomme à beignets (répandu), ainsi nommée de l'usage que<br />

l'on en fait dans nos campagnes. Grosseur volumineuse; fruit de première<br />

qualité pour le ménage, de deuxième pour le couteau.<br />

AOUT-OCTOBRE.<br />

899. Reinette <strong>des</strong> quatre goûts. — Syn. Violette <strong>des</strong> quatre goûts.<br />

Grosseur moyenne ;<br />

fruit à couteau.<br />

AOUT-JANVIER.<br />

900. Pigeon d'été. — Syn. Cœur de pigeon, Jérusalem. Grosseur<br />

moyenne ;<br />

fruit à couteau.<br />

OCTOBRE-NOVEMBRE.<br />

901. P. Royale d'Angleterre. — Syn. Reinette d'Angleterre hâtive.<br />

Reinette rayée d'Angleterre, Pomme d'aoûtage. Ce dernier nom est<br />

fautif, du moins pour notre région. Celte pomme, <strong>qui</strong> est un de nos meil-<br />

leurs fruits, ne mûrit pas en août mais dans le courant de l'automne. Gros-<br />

seur au-<strong>des</strong>sus de la moyenne ;<br />

fruit à couteau.<br />

OCTOBRE-DÉCEiMBBE.<br />

902. P. Grand Alexandre. — Syn. P. Alexandre, Empereur Alexan-<br />

dre, Gros Alexandre, Empereur de Russie. Grosseur considérable; fruit à<br />

couteau.<br />

NOVEMBRE-DÉCEMBRE.<br />

903. P. Belle-Fleur. — Syn. Belle-Fleur de France, Belle <strong>des</strong> bois,<br />

Belle femme. Double fleur. Monsieur, Crotte. = f P. Crôte. Grosseur<br />

considérable ;<br />

fruit à couteau.<br />

904. Calville rouge. — Calville rouge d'hiver. Calville musqué. =<br />

t Calvine, Caravile (Maurienne). Grosseur assez considérable ; fruit à<br />

couteau.<br />

905. Doux d'Argent. — Syn. Doux d'Angers. Grosseur moyenne;<br />

fruit à couteau.<br />

906. P. Joséphine. — Syn. Belle Joséphine, Gloria mundi. Grosseur<br />

énorme ;<br />

fruit à couteau.<br />

1 . Voir la note concernant le Pécher.


104<br />

POMMIER<br />

907. P. Ménagère. — Syn. P. Livre (le fruit pèse une livre et plus).<br />

Une <strong>des</strong> plus grosses pommes connues ; fruit à couteau.<br />

NOVEMBRE-FÉVRIER.<br />

908. Calville Saint-Sauveur. — Syn. P. Saint-Sauveiw, Reinette<br />

Saint-Sauveur. Grosseur énorme; fruit à couteau.<br />

909. Fenouillet jaune. — Syn. Fenouillet doré, Fenouillet Drap d'or,<br />

Fenouillet blanc, Court-pendu blanc, Pomme de caractère, Gorge de<br />

pigeon. Grosseur petite ;<br />

fruit à couteau.<br />

910. Reine <strong>des</strong> Reinettes. — Syn. Reinette de la couronne, Pomme<br />

de la reine. Grosseur considérable ; fruit à couteau.<br />

911. Reinette d'Angleterre. — Syn. Grosse Reinette d'Angleterre,<br />

Reinette monstrueuse, Reinette fine, Po?n?ne d'or, Pomme monstrueuse.<br />

(jrosseur moyenne ou au-<strong>des</strong>sus de la moyenne; fruit à couteau.<br />

912. Reinette <strong>des</strong> Carmes. — Syn. Reinette rousse, Reinette rouge.<br />

Reinette truitée. Pomme de grosseur moyenne, entièrement couverte de<br />

marbrures roussâtres <strong>qui</strong> rappellent assez bien la couleur du vêtement <strong>des</strong><br />

Carmes; fruit à couteau.<br />

913. Reinette de Chambéry, — Belle variété répandiie dans nos deux<br />

départements.<br />

DÉCEMBRE.<br />

914. Belle de Pontoise. — Très répandue en Savoie. Fruit énorme,<br />

à couteau.<br />

915. Rambour d'hiver — Syn. Rambour rouge, Rambour doux.<br />

Grosseur volumineuse ; fruit de première qualité pour le ménage, de<br />

deuxième pour le couteau.<br />

DÉCEMBRE-JANVIER.<br />

916. p. Pigeon. — Syn. P. Pigeonnet, Pigeonnet commun. Petit<br />

Pigeonnet, Pigeonnet rose. Gros Pigeon, Pigeon dliii>er, Pigeon rouge.<br />

= Pomà Péjone (Villy-le-Bouveret). Grosseur moyenne ; fruit à couteau.<br />

DÉCEMBRE-FÉVRIER.<br />

917. p. Adam. — Grosseur assez considérable. Cette pomme n'est point<br />

la pomme de ce nom que l'on cultive en Normandie et <strong>qui</strong> est une pomme<br />

notre Pomme Adam est une pomme à couteau.<br />

918. P. Belle Dubois. — Syn. Belle du bois, Rhode-Islande, Roi<br />

à cidre ;<br />

d'Islande, Pater noster, Reinette <strong>des</strong> Danois. Grosseur volumineuse; fruit<br />

à couteau.<br />

919. P. Eve ou d'Eve. — Syn. Marguerite rouge. Grosseur moyenne ;<br />

fruit à couteau.<br />

920. P. Fenouillet gris. — Syn. Petit Fenouillet, Fenouillet gris<br />

anisé, Fenouillet, P. Anis, Gris-Anisé, Epice d'hiver. Grosseur petite ;<br />

fruit à couteau.<br />

DÉCEMBRE-MARS.<br />

921. p. Court-pendu gris. — Syn. Court-pendu doré. Court-pendu<br />

roux. Reinette Courpendu, Capendu Reinette, P. de Capendu, de Carpendu.<br />

= Corpendu (très répandu); Carpendu (Aime); Grosseur moyenne;<br />

fruit à couteau. Cette variété est le véritable type <strong>des</strong> pommiers Court-<br />

pendus.<br />

922. Fenouillet le Gros. — Syn. Gros Fenouillet gris, Gris-Anisé<br />

(comme le n° 920). Grosseur moyenne ; fruit à couteau.


POMMIER io5<br />

923. P. Franc-Roseau. — Syn. Reinette Châtaigne du Léman. Gros-<br />

seur moyenne ; fruit à couteau. Cette pomme ressemble beaucoup au<br />

Court-pendu rouge. De là vient qu'on donne fréquemment, du moins dans<br />

la Haute-Savoie, le nom de Franc-Roseau à cette variété de Court-pendu.<br />

Quant au nom de Reinette Châtaigne du Léman, il n'est guère connu que<br />

dans le Chablais et le Valais.<br />

924. Pomme-poire. — Syn. Pomme-poire grise, Pomme-poire blan-<br />

che, Pomme-poire tardive, Pomme-poire d'hiver, Giraudetle, Giraudotte,<br />

Girodeta. Ce dernier nom se trouve dans Benedict. Curtius : Hortorum<br />

libri triginta, Lyon, i56o. Curtius nous apprend, au mot Girodeta, que<br />

cette variété jouissait d'une grande estime chez les Allobroges. c'est-à-dire<br />

en Savoie et dans le Dauphiné. Il est probable que celte Pomme est l'antique<br />

Melapia de Pline le Naturaliste.<br />

925. Reinette du Canada. — Syn. Reinette de Canada blanche. Grosse<br />

Reinette du Canada, Reinette monstrueuse du Canada, Reinette du Canada<br />

à côtes. Grosseur volumineuse; fruit à couteau.<br />

926. Reinette dorée. — Syn. Reinette d'or, Reinette grain d'or, Rei-<br />

nette grise dorée. Reinette jaune, Reinette faune tardive. Reinette vermeille,<br />

Reinette de Lorraine, Roussette jaune tardive. Délicieuse Pomme,<br />

originaire de France. Grosseur moyenne ;<br />

DÉCEMBRE-MAI.<br />

fruit à couteau.<br />

927. p. d'Api. — Syn. Api ordinaire. Petit Api, Api fin. Api rose.<br />

Petit Api rose. Petit Api rouge, Pomme rose. Charmant petit fruit à cou-<br />

teau, d'un goût suave.<br />

928. P. Calville blanche d'hiver. — Syn. Calville blanc. Calville<br />

doré, Reinette à côtes, Bonnet carré. --- f Calvine : Cara;'//e (Maurienne) ;<br />

Canevile (Bons, Brenthonne). Grosseur considérable ;<br />

fruit à couteau.<br />

929. P. Court-pendu rouge. — Syn. Court-pendu sanguin. Courtpendu<br />

gris, Court-pendu musqué. Court-pendu plat. Court-pendu dur,<br />

Court-pendu Reinette, Court-pendu rose, Courte-queue, Reinette de Por-<br />

tugal, Reinette <strong>des</strong> Belges, Reinette de Hongrie, etc. = Corpendu (répan-<br />

du) ; Carpendu (Aime) ; Franrojô (Contamine-sur-Arve, Faucigny, Marcel-<br />

laz, Fillinges); Frorojô (Villy-le-Bouveret) ; f Franc-Roseau (répandu).<br />

Ce Pommier est très répandu, ainsi que le témoignent ses nombreux synonymes.<br />

P'ruit moyen se conservant très longtemps.<br />

930. P. Reinette grise. — Syn. Reine grise e.xtra, Reinette grise<br />

française. Reinette grise d'hiver, Reinette grise haute bonté, Reinette de<br />

cuir. Reinette de peau, Reinette de maro<strong>qui</strong>n (sa peau est rugueuse). Gros-<br />

seur moyenne ou au-<strong>des</strong>sus de la moyenne; fruit à couteau.<br />

FÉVRIER-MAI.<br />

931. P. Cusset. — Syn. Reinette Cusset. Grosseur moyenne ;<br />

couteau. Sa floraison tardive lui évite les gelées.<br />

fruit à<br />

932. Reinette franche. — Syn. Reinette., Reinette commune, Reinette<br />

blanche. Reinette franche rose. Reinette de Normandie. = Rannètâ et<br />

Rennetà, Renn'tà (très répandus) ; Rénn'tà (Annecy. Thônes). La Reinette<br />

franche est ori__ginaire de la Normandie. I-Zlle est la mère, la doyenne d'un<br />

nombre considérable de pommiers. La f Pomme Colatte, cultivée et très<br />

estimée dans la vallée d'Arve, n'est probablement qu'une variété de la Rei-<br />

nette franche.<br />

933. Pommier acerbe. P. acerba Mérat. — Syn. Pomme à cidre<br />

Suppl. à la Rc)\ scif.. inoS [Flore Constaniin et Gave! — 8


[o6<br />

POMM-POPU<br />

Pommiei' sauvage, Sauvageon . =: Crê\ni ou Crê^ëni (très répandu) ; Ci-ê-<br />

{nê et Crài^nê (cantons d'Evian et d'Abondance) ; Crêjeni (Sallanches,<br />

Magland) ; Cnvê^ni (Annecy, Thônes, Balme-de-Sillingy) ; Crwé^i (Leschaux)<br />

; Crwêjeni {La Clusaz) ; Crivê/nlé (Villard-sur-Doron) ; Crwé^nïé<br />

(Crest-Voland) ; Mdlô (Aime) ; jeune pommier sauvage: A/é// (Annemasse).<br />

— Le fruit s'appelle Crê\^on ou Crai^on (répandu); Crêjon (Sallanches,<br />

Magland) ; Crwê^oji (Annecy, Thônes, Balme-de-SilIingy, Crest-Voland) ;<br />

Crivé^on (Leschaux) ; Cnvêtj'on (Villard-sur-Doron) ; Crêion et Touche<br />

(Morzine); Crwêjon (La Clusaz).<br />

Nous avons en Savoie de nombreuses variétés de Pommes à cidre. Voici<br />

les plus connues : P. Ambrette, Ameret. Amer doux. Argile grise, Bar-<br />

barie, Bec-d'dne, Bédan, Blanc-mollet, Brantot, Camoise, Epice, Feuil-<br />

lard, Fré<strong>qui</strong>n, Gérard, Hauchecorne, Jaunet, Muscadet, Peau de vache,<br />

Rambour doux, Reine dès hâtives, Rouge Bruyère, Roquet blanc. Surette,<br />

etc., etc. — Nous devons mentionner ici une excellente Pomme à cidre,<br />

découverte le siècle dernier à la Côte-d'Hyot près Bonneville, la Pomme<br />

Mitron. Arbre très vigoureux, très fertile, fruit assez gros, rond, peau jaunâtre,<br />

chair blanche, douce, bien juteuse, maturité (pour le couteau) décem-<br />

bre-mars. Pomme de première qualité pour le cidre.<br />

La plupart de ces fruits sont plus connus sous le nom de Crépon, Cré-<br />

jon, etc., que sous le nom de Pomme. Ainsi l'on dit généralement le Cré-<br />

pon jaunet, le Crêion Mitron, etc. A rechercher leurs synonymes patois.<br />

Le Pommier a attaché son souvenir, chez nous, à l'une de nos fêtes les<br />

plus <strong>populaires</strong>, à la fête <strong>des</strong> brandons '. Les brandons ffdlie, fâiïon, fan-<br />

falie, escarlavè, escarlavé ^J sont ces feux de joie que les jeunes gens allument<br />

sur toutes nos collines, sur toutes nos montagnes, le premier diman-<br />

che de Carême, à la tombée de la nuit. Ces feux saluent le retour de la belle<br />

saison, le retour <strong>des</strong> fleurs et <strong>des</strong> fruits. On sait en effet que le Printemps<br />

ecclésiastique commence toujours le premier dimanche de Carême. Cette<br />

fête est particulièrement chère aux enfants. Sans s'attarder à admirer les<br />

fleurs que promet le Printemps, avec leur vue perçante, ils entrevoient déjà<br />

les arbres chargés de fruits et même les délicieux beignets que feront leurs<br />

mamans. Aussi, dans les refrains qu'ils chantent en dansant autour de<br />

leurs brandons, est-il ordinairement question de pommes ou de beignets.<br />

Dans la Haute-Savoie, ils souhaitent une abondante récolte de pommes :<br />

Esclarvè, bwenà fétà, \ Atan de pome cman de folle, ou bien : Utan de<br />

pome man de foDe, suivant les localités [Brandons, bonne fêle, | Autant<br />

de pommes que de feuilles]. Dans la Savoie, ils réclament avec menace <strong>des</strong><br />

Si ma mo'ère ne fa pa de bou-<br />

\<br />

|<br />

beignets à leurs mères : Fdlie, fâTicson,<br />

nïëte, I Jhe bëte le fôà à son cotillon [Brandons, petits brandons,<br />

mère ne fait pas <strong>des</strong> beignets, Je mets le feu à son cotillon].<br />

|<br />

Si<br />

ma<br />

934. Populage <strong>des</strong> marais. Caltha palustris L. — Vulg. Souci <strong>des</strong><br />

marais, Souci d'eau, Cocusseau, Bassin d'or (allusion à ses gran<strong>des</strong> fleurs<br />

à demi ouvertes et d'un beau jaune). = Cocàr et Cocdrdà (Chamonix) ;<br />

Cocarelà (Les Houches) : Marié (vallée de la Menoge); Maria (Manigod) ;<br />

Mérlè (Luilin, Bellcvaux) ; Boton d'où [Bouton d'or] (environs de Saint-<br />

1 . Pour tout ce <strong>qui</strong> concerne la l'èio lies Brandons (onomastique et roik-iore). on lira avec<br />

le plus vif intérêt l'important article paru récemment dans le liulletin du Glossaire <strong>des</strong> Pa-<br />

tois de la Suisse romande. 6* année, 1-2. [J. D. |<br />

2. Lou foliu [les feuilles^, dans les communes du canton de Genève voisines de la Savoie.


PORC-PREL 107<br />

Julien) ; 7 Gros Bouton d'or (environs d'Annemasse) ; f Boulon d'or (can-<br />

tons de Thorens et de Reignier) ; f Bouton d'or et Fleur de Pâques (Bren-<br />

thonne); Oulive (Saint-Paul). — Cette belle fleur croît abondamment dans<br />

les prés marécageux, aux premiers beaux jours de printemps. On peut con-<br />

fire ses boutons floraux dans le vinaigre, comme les câpres.<br />

935. Porcelle enracinée. Hypochœris radicata L. — Vulg. Herbe<br />

à l'épervier, Salade de porc. Ce dernier nom et celui de Porcelle lui viennent<br />

de ce que les cochons recherchent sa racine dans les prairies. — Dans<br />

les prés, aux bords <strong>des</strong> chemins.<br />

936. Potamot nageant. Potamogeton natans L. — Vulg. Epi d'eau.<br />

Langue de chioi (de la forme de ses feuilles). — Dans les eaux stagnantes.<br />

937. Potamot perfolié. P. perfoliatus L. — Vulg. Herbe aux cygnes<br />

(les cygnes de nos lacs en sont friands). = Fâvà (Nernier) ; Favô (ainsi<br />

nommé par les bateliers et les pêcheurs du lac Léman sur la rive franç'aise).<br />

Ces <strong>noms</strong> de Fdva et de Favô se donnent sur toute la côte française du lac<br />

Léman, non seulement au Potamot perfolié, mais encore au Potamot pec-<br />

tine, au Potamot à feuilles crispées, au Cornifle et au Volant d'eau. Le<br />

Potamot perfolié abonde dans le lac Léman, depuis Nernier jusqu'à Saint-<br />

Gingolph. Ses longues tiges feuillées sont redoutées <strong>des</strong> baigneurs.<br />

938. Potentille ansérine. Potentilla anserina L. — Syn. Potentille<br />

argentine; vulg. Ansérine argentine (ses feuilles sont soyeuses-argentées,<br />

surtout en <strong>des</strong>sous) ; Bec d'oie. Herbe aux oies (les oies la mangent avec<br />

plaisir), Plante spasmodique (en raison de son genre d'efficacité ; le thé<br />

d'Ansérine est un excellent remède contre les crampes d'estomac) ;<br />

pharm.<br />

Potentilla, Argentina, Anserina. — Croît dans les lieux humi<strong>des</strong>, dans le<br />

voisinage <strong>des</strong> maisons, aux bords <strong>des</strong> fossés.<br />

939. Potentille fraisier. P. fragaria D. C. — Vulg. Fraisier stérile<br />

(les fleurs et les feuilles de cette Potentille ressemblent beaucoup à celles<br />

du Fraisier, mais elles sont plus petites). — Pentes buissonneuses.<br />

940. Potentille rampante. P. reptans L. — Vulg. Quintefeuille^<br />

Herbe à cinq feuilles. Pipeau, Main de Mars, Patte de pigeon ; pharm<br />

(Juinquefolium, Pentaphyllum. — Le long <strong>des</strong> chemins, fossés, lieux hu-<br />

mi<strong>des</strong>.<br />

941. Potentille tormentille. P. tormentilla Sibt. — Vulg. Tormentille,<br />

Tormentille droite, Tormentille tubéreuse, Blodrot. — Très commune<br />

dans les bois.<br />

942. Pourpier cultivé. Portulaca oleracea L. — Vulg. Porcelane,<br />

Pourcelane, Pourcelainc. — Champs, jardins, décombres.<br />

Prêle. — Le genre Prêle se nomme vulgairement Queue de cheval,<br />

Queue de renard. .= Cawà (Douvaine, Ballaison) ; Cavà (environs d'An-<br />

necy) ; Cawà de çhevô (Mieussy) ; Cawà de çhà (Chapelle d'Abondance) ;<br />

Cawà de ra (La Forclaz) ; Cwà (Saint-Germain-sur-Talloires, Conflans) ;<br />

Prélà (vallée de Chamonix) ; Lâprélà (Messerj.).<br />

943. Prêle <strong>des</strong> champs. E<strong>qui</strong>setum arvense L. — Vulg. Queue de<br />

rat. — Càwà (Ballaison); Cwà (Grufl"y) ; Càpà<br />

(Thônes, Annecy, Trévi-<br />

gnin) ; Caw'à rà (environs de Saint-Julien) ; Dcàwà (Villy-le-Bouveret) ;<br />

Aprélà (Villy-le-Bouveret, Leschaux) : f Queue de renard (les Collets, sur<br />

Thorens). — Très répandue dans les champs caillouteux et légèrement<br />

humi<strong>des</strong>.<br />

La Prèle <strong>des</strong> champs est délersive, résolutive et caustique. Il est peu de<br />

<strong>plantes</strong> <strong>qui</strong> aient été autant employées que cette Prêle par le célèbre curé


io8<br />

PREL-PPIM<br />

Kneipp. 11 en recommande la tisane (une tasse par jour) contre la gra-<br />

velle, la pierre et en général contre toutes les affections <strong>des</strong> voies urinaires,<br />

et (une ou deux tasses par jour) contre les hémorragies et le flux de<br />

sang. A l'extérieur, il la conseille en lotions, maillots, compresses, cata-<br />

plasmes, bains de vapeur contre les plaies anciennes, toutes les espèces<br />

d'ulcères, même les cancéreux et jusqu'à la carrie <strong>des</strong> os. Enfin il en recommande<br />

les bains de vapeur contre tous les embarras <strong>des</strong> voies urinaires. A<br />

défaut de la Prèle <strong>des</strong> champs, on peut employer toutes les autres Prêles,<br />

surtout la suivante.<br />

944. Prêle d'hiver. E. hyemale L. — Vulg. Prêle <strong>des</strong> tourneurs<br />

(elle est employée à polir les bois et même les métaux). Herbe a écurer.<br />

Petite Chevaline. — Préla (vallée de la Menoge) ;<br />

Apréla (Villy-le-Bouveret,<br />

canton de Saint-Julien) ; Erba à stârd [herbe à écurer] (Crcst-Voland) ;<br />

Starëtà (Albertville); Stdrétên (Beaufori). — Celle Prêle est assez commune<br />

dans les taillis et graviers siliceux humi<strong>des</strong>. Les ménagères de la<br />

campagne s'en servent pour faire briller leurs ustensiles de cuisine. N'y a<br />

ran de »ûd, disent-elles, /;ë/ro/a' Ion sëlïô [il n'y a rien de mieux que cette<br />

plante pour nettoyer les seilles].<br />

945. Prêle d'ivoire. E. telmateya Ehrh. — Vulg. Grande Prêle,<br />

Prêle <strong>des</strong> fleuves. Queue de cheval, Chevaline. — C'est la plus belle de nos<br />

Prêles. Elle pousse dans les terrains marécageux et le long <strong>des</strong> cours d'eau.<br />

946. Prêle <strong>des</strong> marais. E. palustre L. — Vulg. Queue de cheval.<br />

— Cavà (Thônes) ; Prélà (répandu) ; Pan d'ànô [pain d'âne] (Aime). —<br />

Dans les marais et autres lieux humi<strong>des</strong>.<br />

947. Prénanthe pourprée. Prenanthes purpurea L. — Syn. Laitue<br />

pourprée, Laitue purpurine. — Plante assez commune dans les bois de<br />

nos basses montagnes. Elle est trop remarquable pour n'avoir pas de <strong>noms</strong><br />

<strong>populaires</strong>. Quels sont-ils ?<br />

948. Primevère auricule. Primula auricula L. — Vulg. Auricule,<br />

Auricule <strong>des</strong> Alpes, Oreille d'ours. — Or'èlië d'or (Crest-Voland) ; Olivà<br />

(La Clusaz). — Pharm. Auricula ursi. — Fentes <strong>des</strong> rochers <strong>des</strong> monta-<br />

gnes calcaires.<br />

949. Primevère élevée. P. elatior Jacq. — Vulg. Primevère <strong>des</strong> jar-<br />

dins, Primerole, Printanière, Coucou, Coqueluchon, Brayctle. Cette Primevère<br />

et la Primevère officinale se ressemblent beaucoup, au premier<br />

aspect. Aussi le public leur donne-t-il les mêmes <strong>noms</strong>. Voir ces <strong>noms</strong> au<br />

n' 952. Ces deux espèces se distinguent cependant facilement. Dans la Primevère<br />

élevée le limbe de la corolle est plan et les fleurs sont inodores ;<br />

dans la Primevère officinale le limbe de la corolle est concave et les fleurs<br />

sont odorantes. Laquelle de ces deux Primevères a-t-elle donné naissance<br />

aux Primevères de nos jardins? Probablement toutes les deux. (V. Vilmorin-Andfiiei;x<br />

: Les Fleurs de pleine terre.) — Bois humi<strong>des</strong>.<br />

950. Primevère farineuse. P. farinosa L. — Vulg. Œil de chat. —<br />

Ju de rata [œil de souris] (vallée de Chamonix). — Prairies humi<strong>des</strong> et tourbeuses<br />

<strong>des</strong> montagnes.<br />

951. Primevère à gran<strong>des</strong> fleurs. P. grandiflora Lam. — Syn. Primevère<br />

commune; vulg. Coucou, Fleur de coucou, Primerole, Olive. ~<br />

Prinm'vérà (Thônes) ; Prinmèvêrë (Monimin); Olivà (très répandu) ; Outivà<br />

(vallée de la Menoge, La Giettaz, Trévignin); Oulive (Samoëns, An-<br />

dilly, Chaumont, Savigny) ; Ploltà (Thônes) ; Pioultà (Balme-de-Sillingy) ;<br />

Piouiètà (Trévignin) ; Piultà (Aix-les-Bains, Gruffy) ; Piultà (Douvaine,


PRIM-PRUN 109<br />

Ballaison) ; Pïoutà de çhà [patte de chat] (Morzine) ; Cocuhe (Brenthonne) ;<br />

Cocwà (Messery, environs de Saint-Julien) ; Col'ébertè (Chapelie-d'Abon-<br />

dance) ; F/o»/;ë (Gicz, Doussard) ; F/Z/Jë (Ballaison); Cc7/ë/6'»t7 (Montricher) ;<br />

Fleudë Pdqe (Saint-Paul oij l'on donne également ce nom à l'espèce sui-<br />

vante). — Cette gracieuse messagère du printemps croît dans les bois et les<br />

lieux couverts. Il n'est pas rare de la voir fleurir dès le mois de février. Ses<br />

propriétés sont les mêmes que celles de la Primevère officinale.<br />

952. Primevère officinale. P. officinalis Jacq. — Vulg. Coucou, Cou-<br />

cou <strong>des</strong> prés, Fleur de coucou, Herbe de la paralysie (deux auteurs l'ont<br />

vantée contre la paralysie); pharm. Herba arlhritica (on applique la plante<br />

entière, en cataplasmes, sur les articulations affectées de la goutte ;<br />

Kneipp<br />

en recommande la tisane (une tasse par jour) aux personnes <strong>qui</strong> souf-<br />

frent <strong>des</strong> rhumatismes articulaires), Brayette, Fleur de Saint-Pierre et de<br />

Saint-Paul. = 7 Bonhomme (Sallanches) ;<br />

Boteiion (Montagny en Taren-<br />

taise) ; Carcannà (Giez) ; Colé-bêrtè (Chàtel, Abondance); Cocu (très ré-<br />

pandu); Çhantà-pol'è (Abondance, Là Roche^ Thônes, Taninges) ; De de<br />

Diu (vallée d'Abondance) ; Frbà de flVé (Montagny en Tarentaise) ; Fleu<br />

à bon Diu<br />

Man de Pdq'è (Thonon) ; Glinglin (Saint-Jean-de-Maurienne) ;<br />

(Abondance) ; Muscadin (Aime) ; Pan d' coucou (Marthod) ; Patà de çhà<br />

(Alex, Vieugy, Gruffy, Thorens, Evircs) ;<br />

Pàtà d'ône (Andilly, Chaumont,<br />

Savigny) ; Palaguc (Saint-Jean-de-Tholome) ; Palaguc (Mieussy) ; Patc<br />

(Villard-sur-Doron); P'/o/f (Sallenôves) ; Pipctc (Chambéry) ; Polë (Ugines) ;<br />

l'àmà (Châtillon-sur-Cluses) ; Pom'ctà (Chaumont, Andilly, Savigny); Pomade<br />

(Eloise) ; Pome de grène (Le Châtelard) ; Proudàmô et Preudàmô<br />

(Thônes) ; Qicriqi et Qiriqiqi (onomatopée imitant le chant du coq) (Thô-<br />

nes, Ugines) ; Qiriqiqi (Annecy, Rumilly); Rcolé, Rcolé et Rgolé (Mont-<br />

min) ; Sin-Jorj'è (Aime). — Cette plante est très répandue dans les prairies<br />

et le long <strong>des</strong> haies. C'est une de nos plus jolies fleurs printanières.<br />

953. Protococcus <strong>des</strong> neiges. Protococcus nivalis. — Vulg. Neige<br />

rouge. =^ Ne rojhe (Haute-Savoie) ; Nd 7-àd^e (Tarentaise, dans les hautes<br />

vallées). — Le Protococcus est une plante nivale dans toute la force du terme.<br />

C'est une algue microscopique (elle mesure un Soo*^ de millimètre), un<br />

végétal unicellulaire <strong>qui</strong> naît, vit et meurt sur les neiges <strong>des</strong> hautes monta-<br />

gnes ou <strong>des</strong> régions arctiques. C'est par myria<strong>des</strong> que ce singulier végétal<br />

se multiplie sur les neiges durcies qu'il colore, au fort de l'été, d'une belle<br />

teinte rouge ou rosée. Si on l'examine au microscope on voit qu'il s'y mêle<br />

une quantité assez considérable de substance terreuse dont il tire sa nour-<br />

riture. Aussi, ne le trouve-t-on qu'à la surface <strong>des</strong> névés et jamais sur la<br />

neige fraîche. Il n'est pas rare de voir, dans ces champs de Neige rouge,<br />

s'ébattre joyeusement et en grand nombre un insecte gros comme un grain<br />

de poudre à canon. C'est la Podure <strong>des</strong> neiges, l'odura niralis. Pendant<br />

longtemps on s'était demandé de quoi pouvait vivre cet insecte. On sait<br />

maintenant qu'il est herbivore et qu'il se nourrit de l'algue en question.<br />

Prunier. — Le genre Prunier, à l'exclusion du Prunier épineux,<br />

porte les <strong>noms</strong> patois suivants : Pronmi (très répandu); Promi (vallée de<br />

Thônes, Annecy, (}ruffy, Balme-de-Sillingy, Trévignin); Premi (Ballaison,<br />

Sallanches, .vallée du Giffre) ; Premè (cantons d'Kvian et d'Abondance);<br />

Pronmié (Marthod, Villard-sur-Doron); Promié (Montagny en Tarentaise);<br />

Premié (Moùtiers) ; Premier (Sainl-Jean-de-Mauricnne) ; Prend (Saint-<br />

Michel-de-Maurienne) ; Pronnié (Queige). — Le fruit se nomme : Pronmà


iio PRUNIER<br />

(très répandu) ; Prëiuâ, Preumà et Priimà (Maurienne) ; Pronnà (Crest-<br />

Voland, Queige).<br />

Prunier domestique. Prunus domestica L. i (Pruneau ; fruits<br />

oblongs). — Ce Prunier a fourni un grand nombre de variétés. Celles que<br />

l'on cultive principalement en Savoie sont :<br />

954. P. d'Agen. — Syn. P. d'Enté, P. Datte, Datte violette, Robe de<br />

sergent. Chair se détachant du noyau ; le meilleur fruit pour pruneaux.<br />

955. P. Dame Aubert. — Syn. Dame Aubert jaune, Grosse luisante.<br />

Grosse Prune, couleur jaune pâle, plus belle que bonne; chair ne se déta-<br />

bonne pour compote. Très répandue en Savoie.<br />

chant pas du noyau ;<br />

956. P. de Coé. — Syn. Goutte d'or. Fruit gros ou très gros, une de<br />

nos meilleures Prunes tardives ;<br />

la chair se détache du noyau.<br />

957. P. jaune hâtive. — Syn. P. de Catalogne, f Prune roussette. ==<br />

Pronmà rossëta. Variété recommandable par sa précocité; la chair se déta-<br />

che du noyau.<br />

958. P. Perdrigon blanc. — Syn. P. Perdrigonne. Fruit d'un parfum<br />

particulier.<br />

959. Pruneau de Passy (près Sallanches). — Arbre très fertile; fruit<br />

moyen, violet, excellent pour pruneaux ;<br />

la chair se détache du noyau.<br />

960. P. pyramida'. P. pyramidalis D. C. — Vulg. Pruneautier (dans<br />

les environs de Genève et de Saint-Julien). Ses fruits sont deux fois plus<br />

longs que larges, de couleur violette, couverts d'une poussière glauque et<br />

très bons pour pruneaux; la chair se détache du noyau. Voir Flore fran-<br />

çaise, par DE Lamabck et de Candolle, t. IV, p. 485. Ce Prunier est sans<br />

aucun doute celui qu'on appelle P. de Saint-Julien dans le canton de<br />

Saint-Julien et dans les environs de Genève. Le Prunier de Saint-Julien,<br />

<strong>qui</strong> est vigoureux, élancé, est très estimé comme porte-grelïe.<br />

961. P. Quetsche commune. — Syn. Quetsche d'Allemagne, Quetsche<br />

de Met\, Fellenberg. La chair se détache du noyau ;<br />

lité pour pruneaux.<br />

fruit de première qua-<br />

962. Prunier enté ou Prunier greffé. P. insititia L. — Syn. (pour<br />

certains botanistes) P. sauvage, Prunier Sainte-Catherine, Pruneautier.<br />

(Prune ; fruit globuleux). Ce Prunier a produit un grand nombre de va-<br />

riétés. En voici les plus répandues :<br />

963. P. Damas noir. — Syn. P. Damas noir tardif. = Pronmà Da-<br />

mcl'c (Bonneviile et les environs) ; Pronmà de pwêr [prune de cochon] (çà<br />

et là dans la vallée de l'Arve et même aux environs de Bonneviile, où il est<br />

synonyme de l'rontjià Damèt'é : Pronmà de pwàr (Thônes) ; Pronmà San-<br />

Mëçhi [I-'rune Saint-Michel ou Prune de la Saint-Michel (29 septembre),<br />

c'est-à-dire Prune tardive] (répandu) ; Pronmà San-Mçhire (Annecy et les<br />

environs); Pronmà San-Mestïc (Faverges). Si cette variété porte le nom de<br />

Prune de cochon, c'est qu'elle est le plus souvent plantée autour <strong>des</strong> fermes<br />

et que l'on y abandonne ses fruits aux cochons. Ce Prunier est vigoureux<br />

et forme un excellent porte-greflFe.<br />

964. P. Mirabelle (grosse). — Syn. Mirabelle double. Double Mira-<br />

belle, Drap d'or. = Mirabcla (répandu). F"ruit d'un goût très agréable.<br />

965. P. Mirabelle (petite). -- Syn. Mirabelle de Met^. ~ Mirabëlà<br />

(répandu). La meilleure <strong>des</strong> Prunes pour conhtures.<br />

966. P. Mirobolan ordinaire. — Syn. P. Mirobolan, Prune-cerise.<br />

I . Vulg.<br />

Prunier de Damas, d'après certains auteurs.


PRUN-PYRO 1<br />

Fruit ayant la forme d'une grosse cerise; chair ne se détachant pas du<br />

noyau.<br />

967. P. Reine-Claude dorée. — Syn. Reine-Claude ordinaire, Reine-<br />

Claude Dauphine, Grosse Reine-Claude, Abricot vert, Verte et Bonne. =<br />

Rannà-Lïôdà (très répandu). C'est incontestablement la meilleure <strong>des</strong><br />

Prunes.<br />

968. P. Reine-Claude verte. — Très recherchée pour confitures.<br />

969. Prunier épineux. P. spinosa L. — Syn. Prunier sauvage. P.<br />

sylvestris Tourn. ; vulg. Prunellier, l'elossier. Epine noire, Buisson noir.<br />

— f Belossicr (La Clusaz, Crest-Voland) ; f Dclossier (canton d'Annemasse);<br />

Belossi {assez répandu) ; Bclossi (canton de Saint-Julien) ; Bélochi<br />

(vallée d'Abondance) (ces <strong>noms</strong> viennent, dit-on_, de Belost, nom celtique t<br />

qu'on donne encore maintenant au Prunier épineux en Bretagne et dans<br />

le pays de Galles) ; Èpna ncrc (très répandu) ; Blosni (Annecy, Thônes) ;<br />

fi/osHi/ (Trévignin) ; fîc/o/e (Balme-deSillingy) ; Palofréhir (Montricher).<br />

— Les fruits portent les <strong>noms</strong> de Prunelles ou Senelles. En patois on les<br />

appelle : Belossc (répandu) ; Bêlasse (Douvaine, Ballaison) ; Bëlosse (Al-<br />

bertville, Crest-Voland, Albens, vallée de Boëge, canton de Saint-Julien) ;<br />

Béloche (vallée d'Abondance) ; Blosse (Montricher) ; Béloc'he (Samoëns,<br />

Sixt) ; Bëlochc (Moùtiers, Aime) ; Bëlàfè (Leschaux) ; Bëlofà (Gruffy) ;<br />

Belàtd (La Clusaz); B/o/a (Thônes, Trévignin) ; Palofrà (Montricher);<br />

Pronnià San-Mçhire ou Çhanfçhire (Annecy-Sevrier).<br />

On peut greffer sur le Prunellier <strong>des</strong> Pruniers, <strong>des</strong> Abricotiers, <strong>des</strong> Pê-<br />

chers <strong>qui</strong> restent à l'état nain. Les prunelles séchées au four et infusées<br />

dans du vin rouge donnent un excellent vin astringent. — Très commun<br />

dans les haies et les buissons.<br />

Psalliote. — V. Champignons.<br />

Ptéride. — V. Fougères.<br />

970. Pulmonaire officinale. Pulmonaria officinalis L. — Vulg. Pulmonaire,<br />

Herbe aux poumons, Herbe au lait, Herbe de Notre-Dame,<br />

Herbe en cœur, Sauge de Jérusalem, Sauge de Bethléem, Coucou bleu. =<br />

Pormenêre [de pormon, poumon] (environs d'Kvian) ; Pormcnérà (répan-<br />

du). Les feuilles de la Pulmonaire portent <strong>des</strong> taches <strong>qui</strong> rappellent celles<br />

d'un poumon malade. On a cru voir dans cette signature l'indication de<br />

l'usage que l'on pouvait en faire contre les maladies de poitrine. A l'état<br />

frais, elle fest employée en tisane (feuilles, 5o grammes par litre d'eau) dans<br />

le catarrhe pulmonaire, la phtisie, etc. Très populaire. — Dans les haies<br />

et les lieux couverts.<br />

971. Pyrole à feuilles ron<strong>des</strong>. Pyrola rotundifolia L. (de ses feuil-<br />

les assez semblables à celles du Poirier, Pyrus). — Vulg. Verdure d' hiver<br />

(ses feuilles persistent en hiver). = f Pirole et Prié nin dé bwc [Poirier<br />

nain <strong>des</strong> bois] (Beaufort). La Pyrole est regardée comme astringente et vul-<br />

néraire. Elle convient donc au traitement <strong>des</strong> plaies, aux pertes de sang,<br />

aux hémorragies. On l'emploie en infusion (3o à 6o gram. par litre d'eau).<br />

Elle entre dans le mélange qu'on appelle vulnéraire suisse. — Vient dans<br />

les bois couverts et humi<strong>des</strong>.<br />

I. Les termes dialectaux Beloce et Belocier sont relevés dans le <strong>Dictionnaire</strong> Général<br />

(FI.D.T.), avec la mention d'origine inconnue. |J. D.]<br />

1<br />

1


RADI-RAPE<br />

972. Radis cultivé. Raphanus sativus L. — Syn. Raifort cultivé.<br />

Il en existe trois variétés principales : le Gros Radis, vulg. Gros Raifort<br />

noir, que l'on cultive en grand comme plante fourragère ;<br />

le Radis propre-<br />

ment dit (nombreuses variétés) cultivé pour la table, et le Radis noir, vulg.<br />

Raifort <strong>des</strong> Parisiens, ce dernier à chair très piquante.<br />

On ne cultive guère en Savoie que le Radis (prononcez radi) proprement<br />

dit, vulg. Petite Rave, Tendrette. — Ravon'è (Yhàn^s, Annecy, Albens) ;<br />

Ravën'é (Leschaux); Rareté (Beaufort) ; f Raponnet. — Cultivé dans tous<br />

les jardins potagers.<br />

973. Radis sauvage. R. raphanistrum L. — Syn. Radis ravenelle,<br />

Ravenelle <strong>des</strong> champs. Raifort sauvage; vulg. Ravenelle, Ravenelle<br />

blanche, Ravanelle, Ravonaille, Renavelle. — f Ravonnet (répandu) ; Rd-<br />

wen'é (vallée de la Menoge) ; Rawen'é blan (Lullin, Bellevaux); Barô rose et<br />

Stieu-ravà sova^de (Beaufort) ; Ravènëlà (répandu) ; Ravnëlà (Annecy,<br />

Crest-Voland) ; Ravnlà (Gruffy) ; Ravnàlà<br />

(Les Clefs); Ramnàlà (Balme-<br />

de-Sillingy) ; Ramnalie {D\ngy-Pavme\an, Saint-Jorioz) ; Senti blan (envi-<br />

rons de Bonneville); Jwë d'agacé [œil de piej (.Marcellaz) ;<br />

Barrô (La Clu-<br />

saz) ; f Sanves (ce dernier nom se donnent généralement à toutes les Cru-<br />

cifères <strong>qui</strong> infestent les moissons, telles que la Roquette <strong>des</strong> champs, le<br />

Rapistre rugueux, la Moutarde <strong>des</strong> champs). M. E. Perrier de la Bâthie<br />

nous apprend que ces diverses Crucifères portent le nom de Bcrôâ dans la<br />

vallée de Beaufort. — La Ravenelle <strong>des</strong> champs croît dans les moissons et<br />

autres cultures. C'est une fort mauvaise plante. Ses graines, mélangées au<br />

froment, peuvent même déterminer la maladie qu'on nomme Raphania ou<br />

Raphanis, laquelle consiste dans <strong>des</strong> contractions <strong>des</strong> articulations, <strong>des</strong><br />

douleurs violentes, périodiques et <strong>des</strong> convulsions.<br />

974. Raiponce en épi. Phytheuma spicatum L. — Raponcule, Rave<br />

sauvage (sa racine est charnue, pivotante). = Mrc^ûlà (vallée de la<br />

Menoge); Mariera (canton de Saint-Julien) ;<br />

Bourré (vallée de Chamonix) ;<br />

Teujhë (Lullin, Bellevaux) ; Boçhê (Chambéry) ; Bostë (Beaufort) ; Cu-nè<br />

(Mieussy, allusion à la tache noire <strong>qui</strong> se trouve généralement au centre<br />

<strong>des</strong> feuilles); pharm. Rapunculus spicatus. — La racine de cette Raiponce<br />

se mange en salade comme celle de la Campanule raiponce. Dans certaines<br />

localités, on en mange les feuilles soit en potage, soit en guise d'épinard.<br />

C'est le légume <strong>des</strong> plus pauvres habitants de la campagne. De là ce dicton :<br />

/i va c mrë^ùlè [il cueille la Raiponce], c'est-à-dire il est complètement<br />

ruiné. — Dans les lieux ombragés et humi<strong>des</strong>.<br />

975. Raiponce à feuilles de Bétoine. Ph. betonicifolium Vill. —<br />

Bourë (Chamonix). — Dans les prairies <strong>des</strong> hautes montagnes granitiques.<br />

976. Rapette couchée. Asperugo procumbens L. — Vulg. Porte-<br />

feuille (le calice est accrescent et forme, à la maturité, deux valves appli-


RAPI-RENO ii3<br />

quées l'une contre l'autre comme un portefeuille fermé). — Dans les<br />

décombres et les endroits graveleux.<br />

977. Rapistre rugueux. Rapistrum rigosum AU. — Ce Rapistre est<br />

une de ces Crucifères <strong>qui</strong> infestent les moissons et portent le nom de<br />

f Sauves (fém. pi.). Dans le canton de Bonneville, on la confond fréquemment<br />

avec la Moutarde <strong>des</strong> champs et on lui donne en conséquence le nom<br />

de Senu. — Le Rapistre offre cette particularité qu'il se tient toujours aux<br />

bord <strong>des</strong> moissons et ne pénètre pas dans leur intérieur, comme le fait la<br />

Moutarde <strong>des</strong> champs.<br />

978. Renoncule acre. Ranunculus acris L. — Vulg. Jauneau, Patte<br />

de Loup, Herbe à la tache., Bassinet, Grenouillette (ce dernier nom se<br />

donne à plusieurs espèces de Renoncules, surtout à celles <strong>qui</strong> ont le même<br />

habitat que les Grenouilles). = Pissênliê [Pissenlit] (Thônes) ; Pissanl'iê<br />

(Massongy) ; Pesseiic (St-Paul) ; Pichenlié (Annecy, Thônes); Pchêlïc<br />

(Alby, Albens, Balme-de-Sillingy, Trévignin) ; j Pissenlit (Les Collets sur<br />

Thorens) ;<br />

B'ébà et Bèbë (vallée de Beaufort); Covà-bà et Cài'à-bu (Balme-de-<br />

Sillingy) ; Boton d'ôr (répandu). C'est à tort que, dans le français local, on<br />

donne parfois le nom de Pissenlit à cette Renoncule. V. le mot Pissenlit.<br />

— Croît dans les prés, les champs et les bois. Elle est cultivée à fleurs dou-<br />

bles sous le nom de Bouton d'or.<br />

979. Renoncule alpestre. R. alpestiis L. = f Boulon d'argent<br />

(pâtres <strong>des</strong> Alpes). — Rocailles humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

980. Renoncule aquatique. R. aquatilis L. — Vulg. Grenouillette.<br />

— Dans les fossés et les eaux tran<strong>qui</strong>lles.<br />

981. Renoncule d'Asie. R. asiaticus L. — Syn. Renoncule <strong>des</strong><br />

jardins, Renoncule d'Orient, Renoncule de Perse, Renoncule <strong>des</strong><br />

fleuristes. — Vulg. Rouma. Cette belle espèce a formé un très grand nom-<br />

bre de variétés à fleurs doubles et semi-doubles. Cultivées en plates-ban<strong>des</strong><br />

ou en corbeilles, elles produisent un effet superbe.<br />

982. Renoncule bulbeuse, R. bulbosus L. — Vulg. Rave de saint<br />

Antoine, Pied de coq. Pied de corbin, Grenouillette. = f Pissenlit (Les<br />

Collets sur Thorens). — Dans les prairies, les champs, bords <strong>des</strong> chemins,<br />

partout.<br />

983. Renoncule <strong>des</strong> champs. R. arvensis L. — B'cb'c et B'ébà (vallée<br />

de Beaufort). — Très commune dans les moissons.<br />

984. Renoncule à feuilles d'Aconit. R. aconitifolius L. - Vulg.<br />

Pied de corneille. = Çhei'rélë {Tàninges); Stevrélà (La Giettaz) ; Maria<br />

(Manigod) ; Maria blanste (vallée de Beaufort) ; Boton d'ar^dèn (Crest-<br />

Voland) ; Fléri (vallée d'Abondance). — Bords <strong>des</strong> ruisseaux et prairies<br />

humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> montagnes. Cultivée à fleurs doubles, elle prend le nom de<br />

Bouton d'argent.<br />

985. Renoncule à feuilles de platane. R. platanifolius L. — Vulg.<br />

Pied de corneille, comme la précédente. ==:: Fleurie (Mieussy) ; Mérlà<br />

blanste (vallée de Beaufort). — Dans les bois <strong>des</strong> montagnes.<br />

986. Renoncule flammette. R. flammula L. — Vulg. Petite Flamme,<br />

Petite f)ouve. — Dans les prés marécageux.<br />

987. Renoncule <strong>des</strong> glaciers. R. glacialis L. — Vulg. Carallinc,<br />

Coralline.= Carlinà (vallée de Beaufort, Crcst-Voland, Megève,Chamonix,<br />

Morzine) ; f Carline (nom répandu dans les hautes vallées de nos deux dé-<br />

partements). La Carline à fleurs rouges est appelée Carline rouge et celles<br />

à fleurs blanches, Carline femelle. Cette plante est considérée comme su-


114 RENO-RENO<br />

dorifiquc et employée comme telle par les habitants de nos hautes vallées.<br />

Il ne faut cependant pas oublier que la Carline est dangereuse, comme plu-<br />

sieurs autres Renoncules. — Dans les éboulis <strong>des</strong> hautes montagnes, auprès<br />

<strong>des</strong> neiges fondantes.<br />

988. Renoncule langue. R.linguaL. ~Vu\q. Grande Douve. — h^n^<br />

les étangs, les fossés.<br />

989. Renoncule <strong>des</strong> montagnes. R. montanus D. C. = f Bouton<br />

d'or (pâtres <strong>des</strong> Alpes) ; Dëbc et B'cba (vallée de licauforl). — Pâturages <strong>des</strong><br />

hautes montagnes.<br />

990. Renoncule rampante. R. repens L. — Vulg. Bassinet, Bassin<br />

d'or, Pied de coq, Pied-col et plus généralement Pied de poule. C'est de ce<br />

dernier nom que viennent presque tous les <strong>noms</strong> patois de cette plante :<br />

Piapol [Pi-à-pol] (Maurienne) ; Piapeu [Pi-à-peu] (St-Paul, bas Chablais,<br />

vallée de Boëge, vallée moyenne d'Arve, environs d'Annecy, Albertville) ;<br />

Piapê [Pi-à-pc] (canton d'Kvian et d'Abondance) ; Piapô [Pi-à-pô] (vallée de<br />

Chamonix) : Piapaii (Trévignin) ; Piapo [Pi-à-pô] (Thônes, Annecy,<br />

Lcschaux, Gruiïy) ;<br />

Piapor (répandu en Tarentaise où l'on donne ce nom,<br />

d'après M. Perrier de la Bâthie, à toutes les Renoncules à fleurs jaunes,<br />

mais plus spécialement à la R. rampante); Bëbë cl Bëbà (vallée de Beaufort<br />

où ces <strong>noms</strong> se donnent généralement à toutes les Renoncules à fleurs<br />

jaunes); Tiregolà (Les Clefs). — Dans les terrains cultivés, dans les vignes,<br />

dans les prés, mais toujours dans le bon terrain. De là le dicton : Du tarin<br />

à piapeu on n'en a jamè preu, c'est-à-dire : On n'a jamais trop du terrain<br />

où croît le Picd-de-poule, c'est dans le même sens qu'à Saint-Paul on dit :<br />

Tcrà à piapeu na pa qc veu.<br />

991. Renoncule scélérate. R. sceleratus L. — Vulg. Renoncule <strong>des</strong><br />

marais, Grenouillette d'eau, Grenouilletle <strong>des</strong> prés, Bassinet <strong>des</strong> prés,<br />

Mort aux vaches. Plante vénéneuse. — Dans les marais et les fossés.<br />

992. Renoncule thora. R. thora L. — Syn. Renoncule vénéneuse.<br />

— t Oreille de chat (Bauges). C'est la plus vénéneuse de toutes les Renoncules.<br />

Les Gaulois, dit-on, en empoisonnaient le fer de leurs flèches. — Dans<br />

les pelouses rocailleuses <strong>des</strong> hautes montagnes calcaires.<br />

993. Renouée bistorte. Polygonum bistorta L. — Vulg. Bistorte,<br />

Serpentère ou Serpentaire, Couleuvrine (doit ces trois <strong>noms</strong> à la forme de<br />

sa racine <strong>qui</strong> est contournée deux ou trois fois sur elle-même), Feuillette;<br />

rojhe [Jambes rouges,<br />

pharm. Bistorta. = Lanpa (La Giettaz) ; Çhanbe<br />

ses épis sont de couleur pourpre] (Luilin, Bellevaux). Le rhizome de la<br />

Bistorte est un excellent astringent. — Dans les prés humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> montagnes.<br />

994. Renouée <strong>des</strong> buissons. P. dumctorum L. — Vulg. Grande<br />

Vrillée, Grande Vrillée bâtarde. — Riolà bdtarda (répandu). — Dans les<br />

haies et les buissons.<br />

995. Renouée liseron. P. convolvulus L. — Vulg. Fau.x Liseron,<br />

Liseron noir. Vrillée bâtarde. - Riola bâtarda (comme la précédente).<br />

— Champs cultivés, vignes.<br />

996. Renouée <strong>des</strong> petits oiseaux. P. aviculare. — Vulg. Renouée,<br />

Traînasse (ses nombreux rameaux sont étalés sur terre). Centinode ou<br />

Herbe à cent nœuds (ses tiges présentent de nombreuses articulations ou<br />

nœuds), Aviculaire (elle est très recherchée <strong>des</strong> petits oiseaux), Herbe de<br />

pourceaux (tapisse les cours où l'on fait parquer les cochons) ; Achée,<br />

Herniole, Trame, Sanguinaire (les anciens l'employaient dans le crachement<br />

de sang), Herbe <strong>des</strong> saints Innocents; pharm. Polygonum, Centi-


RENO-RHAP ii5<br />

nodia. =z Trènnasse (Les Clefs, Annecy, Crest-Voland) ; Trênassë {Annecy,<br />

Trévignin) ; Trênelivà (Saint-Jorioz) ; Trénêtà (Aime) ; f Mille nœuds et<br />

f Herbe à cochons (Thônes) ; Érbà d'pwar (Thônes) ; Érbà d'pivê (Gruffy,<br />

Messery) ; Érbà cfe/7;i't'r (Saint-Jean-de-Maurienne) ; Erbà de caïon etÇheuçlii<br />

(Montricher). — Cette plante se trouve partout, dans les champs, aux bords<br />

<strong>des</strong> chemins, dans les cours, dans les rues <strong>des</strong> villages et jusque dans les<br />

places peu fréquentées <strong>des</strong> villes oij elle pousse entre les pavés. — On fait,<br />

avec la plante entière, une tisane <strong>qui</strong> est très efficace contre la diarrhée et les<br />

affections calculeuses.<br />

997. Renouée d'Orient. P. orientale L. — Syn. Persicaire du<br />

Levant, Persicaire d'Orient, Renouée du Levant ; vulg. Grande Persicaire,<br />

Bâton de Saint-Jean, Cordon de cardinal, Monte au ciel. —<br />

Cultivée pour l'ornementation <strong>des</strong> parcs et <strong>des</strong> grands jardins.<br />

998. Renouée persicaire. P. persicaria L. — Syn. Persicaire douce;<br />

vulg. Pied rouf^e^ P^cr à cheval (doit ce nom à la forme de la tache noirâtre<br />

qu'on remarque au milieu de ses feuilles), Pélingre, Herbe rousse ; pharm.<br />

Persicaria mitis. — Dans les fossés et les champs humi<strong>des</strong>.<br />

999. Renouée poivre d'eau. P. hydropiper L. — Syn. Persicaire<br />

acre, Persicaire brûlante. Vulg. Poivre d'eau, Poivrelte (sa graine peut<br />

remplacer le Poivre), Piment aquatique. Curage^ Herbe de Sùint-Innocent;<br />

pharm. Hydropiper, Persicaria urens. — Dans les fossés, aux bords <strong>des</strong><br />

eaux.<br />

1000. Renouée sarrasin. P. fagopyrum L. — Vulg. Sarrasin, Blé<br />

sarrasin. Blé noir. Blé de Barbarie, Bucail, Carabin. — Sarasin (Annecy,<br />

Thônes, Crest-Voland) ; Sarad^yin (Tarentaise) ; Sarajhin (vallées de la<br />

Menoge et d'Arve, Saint- Paul) ; Sérajhin (Onnion, Mégevette, vallée d'Abondance)<br />

; Sarrajhin (Douvaine, Ballaison); Saradin (Saint-Jean-de-Mau-<br />

rienne) ; Blà nà [blé noir] (canton de Saint-Julien); Trcqià (Balrne-de-<br />

Sillingy, Gruffy) ; Roguè (Albertville, Beaufort, Aime). — Cette Renouée<br />

fut apportée par les Maures en Espagne, d'où elle s'est répandue dans toute<br />

l'Europe. Le nom de Blé qu'on lui a donné dit assez l'usage que l'on en<br />

fait. On la sème généralement après le Seigle, en récolte dérobée. Elle réus-<br />

sit dans les plus mauvais terrains ; malheureusement elle épuise le sol.<br />

La Caille chanteuse, Corturnix dactylisonans, Cdlïà, Caïà, est friande<br />

du Blé sarrasin, qu'elle mange tout en chantant au laboureur son refrain<br />

habituel :


ii6 RHIN-RHUB<br />

riosum Lam. — Vulg. Rhapoiitique ou Rhapontic. faux Artichaut. —<br />

Croît dans les rocailles herbeuses <strong>des</strong> hautes montagnes granitiques. Cette<br />

plante est remarquable par son port et par la grandeur de ses capitules.<br />

Aussi Fa-t-on introduite dans la culture. Elle produit un très bel effet dans<br />

les gran<strong>des</strong> rocailles Elle doit avoir <strong>des</strong> <strong>noms</strong> patois dans les hautes vallées<br />

de la Savoie. Quels sont-ils.^<br />

1005. Rhinanthe majeure. Rhinanthus major Ehrh. Syn. Rhinanthe<br />

Crête-de-coq. Cette espèce comprend deux variétés <strong>qui</strong>. pour certains<br />

auteurs, forment deux espèces : la Rhinanthe glabre, Rhinanthus<br />

glabra Lam. et la Rhinanthe velue, Rhinanthus hirsuta Lam. Le<br />

public ne voit dans ces deux espèces ou variétés qu'une seule espèce qu'il<br />

appelle: Crête-de-coq, Cociste, Cocrète, Tarlaret et Tartarie (en Dauphiné<br />

et dans le centre de la France). Elle tire ces deux derniers <strong>noms</strong> du latin<br />

tartarea, plante infernale. = Tartarïà (Leschaux, Crest-Voland); Tartari/à<br />

(Tarentaise); T'£7r/t7r/^e (Beaufort); Tartarige et Tartahige {k\me) ; Tar-<br />

tarisà (Les Clefs, F"errières) ; Tarléria (Contamine-sur-Arve, Bonneville,<br />

vallée de Chamonix): T'ar/t-r/a (La Clusaz, Samoëns) ; Tatcrià (vallée de<br />

la Menoge) ; Tartàinvà (Saint-Paul): Tartari ei Tartéri (Aussois, Moniricher)<br />

; Tarléria et Carcai'àlà (Gruffy) ; Tartavi et Tartavia (Chambéry,<br />

Verel-Pragondran); Tarcwalà (Sévrier, Balme-de-Sillingy) : Carcavàlà<br />

(Thônes) ; Carc/'a/ë (Douvaine, Ballaison); Carcvale (Bons, Saint-Didier,<br />

Brenthonne) ; Ca/ri'ë/a (Saint-Julien, Cranves, Lucinges, Bonne) ; Carcwélà<br />

(Habère-Poche); Çëro-a/a (Luilin, Bellevaux); Ca?T/c7 (Annecy) ; Sarlalià<br />

(Trévignin); Snàlïà [sonnaille, clochette] (herbe <strong>qui</strong> « snalïe » [sonnaille]<br />

lorsqu'elle est sèche) (Abondance); Érbà à ^l'o/c' [ herbe<br />

au coq] (Chamonix).<br />

— Prés secs de la plaine et <strong>des</strong> montagnes.<br />

1006. Rhinante mineure. Rh. minor Ehrh. —Tous les <strong>noms</strong> vulgaires<br />

français et patois donnés à l'espèce précédente s'appliquent également à cette<br />

plante. — Prés humi<strong>des</strong> de la plaine et <strong>des</strong> montagnes.<br />

Toutes les Rhinanthes sont de très mauvaises herbes. Elles épuisent, elles<br />

brûlent, disent les cultivateurs, les graminées sur les racines <strong>des</strong>quelles<br />

elles sont parasites dans leur jeune âge. C'est en fumant les prairies et en<br />

fauchant les foins avant la maturité que l'on détruit ces <strong>plantes</strong>.<br />

1007.|Rhodiole à odeur de rose. Rhodiola rosea L. — Vulg. 5clium<br />

<strong>des</strong> Alpes. — Rochers et débris de rochers <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

1008. Rhubarbe ondulée. Rheum ondulatum L. — Vulg. Rhubarbe<br />

de Moscovie, Rh. de Sibérie. = Rubdrbà (répandu). — Cultivée dans les<br />

jardins. Elle possède toutes les propriétés de l'espèce suivante.<br />

1009. Rhubarbe palmée. Rh. palmatum L. ~ Syn. Rhubarbe of-<br />

ficinale. — Vulg. Rhubarbe de Chine. — Rubdrbà (répandu). — Cultivée<br />

dans les jardins plutôt comme plante ornementale (ses feuilles sont très<br />

amples) que comme plante médicinale. La Rhubarbe (racine) qu'emploie la<br />

médecine nous vient, par la voie du commerce, de la Chine et d'ailleurs.<br />

C'est un remède précieux contre la paresse <strong>des</strong> intestins et contre les lan-<br />

gueurs d'estomac.<br />

1010. Rhubarbe rhapontic ou rhapontique. Rh. rhaponticum L.<br />

— Vulg. Rhubarbe pontigue, Rhubarbe anglaise. Rhubarbe <strong>des</strong> moines,<br />

Rhubarbe <strong>des</strong> capucins, Rhubarbe de France. = Rubdrbà (répandu). —<br />

Cultivée dans les jardins. On en mange les pétioles comme les car<strong>des</strong> et les<br />

feuilles comme les épinards. La racine de cette Rhubarbe est légèrement<br />

purgative. On lui substitue quelquefois celle du Rumex <strong>des</strong> Alpes.


RHIIR-RONC 117<br />

1011. Rhubarbe Groseille. Rh. Ribes L. — Syn. Ribes <strong>des</strong> Arabes,<br />

Ribes Arabum Bauh. = Rubârbà (répandu). — Elle contient un suc acide,<br />

agréable. On a comparé son goût à celui du fruit de notre Groseillier. Culti-<br />

vée dans les jardins pour ses belles formes et pour ses qualités alimentaires.<br />

1012. Ricin commun. Ricinus communis L. — Vulg. Palma Christi.<br />

Cultivé dans les jardins comme plante d'ornement.<br />

1013. Robinier faux-acacia. Robinia pseudo-acacia L. — Vulg.<br />

Acacia. = Agacia (vallée d'Abondance). C'est un très bel arbre originaire<br />

de l'Amérique septentrionale et répandu maintenant dans les bosquets, le<br />

long <strong>des</strong> routes, etc.<br />

1014. Robinier à gran<strong>des</strong> fleurs. R. grandiflora March. — Syn.<br />

Caragana à gran<strong>des</strong> fleurs. — Vulg. Acacia du Grand-Seigneur. Bel<br />

arbre cultivé dans les parcs oij il se fait remarquer par ses gran<strong>des</strong> gousses<br />

plates et noirâtres.<br />

1015. Romarin oflicinal. Rosmarinus officinalis. - Vulg. Romarin,<br />

Herbe aux couronnes (ainsi nommé parce qu'on l'entrelaçait dans les couronnes<br />

avec le Myrte et le Launev). Ensensier. —Le fê\ë {knnQcy) ;<br />

Ervê^ë et Ervèjhè (Balme-de-Sillingy) ; Erwcjhè (Leschaux) ; Erwè^e<br />

(Villy-le-Bouveret) ; Meuron (arbrisseau et fruit) (Les Mouches). Ces <strong>noms</strong><br />

patois s'appliquent à peu près à toutes les espèces de Ronces, mais tout<br />

spécialement à la Ronce arbrisseau <strong>qui</strong> est la plus commune et la plus<br />

connue. — Cet arbrisseau est très co.mmun dans les haies, les bois, les<br />

buissons, etc. Ses fruits se nomment Mûres, Mûres sauvages e\. en patois :<br />

Meûrons (très répandu); Mouron (Saint-Paul-sur-Evian) ; Meure (Gruffy,<br />

Balme-de-Sillingy, Trévignin) ; A/e»ra (Saint-Jean-de-Maurienne) ; Méurà<br />

(Albens); Mourc (Thônes); Màrë (Leschaux); Mâwre (Moùtiers). Ses<br />

fruits nourrissent un grand nombre d'oiseaux de la plaine. On en fait un<br />

sirop très agréable <strong>qui</strong> peut remplacer le sirop de Mûres. Les feuilles de<br />

cette Ronce sont astringentes :<br />

on se sert communément de leur décoction<br />

en gargarisme, avec addition d'un peu de vinaigre miellé, dans les maux de<br />

gorge, les aphthes, etc.<br />

1017. Ronce à fruits bleuâtres. R. cœsius L. = Mêmes dénomina-<br />

tions patoises que la précédente, mais son fruit porte les <strong>noms</strong> suivants :<br />

Pélai'in (vallée de Boëge, canton de Saint-Julien, Thônes, Annecy, Grulfy.<br />

Montricher, Trévignin, Aime) ; Pétavin (La Clusaz) ; Pintavin (Contamine-<br />

sur-Arve, Leschaux); Pélavan et Pétavin (Albertville); Pélajhin (Balme-<br />

de-Sillingy) ; Pt'/ù'à' (Groisy). Ses fruits sont plus petits et d'un goût plus<br />

délicat que ceux de la Ronce commune. — Maies, lieux ari<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong><br />

eaux<br />

1018. Ronce du mont Ida. R. idœus L. — - Vulg. Eramboisicr. =<br />

Eranbji'ùsi ivaWéc de Boëge. Mieussy); .[npi (Demi-Ouariier de Megève,


ii8 RONCROSA<br />

Lullin, Bellevaux) ; Anpi et Anpoue (La Forclaz) ; Anpu (Thônes, Leschaux,<br />

Grand-Bornand, La Clusaz, Vallorcine) ; Anpié (vallée de Beaufort) ;<br />

AnpVè {Les Houches) ; Anpwen (Conflans) ; Onpïè et Loiipïë (Taninges).<br />

Le fruit se nomme Framboise, — ,Anpië (Thônes, Alex, Veyrier-du-Lac,<br />

Leschaux, Gruffy, Demi-Quartier de iVlegève, La Giettaz, La Clusaz, Samoëns,<br />

Saint-Paul, Trévignin, Beaufort); Anpë et Anpwë (vallée d'Abondance,<br />

Chamonix, Crest-Voland, Albiez-le-Vieux, Aime, Bozel, Montagny<br />

en Tarentaise) ; Anpnià (Sainte-Marie-de-Cuines) ; Franbirèse (Mieussy) ;<br />

Franbu'èse et Lanplë (vallée de Boëge) ; Franbivcse (Annecy, Albens, Bal-<br />

me-de-Sillingy) ; Auptô (SaintJean-de-Maurienne) ; /\»/^jf^r (Sainte-Foy) ;<br />

ces deux derniers <strong>noms</strong> sont du genre masculin. — La framboise est un<br />

fruit très agréable. On la mange seule ou avec du sucre. Dans nos montagnes,<br />

on en prépare une boisson très rafraîchissante connue sous le nom<br />

de Vinaigre framboise. « Pour le préparer, dit Cariot, on remplit une<br />

bouteille de framboises bien mûres et l'on verse par <strong>des</strong>sus de bon vinaigre,<br />

autant qu'elle en peut contenir ; on bouche hermétiquement et, l'été sui-<br />

vant, il suffit de mêler une cuillerée à café de ce vinaigre avec un verre<br />

d'eau sucrée pour avoir un rafraîchissement délicieux. » — Le Framboisier<br />

croît abondamment dans les bois <strong>des</strong> montagnes. On le cultive aussi dans<br />

les jardins.<br />

1019. Ronce <strong>des</strong> rochers. R. saxatilis L. = Gor^li'ète (Montmin).<br />

Le fruit, <strong>qui</strong> est rouge, s'appelle Chevr'éte (Grand-Bornand) ; Pêrà de sin<br />

Martin [pierre de Saint-Martin] (vallée d'Abondance). — Cette Ronce est<br />

la plus petite de toutes nos Ronces ; son fruit est acide, agréable; elle croît<br />

dans les lieux pierreux <strong>des</strong> montagnes subalpines et alpines.<br />

1020. Ronce odorante. R. odoratus L. — Vulg. Framboisier du Ca-<br />

nada. — Cultivée dans les bosquets pour ses gran<strong>des</strong> fleurs lie-de-vin, sem-<br />

blables à de petites roses.<br />

1021. Roquette cultivée. Eruca sativa Lam. — Vulg. Roquette, Ro-<br />

quette <strong>des</strong> jardins. — Cultivée dans les jardins potagers.<br />

1022. Roripe rustique. Roripa rusticana Godron. — Syn. Raifort<br />

rustique, Raifort sauvage, Cranson raifort, Cochléaria de Bretagne<br />

; vulg. Raifort, Grand Raifort, Cran, Cranson, Cran <strong>des</strong> Anglais,<br />

Cran de Bretagne, Radis de cheval, Rave sauvage. Moutarde <strong>des</strong> capu-<br />

cins, Moutarde <strong>des</strong> moines, Moutarde <strong>des</strong> Allemands, Moutardelle.<br />

Pharm. Raphanus rusticanus. = Rèfôrë {vaUée d'Arve); Rèfù (Annecy,<br />

Rumilly). — Sa racine est longue et épaisse. On la râpe fraîche, on l'arrose<br />

de vinaigre et l'on s'en sert en guise de moutarde. Le Roripe rustique vient<br />

spontanément dans les prés humi<strong>des</strong> et sur les bords <strong>des</strong> ruisseaux. A l'é-<br />

tat sauvage, il est très rare en Savoie. On le cultive dans les jardins pour la<br />

pharmacie et comme assaisonnement.<br />

1023. Rosage ferrugineux. Rhododendron ferrugineum L. —<br />

Vulg. Rhododendron, Laurier rose <strong>des</strong> Alpes, Laurier <strong>des</strong> Alpes, Rose<br />

<strong>des</strong> Alpes. Ce dernier nom doit être réservé au Rosier <strong>des</strong> Alpes. =<br />

Rojhe bivëe [Bois rouge]<br />

Rodindron (Saint-Germain-sur-Talloires, Gruffy) ;<br />

(Montmin) ; liivc jhouli [Bois joli] (Vailly, Lullin, Bellevaux. Mégevette) ;<br />

Bwc d'envc [Bois d'envers] bois <strong>qui</strong> aime l'exposition nord (La Vernaz) ;<br />

Boqë de rosi (Vallorcine); Rojhë (Thollon); Rose cl Boqë de Mrebc [Fleur<br />

du Miribel] (Onnion) ; Bralii (Grand-Bornand); Çhevrûli, et les rameaux<br />

fleuris Çhevrûle (Les Gets, Morzine); Crète et Crélà de pôle (allusion à<br />

la couleur de la fleur) (Abondance); Cre/é (la Chapelle d'Abondance); Çha-


ROSE-ROSI iif)<br />

lôbrô (Dingy-Parmelan) ; Gnvê'irë (\lont-Saxonnex) ; Boiiriê (Aime) ;<br />

Borièle (Brizon) ; Brwé (Montricher) ; Brêïérë (Crest-Voland) ; Brevire<br />

(Sallanches, Megève) ; Brire et Bruire (Beaufort); Bro'ièrë (La Giettaz) ;<br />

Ransinïolë (Mieussy, Taninges. Samoëns) ; Çhnai'à d'montame (Thônes,<br />

Leschaux).<br />

Le Rhododendron est très répandu dans les Alpes de la Savoie. 11 embel-<br />

lit de ses gran<strong>des</strong> et belles fleurs rouges les rochers, les pelouses et les bois,<br />

depuis 1,400 jusqu'à 2,5oo mètres d'altitude. Il alimente presque seul le<br />

feu <strong>des</strong> chalets dans les hautes régions. C'est dans ses buissons touft'us que<br />

le Coq de bruyère abrite le plus souvent son nid. Enfin, les galles <strong>qui</strong> <strong>croissent</strong><br />

sur ses feuilles donnent la fameuse Huile de marmote^ Ouliù de marmotà,<br />

si connue dans les Alpes frontières de la Savoie et du Piémont. Pour<br />

la préparer, on fait macérer longtemps ces galles dans une bonne huile.<br />

Allioni, botaniste piémontais, dit que les habitants <strong>des</strong> Alpes s'en servent<br />

contre les rhumatismes. M. le D'' Chabert la dit douée de propriétés astrin-<br />

gentes. « Je l'ai employée plusieurs fois, dit-il, et ai constaté qu'avec elle les<br />

plaies suppurent peu, restent fermes et rosées, et guérissent rapidement • . ^><br />

1024. Roseau à quenouille. Arundo donax L. — Vulg. Grand<br />

Roseau, Canne de Provence. Ce beau Roseau est originaire de la France<br />

méridionale. C'est le géant <strong>des</strong> Graminées d'Europe. — On le cultive dans<br />

les parcs, autour <strong>des</strong> pièces d'eau, pour l'effet pittoresque de ses longues<br />

tiges. Malheureusement il ne fleurit pas en Savoie.<br />

Rosier. Rosa L. — Cegenre se nomme en patois ..Ro^e et/? 05/ (Albens) ;<br />

Rosei et Roseir (Montricher) ; Rosé (vallée d'Abondance) ; Rosi (vallée de<br />

Boëge, Samoëns, Saint-Jorioz, Leschaux) ; Rousi (Douvaine, Ballaison,<br />

Bons, Onnion) ; Rousê (Saint-Paul) ; Reusi (Gruffy) ; Rosi, Rousi et Reusi<br />

(Annecy); Rdûsi et Reusi (Thônes) ; /^oi/yV (Chambéry) ; Reujé (Ugines) ;<br />

Raujé et Reujé (Beaufort) ; Ràxiji (Trévignin).<br />

La Rose se nomme : Rousà (vallées de l'Arve, de la Dranse, de la Menoge<br />

et du Giffre, bas Chablais, Annecy, Montricher) ; Roûsà (Thônes) ; Reusâ<br />

(Annecy, Balme-de-Sillingy. Gruffy, LJgines) ; Ràiisà {Tréwlgnïn).<br />

Les Rosiers à l'état sauvage portent généralement le nom d'Eglantiers ;<br />

leurs fleurs sont simples. On réserve ordinairement le nom de Rosiers aux<br />

Rosiers cultivés, lesquels sont le plus souvent à fleurs doubles ou semi-<br />

doubles.<br />

Le genre Rosier compte un nombre assez restreint d'espèces. Mais ces<br />

espèces, soit par la culture, soit par hybridation, ont produit un nombre in-<br />

fini de variétés. Nous ne donnerons ici que les <strong>noms</strong> <strong>des</strong> espèces typiques<br />

les plus répandues en Savoie.<br />

1" F(OSIF.PS A FLEURS SIMPLES.<br />

1025. Rosier <strong>des</strong> Alpes. Rosa alpina L. — Vulg. Rosier sans épines,<br />

Rose sans épines (pas d'aiguillons où s'il y en a quelquefois à la base <strong>des</strong><br />

tiges et sur les jeunes pousses, ces aiguillons sont sétacés, c'est-à-dire en<br />

forme de poils rai<strong>des</strong>). Fleurs d'un rouge pourpre. — Très répandu dans les<br />

forêts <strong>des</strong> montagnes subalpines et alpines.<br />

1026. Rosier cannelle. R cinnamomea L. — Vulg. Rosier de niai.<br />

Rosier du Saint-Sacre?nent, Eglanlier cannelle (l'écorce est d'un brun<br />

cannelle). Fleurs rouges ou roses. — Vallée du l^eposoir et cultivé dans les<br />

jardins. 11 en existe une variété à fleurs doubles.<br />

I. De l'Emploi piipulaire ^ies l'Iantes s.tui'agcs en Sai'aie, p 56.


120<br />

ROSIER<br />

1027. Rosier <strong>des</strong> chiens. R. canina L. — Vulg. Rosier <strong>des</strong> haies<br />

Rosier sauvage, Eglantier, Eglantier sauvage, Egtantine. — Aglanti<br />

(canton de Saint-Julien); Epni (La Clusaz où ce nom est aussi celui de<br />

l'Aubépine) ; Ep'ène ^dônë et Rawjé sôva^de (Beaufort) ; Reusi bâta (Annecy,<br />

Grulïy, Albens); Ërwêjhë (Leschaux) ; Argliênchi (Gruffy) ; Avoliançhi<br />

[du mot Avlian, Avolion <strong>qui</strong> signifie aiguillon] (Les Clefs) ; Awëlïanfi<br />

(vallée de Boëge) ; Botonéïr (Montricher) ; Gratà-cu (arbrisseau et fruit)<br />

(Fhônes, Annecy, Aime, Trévignin). Le nom français du fruit de ce Rosier<br />

est assez gaulois; il se nomme Gratte-cul. = Gratà-cu (très répandu);<br />

Boton (Montricher) ; Awéliançhe (vallée de Boëge) ; Arglançhe (Anne-<br />

masse) ; Argliançhe (Gruffy, canton de Saint-Julien); Arglïanfé (Grand-<br />

Bornand); Pêdê (Leschaux); Pre u bon Dieu (Mieussy); Bution (La Clusaz) ;<br />

en pharmacie : Cynorrhodon et Cynobastes (buisson de chien). — On remarque<br />

fréquemment sur les jeunes rameaux de l'Eglantier une galle<br />

(excroissance) spongieuse et chevelue, d'une couleur rougeâtre et de forme<br />

variable ; c'est l'Eponge d'églantier, le Bédégar ou Bédégar, dû à la piqûre<br />

d'un insecte parasite, le Cynips de la Rose, Cynips rosce. On l'a employé<br />

avec succès, dit-on, contre la dysenterie. — Ce Rosier est très commun<br />

dans les haies, dans les terrains vagues, etc. Ses fleurs sont blanches ou<br />

rosées. Il fournit la plupart <strong>des</strong> sujets sur lesquels on greffe les Rosiers cul-<br />

tivés.<br />

1028. Rosier de Damas. R. damascena Mill. — Vulg. Rosier <strong>des</strong><br />

quatre-saisons. Rosier de tous les mois, Rosier toujours fleuri, Rose mus-<br />

cade ou muscate, Rose muscatelle. Fleurs roses. — Cultivé dans les bos-<br />

quets ; craint la rigueur <strong>des</strong> hivers.<br />

1029. Rosier à feuilles rougeâtres. R. rubrifolia Vill. - Fleurs rouges.<br />

— Dans les forêts <strong>des</strong> montagnes.<br />

1030. Rosier de France. R. gallica L. — Vulg. Rosier de Provins^<br />

Rose pourpre, Rose rouge. Rose officinale. — Cultivé dans les jardins<br />

pour l'usage médical.<br />

1031. Rosier jaune. R. lutea Don. — Vulg. Eglantier jaune. Il en<br />

existe une variété d'un rouge oranger connue sous le nom de Rosier pon-<br />

ceau et de Rosier capucine. — Cultivé dans les jardins.<br />

1032. Rosier de montagne. R. montana Chaix. — Fleurs blanches<br />

ou rouges. — Dans les bois <strong>des</strong> montagnes.<br />

1033. Rosier pimprenelle. R. pimpinellifolia Ser. — Petit rosier<br />

très rameux et très épineux, à fleurs blanches, roses ou jaunâtres. — Dans<br />

les pelouses rocailleuses <strong>des</strong> montagnes.<br />

1034. Rosier pomifère. R. pomifera Herm. — Fleurs d'un rouge écla-<br />

tant; fruits très gros, globuleux, hérissés.— Lieux découverts <strong>des</strong> montagnes.<br />

1035. Rosier rouillé. R. rubiginosa L. — Vulg. Eglantier rouge,<br />

Eglantier odorant. Fleurs d'un rose vif. — Dans les bois.<br />

2° ROSIERS A FLEURS DOUBLES OU SEMI-DOUBLES.<br />

1036. Rosier cent-feuilles. R. centifolia L. — Vulg. Rose déchique-<br />

tée, Rose guenille. Rose œillet. On l'appelle à cent feuilles à cause de ses<br />

nombreux pétales. Fleurs roses. — Cultivé dans les jardins.<br />

1037. Rosier de la Chine. R. indica L. — Vulg. Rose-Thé (allu-<br />

sion à l'odeur qu'elle répand). — Cultivé dans les jardins.<br />

1038. Rosier multiflore. R. multiflora Thumb. — Fleurs disposées en<br />

bouquets. — Cultivé dans les jardins.


ROSI-Rl'iMl-: t2r<br />

1039. Rosier de Reims. R. remensis. — Syn. Rosier de Meaux,<br />

Rosier de Champagne ; vulg. Pompon Sainl-l''rancois. Petites fleurs<br />

d'un cramoisi pourpre. — Cultivé dans les jardins<br />

1040. Rosier toujours fleuri. R. semperflorens Curt. — Syn. Rosp<br />

de Bengale. Fleurs d'un rose clair. — Cultivé dans les jardins.<br />

La Rose est sans contredit la reine <strong>des</strong> fleurs. Coloris, formes, parfums,<br />

rien ne lui manque. Aussi la trouve-t-on dans tous les jardins. Un bouquet<br />

n'est parfait que si elle en fait partie. La poésie Ta chantée, les arts se sont<br />

étudiés à imiter ses formes. Enfin, c'est à cette charmante fleur que l'I'lglise<br />

compare la Reine du ciel en lui donnant les <strong>noms</strong> gracieux de Koac mysti-<br />

que et de Rose sans épines.<br />

1041 Rossolis à feuilles ron<strong>des</strong>. Drosera rotundifolia L. — Syn.<br />

Drosère à feuilles ron<strong>des</strong>, Drosère ; vulg. Rosée du soleil «, AMv<br />

Solis », Rosette^' Herbe de la Rosée, Herbe de la goutte (allusion aux gouttelettes<br />

d'un suc acre sécrété par les cils <strong>des</strong> feuilles). Herbe aux goutteux<br />

(pour ceux <strong>qui</strong> croient à la signature <strong>des</strong> <strong>plantes</strong>). — Petite plante <strong>qui</strong> croît<br />

dans les marécages ; elle est très nuisible aux moutons.<br />

1042. Rubanier rameux. Sparganium raraosum Iluds. — Vulg.<br />

Ruban d'eau, Clou de Dieu. Bouche. — Bords <strong>des</strong> eaux stagnantes.<br />

1043. Rue fétide. Ruta graveolens L. — Vulg. Rue, Rue <strong>des</strong> jardins.<br />

Rue commune. Rue officinale. Herbe de grâce. = Rota et Erb'à la rota<br />

(environs de Bonneville). — Elle entre dans la composition du Vinaigre<br />

<strong>des</strong> quatre l'oleurs. — Cultivée dans les jardins.<br />

1044. Rumex <strong>des</strong> Alpes. Rumex alpinus L. — Syn. Patience <strong>des</strong><br />

Alpes; vulg. Grande Patience de montagne. Rhubarbe <strong>des</strong> Alpes, Rhubarbe<br />

de montagne, Rhubarbe <strong>des</strong> moines, Rhaponlic <strong>des</strong> moines ; en<br />

pharm. Rhubarbarum monachorum. t=: Qd (les Contamines) ; Qé (Samoëns.<br />

(Thônes, Manigod, Crest-Vo-<br />

Saint-Paul, Bernex, Luilin, Bellevaux) ; (Jô<br />

land. Les Houches. Mieussy, Albertville) ; Tsc de montanïe (Beaufort).<br />

— Dans la vallée de Beaufort. on fait une espèce de choucroute avec les<br />

feuilles de cette planté, pour engraisser les cochons et les bêtes à cornes. —<br />

Croît près <strong>des</strong> chalets et dans tous les pâturages <strong>des</strong> Alpes où les troupeaux<br />

séjournent.<br />

1045. Rumex aquatique. R. aquaticus D. C. — Syn. Patience<br />

aquatique, Patience à gran<strong>des</strong> feuilles; vulg. Parclle. Parcllc aqua-<br />

tique. — Fossés, bords <strong>des</strong> eaux.<br />

1046. Rumex crépu. R. crispus L. — Vulg. Patience frisée, Parclle<br />

crépue, Parelle sauvage. — Bords <strong>des</strong> champs et <strong>des</strong> chemins.<br />

1047. Rumex cultivé. R. domesticus llort. — Vulg. J'atioice. —<br />

Souvent cultivé.<br />

1048. Rumex à écussons. R. scutatus L. — Vulg. Oseille ronde. —<br />

ligléhe riondà (Beaufort) — Coteaux pierreux, vieux murs.<br />

1049. Rumex à feuilles obtuses. R. obtusifolius D. C. — Vulg. Pa-<br />

tience sauvage. Oseille <strong>des</strong> prés, Rumex <strong>des</strong> pi'és. Oseille saiwage, Oseille<br />

longue. — Qô (Albertville, Thônes) ; Ouglë (Aime) : A'isenblë (Moniricher) :<br />

Salità bâtdrdà (GruflFy) ; Salétà (Balme-de-Sillingy) ; Lape (vallées de la<br />

Menoge et de l'Arve, Saint-Julien); Ldpà (Dingy-Parmelan) ; Papa sm.<br />

(Trévignin) ; Colapà (Les Clefs). — Lieux frais, prés humi<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong><br />

chemins; plante très commune.<br />

1050. Rumex de montagne. R. montanus Desf. — Syn. Rumex à<br />

Suppl. à la Rev. sap., inoS [Flore Constantin et Gave] — g


122 RUME-SABO<br />

feuilles de Gouet ; vulg. Petite patience de montagne. — Dans les bois<br />

frais <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

1051. Rumex oseille. R. acetosa L. — Vulg. Oseille^ Oseille commune,<br />

Oseille sauvage (lorsqu'on la trouve à l'état sauvage), Surelle, Su-<br />

rette, Vinette. — Osèlïe (même prononciation qu'en français. Albens);<br />

Osélïë (Annecy, Balme-de-Sillingy, Moùtiers) ; Saléta (Thônes) ; Salità<br />

(GrufFy, Leschaux) ; Saliëtà (Trévignin) ; SaHètâ (Arthaz, Nangy, Conta-<br />

mine-sur-Arve) ; Salarëtà (vallée d'Abondance) ; Saléretâ (Saint-Paul) ; Salierètà<br />

(vallée de Boëge, Douvaine, Ballaison); Ougle (Aime); Êgléhe<br />

(Beauforl); Egliéssë (Cresl-Yoland); Qé (Samoëns) ; Çt' (Lullin. Bellevaux);<br />

Qô (Taninges). — Croît dans les prés humi<strong>des</strong> de la plaine et <strong>des</strong> montagnes<br />

; cultivé dans tous les jardins potagers,<br />

1052. Rumex patience. R. patientia L. — Vulg. Patience, Patience<br />

<strong>des</strong> moines. Patience officinale, Patience commune, Patience <strong>des</strong> jardins,<br />

Grande Patience, Parelle, Dogue, Epinard immortel: pharm. Patientia,<br />

Lapalhum sativum, Rumex hortensis.^= Qé (Aime); Tsê /oi/çafë (Beaufort).<br />

— Cultivé dans les jardins.<br />

1053. Rumex petite oseille. R. acetosella L. — Vulg. Petite Oseille,<br />

Oseille <strong>des</strong> brebis, Oseillette, Vinette sauvage. = Salierètà (vallée de<br />

Boëge, Ballaison) ; Salarëtà (vallée d'Abondance); Egliéssë (Crest-Voland).<br />

— Ses feuilles <strong>qui</strong> possèdent un goût acide fournissent une salade toute<br />

faite. — Croît dans les mauvais terrains.<br />

1054. Rumèx sanguin. R. sanguineus L. — Vulg. Patience rouge.<br />

Sang de dragon ou Sang-dragon (ses tiges et les nervures de ses feuilles<br />

sont d'un rouge de sang.) — Cultivé.<br />

1055. Rumex violon. R. pulcher L. — Syn. Rumex élégant, Belle<br />

Patience, Patience violon (de la forme de ses feuilles). — Dans les ter-<br />

rains ari<strong>des</strong>.<br />

La plupart <strong>des</strong> Rumex ou Patiences sont employés journellement, soit<br />

dans l'art médical, soit dans l'art culinaire. L'Oseille est cultivée dans tous<br />

les jardins potagers. La Lapé, Lâpâ, Lapa est connue de tous nos campa-<br />

gnards. Ses racines, en tisane (décoction), leur fournissent un précieux dé-<br />

puratif. Nos ménagères et petites commerçantes se servent de ses larges<br />

feuilles pour envelopper le beurre, les tommes, etc.<br />

1056. Sabot de Marie. Calceolus Marianus Tournefort, Lobel, C.<br />

Bauh. '. — S>n. Cypripède sabot ; vulg. Sabot de la Vierge, Sabot<br />

de Vénus, Sabot <strong>des</strong> Alpes., Sabot de Notre-Dame. = Crête de coq (Grand-<br />

Bornand) ; Banboche dé sinte Vierge (Les Clefs). — Le Sabot de la Vierge<br />

I. Cf. Etude <strong>des</strong> Fleurs, par lahbc' Cariot et .M. le D' Saint Lat.er, p 8i6, la note.


SABL-SALS 123<br />

est sans contredit la plus belle de nos Orchidces indigènes. — Croît dans les<br />

bois et les prairies <strong>des</strong> montagnes.<br />

1057. Sabline à feuilles de Mélèze. Arenaria laricifolia Vill. —<br />

Syn. Alsine striée. Cette petite plante croît dans les rocailles <strong>des</strong> hautes<br />

montagnes granitiques ou schisteuses. Elle a été introduite dans les jardins<br />

paysagers où elle sert à orner les rochers et les rocailles.<br />

1058. Safran cultivé. Crocus sativus L. — Vulg. Safran d'automne.<br />

Safran médicinal, Safran officinal, Safran d'Orient^ Safran vrai. Safran.<br />

— Ce Safran est fréquemment employé en Savoie à colorer le pain, les gâ-<br />

teaux, les liqueurs, etc. Il nous vient par la voie du commerce. — Cultivé<br />

dans les parterres pour la beauté de ses fleurs violettes.<br />

1059. Safran printanier. C. vernus Ail. — Vulg. Safran <strong>des</strong> fleuris-<br />

tes. Safran <strong>des</strong> montagnes. = Oulivà et Molêtà (Chamoni.\) ; Oiilivà (Les<br />

Houches) ; Raverëtà{L&G\elldiz) ; Favàtë (Beaufort) ; Flèdmâ (Mieussy). Croît<br />

dans les pâturages <strong>des</strong> hautes montagnes, aussitôt après la fonte <strong>des</strong> neiges.<br />

1060. Sagittaire aquatique. Sagittaria aquatica Lobel. — Syn. Sa-<br />

gittaire flèche d'eau ; vulg. Fléchière, Flèche d'eau. — Dans les étangs<br />

et dans les fossés.<br />

1061. Sainfoin <strong>des</strong> Alpes. Hedysarum alpinum Lam. — Syn. Sainfoin<br />

obscur. — Cette plante est trop belle pour qu'elle n'ait pas de <strong>noms</strong><br />

<strong>populaires</strong> dans nos montagnes. Quels sont-ils? Vu son habitat, on pourrait<br />

l'appeler Sainfoin <strong>des</strong> chamois. Le genre Sainfoin ne compte que cette seule<br />

espèce en Savoie. On la trouve dans les pâturages rocailleux <strong>des</strong> hautes<br />

montagnes. Voir le numéro 374 de celte Flore.<br />

1062. Sainfoin à couronne. H. coronarium L. — Vulg. Sainfoin à<br />

bouquets, Sainfoin d'Espagne. — Plante fourragère dans le midi de la<br />

France, ce Sainfoin n'est cultivé en Savoie que dans quelques rares jardins;<br />

il est très sensible au froid.<br />

1063. Salicaire commune. Lythrum salicaria L. — Syn. Lythrum<br />

salicaire ; vulg. Salicaire; pharm. Salicaria, Fysimachia purpurea. ^=<br />

Êrbà du ma de ventre (Nangy). On la donne en décoction contre la dysen-<br />

terie. — Dans les lieux humi<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong> ruisseaux.<br />

1064. Salpiglossis à fleurs changeantes. Salpiglossis variabilis<br />

Hort. — Syn. Salpiglossis changeant, Salpiglossis sinué, S. pourpre,<br />

S. doré, S. rouge, etc. -- Le Salpiglossis est une plante superbe, très remarquable<br />

par la variété <strong>des</strong> coloris de ses fleurs. — Très répandu dans nos<br />

jardins.<br />

1065. Salsifis à feuilles de poireau. Tragopogon porrifolius L. —<br />

Vulg. Salsifis, Salsifis blanc. Barbon. — Drolc (Thônes, Leschaux) ;<br />

Jhroié (Annecy, Annemasse); De de môr [doigt de mort] (Thônes, Trévi-<br />

gnin, Montricher) ; Dt^Mfc môr (Aime). — Cultivé dans les jardins potagers.<br />

1066. Salsifis d'Orient. T. orientalis L.<br />

1067. Salsifis <strong>des</strong> près. T. pratensis L.<br />

Ces deux <strong>plantes</strong> se ressemblent beaucoup. Aussi le public n'en fait-il<br />

qu'une seule espèce, qu'il appelle Barbe de bouc, Ralaboul. Bombarde.<br />

Toutefois ces trois <strong>noms</strong> et les suivants s'appliquent plus spécialement au<br />

Salsifis <strong>des</strong> prés comme étant le plus répandu. = Barbaboc (Aime) ; Bar-<br />

babà (Dingy-Parmelan, Trévignin) ; Barbabeu (Montricher) ; Bababô et Ba-<br />

6aèez/èâ(Saint-Germain-sur-Talloires) ;<br />

babô (Albens, Saint-Eustache) ;<br />

Bababô (Montmin, Leschaux); Ba-<br />

Bababô et Babô (ce dernier est le nom dont<br />

se servent surtout les enfants) (Thônes) ; Barbddïan (Annecy) ; Barbetin


124 SAMO-SAPI<br />

et Barbëtin (Samoëns); Barbiité et Barbweté (vallée d'Abondance);<br />

Barboch'é (Morzine) ; Barociè (Taninges) ; Bàrbadtan (Thônes, canton<br />

de Saint-Julien) ; Barbêdiaii (Balme-de-Sillingy) ; Borbadâ<br />

(Montagny-en-<br />

Tarentaise); Barnaban (Annemasse, Domaine, Ballaison, vallée de Boëge) ;<br />

Barnabou (Saint-Paul, Lullin, Bellevaux) ; Bm-nabii (La Giettaz) ; Bàraban<br />

(Nangy, Arthaz) ; Baraban (environs de Bonneville) ; Barabeubë {Qu\nXaA) ;<br />

Brâbrâbrô (La Clusaz) ; Baveudé (Mieussy) ; Barba de capchin (La Roche) ;<br />

Barba de bô [barbe de crapaud] (Chamonix) ; SalU'là (Reignier). — Les<br />

jeunes pousses se mangent cuites ou en salade. Les enfants les mangent<br />

crues. — Le Salsijis d'Orient vient dans les prés secs de la plaine et <strong>des</strong><br />

montagnes; ]e Salsifis <strong>des</strong> prés dans les prés et les pâturages.<br />

1068. Samole de Valerand. Samolus Valerandi L. — Syn. Samole<br />

aquatique; \u\g. Mouron d'eau. PimprcncUc aquatique. — Dans les lieux<br />

marécageux.<br />

1069. Sanguisorbe officinale. Sanguisorba officinalis L. — Vulg.<br />

Sauguisorbe, Grande l'iinprcnelle, Pimprenelle <strong>des</strong> prés, Pimprenelle<br />

<strong>des</strong> montagnes, Pimprenelle d'Italie. — Pinpenëlà bâldrdà (Pelllonnex,<br />

Faucigny). Ainsi que son nom l'indique, la Sanguisorbe est une plante<br />

vulnéraire. On l'applique fraîche et pilée sur les plaies. — Croît dans les<br />

prés humi<strong>des</strong> <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

1070. Sanicle d'Europe. Sanicula europœa L. — Vulg. Sanicle commune,<br />

Sanicle mâle (voir au mot Astrance, n" 102), Herbe de Saint-<br />

Laurent, Herbe de Deffaut. = Érb' à viole (le inolé est une sorte d'ecchy-<br />

mose) (Montriond). — La Sanicle est une <strong>des</strong> principales espèces dont se<br />

compose les vulnéraires suisses. Elle est fort en usage, à la montagne,<br />

chez les rebouteurs pour les plaies contuses. — Dans les lieux humi<strong>des</strong> et<br />

boisés.<br />

1071. Santoline cyprès. Santolina chamaecyparissus L. — Vulg.<br />

Santoline blanche, Aurone femelle, Petite Citronelle, Garde-robe (on la<br />

met dans les armoires, d'où sa forte odeur éloigne les mites). — C'est un<br />

joli petit arbuste <strong>qui</strong> conserve sa verdure toute l'année. — Cultivée dans les<br />

jardins.<br />

1072. Sapin élevé. Abies excelsa D. C. — Syn. Epicéa élevé ;<br />

vulg.<br />

Epicéa, Faux Sapin, Sapin de Norvège, Pesse. = Chapin (La Clusaz);<br />

Péssé (Chamonix, vallée de la iMenoge, Ballaison) ; P'éessë (Annecy, Thô-<br />

nes) ; Pêche (Sallanches, Magland, vallées du Biot et d'Abondance) ; Pé-<br />

c/ré(Mieussy); Péç/ze (Taninges) ; Pt?c'/2e (Samoëns, Sixt) ; Pëc/ze (Morzine);<br />

Pàîssë et Pèsse (Trévignin) ; Pdssë (Albertville) ; P'ësse (Tarentaise) ; Darbé<br />

(Beaufort, Les Houches). Un petit Sapin se nomme : Pêssô (vallée de<br />

Boëge) ; Pèssô (Thônes, Annecy) ; Pëssô (Gruffy) ; Pëssâ et Pessôtà (Les-<br />

chaux) ; Pëchô (Sallanches, Magland); Pëchô (La Clusaz); Passëtà<br />

(Albertville). Un sapin rabougri porte les <strong>noms</strong> de Darbé (Beaufort);<br />

Darbé (Moûtiers) et Arbé (Megève). Dans la Suisse française, ces buissons<br />

rabougris, comme aussi et surtout les grands sapins isolés au milieu <strong>des</strong><br />

pâturages alpestres, sont connus sous le nom de gogants. M. le D'' Christ<br />

prend ce nom dans ces deux acceptions '. D'après M.Savoy, gogant se dit<br />

d'un grand sapin solitaire 2. Ce <strong>qui</strong> fait le gogant, c'est l'isolement. M. E.<br />

Rambert, s'adiessant au pays de Gruvère, lui dit :<br />

1 . Flore de la Suisse, p. 262 et 256.<br />

2. Essai de Flore romande, p. 1O8.


SAPIN 125<br />

N'as-tu pas tes salons aux divans toujours frais,<br />

Tes mousses, tes fayards et tes chênes austères,<br />

Tes vieux sapins barbus, tes gogants solitaires,<br />

Lutteurs accoutumés à soutenir l'effort<br />

Des neiges de l'hiver et <strong>des</strong> brises du nord '<br />

!<br />

F^eut-étre ce nom de gogant ii'est-il pas inconnu dans notre pays. Ne se-<br />

rait-ce pas lui <strong>qui</strong> servirait à désigner, dans certaines parties de la Savoie,<br />

le fainéant, l'homme indolent ? C'est un gogant (ou gogan), dit-on à Taninges,<br />

à Albertville et dans la vallée de Beaufort, c'est-à-dire un homme<br />

<strong>qui</strong> ne sait pas bouger. Dans ces localités, gogant signifierait, ou aurait signifié<br />

autrefois, un sapin rabougri, un sapin <strong>qui</strong> ne sait pas pousser. On<br />

comprend sans peine le passage du sens propre de gogant au sens figure.<br />

Et ce nom de gogant, désignant un grand sapin isolé, ne viendrait-il pas<br />

lui-même de gogà ? Gogà igogà et sëtà à LuUin) est un nom très répandu<br />

dans la Haute-Savoie, notamment dans les vallées de la Dranse, de la Me-<br />

noge et de l'Arve. Il a la même signification que le mot français Sabbat, et<br />

désigne une assemblée nocturne de sorciers et, par extension, un grand ta-<br />

page. La gogà, disent les antiques légen<strong>des</strong>, se tenait là-haut, bien haut sur<br />

la montagne, dans quelque grotte sauvage ou sous quelque vieux sapin<br />

solitaire. L'arbre sous lequel on l'aura entendue sera devenu un gogant,<br />

nom <strong>qui</strong> se sera étendu à tous les sapins isolés dans la montagne.<br />

Il e.xiste, dans les montagnes, un genre de sapins fort curieux, <strong>des</strong> sapins<br />

formant plusieurs arbres secondaires partant d'un même pied et ayant l'as-<br />

pect de gigantesques candélabres. Ce sont de magnifiques arbres, d'un port<br />

très pittoresque. Ont-ils reçu <strong>des</strong> <strong>noms</strong> communs? Les plus beaux sont<br />

connus sous <strong>des</strong> <strong>noms</strong> propres. Tel est, aux Voirons, ï Arbre de Brenta;,<br />

du tronc duquel s'élancent, à trois mètres environ du sol, huit souches vi-<br />

goureuses. Les plus beaux sapins de ce genre se trouvent au Salève, sur le<br />

territoire de Saint-Biaise.<br />

Le fruit du Sapin porte les <strong>noms</strong> de Cône de Sapin, Pomme de Pin, Pi-<br />

gne. — Bavoche et Bavotà (Aime); Bavotà (Marlhod, Saint-Jean-de-Mau-<br />

rienne) ; Batsoulà et Bôpatse (Moniagny en Tarentaise) ; Bov'étà (Conflans) ;<br />

Bouvà et Bovaià (Moniricher) ; Bvô QiBvoià (La Clusaz) ; Canclon (La Ro-<br />

che-sur-Foron, Reignier, Annemasse) ; Cuclië (Chavanod) ; Cuclion (An-<br />

necy, Choisy, Menlhon-Saint-Bernard) ; Jingà (Sevrier) ; Lïobà<br />

et Povotë<br />

(environs d'Evian) ; Pëglion (Grand-Bornand) ; Pëjho (Thorens); Pènîô<br />

(Montricher) ; Pénlô (Annecy); Pénô (Rumilly) ; Pévô (Villaz) ; Pevô (Ugi-<br />

nes) ; Pevà (Crest-Voland, Megève, Sallanches, Magland) ; Pëvàtâ (Samoëns) ;<br />

P^i'O^è (Saint-Paul) ; Pvotà (vallée de Boëge, Lucinges, Morzine, Masson-<br />

Povô (Demi-Quartier de Megève, iVlontmin); Pfotë<br />

gy); Povote (Thônes) ;<br />

(Balme-de-Thuy) ; Plot (Aime) ; Pnô (Nàves) ; Pive (Queige) ; Polè (Balme-<br />

de-Sillingy. Leschaux) ; Râpa (Brison-Saint-Innocent) ; Vache (terme en-<br />

fantin) (Thônes, Montmin) ;<br />

Valioulà (Montmin).*<br />

Les bouts de branche de sapin munies de leurs aiguilles et servant de litière<br />

se nomment : Dé (Sevrier) ; De (vallée de Boëge) ; De et Dêjon (La<br />

Clusaz) ; Dadé (Aime) ; Adé (Demi-Quartier de Megève, Entrevernes, Conflans,<br />

Beaufort); Pno (Gruffy). Enfin, une sapinière : Sapé (Thànes) ; Pnossc<br />

(Sain t-Ger mai n-sur-Tal loi res).<br />

Le bois de ce sapin brûle rapidement. On l'emploie dans les constructions<br />

de tous genres. Si l'on fait <strong>des</strong> entailles à l'écorce de cet arbre, il en dé-<br />

ï . A<br />

la Gruyère, par E. Rambert.


126 SAPIN<br />

coule une résine <strong>qui</strong> se fige bientôt. Cette résine porte le nom de poix, de<br />

pëjhe (très répandu), de pê (Samoëns) et de f péje en français local. Sou-<br />

mise à la coction dans l'eau et sur un feu très doux, elle nous fournit la<br />

poix grasse, poix de Bourgogne, poix blanche ou poix jaune. La poix<br />

noire ou poix de cordonnier s'obtient en brûlant lentement <strong>des</strong> éclats de<br />

Pin avec la paille <strong>qui</strong> a servi à filtrer la poix de Bourgogne. On emploie la<br />

poix noire, en emplâtres, sur les furoncles, pour en diminuer la douleur et<br />

en hâter la maturation.<br />

Les feuilles du Sapin élevé sont entièrement vertes ; celles du Sapin pec-<br />

tine sont d'un vert foncé en <strong>des</strong>sus et d'un blanc argenté en <strong>des</strong>sous.<br />

1073. Sapin en peigne. A. pectinata D. G. — Syn. Sapin à feuilles<br />

d'If, Sapin pectine, Sapin commun ;<br />

vulg. Sapin argenté, Sapin blanc.<br />

Sapin de Normandie, d'Auvergne, de Strasbourg, etc. = Vârnië (Tarentaise)<br />

; Vàrmë ei War;!zë (Samoëns) ; Varniô (Yhànes., Leschaux, Grand-<br />

Bornand, La Clusaz, Montricher, Moùtiers, Aime); Vêrmô (Annecy, Gruf-<br />

fy) ; Wàrnië (Mieussy. Onion, Mégevette) ; Wdrniô (canton de St-Julien,<br />

Morzine, vallées de Boëge et de Chamoni.K, Sallanches, Magland) ; Wârnë<br />

(vallée d'Abondance); Wdrnïô (Douvaine, Ballaison); f Vargne Ql Wargne<br />

: Darbé (comme le précédent) (Beaufort). Le Sapin argenté a été em-<br />

ployé de tout temps pour les gran<strong>des</strong> charpentes et la construction <strong>des</strong> na-<br />

vires. On l'emploie également aux travaux <strong>qui</strong> se font sous terre et dans<br />

l'eau. Les fameuses digues de Hollande en sont faites. Son écorce est em-<br />

ployée au tannage.<br />

11 découle de ce Sapin un suc résineux, blanchâtre, transparent, d'une<br />

odeur forte et d'un goût un peu amer, connu sous le nom de Térébenthine<br />

de Strasbourg et de Bëjhon (vallée de la Menoge). Ce suc résineux est uni<br />

à une grande quantité d'huile volatile qu'on obtient par la distillation et<br />

porte le nom d'Essence de térébenthine. Le bëjhon, administré à la dose de<br />

25 grammes environ dans du bouillon ou du petit-lait, est purgatif; on<br />

l'emploie, à cet effet, çà et là dans nos vallées, notamment dans celles de<br />

Boëge et de Beaufort. On en fait plus souvent un usage externe, comme<br />

onguent dans le pansement <strong>des</strong> blessures, <strong>des</strong> coupures, <strong>des</strong> plaies et <strong>des</strong><br />

rhumatismes.<br />

Ce Sapin et l'espèce précédente forment, sur le flanc de nos montagnes,<br />

de splendi<strong>des</strong> forêts <strong>qui</strong> embellissent singulièrement les incomparables pay-<br />

sages alpestres.<br />

De tous temps, les Muses ont aimé à chanter le Sapin. S'adressant à ce<br />

bel arbre, le poèie P. Dupont lui dit :<br />

Mon beau sapin, roi <strong>des</strong> forêts,<br />

Que j'aime ta verdure !<br />

Quand par l'hiver bois et guérets<br />

Sont dépouillés de leurs attraits,<br />

Mon beau sapin, roi <strong>des</strong> forêts,<br />

Tu gar<strong>des</strong> ta parure.<br />

Qui ne connaît la prière que la vue du Sapin inspira au même poète :<br />

Dieu d'harmonie et de bonté<br />

Par <strong>qui</strong> le sapin fut planté,<br />

Par <strong>qui</strong> la bruyère est bénie,<br />

J'adore ton génie<br />

Dans sa simplicité.<br />

L'homme n'est pas le seul à aimer le Sapin. Un nombre considérable


SAPO-SARR 1.27<br />

d'oiseaux se plaisent dans l'épaisseur <strong>des</strong> forêts qu'il forme. Les plus con-<br />

nus sont : la Grive litorne, Turdus pilaris, vulg. Grive <strong>des</strong> sapins, Grive<br />

à pattes noires, Sapinctrd et Piapiasse, <strong>qui</strong> ne se montre chez nous que<br />

dans son émigration vers les contrées du nord ; la Grive chanteuse, Turdus<br />

jnusicus, dont le chant varié remplit de ses on<strong>des</strong> sonores les profondeurs<br />

<strong>des</strong> bois ; le Bec-croisé, Loxia curvirostra, <strong>qui</strong> dispute aux écureuils les<br />

cônes <strong>des</strong> sapins ; la Mésange huppée. Parus cristatus et la Mésange al-<br />

pestre. Parus atpestris. <strong>qui</strong> vivent de semences et de bourgeons d'arbres<br />

verts et dont la chair possède un goût de résine très prononcé ; la Mésange<br />

grosse Charbonnière, Parus major, groussà Ldrdérà, dont le chant imite<br />

le grincement d'une scie qu'on lime, ce <strong>qui</strong> lui a valu le nom de Serrurier,<br />

de Sarrayon et de Sarrayé ;. la Mésange petite Charbonnière, Parus ater,<br />

vulg. Lardine <strong>des</strong> sapins, petità ou ptïoutà Ldrdêrà, dont le chant semble<br />

prononcer : Piti, qu'elle répète un grand nombre de fois sur le ton de do<br />

mi, et quelquefois de mi sol ; enfin, la Fringille si^erin, Fringilla linaria,<br />

charmant petit oiseau, l'un <strong>des</strong> plus jolis volatiles de nos Alpes; doué<br />

d'une grande agilité, il aime à se balancer au bout <strong>des</strong> rameaux les plus<br />

effilés, oia il prend les positions les plus variées, jusqu'à se tenir la tête en<br />

bas et manger dans cette position.<br />

1074. Saponaire faux Basilic. Saponaria ocymoi<strong>des</strong> L. — Vulg.<br />

Saponaire à feuilles de Basilic. — Croît sur les rochers et dans les endroits<br />

rocailleux oiJ elle forme de jolis tapis roses. On la cultive dans les jardins<br />

en bordures ou en massifs.<br />

1075. Saponaire officinale. S. officinalis L. — Vulg. Saponaire, Saponnière.<br />

Savonnière, Savonnaire, Herbe au savon, Savon de fossé, Herbe<br />

à foulon. — Saponérë (Aime); Saponcrc (Albens) ; Érbà de savon (Mieus-<br />

sy) ; Clavlirë (Thônes) ; Cliavlirë (GruflFy, Saint-(jermain-sur-Talloires). Ces<br />

deux derniers <strong>noms</strong> que nous relevons dans les fiches de Constantin ne s'ap-<br />

pliqueraient-ils pas à la Scrofulaire noueuse ? Ce <strong>qui</strong> nous le ferait croire,<br />

c'est la ressemblance <strong>des</strong> <strong>noms</strong> donnés à ces deux espèces. V. Scrofulaire<br />

noueuse '. — Toutes les parties de la Saponaire, surtout ses racines et ses<br />

feuilles, possèdent la propriété de rendre savonneuse (d'où la plupart <strong>des</strong><br />

<strong>noms</strong> donnés à cette plante) l'eau dans laquelle on les broie. On se sert de<br />

cette eau pour nettoyer les étoffes de laine. La médecine les emploie, en dé-<br />

coction, contre la goutte, le rhumatisme et les maladies de la peau. — Croit<br />

aux bords <strong>des</strong> champs, <strong>des</strong> chemins et dans les haies. On la cultive aussi<br />

dans les jardins.<br />

1076. Saponaire <strong>des</strong> vaches. S. vaccaria L. — Syn. Saponaire à<br />

fleurs rouges ; vulg. Saponaire anguleuse. Blé de vaches (les bestiaux<br />

la mangent avec avidité). — Dans les champs.<br />

1077. Sarothamne à balais. Sarothamnus scoparius K. — Syn.<br />

Sarothamne commun ; vulg. Genct à balais, Genct. — Dans les terrains<br />

siliceux incultes ; cultivé dans les bosquets.<br />

1078. Sarriette <strong>des</strong> jardins. Satureia hortensis L. — Vulg. Sarriette,<br />

Herbe aux pois, Savourée, Herbe de Saint-Julien (partage ce dernier nom<br />

I . Pour permettre aux habitants de ces trois localités de trancher la question, nous donnons<br />

ici les principaux caractères de ces deux espèces :<br />

Saponaire officinale.<br />

Tige cylindrique : corolle à 5 pétales ;<br />

fleurs roses et quelquefois blanches ; 10 étamines,<br />

2 styles ; capsules à 4 valves.<br />

Scyofulaire noueuse.<br />

Tige quadrangulairc ; corolle monopétale ;<br />

fleurs brunes ou verdàtres ; 4 étamines, i<br />

style ;<br />

capsule à 2 valves.


128 SARR-SAUL<br />

avec la Sarriette de Saint-Julien). = Savonna (Aime). — Sert à relever<br />

le goût <strong>des</strong> sauces, <strong>des</strong> pois, <strong>des</strong> lentilles et surtout <strong>des</strong> fèves de marais. —<br />

Cultivé dans tous les jardins potagers.<br />

1079. Sarriette de montagne. S. montana L. — Vulg. Sarriette vi-<br />

pace. Savourée. =^ Savourià (comme la précédente) (Aime). — On la cultive<br />

dans les jardins potagers, comme la précédente et pour le même usage.<br />

1080. Sauge éclatante. Salvia splendens Ker. — Vulg. Sauge rouge.<br />

— Très répandue dans les jardins paysagers où elle forme <strong>des</strong> massifs et<br />

<strong>des</strong> bordures de toute beauté. Ne la mettre en pleine terre que vers le milieu<br />

de mai.<br />

1081. Sauge glutineuse. S. glutinosa L. = Tabà bàtàr (Beaufort, où<br />

l'on en fume les feuilles en guise de tabac). — Lieux frais <strong>des</strong> basses mon-<br />

tagnes.<br />

1082. Sauge Hormin, S. Horminum L. — Vulg. Ormin, Prudhomme.<br />

— Cultivée en corbeilles ou en massifs dans les jardins paysagers.<br />

1083. Sauge officinale. S. officinalis L. — Vulg. Sauge, Sauge <strong>des</strong><br />

Jardins, Grande Sauge, Sauge franche, Thé de France, Thé de Grèce,<br />

Thé sacré. = Sôjhc (Thônes, Annecy, Chamonix, Leschaux, Trévignin,<br />

Sô\de (vallée de Beaufort); Sod^ë (Moù-<br />

Montricher) (voir au mot Saule) :<br />

tiers) ; Sajhe (Aime) ; Sdrjhé (Albens) ; Sevré (Douvaine, Ballaison) ; Serve<br />

(Nangy) ; Séi>e (vallée de Boëge) : Chose (Samoëns).<br />

La Sauge est une de nos meilleures <strong>plantes</strong> médicinales. Aussi est-elle<br />

répandue à peu près dans tous les jardins. On l'emploie, en infusion, comme<br />

stimulant, tonique, apéritif, digestif, diurétique et antispasmodique. Dans<br />

l'asthme, les feuilles sèches, fumées en guise de tabac, soulagent beaucoup<br />

le malade. La décoction de Sauge dans du vin est excellente pour le pansement<br />

<strong>des</strong> plaies difficiles à se fermer.<br />

1084. Sauge <strong>des</strong> prés. S. pratensis L. — Vulg. Sauge sauvage, Prudhomme,<br />

[ (Jrval <strong>des</strong> prés. — Sôjhc dé prà (Chamonix); So^dè de prâ<br />

(Crest-Voland) ; Prodùmo (Contamine-sur-.Arve-; Or>'d (Faucigny, vallée de<br />

Boëge). — Cette Sauge donne un miel blanc, très parfumé. Elle croît dans<br />

tous les prés secs.<br />

1085. Sauge sclarée. S. sclarea L. — Vulg. Sclarée, Toute bonne,<br />

Bonon-<br />

Orvale, Orvalc <strong>des</strong> prés. Herbe au.\ plaies. = .Arvot (Montricher) ;<br />

^rcï(Aimc). — Cette plante balsamique est détersive, stimulante, antispasmodique<br />

cl résolutive. — Sur les coteaux secs et dans les décombres, en<br />

Tarcnlaise et en Mauriennc.<br />

Saules. = On peut classer les Saules en trois catégories :<br />

arbres, arbris-<br />

seaux, sous-arbrisseaux. Les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> varient suivant ces catégories.<br />

Les <strong>noms</strong> suivants se donnent généralement aux grands Saules, qu'on les<br />

taille ou non, c'est-à-dire au Saule fragile, au Saule faux-Daphné et sur-<br />

tout au Saule blanc <strong>qui</strong> est le plus commun ; Sd\o (Brizon) ; Sdjhô (vallées<br />

de l'Arve et de la .Menoge); Sâjhe (Lullin) ; SÔ0 (Chambéry) ; Solide<br />

(Beaufort) ; Sud!{è (Moûtiers) ; Sôjhë (vallée d'Abondance, La Clusaz,<br />

Thônes, Annecy, Leschaux, Albens, Trévignin).<br />

l


SAULE 129<br />

le mot Sôcissé, dans les vieux titres, désignant un endroit planté de Saules.<br />

D'ailleurs, comme le fait très bien remarquer M. J. Désormaux, la dériva-<br />

tion du latin est parfaitement régulière. « Sôjhë, Saule, représente le latin<br />

salfijcem, dont il a gardé le genre. Furetière a encore (i 690) saux (d'où le<br />

dérivé saussaie, remplacé par saulaie, dérivé de saule <strong>qui</strong> est emprunté du<br />

haut allemand).» « Sàjh'c, Sauge, vient du latin salvia. Conformément aux<br />

lois phonétiques, les deux mots sal(i)cem et salina ont abouti en Savoie à<br />

une même forme • . »<br />

Les Saules arbrisseaux dont les rameaux sont flexibles, tels que le Saule<br />

<strong>des</strong> vanniers, le Saule incane et surtout le Saule pourpré sont généralement<br />

connus sous le nom di'Osiers. En patois, ils se nomment : Osi<br />

(Thônes) ; Vor^i (Lullin, Bellevaux) ; Vôrjho (vallée d'Abondance); Vorjhi<br />

(Les Clefs) ; Vorydié (Crest-Voland) ; Aiveni (Onion) ; Avan (vallée delà<br />

Menoge et de l'Arve, Douvaine, Samoëns, Lullin. Bellevaux, Reyvroz, Vailly,<br />

La Clusaz, Thônes, Annecy, Balme-de-Sillingy, Gruffy, Albens, Trévignin,<br />

Bià<br />

Crest-Voland, Beaufort, Aime, Montricher, Saint-Jean-de-Maurienne) ;<br />

(Leschaux, Gruffy) ; Biou (Annecy, Balme-de-Sillingy); Gore (Aime);<br />

Vëlïon (Saint-Jean-de-Maurienne, Montricher).<br />

Les autres Saules nains de la Savoie sont : le Saule bleuâtre, le Saule<br />

à stipules hastées. le Saule arbrisseau, le Saule helvétique, le Saule<br />

à feuilles d'Arbousier et le Saule à feuilles soyeuses. A notre connais-<br />

sance, ils n'ont pas encore reçu de <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>. Ils <strong>croissent</strong> dans les<br />

hautes régions <strong>des</strong> Alpes, où ils abritent le nid du Tétras ptannigan,<br />

Tétras lagopus ou Lagopède.^ plus connu sous le nom de Perdrix blanche.<br />

Les Saules sous-arbrisseaux de la Savoie sont au nombre de cinq : le<br />

Saule rampant, le Saule à feuilles rétuses, le Saule à feuilles de ser-<br />

polet, le Saule réticulé et le Saule herbacé. Ce dernier, une miniature<br />

du règne végétal, ne s'élève guère qu'à un centimètre au-<strong>des</strong>sus du sol. A<br />

part le Saule rampant, <strong>qui</strong> <strong>des</strong>cend jusque dans la plaine, tous ces petits<br />

Saules se tiennent dans les hautes régions alpines où ils jouent un rôle im-<br />

portant. Par leurs tiges rampantes et surtout" par leurs racines, <strong>qui</strong> sont<br />

très nombreuses et très fortes, ils contribuent puissamment à retenir la terre<br />

végétale sur les pentes <strong>des</strong> hauts sommets. Nous ne leur connaissons pas<br />

encore de <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>.<br />

Les Saules, arbres et arbrisseaux, connus sous <strong>des</strong> <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> sont<br />

les suivants :<br />

1086. Saule de Babylone. Salix babylonica L. — Vulg. Saule pleu-<br />

reur, Parasol du grand seigneur. — Ce bel arbre est originaire de l'Asie.<br />

C'est de lui que parle le Psalmiste dans le psaume Super flumina Babyio-<br />

nis. On le plante dans les parcs, au bord <strong>des</strong> pièces d'eau, auprès <strong>des</strong> cas-<br />

ca<strong>des</strong>, où ses longs rameaux pendants produisent un effet très pittoresque ;<br />

on le plante également sur les cimetières, où ses pyrami<strong>des</strong> renversées om-<br />

bragent élégamment les tombeaux.<br />

1087. Saule blanc. S. alba L. — Vulg. Saule commun. Saule argenté,<br />

Osier blanc. — Sdjhô (vallées de la Menoge et de l'Arve, bas Chablais) ;<br />

Sdjhe (Lullin). Ces <strong>noms</strong> patois s'appliquent généralement à tous les Saules<br />

élevés, à rameaux cassants. — « L'écorce du Saule blanc (celle <strong>des</strong> ieunes<br />

rameaux) doit être considérée, dit le D'' Cazin, comme l'un <strong>des</strong> toniques<br />

indigènes les plus énergiques. Un grand nombre d'expériences ne permettent<br />

i . <strong>Dictionnaire</strong> Savoyard, p. 375.


i3o SAULE<br />

plus de douter de sa vertu fébrifuge ; à cet égard, elle est, de toutes les<br />

ccorces <strong>des</strong> arbres d'Europe, celle <strong>qui</strong> se rapproche le plus du <strong>qui</strong>n<strong>qui</strong>na.<br />

On l'emploie avec succès contre les fièvres intermittentes ' . » On l'administre<br />

en poudre (5o grammes de poudre d'écorce pour un litre de vin) ou en dé-<br />

coction (3o à 60 grammes pour un litre d'eau). — Cet arbre est très cultivé<br />

le long <strong>des</strong> fossés, <strong>des</strong> rivières et <strong>des</strong> routes.<br />

1088. Saule cendré. S. cinerea L. = Vor^é (Les Houches). — Dans<br />

les lieux marécageux.<br />

1089. Saule <strong>des</strong> chèvres. S. caprea L. — Vulg. Saule Marceau, Vcrdre,<br />

Boursault. = Sôjhë (Les Houches) ; Sôjhe (La Clusaz) ; Veur^à (vallée de<br />

Boëge, environs de Bonneville). — Les branches du Saule Marceau four-<br />

nissent <strong>des</strong> échalas aussi durables que ceux du châtaignier, quand on les<br />

coupe en sève, qu'on les écorce au sec et qu'on les garde à l'abri toute une<br />

année. — Très commun dans les bois et les haies.<br />

1090. Saule à trois étamines. S. triandra L. — Syn. Saule Amandier<br />

(ses feuilles ressemblent à celles de l'Amandier; vulg. Osier brun ~<br />

Vor^é (Les Houches). — Bords <strong>des</strong> torrents.<br />

1091. Saule à cinq étamines. S. pentandra L. — Vulg. Saule lau-<br />

rier. Saule odorant. — Marais et tourbières <strong>des</strong> montagnes.<br />

1092. Saule faux-Daphné. S. daphnoi<strong>des</strong> Vill. — Vulg. Saule noir,<br />

Saule à bois glauque (ses jeunes rameaux sont couverts d'une poussière<br />

très fine et bleuâtre, s'enlevant sous les doigts). — Vor^ëlà ( Beau fort) ;<br />

Veur^c matte (Contamine-sur-Arve). — Lieux humi<strong>des</strong> de la plaine et <strong>des</strong><br />

montagnes, bords <strong>des</strong> torrents ; cultivé dans les jardins paysagers.<br />

1093. Saule fragile. S. fragilis L. = Sdjhô (vallées de la Menoge et<br />

de l'Arve). — Le long <strong>des</strong> cours d'eau.<br />

1094. Saule à gran<strong>des</strong> feuilles. S. grandifolia Ser. = Sâjho (comme<br />

le précédent). — Bois <strong>des</strong> montagnes.<br />

1095. Saule incane ou blanchâtre. S. incana Schrank. — Syn.<br />

Saule drapé. = Veur'^e à osier (Contaminc-sur-Arve). — Graviers du<br />

Rhône et de ses affluents.<br />

1096. Saule à oreillettes. S. aurita L. — Vulg. Petit Marceau. =<br />

Veur^à (vallée de Boëge, Contaminc-sur-Arve) ; Vurjh'è (Les Houches). —<br />

Dans les bois humi<strong>des</strong>.<br />

1097. Saule pourpré. S. purpurea L. — Vulg. Osier rouge, Verdiau.<br />

— Vor^i, Vârjhô, Apan, etc. Voir ci-devant Saules arbrisseaux. C'est le<br />

plus .répandu de tous les Osiers. — Lieux humi<strong>des</strong>, bords <strong>des</strong> rivières.<br />

1098. Saule <strong>des</strong> vanniers. S. viminalis L. — Vulg. Saule à longues<br />

feuilles, Osier blanc, Osier pert, Osier <strong>des</strong> rii'iùres, Hollandine. — Bords<br />

du Rhône et de ses affluents. Cultivé.<br />

1099. Saule vitellin. S. vitellina L. — Vulg. Osier jaune, .[mari-<br />

nier. Saule <strong>des</strong> vanniers (comme le précédent). C'est de cet Osier que se<br />

servent les jardiniers et les tonneliers pour faire <strong>des</strong> liens. — Cultivé aux<br />

bords <strong>des</strong> cours d'eau.<br />

Les vanniers emploient pour faire <strong>des</strong> corbeilles, <strong>des</strong> paniers, <strong>des</strong> hottes,<br />

les cinq espèces suivantes : le Saule <strong>des</strong> vanniers, le Saule vitellin,<br />

le Saule incane, le Saule pourpré et le Saule fragile.<br />

Les rameaux de Saule employés à lier les fagots se nomment Matou à<br />

Saint-Eustache et à la Biolle.<br />

I . Traité pratique et raisonné <strong>des</strong> Plantes médicinales indigènes, p. 960.


SAXIFRAGE i<br />

1100. Saxifrage aïzoon. Saxifraga aizoon Jacq. — Quoiqu'elle soit<br />

très répandue et qu'elle soit l'une de nos plus belles Saxifrages, elle n'a pas<br />

encore reçu, à notre connaissance, de <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong>. — Croit abondamment<br />

sur les rochers <strong>des</strong> montagnes.<br />

1101. Saxifrage cotylédon. S. cotylédon L. — Syn. Saxifrage pyramidale<br />

; vulg. SéJuDi ou Orpin pyramidal <strong>des</strong> jardiniers. — Rochers<br />

siliceu.x <strong>des</strong> Alpes. Cultivée dans les jardins.<br />

1102. Saxifrage à feuilles en coin. S. cuneifolia L. — Vulg. Saxifrage<br />

ponctuée. — Bois et rochers ombragés <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

1103. Saxifrage à feuilles épaisses. S. crassifolia Wild. — Vulg. 5axifrage<br />

de Sibérie, Thé de Sibérie, Thé <strong>des</strong> Mongols, Fleur de Noël<br />

(cultivée dans les appartements, elle lleurit à Noël). = Boqë de Çhalende<br />

[traduction du nom précédent] (vallée de Boëge) ; Ërbà dé vésicatwérô<br />

[herbe aux vésicatoires] (Contamine-sur-Arve, Nangy). — Ses larges feuilles<br />

n'étant pas détruites par la gelée, peuvent servir toute l'année pour le pansement<br />

<strong>des</strong> cautères et <strong>des</strong> vésicatoires. — Cultivée dans beaucoup de jardins.<br />

1104. Saxifrage granulée. S. granulata L. — Vulg. Perce-pierre,<br />

Casse-pierre, Rompt-pierre, Herbe à la gravelle, Sanicle de montagne,<br />

Saxifrage blanche., Saxifrage. ^<br />

« On croyait autrefois, dit M. AIcloque ', que les <strong>plantes</strong> avaient reçu la<br />

propriété de combattre les' maladies avec lesquelles chacune d'elles présen-<br />

tait une relation quelconque, un rapport plus ou moins vague. C'est ainsi<br />

que les espèces à tleurs ou à suc jaunes avaient la réputation d'être efficaces<br />

contre la jaunisse ; celles dont les feuilles affectaient la forme <strong>des</strong> lobes du<br />

foie étaient préconisées contre les maladies de cet organe; on recomman-<br />

dait dans les affections <strong>des</strong> yeux les fleurs <strong>qui</strong> offraient <strong>des</strong> taches sembla-<br />

bles à un œil. Cette croyance, dite doctrine <strong>des</strong> signatures, était admise par<br />

beaucoup de médecins et c'est ce <strong>qui</strong> explique l'abus invraisemblable que<br />

faisait l'ancienne thérapeutique <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> les plus insignifiantes. Les 5a-<br />

xifrages ~, petites <strong>plantes</strong> herbacées <strong>qui</strong> <strong>croissent</strong> de préférence parmi les<br />

rochers, étaient considérées, d'après ce principe au moins singulier, comme<br />

propres à broyer les pierres de la vessie. »<br />

De toutes les espèces de ce genre, la plus employée contre les calculs uri-<br />

naires, était la Saxifrage granulée. Aujourd'hui, on ne lui reconnaît plus<br />

aucune action lithontriptique. Les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> de Perce-pierre, Casse-<br />

pierre, Rompt-pierre lui viennent, non de son habitat, mais <strong>des</strong> pro-<br />

priétés qu'on lui attribuai*; de guérir la maladie de la pierre. — Croît dans<br />

les pâturages secs, sur les collines ari<strong>des</strong> et à la lisière <strong>des</strong> bois.<br />

1105. Saxifrage hypnoïde. S. hypnoi<strong>des</strong> L. — Syn. Saxifrage<br />

mousseuse; vulg. Saxifrage jnousse, Saxifrage moussue, Ga^^on d'An-<br />

gleterre, Ga!{on turc, Ga^on discret. — Sert à décorer les rocailles, les<br />

grottes, les terrasses.<br />

1106. Saxifrage ombreuse. S. umbrosa L. — Vulg. Mignonnctte,<br />

Amourette, Désespoir <strong>des</strong> peintres (ses pétales blancs sont délicatement<br />

pointillés de jaune et de rose). — Cultivée dans les jardins.<br />

1107. Saxifrage sarmenteuse. S. sarmentosa L. — Vulg. Saxifrage<br />

de Chine. Improprement appelé Fraisier d'Espagne. Sert à décorer les<br />

parties ombragées <strong>des</strong> rocailles, les casca<strong>des</strong>, etc. Elle est surtout recher-<br />

chée pour la garniture <strong>des</strong> suspensions d'appartement.<br />

1. Fleurs et Plantes, 1899.<br />

2. Nom formé de saxum, pierre et dcfrangere, briser.<br />

3 i


i32 SAXI-SCIR<br />

1108. Saxifrage tridactyle ou à trois doigts. S. tridactylites<br />

Tourn. — Vulg. Petite Saxifrage, Saxifrage <strong>des</strong> murailles. — Lieux sablonneux,<br />

vieux murs.<br />

1109. Saxifrage velue. S. hirsuta L.<br />

- Vulg. Désespoir <strong>des</strong> pein-<br />

tres; partage ce nom avec la Saxifrage ombreuse. — Cultivée dans les<br />

jardins.<br />

1110. Scabieuse <strong>des</strong> bois. S. scabiosa silvatica L. — Syn. Scabieuse<br />

à feuilles de Cardère ;<br />

vulg. Parin va rin [parrain <strong>qui</strong> ne vaut rien] (Lui-<br />

lin, Bellevaux). Celte Scabieuse ne vaut absolument rien, pas même pour le<br />

bétail. Dans certaines localités de nos montagnes, on se fait un malin plai-<br />

sir d'en offrir <strong>des</strong> bouquets aux parrains <strong>qui</strong> ne font jamais de cadeaux à<br />

leurs filleuls. De là le nom populaire donné à cette plante. — Dans les bois,<br />

les taillis et les prairies <strong>des</strong> montagnes.<br />

* Scabieuse <strong>des</strong> champs. Scabiosa arvensis L. — Syn. de Knantie<br />

<strong>des</strong> champs (voir ce nom, n° 528) ; vulg. Seabieuse <strong>des</strong> prés. = Scabieusd<br />

(Thônes) ;<br />

Bosi'â (Saint-Fcrréol).<br />

1111. Scabieuse à fleurs pourpre foncé. S. atropurpurea L. —<br />

Syn. Scabieuse <strong>des</strong> jardins ; vulg. Veui'e, Fleur <strong>des</strong> veuves. — Cultivée<br />

comme plante d'ornement.<br />

1112. Scabieuse succise. S. succisa L. — Syn. Scabieuse tronquée ;<br />

vulg. Succise, Mors du diable. Remors du diable. Morsure du diable, Ra-<br />

cine du diable (sa racine est brusquement tronquée et comme mordue).<br />

D'après une croyance populaire, le diable, connaissant les merveilleuses<br />

vertus de cette plante, cherche à la détruire en mordant sa racine. Cette racine,<br />

découpée en rondelles et macérée dans une bonne eau-de-vie, donne<br />

une liqueur amère, d'un jaune foncé, estimée comme stomachique. — Scabïeusà<br />

(Thônes) ; Bosvê (Saint-Ferréol), comme l'espèce précédente ; Bou-<br />

chevan (Beaufort). — Dans les clairières et les prairies humi<strong>des</strong>.<br />

1113. Scandix peigne de "Vénus. Scandix pecten Veneris L. —<br />

Vulg. Peigne de Vénus. Aiguille de berger, Aiguille de dame, Aiguil-<br />

lette, Cerfeuil à aiguillettes (ses fruits sont terminés en aiguilles et dispo-<br />

sés en forme de peignes). — Dans les moissons.<br />

1114. Scille agréable. Scilla amœna L. — Vulg. Jacinthe de mai,<br />

Jacinthe étoilée. — Cultivée dans les jardins comme plante d'ornement.<br />

1115. Scille à deux feuilles. Se. bifolia L. — Vulg. Jacinthe <strong>des</strong><br />

haies, Muguet bleu (Les Collets sur Thorens); Fleur de Saint-Joseph<br />

(Brenthonne). — Cette plante, dont les Heurs sont d'un beau bleu, est une<br />

de nos plus gracieuses messagères du printemps. Elle est très répandue<br />

dans les haies, les taillis et les vergers. On l'a introduite dans les jardins,<br />

où elle forme de charmantes bordures.<br />

1116. Scille d'Italie. Se, italica L. — Vulg. Jacinthe <strong>des</strong> jardiniers.<br />

Lis-Jacinthe <strong>des</strong> jardiniers. — Cultivée dans les jardins d'agrément.<br />

1117. Scille penchée. Se. nutans Smith. — Vulg. Jacinthe <strong>des</strong> bois,<br />

Petite Jacinthe. — Cultivée dans les jardins.<br />

1118. Scille du Pérou. Se. Peruviana L. — Vulg. Jacinthe du Pé-<br />

rou. — Cette Scille est une de nos plus belles <strong>plantes</strong> bulbeuses de pleine<br />

terre.<br />

1119. Scille de Sibérie. Se. Sibirica Andr. — Vulg. Scille précoce.<br />

— Cultivée dans les parterres, en pots, sur <strong>des</strong> soucoupes, dans la mousse<br />

humide ou sur de très petites carafes.<br />

1120. Scirpe <strong>des</strong> étangs. Scirpus lacustris L. — Vulg. Jonc <strong>des</strong>


SCIR-SCRO i33<br />

chaisiers, Jonc <strong>des</strong> tonneliers. Jonc d'eau. Jonqiiine. — Belle plante à tige<br />

sans feuilles, <strong>qui</strong> embellit nos lacs. On en fait <strong>des</strong> nattes, <strong>des</strong> paniers, <strong>des</strong><br />

chaises, etc.<br />

1121. Scirpe <strong>des</strong> marais. Se. palustris L. — Vulg. Jonc <strong>des</strong> »:arazs.<br />

— Mârê (Beaufort). — Dans les marais de la plaine et <strong>des</strong> montagnes.<br />

1122. Scirpe pauciflore. Se. pauciflorus Ligh. — Vulg. Petit Jonc.<br />

— Dans les endroits marécageu.x de la plaine et surtout <strong>des</strong> montagnes.<br />

Scléroderme veiné. Voyez Cliampignons.<br />

Scolopendre officinale. Voyez Fougères.<br />

1123. Scorpiure chenille. Scorpiurus vermieulata L. — Vulg.<br />

Chenillettc. — Les petites gousses de cette Lcgumineuse et surtout celles<br />

de l'espèce suivante, <strong>qui</strong> sont velues, hérissonnées et à demi-roulées sur<br />

elles-mêmes, imitent à s'y méprendre <strong>des</strong> chenilles au repos. On profite de<br />

cette ressemblance pour effrayer les convives et faire rire à leur dépens, en<br />

en jetant quelques-unes, soit dans le potage, soit surtout dans la salade. —<br />

Cultivée pour cet usage.<br />

1124. Scorpiure velue. Se. subvillosa L. — Vulg. Chenillette. comme<br />

l'espèce précédente et cultivée pour le même usage.<br />

1125. Scorzonère d'Espagne. Scoizonera hispanica L. '. — Vulg.<br />

Scorsonère, Salsifis noir. = j Ecorce noire (Thônes, Annecy) ; Escors-<br />

nér'è (Thônes); Escosnàlrc (Albens) ; Cor5?ie7rë (Leschaux) ; Li-^-icourchë<br />

nèrë (Trévignin). — Plante potagère répandue dans tous les jardins.<br />

1126. Scorzonère à feuilles de Plantain. Se. plantaginea Schl. —<br />

Vulg. Scorsonère <strong>des</strong> prés, Scorsonère sauraf^e. — Dans les prairies et les<br />

bois humi<strong>des</strong>.<br />

1127. Scrofulaire aquatique. Scrofularia aquatica L. — Syn. Scrofulaire<br />

de Balbis ; vulg. Scrofulaire, Orvale d'eau, Bétoine d'eau. Grande<br />

Morelle, Herbe aux hémorrho'i<strong>des</strong>. Herbe du siège (pendant le siège de<br />

La Rochelle, sous Louis XIII, les chirurgiens en firent grand usage pour<br />

panser toutes sortes de blessures). — Èrbà de la râç/iè [herbe à la teigne]<br />

(Scientrier). — Fiords <strong>des</strong> ruisseaux, fossés.<br />

1128. Scrofulaire <strong>des</strong> chiens. S. eanina L. — Vulg. Rue <strong>des</strong> chiens.<br />

— Dans lieux secs et pierreux.<br />

1129. Scrofulaire noueuse. S. nodosa L. — Vulg. Grande Scrofulaire,<br />

Scrofulaire <strong>des</strong> bois. Herbe aux écrouelles, Herbe aux hémorroï<strong>des</strong><br />

(comme le n° 1127), Herbe de Saint-Félix, Agruelle, Orvale (nous men-<br />

tionnons ce dernier nom sans l'approuver; il désigne communément la<br />

Sauge sclarée). = Érb' à grelié [herbe à grelot], (allusion au son que don-<br />

nent ses petites capsules, lorsqu'elles sont sèches et qu'on les agite (Mes-<br />

sery, Nernier) ; Erbà de Sên Féli. Erbà de 'panari {^Q&uïon); Clavelirè<br />

Tliavelire (vallée de Boëge).<br />

On emploie la racine de cette plante, ainsi que celle de la Scrofulaire<br />

(vallée d'Arve) ;<br />

aquatique, en poudre ou en décoction, contre les scrofules, les hémorroï-<br />

<strong>des</strong>, les dartres et autres maladies de la peau. A Beaufort, la racine de la<br />

Scrofulaire noueuse est employée contre les plaies scrofuleuses et les panaris.<br />

On la cueille en automne, on la pile bien et on la mélange avec du<br />

beurre frais. Cela fait, on la conserve dans un pot bien couvert, pendant<br />

une <strong>qui</strong>nzaine de jours, dans un endroit frais. Puis on fait cuire cette<br />

pommade sur un feu très doux et on la conserve pour les cas de be-<br />

I . I^e nom de Scorzonère vient de l'italien scor^^iT nera. écorce noire. En etiet la racine de<br />

cette Scorzonère est noire en dehors.


i34 SCUT-SENE<br />

soin. — Celle plante croîi dans les haies, les bois humi<strong>des</strong> ei au bord <strong>des</strong><br />

fossés.<br />

1130. Scutellaire toque. Scutellaria galericulata L. — Vulg. Toque<br />

(son calice renversé présente la forme d'une toque ou d'un casque avec<br />

la visière relevée), Centaui'ée bleue, Tertianai>~e (parce qu'elle guérit les<br />

fièvres tierces ou en général les fièvres intermittentes.) — Dans les lieux hu-<br />

mi<strong>des</strong>, surtout au bord <strong>des</strong> cours d'eau.<br />

1131. Seigle cultivé. Secale céréale L. — Vulg. Seigle. Seigle commun,<br />

Seigle dliiver. = Sélià (Samoëns, Bonneville, vallées de Boëge et<br />

d'Onion) ; Sélià et Sêlà (vallée d'Abondance) ; Sêlà (Annemasse, Sallan-<br />

ches, Thônes, Annecy, Aime) ; Sêlà et SàiHà (Saint-Paul) ; Sàilà (Rumilly,<br />

Albens) ; Sê'îlà (Gruflfy, Leschaux. Montricher) ; Sèlà (Trévignin) ; Sâlà<br />

(Albertville, environs de Saint-Julien) ;<br />

Messe (Douvaine, Ballaison).<br />

Le Seigle occupe une place importante dans les cultures de la Savoie.<br />

Dans l'assolement coutumier de notre pays, il succède régulièrement au<br />

Froment, dans les terrains sablonneux de nos coteaux et le remplace dans<br />

nos montagnes. On le cultive également dans les alluvions de l'Arve, de<br />

l'Isère et de l'Arc. Ce Seigle se sème en automne. Il en existe plusieurs<br />

variétés, dont deux cultivées en Savoie : i° Le Seigle de mars, appelé aussi<br />

Seigle 7narsais, Seigle du Printemps, Seigle de Pâques, Seigle d'été, Sei-<br />

gle trémois (il mûrit en trois mois, si Ton ne compte ni le mois où il est<br />

semé, ni le mois où il est récolté). On le sème en mars et on le moissonne<br />

en juillet. 2° Le Seigle de la Saint-Jean. On le sème en juin pour le don-<br />

ner vert au bétail et en recueillir le grain l'année suivante. Le pain de seigle<br />

reste longtemps frais, sans rien perdre de sa saveur. A l'état de biscuit,<br />

c'est-à-dire cuit à fond, il devient, avec le lait, la principale nourriture <strong>des</strong><br />

pâtres dans nos hautes montagnes. Mêlée à celle du froment, la farine de<br />

seigle fournit un pain de ménage savoureux et très sain ; pétrie avec du<br />

miel, elle donne \c pain d'cpice, connu et apprécié de tout le monde.<br />

On sème quelquefois ensemble du Froment et du Seigle. Ce mélange<br />

convient aux terrains légers dans lesquels le Froment seul ne donnerait<br />

pas de résultats satisfaisants. — Voir au mot Froment les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong><br />

donnés à ce mélange. Enfin, on nomme Dragée le mélange du Seigle avec<br />

les Vesces et les Ers, lequel fournit un excellent fourrage vert. — Le 1 7 jan-<br />

vier, jour de la fête de Saint Antoine, on porte à l'église <strong>des</strong> paquets de<br />

seigle, de grains divers et de sel : ils sont bénits après la messe et distri-<br />

bués ensuite aux animaux domestiques pour les préserver <strong>des</strong> maladies<br />

contagieuses.<br />

1132. Sénebière corne de cerf. Senebiera coronopus Poir. — Syn.<br />

Coronope commun ; vulg. Corne de cerf, Cresson de rivière. Ambroi-<br />

sie sauvage ; pharm. Ambrosia campestris. — Bords <strong>des</strong> chemins, terrains<br />

vagues.<br />

1133. Séneçon commun. Senecio vulgaris L. — Vulg. Séneçon,<br />

Toute venue. Herbe aux charpentiers. = Séneçon (Leschaux) ; Pare<br />

(Thônes) ; Seniclë (Contamine-sur-Arve) ; Êrbà de çhenelie [Herbe aux<br />

chenilles] (Messery).— Le Séneçon est émollient, adoucissant et vulnéraire.<br />

C'est à cette dernière propriété qu'il doit son nom à' Herbe aux charpen-<br />

tiers. Frit avec du beurre frais, il forme un excellent topique pour mûrir<br />

les furoncles. Nos campagnards en font un grand usage dans la médecine<br />

vétérinaire. Les chardonnerets et les serins sont très friands de celte plante.<br />

— Croît partout.


SENE-SILE i35<br />

1134. Séneçon Doronic. S. Doronicum L. = Arnica bâtarde (nom<br />

que lui donnent les bergers <strong>des</strong> Alpes). Les fleurs de ce Séneçon (mais non<br />

la plante) ressemblent beaucoup à celles de l'Arnica. Certains herboristes<br />

et bergers <strong>des</strong> Alpes peu consciencieux profitent de cette ressemblance pour<br />

grossir leurs récoltes d'Arnica. Nous avons eu plusieurs fois l'occasion de<br />

constater cette fraude dans nos excursions botaniques. Les pharmaciens<br />

feraient donc bien d'exiger de leurs herboristes les sommités fleuries de<br />

l'Arnica, c'est-à-dire la tête avec la dernière paire de feuilles (les feuilles de<br />

l'Arnica sont opposées, celles du Séneçon Doronic, alternes). — Pâturages<br />

rocailleux <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

1135. Séneçon élégant. S. elegans L. — Vulg. Séneçon d'Afrique,<br />

Séneçon <strong>des</strong> I)idcs. — Cultivé dans les jardins d'agrément.<br />

1136. Séneçon Jacobée. S. Jacobaea L. — Vulg. Fleur de St-Jacques,<br />

Herbe de Jacob, Herbe dorée. =: Erbà de Sên-Zdâque (Beaufort). — Le long<br />

<strong>des</strong> haies, bords <strong>des</strong> chemins.<br />

1137. Séquoia gigantesque. Séquoia gigantea Lindley et Gordon.<br />

— Syn. Wellingtonia gigantesque, "Washingtonia de Californie ;<br />

vulg. Arbre de Californie (nom que lui donnent les jardiniers <strong>qui</strong> ne peu-<br />

vent se faire aux <strong>noms</strong> barbares qu'on a donnés à ce bel arbre). — Ce géant<br />

du règne végétal est l'un <strong>des</strong> plus beaux ornements de nos jardins publics,<br />

où il est déjà très répandu. En Californie, son pays d'origine, on en voit <strong>qui</strong><br />

ont loo mètres de hauteur et 25 mètres de circonférence à la base. Sa vi-<br />

gueur et sa rusticité nous font espérer pour lui un bel avenir forestier en<br />

Europe.<br />

1138. Seringat <strong>des</strong> couronnes Philadelphus coronarius L. — Vulg.<br />

Seringat odorant. Seringat, Citronelle, Jasmin bâtard. — Arbrisseau à<br />

Heurs blanches très odorantes. — Cultivé dans les bosquets.<br />

1139. Serratule <strong>des</strong> teinturiers. Serratula tinctoria L. — Syn.<br />

Sarrète ou Sarrette <strong>des</strong> teinturiers ; vulg. Serrette (du latin serratus,<br />

en dents de scie : ses feuilles sont bordées de dents très aiguës). On en<br />

retire une teinture jaune. — Croît dans les bois et les prés humi<strong>des</strong>.<br />

1140. Sétaire verte. Setaria viridis P. B. — Etroblë (Albertville).<br />

— Mauvaise herbe <strong>qui</strong> envahit les cultures.<br />

1141. Silaiis <strong>des</strong> prés. Silaus pratensis L = Cocouhà (Chamonix, oiî<br />

il partage ce nom avec la Berce branc-ursine et le Laser hérissé). — Dans<br />

les prés humi<strong>des</strong>.<br />

1142. Silène acaule ou sans tige. Silène acaulis L. — Vulg. Mousse<br />

Jleurie (bergers <strong>des</strong> Alpes). — Le Silè)ie acaule est une de nos plus gracieuses<br />

<strong>plantes</strong> alpines. Il croît sur les rochers en pentes <strong>des</strong> hautes mon-<br />

tagnes^ où il forme <strong>des</strong> gazons ras tout émaillés de petites fleurs roses. Les<br />

touristes ne se lassent pas de l'admirer. On l'a introduit dans les jardins,<br />

où il souffre : à*ce charmant enfant <strong>des</strong> Alpes, il faut l'air pur et la fraîcheur<br />

<strong>des</strong> hauts sommets.<br />

1143. Silène Arméria. S. Armeria L. — Syn. Silène à bouquets;<br />

vulg. Muscipula <strong>des</strong> jardiniers, Gobe mouches. Attrape mouches [les mou-<br />

ches et autres petits insectes se prennent et se collent sur ses tiges <strong>qui</strong> sé-<br />

crètent vers leur sommet une matière sucrée et visqueuse '). — Plante<br />

d'ornement très répandue dans les jardins.<br />

1144. Silène compacte. S. compacta Bieb. — Vulg. Silène d'Orient.<br />

I. Ne pas conlondre avec le vrai Silène muscipula l... ilunt les Heurs sont insit^nitiantes.


i36 SILE-SOLI<br />

— Le plus beau de tous les Silènes. — Cultivé en corbeilles ou en massifs.<br />

1145. Silène enflé. S. inflata D.C. — Vulg. Behen,Behen blanc, Ciicubale<br />

behen, Cornillet, Carnillet, Corillet. = Elêlux [Etoile], allusion à<br />

la forme et à la disposition de ses pétales (Samoëns) ; Pètar (de l'usage<br />

qu'en font les enfants : son calice ballonné, en forme de vessie, éclate avec<br />

bruit par la pression) (Thônes, Menthon-St-Bernard. canton de St-Julien,<br />

Marcellaz, St-Paul, vallée d'Abondance) ; Pélar et Gor^eTion (Beaufort) ;<br />

Grè^ëlïon (Montricher, Aime) ; Tïoqë (Sevrier) ; l^ogë et Tacnë (Menthon-<br />

St-Bernard) ; Floqé (Annemasse) ; Érbà de sarpen et Ërbà de frénô (Les<br />

Clefs). — Bords <strong>des</strong> chemins, prés, pâturages.<br />

1146. Silybe de Marie. Silybum Marianum Gœrtn. — Vulg. Chardon<br />

Marie, Chardon argenté. Epine blanche, Carthame taché. Lait de<br />

Notre-Dame : Pharm. Carduus lacteus [Chardon laiteu.x], allusion aux<br />

taches blanches que l'on voit sur ses feuilles. — Cultivé dans les jardins<br />

pharmaceutiques et paysagers.<br />

1147. Sisymbre alliaire. Sisymbrium alliaria Scop. — Vulg. Alliaire,<br />

Alliaire officinale, Herbe à l'ail. Herbe aux aulx, Vélar alliaire (elle pos-<br />

sède une odeur et une saveur alliacées <strong>qui</strong> lui ont valu ces <strong>noms</strong>), Julienne.<br />

Cette plante est détersive et antiputride. On en emploie le suc que l'on appli-<br />

que sur les ulcères avec de la charpie. — Dans les lieux couverts, le long<br />

<strong>des</strong> haies.<br />

1148. Sisymbre officinale. S. officinale Scop. — Syn. Erysime offi-<br />

cinal ; vulg. Herbe anx chantres, Vélar, Moutarde <strong>des</strong> haies. Verveine<br />

mâle, Tortelle. Les feuilles du Vélar sont stimulantes et expectorantes. On<br />

les emploie en infusion contre l'enrouement et l'aphonie résultant d'un<br />

exercice forcé <strong>des</strong> organes respiratoires. De là, son nom d'Herbe aux chan-<br />

tres. — Le long <strong>des</strong> haies, <strong>des</strong> murs, partout.<br />

1149. Sisymbre Sagesse. S. Sophia L. — Syn. Sisymbre thalictron;<br />

vulg. Moutarde de chien, Sagesse, Sagesse <strong>des</strong> chirurgiens (il doit ces deux<br />

derniers <strong>noms</strong> à l'usage que l'on faisait autrefois de ses feuilles pour le<br />

pansement <strong>des</strong> plaies). — Dans les terrains vagues, les décombres, au bord<br />

<strong>des</strong> chemins.<br />

1150. Soldanelle <strong>des</strong> Alpes. Soldanella alpina L. — Vulg. Clo-<br />

chette <strong>des</strong> Alpes (gui<strong>des</strong> et bergers <strong>des</strong> Alpes). C'est une charmante fleur<br />

bleue ou violacée, à corolle finement dentelée. Elle croît dans les hautes<br />

montagnes et fleurit aussitôt après la fonte <strong>des</strong> neiges. On pourrait, pour<br />

cette raison, l'appeler Perce neige bleue.<br />

1151. Solidage du Canada. Solidago Canadensis L. — Syn. Verge<br />

d'or du Canada ; vulg. Gerbe d'or du Canada. — Cultivé dans les jardins<br />

paysagers.<br />

1152. Solidage verge d'or. Solidago virga aurea L. — Syn. Verge<br />

d'or commune ; vulg. Verge d'or. Grande Verge dorée (elle doit ces <strong>noms</strong><br />

à sa tige élancée et à la couleur de ses fleurs), Herbe <strong>des</strong> Juifs (n'est-elle<br />

pas d'or.''). — Cette plante fait partie <strong>des</strong> vulnéraires suisses ; sa décoction<br />

sert à laver les ulcères. C'est sur cette plante que vit l'un de nos plus jolis<br />

papillons, le Polyommate de la Verge d'or, Polyommatos virgaureae, dont<br />

la couleur est d'un beau rouge-aurore. Cette richesse de coloris lui a valu,<br />

hélas ! d'être mis au rang <strong>des</strong> fleurs animales. C'est ainsi que les mar-<br />

chan<strong>des</strong> modistes appellent les Lépidoptères, les Coléoptères et surtout les<br />

Oiseaux qu'elles font entrer sottement dans les coifl'ures de luxe et les gar-<br />

nitures de robes.


SORB-SOUC i37<br />

1153. Sorbier allouchier ou alouchier. Sorbus aria Crantz. — Syn.<br />

Alisier blanc de neige ; vulg. Allouchier, Alisier commun. Alisier blanc.<br />

Alisier (l'Académie écrit Alisier), Aller (ancien nom français). = Alïi<br />

(Thônes, Annemasse, canton de St-Julien, Ciiamonix, Villy-ie-Bouveret,<br />

Mieussy, Samoëns, LuUin, vallées de Boëge et du Biot) ; Ali (Annecy,<br />

Leschaux) ; Alïé (vallées d'Abondance et de Beaufort) ; Allé (Alberville,<br />

Aime, environs de Chambéry) ; Alirë (Les Houches) ; Avolii (Trévignin) ;<br />

TralVè (Brizon) ;<br />

Dralii (Mont-Saxonnex). — Les fruits se nomment Alises<br />

(l'Académie écrit Ali^esJ. = Ali et Alïè, deux <strong>noms</strong> très répandus. Les<br />

Alises servent à faire une excellente eau-de-vie appelée Eau-de-pie d'Ali.<br />

Autrefois, lorsque, dans les hautes vallées de Beaufort et de La Clusaz, on<br />

se nourrissait encore de pain d'orge ou d'avoine, on avait soin de cueillir les<br />

Alises et de les faire sécher, pour les faire ensuite entrer dans la composition<br />

de ce pain. A Beaufort, on emploie les feuilles de V Alisier comme un<br />

stimulant pour faire ruminer les animaux domestiques. — Pentes boisées<br />

et rocailleuses <strong>des</strong> montagnes ; cultivé dans les jardins paysagers.<br />

1154. Sorbier domestique. S. domestica L. — Syn. Sorbier cultivé;<br />

vulg. Cormier. = Souj'bi (environs de Saint-Julien). Les fruits (Cormes)<br />

de ce sorbier, ainsi que ceux du Sorbier torminal, sont très astringents<br />

et s'emploient en décoction pour arrêter les llux de sang. — Cultivé dans<br />

les bosquets et les jardins paysagers.<br />

4155. Sorbier <strong>des</strong> oiseleurs. S. aucuparia L. — Vulg. Sorbier <strong>des</strong><br />

oiseaux, Arbre à grives. Cochène. = Tiémé (Samoëns); 77è?J!ë (Taninges);<br />

Të;?!t^ (Beaufort) ; Tmé<br />

(vallée d'Abondance) ; Tmë (La Giettaz) ; Tourné<br />

(Les Houches) ; Tremélà [Thône?,); Tmàlà {ThonQS, Manigod, Leschaux,<br />

Grufty, Montmin, Quintal, environs de Saint-Julien); Cm^^/o (Alex) ;<br />

Cmélà<br />

(Dingy-Parmelan, La Clusaz); Cmélà et Tmélà (vallée de Boëge); Cmélà et<br />

Sourbë (Villy-le-Bouveret) ; Tëmel (Aime) ; Teumèl, au plur. Teumëlés<br />

(Bessans); Smélà (Brizon); Frênêlà (Seythenex); Sorbi (Thônes, Montmin,<br />

GrufFy, Massongy). Les fruits (Sorbes) de cet arbre, disposés en corymbes<br />

serrés, sont d'un beau rouge. Ils sont très recherchés, à l'entrée de l'hiver,<br />

par les grives, les merles et autres oiseaux. — Très répandu dans les bois<br />

de nos montagnes ; on le cultive aussi dans les bosquets.<br />

1156. Sorbier Petit Néflier. S. chamaemespilus Moût. — Syn.<br />

Amélanchier faux Néflier ; Vulg. Petit Néflier. — Pelouses et rochers<br />

<strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

1157. Sorbier torminal. S. torminalis Crantz. — Syn. Sorbier antidysentérique.<br />

Sorbier aux tranchées, Alisier torminal ; vulg.<br />

Alisier <strong>des</strong> bois, Faux Sycomore. = Sor6/ (Côte-d'Hyot, près Bonneville).<br />

— Bois de la plaine et <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

Le bois <strong>des</strong> Sorbiers est très dur et très estimé. Les tourneurs et les<br />

menuisiers s'en servent pour une foule d'ouvrages.<br />

1158. Souchet long. Gyperus longus L. — Vulg. Souchet odorant<br />

(sa racine est odorante). — Dans les marais et les fossés.<br />

1159. Souci <strong>des</strong> champs. Calendula arvensis L. — Vulg. Souci de<br />

tous les mois, Petit Souci, Souci de vigne, Souci sauvage, Gauchefer. Sa<br />

fleur s'ouvre à neuf heures du matin et se referme à trois heures du soir. —<br />

Dans les vignes et les champs cultivés.<br />

1160. Souci oflBcinal. G. officinale L. — Vulg. Souci <strong>des</strong> jardins.<br />

Mirliton, Météorine. = Seuci (Montricher) ;<br />

vée à fleurs doubles dans la plupart <strong>des</strong> jardins.<br />

5oz/c/!{a (Beaufort). — Culti-<br />

Suppl. à la lie». sai>.. looS [Flore Constantin et Gave]— lo


i38 SOUC-STAP<br />

1161. Souci pluvial. C. pluvialis L. — Vulg. Souci hygrométrique.<br />

Ses fleurs ne s'ouvrent que lorsque le temps est beau. — Cultivé dans les<br />

parterres.<br />

1162. Spartie jonc. Spartium juncum L. — Syn. Spartie à branches<br />

de jonc ; vulg. Genêt d'Espagne, Jonc ifEspagne. — Cultivé dans<br />

les bosquets et les jardins.<br />

1163. Spéculaire miroir. Specularia spéculum A. D. C. — Vulg.<br />

Miroir de Vénus. C'est une jolie fleur bleue ou violette <strong>qui</strong> croît dans les<br />

moissons.<br />

1164. Sperg-ule <strong>des</strong> champs. Spergula arvensis L. — Syn. Spargoutte<br />

<strong>des</strong> champs ; vulg. Spargoute, Espargoule, Sperjule, Fourrage<br />

de disette. = Esparjûlà (vallée du Reposoir). — Cette plante, jusqu'ici peu<br />

connue en Savoie, fournit un précieux fourrage pour les vaches laitières.<br />

Elle donne un beurre ex<strong>qui</strong>s. C'est la plante par excellence <strong>des</strong> terrains sa-<br />

blonneux, siliceux. On la sème après les récoltes d'hiver, c'est-à-dire après<br />

la moisson, en récolte dérobée. A raison de 45 litres par hectare, elle donne<br />

de 1 3.000 à I 5.000 kilos de fourrage vert, <strong>qui</strong> perd les 45 de son poids<br />

par la <strong>des</strong>sication. Si on la fait pâturer sur place, ne le faire que lorsque la<br />

rosée sera entièrement tombée^ car le Spargoute méiéorise (gonfle) aussi<br />

fortement que le Trèfle. Sa graine est tellement flne qu'il faut, pour la semer,<br />

la mélanger avec du sable. On ne doit la recouvrir que très légèrement, par<br />

exemple, à l'aide de fagots d'épines. Dans certaines localités, au lieu de fau-<br />

cher la Spargoute, on l'enfouit, ce <strong>qui</strong> donne un engrais végétal excellent<br />

et <strong>des</strong> plus économiques. — Dans les moissons <strong>des</strong> terrains siliceux.<br />

1165. Spergule à cinq étamines. S. pentandra L. — Vulg. Petite<br />

Spargoute. — Dans les moissons.<br />

1166. Sphaigne à larges feuilles. Sphagnum latifolium Medw. =<br />

Mossà dé nwlïe[Mousse <strong>des</strong> tourbières] (vallée deBoëge). Espèce de mousse<br />

d'un vert jaunâtre ou d'un blanc sale. Lavée et bien séchée, elle peut servir<br />

à faire <strong>des</strong> couchettes d'enfants et à garnir <strong>des</strong> sommiers. — Croît dans les<br />

marais tourbeux de la plame et surtout <strong>des</strong> montagnes, où ses touff"es ser-<br />

rées forment comme un plancher élastique.<br />

1167. Spirée Aronce. Spiraea Aruncus L. — Syn. Spirée barbe<br />

de bouc ; vulg. Barbe de bouc, 7 Reine <strong>des</strong> bois. • Reine <strong>des</strong> prés (vallée<br />

d'Abondance). = Rênà dé bn>é (vallée de Beaufort). C'est une fort jolie<br />

plante, à fleurs blanches et disposées en une ample panicule. — Dans les<br />

lieux boisés <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

1168. Spirée Filipendule. S. Filipendula L. — Vulg. Filipcndule<br />

(sa racine est formée de plusieurs tubérosités arrondies, <strong>qui</strong> sont comme sus-<br />

pendues à <strong>des</strong> fils très déliés). — Dans les bois et les prés secs.<br />

1169. Spirée ulmaire. S. ulmaria L. — Vulg. Ulmaire, Petite l '/maire,<br />

Ornière, Ormière, Spirée Ornière, Barbe de chèvre, ï^ied de bouc. Herbe<br />

aux abeilles. Reine <strong>des</strong> prés. Grande Potentille, Vignette. = Rêtia dé pré<br />

(Beaufort) ; Rênnà dé prâ (Crest-Voland) ; Ërba de Sin-Jhan (vallée d'Abon-<br />

dance). Reine <strong>des</strong> prés ! elle mérite ce nom par la beauté de ses fleurs et par<br />

le doux parfum qu'elle exhale. — Cette gracieuse reine lient sa cour dans<br />

les prés humi<strong>des</strong> et au bord <strong>des</strong> ruisseaux.<br />

Toutes ces Syt;/rt'e5 sont sudorifiques. Les feuilles et les Heurs de V Ulmaire<br />

ont été employées avec beaucoup de succès, en infusion et en décoction (10<br />

à 3o grammes pour i litre d'eau), contre les hydropisies.<br />

1170. Staphylier penné. Staphylea pinnata L. — Vulg. Staphilin.


STEL-SURE iSg<br />

Pistolochie sauvage, Faux Pistachier, Patenôlier, Ne^ coupé (ses grosses<br />

graines figurent vaguement une tête à laquelle on aurait coupé le nez). —<br />

Joli arbrisseau cultivé dans les jardins d'agrément.<br />

1171. Stellaire Holostée. Stellaria Holostea L. — Vulg. Langue<br />

d'oiseau. — Coteaux herbeux dans la région inférieure <strong>des</strong> montagnes.<br />

1172. Stellaire intermédiaire. S. média Vill. — Syn. Stellaire moyenne<br />

; Alsine moyenne ; vulg. Mouron <strong>des</strong> oiseaux, Mouron blanc,<br />

Mouron <strong>des</strong> champs, Morgelinet, Morgeline, Morsgeline (du latin morsus,<br />

morsure etgallina. poule: les poules aiment beaucoup cette plante) i. =<br />

Mouron {A\me) ; Meuron (Annecy); Moron (Thônes, GrufFy, Trévignin,<br />

Crest-Voland); Rastë (Albertville); Pane (Albens) ; 7 Traînasse (Mieussy).<br />

— C'est une plante précieuse pour nourrir les oiseaux de volière. — Très<br />

commune dans les jardins et autres terres cultivées.<br />

1173. Stellérine passerine. Stellera passerina L. Syn. Passerine<br />

annuelle; vulg. Passerine (ses graines sont recherchées par les passereaux),<br />

Herbe à l'hirondelle. Langue de moineau. — Dans les terrains ari<strong>des</strong>.<br />

1174. Sticte pulmonaire. Sticta pulmonacea Ach. — Syn. Lichen<br />

pulmonaire ; vulg. Pulmonaire de chêne. Herbe aux poumons, Lichen<br />

d'arbre, Hépatique <strong>des</strong> bois, Thé <strong>des</strong> forêts. Thé <strong>des</strong> 'l'osges. Nos campa-<br />

gnards l'appellent Mossà, nom qu'ils donnent à toutes les mousses et à<br />

tous les lichens. Ce Sticte se présente sous la forme d'expansions foliacées,<br />

divisées en lobes profonds, larges, tronqués au sommet, d'un vert jaunâtre.<br />

On l'emploie, en infusion, contre les catarrhes pulmonaires et l'asthme.<br />

Linné dit que les campagnards en font usage avec succès contre la toux<br />

<strong>des</strong> bestiaux. — Croît sur les troncs <strong>des</strong> vieux sapins, <strong>des</strong> hêtres et surtout<br />

<strong>des</strong> chênes.<br />

1175. Stipe pennée. Stipa pennata L. — Syn. Stipe plumeuse ;<br />

vulg. Etièpe-aigrette. — C'est une charmante Graminée dont les glumelles<br />

se terminent par une longue arête à barbes très fines. Une poignée de ces<br />

arêtes forme un joli bouquet. — Sur les collines ari<strong>des</strong>. *<br />

1176. Streptope à feuilles embrassantes. Streptopus amplexifo-<br />

lius D. C. — Vulg. Laurier alexandrin <strong>des</strong> Alpes. = Tloularc (Les<br />

Collets sur Thorens). — Bois <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

1177. Sumac <strong>des</strong> corroyeurs. Rhus coriaria L. — Vulg. Roure,<br />

Roure <strong>des</strong> corroyeurs. Corroyer (il contient une grande quantité de tannin),<br />

Vinaigrier (en Tur<strong>qui</strong>e, on met ses graines dans les sauces pour les aci-<br />

duler ; ses grappes ont aussi l'odeur du vinaigre). — Cultivé dans les<br />

jardins d'agrément.<br />

1178. Sumac <strong>des</strong> teinturiers. R. cotinus L. — Vulg. Fustet, Arbre<br />

à perruque (ses pédicelles stériles s'allongent à la maturité et se couvrent<br />

de poils étalés dont l'ensemble forme comme une chevelure crépue). Bois<br />

jaune. — Sur les rochers bien exposés au soleil ; cultivé dans les bos-<br />

quets.<br />

1179. Sumac vénéneux. R. toxicodendron L. — Vulg. Porte-poison,<br />

Arbre à la gale (non qu'il guérisse la gale, mais de ce que l'attouchement<br />

de ses feuilles et surtout de ses fleurs produit souvent <strong>des</strong> démangeaisons et<br />

même <strong>des</strong> pustules). Herbe à la puce. — Cultivé dans les jardins botaniques<br />

et d'agrément.<br />

I. Suivant le <strong>Dictionnaire</strong> gCnéral II. D.T. (\° Morgeline), dd l'impératif du verbe mordre,<br />

et geline.<br />


140 SUREAU<br />

1180. Sureau à grappes. Sambucus racemosa L. — Syn. Sureau<br />

rameux. = Savouhu (Chamonix) ; Savu (Les Houches) ; Savlu (Mégève) ;<br />

Savu dé monlanïé {vâUée Beaufort). — D'après le D'' Vicat, les baies de ce<br />

sureau sont vénéneuses. — Dans les bois <strong>des</strong> montagnes subalpines ; cul-<br />

tivé dans les bosquets.<br />

1181. Sureau noir. S. nigra L. — Vuig. Sureau commun. Sureau.<br />

= Sohïi (vallée de Boëge) ; Sohi (environs de Bonneville, Annemasse, Dou-<br />

vaine, Ballaison, Massongy) ; Sàd (La Forclaz) ; Su (Saint-Paul, Bernex) ;<br />

Seû (Marignier) ; Soin (La Tour) ; Sahu (Montricher) ; Sapu (Les Houches,<br />

Passy, Sallanches, Passeirier, Arenthon, Annecy, Thorens, Thônes,<br />

Talloires, Chambéry, Montmélian, Albertville, Queige, Villard-sur-Doron,<br />

Saint-Sigismond, Beaufort, La Chambre, Montgilbert, Aime, Longefoy.<br />

Séez, Les Allues, Les Avanchers, Celliers) ; Sapûi (Thônes, Crest-Voland,<br />

Ugines) ; Sainu (environs de Saint-Julien en Genevois, Montmélian, La<br />

Motte-Servolex, Vimines, Domessin) ; Saii^i (Aime, Saint-Nicolas-la-<br />

Chapelle, La Giettaz, vallée d'.A.bondance) ; Sainlhë (Argentières) ; SiihYi<br />

(Vailly, Lullin, Bellevaux) ; Seuvi (Mieussy) ; Seini (Samoëns) ; Seùt (Saint-<br />

Jean-de-Maurienne) ; Tsain (Laissaud); Chdn> (Morzine) ; Chwêu<br />

(Evian-les-<br />

Bains) ; Chavu (Francin, Saint-Jean-de-Sixt) ; Chahu (Le Biot) ; Chaou (La<br />

Forclaz); Chi (Meillerie) ; Chandêbu et Chamcbu (Bessans) ; Èpëldrc (les<br />

enfants en font <strong>des</strong> sarbacanes) (Le Châtelard).<br />

Voilà un arbuste <strong>qui</strong> peut rendre bien <strong>des</strong> services à la médecine. Aussi<br />

la bonne Providence l'a-t-elle planté abondamment dans les campagnes.<br />

On le trouve partout, dans les bois, dans les ravins, dans les haies et<br />

jusque tout près <strong>des</strong> habitations. Le célèbre curé Kneipp en faisait grand<br />

cas; il en employait les feuilles, les fleurs, les baies, l'écorce et les racines.<br />

Voici en quels termes il en conseille l'emploi : « Pour faire une cure au<br />

printemps, on coupe en petits morceaux 6 à 8 feuilles de Sureau, on les<br />

fait bouillir pendant lo minutes dans la quantité d'eau nécessaire pour une<br />

tasse de tisane ; on prend pendant un certain temps, tous les matins à jeun,<br />

une tasse de cette tisane et on déjeune une heure après. On peut d'ailleurs<br />

faire cette cure en toute saison avec <strong>des</strong> feuilles de Sureau séchées. » —<br />

« De même que la tisane de feuilles de Sureau, celle que Ton fait avec les<br />

fleurs de la plante a <strong>des</strong> propriétés expectorantes, dépuratives et surtout<br />

sudorifiques. » — « La tisane faite avec la racine de Sureau est un remède<br />

énergique contre l'hydropisie. » — « On obtient, en faisant cuire les baies<br />

de Sureau avec du miel ou du sucre, une sorte de confiture; une cuillerée<br />

à bouche de cette confiture, délayée dans un verre d'eau, constitue une<br />

excellente boisson rafraîchissante <strong>qui</strong> débarrasse l'estomac <strong>des</strong> substances<br />

malsaines et agit sur la sécrétion de l'urine. Cette manière d'employer les<br />

baies de Sureau se recommande surtout aux personnes <strong>qui</strong> mènent une<br />

vie sédentaire. » — « Les baies qu'on a fait sécher produisent de très bons<br />

effets dans les diarrhées violentes. On peut les prendre telles quelles, ou<br />

bien en faire soit de la marmelade, soit de la tisane '. »<br />

1882. Sureau Yèble. S. Ebulus L. — Vulg. Petit Sureau, Yèble,<br />

Hièble. — On emploie ses racines en décoction, à la dose de 1 5 à 25 gram-<br />

mes, contre les rétentions d'urine. — Dans les terrains humi<strong>des</strong> au bord<br />

<strong>des</strong> chemins et <strong>des</strong> cours d'eau.<br />

I . Atlas<br />

végétal <strong>des</strong> Plantes médicinales, p. vi.


TABA-TABO 141<br />

1183. Tabac de la Havane. Nicotiana tabacum L. — Syn. Tabac à<br />

fleurs roses; vulg. Tabac à lanq-ue, Tabac commun, Tabac mâle, Nicotine,<br />

et Herbe à ranibassadcur (de Jean Nicot, ambassadeur de François II en<br />

Portugal, <strong>qui</strong> en envoya les premières graines en France, en i56o), Cathe-<br />

rinaire et Herbe à la Reine (allusion au présent qu'en fit Nicot à la reine<br />

Catherine de Médicis), Herbe de Sainte-Croix et Herbe de Tornabon (de<br />

ce que le cardinal de Sainte-Croix, nonce du pape en Portugal, et Nicolas de<br />

Tornabon, légat du pape en France, introduisirent cette plante en Italie),<br />

Herbe du grand-prieur (il fut mis à la mode par François de Lorraine,<br />

grand-prieur de France), Herbe à tous maux (<strong>qui</strong> guérit tous les maux),<br />

Herbe sainte, Herbe sacrée (trois <strong>noms</strong> que lui ont donnés les fervents fumeurs<br />

et les fervents priseurs), Herbe du grand Seigneur. — Tabà<br />

(répandu). Ce Tabac est plus particulièrement employé à la fabrication du<br />

tabac à priser. C'est le plus beau et le meilleur de tous les tabacs. Comme<br />

le suivant, il est cultivé dans les deux arrondissements de Chambéry et<br />

d'Annecy.<br />

1184. Tabac rustique. N. rustica L. — Syn. Tabac à fleurs jaunâ-<br />

tres ; vulg. Petit Tabac, Tabac <strong>des</strong> paysans. Tabac femelle, l'alatinat,<br />

Amazone. = Tabà (répandu). — Ce Tabac s'emploie plus particulièrement<br />

pour la fabrication du tabac à fumer. On le cultive dans les deux ar-<br />

rondissements de Chambéry et d'Annecy.<br />

De nos jours, on fait un véritable abus du tabac. Presque tous les hommes<br />

fument, beaucoup prisent et même, dans les campagnes, il n'est pas<br />

rare d'en trouver <strong>qui</strong> chiquent. On oublie trop que cette plante possède <strong>des</strong><br />

propriétés narcotiques très prononcées qu'elle doit à la nicotine (de 6 à 8<br />

gouttes donnent la mort), et à une huile empyreumatique, vulgairement ap-<br />

pelée culot de pipe. On a trouvé que la fumée de tabac, telle qu'elle sort de la<br />

pipe, contient sept pour cent de »/cof/?je. Le tabac, même réduit en fumée, est<br />

donc encore un poison, poison lent, poison d'autant plus redoutable qu'on<br />

s'en défie moins. « Nous ne pouvons, dit le D'' Cazin, nous empêcher de le<br />

dire, malgré les efforts de toute nature que l'on essaiera de tenter pour di-<br />

minuer les funestes effets du tabac, l'habitude est invétérée, enracinée, et les<br />

raisons, même les plus convaincantes, les menaces les plus effrayantes,<br />

viendront toujours échouer contre les éternels triomphateurs, le plaisir, la<br />

routine, l'oisiveté. » Comme toutes les <strong>plantes</strong> vénéneuses, le tabac donne<br />

quelquefois d'excellents résultats en médecine. Tout le monde connaît les<br />

propriétés laxatives du tabac à fumer.<br />

1185. Tabouret <strong>des</strong> champs. Thlaspi arvense L. — Vulg. Mon-<br />

noyère, Herbe aux ccus (allusion à la forme de ses silicules <strong>qui</strong> sont larges<br />

et arrondies). = Pâlâ [pelle] (Chamonix, Chambéry); Pal'étë [petite pelle]<br />

(Beaufort). — Dans les champs cultivés.


142<br />

TAGE-THYM<br />

1186. Tagète dressée, Tagetes erecta L. — Syn. Tagète élevée ;<br />

vulg. Tagète, Rose d'Inde double, Rose d'Inde, Œillet d'Inde. — Cultivée<br />

dans les parterres.<br />

1187. Tagète étalée. T. patula L. — Vulg. Tagète Œillet d'Inde,<br />

Rose d'Inde, appelée quelquefois Veloutine, Passe-pelours. = Rome (Mes-<br />

sery). — Cultivée dans les parterres.<br />

1188. Tamier commun. Tamus communis L. — Syn. Tamme commun<br />

; vulg. Taminier, Racine vierge, Vigne sauvage. Vigne noire. Sceau<br />

de la Vierge, Sceau de Notre-Dame (allusion à la forme de sa souche<br />

<strong>qui</strong> est très grosse et cylindrique comme le manche d'un sceau). Herbe<br />

aux femmes battues {nom légèrement irrévérencieux, que lui a valu l'em-<br />

ploi que l'on fait de sa racine, après l'avoir pilée, pour guérir les contu-<br />

sions et les ecchymoses). — Dans les haies, les broussailles et les bois hu-<br />

mi<strong>des</strong>.<br />

1189. Tanaisie commune. Tanacetum vulgare L. — Vulg. Tanaisie,<br />

Barbotine, Herbe de Saint-Marc, Herbe ainère, Herbe aux vers. = Èrbà<br />

de mênrë et Èrbà de lé coliqë (Beaufort où l'on emploie les feuilles de cette<br />

plante, en infusion, contre les coliques venteuses, dans la médecine tant<br />

humaine que vétérinaire). — Les feuilles de cette plante, cuites dans de<br />

l'eau et appliquées en cataplasme sur le ventre, agissent énergiquement<br />

comme vermifuge. — Dans les terrains incultes et un peu humi<strong>des</strong> ; fréquemment<br />

cultivée dans les jardins.<br />

1190. Thésion ou Thésium <strong>des</strong> Alpes. Thesium alpinum L. =Érbà<br />

de félin (Beaufort) ; Èrbà de flin (Les Mouches). — Dans les pâturages <strong>des</strong><br />

hautes montagnes.<br />

1191. Thésion ou Thésium <strong>des</strong> prés. Th. pratense Ehrh. — Mêmes<br />

<strong>noms</strong> vulgaires que le précédent. — Dans les pâturages et prés <strong>des</strong> montagnes.<br />

— Ces deu.\ <strong>plantes</strong> s'emploient, en médecine vétérinaire, comme<br />

dépuratives pour les chèvres et les moutons.<br />

1192. Thuya occidental, Thuya occidentalis L. — Vulg. Thuya<br />

du Canada. — Cultivé dans les jardins paysagers et sur les cimetières.<br />

1193. Thuya oriental. Th. orientalis L. — Syn. Biota oriental ;<br />

Vulg. Arbre de vie. Arbre du Pa)-adis, Thuya de la Chine. — Cultivé<br />

dans les jardins paysagers et sur les cimetières.<br />

1194. Thym commun. Thymus vulgaris L. — Vulg. Mignolise <strong>des</strong><br />

Genevois, Farigoulc, Frigoule, Thym cultivé, Serpolet <strong>des</strong> cuisiniers. —<br />

C'est une plante très aromatique et très employée en cuisine. — Cultivé<br />

dans tous les jardins potagers.<br />

1195. Thym serpolet. Th. serpyllum L. — Vulg. Thym sauvage.<br />

Serpolet, Pinolet, Pignolel, Pillolet. = Piolë (vallée du Biot, Annemasse,<br />

environs de Bonneville) ; P'iolè et Pèliolé (vallée d'Abondance); Pclïolë<br />

(Megève) ; Piolë, Pinïolë et Peûfê (vallée de Boëge) ; Pinïolë (Messery,<br />

Nernier, canton de Saint-Julien) ; Pé'iolë (La Giettaz) ; Sarpolc (Massongy,<br />

Leschaux) ; Prinpiolë (Thônes, GrufFy, Trévignin, Crest-Voland, Vailly,<br />

Lullin, Bellevaux) ; Prinpiolë et Ptinpolc (Annecy) ; Prinpiolë et Sarpolë<br />

(Albens); Prinpawssë (vallée de Beaufort) ; Tin (Trévignin) ; Peûfê (Con-<br />

tamine-sur-.'\rve) ; Pufé (Montmin). — Tout le monde connaît le Serpolet,<br />

tout le monde en aime le doux parfum. On l'emploie, en infusion, contre<br />

les maux de tête, les catarrhes chroniques et la coqueluche. Administrée en<br />

guise de tabac à priser, la poudre de Serpolet arrête les hémorragies nasa-<br />

les. — Ce Thvm croît sur les collines ari<strong>des</strong> et dans les mauvais terrains.


De là ce dicton : De la leva à piolë |<br />

dire : Plus on possède de terre à Serpolet |<br />

TILLEUL [43<br />

Me<br />

on en c7, pe poiire on c [c'est-à-<br />

plus<br />

pauvre on est.]<br />

1196. Tilleul à gran<strong>des</strong> feuilles. Tilia platyphylla Scop. — Vulg.<br />

Tilleul commun. Tilleul de Hollande. = Tlyi (vallées du Giffre et de la<br />

jVlenoge, Trévignin, Albens) ; Tilïo (Leschaux, Balme-de-Sillingy, canton<br />

de Saint-Julien, Douvaine, Ballaison) ; Tilioû (Thônes) ; TiTib et Çh'c<br />

(Saint-Paul) ; Tilto et Tëiià (vallée d'Abondance) ; Til'iér (Montricher) ;<br />

Té (Gruffy); T/ (Beaufôrt) ; CHë (Alex).<br />

Les fleurs de Tilleul sont sudorifiques et antispasmodiques. On les ad-<br />

ministre, en infusion, dans les affections nerveuses, la migraine, les verti-<br />

ges, la cardialgie, les indigestions et chaque fois qu'on doit provoquer la<br />

transpiration. Elles sont un remède très populaire. Aussi, les trouve-t-on<br />

dans toutes les pharmacies de famille, à côté de celles du Sureau, du Bonhomme,<br />

de la Violette et du 'Taconnet.<br />

Le Tilleul est un de nos arbres les plus <strong>populaires</strong>. Il n'est presque pas<br />

de village en Savoie <strong>qui</strong> n'ait son Tilleul traditionnel. Il en est même<br />

quelques-uns <strong>qui</strong> ont leur histoire, leurs légen<strong>des</strong>, leurs poèmes. Témoin le<br />

Gros Tilleul de Samoëns, planté devant l'église de celte ville. « Le Grau<br />

Tlyi, dit M. J. Désormaux, est le nom d'un arbre séculaire cher à tous les<br />

habitants de Samoëns. Le Gros Tilleul a été célébré dans un poème publié<br />

en i85G par H. Tavernier. Il décrit les scènes tour à tour gaies ou tristes<br />

dont cet arbre a été le témoin, et passe en revue les personnages remar-<br />

quables <strong>qui</strong> se sont promenés sous son ombre • . »<br />

On nous permettra de transcrire ici quelques lignes qu'André Theuriet,<br />

le grand admirateur de notre belle Savoie, a consacrées à la gloire du<br />

Tilleul :<br />

« ... L'arbre tout entier a je ne sais quoi de tendre et d'attirant ; sa<br />

souple écorce grise est embaumée ; la sève colorée en jaillit à la moindre<br />

blessure... En été, ses feuilles, en forme de cœur, ont un susurrement doux<br />

comme une caresse. Allez vous reposer sous son ombre par un bel aprèsmidi<br />

de juin, et vous serez pris comme par un charme. Tout le reste de<br />

la forêt profonde est assoupi et silencieux ; c'est à peine si l'on entend au<br />

loin un roucoulement de ramiers ; la cime arrondie du tilleul bourdonne<br />

dans la lumière. Au long <strong>des</strong> branches, les fleurs d'un jaune pâle s'épanouissent<br />

par milliers, et dans chaque fleur chante une abeille. C'est une musique<br />

aérienne, joyeuse, née en plein soleil, et <strong>qui</strong> filtre peu à peu jusque dans les<br />

<strong>des</strong>sous assombris oiJ tout est fraîcheur, ombre et repos. En môme temps,<br />

chaque feuille distille une rosée mielleuse <strong>qui</strong> tombe sur le sol en pluie im-<br />

palpable, et attirés par la saveur sucrée de cette manne, tous les grands papillons<br />

diurnes de nos bois, le Morio brun liseré de jaune, le Paon de Jour<br />

crellé, le Vulcain aux diaprures d'un rouge feu, le Mars à la robe couleur<br />

d'iris, tournoient lentement dans cette demi-obscurité comme de ma-<br />

gniflques fleurs ailées.<br />

« Mais c'est surtout pendant les nuits d'été que la magie du tilleul se ré-<br />

vèle dans toute sa force. A la fin de juin, la terre semble vouloir exhaler ses<br />

plus délicieuses senteurs. Ces nuits de la Saint-Jean sont vraiment la fête<br />

<strong>des</strong> parfums. Il en vient de partout, de la colline, de la vallée, de la forêt et<br />

de la plaine.<br />

« On fauche les prés et la subtile odeur du foin émane <strong>des</strong> herbes mù-<br />

I. <strong>Dictionnaire</strong> Savoyard, p. SijiS.


144<br />

TILL-TREF<br />

res ; les vignobles s'épanouissent et la vigne en fleur répand une odeur<br />

suave ; on la sent dans la nuit à une lieue dans les alentours. A ces parfums<br />

<strong>des</strong> prés et <strong>des</strong> vignes, la forêt mêle la balsamique odeur <strong>des</strong> tilleuls. Ce<br />

n'est plus la pénétrante émanation <strong>des</strong> foins coupés, ni la senteur fine <strong>des</strong><br />

pampres flétris; c'est quelque chose à la fois de plus embaumé et de plus<br />

léger, un parfum <strong>qui</strong> fait rêver à de lointaines féeries. »<br />

1197. Tilleul sauvage. T. silvestris Desf. — Syn. Tilleul à petites<br />

feuilles; vulg. Tilleul <strong>des</strong> bois, Tillet, Charme noir. = Porte les mêmes<br />

<strong>noms</strong> vulgaires, là où il croît, que le Tilleul précédent. — Dans les bois <strong>des</strong><br />

basses montagnes.<br />

1198. Tomate comestible. Lycopersicum esculentum Dun. — Syn.<br />

Morelle tomate ; vulg. Tomate, Pomme d'amour, Pomme d'or. Pomme<br />

du Pérou. = Tomàtà {panout dans nos deux départem.ents). — La Tomate<br />

est un aliment agréable et rafraîchissant. On la cultive dans tous les jardins<br />

potagers.<br />

1199. Trèfle <strong>des</strong> Alpes. Trifolium alpinum L. — Vulg. Réglisse<br />

<strong>des</strong> Alpes, Réglisse de montagne. — La racine de ce TrèJJe, douce et sucrée,<br />

peut remplacer la Réglisse. Le Trèjle <strong>des</strong> Alpes est une de nos meilleures<br />

<strong>plantes</strong> fourragères. Sans doute il est de trop petite taille pour contribuer<br />

beaucoup à l'alimentation du bétail ; il joue plutôt le rôle d'assaisonnement<br />

et parfume agréablement le lait. — Dans les pâturages <strong>des</strong> hautes mon-<br />

tagnes.<br />

1200. Trèfle <strong>des</strong> champs. T. arvense L. — Vulg. Mignonnct, Pied<br />

de lièvre, Patte de lièvre '. (Ses petits capitules sont couverts d'un abon-<br />

dant duvet soyeux.) — Dans les lieux sablonneux, sur les collines ari<strong>des</strong>.<br />

1201. Trèfle incarnat. T. incarnatum L. — Vulg. Trèjle anglais,<br />

TrèJJe russe, Farouche (ahuslon aux dents de ses calices <strong>qui</strong> sont longuement<br />

ciliées, ce <strong>qui</strong> fait paraître ses capitules comme hérissés). — Ce Trèfle<br />

porte de gros capitules allongés et d'un rouge vif. Il donne de beaux ren-<br />

dements. On ne saurait donc trop en recommander la culture. Il réussit fort<br />

bien dans les terrains secs, rocailleux, en pentes, là en un mot où le Trèfle<br />

commun ne ferait que végéter. — Cultivé.<br />

1202. Trèfle <strong>des</strong> prés. T. pratense L. — Vulg. Trèfle rouge, Triolet.<br />

Ce Trèfle prend un grand développement par la culture. — Il devient alors le<br />

1203. Trèfle cultivé. T. sativum Rchb. — Vulg. Grand Trèfle rouge,<br />

Trèfle rouge de Hollande, Trèjle rouge du Piémont, Trèfle commun,<br />

Trèjle. = Trioié (nom très répandu dans nos deux départements) ;<br />

Trcïolc<br />

(Albens, Balme-de-Sillingy. Leschaux) ; Tcriolé (La Clusaz) ; Tre'iolé<br />

(canton de Saint-Julien) ;<br />

Triolet (Aloniricher).<br />

Le Trèjle mérite un <strong>des</strong> premiers rangs parmi les <strong>plantes</strong> fourragères. Il<br />

forme d'excellentes prairies artificielles de deux à trois coupes par an. On<br />

le sème de bonne heure, au printemps, sur une céréale, le plus souvent sur<br />

le froment <strong>qui</strong> suit une récolle sarclée. On le recouvre au rouleau, ou<br />

encore avec une herse formée de fagots d'épines et chargée d'une pierre. Le<br />

Trèfle réussit surtout dans les terres fortes; dans les sols légers il est souvent<br />

attaqué par VOrobanche du Trèfle, <strong>qui</strong> se montre dès la deuxième coupe<br />

et <strong>qui</strong> le fait périr rapidement. Le Trèfle n'est pas seulement une excellente<br />

plante fourragère, il prépare encore de belles récoltes de blé. Cette propriété<br />

lui est si généralement reconnue qu'on l'a surnommé le Père nourricier<br />

I. Ne pas confondre cette espèce avec le Trèfle pied de Lièvre. T. lagopus D.C., <strong>qui</strong><br />

n'a pas de nom vulgaire.


TREF-TLLI 145<br />

du froment. Aussi, dans nos assolements coutumiers. c'est ordinairement<br />

le froment <strong>qui</strong> succède au trèfle.<br />

1204. Trèfle rampant. T. repens L. — Vulg. Trèfle blanc. Petit<br />

Trèfle de Hollande, Triolet. Trainette (allusion à la forme de ses liges<br />

couchées et radicantes à la base). — Très commun dans les prairies.<br />

1205. Trigonelle fenu grec. Trigonella foenum grœcum L. — Vulg.<br />

Trigonelle, Fenii-grec, Saine-graine, Sénegré. — Les graines du Fenu-<br />

grec sont éminemment adoucissantes et émoUienies. On les emploie en<br />

cataplasmes sur les tumeurs et les abcès. — Cultivé dans les jardins phar-<br />

maceutiques.<br />

1206. Troène ou Troëne commun. Ligustrum vulgare L. - Vulg.<br />

Troène ou mieux Troène. Fre^illon, Pinne blanche, Truffetier (peut-être<br />

parce que les Morilles se plaisent au pied de cet arbrisseau) ; Rameau<br />

virginal (allusion à la blancheur éclatante de ses fleurs). = Fresëlïon (Ballaison)<br />

; Fresilion et P^'f/ë (Douvaine, Ballaison) ; Freselion (vallée moyenne<br />

et inférieure de l'Arve, Messery) ; Pëtolin (arbrisseau et fruit) (vallée de<br />

la Menoge) ; Pètolin (Samoëns) ; Pote (Albertville) ; Potê (Annecy, Saint-<br />

Germain sur Talloires, Trévignin) ; Potë (arbrisseau et fruit) (Thônes) ;<br />

Ptc (Leschaux). — Le bois du Troène peut fournir de bons échalas. Ses<br />

baies, <strong>qui</strong> sont d"un beau noir, donnent l'encre <strong>des</strong> chapeliers et nourrissent<br />

les perdrix, les grives et les merles. — Dans les bois et les haies.<br />

1207. Trolle d'Europe. Trollius Européens L. — Vulg. Renoncule<br />

<strong>des</strong> montagnes, Boule d'or. = Boton d'or (Trévignin) ; Bouton d'or (La<br />

Chapelle- Rambaud, Ballajoux) ; Bourlon (Les Collets sur-Thorens) ; Botolïe<br />

(.\lieussy, Bellevaux, LuUin. Vailly) ; Botolïe dé ç/iin [bouteille de chien]<br />

(Chapelle-d'Abondance) ; Bonnà (Taninges) ; Chaudron (Saint-Gingolph) ;<br />

Chaudron et Gonfle (Novel): Matolâ de beùrô (Sallanches) ; Tétà de<br />

beùrô (Thônes, Megève); B'ébà et B'èbè (comme les Renoncules à fleurs<br />

jaunes) (Beaufort) ; Cocon (Saint-Germain sur Talloires, Grulî'v) ; Càcô<br />

(.Montmin). — Le Trolle d'Europe est une de nos plus jolies fleurs alpes-<br />

tres. Ses fleurs, <strong>qui</strong> sont d'un beau jaune et toujours à moitié fermées, lui<br />

ont valu le gracieux nom de Boule d'or. C'est la fleur que les enfants de<br />

chœur, dans nos hautes vallées, cueillent de préférence à toutes les autres,<br />

pour remplir leurs corbeilles, le jour de la Fête-Dieu. — Croît dans les<br />

prairies <strong>des</strong> montagnes.<br />

1208. Troscart <strong>des</strong> marais. Triglochin palustre L. — Vulg. Joncage.<br />

— Dans les lieux marécageux.<br />

Truffe. — \ . Champignons.<br />

1209. Tubéreuse <strong>des</strong> jardins. Polyantlies tuberosa L. — Syn. Tubéreuse<br />

blanche ; Vulg. Jacinthe <strong>des</strong> In<strong>des</strong>. — La Tubéreuse n'est pas,<br />

à proprement parler, une plante rustique pour le climat de la Savoie, car<br />

son oignon gèlerait certainement en hiver, si on le laissait en terre. Toute-<br />

fois, cette fleur est d'une culture tellement facile qu'on peut la mettre au<br />

nombre <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> cultivées chez nous en pleine terre. Cette fleur embaumée<br />

est très recherchée <strong>des</strong> parfumeurs.<br />

1210. Tulipe de Gesner. Tulipa Gesneriana L. — Vulg. 'Tulipe <strong>des</strong><br />

jardins, Tulipe <strong>des</strong> fleuristes. = Tèlèpâ (Saint-Jean-de-Maurienne) ;<br />

Tulipa (nom répandu dans nos deux départements et s'appliquant à toutes<br />

les Tulipesi. — Belle plante cultivée dans tous les parterres.<br />

1211. Tulipe odorante. T. suaveolens Uoth. — Vulg. Tulipe duc<br />

de Thol. — Cultivée dans les jardins, surtout pour sa précocité.


. 146 TULl-URED<br />

1212. Tulipe sauvage. T. silvestris L. — Vulg. Apant Pâques (à cause<br />

de l'époque de sa floraison). — Dans les prairies el les cultures ; cultivée<br />

aussi dans les jardins.<br />

1213. Tulipe turque. T. turcica Roth. — Vulg. Tulipe turban. Tu-<br />

lipe dragonne^ Tulipe flamboyante, Tulipe Mont-Etna. — Tulipe plus<br />

singulière que vraiment belle. — Cultivée dans les parterres.<br />

1214. Tussilage farfara. Tussilage farfara L. — Vulg. Tussilage<br />

commun, Tussilage. Pas d'âne, Pas de Cheval (de la forme de ses feuilles),<br />

Taconnet. Herbe de Saint-Guérin ou Saint-Quirin. Filius ante patrem [le<br />

fils avant le père] (ainsi nommé au Moyen-Age. parce que ses fleurs parais-<br />

sent avant ses feuilles ; à ce compte, il y a beaucoup de <strong>plantes</strong> <strong>qui</strong> mérite-<br />

raient ce nom), Procheton. ^= Taconc (Chamonix, Magland, La Clusaz,<br />

Thônes, Annecy, Gruffy, Albens, Rumilly, Aix-les-Bains) ; Tacwenë {vallée<br />

de Boëge, Contamine-sur-Arve, Nangy, Canton de Saint-Julien) ; Tacwënë<br />

(Massongy) ; Tacounê (Les Houches, Saint-Paul) ; Tacon (Albertville) ;<br />

Paie (Tarentaise) ; Folie de cop'c et Folie d'ongliâ (Montricher). — Sa fleur<br />

s'appelle Bëbè (Demi-Quartier de Megève) ; Bérondan (Thônes) : Pepè (St-<br />

Paul) ; Pepâ (vallée d'Abondance).<br />

Le Tussilage est connu de tout le monde. Sa fleur, <strong>qui</strong> est très printan-<br />

nière, s'emploie en infusion contre les catarrhes chroniques, la tou.x et les<br />

afl"ections pulmonaires. Elle entre aussi dans la composition du mélange<br />

dit <strong>des</strong> Quatre fleurs, dont font partie le Pied de Chat, les fleurs de Guimauve<br />

ou de Mauve et les pétales de Coquelicot. Ses feuilles, séchées et<br />

fumées en guise de tabac, sont un bon remède contre la toux et l'asthme.<br />

— Cette plante est très commune dans les terrains argileux et humi<strong>des</strong>,<br />

c'est-à-dire dans les mauvais terrains. De là les dictons suivants : Têre à<br />

laconë, lésse la ïëu l'ë [Terre produisant le taconnet, laisse-là où elle est.<br />

ne l'achète pas] (Thônes) ; la téra à tacwenë, lassi la iâive l'ë (Saint-André-<br />

sur-Boëge) ; le tarin à tacwenë, i/o le lassi à ciri l'ë (environs de Saint-<br />

Julien) ; la têrà à tacounc, i fô la lassi à qô l'ë [le terrain à taconnet, il faut<br />

le laisser à celui <strong>qui</strong> le possède] (Saint-Paul).<br />

1215. IJlve intestinale. Ulva intestinalis L. Syn. Conferve intestinale<br />

; vulg. Boyau de chat. — Dans les ruisseaux et surtout dans les eaux<br />

stagnantes.<br />

1216. Urédo <strong>des</strong> blés. Uredo segetum Pcrs. — Vulg. Charbon <strong>des</strong><br />

blés, Rouille <strong>des</strong> blés, Nielle, Carie. ~ Charbon, /^o/Zc (répandus). — On<br />

donne ces <strong>noms</strong> à <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> microscopiques, de la famille <strong>des</strong> L'rédinées,<br />

parasites sur les feuilles du froment, du seigle, de l'orge et probablement de<br />

toutes les Graminées. Elles se manifestent par de petites plaques (taches)<br />

brunes ou noirâtres et constituent une véritable maladie pour ces végétaux.


URED-VERA 147<br />

1217. Urédo rouille. U. rubigo Pers. — Vulg. Rouille. = Rolïe.<br />

Cette parasite possède les mêmes caractères que l'espèce précédente, sauf<br />

qu'elle forme <strong>des</strong> taches d'un jaune de rouille. — Vient sur un grand nom-<br />

bre de <strong>plantes</strong>.<br />

1218. Usnée entrelacée. Usne aplicata D. C. — Syn. Lichen entre-<br />

lacé ; vulg. Barbe de sapin (allusion à la forme et à l'habitat de ce Lichen <strong>qui</strong><br />

pend en longs filaments rameu.x, entrelacés et blanchâtres, sur les branches<br />

<strong>des</strong> vieux arbres, surtout <strong>des</strong> vieux sapins). On recommande la décoction<br />

de ce Lichen contre la coqueluche épidémique <strong>des</strong> enfants. — Se trouve<br />

surtout dans les forêts <strong>des</strong> montagnes.<br />

1219. Utriculaire commune. Utricularia vulgaris L. — Vulg. Ulri-<br />

eulaire. — Dans les eaux stagnantes.<br />

1220. Valériane celtique. Valeriana celtica L. — Syn. Valériane<br />

Nard-celtique ; vulg. Nard-celtique^ Nard de montagne. — Contrairement<br />

aux autres Valérianes, celle-ci se fait remarquer par l'odeur suave de sa<br />

racine. De là le nom de Nard-celtique que lui ont donné les anciens. — Sur<br />

les rochers <strong>des</strong> hautes montagnes de la Maurienne.<br />

1221. Valériane officinale. V. officinalis L. — Vulg. Valériane sau-<br />

page, Valériane, Herbe de Saint-Georges, Herbe à la meurtrie (ses racines<br />

et ses feuilles, pilées, guérissent les ulcères les plus invétérés) ; Herbe<br />

aux chats (cette plante plaît tellement aux chats qu'ils se roulent et font<br />

mille gamba<strong>des</strong> sur elle, comme si son odeur les enivrait). — Valèrïannà<br />

et V Valérienne (Thônes, Annecy) ; Valérïdnà (Albens) ; Erbà de s^e [herbe<br />

aux chats] (Beaufort). — La racine de Valériane s'emploie surtout contre<br />

les maladies nerveuses, telle que l'épilepsie^ les spasmes de l'estomac et les<br />

convulsions <strong>des</strong> enfants. — Dans les bois humi<strong>des</strong> et les ravins.<br />

1222. Valériane Phu. V. Pliu L. — Vulg. Grande Valérienne, Valériane<br />

<strong>des</strong> jardins, F\iux Nard, Nard de Crète, Encens de terre. Herbe aux<br />

chats, comme la précédente. — Cultivée dans les jardins.<br />

1223. Valérianelle potagère. Valerianella olitoria Poil. — Vulg.<br />

Mâche, Doucette, Blanchette, Boursette, Co<strong>qui</strong>lle, Poule grasse. Salade<br />

verte, Salade de chanoine. Herbe de chanoine, Herbe de Sainte-Claire.<br />

=z Ranpon (Albertville, Montrichcr, Trévignin, vallée de la Alenoge et de<br />

l'Arve) ; Ranpon et Ranponé (Annecy, Rumilly) ; Ranponë et Ranpné<br />

(Beaufort, Leschaux) : Ronpëné (Montmin) ; Maçhe<br />

(Leschaux). — Cette<br />

humble plante fournit une salade excellente et très précoce. — Dans les jar-<br />

dins et les champs cultivés.<br />

1224. Vératre blanc. Veratrum album L. — Vulg. \'araire blanc,


14^ VERA-VERO<br />

Varaire, Hellébore ou Ellébore blanc. — Vérdre (vallée d'Abondance);<br />

Véraçhe (Mieussy) ; Vérajhe (Samoëns) ; Vèrdrô (Morzine) ; Vrdre (vallée<br />

de Beaufort) ; Vra^ô (Brizon) ; Vrâlw (La Clusaz, Montmin) ; Vrâllë<br />

(Thônes, Les Clefs) ; VaracTiô (Leschaux. Saint-Germain-sur-Talloires) ;<br />

Elibàrô et Varâbliô (GrufFy) ; Libôrà (Vieugy, Veyrier-du-Lac) pharm.<br />

;<br />

Veratrum. — Toutes les parties du Vératre blanc, mais surtout sa racine,<br />

sont un violent poison. On en extrait la Vératrine <strong>qui</strong>, administrée à très<br />

petites doses, peut rendre bien <strong>des</strong> services à la médecine. — Dans les pâtu-<br />

rages <strong>des</strong> hautes montagnes.<br />

1335. Vératre noir. V. nigrum L. — \'ulg. Varaire noir, Varaire.<br />

— Cultivé comme plante d'ornement. On cultive également l'espèce précé-<br />

dente. Ces deux <strong>plantes</strong> ressemblent de loin à la Grande Gentiane. Leur<br />

port majestueux les rend propres à rornementation <strong>des</strong> pelouses.<br />

1326. Véronique d'Allioni. Veronica Allionii Vill. = Thé du<br />

Mont-Cenis (Haute Maurienne, Mont-Cenis). — Celte plante donne une<br />

infusion sudorifique et très agréable. — Croît dans les pâturages du Mont-<br />

Cenis.<br />

1227. Véronique Beccabonga. V. Beccabunga L. — Vug. Cressonnière,<br />

Cresson de chien, Cresson de cheval. Salade de chouette, Véronique<br />

aquatique, Véronique cr'cssonnée. =r Fard (Saint-.\ndré-sur-Boëge). —<br />

Toutes les parties de cette plante possèdent une saveur piquante comme<br />

celle du Cresson. Lorsqu'elle est bien tendre, on peut la manger en salade.<br />

— Dans les fossés, bords <strong>des</strong> ruisseaux.<br />

1228. Véronique à feuilles de Lierre. V. hederifolia L. — Grémon<br />

(Saint-André-sur-Boëge). — Dans les champs cultivés.<br />

1229. Véronique Germandrée. V. teucrium L. — Syn. Véronique<br />

teucriette ; vulg. Teucriette, Véronique femelle. Germandrée bâtarde. —<br />

Dans les bois et les pâturages.<br />

1330. Véronique mouron. V. Anagallis L. — Vulg. Mouron d'eau.<br />

Petite Beccabonga. — Bords <strong>des</strong> ruisseaux, dans les fossés.<br />

1231. Véronique officinale. V. officinalis L. — Vulg. Véronique,<br />

Véronique mdle, Thé d'Europe, Thé du Xord, Herbe aux ladres (de<br />

l'usage que l'on fait de sa décoction contre la gratcllc). —


VERV-VIGN i4()<br />

1233. Verveine oflSciaale, Verbena officinalis L. - Vulg. Vsn>eine,<br />

Herbe sacrée (les Grecs, les Romains et les Gaulois s'en servaient dans<br />

leurs cérémonies religieuses ; les Drui<strong>des</strong> avaient pour la Verreine presque<br />

la même vénération que pour le Gui; ils s'en couronnaient pour prononcer<br />

leurs oracles), Herbe à tous les maux (les anciens lui attribuaient une<br />

foule de propriétés médicales). = Vêrrènà (Beaufort) ;<br />

\'ari'éniià {Thônes,<br />

Albens). — « Les cataplasmes de feuilles de Verveine, dit M. le D'' Chabert,<br />

m'ont été fort préconisés contre la tuberculose i. » A Beaufort^ on se sert<br />

<strong>des</strong> feuilles de Verveine contre les douleurs rhumatismales, les points de<br />

côté, les maux de reins. On les fait cuire dans du vinaigre, on les écrase<br />

et on les applique en cataplasmes sur la partie malade. Nous trouvons ce<br />

remède indiqué dans l'ouvrage du D'' Cazin 2. — Plante très commune le<br />

long <strong>des</strong> chemins, <strong>des</strong> haies et dans les lieux incultes.<br />

1234. "Verveine à trois feuilles. V. triphylla Lhérit. — Vulg.<br />

Verveine odorante. Verveine citronnelle, Verveine du Canada, Verveine<br />

<strong>des</strong> In<strong>des</strong>. — Les feuilles et les tleurs de cet arbuste exhalent, lorsqu'on les<br />

froisse, une odeur suave. On s'en sert, en infusion, contre la migraine et<br />

les maux de tête provenant d'embarras gastriques. — Cultivée dans les<br />

jardins, à la condition de l'abriter <strong>des</strong> vents du nord et de la couvrir pen-<br />

dant les gelées.<br />

1235. "Vesce blanche. "Vicia leucosperma Mœnch. — Vulg. Lentille<br />

du Canada. Elle n'est qu'une variété de la Vesce cultivée. — Cultivée pour<br />

la nourriture de l'homme et pour le fourrage.<br />

1236. "Vesce cultivée. "V. sativa L. — Vulg. Pesette, Vesce de pi


i5o vignf:<br />

1239. Blanc de Calabre. — Grappe forte, grains très gros, ambrés,<br />

très bon.<br />

1240. Boudalès. — Syn. Boiidalcs. Grappe grosse, grains gros, bien<br />

sucré, très bon.<br />

1241. Chasselas Balavry. — Grappe grosse, grains gros, blanc ambré,<br />

excellent.<br />

1242. Chasselas Cioutat. — Syn. Ciotal, Persillade, Raisin d'Autri-<br />

che. Grappe moyenne, grains moyens, blanc jaunâtre, bon, feuilles profondément<br />

laciniées.<br />

1243. Chasselas Coulard. — Syn. Chasselas gros Coiilard, Froc de<br />

Laboulaye. Grappe grosse, grains gros, ambré, délicieux mais sujet à couler.<br />

1244. Chasselas de Florence. — Grappe assez forte, grains moyens,<br />

jaune ambré, excellent.<br />

1245. Chasselas de Fontainebleau. — Syn. Chasselas doré, Chas-<br />

selas blanc. Chasselas de Thomery. Grappe moyenne, grains moyens, d'un<br />

jaune clair ou doré, excellent, universellement apprécié.<br />

1246. Chasselas de Négrepont. — Syn. Chasselas rose de Négrepont.<br />

Grappe assez forte, grains moyens, rose vif, très bon.<br />

1247. Chasselas Duhamel. — Grappe moyenne, grains assez gros,<br />

blanc doré, excellent.<br />

1248. Chasselas musqué. — Grappe petite, grains moyens, d'un vert<br />

blanchâtre, finement musqué.<br />

1249. Chasselas Napoléon. — Syn. Panse Jaune, Bicane olivette<br />

jaune. Raisin <strong>des</strong> dames. Grappe forte, grains très gros, blanc ambré,<br />

excellent.<br />

1250. Chasselas rose de Falloux. — Grappe moyenne, grains assez<br />

gros, rose frais, excellent.<br />

1251. Chasselas rose. — Syn. Chasselas rose roval. Chasselas rouge,<br />

Chasselas rose du Pô. Grappe moyenne, grains movens, rose clair, très bon.<br />

1252. Chasselas "Vibert. — Grappe moyenne, grains très gros, ambrés,<br />

un <strong>des</strong> meilleurs chasselas.<br />

1253. Chasselas violet. — Syn. Chasselas rouge. Grappe assez grosse,<br />

grains moyens, d'un rouge violacé, très bon. — Le Chasselas cultivé en<br />

treillages porte, en Savoie, les <strong>noms</strong> de Greffon, de Lardé et deLardeau.<br />

1254. Corinthe blanc. — Grappe moyenne, grains petits, d'un jaune<br />

clair, bon.<br />

1255. Corneille. — Grappe grosse, grains gros, d'un blanc doré, très bon.<br />

1256. Diamant Traube. — Grappe très forte, grains très gros, d'un<br />

blanc doré, très bon.<br />

1257. Frankenthal — Syn. Chasselas bleu. Chasselas de Windsor.<br />

Grappe grosse, grains gros, d'un violet noir, excellent.<br />

1258. Golden champion. — Grappe grosse, grains énormes, d'un<br />

jaune ambré, très beau et très bon.<br />

1259. Gromier du Cantal. — Syn. Gros Gromier du Cantal. Grappe<br />

énorme, grains très gros, d'un rouge sombre, bon.<br />

1260. Impérial noir. — Syn. Bellino. Grappe grosse, grains gros, d'un<br />

noir pruiné, un <strong>des</strong> meilleurs et <strong>des</strong> plus beaux raisins.<br />

1261. Isabelle. — Syn, Isabelle d'Amérique, Isabclla. Grappe moyenne,<br />

grains gros, d'un noir pruineux, d'une saveur de cassis très prononcé:<br />

cépage très vigoureux cultivé plutôt pour l'ornement que pour la table.<br />

1262. Lignan blanc. - ':^\n. .loannoi charjiu. .loannec. Malvoisier,


VIGNE i5i<br />

Malvoisin. = Lugnan (Tarentaise). Grappe moyenne, grains assez gros,<br />

d'un blanc ambré, excellent. — Cultivé surtout aux environs de Bri<strong>des</strong>.<br />

1263. Lignan noir. — Grappe moyenne, grains très gros,noirs, très bon.<br />

1264. Madeleine Angevine. — Grappe moyenne, grains moyens, d'un<br />

blanc doré, très bon.<br />

1265. Madeleine royale. — Syn. Madeleine blanche, royale, Chas-<br />

selas royal blanc. Grappe forte, grains assez gros, excellent, très précoce.<br />

Est aussi un raisin de cuve.<br />

1266. Malvoisie rose. — Grappe moyenne, grains petits, d'un rose<br />

grisâtre, excellent.<br />

1267. Mélinet. — Grappe moyenne, grains moyens, très blanc, bon.<br />

1268. Morillon noir hâtif. — Syn. Morillon hâtif, Madeleine noire.<br />

Raisin de la Madeleine, Raisin précoce. Plant de Juillet. Grappe petite,<br />

grains petits, d'un violet noir, bon, recherché pour sa précocité.<br />

1269. Muscat blanc. — Syn. Muscat blanc commun. Grappe assez<br />

grosse, grains assez gros, d'un blanc verdàtre, musqué, excellent.<br />

1270. Muscat noir. — Grappe moyenne, grains moyens, musqués,<br />

très bons.<br />

1271. Muscat noir du Jura. — Syn. Caillaba, Caillebas, Muscat<br />

Caillaba. Grappe peme, grains petits ou assez gros, d'un rouge noir, très bon.<br />

1272. Muscat précoce du Puy-de-Dôme. — Grappe moyenne, grains<br />

moyens, d'un blanc doré, excellent.<br />

1273. Muscat Saint-Laurent. — Grappe moyenne, grains moyens,<br />

d'un vert ambré, un <strong>des</strong> meilleurs .Muscats.<br />

1274. Muscat violet. — Syn. Gros Muscat violet. Grappe moyenne,<br />

grains de grosseur variable, d'un violet assez foncé, excellent.<br />

1275. Précoce de Saumur. — Syn. Précoce de Courtiller, Précoce<br />

musqué, Madeleine musquée de Courtiller. Grappe moyenne, grains<br />

moyens, ambrés, d'un goût très agréable.<br />

1276. Précoce de Malingre. — Syn. Précoce blanc, Madeleine blan-<br />

che de Malingre. Grappe moyenne, grains moyens, d'un jaune verdàtre,<br />

très bon.<br />

1277. Prié blanc. — Syn. Linengo. Excellent raisin blanc, spécial à la<br />

Tarentaise.<br />

2" RAISINS DE CUVE.<br />

Ils sont très nombreux. Voici les principaux avec les synonymes que<br />

nous avons pu recueillir '.<br />

a) Vins rouges.<br />

1278. Belochin. -- Cépage de la Tarentaise (arrondissement de<br />

Moùtiers).<br />

1279. Courcette de Chignin. — Syn. Poucet ou Dousset (vallée du<br />

Gellon) ; Martincot (La Rochette).<br />

1280. Docelto nero. — Syn. Nebbiolo, Douce noire, Corbeau, Planl<br />

de Montmélian (Savoie passim, Rhône, Ain); Charbonneau (Jura); Plant<br />

de Savoie, Corbat (Isère) ; Batiolin (vallée d'Ugines. environs d'Albertville) ;<br />

Plant noir (Haute-Savoie passim, arrondissement de Moùtiers); Deuce<br />

nère (Albens) ; Deufè nêrë (environs d'Annecy). — Grappe assez grosse,<br />

avons emprunte à AI. I'. 'lochon de nombreux renseignements sur les cépages de<br />

I . Nous<br />

nos deux départements. (Monographie <strong>des</strong> vignes, <strong>des</strong> cépages et <strong>des</strong> vins <strong>des</strong> deux départements<br />

de ta Savoie, (^hambéry, 1SH7 i


i52 vignp:<br />

grains moyens, d'un beau noir, bien sucrés. La Douce noire est un cépage<br />

vigoureux, très fertile en treillages, moins en taille courte. Répandue dans<br />

les arrondissements de Chambéry. d'Albertville, de Saint-Jean de Maurienne<br />

et aux environs d'Evian où elle est cultivée en crosses sous le nom de<br />

Gouct noir. Ce cépage est originaire de Novi (Italie).<br />

1281. Gamay. — Syn. Plant de Lyon. Ce cépage compte chez nous<br />

quatre sous-variétés : le Sainte-Foy ou Sainte-Foy de Bourgogne, le<br />

Plant de Bourgogne, le Plant de Romagny et le Dôle. Ces raisins ont<br />

le mérite de mûrir même les plus mauvaises années et de donner un vin<br />

<strong>qui</strong> se fait vite. On les cultive en Chablais, dans la vallée d'Arve et dans le<br />

bassin d'Annecy, mais nulle part en grande quantité. Aux environs d'Evian.<br />

le Gamay porte le nom de Plant de Bordeaux.<br />

1282. Gonche rouge. — Syn. Guy rou


VIGNE i53<br />

1290. Ocanette. — Syn. Douce noire grise. Cépage de la Tarentaise,<br />

fertile à la taille longue, cultivé dans rarrondissement de Moûtiers.<br />

1291. Oullins. — Cépage cultivé dans la vallée du Fier.<br />

1292. Persan (d'origine savoyarde). — Syn. Beccii, Becuette, Princens<br />

(Savoie) : Etris et Petit Etraire, Gw^elle, Aguyselle (Isère). — C'est le<br />

Persan, cultivé en vignes basses, <strong>qui</strong> domine en Maurienne. A Saint-Jean,<br />

il donne un vin exceptionnel, connu sous le nom de Princens (nom d'un<br />

vignoble <strong>qui</strong> domine cette ville). Or. le cultive en treillages dans les arron-<br />

dissements de Chambéry et d'Albertville.<br />

1293. Pineau noir (quelques auteurs écrivent Pinot noir). — Syn.<br />

Aui'crnat. Petites grappes, petits grains, bien sucrés. — Cultivé çà et là,<br />

toujours en petite quantité.<br />

1294. Pineau rouge de Bourgogne. — Syn. Salvagnin (vallée<br />

donne un assez bon vin.<br />

d'Arve). Gros raisin noir ;<br />

1295. Poulsard. — Syn. Plussarî, Blussart, Bélossard. Raisin perle<br />

(<strong>noms</strong> très répandus) ; Vert noir, Eportiu, Provevceau (Savoie) ; Gros noir.,<br />

Pourset (Jura); Pélosard, Pelourcin, Pelorcin, Pclourseau (Isère). —<br />

Cépage très rustique <strong>qui</strong> donne en abondance de gros raisins de table ou de<br />

cuve. Mêlé à la Douce noire ou au Persan, il donne un vin commun de<br />

grande consommation. Répandu dans les arrondissements de Chambéry,<br />

d'Albertville et de Saint-Jean-de-Maurienne.<br />

1296. Rebi. — Cépage cultivé dans les vallées <strong>des</strong> Usses. du Fier et de<br />

Seyssel.<br />

1297. Rogettaz. — Syn. Grosse Rogetta^. Cépage de la Tarentaise,<br />

cultivé dans l'arrondissement de Moùliers.<br />

1298. Rogin. — Cépage de la Tarentaise, cultivé dans l'arrondissement<br />

de Moûtiers.<br />

1299. Salvagnin. — Syn. Servignin, Sauvagnain, Savignon (<strong>noms</strong><br />

répandus) ; Sarvagnin ou Sarvanïin (Seyssel, vallées <strong>des</strong> Usses, du Fier et<br />

de l'Arve); Servagnin (vallée du Gellon, Chablais et canton de Vaud) ;<br />

Salvagnin ex. Savagnin ?io/?- (Chablais, passim) ; Savagnin (Jura). — Ce<br />

cépage est un Pineau hâtif, à petites grappes et à petits grains.<br />

Les vins rouges les plus renommés de la Savoie sont : le Princens, le<br />

Sainl-Jean-iie-la-Porte, le Chignin, le Cruet, le Monterminod, VArbin et<br />

les vins de la Chaulagne ; de la Haute-Savoie : le Veyrier-du-Lac, le<br />

Menthon-Sainl-Bernard, le Talloires, le Frangy et le Cote-d'Hyot, près<br />

Bonneville.<br />

b) Vins blancs.<br />

1300. Altesse (Savoie). — Syn. Petit Maçonnais (Savoie, Haute-Savoie,<br />

Ain) ; Roussette, Roussette haute (Savoie et Haute-Savoie) ; Bar^in, Barman,<br />

Groussà rostà (vallée d'Arve) ; Ignan blanc. Serine blanche (Isère); Viognier<br />

jaune (Rhône). — C'est un de nos meilleurs plants. Il forme avec la<br />

Mondeuse blanche la base de tous les vins fins de la Savoie. Ce cépage<br />

donne dcu.x vins tout-à-fait différents : le Marétel et V Altesse, l'un doux<br />

l'autre sec, suivant l'exposition et la nature plus ou moins siliceuse du sol.<br />

Il a été apporté de Chypre en Savoie vers le milieu du xv'' siècle par les<br />

ducs de Savoie et les personnes de leur suite.<br />

1301. Altesse verte. — Syn. Prin blanc (Savoie) ; Roussette haute<br />

(Seyssel, Ain) ; Viognicr vert (Rhône). — Cépage principalement cultivé<br />

en treilles à cause de sa fertilité.<br />

Suppl. à la Rev. sav., 1008 [Flore Constantin et Gave] — 1<br />

1


i54 VIGNE<br />

1302. Blanc Verdan. Plant spécial à la Tarentaise.<br />

1303. Bon blanc. — Syn. Blanquette, Blanchette. Ce cépage est un<br />

Fendant assez répandu ; on le cultive notamment aux environs d'Evian (en<br />

crosses) et de Bonneville.<br />

1304. Chasselas (de table et de cuve). Dans la Haute-Savoie, ce cépage<br />

comprend le Bon blanc de la Belotte, le Bon blanc d'Hermance, le Bon<br />

blanc de Lavaux et le Gros blanc.<br />

1305. Fendant roux. — Syn. Chasselas doré. Est aussi un raisin de<br />

table. Cultivé en crosses à Evian.<br />

1306. Fendant vert (est un Chasselas). On le cultive aussi pour raisin<br />

de table ; à Evian on le cultive en crosses. Ces deux Fendants sont d'une<br />

fécondité remarquable et donnent d'excellents vins.<br />

1307. Gonche blanche.— Syn. Gwy blanc. Cépage spécial à laTarentaise.<br />

1308. Gouet ou Gouais. — Syn. Saint-Péray (ne pas le confondre avec<br />

le n° 1312) (Savoie et Haute-Savoie) ; Gouet (Haute-Savoie) ; Gwë (répandu),<br />

Gwê (Albens, Trévignin) ; Gwé (Annecy); Blanchette (Midi); Clairette<br />

(Drôme). Ce cépage donne un vin fort médiocre. I fô arc bin se, dit-on, p'é<br />

bêre du gwë. Si on le cultive çà et là, c'est qu'il rend abondamment. Dans la<br />

Haute-Savoie, pour plaisanter les Suisses, on l'appelle Moscà d'Harmance<br />

[Muscat d'Hermance].<br />

1309. Jacquère (d'origine savoyarde). — Syn. Raisin <strong>des</strong> Abinies. Ce<br />

cépage est cultivé dans les Abîmes de Myans et dans les communes envi-<br />

ronnantes. Il est d'une fécondité exceptionnelle et constante et mérite d'être<br />

connu. A Villard-d'IIéry et à La Rochette, il porte le nom de Marlin-cot.<br />

1310. Jonvin. — Cépage cultivé à Seyssel et dans la vallée <strong>des</strong> Usses.<br />

1311. Malvoisie. — Syn. Chasselas rose. Pineau gris de Bourgogne.<br />

= Marpùjà (vallée moyenne de l'Arve). Petites grappes, petits grains roses.<br />

Cépage cultivé en petite quantité à la Côte-d'Hyot et à Contamine-sur-Arve;<br />

mérite d'être répandu.<br />

donne un excellent vin ;<br />

1312. Marsanne (de l'Isère et de la Drôme). — Syn. Grosse Roussette<br />

(Savoie) ; Roussette basse (Haute-Savoie) ; Saint-T'éray (Savoie et Haute-<br />

Savoie) ; Groussà rostà (Côte-d'Hyot). Ce cépage donne un excellent vin<br />

mousseux.<br />

1313. Marsanne (petite) (de l'Isère et de la Drôme).— Syn. Roussette<br />

(petite), haute et basse. == Prinmà rostà (en Faucigny). Donne les excel-<br />

lents vins de Frangy et de Seyssel,<br />

1314. Martin-cot blanc. Ce plant donne abondamment un vin de<br />

consommation supérieur à celui <strong>des</strong> Chasselas; on le cultive surtout dans<br />

la vallée du Gellon.<br />

1315. Molette blanche. — Cépage cultivé à Seyssel et dans la vallée<br />

<strong>des</strong> Usses.<br />

1316. Mondeuse blanche (d'origine savoyarde). — Syn. Savoyan,<br />

Sai'oyen , Sa}'o'ian et Sawian blanc (Haute-Savoie, passim); Jongin<br />

(Rufiieux); Donjèn (Jongieux) ; Aigreblanc (La Motte-Servolex) ; Bian<br />

aigre (Grésy-sur-Isère) ; Bon blanc (Saint-.lcan-de-Maurienne). Ce cépage<br />

possède les mêmes qualités que la Mondeuse noire : rusticité, vigueur,<br />

beauté du fruit ; il mérite d'être mieux apprécié de nos cultivateurs.<br />

1317. Plant de Séchez. — Syn. Chasselas de Séche-^, Bon blanc de<br />

Séche^. C'est un cépage robuste et très productif. Il se recommande pour<br />

treillages de maturité hâtive. On le cultive en crosses aux environs de<br />

Thonon et d'Evian. Il donne un vin peu alcoolique, mais agréable.


VIGNE i55<br />

1318. Pointu blanc. — Cépage cultivé dans la vallée de la Rochette.<br />

1319. Sainte-Marie (Savoie). — Syn. Jacquet (Haute-Savoie); Gainay<br />

blanc (Côte-d'Or) : Bourguignon blanc (Beaujolais). C'est un cépage très<br />

fertile, donnant un vin vif et alcoolique.<br />

1320. Salvagnin blanc. — Syn. Seri>agnin blanc. Cépage cultivé à<br />

Seyssel et dans la vallée <strong>des</strong> Usses.<br />

1321. Roussanne (de la Drùme). — Syn. Barbin (Savoie, rive gauche<br />

de l'Isère); Bergeron (Combe de Savoie) ; Roussanne (Haute-Savoie, passim);<br />

Gringcl (Bonneville, Ayse, Marignier). C'est ce plant <strong>qui</strong> donne le vin<br />

mousseux d'Ayse.<br />

1322. Verdanne. — Syn. Rousse (Ain). Cépage cultivé dans la vallée de<br />

la Rochette en vignes basses et en treillages.<br />

1323. Verpelin blanc. — Cépage de la Tarentaise.<br />

1324. Vignette. — Cépage à petits raisins roses, donnant un bon petit<br />

vin blanc. Il est cultivé à Onion (altit. 8oo'") où il a été introduit par<br />

M. Perret. A propager dans nos vallées de moyenne altitude.<br />

Les principaux vins blancs de la Savoie sont : VAltesse de Vimines, le<br />

Chignin et le Marétel; de la Haute-Savoie : le Seyssel, le Frangy, le<br />

Musiège, le Bossey-, le Crépy, le Féterne, VAyse et le Feu (Marignier).<br />

Tous ces vins, de l'avis <strong>des</strong> hommes les plus compétents, peuvent être com-<br />

parés aux meilleurs vins de France.<br />

De tous temps, les vins de la Savoie ont été renommés. Columelle, agronome<br />

latin du i


i56 VIGN-VINE<br />

notre pays, le sol <strong>qui</strong> est bon pour la vigne, l'est aussi pour les <strong>plantes</strong><br />

sarclées, céréales et fourragères.<br />

Les propriétaires <strong>qui</strong> veulent reconstituer leurs vignobles sans retard,<br />

doivent se servir de cépages greffés sur plants américains : sur V. Riipestris,<br />

pour les sols caillouteux, siliceux, secs et infertiles; sur V. Riparia, pour les<br />

sols non calcaires ou peu calcaires, profonds, frais et très fertiles. Ces deux<br />

plants sont très vigoureux et jusqu'ici ont bien résisté au phylloxéra.<br />

A l'époque <strong>des</strong> vendanges, les bonnes ménagères ne manquent pas de<br />

faire du raisiné. Pour cela, elles prennent du moût exprimé récemment,<br />

elles le mettent dans une bassine bien étamée et le font cuire, sur un feu très<br />

doux, jusqu'à réduction au moins de moitié. Pour adoucir l'acidité du<br />

raisiné et en augmenter le volume, elles y ajoutent généralement <strong>des</strong> quar-<br />

tiers de poires et de pommes, <strong>des</strong> tranches de coings et de melons, etc.,<br />

qu'elles font bouillir dans ce sirop. Elles obtiennent ainsi une confiture très<br />

appétissante et très économique pour les familles nombreuses.<br />

Par l'effet de la fermentation, le vin se transforme en vinaigre, lequel est<br />

d'autant plus fort que le vin est plus alcoolique. Le vinaigre est l'assaisonnement<br />

le plus simple et le plus usité dans les préparations culinaires ; il<br />

est aussi le plus sain, à la condition qu'il soit fait avec du vin ou du cidre<br />

et non pas avec l'acide pyro-ligneux. Ce dernier est connu sous le nom de<br />

vinaigre de bois, vinaigre du commerce. Il est désastreux pour beaucoup<br />

d'estomacs, surtout si l'on y a ajouté un acide minéral. Le premier devrait<br />

s'appeler vinaigre de ménage et se trouver dans tous les ménages. On le re-<br />

connaît infailliblement à la présence d'une mère dans le vase <strong>qui</strong> le contient.<br />

Une de nos Grives, la Grive chanteuse., Turdus musicus, <strong>des</strong>cend <strong>des</strong><br />

montagnes à l'approche <strong>des</strong> vendanges et se nourrit de raisins dont elle est<br />

très friande. Pour cette raison, on la nomme Grive <strong>des</strong> vignes et, en patois,<br />

Verdangëtà. On l'appelle aussi Tictd, nom <strong>qui</strong> imite son cri. Un autre<br />

oiseau est également très friand de raisins ; c'est VElourneau vulgaire, Slur-<br />

nus vulgaris, plus connu sous le nom de Sansonnet, en patois, Etarniâ.<br />

1325. "Vigne-vierge. Ampélopsis <strong>qui</strong>nquefoliaMich. — Vigne-vierge<br />

est le nom populaire de l'Ampélopsis à cinq feuilles. C'est un charmant<br />

arbrisseau originaire de l'Amérique du Nord. Il est très répandu dans les<br />

jardins où ses rameaux grimpants servent à couvrir les murs et les tonnelles.<br />

1326. "Villarsie faux Nénuphar. "Villarsia nymplioï<strong>des</strong> Vent.— Vulg.<br />

Petit Nénuphar., Petit Volet, Nympheau. — Dans les étangs et dans les<br />

lacs ; cultivée aussi dans les pièces d'eau.<br />

1327. "Vinettier commun. Berberis vulgaris L. — Vulg. Epine<br />

vinelte i, Epine aigrette (les fruits de cet arbuste ont l'agréable acidité de<br />

l'oseille <strong>qui</strong> portait autrefois le nom de Vinette), Dois Jaune. = Écloni<br />

(Onion); /rc/ci;!/(Annemasse); Ecliôni (Grand-Bornand) ;<br />

Eclïoni (Mieussy,<br />

Villy-le-Bouveret, Rumilly); Êcliôné (Ballaison) ; Écni (Les Ilouches) ;<br />

Ecni et Êpnë (Chamonix) ;<br />

Écanc (vallée d'Abondance); ./e/i/(Vallorcine);<br />

Ègloni (Thônes); Étlïoni (Taninges); Étliâni {vaWée de Boëge, Bonnevillc,<br />

Contamine-sur-Arve) ; Épnavo (Gruffy) ; Pirvinëta (Annemasse) ; Pulvi-<br />

n'étà (Annecy); Ccîi't'/ct (Aime) ; Épénë blanstë (Bcauforl); Vincgrctà (Mes-<br />

sery) ; Rojhiér (Monlrichcr) ; Pan à l'àne [l'arbrisseau et son fruit] (Sallan-<br />

I . A Sillinpy : Fu>ctâ-bon-D)it. Ce nom patois provient d'une légende relative à la ila-<br />

gellation. Les branches épineuses de cet arbuste tont en efïet couvertes de baies ressemblant<br />

à <strong>des</strong> gouttelettes de sang. [M. Terkier.]


VIOLETTE i57<br />

ches) ; le fruit : Pan à l'dne (Sainoëns) ; Rojliëtà (Montricher). — Les fruits<br />

de VEpinc pinctle sont acidulés et rafraîchissants. On en prépare <strong>des</strong> con-<br />

serves, <strong>des</strong> gelées, <strong>des</strong> sirops, <strong>des</strong> limona<strong>des</strong>. Contils dans le vinaigre, ils<br />

peuvent être employés en guise de câpres.— Cet arbrisseau est très commun<br />

dans les bois, dans les terrains vagues, dans les haies.<br />

1328. Violette éperonnée. Viola calcarata L. — Vulg. Pensée <strong>des</strong><br />

Alpes. Elle possède toutes les propriétés de la Violette odorante. Nos mon-<br />

tagnards la préfèrent même généralement à cette dernière. Elle émaille de<br />

ses gran<strong>des</strong> Heurs odorantes les pentes herbeuses <strong>des</strong> Alpes.<br />

1329. Violette odorante. V. odorata L. — Vulg. Violette, Violette<br />

de Carcnic, Fleur de Carême, tleur de Mars, Jacée du Printemps. =<br />

Violtà (vallées de la Menoge et de l'Arve) ; Violtà (Grufly) ; Violëtà (Cha-<br />

monix, Leschau.x, Albens, Trévignin, Beaufort); Violëtàei Violtà (Thànes);<br />

Oulive (Ballaison, Saint-Paul) ; pharm. Viola martia.<br />

Qui ne connaît la Violette ? La Violette, c'est la lleur <strong>des</strong> bocages, <strong>des</strong><br />

prairies et <strong>des</strong> bois ; c'est la mo<strong>des</strong>tie, la simplicité, la grâce, l'emblème de<br />

ce qu'il y a de plus pur et de plus tendre. Aimable fleur, tu as beau te<br />

cacher sous les épais buissons ou sous ton propre feuillage, ton doux parfum<br />

trahit ta présence. Tu es bien l'image fidèle de la main généreuse <strong>qui</strong>,<br />

après le bienfait, se dérobe aux regards reconnaissants.<br />

La Violette tient l'un <strong>des</strong> premiers rangs parmi les <strong>plantes</strong> médicinales<br />

<strong>populaires</strong>. Ses lleurs s'emploient, en infusion, dans les bronchites, les<br />

rhumes, les catarrhes chroniques et les maux de gorge. Sa racine constitue<br />

un excellent vomitif et peut remplacer l'ipécacuanha (<strong>qui</strong> est une violette<br />

exotique). On l'emploie en poudre, à la dose de i à 4 gram. dans un verre<br />

d'eau sucrée, ou mieux en décoction, à la dose de 8 à 12 gr. par 3oo gram.<br />

d'eau réduite à 100 gr. par la décoction; cette racine doit être coupée-menu<br />

et longtemps cuite sur un feu doux. Sucrer et prendre en une seule dose.<br />

•— Dans les haies et les lieux couverts.<br />

1330. Violette toujours fleurie. V. semperflorens Hort. — Vulg.<br />

Violette <strong>des</strong> quatre saisons. — Cultivée dans les jardins.<br />

1331. Violette tricolore. V. tricolor L. — Vulg. Pensée sauvage,<br />

Pensée <strong>des</strong> champs, Fleur de la Trinité (allusion à ses trois couleurs),<br />

Herbe à la claj'elée (s'emploie en médecine vétérinaire contre le c/ai^eau,<br />

maladie éruptive propre aux bêtes à laine). = Pensé de çVian (Saint-Paul,<br />

environs de Saint-Julien ; Pènsd (Beaufort, Crest-Voland) ; Ouliva (vallée<br />

d'Abondance). — La Pensée <strong>des</strong> champs paraît être un spécifique contre la<br />

gourme ou croûte laiteuse <strong>des</strong> enfants et en général contre les maladies<br />

cutanées. La plante entière et lleurie s'emploie en poudre, dans du lait, à la<br />

dose de 2 à 3 gram. ou en décoction, à la dose de 3o à 60 gram. par litre<br />

d'eau ;<br />

à prendre matin et soir. Parlant du traitement de la gourme par cette<br />

plante, le D'' Cazin dit : « Au bout de quatre jours, le visage se couvre de<br />

croûtes épaisses, ce <strong>qui</strong> n'empêche pas de continuer cette boisson, même<br />

après leur chute, ce <strong>qui</strong> a lieu ordinairement après la seconde ou la troisième<br />

semaine, ainsi qu'une expérience de 3o ans l'a prouvé à l'auteur que nous<br />

venons de citer (Strack) i. » — Cette plante vient dans les cultures. Sa pré-<br />

sence dans un champ signale une culture défectueuse ou un sol appauvri,<br />

à bout de ressources.<br />

La Violette Pensée, cultivée dans presque tous les jardins, paraît n'être<br />

I . Traité pratique et raisonne <strong>des</strong> Plantes médicinales indigènes, p. 809.


i58 VIOR-ZINN<br />

qu'une variété de la Violette tricolore. Par la culture on en a obtenu un<br />

nombre considérable de variétés, connues en général sous les <strong>noms</strong> de<br />

Pensées de Jardins, Pensées anglaises, Pensées vivaces.<br />

1332. Viorne Lantane. Viburnum Lantana L. — Syn. Viorne<br />

cotonneuse. Vul. Viorne Mancienne, Mantianne, Bourdeau, Bourdaine<br />

blanche. -— Viornà (Trévignin) ; Màlïà de tiëvrà (vallées de la Menoge et<br />

de TArve, Bons, Brenthonne) ; Malle de chèvre (Taninges) ; Mdlïe de<br />

ch'cvrà (Samoëns) ; Mdrie-sêvre (Mieussy) ; Mdlie sèrvà (Saint-Paul ;<br />

Mâlic cherra et Màrë de //ëz'rà (Ballaison) ; Màrë dé tVévra [M.QSSQxy);<br />

Marë-cAeVrë (Balme-de-Sillingy) ; j\/c7rë-sa//2c (Thônes, Les Clefs); Tourtan<br />

(Quintal); Tortolà (GrufTy) ; Ésiàn^a (Dingy-Parmelan, Alex); Bioston<br />

Sa'mi-Ferréol) ; Bioç ho n (iMontmin, Les Clefs); Bïo de Mdrë-sajhé (Les-<br />

chaux) ; Vidlle {ChSimhévy) ; Ranpannà {c&nion de Saint-Julien). Les bran-<br />

ches de cet arbuste sont très souples et servent à faire <strong>des</strong> liens. — Bois et<br />

broussailles <strong>des</strong> basses montagnes.<br />

1333. Viorne Obier. V. Opulus L. — Vulg. Obier. — Dans les bois<br />

et les haies. On en cultive une variété à fleurs stériles et réunies en une<br />

grosse boule blanche. Elle porte les <strong>noms</strong> de Boule de neige, de Rose de<br />

Gueldre et de Pain blanc.<br />

1334. Viorne Tin. V. Tinus L. — Vulg. Laurier lin. — Cultivée<br />

dans les bosquets.<br />

1335. Vipérine commune. Echium vulgare L. — Vulg. Vipérine,<br />

Herbe aux vipères (allusion non à une propriété contre la piqûre de la<br />

vipère, mais aux taches que porte sa tige et <strong>qui</strong> font songer à la vipère, ou<br />

encore à la forme de ses petites graines <strong>qui</strong> ont la forme d'une tête de<br />

vipère). Langue d'oie. = Borasle sôva^de (BesLuforl). Celte plante contient<br />

beaucoup de nitre et peut être employée comme succédanée de la Bourrache.<br />

— Dans les terrains vagues et le long <strong>des</strong> chemins.<br />

1236. Volant-d'eau à fleurs en épi. Myriopliyllum spicatum L,<br />

— Vul. Mille feuille aquatique. — Favà (rive française du lac Léman).<br />

Voir au mot Cornifle. — Dans les lacs et les eaux stagnantes.<br />

1337. Volant-d'eau verticillé. M. verticillatum L. — Vulg. Mille-<br />

feuille aquatique. — Dans les eaux stagnantes.<br />

1338. Vulpin <strong>des</strong> prés. Alopecurus pratensis L. - Vug. Chiendent<br />

queue de renard, queue de rat (allusion à la forme de ses épis). =: Sansend<br />

[sans semer] (pousse dans tous les prés sans qu'on l'y sème) (Contamine-<br />

sur-Arve). — C'est une excellente plante fourragère, très commune dans les<br />

prés et les pâturages depuis la plaine jusque dans les Alpes.<br />

1339. Zinnia multiflore. Zinnia multiflora L. — Vulg. Zinnia<br />

rouge, Bri'yine. — Cultivé dans les parterres mais beaucoup moins que le<br />

Zinnia élégant.


ERRATA ET RECTIFICATIONS<br />

Page VII, ligne 5', après Moûliers<br />

ajouter : de Gruffy, de Chamonix,<br />

de Massongy, de Sainl-Paul et<br />

la Mauriennc. De vastes régions,<br />

les deux arrondissements de Bon-<br />

nevillc et de Saint-Julien par<br />

exemple, ne lui ont fourni que<br />

—• très peu de <strong>noms</strong>. Même page,<br />

ligne 1 3° La<br />

et suivantes à remplacer<br />

comme suit :<br />

Flore populaire<br />

de la Savoie nous doit la plus<br />

grande partie <strong>des</strong> <strong>noms</strong> du Cha-<br />

blais et du Faucigny, presque<br />

tous ceux de l'arrondissement de<br />

Saint-Julien, etc.<br />

P. XI, r° ligne, Beauveiii'^ changez le numéro 392.<br />

N° 323, potagers, lisez paysagers.<br />

N° 329, Dauphinette, lisez Dau-<br />

phinellc.<br />

N° 345, de montagnes, lisez <strong>des</strong><br />

montagnes.<br />

N° 377, Tilhymmale , lisez Ti-<br />

thymale.<br />

N" 474, Ruisin, lisez Raisin.<br />

N° 476, Guimavue, lisez Guimauve.<br />

N° 524, Herbe aux angelures, lisez<br />

engelures.<br />

N" 585, Licopodium, lisez Lycopodium.<br />

N" 586, de demoiselles, lisez <strong>des</strong><br />

demoiselles.<br />

N° 654, tuberosam, lisez tuberosum.<br />

N° 680, p. 77, 2* ligne, deux hec-<br />

tares, lisez cinq hectares.<br />

N" 944, hyemale, lisez hiemale.<br />

N" 990, l'iapù, lisez Piapd.<br />

N° 994, dumctorum, lisez dumetorum.<br />

N° 1000, ajoutez Farajhin (Annecy<br />

N"<br />

et environs).<br />

1008, ondulatum,<br />

dulatum.<br />

lisez un-<br />

N" 1164, dixième ligne, lisez la<br />

Spargoute.<br />

N' 1181, second alinéa, 4' ligne,<br />

lisez Kncipp.<br />

N° 1182 au lieu de 1882.<br />

N' 1203, TriolcK lisez Triïolê.<br />

N° 1222, lisez Crète.


Petit Supplément<br />

A LA<br />

FLORE POPULAIRE DE SAVOIE<br />

PAR L'ABBÉ P. GAVE<br />

5. Achillée millefeuille. = Taliëià (Sainte-Foy), Same-nâ (Abon-<br />

dance, Morzine).<br />

10. Aconit anthore. — Vulg. Maclou.<br />

11. Aconit napel. — Sa racine est en forme de navet ; de là son nom<br />

de napellus, dim. de napiis [navet].<br />

11 bis. Aconit paniculé, A. paniculatum. — Vulg. Cappe de moine ;<br />

violent poison.<br />

18. Agropyre rampant. — Vulg. Detit de chien — Grâmd (Morzine).<br />

19. Agrostide <strong>des</strong> chiens. — Vulg. Pourrëttes, Bignonettes.<br />

21. Ail civette. — Vulg. Porreau <strong>des</strong> Alpes. = Brinl'ctà (Les Houches).<br />

22. Ail cultivé. — Por (Les Houches). ô (Morzine).<br />

28. Ail porreau. = Pory^o (Morzine), Pourrë (Abondance).<br />

30. Ail victoriale. = Erbà à non çhemigë (Morzine, Abondance).<br />

33. Airelle du Mont Ida. = Rosëter, et le fruit Rosétà (Sainte-Foy) ;<br />

Pemëtà (Morzine) ;<br />

Pemë ad bon Dhi (Abondance).<br />

34. Airelle myrtille. — Lambour^àlà (Les Houches); Leuscer (Sainte-<br />

Foy) ; Anbre^olà (Abondance) ; Meratà (Doussard).<br />

35. Achimille <strong>des</strong> Alpes, t Thé blanc (Sainte-Foy).<br />

36. Achimille commune. = Chemïotè, Peùrtà-roso (Morzine) ;<br />

(Abondance).<br />

41. Amarante à queue. = Cava de rend (Boëge) ; Cawà<br />

'<br />

Rosô<br />

de rend<br />

(Morzine, Abondance).<br />

41 bis. Amarante blète. A. blitum. — Syn. Amarante blette. ^<br />

Erbà rojhë (canton de Saint-Julien). Plante à rameaux diffus et étalés sur<br />

le sol; mauvaise herbe, la peste <strong>des</strong> jardins.<br />

47. Amélanchier commun. =: Prë<strong>des</strong>an Dïan (Les Houches); Pemà<br />

aô bon Diu (Abondance).<br />

52. Anémone <strong>des</strong> Alpes. =Mittounmin (Sainte-Foy); Épaôsà {Ahon-<br />

dance, Morzine).<br />

53. Anémone <strong>des</strong> bois. = Pissenli (Brenthonne).<br />

62. Ansérine Bon-Henri. = Vercwènô (Les Houches); Varcounlô<br />

(Morzine) ; Jhêrwinè (Abondance).<br />

I . Dans le dialecte i Bm, c et ^ se prononcent avec le son dur et guttural<br />

dans certaines parties de la commune de Morzine, et prennent le son de fie et<br />

die dans d'autres parties. — Ex. : La càwà de l'ëgà se prononce ou : càwà de<br />

l'ëgà — ou : /« tiàu'à de l'ëdià.<br />

(Supplément à la Revue savoisienne .)


64. Ansérine fétide. =x Êrba de mal-àjô (Sainie-Foy). Ce nom y est<br />

aussi donné à Chaenopodium vulvaria et Solanum nigrum.<br />

66. Anthrisque sauvage = Bomaçhe (Mégevette) ; Cucwà (Les<br />

Houches) ;<br />

Cocivà (Morzine).<br />

68. Anthyllide vulnéraire. — Pat'c de çha (Abondance).<br />

72. Arbousier raisin d'ours = Faniéler, et le kun Famêlë {S"-Foy).<br />

75. Armoise absinthe. — Fôr (Brévières).<br />

76. Armoise aurone. = Imbronnà (.Abondance).<br />

82. Armoise mutelline. = Ge;u'/;/ (Morzine).<br />

83. Arnique de montagne. = Arnica. Tàbà (Morzine).<br />

90. Asaret d'Europe. = Ct76a?-ë (Morzine) ; OrlTé d'oviô (Abondance).<br />

96. Astère <strong>des</strong> Alpes. — Groùssà magrità (Morzine).<br />

101. Astragale réglisse. = Argalisse de bivë (Thônes).<br />

102, Astrance majeure. = Élêlà (Doussard, Lalhuille).<br />

107. Aubépine commune. = Darbépin (Les Houches).<br />

108. Aubépine monogyne. — Barboter (Sainte-Foy) ; Êpnà, et le<br />

fruit Pélà (Morzine).<br />

110. Aulne glutineux. = Vénià (Morzine. Les Houches).<br />

111. Aulne vert. =: Varôssë (Les Houches) ; Voraché (Chapelle<br />

d'Abondance ; Vôrôchè (Morzine) : Voraçhè (Saint-Roch).<br />

113 bis. Avoine à feuilles distiques. — Vulg. Avoine <strong>des</strong> inoutons<br />

(Saint-Roch).<br />

114<br />

' . Avoine cultivée. = Ai>an)ià (Morzine), et la balle d'avoine Awé.<br />

119. Balsamite odorante. = Pévr'ià (Morzine).<br />

123. Bardane à grosses têtes. = Çhin. Agronion (Saint-Paul);<br />

Dlonïë (Morzine); iJloni (Abondance) ; Glonië (Sainte-Foy).<br />

133. Benoîte de montagne, = Florétë (Sainte-Foy).<br />

135. Berle chervi. — Vulg. Doigts de mort. — Vrolë (Reignier).<br />

Zderolë (Beaufort).<br />

139. Bette poirée. = Reparé., Coîitë (Morzine).<br />

140. Betterave et Bette commune. = Blëtà (Morzine). et carotte<br />

rouge Cârôtà.<br />

147. Bouleau blanc. =r Biôlà (Les Houches).<br />

149. Brize intermédiaire. = Criilë (Sainte-Foy).<br />

152. Bruyère commune. — ArselVë (Les Houches); Brëtolà (Samoëns)<br />

; Tëtë nèrë (Morzine).<br />

153. Bryone dioïque. — Vulg. Herbe au violet. Herbe de tan.<br />

157. Bugrane épineuse. = Tré de bu (Les Houches): Rwinnà-bu<br />

(Abondance).<br />

158. Bugrane rampante. — Èpare (Montmin): Rë de bu (Morzine).<br />

160. Buis toujours vert. = Ranpô (Les Houches, Morzine), Bwê<br />

(Abondance).<br />

163. Bunion terre-noix. = Frbà de marqijin.^ le fruit Marqijin<br />

(Sainte-Foy).<br />

174 bis. Callitriche printanière, C. Vernalis. — Vulg. Etoile du<br />

printejnps.<br />

174 ter. Callitriche en hameçon, C. hamulata. — Vulg. Etoile<br />

d'automne.<br />

I . Au lieu de 114. c'est i i 2 qu"i! faut lire dans la Flore.


- 3 —<br />

175. Camarine à fruits noirs. — Vulg. Bruyère à fruits noirs, à baies<br />

noires. Le coq de bruyère en est friand.<br />

184. Campanule raiponce. = Mirijouié (Sainte-Foy).<br />

191. Carline changeante. = ÇAartYoc/zë (Morzine).<br />

192. Carotte commune. = Pàtenàlà (Morzine).<br />

193. Carum commun. = Çhëriô (Abondance).<br />

197. Centaurée bleuet. — Dlav'ctà (Sainte-F'oy); — N. b : blarô : pâle<br />

de couleur.<br />

202. Céraiste cotonneux. = Potë (Doussard et vallée de Faverges).<br />

204. Cerfeuil cultivé. = ÇharfolTé (Morzine) ;<br />

Cerisier. = Friji (Les Houches) ;<br />

Ç/zr/o/Zë (Abondance).<br />

Freyi, et le fruit Friyë (Morzine).<br />

212. Cerisier à grappes. = l'oiiter (Sainte-Foy), et le fruit Pouté.<br />

Champignons. = Bolié (Abondance) ; Pc de lao (Morzine).<br />

224. Clavaire, ^r: Chou fri\i (Morzine).<br />

238. Lycoperdon — Beurrô (Morzine).<br />

252. Chanvre. = Çhënëvë (Abondance).<br />

253. Charagne fétide. — Vulg. Prêle puante. Elle ressemble à la Prèle.<br />

257. Chélidoine (grande). = Épard^ë (Sainte-Foy), nom donné aussi<br />

à V Herbe-à-Robert : Érbà à fhérri (.Morzine) ; j'hérri : verrues.<br />

259. Chêne à fruita sessiles. = Çhànio et Çhànië [lieu planté de<br />

Chcnô, et le fruit Dlan ou Adlan (Morzine).<br />

chênes] (Sainte-Foy) ;<br />

263. Chêne-feuille à bois blanc. = Cornëlïà (Sainte-Foy) ;<br />

ràlà (Morzine).<br />

Bivé de<br />

271. Chrysanthème <strong>des</strong> Alpes. = Tsapëlà (Sainte-Foy).<br />

285. Clématite <strong>des</strong> haies. = Wdbla (Morzine).<br />

285 bis. Clématite flammette. C. flammula. — Vulg. Clématite odo-<br />

rante.<br />

286. Clinopode cominun. — Vulg. Fabreque.<br />

289. Colchique d'automne (lleurit en automne et fructifie au printemps<br />

suivant). — Vulg. Mort-chien. = Crcvà-cour, Crêve-cœur ou encore<br />

Faj^ô/a (Sainte-Foy); Pn>êr, Boqc pchàlïë (Morzine), Pec/ze/ïë (Abondance).<br />

292 bis. Conferve jaunâtre. C. lutescens Vauch. — Vulg. Mousse<br />

d'eau.— Bdrbà de- fontanna (répandu). Filaments verts s'amassant en<br />

flocons très fins flottant dans les eaux dormantes.<br />

293. Consoude. = Orlië d'ëffà (Morzine).<br />

293 bis. Consoude officinale, Symphitum oflBcinale. = Rë q'apan :<br />

racine <strong>qui</strong> appond, <strong>qui</strong> soude (Abondance).<br />

306. Coudrier noisetier. — Qiqclégé (Brenthonne) ; Caôdri, Aàlani,<br />

et le fruit Aôlanië (Morzine).<br />

307. Courge. = Corda (Morzine) ;<br />

Caôdrà (.abondance).<br />

313. Cresson. = Grachon (Morzine).<br />

315. Cuscute. = Peu [poil] de diablô (Sainte-Foy) ; Rdçhë (Abondance).<br />

321. Cytise aubour. — Vulg. Fbénier <strong>des</strong> Alpes.<br />

325. Daphné lauréole. — Vulg. Lauréole, lliymélée.<br />

326. Daphné mézéréon. = Bwë de liurà (Brenthonne); Gràtà pii^ë<br />

(Sainte-Foy) ; Bjuë genti (Abondance).<br />

329. Dauphinelle consoude. — Vul. Pied d'alouette sauvage.<br />

329 bis. Dauphinelle staphysaigre. Delphinium staphysagria L.<br />

— Vulg. Pied d'alouette staphysaigre, Herbe aux pou.x, Mort au.x poux,<br />

Herbe pédiculaire, Herbe à la pituite, etc.


337. Dompte-venin officinal . — Côrbàchà (Sainle-Foy).<br />

354. Epilobe à épis. = C7i(?i-'re7a (Sainte-Foy).<br />

359. Epipacte à feuilles ovales. — Vulg. Herbe à deux feuilles.<br />

361. Erable champêtre. = Miscràblo (Abondance).<br />

363. Erable faux platane. =^ Plène bâtdr (Morzine).<br />

364. Erable plane. = Plèiw (Morzine).<br />

368. Ers ervilier. — W\i\g. Pois de pigeon.<br />

373. Esparcette cultivée. = Pëlàgâr (Morzine).<br />

378 bis. Euphorbe à feuilles d'amandier. — Syn. E. <strong>des</strong> bois, Tithymale<br />

<strong>des</strong> bois.<br />

379 bis. Euphorbe peplus. — Vulg. E. <strong>des</strong> vignes, Esule ronde,<br />

Tithym a le <strong>des</strong> l' ignés.<br />

380. Euphorbe petit cyprès. = Ré de gà (Gurraz).<br />

382. Euphraise. = Recwelêtà [<strong>qui</strong> vient en retard] (Abondance);<br />

Aôtchwann'é |tleur d'automne] (Morzine) ; Aôtchwan [automne].<br />

383. Fenouii officinal. = Çhentu (Morzine); Fêneu (.\bondance).<br />

385. Fétuque <strong>des</strong> brebis. = Bôfâ, Pïu çhin (Morzine).<br />

386. Fève commune. = Fâvà (Morzine).<br />

387. Ficaire fausse renoncule. — Vulg. Petite scrofulaire.<br />

388. Fléole <strong>des</strong> prés. = Figui (Doussard).<br />

393. Botryche lunaire. = Rédio [<strong>qui</strong> fait crever les chèvres] (Morzine);<br />

\Rédlo : cri de détresse de la chèvre] ; Rèlô (Abondance).<br />

401. Polypode commun. = Rèssedâ (Le Biot) ; Daôfetà (Morzine) ;<br />

.Argalisse (.Mieussy) ; Ridgalisse (Chà^tWe. d'Abondance); Argalësse {Ldi<br />

Giettaz).<br />

403. Polostic fougère mâle. = Érbà de coloiivra (Montricher).<br />

406. Fraisier et Fraise. = Frë (Morzine).<br />

407. Frêne élevé. = Frénô (Morzine) et Frénhilà [petite souche ou<br />

branche de frêne].<br />

Blé. = Blô (pour toutes les espèces cultivées : froment, seigle, orge,<br />

avoine ; Mitlô [mélange d'orge et d'avoine] ; m'èssé [mélange d'orge et de<br />

froment] (Morzine).<br />

419. Froment épeautre. = Nànetà (Saint-Paul).<br />

421. Fusain d'Europe. — Vulg. Bois carré.<br />

425. Gaillet accrochant. = Rioton (Les (louches) ; iJlëton (Morzine,<br />

Abondance).<br />

430. Galéope tétrahit. = Chénevéla (Abondance)<br />

433. Genévrier commun. — Jh'ènêvri (Morzine).<br />

434. Genévrier sabine. — Vulg. Savinier. = Sàinna (Sainte-Foy).<br />

437. Gentiane jaune. — Ençannà (Sainte-Foy) ;<br />

,//26V2/


— 5 —<br />

462. Gléchome lierre-terrestre. — Vulg. Sérette. = Èrbà du porô<br />

Sin Djan (Sainte Foy) ; Lâr^crà (Brenthonne) ; Lier tareslrc (Morzine).<br />

465. Gnaphale dioïque. — Paie de çha (Morzine).<br />

472. Groseiller épineux à maquereaux. == Grsclïë (Morzine).<br />

474. Groseiller à grappes rouges. = Tramarin (Morzine).<br />

479. Gypsophile saxifrage. = Arbla (Doussard).<br />

480. Haricot. = Pc favioù (Morzine), et le fruit Fainoula.<br />

482. Grand tournesol. = Solaô (Morzine) ;<br />

486. Hellébore fétide. = Favô de laô (Morzine) ;<br />

Soleù (Abondance).<br />

Fard de Icu (Saint-<br />

Paul).<br />

488. Hellébore vert. — Vulg. Hellébore noir à feuilles vertes, d'après<br />

le D'- Vical.<br />

Herbes de la Saint-Jean. — On nomme ainsi l'ensemble <strong>des</strong> <strong>plantes</strong><br />

<strong>qui</strong> sont fleuries à la fête de saint Jean-Baptiste (24 juin).<br />

Dans beaucoup de localités, notamment à Sallanches, Magland, Arà-<br />

ches, etc., le jour de cette fcte, on tresse, avec ces Herbes de la Saint-Jean.<br />

<strong>des</strong> croix que l'on place au-<strong>des</strong>sus de la porte d'entrée de chaque maison.<br />

et que l'on y laisse sécher.<br />

On choisit souvent de préférence, pour faire ces croix, <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> médicinales,<br />

telles que l'/lc/z/V/ce inillefeuilles, VAigremoine eupatoire, VAspérule<br />

odorante, la Benoîte commune, et on les conserve soigneusement pour<br />

en faire <strong>des</strong> tisanes à l'occasion.<br />

492. Hêtre <strong>des</strong> forêts. = Fan (les Mouches) ; Faô (Morzine), et fruit :<br />

Fanna. A Morzine, on appelle Folià les branchages verts de fayard dont, au<br />

jour de la Fête-Dieu, on décore le pourtour <strong>des</strong> habitations, jusque dans les<br />

villages les plus écartés. Que si le retard de la végétation — chose non<br />

— rend impossible cet acte de religion, les bonnes âmes se désolent.<br />

inouie !<br />

A quoi certains bons fond


— 6 —<br />

532. Laitue cultivée. = Lêtivà ou Cabochon (Morzine) ; Salôdà<br />

(Abondance).<br />

535. Lamier blanc. = Ortià blanstë (Crest-Voland) ; Orti môrtà<br />

(Morzine).<br />

539. Lampette. — Vulg. Œillet pàsserose.<br />

551. Laurier ordinaire. = Loiiri (Morzine) ; Lourc<br />

553. Lentille. = LintelTé (Brenthonne) ;<br />

(Saint-Paul).<br />

LantelTé (Morzine).<br />

554. Lierre. = Lcrà (Brenthonne, Abondance).<br />

555. Lilas commun. = Boq'è monrgh'ù (Morzine).<br />

556. Lin. — L'en (Doussard).<br />

559. Linaigrette. = Menon de léçhc (Abondance).<br />

564 bis. Leontodon Pyrénaicum. L. autumnalis. = Bon de borre<br />

(Saint-Roch).<br />

568. Lis martagon.= Otilii'ë rod^^ë (Samt-Roch) ;<br />

Fleur de li (\\oi-z\ne)-<br />

570. Liseron <strong>des</strong> champs. =^ Riùlà (Les Houches, Morzine).<br />

579. Lupin polypliille. — Cultivé à Saint-Martin (Sallanches) sous !c<br />

nom de Café, à raison de rusa:.'e assez agréable que l'on y fait da ses graines<br />

torréfiées.<br />

580. Luzerne cultivée. = Sinfin (Brenthonne); Sanfan. Lujhérnà<br />

(Morzine).<br />

581. Lupuline. = Triolà (Saint-Paul).<br />

588. Lycopode sélagine. = Erbâ de pin (Sainte-Foy). Employée con-<br />

tre la vermine <strong>des</strong> bestiaux.<br />

590. Lyriodendre tulipier. — Vulg. Arbre aux lis.<br />

600. Marrube commun. — Vulg. Masce. = Polët (Sainte-Foy).<br />

603. Matricaire camomille. = Camamilâ (Doussard, Morzine).<br />

606. Mauve crépue. = Mâbrà (Morzine).<br />

607. Petite mauve. = Môvà (Morzine).<br />

608. Mauve sauvage. = Mouvra (Doussard).<br />

615. Mélèze d'Europe. == Lâr^ê (Les Houches); Lâ'{d (Morzine).<br />

621. Mélisse oflScinale. = Mli^à (Doussard).<br />

623. Menthe aquatique. = Màntà (Morzine).<br />

634. Meum athamanthe. = Clitrà (Sainte-Foy), Fouira (Morzine).<br />

640. Millepertuis perforé. = Té jhdnô (Sainte-Foy).<br />

644 bis. Moiène noire. — Vulg. Bouillon noir. Plante stupéfiante.<br />

645. Moiène bouillon blanc. = Bounàmô (Morzine).<br />

654. Morelle tubéreuse. — Vulg. Pomme de terre. = Tréfolà (Sainte-<br />

Foy) ; Tr'ijlà et Tart'iflà (Morzine) ; la faune s'appelle Fiaun à {T\gn(is), et<br />

ranmà (Morzine).<br />

665. Muguet à tige anguleuse. = Erbâ d'agassin (Morzine).<br />

667 bis. Muscari botryde, — Vulg. Bulbe pomitif.<br />

670 bis. Myosotis <strong>des</strong> champs. --Vu\g. Oreille de souris.dela. forme <strong>des</strong><br />

feuilles, et Jwé de raid (Abondance. Morzine) d'après la forme de ses fleurs.<br />

676. Narcisse jon<strong>qui</strong>lle. — Vulg. Campanette.<br />

Péçhenu (Abondance).<br />

680. Nard raide. = Puçhemc (Sainl-Roch) ;<br />

689. Nerprun purgatif. := Pivëta nére (Abondance).<br />

690. Nielle <strong>des</strong> champs. — Vulg. Barbue, Toute épice, Niolà (Abon-<br />

dance, Saint-Paul); /^e/ïe (Morzine).<br />

693. Nigritelle, orchis noir. — Çhëfe mojhê (Morzine), aurait la pro-<br />

priété de mettre les génisses en chaleur. Télâ ncrë (Abondance).


696. Noyer. = Niinirc (Morzine).<br />

700. Œillet. = Ultê (Morzine).<br />

711. Orchys. — Toutes les espèces : Man daô bon Dju (Morzine) : Boq'é<br />

rfc5e?-/7»i (Abondance).<br />

712. Orge. -= Orjhn (Morzine).<br />

717. Orlg-an marjolaine. = Marjholànna (Morzine).<br />

719. Orme champêtre. = Wermo (Doussard) ; Or;?zo (Morzine).<br />

727 bis. Orobanche à petices fleurs, Orobanche miner. = Cheùfcmola<br />

(Bonneville). Plante parasite <strong>des</strong> trèfles en terrains sablonneux.<br />

728. Orobe printanier. := Rsin de mon (Doussard).<br />

730. Orpin acre. = Pan d'ayé (Morzine).<br />

732. Orpin blanc. = Pan de frémi (Abondance).<br />

733. Orpin reprise = Ei'b'à copnirà (Morzine).<br />

738. Oxalide oseille. = Cocù (Morzine) ; Pan de cocit (Saint-Paul).<br />

740. Panais cultivé. = Patnalïc (Les Houches).<br />

742. Panicant <strong>des</strong> Alpes. — Chardon blu (Abondance).<br />

757. Pâquerette. = Pàu^à magrità (Morzine).<br />

752. Passerage <strong>des</strong> Alpes. = Cresson de montagne (La Clusaz, Les<br />

Aravis).<br />

758. Pavot coquelicot et Pavot <strong>des</strong> jardins. =: Pavoii (Morzine,<br />

Saint-Paul).<br />

Pêcher, iz- Parchi, et le fruit Perche (Doussard).<br />

797. Persil cultivé. = Parasse (Rumilly).<br />

800. Petasite officinal. — Bravasse (La Giettaz) ; Droitçhc (Morzine),<br />

Gravachè (La Clusaz).<br />

802. Peucedan impératoire. — Vulg. Impériale. = Ostriche{S\-'RoQ\\).<br />

Peuplier. ;= Pèblô (Morzine, Abondance).<br />

808. Peuplier tremble. 1= Tranb ô (Morzine. Abondance).<br />

814. Lichen d'Islande. = Leqë (Morzine).<br />

817. Pigamon jaune. — Pèinon (Doussard).<br />

818. Pin cembrot. — ÉroUi (Morzine).<br />

819. Pin nain. = Tëhïà (Sainte-Foy).<br />

825. Plantain <strong>des</strong> Alpes. — Prin-planlan (Morzine).<br />

828. Plantain lancéolé. — Plantain (Doussard).<br />

Poirier. =: Pcr), Blcchen'i (Morzine), et le fruit : Prë, Blcchon : Pressé<br />

(Abondance.<br />

859. Poire à cidre. = Pré môdô (Morzine).<br />

891. Petit pois ordinaire. = Pédeçhan (Morzine).<br />

892. Pois nain. — Pê trannc (Morzine).<br />

Pommier. = Pmi (Morzine), et le fruit : Pmà<br />

: Pemc (Abondance).<br />

933. Pommier acerbe. = Creujoun et Creujounner (Sainte-Foy)'<br />

Crcycni et Crêyion (Morzine).<br />

934. Populage <strong>des</strong> marais. = Mè de mé (Sainte-Foy); Pissenli (Dous-<br />

sard): Marié (Morzine).<br />

938. Potentille ansérine. — Té blan (Sainte Foy).<br />

Préie. = Prélà (Les Houches) ; Erbà de pou (Sainte-Foy) : Cava (Dous-<br />

sard) ;<br />

Cau'à de rend (Morzine).<br />

948. Primevère auricule. — Rogë de ce {MoTz\ne)..<br />

950. Primevère farineuse. = /îo


— 8 —<br />

951. Primevère commune. = Piouta de çhà (Morzine).<br />

952. Primevère officinale. = Coucoùlouma (Sainte-Foy) ;<br />

Manjhc ad<br />

bon Dïu (Abondance).<br />

Prunier. = Pro>nmi,et le fruit : Promma (Morzine).<br />

963. Prune Damas noir. = Pronm'c de la San Meçhi (Morzine).<br />

969. Prunier épineux. = Épenà nêr'à, et le fruit : Bëlochè (Morzine,<br />

Saint-Paul).<br />

973. Radis sauvage. = Ravcnàlà (Morzine).<br />

984. Renoncule à feuille d'aconit. = A/er/c (Sainte-Foyi.<br />

987. Renoncule <strong>des</strong> glaciers. = CarFinà (Morzine).<br />

990. Renoncule rampante. — Pïà plu (Morzine).<br />

993. Renouée bistorte. = Lingà bon (Sainte-Foy).<br />

996. Renouée <strong>des</strong> petits oiseaux. = Trènoun (Sainte-Foy), [du verbe<br />

Ircnoun : traîner] ; Érb' à cayon (Doussard).<br />

1000. Renouée sarrasin = Scràjhin (Morzine. Abondance).<br />

1005. Rhinantlie majeure. = Carqevala (Morzine) ; Senalïa (Abon-<br />

dance).<br />

1016. Ronce arbrisseau. = Rionjhc, et le fruit Moùr'c (Morzine).<br />

1018. Framboisier. = Anpivi, et le fruit Anpw'è (Morzine).<br />

1023. Rosage ferrugineux. Rhododendron. — Bwë d'cnvè (La Vernaz)<br />

; Crita de pol'é (Abondance).<br />

Rosier. = Roiisi, Roiisà (Morzine),<br />

1027. Rosier <strong>des</strong> chiens. — Êpcni, et le fruit : Gràià-cu (Morzine),<br />

Ègloni (Samoëns).<br />

1034. Rosier pomifère. — Cet arbrisseau a les fruits et les pédoncules<br />

hérissés de pointes sétacées.<br />

1044. Rumex <strong>des</strong> Alpes. — Qé, Pm-aqé (Morzine. Abondance).<br />

1049. Rumex à feuilles obtuses. = T;/^ë (Sainte-Foy).<br />

1051. Rumex oseille. — Ounglanche (Sainte-Foy); Salctà (Morzine);<br />

Salarcta (Abondance).<br />

1067. Salsifi <strong>des</strong> prés. — Barboçh'c (Morzine).<br />

1072. Sapin élevé. — Pécë (Chamonix) ; à Morzine. Pèche. Penô,<br />

Pcnàtà[pem sapin]: De [branche avec sa verdure]; Dèyon [aiguille du sapin];<br />

ran (de : rameau) [branches de sapin largement étalées l'une sur l'autre, pour<br />

recevoir et traîner le foin sur les hautes prairies en pente].<br />

1073. Sapin en peigne. = Wamtô (Les Houches, Morzine) ; Vârnô<br />

(Sainte-Foy).<br />

1081. Sauge glutineuse. — OUnbrin\e (Sainte-Foy).<br />

1084. Sauge <strong>des</strong> près. — Boûjômin (Sainte-Foy) ; Chose (Samoëns).<br />

Saule. = Avan (Doussard); Avànni, et une tige Avan (.Morzine,<br />

Abondance).<br />

1094. Saule à gran<strong>des</strong> feuilles. — Sdjh'è (Morzine).<br />

1102. Saxifrage à feuilles en coin. = Érbà de 7-ond\ô (Sainte-Foy) ;<br />

Rond^ô [rumines].<br />

1131. Seigle cultivé. = ICssclà (Sainte-Foy); Sâlïà (Morzine).<br />

1145. Silène enflé. = Carcavelin (Sainte-Foy), de carcavel [grelot];<br />

Pétâr (Morzine).<br />

1153. Sorbier allonchier. — Arbècher, Arbêche (Sainte-Foy); Ali<br />

(Morzine).<br />

1155. Sorbier <strong>des</strong> oiseleurs. = 7"o»?»e/ (Sainte Foy); T^c???? (Morzine).


— 9 —<br />

1160. Souci <strong>des</strong> jardins. = Boqë sôrci (Morzine, Abondance).<br />

1169. Spirée ulmaire, Reine <strong>des</strong> prés. = Bdrbà de San Jhan<br />

(Morzine).<br />

1175. Stipe pennée. — Marràbon (Tignes).<br />

1181. Sureau noir. — San>i (Abondance) ;<br />

Savu<br />

(Doussard) ; Chaô, de<br />

Chaô [sueur] (Morzine).<br />

1182 bis. Symphoricarpe à grappes, Symphoricarpus racemosa<br />

Michx. — Vuig. Symphorine, Chcvre-feuille symphoricarpe. Fruit d'un<br />

beau blanc, de la grosseur d'une petite cerise, persistant jusqu'à l'hiver,<br />

d'une saveur douceâtre et agréable au goût. Arbrisseau originaire de l'Amé-<br />

rique du Nord, fréquemment cultivé dans les bosquets.<br />

1189. Tanaisie commune. = Barbôtinnà (Sainte Foy) ; liorbotenà<br />

(Morzine).<br />

1190. Thesium <strong>des</strong> Alpes. — Erbà defcloîin [fiel] (Sainte-Foy).<br />

1195. Thim serpollet. = Prin /;ik't? (Tignes) ;<br />

(Abondance).<br />

1196. Tilleul. ^ Te/Zô (Morzine)<br />

.<br />

PioVé (Morzine); Pe/io/e<br />

1206. Troëne commun. = Pêtolin (Les Houches).<br />

1207. TroUe d'Europe. — La tleur : Botoli'é de çhin (Abondance):<br />

Tètà de beiirrô (Morzine).<br />

1214. Tussilage pétasite. — Folie de bérà (Sainte-Foy); Béra [bonnet<br />

de femme]; Orenslë (Beaufort) ; Tapacu (Doussard) ; Deûpre (Mègevette) ;<br />

Patë (Tarentaise): [Terra de piapiu, açheta-la se te pu, | Terra de taconné,<br />

lâche la à qô ic\ Fleur du taconnë Pepê (Abondance).<br />

Verrâjhe (Abondance).<br />

1224. Verâtre blanc. = Vàràrô (Sainte-Foy) ;<br />

1237. Vesce <strong>des</strong> haies. = Peseta (Morzine).<br />

1308. Gouet. — Vache (Brenthonne).<br />

1325. "Vigne -vierge. =^ Mûsroîinner (Sainte-Foy).<br />

1329. "Violette odorante. — Oullvà (Morzine).<br />

1331. "Violette tricolore. =Oitrn'à {M.orz\ne), Pensé, Oitlivè de çhan<br />

(répandu).<br />

1332. "Viorne lentane. = Lantanna (Morzine).<br />

1335. Vipérine. — Evêqe (Abondance) [à cause de sa couleur violette].<br />

Nouveaux correspondants :<br />

M. le Chanoine PissarD;, curé-archipretre de Thonon-les-<br />

Bains.<br />

M, l'Abbé E.MPRiN, curé de Villaroger, près Sainte-Foy<br />

(Tarentaise).<br />

1 5394.<br />

#<br />

H<br />

— Annecv. Imprimerie J, Abpy.


CONCLUSION<br />

Au moment où nous allons livrer à la publicité les dernières<br />

pages du <strong>Dictionnaire</strong> de notre Flore populaire, on nous per-<br />

mettra de dire que nous sentons plus que jamais tout ce qu'il<br />

y a d'incomplet dans noire travail. Sans doute, nos recherches<br />

ont été consciencieuses et opiniâtres; mais le champ de nos<br />

explorations était si vaste et si nouveau que nos lecteurs vou-<br />

dront bien voir, nous Tespérons, dans ce double fait, une légi-<br />

time excuse aux inexactitu<strong>des</strong> et aux omissions <strong>qui</strong> nous sont<br />

échappées. Si nous ne doutons pas qu'on nous tienne compte<br />

<strong>des</strong> résultats obtenus, nous savons aussi qu'il nous reste beaucowp<br />

à faire pour rendre notre ouvrage digne de la science.<br />

Aussi répétons-nous, avec la plus entière conviction, ce que<br />

nous avons dit dans la préface, que « nous ne considérons<br />

notre travail que comme le point de départ de recherches nou-<br />

velles auxquelles nous convions tous les amis de Flore ».<br />

Pour en venir à la pratique, nous annonçons que nous con-<br />

tinuerons à recueillir <strong>des</strong> renseignements sur nos arbres frui-<br />

tiers et sur nos cépages; sur nos <strong>plantes</strong> céréales, sarclées,<br />

potagères et fourragères ; sur nos essences forestières et le<br />

reboisement de nos montagnes ; sur les <strong>plantes</strong> d'agrément de<br />

nos jardins et de nos bosquets ; sur les vertus et les pro-<br />

priétés de nos <strong>plantes</strong> ; sur les oiseaux et les i nsectes (Coléoptères<br />

et Lépidoptères) utiles et nuisibles qu'elles nourrissent ; sur<br />

le Folk-Lore et les Dictons <strong>populaires</strong> auxquels ces végétaux<br />

ont donné lieu ; enfin, sur les assolements coutumiers de nos<br />

deux départements. La Flore populaire d'un pa\-s, pour être<br />

vraiment utile, doit être la somme de toutes les connaissances<br />

que Ton a ac<strong>qui</strong>ses sur les <strong>plantes</strong> de ce pays.<br />

Tous les renseignements que l'on voudra bien nous fournir,<br />

trouveront place dans une seconde édition. Plus tard, si Dieu<br />

nous prête vie et santé, nous publierons la seconde partie de<br />

la Flore, c'est-à-dire la partie <strong>qui</strong> donnera la <strong>des</strong>cription de<br />

nos <strong>plantes</strong>.<br />

Il nous reste, en terminant, un agréable devoir à remplir :<br />

celui d'adresser nos vifs remerciements à nos nouveaux corres-<br />

pondants et à tous les dévoués collègues Florimontans <strong>qui</strong>


i62 CONCLUSION<br />

ont bien voulu nous aider de leurs encouragements et de leurs<br />

conseils. M. Max Bruchet nous fît Thonneur, après la mort<br />

de Constantin, de nous proposer à la Société Florimontane<br />

pour l'achèvement et la rédaction de la Flore populaire ; c'est<br />

dans son cabinet de travail qu'ont été posés les principaux<br />

jalons de cette Flore ; il y fut notamment décidé que le Folk-<br />

Lore aurait sa place dans notre <strong>Dictionnaire</strong>. M. le chanoine<br />

J.-F. Gonthier a bien souvent reçu notre visite dans sa déli-<br />

cieuse solitude <strong>des</strong> Mar<strong>qui</strong>sats, où il relisait avec soin notre<br />

manuscrit et y ajoutait de nombreux <strong>noms</strong> patois de Ballaison<br />

et de Massongy. Il nous fallait un philologue pour revoir les<br />

<strong>noms</strong> patois de la Flore et en surveiller l'impression. Ce tra-<br />

vail de patience, <strong>qui</strong> pouvait mieux l'entreprendre que l'un <strong>des</strong><br />

auteurs du <strong>Dictionnaire</strong> Savoyard, M. J. Désormaux? Il s'est<br />

chargé de cette corvée avec une obligeance parfaite, poussant<br />

le dévouement jusqu'à corriger la plupart du temps les épreuves<br />

de la Flore. Que tous ces dévoués collègues reçoivent ici l'ex-<br />

pression de notre vive gratitude. Nous adressons également<br />

nos remerciements sincères à notre imprimeur et à son habile<br />

et très artiste prote M. J. Terrier <strong>qui</strong> a établi et dirigé la com-<br />

position typographique de la Flore et a su également apporter<br />

sa contribution à l'ouvrage par son intelligence de la graphie<br />

et sa connaissance approfondie du patois savoyard. Enfin, nous<br />

offrons nos chaleureux remerciements à la Société Florimontane<br />

d'Annecy, <strong>qui</strong> a bien voulu accorder à notre humble<br />

travail une place dans la Revue savoisienne et prendre sous ses<br />

auspices notre œuvre naissante.<br />

Uvrier, près St-Lconard, Valais, ce g mars lOoS,<br />

NOUVEAUX CORRESPONDANTS.<br />

P. Gave.<br />

Anthoinoz E., D"", Thonon-lcs-Bains. — BaudJ., Habère-<br />

Poche, cultivateur. — Cettour S., abbé, Abondance, curé de<br />

Vinzier. — Crétallaz J., St-Didier, jardinier à Gaillard. —<br />

Fleury C, St-Paul-sur-Evian, cultivateur. — Moriaud J.,<br />

Neydens, jardinier.


INDEX BIBLlOGRAPHiqUE<br />

ou LISTE DES PRINCIPAUX OUVRAGES CONSULTÉS<br />

AcLOQUE A. : Flore<br />

Allioni : Flora<br />

de France.<br />

Pcdemontana.<br />

Bailly : Ornithologie de la Savoie.<br />

Baltet C. : Traité de la Culture fruitière.<br />

BoNNiER G. et G. DE Layens : Flore de la France.<br />

Bossu A. (D'") : Botanique et Plantes médicinales.<br />

Bouvier L. (D''j : Flore <strong>des</strong> Alpes de la Suisse et de la Savoie.<br />

Cariot (abbé) et Saint-Lager (D''), : Etude <strong>des</strong> Fleurs.<br />

Cazin F.-J. : Traité pratique <strong>des</strong> Plantes médicinales indi-<br />

gènes.<br />

Chabert A. (Di") : De<br />

en Savoie.<br />

l'Emploi populaire <strong>des</strong> Plantes sauvages<br />

Chaumeton (Df") : Flore médicale.<br />

Christ H. (D"") : La Flore de la Suisse et ses origines.<br />

CosTANTiN J. et L. DuFouR : Nouvelle Flore <strong>des</strong> Champignons.<br />

Cressent : L" Arboriculture fruitière.<br />

DoRVAULT : L'Officine de Pharmacie pratique.<br />

FoussatJ. : Le Jardinage, Culture potagère pratique.<br />

GiLLET et Magne : Nouvelle Flore française.<br />

Herincq F., etc. : Le Nouveau Jardinier.<br />

HoEFER F. (D^") : <strong>Dictionnaire</strong> de Botanique pratique.<br />

Kneipp s. ; Atlas <strong>des</strong> Plantes recommandées dans le Trai-<br />

tement.<br />

*<br />

Lamarck (de) et de Candolle : Flore française.<br />

Lehamau (Df") : Plantes, Remè<strong>des</strong> et Maladies.<br />

Lelieur (C'*^) : La Pomone française ou Traité <strong>des</strong> Arbres<br />

fruitiers.<br />

Leroy A. : <strong>Dictionnaire</strong> de Pomologie.<br />

Lucas V. : Manuel du Jardinier.<br />

Massé J. (D'") : Encyclopédie de la Santé.<br />

MuTEL A. : Flore française <strong>des</strong>tinée aux herborisations.<br />

Quintinye (de la) : Instruction pour les Jardins fruitiers et<br />

potagers.<br />

Champignons comestibles et vénéneux de la<br />

France et <strong>des</strong> pays circonvoisins.<br />

traité <strong>des</strong> Plantes nouvelles.<br />

— Histoire <strong>des</strong> Champignons.<br />

RiCHON et RozE :<br />

Roques J. : Nouveau


i64 INDEX BIBLIOGRAPHIQUE<br />

Saffray (D'") : Les Remè<strong>des</strong> <strong>des</strong> Champs.<br />

Saussure (H.-B.) : Voyages dans les Alpes.<br />

Savoy H. : Essai de Flore romande.<br />

Thierry de Maugras (D'") : Diclionnaire <strong>des</strong> Plantes mé-<br />

dicinales indigènes.<br />

<strong>des</strong> Vignes, <strong>des</strong> Cépages et <strong>des</strong> Vins<br />

TocHON P. : Monographie<br />

<strong>des</strong> deux départements de la Savoie, Chambéry, 1887.<br />

Vaulx (D'" <strong>des</strong>) : Les Plantes de grande culture.<br />

ViALA P. et L. Ravaz : Les Vignes américaines.<br />

Vicat P.-R. (D'") : Histoire <strong>des</strong> Plantes vénéneuses delà Suisse.<br />

Ville (de) J.-B. : Histoire <strong>des</strong> Plantes de l'Europe.<br />

Vilmorin-Andrieux : Les Fleurs de pleine terre.<br />

WoLF F.-O. : Plantes médicinales indigènes ou cultivées en<br />

Valais.<br />

Gui<strong>des</strong> et catalogues divers.<br />

Tels sont les auteurs <strong>qui</strong> nous ont fourni, soit les <strong>noms</strong><br />

<strong>populaires</strong> français consignés dans notre travail, soit les renseignements<br />

sur l'usage que l'on fait de nos <strong>plantes</strong>. Nous<br />

devons ajouter qu'un certain nombre de <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> fran-<br />

çais sont entièrement inédits. Ce sont ceux que nous avons<br />

recueillis oralement en môme temps que les <strong>noms</strong> patois,<br />

comme il a été dit dans la préface, ou que nous avons cru<br />

devoir créer. Ces derniers — en très petit nombre — nous<br />

les avons créés lorsque l'utilité s'en faisait sentir, par exemple<br />

pour compléter la série d'un groupe de <strong>plantes</strong>, ou bien pour<br />

répondre à la question que provoque le nom populaire d'une<br />

plante; le Rumex <strong>des</strong> Alpes, par exemple, porte le nom de<br />

Grand Rumex de montagne. En entendant ce nom, on se<br />

demande tout naturellement quel est le Petit Rumex de montagne.<br />

Ce Rumex c'est le Rumex de montagne, plus connu<br />

sous le nom de Rumex à feuilles de Gouet.<br />

Nous terminerons cette liste en donnant un souvenir bien<br />

mérité à M. Bugand (de Beaufort).<br />

Il a consigné dans un manuscrit non seulement tous les<br />

<strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> <strong>des</strong> <strong>plantes</strong> de sa vallée, mais encore indiqué<br />

l'usage que l'on y fait de ces <strong>plantes</strong>. C'est dans ce manuscrit<br />

que A. Constantin a puisé les nombreux <strong>noms</strong> patois de Beau-<br />

fort qu'il nous a laissés dans ses iîches. Si chacune de nos<br />

vallées avait eu son Bugand, la Flore populaire de la Savoie<br />

serait aujourd'hui à peu près complète.


Table I.<br />

Synonymes et Noms <strong>populaires</strong> français<br />

N"'<br />

Abricot vert 967<br />

Absinthe, absi}i menu<br />

75<br />

Acacia ioi3<br />

Acacia du G'^-Seigneur<br />

10 14<br />

Acanthe dWllcmagne<br />

I 34<br />

Ache d'eau iBG<br />

» de montagne 674<br />

Achée 996<br />

Adénostyle velue 168<br />

Admirable <strong>des</strong> Chartreux<br />

889<br />

» ordinaire, etc. 77S<br />

Agaric amadouvier, de<br />

chêne, etc. 240<br />

» aranéeux, violet 227<br />

» <strong>des</strong> champs, comestible<br />

244<br />

» de couche 244<br />

» délicieux 235<br />

» déliquescent 226<br />

» <strong>des</strong> Césars, oronge,<br />

etc. 2 1 (3<br />

» élevé 237<br />

» <strong>des</strong> médecins, lîolet<br />

du Mélèze 243<br />

>> <strong>des</strong> prés 246<br />

» moucheté, mouche<br />

217<br />

» mousseron 2^9<br />

» poivré 23f)<br />

» robuste 218<br />

» verdoyant 247<br />

Agréfou. Agrifon, A-<br />

grion 497<br />

Agrostemmc nielle 643<br />

Agruelle 1129<br />

A'iault 676<br />

Aiglantinc 48<br />

Aigre-blanc i3iG<br />

Aiguille de berger, de<br />

dame, etc. i i i 3<br />

Ails bâtards, a ils divers<br />

page 4<br />

Aime-;_-moi 671<br />

Albcrge ou Auberge<br />

jaune 7G1<br />

» rouge 7Ô3<br />

Alcée rose 477<br />

Alchiminier 68<br />

Alisier blanc de neige<br />

» blanc. commiDi 1<br />

1<br />

II 53<br />

153<br />

» torminal. <strong>des</strong> bois<br />

1157<br />

Alhêhenge 294<br />

Alléluia 737<br />

» à cornes 738<br />

Alliaire officinale, etc.<br />

1147<br />

Allouchier i i 53<br />

Alo'i)ie, aluine -jb<br />

Alouette 3o3<br />

Alpiste colorée 38<br />

Alsine striée 1057<br />

Althéa 476<br />

Amadouvier 240<br />

Amarante crête de coq<br />

I 96<br />

Amarantine, A. globu-<br />

leuse, etc. 42<br />

A marelle 177<br />

jXmarinier 'OQQ<br />

Amaron 6o3<br />

Amazone 11 84<br />

Ambrette p. 106<br />

Ambroisie sauvage<br />

Il32<br />

Ambroisine 61<br />

Amélanchier fau.x Né-<br />

nier 1 1 56<br />

Amer doux, Amerel<br />

p.<br />

Amourette 11 06<br />

Amourette <strong>des</strong> prés<br />

I 06<br />

14g, 540<br />

Amouroche 1 78<br />

Ampélopsis à 5 feuilles<br />

Androsème officinal<br />

1 325<br />

638<br />

A net h doux 383<br />

Angourie 3i5<br />

Anis doux, de Paris<br />

383<br />

» <strong>des</strong> Vosges igS<br />

Annettc 457<br />

Ansérine argentine<br />

938<br />

Antennaire dioïque 465<br />

Anthémide puante 178<br />

Anthémis ou Anthémi-<br />

de odorante 179<br />

Anthrisque cerfeuil 204<br />

A)itoi}ine 354<br />

I . Les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> sont en italiques. — Pour .abréger cette table, nous ne citons que<br />

les synonymes et les <strong>noms</strong> <strong>populaires</strong> <strong>qui</strong> s'écartent considérablement tics <strong>noms</strong> scientiliques<br />

français. Par ex. il ne sera pas fait mention <strong>des</strong> <strong>noms</strong> Aco>i;^ Cerfeuil tacheté, Carline noire.<br />

On les trouvera à la suite de leurs <strong>noms</strong> scientiliques, dans le corps de l'ouvrage-


i66 SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES FRANÇAIS<br />

Api fin, rose 927<br />

Appétit 21<br />

A <strong>qui</strong>Une 40<br />

Aramon 1284<br />

Arbre à la gale 1 1 79<br />

» à grives 1 1 5 5<br />

» à perruque 1178<br />

» à tulipes 590<br />

» à vessie i i 5<br />

» d'argent 2 i 5<br />

» de Californie i i 87<br />

» de castor 5 96<br />

» de Judée i 2o3, 426<br />

» de sagesse 147<br />

» de vie 1<br />

3<br />

9 3<br />

1<br />

» du ciel 3 i<br />

» du Paradis 21 5. 1 193<br />

» superbe 858<br />

Archangélique 57, 535<br />

Archée céleste 695<br />

Ardente de printemps<br />

8 (36<br />

Argentine 35, 202, 341<br />

Argile grise p. 106<br />

Arnica 83<br />

» bâtarde, <strong>des</strong> chamois<br />

84<br />

Arole 818<br />

Aromate germanique<br />

5 o t")<br />

Arrête-bœuf 1 58<br />

Arroche fraise 143<br />

Artichaut <strong>des</strong> iuurs,<br />

sauvage 522<br />

» nfe /er?'e 483<br />

» sauvage 191, 707<br />

Arum 466<br />

Asarine d'Europe 90<br />

Asclépiadeà la ouate 91<br />

» dompte-venin, etc.<br />

337<br />

Asperges sauvages 726,<br />

727<br />

Aspergetle 721<br />

Aspérinette 94<br />

Asprêle 425<br />

Attrape-mouches 544,<br />

1 143<br />

I . Par erreur, nous avons<br />

donné cet arbre sous deux<br />

<strong>noms</strong> diflerenis.<br />

Aubergine 65<br />

» blanche 65 3<br />

Aubifoin 197<br />

Autours 32 1<br />

Augure du lin 3 1 5<br />

.4wne «o/re 687<br />

Année officinale, commune<br />

5o6<br />

Auricule, etc. 948<br />

Aurone 76<br />

» femelle i 07 i<br />

Autruche, Ostruche.<br />

Ostrute 802<br />

Auvernat 1293<br />

Au^erole 36<br />

21<br />

1<br />

/b^a»; Pâques 121<br />

Avant Pêche rouge, etc.<br />

763, 773, 778, 781<br />

Avelinier 3o6<br />

Aviculaire 996<br />

yli'o/?2^ élevée 86<br />

Avoines diverses 112,<br />

I I 3 bis<br />

Baguette d'or 640<br />

Balai 224<br />

Balsamine jaune, <strong>des</strong><br />

bois bob<br />

Bannière 758<br />

Baratte 683<br />

Barbajou 52 2<br />

Barbarie p. 106<br />

Barbeau i 97, 692<br />

Barbe de bouc i 066,<br />

1067, I 167<br />

» flf(? capucin 224,267,<br />

690, 691, 692<br />

» (fe chèvre 1 1 69<br />

» ^(? Jupiter 201<br />

» (ifc Saint-Jean 640<br />

» rfe .9t7^/» I 218<br />

Barbiche 692<br />

Barbon io65<br />

» ?iC7?\Y 680<br />

Barbotine i i 89<br />

Bar bot te 1286<br />

Bardonetle 817<br />

Baronne de Mello 876<br />

Bartlet de Boston 845<br />

/?a.9.ç/»<br />

838<br />

»


Berlue<br />

Béloinc d'eau 1 127<br />

» <strong>des</strong> montagnes 83<br />

Beurrée 523<br />

Beurré de Paris et au-<br />

tres Poires, de 836 à<br />

887, passim.<br />

Bigarreautier<br />

Billon<br />

Biole<br />

Biota oriental<br />

Bistorte<br />

20-J<br />

12 36<br />

'47<br />

1193<br />

gqS<br />

Blanchard velouté 496<br />

Blanc-mollet p. 106<br />

Blanchetle 1223<br />

Blés divers, de 410 à<br />

417<br />

Blé d'amour 470<br />

» noir, sarrasin, etc.<br />

» de vache<br />

Blechon<br />

Bleuet, Bluet<br />

Elite Bon-Henri<br />

Blodrot<br />

Bluet vivace<br />

I 000<br />

Bois d'arc, de lièvre<br />

32 1<br />

» à balai 147<br />

» bénit 160<br />

1<br />

SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES<br />

335<br />

1076<br />

63o<br />

'97<br />

62<br />

941<br />

200<br />

» chaud, de poule 36<br />

» franc<br />

497<br />

» gentil<br />

326<br />

» jaune<br />

» joli<br />

» de mai<br />

» néphrétique<br />

» noir<br />

» puant<br />

» punais<br />

I I 7cS, I 327<br />

212, 326<br />

108<br />

'47<br />

687<br />

212<br />

2q8<br />

» de Sainte-Lucie 2i3<br />

» sent bon 672<br />

Bolet amadouvier 240<br />

» du Mélèze 243<br />

Bolivar 884<br />

Bombarde 1067<br />

Bon Chrétien 845,<br />

847 bis, 889<br />

Bon Henri 62<br />

Bonhouime 600, 645<br />

Bonelte i3i<br />

Bonnette i5!<br />

Bonne Herbe 5i5<br />

Bonne d'automne 854<br />

» Ente 856<br />

Bonne dame 87<br />

» femme 48<br />

Bonnet carré 928<br />

Bonnet carré, de prê-<br />

tre 421<br />

» d'électeur, de prêtre<br />

Botrys<br />

Boni llard<br />

Bouillon blanc.<br />

» miticr<br />

» noir<br />

Boni Ilot<br />

Boule de neige<br />

•>> <strong>des</strong> prés<br />

» d'or<br />

309<br />

63<br />

147<br />

m die<br />

645<br />

643<br />

123<br />

178<br />

i333<br />

2 46<br />

I 207<br />

Boulette apurée 343<br />

Bouqueline, Bouque-<br />

iine 145<br />

Bouquet de Notre-Dame<br />

440> 670<br />

» parfait 698<br />

» tout fait 538, 698<br />

Bou<strong>qui</strong>mbarde 224<br />

Bourbonnaise 544<br />

Bourdaine blanche.<br />

Bourde au i332<br />

•» commune 687<br />

Bourdon 538<br />

» de Saint-Jacques i:\jy<br />

Bourgène 687<br />

Bourguépine 689<br />

Bourrache bâtarde i56<br />

Bourreau du Un 3i 5<br />

Boursault io8(|<br />

Bourse a pasteur, Bour-<br />

sclte i85<br />

Bouton d'argent 9, 984<br />

» de bachelier 42<br />

» }ioir 106<br />

» if or 978<br />

Boyau de chat 12 15<br />

Branc in-si)ic 2<br />

» (Vt'S Alle))iands 1 3<br />

Brantot p. 106<br />

Brayctte 949» 9^2<br />

4<br />

FRANÇAIS 167<br />

Brillante 857<br />

Brimbelle.Brimbollier<br />

34<br />

Bri^ine 1339<br />

Brassière i 2 2<br />

Brouille, B. <strong>des</strong> tnarais<br />

464<br />

Brugnon rouge, <strong>des</strong><br />

Chartreux 791<br />

Bruguet 220<br />

Brunette i5i<br />

Bruyère <strong>des</strong> marais 5i<br />

» rfe montagne i-jS<br />

» rampante<br />

Bue ail<br />

Bugrande<br />

Buis piquant<br />

Buisson<br />

» 720/r<br />

969<br />

Bunion carvi 193<br />

Busserole, Bousserole<br />

» ^^5 oiseaux<br />

Cadillac<br />

Cagarelle<br />

Caillebas<br />

"4<br />

1000<br />

i58<br />

40 5<br />

224<br />

72<br />

90<br />

190<br />

889<br />

636<br />

I 27 I<br />

Caille lait blanc 422<br />

» jaune<br />

423<br />

Callebasse monstrueu-<br />

se, etc. 87 1<br />

Calvilles diverses 904,<br />

928<br />

Camarigne noire ïjS<br />

Caméléon noir i 9 i<br />

Camérisiers 260-263<br />

Camoise p. 106<br />

Camomen 1 76<br />

Ca;»o;?!///e 275,603,604<br />

Campanettc 5jo<br />

Camperncllc Qi'j'j<br />

Canillée, Cannclille<br />

552<br />

Canne d'Inde i i 6<br />

» de Provence 1024<br />

Cannelle d'été 847 /)/,v<br />

Cannette 8 i 3<br />

Capcl à teigneux 4.2b<br />

Capendu Reinette 921<br />

Capillaire, etc. 392<br />

v-> bla)ic 3 98


i68<br />

Capillaire noir SgS<br />

» rouge 397<br />

Capsule<br />

i85<br />

Capuchon de moine 11<br />

Carabin 1000<br />

Cara fée<br />

460<br />

Carafon 871<br />

Caralline 987<br />

Carde blanche iSg<br />

Cardiairc. Cardiaque<br />

Cardinale <strong>des</strong><br />

niers<br />

Careillade<br />

Carie<br />

Carillon<br />

Carlhame tache<br />

SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES FRANÇAIS<br />

•7<br />

jardi-<br />

575<br />

88<br />

524<br />

I 2 I 6<br />

1<br />

1<br />

iSo<br />

46<br />

Carvi<br />

I f)3<br />

Caryophyllée officina-<br />

le<br />

i3i<br />

Casque de Jupiter i i<br />

Casse lunettes 197, 382<br />

Casse pierre 748,1104<br />

Cassis, Cassier 473<br />

Cassolette 52 3<br />

Castillier 474<br />

Cataire, Chataire 684<br />

Catalpa 142<br />

Catapuce 377<br />

Cathérinaire i i 83<br />

Céleri, Ccleri-rave 3<br />

Céleri de montagneb-j^<br />

Cembrol <strong>des</strong> Alpes 818<br />

Centaurée blanche 647<br />

» Z'/e!((' 1 i3o<br />

» laineuse 525<br />

Cenlaurclle 370<br />

Centinode 996<br />

C^/j» ou Ct'/)£? 220<br />

» » bronzé 21g<br />

Cerfeuil anisé G73<br />

» <strong>des</strong> fous 65<br />

» ûfc'.f ruisseaux 206<br />

1» sauvage 66<br />

Chandelle Go 2<br />

Chanvre bâtard, etc.<br />

43o<br />

» rf'eaîi 141, 584<br />

Chanvrin 874<br />

Chapelière 800<br />

5<br />

Charaigne 2 53<br />

Charbon <strong>des</strong> blés 12 16<br />

Charbonnière i 5 i<br />

Chardon <strong>des</strong> ânes 281<br />

» ^é»// rfes Parisiens<br />

1<br />

1<br />

525<br />

» 6/c/?2c 282, 53 1<br />

» flfes ^/t'5, etc. 280<br />

» /7/ei( 742<br />

» étoile 198<br />

» Marie, etc. i 146<br />

» Roland, etc. 741<br />

» à /ê/es ron<strong>des</strong> 342<br />

» î^e/î/, etc. 707<br />

Chardonncttc, etc. 191<br />

Charme noir 1 192<br />

Charpenne 2 55<br />

Chartreuse 889<br />

Chasse bosse ^ etc. 592<br />

» rf/aè/e 640<br />

» fièvre 448<br />

» punaises 14<br />

» /aî(yL'e 327<br />

Chasselas divers, de<br />

1243 à I 3 I i, passim<br />

Châtaigne d'eau, etc.<br />

594<br />

» rf^ /erre i 63<br />

Chaudron 676<br />

Chaupoint i58<br />

Chausse trape i 98<br />

Chéiranlhe violicr 460<br />

Chenarde 289<br />

Chervis, Chervi. eic.i'iS<br />

» rft'.v marais 704 ^/s<br />

Chevalet 466<br />

Chevaline 224<br />

Chevelu <strong>des</strong> pauvres<br />

559<br />

Chevelure dorée 276<br />

Cheveux du diable 3i5<br />

» ^c Té;n/5 3 I 5, 3g2,<br />

692<br />

Chevrette 222, 234<br />

Chevrcusc tardive 788<br />

Chevrotine, etc. 23 3<br />

Chicon 532<br />

Chicotin 292<br />

Chiendent a balais, à<br />

b)-osses I 2 2<br />

Chiendent aquatique<br />

464<br />

» cY(?.9 boutiques i 8<br />

» pied de poule 268<br />

Chlorettc 269<br />

C/joîi rft^ c/n'cH 637<br />

Chou noir 660<br />

Christophoriane 14<br />

Ciboule 2 5<br />

1 1<br />

Ciboulette 2<br />

dentaire 36 j<br />

Cierge de Notre-Dame<br />

645<br />

Ciguë aquatique, etc.<br />

70 5<br />

» (Yc.'? jardins 3jS<br />

Ciotat 1242<br />

Ciseaux 529<br />

Citron musqué 835<br />

» de septembre 856<br />

Citronnelle 76, 621<br />

Citrouille, etc. 3o8<br />

Civette<br />

Claquel<br />

2<br />

335<br />

Clématite <strong>des</strong> monta,<br />

gnes io5<br />

C/oc/iÉ?<br />

181<br />

Clochette 48<br />

» â^e5 yl //;f .9 I I 5<br />

C/o2< fl'e D/f» I 042<br />

Coccigrole 409<br />

Cochéne i i 55<br />

Cochléaria de Bretagne<br />

1022<br />

Cocrcle. Cociste 100<br />

» violette 127<br />

Coignier 287<br />

Colchique de printemps<br />

5<br />

161<br />

Colo<strong>qui</strong>nte 292<br />

Colubrinc i53<br />

Columellc 23 j<br />

Colutier<br />

ii5<br />

Compagnon rose, Compagnon<br />

rouge 538<br />

Conferve intestinale<br />

I 2 I 5<br />

Consoude moyenne 154<br />

Cœur de Marie 332<br />

Co^ rfe^ jardins i i 9<br />

Coquelicot 758


Coquelourde <strong>des</strong> Alpes<br />

52<br />

Coqueliichon i i<br />

Coquesigrue et mieux<br />

Coccigrue iSg<br />

Co<strong>qui</strong>lle i22 3<br />

Corail <strong>des</strong> Jardins<br />

Si y bis<br />

» de montagne 284<br />

Coralline 987<br />

Corbeille d'argent 70,<br />

202<br />

» d'or Sg<br />

Cordelière 41<br />

Cordon de cardinal ggj<br />

Cormier 11 54<br />

Corne d'abondance 228<br />

» de cerf 1 132<br />

Cornereux 21<br />

Cornette 48<br />

» rfes A//?es 49<br />

» rfe jnontagne 5o<br />

Cornichon 290<br />

Cornillet, etc. i 146<br />

Cornuet 141<br />

Corroyer wj-j<br />

Coucou qSi<br />

» 6/eM 970<br />

» rfes /7ré5 540<br />

Couleuvrée i53, 237<br />

Couleuvrine 993<br />

Courge bouteille 174<br />

Couronne de St-Jean<br />

3<br />

78<br />

Cousinier 34<br />

Crachat de la lune 695<br />

Cran de Bretagne 1022<br />

Cran<strong>qui</strong>lier 261<br />

Cranson raifort 1022<br />

Crémaillère 3 i 5<br />

Cresson alénois, 764<br />

» rfes Alpes, etc. 762<br />

» bâtard, etc. 189<br />

» rfe cheval, de chien<br />

1227<br />

» rforé, etc. 33g<br />

» d'Inde, etc. i 86<br />

» rt'es près, etc. i 88<br />

» rfe rivière i 1 3 2<br />

» rfe5 ruines 755<br />

» rfe ^errt^ i 2 i<br />

35<br />

SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES<br />

Cressonnette 188<br />

Cressonnière 1227<br />

Crête de coq ig6, ioo5<br />

Crételle 3 i g<br />

Crève chien 652<br />

Crippe 425<br />

Croisette 436<br />

Croix de Malte, de<br />

Jérusalem 5 37<br />

» flfe Saint-Jacques 45<br />

Cucubale béhen 1145<br />

Culotte d'Adam 74<br />

Cumin <strong>des</strong> prés 1 g<br />

Curag^e ggg<br />

Cypripède sabot io56<br />

Dame d'on -{e heures 722<br />

Damier 409<br />

Dé cfe Notre-Dame 335<br />

Z)e?2? t/e c/j/e« 372<br />

» rfe //on 821<br />

Désespoir <strong>des</strong> peintres<br />

I 106<br />

Discipline de religieu-<br />

se 41<br />

Disettes 1 40<br />

Dogue 12 3, io5 2<br />

Doigtier 3 3 5<br />

Dorade 2 i 6, 3g4<br />

Dorelle 277<br />

Doronic d'Allemagne<br />

83<br />

Double feuille 35g<br />

Douce amère 65o<br />

Doucette i223<br />

Dragon 80<br />

Echalotte 2 3<br />

Echardon 594<br />

Eclair 63g<br />

Eclaire 257<br />

Eclairette 387<br />

Ecuelle d'eau 4g8<br />

Ecume de l'air 6g<br />

Edelweiss 2 i 5<br />

Eglantier, Eglantine<br />

1027<br />

» cannelle 1026<br />

» jaune i o3 i<br />

» odorant, rouge io35<br />

Egreville 534<br />

Ellébore blanc 1224<br />

Encens de terre 1222<br />

FRANÇAIS 169<br />

Encens ier ioi5<br />

Endive 266<br />

Endormie, Estramon<br />

327<br />

Endove 5<br />

Engrain 4 i 8<br />

Eparjolle 432<br />

Epeautre 418<br />

Eperon de chevalier<br />

328<br />

EjO/ ûfVa» g36<br />

» fleuri 352<br />

» ^e /fl Vierge, de lait<br />

723<br />

Epicéa 1072<br />

Epinardfraise 143, 144<br />

» immortel 10 52<br />

» cfe muraille 748<br />

» sauvage 62<br />

Epine blanche 108,707<br />

I 146<br />

» û?e cer/ 68 g<br />

» rfu Christ 497<br />

» no/re 969<br />

» vinette, aigrette i32j<br />

Epinoche 356, 357<br />

Epithyme 3i5<br />

Epurge 377<br />

Ergot de coq 746<br />

Ervilier 368<br />

Erysime officinal 1148<br />

Escourgeon d'hiver ji^<br />

» de printemps 712<br />

Espargoule 11 64<br />

Espargoutte 275<br />

Estragon 80<br />

Etièpe aigrette 1175<br />

Etoile 102<br />

» d'argent, <strong>des</strong> gla-<br />

ciers 81<br />

51<br />

» rtfe Bethléem 723<br />

» c^e /erre 23<br />

Etrangle loup 749<br />

Eupatoire 20<br />

Fargon 80<br />

Farigoule i i 94<br />

Farouche 1201<br />

Faséole 480<br />

Faz/ 490<br />

Faucille 3 00<br />

Fflî/x artichaut 1004<br />

Suppl. à la /JciA sai'., 1008 [F/oce Constantin et Gave]


I yo 5


83<br />

Glonteron i23<br />

Glu de chêne 2 3o<br />

Gobelet d'eau 498<br />

Gobe mouches i 148<br />

Godet 676<br />

Gonelle 5 i i<br />

Gogani ' 1072<br />

Goui'de <strong>des</strong>pèlerins \'jj\<br />

Goutte de Lin 3 i 5<br />

» de sang i 5<br />

Grâce de Dieu, Grâce<br />

à Dieu 468<br />

Graine de canari 3y<br />

Gramen 1<br />

» tremblant 149<br />

Grand Basilic sauvage<br />

» Baume<br />

» Bluet<br />

» Bonnet<br />

» Boucage<br />

» Erable<br />

» Houx<br />

» Liseron<br />

•>> Nénuphar<br />

» Pardon<br />

» Pas rf'âjze<br />

» Plantain<br />

» Raifort<br />

.<br />

SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES<br />

"9<br />

200<br />

800<br />

.145<br />

363<br />

497<br />

571<br />

683<br />

497<br />

800<br />

827<br />

I 022<br />

» Roseau 1024<br />

» Trèjle rouge 120<br />

» Sceau de Salomon<br />

664<br />

Grande absinthe 75<br />

» Camomille 271. 604<br />

» Ciguë 2 l'a<br />

» Consoude 2g3<br />

» Digitale 335<br />

» Douve 988<br />

» Eclaire 2b -j<br />

» Epia ire 35o<br />

» Esulè 377, 579<br />

» Eïambe 5 i i<br />

» Eougère 40 3<br />

I. Le mot Gogant, désignant<br />

un grand sapin soli-<br />

taire dans la montagne, est<br />

connu aux Voirons (côté du<br />

Chablais) et dans les montagnes<br />

d'Aràchcs et de Magland.<br />

A''o More lie i i 2 7<br />

» Mousse 586<br />

» Oreille de souris 346<br />

» Or^/e 736<br />

» Pâquerette i 3o<br />

» Patience de montagne<br />

1044<br />

» Persicaire 997<br />

» Pervenche 798<br />

» Pimprenelle 1069<br />

» Pimprenelle blanche<br />

145<br />

» Poiré e i 39<br />

» Potentille i i 69<br />

» Prêle 945<br />

» Radiaire 102<br />

» Ronce 1016<br />

» Sauge 108<br />

» Scrofulaire 112g<br />

» Tanaisie i 1 9<br />

» verge dorée i i 52<br />

^> vrillée, 571, 995<br />

Grasse racine 293<br />

Grateau i23<br />

Gratiole 468<br />

Gratteron 425<br />

Gravelin 2 58<br />

Graveline 546<br />

Grelot 248<br />

Grenouillette 978, 980,<br />

982<br />

» d'eau, <strong>des</strong> prés 991<br />

Gréou 4g j<br />

Grisaille, Grisard 8o5<br />

Griffe de loup 587<br />

Grise t 7 3<br />

Grisette 23<br />

-j<br />

Groin d'âne 126, 3r2&'s<br />

Gro5 y4// 24<br />

» fî/é 1 4 6<br />

» Chiendent 268<br />

» Epinard 357<br />

3<br />

FRANÇAIS I<br />

7 I<br />

Gros For/ 75<br />

» Radis, Gros Raifort<br />

noir 972<br />

Guède, Guesde y5j<br />

Gueule de lion, de loup<br />

661<br />

Guinier 208<br />

Hanebane potelée 524<br />

Hélénine 5o6<br />

Hélichryse à bractées<br />

5o3<br />

Hellébore ou Ellébore<br />

blanc 1224<br />

Hellébore d'hiver, Helléborine<br />

365<br />

Hépatique blanche ySi<br />

» contre la rage 796<br />

» rfes ^02s I I 74<br />

» étoile e 95<br />

>> officinale 598<br />

Hépatique à feuilles tri-<br />

lobées 56<br />

Herbe amère i i 89<br />

» bénite 1 3 i<br />

» blanche 465<br />

» cachée 55o<br />

» caniculaire 524<br />

» chaste 824<br />

» dentaire 25<br />

» dorée i65. 339, 394,<br />

"<br />

II 36<br />

» dragonne 80, 466<br />

» empoisonnée 106<br />

^> éternelle 3y3<br />

» géante <strong>des</strong> Pampas<br />

j<br />

478<br />

» grasse, huileuse 467<br />

» magique 73 i<br />

» maure 652, ioo3<br />

» musquée 16<br />

» puante 64<br />

» rouge 3 3, 611<br />

» rousse 998<br />

» royale 76, 128<br />

» sacrée 622, 1<br />

1<br />

83, 1233<br />

» sainte -jS, i i 83<br />

» Thérèse i232<br />

» /rîs/e I 29<br />

» vierge 600<br />

» à /"a// I ' 47<br />

» àfainbassadeur \iS3


I 72 SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES FRANÇAIS<br />

Herbe à l'araignée<br />

692, 812<br />

» à bonhomme 646<br />

» à la capucine 799<br />

» à cent goûts 78<br />

» à cent tnaux 692, 693<br />

» à cent nœuds 996<br />

» à chapelets 85, 288<br />

» à Chiron , 3 70<br />

» à cinq côtes, à cinq<br />

coutures 828<br />

» à cinq feuilles 940<br />

» à cloquet 294<br />

» à la clàvelée i33i<br />

» à cochon<br />

» à la coupure<br />

» à couteau 5i 1<br />

» à la couture<br />

» à dorer<br />

» à deux bouts<br />

996<br />

5<br />

514,<br />

629<br />

733<br />

394<br />

18<br />

» à réperuier 3^'j,g35<br />

» à l'es<strong>qui</strong>nancie 444<br />

» à éternuer 9<br />

» à fève 733<br />

» à la fièvre S 70, 468,<br />

65o<br />

» à foulon 1075<br />

» à la gale 652<br />

» à la grave lie i i 04<br />

» à l'hirondelle 257,<br />

I I 73<br />

» à Jaunir 43 i, 1002<br />

» à la jaunisse 420<br />

» à la lune 393<br />

» à la manne 464<br />

» à la meurtrie i 22 i<br />

» à midi 5 i 7<br />

» h mille pertuis, à<br />

mille trous 640<br />

» à pain 466<br />

» à la peste 800<br />

» à la plique 58j<br />

» à plumets 341, 478<br />

» à printemps 63<br />

» à la puce 1 i 7g<br />

» à la rate 404<br />

» à récurer 853, 944<br />

» à la reine 11 83<br />

» à la reprise 733<br />

» à Robert 444<br />

Herbe à sétons 488<br />

» à la tache i32, 978<br />

» à la teigne 587, 800<br />

» à tous maux 1 183<br />

« à tous les 7naux i233<br />

» à la Vierge 676<br />

» aux abeilles 1 169<br />

» aux ânes i58, 254,<br />

706<br />

» aux aulx i 147<br />

» au beurre 658<br />

» aux bœufs 486<br />

» au Centaure 370<br />

» aux cent miracles<br />

399<br />

» rtî/x cer/5 801<br />

» aux chantres i 148<br />

» aux chapeaux 800<br />

» az/x charpentiers 5,<br />

121, I 5i, 293, 733,<br />

828, II 33<br />

» aux chats 684, 1221,<br />

I 222<br />

» aux chevaux 524<br />

» aux chutes 83<br />

» au citron 62 i<br />

» aux corneilles 593<br />

» aux cors 522, 733<br />

» aux coupures 2g3,y33<br />

» aux couronnes ioi5<br />

» aîix cuillers 3io<br />

» aujç écrouelles 545<br />

» a!


SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES<br />

Herbe <strong>des</strong> magiciens<br />

327<br />

» <strong>des</strong> magiciennes 2J2<br />

•» de mort 628<br />

» <strong>des</strong> murailles 748<br />

» de N.-Dame 748,970<br />

» de la paralysie 962<br />

» de pourceaux 996<br />

» de la rosée 1 041<br />

» de Saint-Antoine 354<br />

» de Saint-Benoît i3i<br />

» de St-Christophe 14<br />

» du Saint-Esprit bj<br />

« de St-Etienne 270<br />

» de Saint-Félix i i 27<br />

» de Saint-Fiacre 646<br />

» de St-Georges 1221<br />

» de Saint-Guérin, St-<br />

Guirin 12 14<br />

» de St-Guillaume 20<br />

» de St-Innocent ggg<br />

» <strong>des</strong>Sts-Innocentsggô<br />

» rfe St-Jean 5,462,640<br />

» ûfe /a Saint-Jean 78<br />

» de Saint-Julien lOjS<br />

» rfe St-Laurent i 54,<br />

63o, 1070<br />

» rfe Saint-Marc 1 189<br />

» de Saint-Roch 5o8<br />

» de Saint-Siméon ^j"]<br />

» de Saint-Simon 2'j<br />

y> de Sainte-Anne J4S<br />

» rfe Ste-Apolline 624<br />

» rfe Ste-Athalie 32g<br />

» de Sainte-Barbe 121<br />

» de Ste-Catherinebob<br />

» de Ste-Claire 1223<br />

» rfe Ste-Croix 11 83<br />

» (^e Sainte-Cunégonde<br />

376<br />

» de Sainte-Marie 61<br />

» rfe Sainte-Rose 824<br />

» rfu Siège 1 123<br />

» <strong>des</strong> sorciers 327<br />

» rfe Tornabon i i83<br />

» rfe /a Trinité 56<br />

» rf« 7"î


1 74 SYNONYMES<br />

Lentille d'eau 552<br />

» d'Espagne 45 i<br />

Lévislique olîicina! 574<br />

Liane 285<br />

Lichen d'arbre i i 74<br />

Lichen entrelacé 1218<br />

« étoile 598<br />

Lichen d'Islande 814<br />

» pulmonaire i 1 74<br />

» terrestre, de chien<br />

796<br />

Lierre terrestre 462<br />

Lin de lièvre 3 i 5<br />

» <strong>des</strong> marais 5 59<br />

» maudit 3i5<br />

» sauvage 563<br />

Linosyris vulgaire 277<br />

Lionne 5o6<br />

L is <strong>des</strong> A llobroges 8 1 o<br />

» d'eau, <strong>des</strong> étangs 683<br />

» jaune, asphodèle 48g<br />

» jaune <strong>des</strong> étangs bg']<br />

» de Mai 663<br />

» narcisse 44<br />

» rfe Saint-Bruno 810<br />

» Jt' /a Saint-Jean 461<br />

» tVt'5 teinturiers 592,<br />

1002<br />

» rfc5 vallées 663<br />

» z^er/ 289<br />

Liseron noir 995<br />

Liseron pourpre 509<br />

Livêche d'Autriche 834<br />

Loiseleurie couchée 114<br />

Loque 65o<br />

Lotier odorant 6 i 6<br />

Luciole 399<br />

Luminct 382<br />

Ltoie tfeau 683<br />

Lunette d'eau 683<br />

Lustre d'eau 2 53<br />

Mdchc 1223<br />

» rouge 700<br />

Macuson 457<br />

Madrate 55o<br />

Madriette i i<br />

A/rt/n ^6' A/cjr.î 940<br />

Malherbe 32f")<br />

Manchette de la Vier-<br />

ge, de N.-Dame bq i<br />

Mandcline 36()<br />

ET NOMS POPULAIRES<br />

Manne de Pologne 464<br />

» rfe Prusse 464<br />

Manne terrestre 222,<br />

333<br />

Manteau de dame 36<br />

Mantianne i332<br />

Marfourée 486<br />

Marguerite 714<br />

» cYw Alpes 27 I<br />

7 1 1,<br />

» è/eîie 463<br />

Marjola in e bâtarde 7 1<br />

Maroute i 78, 273<br />

Marochemin 600<br />

Marrube noir 1 17<br />

» aquatique 584<br />

Marsette 389<br />

Martagon écarlate 566<br />

» d'Orient 566<br />

Masse de bedeau 162,<br />

602<br />

»


Napolier<br />

SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES<br />

128<br />

Narcisse d'automne 4^^,<br />

28g<br />

Nard celtique 1220<br />

» de Crète 1222<br />

» de montagne 1220<br />

» sauvage go<br />

Nasitort 754<br />

Ncîi^e/ 270<br />

» du diable^galant i53<br />

» turnep 270<br />

Navette rousse 660<br />

» ^fs serins 65g<br />

Néflier cotonnier 304<br />

» tomenteux 3o5<br />

Ne m'oublie^ pas 671<br />

Nénuphar jaune 6g<br />

Nériette 3 54<br />

Nérion, Néricr 685<br />

Ne^ coupé 1170<br />

Nicotine i i 83<br />

Nid d'oiseau 3 60<br />

Nielle i 2 i 6<br />

» ^e5 Z^/é^, t/es champs<br />

7<br />

543<br />

Nivéole 427<br />

Noble Epine 108<br />

Noisetier 3 06<br />

No/a; rfe /e/Tc i63<br />

Non feu niée 6 g<br />

Nonnette 416<br />

Nummulaire 5g3<br />

Nymphe 683<br />

326<br />

j Nympheau<br />

Œ/V rfe ^œ»/ 273<br />

»


176<br />

SYNONYMES


Recise i 3 i<br />

Réglisse <strong>des</strong> A Ipes 1<br />

1 9g<br />

n <strong>des</strong> bois 40 i<br />

M sauvage loi, 65o<br />

Reine <strong>des</strong> Alpes 742<br />

» <strong>des</strong> bois 94,<br />

SYNONYMES ET NOMS POPULAIRES<br />

1 167<br />

)) Marguerite 98<br />

» Marguerite <strong>des</strong> Al-<br />

pes<br />

>) <strong>des</strong> prés<br />

Relâche<br />

Religieuse<br />

Remise<br />

96<br />

I I 69<br />

198<br />

466<br />

78<br />

Remors du diable 1 1 12<br />

Renoncule <strong>des</strong> montagnes<br />

1207<br />

Réparée i38<br />

Reprise 733<br />

Réveille-matin 38<br />

Rhapontic <strong>des</strong> moines<br />

1044<br />

Rhododaphné 685<br />

Rhododendron 102 3<br />

Rhubarbe de montagne<br />

1044<br />

« df 6'.f /;a »i'?-e5 3 8 , 8 1<br />

12<br />

» rfe5 paysans 38o, 687<br />

Ribes <strong>des</strong> Arabes loi 1<br />

Ribette 474<br />

Rimberge 636<br />

/?/^ d'Allemagne 715<br />

Rocambole 29<br />

i?of (;?e5 A/jpes 37 I<br />

Rondelette 90, 462<br />

Rondette 462<br />

Rondotte 121<br />

Roquette <strong>des</strong> marais<br />

I 2 I<br />

i> rfe muraille 336<br />

» sauvage<br />

Rose <strong>des</strong> A Ipes<br />

» rfe Gueldre<br />

336<br />

1023<br />

i333<br />

1) d'Inde 1 186, 1 187<br />

» û?u Japon 494<br />

/?05e flfe N.-Dame 824<br />

)) trémière, etc. 477<br />

Roseau <strong>des</strong> étangs 602<br />

» odorant i3<br />

» ^e5 Pampas 478<br />

panaché 38<br />

^) cfe /a Passion 602<br />

Roseau à plumes 478<br />

Rougebé 176<br />

Rougeotte , Rougeole<br />

'<br />

611<br />

Rougeot 3 I 5<br />

Rouille <strong>des</strong> blés 1216<br />

Rouma g8i<br />

Roussille 221<br />

Roussin 90<br />

Rouvre 269<br />

Rubéole 94<br />

Rubiole g3, 270<br />

i?i/e (Ye chèvre 428<br />

Russe 659<br />

Russe-bouc 660<br />

Sabine 434<br />

Sâbot <strong>des</strong> Alpes, de la<br />

Vierge, etc. 10 56<br />

Safran d'automne 289<br />

1) bâtard, etc. 289<br />

» rouge 161<br />

Sagesse <strong>des</strong>chirurgiens<br />

I 149<br />

Saigne ne^ 5<br />

Saine graine i2o5<br />

Sainfoin 3 y 3<br />

•» bâtard 99<br />

Sainte-Neige 18<br />

Salade de porc 935<br />

» rfe /aujoe 821<br />

)) verte, etc. i223<br />

Salep d'Europe 710<br />

Saligot 5 94<br />

Salive de coucou 695<br />

Salsifis noir i [25<br />

Salsepareille nationale<br />

Sam barge 636<br />

Samole aquatique 1068<br />

Sang-dragon 10 54<br />

Sanguin 23 5, 298<br />

Sanguinaire 445, 996<br />

Sanguinellc 298<br />

Sanguinole 33 3<br />

Sanicle femelle 102<br />

i> rfe montagne i i 04<br />

Santé du corps 3i3<br />

Sarrasin 1000<br />

Satinade, Satinée b-jj<br />

Sauge amère 448<br />

1) bâtarde 349<br />

FRANÇAIS 177<br />

Sauge <strong>des</strong> bois 446<br />

Sauvageon p. 96, 106<br />

Sauve vie 398<br />

Savignon 298<br />

Savonnaire 1075<br />

Savourée 1078, 1079<br />

Savoyarde 460<br />

Scabieuse <strong>des</strong> champs<br />

528<br />

Sceau de Notre-Dame,<br />

de la Vierge i i 8 8<br />

» rfe Salomon 665<br />

Se tarée 108 5<br />

Scordium 449<br />

Scorp ion e <strong>des</strong> marais<br />

671<br />

Sédum <strong>des</strong> Alpes 1007<br />

1) py^ramidal <strong>des</strong> jar-<br />

din iers 1<br />

Sédurri brûlant 73o<br />

)) télèphe 733<br />

Seiglin 1 60<br />

Sélin de montagne 8o3<br />

Semelle du Pape 577<br />

5éMé bâtard 1 1 5, 299<br />

» d'Europe i i 5<br />

»


178<br />

Tabac <strong>des</strong> Savoyards<br />

83<br />

Tabouret i85<br />

Talon d'alouette 828<br />

Tamarix d'Allemagne<br />

672<br />

Taminier i 188<br />

Tanaisie baumière 1 19<br />

Taraspic, Téraspic<strong>des</strong><br />

jardiniers 499<br />

Tartaric 794, ioo5<br />

» rouge 794<br />

Teigne 3 i 5<br />

Tenon i58<br />

Térébinthe 822<br />

Terre noix i 63<br />

Ter r et te 462<br />

Tertianaire ii3o<br />

Tc/e rfc moineau 199<br />

» rft' wor? 66 1 , 662<br />

Teucriette 1229<br />

T^é rtft'5 Alpes 81 5<br />

» rfes é'0/5 20<br />

» d'Espagne 61<br />

» d'Europe i23i<br />

» âfe France 621, io83<br />

» û?e5 V'o5^e5 1 74<br />

» rfe montagne 35<br />

w sacré io83<br />

» afc Sibérie 1 1 o 3<br />

1) suisse Q4<br />

Thore i i<br />

Thlaspi nias 499<br />

^) toujours vert 5o<br />

Timothée 389<br />

Tithymale 3 80<br />

» épurge 377<br />

1) rfc5 marais 879<br />

Topinambour 488<br />

Toque i i 3o<br />

Torche pin 8 i 9<br />

Tormentille 941<br />

Tournesol 482<br />

» rfc5 champs 485<br />

Toute bonne 62, io85<br />

Toute épice 691<br />

» saine, sainte 638<br />

» venue i i 33<br />

1<br />

SYNONYMES ET NOiMS POPULAIRES<br />

Traînasse 996, 11 72<br />

Traîne tte i 204<br />

Trame 996<br />

Tranugc 18<br />

Trèfle aigre 788<br />

» rft' cheval 618, 619<br />

1) cornu 576<br />

» chien 289<br />

Tulipier 5 90<br />

Turban 809<br />

» t5fc5 montagnes 568<br />

Turbith <strong>des</strong>montagnes<br />

547<br />

Turquette 490, 491<br />

Tussilage pctasite 800<br />

Ulmaire 1169<br />

Vache blanche 236<br />

» rouge 235<br />

'Vachette 678<br />

Fa^'on 1 8<br />

Valériane grecque 878<br />

I) rouge 201<br />

Vanille <strong>des</strong> Alpes 698<br />

Vaquette 466<br />

Farc7/r6' I 224, 122 5<br />

W/ct;- : 148<br />

» alliaire i 147<br />

Veloutinc 1187<br />

Véluctte 348<br />

t<br />

FRANÇAIS<br />

Velvotte 56 1<br />

Vendangeuse 668<br />

Verdette 247<br />

Verdiau 1097<br />

Vcrrfrt' '089<br />

Verge d'or commune<br />

I l52<br />

» » du Canada<br />

ii5i<br />

V^er^e à pasteur 190<br />

Vermiculaire 780<br />

Ft'rne, Vergne 1 10<br />

Fern/5 tfîi Japon 3 I<br />

Véronique <strong>des</strong> jardi-<br />

niers 540<br />

Verque<br />

475<br />

Verveine mâle 1148<br />

V^esse tfe /oî/jt? 2 38<br />

Veilleuse, Veillotte<br />

289<br />

Veuve 1 1 1 1<br />

Victoria le 3o<br />

Vigne blanche i53,285<br />

« (i» diable i 53<br />

1) rfe Judée 65o<br />

» ;2o/re i i 88<br />

» ^ti iVortY 494<br />

cVe Salomon 285<br />

» sauvage 65o, i i 88<br />

» vierge 65o, i 3 25<br />

Vignette 687<br />

Vignoble 636<br />

Vinaigrier ' ' 77<br />

Vincite io5i<br />

Violette de Marie 180<br />

» de serpent 799<br />

Violier 459, 460<br />

1) l'aune<br />

Virole<br />

Volant d'eau<br />

1) jaune<br />

Vrillée<br />

» bâtarde<br />

Vulnéraire<br />

Vulvaire<br />

Yèble<br />

Zizanie<br />

458<br />

460<br />

222<br />

683<br />

697<br />

570<br />

68<br />

64<br />

182<br />

514<br />

I


Table II.<br />

Principaux Noms patois et de français local '<br />

Abondances<br />

Abor<br />

Abricot i<br />

Absintà<br />

Acacia jaune<br />

Aconi<br />

Agacia<br />

Aglanti<br />

140<br />

321<br />

70<br />

321<br />

1 1<br />

ioi3<br />

1027<br />

Aglïeton 123, 426<br />

Agru 344, 425<br />

Alagrou 802<br />

Alamandri 448<br />

Alévô 818<br />

Ali^ Alïi, Alire 1 153<br />

Alibour 3i6<br />

Alonïé, Alonïi 3o6<br />

Atnandri, Amandroli,<br />

AmandrolVé 40<br />

Ambrune 34<br />

Ambresali, Anbor^ali<br />

Ambr'étali 34<br />

Ancin, Anchin 75<br />

Anjiannà 487<br />

Angélicà 574<br />

Ani ig3<br />

Anpi, Anpié 1018<br />

Aprélà 943. 944<br />

Arbûlétié 108<br />

/lrcos,9ë 73, III<br />

Arètà-bu, Ari-bu i58<br />

Argalisse 401<br />

Arglïençhi 1027<br />

.Arg^/ïo 497<br />

Armajhe 212<br />

Armalênçh'é 47<br />

Arnica bâtarde 1 184<br />

Arolà blansle 820<br />

^4ro/a ro^.ic 818<br />

A r paré i38<br />

Artichaut 622<br />

.bv^a/îc 114<br />

.4r;[


i8o<br />

Bralli<br />

PRINCIPAUX NOMS PATOIS ET DE FRANÇAIS LOCAL<br />

I023<br />

Branlette 2<br />

Branlte<br />

Bretelet 337<br />

Brétè p. 2 I<br />

Brin\é 61<br />

Bru, Bruire 252,476<br />

But ion 1027<br />

Bwê d\î, d'aï, d'i, d'in<br />

Soi ; B. d'aban. d'abô<br />

2<br />

5 1<br />

32 I ; B. blan 263 ; B.<br />

cârâ ou ca7'ô 42 1 ; B.<br />

d'envê io23: B. à<br />

fëmâ 2 85; B. genti<br />

326; B. gri 687; B.<br />

jhouli 1023; B. de li-<br />

vra I 15,299. 321,322;<br />

B. de rata<br />

Bwenômô<br />

Bwi sarvâ^de<br />

Cabre<br />

Cacapiu<br />

Cadra, Cceudra<br />

Calamandrie<br />

263<br />

645<br />

4o5<br />

497<br />

108<br />

3o6<br />

170<br />

Calvine, Caravile 904,<br />

928<br />

Camomille bâtarde 271<br />

Cânô 259<br />

Canpannà 48, 180,<br />

1 85, 571 ; C. dé bwë<br />

184; C. dé corti 184 ;<br />

C. jhônà Çi-jè<br />

Campan'é blu'é de mon-<br />

tanïe<br />

Canton<br />

Capron<br />

Capulaire<br />

Carcvalà,<br />

Carci'èlà<br />

442<br />

693<br />

406<br />

397<br />

Carde<br />

ioo5<br />

88<br />

Cardamon<br />

188<br />

Çarfwà, Çarfu'é 204<br />

Car lin à<br />

987<br />

Carline femelle, C. rou-<br />

ge 987<br />

Carmaniûlà 224<br />

Carolà 92<br />

1<br />

Carottes 140<br />

Cartapujhë 326<br />

Cavà, Cawà 942 ;<br />

C. de<br />

çhà, de çhevô, de ra,<br />

p. 107; C. de rnâ 41,<br />

709, 7io, 711<br />

Cavalin<br />

ii3<br />

Céleri-rârà<br />

Chahu, Chavu<br />

Chamossë<br />

Çhambe roj'he<br />

Çhanpanion<br />

3<br />

1181<br />

680<br />

993<br />

239<br />

Chanta poië 738, 962<br />

Charbon<br />

1216<br />

Chardon<br />

254<br />

C. blan<br />

Chardon bleu<br />

Çhardosse<br />

Charétin<br />

Çharfolië<br />

Charpénà<br />

Chartreuse<br />

C. bâtarde<br />

Çhâtanii<br />

Chaudron<br />

Çhenavà<br />

Çhenavâ de<br />

707<br />

200<br />

ig'<br />

253<br />

204<br />

255<br />

628<br />

I 70<br />

256<br />

I 207<br />

252<br />

montanie<br />

1023<br />

Çhënapa là 2-j 0,430,470<br />

Çhenépi bâtàr<br />

Çhénon<br />

Çhènô<br />

Çhëri, Cheru<br />

Çheuçhi<br />

Çheûfemalà<br />

Çhevô rojhô<br />

Chevréla<br />

Chëvrétë<br />

Chevrota<br />

Çhevrùle<br />

82<br />

252<br />

257<br />

193<br />

724<br />

724<br />

72, 984<br />

1019<br />

72<br />

1023<br />

Chicorée sarvdjhe 267<br />

Chou là<br />

27<br />

Cibolë, Civë<br />

Clioçhe<br />

Clioqc<br />

Clioqë jonc<br />

Cliostelë<br />

Cliotëtë<br />

Cocârdà<br />

Cocon<br />

Cocoua<br />

Cocu<br />

Cocuhà frddà<br />

c. de montanie<br />

48,<br />

2 I<br />

810<br />

442<br />

437<br />

570<br />

571<br />

934<br />

I 207<br />

66, 134. 257,<br />

278<br />

952<br />

344<br />

548<br />

Cœurdà, Courdà 3 07<br />

Cœudrà, Codrà 3o6<br />

Cofô<br />

226<br />

Coforon 768<br />

Coièbërté 95 i, 962<br />

Col^â P- 29<br />

Consolida 290<br />

Corbëtà 40<br />

Corbeau 1280<br />

Cornette 70 3<br />

Cornalie<br />

Cornioli<br />

Courdà bâtardà<br />

Coiità colënïe<br />

Covà bo, Covà bu<br />

Coyannà<br />

Cresson bâtard<br />

Crétà de pôle 68, 196<br />

Crête de coq io56<br />

Crevêrtà de bon Dieu<br />

Crê\ëni<br />

Cudrà<br />

Ciite, Coûte<br />

Civèdrà<br />

Damette<br />

1<br />

693<br />

933<br />

3o6<br />

711<br />

Danfannà, Danfiannà,<br />

Dofannà 4^7<br />

Danfiëre<br />

432<br />

Darbé 1072, 1073<br />

Dârblô 497<br />

De de Diu 962<br />

De de môr io65<br />

Dent de lion bâtarde<br />

Dendiion ou<br />

lion<br />

Dcn de stin<br />

Derbolannà<br />

Déserbetà<br />

Deufë nêrë<br />

Dinchë<br />

Dion<br />

Diwâsse<br />

Dlë<br />

Dièton<br />

298<br />

297<br />

i53<br />

821<br />

978<br />

5ii<br />

i8q<br />

139<br />

3o6<br />

3ii<br />

Den de<br />

821<br />

821<br />

i34<br />

382<br />

1280<br />

432<br />

520<br />

453<br />

432<br />

425<br />

Doucetou Dousset 1279<br />

Dourjhe<br />

i25<br />

Dralii<br />

ii53<br />

Drapasse 1 23<br />

Drc. Drë<br />

362


i82 PRINCIPAUX NOMS PATOIS


PRINCIPAUX NOMS PATOIS ET DE FRANÇAIS LOCAL iS3<br />

Mouron 1016, i 172<br />

Mré![ulà 974<br />

\Iri\e 2 I o<br />

Mri^oulë 184<br />

Muguet bleu 1 1 i5<br />

Myrtille d'Alpins (Bon-<br />

neville, Brizon, M'-<br />

Saxonnex) ij5<br />

Myrtille de Corneilles<br />

(Chamonix) 114<br />

Nanton 3i3<br />

Né rojhe, Nd )-od^ë g53<br />

Nèfle de grive (Monne-<br />

tier-Mornex) 304, 3o5<br />

Néjli<br />

681<br />

N'égrô<br />

Nêrëtà<br />

Néron<br />

Niélà, Niolà<br />

Nifd<br />

Nuire, Nnurë<br />

0{ôj(lou-^^-)<br />

Oblon<br />

Olivà<br />

Orne<br />

Orange<br />

Orcëlà<br />

O. à l'or<br />

Or'èlïe cCor<br />

Oreille de chat<br />

Orjhe, Ourjhô<br />

Orlïe d'dnô<br />

O. dé pjvêr<br />

Orti, Ortia<br />

0. mor<br />

Oriiée<br />

Ori\e blanste<br />

O. ro^de<br />

Orvâ<br />

Orvat <strong>des</strong> prés<br />

Orvô<br />

Osi<br />

Otour<br />

Otritfé<br />

219<br />

34<br />

l52<br />

543<br />

683<br />

696<br />

22<br />

495<br />

948, 951<br />

645<br />

216<br />

32, 33<br />

72<br />

992<br />

712<br />

23o<br />

229<br />

736<br />

535<br />

736<br />

535<br />

536<br />

1084<br />

1084<br />

470<br />

p. 129<br />

802<br />

" )2<br />

Ç Oulivâ 961, :o59, i33i<br />

Oiilive 934, 95 1 , 1329<br />

Pa d'dne<br />

Pâ dé lâiv<br />

Paie de çliiii<br />

Pdlà, Palëtc<br />

Palofrà<br />

800<br />

585<br />

680<br />

ii85<br />

969<br />

Pan à l'dne 1327 ; P.<br />

d'dnô 946; P. de cocu<br />

738 ; P. dé coucou 952 ;<br />

P. d'è^é 738 ;<br />

ou d'i/'é<br />

P. d'i^é<br />

yio<br />

Pane 745,<br />

i i 72<br />

Panet 740<br />

Panbianne 533<br />

Panpannà bliancheôg^<br />

Papapolon 732<br />

Parafëlivë 482<br />

Parapi u 221<br />

Paraplùi 36<br />

Pare r i 3 3<br />

Pariatère 748<br />

Parin va rin 1 1 1 o<br />

Parçhi, Par fi p. 88<br />

Parqëte 'j^-j<br />

Parsi de montauie 8o3<br />

Passarousà 477<br />

Passenalie 192<br />

Pastenadc 192<br />

Patà d'aranïe 690 ;<br />

o1<br />

P.<br />

dé çha ou dé ç/ië 68,<br />

465, 952 ; P. dé çhê<br />

81 5 ; P. d'âne 952<br />

Pataguè 952<br />

Pâté 952, I 214<br />

Pdtêr<br />

'<br />

' 85<br />

Pavou, P. sôpa^de ySS<br />

Pê chenu 680<br />

Pê de çhin 18<br />

Pê dé leû 238<br />

Péblô, Poblô p. 92<br />

Pécha san 298<br />

Pêche, Pësse 1072<br />

Pechestin p. 22<br />

Péiagd, Pélagdr, Pelagrd<br />

^7^, 58<br />

Pélagra 373<br />

Pelsë de fên 3i5<br />

Pensa 1 33<br />

Pentecôte 711<br />

Pentecûte 5ii<br />

Peslà bdtdrdà 729<br />

Pëtar 1145<br />

Pëtavin 1017<br />

Pëtërë 32 1<br />

Petite Plemênste 355<br />

Pëtolin 1206<br />

Péiifë, Pufë I I 9 5<br />

Peuplier français 807<br />

Peiirtd rosâ 36<br />

Pêprià I I 9<br />

Pêprô-lon] 90,^817 t's<br />

Peseta<br />

1236<br />

Pi de vc 466<br />

Piapeû, Piapê 990<br />

Pichenliè 978<br />

Pinprenëlà 8 i 7


184<br />

PRINCIPAUX NOMS PATOIS ET DE FRANÇAIS LOCAL<br />

vrà 887 ; Madelin<br />

835 ; MârTiô p. 10 1 ;<br />

Mis-<br />

Missardian<br />

Martin-s'ée 880 ;<br />

sarjan ,<br />

864 ; Môdà 869 ;<br />

Molie-giieûlà 848 ;<br />

Mo5ca 837, 854; Nor-<br />

Présenteu<br />

man 870 ;<br />

p. 10 1<br />

; Qêrnie 880 ;<br />

i^amé 847 ; 7^o??2a p.<br />

loi ; Rosse lîê, Roslë<br />

85o ; Rossé p. loi ;<br />

San Dian 835 ; Sc7?2<br />

Loren 838 ; Sa): Méçhi<br />

856 ; Sartiô 860 ;<br />

Sa-t-en boçhe 837;<br />

Torleu 847 ; Fen^an-<br />

;Ae 847; Vargoleu,<br />

Vargolou 883 : Fër<br />

880<br />

Polafrais, Polofrais 1284<br />

Poié 9^2<br />

Pw2, Pomi,Peinèp. 102<br />

Pomà Corpeiidu 921 ;<br />

P. Gnt'ë rfë 2^é 8g8 ;<br />

P. Madlennà 897 ;<br />

P.NoutràDamà 898;<br />

P. Péjone 916; P.<br />

Rannetà 932<br />

Pomme à beignets 898;<br />

P. Calvine, Caravile<br />

904, 928; P. Colatte,<br />

932; P. du bon Dieu<br />

47; P. Franc Roseau<br />

923, 929; P. Mitron<br />

p. 106<br />

Pomètà<br />

Pometë<br />

Po?nëte<br />

33, 952<br />

47<br />

72, 304, 3o5<br />

PopHhé<br />

62<br />

Porcelânà<br />

i34<br />

Pormenêre 970<br />

Porte-cigare (Contami-<br />

ne-sur Arve) 142<br />

Pot'é<br />

1206<br />

Poiiêtë, Pwët'é 212<br />

Poiirâ, Porc 28<br />

Pré à bon Dieu i 08<br />

Precotsé 72<br />

Preiidômo 952<br />

Pri, Pro de sin Martin<br />

108<br />

Prié nin dé bn>é 97 i<br />

Princens<br />

Prinmà rostà<br />

p.<br />

i3i3<br />

1 53<br />

Prinmavô 41 5<br />

Prinmevêrë g5i<br />

Prinpiolê i i gS<br />

Prin, Plantin 825, 829<br />

Pronmâ Damële 963 ;<br />

P. de pwêr 963 ; P.<br />

à rnâ 108; P. Rannà-<br />

Liôdà 967<br />

957<br />

; P.ross'étà<br />

: P. San Meçhi<br />

963 ; P. Sfl« Mçhire<br />

963, 969<br />

Prune roussette 957<br />

Pruneaulier 960<br />

Prunier de Saint-Julien<br />

960<br />

Pteujhin, Pteudin 47<br />

Pulvinèta i327<br />

Pusterin<br />

680<br />

Pwenèflou)<br />

Pivëtë gri<br />

Qâ, qé, qô<br />

Qô<br />

Qè, qé<br />

Qêrcvalà<br />

Qêrne<br />

Quernes,<br />

Qicriqi<br />

Râçhe, Raçh<br />

689<br />

1044<br />

1049, io5i<br />

io5i^ io52<br />

ioo5<br />

p. lOI<br />

p. 101<br />

952<br />

Râste<br />

3i5<br />

Raisin de chèvre 689 ;<br />

R. de faisan (Bonne-<br />

ville, Brizon) 71; R.<br />

de raté 732<br />

Rancunin 272<br />

Range, Ronge loi 6<br />

Ramô, Ranpârë 160<br />

Rannàbu,Rinnàbu i58<br />

Ranpannà i3 32<br />

Ranpon, Ranponc i223<br />

Ransiniolë 102 3<br />

Râpa 595<br />

Rapette 3 i 7<br />

Raslë I I 72<br />

Ràvà 270<br />

Râvà de chiévrà jio<br />

Raverëtii 1059<br />

Ravonnet 972, 973<br />

Rawenë, Rawenë blan<br />

973 ; [R. jhônô 659<br />

Regalice 401<br />

Reine <strong>des</strong> bois, R. <strong>des</strong><br />

prés 1167<br />

Rênà de bwé i i 67<br />

Rennà dé prâ 1 169<br />

Rëparè i38<br />

Reparées 1 39<br />

Resin'catnarin 474<br />

Pê/e flfe /;/?< i 2<br />

Rièble, Rioton 425<br />

Pzo/a 570, 57 I<br />

R. bâtarda 994, 995<br />

Po6e grêlée 36<br />

Rodiùlà 61 I<br />

P. rfé èji^é 6i3<br />

R. jhônà 612<br />

Rojhe bivë 102 3<br />

Rojhô, Rosé 8i3<br />

Rosace 102<br />

Roussette haute i3oo,<br />

I 3o I<br />

Sa rfê galan 326<br />

Sâchenà \ 5o<br />

Safran 673<br />

Sainfoin 58o<br />

Saint-Péray i3o8, i3i2<br />

Sajhe. Sârjhe 108<br />

Sâjhô p. I 28<br />

Salierètà 738, io5i<br />

Salïètà io5i, 1067<br />

Salvagnin 1294<br />

Samioié 298<br />

Sanze na 5<br />

Sanfan<br />

58<br />

Sa« José 799<br />

San lèvre 62<br />

Sansenâ i338<br />

Sanves 659, 973, 977<br />

Sarvagnin 1299<br />

Sarfolië, Starfolië 204<br />

Sarve 119<br />

Savenion 298<br />

Savoyan i 287<br />

Saini,Saviu 1 180, 1181<br />

Se lia, Se là i i3i<br />

Séné 659<br />

Seniclë i i 33<br />

Se;n( 659<br />

Se»» 6/c7» 973<br />

Scr» 383<br />

3


PRINCIPAUX


84<br />

5<br />

1<br />

Table III.<br />

Noms latins <strong>des</strong> genres et <strong>noms</strong> pharmaceutiques '<br />

Abies 1072-3<br />

Abrotanum 77<br />

Absinthhun alpiniim<br />

81<br />

» viilgare y<br />

Acanthus 2<br />

Acer 361-4<br />

Achillaea 4-9<br />

Aconitum 10-12<br />

Aconitum bacciferum<br />

14<br />

Acorus paliistris 5 i 2<br />

Acorus 1 3<br />

Actasa 1<br />

Adianthum 392<br />

Adianthum rubrum<br />

397<br />

Adonis 1 5<br />

Adoxa 1 6<br />

^gopodium 344<br />

^sculus 599<br />

y^thusa 375<br />

Agrimonia 20<br />

Agropyrum 1<br />

Agrosiis 1 9<br />

Ailanthus 3<br />

Ajuga i54-5<br />

Alcea vulgaris 60<br />

Alchemilla 36<br />

Alchimilla 35-6<br />

Alisma 891<br />

Alkëkengi officinarum<br />

294<br />

AUium 2i-3o<br />

Alnus '09-1 I<br />

Alopecurus i338<br />

Althœa 476-7<br />

Alyssum 39<br />

Amanita 216-7<br />

Amaranthus 41<br />

Amaryllis 43-6<br />

Ambrosia campeslris<br />

I I 32<br />

Ameianchier 47<br />

Ampélopsis i325<br />

Amygdalus 40<br />

Amygdaliis dulcis 40<br />

Anagallis 655-6<br />

Anagallis femina 655<br />

Anagallis mas 656<br />

Anchusa i56<br />

Andromeda 5<br />

Andropogon 122<br />

Andropogon nardus<br />

680<br />

Anémone 52-6<br />

Angelica 57-8<br />

A7ionis i58<br />

Anserina gSS<br />

Anthémis '77-9<br />

Anthoxanlum 390<br />

Antirrhinum 661-2<br />

Anthriscus 65-6<br />

Anthyllis 67-8<br />

Aphyliantes 6g<br />

Apium 3<br />

A<strong>qui</strong>folium 497<br />

A<strong>qui</strong>legia 48^50<br />

Arabis 70<br />

Arbutus 71-2<br />

Arenaria 1057<br />

Argent ina g38<br />

Arislolochia 74<br />

Armeniaca i<br />

Arnica 83-4<br />

Arrhenaiherum 85-6<br />

Artemisia 75-82<br />

Arum 466<br />

Arundo 1024<br />

Asarum 90<br />

Asclepias 91-337<br />

Asparagus 92<br />

1<br />

Asperugo 976<br />

Asperula g3-4<br />

Asphodelus gS<br />

Asplenium 395-8<br />

Aster 96-8<br />

Astragalus 99-101<br />

Astrantia i02-3<br />

Athamanta 104<br />

Athanita 3 16<br />

Atragene io5<br />

Atriplex 87<br />

Atriplex fœtida 64<br />

Atropa 106<br />

Aiu-icula iirsi 948<br />

Avena 1 12-1 13 bis<br />

Azalea i 14<br />

Ballota I I 7<br />

Balsamina i i 8<br />

Balsamita i 19<br />

Bambusa . 120<br />

Barbarea i 2<br />

Barkausia 126<br />

Bartsia 127<br />

Belladona 106<br />

Beilidiastrum i3o<br />

Beliis 747<br />

Berberis 1827<br />

Beta 1 38-40<br />

Betonica 187<br />

Betula 147<br />

Bidens 141<br />

Bignonia 142<br />

Bismalva 476<br />

Bis 1 07- ta 993<br />

Boletus 219-21<br />

Bonus Henricus 62<br />

Borrago 148<br />

Botrychium 3i3<br />

Brassica 270<br />

Briza 149<br />

Bromus i5o<br />

I. Les <strong>noms</strong> pharmaceutiques ont été tirés du Flora Peremontana d'AIlioni. Ils sont en<br />

italiques.<br />

i


NOMS LATINS DES GENRES ET NOMS PHARMACEUTIQUES<br />

187<br />

Brunella i5i<br />

Bryonia i53<br />

Bugula 1 54<br />

Bulbocodium 161<br />

Bunias 162<br />

Bunium i63<br />

Bupleurum 164-5<br />

Butomus 166<br />

Buxus 160<br />

Cacalia 168<br />

Calamentha 169-173<br />

Calamentha montana<br />

Calceolus<br />

Calenduia<br />

Caltha<br />

Cainelina<br />

Campanula<br />

Canna<br />

Cannabis<br />

Cantharellus<br />

171<br />

io56<br />

1 i5g-6i<br />

176<br />

180-4<br />

116<br />

262<br />

222<br />

Capillus Veneris 3g2<br />

Caprifolium 261<br />

Çapsella i85<br />

Capsicum 8 i 7 bis<br />

Cardamine 187-9<br />

Cardiaca 1<br />

Carduus 254<br />

Carduus lacteus i 146<br />

Carex 629<br />

Carlina 191<br />

Carpinus 255<br />

Carum 193<br />

Carvi, Canim carvi 193<br />

Castanea 256<br />

Cassiita, discuta 3i5<br />

Calûpuccia 2>j'j<br />

Cedrus '94-5<br />

Celosia 196<br />

Centaurea 197-200<br />

Cenlaurium minus 3-jo<br />

Ccntimorbia 5g3<br />

Centinodia 996<br />

Centranthus 201<br />

Cerastium 202<br />

Cerasus 207-14<br />

Ceratophyllum 296<br />

Cercis 2o3<br />

Cerinthe 620<br />

Cervi spina 68g<br />

Chaerophyllum 204-6<br />

7<br />

Chamœdrys 448<br />

Chainomilla 6o3<br />

Chamomœlum vulgare<br />

60 3<br />

Chara 2 53<br />

Cheiranthus 458-60<br />

Cheiri 460<br />

Chelidonium 257<br />

Chelidonia major 257<br />

Chenopodium 59-64<br />

Chlora 26g<br />

Christophoriana 14<br />

Chrysanthemum 271-5<br />

Chrysocoma 276-7<br />

Chrysosplenium 338-9<br />

Cladonia 284<br />

Clavaria 223-4<br />

Clematis 285<br />

Clematis viorna 285<br />

Clinopodium 286<br />

Cochlearia 3io<br />

Coix 288<br />

Colchicum 28g<br />

Colutea ii5<br />

Conium 278<br />

Consolida major 293<br />

» média 154<br />

Convallaria 663-5<br />

Convolvulus 570-1<br />

Coprinus 226<br />

Coriandrum 295<br />

Cornus 297<br />

Coronilla 29g-3oo<br />

Cortinarius 227<br />

Corydalis 3oi-3<br />

Corylus 3o6<br />

Cotoneaster 3o4-5<br />

CratcGgus 107-8<br />

Craterellus 228-g<br />

Crépis 3 i i-i 3<br />

Crocus io58-g<br />

Cucubalus 3 14<br />

Cucumis 2go-g2<br />

Cucurbita 207-9<br />

Cuscuta 3i5<br />

Cyclamen 3 i 6<br />

Cydonia 287<br />

Cynara 88-g<br />

Cynobastes 1027<br />

Cynodon 268<br />

Cynoglossum 317-8<br />

Cynorrhodon 1027<br />

Cynosurus 3ig-20<br />

Cyperus 1 i 58<br />

Cypripedium io56<br />

Cytisus 32 1-2<br />

Dahlia 323<br />

Daphne 324-6<br />

Datura 327<br />

Daucus 192<br />

Daucus Creticus 104<br />

Delphinium 328-9<br />

Dentaria 33o<br />

Dianlhus 698-704<br />

Diclytra 3 32<br />

Dictamus 33<br />

Digitalis 334-5<br />

•Digitaria 333<br />

Diplotaxis 336<br />

Dipsacus 190<br />

Doronicum 340<br />

Drosera 1041<br />

Dryas 341<br />

Dulcamara 65o<br />

Echinops 342-3<br />

Echium i335<br />

Eleagnus 2i5<br />

El)'mus 345<br />

Empetrum 175<br />

Enula campana 5o6<br />

Epilobium 354-5<br />

Epipactis 3 58-6o<br />

Epithymum 3i5<br />

E<strong>qui</strong>setum 944-6<br />

Eranthis 365<br />

Erica i52<br />

Erinus 366<br />

Eriophorum 558-9<br />

Erodium 367<br />

Eruca 1021<br />

Erucastram 36g<br />

Ervum 368<br />

Eryngium 741-2<br />

Erythrœa 370<br />

Erythrichium 371<br />

Erythronium 372<br />

Eupatorium 376<br />

Euphorbia ^77-81<br />

Euhrasia 382<br />

Evonymus 421<br />

Faba 386<br />

Fagus 4g2<br />

1


i88 NOMS LATINS DES GENRES ET NOMS PHARMACEUTIQUES<br />

Festuca


NOMS LATINS DES GENRES ET


igo NOMS LATINS DES GENRES ET NOMS PH<br />

Scirpus II 20-2<br />

Scleroderma 248<br />

Scolopendrium 404<br />

Scordium 449<br />

Scorodonia 446<br />

Scorpiurus i 123-4<br />

Scorzonera 11 25-6<br />

Scrofularia 1 127-g<br />

Scutellaria ii3o<br />

Sécale ii3i<br />

Sedum 73o-4<br />

Sempervivum 522<br />

Senebiera it32<br />

Senecio 11 33-6<br />

Septinervia 827<br />

Séquoia 11 37<br />

Serratula iiSg<br />

Setaria 1 140<br />

Silaus 1141<br />

Silène 1 142-5<br />

Silybum 1 146<br />

Sinapis 658-6o<br />

Sisymbrium 1 147-9<br />

Sium i35-6<br />

Solanum 65o-5<br />

Soldanella i 1 5o<br />

Solidago ii5i-2<br />

Sonchus 43o<br />

Sorbus i I 53-7<br />

Sparganium 1042<br />

Spartium i i 62<br />

Specularia i i 63<br />

Spergula i i 64-5<br />

Sphagnum 1 1 66<br />

Spinacia 356-7<br />

Spiraea


New Vork Botanlcal Garden Library<br />

QK13.C66 gen<br />

Consfantin, Aime/<strong>Dictionnaire</strong> <strong>des</strong> <strong>noms</strong> p<br />

3 5185 00096 1076


^^J\\N

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