L'athéisme dans Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche - Gymnase ...
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L’athéisme <strong>dans</strong> « <strong>Ainsi</strong> <strong>parlait</strong> <strong>Zarathoustra</strong> » <strong>de</strong> <strong>Nietzsche</strong> 7<br />
Concepts nietzschéens<br />
Le Nihilisme<br />
La disparition <strong>de</strong> la religion place les hommes face à un certain vi<strong>de</strong> : « N’errons-nous pas<br />
comme à travers un néant infini ? Ne sentons-nous pas le souffle du vi<strong>de</strong> ? » 1 En effet, les<br />
valeurs sont dévaluées à cause <strong>de</strong> ce grand bouleversement. La mort <strong>de</strong> Dieu fait aussi périr le<br />
mon<strong>de</strong> supérieur, ce que <strong>Nietzsche</strong> nomme l’arrière mon<strong>de</strong>. L’homme se retrouve sans valeur<br />
transcendante et tente <strong>de</strong> substituer à ces <strong>de</strong>rnières le mon<strong>de</strong> d’en haut au mon<strong>de</strong> ici bas. Bien<br />
évi<strong>de</strong>mment, les hommes se retrouvent <strong>de</strong>vant l’impossibilité <strong>de</strong> suivre ces valeurs trop<br />
idéales alors celles-ci se modifient pour être mieux adaptées aux hommes et <strong>de</strong> ce fait, se<br />
dévalorisent. L’idéalisme est donc la cause première responsable du nihilisme et il est même<br />
en un certain sens le fon<strong>de</strong>ment <strong>de</strong> toute l’ontologie métaphysique c’est-à-dire l’essence <strong>de</strong><br />
l’être <strong>de</strong> ce qui est au-<strong>de</strong>ssus <strong>de</strong> nous (les idées, les idéaux), <strong>de</strong>puis Platon.<br />
Après la mort <strong>de</strong> Dieu, l’homme entre <strong>dans</strong> une phase athée, mais qui est aussi nihiliste, c’est-<br />
à-dire que l’homme nie toujours sa vie au profit d’autres idéaux. Les idéaux pour <strong>Nietzsche</strong><br />
ne sont que <strong>de</strong>s doctrines fermées qui ne laissent pas <strong>de</strong> place au mouvement incessant <strong>de</strong> la<br />
vie, au changement perpétuel, au temps qui passe et que les hommes ne peuvent pas maîtriser.<br />
Si l’homme s’en remet à <strong>de</strong>s idéaux c’est parce que sa vie ne lui apporte pas ce dont il a<br />
besoin pour satisfaire sa curiosité, sa volonté <strong>de</strong> vérité. L’imperfection <strong>de</strong> la réalité n’a aucune<br />
importance pour lui, aucun intérêt, il préfère croire en <strong>de</strong>s choses plus parfaites.<br />
Cette pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> nihilisme a plusieurs issues. Elle peut être, pour certains, une longue<br />
dépréciation <strong>de</strong>s valeurs, jusqu’à ne plus en avoir du tout, ce qui aboutit à un immoralisme<br />
total. <strong>Nietzsche</strong> appelle ces hommes « les <strong>de</strong>rniers hommes ».<br />
Pour d’autres, la mort <strong>de</strong> Dieu est tout simplement la mort <strong>de</strong> Jésus Christ sur la croix et<br />
fondamentalement rien n’a changé pour eux. C’est une mort symbolique. Ce sont les<br />
hommes « humain trop humain ». Pour d’autres encore, la mort <strong>de</strong> Dieu s’est bel et bien<br />
produite mais, malgré le fait qu’ils négligent les <strong>de</strong>ux mon<strong>de</strong>s, les <strong>de</strong>ux types d’étant, ils<br />
refusent d’abandonner leurs anciennes valeurs parce qu’elles donnaient un sens à leur vie. Ces<br />
1 Friedrich NIETZSCHE, le Gai Savoir, Fragment 125