Chronologie du Cambodge - Free

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•Du 24 septembre 1993 à 7 octobre 2004 : De nouveau roi du Cambodge. Il abdique le 7 octobre 2004. Son fils Norodom Sihamoni est alors choisi par le Conseil du Trône pour lui succéder. Famille La dernière épouse Paule- Monique Izzi. Action politique Sihanouk a pratiqué la polygamie. Il a eu sept épouses et 14 enfants, dont 5 ont péri sous le régime des Khmers rouges. En 1952, il se marie avec Paule-Monique Izzi (fille du français d'origine corse Jean-François Izzi et de Pomme Peang de Phnom Penh). Il eut avec cette dernière épouse : •Norodom Sihamoni (1953), actuel roi ; •Norodom Narindrapong (1954-2003). Un roi jeune C'est le gouverneur général de l'Indochine, l'amiral Decoux qui lui annonce au début 1941 que la France nourrit des ambitions politiques pour sa personne et lui remet quelques mois plus tard la couronne d'or des souverains d'Angkor. Il a alors 18 ans. « J’ai appris la nouvelle en versant un torrent de larmes. Je suis trop jeune et je ne m’en sens pas capable », écrira-t-il plus tard dans ses mémoires Souvenirs doux et amers. En soutenant l'accession de Norodom Sihanouk au trône, en 1941, la France aurait espéré qu'il serait aussi docile que l'empereur du Vietnam Bảo Đại. Norodom Sihanouk couronné le 28 octobre 1941 à l’âge de 19 ans. Norodom Sihanouk Norodom Sihanouk Devenu Dieu Roi, il se fait appeler Samdedh'Euv (Monseigneur Papa) et exige que les paysans se prosternent à ses pieds, considérant que « c'est l'expression de l'unité du royaume ». En mars 1945, l'Empire du Japon prend le contrôle de l'Indochine, détruisant l'administration coloniale française. Pressé par les Japonais, Norodom Sihanouk proclame l'indépendance du Cambodge, mais sans s'avancer dans la collaboration avec le Japon. Toutefois, il est très vite mis sous la tutelle de Son Ngoc Thanh, un dirigeant nationaliste jusque-là en exil à Tokyo et qui, par sa francophobie, offrait de meilleures garanties de soutien aux autorités nipponnes. Son Ngoc Thanh, soutenu par les Japonais, s'auto-proclame chef du gouvernement dans la nuit du 8 au 9 août. Cette première indépendance, toute relative, sera de courte durée et prendra fin en octobre de la même année, avec le retour des Français et l'emprisonnement en métropole de Son Ngoc Thanh. Le monarque prend alors goût à la politique et dirige même pendant un mois, le gouvernement en 1950. Il reviendra à la tête du gouvernement en juin 1952 et se donnera trois ans pour obtenir une indépendance totale. Il va lancer sa "campagne royale pour l’indépendance". En 1953, il vient en France, puis se rend au Canada et aux États-Unis, s’exile en Thaïlande pour faire pression sur Paris avant de rentrer triomphalement chez lui en novembre. Depuis le 17 octobre, le Royaume du Cambodge est pleinement souverain. Dès lors, le pouvoir appartient à Sihanouk. Il lance un mouvement – il insiste pour qu'on ne l’appelle pas "parti" -, le Sangkum Reastr Niyum, la communauté socialiste populaire. En mars 1955, Sihanouk accompli un geste peu banal : il abandonne sa couronne au profit de son père, Norodom Suramarit pour pouvoir mieux se consacrer à la politique. En 1956, il devient co-fondateur du Mouvement des pays non-alignés avec le président Yougoslave Josip Broz Tito, le président Égyptien Gamal Abdel Nasser, le président Indonésien Soekarno et le premier ministre indien Jawaharlal Nehru. En 1960, à la mort de son père, il ne reprend pas sa place de roi. Il prend le titre de chef de l'État et laisse le trône vacant, l'institution mo- Sihanouk et Mao en 1956 narchique étant incarnée dans la personne de la reine mère Kossamak. Au début des années 1960, il se rapproche des pays de l'Est et le Cambodge accueille alors plus de mille experts soviétiques. Il permet aussi à quarante mille soldats nord-vietnamiens et vietcong de s'installer dans son pays. De fait, sous couvert d'une neutralité officielle, il choisit le camp communiste, ce qui correspond à une déclaration de guerre contre les Américains. Plus tard, il expliquera qu'il avait fait cette alliance pour sauver sa monarchie et museler les communistes cambodgiens. 260 261

Norodom Sihanouk Norodom Sihanouk Sa police continue à pourchasser les communistes khmers qu'il qualifie de « rouges » et qu'il accuse de conspirer contre lui. En 1967, il déclare se moquer de la Constitution et des lois du royaume, et il fait exécuter sans jugement des centaines de Khmers Sérei, la droite cambodgienne. À la fin des années 1960, il entreprend un rapprochement avec les Chinois exprimant sa vénération pour Zhou Enlai et Mao Zedong, qui savait le flatter en lui disant que s'il était Chinois, il serait l'empereur de Chine. Les Russes n'apprécient pas ce rapprochement qu'ils considèrent comme une trahison. En septembre 1966, il reçoit à Phnom-Penh le général de Gaulle, président de la République française, qui y prononce un discours clairement hostile à l'intervention américaine au Vietnam. Au Cambodge même, de nombreux scandales financiers touchent la famille royale et la population commence à se fatiguer de ses facéties et de ses caprices. Une opposition se fait jour et le 6 janvier 1970, il se rend en France à Grasse, officiellement pour des problèmes neuro-psychologiques. Destitution Le 18 mars 1970, alors que Sihanouk est en visite en URSS, le parlement des deux chambres l’a destitué du chef de l’Etat, le général Lon Nol étant chef du gouvernement. Immédiatement, le roi part à Pékin pour fonder un gouvernement en exil, et se range du côté du Nord Viêt Nam espérant du gouvernement de Hanoï de l'aide militaire pour lutter contre le gouvernement dissident du Cambodge. Le 23 mars 1970, il devient Président du FUNC (Front uni national du Cambodge) et en avril, à Canton il est l'initiateur de la Conférence au sommet des peuples indochinois regroupant le premier ministre nord-vietnamien Pham Van Dong, le président du Front national de libéra- Sihanouk, Nguyen Huu Tho, Pham Van Dong, tion du Sud-Vietnam Nguyen Huu Tho et le président Souphanouvong du Neo Lao Haksat. Sophanouvong (Canton, 21-25 avril 1970) Portraits de Norodom Sihanouk à l'aéroport de Siem Reap La période du règne des khmers rouges Le 17 avril 1975 : l'Armée populaire de libération nationale du FUNC remporte la victoire militaire. Le Kampuchea démocratique est fondé et Norodom Sihanouk en devient le président. Cependant en avril 1976 il démissionne et devient l’otage des Khmers rouges. En 1979, à la chute des Khmers rouges, il fuit le Cambodge avant l’invasion vietnamienne. Le Cambodge est investi par le Vietnam. Il trouve refuge en Corée du Nord. Président en exil En 1981 il crée le FUNCINPEC qui intègre en 1982 un gouvernement de coalition en exil mais reconnu par la communauté internationale, regroupant les différents partis politiques dont les Khmers rouges et le FLNPK (partie républicain de Son Sann). Son rôle est alors essentiellement honorifique, le prince restant en exil à Pékin. Il se considère alors chef de la Résistance Nationale du Cambodge (contre l'État du Cambodge placé par le Vietnam) et Président du Kampuchea démocratique, état qui en fait n'existe plus, mais reconnu par la communauté internationale. Le retour au pays et nouveau règne Le 17 juillet 1991, Sihanouk quitte la présidence du Kampuchéa démocratique et de la R.N.C. pour se placer au-dessus des factions et partis politiques Cambodgiens. Les 11 membres du Conseil national suprême du Cambodge l'élisent président. Grâce aux accords de Paris sur le Cambodge de 1991, le pays se dote d'une nouvelle constitution, celle d'une monarchie constitutionnelle. Il retrouve en 1993 son titre de roi. Il abdique en 2004, pour des raisons de santé. Il souffre d'un lymphome depuis 1993. Pour se soigner, il fait de longs séjours à Pyongyang (Corée du Nord) puis à Pékin. Il laisse le trône à son avant-dernier fils, Norodom Sihamoni. Il prend alors le titre de Roi-Père. En 2010, ses activités de monarque, bien que réduite au minimum, continuent. Norodom Sihanouk- Paule Monique Izzi couronnement : 28 septembre 1993 au 7 octobre 2004 Religion Bouddhiste, considérant que « monogamie égale monotonie », il prend plusieurs épouses et leur fait de nombreux enfants. Au début de son règne, il s'occupe aussi beaucoup du Ballet royal. 262 263

•Du 24 septembre 1993 à 7 octobre 2004 : De nouveau roi <strong>du</strong> <strong>Cambodge</strong>. Il<br />

abdique le 7 octobre 2004. Son fils Norodom Sihamoni est alors choisi par<br />

le Conseil <strong>du</strong> Trône pour lui succéder.<br />

Famille<br />

La dernière<br />

épouse Paule-<br />

Monique Izzi.<br />

Action politique<br />

Sihanouk a pratiqué la polygamie. Il a eu sept épouses et 14<br />

enfants, dont 5 ont péri sous le régime des Khmers rouges.<br />

En 1952, il se marie avec Paule-Monique Izzi (fille <strong>du</strong> français<br />

d'origine corse Jean-François Izzi et de Pomme Peang<br />

de Phnom Penh). Il eut avec cette dernière épouse :<br />

•Norodom Sihamoni (1953), actuel roi ;<br />

•Norodom Narindrapong (1954-2003).<br />

Un roi jeune<br />

C'est le gouverneur général de l'Indochine, l'amiral Decoux qui lui annonce<br />

au début 1941 que la France nourrit des ambitions politiques pour sa personne<br />

et lui remet quelques mois plus tard la<br />

couronne d'or des souverains d'Angkor. Il a<br />

alors 18 ans. « J’ai appris la nouvelle en versant<br />

un torrent de larmes. Je suis trop jeune<br />

et je ne m’en sens pas capable », écrira-t-il<br />

plus tard dans ses mémoires Souvenirs doux<br />

et amers.<br />

En soutenant l'accession de Norodom Sihanouk<br />

au trône, en 1941, la France aurait espéré<br />

qu'il serait aussi docile que l'empereur<br />

<strong>du</strong> Vietnam Bảo Đại.<br />

Norodom Sihanouk<br />

couronné le 28 octobre 1941<br />

à l’âge de 19 ans.<br />

Norodom Sihanouk Norodom Sihanouk<br />

Devenu Dieu Roi, il se fait appeler Samdedh'Euv<br />

(Monseigneur Papa) et exige que<br />

les paysans se prosternent à ses pieds, considérant<br />

que « c'est l'expression de l'unité <strong>du</strong><br />

royaume ».<br />

En mars 1945, l'Empire <strong>du</strong> Japon prend le contrôle de l'Indochine, détruisant<br />

l'administration coloniale française. Pressé par les Japonais, Norodom<br />

Sihanouk proclame l'indépendance <strong>du</strong> <strong>Cambodge</strong>, mais sans s'avancer dans<br />

la collaboration avec le Japon. Toutefois, il est très vite mis sous la tutelle<br />

de Son Ngoc Thanh, un dirigeant nationaliste jusque-là en exil à Tokyo et<br />

qui, par sa francophobie, offrait de meilleures garanties de soutien aux autorités<br />

nipponnes. Son Ngoc Thanh, soutenu par les Japonais, s'auto-proclame<br />

chef <strong>du</strong> gouvernement dans la nuit <strong>du</strong> 8 au 9 août. Cette première<br />

indépendance, toute relative, sera de courte <strong>du</strong>rée et prendra fin en octobre<br />

de la même année, avec le retour des Français et l'emprisonnement en métropole<br />

de Son Ngoc Thanh.<br />

Le monarque prend alors goût à la politique et dirige même pendant un<br />

mois, le gouvernement en 1950.<br />

Il reviendra à la tête <strong>du</strong> gouvernement en juin 1952 et se donnera trois ans<br />

pour obtenir une indépendance totale. Il va lancer sa "campagne royale pour<br />

l’indépendance". En 1953, il vient en France, puis se rend au Canada et aux<br />

États-Unis, s’exile en Thaïlande pour faire pression sur Paris avant de rentrer<br />

triomphalement chez lui en novembre. Depuis le 17 octobre, le<br />

Royaume <strong>du</strong> <strong>Cambodge</strong> est pleinement souverain.<br />

Dès lors, le pouvoir appartient à Sihanouk. Il lance un mouvement – il insiste<br />

pour qu'on ne l’appelle pas "parti" -, le Sangkum Reastr Niyum, la<br />

communauté socialiste populaire.<br />

En mars 1955, Sihanouk accompli un geste peu banal : il abandonne sa couronne<br />

au profit de son père, Norodom Suramarit pour pouvoir mieux se<br />

consacrer à la politique.<br />

En 1956, il devient co-fondateur <strong>du</strong> Mouvement des pays non-alignés avec<br />

le président Yougoslave Josip Broz Tito, le président<br />

Égyptien Gamal Abdel Nasser, le président<br />

Indonésien Soekarno et le premier<br />

ministre indien Jawaharlal Nehru.<br />

En 1960, à la mort de son père, il ne reprend<br />

pas sa place de roi. Il prend le titre de chef de<br />

l'État et laisse le trône vacant, l'institution mo-<br />

Sihanouk et Mao en 1956 narchique étant incarnée dans la personne de<br />

la reine mère Kossamak.<br />

Au début des années 1960, il se rapproche des pays de l'Est et le <strong>Cambodge</strong><br />

accueille alors plus de mille experts soviétiques. Il permet aussi à quarante<br />

mille soldats nord-vietnamiens et vietcong de s'installer dans son pays. De<br />

fait, sous couvert d'une neutralité officielle, il choisit le camp communiste,<br />

ce qui correspond à une déclaration de guerre contre les Américains. Plus<br />

tard, il expliquera qu'il avait fait cette alliance pour sauver sa monarchie et<br />

museler les communistes cambodgiens.<br />

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