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Chronologie du Cambodge - Free

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Saloth Sar alias Pol Pot Saloth Sar alias Pol Pot<br />

s’étend au <strong>Cambodge</strong>, d'où les troupes américaines tentent de déloger par<br />

des bombardements massifs les forces vietnamiennes qui s’y réfugient pour<br />

fournir des armes au Front national de libération <strong>du</strong> Viêt Nam <strong>du</strong> Sud (Vietcong).<br />

Le 18 mars 1970, avec la bénédiction de la CIA, le maréchal Lon Nol<br />

orchestre un coup d'État et renverse la monarchie cambodgienne, incapable<br />

selon lui de faire respecter la loi dans le pays.<br />

Une guerre civile éclate. Norodom Sihanouk et ses partisans se joignent<br />

aux Khmers rouges contre le nouveau régime sous la bannière commune<br />

<strong>du</strong> « Gouvernement Royal d'Union Nationale <strong>du</strong> <strong>Cambodge</strong> » (GRUNC).<br />

Malgré l'appui <strong>du</strong> Viêt Nam <strong>du</strong> Sud et des États-Unis, le régime brutal et<br />

corrompu de Lon Nol s'avère incompétent dans la lutte contre le communisme.<br />

En 1973, la situation militaire se détériore et l'armée n'est en mesure<br />

que de défendre la capitale, Phnom Penh, surpeuplée de réfugiés<br />

fuyant les bombardements américains ou les mesures drastiques déjà imposées<br />

dans les zones rurales par les Khmers rouges.<br />

Pol Pot au pouvoir<br />

Les forces communistes menées par Saloth Sar triomphent de l’armée de<br />

Lon Nol le 17 avril 1975, date à laquelle Phnom Penh tombe entre les mains<br />

des Khmers rouges, considérés au départ comme une force libératrice par<br />

la population. Saloth Sar se fait alors connaitre comme le « frère numéro un<br />

» et adopte son nom de guerre : Pol Pot. Il est le membre le plus important<br />

de l'Angkar, forme abrégée d'"Angkar padevat" (en khmer, « Organisation<br />

révolutionnaire »), l'organe suprême <strong>du</strong> gouvernement des Khmers rouges.<br />

Dès leur prise de pouvoir, les Khmers rouges soumettent le pays à la dictature.<br />

Se servant de la légitimité <strong>du</strong> GRUNC pour gouverner, Pol Pot et ses<br />

alliés mettent en place un régime totalitaire qui entreprend rapidement<br />

d'éliminer tout indivi<strong>du</strong> lié au gouvernement de Lon Nol. Sous le prétexte,<br />

fictif ou réel, d'une attaque américaine imminente, Phnom Penh est pratiquement<br />

vidée de ses deux millions d'habitants dans les jours qui suivent.<br />

Assimilés au capitalisme, tous les citadins, par la pointe <strong>du</strong> fusil, sont forcés<br />

d'aller travailler dans les campagnes.<br />

Pendant près de quatre ans, les Khmers rouges font régner la terreur dans<br />

le pays, s'acharnant particulièrement sur la population urbaine et sur les<br />

intellectuels. Une prison d'État est instituée dans ce qui<br />

reste de Phnom Penh. Surnommé S-21, ce centre de détention<br />

voit passer, entre 1975 et 1979, plus de 20 000<br />

détenus, dont sept seulement survécurent. Tout ce qui<br />

pouvait rappeler la modernité ou l'Occident est systématiquement<br />

détruit, telle la cathédrale catholique de<br />

Phnom Penh et la Banque nationale <strong>du</strong> <strong>Cambodge</strong>, toutes deux détruites<br />

par les flammes en 1975. La monnaie, la famille, la religion et la propriété<br />

privée sont abolies. Le <strong>Cambodge</strong> est coupé <strong>du</strong> monde.<br />

Les Khmers rouges tardent à se doter d'un gouvernement. La République<br />

Khmère (nom donné au <strong>Cambodge</strong> depuis 1970) ne devient le Kampuchéa<br />

démocratique qu'en 1976. C'est à ce moment que Pol Pot est nommé Premier<br />

ministre et qu'une nouvelle constitution, un nouveau drapeau et un<br />

nouvel hymne national sont adoptés. Ailleurs dans le monde, les informations<br />

concernant le Kampuchéa démocratique arrivent au compte-gouttes,<br />

sauf en Chine et au Viêt Nam, dont quelques journalistes et hommes politiques<br />

sont autorisés à visiter le pays. Pour sa part, Pol Pot est pratiquement<br />

absent de la scène internationale. Personnage effacé et méconnu de<br />

son propre peuple, il se déplace peu et évite les interviews et les apparitions<br />

publiques.<br />

À partir de 1977, après avoir survécu à trois tentatives d'assassinat et<br />

constatant l'incapacité des Khmers rouges à maintenir l'ordre, Pol Pot multiplie<br />

les purges au sein de son parti, parsème les frontières de mines antipersonnelles<br />

et se montre très menaçant envers le Viêt Nam, son ancien<br />

allié, à qui il impute la responsabilité de ses échecs. Son gouvernement ne<br />

cesse de créer des incidents avec ses voisins en mettant en avant des revendications<br />

territoriales. Dans une tentative de raviver l'économie à la dérive,<br />

Pol Pot élabore également un plan quadriennal aux effets catastrophiques,<br />

dont les objectifs irréalistes ne peuvent être partiellement atteints que par<br />

un effort surhumain de la population.<br />

Au total, plus d'un million et demi d’indivi<strong>du</strong>s périssent sous la direction de<br />

Pol Pot, par les exécutions et la torture, le travail forcé excessif, la maladie<br />

non traitée ou la famine.<br />

La chute<br />

Nicolae Ceauşescu et Pol Pot (1978)<br />

Fin 1978, en réponse à des menaces sur ses frontières le Viêt Nam envahit<br />

le <strong>Cambodge</strong> dans le but de renverser le régime de Pol Pot. L'avance de l'armée<br />

vietnamienne est rapide, et dès le 11 janvier 1979, un nouveau gouvernement<br />

est formé par d'anciens Khmers rouges opposés à Pol Pot, dont<br />

la plupart ont fui les innombrables purges de 1977-1978. Le Kampuchéa<br />

Démocratique devient la République Populaire <strong>du</strong> Kampuchéa.<br />

Nicolae Ceauçescu et Pol Pot (1978)<br />

256 257<br />

Le lieu où le corps de Pol Pot a été incinéré<br />

constitue une attraction touristique.

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