Chronologie du Cambodge - Free
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Mémoires sur les coutumes <strong>du</strong> <strong>Cambodge</strong> de Tcheou Ta Kouan Mémoires sur les coutumes <strong>du</strong> <strong>Cambodge</strong> de Tcheou Ta Kouan<br />
emploie nombre d'ustensiles faits en or, de modèles et de formes particuliers.<br />
A terre, on étend des nattes de Ming-tcheou; il y en a aussi qui<br />
étendent des peaux de tigres, de panthères, de cerf, de daims,etc... ou<br />
de nattes de rotin. Depuis peu, on a inauguré des tables basses, hautes<br />
environ d'un pied.<br />
Pour dormir, on n'emploie que des nattes de bambou, et on couche sur<br />
des planches. Depuis peu, certains emploient aussi des lits bas, qui sont<br />
en général fabriqués par des Chinois. On recouvre les aliments avec<br />
une étoffe; dans le palais <strong>du</strong> souverain, se sert à cette fin de soieries à<br />
fil double tachetées(?) d'or qui sont toutes des présents des marchands<br />
d'outre-mer. Pour [décortiquer] le riz, on n'emploie pas de meules, et on<br />
se borne à le broyer avec un pilon et un mortier.<br />
30. Les charrettes et les palanquins.<br />
Les palanquins sont faits d'une pièce de bois qui est recourbée en sa<br />
partie médiane et dont les deux extrémités se relèvent toutes droites;<br />
on y sculpte des motifs fleuris et on la revêt d'or ou d'argent; c'est là ce<br />
qu'on appelle des supports de palanquin en or ou en argent.<br />
A environ un pied de chaque extrémité on enfonce un crochet, et avec<br />
des cordes on attache aux deux croches une grande pièce d'étoffe repliée<br />
à gros plis. On se courbe dans cette toile et deux hommes portent<br />
le palanquin.<br />
Au palanquin on ajoute en outre un objet semblable à une voile de navire,<br />
mais plus large, et qu'on orne de soieries bigarrées ; quatre hommes<br />
la portent et suivent le palanquin en courant.<br />
Pour aller loin, il y a aussi des gens qui montent à éléphant ou qui montent<br />
à cheval; certains aussi emploient des charrettes, de modèle identique<br />
à celles des autres pays. Les chevaux n'ont pas de selles ni les<br />
éléphants de bancs pour s'asseoir.<br />
31. Les barques et les avirons.<br />
Les grandes barques sont faites au moyen de planches taillées dans des<br />
arbres [en bois] <strong>du</strong>r. Les ouvriers n'ont pas de scies et n'obtiennent les<br />
planches qu'en équarrissant les arbres à la hache; c'est une grande dépense<br />
de bois et une grande dépense de peine. Quoiqu'on veuille faire<br />
en bois, on se borne de même à le creuser et le tailler au ciseau; il en est<br />
également ainsi dans la construction des maisons. Pour les grandes<br />
barques, on se sert aussi de clous de fer, et on recouvre ces barques<br />
avec des feuilles de Kiao (kajang) maintenues par des lattes d'aréquier.<br />
Un bateau de ce genre est appelé sin-na; il va à la rame. La graisse<br />
dont on l'en<strong>du</strong>it est de la graisse de poisson, et la chaux qu'on y mélange<br />
est la chaux minérale.<br />
Les petites barques sont faites d'un grand arbre qu'on creuse en forme<br />
d'auge; on l'amollit au feu et on l'élargit par l'effort de pièces de bois;<br />
aussi ces barques sont-elles large au centre et effilées au deux bouts.<br />
Elles n'ont pas de voiles et peuvent porter plusieurs personnes; on ne les<br />
dirige qu'à la rame. Elles sont appelées P'i-lan.<br />
32. Les villages.<br />
Chaque village a ou bien un temple, ou bien une tour. Si les habitants<br />
sont tant soit peu nombreux, ils ont aussi un mandarin local qu'on appelle<br />
mai-tsie (mé srok?). Sur les grandes routes, l y a des lieux de repos<br />
analogues à nos relais de poste; on les appelle sen-mou ( samnak). Récemment,<br />
au cours de la guerre avec le Siam,[les villages] ont été entièrement<br />
dévastés.<br />
33. La récolte <strong>du</strong> fiel.<br />
Avant ce temps-ci, dans le courant de la huitième lune (chinoise), on recueillait<br />
le fiel : c'est que le roi <strong>du</strong> Champa exigeait annuellement une<br />
jarre contenant des milliers et des myriades de fiels humains. A la nuit, on<br />
postait en maintes régions des hommes dans les endroits fréquenté des<br />
villes et des villages. S'ils rencontraient des gens qui circulaient la nuit, ils<br />
leur couvraient la tête d'un capuchon serré par une corde et avec un<br />
petit couteau leur enlevaient le fiel au bas <strong>du</strong> côté droit.<br />
On attendait que le nombre fût au complet et on les offrait au roi <strong>du</strong><br />
Champa. Mais on ne prenait pas de fiels des Chinois. C'est qu'une<br />
année, on avait pris un fiel de Chinois et on l'avait mis avec les autres,<br />
mais ensuite tous les fiels de la jarre pourrirent et on ne put pas les utiliser.<br />
Récemment on a aboli la pratique de la récolte <strong>du</strong> fiel, et on a installé<br />
à part les mandarins de la récolte <strong>du</strong> fiel, et leurs subordonnés, en les faisant<br />
habiter dans la ville, près de la porte Nord.<br />
34. Un prodige.<br />
Dans la ville, près la porte de l'Est, il y eut un barbare qui forniqua avec<br />
sa soeur cadette. Leur peau et leur chair collèrent ensemble sans se détacher,<br />
et après trois jours passés sans nourriture tous deux sont morts.<br />
Mon pays, M. Sie, qui a passé trente-cinq ans dans le pays, affirme avoir<br />
vu le cas se pro<strong>du</strong>ire deux fois. S'il en est ainsi, c'est que [les gens de ce<br />
pays] savent utiliser la puissance surnaturelle <strong>du</strong> saint Buddha.<br />
35. Les bains.<br />
Le pays est terriblement chaud et on ne saurait passer un jour sans se<br />
baigner plusieurs fois.<br />
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