Enquête
Enquête
Enquête
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
ACTU 6<br />
remaides 54 - décembre 2004<br />
Congrès ICAAC 2004<br />
LES NOUVELLES GÉNÉRATIONS<br />
DE MÉDICAMENTS<br />
La 44 e édition de l’ICAAC, conférence sur les maladies<br />
infectieuses et sur les traitements, s’est tenue à<br />
Washington du 30 octobre au 2 novembre dernier.<br />
Remaides y était pour vous donner les dernières news sur<br />
le front VIH.<br />
Les inhibiteurs d’entrée :<br />
on sent qu’ça vient !<br />
Ce congrès a été l’occasion de présenter les<br />
dernières informations concernant les médicaments<br />
empêchant l’entrée du VIH dans les<br />
cellules T4 : les inhibiteurs d’entrée. Trois<br />
médicaments ont confirmé leur intérêt : tous<br />
trois se prennent par voie orale (gélules ou<br />
comprimés). Ils ont commencé à montrer leur<br />
efficacité et seront étudiés dans des essais<br />
plus importants :<br />
• SchD : (laboratoire Schéring) Un essai thérapeutique<br />
aura lieu début 2005 dans 4<br />
centres en France : Paris (La Pitié-Salpêtrière,<br />
Saint-Louis), Nantes et Montpellier.<br />
• GW873140 : (laboratoire GlaxoSmithKline)<br />
Les essais sur la tolérance ont montré des<br />
résultats intéressants en deux prises par<br />
jour. Un large essai d’efficacité devrait<br />
débuter prochainement.<br />
• UK427857 : (laboratoire Pfizer) Ce<br />
médicament a permis lors d’une<br />
étude préliminaire de 10 jours en<br />
monothérapie (prise sans autre<br />
médicament), une réduction importante<br />
de la charge virale. Il devrait<br />
prochainement faire l’objet d’une<br />
étude d’efficacité dans le cadre d’une<br />
trithérapie chez les patients qui n’ont<br />
jamais pris traitement.<br />
Bémols pour ces inhibiteurs<br />
Il existe deux co-récepteurs permettant au<br />
VIH d’entrer dans les cellules T4 : CCR5 et<br />
CXCR4 (voir Remaides n°51, p 4). Les trois<br />
molécules évoquées ci-dessus n’agissent que<br />
sur le co-récepteur CCR5. Or, chez les<br />
patients à un stade avancé de la maladie, le<br />
VIH utilise davantage le second co-récepteur,<br />
CXCR4. Ces molécules seraient donc peutêtre<br />
d’un moindre intérêt chez ces patients.<br />
Des inhibiteurs du co-récepteur CXCR4 commencent<br />
seulement à être étudiés. Par<br />
ailleurs, les essais d’efficacité prévus pour les<br />
trois inhibiteurs d’entrée cités précédemment<br />
ont été vivement critiqués par le groupe interassociatif<br />
TRT-5*, dont AIDES fait partie : ces<br />
essais seront également proposés à des personnes<br />
ayant moins de 200 T4/mm 3 , mais ils<br />
n’offrent pas une prise en charge thérapeutique<br />
satisfaisante dans cette situation.<br />
Transmission<br />
de virus résistants<br />
La résistance du VIH d’emblée à au moins un<br />
médicament, avant toute prise de traitement,<br />
concerne de 10 à 25 % des patients. Ce pourcentage<br />
n’a pas trop évolué ces<br />
dernières années, mais le type de<br />
résistance a changé. Il y a<br />
quelques années, les médicaments<br />
nucléosidiques (Retrovir,<br />
Videx, Zerit, etc.) étaient les plus<br />
concernés. Aujourd’hui, les<br />
résistances d’emblée concernent<br />
davantage les non<br />
nucléosidiques (Viramune,<br />
Sustiva). Ces observations<br />
rappellent le risque de surcontamination<br />
possible par<br />
un virus résistant lors de<br />
rapports non protégés entre<br />
personnes séropositives.<br />
Elles peuvent enfin avoir<br />
(*) Actions Traitements, Act Up-Paris, AIDES, Arcat, Dessine-moi un mouton, Nova Dona, Sida Info Service et Sol en Si.<br />
des répercussions sur le choix du traitement<br />
d’urgence en cas d’accident d’exposition au<br />
VIH (le traitement d’urgence est destiné aux<br />
personnes séronégatives exposées à un risque<br />
de contamination, à prendre 48 heures maximum<br />
après ce risque).<br />
Syphilis :<br />
un traitement par voie orale ?<br />
Une session entière du congrès a été consacrée<br />
à l’émergence de la syphilis, notamment<br />
aux Etats-Unis et dans tous les pays d’Europe.<br />
La population homosexuelle est la plus touchée.<br />
L’accent a été mis sur l’importance des<br />
contaminations lors des rapports bouche-sexe.<br />
Pour le moment, le traitement de référence de<br />
la syphilis consiste en l’injection de Pénicilline<br />
G dans les fesses… Cette injection peut<br />
être répétée pendant trois semaines (à raison<br />
d’une injection par semaine) à un stade tardif<br />
de la syphilis ou bien chez les personnes séropositives<br />
(voir dossier central p. 17).<br />
En cas d’allergie à la pénicilline, il existe d’autres<br />
possibilités, mais aucune n’avait<br />
démontré la même efficacité. A l’ICAAC, une<br />
étude préliminaire a montré qu’une prise<br />
unique de 2 gr de Zithromax par voie orale (par<br />
la bouche) aurait la même efficacité qu’une<br />
injection de Pénicilline. Une large étude sur<br />
environ 300 patients en phase peu avancée de<br />
la syphilis débute en ce moment aux Etats-<br />
Unis, afin de confirmer ce résultat.