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Grand essai d’un vaccin préventif anti-VIH en France<br />

DES VOLONTAIRES POSITIVENT !<br />

L’Agence nationale de recherches sur le sida (ANRS), mobilisée<br />

sur la recherche d’un vaccin préventif contre le sida, lance un<br />

premier essai de phase II (VAC 18) en France, qui mobilisera 132<br />

volontaires séronégatifs. L’ANRS recherche toujours des<br />

candidats.<br />

“Toutes les six secondes, une personne est<br />

contaminée par le VIH dans le monde. Trouver<br />

un vaccin est une urgence au même titre<br />

que l’accès aux traitements pour les pays du<br />

Sud.” explique Michel Kazatchkine, directeur<br />

de l’ANRS. Depuis douze ans, l’ANRS lance<br />

des essais vaccinaux. Le dernier en date, VAC<br />

18, étudie la réponse immunitaire des cellules<br />

tueuses (qui détruisent les cellules<br />

infectées par le VIH). Trois dosages de préparation<br />

vaccinale seront comparés (les<br />

résultats seront connus fin 2006).<br />

L’ANRS a besoin de volontaires !<br />

Pour faire acte de candidature, outre sa motivation,<br />

le volontaire doit passer un certain<br />

nombre d’examens médicaux et psychologiques<br />

et répondre à des critères spécifiques :<br />

être âgé de 21 à 50 ans, séronégatif (ve) au<br />

VIH, ne pas avoir de graves problèmes de<br />

Annick, 54 ans :<br />

“Je veux valider mon existence”<br />

santé, être à faible risque de contamination<br />

par le VIH (ne pas avoir de rapports sexuels<br />

non protégés avec des partenaires multiples,<br />

par exemple) et, pour les femmes, ne pas<br />

avoir de projet de grossesse dans un avenir<br />

proche.<br />

Trois “non” pour<br />

rassurer le candidat<br />

Non, ce n’est pas douloureux (il y a juste parfois<br />

une petite douleur au point d’injection).<br />

Non, il n’y a aucun risque de contamination par<br />

le vaccin (on n’introduit pas le VIH dans<br />

l’organisme).<br />

Non, ce n’est pas contraignant (cela dure<br />

quelques mois à raison d’une à deux visites<br />

par mois à l’hôpital d’une heure à une demijournée<br />

environ).<br />

Le volontaire s’engage dans une aventure<br />

humaine unique avec<br />

Annick est en retraite, vit en région parisienne. Elle est mère d’une fille de 22 ans.<br />

“Beaucoup de mes collègues sont morts du sida. J’avais envie de donner mon<br />

corps de mon vivant, valider mon existence<br />

pour avoir, un jour, le bonheur de voir naître un<br />

vaccin. Je pense aussi beaucoup à l’Afrique,<br />

un continent qui pourrait disparaître ! Je n’ai eu<br />

aucune peur de faire cet essai (VAC 14) car je<br />

ne pouvais pas imaginer qu’une équipe<br />

médicale de renom puisse me mettre en<br />

danger. En une année, à raison d’une visite à<br />

l’hôpital par mois, j’ai eu des injections, tout<br />

s’est très bien passé, je n’ai eu aucun effet<br />

secondaire.”<br />

l’espoir de contribuer à la mise en place d’un<br />

vaccin dit de première génération qui pourrait<br />

peut-être arriver sur le marché entre 2010 et<br />

2013. Le premier vaccin ne protégerait pas<br />

encore de la contamination par le VIH. Il limiterait<br />

très fortement l’évolution de la maladie<br />

chez les personnes vaccinés qui se contamineraient.<br />

Dominique Thiéry<br />

Remerciements à Marie-Christine Simon<br />

(ANRS)<br />

Pour obtenir de la documentation ou vous<br />

inscrire, écrivez à : Réseau Volontaires pour<br />

un vaccin 101, rue de Tolbiac 75013 Paris<br />

ou sur le courriel : vaccin@anrs.fr<br />

Philippe, 42 ans :<br />

“Il faut gagner cette étape !”<br />

Philippe travaille dans le bâtiment. Marié, un enfant, il vit en<br />

région parisienne. “J’ai un ami qui est mort du sida en 1996, je<br />

voulais faire quelque chose. Je me suis engagé à Sol En Si. Puis,<br />

j’ai entendu un appel de l’ANRS et j’ai eu envie d’aller plus loin. J’ai<br />

eu la chance de faire partie des 40<br />

personnes retenues sur les 4 000<br />

candidatures (VAC 10 et 17). Après<br />

les injections, lorsque mon organisme<br />

a commencé à avoir des réponses<br />

immunitaires, j’étais fier, j’avais donné<br />

satisfaction aux chercheurs. J’ai eu<br />

quatre injections, allongé sur un lit,<br />

pendant une demi-heure et puis c’est<br />

tout. Je pouvais bien le faire, j’ai des<br />

amis séropositifs qui, eux, prennent<br />

40 cachets par jour !”<br />

19<br />

PRÉVENTION<br />

Illustration : PIEM - Photo : Dominique Thiéry - remaides 54 - décembre 2004

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