02.07.2013 Views

Version PDF accessible - SFR

Version PDF accessible - SFR

Version PDF accessible - SFR

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>SFR</strong>PLAYER 9 AUTOMNE 2012<br />

INVITÉ SPÉCIAL<br />

BERNARD STIEGLER<br />

GUIDE<br />

LES 10 QUALITÉS<br />

DU TRAVAILLEUR<br />

NUMÉRIQUE<br />

CHRONIQUE<br />

MARC PRENSKY<br />

SAGESSE DIGITALE<br />

TRAVAIL CONNECTÉ<br />

MUTATION EN COURS !<br />

EN PARTENARIAT AVEC LA FING<br />

NUMÉRO 9


PLAYERS<br />

JEAN-LOUIS<br />

FRECHIN<br />

BRUNO<br />

MARZLOFF<br />

VALÉRIE<br />

SCHAFER<br />

BERNARD<br />

STIEGLER<br />

Jean-Louis Frechin dirige<br />

la section Innovation et<br />

Prospective de l’Ensci, l’École<br />

nationale supérieure de création<br />

industrielle. Pionnier du<br />

design numérique en France, il<br />

crée en 2001 Nodesign, agence<br />

de design interactif. Il travaille<br />

notamment sur les nouvelles<br />

technologies et leurs interfaces.<br />

CHRONIQUE #PERSO P60<br />

Sociologue et directeur du<br />

cabinet d’études et de prospective<br />

Média Mundi, Bruno Marzloff<br />

dirige le Groupe Chronos, laboratoire<br />

des mobilités, et coanime<br />

le cluster DatAct sur l’open et le<br />

big data. Son dernier ouvrage est<br />

Le 5 e écran, les médias urbains<br />

dans la ville 2.0.<br />

INTERVIEW P37 ET EN VIDÉO<br />

SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM<br />

Valérie Schafer est chargée de<br />

recherche à l’Institut des sciences<br />

de la communication du CNRS.<br />

Spécialiste d’histoire des technologies<br />

de l’information et de<br />

la communication, elle vient de<br />

publier La France en réseaux<br />

(1960-1980) et avec Benjamin G.<br />

Thierry Le Minitel, l’enfance numérique<br />

de la France (2012, Nuvis).<br />

CHRONIQUE #PERSO P62<br />

Bernard Stiegler est le fondateur<br />

du groupe de réflexion<br />

philosophique Ars Industrialis,<br />

l’association internationale pour<br />

une politique industrielle des<br />

technologies de l’esprit.<br />

Ce philosophe français s’intéresse<br />

notamment aux enjeux<br />

posés par le développement des<br />

nouvelles technologies.<br />

INTERVIEW #FLEXIJOBS P26<br />

Cofondateur et délégué général<br />

de la Fondation pour l’Internet<br />

nouvelle génération (Fing),<br />

Daniel Kaplan est engagé depuis<br />

vingt ans dans le développement<br />

de l’Internet en France et dans<br />

le monde. Il dirige le programme<br />

prospectif annuel « Questions<br />

numériques » .<br />

INTERVIEW P22<br />

Sandrine Murcia a cofondé<br />

et dirige Spring Lab, agence<br />

conseil en stratégie digitale et<br />

montage de projets innovants.<br />

Depuis 2010, elle préside Silicon<br />

Sentier, le premier cluster<br />

d’entreprises innovantes de la<br />

Région Île-de-France.<br />

INTERVIEW P30 ET EN VIDÉO<br />

SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM<br />

Digital natives et digital immigrants,<br />

des termes couramment<br />

employés dans les médias que<br />

nous devons à Marc Prensky.<br />

Cet auteur et grand orateur<br />

travaille sur des problématiques<br />

liées à l’éducation et à l’apprentissage<br />

de l’ère numérique. Il<br />

est à l’origine du concept de<br />

« sagesse digitale ».<br />

CHRONIQUE #PERSO P61<br />

Entrepreneur, Henri Verdier<br />

a créé une des premières Web<br />

agencies françaises. Il a été<br />

directeur de l’innovation d’un<br />

grand groupe médias et directeur<br />

de la prospective de l’Institut<br />

Mines-Télécom. Il préside<br />

le pôle de compétitivité francilien<br />

Cap Digital.<br />

INTERVIEW VIDÉO<br />

SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM<br />

DANIEL<br />

KAPLAN<br />

SANDRINE<br />

MURCIA<br />

MARC<br />

PRENSKY<br />

HENRI<br />

VERDIER<br />

DIRECTION DE LA PUBLICATION : JULIEN VILLERET. DIRECTION DE LA RÉDACTION : NATHALIE RICARD-DEFFONTAINE. RÉDACTION EN CHEF, DIRECTION<br />

CRÉATIVE : CLAIRE CAILLAUD, ABDEL BOUNANE. RÉDACTION EN CHEF ADJOINTE : CHLOE RHYS. DIRECTION ARTISTIQUE : ALICE LITSCHER. MAQUETTE : JULIE<br />

ASPERTI-BOURSIN. CONTACT REDACTION : <strong>SFR</strong>PLAYER@<strong>SFR</strong>.COM<br />

RÉDACTION : PASCAL BORIES, MATTHIAS JAMBON-PUILLET, SANDIE DUBOIS, CONSTANCE HENROT-TARDIVIER, MAUD SERPIN. SECRÉTARIAT DE RÉDACTION,<br />

TRADUCTION : CAROLINE PEREIRA, CERISE FONTAINE. COMMUNITY MANAGEMENT : MARINE DANIEL. GRAPHISME : ENORA DENIS ON LINE : CÉCILE CHAPRON,<br />

JULIEN GILBERT, MARC BODA, ARNAUD RECULÉ. PHOTOGRAPHIE : VINCENT DESAILLY, NICOLAS COULOMB, ALEXIS RAIMBAULT. ILLUSTRATION : JEANNE DETAL-<br />

LANTE, JEAN LEBLANC, JAN KALLWEJT, MARIE-LAURE CRUSCHI, GWENDAL LE SCOUL, LABEL TANIA. ASSISTANTE DE PRODUCTION : MARION FONTANA. RETOUCHE :<br />

PIXUS. PHOTOGRAVURE : JOUVE. IMPRESSION : STIPA. MERCI À : NATHAN STERN, DANIEL RATIER, LA FING ET LES PARTICIPANTS DE L’ATELIER À L’APPART <strong>SFR</strong>.<br />

CRÉDITS PHOTO : COUVERTURE : VINCENT DESAILLY. CONVERSATIONS NUMÉRIQUES : BABETTE PAUTHIER. POLITIC : VINCENT DESAILLY. CONNECTÉS : IMAGES<br />

PRESSE. TECHNO, BOULOT, CONSO: NICOLAS COULOMB. LECTURE EN COURS : NICOLAS COULOMB PORTFOLIO MOBILITÉ 1, 2, 3, 4 : NICOLAS RAIMBAUD.


— ÉDITO —<br />

TRAVAIL<br />

MUTANT<br />

Les bases d’une<br />

nouvelle génération<br />

de collaborateurs<br />

De l’invention du métier<br />

à tisser à celle des robots<br />

mécaniques, en passant<br />

par la machine à vapeur,<br />

l’histoire des techniques<br />

n’a cessé d’influer la pratique du travail. Les changements<br />

induits par le numérique ne font pas exception,<br />

mais leur influence est sans doute encore plus spectaculaire<br />

et disruptive. Les ruptures radicales que sont<br />

la numérisation, la connexion permanente, la transmission<br />

instantanée de l’information et l’avènement<br />

du cloud sont en train de poser les bases d’une nouvelle<br />

génération de collaborateurs. Au point que certains<br />

se demandent si les termes séculaires de la relation<br />

salarié-employeur n’ont pas vocation à être sévèrement<br />

remis en cause. Dans ce numéro, <strong>SFR</strong> PLAYER<br />

tente de donner quelques clés aux futurs travailleursmutants<br />

que nous sommes tous. Avec une interrogation<br />

: arriverons-nous à révéler le plein potentiel du<br />

numérique et gagner professionnellement en agilité,<br />

en autonomie, voire en liberté ?•<br />

sfr player<br />

ÉDITÉ PAR <strong>SFR</strong>, <strong>SFR</strong> PLAYER ACCOMPAGNE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE. AVEC UNE LIGNE ÉDITO-<br />

RIALE OUVERTE, CE MAGAZINE TENTE DE DÉCRYPTER LES ENJEUX ET IMPACTS DE CETTE MUTATION<br />

SUR NOTRE SOCIÉTÉ, L’ÉCONOMIE ET NOS MODES DE VIE. SUR UN TON À LA FOIS PÉDAGOGIQUE<br />

ET DIVERTISSANT, <strong>SFR</strong> PLAYER INVITE SES LECTEURS À SE SYNCHRONISER AVEC LES MONDES NUMÉ-<br />

RIQUES. CE MAGAZINE EST COPRODUIT AVEC DES ACTEURS DU NUMÉRIQUE ET PRODUIT AVEC LE<br />

TALENT DE JEUNES PROFESSIONNELS DES MÉDIAS, DU GRAPHISME ET DE LA CRÉATION VISUELLE<br />

CONTEMPORAINE.<br />

<strong>SFR</strong> PLAYER EST PUBLIÉ À 40 000 EXEMPLAIRES ET DISTRIBUÉ SUR ABONNEMENT GRATUIT À TOUS<br />

CEUX QUE LE NUMÉRIQUE PASSIONNE ET INTERROGE. RETROUVEZ-NOUS OU ABONNEZ-VOUS<br />

GRATUITEMENT EN LIGNE SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM<br />

1 — <strong>SFR</strong>PLAYER


SOMMAIRE<br />

NEWMÉRIQUE<br />

Connectés ...............p04<br />

Techno, boulot, conso ...<br />

p08<br />

DOSSIER<br />

Travailleur connecté :<br />

le guide de survie ...p50<br />

ALLO <strong>SFR</strong><br />

C’est pour vous .......p54<br />

INVITÉ SPÉCIAL<br />

Bernard Stiegler ..................................................p35<br />

FICTION<br />

Antonia Kerr –<br />

Télépa-tic ................p64<br />

— SOMMAIRE —<br />

ÀVANCE-RAPIDE<br />

Nos sens augmentés .....<br />

p66<br />

ÉDITO ...................................Travail mutant ................................................................................................. p01<br />

NEWMERIQUE .....................Connectés ......................................................................................................... p04<br />

Techno, boulot, conso ....................................................................................... p08<br />

CONVERSATIONS<br />

NUMÉRIQUES ......................La tête dans les nuages ................................................................................... p10<br />

DOSSIER ..............................Travail connecté, mutation en cours !............................................................. p14<br />

Daniel Kaplan – Travailler de manière collective et à ciel ouvert ................ p16<br />

Dis-moi où tu travailles… .............................................................................. p18<br />

Mieux connectés, moins fatigués… ................................................................ p22<br />

Évolutions x travail + TIC = les chiffres ......................................................... p26<br />

Digital actifs ..................................................................................................... p28<br />

Flexijobs ........................................................................................................... p32<br />

Mobilité : 1, 2, 3, 4 ! ......................................................................................... p40<br />

Expériences numériques – SNCF / <strong>SFR</strong> / Pernod ............................................ p44<br />

Lecture en cours .............................................................................................. p48<br />

Travailleur connecté : le guide de survie ........................................................ p50<br />

ALLÔ <strong>SFR</strong> .............................C’est pour vous ................................................................................................. p54<br />

#PERSO................................Jean-Louis Frechin – Savoir « re-faire » : un enjeu pour l’entreprise ........... p60<br />

Marc Prensky – Sagesse numérique ............................................................... p61<br />

Valérie Schafer – Volontaires pour « Big Brother » ?..................................... p62<br />

Michael Stora – Des chances en jeu ................................................................ p63<br />

FICTION ...............................Antonia Kerr – Télépa-tic ................................................................................ p64<br />

AVANCE-RAPIDE ................Nos sens augmentés ........................................................................................ p66<br />

2 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

DOSSIER<br />

Mobilité : 1, 2, 3, 4 ! .............................................p40<br />

#PERSO<br />

Marc Prensky – Sagesse numérique .................. p61<br />

S F R<br />

PLAYER<br />

CONTINUE<br />

ONLINE SUR<br />

<strong>SFR</strong>PLAYER.COM<br />

OU SUR VOTRE<br />

MOBILE


OPTIMISATION !<br />

NOTRE VERSION ONLINE<br />

A ÉVOLUÉ PENDANT L’ÉTÉ<br />

DÉCOUVREZ-LA VITE SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM<br />

NEWSLETTER<br />

RESTEZ<br />

CONNECTÉS<br />

À <strong>SFR</strong> PLAYER<br />

AVEC NOTRE<br />

NOUVELLE<br />

NEWSLETTER.<br />

LE MEILLEUR<br />

DU MAGAZINE<br />

ET BIEN PLUS,<br />

DIRECTEMENT<br />

DANS VOTRE<br />

BOÎTE MAIL !<br />

<strong>SFR</strong>.COM/<br />

ABONNEMENT<br />

PROPOSEZ DES SUJETS<br />

ET ENTREZ EN CONTACT<br />

AVEC LA RÉDACTION.<br />

RETROUVEZ L’INTÉGRALITÉ<br />

DU MAGAZINE ET NOS<br />

CONTENUS EXCLUSIFS<br />

SUR LE WEB, SMARTPHONE<br />

ET TABLETTE TACTILE.<br />

SUIVEZ NOS ACTUS<br />

SUR TWITTER<br />

VIA @CLAIRECAILLAUD<br />

ET LE HASHTAG #<strong>SFR</strong>player.


— NEWMERIQUE —<br />

CONNECTÉS<br />

Nettoyez votre écran tactile : <strong>SFR</strong> PLAYER<br />

vous propose une veille acidulée des dernières<br />

tendances Web, geek et high-tech.<br />

LE MOT DU WEB : SECOND SCREEN<br />

Le second screen est sur toutes les lèvres. Des producteurs de<br />

cinéma jusqu’aux fabricants de consoles de jeu, tout le monde<br />

veut en être. L’idée est de consommer du contenu sur deux<br />

écrans à la fois : regarder Game of Thrones sur sa Xbox 360 tout<br />

en lisant des anecdotes sur chaque scène sur son iPad. D’après<br />

un récent sondage ComScore, plus de la moitié des téléspectateurs<br />

regarde la télévision tout en utilisant un deuxième<br />

écran à proximité (ordinateur, mobile, tablette). L’usage<br />

d’un second écran est donc déjà une réalité. Aux industriels,<br />

producteurs et annonceurs de profiter de la tendance à lançant<br />

des applications<br />

et contenus éditoriaux<br />

dédiés, afin<br />

de mieux capter<br />

leur public.<br />

4 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

ÉCRITURE ROBOTISÉE<br />

Le site du magazine Forbes propose<br />

depuis peu un nouveau type d’articles :<br />

des articles rédigés par… des robots !<br />

La technologie Narrative Science<br />

utilisée par le journal permet en effet<br />

de construire des articles cohérents<br />

et lisibles à partir de données brutes<br />

récoltées sur le Web. Mieux : les textes<br />

peuvent être automatiquement créés<br />

sous plusieurs formats, article long,<br />

titre simple, tweet ou rapport. Et comble<br />

du raffinement, les articles peuvent<br />

également être « réécrits » selon le type<br />

de public visé… Cette technologie basée<br />

sur des données et des chiffres convient<br />

particulièrement à un magazine économique,<br />

mais qui sait à quel genre de<br />

presse (généraliste, féminine…) elle<br />

pourra s’attaquer à l’avenir ?<br />

forbes.com/sites/narrativescience<br />

L’IMPRESSION 3D, BIENTÔT POUR TOUS<br />

Les imprimantes 3D, capables de recréer des objets en<br />

plastique à partir de modèles numériques, vont bientôt<br />

envahir écoles et maisons. Vendue 1 299 dollars, la Cube<br />

de 3D Systems, dévoilée en janvier, est la première imprimante<br />

3D abordable pour le grand public. Jusqu’ici, seuls les<br />

bricoleurs étaient capables de monter ce type d’appareil pour<br />

un coût raisonnable. À mesure que les prix baissent, cette<br />

technologie ne pourra que se démocratiser. Des pièces de<br />

rechange jusqu’aux figurines faites maison, les applications<br />

pour le grand public sont déjà prêtes sur les sites d’échange<br />

de patrons 3D.<br />

cubify.com/cube


ASSURANCE VIE<br />

DIGITALE<br />

— NEWMERIQUE —<br />

VERSUS FAUT-IL ENSEIGNER LA CULTURE<br />

NUMÉRIQUE À L’ÉCOLE ?<br />

L’école semble être un des derniers lieux bouleversé par le numérique. À<br />

l’heure où une option numerique s’ouvre aux classes Terminales, <strong>SFR</strong><br />

PLAYER a demandé à deux experts leur avis sur la question.<br />

OUI « IL FAUT DES CHANGEMENTS DISCIPLINAIRES »<br />

Olivier Le Deuff est docteur en sciences de l’information et de la<br />

communication et a publié La Formation aux cultures numériques<br />

(éd. FYP, 2011).<br />

Il faut des changements disciplinaires avec redistribution des heures, plus de<br />

formation dédiée au numérique et à la culture de l’information. Au-delà, je<br />

pense qu’il faut également former les élèves de façon à ce qu’ils comprennent<br />

mieux les effets de leurs actions dans leurs environnements numériques.<br />

Cela signifie certes une meilleure culture informatique, mais également la<br />

capacité à comprendre comment fonctionnent les moteurs de recherche,<br />

la philosophie et les fonctionnalités des réseaux sociaux. Les utilisateurs<br />

abordent le numérique de plus en plus jeunes, et laissent par là même des<br />

traces sur les dispositifs numériques. Plutôt que d’insister uniquement sur<br />

les dangers, il serait plus porteur de songer également à considérer ces environnements<br />

comme propices à des écritures personnelles. En vue aussi de<br />

développer l’attention et la concentration.<br />

NON « IL FAUT GARDER LE SENS DE LA MESURE »<br />

Denis Kambouchner est professeur de philosophie à l’université<br />

Paris I et coauteur de L’École, le numérique et la société qui vient<br />

(éd. Mille et une nuits, 2012).<br />

Il faut garder le sens de la mesure. Nous le savons bien, les merveilles du<br />

numérique ont leur revers, et la vie de nombreux enfants est dévorée par les<br />

écrans. Dans les familles les plus soucieuses d’éducation, l’on veille à éviter<br />

cette addiction. L’enfant garde ainsi le temps et le goût d’autres activités, en<br />

particulier la lecture, qui sera dans ses études son premier atout. À l’école,<br />

il doit en être de même. Faut-il des tablettes numériques en maternelle ?<br />

Peut-être, mais pas avant le papier, les crayons de couleur, les matériaux<br />

pour réaliser des objets. Et surtout, pas avant tout un dialogue et tout un<br />

apprentissage des mots, qui ne peut pas avoir lieu seulement « entre pairs ».<br />

Le premier besoin des enfants est de rencontrer, dans des lieux accueillants,<br />

une parole adulte, à la fois riche et humaine, rigoureuse et attentive. L’école,<br />

à cet égard, reste un lieu « archaïque », et la fonction de l’enseignant ne peut<br />

pas se réduire à celle d’un simple moniteur.<br />

Après Swiss Life, c’est Axa qui nous<br />

dévoile sa solution maison pour protéger<br />

l’e-réputation de tout un chacun. À<br />

l’heure du 2.0, les risques liés à la vie<br />

en ligne se multiplient, allant du harcèlement<br />

de la part de « trolls » jusqu’à<br />

l’usurpation d’identité. Ces affaires,<br />

souvent médiatisées, inquiètent de<br />

plus en plus ceux qui ne maîtrisent pas<br />

toujours les nouveaux outils numériques. C’est cette inquiétude qui pousse les<br />

assurances à proposer des produits spécialisés. Nul doute que ce type d’offres se<br />

généralisera dans les années à venir.<br />

assurances-ereputation.fr<br />

5 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

APPLISCOPE<br />

La sélection<br />

AppliScope<br />

<strong>SFR</strong>, c’est le<br />

guide quotidien<br />

des meilleures<br />

applis pour votre<br />

smartphone.<br />

Focus sur cinq<br />

applis pour vous<br />

aider à travailler<br />

autrement.<br />

KELSALAIRE<br />

Votre salaire est-il<br />

adapté à votre poste et<br />

vos diplômes ?<br />

Vous trouverez cette<br />

réponse grâce à cette<br />

appli ! Kelsalaire calcule<br />

ses estimations en<br />

fonction de votre fonction,<br />

secteur d’activité,<br />

région, expérience et<br />

formation.<br />

Disponible<br />

gratuitement<br />

pour smartphones<br />

Android et iPhone<br />

KEYNOTE<br />

Le célèbre créateur<br />

de présentation est<br />

passé sur tablette et<br />

mobile, pour réaliser<br />

(ou modifier via iCloud)<br />

vos documents.<br />

iODS 7,99 euros


CAMSCANNER<br />

Parce que l’on n’a pas<br />

toujours un scanner<br />

A4 dans sa poche,<br />

Camscanner se propose<br />

de numériser<br />

des documents grâce<br />

à l’appareil photo de<br />

votre téléphone. Tout le<br />

processus est rapide et<br />

automatisé.<br />

iOS et Android (version<br />

gratuite et version<br />

payante, 3,99 euros)<br />

DISQUE USB<br />

Avec l’appli Disque<br />

USB, passez outre les<br />

limitations d’iTunes et<br />

utilisez votre iPhone<br />

à la façon d’une clé<br />

USB ou d’un disque<br />

dur externe. Gratuit et<br />

essentiel.<br />

iOS (gratuit)<br />

VISIOPROMPT<br />

Grâce à Visioprompt,<br />

utilisez votre mobile<br />

à la manière d’un<br />

prompteur pour des<br />

présentations réussies,<br />

garanties sans trous de<br />

mémoire.<br />

iOS et Android (gratuit)<br />

TIENS-TOI<br />

DROIT !<br />

— NEWMERIQUE —<br />

À force de<br />

travailler assis,<br />

penchés sur nos<br />

écrans, nous<br />

faisons souffrir<br />

notre dos. Le<br />

prototype de teeshirt<br />

Move, conçu<br />

par Electric Foxy,<br />

se synchronise avec l’iPhone et alerte son possesseur dès que celui-ci est dans une<br />

mauvaise position. Prévu au départ pour aider les sportifs pratiquant le Pilates,<br />

il pourrait être utilisé dans le cadre de programmes de rééducation physique<br />

ou simplement par le grand public soucieux de garder une bonne posture à tout<br />

moment. À la fin de la journée, l’utilisateur peut également retrouver sur son téléphone<br />

la totalité des positions prises par son corps pour mieux cerner ses défauts.<br />

electricfoxy.com<br />

GOÛT À LA DEMANDE<br />

UFlavor est une start-up (actuellement en phase de financement participatif)<br />

qui veut « redonner le pouvoir aux consommateurs ». À l’aide d’un « éditeur de<br />

goût » permettant de doser sucre, vitamines et parfums, uFlavor créera des sirops<br />

personnalisés pour agrémenter boissons ou plats cuisinés. La communauté partagera<br />

également ses propres recettes, tandis que le site proposera sans cesse de<br />

nouveaux parfums et expérimentations. Le do it yourself alimentaire est lancé !<br />

fundable.com/uflavor<br />

LES JOUETS PRENNENT LE CONTRÔLE<br />

L’année dernière, le jeu vidéo Skylanders avait fait fureur en fusionnant jouets<br />

réels et expérience vidéoludique. Des figurines vendues séparément étaient détectées<br />

par le jeu et permettaient de débloquer des personnages supplémentaires.<br />

C’est à présent Disney qui joue la carte de la convergence avec Cars 2 AppMATes,<br />

pour iPad. Le jeu est contrôlé par des jouets Cars 2 posés sur la tablette. Un moyen<br />

supplémentaire de faire cohabiter physique et virtuel, prouvant que jouets en plastique<br />

et jeux vidéo ne sont, après tout, peut-être pas ennemis.<br />

Application Cars 2 AppMATes, disponible sur l’App Store Apple.<br />

6 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— NEWMERIQUE —<br />

7 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

LA NFC REND LES CLÉS<br />

OBSOLÈTES<br />

LES SIGNES PRENNENT LA PAROLE<br />

Inventée pour que les personnes sourdes ou malentendantes puissent communiquer,<br />

la langue des signes reste imparfaite puisque limitée à ceux qui l’emploient. C’est<br />

à cette problématique que se sont attaqués<br />

cinq étudiants ukrainiens en développant<br />

une paire de gants spéciaux,<br />

les Enable Talk. Ces moufles high-tech<br />

combinent capteurs de flexion, accéléromètre<br />

et gyroscope pour enregistrer les<br />

signes produits par leur porteur, tandis<br />

qu’une interface de programmation<br />

Microsoft les traduit à l’oral. Bien décidés<br />

à produire des Enable Talk pour le plus<br />

grand nombre, ces étudiants pourraient<br />

révolutionner la langue des signes.<br />

enabletalk.com<br />

La NFC, pour Near Field Communication,<br />

est une puce capable d’émettre dans<br />

un rayon de dix centimètres. Elle est<br />

déjà utilisée pour payer ses achats<br />

avec son téléphone ou déverrouiller<br />

un véhicule. La société Yale Locks va<br />

plus loin en proposant de substituer<br />

aux clés de sa maison un cryptage en<br />

NFC. Il semblerait que nos smartphones<br />

n’ont pas fini de vider nos<br />

poches d’outils devenus redondants.<br />

Avec le risque de mettre tous nos œufs<br />

dans le même téléphone…<br />

yaleresidential.com<br />

MEUBLE TV OU TV MEUBLE<br />

Ikea a frappé<br />

un grand coup en<br />

annonçant la sortie<br />

de son UPPLEVA.<br />

Derrière ce nom<br />

barbare se cache<br />

un meuble téléviseur,<br />

ou alors<br />

le contraire, cela<br />

dépend. Ce « tout<br />

en un » propose<br />

un écran (disponible<br />

en plusieurs<br />

tailles) intégré<br />

à un rangement,<br />

dans le<br />

but de cacher<br />

le maximum de<br />

câbles, pour un objet plus épuré et plus beau. Numérique oblige, la télévision de l’UPPLEVA dispose<br />

de son propre système de télévision connectée, avec des applications développées par et pour Ikea. Et<br />

voilà comment le fabricant de meubles suédois se retrouve à vendre ses premiers meubles numériques.<br />

youtu.be/0Nm7-EuctOs


— NEWMERIQUE —<br />

TECHNO,<br />

BOULOT, CONSO<br />

Avec les tablettes, le cloud<br />

et autres appareils connectés, le lieu<br />

de travail se reformule jour après jour.<br />

Avec cette sélection conso, <strong>SFR</strong> PLAYER<br />

vous en propose la toute dernière version.<br />

PORT USB BATEAU NAVAL<br />

Pour organiser tous vos câbles sur votre bureau,<br />

choisissez ce bateau de guerre, armé de... cinq ports<br />

USB 2.0.<br />

19 euros à La Gaîté Lyrique.<br />

PHILIPS PICOPIX PPX 2230<br />

Léger et compact, le picoprojecteur Philips Picopix<br />

projette une image jusqu’à 203 cm de largeur.<br />

Idéal avec des présentations PowerPoint en mode<br />

nomade.<br />

249 euros.<br />

SAMSUNG GALAXY NOTE<br />

Le nouveau Samsung Galaxy Note offre un plus<br />

grand confort d’utilisation que son prédécesseur,<br />

son écran passant de 5 à 5,5 pouces.<br />

Tarif variant selon forfait choisi.<br />

Sur sfr.fr et dans les espaces <strong>SFR</strong>.<br />

ENREGISTREUR AUDIO-VIDÉO PLAY<br />

DE NATIVE UNION<br />

Fini les Post-it avec ce petit enregistreur numérique<br />

vidéo. Il permet de laisser des messages de<br />

trois minutes maximum. « Tu nous rejoins à la réunion<br />

du cinquième ? »<br />

29,90 euros, rubrique « Accessoires » sur sfr.fr<br />

MEMO NOTES « FRUIT SLICES »<br />

Des blocs Post-it en forme de fruit. Vous en prendrez<br />

bien un petit quartier avant une réunion ?<br />

9 euros à La Gaîté Lyrique.<br />

TABLE PIXELSENSE DE MICROSOFT-SAMSUNG<br />

Cette nouvelle génération de table tactile prend<br />

en charge jusqu’à soixante-dix points de contact<br />

simultanément et détecte non seulement les<br />

doigts des utilisateurs, mais aussi les objets posés<br />

sur son plateau ! Avec ses nombreuses applications,<br />

ce bureau invite à une expérience de travail<br />

collaborative.<br />

9 000 euros.<br />

8 — <strong>SFR</strong>PLAYER


ASUS EEE PAD TRANSFORMER<br />

Une fois connecté à son dock, l’Asus Eee Pad se<br />

transforme en PC portable avec une autonomie<br />

passant de 10 à 15 heures.<br />

549 euros (version 32 Go).<br />

— NEWMERIQUE —<br />

IMPRIMANTE E-ALL-IN-ONE ENVY 110 HP<br />

Idéale pour ceux qui travaillent à distance, l’HP<br />

Envy permet d’imprimer à partir de n’importe<br />

quel support et de n’importe où, en envoyant<br />

simplement un mail à l’imprimante. Elle fonctionne<br />

évidemment en WiFi et peut également être<br />

utilisée de manière traditionnelle.<br />

235 euros.<br />

SOURIS CURSEUR<br />

Une prise en main<br />

agréable et un petit<br />

côté geek qui fait son<br />

effet pour cette souris.<br />

29 euros à La Gaîté<br />

Lyrique.<br />

MUG « LIKE COFFEE »<br />

Ce mug sera bientôt<br />

sur le bureau de tous<br />

les plus grands social<br />

networkers !<br />

9 euros à La Gaîté Lyrique.<br />

9 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

ET SUR LES<br />

ÉCRANS<br />

YAMMER<br />

Utiliser les fonctionnalités<br />

de Facebook et<br />

Twitter, pour un réseau<br />

social d’entreprise :<br />

voilà la très bonne idée<br />

de Yammer !<br />

yammer.com<br />

POWERPOINT OFFICE<br />

LABS (TABLETTES<br />

ANDROID)<br />

Qui a dit qu’il fallait un<br />

gros PC pour faire de<br />

belles présentations ?<br />

PowerPoint est désormais<br />

<strong>accessible</strong> dans le<br />

cloud.<br />

PowerPoint Web App,<br />

tarifs sur<br />

microsoft.com/fr-fr/<br />

Office365<br />

JIVE<br />

Jive adapte le principe<br />

du réseau social pour<br />

chacun des besoins de<br />

l’entreprise : communication<br />

en équipe,<br />

intranet, service client,<br />

marketing et vente. Très<br />

complet.<br />

jive.com<br />

EVERNOTE<br />

Evernote organise et<br />

enregistre vos notes où<br />

que vous soyez et sur<br />

n’importe quel support.<br />

Android Market<br />

et App Store Apple<br />

(gratuit).


— CONVERSATIONS NUMÉRIQUES —<br />

LA TÊTE DANS<br />

LES NUAGES<br />

Le 3 juillet a eu lieu la seconde édition<br />

des Innovation Datings, une coproduction de <strong>SFR</strong><br />

et du Club Open Innovation, organisée à L’appart <strong>SFR</strong>.<br />

L’occasion pour une sélection de start-up prometteuses<br />

et d’entreprises en quête de nouveaux talents<br />

de se rencontrer autour des problématiques liées<br />

au cloud computing. Nous qui cherchions<br />

de la nouveauté, nous étions sur un petit nuage.<br />

10 — <strong>SFR</strong>PLAYER


L’année 2012 aura été celle de la démocratisation<br />

du cloud, c’est-à-dire du<br />

stockage de données en ligne et de la<br />

délocalisation des ressources de calcul.<br />

Pour le grand public, tous les comptes<br />

Google sont à présent équipés de la solution<br />

Google Drive, tandis que Microsoft<br />

inclut ses solutions SkyDrive et Azure<br />

à son Windows 8, à venir pour la fin<br />

d’année. Du côté des solutions business,<br />

le cloud atteint sa phase de maturité. Si<br />

des offres existent déjà depuis plusieurs<br />

années, les plus récentes sont à présent<br />

suffisamment <strong>accessible</strong>s et efficaces<br />

pour répondre aux besoins de toutes les<br />

entreprises.<br />

La seconde édition des Innovation<br />

Datings du Club Open Innovation (une<br />

initiative du laboratoire Paris Région<br />

Innovation, en partenariat avec <strong>SFR</strong>)<br />

avait pour double mission d’éduquer<br />

les professionnels sur les atouts et les<br />

risques liés à l’utilisation du cloud en<br />

entreprise, mais aussi de permettre aux<br />

entreprises de rencontrer vingt startup<br />

aux solutions innovantes lors d’un<br />

speed dating.<br />

— CONVERSATIONS NUMÉRIQUES —<br />

Pour Valérie<br />

Guimet, de Suez<br />

Environnement,<br />

on sentait dès les<br />

premières arrivées<br />

à L’appart<br />

<strong>SFR</strong> « une super<br />

énergie » émanant<br />

« de gens avec<br />

qui on a envie de<br />

travailler. » La<br />

start-up Kwaga,<br />

en plein montage<br />

de son stand dans<br />

le petit salon, avait « hâte d’avoir l’occasion<br />

de mieux se présenter, de rencontrer<br />

des grands comptes. »<br />

11 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« PERMETTRE<br />

AUX ENTREPRISES<br />

DE RENCONTRER<br />

VINGT START-UP<br />

AUX SOLUTIONS<br />

INNOVANTES<br />

LORS D’UN SPEED<br />

DATING. »


18H<br />

18H30<br />

19H<br />

— CONVERSATIONS NUMÉRIQUES —<br />

La journée a commencé avec<br />

deux conférences pour mieux<br />

cerner les enjeux de ces nouvelles<br />

technologies.<br />

CONFÉRENCES<br />

18H20 – La première rencontre<br />

était animée entre autres par Arnaud<br />

Bertrand, le directeur cloud et sécurité<br />

chez <strong>SFR</strong>, et François Tonic, rédacteur<br />

en chef du site Cloud Magazine, pour<br />

qui « les start-up sont la cible première<br />

du cloud ». Il y était question d’élasticité,<br />

de mise à l’échelle. Le cloud<br />

permet en effet aux entreprises de faire<br />

faire leurs calculs à l’extérieur, sur<br />

des machines extrêmement capables,<br />

sans s’équiper en interne. C’est le cas<br />

de G-cluster, leader mondial du cloud<br />

gaming, qui est devenu « la plus grande<br />

plateforme de jeux vidéo en marque<br />

blanche ». Cependant toutes les entreprises<br />

n’ont pas besoin d’autant de<br />

puissance. Le cloud permet un « paiement<br />

à l’usage », et donc de ne dépenser<br />

que selon les besoins de l’entreprise,<br />

tout en garantissant un service ultra<br />

fiable. C’est par exemple la mission<br />

de Cedexis qui, tel un « aiguilleur<br />

du Net », envoie les demandes de ses<br />

clients sur les serveurs les plus rapides<br />

en temps réel.<br />

12 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« SMARTPHONES<br />

OU ORDI NATEURS<br />

PORTABLES QUI<br />

SE CONNECTENT<br />

DEPUIS L’EXTÉRIEUR<br />

DOIVENT EUX<br />

AUSSI ÊTRE<br />

PROTÉGÉS »<br />

19H05 – La sécurité était au<br />

cœur du second débat. Alors que même<br />

les solutions business cloud d’Amazon<br />

peuvent tomber en panne, comme on<br />

l’a vu dernièrement, la question de la<br />

sécurité est sur toutes les lèvres. Pour<br />

Axel Dreyfus, le fondateur de la startup<br />

Axalot, « dans les pays latins, on ne<br />

sauvegarde pas. » Petit rire coupable<br />

dans l’assemblée, qui semble avoir<br />

conscience du problème. L’occasion<br />

d’attirer l’attention des entreprises sur<br />

l’importance de dupliquer les données<br />

et de s’équiper en solutions de sécurité,<br />

pour éviter autant les incidents techniques<br />

que les attaques extérieures.<br />

Sans oublier les appareils des employés,<br />

comme le rappelle Jean-Marc Lambert,<br />

de Gemalto : « Smartphones ou ordinateurs<br />

portables qui se connectent<br />

depuis l’extérieur doivent eux aussi<br />

être protégés. » Cependant attention,


car pour Emmanuel Schalit, CEO de<br />

Dashlane, il faut « allier confort et sécurité<br />

». Les solutions de sécurité trop<br />

contraignantes pourraient ne pas être<br />

adoptées.<br />

NETWORKING<br />

19H40 – Ce fut ensuite au<br />

tour des start-up invitées de prendre<br />

la parole, lors de prestations d’une<br />

minute chrono. Les entrepreneurs se<br />

sont succédés au micro, jouant le jeu<br />

des soixante secondes pour présenter<br />

leurs innovations et leurs solutions<br />

à un public attentif qui les a ensuite<br />

retrouvés dans les différentes pièces de<br />

L’appart <strong>SFR</strong>. L’exercice aura séduit<br />

Emmanuel Bavière, directeur de projet<br />

innovation à la Société Générale, qui<br />

résume : « La formule pitch en une<br />

minute est très satisfaisante, cela force<br />

à aller à l’essentiel. »<br />

— CONVERSATIONS NUMÉRIQUES —<br />

20H30 – À la fin de la journée,<br />

durant le cocktail de clôture, Jean-<br />

François Galloüin, directeur de Paris<br />

Région Lab, conclue que « des relations<br />

se sont créées » et que « les retours,<br />

tant des start-up que des grands<br />

comptes, sont extrêmement positifs ».<br />

Éric Fonteix, responsable écosystème<br />

innovation chez <strong>SFR</strong>, se félicite d’avoir<br />

pu « porter l’événement au-delà de<br />

<strong>SFR</strong>. » Convaincu par la formule des<br />

Innovation Datings, il espère pouvoir<br />

organiser une troisième rencontre dans<br />

l’année.<br />

Affaire à suivre.<br />

parisregionlab.com<br />

sfr.com/les-mondes-numeriques/lappart-sfr<br />

13 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« LA FORMULE<br />

PITCH EN UNE<br />

MINUTE EST TRÈS<br />

SATISFAISANTE,<br />

CELA FORCE<br />

À ALLER<br />

À L’ESSENTIEL »<br />

19H30<br />

20H<br />

20H30


Dossier : TRAVAIL CONNECTÉ<br />

TRAVAIL<br />

CONNECTÉ<br />

Que change le numérique<br />

dans notre travail ? À l'ère digitale,<br />

nous pouvons travailler ensemble<br />

sans forcément être au même endroit.<br />

Nous pouvons partager des compétences,<br />

des ressources, de l’information,<br />

et ce de multiples façons.<br />

Facteur d’émancipation, la multiplication<br />

des outils à notre disposition nous expose<br />

cependant à de nouveaux défis, nécessitant<br />

réflexion et capacité d’adaptation.<br />

Prêts pour la transformation ?<br />

14 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Cette fois, votre magazine s’est<br />

construit grâce à une collaboration<br />

avec la Fing (Fondation Internet<br />

nouvelle génération) ponctuée<br />

par plusieurs mois de rencontres,<br />

de discussions et d’ateliers. Le<br />

résultat, s’il ne prétend pas à<br />

l’exhaustivité, permet une vision<br />

certainement plus claire des bouleversements<br />

de notre vie professionnelle<br />

– et quelques conseils pour<br />

prendre au mieux les virages qui<br />

s’annoncent.


PARTENARIAT<br />

La Fing, « fabrique d’idées neuves<br />

et actionnables », est donc notre<br />

partenaire sur ce numéro. Elle organise<br />

annuellement des ateliers pour<br />

explorer des ruptures induites par le<br />

numérique et les publier sous forme<br />

de scénarios dans son cahier d’enjeux<br />

« Questions numériques ».<br />

<strong>SFR</strong> PLAYER a prolongé la démarche<br />

en se focalisant sur des scénarios<br />

consacrés au travail. La méthodologie<br />

? Un atelier réunissant cinquante<br />

personnes, des séances de travail avec<br />

la Fing et des interviews. Le résultat ?<br />

Le dossier qui suit !<br />

RUPTURES<br />

Nous éclairons quatre mutations en<br />

passe de bousculer nos habitudes<br />

professionnelles. « Flexijobs », traite<br />

des enjeux de la contribution comme<br />

15 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

nouvelle forme de relation à l’entreprise.<br />

« Mieux connectés, moins fatigués »<br />

s'intéresse aux défis que la connexion<br />

permanente nous pose. « Dis-moi où tu<br />

travailles », aborde les nouvelles mobilités<br />

permises par le numérique et ses<br />

conséquences sur les lieux et méthodes<br />

de travail. Dans « Digital actifs »,<br />

nous interrogeons ce qui fait ou fera<br />

de nous des travailleurs numériques<br />

avertis et épanouis. Biographies, interviews,<br />

initiatives, guide du travailleur<br />

connecté…<br />

Chacun d’entre nous commence à<br />

percevoir l’importance du numérique<br />

et la nécessaire adaptation de<br />

nos pratiques. Nous espérons que ce<br />

numéro de <strong>SFR</strong> PLAYER se transforme,<br />

le temps de la lecture, en un<br />

véritable outil de travail.<br />

fing.org/qn2012


« TRAVAILLER<br />

DE MANIÈRE COLLECTIVE<br />

ET À CIEL OUVERT »<br />

DANIEL KAPLAN<br />

Les « Questions numériques » à l’origine<br />

de ce grand dossier sur le travail sont l’œuvre<br />

de la Fing (Fondation Internet nouvelle<br />

génération). Son délégué général, Daniel Kaplan,<br />

nous explique en détail cette initiative.<br />

« MAIS POURQUOI<br />

VOULEZ-VOUS QUE<br />

LES JEUNES AILLENT<br />

TRAVAILLER DANS<br />

UNE TOUR ? »<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

Avec « Questions numériques 2012-<br />

2013, le temps des ruptures… », la Fing<br />

présentait pour la deuxième année une<br />

démarche collective de prospective à l’intersection<br />

des innovations techniques,<br />

des mutations économiques et des transformations<br />

sociales. Ces « ruptures »<br />

publiées sous forme de scénarios ont<br />

donné à <strong>SFR</strong> PLAYER l’opportunité de<br />

les explorer à sa manière, en se concentrant<br />

sur la thématique du travail.<br />

Daniel Kaplan, le délégué général de la<br />

Fing, revient pour nous sur les objectifs<br />

et singularités de cette démarche<br />

collective.<br />

•Quels étaient<br />

les objectifs<br />

de « Questions<br />

numériques<br />

2012-2013 » ?<br />

La Fing a besoin<br />

d’identifier les<br />

nouveaux territoiresd’innovation<br />

à explorer. Ces questions, chacun<br />

d’entre nous se les pose régulièrement à<br />

sa manière, dans son activité. Mais trop<br />

souvent sans y passer le temps nécessaire,<br />

sans échanger suffisamment,<br />

sans tirer parti des idées des autres.<br />

D’où l’envie d’un travail collectif et à<br />

ciel ouvert.<br />

•Avec quels partenaires la Fing a-telle<br />

mis en œuvre ces « Questions<br />

numériques » ?<br />

16 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

<strong>SFR</strong>, la Société Générale, le pôle Cap<br />

Digital et les « grands partenaires » de la<br />

Fing que sont Alcatel-Lucent, la Caisse<br />

des Dépôts, La Poste, Laser et la région<br />

Paca ont soutenu « Questions numériques<br />

». Ils ont bien sûr participé aux<br />

ateliers, mais l’enjeu consistait également<br />

à leur permettre de s’en approprier<br />

les résultats. La démarche varie<br />

selon les entreprises : présentation lors<br />

d’universités internes ou de séminaires<br />

de direction, ateliers de travail internes<br />

ou encore, comme avec <strong>SFR</strong>, ateliers<br />

ouverts de coproduction sur certains des<br />

scénarios non encore développés.<br />

•Une anecdote vous a-t-elle particulièrement<br />

marqué ?<br />

L’un de nos scénarios lié à cette thématique<br />

du travail, « Génération chacun<br />

pour soi », racontait l’histoire d’une<br />

entreprise qui, prenant acte des différences<br />

irréductibles entre les générations,<br />

organisait les étages de sa<br />

nouvelle tour de bureau par classes<br />

d’âge : les 50 ans et plus tout en haut,<br />

les plus jeunes tout en bas, et ainsi de<br />

suite… Les participants de nos ateliers<br />

en France ont rejeté ce scénario et tenté<br />

de raconter l’histoire d’un échange fluide<br />

entre générations, où les plus âgés et les<br />

plus jeunes s’entraident. Mais lors d’un<br />

atelier mené à Genève avec des participants<br />

venant surtout d’Europe du<br />

Nord, la réaction a été toute différente :<br />

« Pourquoi voulez-vous que les jeunes<br />

aillent travailler dans une tour ? »


•À qui sont destinés les enseignements<br />

tirés de « Questions<br />

numériques » ?<br />

« Questions numériques » existe sous<br />

la forme d’une publication papier, mais<br />

aussi d’un site web. Les scénarios sont<br />

librement réutilisables. Mais bien sûr,<br />

nous les destinons en priorité à tous<br />

ceux qui veulent nourrir leur réflexion<br />

stratégique en anticipant les ruptures<br />

possibles dans un avenir proche.<br />

•La Fing « produit des idées neuves<br />

et actionnables pour anticiper les<br />

transformations numériques ».<br />

Dans quelle mesure l’évolution de<br />

nos conditions de travail en faitelle<br />

partie ?<br />

L’informatisation, l’interconnexion et<br />

la numérisation ont contribué à une<br />

profonde transformation du travail.<br />

Celle-ci concerne à la fois le travail au<br />

quotidien, son organisation collective et<br />

les itinéraires professionnels de chacun.<br />

Il apparaît donc essentiel d’aller chercher<br />

les manières dont le numérique pourrait<br />

renouer le lien entre objectifs individuels,<br />

organisationnels et collectifs.<br />

•Au vu de ces premiers résultats,<br />

quels sont les effets les plus négatifs<br />

de l’intrusion rapide du numérique<br />

dans l’univers du travail ?<br />

En facilitant un management de plus<br />

en plus quantitatif, en automatisant à<br />

outrance, le numérique est, dans une<br />

large mesure, à la source de la crise<br />

actuelle du travail. Sans parler de<br />

tous ceux qui, dans les entrepôts ou les<br />

centres d’appel par exemple, subissent<br />

une véritable taylorisation de leur<br />

métier. Entre un numérique « libérateur<br />

» et un numérique orienté vers le<br />

contrôle, l’optimisation, la formalisation<br />

des processus et des relations, la tension<br />

parcourt aujourd’hui toutes les organisations.<br />

Comme le dit l’économiste Michel<br />

Volle : « Le bon dosage à respecter pour<br />

que l’alliage du cerveau humain et de<br />

l’automate soit efficace est encore généralement<br />

ignoré. »<br />

•À l’inverse, quels sont les changements<br />

plus positifs ?<br />

Le numérique au travail peut rendre<br />

celui-ci plus riche, plus collaboratif,<br />

plus souple et plus divers. Il peut favoriser<br />

la diversité des affiliations et<br />

des expériences. Il permet à beaucoup<br />

de personnes d’oser des expériences<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

nouvelles, de s’engager dans des aventures<br />

collectives, de s’exprimer. Encore<br />

faut-il que les organisations veuillent<br />

que ça se passe comme ça, et que les<br />

compétences nécessaires soient plus<br />

largement distribuées. Ces compétences<br />

n’ont en général rien de technique :<br />

travailler de manière collective, argumenter<br />

et convaincre, expérimenter et<br />

apprendre de ses réussites comme de<br />

ses échecs… Mais on l’apprend rarement<br />

à l’école.<br />

fing.org/qn2012<br />

<strong>SFR</strong> PLAYER et la Fing remercient les participants<br />

de l’atelier qui a produit, en mode collaboratif, les<br />

nombreuses idées synthétisées dans ce magazine.<br />

Parmi eux :<br />

Abderrahim, Adil, Anne-Caroline, Anouar, Antoine,<br />

Arnaud, Benjamin, Blandine, Bruno, Bruno, Candide,<br />

Chantal, Christophe, Claire, Daniel, Daniela, David,<br />

Denis, Émilie, Éric, Frédérique, Frédérique, Gabriel,<br />

Gilles, Guillaume, Jean-Baptiste, Jean-Paul, Jeanne,<br />

Jeff, Laurent, Luc, Lucie, Lucile, Marie, Marie-Claire,<br />

Matthieu, Maud, Maud, Michel, Nicole, Noîl, Olivier,<br />

Pascal, Pascal, Patrick, Pierre, Pierre-Julien, Philippe,<br />

Romain, Sandie, Sophie, Stéphane, Stive, Sylvie, Tamer,<br />

Valérie, Yann, Yves.<br />

17 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

DIS-MOI OÙ<br />

TU TRAVAILLES…<br />

D’un côté, certains perdent des heures<br />

à rejoindre leur lieu de travail. De l’autre,<br />

des télétravailleurs indépendants se retrouvent<br />

trop isolés… Les outils numériques posent<br />

de façon de plus en plus aiguë la question<br />

de la distance entre entreprises et travailleurs.<br />

Un enjeu qui exige des réponses nouvelles. Aperçu.<br />

À la question « Où se situe votre lieu<br />

de travail ? », un nombre croissant de<br />

travailleurs semble avoir du mal à<br />

répondre. La multiplication des fonctions<br />

des smartphones et la possibilité<br />

de se connecter facilement en tout lieu<br />

(liée à l’accroissement des flux d’informations<br />

numériques stockées dans le<br />

18 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

cloud) autorisent un travail de plus en<br />

plus mobile, agile, voire dispersé.<br />

Une tendance semble cristalliser ce<br />

phénomène : l’apparition des tiers-lieux,<br />

espaces professionnels entre la maison<br />

et le travail. Cécilia Durieu, cofondatrice<br />

du service eWorky.fr (répertoire<br />

de lieux de travail), précise : « Les


tiers-lieux de travail se multiplient :<br />

espaces de coworking, télécentres,<br />

centres d’affaires, ou même cafés<br />

équipés de WiFi. » Pour Christine Balaï,<br />

consultante et ex-rédactrice en chef de<br />

la lettre Innovation & Administration :<br />

« Ces lieux ouverts, marqués par une<br />

culture d’échange, de partage et de<br />

convivialité, favorisent la créativité,<br />

l’innovation et le vivre ensemble, selon<br />

leur spécificité. Espaces de coworking,<br />

lieux culturels ou autres “maisons”<br />

ont une dimension culturelle forte à<br />

la fois numérique, sociale et d’innovation.<br />

» Dans ces lieux réside un esprit<br />

de partage qui favorise, outre la possibilité<br />

de travailler ailleurs que dans<br />

son entreprise, l’intelligence collective,<br />

la créativité, l’interdisciplinarité ou<br />

encore la fertilisation croisée.<br />

Autre élément : non seulement le télétravail<br />

a la peau dure, mais il semble<br />

aussi clairement ancré dans le paysage<br />

du travailleur : « Aujourd’hui, 12,4 % de<br />

la population active française télétravaille<br />

», indique Cécilia Durieu. Pour<br />

l’employeur, cela recouvre quelques<br />

avantages : une flexibilité accrue des<br />

employés, une charge locative moins<br />

élevée et une baisse de l’absentéisme.<br />

BUREAU MOBILE :<br />

GESTIONNAIRE<br />

DE TÂCHES<br />

Le projet alsacien Bureau mobile<br />

rappelle que « le travail n’est<br />

pas un lieu où l’on se rend, c’est<br />

une tâche que l’on accomplit ».<br />

Concrètement, l’idée consiste<br />

à offrir des « tiers-lieux », à<br />

mi-chemin entre l’entreprise et le<br />

domicile. Le premier est déjà en<br />

construction à Reichstett, au nord<br />

de Strasbourg.<br />

bureau-mobile.fr<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

L’employé, lui, y gagne une réduction du<br />

temps de transport ainsi qu’une gestion<br />

plus personnelle des horaires. Encore<br />

mieux : selon une étude Greenworking,<br />

le gain de productivité serait de 22 %.<br />

Pourtant, cette façon de travailler en<br />

mobilité bouscule la distance entre<br />

employé et supérieur, le modèle managérial<br />

ainsi que l’esprit d’équipe. Laurent<br />

Taskin, professeur de management et<br />

des organisations, parle de phénomène<br />

de « déspatialisation » : « En rompant<br />

avec une certaine unité de temps, de<br />

lieu et d’action, le télétravail bouleverse<br />

l’organisation du travail et l’exercice<br />

traditionnel des pratiques de management.<br />

» À cet enjeu managérial s’ajoute<br />

une nouvelle question : quelles règles<br />

inventer pour ne pas mélanger, chez soi,<br />

vie privée et vie professionnelle ?<br />

La connexion permanente aurait donc<br />

le potentiel de conduire à une meilleure<br />

répartition territoriale des lieux<br />

de travail et à davantage de productivité.<br />

Une réalité que les pouvoirs<br />

publics semblent prendre à bras-lecorps<br />

: deux lois ont été promulguées<br />

cette année pour encadrer, justement,<br />

le télétravail.<br />

ZEVILLAGE :<br />

L’INFO PARTICIPATIVE<br />

« LES TIERS-LIEUX<br />

DE TRAVAIL<br />

SE MULTIPLIENT. »<br />

Site d’information participatif et réseau social, Zevillage<br />

permet de découvrir et de perfectionner les nouvelles<br />

formes de travail : télétravail, travail à domicile, coworking,<br />

travail collaboratif, mobilité, temps partagé, groupement<br />

d’employeurs, auto-entrepreneuriat…<br />

zevillage.net/projet-zevillage<br />

GARE CONNECTÉE<br />

La nouvelle gare SNCF de Belfort est un peu le paradis<br />

du travailleur mobile. Au cœur de la gare, la SNCF a<br />

installé une longue table proposant des prises électriques,<br />

entourée de tabourets et connectée en WiFi. Ratez votre<br />

train en toute tranquillité !<br />

Plus d’informations sur les gares SNCF connectées :<br />

gares-en-mouvement.com<br />

19 — <strong>SFR</strong>PLAYER


DIS MOI OÙ TU TRAVAILLES<br />

QU’ARRIVERAIT-IL DANS UN MONDE OÙ LE<br />

NUMÉRIQUE AURAIT COMPLÈTEMENT BOUSCULÉ<br />

NOS LIEUX DE TRAVAIL ?<br />

LA FING ET LES PARTICIPANTS DE NOTRE ATELIER ONT RÉPONDU PAR UNE FICTION.<br />

Septembre 2012 : une panne prolongée<br />

du RER A provoque un blocage de la<br />

circulation automobile et contraint<br />

de nombreux cadres de la Défense à<br />

trouver des solutions de fortune pour<br />

se loger sur place. Caravanes, tentes<br />

et camping-cars font leur apparition<br />

sur l’esplanade, tandis que se multiplient<br />

les bureaux-dortoirs et que les<br />

propositions de colocation explosent<br />

sur les plateformes en ligne. Mais dans<br />

les mois qui suivent, des centaines de<br />

cadres démissionnent pour se mettre<br />

à leur compte ou exigent le droit de<br />

travailler de chez eux. Rapidement,<br />

les entreprises comprennent : elles<br />

ne pourront exiger éternellement<br />

de leurs employés qu’ils viennent à<br />

elles, moyennant parfois jusqu’à deux<br />

ET PAR QUELQUES AVIS TRANCHÉS SUR LA QUESTION.<br />

À PRENDRE<br />

« Entre la perte de temps<br />

et le stress qu’ils représentent,<br />

économiser les<br />

transports pour se rendre au travail<br />

est, en soi, un apport essentiel… Sans<br />

oublier la dimension écologique d’un tel<br />

changement. »<br />

Un cadre à la Défense.<br />

« Certains métiers sont mobiles par<br />

nature, dés lors il est bon que l'État et<br />

les entreprises prennent en compte de<br />

façon plus fine ces typologies de travailleur<br />

pour adapter leurs règlements. »<br />

Un directeur commercial<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

heures et demie de transports par jour.<br />

Certaines décident alors d’ouvrir des<br />

lieux de travail plus proches des zones<br />

où leurs salariés habitent et d’investir<br />

dans des réseaux ultrasécurisés dédiés<br />

à leurs « télécollaborateurs ». De leur<br />

côté, de très nombreux professionnels<br />

vivant à la campagne ou dans de petites<br />

agglomérations s’organisent : pour<br />

ne pas que leur activité professionnelle<br />

empiète sur leur vie de famille,<br />

ils se réunissent dans de nouveaux<br />

espaces partagés disposant des outils<br />

numériques nécessaires. Problème :<br />

des inégalités apparaissent entre les<br />

régions, selon que les municipalités et<br />

autres collectivités locales choisissent<br />

ou non de soutenir ou de prendre ellesmêmes<br />

ce type d’initiatives.<br />

À LAISSER<br />

« Le problème du télétravail<br />

100 % numérique, c’est<br />

qu’il donne une illusion<br />

de liberté et d’autonomie. Alors qu’en<br />

réalité, tout ce qui passe par les réseaux<br />

peut être surveillé et mesuré. »<br />

Un consultant en sécurité des systèmes<br />

d’information.<br />

« Comment voulez-vous tenir vos<br />

équipes et les faire avancer dans le<br />

même sens si chacun reste chez soi<br />

et que personne ne se côtoie physiquement…<br />

C’est comme si chacun<br />

jouait pour soi dans un sport collectif,<br />

impossible. »<br />

Un cadre dirigeant d’une entreprise<br />

industrielle.<br />

20 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Retrouvez<br />

le scénario fictif<br />

complet de la Fing<br />

sur sfrplayer.com


BRUNO MARZLOFF<br />

« TRAVAIL MOBILE : NOUS N'EN SOMMES<br />

QU'AUX PRÉMICES. »<br />

BRUNO MARZLOFF EST SOCIOLOGUE, DIRECTEUR DU CABINET DE PROSPECTIVE MEDIA MUNDI, ANIMATEUR DU GROUPE<br />

CHRONOS, LABORATOIRE DES MOBILITÉS INNOVANTES, PRÉSIDENT DE LA CITÉ DES SERVICES, UN OBSERVATOIRE DES<br />

VILLES INTELLIGENTES AVEC VILLES INTERNET, ET COPILOTE DU PROGRAMME DATACT SUR LA DONNÉE URBAINE.<br />

•Quelles sont<br />

les nouvelles<br />

formes de<br />

travail mobile ?<br />

Regardez autour<br />

de vous. On ne<br />

sait plus si ces<br />

gens penchés sur<br />

un smartphone,<br />

un PC ou un iPad,<br />

au bistrot, dans<br />

la rue ou dans les<br />

trains, travaillent<br />

ou papotent.<br />

37 % * du temps<br />

de travail se passe<br />

maintenant hors<br />

du lieu de travail.<br />

Mais ce n’est pas le numérique qui<br />

change la manière de travailler. C’est<br />

l’inverse. Le travailleur et l’entreprise<br />

mobilisent le numérique pour trouver<br />

une issue à des enjeux du quotidien, à<br />

sa géographie devenue distordue et à<br />

des défis sociétaux. Nous n’en sommes<br />

qu’aux prémices. Il faut s’attendre à ce<br />

que ce mouvement se généralise.<br />

•Les « tiers-lieux » de travail vontils<br />

se généraliser ?<br />

L’écart domicile-travail s’accroît dangereusement.<br />

En quelque cinquante ans,<br />

la distance entre ces lieux a décuplé. Le<br />

travailleur réagit. 37 % * des travailleurs<br />

veulent changer d’entreprise ou<br />

de domicile. Dès lors, une délocalisation<br />

du travail s’organise. Forcément, des<br />

tiers-lieux lui seront dédiés. Ils produiront<br />

une autre sociabilité du travail.<br />

Voilà pourquoi « tiers-lieux » et coworking<br />

se confondent et produisent des<br />

expériences nouvelles. L’une des observations<br />

les plus intéressantes est celle<br />

des pairs dans le travail : ils sont moins<br />

les collègues de l’entreprise que des<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

comparses croisés sur le Net, à l’occasion<br />

d’un chantier ou dans un espace de<br />

coworking.<br />

•Que recouvre exactement, selon<br />

vous, la notion de « télétravail » ?<br />

Je préfère le terme plus générique<br />

de « travail mobile ». Il recouvre une<br />

transformation structurelle du rapport<br />

entre salarié et entreprise. C’est toute<br />

l’architecture du quotidien et ses organisations<br />

que le travailleur change<br />

pour continuer à assurer les missions<br />

et la productivité du travail et pour<br />

concilier, dans le même temps, d’autres<br />

activités. Il assume une dispersion<br />

du travail dans l’espace et son éparpillement<br />

dans le temps : le soir, les<br />

RTT, les week-ends, voire pendant<br />

les vacances… Cette transformation<br />

accompagne un autre mouvement qui<br />

favorise la mobilité : la réduction de<br />

l’industrie manufacturière au bénéfice<br />

des activités servicielles qui représentent<br />

80 % des emplois. La présence<br />

permanente au siège du travail devient<br />

moins nécessaire.<br />

21 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

* Selon une étude<br />

de début 2012<br />

par Chronos,<br />

Sereho, Telecom-<br />

ParisTech,<br />

Atos et Citica<br />

sur wite2-0.fr<br />

RETROUVEZ<br />

L’INTERVIEW<br />

DE BRUNO MARZLOFF<br />

SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

MIEUX CONNECTÉS,<br />

MOINS FATIGUÉS…<br />

Alors que les outils numériques créent parfois une<br />

surcharge informationelle, comment s’assurer<br />

que les innovations continuent d’améliorer notre<br />

productivité et notre créativité, sans menacer<br />

notre équilibre et notre efficacité au travail ?<br />

Mails, messageries instantanées,<br />

réseaux sociaux… Nous sommes sollicités<br />

de toute part, fonctionnons en<br />

mode « multitâches » et mélangeons allègrement<br />

vie personnelle et professionnelle<br />

: selon une récente étude d'Olféo,<br />

entreprise spécialisée dans les logiciels<br />

de sécurité sur Internet, 78 % des cadres<br />

utilisent leur connexion professionnelle<br />

pour des usages sans rapport avec leur<br />

travail. Et 21,5 % d'entre eux emportent<br />

régulièrement du travail à la maison.<br />

Une surcharge informationnelle et<br />

une « désorganisation » du travail qui<br />

22 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

peuvent nuire au salarié. Quand le<br />

numérique s’insère dans les interstices<br />

de notre vie privée, l’impression<br />

de ne plus pouvoir gérer notre temps<br />

crée un stress supplémentaire. Pour<br />

Marc Dumas, maître de conférences<br />

en sciences de gestion à l’université de<br />

Bretagne, c’est avant tout au travailleur<br />

d’évaluer ces risques de « surtravail<br />

» ou de « conflit entre vie professionnelle<br />

et vie privée ». Son diagnostic : « Si<br />

le salarié ne sait pas gérer, mettre des<br />

limites, il éprouvera une souffrance au<br />

travail qui nuira à ses relations sociales.


Le manager doit être vigilant à son<br />

organisation et à son équilibre, définir<br />

ses priorités et celles de son équipe. » La<br />

question de la formation et de l’apprentissage<br />

devient ici essentielle.<br />

En creux, ces phénomènes font émerger<br />

une tension entre deux forces. D’un côté<br />

la volonté de contrôle et de surveillance<br />

des collaborateurs, l’optimisation et la<br />

rationalisation (par des reportings). De<br />

l’autre, la nécessité de laisser s’installer<br />

des espaces et des moments plus « libres »<br />

pour favoriser l’échange et l’émergence<br />

de nouvelles idées : appels à l’initiative,<br />

à l’intrapreneuriat et à l’intelligence<br />

collective, mobilité professionnelle.<br />

Certains géants du logiciel élaborent<br />

des solutions slow tech, destinées à<br />

ralentir les flux d’information pour<br />

lutter contre l’« infobésité ». Chez<br />

LES CHARTES<br />

D’UTILISATION<br />

DES RÉSEAUX<br />

SOCIAUX<br />

Les « social media guidelines »<br />

apparaissent comme la solution<br />

dans une société où le blocage des<br />

médias sociaux est plus que mal<br />

vu. Pionniers, IBM et Intel ont<br />

été les premiers à publier de telles<br />

règles. Double objectif : encourager<br />

la conversation et éviter la publication<br />

d’informations pouvant porter<br />

préjudice à la société. En France, le<br />

groupe France Télévisions, l’armée<br />

française ou encore La Poste ont<br />

publié un guide similaire.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

Google, par exemple, les salariés sont<br />

autorisés à consacrer 20 % de leur temps<br />

de travail aux projets qu’ils souhaitent<br />

développer en dehors de l’entreprise.<br />

Des initiatives qui décloisonnent les<br />

savoir et l’échange, favorisent la créativité.<br />

Et permettent au travailleur<br />

de se réapproprier son temps… Voire<br />

même de rencontrer des collaborateurs<br />

qu’il n’aurait pas eu l’occasion de se<br />

voir autrement ! Pour Daniel Kaplan,<br />

délégué général de la FING, « les poches<br />

de désordre existent et les entreprises<br />

ont intérêt à les cultiver, mais pas à<br />

les officialiser. » Contre ce que l’on<br />

appelle la « culture de la distraction »<br />

numérique, le défi semble donc plutôt<br />

de trouver comment faire le meilleur<br />

usage possible de nos nouvelles zones<br />

de liberté.<br />

HALL.COM : UNE PAGE POUR TOUS<br />

L’originalité du service, qui se définit comme le premier<br />

« réseau social d’entreprise en temps réel », réside dans son<br />

interface constituée d’une seule page web. Avec Hall.com,<br />

inutile de rafraîchir la page pour créer un salon de discussion,<br />

envoyer des messages, discuter en vidéo, échanger<br />

des contacts ou des fichiers. L’application, destinée au<br />

travail en équipe sur un même projet, est déjà utilisée chez<br />

Amazon, General Electric et Nike.<br />

IMMERSION<br />

L'agence d’« architectes de l’innovation » faberNovel propose<br />

des solutions aux dirigeants et à leurs équipes pour mieux<br />

comprendre et profiter des opportunités du numérique en<br />

entreprise. Appelées "Immersions", ces formations sont<br />

une occasion de promouvoir le lien physique entre collaborateurs,<br />

en proposant d'aborder le numérique autrement<br />

que par le biais de son interface mail. Trois programmes<br />

sont proposés : culture et pratiques digitales, intrapreneuriat<br />

et collaboration, et nouvelles tendances et prospective.<br />

fabernovel.com<br />

23 — <strong>SFR</strong>PLAYER


MIEUX CONNECTÉS, MOINS FATIGUÉS<br />

QUELS PROBLÈMES POURRAIT POSER UNE UTILISATION<br />

EXCESSIVE DES OUTILS NUMÉRIQUES ET COMMENT<br />

NOUS EN PRÉSERVER ?<br />

LA FING ET LES PARTICIPANTS DE NOTRE ATELIER ONT RÉPONDU PAR UNE FICTION.<br />

2012 : dans les tours de bureaux des<br />

plus grandes entreprises françaises,<br />

des cadres payés à prix d’or passent<br />

jusqu’à un tiers de leur temps « de<br />

travail » à interagir sur les réseaux<br />

sociaux. À cela s’ajoutent les mails,<br />

les appels téléphoniques, les SMS<br />

et autres sollicitations « urgentes »,<br />

personnelles ou professionnelles, à<br />

n’importe quelle heure… Débordé,<br />

le cadre ne sait plus très bien quand<br />

il travaille ou pas. La BankX6,<br />

installée à la Défense, réagit d’abord<br />

de manière abrupte : elle décide d’interdire<br />

les smartphones personnels<br />

et de contrôler sévèrement l’usage<br />

des réseaux sociaux au bureau, avec<br />

des quotas de connexion par jour.<br />

Face à ces mesures, de nombreux<br />

cadres quittent l’entreprise pour<br />

retrouver davantage de liberté.<br />

ET PAR QUELQUES AVIS TRANCHÉS SUR LA QUESTION.<br />

À PRENDRE<br />

« Depuis que j’ai un smartphone<br />

professionnel en<br />

plus de mon téléphone<br />

personnel, il est plus facile pour moi<br />

d’empêcher ma vie privée d’empiéter sur<br />

mon temps de travail, et inversement. »<br />

Un cadre dans un service marketing.<br />

« Les petits désordres causés par l’utilisation<br />

d’outils numériques multiples<br />

sont nécessaires, pour se changer<br />

les idées et laisser libre cours à sa<br />

créativité. »<br />

Une consultante en organisation.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

Influencée par une offre pléthorique<br />

de nouvelles solutions slow tech,<br />

la BankX6 déploie alors un logiciel<br />

voué à ralentir les process et sortir de<br />

l’immédiateté. Objectifs : réduire la<br />

dispersion de l’attention et accroître<br />

la productivité. Mais rapidement, les<br />

contributions publiées sur l’intranet<br />

de la banque aboutissent toutes plus<br />

ou moins à la même conclusion : on<br />

est passé d’un extrême (l’accélération)<br />

à l’autre (le ralentissement),<br />

alors que les collaborateurs aspirent<br />

à la maîtrise du temps, du choix.<br />

Pour gérer « les temps » dans les<br />

organisations, la réponse par l’outil<br />

n’aura pas suffi. Mais elle aura<br />

permis de réaliser que l’urgence est<br />

ailleurs : du côté de l’apprentissage<br />

de nouveaux usages…<br />

À LAISSER<br />

« Le problème des réseaux<br />

sociaux, du mail et des<br />

messageries instantanées,<br />

c’est qu’ils créent une angoisse du vide,<br />

de la page blanche. On a l’impression<br />

qu’il faut participer à toutes les conversations<br />

pour exister… »<br />

Une employée de banque.<br />

« Plus de la moitié des cadres considèrent<br />

qu’être équipé d’un smartphone<br />

ou d’une tablette crée du stress et<br />

constitue une entrave à la vie privée,<br />

notamment parce qu’ils permettent de<br />

les surveiller à distance. »<br />

Un délégué du personnel dans un grand<br />

groupe industriel.<br />

24 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Retrouvez<br />

le scénario fictif<br />

complet de la Fing<br />

sur sfrplayer.com


SANDRINE MURCIA<br />

« TOUT NE PEUT PAS ÊTRE URGENT »<br />

POUR LA COFONDATRICE DU CABINET DE CONSEIL EN INNOVATION SPRING LAB, LIMITER L’USAGE DU NUMÉRIQUE<br />

NE SERT À RIEN, MAIS IL FAUT DES RÈGLES DE BON SENS.<br />

•Sandrine Murcia, comment les<br />

sociétés que vous aidez à négocier<br />

la bascule numérique gèrent-elles<br />

l’usage parfois excessif de tous ces<br />

nouveaux outils et services ?<br />

Celles qui fonctionnent le mieux sont<br />

celles qui ne cherchent pas à contrôler<br />

ou à interdire, mais à trouver un équilibre.<br />

Dans celles qui n’autorisent l’accès<br />

qu’à quelques services triés sur le volet,<br />

ou qui font un monitoring permanent de<br />

l’usage des réseaux sociaux, les salariés<br />

se demandent pourquoi on ne leur fait<br />

pas confiance. Ce qui compte, c’est le<br />

résultat.<br />

•Alors comment atteindre le meilleur<br />

résultat possible ?<br />

Il y a des règles de bonne conduite<br />

qu’on peut expliquer et que les gens<br />

peuvent très bien comprendre, si on<br />

leur fait confiance. Il faut les laisser<br />

faire et ouvrir au maximum les possibilités,<br />

en étant clair sur les règles<br />

du jeu : travailler sur un projet libre<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

ou consacrer du temps à des activités<br />

perso, OK, pourvu que le travail soit<br />

fait. Mais ces règles doivent être fixées<br />

de part et d’autre, pas seulement par<br />

l’employeur. L’employé doit aussi<br />

pouvoir dire : d’accord, mais alors n’envahissez<br />

pas mon espace privé.<br />

•Sur quels outils numériques l’entreprise<br />

peut-elle compter pour<br />

améliorer la productivité de ses<br />

salariés ?<br />

Les réseaux sociaux d’entreprises qui<br />

se développent actuellement répondent<br />

à un vrai besoin pour aider à mieux<br />

travailler. Mais ils représentent un<br />

levier d’efficacité si et seulement si ce<br />

sont des outils ergonomiques et faciles<br />

à utiliser. Bien souvent, on ne retrouve<br />

pas la facilité d’usage d’un Facebook ou<br />

d’un Twitter sur les outils BtoB. Leur<br />

dimension beaucoup plus technique<br />

peut créer de la frustration parce que<br />

les outils grand public, eux, sont très<br />

intuitifs.<br />

25 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« IL FAUT LAISSER FAIRE<br />

ET OUVRIR AU MAXIMUM<br />

LES POSSIBILITÉS. »<br />

RETROUVEZ<br />

L’INTERVIEW<br />

DE SANDRINE MURCIA<br />

SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM


ÉVOLUTIONS X TRAVAIL + TIC = LES CHIFFRES<br />

Ils sont connectés1 ILS SONT CONNECTÉS* !<br />

6 %<br />

• Seulement 6% des entreprises françaises ne sont pas connectées à<br />

Seulement Internet<br />

64 %<br />

des • entreprises 31% des françaises salariésne des salariés<br />

disposent d’un outil de mobilité (téléphone mobile,<br />

sont pas connectées à Internet.<br />

travaillent<br />

smartphone, tablette).<br />

sur écran.<br />

• 64 %des salariés travaillent sur écran.<br />

• 45 % des salariés utilisent Internet et une messagerie électronique.<br />

31 • % 58 % des entreprises françaises ont leur propre site web, le double<br />

du nombre recensé en 2003.<br />

des salariés disposent<br />

d’un outil de mobilité<br />

(téléphone<br />

Les entreprises<br />

mobile,<br />

de l’information et de la communication ainsi que celles de la fi-<br />

smartphone,<br />

nance<br />

tablette).<br />

et des assurances sont ici les mieux placées mais le déploiement de sites<br />

web progresse dans les secteurs où ils étaient moins courants, comme la construction<br />

ou les transports.<br />

Ils sont accros !<br />

• 86 % des cadres voient les TIC comme l’évolution sociale la plus<br />

positive des dix dernières années.<br />

• 56 % pensent que l’usage des TIC a augmenté l’intérêt porté à leur<br />

travail…<br />

• … mais 33 % des sondés déplorent cependant les conséquences du<br />

WWW numérique sur leurs relations familiales et amoureuses.<br />

58 %<br />

des entreprises françaises ont leur<br />

propre site web, le double du nombre<br />

recensé en 2003.<br />

ILS SONT ACCROS !<br />

86 %<br />

1 Selon TNS Sofres - Microsoft, 2010<br />

des cadres voient les TIC comme<br />

l’évolution sociale la plus positive<br />

des dix dernières années.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

En se fondant sur un rapport de référence,<br />

<strong>SFR</strong> PLAYER vous présente un panorama graphique<br />

de l’utilisation des TIC par les entreprises<br />

et travailleurs. Constatez : la connexion est en marche !<br />

56 %<br />

email@mon_entreprise.com<br />

45 %<br />

des salariés<br />

utilisent Internet<br />

et une messagerie<br />

électronique.<br />

Les entreprises de l’information et de la communication ainsi<br />

que celles de la finance et des assurances sont ici les mieux<br />

placées mais le déploiement de sites web progresse dans les<br />

secteurs où ils étaient moins courants, comme la construction<br />

ou les transports.<br />

pensent que l’usage des TIC a<br />

augmenté l’intérêt porté à leur<br />

travail…<br />

26 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Selon TNS Sofres - Microsoft, 2010<br />

… mais 33 % des sondés<br />

déplorent cependant<br />

les conséquences du numérique<br />

sur leurs relations familiales<br />

et amoureuses.


LES FRONTIÈRES ENTRE TRAVAIL<br />

ET VIE PRIVÉE SE BROUILLENT<br />

15 %<br />

Source : Étude Olfeo 2012, « Réalité de l’utilisation d’Internet au bureau ».<br />

Les frontières entre travail et vie privée se brouillent<br />

•<br />

Le « travail<br />

Le «<br />

en<br />

travail<br />

débordement<br />

en débordement<br />

» concerne<br />

» concerne<br />

aujourd’hui<br />

aujourd’hui<br />

un<br />

un cinquième des salariés<br />

cinquième des salariés.<br />

des salariés parlent de leur<br />

• 21,5 % emportent régulièrement du travail à la maison.<br />

entreprise sur un réseau social.<br />

• 1 sur 4, c’est le nombre de salariés travaillant fréquemment Et au-delà un sur cinq des horaires n’hésiterait du bureau pas (26,7 %).<br />

•21,5 Plus % de quatre salariés sur dix avouent utiliser Internet àà titre la critiquer. privé pendant leurs heures de travail !<br />

emportent . Cerégulièrement taux grimpe à : du 78 travail % chez les à la cadres. maison.<br />

• Et ils y vont pourquoi ?<br />

. communiquer sur les réseaux sociaux — 11%<br />

1 . sur s’informer 4 sur l’actualité — 31 %<br />

LE SYNDROME<br />

c’est le nombre de salariés travaillant fréquemment<br />

. « vagabonder sur le Web » — 29 %<br />

DU « STRESS INFORMATIQUE* »<br />

au-delà des horaires du bureau (26,7 %).<br />

. faire des achats en ligne — 15 %<br />

L’ordinateur a déjà été source d’angoisse ou d’anxiété<br />

Source : Étude Olfeo 2012, « Réalité de l’utilisation d’Internet au bureau ».<br />

pour 64 % des travailleurs !<br />

Olfeo est une entreprise spécialisée dans les logiciels de sécurité sur Internet.<br />

Réseaux sociaux1 • 15 % des salariés parlent de leur entreprise sur un réseau social.<br />

• Et un sur cinq n’hésiterait pas à la critiquer.<br />

Le syndrome du « Stress Informatique2 Les raisons ?<br />

Plus de quatre salariés sur dix avouent utiliser<br />

Internet à titre privé pendant leurs heures de travail !<br />

des ralentissements du système — 51 %<br />

Ce taux grimpe à :<br />

la lenteur au démarrage — 36 %<br />

les infections par des virus — 16 %<br />

78 % chez les cadres.<br />

»<br />

l’impossibilité de se connecter à Internet — 15 %<br />

Et ils y vont pourquoi ?<br />

• - communiquer L’ordinateur sur les a déjà réseaux été source sociaux d’angoisse — 11% ou d’anxiété pour 64 % ou des un travailleurs WiFi instable ! — 14 %<br />

• - s’informer Les sur raisons l'actualité ? — 31 %<br />

les demandes exigeant une réponse<br />

- « . vagabonder des ralentissements sur le Web » du — système 29 % — 51 %<br />

immédiate — 53 %<br />

- faire . des la achats lenteur en au ligne démarrage — 15 — % 36 %<br />

_<br />

. les infections par des virus — 16 %<br />

Olfeo est une entreprise spécialisée dans les logiciels<br />

de sécurité . l’impossibilité sur Internet. de se connecter à Internet — 15 %<br />

. ou un WiFi instable — 14 %<br />

. les demandes exigeant une réponseimmédiate — 53 %<br />

Peu encore pratiquent le travail à distance*<br />

• Seulement 13,8 % travaillent sur ordinateur ailleurs qu’au bureau.<br />

• 18,8 % des salariés utilisent l’ordinateur ou la connexion Internet de chez eux pour travailler.<br />

Moins d’e-mails = plus de productivité ?<br />

• 8 heures par semaine c’est le temps perdu au travail par les travaillent employéssur d’Intel en 2006 des du fait salariés de lautilisent surabondance<br />

d’informations… Soit une perte d’1 milliard de dollars ordinateur par anailleurs pour l’entreprise.. l’ordinateur ou la<br />

• Un employé chez Intel reçoit entre 50 et 100 courriels qu’au bureau. par jour, dont 30 % connexion sont inutiles. Internet de chez<br />

eux pour travailler.<br />

• Il consacre environ 20 heures par semaine au traitement de ces messages.<br />

Selon une étude interne réalisée par Intel en 2006.<br />

Suite à cette étude, Intel a publié une « Charte pour redécouvrir le travailler mieux » instituant notamment une «<br />

journée sans mails »<br />

MOINS D’E-MAILS = PLUS DE PRODUCTIVITÉ ?<br />

8 heures par semaine c’est le<br />

temps perdu au travail par les employés<br />

d’Intel en 2006 du fait de la surabondance<br />

d’informations… Soit une perte d’1 milliard<br />

de dollars par an pour l’entreprise.<br />

_<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

RÉSEAUX SOCIAUX*<br />

PEU ENCORE PRATIQUENT<br />

LE TRAVAIL À DISTANCE*<br />

Seulement<br />

13,8 %<br />

Un employé chez Intel reçoit<br />

entre 50 et 100 courriels<br />

par jour, dont 30 %<br />

sont inutiles.<br />

18,8 %<br />

Il consacre environ<br />

20 heures par semaine<br />

au traitement de ces<br />

messages.<br />

Selon une étude interne réalisée par Intel en 2006<br />

* Données issues de « L’impact des TIC sur les conditions<br />

1 Données issues de « L’impact des TIC sur les conditions de travail », étude réalisée par le Centre d’analyse stratégique de la Direction générale du<br />

Suite à cette étude, Intel a publié une « Charte pour<br />

de travail », étude réalisée par le Centre d’analyse<br />

travail, redécouvrir coordonné le travailler par Tristan mieux Klein » instituant et Daniel notamment Ratier, février 2012 stratégique de la Direction générale du travail,<br />

2 Données une « journée issues sans de « mails L’impact ». des TIC sur les conditions de travail », coordonné étude réalisée par par le Centre Tristan d’analyse Klein stratégique et Daniel de la Direction Ratier, générale février du 2012<br />

travail, coordonné par Tristan Klein et Daniel Ratier, février 2012<br />

27 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

DIGITAL<br />

ACTIFS<br />

Le travail de demain nécessitera une certaine<br />

culture numérique, qu’une grande partie des salariés<br />

n’a pas encore aujourd’hui. Ceux qui sont nés<br />

avec les TIC devront, quant à eux, apprendre<br />

à les mettre au service de l’entreprise. Devenir<br />

des professionnels du numérique : un enjeu de taille.<br />

Alors que, logiquement, les seniors<br />

occupent la majorité des postes à<br />

responsabilité dans les plus grandes<br />

entreprises, l’émergence du numérique<br />

remet en cause cette organisation traditionnelle.<br />

Les hiérarchies verticales<br />

n’étant plus adaptées au travail en<br />

28 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

réseau, dont la structure est par nature<br />

horizontale, il faut repenser les organigrammes,<br />

la gestion des ressources<br />

humaines et les relations individuelles<br />

entre collaborateurs. Arthur Kannas,<br />

directeur général du groupe de marketing<br />

et communication online Heaven,


témoigne : « Une pyramide, ça trace<br />

un chemin de carrière, et à notre sens<br />

un faux chemin de carrière. Avec l’arrivée<br />

du digital, beaucoup de nouveaux<br />

métiers se créent qui ne rentrent pas<br />

dans cette structure. Chez Heaven, on<br />

favorise le mélange générationnel : par<br />

exemple, quand il y a des brainstorms<br />

à l’agence, il y a à la fois le directeur<br />

de création et des stagiaires. Tout le<br />

monde, finalement, est invité à créer<br />

ensemble. Je pense que c’est ça qui fait<br />

la richesse de la réflexion. »<br />

Difficile pour une génération de cadres<br />

dirigeants qui se sentent parfois<br />

dépassés par tant d’innovations<br />

récentes. « Je pense que quand les<br />

digital natives arriveront dans la<br />

gouvernance des entreprises, les choses<br />

changeront », prophétise Henri Verdier,<br />

président du pôle de compétitivité Cap<br />

Digital. Mais, pas dupe du discours en<br />

vogue sur les prétendues compétences<br />

innées des jeunes diplômés, il poursuit :<br />

« Je me méfie de la paresse consistant à<br />

penser que le numérique serait une sorte<br />

d’évidence pour les digital natives, qu’ils<br />

sauraient spontanément des choses que<br />

nous ne savons pas et qu’il suffirait de<br />

s’adapter à ce qu’ils sont. » D’abord,<br />

selon une étude de Millward Brown<br />

pour Google, les cadres supérieurs<br />

APPRENTIS GEEKS<br />

CHEZ <strong>SFR</strong><br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

Animer son fil Twitter, télécharger les dernières applis<br />

Android, enrichir son vocabulaire digital… Et si on<br />

comptait sur les jeunes recrues pour diffuser la culture<br />

numérique dans l’entreprise, et en particulier sur les<br />

étudiants ? C’est en tout cas l’une des pistes explorées<br />

par <strong>SFR</strong> qui offre chaque année des centaines de postes<br />

en apprentissage. « Alors que le transfert de compétences<br />

était jusqu’à aujourd’hui vécu “à sens unique”,<br />

du tuteur vers l’apprenti, on assiste avec l’arrivée des<br />

digital natives à une toute nouvelle dynamique. Il n’est<br />

pas rare de voir un manager confirmé demander des<br />

explications à nos jeunes recrues sur tel ou tel service,<br />

appli ou nouvelle pratique », précise Marie-Christine<br />

Théron, directrice générale des ressources humaines.<br />

« Cela a des effets nets sur les pratiques et la culture<br />

managériale : remise en cause des relations top-down,<br />

partage de l’information, prise en compte de besoins<br />

nouveaux telle la connexion permanente aux réseaux<br />

sociaux… » Des effets à cultiver et organiser dans l’intérêt<br />

de l’entreprise !<br />

français sont 68 %<br />

à utiliser les outils<br />

sociaux à leur<br />

disposition au<br />

moins une fois par<br />

semaine, contre<br />

seulement 49 %<br />

des juniors.<br />

Contrairement<br />

aux idées reçues, la maîtrise des TIC<br />

est donc loin d’être l’apanage de la<br />

génération montante. Henri Verdier<br />

l’affirme : « La société tout entière est<br />

en train de devenir jeune, parce qu’elle<br />

est obligée d’inventer des pratiques,<br />

des usages, des business modèles. Elle<br />

le fait par l’expérimentation, avec une<br />

sorte de jubilation. » Trop souvent<br />

assimilé à un choc générationnel, ce<br />

bouleversement s’apparenterait-il donc<br />

à un choc culturel ?<br />

29 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« LA MAÎTRISE<br />

DES TIC EST LOIN<br />

D'ÊTRE L'APANAGE<br />

DE LA GÉNÉRATION<br />

MONTANTE. »<br />

POUR RECRUTER,<br />

JOUONS UN PEU<br />

RETROUVEZ<br />

L’INTERVIEW<br />

DE ARTHUR KANNAS<br />

SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM<br />

La chaîne hôtelière Marriott a mis en<br />

place un jeu en ligne, similaire aux<br />

Sims ou à FarmVille, dans lequel les<br />

joueurs se voient confier différentes<br />

responsabilités managériales au<br />

sein d’un hôtel. My Marriott Hotel<br />

est une initiative destinée à séduire<br />

la génération des 18-27 ans pour<br />

les familiariser aux métiers de<br />

l’hôtellerie.<br />

INTEL : LE TUTORAT<br />

INTERCOMPÉTENCES<br />

Dans son complexe du Nouveau-<br />

Mexique, qui regroupe 5 500<br />

personnes, Intel a mis en place un<br />

processus de tutorat entre employés.<br />

La démarche consiste à associer deux<br />

personnes en fonction des connaissances<br />

spécifiques qu’elles ont à<br />

partager. Pour cela, une base de<br />

données recense les connaissances et<br />

les capacités de chaque collaborateur,<br />

un questionnaire permet d’apparier<br />

« partenaires » et « tuteurs », et les<br />

détails de cette relation font l’objet<br />

d’un contrat qui lui donne un cadre.


DIGITAL ACTIFS<br />

COMMENT MIEUX TRAVAILLER ENSEMBLE, QUEL<br />

QUE SOIT NOTRE ÂGE, DANS UN MONDE<br />

DU TRAVAIL TOUJOURS PLUS NUMÉRIQUE ?<br />

LA FING ET LES PARTICIPANTS DE NOTRE ATELIER ONT RÉPONDU PAR UNE FICTION.<br />

2012 : le jeunisme ambiant en<br />

matière de TIC rencontre des<br />

limites flagrantes. Les entreprises<br />

n’ayant embauché que des jeunes<br />

se retrouvent en grande instabilité,<br />

ceux-ci quittant l’entreprise dès qu’elle<br />

ne répond plus à leurs attentes. On se<br />

remet alors à embaucher des seniors<br />

à des postes intermédiaires. Mais<br />

rapidement, on réalise qu’il faut aussi<br />

revoir l’organisation des entreprises<br />

de manière horizontale. Dès lors, la<br />

solution retenue consiste à mieux<br />

panacher les équipes.<br />

En 2014, c’est le boom des structures<br />

coopératives. Les seniors et les<br />

jeunes ayant quitté l’entreprise y<br />

retrouvent un cadre de relations et<br />

de mutualisation des charges. Les<br />

liens intergénérationnels se retissent<br />

selon des méthodes d’apprentissage<br />

réciproque entre jeunes et plus âgés.<br />

Dans ces « fab labs », les hiérarchies<br />

sont aplanies et les nouveaux outils<br />

ET PAR QUELQUES AVIS TRANCHÉS SUR LA QUESTION.<br />

À PRENDRE<br />

« En matière de technologies<br />

numériques, là où nos aînés<br />

devaient faire la preuve de<br />

leurs compétences, on considère que les<br />

nôtres sont innées. La société actuelle,<br />

nous en sommes membres de droit. »<br />

Un graphiste et webdesigner<br />

indépendant.<br />

« Le numérique permet de mieux<br />

mesurer le talent de chacun pour<br />

le rémunérer en fonction de ses<br />

compétences, et non plus de son<br />

ancienneté ou de son statut. Cela peut<br />

contribuer à restaurer la confiance<br />

entre collaborateurs. »<br />

Un ingénieur dans un groupe industriel.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

numériques s’associent aux savoirfaire<br />

industriels anciens.<br />

Dès 2017, le « binôme<br />

intergénérationnel » devient un profil<br />

recherché par les entreprises. Et<br />

les offres d’emploi « d’encadrement<br />

partagé » à niveau hiérarchique égal<br />

se multiplient.<br />

Mais cette formule rencontre à son<br />

tour de fortes résistances. On dénonce<br />

l’inégalité de salaires et de niveaux<br />

hiérarchiques à responsabilités<br />

égales, tandis que les 25-45 ans se<br />

sentent discriminés. La plupart des<br />

binômes se dissolvent assez vite,<br />

surtout lorsqu’ils sont constitués de<br />

manière artificielle, pour bénéficier<br />

d’incitations financières. En<br />

revanche, c’est souvent des binômes<br />

intergénérationnels « spontanés » que<br />

viennent les idées neuves, les valeurs<br />

essentielles. En admettant la scission<br />

des générations, aurait-on finalement<br />

enrichi leur interaction ?<br />

À LAISSER<br />

« La crise du travail que<br />

nous connaissons est liée<br />

à la fin d’un modèle. Avant<br />

30 ans et après 55 ans, il est devenu très<br />

difficile de trouver un job. Il y a donc<br />

une désillusion légitime et une méfiance<br />

justifiée à l’égard de l’entreprise-Big<br />

Brother. »<br />

Un cadre de la direction générale du<br />

travail.<br />

« Le problème des digital natives,<br />

c’est qu’ils prennent le travail<br />

comme un jeu et n’ont pas toujours<br />

conscience de certains risques lorsqu’ils<br />

communiquent avec l’extérieur de<br />

l’entreprise. En tant que manager, je<br />

suis obligé de les fliquer. »<br />

Un fondateur d’une agence de<br />

communication digitale.<br />

30 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Retrouvez<br />

le scénario fictif<br />

complet de la Fing<br />

sur sfrplayer.com


JACQUES FROISSANT<br />

« CE N’EST PAS UNE QUESTION D’ÂGE. »<br />

LE DIRECTEUR DU CABINET DE CONSEIL ET DE RECRUTEMENT ALTAÏDE, SPÉCIALISÉ DANS LE NUMÉRIQUE,<br />

ACCOMPAGNE DES START-UP DIGITALES MAIS AUSSI DES ENTREPRISES TRADITIONNELLES. IL NOUS EXPLIQUE<br />

COMMENT SE FORME UN « DIGITAL ACTIF ».<br />

•Diriez-vous que l’intégration des<br />

outils numériques par les collaborateurs<br />

d’une entreprise n’est<br />

qu’une question de génération ?<br />

Dire que, par définition, les plus<br />

de 50 ans ne comprennent rien au<br />

numérique serait absurde. J’ai fait<br />

une mission de deux ans en tant que<br />

DRH et j’ai constaté que les blocages<br />

n’étaient pas forcément le fait des<br />

seniors. Il s’agissait d’une société de<br />

services en ingénierie informatique<br />

« à l’ancienne », qui souhaitait<br />

organiser une journée de rencontre<br />

clients-prospects. Pour cet événement,<br />

la directrice marketing de tout juste<br />

30 ans voulait faire des plaquettes<br />

d’invitation. Lorsqu’on lui a dit :<br />

« Non, on va plutôt faire un minisite<br />

et du buzz sur LinkedIn, Twitter et<br />

autres réseaux sociaux », c’est elle<br />

qui a bloqué. Ce n’est donc pas une<br />

question d’âge.<br />

•Puisqu’il s’agit plus vraisemblablement<br />

de « culture numérique »,<br />

comment s’y prend-on pour la faire<br />

entrer dans une entreprise ?<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

Avec une entreprise traditionnelle, on<br />

commence par le top management. On<br />

leur explique que leur business peut<br />

être révolutionné par le digital. Et<br />

pour qu’ils ne soient pas dépassés, on<br />

leur apporte une culture générale de<br />

base en leur faisant créer des comptes<br />

Twitter ou autres. Leurs peurs vis-à-vis<br />

du numérique tiennent au fait qu’ils<br />

ne savent pas en parler. Mais pour<br />

dépasser ces peurs, il leur suffit de<br />

mettre les mains dans le cambouis et<br />

de manipuler les outils. Ce n’est pas<br />

si difficile, d’autant qu’ils ont tous, ou<br />

presque, un iPad à la maison.<br />

•Lorsqu’il y a conflit de générations<br />

à cause du numérique, comment se<br />

résout-il ?<br />

S’il y a un choc entre une direction des<br />

systèmes d’information et les jeunes en<br />

entreprise parce que ceux-ci utilisent<br />

Firefox ou sont accros aux réseaux<br />

sociaux, interdire est absurde : les plus<br />

aguerris trouveront toujours le moyen de<br />

hacker, de passer à travers la barrière.<br />

Il faut simplement que chacun des deux<br />

camps s’adapte à d’autres rythmes.<br />

31 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« AVEC UNE ENTREPRISE<br />

TRADITIONNELLE,<br />

ON COMMENCE PAR<br />

LE TOP MANAGEMENT. »


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

FLEXIJOBS<br />

La mise en réseau des internautes éclate<br />

l’ancienne dichotomie producteur / consommateur<br />

pour nous faire entrer dans une ère de la<br />

contribution généralisée, à titre gratuit ou<br />

payant, avec des partenaires de plus en plus<br />

occasionnels et variés. Une mutation qui remet en<br />

question de nombreux schémas. Explication.<br />

Que nous apprend la multiplication<br />

des plateformes contributives telles<br />

que Kaggle (participation volontaire de<br />

scientifiques à des questions posées par<br />

des entreprises ou des gouvernements)<br />

32 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

ou Amazon Mechanical Turk, où chacun<br />

propose une rémunération pour la réalisation<br />

de « minitâches » ? Pour Henri<br />

Verdier, président du pôle de compétitivité<br />

Cap Digital, ce genre de nouveaux


services démontre que « nous sommes<br />

entrés dans une nouvelle ère industrielle,<br />

où il y a beaucoup plus d’intelligence<br />

à l’extérieur des organisations<br />

qu’à l’intérieur. »<br />

Cette externalisation de l’intelligence<br />

pose question : collaborer de<br />

l’extérieur prive-t-il du lien social et<br />

collectif ? Comment assurer la qualité<br />

de la production d’un contributeur ou<br />

d’une équipe éphémère ? Sans oublier<br />

la délicate question de la précarité :<br />

proposer librement ses compétences et<br />

se voir rétribué à la tâche pourrait bien<br />

représenter un changement positif,<br />

pourvu que chacun trouve sa place sur<br />

un marché de la « contribution » généralisée.<br />

Michel Sasson, consultant en<br />

management de l’innovation, distingue<br />

justement trois types de collaboration :<br />

la collaboration de « valorisation, telle<br />

la contribution Wikipédia, où l’expertise<br />

prédomine ; celle d’obligation, incitée<br />

par l’employeur ou destinée à bénéficier<br />

d’une rémunération ; et celle de<br />

substitution, inévitable, pour faire face<br />

à une crise économique ». La première<br />

typologie présente l’avantage de lier les<br />

contributeurs selon de nouvelles bases<br />

sociales, sans monétisation. Quant<br />

aux deux autres, seule une dimension<br />

REPPIFY,<br />

PROFILS SPÉCIAUX<br />

La start-up californienne Reppify fournit un tableau de<br />

bord en ligne aux DRH et autres recruteurs à la recherche<br />

de profils très pointus, afin de les diriger vers les candidats<br />

ayant été automatiquement identifiés comme les plus<br />

pertinents.<br />

reppify.com<br />

TASKRABBIT,<br />

PAYÉ À LA TÂCHE<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

La plateforme sociale TaskRabbit met en relation offres<br />

et demandes de menus services peu onéreux, tels que des<br />

travaux de bricolage ou autres aides ponctuelles, entre<br />

utilisateurs situés à proximité les uns des autres.<br />

taskrabbit.com<br />

volontaire et<br />

valorisante<br />

permettrait aux<br />

travailleurs de<br />

trouver du sens,<br />

de s’engager sur<br />

des projets convenant<br />

davantage à leurs compétences et<br />

à leurs valeurs. À l’image de certains<br />

travailleurs hyperflexibles et cumulards<br />

appelés slashers (2,5 % de la population),<br />

qui nous donnent un aperçu<br />

d’un avenir où les travailleurs, comme<br />

les contributions atomisées du Net,<br />

passent d’un projet ou d’une entreprise<br />

à une autre au gré de leurs envies.<br />

Symptôme principal des effets de cette<br />

culture de la contribution sur le marché<br />

du travail : la cote des « entreprises éphémères<br />

» montées le temps d’un projet<br />

éducatif ou associatif. Ces nouvelles<br />

structures, qui font leur miel de l’ADN<br />

contributif et collaboratif du Net, préfigurent<br />

sans doute les nouvelles formes<br />

de travail qui succèderont à celles d’un<br />

modèle aujourd’hui en crise : le contrat à<br />

durée indéterminée et la carrière linéaire<br />

dans une grande entreprise. La création<br />

d’une entreprise sur deux en 2011 sous le<br />

statut d’auto-entrepreneur est peut-être<br />

aussi à considérer sous cet angle.<br />

33 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« IL Y A<br />

BEAUCOUP PLUS<br />

D’INTELLIGENCE<br />

À L’EXTÉRIEUR DES<br />

ORGANISATIONS<br />

QU’À L’INTÉRIEUR »<br />

RETROUVEZ<br />

L’INTERVIEW<br />

D'HENRI VERDIER<br />

SUR <strong>SFR</strong>PLAYER.COM<br />

LA SCOP,<br />

MODÈLE ALTERNATIF<br />

Forme juridique permettant de<br />

créer sa SARL ou sa SA, selon<br />

que l’on souhaite être seul ou à<br />

plusieurs salariés-associés, la<br />

société coopérative de production<br />

constitue une bonne alternative à<br />

l’auto-entreprise ou autre statut<br />

de freelance.


FLEXIJOBS<br />

COMMENT TRAVAILLERONS-NOUS LORSQUE<br />

LES ENTREPRISES FERONT MASSIVEMENT APPEL<br />

À DES CONTRIBUTEURS PEU OU PAS RÉMUNÉRÉS ?<br />

LA FING ET LES PARTICIPANTS DE NOTRE ATELIER ONT RÉPONDU PAR UNE FICTION.<br />

En 2013, de nombreuses entreprises<br />

subissent encore de plein fouet la crise.<br />

Il leur faut impérativement trouver les<br />

moyens de diminuer leurs coûts fixes tout<br />

en devenant encore plus réactives. Dans<br />

ce contexte, toute forme d’apport venu<br />

de l’extérieur est non seulement bonne à<br />

prendre, mais salvatrice. Une véritable<br />

« économie de la contribution » prend<br />

forme, et les organisations misent sur<br />

le crowdsourcing pour mener à bien un<br />

maximum de leurs activités. Les services<br />

de R&D rémunèrent les meilleures<br />

réponses à des questions posées sur des<br />

plateformes contributives, l’assistance<br />

et la maintenance se font via des forums<br />

où les plus actifs sont récompensés… Et<br />

en 2017, 40 % du chiffre d’affaires d’Ikea<br />

proviendront de la vente des procédés<br />

de fabrication et des matériaux bruts,<br />

les clients faisant le reste. Les services<br />

ET PAR QUELQUES AVIS TRANCHÉS SUR LA QUESTION.<br />

À PRENDRE<br />

« L’approche binaire qui<br />

qualifie alternativement les<br />

individus de travailleurs et<br />

de consommateurs est à bout de souffle :<br />

la contribution comme complément de<br />

revenus ou pour le plaisir permet de<br />

sortir de cette bipolarité sans issue. »<br />

Un cadre dans une société d’assurances.<br />

« Quand on donne un conseil sur un<br />

forum de bricolage, on ne demande<br />

aucune contrepartie mais on peut<br />

ensuite être contacté directement, et<br />

se faire payer pour donner un coup de<br />

main à quelqu’un qui en aurait besoin. »<br />

Un auto-entrepreneur dans le bâtiment.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

marketing surfent sur la vague de<br />

la « consommation collaborative » et<br />

invitent les consommateurs à concevoir<br />

eux-mêmes des publicités ou à devenir<br />

community managers en échange de<br />

divers avantages. Si ces contributions<br />

« payées » symboliquement ont<br />

d’abord été considérées comme autant<br />

d’opportunités d’arrondir ses fins de<br />

mois, leur systématisation finit par<br />

être sévèrement remise en cause suite<br />

au lancement de la Fiat Mio, voiture<br />

intégralement conçue de manière<br />

collaborative par des automobilistes du<br />

monde entier. Entreprises et pouvoirs<br />

publics eux-mêmes doivent se rendre à<br />

l’évidence : s’assurer l’exclusivité d’une<br />

expertise ne peut se faire que par contrat,<br />

et moyennant une rémunération digne<br />

de ce nom.<br />

À LAISSER<br />

« Le problème de<br />

l’atomisation du marché du<br />

travail, où l’on deviendrait<br />

tous des microentreprises, est qu’elle<br />

aboutit à une mise en concurrence<br />

individuelle de chacun avec tous. Seuls<br />

les mieux équipés et les mieux formés,<br />

en matière de technologies numériques<br />

notamment, s’en sortiront. »<br />

Un professeur d’économie à l’université.<br />

« On multiplie aujourd’hui les<br />

entreprises éphémères, avec très peu de<br />

temps pour se créer un tissu industriel<br />

autour de soi. Désormais, un travail<br />

peut durer une semaine, puis on doit<br />

passer à autre chose. »<br />

Un administrateur civil à la direction<br />

générale du travail.<br />

34 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Retrouvez<br />

le scénario fictif<br />

complet de la Fing<br />

sur sfrplayer.com


INVITÉ<br />

SPÉCIAL :<br />

BERNARD<br />

STIEGLER<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

Invité spécial de <strong>SFR</strong> PLAYER,<br />

Bernard Stiegler affirme dans les<br />

pages qui suivent que nous entrons<br />

dans une nouvelle ère industrielle :<br />

celle de la contribution. Il décrypte<br />

les apports de la culture de l’open<br />

source à l’économie du travail.<br />

Philosophe visionnaire et directeur de<br />

l’Institut de recherche et de formation<br />

(IRI) du Centre Pompidou, Bernard<br />

Stiegler axe sa réflexion sur les enjeux<br />

des mutations actuelles – sociales,<br />

politiques, économiques et psychologiques<br />

– apportées par le développement<br />

technologique et notamment par<br />

les technologies numériques.<br />

Prophète de l’économie de contribution,<br />

Stiegler examine la société du<br />

savoir, les technologies cognitives et,<br />

plus récemment, les nouvelles formes<br />

de travail permises par l’économie<br />

numérique. À travers Ars Industrialis,<br />

« association internationale pour une<br />

35 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

politique industrielle des technologies<br />

de l’esprit », qu’il a cofondée, il travaille<br />

à imaginer les bases d’un système plus<br />

viable sans pour autant abandonner<br />

le capitalisme. Une économie de la<br />

contribution, favorisant l’émergence<br />

d’externalités positives et dont la meilleure<br />

illustration est le développement<br />

de l’open source et la « transformation<br />

comportementale » dont il est le fruit.<br />

La technologie numérique permet ainsi<br />

l’émergence d’une économie où consommateurs<br />

et producteurs peuvent être<br />

remplacés par des contributeurs. Ce<br />

fonctionnement en rupture avec l’économie<br />

de marché classique, ce partage,<br />

est analysé comme pouvant être porteur<br />

de processus de sublimation.<br />

Bernard Stiegler est également l’auteur<br />

de nombreux ouvrages dont le dernier,<br />

États de choc : Bêtise et savoir au XXI e<br />

siècle, a été publié cette année aux<br />

éditions Mille et une nuits.


L'ÈRE DE LA<br />

CONTRIBUTION<br />

Pour le philosophe Bernard Stiegler, le numérique<br />

nous fait entrer dans une nouvelle ère industrielle :<br />

celle du travail contributif. Entretien.<br />

« LE LOGICIEL LIBRE<br />

EST NON SEULEMENT<br />

UNE ÉCONOMIE<br />

RENTABLE,<br />

MAIS MAJORITAIRE<br />

AUJOURD’HUI,<br />

DONC<br />

C’EST L’AVENIR DE<br />

L’INFORMATIQUE. »<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

•Vous avez affirmé que l’open<br />

source modifie les comportements<br />

au travail. De quelle manière ?<br />

Je pars de mon expérience pratique et<br />

professionnelle. Je suis professeur de<br />

philosophie mais j’ai toujours eu des activités<br />

de développe-<br />

ment de structures<br />

(INA, IRCAM,<br />

IRI). Les gens qui<br />

travaillaient dans<br />

ces structures<br />

étaient de fervents<br />

adeptes du logiciel<br />

libre. J’ai donc<br />

découvert cette<br />

économie-là et j’ai<br />

observé des phénomènes<br />

assez frappants.<br />

Notamment<br />

le fait que ceux qui<br />

travaillaient chez moi étaient souvent<br />

moins payés que s’ils avaient accepté<br />

les offres que leur faisaient de grandes<br />

entreprises, sur du logiciel propriétaire.<br />

Mais ils ne voulaient pas partir<br />

parce qu’ils étaient davantage motivés<br />

par leur travail que par leur salaire.<br />

Pour moi, ça a été extrêmement frappant.<br />

Parce qu’aujourd’hui, quand on<br />

dirige une entreprise, l’un des plus gros<br />

problèmes c’est la motivation des gens…<br />

Y compris des grands patrons, dont un<br />

certain nombre marchent à la cocaïne,<br />

au whisky ou aux antidépresseurs. J’ai<br />

découvert des gens ultramotivés par leur<br />

boulot. Mon problème ce n’était pas de<br />

les faire bosser, mais de les faire partir !<br />

•Dès lors, quels nouveaux modes<br />

de relation entre travailleur et<br />

employeur le numérique autorise<br />

t-il ?<br />

36 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Nous vivons l’entrée dans un nouveau<br />

mode de travail : l’ère du travail contributif,<br />

où le contributeur n’est ni simplement<br />

un producteur, ni simplement<br />

un consommateur. Y compris dans le<br />

monde industriel, qui évolue. Pour le<br />

dire autrement, de manière plus claire<br />

et directe, nous sortons du consumérisme.<br />

Je pense que le consumérisme a<br />

vécu. C’est un modèle économique qui<br />

est devenu toxique – bien qu’il ne l’ait<br />

pas toujours été – pour les esprits et<br />

pour l’environnement.<br />

Le consumérisme est basé sur des<br />

producteurs prolétarisés, qui travaillent<br />

sans savoir ce qu’ils font parce que ce<br />

qu’ils développent n’est pas un savoir<br />

mais une adaptation à un poste de<br />

travail. Ils sont de plus en plus soumis<br />

à des systèmes automatiques, partout,<br />

même les médecins. Quant aux consommateurs,<br />

eux-mêmes perdent l’initiative,<br />

ils doivent s’adapter à l’offre. Ils ne<br />

peuvent plus développer des cultures ou<br />

des pratiques sociales, ils sont complètement<br />

passifs. Et ça, les gens n’en veulent<br />

plus, surtout les jeunes. En même<br />

temps, on est dans une société hyperconsumériste…<br />

Mais ce que j’appelle un<br />

modèle contributif, c’est un modèle qui<br />

dépasse cette situation. On emploie le<br />

mot « contributif » à toutes les sauces.<br />

Par exemple, Marie-Anne Dujarier a fait<br />

un livre, Le Travail du consommateur,<br />

pour définir le fait que par exemple, à la<br />

SNCF, c’est le client qui fait désormais<br />

le travail que faisait le guichetier auparavant.<br />

C’est une autre vision. D’autres,<br />

par ailleurs, appellent « contribution » le<br />

human computing : faire travailler les<br />

gens sur des microtâches en les souspayant,<br />

dans des conditions de crétinisation.<br />

Pire : le marketing contributif est


une sorte d’hyperconsumérisme.<br />

Ce n’est pas un<br />

autre modèle,<br />

c’est l’utilisation<br />

de la traçabilité,<br />

de l’interactivité<br />

ou des réseaux<br />

sociaux à des fins<br />

de profiling. Ça,<br />

ce n’est pas ce que<br />

j’appelle le modèle<br />

contributif.<br />

•C ertaines<br />

formes de<br />

contribution<br />

sont-elles ou<br />

peuvent-elles<br />

devenir une activité<br />

rentable,<br />

décemment<br />

rémunérée ?<br />

J’en suis tout à<br />

fait convaincu, mais il faut distinguer<br />

deux types de rentabilité. Il y a des<br />

rentabilités monétarisées et d’autres<br />

qui ne le sont pas. Le logiciel libre est<br />

non seulement une économie rentable,<br />

mais majoritaire aujourd’hui, donc c’est<br />

l’avenir de l’informatique. Mais il y a<br />

plein de modèles différents, en fonction<br />

des secteurs. Sont en train d’émerger<br />

des modèles dits « fab labs », qui constituent<br />

des économies « glocales », dont je<br />

crois qu’elles sont d’avenir. Par exemple,<br />

cela commence à se développer un peu<br />

en Afrique de l’Ouest, ou encore aux<br />

États-Unis, dans l’agriculture.<br />

On qualifie souvent de contributifs les<br />

modèles coopératifs ou mutualistes. Ça<br />

ne veut pas dire que vous devenez un<br />

financier contributif, ça veut dire que<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

quand vous êtes<br />

mutualiste, vous<br />

conservez une<br />

certaine responsabilité,<br />

une<br />

connaissance du<br />

fonctionnement<br />

et vous n’êtes pas<br />

un simple consommateur.<br />

Certaines<br />

entreprises n’ont<br />

pas été prises dans<br />

la crise de 2008<br />

parce qu’elles<br />

fonctionnaient<br />

sur ce modèle mutualiste, et que leurs<br />

statuts et leurs sociétaires les empêchaient<br />

d’aller spéculer sur les marchés.<br />

C’est très important. Dans le domaine<br />

37 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« LA PRODUCTION<br />

REDEVIENT<br />

BEAUCOUP PLUS<br />

LOCALE ET SE<br />

DÉPLOIE. C’EST LE<br />

DÉVELOPPEMENT<br />

D’UNE ÉCONOMIE<br />

DE RÉSEAU,<br />

DÉCENTRALISÉE... »


« LE CONTRIBUTEUR<br />

DE DEMAIN<br />

N’EST PAS<br />

UN PETIT<br />

BRICOLEUR<br />

DU DIMANCHE,<br />

C’EST QUELQU’UN<br />

QUI EST D’ABORD<br />

MOTIVÉ PAR DES<br />

CENTRES D’INTÉRÊT<br />

PLUTÔT QUE PAR<br />

DES RAISONS<br />

ÉCONOMIQUES »<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

de l’énergie, de la<br />

même manière, on<br />

voit se développer<br />

des réseaux contributifs<br />

locaux,<br />

par exemple<br />

dans le nord de<br />

la Bretagne, qui<br />

reposent sur des<br />

smart grids ou<br />

une intelligence collective de la consommation<br />

et de la production. La production<br />

redevient beaucoup plus locale et<br />

se déploie. C’est le développement d’une<br />

économie de réseau, décentralisée, où<br />

l’on fonctionne beaucoup moins avec des<br />

systèmes centraux, parce que lorsqu’on<br />

transmet l’électricité d’une centrale<br />

nucléaire à 200 ou 300 kilomètres de<br />

là, les câbles consomment une partie<br />

de cette électricité. Ce n’est pas très<br />

rentable.<br />

•Faudra-t-il, dans un avenir<br />

proche, donner un statut légal à ce<br />

nouveau type de travail pour encadrer<br />

cette nouvelle économie ?<br />

Oui, ça me semble extrêmement important.<br />

Un statut avec des clauses particulières<br />

selon les secteurs. Le défaut de<br />

certains penseurs de la contribution,<br />

c’est qu’on ne peut pas raisonner de<br />

la même manière, à partir de grandes<br />

généralités, selon qu’on est dans<br />

l’énergie, dans la finance ou dans l’agriculture.<br />

Je serais partant pour organiser<br />

de grandes assises nationales, et<br />

européennes d’ailleurs, de la contribution.<br />

La France est un leader international<br />

sur ce sujet, mais si on ne fait<br />

38 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

rien ici, c’est vraiment dommage. Ce<br />

sont surtout les États-Unis qui sont en<br />

train d’installer une nouvelle économie.<br />

Nous, on regarde passer le train, alors<br />

que beaucoup d’idées viennent d’ici.<br />

•De nouvelles inégalités ne vontelles<br />

pas voir le jour, entre des<br />

« experts » et des travailleurs interchangeables,<br />

aux compétences plus<br />

basiques, dans l’économie de la<br />

contribution ?<br />

Je ne vois pas ça comme ça. D’abord<br />

le règne des experts est en déclin.<br />

L’image de l’expertise, autrement dit<br />

le consulting, est plutôt médiocre suite<br />

à plusieurs catastrophes. Et puis le<br />

contributeur de demain n’est pas un<br />

petit bricoleur du dimanche, c’est un<br />

amateur, au vieux sens du terme. On<br />

le traduit en anglais par connoisseur.<br />

C’est quelqu’un qui est d’abord motivé<br />

par des centres d’intérêt plutôt que par<br />

des raisons économiques, mais qui peut<br />

développer une expertise parfois plus<br />

grande que ceux qui sont motivés par<br />

des raisons économiques.


— NEWMERIQUE —<br />

CE CODE QR A LE POUVOIR<br />

D’ÉCLAIRCIR VOS VUES<br />

SUR LE NUMÉRIQUE.<br />

SCANNEZ-LE ET PROFITEZ<br />

EN AVANT-PREMIÈRE<br />

DE LA NEWSLETTER <strong>SFR</strong> PLAYER !<br />

39 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

MOBILITÉ : 1, 2, 3, 4 !<br />

Êtes-vous travailleur sédentaire, mobile occasionnel,<br />

hypermobile voire carrément hyperagile ?<br />

En démultipliant les points de connexion,<br />

le numérique a transformé notre rapport au lieu<br />

de travail. <strong>SFR</strong> PLAYER a illustré les quatre<br />

sociotypes du travailleur (plus ou moins) mobile,<br />

en se basant sur un rapport du cabinet d’étude<br />

sociologique Chronos. Alors, vous vous reconnaissez ?<br />

40 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

LE TRAVAILLEUR<br />

SÉDENTAIRE<br />

Le travailleur sédentaire est peu<br />

confronté au numérique dans son<br />

travail. Équipé au minimum, doté plutôt<br />

d’outils fixes, il est fortement centré sur<br />

le siège de l’entreprise. Il témoigne d’un<br />

monde qui bouge encore peu.<br />

À l’image : Jean-Paul, commercial<br />

en transport-logistique, prend à cœur<br />

d’imprimer ses e-mails « pour les avoir<br />

toujours à disposition », précise-t-il.<br />

Justement, ses e-mails, il ne ressent<br />

vraiment pas le besoin de les recevoir<br />

sur smartphone : pour lui, Internet reste<br />

un outil qu’il utilise de son ordinateur<br />

de bureau.


LE MOBILE<br />

OCCASIONNEL<br />

Le mobile occasionnel quitte lentement<br />

le modèle de travail d’hier pour entrer<br />

dans les usages professionnel du numérique,<br />

aidé par sa familiarité avec le<br />

numérique personnel. Pour le reste, il<br />

demeure dans le tropisme du « siège ».<br />

À l’image : Frappée par la facilité d’utilisation<br />

des tablettes, Charlotte vient<br />

de convaincre sa chef de service de l’en<br />

équiper. Elle s’en sert d’ailleurs souvent<br />

pour prendre des notes en réunion : pour<br />

des raisons de sécurité, son ordinateur<br />

de bureau, bien que portable, ne peut se<br />

connecter au réseau qu’en passant par le<br />

câble Ethernet.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

41 — <strong>SFR</strong>PLAYER


LE TRAVAILLEUR<br />

HYPERMOBILE<br />

Le travailleur hypermobile représente<br />

la figure de l’indépendant. L’équipement<br />

numérique de ce travailleur affranchi<br />

du « siège » statutairement, par choix<br />

ou par contrainte, assure son autonomie<br />

avant d’être un instrument d’échanges<br />

professionnels. L’hypermobile est celui<br />

dont la part de localisation « domicile »<br />

du travail est la plus prononcée.<br />

À l’image : Le bureau de Stéphane,<br />

c’est chez lui. Ce graphiste indépendant<br />

discute au téléphone de la maquette<br />

d’un projet à venir avec un client. Sa<br />

fille le sollicite en plein travail, ce qui<br />

n’a pas l’air de le gêner plus que ça.<br />

D’ailleurs quand il enverra son devis<br />

par mail, Julia sera sans doute sur ses<br />

genoux !<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

42 — <strong>SFR</strong>PLAYER —


LE MOBILE HYPERAGILE<br />

Le mobile hyperagile se caractérise par<br />

son autonomie et sa flexibilité face à<br />

l’écosystème numérique, tant par les<br />

outils qu’il utilise, plus nombreux et<br />

plus mobiles que chez les autres types,<br />

que par les localisations, les temporalités<br />

et les liens sociaux mis en œuvre<br />

par son travail. C’est la figure la plus<br />

aboutie du travail mobile. Une figure du<br />

travailleur en devenir ?<br />

À l’image : Sofia, journaliste, profite<br />

d’une visite au centre d’art numérique<br />

La Gaîté Lyrique pour se connecter<br />

au WiFi et envoyer des e-mails… sur<br />

la terrasse, tant qu’à faire ! Toujours<br />

connectée aux réseaux sociaux, elle a<br />

pris pour habitude d’utiliser son smartphone<br />

comme un second écran de navigation<br />

pour vérifier Twitter, Facebook et<br />

Instagram, lesquels lui servent d’outils<br />

à la fois personnels et professionnels.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

43 — <strong>SFR</strong>PLAYER —<br />

Cette typologie illustrée est issue d’une<br />

étude publique disponible sur wite2-0.fr.<br />

Elle a été financée par Oséo et réalisée<br />

début 2012 par Chronos et Sereho<br />

avec TelecomParisTech, Atos et Citica.<br />

Réalisée en ligne sur 530 répondants,<br />

elle ne prétend pas être représentative.


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

EXPÉRIENCES<br />

NUMÉRIQUES<br />

Comment le numérique diffuse ses valeurs<br />

dans la façon de travailler et de manager ?<br />

Exemples choisis avec la SNCF, <strong>SFR</strong> et Pernod.<br />

SNCF<br />

Patrick Ropert, directeur de la<br />

communication.<br />

•Vous avez récemment mis en<br />

place le programme D++. De quoi<br />

s’agit-il ?<br />

D++ est un programme de formation<br />

à la culture numérique pour le top<br />

management de SNCF. Nos managers<br />

ne sont pas tous sensibles aux enjeux<br />

de la révolution numérique. Pourtant,<br />

cette révolution modifie en profondeur<br />

un groupe de mobilités comme le nôtre.<br />

Il est indispensable de comprendre ce<br />

que cela transforme dans la relation<br />

clients, dans la distribution, dans notre<br />

44 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

production, dans nos modèles économiques<br />

et aussi dans notre management<br />

et notre culture. Avec D++, nous<br />

voulons accélérer la dimension digitale<br />

de SNCF, et amener nos tops managers<br />

à penser et à agir digital !<br />

•Concrètement, comment cela se<br />

traduit-il ?<br />

Nous avons imaginé un système de<br />

marches d’escalier partant de l’information-sensibilisation<br />

et allant vers<br />

des réalisations très opérationnelles.<br />

Pour commencer, nous plongeons nos<br />

managers dans ce que nous appelons<br />

des twitt schools, pour leur expliquer<br />

comment fonctionnent les réseaux


sociaux et comment les utiliser. Nous<br />

organisons également des sessions de<br />

reverse mentoring, des rencontres avec<br />

de jeunes agents issus de la génération<br />

Y durant lesquelles ils échangent<br />

sur les attentes professionnelles de ces<br />

jeunes, leur ressenti de l’entreprise,<br />

leur perception des nouvelles technologies.<br />

Autre élément de notre dispositif :<br />

des rencontres avec les « start-upers »<br />

du Camping, un incubateur dont<br />

SNCF est partenaire. C’est toujours<br />

un moment très fort dû au gigantesque<br />

écart de culture entre nos dirigeants et<br />

ces jeunes entrepreneurs. Nos managers<br />

sont d’ailleurs impressionnés par<br />

la créativité, la spontanéité et la force<br />

de conviction de ces néo-entrepreneurs.<br />

•Il s’agit en fait de développer et<br />

d’ancrer une véritable culture de<br />

l’innovation au sein du groupe ?<br />

L’innovation est dans les gènes de<br />

SNCF depuis la création du ferroviaire.<br />

L’une des plus grandes fiertés françaises<br />

est quand même le TGV ! Le<br />

<strong>SFR</strong><br />

Benjamin Revcolevschi,<br />

directeur Services & Cloud<br />

<strong>SFR</strong> Business Team.<br />

•Pouvez-vous nous expliquer ce<br />

qu’est la Chocolaterie ?<br />

La Chocolaterie est le surnom donné<br />

à l’équipe de management de la direction<br />

Services & Cloud de la branche<br />

Entreprise de <strong>SFR</strong> et à l’aventure dans<br />

laquelle elle s’est lancée. C’est une<br />

nouvelle façon de travailler, en phase<br />

avec les valeurs de la culture web que<br />

sont le partage, l’ouverture, le collaboratif.<br />

C’est donc un espace où on fait plus<br />

que partager ou collaborer. Objectifs,<br />

projets, idées, crises, décisions : tout y<br />

devient l’affaire d’une équipe.<br />

À la chocolaterie, il y a au centre une<br />

grande table entourée d’espaces de<br />

travail, petites tables rondes, comptoirs,<br />

poufs… où nous sommes installés<br />

avec mon équipe de management. C’est<br />

là qu’étaient nos bureaux. Nous avons<br />

décidé d’abattre les cloisons et de nous<br />

réunir de façon permanente.<br />

La Chocolaterie, c’est une ouverture, au<br />

sens propre comme au sens figuré. Pas<br />

de porte, pas de rendez-vous, la disponibilité<br />

est la règle : les membres de nos<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

programme D++<br />

vient appuyer le<br />

virage de l’innovation<br />

par le<br />

digital que nous<br />

avons pris il y a<br />

plusieurs années avec Voyages-SNCF.<br />

com.<br />

Nous sommes à l’écoute des demandes<br />

des voyageurs, nous souhaitons nous<br />

enrichir des idées et des expertises<br />

digitales venues de nos équipes et<br />

venues d’ailleurs. Les laboratoires<br />

d’idées comme le TGV Lab et la mise<br />

en place de la plateforme open data,<br />

créée par SNCF pour faire émerger des<br />

applications capables de révolutionner<br />

les services, vont dans ce sens. Cette<br />

démarche d’écoute et d’innovation digitale<br />

ne peut être engagée et menée à<br />

bien que si le management de SNCF est<br />

100 % à bord de cette mutation. D’où le<br />

programme D++.<br />

équipes comme les personnes de <strong>SFR</strong><br />

qui ont un sujet à travailler avec nous<br />

viennent à tout moment nous solliciter,<br />

trouver les bons interlocuteurs et donc<br />

toujours une réponse.<br />

En nous rapprochant, nous travaillons<br />

autrement. Nous sommes plus efficaces<br />

et capitalisons sur notre énergie<br />

collective !<br />

Chaque besoin, idée, objectif, problème<br />

est immédiatement sur la table et<br />

comme tous ceux qui ont un élément de<br />

la réponse ou une pièce du puzzle, sont<br />

là, réponses et actions sont immédiates.<br />

•Précisément, comment cette<br />

ouverture se manifeste-t-elle dans<br />

le fonctionnement du lieu ?<br />

45 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« AMENER<br />

LES TOP MANAGERS<br />

À PENSER<br />

ET AGIR DIGITAL. »


« NOUS SOMMES<br />

COLLECTIVEMENT<br />

SOLIDAIRES<br />

DE LA DÉCISION.<br />

CELA RENFORCE<br />

L’ÉMULATION<br />

ET LA SOLIDARITÉ<br />

EN CAS DE COUP DUR<br />

OU D’URGENCE. »<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

Après consultation,<br />

cette nouvelle<br />

approche, qui<br />

demande aux<br />

managers de<br />

renoncer à leur<br />

confort et à leur<br />

position et exige<br />

un effort important<br />

d’ouverture<br />

aux autres, a été<br />

adoptée à l’unanimité<br />

par toute<br />

l’équipe de management.<br />

Ce n’était pas évident au début, il a<br />

fallu s’adapter, mais très vite nous<br />

nous sommes rendu compte des bénéfices<br />

d’une telle organisation. Cette<br />

manière de travailler en groupe tout<br />

en manageant son équipe et sans<br />

perdre de vue ses objectifs propres<br />

demande une nouvelle forme de discipline.<br />

La collaboration est le mode par<br />

défaut. Il faut apprendre à s’isoler,<br />

à sortir, pour traiter des sujets individuels<br />

– j’ai presque envie de dire<br />

personnels.<br />

Corollaire indispensable : la confiance.<br />

Les sujets, les problèmes, les accords<br />

et désaccords sont connus, partagés.<br />

Même nos réunions ont lieu dans la<br />

Chocolaterie, au vu et au su de tous.<br />

L’information est native. Cela développe<br />

une grande foi en la discrétion, la<br />

compréhension et la volonté constructive<br />

de ses pairs.<br />

46 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Enfin, il faut une très grande agilité<br />

d’esprit. Pouvoir sortir d’un clic du<br />

sujet sur lequel on travaille pour réagir<br />

sur un autre, apporter son grain de<br />

sel et se replonger aussi vite dans son<br />

exercice. C’est un bel effort de concentration<br />

et d’efficacité dont on avait pu<br />

perdre l’habitude. Cela explique que les<br />

esprits aient régulièrement besoin de se<br />

détendre. La Chocolaterie a son « mur »,<br />

qui sert à exprimer sa créativité, à<br />

marquer les grands jalons franchis et<br />

les résultats, et sert aussi d’exutoire…<br />

C’est aussi comme ça que se crée une<br />

culture collective, avec humour et un<br />

peu d’autodérision.<br />

La responsabilité managériale de l’équipe<br />

repose sur le même principe d’agilité. Il y<br />

a toujours quelqu’un pour décider au nom<br />

du comité de direction, quel qu’y soit son<br />

rôle. Il existe un principe de subsidiarité<br />

entre nous, chaque membre de l’équipe<br />

de management peut décider au nom<br />

des autres, selon qui est présent. Nous<br />

sommes collectivement solidaires de la<br />

décision. Cela renforce l’émulation. Cela<br />

permet aussi une forte solidarité en cas<br />

de coup dur ou d’urgence.<br />

Nous avons aussi développé nos outils et<br />

nos routines pour structurer ce mode très<br />

vibrionnant et réactif. Nous commençons<br />

la semaine par un paperboard meeting<br />

très court, debout, où nous partageons<br />

les grandes actions et les priorités de la<br />

semaine. Les réunions agiles remplacent<br />

les comités et sessions de contrôle des<br />

actions formelles. Les débriefs sont<br />

oraux, immédiats, systématiques et les<br />

urgences sont traitées en direct. Nous<br />

sommes enfin très vigilants à embarquer<br />

avec nous la plus grande part possible<br />

de l’organisation. Chaque jeudi, nous<br />

y organisons une happy hour ouverte à<br />

tout <strong>SFR</strong> pour tenir chacun au courant de<br />

nos avancées, échanger sur nos projets,<br />

répondre aux questions.<br />

Prendre du plaisir fait partie intégrante<br />

de ce nouveau mode de fonctionnement :<br />

l’ambiance et la déco sont bon enfant,<br />

conviviaux. Chacun amène son propre<br />

appareil selon le principe du BYOD<br />

(« Bring your own device »). Et à tour de<br />

rôle et de façon spontanée, chacun des<br />

membres de l’équipe ou de <strong>SFR</strong> apporte<br />

du chocolat sous la forme de son choix… !<br />

C’est aussi une forme d’engagement !<br />

•Déjà des résultats ?<br />

Le lancement du premier fournisseur<br />

français d’énergie numérique à


destination des entreprises, Numergy,<br />

en partenariat avec Bull et la Caisse<br />

des Dépôts ! Nous n’aurions pu mener<br />

ce projet, de l’idée au déploiement et<br />

aux premiers clients, en un temps<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

PERNOD<br />

Pour le géant des spiritueux<br />

Pernod, le numérique est une priorité<br />

en interne : bilan d’une phase<br />

d’expérimentation d’initiatives TIC<br />

originales chez Pernod par Judith<br />

Matharan de la communication<br />

interne et du digital.<br />

•À partir de quand et pour quelle<br />

raison Pernod a-t-il senti qu’il<br />

était nécessaire de s’intéresser aux<br />

usages des TIC en entreprise ?<br />

Le point de départ consistait à insérer<br />

au cœur de nos équipes les réflexes<br />

induits par l’innovation et le numérique.<br />

Nous souhaitions nous lancer dans les<br />

mécaniques des réseaux sociaux en<br />

étant armés. Cette volonté partait d’une<br />

idée forte : l’importance pour nous de<br />

travailler dans le contact, dans la convivialité.<br />

Pourtant nos équipes ne savaient<br />

pas forcément bien retranscrire cette<br />

valeur de marque dans le monde digital.<br />

Avant quoi que ce soit, nous avons<br />

produit des études d’usage : est-ce<br />

que les employés achètent en ligne,<br />

comment se connectent-ils au Net (voire<br />

sont-ils connectés ?). On part souvent<br />

de l’idée reçue que ce sont les plus de<br />

35 ans qui sont les moins sensibles<br />

au numérique, mais c’est bien plus<br />

compliqué… Par exemple, l’absence de<br />

mobilité de poste, ou encore le niveau<br />

aussi court. La<br />

Chocolaterie a<br />

permis non seulement<br />

de se mettre<br />

en mode start-up,<br />

mais aussi que<br />

toutes les contributions<br />

et énergies du groupe – finance,<br />

juridique, ingénierie, SI, communication,<br />

etc. – viennent s’agréger avec vivacité<br />

et efficacité.<br />

C’est aussi l’endroit où sont pensés nos<br />

nouveaux services dans le cloud, autour<br />

des communications en entreprise ou de<br />

la relation client. Mais vous en entendrez<br />

parler davantage d’ici peu…<br />

47 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« NOS RÉUNIONS<br />

ONT LIEU AU SU<br />

ET AU VU DE TOUS.<br />

L’INFORMATION<br />

EST NATIVE. »<br />

de formation, peuvent être des indices<br />

de rétractabilité au numérique.<br />

•Quelles ont été les initiatives<br />

lancées en ce sens ?<br />

Il y a deux ans, nous avons travaillé de<br />

manière expérimentale sur une plateforme<br />

collaborative destinée à l’ensemble<br />

des collaborateurs. Il s’agissait d’un blog<br />

où chacun pouvait créer un profil, déposer<br />

une idée, et commenter les articles<br />

publiés. Cette expérience nous a appris<br />

que tout le monde voulait contribuer.<br />

Du coup, nous avons lancé une nouvelle<br />

version d’Intranet collaboratif entièrement<br />

créé par les salariés, et équipé toute<br />

notre force de vente d’iPhones sur lesquels<br />

nous n’avons pas imposé un usage strictement<br />

professionnel. Même chose dans le<br />

cadre des usines, où nous avons placé des<br />

cybercafés, accompagnés de formations<br />

sur l’ensemble des usages d’Internet.<br />

Nous avons également monté des « quarts<br />

d’heure digitaux » auprès du comité de<br />

direction afin qu’ils puissent montrer la<br />

voie. On y vient présenter un concept, une<br />

idée, une tendance. Ça permet d’attirer<br />

l’attention sur des problématiques liées à<br />

leur activité, et montre que le numérique<br />

n’est pas cloisonné, et touche chacune de<br />

leurs activités.<br />

Ce principe a été étendu au reste des<br />

employés sous forme de vidéos réalisées<br />

pour l’interne et par l’interne.


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

LECTURE<br />

EN COURS<br />

Notre dossier vous a donné envie d’en savoir<br />

plus sur les nouveaux liens entre numérique<br />

et travail ? <strong>SFR</strong> PLAYER vous propose une sélection<br />

bibliographique sur mesure. Allez, au travail !


LEAN STARTUP, ADOPTEZ L’INNOVATION CONTINUE<br />

Comment adapter son offre pour suivre les évolutions de marché et être compé-<br />

titif ? C’est la question à laquelle répond Eric Reis grâce à sa méthodologie<br />

basée sur l’exemple d’entreprises, petites ou grandes, issues du numérique. Le<br />

tout en s’inspirant de méthodes de management innovantes qui ont su sortir<br />

des sentiers battus.<br />

Eric Reis, Pearson, 2012.<br />

LE TÉLÉTRAVAIL EN<br />

FRANCE : LES SALARIÉS<br />

SONT PRÊTS !<br />

Si le concept du télétravail<br />

peut paraître idyllique<br />

à certains (voir<br />

notre sujet « Dis-moi<br />

où tu travailles »), dans<br />

les faits, les freins et<br />

limites sont aussi à<br />

prendre en compte pour<br />

le bien-être des travailleurs.<br />

Un essai à lire<br />

avant d’envisager de<br />

sauter le pas.<br />

Pierre Morel à<br />

l’Huissier et Nicole<br />

Turbé-Suetens,<br />

Pearson, 2010.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

ET SUR VOS TABLETTES TACTILES<br />

« QUESTIONS NUMÉRIQUES 2012-2013 »<br />

Cette publication de la Fing (Fondation Internet<br />

Nouvelle Génération) offre un panorama global<br />

des enjeux futurs du numérique au sens large,<br />

pour mieux anticiper les grands débats de demain.<br />

Incontournable.<br />

49 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

VIVE LA CO-RÉVOLUTION ! POUR UNE SOCIÉTÉ<br />

COLLABORATIVE<br />

Pour les auteurs de cet ouvrage, savoir collaborer<br />

en bonne intelligence est l’un des nouveaux enjeux<br />

à prendre impérativement en compte pour une<br />

meilleure qualité de vie collective, notamment au<br />

travail et dans nos pratiques managériales.<br />

Anne-Sophie Novel et Stéphane Riot, Alternatives,<br />

2012.<br />

UNE CROISSANCE INTELLIGENTE… DEMANDONS<br />

L’IMPOSSIBLE !<br />

Pour sortir de la réflexion manichéenne sur la question<br />

de la croissance, cet ouvrage collectif aborde la<br />

notion de croissance à travers les questions d’intelligence<br />

partagée, de réseaux sociaux et de vitesse<br />

de transmission des informations.<br />

Ouvrage collectif sous la direction de Philippe<br />

Lemoine, Descartes & Cie, 2012.<br />

35 REPÈRES POUR MIEUX TRAVAILLER DE CHEZ SOI<br />

Comment tirer parti du fait de travailler à la<br />

maison ? Dans ce livre, les bons conseils d’experts<br />

dans des domaines aussi variés que le Feng<br />

Shui, la productivité ou la diététique foisonnent<br />

pour donner des idées pratiques et facilement<br />

applicables.<br />

Christie Vanbremeersch et Marie Bousquet,<br />

Leduc.s, 2012.<br />

LA SEMAINE DE 4 HEURES : TRAVAILLEZ MOINS,<br />

GAGNEZ PLUS ET VIVEZ MIEUX<br />

Pour en finir avec les façons de travailler obsolètes<br />

et gagner en productivité, Timothy Ferriss a mis<br />

au point une ingénieuse méthode pour travailler<br />

seulement… quatre heures par semaine ! Un<br />

best-seller.<br />

Timothy Ferriss, Pearson, 2010 (2e édition).<br />

OÙ VA LE TRAVAIL À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE ?<br />

Les études empiriques présentes dans cet ouvrage<br />

réservent parfois des surprises sur nos nouveaux<br />

usages et les nouveaux comportements entre<br />

collègues induits par les outils numériques.<br />

Ouvrage collectif sous la direction d’Anne-France<br />

de Saint-Laurent Kogan et de Jean-Luc Metzger,<br />

Mines Paris-Les Presses-ParisTech, 2007.<br />

« LA FRONTIÈRE ENTRE TRAVAIL ET VIE PRIVÉE »<br />

Parce que les chiffres sont parfois plus parlants que<br />

de longs discours, cette étude permet d’évaluer de<br />

façon significative les effets des nouvelles technologies<br />

dans le cadre du travail et sur le mode de vie<br />

des salariés.<br />

Sondage OpinionWay pour les éditions Tissot, 2010.


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

TRAVAILLEUR<br />

CONNECTÉ<br />

LE GUIDE DE SURVIE<br />

<strong>SFR</strong> PLAYER vous propose ici quelques solutions<br />

pour déjouer les pièges du travail connecté et optimiser<br />

les opportunités de votre vie de travailleur numérique.<br />

Travailler dans la matrice numérique<br />

requiert des capacités d’organisation<br />

et d’adaptation dont<br />

nous ne disposons pas naturellement.<br />

Comment faire pour être efficace,<br />

quand Internet, les vidéos de<br />

chats et les notifications Facebook<br />

et Twitter nous entraînent tout<br />

droit vers une irrémédiable perte<br />

de concentration ? Ou encore :<br />

comment passer des journées<br />

entières chez soi, avec comme seuls<br />

collègues de travail son ordinateur<br />

et son navigateur ? Et enfin :<br />

comment exploiter au mieux les<br />

outils numériques pour travailler à<br />

plusieurs ? Suivez le guide !<br />

ÊTRE PLUS PRODUCTIF, LE STRESS<br />

EN MOINS : LA MÉTHODE GTD<br />

(GETTING THINGS DONE)<br />

Vendredi soir, 18 h 30. Vous venez de<br />

perdre trois heures sur Facebook. La<br />

note que vous deviez rendre le jour<br />

50 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

même est à peine entamée. Votre boîte<br />

de réception affiche 127 mails non lus.<br />

Votre to-do list enfle de jour en jour.<br />

Votre sauveur : la méthode Getting<br />

Things Done, développée par David<br />

Allen, qui donne des clés pour être plus<br />

efficace et plus productif, sans stress.<br />

Résumé en cinq étapes du process idéal<br />

de workflow management.<br />

Collecter : nous avons en tête, dans<br />

nos mails et dans nos téléphones des<br />

centaines de choses que nous devons<br />

faire. Il faut les rassembler et les noter<br />

au fur et à mesure : les pros, les persos,<br />

les urgents, les « peut attendre », etc.<br />

Traiter : quand un élément est noté, il<br />

faut se demander s’il est immédiatement<br />

réalisable. Si c’est non, on le jette ou on<br />

le met de côté. Les actions qui prennent<br />

moins de deux minutes doivent être<br />

faites immédiatement. Les actions plus<br />

longues se transforment en projet.<br />

Organiser : les items traités dans<br />

l’étape précédente sont classés dans<br />

une liste de projets, dans un agenda ou<br />

dans une liste « en attente ».<br />

Passer en revue : une fois par semaine,<br />

on relit ses listes, on met à jour et on<br />

nettoie.<br />

Faire : quatre critères permettent de<br />

choisir par quoi commencer :<br />

1. Le contexte (où l’on se trouve, de<br />

quels outils on dispose).<br />

2. Le temps disponible.<br />

3. L’énergie disponible.<br />

4. La priorité : choisir parmi les tâches<br />

« en concurrence » celle qui semble être<br />

la plus pertinente à faire avancer en<br />

fonction des trois critères précédents.


MIEUX TRAVAILLER<br />

DE CHEZ SOI : LES REPÈRES<br />

POUR Y ARRIVER<br />

Si vous êtes freelance ou auto-entrepreneur,<br />

vous travaillez peut-être déjà<br />

de chez vous. Si vous êtes salarié, il<br />

est possible que, d’ici quelques années,<br />

vos futurs employeurs (aidés par le<br />

cloud computing et les outils collaboratifs)<br />

vous proposent des jours<br />

de télétravail. Nous sommes là pour<br />

vous aider à éviter le cliché du travail<br />

« pyjama-canapé » !<br />

Le lieu : même si vous avez organisé un<br />

poste de travail dans votre chambre,<br />

n’hésitez pas à « nomadiser » votre<br />

bureau. Un projet créatif ? Installez-vous<br />

près de la fenêtre. La rédaction de votre<br />

to-do list ? Sur la table de la cuisine.<br />

Le temps : travailler chez soi, c’est<br />

étaler son temps de travail sur son<br />

temps personnel et vice versa. Pour<br />

éviter ce phénomène, abstenez-vous<br />

de travailler pendant certaines plages<br />

horaires définies. Oui, la réponse à ce<br />

mail de 22 h 37 attendra demain matin.<br />

La sociabilité : trouvez un partenaire<br />

de travail. Par e-mail ou par messagerie<br />

instantanée, échangez avec lui ou<br />

elle sur vos projets, partagez vos bons<br />

moments, vos coups durs, et construisez<br />

des projets communs. Une manière de<br />

compenser l’équipe de bureau !<br />

Les clients : puisque chez vous, votre<br />

supérieur n’est pas là pour vous féliciter,<br />

suscitez des réactions sur votre<br />

travail via une newsletter, un blog ou les<br />

réseaux sociaux, par exemple. Ces réactions<br />

seront une manière pour vous de<br />

formaliser vos résultats et de ressentir<br />

la satisfaction du travail accompli.<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

COOPÉRER : 1 + 1 = 3<br />

Les services en « co- » – covoiturage,<br />

coworking, colunching… – se multiplient.<br />

Les données s’ouvrent. Le libre<br />

se développe. Bienvenue dans l’économie<br />

collaborative !<br />

Comme l’expliquent les auteurs de Vive<br />

la co-révolution !, cette « logique de<br />

partage, de pollinisation, de convivialité<br />

» est propulsée par les outils numériques.<br />

Mais comment utiliser au mieux<br />

cette tendance de fond dans le travail ?<br />

Vous êtes manager ou chef d’entreprise<br />

? Remettez en cause le modèle<br />

organisationnel pyramidal traditionnel<br />

et choisissez d’être « Chief Chaos<br />

Officer » plutôt que « Chief Executive<br />

Officer » : aidez les gens à collaborer et<br />

apprenez à gérer l’intelligence collective,<br />

par exemple via un réseau social<br />

d’entreprise ou encore en rendant social<br />

votre intranet.<br />

Vous êtes salarié ou indépendant ?<br />

Entourez-vous d’outils et de services<br />

gratuits tels que Dropbox, Google Drive<br />

ou Evernote pour optimiser le travail de<br />

groupe à distance. Partagez, encore et<br />

toujours, et forcez-vous à tisser un lien<br />

social professionnel qui enrichit votre<br />

travail à la maison !<br />

51 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

S’organiser pour<br />

réussir : Getting<br />

Things Done,<br />

David Allen,<br />

Leduc.S Éditions,<br />

2008.<br />

35 repères<br />

pour mieux<br />

travailler de<br />

chez soi, Christie<br />

Vanbremeersch et<br />

Marie Bousquet,<br />

Leduc.S Éditions,<br />

2012.<br />

Vive la co-révolution<br />

! Pour une<br />

société collaborative,<br />

Anne-Sophie<br />

Novel et Stéphane<br />

Riot, Alternatives,<br />

2012.


— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

LES DIX QUALITÉS<br />

DU TRAVAILLEUR<br />

NUMÉRIQUE<br />

Panorama des dix aptitudes nécessaires<br />

au travailleur d’un monde de plus en plus numérique<br />

vu par une étude pour la direction générale du travail.<br />

Quels sont les principaux impacts<br />

du numérique sur le contenu du<br />

travail ? Comment bien les gérer ?<br />

Extrait d'une étude récente dédiée<br />

à l’impact des technologies de l’information<br />

et de la communication<br />

(TIC) sur les conditions de travail.<br />

MAÎTRISER PARFAITEMENT<br />

LA LECTURE ET L’ÉCRITURE<br />

Avec les messages écrits (e-mails, SMS,<br />

reporting, procédures…), savoir lire et<br />

écrire vite et bien devient primordial.<br />

GÉRER L’INTERACTIVITÉ<br />

ET L’INSTANTANÉITÉ<br />

Qu’il s’agisse de travailler en local ou<br />

de communiquer avec vos contacts extérieurs,<br />

de nombreuses tâches s’exercent<br />

via des logiciels interactifs. S’approprier<br />

ce nouveau mode de communication est<br />

essentiel.<br />

52 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

SE CONFRONTER<br />

À DES CHANGEMENTS<br />

PERMANENTS<br />

Nous devons gérer un rythme technologique<br />

qui tend à s’accélérer. Il faut<br />

donc comprendre que les outils disponibles<br />

au moment de votre embauche<br />

ne seront sûrement pas ceux que vous<br />

utiliserez quelques années (ou quelques<br />

mois) plus tard…<br />

MAÎTRISER<br />

TRAÇABILITÉ ET TRANSPARENCE<br />

Numériques, les données sont désormais<br />

disponibles et stockables pendant<br />

une longue durée. Nous devenons dès<br />

lors tous responsables de la transmission<br />

et de la traçabilité de ces<br />

documents.


MAÎTRISER L’ABONDANCE<br />

ET PARFOIS LA SURINFORMATION<br />

Le nombre d’informations numérisées<br />

augmente chaque jour. Nous devons<br />

mettre au point des méthodes personnelles<br />

pour faire face sereinement à ces<br />

données.<br />

MANIER LE TEMPS,<br />

LES DÉLAIS ET L’URGENCE<br />

L’utilisation des TIC est souvent perçue<br />

comme chronophage à cause de l’abondance<br />

des données à lire et à traiter.<br />

Des méthodes existent pour apprendre<br />

à gérer ces flux et ne pas avoir l’impression<br />

de perdre son temps.<br />

CONTRÔLER LA VULNÉRABILITÉ<br />

Les systèmes complexes sont vulnérables<br />

aux incidents techniques, aux<br />

virus, à la cybercriminalité… Travailler<br />

avec les outils numériques, c’est aussi<br />

accepter l’existence de ces « bugs ».<br />

— TRAVAIL CONNECTÉ —<br />

Source : L’impact des TIC sur les conditions de travail, rapport réalisé<br />

par le Centre d’analyse stratégique de la direction générale du travail,<br />

coordonné par Tristan Klein et Daniel Ratier, février 2012.<br />

S’ADAPTER À LA NUMÉRISATION<br />

Le travail s’effectue de moins en moins<br />

dans la réalité pour basculer sur des<br />

interfaces dématérialisées. Il est important<br />

de savoir s’adapter à cette évolution<br />

et de ne pas l’envisager comme<br />

déshumanisante.<br />

ACCEPTER LA « LOGIQUE<br />

CONTRACTUELLE »<br />

Les TIC accentuent l’encadrement du<br />

travail par des procédures et sa rationalisation.<br />

Accepter de travailler avec les<br />

TIC c’est donc aussi, en creux, accepter<br />

un « contrat » sur leur utilisation.<br />

GÉRER SON ESPACE<br />

La mobilité permise par les outils numériques<br />

doit être votre amie, pas votre<br />

ennemie : certains devront apprendre à<br />

créer un espace de travail pour que vie<br />

professionnelle et vie personnelle soient<br />

clairement délimitées.<br />

53 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— ALLÔ <strong>SFR</strong> —<br />

C’EST POUR<br />

VOUS !<br />

D’une carte de paiement<br />

jusqu’au cloud, tour d’horizon<br />

des innovations chez <strong>SFR</strong> et ses partenaires.<br />

ENTRETIEN D’EMBAUCHE VIRTUEL<br />

Qui a dit que jeu ne rimait pas avec sérieux ? Pour aider les jeunes en insertion à<br />

réussir leurs entretiens d’embauche, les écoles de la deuxième chance, l’établissement<br />

public d’insertion de la Défense et <strong>SFR</strong> lancent un serious game interactif.<br />

Savoir se présenter, se préparer aux questions des recruteurs, comprendre les<br />

règles du monde du travail et exposer sa motivation : tous ces points doivent être<br />

préparés pour donner le meilleur de soi-même lors d’un entretien. Construit sous<br />

la forme de scénarios, le jeu se déroule en plusieurs étapes. Des dialogues sont mis<br />

en scène entre le candidat-joueur et le recruteur. Plusieurs paramètres sont pris<br />

en compte pour faire augmenter le score : la ponctualité, la motivation, la présentation,<br />

etc. On gagne le jeu une fois que<br />

l’on décroche le poste. Ce simulateur<br />

d’entretien s’adresse à tous gratuitement<br />

sur sfr.com et est <strong>accessible</strong><br />

aux personnes handicapées (handicap<br />

moteur ou déficiences visuelle ou auditive).<br />

Parce qu’un entretien se prépare<br />

en amont du jour J et qu’il suffit souvent<br />

d’être bien préparé pour réussir quelque<br />

chose qui nous tient à cœur.<br />

monentretiendembauche.sfr.com<br />

54 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— ALLÔ <strong>SFR</strong> —<br />

CAP SUR LE<br />

PAIEMENT MOBILE<br />

<strong>SFR</strong> prépare le paiement sur mobile<br />

en lançant dès à présent <strong>SFR</strong> PayCard,<br />

une carte de paiement rechargeable sans<br />

contact. C’est la première de ce type lancée<br />

par un opérateur mobile en France.<br />

Cette carte à puce lancée en partenariat<br />

avec l’émetteur de monnaie électronique<br />

Wirecard permet de payer ses achats<br />

dans les 34,5 millions de points d’acceptation<br />

du réseau MasterCard, en France<br />

et à l’international, sur Internet ou en<br />

magasin. Elle permet aussi de retirer<br />

de l’argent dans tous les distributeurs<br />

automatiques en France, et auprès du<br />

réseau MasterCard à l’étranger.<br />

Pour se la procurer, rien de plus<br />

simple : elle peut être achetée dans un<br />

tabac ou sur Internet. Le rechargement<br />

se fait en espèces, par CB ou par virement.<br />

Pour payer, il suffit de « taper » sa<br />

carte contre les terminaux de paiement<br />

des commerçants qui acceptent le paiement<br />

sans contact (rendu possible par<br />

la fonctionnalité MasterCard PayPass),<br />

55 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

pour des achats jusqu’à 20 euros. Une<br />

application mobile permettra aussi de<br />

consulter son solde ou de retrouver son<br />

historique de paiement.<br />

Pour Hugo Salaun, directeur de la division<br />

paiement mobile de <strong>SFR</strong> : « Selon<br />

une étude Ifop, la <strong>SFR</strong> PayCard peut<br />

intéresser 45 % des Français de plus<br />

de 18 ans. C’est un chiffre élevé qui<br />

s’explique par la variété des segments<br />

auxquels elle s’adresse : les personnes<br />

qui n’ont pas de carte de paiement, les<br />

étudiants qui font leurs premiers pas<br />

financiers, les personnes qui veulent<br />

envoyer de l’argent à l’étranger, ou<br />

encore tous ceux qui veulent payer sur<br />

le Net de manière sécurisée… »<br />

Après Buyster, la solution de paiement<br />

en ligne lancée en 2011, et le paiement<br />

du parcmètre par SMS à Mulhouse lancé<br />

en mars 2012, la <strong>SFR</strong> PayCard s’inscrit<br />

dans une stratégie de longue durée sur le<br />

secteur du paiement mobile. Prochaine<br />

étape dès 2013 : le M-Wallet (portefeuille<br />

mobile) de <strong>SFR</strong>, qui permettra de réaliser<br />

des transactions simplement, avec son<br />

mobile, grâce à la technologie NFC.<br />

sfrpay.fr


— ALLÔ <strong>SFR</strong> —<br />

ENFIN VOTRE CLOUD FRANÇAIS<br />

<strong>SFR</strong>, Bull et la Caisse des Dépôts<br />

annoncent la création de la société<br />

Numergy et le déploiement d’une<br />

infrastructure à vocation européenne,<br />

proposant des services de cloud computing<br />

sécurisés à un coût compétitif. À<br />

ce titre, Numergy marque les grands<br />

débuts d’un cloud public basé sur le<br />

territoire français, et qui répond donc<br />

aux règles nationales de protection des<br />

données.<br />

Basée en région parisienne, cette<br />

société incarne l’engagement des<br />

actionnaires <strong>SFR</strong>, Bull et la Caisse<br />

des Dépôts à faire du numérique un<br />

levier essentiel de la compétitivité des<br />

entreprises françaises et européennes.<br />

Pour son président Philippe Tavernier,<br />

en effet, « cette initiative démontre<br />

la pertinence et la célérité des partenariats<br />

public-privé. » Conçue comme<br />

un écosystème ouvert, cette « centrale<br />

56 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

à énergie numérique » permettra aux<br />

grandes entreprises, administrations<br />

ou start-up de bénéficier de services<br />

numériques couvrant tous les besoins,<br />

du standard au plus critique. Numergy<br />

répond à des besoins variés : « Nous<br />

proposons aux entreprises de manière<br />

extrêmement sécurisée l’infrastructure<br />

et la mise à disposition de modalités de<br />

calcul et de stockage, afin qu’elles se<br />

consacrent pleinement à leur objectif<br />

social », ajoute Philippe Tavernier.<br />

L’activité est déjà disponible notamment<br />

à travers une première solution<br />

de serveurs virtuels, qui permet de<br />

bénéficier de ressources informatiques<br />

à la demande (serveur, stockage,<br />

réseau) dans des conditions de sécurité<br />

et de confidentialité renforcées. Votre<br />

cloud n’a jamais été aussi proche de<br />

vous… et de vos besoins !<br />

numergy.com


LE JEU DANS LES NUAGES<br />

Cet automne, <strong>SFR</strong> fête les deux ans<br />

de son service de « cloud gaming<br />

on demand ». « Nous avons été les<br />

premiers au monde à lancer un tel<br />

service », précise Anne-Laure Caffin,<br />

à la tête du cloud gaming chez <strong>SFR</strong>.<br />

Et force est de constater que deux ans<br />

après son lancement, le service propose<br />

une centaine de jeux pour chaque<br />

segment de joueurs : famille, casual<br />

et bien sûr gamer. Des licences ont été<br />

signées avec les plus grands acteurs du<br />

jeu vidéo parmi lesquels Ubisoft (The<br />

Lapins Crétins, Assassin’s Creed 2,<br />

Prince of Persia…) ou encore Disney<br />

(Toy Story 3, Pirates des Caraïbes,<br />

Split Second Velocity…).<br />

Les avantages du jeu vidéo sur<br />

le cloud tel que proposé par <strong>SFR</strong><br />

sont nombreux : les jeux vidéo sont<br />

SPORT 100 % EN LIGNE<br />

Vous aimez les sports extrêmes<br />

mais plutôt derrière votre écran ?<br />

Après cinq jours de compétition à<br />

Montpellier, le FISE, festival international<br />

des sports extrêmes, se poursuit<br />

avec la tournée FISE Xpérience qui<br />

accueille cette année le DéFISE, une<br />

étape 100 % numérique avec <strong>SFR</strong>. Une<br />

compétition particulière, originale<br />

et virale puisque 100 % online ! Des<br />

sportifs de tous niveaux, débutants,<br />

amateurs et professionnels, s’affronteront<br />

dans une compétition vidéo.<br />

Mises en ligne sur une plateforme<br />

dédiée, les meilleures vidéos seront<br />

soumises aux votes des juges officiels<br />

— ALLÔ <strong>SFR</strong> —<br />

du FISE ainsi qu’à ceux des internautes.<br />

« Nous avons renforcé notre<br />

équipe digital media depuis deux<br />

ans et nous savons que nous entrons<br />

dans une nouvelle ère. Nos cibles sont<br />

de plus en plus jeunes et désormais<br />

qualifiées de digital natives. Ils sont<br />

nés avec le numérique, consomment<br />

et produisent des contenus interactifs<br />

au quotidien », précise Hervé André-<br />

Benoit, fondateur du FISE.<br />

Le challenge commence le 1er octobre<br />

et de très nombreux lots sont à<br />

gagner !<br />

Compétition du 1 er au 30 octobre 2012.<br />

Rendez-vous sur fise.fr/fr/competitions<br />

57 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

disponibles en streaming via la Box et il<br />

est possible de jouer aux derniers titres<br />

sans avoir à s’équiper en permanence<br />

de matériel plus puissant, consoles<br />

ou ordinateurs. Anne-Laure Caffin<br />

ajoute : « Dernier avantage et pas des<br />

moindres : le multi-écran. Le jeu étant<br />

stocké sur nos serveurs, il est possible<br />

de commencer votre partie sur une télé<br />

et de la continuer sur ordinateur, et<br />

bientôt sur tablette ou smartphone. »<br />

Cette qualité de service semble très<br />

appréciée par les joueurs. « Nous avons<br />

fait une étude de satisfaction et les<br />

retours sont exceptionnels : 75 % des<br />

clients donnent une note de 7 à 10 sur<br />

10 et 36 % de 9 ou 10 sur 10. »<br />

Restez connectés : le service proposera<br />

de nouvelles licences de jeu pour Noël !<br />

jeux-tv.sfr.fr


— ALLÔ <strong>SFR</strong> —<br />

L’ÉCOLE PRIMAIRE PASSE<br />

AU NUMÉRIQUE !<br />

Vous vous souvenez du tableau noir et de la craie de votre école primaire ? Eh<br />

bien cette « madeleine de Proust » risque fort d’être oubliée par les générations<br />

d’aujourd’hui ! Acteur majeur en matière d’innovation, <strong>SFR</strong> lance le projet « e-École<br />

pour tous » : une plateforme d’apprentissage numérique à destination des écoles<br />

primaires. Dessiné et conçu avec des partenaires experts du monde de l’éducation<br />

(itslearning France, Maxicours, Smart Technologies et Leasecom), ce service « clés<br />

en main » réunit un tableau numérique interactif relié à des contenus éducatifs<br />

calqués sur le programme des classes de primaire, un espace numérique de travail<br />

que l’élève peut consulter à la maison ainsi que les services de maintenance, de<br />

formation et d’accompagnement. Comme l’explique Laurent Charon, responsable du<br />

développement écosystème à la direction de l’innovation et des nouveaux marchés<br />

de <strong>SFR</strong> : « C’est important de transmettre le savoir grâce aux outils d’aujourd’hui.<br />

Les enfants sont immergés dans le numérique, or quand ils arrivent à l’école, il y a<br />

une rupture. Ces outils permettent de leur faire gagner en attention et en réceptivité.<br />

» Si le système est encore assez expérimental en France, il est déjà très utilisé<br />

ailleurs, notamment en Angleterre. L’école du futur arrive à grands pas !<br />

e-ecolepourtous.fr<br />

LE SMARTPHONE POUR TOUS<br />

Tirer tout le potentiel de son smartphone, même pour les personnes non et<br />

malvoyantes, c’est possible si l’on en maîtrise bien les outils ! <strong>SFR</strong> organise des<br />

ateliers pour apprendre à se servir de son smartphone Apple et optimiser l’utilisation<br />

de logiciels qui simplifient la vie comme Siri et VoiceOver. Les conseillers <strong>SFR</strong><br />

expliquent pendant deux heures, gratuitement, à des petits groupes de cinq participants<br />

le fonctionnement du téléphone pour tirer parti de tout son potentiel, de la<br />

prise en main à l’utilisation courante. Un service <strong>SFR</strong> déjà indispensable pour que<br />

chacun puisse apprivoiser les innovations technologiques !<br />

Inscriptions et renseignements : sfr@handicapzero.org, ou au numéro vert<br />

0800 39 39 51.<br />

58 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— ALLÔ <strong>SFR</strong> —<br />

<strong>SFR</strong>, PARTENAIRE DE LILLE3000<br />

On le sait, Lille est sans conteste une ville qui bouge… Et <strong>SFR</strong> la suit dans ses<br />

projets culturels depuis 2004 déjà ! À l’occasion du festival Fantastic qui aura lieu<br />

du 6 octobre 2012 au 13 janvier 2013, les deux partenaires se sont réunis pour<br />

créer une application à la hauteur de la programmation pharaonique (et tout<br />

simplement fantastique) du festival : parade, métamorphoses urbaines, expositions,<br />

design, cinéma, performances, théâtre, cirque, danse, concerts… Ouf !<br />

Pour que vous puissiez exploiter au mieux les quelques sept cents manifestations<br />

qui vous attendent et être sûr de profiter à fond de Fantastic, <strong>SFR</strong> a imaginé une<br />

appli mobile qui va vous faciliter la vie. Les fonctionnalités sont nombreuses :<br />

retrouver toute la programmation détaillée mais aussi pouvoir vous géolocaliser<br />

dans la ville, planifier les événements qui vous intéressent et recevoir des<br />

rappels, mais surtout partager vos expériences via vos réseaux sociaux préférés !<br />

Virginie Chèze, responsable pôle événements à la direction de la communication<br />

de <strong>SFR</strong>, rappelle qu’avec cette application « <strong>SFR</strong> poursuit son rôle de facilitateur<br />

de lien culturel et social et invite tous les publics de “Fantastic” à découvrir<br />

les nouveaux usages du numérique au service de la médiation culturelle. »<br />

Développée pour iPhone et Android, l’appli permet de ne pas manquer une miette<br />

de la programmation très dense mais surtout d’échanger et de pro-fi-ter !<br />

Application FANTASTIC-lille3000 disponible gratuitement sur Android et IOS.<br />

LES CHIFFRES DÉCHIFFRÉS<br />

Vous vous demandez combien de SMS sont envoyés en une<br />

journée, quels sont les films les plus visionnés sur les box de<br />

<strong>SFR</strong>, ou encore le top des sites mobiles consultés ? L’animation<br />

graphique Living Machine présente de façon ludique et thématique<br />

une sélection de chiffres clés de <strong>SFR</strong> sous forme de datavisualisation.<br />

Chaque jour, à minuit, Living Machine met à<br />

jour les données pour les présenter aux curieux. Un objectif<br />

fun et pédagogique pour faire découvrir tout le savoir-faire<br />

réseau de <strong>SFR</strong> en un clic, mais également ses engagements<br />

associatifs ou environnementaux.<br />

sfr.com/livingmachine<br />

59 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Carrément vous.


SAVOIR « RE-FAIRE » :<br />

UN ENJEU POUR L’ENTREPRISE<br />

Pour le designer Jean-Louis Frechin,<br />

les nouveaux critères d’efficacité et d’innovation<br />

véhiculés par le numérique obligent les entreprises<br />

à revoir leur mode de fonctionnement de manière<br />

plus créative, ouverte et transdisciplinaire.<br />

Jean-Louis<br />

Frechin<br />

Chronique<br />

Diplômé de l’École<br />

nationale supérieure<br />

de création<br />

industrielle (ENSCI-<br />

Les Ateliers) dont<br />

il dirige la section<br />

Innovation et<br />

Prospective, Jean-<br />

Louis Frechin est<br />

un pionnier du<br />

design numérique<br />

en France. En 2001,<br />

il crée Nodesign,<br />

agence de design<br />

interactif, où il<br />

travaille notamment<br />

sur les nouvelles<br />

technologies et<br />

leurs interfaces.<br />

Il est partenaire<br />

du programme<br />

ReFaire de la Fing<br />

(Fondation Internet<br />

nouvelle génération).<br />

— #PERSO —<br />

La crise profonde que nous traversons<br />

en France (panne de grands projets<br />

innovants, start-up ayant du mal à<br />

grandir…) est celle du déficit de propositions<br />

attractives mais également<br />

celle de l’objet social des organisations<br />

souvent centrées sur elles-mêmes, et<br />

ayant quelques difficultés à comprendre<br />

les mutations induites par la révolution<br />

numérique. C’est donc l’organisation<br />

tout entière dans sa dynamique collective,<br />

les relations à son milieu et aux<br />

hommes qui doivent évoluer. Alors,<br />

comment l’entreprise peut-elle être, ou<br />

redevenir, une organisation « apprenante<br />

», force de propositions centrée<br />

sur le progrès partagé ?<br />

RÉÉQUILIBRE<br />

L’esprit du numérique (réseaux acentrés,<br />

force de la multitude en réseau,<br />

ouverture des organisations les unes<br />

aux autres) peut-il libérer les énergies<br />

dans les organisations et redonner un<br />

sens partagé au projet ? Peut-il être<br />

émancipateur des blocages pour aller<br />

vers la création, l’invention, et l’agilité<br />

collective ? Nous le pensons.<br />

Dès lors, nous proposons de mettre<br />

en place en entreprise les démarches<br />

pratiques issues de l’esprit des fab labs<br />

pour créer des espaces physiques où<br />

naissent les produits et la valeur de<br />

l’organisation. Ces ateliers transcendent<br />

les compétences, les expertises et les<br />

savoir-faire, mais aussi les disciplines,<br />

les filières et les sujets de préoccupation<br />

originels des entreprises. Cette organisation<br />

transdisciplinaire innovante et<br />

apprenante tire sa richesse de la diversité<br />

des êtres qui la fréquentent et la<br />

pratique, plutôt que des processus qui<br />

la guident. Ces ateliers font collaborer<br />

des acteurs variés, des talents, et la<br />

création, par essence, individuelle. Il en<br />

60 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

résulte une « transcréation », résultat et<br />

objectif de la transdisciplinarité.<br />

IMPRÉVUS<br />

Ces ateliers sont les endroits où naît<br />

l’imprévu, créateur de propositions<br />

nouvelles. En cela, ils sont le lieu des<br />

pensées émergentes, technologiques et<br />

économiques qui incarnent les propositions<br />

nouvelles et l’imaginaire de l’entreprise.<br />

Ils permettent ainsi de construire<br />

des espaces innovants relevant du<br />

bien commun et du « faire ensemble »<br />

dans l’entreprise, de valoriser de façon<br />

harmonieuse les intelligences pratiques<br />

et théoriques, de révéler et libérer les<br />

énergies disponibles, de former et se<br />

former, défaire, refaire, faire ; expérimenter,<br />

se tromper, réussir, valoriser le<br />

prototype comme outil de conception et<br />

de partage, construire le sentiment de<br />

fierté et d’appartenance à l’organisation<br />

et, enfin, ouvrir l’entreprise de l’intérieur<br />

vers l’extérieur.<br />

Cet esprit de création, de mouvement et<br />

d’ouverture souvent visionnaire, métissant<br />

le collectif mais aussi l’individuel,<br />

revendiquant un nouveau rôle social<br />

sera, la marque de fabrique des entreprises<br />

performantes du xxi e siècle.


SAGESSE NUMÉRIQUE<br />

Pour Marc Prensky, il est temps d’étendre le champ<br />

de notre esprit, de l’améliorer et de le développer en<br />

l’associant intimement aux technologies du xxi e siècle.<br />

En cette époque où les cultures et les<br />

sociétés humaines se transforment<br />

de manière exponentielle, nous avons<br />

tous besoin d’accroître nos capacités<br />

pour pouvoir nous adapter et nous<br />

développer. C’est déjà possible grâce<br />

aux technologies numériques, et elles<br />

peuvent continuer à faire de nous des<br />

êtres meilleurs et plus libres… mais<br />

seulement si nous le leur permettons.<br />

COMBINAISON<br />

La sagesse numérique, c’est la capacité<br />

à trouver, dans chaque situation, la<br />

meilleure combinaison possible entre ce<br />

que les humains et ce que les machines<br />

font le mieux. De la même manière<br />

qu’il a fallu, et qu’il faut encore parfois,<br />

lutter pour exploiter avec sagesse les<br />

technologies dangereuses que sont le<br />

feu, l’électricité ou l’énergie atomique,<br />

nous devons aujourd’hui trouver la voie<br />

de la sagesse concernant les technologies<br />

numériques.<br />

Alors que nous pouvons confier à des<br />

machines de plus en plus de tâches que<br />

nous exécutions jusqu’alors mentalement<br />

– calcul, analyse, création de liens entre<br />

des livres ou des idées –, l’une des grandes<br />

questions qui se posent à nous est celleci<br />

: que laissons-nous à notre esprit, et<br />

que déléguons-nous aux machines ?<br />

L’empathie et la passion, par exemple,<br />

sont clairement, jusqu’ici, des traits<br />

exclusivement humains ; mais est-ce<br />

que ce que nous appelons pensée l’est<br />

vraiment ? Grâce à ses capacités exceptionnelles<br />

qui lui permettent de traiter<br />

et d’associer plusieurs types d’information<br />

de diverses manières, l’ordinateur<br />

Watson d’IBM est déjà capable de<br />

penser « mieux » que les humains pour<br />

certaines tâches. Elles sont peut-être<br />

primaires, mais ce n’est qu’un début.<br />

La version 1 annonce des milliers ou<br />

des millions d’autres. Pour prendre les<br />

meilleures décisions possibles dans ce<br />

nouveau contexte, il nous faut apprendre<br />

à identifier et à associer, d’une part, les<br />

avantages de la pensée et de l’expérience<br />

humaines qui sont impossibles<br />

— #PERSO —<br />

à déléguer et,<br />

d’autre part, les<br />

potentialités qui<br />

sont propres aux<br />

machines ou pour<br />

lesquelles elles sont bien meilleures ou<br />

bien plus rapides que nous.<br />

MONDE AMÉLIORÉ<br />

Cette sage symbiose des esprits et des<br />

machines, cette sagesse digitale, exige<br />

de la part des humains une attitude<br />

nouvelle, qui ne se concentre pas seulement<br />

sur les aspects perçus comme négatifs<br />

ou dangereux de la technologie, mais<br />

plutôt sur le partenariat que nous créons<br />

avec la technologie dans tout ce que nous<br />

faisons. Certains dangers existent bel<br />

et bien, et nous devons être vigilants ;<br />

mais ils sont minimes comparés à tous<br />

les avantages que représente un monde<br />

amélioré numériquement.<br />

Nos jeunes les plus intelligents ont déjà<br />

adopté ce point de vue. « Vous considérez<br />

la technologie comme un outil »,<br />

m’a dit l’un d’eux. « Nous, nous la<br />

voyons comme une base, qui sous-tend<br />

tout ce que nous faisons. » Nous devons<br />

tous parvenir à partager cette attitude<br />

– cette sagesse numérique –, dans le<br />

futur, si nous voulons réussir. Rejeter ce<br />

nouveau partenariat, refuser de rechercher<br />

la sagesse numérique dans tout ce<br />

que nous faisons, nous rendra non pas<br />

plus, mais moins humains.<br />

61 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Marc Prensky<br />

Chronique<br />

« QUE LAISSONS-NOUS<br />

À NOTRE ESPRIT, ET QUE<br />

DÉLÉGUONS-NOUS AUX<br />

MACHINES ? »<br />

Digital natives<br />

et digital migrants<br />

sont des termes<br />

couramment<br />

employés dans les<br />

médias que nous<br />

devons à Marc<br />

Prensky. Cet auteur<br />

et grand orateur<br />

travaille sur des<br />

problématiques<br />

liées à l’éducation<br />

et à l’apprentissage.<br />

Ses ouvrages,<br />

comme Teaching<br />

Digital Natives<br />

(2010, Corwin<br />

Press) ou encore<br />

Digital Game-Based<br />

Learning (2000,<br />

McGraw-Hill) ont<br />

pour thème central<br />

l’éducation à l’ère du<br />

numérique.


VOLONTAIRES<br />

POUR « BIG BROTHER » ?<br />

Qu’est-ce qui nous motive à céder<br />

tant d’informations aux grands acteurs de l’Internet ?<br />

Pour la chercheuse Valérie Schafer, les raisons<br />

de cette « inconscience » sont complexes.<br />

Et si nous nous permettions un peu moins de confiance ?<br />

Valérie Schafer<br />

Chronique<br />

« LA CONFIANCE EST<br />

LE MAÎTRE-MOT POUR<br />

DÉVELOPPER CERTAINS<br />

USAGES NUMÉRIQUES. »<br />

Valérie Schafer<br />

est chargée de<br />

recherche à l’Institut<br />

des sciences de la<br />

communication du<br />

CNRS.<br />

Spécialiste d’histoire<br />

des technologies de<br />

l’information et de<br />

la communication,<br />

elle vient de publier<br />

La France en<br />

réseaux (1960-1980)<br />

et avec Benjamin G.<br />

Thierry Le Minitel,<br />

l’enfance numérique<br />

de la France (2012,<br />

Nuvis).<br />

— #PERSO —<br />

Alors qu’en 1974 le projet Safari<br />

(système automatisé pour les fichiers<br />

administratifs et le répertoire des individus)<br />

faisait scandale, les Français<br />

négligent de plus en plus la protection<br />

de leurs données en 2012. Pourtant,<br />

« Big Brother » a changé de visage sans<br />

même que l’on s’en aperçoive.<br />

MENACE PAS TRÈS « NETTE »<br />

Aujourd’hui, les grands acteurs de la<br />

communication peuvent demander à<br />

leurs usagers des données personnelles,<br />

les conserver, les revendre, les faire<br />

circuler, les géolocaliser et les inciter<br />

à laisser ces<br />

données, certes<br />

éparses (mais<br />

faciles à croiser),<br />

flotter dans un<br />

océan virtuel…<br />

aux enjeux bien<br />

réels. Les fuites de données sensibles<br />

(bancaires par exemple) sont régulièrement<br />

exposées dans la presse et un<br />

sentiment croissant de ne plus contrôler<br />

son image et ses données se fait de plus<br />

en plus sentir. Alors au fond, qu’estce<br />

qui motive l’internaute à céder tant<br />

d’informations ?<br />

RENONCEMENT<br />

Tout d’abord, Internet s’est fondé à l’origine<br />

sur une idéologie profondément<br />

libertaire, qui a rejeté avec virulence<br />

tout interventionnisme étatique. Les lois<br />

du cyberespace devaient s’affranchir de<br />

celles de la société réelle. Ces discours et<br />

ces imaginaires restent tenaces et sont<br />

involontairement les meilleurs supporters<br />

d’une logique libérale qui donne<br />

tout pouvoir aux entreprises.<br />

Il y a également un manque de transparence<br />

et de compétences au cœur du<br />

62 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

renoncement des internautes. Si nous<br />

devions réfléchir à la façon dont chaque<br />

géant cloisonne le Net en fonction de<br />

ses intérêts commerciaux, qui pourrait<br />

comprendre le fonctionnement de<br />

Facebook ou Google avant d’utiliser ces<br />

services ?<br />

Les internautes ont des visions contradictoires<br />

d’Internet : ils n’ont pas les<br />

mêmes attentes quand ils effectuent une<br />

transaction financière, dont ils attendent<br />

sécurité et contrôle, ou quand ils téléchargent<br />

un fichier en peer-to-peer, en<br />

souhaitant discrétion et anonymat…<br />

On observe surtout un sentiment d’impuissance<br />

face à des systèmes au développement<br />

mondial tentaculaire. Et les<br />

usagers se sentent démunis.<br />

Alors que la confiance est le maîtremot<br />

pour développer un certain nombre<br />

d’usages numériques futurs, ne serait-il<br />

pas temps que les internautes reconsidèrent<br />

à qui ils souhaitent accorder<br />

cette confiance et déléguer la préservation<br />

de leurs droits ? Au risque que les<br />

entreprises qui rétablissent l’e-réputation<br />

et offrent un nouveau départ sur<br />

le Web deviennent leurs meilleures<br />

amies…


DES CHANCES EN JEU<br />

Michael Stora, psychanalyste spécialisé<br />

dans l’impact des jeux vidéo sur les troubles<br />

psychiques, nous raconte la genèse de son premier<br />

jeu thérapeutique pour les enfants en difficulté.<br />

Il y a quelques années, j’ai reçu Arthur,<br />

un enfant de 10 ans souffrant d’obésité.<br />

Il subissait les moqueries quotidiennes<br />

de ses camarades de classe. Lorsqu’il<br />

rentrait chez lui, il n’avait qu’une chose<br />

en tête : se venger ! Une vengeance<br />

bien symbolique, car virtuelle. Armé<br />

de son clavier et de sa souris, il jouait<br />

à Age of Empires. Incarnant Gengis<br />

Khan en campagne, il terrassait tous<br />

ses ennemis pour régner. Dans ces jeux<br />

qu’on appelle real-time strategy (RTS),<br />

le sentiment de puissance, de mainmise<br />

sur le monde est prégnant. On y joue<br />

contre des « personnages non jouables »<br />

(PNJ) dont la mission est d’empêcher le<br />

joueur de gagner. Ils sont des éléments<br />

de résistance nécessaires permettant<br />

de ne pas être dans la violence gratuite,<br />

d’avoir un ennemi qui vous résiste et<br />

ainsi de devoir persévérer. C’est en<br />

perdant que l’on apprend à gagner ! Le<br />

jeu vidéo propose un processus psychologique<br />

intéressant en mettant à mal le<br />

sentiment de toute-puissance.<br />

THERAPEUTIC GAME<br />

Arthur a un combat à mener dans la<br />

réalité : un régime, pour raison de<br />

santé. Il lui faut trouver à tout prix un<br />

espace de valorisation et des ressources.<br />

Un jour Arthur me dit : « Vous savez,<br />

les seules récompenses que j’ai, c’est<br />

dans les jeux vidéo ! » Ces longues<br />

— #PERSO —<br />

années d’utilisation du jeu vidéo comme<br />

médiation thérapeutique et mon travail<br />

autour des problèmes de dépendance<br />

aux mondes persistants m’ont donné les<br />

clés nécessaires pour inventer un jeu à<br />

vocation thérapeutique.<br />

C’est lors d’un appel à projet de serious<br />

game organisé par le secrétariat à<br />

l’Économie numérique que j’ai imaginé<br />

Archaos. C’est un social therapeutic<br />

game pour des enfants, des adolescents<br />

en surpoids ou<br />

souffrant d’obésité.<br />

Ce concept<br />

innovant reprend<br />

les formidables<br />

ressorts métaphoriques des contes de<br />

fées, des dynamiques de groupe des<br />

jeux de rôle massivement multijoueurs,<br />

des soutiens entre pairs dans les forums<br />

participatifs et du « masque libératoire<br />

» que représente l’incarnation en<br />

un avatar.<br />

La particularité d’Archaos est l’enrichissement<br />

du virtuel par des données<br />

réelles comme l’indice de masse corporelle<br />

ou des événements vécus importants…<br />

Le patient joue avec l’aide de<br />

ses parents qui sont pour lui comme<br />

des alliés thérapeutiques. Cet accompagnement<br />

dure dix mois, en lien avec<br />

une prise en charge bien réelle par des<br />

psychothérapeutes, des nutritionnistes<br />

et des médecins. Le concept de jeu peut<br />

se décliner pour d’autres problématiques<br />

que le surpoids : arrêt du tabac,<br />

insomnie, dépression… Lorsque le<br />

jeu vidéo devient un espace de récréation<br />

dans le sens d’une re-création des<br />

tensions et des frustrations du joueur,<br />

alors nous pouvons dire que le jeu c’est<br />

sérieux !<br />

63 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

Michael Stora<br />

Chronique<br />

« C’EST EN PERDANT<br />

QUE L’ON APPREND<br />

À GAGNER. »<br />

De formation<br />

de cinéaste,<br />

Michael Stora<br />

est psychologue<br />

clinicien pour<br />

enfants et<br />

adolescents au<br />

Centre médico-<br />

psychologique<br />

de Pantin où il a<br />

crée un atelier jeu<br />

vidéo. Il réfléchit<br />

sur l’impact des<br />

jeux vidéo sur les<br />

enfants souffrant de<br />

troubles psychiques<br />

mais aussi sur<br />

le lien interactif<br />

de l’homme à<br />

l’ordinateur et de<br />

ses conséquences<br />

sur les processus<br />

mentaux. Il est<br />

l’auteur de Guérir<br />

par le virtuel, une<br />

nouvelle approche<br />

thérapeutique<br />

(2005, Presses de la<br />

Renaissance)<br />

et de L’enfant au<br />

risque du virtuel<br />

(2006, Dunod).


TÉLÉPA-TIC<br />

L’écrivaine Antonia Kerr révèle pour <strong>SFR</strong> PLAYER<br />

les potentiels émotionnels des casques télépathiques…<br />

Et surtout leurs intéressantes défaillances. Fiction.<br />

Antonia Kerr<br />

Fiction<br />

Avec Usbek &<br />

Rica, magazine<br />

qui explore le futur<br />

(usbek-et-rica.fr)<br />

« POURQUOI CE<br />

QUI S’ANNONÇAIT<br />

COMME UN CONTE<br />

DE FÉES HIGH-<br />

TECH VIRA AU<br />

CAUCHEMAR ? »<br />

— FICTION —<br />

Lorsque le casque télépathique fut<br />

mis en vente, j’étais de ceux qui attendaient<br />

devant le magasin bien avant<br />

l’ouverture, excitée à l’idée de bientôt<br />

posséder ce qui allait devenir, a priori,<br />

le bijou technologique du siècle. En<br />

plus de permettre d’explorer tous les<br />

plaisirs cérébraux, le casque était le<br />

moyen de communication le plus pointu<br />

jamais inventé. Qui aurait pu imaginer<br />

qu’un jour une telle révolution serait<br />

possible ? Connecté à Internet via<br />

les réseaux WiFi, le casque était en<br />

permanence relié, entre autres, aux<br />

comptes Facebook, Google, Deezer et<br />

Spotify de son utilisateur. Il suffisait<br />

de penser à un morceau pour l’écouter,<br />

à un ami pour lui<br />

parler, à un livre<br />

pour entendre<br />

sa lecture.<br />

Assemblés en file<br />

indienne devant<br />

le magasin, tels<br />

des enfants sages<br />

avant le début des<br />

cours, moi et les<br />

autres geeks attendions donc patiemment<br />

que la révolution commence,<br />

prêts à accueillir ce que le progrès nous<br />

avait concocté de meilleur. Mais lorsque<br />

les portes s’ouvrirent, à 9 h 30, une<br />

semi-émeute éclata aussitôt et la jolie<br />

rangée que nos corps avaient formée<br />

se transforma en un fatras d’individus<br />

électrisés par l’impatience. Certains<br />

voulant passer devant tout le monde,<br />

quelques coups de poings furent distribués<br />

dans la foule pour les en dissuader.<br />

Il fallut attendre encore un peu plus, le<br />

temps d’évacuer les pressés et les coléreux,<br />

puis, lentement, la file d’attente<br />

progressa, et bientôt je pus, moi aussi,<br />

mettre les mains sur le fameux casque.<br />

C’était, à première vue, la chose la plus<br />

merveilleuse qu’il m’ait été donnée<br />

d’essayer : avec une telle innovation,<br />

64 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

plus rien ne semblait impossible et<br />

l’aspect le plus réjouissant du casque<br />

était bien entendu la possibilité de se<br />

connecter à ses amis télépathiquement.<br />

Vous pensiez à eux et, automatiquement,<br />

vous vous retrouviez ensemble<br />

par la pensée. En vérité, c’est presque<br />

comme si vous deveniez la personne<br />

à qui vous songiez, comme si vous<br />

preniez possession de son cerveau.<br />

Autant dire que les couples se ruèrent<br />

dessus : grâce au casque, pensaient-ils,<br />

les problèmes conjugaux étaient sur le<br />

point de devenir de l’histoire ancienne.<br />

La communication allait être facile, les<br />

rapports humains seraient fluidifiés :<br />

telles étaient les croyances lorsque<br />

le casque fut mis sur le marché. Les<br />

ménages geeks se retrouvèrent donc<br />

casqués en permanence, persuadés<br />

de l’impact positif qu’aurait la technologie<br />

sur leur union. Branchés l’un sur<br />

l’autre comme sur leurs stations de<br />

radio personnelles, la plupart d’entre<br />

eux s’imaginaient, comme moi, que le<br />

casque serait capable d’un véritable<br />

exploit en termes de rapprochement des<br />

planètes Mars et Vénus.<br />

Alors pourquoi ce qui s’annonçait<br />

comme un conte de fées high-tech vira<br />

au cauchemar ? Peut-être parce que le<br />

casque ne pouvait, hélas, garantir la<br />

pureté des pensées de votre conjoint.<br />

Certes, on communiquait plus facilement,<br />

mais la connexion était souvent<br />

perturbée par des interférences particulières<br />

– en fait, le plus souvent, des<br />

interférences en bikini. Je préparais<br />

une liste de courses avec mon mari<br />

lorsque soudain apparut dans la cuisine<br />

la miss météo de Canal+. Évidemment,<br />

je m’insurgeai et lui demanda télépathiquement<br />

des explications, mais<br />

les disputes par casques interposés<br />

s’avèrent être particulièrement difficiles<br />

à gérer. Il fallut donc quitter le<br />

casque pour, cette fois, s’engueuler à


l’ancienne. « Je te<br />

promets, dit-il, je<br />

ne sais pas pourquoi<br />

elle s’est<br />

retrouvée là ! Il<br />

y a dû y avoir<br />

un bug, ça ne se<br />

reproduira plus,<br />

promis ! »<br />

Mais quelques<br />

jours plus tard,<br />

voilà que l’une des<br />

actrices de Mad<br />

Men se matérialisait<br />

en petite<br />

tenue dans le<br />

fauteuil de mon<br />

salon.<br />

« Et ça, lui dis-je,<br />

comment tu<br />

l’expliques ?<br />

– C’est un malentendu,<br />

se défenditil,<br />

je ne comprends<br />

vraiment pas ce<br />

qu’il se passe. Je<br />

crois qu’il faut<br />

qu’on envoie le<br />

casque au service<br />

après-vente. »<br />

Bien sûr, les apparitions surprises<br />

ne s’arrêtèrent jamais, même après<br />

l’envoi du casque au SAV, qui d’ailleurs<br />

ne trouva rien d’anormal dans<br />

son fonctionnement. En fait, plus le<br />

temps passait et plus les femmes se<br />

démultipliaient, si bien que je n’étais<br />

presque plus étonnée de me retrouver<br />

nez à nez avec Marilyn Monroe en<br />

porte-jarretelles sur ma terrasse. Nous<br />

n’étions pas les seules victimes de ce<br />

genre de tracas. En vérité, le casque<br />

était devenu si populaire que ce genre<br />

d’incident allait devenir un véritable<br />

phénomène de société. Des femmes et<br />

des hommes fraîchement séparés de<br />

leurs conjoints portaient plainte contre<br />

la firme du casque en l’accusant d’être<br />

à l’origine de leur divorce. Les procès se<br />

multipliaient, mais aucun époux blessé<br />

ne parvint à obtenir gain de cause.<br />

En effet, conformément à ses conditions<br />

générales de vente, la marque<br />

ne pouvait être tenues responsable en<br />

cas « d’incidents de fantasmes ». En se<br />

branchant sur sa moitié, l’utilisateur<br />

devait accepter le risque de tomber sur<br />

des choses qu’il aurait préféré ignorer<br />

de son ou sa partenaire. Il fallait donc<br />

que j’accepte la cohabitation avec les<br />

— FICTION —<br />

différentes créatures<br />

féminines<br />

qui peuplaient<br />

ma maison si je<br />

voulais sauver<br />

mon mariage.<br />

Ce que, contre<br />

toute attente,<br />

je parvins à<br />

faire : après tout,<br />

elles n’étaient pas impolies. Elles<br />

ne parlaient jamais et n’occasionnaient<br />

pas de dégâts dans la maison.<br />

Elles allaient et venaient, parfois en<br />

peignoir, parfois en lingerie, mais<br />

c’était tout. Je finis même à trouver du<br />

charme à cette étrange compagnie qui<br />

sentait bon et nous regardait vivre avec<br />

bienveillance. Oui, mon mari et moi<br />

vivions dans une osmose inattendue.<br />

Nous étions parvenus à accepter les<br />

fantasmes de l’autre. Du moins, c’est<br />

ce que je croyais.<br />

Car lorsque la maison commença à<br />

accueillir George Clooney de manière<br />

permanente, mon mari proposa que<br />

nous cessions d’utiliser le casque et<br />

que nous retrouvions notre vie d’avant.<br />

« Finalement, me dit-il, c’était mieux<br />

quand nous n’étions que deux. »<br />

65 — <strong>SFR</strong>PLAYER<br />

« LA MARQUE<br />

NE POUVAIT<br />

ÊTRE TENUE<br />

RESPONSABLE EN<br />

CAS “D’INCIDENTS<br />

DE FANTASMES”. »<br />

Antonia Kerr<br />

est née en 1989.<br />

Son second roman,<br />

Le Désamour,<br />

sortira en janvier<br />

aux éditions<br />

Gallimard.<br />

Son premier roman,<br />

Des fleurs pour Zoé<br />

(2010, Gallimard),<br />

est disponible<br />

en collection Folio.


— À VENIR —<br />

AVANCE-RAPIDE<br />

NOS SENS AUGMENTÉS<br />

Parce que nos corps ne se mettent pas à jour<br />

aussi souvent que la technologie, des scientifiques<br />

travaillent sur des accessoires et des technologies<br />

qui visent à augmenter notre perception du monde.<br />

Il se pourrait que le sixième sens soit digital.<br />

CHANTONNER EN SILENCE<br />

Jusqu’à présent, les technologies de synthèse vocale se sont principalement focalisées<br />

sur la parole. On utilise ce type d’appareil dans des cas de laryngectomie<br />

par exemple, ou pour des handicaps plus lourds. L’utilisateur le plus célèbre au<br />

monde est sans doute le scientifique Stephen Hawking, piégé dans son fauteuil<br />

roulant, incapable de bouger. Sa voix est décodée par un appareil externe, qui<br />

retranscrit ses paroles avec une voix robotisée. Mais qui jusqu’ici s’était penché sur<br />

la musique, ou plus précisément le fait de fredonner ?<br />

Présenté au salon Laval Virtual et développé par Keio-Inami Lab, le Silent<br />

Humming s’est attelé à la tâche. Le prototype a pour l’instant encore besoin d’être<br />

fermement posé contre la pomme d’Adam, mais il fonctionne. Avec lui, il devient<br />

possible de fredonner sans émettre le moindre son. Le Silent Humming capte les<br />

mouvements de la gorge et génère les sons appropriés, formant ainsi une mélodie.<br />

Pour l’instant cette technologie n’a qu’un usage limité, mais on peut aisément<br />

imaginer son implémentation dans les appareils de restitution de voix déjà existants.<br />

Ainsi les personnes muettes ou handicapées pourraient non seulement<br />

converser, mais aussi produire des mélodies.<br />

youtu.be/IvsQYWY51P0<br />

66 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— À VENIR —<br />

LIRE LES ÉMOTIONS<br />

Depuis le succès de la série télévisée Lie to Me dont le héros parvient à détecter<br />

mensonges et autres failles de l’humain grâce à l’« analyse d’émotions », le décryptage<br />

facial est en vogue. C’est dans cette même intention de compréhension de<br />

l’autre qu’a été créée la start-up Affectiva.<br />

Rosalind Picard, cofondatrice et directrice du groupe de recherche sur l’informatique<br />

affective au Massachusetts Institute of Technology (MIT), pense que la technologie<br />

peut aider à mieux détecter les émotions d’autrui. Affectiva travaille en<br />

effet sur un prototype de lunettes équipées d’une caméra capable de suivre vingtquatre<br />

points du visage lors d’une conversation et d’interpréter leurs mouvements.<br />

L’utilisateur est informé à l’aide de diodes colorées de l’état d’esprit de son interlocuteur,<br />

suivant qu’il apparaît comme négatif, neutre ou positif. La revue New<br />

Scientist a d’ores et déjà pu essayer les fameuses lunettes et confirmer qu’elles<br />

fonctionnent en conditions réelles.<br />

Si la partie technique en encore rudimentaire, les applications sont multiples, de<br />

la reconnaissance vocale enrichie jusqu’au détecteur de mensonge du futur. De<br />

plus, Google travaillant déjà sur ses propres lunettes à réalité augmentée, il est<br />

fort possible que les travaux d’Affectiva soient repris et intégrés dans d’autres<br />

projets. Après tout, il suffit d’une monture équipée d’une caméra : le logiciel fait<br />

le reste du travail. Profitons de nos mensonges tant que nous le pouvons, leurs<br />

jours sont comptés.<br />

affectiva.com<br />

67 — <strong>SFR</strong>PLAYER


LES CHAUSSURES<br />

EN PILOTAGE AUTOMATIQUE<br />

— À VENIR —<br />

Chaussures et GPS font déjà bon ménage depuis quelques années, notamment<br />

grâce à Nike et à ses produits Nike+ qui permettent d’obtenir nombre de données<br />

biométriques durant l’entraînement des coureurs de fond. Mais voilà qu’Anirudh<br />

Sharma, un chercheur indien, tente de créer une autre application mêlant baskets<br />

et technologie de positionnement.<br />

Son prototype vibrant est capable de tenir informé son porteur de sa propre position<br />

et de lui indiquer, à l’aide d’impulsions, quelle direction prendre pour poursuivre<br />

sa route. Le but avoué étant de créer des chaussures pour aveugles, conçues<br />

pour leur permettre de se déplacer sans se perdre de manière autonome, sans<br />

canne. Le GPS propose déjà des produits adaptés aux malvoyants, mais se concentraient<br />

jusqu’ici sur des instructions auditives (« tournez à gauche » par exemple).<br />

Seulement cette méthode est mise à mal en cas d’environnement bruyant, ou<br />

simplement si l’on souhaiter marcher et discuter à la fois. Avec les chaussures<br />

d’Anirudh Sharma, l’utilisateur serait beaucoup moins sollicité.<br />

Cette technologie intéresse déjà le MIT, qui a inclus Anirudh Sharma à sa liste de<br />

trente-cinq innovateurs de moins de 35 ans en 2011. Affaire à suivre.<br />

duceretech.com<br />

68 — <strong>SFR</strong>PLAYER


— À VENIR —<br />

L’ÉCRAN TEXTURÉ<br />

Depuis l’apparition des objets tactiles, qu’il s’agisse de smartphones, de tablettes ou d’autres appareils,<br />

leurs fabricants y incluent une forme de retour. Il s’agit de réponses haptiques, c’est-à-dire de petites<br />

vibrations stimulées par le toucher, qui confirment à l’utilisateur que son action a été prise en compte<br />

avec succès. Sans cela, le doute subsisterait, celui d’avoir fait une mauvaise manipulation ou que la<br />

commande n’a pas été enregistrée par le logiciel.<br />

Ces rétroactions haptiques actuelles restent cependant bien rudimentaires : on parle de simples vibrations.<br />

Senseg entend bien bousculer l’ordre établi avec une technologie à base de champ électrostatique<br />

venant en surimpression de l’écran. Différents réglages permettent de manipuler la friction entre doigt<br />

et surface pour simuler différentes textures et résistances. Il est dès lors possible d’avoir l’impression<br />

de caresser du faux gazon ou de la céramique avec une simple tablette tactile. Cette technologie est<br />

suffisamment prometteuse pour faire parler d’elle, puisque Senseg fait partie des cinquante inventions<br />

de l’année 2011 élues par le magazine Time. Des partenariats se nouent déjà entre la start-up et les<br />

industriels du secteur, pour peut-être un jour investir tous nos écrans.<br />

senseg.com


<strong>SFR</strong> carrément vous .<br />

LE MEILLEUR RÉSEAU ?<br />

CELUI QUI PERMET D’INVENTER<br />

LES VÔTRES.<br />

Nous savons combien vos réseaux sont importants pour vous. Voilà pourquoinous investissons chaque année 1,6 miiliard d’euros dans le nôtre. Mais <strong>SFR</strong> va encore<br />

plus loin. En 2012, nous lançons notre nouvelle technologie Dual Carrier qui vous permet d’échanger, de télécharger et de communiquer deux fois plus vite qu’avant.<br />

Le rôle d’un opérateur, c’est de vous emmener plus loin que prévu.<br />

www.sfr.com

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!