La Faisselle et sa Confiture de Lait - L'Hôtellerie Restauration
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secr<strong>et</strong>s <strong>et</strong> confi<strong>de</strong>nces <strong>de</strong> chefs<br />
‘Dictionnaire <strong>de</strong>s cuisiniers’ :<br />
une entreprise titanesque<br />
Le 22 janvier, jour d’ouverture du Sirha à Lyon, Jean-François Mesplè<strong>de</strong> présentera son nouveau-né :<br />
828 pages, 1 300 grammes. Refl<strong>et</strong> <strong>de</strong> la cuisine française <strong>de</strong> 1900 à nos jours, son Dictionnaire <strong>de</strong>s<br />
Cuisiniers est une gran<strong>de</strong> première. propos recueillis par nadine lemoine<br />
L’Hôtellerie <strong>Restauration</strong> : Comment est venue<br />
l’idée d’un dictionnaire <strong>de</strong>s cuisiniers ?<br />
Jean-François Mesplè<strong>de</strong> : Très simplement. Un jour,<br />
j’ai découvert l’univers <strong>de</strong> la cuisine avec, en particulier,<br />
la rencontre avec Paul Bocuse qui a changé<br />
ma vie. J’ai été très vite passionné par la trajectoire<br />
<strong>de</strong>s cuisiniers <strong>et</strong> cuisinières, ces “marchands <strong>de</strong> bonheur”<br />
comme l’a dit joliment Pierre Gagnaire.Il y<br />
avait <strong>de</strong>s <strong>de</strong>stins à raconter, ce que j’avais déjà fait dans<br />
Trois étoiles au Michelin [paru en 2004 aux éditions<br />
Gründ, NDLR] où je ne parlais alors que d’une élite<br />
! Il me semblait primordial que les jeunes qui se<br />
lancent dans le métier connaissent ceux qui les ont<br />
précédés. L’idée est venue <strong>de</strong> là.<br />
Comment avez-vous choisi les cuisiniers ?<br />
<strong>La</strong> sélection n’a pas été simple à établir, mais la base<br />
reste les étoilés du gui<strong>de</strong> Michelin, référence incontestable<br />
pour la profession. J’ai donc recherché,<br />
feuill<strong>et</strong>é ma collection, noté les adresses incontournables<br />
<strong>et</strong> qui ont marqué leur époque. J’avais longuement<br />
échangé à ce suj<strong>et</strong> avec André Trichot, ancien<br />
directeur <strong>de</strong>s gui<strong>de</strong>s Michelin. Il y avait donc les<br />
hommes, les maisons, les souvenirs <strong>de</strong>s uns <strong>et</strong> <strong>de</strong>s<br />
autres. Il s’agis<strong>sa</strong>it <strong>de</strong> reconstituer une carte <strong>de</strong> France<br />
gourman<strong>de</strong>, <strong>de</strong> m<strong>et</strong>tre en avant les chefs les plus<br />
médiatiques mais aussi ceux qui sont restés dans<br />
l’ombre ou que l’on a oubliés aujourd’hui. C’est<br />
ainsi qu’au fil <strong>de</strong>s pages se côtoient Auguste Escof-<br />
Bocuse <strong>et</strong> Ducasse : monuments <strong>de</strong> la cuisine !<br />
13 janvier 2011 • n° 3220<br />
fier, Paul Bocuse <strong>et</strong> Fernand Point, René <strong>La</strong>sserre<br />
<strong>et</strong> Jacques Pic, Bernard Loiseau <strong>et</strong> Alexandre<br />
Dumaine mais aussi Anne-Sophie Pic <strong>et</strong> <strong>La</strong> Mère<br />
Poulard, <strong>La</strong> Mère Brazier <strong>et</strong> Marguerite Bise, Pierre<br />
Rousseau, le chef du Titanic <strong>et</strong> Jules Maincave qui,<br />
avant la Gran<strong>de</strong> Guerre, a lancé les bases d’une cuisine<br />
‘révolutionnaire’. Et l’on r<strong>et</strong>rouve L’Auberge<br />
<strong>de</strong>s Templiers aux Bezards, le Relais <strong>de</strong> l’Empereur<br />
à Montélimar ou Les Vannes à Liverdun, où les<br />
clients fai<strong>sa</strong>ient étape avec plaisir.<br />
Comment avez-vous procédé pour vos recherches ?<br />
Depuis une quinzaine d’années, j’avais collecté <strong>de</strong><br />
nombreux renseignements, accumulé <strong>de</strong>s archives.<br />
J’ai fouillé, fouiné, rencontré <strong>de</strong>s gens <strong>et</strong> écrit systématiquement<br />
à tous ceux qui étaient concernés,<br />
parfois à leurs héritiers comme la fille <strong>de</strong> Pierre<br />
Franey aux États-Unis ou à ceux qui avaient pu les<br />
connaître comme les amis proches <strong>de</strong> Jean-Louis<br />
Palladin. J’ai sollicité les services <strong>de</strong> l’état civil, les<br />
archives, les restaurateurs. Je voulais parler <strong>de</strong>s chefs<br />
emblématiques mais aussi <strong>de</strong>s obscurs, ceux qui,<br />
dans les gran<strong>de</strong>s maisons, étaient en cuisine mais ignorés.<br />
Il y a les chefs, bien sûr, mais aussi leurs seconds.<br />
Il y a <strong>de</strong>s cuisiniers médiatiques mais aussi d’autres,<br />
À <strong>La</strong> Pyrami<strong>de</strong>, l’élite <strong>de</strong> la<br />
gastronomie provinciale en 1951 :<br />
sur le côté gauche <strong>de</strong> la table,<br />
Jeanne Dumaine, Gabriel<br />
Coudrais (du Gui<strong>de</strong> Michelin),<br />
Marguerite Bise <strong>et</strong> Fernand<br />
Point. Sur le côté droit, du<br />
premier plan vers le fond <strong>de</strong> la<br />
pièce, Mado Point, Alexandre<br />
Dumaine, Rose Barattero,<br />
Marius Bise <strong>et</strong> Eugénie Brazier.<br />
<strong>La</strong>meloise en 1930 : quand<br />
l’établissement se nommait<br />
encore l’Hôtel du Commerce.<br />
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