Télécharger la revue - Église Catholique d'Algérie
Télécharger la revue - Église Catholique d'Algérie
Télécharger la revue - Église Catholique d'Algérie
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
dossier<br />
14<br />
Promenade à timimoun<br />
Commençons notre découverte de<br />
Timimoun, l'oasis rouge, <strong>la</strong> reine du<br />
désert, par quelques descriptions<br />
de <strong>la</strong> ville g<strong>la</strong>nées ça et là au hasard<br />
de nos lectures :<br />
Timimoun1 , c'est le titre d'un roman<br />
de Rachid Boudjedra qui y décrit<br />
ainsi <strong>la</strong> ville : « Timimoun est un<br />
ksar rouge très ancien, avec ses<br />
murailles construites en pisé ocre.<br />
Il se love sur une longue terrasse<br />
qui domine d'une vingtaine de<br />
mètres <strong>la</strong> palmeraie. Son minaret soupçonneux<br />
à l'architecture de poupée, aux lignes arrondies<br />
et au pisé grenu, surveille le désert alentour.<br />
Avec ses dunes gigantesques et très mobiles. Ses<br />
anciennes routes de l'or et du sel. Ses oasis qui<br />
ont vu durant des siècles des vagues de réfugiés<br />
berbères, zénètes, juifs, noirs et arabes s'y cacher,<br />
s'y agglomérer et s'y installer définitivement<br />
pour créer, à force de travail et d'ingéniosité, une<br />
sorte d’Éden [...]. »<br />
De son côté, le lieutenant Mercadier, chef de poste<br />
à Timimoun, écrivait en 1946 dans L'oasis rouge2 :<br />
« En plein cœur du Sahara existe une petite ville<br />
toute rouge, posée sur l'un des derniers gradins<br />
septentrionaux du p<strong>la</strong>teau aride du Tadmaït. Elle<br />
domine une immense sebkha limitée au nord<br />
par les dernières dunes du Grand Erg occidental.<br />
C'est Timimoun ». Il poursuit sa description par<br />
un long exposé sur <strong>la</strong> géologie qu'il conclut ainsi :<br />
« Évidemment tout ceci est assez indigeste, bien<br />
que réduit au minimum. Mais vous serez ainsi à<br />
même de comprendre <strong>la</strong> question des foggaras<br />
qui sont <strong>la</strong> base de <strong>la</strong> richesse au Gourara ».<br />
Vous n'aurez sans doute pas <strong>la</strong> patience de vous<br />
plonger dans des considérations géologiques<br />
mais on peut aujourd'hui recourir à d'autres<br />
moyens pour comprendre Timimoun : ouvrez<br />
Google Earth et recherchez Timimoun. Vous<br />
verrez se dessiner <strong>la</strong> ville bordée par <strong>la</strong> palmeraie,<br />
1 Rachid Boudjedra, Timimoun, Folio n°2704, 1994.<br />
2 G. Mercadier, R. Rondreux, J. Salleras, L'oasis rouge, impressions<br />
sahariennes, Éd. Robert et René Chaix, 1946.<br />
puis <strong>la</strong> sebkha qui prend des<br />
couleurs extraordinaires du fait des<br />
sels minéraux, et enfin les dunes de<br />
l'erg. C'est superbe !<br />
Le visiteur d'aujourd'hui n'a pas<br />
de mal à se retrouver dans <strong>la</strong> ville.<br />
Des terrasses de l'hôtel Gourara<br />
construit par Fernand Pouillon dans<br />
les années 1970, il peut admirer<br />
le site dans son ensemble. Le<br />
boulevard du 1er Novembre fait <strong>la</strong><br />
séparation entre <strong>la</strong> partie ancienne<br />
avec le ksar, <strong>la</strong> palmeraie au nord et le « Vil<strong>la</strong>ge »<br />
au sud, au quadril<strong>la</strong>ge rigoureux datant des<br />
années 1920, tracé par les militaires français. En<br />
périphérie, en demi-couronne, se développent de<br />
nouveaux quartiers, des équipements collectifs<br />
- hôpital, bâtiments sco<strong>la</strong>ires -, des entrepôts<br />
de matériel, etc. L'urbanisation a été très rapide<br />
avec, comme dans les autres villes du Sud, un<br />
afflux de popu<strong>la</strong>tion au cours des années 1990 ;<br />
le chef-lieu de <strong>la</strong> commune compte aujourd'hui<br />
plus de 28 000 habitants.<br />
Le quartier de <strong>la</strong> période coloniale a son originalité<br />
du fait de son architecture soudanaise introduite<br />
par un officier français dans les années 1920.<br />
Outre ses portes monumentales, son fleuron est<br />
l'hôtel Oasis rouge caractéristique autant par son<br />
architecture extérieure que par sa décoration