assises de la culture_14nov2009_retranscription - Niort

Ce n’est pas qu’on se prend pour des artistes,
mais voilà la réalité du respect qu’on nous porte,
le symbole franchement me désarçonne, me rend triste !
Comment le prendriez-vous si on vous traitait de la sorte ?
Le client est un roi à qui on sert des trésors,
le slameur un manant à qui on sort la vinasse,
le désarroi dresse de drôles de fiertés sur notre sort,
nous qui savons faire réfléchir mais aussi sourire les masses.
Le problème souvent c’est qu’on ne nous respecte pas !
C’est surtout ça le problème.
Les gens qui nous accueillent sont plus concernés par le fric
que par la poésie que l’on sème.
Alors, avant de penser à financer,
il faut peut-être penser commencer relancer
un rapport plus direct et humain entre l’artiste et la société,
le remettre au centre des choses plutôt que de le consommer à satiété.
C’est un enjeu, je pense, bien plus que politique,
remettre la culture au centre des réflexions et y apporter de l’éthique.
Car nous ne sommes pas des étiquettes, des codes-barres que l’on consomme,
nous sommes des poètes de bar, un ensemble de voyelles agrémentées de
consonnes.
Aimée Rangeard – Oarsis
Je me lance dans le slam qui me fait du bien à l’âme. Je suis tout à fait à la fois
sensible à cette difficulté de vivre de l’artiste, du poète, ici j’ai beaucoup entendu, mais
il y en a d’autres aussi. Je pense qu’à ce moment-là, on est sur la même longueur
d’onde, le même vécu, le même désir. Je voulais dire que je suis également sensible
au fait que la culture vit également en dehors ou en plus des artistes. Je veux dire que
chacun a, aussi bien amateurs que professionnels, une part de créativité pour pouvoir
s’exprimer. Je ne sais pas si je suis claire, mais c’est ce que j’avais envie de dire. Et
donc, ce principe d’Assises de la culture me convient tout à fait. J’y mets de l’espoir. Je
ne sais pas si je serai maudite, déçue, etc., mais il me semble qu’il est important en
même temps d’essayer de définir des cultures, parce que c’est de la cohérence, de
l’orientation, c’est avoir du sens. Il est important aussi de continuer à faire avec nos
pâtes, nos riz, et de marquer les choses de notre coup de patte.
Françoise Garcia – professeur de piano
Bonjour à tous. Je suis professeur de musique, de piano. J’ai une idée qui m’est
passée par la tête, je ne sais pas si c’est saugrenu, mais je verrais très bien sur la
place de la Brèche, au milieu des jardins, un beau kiosque à musique où les artistes
pourraient venir se produire régulièrement, ainsi tout le monde en se promenant
pourrait participer, écouter et regarder, aussi bien les slameurs que les musiciens.
Qu’en pensez-vous ?
_______________________________________________________________________________________________________ 22
MAIRIE DE NIORT – ASSISES DE LA CULTURE DE L’AN II – 14 NOVEMBRE 2009