assises de la culture_14nov2009_retranscription - Niort

À l’heure où des nains en Rolex envoient des SMS fiers de leur crasse inculture,
qui tend encore l’oreille pour écouter nos murmures.
Nous, pauvres poètes, maudits artistes, artistes maudits,
nous ciselons les mots, mais demeurons déviants si les majors n’en font pas un
produit.
On fait des vers solitaires et cela nous est salutaire.
Dans une vie angulaire, aux crocs tentaculaires.
Du vécu, des angoisses, des révoltes à faire sortir,
les autres se projettent, toi tu essaies de t’en sortir.
Super kiffant de sentir la souffrance des artistes,
chercher à les imiter et devenir un copiste.
Ah j’adore ce gars ! Je vais acheter sa marque de chips !
J’ai mouillé comme une folle quand il chantait « I’m a creep » !
On est représenté par un mythe errant. Vive le tourisme sexuel !
Au moins, il ne vend pas d’armes pour salir ce nom,
lui, il achète au meilleur prix de jeunes rondelles.
Mais oui, Monsieur, nous,
c’est le pays des droits de l’homme !
Nous, on expulse en charter,
alors que les gars arrivent dans des barques à la gomme !
Et puis pour faire des cadeaux à nos amis les riches, eh ben, c’est pas donné !
Il faut en supprimer des postes de profs pour décrocher un sourire à Bolloré.
Les artistes, ces dégénérés, ils seraient déjà dans des wagons si on était encore sous
Vichy !
On ne vit pas de la culture, seul le cuistre en vit.
Ce midi, des pâtes… ce soir, des pâtes… demain, du riz ! Du riz ?
C’est vrai, c’est drôle, sauf quand tu le vis.
Une vie de bohème pour des poèmes, on laisse crever de faim des génies.
Alors ici, c’est les Assises, Rimbaud crachait sur les assis.
Nicolas Marjault
On enchaîne… (Rires). Pour conclure cet exposé, il est utile de faire un point sur les
partenariats qui conditionnent bon nombre d’éléments de notre politique culturelle.
Nous commencerons par évoquer nos liens avec l’agglomération, et je vais, une fois
n’est pas coutume, me répéter en jetant une fois de plus un pavé dans la marre, à
savoir que, dans dix ans, l’agglomération de Niort devra s’être dotée de la compétence
culturelle. C’est seulement en se fixant cet objectif qu’elle pourra sortir par le haut de la
situation abracadabrantesque dans laquelle nous nous trouvons actuellement. Cet
adjectif peut paraître excessif et pourtant, avec des musées insuffisamment valorisés,
des potentiels considérables sous-exploités, des envies trop souvent contraintes (je
pense notamment aux écoles d’art et de musique), cette situation doit nous alerter. Là
comme ailleurs, il ne s’agit pas de se jeter indéfiniment la pierre, mais au contraire de
_______________________________________________________________________________________________________ 18
MAIRIE DE NIORT – ASSISES DE LA CULTURE DE L’AN II – 14 NOVEMBRE 2009